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cumulonimbus

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  1. SANS TRANSITION : D’UNE CIRCULATION ATLANTIQUE À UNE CIRCULATION SAHARIENNE L’arrivée de l’air chaud, en ce 6 avril 2024, a été très brusque, mais parfaitement prévue depuis plusieurs jours. Le timing y est, et aussi la précision des températures, au degré près. Chapeau pour les prévisionnistes. Pour le simple observateur du ciel par contre, rien n’annonçait ce revirement du temps. Le 4 avril, nous étions encore en plein dans l’air maritime, avec humidité, pluies et températures proches des normes saisonnières. Revenons sur la météo qui a dominé les 4, 5 et 6 avril 2024. 4 avril 2024 Depuis la veille déjà, les dépressions se succèdent sur l’Océan, et abordent l’Europe en remontant vers le nord-est, en passant par l’Angleterre et en se dirigeant vers le sud de la Norvège via la Mer du Nord. En ce 4 avril, une petite dépression est justement en train de traverser la Mer du Nord avec un système frontal qui s’éloigne vers le Danemark et la Pologne, tandis qu’un autre système frontal, à secteur chaud assez ouvert et associé à une autre dépression, traverse notre pays en fin de nuit et le matin. Ensuite nous nous retrouvons dans de l’air post-frontal, mais jamais très loin des fronts. Source : KMNI Le matin commence sous un ciel sombre et une pluie qui tombe dru. Le nimbostratus fait ensuite place à des stratocumulus en rouleaux, assez tourmentés avant de se transformer en cumulus et en cumulonimbus. Stratocumulus dans le ciel de Braine-l’Alleud à 10 heures Les averses sont parfois fortes et s’accompagnent de l’un ou l’autre coup de tonnerre. Les précipitations, par endroit, dépassent 10 mm pour même atteindre 32,8 mm à Gosselies et 23,3 mm à Stree (Huy). Le vent est de la partie aussi, avec des rafales jusqu’à 80 km/h sur l’ouest du pays l’après-midi. Les températures sont douces le matin dans le secteur chaud, avec 12°C en plaine et 8 à 9°C sur les hauteurs, mais n’appellent pas de commentaires particuliers en journée, avec des maxima se situant le plus souvent entre 15 et 16°C en plaine et entre 10 et 11°C sur les hauteurs. En soirée, d’épais cirrus annoncent déjà la perturbation suivante, associé à la dépression « Olivia », loin au large de l’Irlande et qui prendra un autre chemin que les dépressions précédentes. 5 avril 2024 La dépression « Olivia » remonte vers le nord-est en restant au large des Îles Britanniques. Elle est suivie par une autre dépression, du nom de « Kathleen », par laquelle elle se fait rattraper et absorber pour finir. Source : KMNI En matinée, notre pays se retrouve à nouveau dans un secteur chaud tandis que l’après-midi, l’air post-frontal ne concerne que les basses couches, tellement que le front reste proche. Il en résulte un ciel voilé de cirrostratus à tendance altostratus avec bancs d’altocumulus, suivi de stratocumulus évoluant en cumulus ballonnant quelque peu, mais rapidement arrêtés par l’air plus chaud persistant en altitude. Le voile de cirrostratus accompagnés d’altocumulus ne s’effiloche que très temporairement vers la mi-journée. Il en tombe encore quelques précipitations, mais généralement inférieures à 1 mm. Cumulus atteignant temporairement le stade mediocris sous un voile de cirrus / cirrostratus dans le ciel de Braine-l’Alleud à 16 heures Au littoral, les éclaircies – quoique temporaires aussi – sont plus franches avec un ciel bien bleu une partie de l’après-midi. L’air, bien qu’encore maritime, est déjà nettement plus doux avec des maxima de 18 à 19°C en plaine et de 13 à 14°C sur les hauteurs. Le vent, quant à lui, est toujours bien présent, avec des rafales souvent supérieures à 50 km/h, et parfois supérieures à 60 km/h. 6 avril 2024 La dépression « Kathleen », fort profonde, se trouve avec un noyau un peu inférieur à 960 hPa à l’ouest de l’Irlande le matin. Elle remonte vers le nord et se trouve le soir, avec une pression inférieure à 955 hPa, au nord-ouest de l’Irlande. Cette dépression, associée à des hautes pressions sur l’Italie et les Balkans, nous envoie une bouffée d’air tropical direct d’origine saharienne, avec des vents parfois soutenus et des rafales dépassant les 50 et parfois les 60 km/h, voire même les 70 km/h sur l’ouest du pays. En raison de poussières sahariennes présentes surtout entre 5500 et 6500 mètres d’altitude, le ciel n’est cependant pas vraiment clair. Source : KNMI Ce voile à la fois poussiéreux et nuageux empêche les températures de pulvériser les records pour une première décade d’avril (ce qui a d’ailleurs été bien intégré dans les prévisions aussi). Mais avec des valeurs de 23 à 25°C en plaine (21°C au littoral) et de 20 à 21°C sur les hauteurs, on est cependant très près de ces records. À Uccle, avec 24,1°C, on reste juste en deçà du record de 24,3°C du 4 avril 1985, record qui avait égalé le record précédent de 1946. Ici et là, des records sont quand même (légèrement) battus, comme par exemple à Florennes avec 23,8°C (précédent record : 23,0°C le 2 avril 2011) ou égalés comme par exemple à Beauvechain avec 24,2°C (24,2°C aussi le 8 avril 2020). Il faut savoir que l’écart entre les records de la première décade d’avril se tient dans un mouchoir de poche. Des températures très similaires ont été observées les 3 et 4 avril 1946, le 9 avril 1969, le 4 avril 1985, le 10 avril 2009, les 2 et 6 avril 2011, le 9 avril 2017, le 8 avril 2018 et le 8 avril 2020. Ci-dessous, la liste des températures du 6 avril 2024 (entre parenthèses, les records et la longueur de la série climatologique) Dunkerque (FR) : 21,2°C (record : 22,4°C les 06/04/1961 et 02/04/2011, série [utilisée] depuis 1953) Middelkerke : 21,1°C (record : 22,0°C le 09/04/2017, série disponible depuis 1973) Munte / Semmerzake : 22,8°C (record : 23,2°C le 06/04/2011 – série disponible depuis 1973) Lille (FR) : 22,7°C (record : 24,9°C le 08/04/2020, série [utilisée] depuis 1953) Gosselies : 23,3°C (record : 24,9°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1984) Uccle : 24,1°C (record : 24,3°C le 04/04/1985, série disponible depuis 1968) Zaventem : 23,8°C (record : 23,9°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1984) Beauvechain : 24,2°C (record : 24,2°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1953) Sint-Katelijne-Waver : 24,9°C (précédent record : 24,3°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1983) Deurne : 24,3°C (record : 25,0°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1953) Stabroek : 23,7°C (record : 24,7°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1976) Koersel : 25,4°C (record : 26,2°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1983) Kleine Brogel : 25,4°C (record : 26,6°C le 10/04/2009, série disponible depuis 1953) Maastricht (NL) : 24,4°C (record : 24,6°C les 10/04/2009 et 08/04/2020, série [utilisée] depuis 1953) Bierset : 24,4°C (précédent record : 24,0°C le 09/04/1969, série disponible depuis 1953) Spa : 22,0°C (record : 22,0°C le 08/04/2020, série disponible depuis 1982) Mont-Rigi : 20,3°C (record : 21,2°C le 10/04/2009, série disponible depuis 1953) Elsenborn : 21,0°C (record : 22,5°C le 10/04/2009, série disponible depuis 1987) Florennes : 23,8°C (précédent record : 23,0°C le 02/04/2011, série disponible depuis 1976) Hastière : 25,8°C (25,3°C le 08/08/2018, série incomplète débutant en 1977) Saint-Hubert : 20,5°C (record : 20,7°C le 06/04/1961, série disponible depuis 1953) Luxembourg-Findel (LU) : 24,1°C (précédent record : 23,4°C les 06/04/1961, série [utilisée] depuis 1953) Dans nos pays voisins, c'est parfois une tout autre histoire, avec des records littéralement pulvérisés. La température est montée jusqu’à 29,0°C à Colmar et à Strasbourg (FR) , et 27,3°C à Stuttgart (DE). On note aussi 28,8°C à Innsbruck (AT), tout comme à Bâle (CH). Le temps est resté fort voilé sur la Belgique avec d’épais cirrus spissatus évoluant parfois en cirrostratus ou en altostratus translucidus. Ces nuages se sont mêlés à une petite grisaille générale liée à la couche de sable du Sahara, dont les grains ont joué à leur tour le rôle de noyaux de condensation, favorisant en retour la persistance de ces cirrus / cirrostratus / altostratus. Quelques éclaircies plus marquées étaient présentes le matin, et parfois toute la matinée comme au-dessus de l’Ardenne. Ciel voilé et poussiéreux au-dessus d’Uccle vers 18h30 À noter que sur l’est de la France, même si des cirrus et une petite tendance poussiéreuse étaient présentes aussi, le meilleur ensoleillement a permis aux températures d’être aussi exceptionnelles. 7 avril 2024 Lent retour vers une situation (un peu) plus normale. Mais d’abord, les records qu’on n’a souvent pas eus pour la journée du 6 avril, on les a pour la nuit du 6 au 7 avril. Par endroit, la température nocturne n’est même pas descendue en dessous de 15°C, comme par exemple à Kleine Brogel, Koersel, Sint-Katelijne-Waver et La Hestre. C’est tout à fait exceptionnel pour un début d’avril. Pour certaines stations, nous disposons d’observations synoptiques (reprenant le minimum de la nuit entre 20h la veille et 8h) depuis 1982. À Kleine Brogel, la température n’est pas descendue en dessous de 15,7°C, ce qui pulvérise le précédent record d’une 1re décade d’avril, qui était de 13,5°C le 5 avril 1985. D’autres stations ont également établi un record : Uccle : 14,3°C (précédent record : 13,3°C les 2 avril 2004 et 7 avril 2014) Zaventem : 14,0°C (précédent record : 12,6°C le 2 avril 2004) Bierset : 14,0°C (précédent record : 13,1°C le 2 avril 2004) Spa (aérodrome) : 12,8°C (précédent record : 12,5°C le 7 avril 2011) Florennes, avec 13,3°C, est reste un peu en deçà du record de 13,7°C, établi le 7 avril 2011. Le passage d’un front froid a nettoyé l’air du sable saharien sur l’ouest du pays pendant que le sable s’est plutôt maintenu sur l’est, où le front s’était arrêté avant de revenir sous forme de front chaud. C’est donc au littoral que le ciel resté le plus bleu, avec de rares cirrus et quelques cumulus humilis. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que le ciel s’est voilé de cirrostratus et altostratus, avec des bancs de stratocumulus. Au centre du pays, le ciel était bien nettoyé en matinée aussi, avec quelques cirrus et des cumulus humilis, mais le ciel s’est progressivement couvert de cirrostratus et d’altostratus l’après-midi, avec altocumulus et stratocumulus. Sur le centre-sud et le centre-est, les éclaircies de la matinée étaient déjà bien moins développées. Sur la partie sud-est et sud du pays, le ciel est resté sablonneux et voilé toute la journée, avec essentiellement des cirrostratus doublés d’altocumulus et de stratocumulus, tandis que quelques cumulus ont pu se former dans la mince couche d’air post-frontal arrivée jusque là. Webcam MB – Beausaint – 7 avril 2024 à 16h Au nord-est et à l’est du pays, il y a surtout eu des cirrus épais et cirrostratus, avec bancs d’altocumulus et stratocumulus (parfois avec castellanus et même des formations lenticulaires), mais sans cumulus. C’est dans cette dernière région qu’il a fait le plus chaud. L’air post-frontal n’a pas vraiment réussi à y pénétrer et les températures ont atteint 22,0°C à Koersel et 21,6°C à Kleine Brogel, ce qui reste beaucoup pour un début avril. Dans l’extrême est de l’Ardenne, il a fait presque aussi chaud que la veille, avec 21,8°C à Gouvy (22,1°C le 6 avril). Das le restant du pays, l’air maritime post-frontal un peu plus frais a quelque peu fait baisser les températures, avec souvent des valeurs de 19 à 20°C. La nuit suivante et le lendemain, la tendance maritime, plus humide et plus fraîche, s’affirme un peu plus, mais les températures sont encore bien au-dessus des normes saisonnières. 8 avril 2024 La très relative tendance maritime plus fraîche et plus humide est de bien courte durée. Le front froid, qui en fin de compte n’a jamais réussi à traverser le pays tout à fait et qui est donc resté traîner du côté de la Gaume, remonte en journée sous forme de front chaud et replace le pays entier dans des conditions presque estivales. Presque partout, les maxima se situent entre 20 et 22°C, maxima souvent atteints en début de soirée. À ce moment, le front chaud est bien remonté vers le nord et notre pays se trouve en plein dans un large secteur chaud d’une nouvelle perturbation frontale associée à la dépression « Pierrick ». Des convergences pré-frontales se sont formées dans ce secteur chaud, comme on peut le voir sur la carte ci-dessous. Nous voilà dans une situation orageuse typiquement estivale bien avant l’heure. Source : KNMI Mais revenons d’abord sur l’historique de la journée. La matinée se passe effectivement sous une fraîcheur toute relative, avec une dizaine de degrés et un ciel assez voilé de cirrus et cirrostratus. En dessous, les stratocumulus évoluent progressivement en cumulus. En partie tout au moins car localement, les stratocumulus restent nombreux avec une atmosphère temporairement très grise. Ici et là, on note même quelques petites précipitations. L’après-midi toutefois, le temps devient beau partout, avec parfois quelques cumulus restants, et des altocumulus dont certains sont de type castellanus, ce qui témoigne de l’instabilité de l’air. À ce moment, un orage de nature supercellulaire évolue du côté de Bethune, passe à l’ouest de Lille et entre en Belgique du côté de Comines-Warneton avec de nombreux éclairs. Cet orage fusionne ensuite avec d’autres orages qui intéressent principalement la Flandre Occidentale et le Hainaut. Ils remontent ensuite vers le nord-est en s’affaiblissant. Les précipitations sont parfois intenses, mais de courte durée, si bien que les quantités totales ne sont pas très élevées, mais dépassent parfois 10 mm (13,8 mm à la Hestre). De fortes rafales sont également observées. Un peu au-delà de la frontière, l’anémomètre de Lille monte jusqu’à 87 km/h. Les températures, après ces averses et orages, baissent assez fort. Cette fois-ci, c’est la bonne, on est vraiment dans l’air frais. Pour quelques jours tout au moins. En attendant, cela clôture l’épisode chaud qui vient d’être décrit. Conclusion On prend les mêmes et on se répète : les brusques remontées d’air subtropical, voire saharien, ont toujours existé, mais ce sont leur fréquence et leur intensité qui commencent à vraiment inquiéter. En Allemagne, dans le Land de Bade Wurtemberg, on a même réussi à atteindre les 30°C un 6 avril, avec 30,1°C dans la région du Rhin, plus précisément à Ohlsbach, près d’Offenburg. Cela pulvérise même le record national allemand qui, pour une première décade d’avril, était de 27,7°C (7 avril 2011 à Rheinfelden). À la station même d’Ohlsbach, les 30,1°C ont littéralement balayé le précédent record, qui était de 27,0°C (8 avril 2018) Autres records pulvérisés en Allemagne : Freiburg : 29,8°C (précédent record : 27,8°C le 06/04/1961) Emmendingen-Mundingen : 29,5°C (précédent record : 27,1°C le 07/04/2011) Lahr : 28,8°C (précédent record : 26,7°C le 06/04/1961) Stuttgart-Schnarrenberg : 27,3°C (précédent record : 25,3°C le 06/04/1961) Munich centre : 27,1°C (précédent record : 25,2°C le 07/04/2011) Munich aéroport : 26,7°C (précédent record : 24,8°C le 04/04/1953) Münster-Osnabrück : 26,4°C (précédent record : 24,3°C le 08/04/2018) En France aussi, on trouve des records pulvérisés : Bâle-Mulhouse : 29,9°C (précédent record : 26,7°C le 07/04/2011) Colmar-Meyenheim : 29,0°C (précédent record : 26,8°C le 01/04/2021) Strasbourg-Entzheim : 29,0°C (précédent record : 27,4°C les 06/04/1961 et 07/04/2011) Cela se passe de commentaire…
  2. cumulonimbus

    Complètement oublié...

    11 MARS 1981 – PHÉNOMÈNE BIZARROÏDE QUE L’HISTOIRE N’A PAS RETENU Le 11 mars 1981 au matin, notre pays est soumis au secteur chaud d’une perturbation, avec une poussée d’air exceptionnellement doux. Source : IRM Sous un vent fort (rafales jusqu’à 80 km/h) et de petites pluies ou bruines, les températures montent très haut à 7 heures du matin. Les 17°C sont atteints voire dépassés en de nombreux endroits. À Geel, on monte jusqu’à 17,2°C pendant qu’on atteint 17,0°C notamment à Angleur, Genk et Sint-Katelijne-Waver. Sur l’ouest des plaines, on observe généralement 15 à 16°C tandis qu’on atteint 16 à 17°C sur le centre et l’est des plaines. Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, les températures oscillent entre 14°C sur le plateau et 16°C dans les vallées. Source : IRM Pour certaines localités, on n’est pas si loin des extrêmes pour la saison (à l’époque) alors qu’il n’est que 7 heures du matin. En journée cependant, les températures ne montent plus, tendent même à descendre quelque peu, si bien que les maxima sont atteints en début de matinée. La pointe maximale est de 17,7°C à Dourbes, suivie d’Uccle avec 17,2°C. Cette douceur se décale ensuite vers l’Allemagne et l’est de la France où, grâce à l’heure plus avancée, des valeurs encore plus élevées sont observées. À 15 heures, on mesure 18,4°C à Cologne ; 19,1°C à Bonn et 20,2°C à Stuttgart. Une heure plus tard, on monte même à 22°C à Colmar. Un phénomène similaire se reproduit le 4 mars 1998, avec à nouveau des températures de 15 à 17°C le matin partout en plaine. Cette fois-ci aussi, la douceur se renforce en se décalant vers l’est et le sud-est en journée, avec 22°C à Strasbourg et à Colmar. En 1977 et en 2000, c’est même en décembre qu’on observe de telles douceurs le matin, avec 16,8°C à Kleine Brogel au matin du 24 décembre 1977 et 16,7°C au matin du 8 décembre 2000 à Sint-Katelijne-Waver. En 1977, la douceur ne s’ accentue en se décalant en journée vers l’est ; en 2000 par contre, certaines localités de France, de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne (Bavière) connaissent des températures temporairement très élevées sous effet de foehn. Feldkirch (AT) monte à 20,7°C, Oberstdorf (DE) à 19,8°C et Chambéry (FR) à 19,5°C.
  3. 15 FÉVRIER 2024, DES TEMPÉRATURES REMARQUABLES, MAIS PAS EXCEPTIONNELLES Le 15 février 2024, un double front chaud nous place dans un air particulièrement doux pour la saison, avec des valeurs de 16 à 17°C sur une bonne partie du pays. Le premier front chaud traverse notre pays durant l’après-midi du 14 février, le second, aux petites heures du 15 février. Source : KNMI Le premier front chaud s’accompagne de pluies et de bruines, localement assez abondantes (7 mm à Gosselies entre 7 et 19h), avec des températures maximales qui, le 14 février, se situent entre 12 et 13°C en plaine et entre 8 et 10°C sur les hauteurs. Ces températures ne baissent pratiquement pas durant la nuit du 14 au 15 février. Le second front chaud s’accompagne également de pluies et de bruines, mais qui se concentrent essentiellement sur le nord du pays (6 mm à Stabroek entre 19 et 7h). Le ciel est souvent nuageux à très nuageux avec des bancs, parfois importants, de stratocumulus et altocumulus sous un voile de cirrostratus assez épais, à tendance altostratus translucidus. Ce voile s’effiloche parfois et, quand cela se produit en l’absence des stratocumulus et/ou altocumulus, le soleil peut faire quelques apparitions. Ces éclaircies ne sont cependant pas assez larges pour faire véritablement exploser les températures. On notera que certains de ces altocumulus présentent un caractère floccus, voire castellanus. Le matin, l’instabilité est même suffisante pour générer quelques cumulonimbus sur l’extrême nord du pays. Webcam MB – Beausaint – 15 février 2024 à 10h En Basse et Moyenne Belgique, les températures passent la barre des 15°C souvent autour de midi, mais ne montent pas tellement plus haut en après-midi. C’est vers 15 heures qu’il fait le plus chaud, avec des relevés, à ce moment, de 17,0°C à Sint-Katelijne-Waver et de 16,8°C à Zaventem et à Stabroek. C’est beaucoup, mais pas exceptionnel pour une deuxième décade de février. En 2019, on monte bien plus haut. Le 15 février de cette année-là, avec un soleil bien plus généreux sous un ciel serein, on atteint 18,1°C à Uccle et jusqu’à 19,1°C à Angleur. Quelques régions, comme l’extrême sud et l’extrême ouest du pays, souffrent cependant d’une inversion qui se résorbe mal avec des maxima qui n’arrivent pas à 15°C. Notons encore qu’à Uccle, on observe du 14 au 18 février 2019 une extraordinaire série de cinq jours consécutifs avec un maximum ≥ 15°C. À la fin du mois, ce sont même les 20°C qui sont dépassés avec 20,2°C le 26 février. Le lendemain, on atteindra même 22,1°C à Hastière et 22,0°C à Dourbes. Des températures très élevées sont aussi notées le 14 février 1998 avec 18,6°C à Dourbes et 18,5°C à Hastière. Uccle, ce jour, n’atteint « que » 16,5°C, mais montera jusqu’à 17,2°C le lendemain, 15 février. Stavelot, ce jour-là, affichera un remarquable 18,3°C. Le record décadaire d’Uccle appartient au 20 février 1990 avec 18,3°C. Des valeurs plus élevées sont notamment mesurées à Kleine Brogel (19,3°C), Gorsem (19,0°C), Deurne (18,8°C) et Koersel (18,7°C). Plus loin dans le temps, nous avons l’extraordinaire (pour l’époque) 14 février 1961 où, sous un grand soleil et quelques cirrus et altocumulus lenticularis, les observations synoptiques donnent 18,2°C à Kleine Brogel, 17,9°C à Deurne et 17,8°C à Uccle. Cette fois-là encore, il n’y en a pas pour tout le monde. À Virton, l’inversion reste coriace et le thermomètre ne dépasse pas 14,6°C. Enfin une valeur de la première décade de février, celle du 10 février 1899, reste la plus folle de toutes, avec 18,4°C à Uccle et des valeurs de 20-21°C à Liège et à Verviers, ainsi qu’au Barrage de la Gileppe.
  4. cumulonimbus

    Il y a 125 ans...

    IL Y A 125 ANS, L’EXTRAORDINAIRE 10 FÉVRIER 1899 Source : Met Office Parmi les vieux records de chaleur, il y en a bien peu qui font le poids par rapport aux actuels records, « boostés » par le réchauffement climatique. Mais quelques-uns sont restés, dont notamment le 10 février 1899. Sous un flux de sud-sud-ouest et un beau soleil après l’effilochement des cirrostratus* présents en matinée, les températures ont atteint 18 à 20°C à peu près partout dans le pays. * : les nuages, en 1899, étaient classés selon l’ancienne nomenclature de Luke Howard, comportant les cirrus, cirro-cumulus, cirro-stratus, cumulus, stratus, cumulo-stratus et cumulo-cirro-stratus. Transposition en nomenclature actuelle : Cirrus ≈ cirrus Cirro-cumulus ≈ cirrocumulus ou altocumulus Cirro-stratus ≈ cirrostratus ou altostratus translucidus Cumulus ≈ cumulus Stratus ≈ stratus ou altostratus opacus Cumulo-stratus ≈ stratocumulus avec ou sans cumulus ou fractus, ou nimbostratus si précipitations Cumulo-cirro-stratus ≈ cumulonimbus Ci-dessous, les températures observées dans le pays. Il s’agit de températures mesurées avec les instruments de l’époque, et souvent observées sous un abri ouvert (d’après L. Poncelet). Nous ne disposons malheureusement pas de métadonnées nous permettant de préciser quel abri a été utilisé où (sauf pour Uccle où c’était l’abri ouvert). Cependant, le rayonnement n’est pas encore très intense au début du mois de février, ce qui nous permet d’affirmer que les valeurs ci-dessous sont surestimées de 1°C au grand maximum. Voici les valeurs du 10 février 1899 telles que mesurées à l’époque : Liège : 21,4°C Flémalle-Haute : 21,2°C Verviers : 21,2°C Barrage de la Gileppe : 20,6°C Bourg-Léopold : 19,8°C Turnhout : 19,8°C Hechtel : 19,8°C Hasselt : 19,7°C Uccle : 18,7°C Le temps à Uccle a été décrit comme suit : « Le 10 février à 6 heures du matin, donc une heure avant le lever du soleil [à l’époque, l’heure belge était l’heure GMT], le thermomètre marquait le minimum de la nuit, soit 11,3°C. Deux heures plus tard, sous l’action de la chaleur solaire, il montait de 2°C (13,2°C), puis, des éclaircies s’étant produites dans le voile de cirro-stratus, il gagnait encore 1°C par heure (et même un peu plus) jusqu’à midi, moment de sa plus grande élévation. Le ciel se découvrait assez rapidement ensuite, et, à partir de 4 heures (coucher de soleil à 4 h. 48 m.), le rayonnement de la chaleur terrestre vers l’espace se déclarait assez énergiquement. Le maximum remarquable du 10 février a donc été la conséquence du minimum élevé de la nuit précédente, occasionné lui-même par des conditions spéciales d’état du ciel et de direction du vent régnant depuis deux jours ». A. Lancaster (« revue climatologique mensuelle », périodique « Ciel et Terre » de l’Observatoire Royal de Bruxelles). Notons enfin que des températures extraordinaires ont été également observées dans nos pays voisins, avec par exemple 22,0°C à Châteauroux (FR) ; 21,3°C à Besançon (FR) ; 20,7°C à Paris-Saint-Maur (FR) ; 20,4°C à Aix-la-Chapelle (DE) ; 19,6°C à Maastricht (NL) ; 19,6°C à Paris-Montsouris (FR) ; 19,2°C à Charleville-Mézière (FR) ; 19,0°C à Dunkerque (FR) ; 19,0°C à Münster (DE), 18,9°C à Londres (UK) ; 18,5°C à De Bilt (NL) et 18,3°C à Cambridge (UK). Au vu de ces données et tenant compte des remarques instrumentales formulées plus haut, on peut raisonnablement estimer que les températures en Belgique ont atteint 20 voire 21°C en région liégeoise, 19°C en Campine, 18°C en région Bruxelloise et 17°C au littoral (mais 18-19°C à l’ouest de la Côte Belge).
  5. 28 JANVIER 2024 : UNE JOURNÉE LOCALEMENT EXCEPTIONNELLE Alors que la deuxième décade de janvier 2024, avec –0,5°C de moyenne à Uccle, a été la deuxième plus froide sur les 30 dernières années, la troisième décade, avec 7,7°C, a été au contraire la deuxième la plus chaude sur ces mêmes 30 dernières années, toujours à Uccle. Au départ, les courants doux ont été humides avec la mise en place d’une circulation de sud-ouest entre des pressions le plus souvent hautes sur une vaste zone s’étendant de l’Espagne au sud de la Russie, tandis qu’une bonne activité dépressionnaire s’est développée sur l’Océan. Mais dès le 27 janvier, les hautes pressions s’étendent jusqu’à nos régions tandis que le 28 janvier, le placement des noyaux anticycloniques à l’est de nos régions nous place dans des courants tropicaux directs. Cet air chaud se fait surtout sentir en altitude. Dans la nuit du 28 au 29 janvier au-dessus de Beauvechain, la température s’élève à 15°C dans une couche d’air située entre 470 et 880 mètres d’altitude. On notera aussi les très exceptionnels 12°C relevés au niveau 850 hPa à 1590 mètres. Seul le 29 janvier 1966 a fait encore mieux avec 13°C, mais le niveau 850 hPa était situé plus bas, à 1390 mètres seulement. Si l’on ramène ces deux valeurs à une altitude standard de 1500 mètres, on peut dire que ces valeurs sont à peu de choses près équivalentes. Vers les 400-500 mètres d’altitude, c’est le 2 janvier 2022, avec 16°C, qui garde son record. En surface, en raison d’une inversion, la plupart des régions ne battent pas de records, avec des valeurs souvent comprises entre 11 et 14°C en plaine (13,1°C à Uccle), voire même 8 à 9°C sur l’ouest du pays, où le ciel est plus voilé. En Haute Belgique, les 10,5°C de Mont-Rigi sont une température très élevée pour les Hautes-Fagnes en janvier, même si l’on reste en-deçà du record (12,8°C le 17 janvier 1982). Mais c’est sur le versant nord des reliefs que les températures sont extraordinaires, avec des valeurs dépassant parfois 16°C. La cause : un pseudo-foehn. Source : blog d'Infoclimat C’est quoi, un pseudo-foehn ? Contrairement à un vrai foehn, qui décharge ses pluies sur un versant d’une chaine montagneuse et qui redescend, sec, sur l’autre versant en se réchauffant plus vite (adiabatique sèche), un pseudo-foehn est simplement un air doux situé sur un plateau au-dessus de l’inversion, qui en débordant de ce plateau colle un certain temps aux pentes et se réchauffe de 1°C par 100 mètres en descendant. C’est pourquoi les vallées et les contrebas de tels plateaux peuvent connaître, sur une assez mince frange, des températures très élevées. Dans le cas présent, l’air doux des Hautes-Fagnes (10,5°C à Mont-Rigi à 673 mètres) s’est retrouvé à 16,0°C à Membach-Baelen (252 mètres), soit un réchauffement de quelques 1,1°C par 100 mètres. Pourquoi tant ? Parce qu’en raison de la turbulence, un peu de l’air à 15°C (air « libre » en altitude) s’est mélangé à l’air collant à la pente, ce qui l’a rendu encore un peu plus chaud. La station de Gemmenich (Plombières) a fait encore un peu mieux, avec 16,1°C. Des stations comme Vaux-sous-Chèvremont et Chaineux sont également montées à 15°C. En plaine, le soleil trop faible n’a pas réussi à complètement résorber l’inversion. En Campine, la température est montée jusqu’à 13,8°C à Genk et 13,2°C à Koersel, mais seulement 9,9°C à Kleine Brogel. Dans la vallée de la Meuse, la température a atteint 13,2°C à Hastière et 14,0°C à Visé. Avec cela, le temps a été très beau, presque serein à l’est avec juste quelques cirrus, et plus voilé à l’ouest avec des cirrus plus épais.
  6. DEUXIÈME DÉCADE DE JANVIER 2024 : FROIDE AVEC UN ÉPISODE NEIGEUX SIGNIFICATIF DANS CERTAINES RÉGIONS 11 janvier 2024 Le 11 janvier se situe dans la prolongation des jours précédents : un temps beau mais froid. Les minima se situent le plus souvent entre –5 et –8°C dans tout le pays. Ponctuellement en Haute Belgique, on trouve des valeurs inférieures à –10°C. À l’opposé, en bordure immédiate de la mer, il gèle à peine avec –1°C à Zeebruges et –2°C à Dunkerque (mais déjà –5°C à l’aéroport de Middelkerke). Les températures ont d’abord quelque mal à remonter en matinée, mais passent ensuite à peu près partout la barre de 0°C l’après-midi. Pour finir, les maxima atteignent 3 à 4°C au littoral, mais aussi en Gaume, 3°C sur les Hautes-Fagnes et entre 0 et 2°C ailleurs. Le gel se maintient en journée sur une partie assez limitée de la Belgique, notamment sur le centre sud et le centre est du pays (–0,3°C à Beauvechain, –0,4°C à Ernage, –0,6°C à Gosselies, –0,8°C à Florennes, –0,9°C à Bierset). Temps beau et froid, mais sans neige, à Braine-l’Alleud Le temps est très beau avec un ciel serein. Au littoral cependant, des stratocumulus apparaissent dès l’après-midi. Ceux-ci se propagent ensuite sur le reste du pays, mais n’atteignent la plupart des régions qu’après le coucher du soleil (il s’agit alors souvent de stratus). On note alors un peu de bruine, qui devient verglaçante sur le centre et l’est du pays. 12 janvier 2024 Le temps reste anticyclonique, mais la masse d’air change. Après le passage de la faible occlusion qui nous a valu ces quelques précipitations en cours de nuit, l’air continental des jours précédents est remplacé par de l’air maritime en provenance de la Mer du Nord. C’est le dégel en Basse et Moyenne Belgique, mais on ne peut pas vraiment parler de douceur. Les maxima atteignent 6°C au littoral, 5°C en plaine sur l’ouest et 2°C en plaine sur l’est. Sur les reliefs par contre, il continue à geler même en journée. Le ciel est à présent couvert de stratus et stratocumulus (prédominance de stratus au sud, prédominance de stratocumulus au nord), avec brouillard à la clé en Haute Belgique. Une grande monotonie sur le pays, il n’y a qu’au littoral où les stratocumulus présentent un peu plus de variation. 13 janvier 2024 Le noyau de l’anticyclone se déplace de l’Océan vers la France avant de s’affaiblir. Les vents de surface souffle d’ouest à nord-ouest en mer et sur le littoral, et de sud-ouest à l’intérieur des terres. L’air acheminé reste humide et le ciel est couvert de stratus et de stratocumulus, distillant quelques petites bruines. Mais la douceur océanique ne parvient toujours pas à s’imposer. Les températures maximales ne dépassent guère 2 à 3°C en plaine et 4 à 5°C au littoral. En Haute Belgique, avec –2 à –3°C, les températures restent négatives toute la journée et les quelques précipitations qui tombent sont verglaçantes. 14 janvier 2024 On parle beaucoup de neige. On pensait d’abord à lundi (15 janvier), mais c’est de plus en plus mercredi (17 janvier) qui est pris comme point de mire. Les prévisions : « une perturbation ondulante (front polaire) remontera en cours de journée sur une large moitié sud du pays en donnant des chutes de neige faible à modérées de manière continue. Les cumuls pourront être assez importants notamment sur le relief. En cours d’après-midi et en soirée, il pourrait aussi donner ponctuellement des chutes de neige sur le reste du pays mais en plus faibles quantités. Enfin, dans cette configuration, une période de pluies ou pluies verglaçantes serait possible brièvement sur l’extrême sud du pays. » La question, c’est de savoir exactement où et combien. Le sud du pays est privilégié, mais on parle aussi du centre. « Wait and see », comme on dit dans ces cas-là. Ci-dessous, un exemple de prévisions : Source : Info Météo En attendant, le temps reste quelconque. Un front froid tente de traverser la Belgique, mais reste onduler sur l’ouest de notre pays. Le temps demeure désespérément gris sous les stratus. Quelques faibles chutes de neige donnent un blanchiment temporaire du sol. Sur les hauteurs, on note aussi du brouillard. Le littoral, situé à l’arrière du front, connaît une meilleure visibilité avec de vastes bancs de stratocumulus doublés par des cumulus. Il s’agit en fait d’un front froid « masqué », ce qui signifie qu’à l’arrière, il fait plus doux qu’à l’avant, dans les basses couches tout au moins. En bordure de mer, la température monte jusqu’à 6°C. À l’intérieur des terres, il fait par contre plus froid même que la veille, avec des maxima de 0 à 1°C en plaine et entre –3 et –5°C sur les hauteurs. Même si de nombreuses régions ont quelques traces de neige au sol, voire un léger saupoudrage, les endroits avec une vraie couverture neigeuse sont rares. Mont-Rigi vient d’acquérir une fine couche tandis que Sourbrodt est championne en la matière : depuis plusieurs jours, le sol y est au moins partiellement enneigé, et en ce 14 janvier, une couche complète s’y est reconstituée. 15 janvier 2024 On reste dans l’expectative de la neige. Et il en tombe déjà un peu, en ce 15 janvier. Le front froid a fini par passer et nous place dans une nouvelle poussée d’air polaire maritime. Comme la veille, ce côté maritime plus marqué de la masse d’air est à la base d’une petite remontée des températures. Sur l’ouest, où il n’y a pas eu de gelées nocturnes, les températures se stabilisent autour des 3°C, d’abord au littoral, puis sur toute la partie nord du pays vers midi. Mais sous les averses, ces températures redescendent et c’est bien souvent de la neige qui tombe. Sur l’ouest du pays, nous avons un véritable ciel de traîne avec cumulus et cumulonimbus. Plus vers l’est, les éclaircies se font plus larges, avec quelques altocumulus et stratocumulus, puis les cumulonimbus arrivent quand même avec, là, des averses de neige. À Braine-l’Alleud par exemple, une fine couche de neige est présente le matin, qui fond ensuite en grande partie avant de se reconstituer sous les averses de l’après-midi. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 15 janvier 2024 à 16h30 Du côté de Liège, on observe une évolution similaire, avec 2 cm en fin de journée. Dans les Hautes-Fagnes par contre, c’est une véritable couche de neige qui se constitue, et qui finira par dépasser les 10 cm. 16 janvier 2024 La grande neige, où tombera-t-elle ? Essentiellement sur le sud, ou sur le centre du pays ? Les modèles ne concordent pas parfaitement. En attendant, la dépression Irène s’approche peu à peu, en restant à une latitude plutôt basse pour une dépression atlantique. Une partie au moins du pays devrait se retrouver au nord, et donc rester dans l’air froid. Source : KNMI Cela laisse d’abord notre pays dans de l’air polaire maritime, à présent favorablement influencé par de hautes pressions s’étendant de la France aux Balkans et se décalant vers l’est. La nuit a été froide avec des gelées généralisées (sauf en bordure immédiate de la mer). En Basse et Moyenne Belgique, les minima se situent le plus souvent entre –1 et –3°C, et vont jusqu’à –8°C sur les plus hauts plateaux. Les altostratus et altocumulus se dégagent en matinée et font place à un ciel très bleu avec des cumulus qui ne dépassent pas le stade d’humilis. Les températures maximales se situent autour de 5°C en bordure immédiate de la mer, entre 2 et 4°C en plaine et entre –3 et –4°C sur les hauteurs. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 16 janvier 2024 à 14h Quand une fine couche de neige est présente, elle résiste assez bien au dégel de l’après-midi. En Campine, cette couche est parfois plus conséquente avec 5 cm à Koersel. Sur les Hautes-Fagnes, c’est déjà le vrai hiver avec 13 cm. Pendant la nuit, le ciel se couvre progressivement. À quand le vrai hiver pour les autres ? 17 janvier 2024 La neige est attendue pour aujourd’hui… Deux occlusions sont associées à la dépression Irène. L’une touche l’extrême nord de la France et l’autre passe un peu plus au sud. Source : KNMI Au niveau du sol, le contraste thermique se fait surtout au niveau de l’occlusion située plus au sud, avec au nord de celle-ci des températures proches, voire inférieures à 0°C, et au sud de celle-ci des températures montant rapidement jusqu’à 13 ou 14°C, localement même 15°C. Source : Kachelmann Wetter À faible altitude par contre, c’est l’occlusion située plus au nord qui marque la différence, si bien qu’au nord de celle-ci, il neige et au sud de celle-ci, il pleut. Dans la zone située entre les deux occlusions, la pluie tombe dans l’air froid situé près du sol, et sur un sol lui-même gelé, ce qui fait que cette pluie est parfaitement verglaçante. En Belgique à la mi-journée, cette limite passe un peu au sud de Charleroi et de Namur, et se prolonge vers l’est-nord-est pour passer un peu au sud de Verviers. Cette limite se trouvait un peu plus au sud en matinée, et redescendra à nouveau vers le sud en après-midi. Plus tard dans la nuit, les précipitations neigeuses finiriont par gagner l’ensemble du pays. Ci-dessous, la situation à 13 heures, avec les symboles de neige en bleu et les symboles de pluies verglaçantes en rouge. Source : Kachelmann Wetter À noter qu’à quelques dizaines de kilomètres au nord de l‘occlusion septentrionale, il n’y a plus aucune précipitation. L’ouest et le nord du pays n’ont pas reçu de neige. Les précipitations dans la bande pluvio-neigeuse se propagent vers l’est-nord-est en suivant les occlusions, et se laissent un peu attendre en début de journée. On observe d’abord un altostratus, qui évolue ensuite en nimbostratus pluvieux (gris avec fractus) ou neigeux (blanchâtre et uniforme) selon les endroits. Au nord-ouest de la zone de précipitations, l’altostratus persiste tout au long de la journée. Dans la bande neigeuse, les flocons commencent à tomber vers la mi-matinée au Hainaut, en fin de matinée sur le Brabant Wallon et à Bruxelles, et peu après midi au Limbourg. Ces chutes de neige sont parfois intenses. À Zaventem, on mesure 1 cm (avec en partie de la neige préexistante) à 13 h, 5 cm à 16h, 8 cm à 19h et 10 cm à 22h. En fin de compte, la couche s’épaissira à 11 cm, tout comme à Uccle. Bierset suit à peu près la même évolution, mais arrivera à 14 cm en deuxième partie de nuit. Quelques autres épaisseurs de neige, mesurées le lendemain à 8h : Koersel : 12 cm ; Gosselies : 10 cm mais 1 cm à Passendaele, située au bord extrême de la bande de précipitations. Dans les Hautes-Fagnes, la couche de neige passe de 12 à 23 cm. Au sud du pays, les pluies verglaçantes sèment le chaos. À Florennes, la neige se transforme en pluie verglaçante entre 11h et 14h. La température n’y atteint pas 0°C (max : –0,1°C°). À Saint-Hubert, il pleut tout au long de la journée, avec un maximum de température de –0,7°C. Ce n’est qu’en soirée que la pluie se transformera en neige. La couche de neige préexistante se dégrade d’aulleurs en journée, avant d’être renouvelée en soirée. À Dourbes, il n’a pas du tout de neige au sol en journée, ce n’est que la nuit suivante que le sol deviendrau blanc. Enfin dans la zone à l’ouest d’une ligne Courtrai – Gand – Stabroek, il n’y a pas (ou très peu) de neige, même pas dans le courant de la nuit suivante. Ci-dessous, une carte provisoire des hauteurs de neige dans le pays à 8h le 18 janvier 2024. Source : IRM Les températures dans le pays sont restées partout légèrement négatives même en journée. Il n’y a que le littoral, et une frange ouest et sud du pays qui sont passées légèrement au-dessus de 0°C. Et pour terminer, une image de Forest (Bruxelles) sous la neige, l’après-midi du 17 janvier 2024. Crédit photo : Robert Vilmos 18 janvier 2024 Commençons par les hauteurs de neige de ce matin, 18 janvier, telles que mesurées par l’IRM à 8 heures et par Skeyes ou Meteo Wing à 7 heures : 24 cm (8h) à Mont-Rigi 20 cm (8h) à Stembert (est de Verviers) 16 cm (8h) à Mazy (au sud de Gembloux) 15 cm (8h) à Ransberg (au nord-est de Tirlemont) 14 cm (7h) à Bierset 12 cm (7h) à Beauvechain 12 cm (7h) à Florennes 12 cm (8h) à Rhode-Saint-Pierre (au nord-est de Louvain) 12 cm (8h) à Koersel 12 cm (8h) à Herent (au nord-ouest de Louvain) 11 cm (8h) à Uccle 11 cm (7h) à Zaventem 11 cm (8h) à Sart-Bernard (au sud-est de Namur) 10 cm (8h) à Vaudignies (au sud de Chièvres) 10 cm (8h) à Korbeek-lo (à l’est-sud-est de Louvain) 10 cm (7h) à Gosselies 9 cm (8h) à Sivry 7 cm (8h) à Bièvre 5 cm (8h) à Gouvy 1 cm (8h) à Passendaele Le dégagement du ciel en fin de nuit sur certaines régions, au-dessus d’un sol enneigé, a fortement fait chuter les températures. Bien souvent, le froid ne se fait le plus intense qu’à 9 heures, voire même 10 heures du matin. Parmi les températures les plus basses, on observe –10,3°C à Chièvres (10h) ; –9,0°C à Diepenbeek (10h) ; –7,9°C à Ernage (10h) et –7,4°C à Retie et Kleine Brogel (9h). À Uccle, on observe –5,5°C (9h). Après cela, la température remonte rapidement en raison du côté maritime de l’air polaire, et il dégèle légèrement dans toute la moitié nord-ouest du pays avec des températures de 2 à 4°C. Dans la partie sud-est par contre, le gel se maintien. La neige, quant à elle, reste stable même là où le thermomètre grapille quelques degrés au-dessus de zéro. À Zaventem, la couche passe en journée de 11 à 9 cm. Beauvechain et Florennes restent à 12 cm, Bierset à 14 cm. Même le centre de Bruxelles est enneigé. Crédit photo : Robert Vilmos En journée, le temps est très instable dans la région côtière, Les cumulonimbus y sont nombreux, parfois même accompagnés d’arcus, et les averses sont de pluie, de grésil ou de neige. Parfois on observe un enneigement temporaire du sol. La visibilité, quant à elle, est très bonne, si bien qu’on voit de loin les différentes structures nuageuses. Vers l’intérieur des terres, certaines averses survivent, mais les éclaircies sont généralement plus larges. On observe quelques cirrus, et des cumulus souvent peu développés, avec parfois un peu de stratocumulus d’étalement, mais ici et là une convection plus marquée allant jusqu’à l’averse. Par ailleurs, les averses côtières sont visibles de très loin. Webcam MB – Bruxelles (Schaerbeek) – 18 janvier 2024 à 16h Sur l’est et le sud-est du pays, les brouillards et stratus ont parfois du mal à se dissiper. Du côté de Liège, le temps devient beau l’après-midi avec des cirrus et quelques stratocumulus d’étalement issus des averses occidentales. Dans les Cantons de l’Est, on note des stratus puis cumulus fractus avant un ciel très dégagé l’après-midi. En Ardenne par contre, la grisaille tend à persister. Dans cette partie du pays, même à basse altitude (vallées), la température ne dépasse généralement pas le zéro degré. 19 janvier 2024 Notre pays reste soumis à une circulation de nord-ouest, basculant vers l’ouest, qui contient un air inhabituellement froid pour ce secteur. L’Angleterre, l’Écosse et même l’Irlande connaissent des températures basses, avec des maxima qui, la veille, n’ont presque nulle part dépassé 5°C et qui ont été suivies, ce matin, par un gel quasi généralisé. En Belgique aussi, le gel est quasi généralisé (il n’y a qu’au littoral qu’il ne gèle pas), mais on observe de grandes disparités. Le ciel serein sur un sol enneigé a fait chuter les températures, mais parfois très temporairement, et à des heures fort différentes. À Ernage, la température plonge le soir pour atteindre –7,4°C à 22h, pour ensuite remonter à –3,6°C à 23h. À Schaffen, la température passe de –2,3°C à 0h à –6,5°C à 1h. Elle reste ensuite à ce niveau jusqu’à 4h avant de remonter. À Chièvres, la température est de –2,7°C à 5h et de –7,7°C à 7h avant de faire un plongeon supplémentaire jusqu’à –8,4°C à 9h. À ce moment, des températures inférieures à –10°C sont observées dans le nord de la France. 20 janvier 2024 Un matin localement très froid. Dans les Cantons de l’Est, on observe –19,3°C à 8h à Bullange (565m). Presqu’au même moment (8h10), on mesure –17,2°C à Cobru (457m), au nord-nord-est de Bastogne. La Gaume, toujours à 8h, enregistre des valeurs très basses aussi, avec –12,8°C à Buzenol, –14,1°C à Étalle et –14,9°C à Chiny-Pin (là, le minimum de –15,1°C a été atteint 20 minutes plus tôt). Quelques stations, expressément installées par BMCB dans les « trous à froid », c’est-à-dire des cuvettes, souvent inhabitées, connues pour l’accumulation de froid en cas de nuit radiative, notent des températures plus basses encore. Le lieu-dit « Am Grünen Kloster » (un peu au nord du Camp d’Elsenborn) enregistre –22,8°C tandis que Murrange (sur la bordure ouest de Bullange) enregistre –20,1°C. En l’absence de longues séries, il est évidemment impossible d’évaluer le degré d’exceptionnalité ou non de ces températures. Ailleurs dans le pays, les minima sont plus raisonnables, avec des valeurs de –2 à –4°C, localement –6°C en plaine et –10 à –15°C sur les hauteurs, avec –15,5°C à Elsenborn (7h50). La journée est belle, mais commence parfois avec des stratus ayant quelque mal à se dissiper. À Bruxelles, le ciel se dégage peu après 11h, à Cerfontaine dès 10h. De façon générale sur l’est et le sud-est du pays, le ciel est limpide dès le lever du soleil. Les cirrus, devenant plus nombreux l’après-midi en formant un voile, annoncent un prochain changement de temps. Webcam MB – Cerfontaine – 20 janvier 2024 à 16h Les cartes météorologiques sont déjà celles d’un temps hivernal doux, avec des basses pressions au nord-ouest et des hautes pressions au sud-est. Sauf que l’air doux n’a pas encore atteint nos régions. Mais cela ne saurait tarder, la nouvelle trajectoire des perturbations ne laissant plus aucune chance à l’air froid. Mais en attendant, en ce 20 janvier 2024, les températures restent basses, avec des maxima autour de 0°C en Basse et Moyenne Belgique, et entre –2 et –3°C sur les Hauts Plateaux. Source : KNMI Conclusion Le 21 janvier 2024 marque un jour de transition. Le dégel commence dès la nuit du 20 au 21 en Basse et Moyenne Belgique, atteint la Gaume en fin de matinée (là un minimum de –10,6°C avait encore été observé à Buzenol) et finit par se propager jusque dans les Hautes-Fagnes en soirée. La couche de neige, encore intacte partout (où il y en a) le matin, se dégrade fort durant l’après-midi en Basse et Moyenne Belgique et ne résiste que sur les hauteurs, où la fonte interviendra la nuit suivante. Sur le graphique d’Uccle, on peut voir l’extrême rapidité de la remontée des températures entre 10h (21/01) et 10h (22/01). Source : IRM La cause en est l’arrivée rapide de dépression atlantique « Isha », accompagnée de vents forts. Pendant la nuit du 21 au 22, de nombreuses rafales de 80 voire 90 km/h ont observées. En d’autres termes, la transition aura été de courte durée. Pas de dégel classique donc, lent et accompagné de brouillard, de bruine et de neige fondante au sol, qui fait longtemps splash splash à chaque pas. Quant à la période neigeuse que nous venons de connaître, on peut en dire que dans notre ancien climat, on en voyait une d’équivalente à Uccle un peu moins d’un hiver sur deux. Maintenant, il a fallu attendre onze ans pour en revoir un de cette ampleur. Autrement dit, la neige et le froid se font de plus en plus rares, mais ne disparaissent pas. En terme de froid d'ailleurs, cette 2e décade de janvier se termine sur une moyenne de –0,5°C. Est-ce exceptionnel par rapport au climat d'aujourd'hui ? Non. Pas encore. Des années relativement récentes ont réussi à faire beaucoup mieux. Notamment la période 2009-2013 a été riche en neige et parfois même émaillée d’une véritable vague de froid, comme en février 2012.
  7. 2024 : DÉBUT CHAHUTÉ MAIS DOUX AVANT L’ARRIVÉE DU FROID Dans l’attente d’un épisode hivernal, janvier 2024 commence de façon particulièrement humide et douce. Sur 5 jours seulement, la station d’Uccle enregistre déjà 53,1 mm de précipitations pour une moyenne thermique de 8,5°C. Ailleurs dans le pays, cette quantité de pluie est parfois même dépassée en une seule journée, comme par exemple le 2 janvier à Bièvre où l’on atteint 55,8 mm. Notamment le 2 janvier est une journée fort pluvieuse avec inondations à la clé tandis que le 3 janvier, une tornade fait de gros dégâts à Wavre-Notre-Dame, au nord-est de Malines. Enfin, le 6 janvier marque la transition entre l’air doux et l’air froid. Voyons tout cela en détail, au jour le jour. 1er janvier 2024 En ce premier jour de la nouvelle année, nous continuons à être influencés par les courants océaniques perturbés de l’année d’avant, avec un courant d’ouest-sud-ouest basculant au sud-ouest sous l’influence de diverses dépressions sur l’Océan, d’une part, et d’une crête anticyclonique campant sur l’Espagne, d’autre part. L’anticyclone d’air froid se trouve encore assez loin au nord, sur le Nord de la Scandinavie. Source : KNMI Notre pays bénéficie d’une petite accalmie entre deux perturbations, avec d’abord un mix de cumulus et de stratocumulus donnant encore quelques pluies ou averses. Ensuite les précipitations cessent mais le ciel se couvre déjà des cirrostratus et altostratus de la perturbation suivante. Et dès le milieu de l’après-midi, des pluies nous reviennent à partir du sud-ouest. À noter que l’ouest du pays connaît temporairement de belles éclaircies avec quelques bourgeonnements instables. En surface, les vents soufflent de sud-ouest avant de tourner au sud en soirée. Dans l’air post-frontal un peu plus frais, les maxima sont en légère baisse par rapport au dernier jour de 2023, mais atteignent encore 10°C au littoral, 8 à 9°C en plaine et 3 à 4°C sur les hauteurs. Durant la nuit suivante, notre pays repasse du côté chaud des perturbations avec des températures qui remontent fortement en fin de nuit et des précipitations qui sont abondantes. 2 janvier 2024 Une dépression dénommée « Henk » se déplace de l’Océan à la Mer du Nord en passant par le sud des Îles Britanniques. Source : KNMI Notre pays reste longtemps dans le secteur chaud d’une perturbation très active, avec de fortes précipitations surtout sur le sud et l’est du pays. Les températures sont fort élevées pour la saison, avec 14°C au littoral et sur l’ouest du pays, sinon 12 à 13°C en plaine et 7 à 8°C sur les hauteurs avec, globalement, une douceur persistant tout au long de la journée. Le ciel est couvert d’un nimbostratus pluvieux avec ses habituels stratocumulus doublés de cumulus ou de stratus fractus à bas niveau. Le vent en surface souffle de sud à sud-ouest en s’intensifiant, avec des rafales atteignant 100 km/h en mer dès l’après-midi avant de franchir ce seuil en soirée au littoral juste après le passage du front froid. Dunkerque atteint 107 km/h à 19 heures et Middelkerke, 104 km/h à 20 heures. Des rafales supérieures à 80 km/h sont observées sur toute la partie ouest du pays et ponctuellement aussi sur le centre. Les cotes de précipitations sont élevées. Sur les relevés 8h à 8h, on comptabilise 55,8 mm à Bièvre ; 40,2 mm à Florennes ; 36,6 mm à Sivry ; 34,2 mm à Elsenborn ; 31,2 mm à Buzenol ou encore 30,9 mm à Chièvres. Notamment le sud du pays est victime d’inondations. Les localités les plus touchées : Neufchâteau, Mellier, Virton, Arlon et Messancy. En outre, l’administration communale de Martelange a dû fermer ses portes car le bâtiment était sous eau, tandis que le village de Rouvroy, dans l’extrême sud-ouest de la Gaume, s’est retrouvé sans électricité. Situation de la Semois le matin suivant ces précipitations : En Flandre, c’est le vent qui a fait une victime : une femme de 59 ans heurtée par une clôture emportée par le vent à Kaprijke, non loin d’Eeklo et de Maldegem. 3 janvier 2023 Notre pays se retrouve à nouveau dans un air post-frontal très instable, où se dessinent également quelques lignes post-frontales. Dans cet air polaire maritime très indirect, les maxima de température ne montent guère moins haut que la veille, avec des valeurs souvent proches de 10°C en plaine et de 4 à 5°C sur les hauteurs. Quelques petites variations sont observées au gré des averses, mais la température en plaine en journée ne descend presque jamais en dessous de 8°C. En altitude cependant, en raison des basses pressions et de la détente adiabatique, la douceur est moins marquée. On est même proche des normes saisonnières avec 1°C au niveau 850 hPa (vers 1300 mètres) et –9°C au niveau 700 hPa (vers 2850 mètres). Il en résulte une instabilité assez forte pour la saison, avec une décroissance de 0,8 à 0,9°C/100 m dans les basses couches et de quelques 0,7°C/100 m entre les niveaux 850 et 500 hPa. Cette instabilité se marque dans le ciel dès le matin, comme le montre la webcam de Braine-l’Alleud à 8h30. La dépression Henk, au niveau du Danemark, butte contre la montagne d’air froid sur la Scandinavie et se met presque à faire du surplace avant de repartir vers l’est mais déviée dans sa trajectoire, pour cette fois suivre le nouveau front formé par cet air très froid. Il faut savoir que des températures extrêmement froides sont relevées notamment en Suède où, à 16 heures, certaines valeurs se situent entre –38 et –39°C. Même si ce froid n’a encore aucune influence sur nos températures, le séjour plus long de la dépression Henk non loin de nos contrées a certainement une influence sur le maintien voire le renforcement de l’instabilité dans l’air post-frontal. Source : KNMI Nous observons donc, en Basse et Moyenne Belgique, des nuages d’instabilité dès le matin et qui persistent tout au long de la journée, avec régulièrement des averses, parfois même orageuses. Ces cumulus et cumulonimbus, comme souvent en hiver, se font accompagner de très nombreux stratocumulus, de telle sorte que nous n’avons pas les beaux ciels de traîne qu’on a l’habitude d’observer aux autres saisons. C’est vers l’ouest que les éclaircies sont les meilleures et là, parfois, on a la chance de pouvoir bien voir la structure d’une cellule. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 3 janvier à 12h00 Webcam BMCB – Kluizen – 3 janvier à 13h50 C’est dans ce contexte que s’est formée une tornade frappant la province d’Anvers, à Wavre-Notre-Dame et à Putte. Cette tornade, qui parcourt presque 9 kilomètres, endommage une cinquantaine de maisons, dont deux sont déclarées inhabitables. Ci-dessous, la photo 1 montrent l’entonnoir de la tornade et la photo 2, les débris qui voltigent au sein de la tornade. Les sources sont, respectivement, Nieuwsblad et Weather News. Selon le météorologue Samuel Helsen, le vent, à l’heure et à l’endroit de la tornade, souffle de sud-ouest à environ 25 km/h en surface tandis qu’il augmente à 75 km/h en s’orientant à l’ouest vers 1000 mètres d’altitude. Il y a bien quelques divergences entre les modèles, mais il semble que le cisaillement décrit soit bien celui présent lors de la formation de la tornade. À cela s’ajoute un base de nuages plutôt basse, inférieure à 500 mètres, avec le sommet du cumulonimbus atteignant quelques 6500 mètres. Grâce aux images radars, nous savons qu’il s’agit d’une supercellule LT et grâce à l’enquête de terrain, nous savons que le tornade peut être considérée comme une F1, mais très ponctuellement F2. 4 janvier 2024 Les yeux sont à nouveau rivés vers le froid. Le nord et l’est de la Scandinavie connaissent des températures inhabituellement froides, voire carrément extrêmes. Cela fait bien longtemps qu’on n’a plus vu un tel pôle du froid sur le territoire européen. Dans le nord de la Suède, la température minimale descend jusqu’à –42,6°C à Naimakka (402 m) et jusqu’à –42,4°C à Nikkaluokta (467 m), tandis qu’au nord du Golfe de Botnie, gelé, les températures minimales atteignent encore des valeurs de –30 à –37°C. En Finlande, la barre des –30°C est même atteinte dans le sud du pays. La dépression Henk, qui a repris sa route, traverse la Pologne en restant au sud de la « montagne » d’air froid. Chez nous, la circulation d’air océanique est encore en place, mais ralentit. L’air reste doux avec des valeurs autour de 10°C en plaine et de 4 à 5°C sur les hauteurs. Grâce à l’arrivée d’un secteur chaud, le temps reste doux en soirée tandis que les températures réatteignent quasiment le même niveau qu’en journée en milieu de nuit. Source : KNMI Les précipitations, encore présentes en matinée surtout sur l’est, diminuent graduellement. D’ailleurs, presque plus aucune cote supérieure à 5 mm n’est relevée. En outre, des éclaircies se développent, ce qui fait que la journée est loin d’être désagréable. En effet, le mix de stratocumulus et de nuages convectifs se disloque pour faire place essentiellement à des cumulus (fractus) et quelques rayons de soleil. En fin de journée, on observe des bancs d’altocumulus. Sur l’ouest du pays, les éclaircies sont même larges avec de véritables périodes ensoleillées. En cours de nuit cependant, quelques précipitations reviennent. Le vent, qui soufflait d’ouest à sud-ouest, prend à présent une orientation sud avec tendance sud-est sur le nord du pays. Sur le nord des Pays-Bas, les vents soufflent déjà d’est avec des températures qui, à minuit, n’atteignent plus que 2 à 4°C. Le changement de temps ne se fera désormais plus trop attendre. 5 janvier 2024 Le froid s’avance. Le sud de la Scandinavie est à présent aussi touché par le grand froid, avec des températures s’approchant des –30°C. À Lillestrøm (à peine une centaine de mètres d’altitude), le minimum atteint –29,3°C. Là, on n’est plus qu’à 20 kilomètres d’Oslo. Pour ce qui nous concerne, la dépression passe encore juste au nord de nos régions, ce qui fait que le vent revient rapidement au sud-ouest. Une occlusion, enroulée autour de cette dépression, s’avance sur la partie nord du pays en attirant des vents d’ouest à nord-ouest sur la bande côtière. Malgré cela, nous restons dans de l’air doux, même si nous perdons quelques degrés par rapport à la veille avec des valeurs de 7 à 9°C en plaine et de 4 à 5°C sur les hauteurs. Source : KNMI La proximité de l’occlusion fait en sorte que la journée est à nouveau bien grise et pluvieuse, avec des totaux pluviométriques à nouveau plus conséquents, dépassant les 10 mm en bien des endroits. Le ciel est couvert d’un nimbostratus avec ses habituels fractus, ou alors de stratocumulus lorsqu’il ne pleut pas, ou moins. Le sud-est et l’est du pays connaissent un temps moins pluvieux avec quelques éclaircies, mais aussi beaucoup de stratocumulus. Ceci nous amène à dire que les premiers jours de janvier 2024 ont été très pluvieux, mais aussi fort doux, avec une moyenne de température qui s’élève à Uccle à 8,5°C. C’est beaucoup, même si l’on reste loin derrière les 10,2°C des 5 premiers jours de 2023 avec alors, au moment de se souhaiter la bonne année, 16,2°C en pleine nuit à Uccle ! À noter que le très doux début de 2022 a aussi donné 8,5°C comme moyenne pour les 5 premiers jours. Mais en 2024, c’est clair, la douceur ne va pas durer ! 6 janvier 2023 Maintenant, on est passé en dessous des –30°C dans les environs immédiats d’Oslo. Lillestrøm (108 m) a mesuré –32,0°C et Bjornholt (360 m), –31,1°C comme températures minimales. Mais il y a de grandes disparités. Tryvasshoogda (514 m), moins touchée par l’inversion nocturne, n’est descendue qu’à –18,0°C. Un peu au sud, dans le fjord d’Oslo, on ne descend que jusqu’à –15°C. À Blindern, station officielle d’Oslo, le minimum est de –23,1°C, ce qui ne constitue pas un record mais peut être considéré comme très froid pour la région. Ailleurs en Scandinavie, on remarquera notamment le froid inhabituel du sud de la Finlande, avec par exemple –34,6°C à Kauhava. La limite du gel se trouve à présent sur le nord de l’Allemagne et commence à effleurer les Pays-Bas. Notre pays se trouve dans une sorte de no man’s land entre l’air doux et l’air froid, avec un vent qui a déjà changé de direction, soufflant de nord-ouest à nord en journée et plus franchement de nord en soirée. En effet, la circulation d’ouest atlantique s’est complètement effondrée entre-temps. Une crête anticyclonique sur l’Océan, qui a commencé à prendre de l’importance la veille, cherche à présent à fusionner avec l’anticyclone scandinave, ne laissant ainsi plus aucune chance aux nouvelles perturbations d’atteindre notre pays. Mais les anciennes perturbations sont encore présentes, avec nuages et (faibles) précipitations à la clé. Accompagnant des températures en lente baisse dans les basses, puis aussi dans les moyennes couches de l’atmosphère, ces nuages et pluies donne un temps fort désagréable. Source : KNMI Le ciel est donc couvert de stratocumulus, doublés de cumulus et parfois aussi de fractus, avec encore des pluies et bruines qui, à partir de l’après-midi, s’éloignent vers l’est. Au littoral, le temps est légèrement plus instable avec, là, quelques petites averses mais aussi de (très) timides éclaircies. Les températures maximales, atteintes en début de journée, se situent le plus souvent entre 5 et 6°C en plaine (7°C au littoral) et entre 2 et 3°C sur les hauteurs. L’après-midi, seul le littoral se maintient à 7°C, sinon on observe déjà une baisse de quelques degrés avec des températures passant sous 0°C sur les hauteurs, avec là déjà des flocons de neige. Mais il ne semble pas y avoir d’enneigement du sol. 7 janvier 2024 En Basse et Moyenne Belgique, une autre journée désagréable nous attend. L’air est encore un peu plus froid, si bien que les maxima ne dépassent plus 1 à 2°C en plaine (3 à 4°C au littoral). Mais l’humidité demeure très présente et les restants de perturbation distillent de petites précipitations, parfois sous forme de neige fondante. Source : KNMI Le ciel est particulièrement monotone avec essentiellement des stratus, parfois fractus, sinon des stratocumulus. Sur le nord-est du pays, on observe l’après-midi quelques trouées. La région d’Anvers note aussi quelques éclaircies en fin de journée. Sur les Hauts Plateaux par contre, on assiste à une lente arrivée de l’hiver avec souvent même un bon blanchiment des paysages, comme ci-dessous à Bullange. À la Baraque de Fraiture, il neige aussi mais l’enneigement est encore très maigre. Les températures maximales, sur les hauteurs, restent désormais inférieures à zéro degré. 8 janvier 2024 La cellule anticyclonique atlantique s’est à présent entièrement intégrée dans l’anticyclone scandinave et c’est lui, désormais, qui détermine le temps sur nos régions avec des vents pénétrants de nord-est. À présent, il gèle sur tout le pays avec des minima de –2 à –3°C en plaine et de –6 à –7°C sur les hauteurs. En journée, la température atteint encore 1°C sur une mince bande littorale, sinon il gèle de façon permanente avec souvent –1°C en plaine et jusqu’à –6°C dans les Hautes-Fagnes. Il ne reste plus qu’une faible perturbation, en provenance du Danemark, à traverser le pays et celle-ci donne quelques chutes de neige en de nombreux endroits du pays. À Bruxelles, le sol devient assez blanc en fin de matinée, puis cette neige se sublime l’après-midi dans un air qui devient graduellement plus sec. C’est souvent le cas aussi en Haute Belgique. Les endroits qui restent les plus blancs sont, par exemple, la Baraque de Fraiture, Sourbrodt et Weisser Stein. Le ciel est le plus souvent très nuageux avec un mix de stratocumulus et de petits nuages convectifs. Ces nuages se dispersent l’après-midi et laissent la place à un ciel voilé de cirrostratus. Celui s’effiloche à son tour avec, à l’est du pays, déjà de belles éclaircies avec cirrus. En Europe, le temps reste glacial en Scandinavie, mais le pôle du froid s’est surtout déplacé vers les États Baltes avec, en Lituanie, –23,0°C à Vilnius mais jusqu’à –27,5°C à Utena. En Lettonie, on relève jusqu’à –29,1°C à Daugavpils. L’Estonie est un peu plus épargnée avec « seulement » –15,8°C à Tallinn, mais aussi –22 à –25°C à l’intérieur des terres et jusqu’à –27°C au sud du pays. 9 janvier 2024 Jusqu’à présent, le temps est resté fort gris sur notre pays. Uccle n’a encore enregistré que 4h47 d’insolation, ce qui revient à une moyenne qu’un peu moins de 36 minutes par jour. Ça change ! C’est une journée très ensoleillée qui nous attend en ce 9 janvier, mais froide. La nuit, la température est descendue jusqu’à –5 à –6°C sur presque l’ensemble de la Basse et Moyenne Belgique. En Haute Belgique, on a enregistré –10,6°C à Mont-Rigi ; –9,7°C à Elsenborn et –9,1°C à Saint-Hubert. En raison du vent, il n’y a pas eu de « froid radiatif ». Ce sont la masse d’air et l’altitude qui ont été déterminantes pour la température et donc c’est le point le plus haut qui a eu le minimum le plus bas. Un anticyclone à deux noyaux, l’un sur le nord de l’Écosse et l’autre sur la Pologne, nous envoie un flux d’air continental froid. Cette configuration nous coupe cependant d’un possible afflux d’air arctique, air arctique qui, d’ailleurs, a été magistralement chassé de la Scandinavie. Au centre de la Suède, les températures maximales qui ne dépassaient souvent pas –17 à –23°C le 7 janvier, ont fait place à des valeurs proches de 0°C le 8 janvier et à des températures de+4 à +7C le 9 janvier. Les poches d’air froid qui persistaient encore, le 8 janvier, sur le sud de la Norvège (+ sud-ouest de la Suède) et sur les États Baltes ont été évacuées aussi. La confrontation ci-dessous entre carte météo et carte de températures (max du 09/01/2024) permet de bien voir ce qui se passe au niveau des masses d’air. Source : KMNI et Kachelmann Chez nous, le temps est très ensoleillé, avec un froid hivernal sommes toutes assez agréable et des températures, l’après-midi, qui restent légèrement inférieures à 0°C en plaine (sauf aux abords immédiats de la mer avec +2°C), et comprises entre –3 et –5°C sur les hauteurs. Le ciel est parfaitement serein. Tout au plus voit-on l’après-midi, près de l’horizon, quelques bancs d’altocumulus, nuages un peu plus visibles depuis l’Entre-Sambre-et-Meuse. La neige du 8 janvier a été trop sèche et trop peu abondante pour donner un enneigement durable. Seules quelques localités en Haute Belgique sont encore blanches, comme par exemple Sourbrodt. Sinon, bien souvent, l’enneigement est incomplet voire absent. Webcam MB – Sourbrodt – 9 janvier 2024 à 16h 10 janvier 2024 Une autre journée ensoleillée et froide. Mais le ciel n’est plus tout à fait serein. On note quelques cirrus, ici et là quelques altocumulus et parfois d’importants – mais temporaires – champs de stratocumulus. En Gaume, ceux-ci sont présents en matinée, puis à nouveau en fin d’après-midi. Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, on observe plusieurs champs nuageux (altocumulus / stratocumulus) vers midi et en début d’après-midi. Au centre du pays, le ciel est envahi par des stratocumulus vers le milieu de l’après-midi. La plupart de régions, à un moment ou à un autre, sont confrontées à ces stratocumulus, mais cela ne diminue que peu la durée totale de l’ensoleillement. Les températures sont à nouveau froides. Les températures minimales descendent presque partout entre –6 et –7°C en plaine. Kleine Brogel affiche même –8°C. Du côté de l’Entre-Sambre-et-Meuse, il fait localement encore un peu plus froid avec –8,6°C à Dourbes et –7,9°C à Florennes, tandis que Gosselies affiche –8,7°C. La température la plus froide de la nuit revient à Elsenborn avec –10,2°C pendant que Mont-Rigi est à –8,1°C. Le vent diminuant, le froid radiatif reprend ses droits, mais on reste loin des extrêmes relevés par temps vraiment calme. Sur le réseau BCMB, la plus basse valeur est celle de Membach-Baelen avec –11,4°C. La couche de neige, comme la veille, est souvent fine et incomplète, ce qui n’empêche pas de très beaux paysages hivernaux. Baraque Michel – Crédit photo : Alexis Papapanayotou Les températures maximales sont à nouveau le plus souvent légèrement négatives, sauf en bordure immédiate de la mer (+1°C). C’est du côté de Saint-Hubert qu’il fait le plus froid avec –3°C. Conclusion Cette première décade de janvier 2024, sans avoir été exceptionnelle, a cependant rompu avec une certaine monotonie météorologique qui s’était installée les mois précédents. Au niveau des températures, la petite période de froid que nous venons de vivre est comparable à celle de décembre 2022. Alors les minima étaient également descendus à –5 / –7°C à Uccle ; pour les maxima par contre, on n’avait tout juste pas atteint le seuil de jour d’hiver avec 0,1°C le 9 décembre et 0,6°C le 10 décembre. Au niveau des contrastes, janvier 2024 a subi une rapide baisse des températures au moment où le froid nous arrivait ; décembre 2022 avait par contre subi une forte hausse des températures au moment où le froid nous avait quitté, mais dans des proportions comparables à la baisse de janvier 2024. En février 2021, le froid avait été plus intense, avec à Uccle des minima jusqu’à –8,6°C le 10 et des jours d’hiver plus marqués aussi, avec un maximum de –4,1°C le 8. Ce coup de froid s’était aussi accompagné d’une couche de neige à Uccle, qui avait persisté plusieurs jours. Comme quoi, le froid n’a pas encore disparu de notre climat mais, c’est vrai, les coups de froid perdent en intensité alors que les coups de chaleur gagnent en intensité. Au niveau des précipitations, on retiendra notamment de ce janvier le gros épisode pluvieux du début du mois, qui a localement donné plus de 100 mm de précipitations en un peu plus de deux jours sur le versant sud de l’Ardenne, comme par exemple à Bouillon (113,3 mm) et à Straimont (119,1 mm), avec inondations à la clé. Source : Info Météo Enfin, nous avons connu une tornade le 3 janvier 2024. Les tornades hivernales sont moins rares qu’on ne croit. Le 2 janvier 2022, une tornade avait frôlé la Belgique en passant par Nieuwstadt (NL) et Isenbrucht (DE). Le 25 janvier 2014, deux tornades assez dévastatrices se sont produites à Rekkem et à Wingene. Enfin en novembre, une tornade a parcouru plus de 20 kilomètres dans les régions de Le Rœulx et de Saint-Vaast en 2017 en provoquant pas mal de ravages. La tornade du 3 janvier 2024 a parcouru 8,8 kilomètres et a atteint ponctuellement un niveau F2, ce qui peut être considéré comme assez remarquable pour l’hiver. La tornade de Rekkem en 2014 avait cependant été plus puissante (F2 à plusieurs reprises) et avait persisté sur un trajet plus long (14 kilomètres). Comme quoi, rien d’exceptionnel en ce début d’année 2024, mais une météo très intéressante quand même.
  8. UNE PREMIÈRE DÉCADE D’OCTOBRE PARTICULIÈREMENT CHAUDE Une fois de plus, nous venons de vivre une décade particulièrement chaude, mais une fois n’est pas de coutume, on a fait beaucoup mieux il y a 102 ans. La période exceptionnellement chaude d’octobre 1921 est restée dans les annales climatologiques et demeure l’une des seules qui n’a pas encore été dépassée lors d’années récentes. Les événements chauds de l’époque ancienne, qui n’ont toujours pas connu d’équivalent de nos jours, se comptent sur les doigts d’une main. Il nous reste le 10 février 1899, où les 20°C ont été localement dépassés du côté de Liège. Il nous reste le 27 juin 1947, où des températures de 38-39°C ont été observées ici et là, ce qui reste unique pour un mois de juin. Il nous reste le 23 août 1944, où une petite partie du pays (à l’est) a connu des températures allant jusqu’à 38°C. Et il nous reste encore la fin septembre 1895 où la température frisait les 30°C, à nouveau du côté de Liège. À cela, on pourrait encore ajouter les 15 à 16 jours consécutifs où la température dépassait les 30°C en Basse et Moyenne Belgique durant l’été 1976. Voilà, c’est à peu près tout. Les autres phénomènes de chaleur extrême sont tous récents. Revenons à notre mois d’octobre 1921. La température a dépassé les 20°C à Uccle durant tous les 10 jours de la première décade. Les 5, 6, 7, 9 et 10 octobre, on dépassait même les 25°C avec 26,3°C le 6 octobre et 26,2°C le 9 octobre. Avec une moyenne de 18,8°C, c’est de loin la décade d’octobre la plus chaude jamais enregistrée. En deuxième position vient… 2023 avec 16,6°C. En pointe par contre, 2023 a fait mieux avec 26,5°C le 1er octobre. Encore mieux : 26,9°C le 1er octobre 2011 et 26,6°C le 1er octobre 1985. Bon ! Pas de médaille d’or pour 2023 cette fois-ci. Il n’en est pas moins que la répétition incessante de températures très anormalement chaudes est vraiment très inquiétante. Voyons en détail ce que nous a réservé le temps au cours des 10 premiers jours d’octobre 2023. 1er octobre 2023 Le temps est très beau avec quelques cirrus, un peu plus nombreux au littoral. Avec un petit vent de sud à sud-ouest, les températures montent déjà fort haut pour la saison, avec le plus souvent 24 à 25°C en plaine (23°C au littoral) et 20 à 22°C sur les hauteurs. Quelques stations enregistrent un jour d’été, comme Koersel (25,6°C) et Passendaele (25,1°C). À Uccle, le thermomètre affiche 24,2°C. Au Coq, on va encore à la plage ! 2 octobre 2023 Encore plus chaud ! Sous un ciel parfois voilé de cirrus à tendance cirrostratus et accompagné de quelques altocumulus, parfois castellanus et sous un vent du sud, les températures atteignent 25 à 27°C en plaine (24 à 25°C au littoral) et 23 à 24°C sur les hauteurs. Il s’agit là de valeurs extrêmes pour un mois d’octobre, qui s’approchent souvent des records et les battent parfois. Ci-dessous : cirrus à très nette tendance cirrostratus au-dessus de Braine-l’Alleud. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 2 octobre 2023 à 16h Rappelons que la plupart des records date de début octobre 2011. Ci-après, un tableau permettant de situer la journée du 2 octobre 2023 par rapport aux valeurs extrêmes précédentes. Lieu Max 02/10/23 2011 Record plus ancien si plus haut et si disponible Middelkerke 24,6°C 26,9°C (01/10/2011) Coxyde 26,0°C 28,0°C (01/10/2011) Dunkerque (FR) 26,8°C 26,7°C (03/10/2011) 27,4°C (01/10/1985) Beitem 25,9°C 27,8°C (01/10/2011) Semmerzake 25,0°C 27,4°C (01/10/2011) Lille (FR) 27,3°C 27,8°C (01/10/2011) Chièvres 26,0°C 28,9°C (01/10/2011) Gosselies 25,6°C 26,0°C (01/10/2011) Florennes 25,2°C 25,2°C (01/10/2011) Dourbes 25,4°C 26,0°C (01/10/2011) Uccle 26,5°C 26,9°C (01/10/2011) Zaventem 26,1°C 26,3°C (01/10/2011) Beauvechain 26,1°C 26,8°C (01/10/2011) Stabroek 25,6°C 27,0°C (02/10/2011) Deurne 25,6°C 26,2°C (02/10/2011) St-Kat-Waver 26,2°C 27,1°C (01/10/2011) Schaffen 26,3°C 27,3°C (01/10/2011) Kleine Brogel 25,6°C 27,8°C (01/10/2011) Koersel 26,6°C 26,6°C (03/10/2011) Maastricht (NL) 26,1°C 25,2°C (1+3/10/2011) 26,6°C (09/10/1995) Bierset 26,4°C 25,5°C (03/10/2011) 26,3°C (07/10/1965) Spa 23,7°C 24,1°C (01/10/2011) Mont-Rigi 22,5°C 23,9°C (01/10/2011) Elsenborn 23,5°C 25,7°C (01/10/2011) Saint-Hubert 22,6°C 24,1°C (01/10/2011) Luxembourg (LU) 23,9°C 26,0°C (01/10/2011) 3 octobre 2023 Avec des minima souvent de 17 à 18°C en plaine et de 15 à 16°C sur les hauteurs, nous venons aussi de vivre, en cette nuit du 2 au 3 octobre, l’une des nuits les plus chaudes d’octobre que notre pays n’ait connues au moins depuis 1982 (début de la publication ce type d’observations : nuit = 20h L.T. la veille -> 8h L.T. le matin). Températures minimales de la nuit du 2 au 3 octobre 2023 (entre parenthèses, la valeur la plus élevée depuis 1982). Bierset : 17,9°C (17,4°C le 15/10/1990) Uccle : 17,9°C (18,0°C le 03/10/1985) Zaventem : 17,7°C (18,0°C le 03/10/1985) Kleine Brogel : 16,8°C (17,3°C le 07/10/1997) Florennes : 17,1°C (16,3°C le 03/10/1985) Spa aérodrome : 17,4°C (15,2°C le 07/10/2009) Certaines de ces stations ont battu des records, voire pulvérisé comme à l’aérodrome de Spa. Plus remarquable encore, la bouffée d’air doux extrême qui s’est produite entre 1 et 6 heures du matin, juste à l’avant du front froid. À 1 heure, on observait déjà 22,0°C à Zeebruges et 21,8°C à Semmerzake. À 2 heures, la température commence à remonter aussi au centre du pays (Uccle passe de 20,3°C à 21,4°C entre 1 et 2 heures). À 3 heures, Bruxelles est en plein dans l’air doux avec 22,6°C (!) à Uccle et 21,5°C à Zaventem. À 4 heures, on observe même 22,7°C (!) à Sint-Katelijne-Waver. À 5 heures, c’est essentiellement le nord et le nord-est du pays qui connaissent des températures élevées, mais déjà un peu moins avec notamment 21,3°C à Schaffen. À Diepenbeek, la température ne redescendra en dessous de 20°C qu’à 7 heures. C’est unique dans l’histoire climatologique belge en octobre ! Les températures à 3 heures. Source : Kachelmann Wetter À faible altitude (entre 400 et 600 mètres), l’air est plus chaud encore avec 24°C. La température de 18°C au niveau 850 hPa (1513 mètres) est tout à fait remarquable aussi pour un mois d’octobre. Il est à noter que dans la série des sondages d’Uccle/Beauvechain, on retrouve une telle température le 29 (!) octobre 2022 (18°C au niveau 850 hPa à 1535 mètres d’altitude). Précédemment, les plus hautes températures relevées à ce niveau en octobre sont les 17°C du 24 octobre 2019 (1562 m) et les 17°C du 11 octobre 1978 (1570 mètres). Le passage du front froid et le renouvellement de la cellule anticyclonique mettront temporairement fin à cette exceptionnelle douceur. En outre, le positionnement de l’anticyclone au sud-ouest, puis au sud par rapport à nos régions nous place dans des courants maritimes faiblement perturbés. En ce 3 octobre, les maxima prennent des valeurs plus raisonnables en ne dépassant plus 18 à 19°C en plaine et 15 à 16°C sur les hauteurs. En plus, ces maxima ont généralement été atteints le matin. Vers le milieu de l’après-midi, les valeurs se situent entre 16 et 18°C en plaine et entre 12 et 14°C sur les hauteurs. Le temps est couvert en matinée avec stratocumulus doublé de cumulus (fractus) sous un altostratus (le tout distillant parfois encore des précipitations, tant sous forme de pluie ou de bruine que de petites averses) et limpide l’après-midi avec des cumulus se dispersant de plus en plus. Le nord du pays reste alors un peu plus instable, avec encore l’une ou l’autre averse. Le front froid, le matin, a laissé au passage 11,7 mm à Mont-Rigi et 11,6 mm à Bièvre. Les jours suivants La période du 4 au 6 octobre se caractérise par un temps souvent voilé de cirrus et de cirrostratus, parfois aussi d’altostratus. En dessous, on observe quelques bancs d’altocumulus et de stratocumulus, et une quantité variable de cumulus, avec ou sans stratocumulus. Les températures maximales diurnes évoluent de 17-18°C à 19-21°C en plaine et de 12-14°C à 14-16°C sur les hauteurs, ce qui reste au-dessus des normes saisonnières. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 4 octobre 2023 à 16h 7 octobre 2023 L’anticyclone reste certes positionné au sud de nos régions, mais les nuages des perturbations qui circulent au nord nous atteignent moins et l’air maritime devient de plus en plus tiède sur notre pays. Après la dispersion des altocumulus et stratocumulus matinaux, les éclaircies se font larges avec encore quelques cirrus. Le soir marque parfois le retour de quelques altocumulus. Webcam MB – Schaerbeek – 7 octobre 2023 à 14h Les températures sont à nouveau très élevées pour la saison, avec le plus souvent 22 à 23°C en plaine et 18 à 19°C sur les hauteurs. La nuit du 7 au 8 octobre, la température redevient extrême au niveau 850 hPa avec 17°C (1611 m). Il est à noter qu’entre 1951 et 2000 (2 sondages par jour), une telle température n’a été observée au-dessus de nos têtes qu’une seule fois au niveau 850 hPa, en l’occurrence le 11 octobre 1978. De nos jours, comme nous venons de voir, c’est devenu plus fréquent. Les températures en altitude, outre des valeurs moyennes plus élevées, semblent aussi subir une plus grande variabilité. Les extrêmes de chaleur, pulvérisant parfois des records, sont de plus en plus souvent observés à différents niveaux et différentes saisons, mais parfois aussi des extrêmes de froid comme en avril 2021. L’augmentation des situations de blocage n’est sans doute pas étrangère au phénomène. 8 octobre 2023 Un anticyclone situé la veille sur l’Islande s’est entre-temps déplacé vers la Mer du Nord pendant que l’autre anticyclone reste en place au sud de nos régions. Un front froid sépare ces deux anticyclones et frôle le nord de notre pays avant de remonter vers les Pays-Bas sous forme de front chaud. Source : KNMI De l’air chaud se trouve sur la France et lèche la frontière sud-ouest de la Belgique. Le ciel est presque le même que la veille. Quelques stratocumulus et altocumulus (pas présents partout) se dispersent en début de matinée, laissant la place à quelques cirrus. L’après-midi, l’on revoit quelques altocumulus, parfois floccus. Les températures sont les plus élevées sur l’ouest et le sud-ouest – sud du pays avec 24,9°C à Passendaele, 24,2°C à Dourbes et 24,1°C à Beitem. Juste au-delà de la frontière, à Lille, on monte même jusqu’à 26,3°C. Sinon, les températures sont souvent proches de 23°C en plaine et de 21°C sur les hauteurs ainsi qu’en bord de mer. À noter qu’aux Pays-Bas, au nord du front, les maxima sont le plus souvent compris entre 16 et 18°C. 9 octobre 2023 L’anticyclone rempli d’air frais, qui influençait le temps des Pays-Bas la veille, s’est vite déplacé vers le sud-est en perdant de l’importance. Le front est remonté, avec à nouveau une belle avancée de l’air chaud. Mais la présence de nuages, lié à la proximité d’un autre front, nous a empêché d’en profiter pleinement. En effet, le ciel est le plus souvent très voilé de cirrostratus et d’altostratus, auxquels s’ajoutent des bancs d’altocumulus. Les éclaircies arrivent trop tard pour bien faire remonter les températures. Malgré cela, ces dernières dépassent encore les 20°C à peu près partout, pour se situer généralement entre 20 et 22°C en plaine et autour des 20°C sur les hauteurs. Le long de la frontière française, les températures montent localement jusqu’à 25°C. 10 octobre 2023 L’anticyclone reprend le dessus et nous ramène des conditions estivales. Certaines stations observent même un véritable jour d’été. C’est le cas de Passendaele (25,6°C) et de Coxyde (25,3°C). À Lille, on note 27,2°C. De façon générale, les températures atteignent 24 à 25°C en plaine et 20 à 22°C sur les hauteurs. Les valeurs sont élevées même en bordure immédiate de la mer, comme à Zeebruges avec 24,0°C. Le temps est à nouveau beau avec des cirrus tandis que les altocumulus se dispersent pour la plupart en matinée. Le matin, on a eu aussi quelques bancs de brouillard. L’air très chaud (pour la saison) est à nouveau resté au sud, avec 28,0°C à Paris-Montsouris. Évreux est même montée jusqu’à 29,3°C. Une autre bulle d’air chaud s’est formée en Allemagne en contrebas de l’Eiffel et des Hautes-Fagnes avec 26,4°C à Cologne-Stammheim et 26,8°C à Bad Neuenahr. Quelques chiffres pour conclure[/sup] À Uccle, cette 1re décade du mois d’octobre 2023 nous a donné une température moyenne de 16,6°C. Dans le détail, nous avons les chiffres suivants (maximum et minimum de chaque jour) : Jour Max Min 01/10/2023 24,2°C 11,4°C 02/10/2023 26,5°C 14,7°C 03/10/2023 22,7°C 12,0°C 04/10/2023 17,9°C 10,4°C 05/10/2023 17,8°C 11,1°C 06/10/2023 19,8°C 10,8°C 07/10/2023 22,0°C 13,2°C 08/10/2023 22,7°C 12,5°C 09/10/2023 20,2°C 13,4°C 10/10/2023 24,7°C 12,0°C Parmi ces jours, 7 jours sont ≥20°C et 1 jour ≥25°C. À titre de comparaison, la 1re décade d’octobre 1921 nous a donné une température moyenne de 18,8°C. Dans le détail, nous avons les chiffres suivants (maximum et minimum de chaque jour) : Jour Max Min 01/10/1921 21,7°C 8,9°C 02/10/1921 24,0°C 9,6°C 03/10/1921 20,6°C 14,2°C 04/10/1921 24,3°C 14,2°C 05/10/1921 25,9°C 13,3°C 06/10/1921 26,3°C 14,8°C 07/10/1921 25,8°C 14,2°C 08/10/1921 24,4°C 13,7°C 09/10/1921 26,2°C 14,5°C 10/10/1921 25,6°C 13,1°C Parmi ces jours, 10 jours sont ≥20°C et 5 jour ≥25°C. Bon. Pour une fois, ce n’est pas l’année récente qui est l’année gagnante.
  9. ET ÇA CONTINUE, ENCORE ET ENCORE… Très agréable… Oui ! Mais très inquiétant aussi ! Une nouvelle remontée d’air chaud, liée à un anticyclone d’abord situé sur l’Europe Centrale, puis sur les Balkans, nous a valu deux journées de beau temps extrêmement doux pour la saison. 1er octobre 2023 Le temps est très beau avec quelques cirrus, un peu plus nombreux au littoral. Avec un petit vent de sud à sud-ouest, les températures montent déjà fort haut pour la saison, avec le plus souvent 24 à 25°C en plaine (23°C au littoral) et 20 à 22°C sur les hauteurs. Quelques stations enregistrent un jour d’été, comme Koersel (25,6°C) et Passendaele (25,1°C). À Uccle, le thermomètre affiche 24,2°C. Au Coq, on va encore à la plage ! 2 octobre 2023 Encore plus chaud ! Sous un ciel parfois voilé de cirrus à tendance cirrostratus et accompagné de quelques altocumulus, parfois castellanus et sous un vent du sud, les températures atteignent 25 à 27°C en plaine (24 à 25°C au littoral) et 23 à 24°C sur les hauteurs. Il s’agit là de valeurs extrêmes pour un mois d’octobre, qui s’approchent souvent des records et les battent parfois. Ci-dessous : cirrus à très nette tendance cirrostratus au-dessus de Braine-l’Alleud. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 2 octobre 2023 à 16h Rappelons que la plupart des records date de début octobre 2011. Ci-après, un tableau permettant de situer la journée du 2 octobre 2023 par rapport aux valeurs extrêmes précédentes. Lieu Max 02/10/23 2011 Record plus ancien si plus haut et si disponible Middelkerke 24,6°C 26,9°C (01/10/2011) Coxyde 26,0°C 28,0°C (01/10/2011) Dunkerque (FR) 26,8°C 26,7°C (03/10/2011) 27,4°C (01/10/1985) Beitem 25,9°C 27,8°C (01/10/2011) Semmerzake 25,0°C 27,4°C (01/10/2011) Lille (FR) 27,3°C 27,8°C (01/10/2011) Chièvres 26,0°C 28,9°C (01/10/2011) Gosselies 25,6°C 26,0°C (01/10/2011) Florennes 25,2°C 25,2°C (01/10/2011) Dourbes 25,4°C 26,0°C (01/10/2011) Uccle 26,5°C 26,9°C (01/10/2011) Zaventem 26,1°C 26,3°C (01/10/2011) Beauvechain 26,1°C 26,8°C (01/10/2011) Stabroek 25,6°C 27,0°C (02/10/2011) Deurne 25,6°C 26,2°C (02/10/2011) St-Kat-Waver 26,2°C 27,1°C (01/10/2011) Schaffen 26,3°C 27,3°C (01/10/2011) Kleine Brogel 25,6°C 27,8°C (01/10/2011) Koersel 26,6°C 26,6°C (03/10/2011) Maastricht (NL) 26,1°C 25,2°C (1+3/10/2011) 26,6°C (09/10/1995) Bierset 26,4°C 25,5°C (03/10/2011) 26,3°C (07/10/1965) Spa 23,7°C 24,1°C (01/10/2011) Mont-Rigi 22,5°C 23,9°C (01/10/2011) Elsenborn 23,5°C 25,7°C (01/10/2011) Saint-Hubert 22,6°C 24,1°C (01/10/2011) Luxembourg (LU) 23,9°C 26,0°C (01/10/2011) Nuit du 2 au 3 octobre 2023 Avec des minima souvent de 17 à 18°C en plaine et de 15 à 16°C sur les hauteurs, nous venons aussi de vivre l’une des nuits les plus chaudes d’octobre que notre pays ait connues au moins depuis 1982 (début de ce type d’observations : nuit = 20h L.T. la veille -> 8h L.T. le matin). Températures minimales de la nuit du 2 au 3 octobre 2023 (entre parenthèses, la valeur la plus élevée depuis 1982). Bierset : 17,9°C (17,4°C le 15/10/1990) Uccle : 17,9°C (18,0°C le 03/10/1985) Zaventem : 17,7°C (18,0°C le 03/10/1985) Kleine Brogel : 16,8°C (17,3°C le 07/10/1997) Florennes : 17,1°C (16,3°C le 03/10/1985) Spa aérodrome : 17,4°C (15,2°C le 07/10/2009) Certaines de ces stations ont battu des records, voire pulvérisé comme à l’aérodrome de Spa. Plus remarquable encore, la bouffée d’air doux extrême qui s’est produite entre 1 et 6 heures du matin, juste à l’avant du front froid. À 1 heure, on observait déjà 22,0°C à Zeebruges et 21,8°C à Semmerzake. À 2 heures, la température commence à remonter aussi au centre du pays (Uccle passe de 20,3°C à 21,4°C entre 1 et 2 heures). À 3 heures, Bruxelles est en plein dans l’air doux avec 22,6°C (!) à Uccle et 21,5°C à Zaventem. À 4 heures, on observe même 22,7°C (!) à Sint-Katelijne-Waver. À 5 heures, c’est essentiellement le nord et le nord-est du pays qui connaissent des températures élevées, mais déjà un peu moins avec notamment 21,3°C à Schaffen. À Diepenbeek, la température ne redescendra en dessous de 20°C qu’à 7 heures. C'est unique dans l'histoire climatologique belge en octobre ! Les températures à 3 heures. Source : Kachelmann Wetter À faible altitude (entre 400 et 600 mètres), l’air est plus chaud encore avec 24°C. La température de 18°C au niveau 850 hPa (1513 mètres) est tout à fait remarquable aussi pour un mois d’octobre. Et voilà ! Encore un phénomène chaud ! À quand le suivant ?
  10. UNE PÉRIODE TRÈS DOUCE QUI CLÔTURE UN MOIS DE SEPTEMBRE HORS NORMES Le mois de septembre 2023 a tout d’un mois de juillet normal (normes 1991-2020), tant au niveau des températures qu’au niveau des précipitations et de l’insolation. Pour les températures, il s’agit d’un record. Jamais un mois de septembre n’a été aussi chaud que celui de 2023. Le précédent record n’est d’ailleurs pas très ancien : il date de 2006. 1. Chiffres de septembre 2023 à Uccle, comparés un mois de juillet normal Température moyenne 18,8°C 18,7°C Moyenne des maxima 24,0°C 23,2°C Moyenne des minima 14,1°C 14,1°C Total des précipitations 64,3 mm 76,9 mm Jours avec précipitations 8 14,3 Heures d’insolation 194h08 203h14 2. Chiffres de septembre 2023 à Uccle, comparés à septembre 2006 Température moyenne 18,8°C 18,4°C Moyenne des maxima 24,0°C 23,4°C Moyenne des minima 14,1°C 13,8°C Total des précipitations 64,3 mm 9,6 mm Jours avec précipitations 8 7 Heures d’insolation 194h08 160h30 Comme on peut le voir, septembre 2023 n’a rien à envier à un mois d’été et fait bien mieux que septembre 2006, sauf pour les précipitations. Déroulement de la période Après la vague de chaleur exceptionnelle du début du mois, nous entrons à nouveau dans une période particulièrement douce, qui dure du 25 au 30 septembre. Cette fois-ci, nous ne battons pas de records ponctuels, mais l’addition de ces deux périodes à températures élevées est extraordinaire pour un mois de septembre. Commençons notre récit par la veille, le 24 septembre. 24 septembre 2023 Après une très brève période de temps frais les 22 et 23 septembre, le matin du 24 septembre est encore froid, surtout aux endroits fort exposés au froid radiatif. Elsenborn enregistre 0,3°C, Gouvy 2,2°C, Bièvre 2,6°C et Buzenol 3,0°C. En plaine, on descend jusqu’à 5,2°C à Koersel. À Uccle, les 7,9°C de ce matin sont la seule température un peu froide de ce mois de septembre. La décharge d’air polaire à l’arrière d’un front froid, qui nous a valu ce temps plus frais, est rapidement influencée par un anticyclone qui, au départ de la péninsule ibérique, a traversé la France et se trouve actuellement sur l’Allemagne. Source : KMNI Grâce au soleil et à un vent désormais orienté au sud, les températures remontent et atteignent à nouveau la barre des 20°C sur un bon tiers nord-est du pays, ainsi que sur le centre. Ailleurs elles s’en approchent, sauf sur les Hauts Plateaux où il ne fait encore que 16 à 17°C. Le ciel est bien bleu, avec quelques cirrus et quelques petits cumulus. Au littoral, on observe aussi quelques gros altocumulus en fin de journée. Dans les vallées froides le matin, quelques bancs de brouillard se sont également formés. 25 septembre 2023 À partir du 25 septembre, nous nous trouvons, sur la bordure occidentale de l’anticyclone, dans un flux faiblement perturbé mettant en scène des masses d’air peu différenciées, en l’occurrence de l’air tropical assez direct et de l’air maritime très méridional, fortement réchauffé par son passage à proximité voire au-dessus de la péninsule ibérique. En ce 25 septembre, nous trouvons à l’avant d’un très faible front froid qui atteint à la mi-journée le littoral et qui s’avance très lentement jusqu’au centre du pays en soirée et la nuit, avant de reculer à nouveau. Après une nuit bien moins froide que la précédente, les maxima diurnes sont en hausse aussi, et atteignent 22 à 23°C en plaine (20 à 21°C au littoral) et 19°C sur les hauteurs. La proximité du front donne un ciel par moment voilé de cirrus voire de cirrostratus, avec des bancs d’altocumulus dont certain prennent un caractère de lenticularis. Sur l’ouest, les altocumulus sont plus denses et plus nombreux, et on observe également des stratocumulus. Sur le sud-est du pays, en contrepartie, le ciel est plus bleu avec des cirrus plus épars, sans (ou avec très peu d’)altocumulus. 26 septembre 2023 Nous sommes à nouveau à l’est du front froid. Le ciel dégagé et la nuit déjà plus longue donnent encore, très localement, des températures nocturnes basses sur l’est et le sud du pays. Elsenborn enregistre 2,4°C, Bièvre 4,7°C et Buzenol 4,9°C. Au centre et à l’ouest du pays, avec des minima qui ne descendent parfois pas en dessous de 12 ou 13°C, on peut parler d’une nuit plutôt douce. En journée, on atteint à nouveau 22 à 23°C en plaine et 19 voire 20°C sur les hauteurs. Localement, il fait encore un peu plus doux avec 23,8°C à Koersel et 23,6°C à Coxyde. Comme le front reste dans les parages, le ciel reste souvent voilé avec des cirrus (parfois spissatus épais voire altostratus translucidus) et des altocumulus. Webcam MB – Cerfontaine – 26 septembre 2023 à 18h L’air tiède et le soleil voilé, pas trop chaud, confère à l’atmosphère de ce jour une douceur toute particulière. 27 septembre 2023 La dépression de tempête « Agnès », responsables de vents forts jusqu’à 110 à 120 km/h sur l’Irlande et le Pays de Galles (jusqu’à 127 km/h à Capel Curig), accentue encore un peu plus la remontée d’air chaud sur l’Europe. Le gros de la chaleur passe juste au sud et à l’est de notre pays, avec 27,2°C à Nancy (Essey), 27,1°C à Paris (Montsouris), 25,5°C à Nörvenich et 25,3°C à Cologne (Stammheim). En Belgique, seule la station de Koersel atteint le seuil d’une journée d’été, avec 25,6°C. D’autres stations s’en approchent comme Kleine Brogel et Genk avec 24,6°C. Ailleurs, on peut également parler d’une journée très douce, avec 23 à 24°C en plaine et, surtout, 21 à 22°C sur les plus hauts plateaux. Au littoral, on atteint 22°C aussi. Le ciel est à nouveau voilé, avec gros cirrus spissatus tendant vers le cirrostratus ou l’altostratus translucidus, le tout à nouveau accompagné de quelques bancs d’altocumulus. Les éclaircies sont à nouveau les meilleures sur le sud-est du pays. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 27 septembre 2023 à 12h En soirée et la nuit, juste à l’avant d’un front froid, un vent assez fort entre 500 et 1000 mètres d’altitude (75 à 80 km/h) véhicule de l’air très doux avec 22°C à 500 mètres et 18°C à 1000 mètres. Cet air doux descend partiellement jusqu’en surface avec une remontée des températures en pleine nuit. À minuit, on observe 20,7°C à Semmerzake et 20,6°C à Gosselies. À 1 heure (28/09/2023), la bulle d’air doux est remontée vers le nord, avec 21,1°C à Uccle et même 21,3°C à Stabroek. Même certains fonds de vallée profitent de l’air doux. À Mélin par exemple, la température atteint 16,6°C à 21 heures mais remonte à 19,6°C à minuit (la proche station de Beauvechain, située en plateau, oscille entre 19,7 et 20,3°C durant le même laps de temps). 28 septembre 2023 Le front froid traverse le pays durant la nuit, avec une faible baisse des températures. L’air toujours véhiculé par la tempête Agnès reste doux même à l’arrière du front. Les minima, le plus souvent compris entre 14 et 16°C en Basse et Moyenne Belgique, restent très élevés pour la saison. Au sud-est du pays, la situation est plus variable avec un air doux qui n’a pas toujours su s’imposer jusqu’au sol. À Buzenol, la température est descendue jusqu’à une valeur (très relativement) fraîche de 10,2°C. La différence est grande aussi entre l’aérodrome de Spa (14,1°C) et Elsenborn (9,4°C). En journée, les maxima perdent quelques petits degrés par rapport à la veille, avec 21 à 22°C en plaine, un peu moins à l’ouest avec 19 à 20°C et à peu près autant qu’à l’ouest sur les Hauts Plateaux. Le ciel reste voilé de cirrus et de cirrostratus, mais la présence de cumulus fractus, évoluant par la suite en cumulus humilis (parfois aussi étalement en stratocumulus) témoigne du fait qu’on se trouve à l’arrière du front froid. Sur les eaux encore chaudes de la Mer du Nord, les nuages se développent un peu plus (mix de cumulus et de stratocumulus au-dessus du littoral). Webcam MB – Braine-l’Alleud – 28 septembre 2023 à 12h En soirée, une ondulation sur le front fait en sorte que nous repassons de l’autre côté du front, dans le secteur chaud d’une autre faible perturbation, avec à la clé une nouvelle bouffée d’air nocturne particulièrement doux. C’est souvent entre 11 heures du soir et minuit que les températures commencent à remonter. Source : KNMI 29 septembre 2023 Aux petites heures, la température atteint à nouveau 18 à 19°C sur une bonne partie de la Basse et Moyenne Belgique. Le matin, on frôle même les 20°C par endroit (19,5°C à Beitem à 6 heures ; 19,6°C à Zeebruges et 19,5°C à Semmerzake à 7 heures ; 19,9°C à Stabroek à 8 heures). En début de matinée, on les atteint même, les 20°C en plusieurs endroits, plus particulièrement au nord-est du pays. Pour finir, les 20°C sont atteints en de nombreux endroits (même 22,4°C à Kleine Brogel) dans le courant de la matinée, avant le passage d’une faible zone de pluie et de bruine, liée à une occlusion. À l’arrière, de l’air plus frais envahit le pays, si bien qu’en milieu d’après-midi, les températures ne se situent souvent plus qu’entre 17 et 18°C. En matinée, on observe encore quelques éclaircies entre les stratocumulus et altocumulus, puis le ciel se couvre de stratocumulus plus denses, évoluant temporairement en nimbostratus avec précipitations, avant que des éclaircies ne reviennent le soir (stratocumulus et cumulus se dispersant). Au sud-est du pays, le temps est d’abord assez beau avec altocumulus, puis cumulus sous un voile de cirrostratus. La perturbation n’arrive, là, qu’en fin d’après-midi et de façon moins organisée. Au littoral, c’est l’inverse, tout arrive plus tôt et on observe les éclaircies à l’arrière de l’occlusion dès le milieu de la journée. 30 septembre 2023 De l’air plus frais détermine à présent notre temps, mais un anticyclone, formé la veille sur le Golfe de Gascogne, se développe rapidement sur la France et se centre sur le sud de l’Allemagne en soirée. L’arrivée d’air frais est donc coupée et avec une relativement bonne insolation, les températures remontent déjà. Mais d’abord la nuit est un peu fraîche par endroit, avec des minima localement jusqu’à 5°C en Haute Belgique et localement jusqu’à 8°C en plaine. Comme l’air est humide, cela entraîne ici et là des brouillards, qui peuvent un peu persister. Ensuite le temps devient plutôt beau, avec des cirrus et quelques altocumulus, et la formation en journée de cumulus humilis, parfois temporairement mediocris. Au-dessus de la mer, l’un ou l’autre cumulus se développe davantage. Cumulus congestus au large du Coq en matinée En journée, les maxima atteignent 19 à 20°C en plaine et 16 à 17°C sur les hauteurs, ce qui reste au-dessus des normes saisonnières. Et le début d’octobre s’annonce plus doux encore. Non, l’été n’est toujours pas fini ! Conclusion Le mois de septembre le plus chaud de l'histoire chez nous, les canicules extrêmes en été dans d'autres pays, des températures océaniques record, tout cela se passe désormais de commentaires. La question à présent, c’est de savoir dans quelle mesure des oscillations naturelles se surimposent au réchauffement climatique. Il n’y a pas si longtemps, dans les années 2009-2013, d’aucuns pensaient encore (et pas seulement les climatosceptiques) que le réchauffement était en train de ralentir. On était en dessous de ce qu’on craignait, en dessous de ce que les modèles avaient prédit. Mais peut-être n’était-ce qu’une oscillation naturelle froide, qui contrecarrait très temporairement le réchauffement climatique. Aujourd’hui, il n'est pas exclu qu'on connaisse une oscillation naturelle chaude, qui dans ce cas s'additionnerait au réchauffement climatique et ferait croire qu'il est plus fort et plus rapide que prévu. On pourrait alors penser qu’à long terme, le réchauffement climatique suivrait tout simplement son cours tel que les modèles l'ont prévu. Il suffirait alors de l'isoler de ces oscillations naturelles qui nous donnent des impressions de ralentissement ou d'accélération selon le cas. C’est à espérer, car sinon ce serait le signe que le climat est en train de devenir complètement fou ! Ce qui complique encore un peu les choses, c’est que la température n’est pas le seul paramètre à être affecté par le changement climatique. Pour les précipitations, il semble désormais acquis que les blocages à répétition vont continuer à nous donner une alternance de trop peu et de trop plein de précipitations, et que les périodes jadis « normales » deviendront de plus en plus rares. Au niveau du vent, ce qui nous attend est moins clair. Il n'est cependant pas exclu que nous connaîtrons dorénavant une diminution des tempêtes hivernales (contrastes pôle-océan moindres) mais une augmentation des tempêtes automnales (cyclones mal extra-tropicalisés). Mais cela reste à confirmer. Au niveau des phénomènes locaux violents (rafales descendantes, tornades, grêle, fortes précipitations orageuses), la tendance est moins claire encore. Ce n’est que récemment, grâce aux photos numériques, aux vidéos et aux médias sociaux que nous avons une telle couverture de ce type d’événement. Dans le temps, la plus grande partie de ces phénomènes passaient sous les radars. Une comparaison avec avant est donc difficile. Mais dans quelques années, quand nous aurons un peu plus de recul et un nombre suffisant de bases de données sur la météo « violente » (ce qui est en train de se faire), nous pourrons certainement dégager des tendances. Pour le moment, le réchauffement climatique conserve bien des mystères. Mais certaines choses se dévoilent peu à peu, et c’est à nous de nous y préparer.
  11. SEPTEMBRE 2023 Une décade extrêmement chaude qui commence sous une pluie battante 1er septembre 2023 Après un mois d’août qui connaît à sa fin un temps variable et frais, une perturbation très active traverse notre pays le 1er septembre en début de journée. Webcam MB – Bruxelles (Schaerbeek) – 1 septembre 2023 à 10h Cette perturbation se présente – ce qui est rare pour une perturbation active – sous la forme d’un front chaud suivi d’un large secteur chaud. Les pluies sont importantes notamment sur Bruxelles et localement sur la Flandre. Dans les relevés climatologiques (8h -> 8h), on relève notamment 34,0 mm à Zaventem ; 28,6 mm à Genk ; 24,1 mm à Beitem et 22,3 mm à Uccle. Mais les pluies ont commencé avant 8 heures et se retrouvent ainsi à cheval sur 2 périodes climatologiques de 24h. Si l’on isole l’événement pluvieux, l’on constate qu’il est tombé 27 mm d’eau à Uccle entre 4h et 13h (dont 20 mm entre 9h et 11h). Zaventem relève pendant ce temps 36 mm et Anderlecht…51 mm (dont 46 mm entre 8h et 11h). À Beitem, l’épisode pluvieux livre 32 mm. Le temps pluvieux de la matinée s’accompagne d’un nimbostratus qui se disloque à la mi-journée et fait place à un ciel d’alternance avec cumulus et cumulonimbus isolés avec quelques averses, ainsi que cirrus et altocumulus. On observe d’abord une convergence entre vents d’est au nord et vents de sud à sud-ouest sur le reste du pays, ensuite les vents s’orientent au secteur ouest à sud-ouest sur tout le pays et acheminent de l’air doux avec des températures qui dépassent les 20°C en plaine dès que la pluie cesse. Les maxima, en fin de compte, atteignent 21 à 23°C en Basse et Moyenne Belgique et 16 à 17°C sur les plus hauts plateaux. Le front froid associé au système frontal, quant à lui, restera encore traîner sur notre pays en s’affaiblissant très fortement. 2 septembre 2023 Après la dissipation de brouillards matinaux, le temps est assez beau mais encore quelque peu instable, avec des cumulus se développant jusqu’au stade de congestus. À côté des cumulus, on observe aussi quelques bancs d’altocumulus, ainsi que des cirrus, parfois aussi cirrostratus le matin. Au littoral, la convection ne s’enclenche pas. Sous un vent variable qui, peu à peu prend une dominance nord à nord-est, les températures restent fort douces pour la saison, avec des maxima de 24 à 25°C en plaine et de 21 à 22°C sur les hauteurs. Le littoral ainsi qu’une frange nord-ouest et nord du pays connaissent des maxima un peu plus bas, de l’ordre de 22°C (et même 20°C en bordure immédiate de la mer). 3 septembre 2023 Dans l’air encore très humide, les brouillards sont plus répandus que la veille et se dissipent plus lentement. Parfois, il faut même attendre la fin de la matinée. Lors de la dissipation, les stratus fractus se transforment parfois très temporairement en cumulus, sinon le temps est beau avec un voile de cirrus. Sur l’Ardenne et la Gaume, quelques cumulus restent présents en journée. En bordure de mer, ainsi que dans quelques autres régions, il n’y a pas eu de brouillard. Avec la formation d’une cellule anticyclonique s’étendant de l’Irlande à l’Allemagne, les vents prennent une prédominance orientale et les températures restent à un niveau assez élevé pour la saison, de l’ordre de 24 à 25°C en plaine (22°C en bordure immédiate de la mer) et de 22 à 23°C sur les hauteurs. Localement en Campine, mais aussi le long de la frontière française, on observe 25 à 26°C. Avec l’humidité, le ressenti de ces températures est parfois plus chaud. 4 septembre 2023 L’influence anticyclonique se renforce sur nos régions, avec des hautes pressions désormais sur l’Allemagne et la Pologne. Le temps est très beau, avec des cirrus garnissant le ciel et, parfois, quelques cirrocumulus / altocumulus à tendance lenticulaire. Webcam MB – Cerfontaine – 4 septembre 2023 à 18h Après une nuit localement bien fraîche (5,5°C à Elsenborn ; 8,4°C à Dourbes ; 8,7°C à Genk), les maxima gagnent encore quelques degrés par rapport à la veille et se situent entre 25 et 27°C en plaine (24°C en bordure de mer) et entre 24 et 25°C sur les hauteurs. Les vents soufflent d’est à nord-est, avec une forte tendance sud-est sur les Hauts Plateaux. Cela s’observe aussi à l’air libre en altitude, où les vents de sud-est acheminent de l’air de plus en plus chaud. En soirée au-dessus de Beauvechain, on relève 25°C à 1000 mètres d’altitude, et encore 21°C à 1590 mètres (niveau 850 hPa). Plus haut en altitude, l’air est extrêmement chaud aussi, avec la subsidence anticyclonique qui y joue également un rôle. On note 11°C à 3240 mètres (niveau 700 hPa) et –6°C à 5970 mètres (niveau 500 hPa). La première valeur égale le record du 6 septembre 2016 (aussi au-dessus d’une inversion), la deuxième valeur se retrouve en deuxième position après le record du même 6 septembre 2016 (–5°C). 5 septembre 2023 Il fait très chaud à présent, avec un ciel généralement serein hormis quelques rares cirrus. On peut même parler d’un véritable jour de canicule (T° ≥ 30°C) en de nombreux endroits En effet, sous un vent d’est à sud-est, les températures se situent entre 29 et 31°C, localement 32°C en plaine ; entre 27 et 28°C au littoral (temporairement petite brise de mer de nord-est) et entre 26 et 28°C sur les hauteurs. Les températures les plus élevées : La Hestre : 31,8°C Hastière : 31,5°C Bierset : 31,4°C Uccle et Genk : 30,9°C En Flandre, la température n’atteint souvent tout juste pas les 30°C, avec par exemple 29,7°C à Passendaele ; 29,6°C à Stabroek et 29,5°C à Semmerzake. Kleine Brogel, pour une fois, ne fait pas mieux avec 29,6°C. En altitude par contre, les valeurs sont cette fois-ci tout à fait extrêmes, notamment au niveau 850 hPa. Au-dessus de Beauvechain, la température atteint 23°C à ce niveau (vers 1580 m), au-dessus d’une inversion se situant à 1200 mètres en matinée et à 1400 mètres en soirée. À 11h, on note 26°C à 1200 mètres, pour 23°C juste en dessous de l’inversion. En soirée, l’inversion monte et faiblit, avec 24°C à 1400 mètres pour 23°C juste en dessous de l’inversion. Les 23°C observés au niveau 850 hPa sont de loin la température la plus élevée observée à ce niveau en septembre depuis le début des observations publiées en 1951. Le précédent record date du 24 septembre 1983 avec 19°C. À noter que lors du très chaud 15 septembre 2020 (34,3°C à Uccle), l’air était instable avec pas mal d’altocumulus castellanus, mais aussi de quelques cumulus formés par une convection depuis le sol. La température à 850 hPa, ce jour-là, n’était « que » de 18°C. 6 septembre 2023 Les pressions sont hautes sur le Continent, et basses sur l’Océan (mais loin au large). Source : KNMI Le flux d’air chaud se maintient et les vents continuent à souffler d’est à sud-est, avec plus tard une tendance nord-est en plaine en fin d’après-midi et en soirée. Le ciel est presque serein, avec à nouveau quelques rares cirrus. Les températures sont un brin plus basses que la veille et se situent entre 29 et 30°C en plaine et entre 27 et 28°C au littoral. Sur les Hautes-Fagnes par contre, on a même gagné un petit degré avec un maximum de 27,6°C à Mont-Rigi. En plaine, certaines stations enregistrent leur deuxième jour consécutif avec 30°C ou plus, ce qui est rare en septembre. C’est notamment le cas à Uccle (30,9°C et 30,1°C), Gosselies (30,2°C et 30,0°C), Strée-Huy (30,6°C et 30,9°C) et Sint-Katelijne-Waver (30,4°C et 30,4°C). Malgré une bonne petite humidité des basses couches, l’inversion empêche toute formation de cumulus. Au-dessus de cette inversion, l’air reste exceptionnellement chaud, avec encore 22°C au niveau 850 hPa (1570 m). Au niveau 700 hPa (3220 m), un nouveau record de septembre vient même d’être battu, avec 12°C. Tous mois confondus, cette valeur égale même les 12°C observés à ce niveau le 29 juin 2019, lorsqu’une portion de la canicule extrême française s’est retrouvé dans les moyennes couches de notre atmosphère à nous. Cette fois-ci, des phénomènes de compression adiabatique semblent jouer un plus grand rôle. 7 septembre 2023 Le noyau de l’anticyclone se trouve à présent sur la Mer Baltique. Le vent souffle d’est à sud-est et l’air acheminé continue à être chaud. Sous un ciel désormais tout à fait serein (sauf au littoral où l’on observe encore quelques rares cirrus), les maxima atteignent 29 à 30°C, localement 31°C en plaine, 25 à 28°C sur les hauteurs et 27 à 28°C au littoral. Pour Uccle, cela fait le troisième jour consécutif où la température dépasse les 30°C. C’est vrai aussi pour Sint-Katelijne-Waver et Strée-Huy. Comme les jours précédents, l’inversion ne parvient pas à être résorbée (aussi parce que le soleil est moins fort en septembre) et c’est surtout dans les couches moyennes de l’atmosphère que les températures demeurent exceptionnellement élevées. 8 septembre 2023 Les pressions restent hautes sur le continent. Quelques cirrus progressent depuis l’ouest et deviennent visibles à l’horizon au centre du pays à la mi-journée, sinon le ciel est serein. En après-midi et en soirée, ces cirrus avancent encore un peu, mais n’atteignent pas l’est du pays. Sous des vents variables avec, notamment dans le courant de l’après-midi, une petite tendance ouest à nord-ouest, les températures montent à nouveau à l’intérieur des terres, avec 29 à 31°C en plaine et 26 à 28°C sur les hauteurs. Au littoral par contre, ce changement attise la brise de mer et les températures ne dépassent pas 24 à 25°C. À Uccle, les critères d’une vague de chaleur officielle sont atteints, avec 5 jours ≥ 25°C et même 4 jours ≥ 30°C (26,1°C ; 30,9°C ; 30,1°C ; 30,2°C ; 30,5°C). Pour cette station, c’est la première vague de chaleur observée en septembre et de loin la vague de chaleur la plus tardive. Précédemment, les vagues de chaleur les plus tardives se sont produites du 26 au 31 août, tant en 1930 qu’en 1942. Ailleurs dans le pays, les critères d’une vague de chaleur (au moins 5 jours ≥ 25°C dont 3 jours ≥ 30°C) ont été notamment atteints à Chièvres, Sint-Katelijne-Waver et Schaffen. En dehors d’Uccle, les vagues de chaleur les plus tardives ont été observées en 2003 en Campine et du côté de Liège, avec des vagues de chaleur de 8 jours (15 au 22 septembre) à Lanaken et Liège-Angleur, et de 7 jours (16 au 22 septembre) à Liège-Monsin. En 1947, Rochefort a connu une énorme vague de chaleur (10 jours ≥ 25°C dont 7 jours ≥ 30°C et un maximum de 33,3°C le 19) du 11 au 20 septembre. À ces mêmes dates, Gerdingen-Bree et Denée-Maredsous ont également été soumis à une vague de chaleur. 9 septembre 2023 Désormais, une grande partie de la Basse et Moyenne Belgique remplissent les critères d’une vague de chaleur, seuls l’ouest et le nord, et paradoxalement une partie de la Campine n’y arrivent tout juste pas. Vers le centre, le centre-nord et le centre-est du pays, quelques stations en sont déjà au 5e jour consécutif avec une température égale ou supérieure à 30°C. En ce 9 septembre, il a même fait encore un peu plus chaud que les jours précédents, avec le plus souvent 31 à 33°C en plaine et 27°C sur les hauteurs. Sur la frange nord des plaines, les températures sont un peu moins hautes avec 29 à 30°C. Aux abords immédiats de la mer, une petite brise de mer de nord-est limite la chaleur à 28°C. Mais à quelques centaines de mètres vers l’intérieur, le thermomètre dépasse déjà les 30°C. À l’intérieur des terres, les vents sont variables et le ciel est serein ou presque, avec des cirrus sur l’ouest. L’après-midi, des cumulus humilis se développent, dont quelques-uns atteignent le stade mediocris, notamment en Ardenne et plus isolément sur le centre du pays. Des nappes de brouillard et de stratus, présents le matin sur les Pays-Bas, n’ont tout juste pas atteint notre pays. Mais quelques brouillards ont quand même été observés sur le nord et le nord-est du pays. 10 septembre 2023 Des vents de sud-est à sud continuent d’acheminer de l’air très chaud. Une petite ligne d’instabilité génère quelques cumulus congestus sur l’est du pays. Sinon, le temps est très beau, avec cirrus, rares altocumulus et cumulus modestes l’après-midi, le plus souvent humilis, ici et là mediocris. Au littoral, mais aussi à quelques autres endroits du pays, il n’y a pas de cumulus. Les températures ont atteint 30 à 32°C partout en Basse et Moyenne Belgique, y compris au littoral, et 27 à 28°C sur les Hauts Plateaux. Kachelmann Wetter Les stations qui n’avaient encore que 2 jours ≥30°C ont de ce fait souvent acquis leurs 3e jour ≥30°C et remplissent donc aussi les critères d’une vague de chaleur. Il n’y a, en Basse Moyenne Belgique, vraiment plus que l'ouest et le nord qui n'y sont toujours pas arrivés. Sur les reliefs, il n’y a pas de vague de chaleur non plus, mais bien 5 à 7 jours d’été (≥25°C), ce qui est remarquable en septembre pour ces régions. Les reliefs de l’Entre-Sambre-et-Meuse ne sont tout juste pas arrivés à remplir les critères d’une vague de chaleur. Entre-temps, sur les cartes météo, on voit que les choses sont en train de changer. Source : KNMI 11 septembre 2023 La décade la plus chaude de septembre s’est terminée, la vague de chaleur, pas encore. Avec 21,7°C de température moyenne à Uccle, nous venons de vivre la décade de septembre la plus chaude jamais observée. La moyenne des maxima a été de 28,3°C, la moyenne des minima, de 15,9°C. Une telle décade serait considérée comme très chaude même en plein été. Avec des températures qui dépassent encore (largement) les 25°C sur une large portion du territoire belge, la vague de chaleur va encore prendre ce 11 septembre à son compte en de nombreux endroits. En effet, le front froid qui a abordé notre pays en deuxième partie de nuit reste traîner sur l’ouest du pays, freiné dans sa course par une ondulation sur la France. Près du littoral, les maxima n’excèdent guère 21 à 23°C. Un peu plus à l’intérieur, un maximum de 26°C est souvent encore atteint en tout début d’après-midi avant une baisse, également vers 21-23°C, en cours d’après-midi. À l’est du front, les maximas sont encore élevés, de 27 à 30°C en plaine. À 15 heures, ce front certes un peu diffus se situe grosso modo sur une ligne passant par Stabroek, Saint-Nicolas, Gand et Courtrai avant de s’incurver sur la France et passer par Lille et Saint-Quentin. Une ligne de convergence plus diffuse encore vient butter sur les reliefs ardennais et fagnards. À l’est, il fait encore plus chaud sous des vents de sud, avec des températures qui dépassent parfois même celles de le veille sur les Hautes-Fagnes, l’Ardenne et la Gaume, avec des valeurs de 27 à 28°C sur les hauteurs et de 30°C à 32°C dans les vallées et en Gaume (le plus du côté de Virton). À l’ouest de cette convergence par contre, les vents soufflent déjà de nord-ouest, ce qui limite quelque peu la montée du thermomètre. Températures à 15h. Source : Kachelmann Wetter Le temps est encore assez beau sur une bonne partie du pays, avec des altocumulus castellanus, puis de belles éclaircies avec quelques cirrus. L’après-midi, le ciel redevient plus nuageux avec des altocumulus reprenant un caractère de castellanus. Sur l’Ardenne et la Gaume (à l’est de la ligne de convergence), le temps reste beau jusqu’au soir, avec là aussi quelques altocumulus castellanus, puis formation de cumulus l’après-midi, d’abord humilis mais évoluant en congestus en fin d’après-midi. Le front froid sur l’ouest du pays, d’abord inactif, s’active en journée avec quelques orages (formés à partir d’altocumulus castellanus) en début d’après-midi sur la Flandre occidentale. Les pluies atteignent 4,6 mm à Passendaele et 3,7 mm à Beitem. Un peu de cette pluie arrive jusqu’au littoral. En soirée, l’air devient instable aussi dans le restant du pays. L’air frais gagne encore un peu de terrain et à l’est de Bruxelles, quelques orages se forment par soulèvement et formation d’altocumulonimbus. Sur l’est du pays par contre, il s’agit d’une instabilité plus classique dans de l’air encore très chaud. Outre les orages, on observe aussi de petites averses en différents endroits du pays. Instabilité commençant à se manifester au-dessus de Beausaint à 16h L’activité orageuse se poursuivra la nuit, avec notamment un trio de cellules orageuses sur Liège. Cette arrivée quelque peu désorganisée de l’air frais marquera cependant la fin de l’aspect le plus intense que la canicule que nous venons de vivre. Mais en ce 12 septembre à 14 heures, la température est à nouveau en train de titiller les 25°C par endroit. La vague de chaleur n’est pas encore terminée pour tout le monde. Source : Infoclimat Conclusion Cette vague de chaleur est exceptionnelle à plus d’un titre. Non seulement à Uccle, mais sur une grande portion du territoire belge, c’est de loin la vague de chaleur la plus tardive jamais observée. En plus, avec le plus souvent une durée de 8 jours en Basse et Moyenne Belgique, on peut déjà parler d’une vague de chaleur qui aurait eu une certaine importance, même en été. Dans quelques stations comme à Uccle, mais aussi à Sint-Katelijne-Waver et à Schaffen, on a connu une série de six jours de chaleur consécutifs. Sinon, on a le plus souvent observés 3 à 4 jours de chaleur au nord du Sillon Sambre-et-Meuse. Au sud, dans les vallées, la vague de chaleur a parfois même duré 10 jours. Sur les hauteurs, les 30°C n’ont généralement pas été atteints, ce qui fait qu’on ne peut plus y parler de vague de chaleur. Mais les 6 à 7 jours d’été, souvent consécutifs, voire les 10 jours d’été sur les hauteurs « moyennes » sont parfaitement remarquables en septembre. L’est du pays a cependant déjà connu un précédent en septembre et ce, même durant la 2e décade. En 1947, on a observé à Rochefort une vague de chaleur de 10 jours, du 11 au 20 septembre, pendant laquelle la température dépasse 7 fois les 30°C. Les 13 et 19 septembre sont particulièrement chauds, avec respectivement 32,8 et 33,3°C. Gerdingen-Bree, au Limbourg et Denée-Maredsous, dans l’entre-Sambre-et-Meuse, connaissent également une vague de chaleur de 10 jours, avec respectivement 5 et 6 jours de chaleur (≥ 30°C). Dans la première de ces stations, on a observé 32,8°C le 13 et 32,6°C le 19. Dans la seconde, la température a atteint 31,5°C les 13 ; 15 et 19 du mois. Le centre du pays a été un tout petit peu moins touché, mais la moyenne de température à Uccle, au cours de cette 2e décade de septembre, s’est élevée à 21,5°C ou, en d’autres termes, que deux petits dixièmes de degré de moins que la chaude décade que nous venons de vivre. Cependant, cette fois-là, les 30°C n'ont plus été atteints à Bruxelles (donc fatalement pas de vague de chaleur). Ce sont les maxima de 28-29°C à répétition qui ont donné le côté exceptionnel à cette 2e décade de septembre 1947. En d’autres termes, l'anomalie de septembre 2023, en dépit de son caractère exceptionnel, fait encore partie de la variabilité de notre climat. Même d’autres précédents, plus anciens encore comme la 3e décade de septembre 1895 ou la 1re décade d’octobre 1921, peuvent être considérés comme équivalents en termes d’anomalie. Ce qui a complètement changé, par contre, c’est l’accumulation à court terme de tels phénomènes chauds, avec comme corollaire le grand déficit de phénomènes froids. Avant, il fallait souvent des dizaines d’années avant qu’un événement chaud majeur ne se produise. Maintenant, il y en a un presque toutes les années. Oui. Le réchauffement climatique est bien là ! Malheureusement, ce n’est plus simplement une question de températures. Un dérèglement complet des précipitations nous pend au nez. Il suffit de regarder ce qui se passe actuellement en Méditerranée pour comprendre. Et ce qui s’est passé chez nous en juillet 2021 est hélas tout aussi éclairant. Tableau des températures du 2 au 11 septembre 2023 Localité 02/09 03/09 04/09 05/09 06/09 07/09 08/09 09/09 10/09 11/09 JE (JC)* Zeebruges 20,4 22,0 24,2 27,1 27,1 27,4 25,0 28,3 29,7 21,4 6 (0) Middelkerke 22,0 24,0 26,0 27,7 28,4 28,4 23,6 30,9 31,2 20,8 4+2 (2) Coxyde 22,1 24,4 26,7 28,7 27,7 29,0 25,7 31,2 32,2 22,3 7 (2) Stabroek 22,2 24,6 25,4 29,6 29,9 29,3 30,8 29,7 31,7 26,6 8 (2) Deurne 23,4 24,5 25,6 28,8 29,4 28,5 30,2 28,9 30,4 27,2 8 (2) Retie 23,9 24,2 25,5 29,2 28,9 29,1 30,9 30,0 31,7 29,1 8 (3) St-Kat.-Waver 24,2 24,6 26,0 30,4 30,4 30,1 30,8 30,7 31,9 28,2 8 (6) Beitem 23,6 24,9 25,4 28,8 29,7 28,6 28,6 32,3 32,1 25,7 8 (2) Semmerzake 24,4 24,4 25,7 29,5 29,9 29,0 29,8 32,3 31,3 26,4 8 (2) Melle 24,1 24,3 25,9 30,0 29,7 29,2 29,9 32,3 31,5 27,0 8 (3) Passendaele 24,1 25,5 27,0 29,7 31,0 29,5 28,6 32,2 32,3 25,4 9 (3) Chièvres 24,9 24,4 26,0 30,7 29,9 29,3 30,6 32,2 31,4 27,0 8 (4) Uccle 24,5 24,1 26,1 30,9 30,1 30,2 30,5 31,7 31,9 27,6 8 (6) Zaventem 25,1 24,0 26,0 30,1 29,5 29,0 30,1 30,0 31,1 27,7 1+8 (4) Beauvechain 24,5 23,3 24,9 30,2 28,8 28,6 30,1 31,0 31,3 27,3 7 (4) Ernage 24,9 23,5 25,3 30,3 28,7 29,1 30,3 31,5 31,1 27,2 8 (4) Gosselies 24,6 23,7 26,4 30,2 30,0 28,9 29,5 31,0 30,6 26,6 8 (4) Schaffen 25,0 24,5 26,5 [30,3] 30,0 30,1 31,3 30,8 31,6 28,7 1+8 (6) Bierset 24,3 23,4 25,5 31,4 29,1 30,7 29,6 30,1 30,6 27,9 8 (4) Spa 22,5 22,9 25,4 28,3 28,6 28,0 28,3 27,2 28,3 27,0 8 (0) Mont-Rigi 21,3 22,2 24,2 26,9 27,6 26,8 27,5 26,7 27,0 27,6 7 (0) Elsenborn 21,6 22,6 24,7 28,0 28,0 27,4 27,7 26,9 28,0 28,2 7 (0) Diepenbeek 25,8 23,8 25,7 30,9 29,4 29,8 30,3 30,7 31,8 28,7 1+8 (4) Koersel 25,6 27,1 30,6 29,9 30,2 31,7 32,9 29,8 10 (5) Kleine Brogel 24,4 24,1 25,9 29,6 29,6 29,7 30,6 30,4 31,5 29,5 8 (3) Florennes 24,0 23,5 25,6 29,4 28,7 28,0 28,9 30,7 29,6 27,4 8 (1) Hastière 26,4 26,3 31,5 31,0 32,0 10 (?) Sivry 25,8 25,2 26,0 30,0 29,6 29,1 29,9 31,1 30,0 26,6 10 (3) Dourbes 25,1 22,3 24,3 30,1 29,2 28,8 29,5 30,2 29,8 27,8 1+7 (2) Bièvre 25,2 25,3 26,3 28,7 28,5 27,7 28,8 30,4 29,1 30,2 10 (1) Saint-Hubert 22,1 22,0 23,5 25,8 25,5 24,9 26,0 27,3 26,6 27,4 2+4 (0) Buzenol 25,1 24,6 26,3 28,1 27,8 27,9 28,6 29,4 29,3 30,3 1+8 (1) * JE = jours d'été (consécutifs) JC = jours de chaleur (pas nécessairement consécutifs) Si JE ≥ 5 et JC ≥ 3, les critères d'une vague de chaleur sont remplis. En cas de données manquantes, les jours d'été et de chaleur ont été extrapolés. Il n'y a que pour Hastière où il n'a pas été possible de reconstituer le nombre de jours de chaleur.
  12. TEMPÉRATURES EXTRÊMES EN ALTITUDE relevées le 5 septembre 2023 Le 5 septembre 2023 est une journée très chaude et très ensoleillée, avec un ciel généralement serein hormis quelques rares cirrus. En surface, les températures sont déjà élevées pour la saison, avec des maxima dépassant les 30°C en de nombreux endroits. Quelques valeurs : La Hestre : 31,8°C Hastière : 31,5°C Bierset : 31,4°C Uccle et Genk : 30,9°C En Flandre, la température n’atteint souvent tout juste pas les 30°C, avec par exemple 29,7°C à Passendaele ; 29,6°C à Stabroek et 29,5°C à Semmerzake. Kleine Brogel, pour une fois, ne fait pas mieux avec 29,6°C. En altitude par contre, les valeurs sont tout à fait extrêmes. Au-dessus de Beauvechain, la température se maintient à 23°C au niveau 850 hPa (vers 1580 m), au-dessus d’une inversion se situant à 1200 mètres en matinée et à 1400 mètres en soirée. À 11 heures, on note 26°C à 1200 mètres, pour 23°C en dessous de l’inversion. En soirée, l’inversion monte et faiblit, avec 24°C à 1400 mètres pour 23°C en dessous de l’inversion. Les 23°C observés au niveau 850 hPa sont de loin la température la plus élevée observée à ce niveau en septembre depuis le début des observations publiées en 1951. Le précédent record date du 24 septembre 1983 avec 19°C. Lors du très chaud 15 septembre 2020 (34,3°C à Uccle), l’air était instable avec pas mal d’altocumulus castellanus, mais aussi de quelques cumulus formés par une convection depuis le sol. La température à 850 hPa, ce jour-là, était de 18°C. La température à ce niveau était du même ordre le 5 septembre 2013 (31,6°C à Uccle) alors qu’elle était de 17°C le 13 septembre 2016 (31,2°C à Uccle). Au niveau 700 hPa (vers 3230 m), en ce 5 septembre 2023, la température se maintient à 11°C, ce qui égale le record du 6 septembre 2016. À cette dernière date, l’air très chaud s’était manifesté au-dessus d’une couche d’inversion / quasi-isothermie assez épaisse, de 1700 à 2700 mètres d’altitude. En dessous, l’air des basses couches était instable avec des stratocumulus doublés de cumulus, et des cumulus humilis aplatis en cas d’éclaircies plus large. Les températures de surface, ce jour-là, se situaient entre 23 et 27°C en plaine. En d’autres termes, ce record ne se laissait pas deviner par l’observateur au sol. Au niveau 500 hPa (vers 5950 m), la température du 5 septembre 2023 s’est maintenue à –7°C, ce qui constitue la deuxième valeur la plus élevée pour un mois de septembre depuis 1951. La valeur la plus élevée (–5°C) appartient au 6 septembre 2016, journée déjà décrite ci-dessus. Le record antérieur (–8°C) remonte quant à lui au 21 septembre 1989. Comme on voit, pas toujours la médaille d’or pour le 5 septembre 2023, mais des valeurs extrêmes quand même en altitude.
  13. Sorry pour la réponse tardive, je n'ai pas vu ton post. Uccle n'a pas eu son record, mais bien Bierset. Avec 13,7°C, c'est la température maximale la plus basse, pour une première décade d'août, de toute la série de la station qui débute en... 1953! En deuxième position vient le 9 août 2007 avec 14,6°C et en troisième position le 9 août 1955 avec 15,1°C. Uccle est montée pour finir jusqu'à 15,8°C, ce qui ne constitue pas un record, mais reste une température remarquablement froide pour la saison. À cette station, on a relevé par le passé 15,0°C le 9 août 2007 et 15,3°C le 10 août 2016.
  14. NUIT TRÈS CHAUDE EN BELGIQUE La nuit du 18 au 19 août 2023 a été remarquablement chaude, ce qui est d’autant plus surprenant que cela ne s’est pas produit pendant un épisode caniculaire. Kachelmann Wetter Quelques valeurs minimales (entre le 18/08 à 20h L.T. et le 19/08 à 8h L.T.) Dourbes : 23,7°C Bierset : 23,6°C Semmerzake : 23,2°C Gosselies : 23,0°C Uccle : 23,0°C Beitem : 23,0°C Florennes : 22,9°C Beauvechain : 22,6°C Zaventem : 22,4°C Chièvres : 22,2°C Sint-Katelijne-Waver : 22,2°C Humain : 22,1°C Ce ne sont pas des records, mais nous n’en sommes pas tellement loin. En plus, les températures nocturnes records se sont en général produites avant et/ou après des journées très chaudes. Par le passé, les minimas nocturnes très élevés se sont produits aux dates suivantes : 4 juillet 2015 avec 25,0°C à Bierset ; 24,5°C à Uccle ; 24,0°C à Florennes 7 août 2003 avec 24,8°C à Bierset ; 24,3°C à Spa ; 22,8°C à Genk 2 juillet 2015 avec 24,7°C à Bierset ; 23,0°C à Spa ; 22,9°C à Humain 18 juin 2002 avec 24,2°C à Bierset ; 23,9°C à Uccle ; 23,3°C à Genk 20 août 2009 avec 23,7°C à Beauvechain ; 23,5°C à Bierset ; 22,6°C à Uccle, Gosselies et Chièvres 25 juillet 2019 avec 23,7°C à Gosselies ; 23,5°C à Uccle ; 23,2°C à Florennes À 7 heures du matin, en ce 19 août 2023, on s’approche parfois des 25°C, avec 24,8°C à Beauvechain et 24,6°C à Bierset. À Aix-la-Chapelle (Orbach), on les dépasse même avec 25,7°C. Kachelmann Wetter En matinée, les 25°C sont légèrement dépassés sur l’est et le nord-est du pays pendant qu’un air plus frais s’infiltre déjà depuis l’ouest. En milieu d’après-midi, les températures se situent partout entre 24°C en plaine et 20°C dans les Hautes-Fagnes. Seul l’ouest du pays cette fois-ci, grâce aux éclaircies présentes depuis plus longtemps, redépasse localement les 25°C. Petit historique Le 18 août 2023, la situation atmosphérique est un peu « molle », avec certes des hautes pressions sur la Scandinavie et des basses pressions sur l’Océan, mais un vaste marais barométrique sur nos régions. Un front chaud diffus remonte depuis le sud-est. Source : KNMI Dans l’air stagnant et humide, les stratus ont du mal à se dissiper. Le temps reste longtemps frais en Basse et Moyenne Belgique avec souvent encore moins de 20°C à midi. Les stratus se déchirent et se dissipent autour de 13 heures au centre du pays, vers 16 heures au littoral mais vers 11 heures sur l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ils font place à un ciel bleu garni de cirrus, parfois épais et accompagnés de bancs d’altocumulus. Stratus se dissipant sur Cerfontaine à 11h10 – Webcam MB En Haute Belgique par contre, il fait beau dès le matin et, à côté des cirrus, des cumulus humilis se forment l’après-midi. Cumulus humilis dans le ciel de Beausaint à 14h – Webcam MB Les températures maximales finissent par atteindre 26 à 28°C en Basse et Moyenne Belgique (un peu moins sur la frange ouest, un peu plus sur la frange sud), et des valeurs similaires sur les hauts plateaux, où dans les vallées les températures atteignent parfois 30°C (30,8°C près de Marche-en-Famenne). En soirée, le ciel devient très nuageux, la baisse vespérale des températures s’arrête, voire s’inverse en remontant à nouveau quelque peu. De ces nuages, il tombe l’une ou l’autre goutte de pluie. Une faible perturbation, associé à une dépression remontant vers l’Irlande et possédant un mince secteur chaud, traverse notre pays en provenance du sud-ouest. À l’intérieur de ce secteur chaud, il y a aussi une ligne de convergence responsable d’une faible instabilité, tout juste suffisante pour donner – parfois – un caractère quelque peu tourmenté aux nuages. Source : KNMI Les points de rosée, au cours de cette nuit chaude, sont exceptionnellement élevés et atteignent 20 à 21°C au nord et au centre du pays, voire localement 22°C. Cela se traduit par des humidités relatives fortes, de l’ordre de 80 à 90%. Cette humidité ne baisse que peu en début de matinée, ce qui fait que le ressenti est celui d’un temps très lourd. Mais le front froid aborde déjà notre pays, dès le matin au littoral et en cours de matinée partout ailleurs, sauf sur l’est où il faut attendre l’après-midi. Le ciel, d’abord très nuageux à couvert avec stratocumulus, altocumulus et altostratus, fait place à des éclaircies, avec des altocumulus qui se disloquent et des cumulus humilis qui se forment. Avec la baisse rapide de l’humidité à l’arrière du front froid, associée aux éclaircies et à des températures très modérées, le temps devient on ne peut plus agréable. Webcam De Haan – 19 août 2023 à 16h14 Les températures maximales, en fin de compte, atteignent le plus souvent 25 à 27°C, avec les valeurs maximales atteintes en matinée sur l’est, et en fin d’après-midi voire en soirée sur l’ouest. Conclusion On remarquera surtout les températures fort élevées observées en altitude la nuit du 18 au 19 août 2023, avec 27°C entre 300 et 400 mètres, et 18 à 19°C au niveau 850 hPa vers 1540 mètres. Cette particularité est liée par la présence d’air très chaud – une véritable canicule – sur la France et l’Espagne. Durant la journée du 18 août, on a observé jusqu’à 38,5°C à Mautauban pendant que les 30°C était déjà bien dépassés à Paris (31,9°C à Montsouris). En Espagne, on dépassait à nouveau les 40°C par endroit. C’est cette situation extraordinairement chaude sur l’ouest de la Méditerranée qui a fait en sorte qu’une situation atmosphérique en somme assez banale ait donné chez nous une nuit chaude au point d’être proche des records. Par chance – pourrait-on dire – que cette canicule extrême n’ait fait que nous frôler, quelques heures durant, en pleine nuit. Jusqu’à présent encore…
  15. DE LA TEMPÊTE POLY À LA CANICULE EN PEU DE JOURS Une situation estivale inédite sur le Benelux Une tempête estivale d’une rare violence frappe l’ouest des Pays-Bas le 5 juillet 2023. Si la Belgique est relativement épargnée, avec des rafales maximales de 60 à 80 km/h en Flandre Occidentale et sur l’extrême nord de la province d’Anvers, la région d’Amsterdam connaît l’une des pires tempêtes jamais observées en été. IJmuiden, près d’Amsterdam, observe une rafale de 146 km/h, la deuxième plus haute valeur jamais mesurée en été aux Pays-Bas, après les 148 km/h du 27 août 1912 à Hoek Van Holland. Plus récemment, une forte tempête estivale donnait 122 km/h le 25 juillet 2015, aussi à Ijmuiden. Crédit photo : Pieter Perquin (via NoodweerBenelux) À peine deux jours plus tard, le 7 juillet 2023, le Benelux baigne déjà dans des conditions ensoleillées et fort chaudes tandis que le 8 juillet 2023, on peut véritablement parler de canicule. Il s’agit là d’une situation inédite en été. Par le passé, les tempêtes estivales baignaient généralement dans une grande fraîcheur. Celle du 27 août 1912 terminait même l’un des mois d’août les plus froids, les plus sombres et les plus pluvieux jamais enregistrés. Et le mois de septembre qui l’a suivi était encore pire… La tempête belge du 11 juillet 1968 (115 km/h au littoral) s’est produite après une période de temps certes (un peu) chaud, mais elle a été accompagnée, puis suivie par des températures basses pour la saison, dans le cadre d’un été qu’on pouvait également qualifier de « pourri ». La tempête du 25 juillet 2015 (122 km/h à Ijmuiden, 91 km/h à Zeebruges et plus de 100 km/h au large) a aussi été précédée par un temps assez chaud, puis accompagnée et suivie par du temps frais. La célèbre tempête de la Fastnet, le 14 août 1979, ne nous a certes pas touchée, mais a provoqué la catastrophe en Mer Celtique, avec 18 marins qui perdaient la vie et 80 bateaux, participant à la course, qui chaviraient ou qui coulaient. Cette tempête a attiré à l’avant de l’air assez chaud sur l’Europe, mais n’a certainement pas été suivie de canicule non plus, que du contraire. Enfin, la tempête presque estivale du 28 mai 2000, avec des rafales parfois supérieures à 100 km/h, a également eu lieu par des conditions plutôt fraîches pour la saison, conditions qui allaient persister les jours suivants. Contexte météorologique général L’année 2023 s’est caractérisée par le mois de juin le plus chaud et le plus ensoleillé depuis le début des observations à Uccle (1892 pour les températures, 1887 pour l’insolation). Si l’on ajoute à cela la série homogénéisée de l’ancien Observatoire de Bruxelles, on arrive même au mois de juin (de loin) le plus chaud depuis 1833. La fin de ce mois exceptionnel a toutefois été plus normale, et le mois de juillet a même commencé sous des conditions atlantiques fraîches et humides, qui nous rappelaient les étés « pourris » du temps passé. En effet, l’anticyclone des Açores se trouve sur… les Açores, loin au large, et le temps de nos régions est déterminé par des perturbations frontales associées à des dépressions circulant au nord. Cela nous ramène les typiques 21-22°C en journée et 13-14°C la nuit en plaine, avec une alternance de ciels couverts et pluvieux et de ciels instables, ou alors une météo temporairement influencée par une crête mobile, mais dont les éclaircies sont parfois gâchées par l’étalement des cumulus en stratocumulus. Le 4 juillet en outre, un « kanaalrat » commence à se former. En fait, il s’agit au départ de deux petites dépressions de part et d’autre de la Manche, l’une sur les Cornouailles, l’autre sur la Bretagne. La seconde perd vite en importance tandis que la première, celle des Cornouailles, s’organise rapidement, avec un système frontal complet qui s’engouffre dans le Canal de la Manche et qui, vers minuit, se trouve déjà à la sortie vers la Mer du Nord, avec la dépression se trouvant pile poil entre Calais et Douvres. Quelques bonnes rafales sont déjà observées en soirée dans le nord de la France, à l’arrière du front froid. Source : KNMI 5 juillet 2023 La dépression se déplace rapidement sur l’extrême sud de la Mer du Nord alors que le front froid traverse notre pays, puis les Pays-Bas en cours de nuit. De fortes rafales sont alors observées en Zélande et sur le sud de la Hollande, avec jusqu’à 100 km/h, localement, juste au large des côtes. En début de matinée, c’est au tour de la région d’Amsterdam de subir la tempête, qui est désormais en plein développement. Les 100 km/h sont dépassés en mer dès 6h50, puis tout se déchaîne au littoral à partir de 8h10 avec les 140 km/h dépassés à Ijmuiden. Le maximum sera atteint, là, à 9h00 avec 146 km/h. De très fortes rafales, de plus de 100 km/h, sont également mesurées plus loin vers l’intérieur des terres, avant que le vent ne reprenne pleinement vigueur sur l’Ijsselmeer et le Markermeer avec jusqu’à 131 km/h sur la digue « Houtribdijk ». L’ensemble de la région connaît des rafales supérieures à 100 km/h pendant 5 heures, de 7h40 à 12h40. Source : ANP (De Morgen) À la mi-journée, c’est au tour des îles de Frise de connaître la tempête, avec des rafales atteignant les 100 km/h, voire les dépassant légèrement. À ce moment, le nord de l’Allemagne est également touché, avec là aussi des rafales dépassant légèrement les 100 km/h. Cette tempête, aussi impressionnante qu’elle soit – pour la saison – répond cependant aux caractéristiques propres d’une tempête d’été : formation rapide, champ venteux réduit et un certain côté imprévisible. Le couloir assez étroit de « Poly » va du nord de la France au nord de l’Allemagne en passant par le nord de la Belgique, la Zélande, le centre puis le nord-est des Pays-Bas. Mais ce couloir est assez discontinu. Le champ venteux connaît un premier renforcement sur la Zélande, puis un deuxième renforcement (très important) sur le centre et le centre-nord des Pays-Bas, puis un troisième renforcement sur le nord-est des Pays-Bas et le nord de l’Allemagne. Dans les zones intermédiaires, dont la Belgique, le vent ne dépasse généralement pas les 80 km/h. Le temps à Amsterdam et dans les environs est couvert de stratocumulus, suivis d’un nimbostratus pluvieux (Back-Bent Occlusion) au cœur de la tempête. L’après-midi, les éclaircies réapparaissent timidement dans un mix de stratocumulus et de nuages convectifs, éclaircies qui s’élargissent entre les averses en fin de journée. Les précipitations, assez variables d’un endroit à l’autre, se situent souvent entre 10 et 20 mm en journée (entre 8 et 20h). Les températures maximales, très fraîches, se situent entre 17 et 19°C. En Belgique, les courants perturbés se présentent sous une forme plus atténuée, avec 82 km/h comme rafale maximale en Flandre Occidentale. Après de nombreux stratocumulus en début de matinée, des éclaircies se développent dans le cadre d’un temps faiblement instable, avec des averses généralement faibles, sauf localement, où elles sont plus fortes. Quelques orages de traîne sont d’ailleurs observés de part et d’autre de la frontière belgo-néerlandaise en soirée. Les éclaircies sont les plus belles au littoral et sur l’ouest du pays, où l’on peut presque parler de beau temps. Les températures sont plus clémentes aussi, avec 21 à 22°C en plaine, 19°C au littoral, 20°C au centre du pays et de la fraîcheur sur les hauteurs avec 13 à 15°C. 6 juillet 2023 Des hausses de pression sur l’Europe stabilisent rapidement l’air. Source : KNMI Après des stratocumulus ici et là le matin, le temps devient vite assez beau, avec des cumulus d’abord fractus qui évoluent jusqu’au stade mediocris avant de s’étaler quelque peu. Malgré cela, les éclaircies restent belles dans la plupart des régions. Sous un petit vent de sud-ouest à ouest (avec brise de mer de nord-ouest à la côte), les températures sont on ne peut plus agréables, avec 19 à 20°C au littoral, 22 à 23°C en plaine et 18 à 20°C sur les hauteurs. 7 juillet 2023 Les pressions sont basses sur l’Océan tandis qu’un véritable anticyclone se construit sur l’est de l’Europe. Entre les deux, un flux d’air tropical se met en place. Le temps est très beau, avec des cirrus en fin de journée, et l’un ou l’autre banc d’altocumulus. Quelques cumulus se forment l’après-midi. Avec des vents désormais orientés au sud-est, les températures montent déjà fort haut, avec 29 à 30°C en plaine et 24 à 27°C sur les hauteurs. En l’absence de brise de mer (contrecarrée par le vent de sud-est), les températures sont élevées au littoral aussi, de l’ordre de 28 à 29°C. 8 juillet 2023 Les hautes pressions persistent sur l’est de l’Europe et acheminent de l’air très chaud et relativement sec, poussés par des vents d’est à sud, à l’avant d’une zone de convergence qui traverse notre pays en début d’après-midi. À l’arrière, les vents soufflent de sud à sud-ouest avec de l’air nettement plus humide, mais à peine moins chaud. Les températures maximales sont souvent atteintes en début d’après-midi avec 33°C presque partout en plaine. Au centre du pays, on note 32°C, et 29°C sur les Hautes-Fagnes. En raison d’une grande instabilité de l’air, la brise de mer parvient plus facilement à s’imposer, avec une direction nord-ouest en moyenne dès 11-12h, et des températures maximales se limitant à 27°C au littoral. À l’intérieur des terres, par contre, l’instabilité est extrême à l’avant de la convergence, avec des gradients super-adiabatiques jusqu’à un bon 1000 mètres d’altitude, et encore des gradients de 0,8°C par 100 m jusque 3500 mètres environ. Le temps est d’abord très ensoleillé, avec parfois déjà des altocumulus castellanus le matin. En début d’après-midi, la convection prend localement un caractère explosif. À Walhain par exemple, des cumulus humilis se présentent vers 13h10 et deviennent congestus en un quart d’heure à peine. Mais les orages restent isolés et, outre Walhain, ne concernent qu’une région limitée au centre et au centre-nord du pays. Webcam MB – Walhain – 8 juillet 2023 à 13h10 et à 14h10 Comme on voit sur les photos, on passe du cumulus humilis au cumulonimbus orageux pleinement développé en un heure de temps. Quelques fortes précipitations sont relevées à la station MB de Wavre avec 20,0 mm et à des stations de particuliers situées non loin, comme par exemple Bierges avec 19,8 mm. Ces précipitations tombent sur une demi-heure de temps environ, provoquant quelques inondations par ruissellement à Wavre, Limal et Bierges, où de fortes rafales sont observées aussi. Là où les orages n’éclatent pas, la ligne de convergence se manifeste par des altocumulus castellanus, parfois aussi par de la convection à partir du sol avec des cumulus atteignant le stade de congestus. Dans l’air plus humide à l’arrière de la ligne de convergence, les éclaircies reviennent mais le ciel est parfois plus voilé (cirrus) ou plus nuageux (altocumulus). Les températures, à ce moment, atteignent encore 30 à 32°C en plaine, avec un temps particulièrement lourd. À noter que là où les orages éclatent, les températures chutent parfois temporairement de plus de 10°C, comme par exemple sur l’est de Bruxelles où l’on passe de 32,3°C à 21,3°C à Woluwé-Saint-Pierre entre 14h20 et 15h10. Ci-dessous, altocumulus castellanus lors du passage de la ligne de convergence à Cerfontaine. 9 juillet 2023 « L'Institut royal météorologique émet dimanche matin une alerte orange aux orages pour les provinces de Liège, Luxembourg, Namur et Limbourg. L'alerte jaune reste en vigueur pour le reste du territoire, à l'exception de la Côte qui devrait être épargnée. « Les violents orages attendus pourront localement être accompagnés de cumuls de 20 à 40 litres par mètre carré en une heure, ou même très localement davantage. Des grêlons pouvant atteindre 4 ou 5 centimètres de diamètre et de forts coups de vent pouvant atteindre 90 km/h, voire plus, pourraient causer des dégâts. » Du coup, à Liège, le Marché de la Batte doit fermer ses portes dès 13 heures, le Village Gaulois reste fermé et… la dernière journée du festival des Ardentes est purement et simplement annulée. Et les orages ? Ben ils sont venus, mais bien moins violents que prévus. Juste quelques dégâts liés à la foudre ici et là, comme à Herent et à La Louvière. Ouf pour la plupart des gens. Un flop orageux pour les traqueurs d’orages, déçus de ne pas ramener de belles images. Et un mauvais bulletin pour l’IRM ! Est-ce vraiment la faute de l’IRM ? Non, évidemment. Les orages, encore de nos jours, sont très difficiles à prévoir. Il suffit d’un fifrelin pour qu’ils perdent en intensité ou, au contraire, se développent jusqu’à devenir des monstres supercellulaires. La faute à qui alors ? Aux altostratus et altocumulus. En partie tout au moins. Ils ont limité la hausse des températures à l’avant des orages, avec une perte d’énergie en conséquence. La journée démarre pourtant sous un ciel presque serein, mais en fin de matinée, le ciel se voile de cirrostratus puis d’altostratus avec altocumulus, parfois déjà accompagnés de petites pluies. Les cumulonimbus qui suivent sont enclavés, et peu visibles au-dessus des stratocumulus et des fractus accompagnant les précipitations, désormais plus fortes. Le tonnerre roule et l’on voit quelques éclairs, mais rien d’extraordinaire. Les températures ont déjà baissé avant les orages, pour passer ensuite de 26 à 22°C lors du passage de ces orages. Sur l’est et le nord-est, la rencontre entre l’air chaud (32°C) et l’air plus frais (22-23°C) est un peu plus brutale, mais les orages, là, ne deviennent pas vraiment puissants non plus. Un voile nuageux (cirrostratus) y joue les trouble-fêtes également. En fin d’après-midi et début de soirée, les températures remontent, pour redépasser les 25°C par endroit. Le mix d’altocumulus et de voile nuageux se déchire parfois en éclaircies, avec formation de cumulus. Le littoral est épargné par les orages, mais il y pleut quand même un peu, sous des altocumulus et des stratocumulus souvent castellanus, se développant assez pour de petites averses. Conclusion On retiendra surtout de ces cinq jours le passage rapide d’une situation « atlantique » très développée à une situation « tropicale » non moins développée, très chaude et orageuse, en d'autres termes qu’une tempête estivale a été presque immédiatement suivie d’une poussée caniculaire. Il s’agit là d’une situation inédite. Ce phénomène, pris isolément, n’aurait rien d’inquiétant. La météo a toujours eu le talent de produire des situations nouvelles, inédites, au moment où l’on s’y attend le moins. Ce qui est inquiétant par contre, c’est l’accumulation de situations inédites, ici et ailleurs, qui montre combien la circulation atmosphérique planétaire est en train de changer. Ben oui, le réchauffement climatique ne se contente plus de faire augmenter les températures avec comme corollaire la fonte des glaces et la diminution des neiges. À présent, c’est le système entier des précipitations qui est en train de basculer et avec lui, de plus en plus, le système des vents. On ne sait pas encore quels seront les vents et tempêtes qui nous affecteront demain. Malgré la forte tempête du 5 juillet 2023 aux Pays-Bas, tout porte à croire que ce type de tempête sera en diminution dans les années à venir, en raison de la diminution des contrastes entre le pôle et l’océan aux latitudes moyennes. En contrepartie, il n’est pas exclu que des cyclones mal extra-tropicalisés garderont une certaine virulence même jusqu’à nos régions. L’Irlande en a déjà connu un exemplaire en octobre 2017 avec Ophelia, où le vent atteignit 191 km/h à Fastnet Rock, une petite île si proche de l’Irlande qu’on en voit les côtes depuis l’île. Et bien d’autres surprises nous attendent encore. Le réchauffement climatique a encore plein de secrets, qu’il ne dévoile qu’un à un, au compte-gouttes…
  16. cumulonimbus

    Neige du 8 mars 2023

    UNE SURPRISE NEIGEUSE Bien que la présence de neige au sol, même en plaine, n’ait rien d’exceptionnel, la situation atmosphérique qui accompagne ce petit épisode hivernal est très intéressante. Commençons par le début. 6 mars 2023 Alors qu’une circulation d’ouest à nord-ouest préexistait la veille, une petite dépression se forme sur l’Écosse la nuit du 5 au 6 mars et se déplace sur la Mer du Nord vers le Danemark en se creusant. Une petite perturbation frontale lui est associée et nous place progressivement, en ce lundi 6 mars, au sein d’un secteur chaud (qui n’est d’ailleurs pas si chaud que cela). Source : KNMI Le temps est encore assez quelconque sur nos régions, avec des minima souvent légèrement positifs en Basse et Moyenne Belgique et légèrement négatifs en Haute Belgique. Les maxima se situent entre 6 et 8°C en plaine et entre 1 et 2°C sur les hauteurs. Le temps est voilé avec cirrus, puis très nuageux avec altostratus / altocumulus. Une faible instabilité dans les plus basses couches fait évoluer les stratus (fractus) en cumulus atteignant le stade mediocris. Ces cumulus se résorbent par la suite, ou s’étalent (Ardenne) en stratocumulus étendus. En Gaume, on observe aussi des brumes assez persistantes, avec des températures qui ne dépassent guère 2°C en journée. De petites pluies se manifestent dès l’après-midi au littoral, puis se propagent jusqu’au centre du pays avant d’atteindre les Hautes-Fagnes le soir où elles se transforment en neige. 7 mars 2023 La dépression sur le Danemark poursuit son chemin vers la Baltique en tendant à remonter vers le nord. De ce fait, le front froid qui lui est associé est arrêté dans sa progression et ne traverse que lentement notre pays avant de rester traîner sur le sud de celui-ci. Source : KNMI Il en résulte du fort mauvais temps avec des précipitations assez abondantes sur tout le pays, à l’exception du sud où il en tombe peu. Au nord-est du pays, les pluies mesurées sur 12 heures (7-19h) atteignent une dizaine de millimètres. Ces précipitations tombent encore sous forme de pluie, sauf sur les plus hauts plateaux où il s’agit déjà de neige. Une belle couverture neigeuse est déjà présente, par exemple, au Mont-Rigi, à la Baraque de Fraiture et à Butgenbach. Webcam MB – Lac de Butgenbach – 7 mars 2023 à 14h08 À l’avant du front froid, les températures atteignent souvent 4 à 5°C en plaine et un léger dégel se manifeste jusque sur les Hautes-Fagnes. À l’arrière, les températures baissent un peu mais l’influence maritime trop présente maintient les températures au-dessus de 0°C en plaine. Comme les éclaircies à l’arrière du front froid n’atteignent pas la Belgique, le temps est particulièrement déplaisant avec un ciel couvert de nimbostratus et de la pluie, parfois aussi de la bruine, tout au long de la journée. Un peu d’instabilité se manifeste parfois aussi, avec des développements cumuliforme en dessous de la masse nuageuse. Webcam MB – Schaerbeek (Bruxelles) – 7 mars 2023 à 16h Le sud du pays, plus épargné par les pluies, connaît pas mal de stratocumulus. Les vents en surface suivent un schéma classique en journée, avec une direction sud-ouest à l’avant du front froid, et une direction nord-ouest à l’arrière. En soirée, les vents tendent à revenir au sud-ouest partout avant un lent basculement vers le sud-est la nuit, puis vers l’est aux petites heures. Sur la France, les vents continuent à souffler de sud-ouest avec une tendance sud, ce qui renforce notablement les contrastes thermiques. 8 mars 2023 Pendant que la dépression de la veille reste sur la Mer Baltique, des dépressions océaniques se rapprochent de notre pays en suivant un parcours très méridional, ce qui est à la base de la rotation des vents vers l’est chez nous. Cette légère continentalisation de l’air polaire maritime est suffisante pour faire descendre la température à 0°C même en plaine. Source : KNMI Les pluies, qui s’étaient quelque peu décalées vers le sud – en se transformant, là, déjà de plus en plus en neige –, remontent vers le nord en deuxième partie de nuit et se transforment rapidement en neige même en plaine. Le matin, le pays presque tout entier est recouvert de neige. Seules quelques zones, notamment près de la Sambre, connaissent peu ou pas de neige. Parmi les observations officielles à 8 heures, nous avons 3 cm à Passendaele, Bierset, Strée (Huy) et Koersel. 3 cm sont également relevé à 10 heures à Anvers, pendant que Zaventem, à ce moment, monte à 4 cm et Bierset, à 5 cm. À Mont-Rigi, on observe 25 cm, épaisseur qui augmentera jusqu’à 28 cm en milieu de matinée. En Ardenne, on relève 9 cm à Bièvre à 8 heures. Source : IRM Mais l’air doux de la France nous arrive très vite. [b ]Infoclimat, situation à 11h[/b] La fonte des neiges commence près de la frontière, avec une disparition rapide de la neige à Cerfontaine par exemple, où dès midi, il ne reste plus rien. À Dourbes, où il n’est pas tombé grand-chose comme neige, elle disparaît plus vite encore. On note là une remontée remarquable des températures, passant de 2,1°C à 10h à 10,9°C à 14h. Sur le plateau ardennais, le dégel intervient rapidement aussi, avec à Saint-Hubert –0,5°C à 11h ; 1,3°C à 12h ; 2,9°C à 13h et 4,8°C à 14h. La neige est encore là, mais perd vite en épaisseur et en qualité. Dans une grosse moitié nord du pays, le froid fait encore de la résistance avec, à 14h, des températures basses pour la saison, de 1 à 2°C en plaine et une couverture neigeuse encore presque complète à Uccle. Là, le ciel a la couleur grise uniforme des jours de neige, pendant que plus au sud, les nombreux fractus et une certaine instabilité de basses couches donnent des ciels presque tourmentés. Source : IRM À 15 heures, la situation n’a plus guère évolué en Belgique. La remontée de l'air doux ralentit et, dans les heures qui suivent, n'arrivera tout juste pas à atteindre Bruxelles. Ces bipartitions des températures en Belgique se maintiendra même jusqu'au lendemain. C'est ainsi que le 9 mars 2023 à 7 heures, on relève 8,3°C à Gembloux et 3,2°C à Uccle. La limite des masses d'air se trouve à Lasne avec 5,8°C, mais avec, là, un fameux yo-yo des températures (8,4°C à 6h40 ; 4,4°C à 7h30 ; 5,9°C à 8h30 et 8,8°C à 10h50). Plus à l'ouest, on relève à 7 heures 8,8°C à Chièvres et 2,0°C à Semmerzake avec une limite un peu au sud de Lessines. Vers l'est, on note 7,8°C à Bierset et 2,1°C à Diepenbeek (toujours à 7 heures). Il va de soi que de tels écarts de températures, au sein de deux masses d'air humide, génèrent beaucoup de précipitations. Sur 24 heures, on a relevé 38,8 mm à Strée (Huy) ; 35,5 mm à Buzenol et 31,9 mm à Mont-Rigi, pour ne citer que les cotes supérieures à 30 mm. Au vu de l'air doux présent en altitude (6 à 7°C à 500 mètres la nuit), ces précipitations sont essentiellement de pluie au cours des 24 heures en questions (08/03/2023 à 8h -> 09/03/2023 à 8h). À présent, une comparaison avec les épisodes neigeux plus anciens en mars. La neige en Belgique en mars Si la neige tombée au cours de cet épisode n’a rien d’exceptionnel, la situation atmosphérique – comme dit plus haut – mérite qu’on s’y attarde un peu. Il s’agit en fait d’un retour d’est ou, en d’autres termes, le passage de la partie septentrionale d’une perturbation atlantique, au nord de la dépression, là où les vents de surface soufflent d’est et amènent, de novembre à mars, de l’air froid dans les basses couches. Les chutes de neige les plus remarquables, dans le cadre d’un retour d’est en mars, sont sans conteste celles de 2013. Les 12 et 13 mars, on observe des couches de neige jusqu’à 13 cm à Uccle, 17 cm à Mouscron et 20 cm à Ciney, alors que des températures extrêmes sont observées en de nombreux endroits (–17,6°C à Crupet ; –17,1°C à Ciney ; –16,8°C à Rochefort et encore –10,1°C à Uccle). En 1975, les 19, 27 et 28 mars, des retours d’est nous donnent également de copieuses chutes de neige par endroit, avec jusqu’à 20 cm à Florennes (le 19), 8 cm à Gosselies (le 19) et 6 cm à Uccle (le 28). Mais le plus souvent, la neige de mars est le fruit de giboulées. Lors d’une averse un peu intense, la neige peut très bien persister au sol pendant quelques heures même en plaine. C’est le cas aussi si l’averse se produit la nuit ou tôt le matin. À Uccle par exemple, on a mesuré 12 cm de neige le matin du 25 mars 2008. En Haute Belgique, l’air polaire maritime produisant ces giboulées est en général encore suffisamment froid pour qu’il n’ait pas (ou peu) de dégel en journée. Alors la neige peut s’accumuler et donner de grandes épaisseurs si la situation à giboulées persiste suffisamment longtemps. En 1988, des averses répétitives, qui ont aussi donné quelques enneigements en Basse et Moyenne Belgique, ont fini par produire une accumulation de… 105 cm de neige dans les Hautes-Fagnes (le 5 mars à Mont-Rigi et le 8 mars au Centre Nature de Botrange). Comme on voit, rien d’exceptionnel dans la situation du 8 mars 2023 mais… elle n’est pas anodine non plus.
  17. NOUVEL AN 2022-2023 : PAS SPÉCIALEMENT BEAU, MAIS EXTRÊMEMENT DOUX Webcam MB – Le Coq – 31 décembre 2022 vers 8h30 Après une première moitié de décembre froide, avec une moyenne de température qui n’atteint que 0,3°C à Uccle du 1 au 18 décembre, le temps redevient rapidement très doux avec, toujours à Uccle, 12 jours où la température atteindra ou dépassera les 10°C. 29 décembre 2022 Le 29 décembre est l’un de ces jours doux, mais avec des températures encore raisonnables pour la saison. Les maxima se situent en effet entre 10 et 12°C en plaine et entre 6 et 8°C sur les hauteurs. Sous une bonne circulation d’ouest, commandée par une profonde dépression centrée au nord de la Mer du Nord, nous nous retrouvons à l’arrière d’un front froid, dans un air un brin moins doux et quelque peu instable. On observe en effet quelques averses sur le pays, compensées par quelques éclaircies. Mais la plupart du temps, comme souvent en hiver, le ciel reste très nuageux à couvert avec de nombreux stratocumulus. C’est au littoral que l’instabilité est la plus marquée, avec quelques averses un peu plus abondantes et, en contrepartie, des éclaircies plus larges et moins de stratocumulus. Webcam MB – Le Coq – 29 décembre 2022 à 14h[/b] Le vent est bien présent, avec des rafales jusqu’à 60 à 70 km/h (72 km/h à Uccle, Spa et Humain). 30 décembre 2022 Une perturbation frontale à large secteur chaud s’approche de notre pays. Le front chaud touche l’ouest du pays en début d’après-midi, puis le traverse rapidement. Après un lever de soleil flamboyant dans certaines régions du pays, le ciel se couvre rapidement avec un altostratus doublé de stratocumulus, le tout se transformant en nimbostratus pluvieux. Sur l’Ardenne, le nimbostratus arrive plus tard, avec là longtemps un altostratus doublé de stratocumulus, souvent en rouleaux. b]Webcam MB – Beausaint – 30 décembre 2022 à 12h[/b] Le vent est à nouveau bien présent, avec des rafales de 50 à 70 km/h. En début d’après-midi, la (relative) fraîcheur est encore désagréable sous la pluie, avec 8 à 9°C en plaine et 4 à 5°C sur les hauteurs. En début de soirée, on note déjà 12 à 13°C en plaine et 9 à 10°C sur les hauteurs. Vers minuit, il fait globalement encore 1°C de plus. 31 décembre 2022 Nous sommes en plein dans un vaste secteur chaud, avec un front presque rectiligne au nord de nos région. Pendant la nuit, il continue à faire de plus en plus doux. À 3 heures du matin, il fait déjà 15 à 16°C par endroit, sous le vent et quelques gouttes de pluie, qui donnent, sur Bruxelles par exemple, une ambiance très particulière où l’on ne sait plus à quelle saison on est. L’effet éolien donne parfois temporairement une petite impression de fraîcheur, et aussitôt après, l’on ressent à nouveau la grande douceur de l’air. À 7 heures du matin, on remet une couche avec des températures de 16 à 17°C sur une bonne partie du pays (Schaffen : 16,8°C ; Diepenbeek : 16,6°C ; Uccle : 16,2°C ; Zaventem : 16,1°C). Ce n’est pas sans rappeler le 24 décembre 1977 où, à 7 heures du matin, nous avions des températures fort élevées aussi. Sauf qu’en 1977, la douceur a été très temporaire, avec un front froid qui est venu balayer cette douceur dès le début de la matinée. Contrairement à cette année-ci... Sous un vent de sud à sud-ouest avec des rafales jusqu’à 50 km/h, voire un peu plus, le temps reste doux tout au long de la journée, avec des températures qui grappillent parfois encore un petit degré. En Belgique, le temps reste le plus souvent très nuageux à couvert. En matinée, on observe d’épais stratocumulus sous un altostratus, avec parfois tendance à nimbostratus pluvieux. L’après-midi, les stratocumulus gagnent en altitude, deviennent moins « lourds » et finissent par évoluer en altocumulus. L’altostratus devient translucidus, avec parfois même tendance à cirrostratus. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 31 décembre 2022 à 15h30 Ici et là, cela s’effiloche assez pour qu’on puisse parler de petites éclaircies. En gros, le ciel est le plus couvert et le plus pluvieux au littoral, et le moins nuageux au sud du pays. En Gaume, on peut parler d’un voile de cirrostratus / altostratus d’épaisseur variable, permettant quelques éclaicies, et des altocumulus / stratocumulus qui se dispersent complètement l’après-midi. À peine plus au sud, du côté de Thionville, il fait presque beau avec un ciel légèrement voilé et quelques altocumulus. En Alsace et dans le Bade-Würteberg allemand, on oberve des températures incroyablement élevées, jusqu’à 18-19°C (18,6°C à Strasbourg et Stuttgart ; 19,0°C à Colmar ; 19,1°C à Lahr et Rheinstetten). Offenheim près de Strasbourg En Belgique aussi, de nombreux records mensuels sont battus. Ci-dessous déjà quelques chiffres provisoires : Province de Liège Bierset : 16,3°C [16,0°C (04/12/1953 + 17/12/2015) ; 1953-2022] Spa : 13,3°C [15,0°C (16/12/1989) ; 1982-2022] Baraque Michel / Mont-Rigi : 12,0°C [14,4°C (06/12/1953) ; 1953-2022] Elsenborn : 13,3°C [13,1°C (17/12/2015) ; 1987-2022] Province du Luxembourg Saint-Hubert : 11,9°C [14,7°C (16/12/1989) ; 1953-2022] Luxembourg (LU) : 15,7°C [14,6°C (04/12/1953) ; 1953-2022] Province de Namur Florennes : 14,8°C [15,8°C (16/12/1989) ; 1976-2022] Dourbes : 14,9°C [16,2°C (17/12/2015) ; 1965-2022] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Zaventem : 16,5°C [17,2°C (16/12/1989) ; 1984-2022] Uccle : 16,3°C [16,7°C (16/12/1989) ; 1968-2022] Beauvechain : 16,6°C [16,5°C (17/12/2015) ; 1953-2022] Province du Hainaut Gosselies : 15,6°C [16,0°C (16/12/1989) ; 1984-2022] Lille (FR) : 16,1°C [15,9°C (07/12/2000) ; 1953-2022] Flandre Occidentale Dunkerque (FR) : 16,1°C [16,6°C (24/12/1977)] Middelkerke : [u15,0°C[/u] [14,9°C (07/12/2000)] Beitem : 15,7°C [16,8°C (01/12/1984) ; 1953-2022] Province d’Anvers Stabroek : 16,3°C [16,2°C (07/12/2000) ; 1976-2022] Deurne : 16,5°C [16,7°C (04/12/1953) ; 1953-2022] Sint-Katelijne-Waver : 17,0°C [17,4°C (16/12/1989) ; 1983-2022] Province du Limbourg Meeuwen : 17,1°C [16,5°C (17/12/2015) ; 1984-2022] Kleine Brogel : 17,2°C [16,4°C (17/12/2015) ; 1953-2022] Maastricht (NL) : 17,0°C [16,4°C (16/12/1989 ; 1953-2022] Les plus hautes températures ont été relevées à Kuringen, Zepperen et Diepenbeek avec 17,5°C. Malheureusement, nous n'avons pas de longues séries pour ces stations afin de comparer. À Diepenbeek, on avait précédemment noté 16,9°C le 17 décembre 2015. Pour les records décadaires (3e décade de décembre), l’extrême précédent remonte au matin du 24 décembre 1977. Faisons la comparaison : Bierset : 16,3°C (14,8°C en 1977) Saint-Hubert : 11,9°C (11,3°C en 1977) Luxembourg (LU) : 15,7°C (le précédent record, là, date du 21/12/1989 avec 12,8°C) Dourbes : 14,9°C (14,2°C en 1977) Beauvechain : 16,6°C (14,6°C en 1977) Uccle : 16,3°C (14,8°C en 1977) Lille (FR) : 16,1°C (le précédent record, là, date du 21/12/1989 avec 14,6°C) Dunkerque (FR) : 16,1°C (16,6°C en 1977) Beitem : 15,7°C (15,0°C en 1977) Stabroek : 16,2°C (15,2°C en 1977) Deurne : 16,5°C (le précédent record, là, date du 21/12/1989 avec 15,3°C) Kleine Brogel : 17,2°C (16,8°C en 1977) Maastricht (NL) : 17,0°C (15,3°C en 1977) En d’autres termes, presque tous les records décadaires sont battus, voire pulvérisés ! Enfin, le changement d’année est de loin le plus chaud jamais observé. Voyez les chiffres du 1er janvier 2023 à 0 heure L.T. Sint-Katelijne-Waver : 16,7°C Diepenbeek : 16,3°C Maastricht (NL) : 16,3°C Retie : 16,2°C Uccle : 16,2°C Zaventem : 16,1°C Schaffen : 16,0°C Source : Kachelmann Wetter Déjà le passage de 2021 à 2022 avait été considéré comme très doux avec 13°C en de nombreux endroits, mais cette fois-di, on est encore nettement au-dessus ! Phénomènes de douceur hors norme par le passé pendant la « mauvaise saison » Le plus ancien phénomène de temps doux extrême connu s’est produit le 29 novembre 1836, où sous une forte tempête, la température a atteint 17,2°C à l’ancien Observatoire de Bruxelles. Le 10 février 1899, sous un beau soleil après l’effilochement de gros cirrostratus présents le matin, la température est montée jusqu’à 20°C en Province de Liège, notamment à Liège même, à Flémalle-Haute, à Verviers et au barrage de la Gileppe. En janvier 1930, au-dessus d’une inversion, la température est montée jusqu’à 17°C à Thimister et au Barrage de la Gileppe. Le 16 janvier 1947, sous un grand soleil, on a relevé 16,0°C à Rochefort et à Gerdingen-Brée. À nouveau au-dessus d’une inversion, la température est montée jusqu’à 15,9°C à la Baraque Michel le 29 janvier 1949. Le 2 février 2022, sous un grand soleil, on a observé 17,7°C à Genk et 17,2°C à Kleine Brogel. Le 25 novembre 2006 en matinée (vers 10 heures), on a enregistré un très surprenant 18,9°C à Kruishoutem ! En début d’après-midi, Liège-Monsin a atteint à son tour son maximum avec 19,8°C. Enfin en fin février, lorsque le sol est déjà plus fort, la température peut largement dépasser les 20°C comme le 27 février 2019 (22,4°C à Angleur ; 22,1°C à Hastière et 22,0°C à Dourbes).
  18. UN AIR PARTICULIEREMENT CHAUD EN ALTITUDE LES 12 ET 13 NOVEMBRE 2022 Les courants, encore de sud-ouest le 11 novembre, s’orientent au sud, puis au sud-est les 12 et 13 novembre, nous acheminant de l’air tropical direct entre des hautes pressions sur le Continent et des basses pressions loin sur l’Océan. Au niveau 850 hPa, vers 1600 mètres d’altitude, les températures montent même temporairement jusqu’à 14°C, ce qui n’est pas loin des records (15°C en 1994). Autour de 500 mètres d’altitude, les températures se situent constamment autour des 16-17°C pendant ces deux jours. En surface, cela se répercute de façon très variable. Ce sont surtout les plateaux ardennais et fagnards qui profitent très bien de la douceur, et mieux encore les bordures nord de ces plateaux et certaines vallées en raison d’un léger pseudo-foehn. Foehn et pseudo-foehn Le foehn présuppose des précipitations sur le versant au vent d’une chaîne de montagnes. C’est un phénomène propre aux reliefs alpins, même si d’autres massifs montagneux y sont soumis aussi, comme par exemple les Pyrénées ou, dans une moindre mesure, les Apennins en Italie. Un cas classique de foehn en automne : de l’air perturbé et humide se trouve sur la plaine du Pô en Italie. Cet air remonte ensuite vers les Alpes. Dans les vallées de l’Italie et du sud de la Suisse, vers 500 mètres, le temps est pluvieux, brumeux et désagréable avec quelques 10°C. On est déjà à la base des nuages et l’air qui continue à monter suit l’adiabatique humide, en diminuant de 0,5°C par 100 mètres. Arrivé au niveau des crêtes, vers 3500 mètres, l’air est donc à –5°C. Toutes les précipitations, renforcées par les ascendances, tombent du côté au vent des montagnes. De l’autre côté, donc sur les versants sous le vent, l’air est sec et redescend, en collant aux pentes, en suivant l’adiabatique sèche et en se réchauffant de 1°C par 100 mètres. Arrivé dans les vallées du nord de la Suisse, de l’Allemagne et de l’Autriche, également à 500 mètres d’altitude, cet air est à… 25°C ! Il fait plein soleil et le peu d’humidité résiduelle donne naissance à des altocumulus lenticularis liés aux ondes. Le pseudo-foehn a un point commun avec le foehn : l’air en descendant colle aux pentes et se réchauffe de 1°C par 100 mètres. Sinon, le phénomène est très différent. Chez nous en Belgique, le pseudo-foehn s’observe surtout en automne et en hiver, dans les situations d’inversion. L’air est particulièrement doux sur les Hautes-Fagnes et, poussé par un petit vent du sud, cet air déborde du plateau et redescend en collant un certain temps au versant nord du massif et en se réchauffant de 1°C par 100 mètres. Toute une région entre Liège et Verviers, voire Aix-la-Chapelle bénéficie alors, dans les cas idéaux, de températures exceptionnellement hautes pour la saison. Mais ce pseudo-foehn se met généralement en place par temps anticyclonique, par vents faibles, ce qui fait que très vite, le sol peu chauffé par le soleil de novembre refroidit à nouveau les basses couches de l’atmosphère, si bien qu’à quelques dizaines de kilomètres du relief, ce pseudo-foehn ne se fait déjà plus sentir. 12 novembre 2022 La plupart des régions connaissent un temps très ensoleillé, avec quelques cirrus, un peu plus épais en fin de journée, et des vents de surface de sud-est à sud. Au-dessus d’une inversion située vers 500-600 mètres, les vents soufflent de plein sud et les températures en air libre atteignent 16°C. Les Hautes-Fagnes en bénéficient pleinement, avec une température maximale qui atteint 16,7°C à Mont-Rigi. Des températures similaires sont également observées dans les parties hautes des Cantons de l’Est. Mais c’est au nord, un peu en contrebas, qu’il fait le plus chaud. Notamment les régions situées vers 300 mètres d’altitude, entre Eupen et Herve, connaissent des températures jusqu’à 19-20°C l’après-midi, voire un peu plus (20,7°C à Stembert, Verviers et 20,2°C à Gemmenich, près de Plombières). Plus loin au nord, l’effet de pseudo-foehn se perd et les températures sont moins extrêmes. Une autre zone de pseudo-foehn, de même amplitude, se situe au nord du Condroz, avec des températures frisant parfois les 20°C entre Namur et Andenne. Enfin, des phénomènes localisés de pseudo-foehn se font sentir en contrebas des hauteurs de l’Entre-Sambre-et-Meuse et ce, jusqu’au sud et sud-est du grand Charleroi, avec là aussi presque 20°C. L’aéroport de Gosselies, tout comme Courcelles n’en profitent plus vraiment, avec « seulement » 17°C. 17°C, c’est aussi la température observée au centre du pays tout comme à l’est des plaines, grâce à une résorption partielle de l’inversion en journée. La partie ouest du pays est plus humide avec une grande zone de brouillard et de stratus persistant une grande partie, voire l’ensemble de la journée. En début d’après-midi, les limites de cette zone suivent une ligne courbe passant par Zeebruges, Bruges, Aalter, l’ouest du Mont-de-l’Enclus et l’ouest de Tournai. Dans toute cette zone, les températures, sous un ciel désespérément gris, ne dépassent guère les 9°C. C’est le cas sur l’ouest de la Côte Belge, mais aussi à Roulers et à Passendaele. Le Hainaut, quant à lui, est très constrasté avec 10°C sur l’extrême ouest et presque 20°C, localement, sur l’extrême est. Source : IRM En après-midi, cette zone grise se déplace légèrement, avec en bordure des localités qui se libèrent du brouillard et d’autres qui se font envahir. Au Coq par exemple, le brouillard apparaît vers 14h30 avec aussitôt une chute de la température. À l’est de Zeebruges, le temps reste ensoleillé toute la journée avec jusqu’à 15°C à Knokke. Ci-dessous, Waregem dans le brouillard. 15 kilomètres plus à l’est, Audenaerde reste sous le soleil toute la journée, enfin presque puisque peu avant le coucher du soleil, à 16h45, le brouillard y arrive aussi. Et enfin, le brouillard arrivant au Coq à 14h30. Enfin, nous avons encore une petite zone froide du côté d'Arlon, avec là aussi des maxima inférieurs à 10°C. 13 novembre 2022 On reprend les mêmes (ou presque) et on recommence. Malgré un basculement du courant vers le sud-est, l’air acheminé en altitude reste particulièrement chaud pour la saison, avec 17°C en air libre entre 600 et 700 mètres. Les Hautes-Fagnes en bénéficient à nouveau parfaitement, avec 17,3°C à Mont-Rigi. Et à nouveau, des vallées et des zones en contrebas connaissent un pseudo-foehn, même si la répartition géographique s’est quelque peu modifiée. Chaineux, au nord de Verviers, frise les 20°C tandis que des vallées et zones déprimées plus au sud-est bénéficient aussi du phénomène, avec par exemple 19°C à Gouvy et Erezée. Les régions d’Andenne, Namur et du sud de Charleroi connaissent des températures un peu moins élevées, de 16 à 17°C et, localement encore 18°C. Cette petite baisse se fait aussi sentir en plaine et au centre du pays, avec le plus souvent 14 à 16°C. Dans la partie affectée la veille par le brouillard et les stratus, c’est au contraire une hausse, puisque les températures s’y alignent au restant des plaines. Le temps est désormais beau partout, avec un ciel presque serein sur l’est et quelques bancs d’altocumulus ailleurs, plus nombreux à l’ouest. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 13 novembre 2022 à 10h Contrairement à la veille, le brouillard parfois observé le matin se dissipe rapidement. Le vent de surface, soufflant de sud-est à est, prend une petite tendance nord-est en fin d’après-midi avant de devenir assez variable. Enfin, notons quelques chutes de température remarquables. La station BMCB de Recht (400 m), entre Stavelot et Saint-Vith, observe 18,7°C à 14h40 pour descendre en dessous de 0°C dès 19h40 avec –0,2°C. Le lendemain matin, à 7h10, on y mesure –4,5°C ! À Gouvy (475 m), on passe de 19,1°C à 15h30 à 4,1°C à 19h30, mais après, la température remonte un peu, après quoi il faut attendre 2 heures du matin pour le gel (–1,9°C à 6h30). Un scénario similaire est observé à Erezée (320m), près de Durbuy, avec 18,6°C à 15h30 et 4,3°C à 20h20, mais ensuite la température remonte fortement, jusqu’à 9,6°C à 22h50. Conclusion Même si aucun record pur et dur n’a été battu les 12 et 13 novembre, l’accumulation des phénomènes chauds est en train de faire de 2022 une année tout à fait extrême en la matière.
  19. UNE VAGUE DE DOUCEUR D’UNE AMPLEUR EXCEPTIONNELLE En ce 29 octobre 2022, certains points de Belgique, du côté de Bruxelles notamment, connaissent leur jour d’été le plus tardif jamais enregistré et ce, au sein d’une période de douceur non moins exceptionnelle, qui couvre à peu près toute la seconde moitié d’octobre. Avant d’analyser la situation actuelle, faisons un petit détour par le passé. Les douceurs automnales d’antan Un retour de l’été vers le milieu de l’automne n’avait, en soi, rien d’anormal. Ceci était lié aux différences saisonnières de la température entre le Continent et l’Océan. En été, le Continent était chaud et l’Océan, notablement plus frais, avec une certaine prédilection des anticyclones à s’installer sur les mers (Mer Baltique et Mer du Nord) et l’Océan. En automne, et plus particulièrement vers la fin septembre et le mois d’octobre, le Continent se refroidissait rapidement pendant que l’Océan restait (relativement) plus tiède. Il s’ensuivait que les anticyclones s’installaient de plus en plus sur le Continent pendant que les dépressions se sentaient bien sur la mer, et notamment sur les mers périphériques (Golfe de Gascogne, Manche et sur de la Mer du Nord) qui, pendant certaines années tout au moins, gardaient longtemps la chaleur de l’été. Cette combinaison de pressions, en raison de la force de Coriolis, donnait naissance à un corridor d’air chaud en provenance de l’Afrique et de la Méditerranée, corridor qui bien souvent était orienté vers notre pays et les pays avoisinants. Ce phénomène était tellement récurrent qu’il avait reçu des noms particuliers dans de nombreux pays autour de nous. C’est ainsi qu’une période chaude vers la fin septembre avait pris comme nom « oudewijvenzomer » aux Pays-Bas, « Altweibersommer » en Allemagne, « babie lato » en Pologne, « babi léto » en Tchéquie et « vénasszonyok nyara » en Hongrie, ce qui voulait tout simplement dire « été des vieilles femmes ». Source : Ostbelgien Direkt Dans un passé récent, dans ces pays situés au nord et à l’est de chez nous, où l’habitude de manger un gâteau dans les salons de thé était restée vive, ce terme rappellait tout simplement ce type d’été tardif, pas trop chaud où les dames d’un certain âge se délectaient de prendre un dernier gâteau sur une terrasse avant l’arrivée de la mauvaise saison. L’origine éthymologique de cette expression, d’origine allemande, était cependant tout autre et évoquait une ancienne déesse germanique aux longs cheveux blanc. En octobre, les coups de douceur avaient aussi reçu leur nom, comme le « Goldener Oktober » en Allemagne et le « St. Luke’s Little Summer » en Angleterre. Les rares fois où cela se produisait encore en novembre, on parlait de l’« Été de la Saint-Martin ». Si l’on considère la troisième décade d’octobre, la période qui nous concerne, les températures les plus élevées enregistrées jadis se situaient entre 22 et 24°C en plaine et avaient été enregistrées le 27 octobre 1937, le 24 octobre 1971 et le 21 octobre 1977. Dans les deux premiers cas, il s’agissait d’un bref pic de chaleur, dans le troisième, il s’agissait de la fin d’une période de beau temps certes assez douce, mais où la douceur extrême ne s’était manifestée qu’à la fin. Les douceurs automnales de nos jours Depuis le réchauffement climatique, les périodes de douceur automnales sont devenues à la fois plus fréquentes, plus longues et plus intenses. Si on se limite à la troisième décade d’octobre, le premier phénomène tout à fait hors normes se manifeste en 2005. Pendant quatre jours consécutifs, les températures se situent, l’après-midi, entre 20 et 23°C presque partout en Basse et en Moyenne Belgique, ainsi que dans les vallées, et ce du 27 au 30 octobre. Les 29 et 30 octobre, les températures s’emballent avec 23,7°C à Liège-Monsin le 29 et 24,0°C à Lanaken le 30. À Uccle, les deux jours, on note respectivement 22,0°C et 22,6°C. En octobre 2012, une vague de douceur encore plus marquée déferle sur la pays. Pendant six jours consécutifs, du 19 au 24 octobre, au moins une partie du pays connaît des températures exceptionnelles pour la saison, tandis que les 19, 22 et 23 octobre, la douceur est généralisée. Notamment le 22 octobre, quelques îlots de chaleur sont vraiment extraordinaires. La région dans et autour de Bruxelles mesure 25,4°C à Dilbeek et 24,5°C à Uccle. Un peu plus loin, à quelques dizaines de kilomètres, on observe 25,4°C à Bornem et 25,2°C à Tubize. Dans la Botte du Hainaut et juste à l’est de celle-ci, on relève 24,4°C à Sivry, 24,5°C à Strée et 24,8°C à Couvin. Plus étonnant encore, les températures de Haute Belgique avec 24,0°C à Elsenborn et à Hockai, et 24,1°C à Bièvre. Des pointes de température très importantes ont également lieu en 2006 (l’année suivant 2005) et en 2013 (l’année suivant 2012) ! Au total, nous avons donc des températures extrêmes, à la fin du mois d’octobre, en 2005, 2006, 2012, 2013 et 2022. Cela fait beaucoup en peu de temps ! La vague de douceur de 2022 La vague de douceur de cette année dépasse même nettement, en amplitude, celles décrites précédemment. La répartition des pressions est pourtant classique pour la saison, hautes pressions sur le Continent et basses pressions sur l’Océan. Mais le soutien massif à cette situation par un blocage en altitude est nouveau. Comme on en parle déjà souvent, l’augmentation des situations de blocage lié à un ralentissement de la vitesse moyenne des jet-streams, lui-même lié à une diminution de la différence de température entre le pôle et les latitudes moyennes, commence à vraiment poser problème. Nous nous retrouvons ici face à deux aspects du réchauffement climatique. D’une part, nous avons le réchauffement des masses d’air elles-mêmes. Si une situation analogue à celle du 29 octobre 2022 s’était produite trente ou quarante ans plus tôt, nous aurions eu 23 à 24°C à Uccle. Maintenant nous avons 25 à 26°C. D’autre part, nous avons la prolongation de la présence de masses d’air peu habituelles sur la Belgique en raison de la solidité des situations de blocage. Il y a trente ou quarante ans, nous aurions eu un ou deux jours de « Goldener Oktober », peut-être trois, maintenant nous avons des situations qui durent et qui durent. En d’autres termes, toutes les saisons peuvent à présent nous réserver des surprises tout à fait inédites. Le blocage que nous connaissons actuellement s’est mis en place vers le 17 octobre 2022, avec une situation au niveau 500 hPa qui a peu bougé depuis, avec une crête orientée sud-ouest – nord-est en direction de l’Europe Centrale et un creux, avec un ou plusieurs noyaux, sur l’Océan à l’ouest. Nous nous trouvons donc dans un flux d’altitude de sud-ouest. Les seules nuances, c’est que notre pays est parfois plus près de la crête, parfois plus près du creux. Très temporairement, les 24 et 25 octobre, le flux d’altitude tend vers l’ouest. En surface, nous trouvons en moyenne dans un flux faiblement perturbé avec le passage de systèmes frontaux qui séparent de l’air maritime... tropical direct de l’air maritime... tropical moins direct. Ou plus exactement, nous avons d’une part un vrai air tropical et d’autre part, un air polaire « tropicalisé », c’est-à-dire un air polaire très indirect qui, en tournant autour des basses pressions, fait un long parcours plongeant jusqu’aux basses latitudes de l’Océan avant de remonter chez nous. Ci-dessous à titre d’exemple : le 20 octobre 2022. Sources : Météociel et KNMI C’est surtout en altitude que nous enregistrons une différence, avec une température au niveau 850 hPa oscillant entre 4 et 15°C. En surface, l’air chaud sur nos terres tend déjà à se refroidir tandis que l’air moins chaud et plus océanique se réchauffe au contraire sur les eaux encore chaudes. Ce qui signifie qu’en surface, les températures sont tout le temps supérieures aux normes saisonnières, avec une certaine constance dans la douceur sauf en fin de période où les températures s’emballent littéralement. La différence réside bien entendu dans la stabilité ou l’instabilité de l’air. Notamment les 23 et 24 octobre, la forte instabilité, associée à une bonne dynamique en altitude, provoque de violents orages dont certains prennent des caractéristiques supercellulaires. Des dégâts importants sont notés à Willaupuis et Braffe (Leuze-en-Hainaut). Crédit photo : Samina Verhoeven (Belgorage) Pour le reste, on peut dire que les maxima journaliers se situent pour ainsi dire constamment entre 18 et 22°C entre le 17 et le 28 octobre en Basse et Moyenne Belgique, sauf ici et là un très temporaire 16-17°C plus frais. Détaillons à présent les quatre jours les plus remarquables de la série, en l’occurrence les 27, 28, 29 et 30 octobre. 27 octobre 2022 Notre pays se trouve à présent entièrement dans un large secteur chaud, sous des vents de surface de sud à sud-est, commandés par de hautes pressions couvrant toute l’Europe centrale. La relative proximité des perturbations nous vaut cependant un ciel assez voilé avec cirrus, plus tard parfois temporairement cirrostratus. En-dessous, nous observons quelques bancs d’altocumulus, parfois castellanus à la suite d’une petite instabilité résiduelle dans les moyennes couches. Ici et là, on observe aussi des altocumulus épais, voire des stratocumulus. L’après-midi, de très belles éclaircies se développent sur l’ouest du pays. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 27 octobre 2022 à 17h Les températures atteignent 21 à 22°C partout en plaine, sauf au littoral où elles se limitent à 20°C. Sur les hauteurs, on enregistre 18 à 19°C. La plus haute valeur est relevée à Genk avec 23,2°C. En soirée, les températures redescendent lentement puis... remontent en de nombreux endroits. À 23 heures, une large bande centrale du pays, allant du Hainaut au Limbourg en passant par Bruxelles, connaît des températures de 19 à 20°C (Chièvres : 19,9°C ; Dourbes : 19,5°C ; Diepenbeek : 19,6°C). Source : IRM Ceci est lié à une petite augmentation du vent qui facilite le brassage avec une couche d’air extrêmement chaud pour la saison à quelques centaines de mètres d’altitude, qu’on retrouve tant au-dessus de Beauvechain que d’Essen, avec 23°C à quelques 300 à 400 mètres au-dessus du sol, soit une altitude de 500 mètres environ au-dessus du niveau de la mer. Source : University of Wyoming 28 octobre 2022 Cet apport d’air chaud nocturne nous vaut les minima les plus élevés jamais enregistré lors d’une 3e décade d’octobre en pas mal d’endroits. À Uccle par exemple, la température entre 20h et 8h n’est pas descendue en dessous de 16,6°C, ce qui est la plus haute valeur de la série qui débute en 1982, le précédent record étant de 15,8°C le 29 octobre 2005. Uccle n’est d’ailleurs pas la seule station à avoir battu le record : le minimum de Zaventem est de 16,3°C (précédent record : 15,4°C (24/10/2004) ; celui de Bierset est de 16,7°C (précédent record : 15,4°C (26/10/2006) ; celui de Florennes est de 16,5°C (précédent record : 14,3°C (23/10/2006) et celui de Spa est de 14,4°C (précédent record : 13,0°C (23/10/2006). Par le jeu des inversions, toutes les stations ne bénéficient pas pleinement de cette chaleur nocturne : à Middelkerke, le thermomètre est descendu jusqu’à 13,2°C, loin du record de 15,7°C (27/10/1995). Kleine Brogel, avec un minimum de 16,2°C, n’arrive tout juste pas au record de 16,4°C (27/10/1995). En journée, un très faible front froid bloque en journée les températures dans leur ascension. À Uccle, la température monte rapidement jusqu’à 21,7°C à 13 heures. Mais après, elle n’évolue guère plus et n’atteint que 22,4°C. Au final, les maxima se situent autour de 20°C au littoral, 21°C sur l’ouest des plaines et 23°C sur l’ouest. Sur les hauteurs, les maxima se situent entre 19 et 20°C. Ce mini-front froid se voit aussi au vent, qui souffle de sud à sud-est à l’avant, et de sud-ouest à l’arrière. Vers 1000 mètres d’altitude, la température descend de 20 à 13°C en dessous d’une inversion (en surface, la chute de température est très faible, mais suffisante pour casser la courbe et empêcher les records). Source : KNMI Les nuages, bien au-dessus de l’inversion, ne sont en rien affectés par ce mini-front (sauf à l’ouest où l’on voit quelques rares cumulus). Comme la veille, on observe essentiellement un voile d’altitude, composé de cirrus, parfois de cirrostratus, accompgné d’altocumulus en dessous, parfois épais. Sur l’est du pays, les altocumulus sont peu nombreux, voire absents. 29 octobre 2022 Une journée historiquement chaude. Plus particulièrement au centre du pays, où les éclaircies s’élargissent au bon moment, les températures sont tout à fait hors normes pour la saison. À Bruxelles, les bancs d’altocumulus sont certes assez nombreux en matinée, mais le ciel se dégage presque complètement vers midi et, à quelques cirrus et rares altocumulus près, le ciel reste bleu jusque peu après 14 heures. Ensuite, le ciel est plus voilé avec des cirrus et quelques altocumulus, mais le soleil perce bien jusqu’à 16h30. Après, les cirrus spissatus se font épais et les altocumulus, plus nombreux. Au sud de Bruxelles, on observe alors aussi des cirrostratus. Cette configuration permet une ascension raide des températures à Uccle, avec 19,4°C à 12h, 22,9°C à 13h, 24,9°C à 14h et 25,4°C à 15h pour un maximum de 25,5°C !!! Ceci constitue, pour Uccle, de loin le jour d’été le plus tardif de l’histoire de la station (depuis 1886). Les précédents records étaient les 16 octobre 2017 et 16 octobre 2018. En outre, le record décadaire de 24,5°C, datant du 22 octobre 2012, est largement battu aussi. À noter qu'un peu à l'ouest de Bruxelles, à Dilbeek, la température maximale est du même ordre, avec 25,6°C (précédent record : 25,4°C le 22/10/2012). Webcam MB – Schaerbeek (Bruxelles) – 29 octobre 2022 à 13h D’autres régions sont un peu moins privilégiées. Du côté de Liège par exemple, les cirrus et altocumulus sont bien plus présents et les éclaircies, même si elles se produisent là aussi à la mi-journée, sont bien plus brèves. Le maximum s’arrête à Bierset à 22,6°C et se limite à 24,2°C à Diepenbeek, pourtant habituellement plus chaud que Bruxelles en journée. Webcam MB – Liers – 29 octobre 2022 à 13h10 À Beausaint, le ciel reste même très nuageux à couvert avec altocumulus durant toute la journée. Là, malgré l’altitude modeste (376 m), la température ne dépasse pas 18°C. Certains coins de la région sont plus frais encore, avec 17°C seulement. Webcam MB – Beausaint – 29 octobre 2022 à 12h Sur l’ouest du pays, les nuages (altocumulus et cirrus) sont nombreux aussi malgré quelques éclaircies et les températures se situent entre 22°C au littoral et 23 à 24°C à l’intérieur. En dehors de Bruxelles et de ses environs, les points les plus chauds en Belgique se situent notamment dans l’extrême nord-est du pays (25,6°C à Meeuwen ; 24,9°C à Koersel et 24,6°C à Kleine Brogel). Des valeurs autour de 25°C sont également observées du côté de Malines, du côté d’Aarschot et du côté de Mons. Dans les Hautes-Fagnes et sur le plateau ardennais par contre, les maxima se situent autour de 19°C (Mont-Rigi : 19,2°C ; Saint-Hubert : 18,5°C). Si l’on prend le critère de 23°C, on peut dire que la température maximale a été inférieure à cette valeur à l’ouest d’une ligne allant grosso modo de Tournai à Knokke et supérieure à l’ouest. De même, les valeurs redeviennent inférieures à 23°C à l’est d’une ligne allant grosso modo de Chimay à Maastricht. Quelques îlots font exception, mais dans les grandes lignes, il en est ainsi. Encore quelques records décadaires : Zaventem : 24,6°C (précédent record : 23,1°C (22/10/2012) Beauvechain : 23,8°C (précédent record : 22,9°C (24/10/1971) Gosselies : 24,0°C (précédent record : 23,4°C le 22/10/2012) Chièvres : 24,4°C (précédent record : 23,6°C le 22/10/2012) Beitem : 22,9°C (précédent record : 22,1°C le 22/10/2012) Middelkerke : 21,9°C (précédent record : 20,6°C le 22/10/1989) Stabroek: 23,3°C (précédent record : 23,2°C le 22/10/2012) Sint-Katelijne-Waver : 24,4°C (précédent record : 23,1°C les 22/10/2012 et 22/10/2013) Koersel : 24,9°C (précédent record : 23,8°C le 22/10/2013) Meeuwen : 25,6°C (précédent record : 23,8°C le 30/10/2005) Kleine Brogel : 24,5°C (précédent record : 23,6°C le 22/10/1989) Comme on voit, même les zones un peu « moins » privilégiées ont parfois quand même battu le record. Le vent, quant à lui, est revenu dans le coin continental durant la nuit du 28 au 29 pour ensuite souffler de sud-est, avec une tendance plus sud plus tard en journée. En fin de soirée, le vent prend même une très légère tendance sud-ouest pendant que les températures descendent très lentement, pour se situer à 23 heures entre 16 et 19°C le plus souvent, avec quelques baisses plus importantes localement (Middelkerke : 14,3°C ; Diepenbeek : 14,2°C ; Buzenol : 10,9°C). Cependant, on n’en a pas terminé, avec les records de chaleur. L’air reste extrêmement chaud en altitude, avec une température au niveau 850 hPa (1535 m), au-dessus de Beauvechain, qui atteint 18°C ! C’est du jamais vu en octobre, et certainement pas en fin de mois. Le précédent record, à ce niveau en octobre, est de 17°C le 11 octobre 1978 (le niveau 850 hPa était alors à 1570 m). Au-dessus d’Essen, les valeurs sont tout aussi affolantes, avec également 18°C au niveau 850 hPa (1547m). Là, à 1000 mètres d’altitude, on observe encore 20°C au-dessus d’une inversion situées peu en dessous. À Beauvechain, l’inversion est un brin plus haute, avec 19°C à 1150 mètres. Le modèle Arôme nous montre très bien cette langue d’air très chaud en altitude qui touche la Belgique mais passe surtout un peu à l’est de celle-ci. La brusque montée des températures après le passage sur les Pyrénées montre bien l’effet de foehn subi par la masse d’air. La compression adiabatique par subsidence a par la suite maintenu les températures à un niveau très élevé. Les températures en surface observées en journée au pied des Pyrénées, dépassant parfois 30°C (31,8°C à Tarbes avec humidité chutant jusqu’à 10% sous de petites rafales de sud) corroborent cette présence de foehn. Source : Météociel 30 octobre 2022 Le basculement du vent vers le sud-ouest, qui s’annonçait déjà un peu la nuit, se met en place en journée, d’abord sur la partie ouest du pays, plus tard sur l’ensemble du pays. Les températures baissent un peu à tous les niveaux, mais restent fort élevées pour la saison, avec des maxima de 18 à 22°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et 17 à 18°C sur les hauteurs. Le littoral est un peu plus frais aussi, avec 17°C. C’est dans la partie ouest et nord qu’on observe aussi quelques précipitations en fin de journée en raison de la présence d’un faible front. Le voile est épais parfois dans ces régions, avec alors des altostratus opacus doublés de quelques stratocumulus. Ailleurs, le ciel ressemble fort à celui des jours précédents, avec cirrus et cirrostratus, avec bancs d’altocumulus, parfois aussi stratocumulus. Vers l’est, le voile est ténu et le soleil passe bien. En soirée, les températures baissent partout, avec à 21 heures plus que 13 à 14°C en plaine et 10 à 11°C sur les hauteurs, ce qui annonce la fin progressive de l’énorme douceur que nous avons connue en cette fin d’octobre. Conclusion Le « Goldener Oktober » n’a cependant pas encore dit son dernier mot. Un front froid nous a valu quelques gouttes de pluie et, la nuit du 30 au 31 octobre, une importante baisse des températures notamment sur l’ouest du pays où le thermomètre n’affiche plus que des valeurs entre 7 et 9°C. Mais durant la journée du 31 octobre, le front recule à nouveau, les vents de sud-ouest s’orientent au sud-est, voire à l’est, et les températures remontent. Dans le ciel, les altostratus, altocumulus ou stratocumulus, selon les endroits, cèdent la place à des éclaircies, particulièrement belles sur l’est et le centre du pays, avec quelques cirrus et altocumulus, parfois castellanus. Sur l’ouest, les nuages frontaux restent un peu plus présents. Avec des températures de 18 à 19°C (parfois un petit 20°C) sur une grande partie du pays, la journée est moins extrême que les précédentes, mais encore fort douce pour la saison. Cette dernière journée fera aussi en sorte qu’au final, ce mois d’octobre 2022, avec une moyenne de 14,4°C, égalera le mois d’octobre le plus chaud de l’histoire, en l’occurrence octobre 2001. Cette accumulation de phénomènes chauds hors normes, en Belgique et ailleurs, est un signe de l’accélération du réchauffement climatique. Si l’on ne prend que la station d’Uccle depuis 2019, nous avons 8 phénomènes de chaleur qu’on puisse qualifier de majeurs : Février 2019 avec 20,2°C le 26 Juillet 2019 avec 39,7°C le 25 Juillet 2020 avec 36,5°C le 31 Août 2020 avec 35,9°C le 8 Septembre 2020 avec 34,3°C le 15 Mars 2021 avec 23,9°C les 30 et 31 Juillet 2022 avec 38,1°C le 19 Octobre 2022 avec 25,5°C le 29 Toutes ces valeurs sont largement supérieures aux records (décadaires) enregistrés jusqu’à 2018 inclus. Il y a une dizaine d’années, on parlait au contraire d’un réchauffement climatique qui ralentit, voire qui stagne, et c’est vrai que notre pays a aussi connu d’importants épisodes froids et/ou neigeux entre 2009 et 2013. Le réchauffement climatique n’a donc rien de linéaire. Il n’est pas exclu qu’une oscillation chaude naturelle se superpose en ce moment à ce réchauffement climatique, et qu’elle soit peut-être bientôt suivie d’une oscillation froide qui le contrecarrera. Qui sait ? Peut-être connaîtrons-nous un répit pour quelques années, un climat plus normal. Mais tôt ou (un peu plus) tard, le réchauffement reprendra ses droits, avec des températures encore plus élevées que ce que nous connaissons à présent. Il faudra nous y préparer. Non seulement notre climat deviendra plus chaud, mais il changera complètement d’aspect, avec une insolation et une répartition des précipitations qui seront tout autres. Pour les phénomènes violents ponctuels, comme les tempêtes, les orages, la grêle, les tornades et les pluies diluviennes, les tendances ne sont pas encore très claires. Mais là aussi, il s’agira d’identifier ces tendances au plus vite, afin d’être prêts à affronter toutes les intempéries qui nous attendent.
  20. L’ÉTÉ TIRE SUR SA FIN, AVEC UN JOUR DE CANICULE « C´est en septembre Quand les voiliers sont dévoilés Et que la plage tremble sous l´ombre D´un automne dé-bronzé C´est en septembre Que l´on peut vivre pour de vrai » Gilbert Bécaud L’été très chaud de 2022 joue les prolongations. Déjà les 6 premiers jours de septembre sont tous des jours d’été dans bien des régions de notre pays. Le 5 septembre est un jour de canicule sur une large bande centrale du pays, orientée sud-ouest – nord-est et allant du Hainaut aux provinces d’Anvers et du Limbourg en passant par les Brabant et Bruxelles. Source : Kachelmann Wetter 1er septembre 2022 Le mois commence sous un régime anticyclonique, avec des hautes pressions centrées sur la Mer du Nord. Une dépression sur le Golfe de Gascogne n’influence que marginalement notre météo. Le temps est beau, avec quelques bancs d’altocumulus, progressivement des cirrus et formation, l’après-midi, de quelques cumulus humilis qui ont une petite tendance à s’étaler. En fin de journée, la dépression précitée nous envoie quelques voiles d’altitude, avec cirrus un peu plus denses. Sur les reliefs, les cumulus atteignent le stade mediocris, ensuite s’étalent davantage avec stratocumulus occupant une grande partie du ciel dès le milieu de l’après-midi. L’air continental, acheminé par un vent d’est, fait encore bien monter les températures, avec 25 à 27°C en plaine (24°C en bordure de mer), et 21 à 22°C sur les hauteurs. 2 septembre 2022 Les hautes pressions faiblissent, mais influencent encore le temps sur nos régions. La dépression, à présent centrée sur la France, prend un peu plus d’importance pour nous. Le temps est à nouveau beau, avec quelques cirrus et des cumulus humilis et bancs d’altocumulus, parfois de stratocumulus. Sur l’extrême sud-ouest du pays, le temps est plus instable, avec altocumulus castellanus le matin et cumulus se développant mieux l’après-midi, parfois jusqu’au congestus, voire ici et là jusqu’au cumulonimbus orageux. Les grosses averses restent cependant hors de nos frontières. À Lille, on relève 19 mm en deux averses (9 et 10 mm), dont la première est orageuse et s’accompagne de coups de vent. À Armentières (tout près de la frontière belge), il tombe 14,7 mm dont 11,7 mm entre 19 et 20h. Il en reste un peu pour la Belgique, où une station privée à Warneton relève 5,8 mm. Sinon, aux stations officielles, on ne relève guère que 1,7 mm à Coxyde ; 1,6 mm à Chièvres ; 1,2 mm à Passendaele et 0,7 mm à Beitem. Les températures, sous un vent de sud-est, atteignent 27 à 28°C en plaine et dans les vallées, et 22 à 24°C sur les hauteurs. Au littoral, on observe temporairement une brise de mer de nord-est l’après-midi, avec 25°C au bord de l’eau l’après-midi. 3 septembre 2022 Une dépression déjà centrée la veille sur l’Irlande, et encore indépendante de la dépression française, a absorbé cette dernière durant la nuit, pour former un zone dépressionnaire certes vaste, mais peu profonde, avec un noyau restant près de l’Irlande. Une faible occlusion aborde notre pays et y reste traîner, avec pas mal de nuages. Par la suite, cette occlusion se mue en simple zone de convergence, avec des vents d’est à sud-est au nord et de sud à sud-ouest au sud, la ligne de convergence elle-même remontant lentement vers le nord. L’air devenant instable dans les éclaircies, cette ligne de convergence booste encore cette tendance instable, mais aucun des orages ne devient vraiment violent. Source : KNMO Dans le détail, le ciel est très nuageux en matinée, avec des altocumulus et des stratocumulus, qui se déchirent généralement à la mi-journée (au nord du pays, la matinée est moins nuageuse). La convection se met aussitôt en place avec des cumulus bourgeonnant rapidement et évoluant ici et là en cumulonimbus orageux. Les premiers orages éclatent vers 13 heures à la frontière belgo-luxembourgeoise puis se propagent lentement dans tout le pays en cours d’après-midi. Mais il n’y en a pas pour tout le monde, loin de là. Bien des pluviomètres restent vides. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 3 septembre 2022 à 14h Noville-sur-bois (entre Éghezee et Andenne), crédit photo : Hubert Maldague (Belgorage Pas trop loin de là, le pluviomètre d’Ernage recueille 10,4 mm. Ailleurs dans le pays, on observe encore 8,1 mm à Stabroek et, ici et là, autour des 5 mm d’eau. Sinon ce sont de faibles quantités, pour autant que précipitations il y a. La faute à une masse d’air au départ humide, mais qui n’est plus que très modérément humide en passant sur nos terres sèches. Les températures restent élevées : 26 à 27°C en plaine (24°C en bordure de mer) et 21 à 22°C sur les hauteurs. 4 septembre 2022 La zone de convergence se trouve désormais sur l’Allemagne et les Pays-Bas, tandis que la Belgique se trouve dans un quasi-marais barométrique, avec cependant des vents à tendance méridionale (sud-est à sud-ouest). Les taux d’humidité sont bien redescendus entre-temps, avec des valeurs comprises entre 30 et 35% en bien des endroits l’après-midi. Le matin cependant, grâce aux orages, du brouillard a pu se former localement. Sinon le temps est beau, avec un petit voile de cirrus, s’épaississant parfois temporairement en cirrostratus l’après-midi (notamment sur le centre et le centre-est du pays). En-dessous, les cumulus sont très plats, sauf sur l’est et le sud-est où ils sont un peu plus ballonnants. À côté de cela, on note quelques altocumulus et, sur le sud-ouest, des altocumulus castellanus le matin. Webcam BMCB – Quevaucamps – 4 septembre 2022 à 8h Webcam MB – Braine-l’Alleud – 4 septembre 2022 à 14h Les températures restent dans le même ordre de grandeur que la veille, 25°C au littoral, 26 à 28°C en plaine et 23 à 25°C sur les hauteurs. 5 septembre 2022 Une zone de basses pressions originaire de l’Océan s’est fortement creusée et se retrouve en soirée centrée au large de l’Irlande. Des courants chauds et instables déterminent le temps sur nos régions. Plusieurs lignes de convergences assez diffuses traversent le pays et renforcent cette instabilité. Une certaine sécheresse de l’air forme cependant encore un bémol pour l’activité orageuse, dans un premier temps tout au moins. Le temps est d’abord plutôt beau, avec altocumulus et cirrus, parfois épais. La convection s’enclenche l’après-midi, avec formation de cumulus qui atteignent rapidement le stade de congestus, notamment sur le centre du pays. Plus particulièrement au-dessus de Bruxelles, on note une cellule orageuse vigoureuse, qui donne de fortes rafales de vent à Uccle, jusqu’à 86 km/h. Il ne tombe cependant aucune goutte d’eau à cette station. Un peu au nord-est par contre, à Woluwé-Saint-Pierre, cet orage donne pas moins de 21 mm d’eau. Les stations de particuliers montrent par ailleurs le côté très localisé de cette averse. Audergem récolte 16,5 mm d’eau ; le lieu-dit Joli-Bois, 18,5 mm, Stockel, 15,5 mm et, un peu en dehors de Bruxelles, Hoeilart reçoit 19,6 mm. Dès que l’on s’éloigne de l’est bruxellois, cela retombe rapidement à 0 mm. Plus tard en soirée, c’est une autre cellule qui se forme, cette fois-ci à l’ouest par rapport à Bruxelles. Celle-ci donne par exemple 7,4 mm à Liedekerke (principalement entre 19 et 22 heures). Webcam MB – Schaerbeek – 5 septembre 2022 à 20h10 Sur les plaines de l’ouest du pays, le temps est différent. Le ciel est quelque peu voilé avec des cirrus parfois épais. En matinée on observe des altocumulus castellanus, ici et là aussi des lenticularis, mais l’après-midi la convection reste très discrète, avec quelques petits cumulus ici et là. En outre, on note des bancs de stratocumulus. Au littoral, il n’y a pas de cumulus du tout. Le voile s’épaissit graduellement et finit par donner un peu de pluie en fin de journée. Sur l’est et le sud-est du pays, on voit apparaître, l’après-midi, d’importants bancs d’altocumulus / stratocumulus et les cumulus se font rares. Webcam BMCB – Recht – 5 septembre 2022 à 17h58 Les températures, en Basse et Moyenne Belgique, atteignent 27 à 30°C sur l’ouest du pays et 30 à 32°C sur le sud-ouest, le centre et le nord-est du pays (31,6°C à Koersel ; 31,1°C à Retie et Kleine Brogel ; 31,0°C à Sint-Katelijne-Waver, 30,9°C à Uccle…). En Haute Belgique, les valeurs se situent entre 24 et 27°C. Au littoral, un ciel plus nuageux et une légère brise de mer empêche les températures de dépasser 25°C. D’autres orages en soirée, un peu mieux organisés, traversent le pays en déversant pas mal de pluie. Disons qu’il y en a au moins un peu pour tout le monde, alors que certains endroits ont des cotes de précipitations élevées. Ces orages affectent d’abord l’ouest du pays avec un orage particulièrement pluvieux en région gantoise, à Melle, où l’on récolte 28 mm en une heure, entre 20 et 21 heures. Sur 24 heures, le total s’élève à 29,7 mm. Non loin de là, mais dans le sens opposé par rapport à Gand, on note un total de 30,6 mm sur 24 heures à Evergem. Mais la répartition des précipitations y est un peu différente, avec l’essentiel des pluies sur deux averses. On y remarquera aussi la rafale de 87 km/h mesurée à 21h50. À Bruxelles, cette vague orageuse fait beaucoup de bruit, avec de brèves et fortes précipitations, mais qui ne totalisent pas tant d’eau. À Woluwé-Saint-Pierre, on mesure 6,8 mm. Ajoutés à la forte averse de la fin d’après-midi cependant, cela fait un total sur 24 heures de 29,0 mm. La station officielle d’Uccle, elle, ne totalisera que 10,8 mm (elle n’a rien reçu de l’averse de fin d’après-midi). En résumé, cette journée du 5 septembre 2022 (et la nuit qui suit) marque peut-être le début de la fin de la sécheresse qui s’auto-entretient, à condition bien sûr que suivent d’autres perturbations, de préférences océaniques, qui survivent jusqu’à la Belgique et qui redonnent de l’eau à nos terres assoiffées. Au niveau des températures, la barre des 30°C dépassée en septembre nous paraît banale de nos jours, mais était encore un fait rare il n’y a pas si longtemps. Avant 2013, il fallait parfois attendre des décennies pour que la température atteigne ce seuil en septembre à Uccle. En Campine, cela arrivait un peu plus souvent, mais ce n’était pas habituel non plus. De nos jours, en ne prenant que la station d’Uccle, nous avons 31,6°C le 5 septembre 2013 ; 31,2 le 13 septembre 2016 ; 31,3°C le 14 septembre 2020 et 34,3°C (!) le 15 septembre 2020. Avant 2013, il n’y a eu que 7 septembres sur 121 (1892-2012) où le seuil des 30°C a été atteint ou dépassé (33°C le 4 septembre 1929). 6 septembre 2022 L’activité dépressionnaire devient de plus en plus présente sur l’Océan, mais on ne peut pas encore parler d’une circulation d’ouest. La dépression au large de l’Irlande fait quasiment du surplace, avec les perturbations qui s’enroulent autour d’elle. Il en est de même pour l’ouragan Danielle, qui ne se meut que très lentement et qui tarde à être repris dans une circulation extratropicale. Source : KNMI Chez nous, le front froid qui s’annonçait la veille après les convergences préfrontales s’est mis à onduler et n’a pas réussi à traverser notre pays. Pendant une bonne partie de la journée, il reste même coincé tout juste à l’ouest de la Belgique. De ce fait, nous restons dans de l’air fort chaud pour la saison, avec 27 à 30°C en plaine (23 à 24°C au littoral, 25 à 26°C sur l’extrême ouest) et 25 à 27°C sur les hauteurs. Les stations officielles n’arrivent tout juste pas à un nouveau jour de canicule sur l’est et le sud du pays, avec 29,6°C à Kleine Brogel et Genk ; 29,5°C à Dourbes ; 29,3°C à Hastière et 29,2°C à Koersel. Le temps est d’abord très beau avec quelques cirrus, puis progressivement durant l’après-midi, les altocumulus deviennent de plus en plus nombreux, pendant que les quelques cumulus qui se sont formés s’étalent en stratocumulus. Le soir, on observe des castellanus. Vers l’ouest (et sporadiquement aussi ailleurs), les altocumulus sont suffisamment épais pour donner quelques précipitations. Vers l’est et le sud-est, les altocumulus restent bien moins nombreux, mais le développement des cumulus est un peu meilleur avec quelques congestus et, sur les reliefs, aussi quelques cumulonimbus orageux. Le soir et la nuit, la situation atmosphérique devient plus complexe avec une forte ondulation dans le front, qui forme une véritable petite perturbation frontale qui remonte vers le nord-est. Source : KNMI Dans l’air chaud (à 21 heures, il fait encore 22 à 24°C en bien des endroits), cette perturbation devient rapidement très orageuse. Sur l’ouest, deux cellules très vigoureuses pénètrent dans le pays à partir de 20h30 un peu à l’ouest de Courtrai, se dirigent vers Maldegem en passant par Tielt, et déversent pas mal d’eau. Tielt, se trouvant dans la trajectoire des averses, reçoit 26,2 mm ; Passendale et Beitem, un peu à côté, reçoivent respectivement 13,9 et 14,6 mm. Des stations privées, dont les données sont très cohérentes entre elles, permettent de suivre ces orages. Ainsi, Wambréchies (juste au nord de Lille) reçoit 34,0 mm ; Sint-Elois-Winkel (au nord-ouest de Courtrai) reçoit 28,0 mm ; Ingelmunster reçoit 27,5 mm ; Tielt reçoit 26,2 mm ; Sint-Joris (Beernem) reçoit 14,7 mm et enfin Maldegem reçoit 11,9 mm. Nous constatons que c’est surtout la deuxième cellule qui s’affaiblit sur la Belgique. La première atteint son maximum à Tilt avec 10,4 mm en seulement 15 minutes, entre 20h50 et 21h05 (une autre station de Tielt fait même état de 11,7 mm, aux mêmes heures). La seconde cellule semble être un cluster, avec plusieurs maximums d’intensité. D’autres orages, multicellulaires sur une vaste étendue, abordent la moitié sud du pays peu après 22 heures et y font rage jusqu’à minuit environ, lorsqu’ils quittent le pays vers le nord-est. Visé récolte 32,7 mm (dont 30,0 mm en 2 heures) ; Barchon 30,4 mm (dont 27,2 mm en 2 heures) ; Herhet 25,6 mm ; Vaux-sur-Chèvremont 19,8 mm ; Winenne 19,4 mm ; Dourbes 18,5 mm ; Bierset 18,0 mm et Strée (Huy) 16,5 mm. À noter une rafale de 86 km/h à Humain. Ces pluies continuent encore à apporter une amélioration au niveau de la sécheresse, mais ça reste ponctuel. Bien des stations (et donc des zones) sont passées entre les mailles du filets et n’ont reçu de bien peu d’eau au cours de ces épisodes orageux. Entre le 5 septembre à 8 heures et le 7 septembre à 8 heures, les précipitations se sont limitées à 2,7 mm à Zaventem ; 5,1 mm à Retie ; 5,3 mm à Gosselies ; 5,4 mm à Coxyde et 5,8 mm à Buzenol. Il faudrait quelques bonnes perturbations atlantiques qui se succèdent dans un flux d’ouest pour que le problème de la sécheresse se résolve pour de bon. Pour la petite histoire, Gosselies fait partie des stations qui ont reçu peu d’eau, mais le ciel à Frasnes-lez-Gosselies ressemblait à ceci la nuit du 5 au 6 septembre. Frasnes-lez-Gosselies le 5 septembre à 23h30 – crédit photo : Anthony Gx (Belgorage) 7 septembre 2022 L’influence maritime se précise de plus en plus sur nos régions, avec un régime dépressionnaire bien en place à présent, et l’arrivée (enfin) de différentes perturbations à caractère pluvieux. Ce 7 septembre aura donc été le dernier jour de cet épisode chaud. Le seuil du jour d’été est encore atteint dans le nord-est du pays, avec 25,7°C à Koersel ; 25,4°C à Retie et 25,2°C à Kleine Brogel. Au centre du pays, on y est parfois encore presque, avec 24,8°C à Zaventem. Dans l’ensemble, les températures en plaine varient entre 23 et 26°C, et entre 20 et 22°C sur les hauteurs. Grâce à de belles éclaircies, le temps est encore agréable, avec cumulus (jusqu’au stade mediocris) et cirrus, évoluant temporairement en un voile de cirrostratus l’après-midi. Occasionnellement, quelques stratocumulus / altocumulus, parfois encore castellanus sur l’est. Ici et là le matin, on observe quelques pluies ou averses résiduelles, ainsi que des bancs de brouillard formés dans cet air à nouveau plus humide. Sur l’extrême ouest, la convection est plus présente avec l’une ou l’autre averse, voire coup de tonnerre l’après-midi. Il convient de remarquer que l’air est très instable, avec orages à la clé, au-dessus de la mer, sur la Manche et au large de la Côte Belge. Cette instabililité est d’ailleurs bien visible depuis nos stations balnéaires. Webcam MB – Le Coq – 7 septembre 2022 à 20h30 La nuit du 7 au 8, une occlusion apporte des pluies, tombant tantôt de façon continue, tantôt sous forme d’averses. Le tonnerre est encore entendu du côté de Namur (au sud) et du côté de Liège (à l’ouest) vers 3 heures. Les pluies affectent désormais tout le pays, avec 1 à 2 mm sur l’ouest et le plus souvent 4 à 8 mm sur l’est. À la frontière belgo-luxembourgeoise, les cotes sont parfois supérieures à 10 mm. La sécheresse, selon les prévisions, devrait un peu se résorber au cours des prochains jours, mais rester problématique dans certaines régions, où les pluies à venir semblent insuffisantes. En tout cas, globalement, on ne semble pas encore vraiment quitter le régime sec. Conclusion L’été 2022 a certes été un peu lent au démarrage, avec des conditions proches des normales durant la première moitié de juin, mais a fini par rejoindre la cour des grands. On en retiendra la grande sécheresse, une insolation plus que généreuses et les chaleurs à répétition, dont notamment la journée caniculaire du 19 juillet, avec les 40°C à nouveau atteints en Belgique (40°C tout juste à Kapelle-op-den-Bos). Et puis, cet été 2022 n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.
  21. cumulonimbus

    Nouvelle bouffée d'air chaud

    NOUVELLE BOUFFÉE D’AIR CHAUD, QUI NOUS MÈNERA AU MOIS D’AOÛT LE PLUS CHAUD DE L’HISTOIRE BELGE Notre pays sort à peine d’une vague de chaleur (9 au 16 août 2022), certes assez « moyenne » mais qui s’ajoute à d’autres phénomènes caniculaires au cours de cet été, et voilà que nous sommes à nouveau confrontés à une arrivée massive d’air chaud. Le 17 août, les perturbations associées à une petite dépression, qui remonte de la Bretagne vers les Pays-Bas et le nord de l’Allemagne, génère de l’activité orageuse chez nous. On en retiendra surtout une très forte averse sur le nord et l’ouest de Gand avec des valeurs dépassant 50 mm et ce, en très peu de temps. Au nord de Gand, une station de particuliers relève 56,1 mm. La période du 18 au 21 août est caractérisée par un temps plus humide et plus instable, mais qui reste trop chaud pour la saison, malgré une vague circulation d’ouest qui essaie de se mettre en place entre le 19 et le 21. Dans la région centrale du pays, on note 26°C le 18 et 24 à 25°C les 19, 20 et 21 août. Au niveau des précipitations, on observe quelques bonnes averses (orageuses), mais assez isolées le 19 en journée et la nuit du 19 au 20. Encore rien qui permette de mettre un terme à la sécheresse. À Uccle, il est tombé 11 mm entre 18 et 20h, seules précipitations significatives de tout ce mois d’août. Le ciel a été un peu belge pendant ces jours-là, avec parfois un mix de cumulus et de stratocumulus, mais une prédominance pour les nuages convectifs, avec pas mal d’éclaircies et un ciel quelquefois un peu voilé. Webcam MB – Sprimont-Dolembreux – 20 août 2022 à 11h59 22 août 2022 Le vent reprend une prédominance orientale, l’air reperd de son humidité et gagne en chaleur. Les températures maximales, en plaine, se situent autour des 26°C sur le nord et des 28°C sur l’ouest, et tournent autour des 24-25°C sur les hauteurs. Un anticyclone, en effet, vient de s’installer sur le Danemark et nous vaut se retour de l’air continental. Le temps est d’abord très nuageux avec altocumulus / stratocumulus, mais se dégage en cours de matinée avec des cumulus et des bancs d’altocumulus, parfois castellanus (avec base sombre et tourmentée en raison du fort développement). Sur l’est du pays, il y a des altocumulus et stratocumulus plus coriaces, doublés de cumulus l’après-midi. 23 août 2022 Les pressions sont élevées au-dessus de la Scandinavie tandis qu’un faible front chaud affecte l’ouest de notre pays. Source : KNMI Le temps est beau, avec quelques altocumulus, des cumulus l’après-midi (jusqu’à mediocris) et des cirrus, d’abord peu nombreux, puis évoluant petit à petit en un voile de cirrus / cirrostratus, notamment sur l’ouest et le centre du pays. En Gaume, le temps est très beau avec juste des cirrus et des cumulus humilis. Au littoral par contre, le temps est plus nuageux avec altocumulus et stratocumulus, mais aussi de belles éclaircies l’après-midi et le soir. Les cumulus sont absents au littoral, mais un peu plus vers l’intérieur, on observe parfois des mix cumulus / stratocumulus. Les températures sont en baisse au littoral avec 23 à 24°C, sinon en hausse avec 28 à 30°C en plaine (le plus à l’est : 30,1°C à Koersel et à Genk) et 25 à 27°C sur les hauteurs. Le vent souffle d’abord de sud, puis tourne progressivement à l’ouest, puis au nord-ouest avant de devenir variable. 24 août 2022 Les différences de pression sont faibles sur l’ouest de l’Europe. Chez nous, de l’air chaud stagne dans un marais barométrique et tend à se réchauffer encore un peu plus. Le temps est beau, mais très instable dans les couches moyennes, avec de nombreux altocumulus castellanus, parfois très développés et donnant des virgas. Ici et là, on voit même de véritables altocumulonimbus (cumulonimbus à base élevée issus de castellanus), mais dont les précipitations n’atteignent pas le sol. En dehors de cela, on observe aussi des cumulus l’après-midi qui, eux, ne dépassent généralement pas le stade d’humilis. Webcam BMCB – Kluizen – 24 août 2022 à 13h55 Webcam MB – Cerfontaine – 24 août 2022 à 16h00 Webcam BMCB – Quevaucamps – 24 août 2022 à 17h59 Webcam MB – Braine-l’Alleud – 24 août 2022 à 20h20 Sur l’est et le sud du pays, les altocumulus sont beaucoup moins présents, mais on y note également des cumulus humilis. Au littoral, on voit aussi des altocumulus lenticularis. Les températures sont proches de 25°C au littoral, sinon atteignent 29°C sur les hauteurs et de 30 à 33°C en plaine. À Deurne, on observe 30,0°C ; à Genk, 32,7°C. Le vent en surface n’a pas de direction précise, mais présente quand même une prédominance orientale. 25 août 2022 Une ligne de convergence aborde le pays à la mi-journée. À l’avant, des vents soufflant principalement de sud-est à sud acheminent de l’air très chaud, avec des températures dépassant largement les 30°C. À l’arrière, des vents de nord-ouest à nord amènent de l’air plus frais. À 15 heures, les températures se situent entre 31 et 33°C en plaine à l’est d’une ligne allant de Lille à Stabroek en passant par Gand. À l’ouest de cette ligne, ces températures n’atteignent plus que 22-24°C au littoral et 27-29°C à l’intérieur. À 17 heures, la ligne s’est avancée encore un peu plus avec, notamment du côté de Gand, une baisse des températures de 30,1°C à 26,1°C à Semmerzake. Dans toute la zone à l’ouest de cette ligne, la température n’atteint plus les 25°C, avec à présent plus que 21-22°C au littoral. À Bruxelles, on descend tout doucement en dessous de 30°C aussi, tandis qu’on reste à 33°C en Campine. Source : Kachelmannwetter Du côté chaud, le temps est très beau, avec cirrus et formation de cumulus humilis assez aplatis l’après-midi. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 25 août 2022 à 16h Le côté plus frais, en raison d’une inversion thermique très basse, se caractérise surtout par une absence de cumulus. Webcam BMCB – Kluizen – 25 août 2022 à 16h Vers l’ouest, le ciel est aussi plus voilé, avec également des altocumulus. Au littoral, l’arrivée de l’air frais se matérialise, en début d’après-midi, par des stratus, qui se disloquent ensuite en fractus avant de disparaître. Webcam MB – Le Coq – 25 août 2022 à 14h45 À l’intérieur des terres, le temps reste beau, mais les cumulus disparaissent rapidement à l’arrivée de cet air plus frais. Sur l’est du pays, les conditions chaudes persistent jusqu’au soir. On peut dire aussi, en gros, que les maxima ne sont pas (ou guère) affectés par l’arrivée d’air maritime au centre et à l’est du pays car cela se produit après que ces maxima sont atteints. Comme la masse d’air est particulièrement chaude, certains records décadaires sont même approchés (et très localement battus). Sur l’ouest du pays par contre, la montée des température est « cassée » par l’arrivée trop précoce de l’air maritime, ce qui fait que les maxima y sont moins élevés. Ci-dessous, les températures maximales du 25 août 2022 avec, entre parenthèses, le record de la troisième décade d’août et la longueur de la série d’observations de la station. Coxyde : 25,4°C (record : 34,9°C le 24/08/2016, série disponible depuis 1967) Middelkerke : 24,8°C (record : 33,3°C le 24/08/2016, série disponible depuis 1973) Beitem : 29,3°C (record : 34,2°C le 25/08/2016, série disponible depuis 1953) Munte / Semmerzake : 31,4°C (record : 33,6°C le 26/08/2001) Dunkerque (FR) : 23,8°C (record : 35,1°C le 24/08/2016, série [utilisée] depuis 1953) Lille (FR) : 29,9°C (record : 35,3°C le 25/08/2016, série [utilisée] depuis 1953) Gosselies : 32,1°C (record : 33,0°C le 27/08/2019, série disponible depuis 1984) Uccle : 32,5°C (ancien record : 33,3°C le 27/08/2019, série disponible depuis 1968) Zaventem : 33,2°C (record : 33,6°C le 26/08/2001, série disponible depuis 1984) Beauvechain : 32,2°C (record : 34,3°C le 27/08/1964, série disponible depuis 1953) Sint-Katelijne-Waver : 33,3°C (record : 34,0°C le 26/08/2001, série disponible depuis 1983) Deurne : 32,5°C (record : 33,7°C le 26/08/2001 et le 27/08/2019, série disponible depuis 1953) Koersel : 33,0°C (record : 34,5°C le 27/08/2019, série disponible depuis 1983) Kleine Brogel : 32,8°C (record : 35,8°C le 25/08/1997, série disponible depuis 1953) Maastricht (NL) : 32,8°C (record : 34,2°C les 27/08/1964 et 26/08/2001, série [utilisée] depuis 1953) Bierset : 31,5°C (record : 33,5°C le 26/08/2001, série disponible depuis 1953) Mont-Rigi : 27,6°C (record : 30,0°C le 28/08/1964 [Baraque Michel], série disponible depuis 1953) Florennes : 31,2°C (record : 31,6°C le 26/08/2001, série disponible depuis 1976) Dourbes : 32,5°C (ancien record : 32,4°C le 26/08/2001, série disponible depuis 1965) Saint-Hubert : 28,9°C (ancien record : 28,8°C les 27/08/1964, 25/08/1997 et 27/08/2019, série disponible depuis 1953) Luxembourg (LU) : 31,2°C (record : 31,7°C les 25/08/2011 et 25/08/2016, série [utilisée] depuis 1953) Il faut cependant relativiser ces records. Le réseau climatologique actuel, dont les stations les plus anciennes datent de l’après-guerre, n’a connu aucune canicule vraiment significative à la fin du mois d’août. Or, il faut savoir que l’est du pays a été frappé par un coup de chaleur particulièrement intense le 23 août 1944. Ce jour-là, on notait 38,0°C à Bressoux (Liège) ; 37,5°C à Borgoûmont (entre Spa et Trois-Ponts) ; 37,1°C à Gerdingen-Brée (non loin de Kleine Brogel) ; 36,8°C à Maastricht (NL) ;36,6°C à Thimister et 34,6°C à Spa. À la Baraque Michel (672 m), le thermomètre atteignait encore 33,8°C. Il s’agit de la troisième valeur la plus élevée pour les Hautes-Fagnes, après les 34,9°C du 25 juillet 2019 et les 34,1°C le 24 juillet 2019, mesurés à Mont-Rigi. N’oublions pas qu’en 1944, on était fin août, c’est dire l’intensité de ce coup de canicule. Il s’agissait d’une langue d’air torride (37-38°C en plaine) sur l’est de la Belgique, l’est des Pays-Bas et l’extrême-ouest de l’Allemagne, remontant presque jusqu’au niveau de Brême. Denée-Maredsous, avec 34°C, se trouvait à la limite de cette langue d’air chaud. À Uccle, on ne mesurait « que » 32°C. Le 31 août 1929, les températures étaient très élevées aussi, avec 33-35°C en Basse et Moyenne Belgique. La sécheresse Un phénomène qui était encore exceptionnel en 1976, mais qui est devenu récurrent de nos jours : la sécheresse qui s’auto-entretient. Au-delà d’un certain seuil de sécheresse, nos terres ne sont plus capables de générer des pluies (orageuses) par elles-mêmes. La situation s’aggrave encore lorsque les cours d’eau s’assèchent à leur tour. Les seules pluies possibles sont alors celles qui viennent de la mer. Mais quand il s’agit de la Mer du Nord, les perturbations sont souvent trop faibles pour vraiment pénétrer à l’intérieur des terres sèches. Et les lignes de convergence préfrontales sont alors souvent composées d’air continental ou tropical très sec à l’avant, et d’air maritime juste un peu moins sec à l’arrière. Pas assez d’humidité pour générer des orages organisés. Juste l’une ou l’autre cellule pourrait se former, et générer très localement des précipitations. Il s’agit d’un cercle vicieux. Plus les sols se dessèchent, moins ils génèrent de pluies ce qui fait qu’ils se dessèchent encore davantage. En 1976, les zones orageuses se desséchaient les unes après les autres avant de nous atteindre, et même si l’une ou l’autre cellule puissante parvenait encore à nous atteindre (comme par exemple le 12 juillet), elle ne donnait que très localement de fortes précipitations, ce qui ne changeait rien à la donne au niveau du pays. Ce n’est que le retour des perturbations atlantiques qui a mis un terme à cette sécheresse. Car ces perturbations-là, formées sur l’Océan et poussées par un bon vent d’ouest, « s’en fichent pas mal » de l’état de sécheresse de nos sols. Ce n’est pas cela qui les arrête, et une fois nos sols bien arrosés, la sécheresse ne revient pas de sitôt, même si des conditions anticycloniques se remettent en place par la suite. Dès l’automne 1976, la sécheresse n’était plus qu’un « lointain » souvenir. De nos jours, cela devient plus problématique car ces conditions zonales, avec une « météo atlantique », ont de plus en plus de mal à se mettre en place, ce qui fait que le risque de sécheresse prolongée (même au-delà de ce que nous avions connu en 1976) devient de plus en plus présent. Les prévisions de l’IRM ne sont vraiment pas encourageantes pour le moment. À quand le retour vers une situation plus normale ? Wait and see… Source : IRM
  22. LES PÉRIODES DE CHALEUR SE SUCCÈDENT LES UNES AUX AUTRES Depuis quelques années, nous devons nous habituer aux étés chauds. D’aucuns diraient que 2018 ressemblait à 1976, 2020 à 2003, 2022 à 1947. Oui, peut-être. Un petit peu, mais pas vraiment. Et puis, 2019 ne ressemblait à aucun autre été tandis que 2021, le contre-exemple, aurait pu s’associer à un été pourri comme 1974, ou 1980, ou 1988. Ben non. L’été 2021, dans sa dimension catastrophique, ne ressemblait à aucun été pourri d’antan. La Belgique a perdu son climat. Plus rien, dans notre météo d’aujourd’hui, ne ressemble à celle d’avant. Avant, quand les livres de géographie parlaient de notre climat, ils le qualifiaient de tempéré océanique, à hivers doux, été frais et pluies tout au long de l’année. Certains livres précisaient : climat océanique à nuance continentale, puis qu’il existait une différence entre le climat d’Irlande et le nôtre. De nos jours, nous nous retrouvons dans une sorte de climat hybride, semi-continental où l’influence des mers qui nous entourent – Manche, Mer du Nord voire Mer Baltique, et dans une moindre mesure Mer Méditerranée – se fait certes encore sentir, mais celle de l’Atlantique, de moins en moins. La faute aux anomalies de pression en altitude, qui se font de plus en plus fréquentes et de plus en plus amples. Août 2022 ne fait pas exception à la règle. Nous oscillons entre une chaleur tempérée, liée à l’influence de la Mer du Nord, et une chaleur pure et dure, quand l’air se fait continental ou tropical. Depuis le début du mois, nous connaissons des pressions trop fortes en altitude, résultant soit dans une circulation d’ouest molle, passant essentiellement au nord de nos régions, soit par une situation carrément anticyclonique, avec là une circulation d’ouest rejetée encore plus loin au nord. En surface, cela donne une succession d’anticyclones, dont seul le positionnement des noyaux détermine s’il fait assez chaud... ou très chaud. La pluie reste aux abonnés absents, avec juste le passage de quelques perturbations les 4 et 5 août, puis le 15 août, mais ne donnant le plus souvent que quelques millimètres d’eau, et encore, pas pour tout le monde. Voyons cela de façon détaillée. 1er août 2022 L’anticyclone des Açores d’étend jusqu’à la Bretagne pendant qu’un noyau séparé se forme sur le sud de la Mer du Nord. Les restants d’un front froid traînent sur le sud-est du pays, avec stratocumulus plus tard doublés de cumulus (fractus) et pluies résiduelles sur les reliefs. Sur l’ouest du pays, le temps est déjà plutôt beau, avec cumulus aplatis sous un voile de cirrostratus, s’effilochant ensuite en cirrus et se dispersant. Webcam BMCB – Kluizen-Evergem – 1 août 2022 à 11h57 Les températures maximales : 20 à 21°C sur les hauteurs et 25 à 27°C en plaine (23°C au littoral). 2 août 2022 Situation de plus en plus anticyclonique sur nos régions. Le temps est beau avec cirrus, parfois cirrostratus, et bancs d’altocumulus, ainsi que cumulus tendant rapidement à s’aplatir. Webcam MB – Liers – 2 août 2022 à 14h01 Temps chaud avec 28 à 30°C en plaine (23 à 25°C au littoral) et 24 à 25°C sur les hauteurs. 3 août 2022 Un flux d’altitude de sud-ouest nous amène de l’air très chaud. Le temps est très beau avec cirrus et, l’après-midi, formation de cumulus humilis (sauf au littoral). Webcam BMCB – Herhet – 3 août 2022 à 15h59 Les températures atteignent 32 à 33°C en plaine (25 à 26°C au littoral) et 29 à 30°C sur les hauteurs avec un vent de surface quelque peu variable et régime de brise de mer d’ouest-nord-ouest à la côte. 4 août 2022 Un air encore un peu plus chaud aborde le pays, mais l’ouest et le centre en seront grandement épargnés grâce à une ligne de convergence sur l’Ardenne. En Gaume, sous un ciel estival garni de cirrus, d’altocumulus et de quelques cumulus, les températures montent à 34°C, voire localement 35°C tandis qu’on observe encore 29 à 30°C sur les hauteurs ardennaises et fagnardes. Ailleurs dans le pays, sous un petit vent de nord-ouest, les températures ne dépassent pas 27 à 29°C en plaine et 23 à 24°C au littoral. Le ciel est plus nuageux dans ces régions, avec cirrus et altocumulus parfois denses, avec tendance floccus et castellanus et parfois accompagnés de voiles d’altitude. Plus vers l’ouest, aussi cumulus humilis et éclaircies progressivement de plus en plus présentes. Webcam BMCB – Kluizen-Evergem – 4 août 2022 à 11h57 En fin de soirée, un amas orageux frôle le sud du pays tandis qu’on entend aussi le tonnerre, ici et là, ailleurs dans le pays. 5 août 2022 En deuxième moitié de nuit, des orages éclatent ici et là. Une offensive plus significative tente de toucher l’ouest de l’Ardenne et de la Gaume, mais n’y arrive pas. Éclair visible depuis Léglise vers 3h15 – Crédit photo : Benjamen Kampouris (Belgorage) Cependant la perturbation laisse de la pluie derrière elle, dont certaines régions peuvent bénéficier pour quelque peu soulager les effets de la sécheresse. À Gosselies et Florennes par exemple, on relève 9 mm d’eau. Il s’agit à Charleroi tantôt de pluies continues, tantôt d’averses tombées en cours de nuit, avec même un coup de tonnerre. À Florennes, il s’agit de pluies plus continues, accompagnées de fortes brumes. Quelques endroits isolés au nord de Diest connaissent des précipitations encore plus intense, avec 17,5 mm à Balen. À l’ouest du pays par contre, bien des endroits ne reçoivent pas une goutte. Dans cette dernière région, le temps redevient rapidement beau, avec cumulus mediocris et, occasionnellement, des bancs de stratocumulus. À l’opposé, sur les reliefs de l’est du pays, le temps reste longtemps gris avec stratocumulus, au début accompagnés de fractus, et des éclaircies seulement en après-midi, avec cumulus là aussi. Avec un vent qui a tourné au nord partout, les températures se situent à 21°C au littoral, 23 à 24°C en plaine et 19 à 20°C sur les hauteurs. 6 août 2022 Le régime anticyclonique a pleinement repris ses droits, mais la position du noyau, au large de l’Irlande, nous protège encore des grandes chaleurs. Les vents soufflent à présent de nord-est, mais il s’agit d’air maritime qui nous arrive via un détour autour d’une crête s’étendant jusqu’au Danemark. Source : KNMI La nuit est assez froide, avec des minima inférieurs à 10°C presque partout, et parfois inférieurs à 5°C comme à Genk (4,7°C) et Elsenborn (4,5°C). En journée, les valeurs restent modestes, avec 20 à 21°C au littoral, autour de 23°C en plaine et 18 à 19°C sur les hauteurs. Le temps est beau, avec cirrus et cumulus s’aplatissant progressivement. En matinée, quelques cumulus ont encore été assez développés pour donner quelques gouttes de pluie. 7 août 2022 L’anticyclone ne bouge presque pas, mais chez nous, les vents de surface basculent au nord. Après une nouvelle nuit fraîche (mais moins que la précédente), les maxima grappillent quelques petits degrés pour se situer entre 20 et 22°C au littoral, entre 24 et 25°C en plaine et entre 21 et 22°C sur les hauteurs. La Gaume, plus abritée, connaît des valeurs jusqu’à 27°C. Le temps est très beau avec quelques cirrus, surtout le soir, et parfois quelques rares cumulus à la mi-journée. 8 août 2022 Une vaste zone anticyclonique s’étend de l’Océan au sud de la Mer Baltique. Une langue d’air (un peu) plus frais se trouve sur l’est de la Mer du Nord et descend de la Norvège pour atteindre, via le Danemark, le nord de l’Allemagne et des Pays-Bas. Cet air frais ne nous atteindra pas. Source : KNMI Les maxima, chez nous, sont même en légère hausse pour atteindre 21 à 23°C au littoral, 25 à 26°C en plaine et 22 à 24°C sur les hauteurs sous des vents qui soufflent de nord à nord-est. Cette configuration fait en sorte que la Gaume, mais aussi le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse connaissent à nouveau des températures plus élevées, de 27 à 28°C, voire 29 à 30°C dans l’extrême-sud de la Gaume. Le temps est très beau avec des cirrus en matinée et des cumulus aplatis l’après-midi. Au littoral et au sud du pays, il n’y a pas de cumulus. Au littoral, il y a par contre quelques altocumulus le matin. 9 août 2022 L’extension du noyau anticyclonique vers la Mer du Nord, au sein d’une vaste ceinture de hautes pressions qui s’étend des Açores au nord-ouest de la Russie, rend l’air qui nous arrive de plus en plus continental. À quelques rares cirrus près, le ciel est partout serein. Au large de la Côte belge, on observe quelques cumulus (fractus) en matinée. Au-dessus des reliefs, c’est l’après-midi qu’on voit quelques petits cumulus. Webcam MB – Beausaint – 9 août 2022 à 16h Les températures, en hausse, atteignent 25 à 26°C sur les hauteurs et 26 à 29°C en plaine, mais seulement 21 à 23°C au littoral. En effet, le vent général de nord-est se combine à la brise de mer, ce qui résulte en un vent côtier de nord-nord-est soufflant à quelques 30 km/h avec des rafales jusqu’à 45 km, ce qui pour d’aucuns procure déjà une sensation de fraîcheur quelque peu désagréable. En outre, cette brise de mer est assez pénétrante et se fait sentir, l’après-midi, jusqu’aux environs de Bruges. En contrepartie, la Gaume reste la plus chaude, avec 30°C à Buzenol et 31°C du côté de Torgny. 10 août 2022 L’anticyclone est toujours aussi vaste et comporte plusieurs noyau désormais. Pour nos régions, ce sont surtout les noyaux sur la Mer du Nord et sur la Mer Baltique qui jouent un rôle. Le ciel est serein à peu nuageux avec cirrus et les températures dépassent à présent la barre des 30°C en de nombreux endroits, avec 30 à 32°C en plaine et 27 à 28°C sur les hauteurs. Le vent général de nord-est maintient des conditions de brise de mer au littoral, avec seulement 23°C au bord de l’eau. Mais contrairement à la veille, les conditions de fraîcheur ne pénètrent pas loin à l’intérieur des terres. La sécheresse de l’air commence à se manifester aussi, avec une humidité relative descendant par endroit jusqu’à 25%. 11 août 2022 Les noyaux principaux de l’anticyclone se déplacent vers l’est, ce qui rend l’air encore un peu plus continental. L’humidité relative, cette fois, descend jusqu’20% par endroit, voire plus bas encore (18% à Humain). Le ciel est à présent serein, à de rares cirrus près (un peu plus nombreux au sud du pays) et les températures montent encore un tout petit peu, pour arriver à 31-33°C en plaine et 27-28°C sur les hauteurs. Le vent général, qui souffle toujours de nord-est, maintient la brise de mer au littoral, mais la fraîcheur marine devient moindre. Même au large, la température de l’air atteint 23-25°C par moment, tandis que l’aéroport de Middelkerke enregistre 28°C. Pendant ce temps, une répartition des pressions sur l’Espagne (basses pressions à l’ouest, hautes pressions à l’est) fait à nouveau en sorte que de l’air brûlant atteigne le sud-ouest de la France, avec 40,5°C à Mont-de-Marsan ; 40,2°C à Dax et encore 39,4°C à Bordeaux. Il n’est donc pas étonnant que le feu refasse des ravages dans la région. 12 août 2022 Les basses pressions thermiques, à présent remontées sur la France, poussent un peu vers l’est la langue d’air très chaud, avec une zone particulièrement touchée, orientée sud-est – nord-ouest qui s’étend de Carcassonne à Cognac. Dans cet axe, on retrouve Carcassonne (40,6°C), Mautauban (39,7°C), Bergerac (39,7°C) et Cognac (39,7°C). Un peu à gauche et à droite, on trouve encore Toulouse (39,8°C), Brive (40,2°C), Albi (40,3°C) et Mont-de-Marsan (39,0°C). Les côtes du Golfe de Gascogne, grâce à un bon vent d’ouest, sont désormais épargnées par la canicule avec par exemple 27,2°C à Biscarosse. Nos régions restent épargnées aussi par le pire de la chaleur, cette fois grâce à un vaste zone anticyclonique centrée sur la Mer Baltique, qui nous envoie des vents d’est à nord-est et qui limite la montée des températures à 32-33°C en plaine et à 27-28°C sur les hauteurs. Le ciel est parfaitement serein sur la majeure partie du pays (quelques rares cirrus sur le sud) et l’air, particulièrement sec. En après-midi et en soirée, l’humidité relative tombe en dessous de 20% en bien des endroits. Zaventem, Bierset et Buzenol descendent jusqu’à 18%, Humain jusqu’à 16%. Chièvres, Florennes, Dourbes et Ernage descendent également en dessous de 20%. Source : Kachelmannwetter Au littoral, il fait plus humide et un régime de brise de mer maintient les maxima en dessous de 30°C (vers 26-27°C en bordure de mer). À peu de kilomètres à l’intérieur (Jabbeke), la brise de mer n’apparaît qu’en milieu d’après-midi, avec une petite augmentation du vent, une petite remontée de l’humidité mais une température qui baisse à peine. 13 août 2022 Les températures ne bougent pas. Il fait chaud, mais la grande canicule n’arrive pas. Il fait toujours dans les 32-33°C en plaine et dans les 27-28°C sur les hauteurs, sous un vent temporairement orienté au sud-est, mais qui revient au secteur est à nord-est, sauf sur une frange sud-est du pays. Il faut savoir que l’anticyclone n’évolue guère et que les basses pressions françaises ne jouent encore qu’un rôle secondaire pour nos régions. Le ciel est à nouveau serein partout, à quelques cirrus près et de très rares petits cumulus sur l’est du pays. Le temps est aussi très sec, avec à nouveau plusieurs stations en dessous de 20% d’humidité. Et c’est Humain qui affiche une nouvelle fois la valeur la plus basse, avec 17%. Au littoral, la brise de mer est d’abord contrecarrée, avec 31°C à Middelkerke en tout début d’après-midi. Ensuite, elle s’enclenche et la température baisse un peu, pour atteindre quelques 27°C en bordure de mer. Webcam MB – Le Coq – 13 août 2022 à 16h 14 août 2022 Les bases pressions sur l’ouest et le nord de la France commencent à influencer le temps de nos régions en nous envoyant des nuages élevées, plus tard moyens. Mais la langue d’air très chaud ne nous atteindra plus. Celle-ci intéressait encore, la veille, le centre-ouest de la France, mais elle s’est atténuée par la suite. Un anticyclone affaibli se trouve sur le nord-ouest de la Russie et continue à nous envoyer de l’air certes chaud, mais moins chaud qu’initialement prévu. Les températures ressemblent donc très fort à celles de la veille, avec 32 à 33°C en plaine l’après-midi, et 27 à 29°C sur les hauteurs. Il fait un brin plus humide en ce 14 août, mais avec des valeurs descendant encore à 20%, l’après-midi, en plusieurs endroits, on peut toujours parler d’air très sec. Le temps est d’abord beau en première moitié de journée, mais avec d’épais cirrus spissatus. L’après-midi, de l’altostratus translucidus se fait de plus en plus présent, et s’accompagne de quelques altocumulus instables en soirée. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 14 août 2022 à 21h04 Sur l’est et le sud-est du pays (et isolément aussi ailleurs), on observe également des cumulus humilis l’après-midi. Par contre l’altostratus apparaît plus tard dans cette partie du pays. Les vents soufflent d’est à sud-est, plus tard de sud, et la brise de mer se fait assez molle, si bien que les températures côtières sont à peine moins élevées qu’à l’intérieur des terres, sauf en bordure immédiate de l’eau, où l’on ne dépasse pas 28°C. 15 août 2022 Les perturbations nous remontant de France se composent d’une convergence préfrontale, d’une occlusion et d’une ligne post-frontale. Au vu de la chaleur, cela aurait pu être bon pour une sérieuse offensive orageuse. Mais l’environnement est globalement trop sec et les orages n’ont pas pu vraiment s’organiser. Et, le plus souvent, ils n’ont donné que très peu de précipitations. La ligne de convergence, qui passe durant la soirée du 14, ne donne rien à part l’une ou l’autre goutte de pluie, et un vent s’orientant temporairement entre le sud-ouest et l’ouest. L’occlusion ne génère que localement des orages à l’aube, notamment sur la Zélande et le nord-ouest de notre pays. Les éclairs sont cependant visibles de loin, et sont même signalés par l’observateur de Bruxelles-National. Quant aux précipitations, on relève 5,1 mm à Stabroek ; 2,9 mm à Sint-Katelijne-Waver et 1 petit millimètre à Anvers-Deurne. De l’autre côté du pays, on observe une fine petite pluie en deuxième moitié de nuit à Buzenol, donnant au total 1,9 mm. Durant la journée du 15, c’est principalement la ligne post-frontale qui génère de l’instabilité, avec d’abord des orages en début d’après-midi en Gaume et dans le Namurois, ensuite ce sont l’est et le nord du pays qui sont concernés, avec réactivation des foyers en début de soirée à nouveau sur la Zélande et le nord-ouest du pays. Mais seul le côté de Liège reçoit des précipitations significatives, avec 20 mm à Bierset. Là, on peut véritablement parler de mauvais temps toute la journée, avec un ciel couvert de stratocumulus en matinée, mêlés plus tard à des nuages convectifs avec de fortes averses, parfois orageuses, l’après-midi. Ce n’est qu’en fin d’après-midi et en soirée qu’on y voit des éclaircies. Le thermomètre ne dépasse pas 23,8°C (pour 29°C à l’ouest du pays). Au centre et à l’ouest, le temps est presque beau, avec une dispersion des altocumulus / stratocumulus dès la matinée, suivie de belles éclaircies avec cumulus, atteignant parfois le stade de congestus. Au littoral, on peut même parler de vrai beau temps, avec des cumulus bien moins nombreux. Du côté de Gand par contre, il y a formation de quelques cumulonimbus orageux. Les températures, au centre et à l’ouest, sont élevées avec 28,6°C à Uccle ; 29,0°C à Passendaele ; 28,1°C à Beitem et Semmerzake, et encore 27,1°C à Middelkerke. Les orages de la région gantoise ont donné très localement 5 mm d’eau. On mesure aussi jusqu’à 20 mm juste à l’ouest de Liège, dont l’essentiel est tombé vers 15 heures avec, là, des rafales de 50 km/h (une station privée à Saint-Nicolas donne 16 mm entre 14h50 et 15h15 sur un total journalier de 18 mm). Enfin, un petit 4,2 mm est tombé aussi sur Beauvechain. Sinon, la récolte pluvieuse de ce petit épisode orageux a été maigre, avec bien des stations qui n’ont rien reçu du tout. 16 août 2022 L’air reste assez chaud sur la Belgique, mais est désormais plus humide, sous un régime (un peu) plus dépressionnaire. Une ligne de convergence est responsable d’une activité orageuse sur l’ouest du pays l’après-midi. Mais d’abord, le temps est nuageux à beau sur tout le pays, avec cirrus denses et altocumulus, parfois castellanus en matinée, puis cumulus l’après-midi sous un ciel voilé, les cirrus évoluant en cirrostratus, voire en altostratus translucidus. En soirée, ce voile s’effiloche à nouveau. Le plus souvent, les cumulus ont une extension modeste. Sur les reliefs, on note la présence de quelques congestus, mais le voile d’altitude est moins présent. En Gaume, on peut même parler de beau temps, avec cirrus et cumulus. Ce n’est que le soir que les cirrostratus / altostratus arrivent jusque là. Sur l’ouest du pays, comme déjà mentionné plus haut, il y a des orages. Les vents généraux, qui soufflent de sud à sud-ouest, se heurtent l’après-midi à ce qui pourrait ressembler à une brise de mer, mais qui est en fait une ligne de convergence qui finira par traverser le pays. Les orages se manifestent surtout dans le Westhoek et débordent sur l’ouest du Hainaut. Ils sont responsables de fortes baisses de la température et de quelques rafales de vent, mais ne donnent pas énormément de précipitations. À Beitem, on mesure 3,9 mm de pluie et des rafales jusqu’à 68 km/h. À Jabbeke, on recueille 2,4 mm, à Middelkerke, 5 mm. Les températures, en ce 16 août, atteignent 28 à 30°C en plaine (26°C au littoral) et 25 à 26°C sur les hauteurs. En Campine, on observe 30,8°C à Koersel. Une autre perturbation orageuse, d’un autre calibre, affecte en début de soirée la ville de Paris, où l’on assiste à un véritable déluge. À Paris-Montsouris, on observe 39,1 mm d’eau tombé entre 18 et 19 heures, sur 47,0 mm tombés dans le cadre de l’orage. À Saint-Germain-des-Prés, ces chiffres sont respectivement de 23,6 mm et 30,8 mm. L’aéroport de Charles De Gaulle note aussi une rafale de 68 km/h, tandis qu’au sommet de la Tour Eiffel, le vent atteint 104 km/h. Des restants de cet amas orageux atteigenent la frontière belge peu après 22 heures. Une station privée près de Mouscron reçoit 15 mm d’eau dans le cadre de cet orage, entre 22h30 et 23h10. Le matin du 17 août est souvent gris, avec des brumes, bruines et petites pluies répandues, voire des averses. Est-ce la fin de la sécheresse ? Où juste une atténuation temporaire de celle-ci ? Wait and see… Conclusion Les étés des cinq dernières années sont marqués par la récurrence, l’amplitude et parfois la solidité des situations de blocage. Le plus souvent, cela a mené à de longues périodes sèches, voire très ensoleillées et très chaudes. Parfois c’était le contraire aussi, avec des pluies à répétition, peu mobiles et allant jusqu’à entraîner des inondations catastrophiques. Des orages à déplacement lent se manifestaient aussi, parfois au sein de périodes très sèches, et provoquaient des inondations aussi, cette fois-ci à échelon local. Où sont-elles, nos braves pluies d’antan ? Ont-elles disparu ? Non. C’est en hiver qu’on a encore le plus de chances d’en avoir. En été, à cause de la trop faible différence de température entre le pôle et les latitudes tempérées, cela devient compliqué. Mais pas impossible. Qui sait ? Peut-être 2023 et 2024 auront à nouveau des étés bien belges, ou alors 2025 et 2026. Il y en aura sûrement encore, des étés pluvieux et frais, mais la tendance générale n’est plus celle-là. Dans les années 2009-2013, un vent d’optimisme soufflait sur la planète : le réchauffement climatique était moins grave que prévu, on restait nettement en deçà des prévisions, on voyait même la température mondiale à peine bouger de 1998 à 2013 ! Et maintenant, c’est la panique, on est bien au-dessus des projections, tout va tellement vite qu’on commence à vraiment avoir peur. Ce qu’on oublie, c’est qu’il y a aussi des oscillations naturelles, qui se superposent au réchauffement climatique. De 2009 à 2013, on avait peut-être une oscillation naturelle froide qui ralentissait le réchauffement climatique, l’annulait même temporairement. Maintenant, il n’est pas exclu qu’on ait une oscillation naturelle chaude qui accélère encore ce réchauffement climatique, mais temporairement. Si nouvelle oscillation froide il devait y avoir par après, cela nous permettrait de souffler à nouveau un peu pendant plusieurs années. Mais à très long terme, il y a lieu d’être pessimiste. Le réchauffement climatique se poursuivra de façon irréversible, parfois un peu plus vite, parfois un peu plus lentement, mais il se poursuivra. La solution : un peu forcer sur le « lentement », en étant plus écologique et, surtout, nous adapter à notre climat futur, en mettant tout en œuvre pour nous protéger des eaux, des chaleurs et d’un tas d’autres choses encore.
  23. JUILLET 2022 CERTAINS NOUS PROMETTENT UNE CHALEUR INCROYABLE ! VIENDRA OU NE VIENDRA PAS ? Le 5 juillet, sous une bonne petite fraîcheur estivale, on nous parle déjà d’une vague de chaleur majeure à venir. Le 7 juillet, les choses se concrétisent, avec une canicule en deux temps, un premier pic vers le 12 juillet et un second, bien plus important, vers le 16. On nous fait miroiter de possibles 35°C à Bruxelles. Le modèle GFS, lui, s’emballe carrément avec 40°C à Paris et jusqu’à 39°C en Gaume ! Mais en attendant, il fait toujours frais… Analysons à présent, au jour le jour, les conditions météorologiques et laissons-nous surprendre par la venue ou non de la grande vague de chaleur. 7 juillet 2022 Un anticyclone sur l’Océan détermine en ce moment le temps sur nos régions. Une faible perturbation frontale, sur le flanc nord-est de l’anticyclone, nous influence en deuxième partie de nuit et en début de journée. Par après, les courants sont frais et quelque peu instables. Vents de nord-ouest gagnant rapidement tout le pays en matinée, tendant un peu vers le nord en soirée. Temps : stratocumulus, parfois doublés de fractus, évoluant en nuages convectifs avec de faibles averses. Ensuite, la nébulosité est variable avec un mix de cumulus et de stratocumulus, avec quelques éclaircies. Celles-ci sont parfois très belles le soir sur l’ouest. Sur les hauteurs par contre, l’instabilité est plus marquée et les averses, un peu plus conséquentes. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 7 juillet 2022 à 8h30 On mesure quelques précipitations en de nombreux endroits, alors que d’autres restent secs. Sur les Hautes-Fagnes, les précipitations un peu plus marquées, avec par exemple 6 mm entre 7 et 10 heures à Mont-Rigi. Les températures maximales se situent entre 19 et 21°C en plaine et entre 13 et 15°C sur les hauteurs. 8 juillet 2022 L’anticyclone, toujours situé sur l’Océan, envoie des courants maritimes avec la bordure des perturbations passant près de chez nous. L’essentiel des perturbations passe cependant à l’est de nos régions. Source : KNMI Vents variables, à prédominance septentrionaux. Temps : généralement beau avec cumulus humilis et, parfois, quelques altocumulus / stratocumulus. Sur l’ouest, ciel serein au littoral et presque serein à l’intérieur (notamment sur le Hainaut Occidental), avec juste quelques cumulus. Températures minimales souvent inférieures à 10°C (Buzenol : 6,3°C ; Middelkerke : 7,1°C ; Beitem : 7,4°C). Températures maximales : 22°C au littoral, 24 à 25°C en plaine, localement 26°C à l’ouest (Passendaele, Beitem), 19 à 20°C sur les hauteurs. 9 juillet 2022 L’anticyclone est désormais centré très près de l’Irlande. Un petit front froid traverse nos régions en cours de journée et nous place dans des courants assez frais, surtout perceptibles au nord-ouest du pays. Vents s’orientant à nouveau rapidement au nord-ouest en matinée, avec rotation au nord en soirée. Temps : beau au littoral et sur l’ouest avec cumulus humilis, très temporairement mediocris et juste quelques cirrus, sinon assez beau avec stratocumulus discontinus (plus compacts vers l’est) le matin, puis éclaircies avec cumulus, temporairement (un peu) plus développés, et encore quelques stratocumulus, pas mal de cirrus. En Gaume et au sud de l’Ardenne, à nouveau nuages moins nombreux. Températures maximales : 20°C au littoral, 23 à 25°C en plaine et 20 à 21°C sur les hauteurs. Alors qu’il fait justement très bon pour aller prendre un verre à une terrasse, le modèle GFS s’emballe tout à fait, nous promettant jusqu’à 44°C (!) pour le 17 juillet ! Source : Météociel C’est vrai qu’il fait déjà bien chaud sur le sud et le sud-ouest de l’Espagne, avec 41,3°C à Séville, pendant que le sud-ouest de la France commence à s’y mettre aussi, avec 34,1°C à Mont-de-Marsan. 10 juillet 2022 L’anticyclone, centré le matin sur l’Irlande, se déplace par la suite vers le Pays de Galles. Vents : à prédominance de nord-ouest. Temps : serein sur une large bande côtière jusqu’à Bruges (sauf cirrus le soir), beau aussi sur l’extrême ouest (Westhoek, Hainaut occidental) avec cumulus humilis et une très légère tendance à étalement et cirrus le soir, sinon nébulosité variable avec régulièrement bancs de stratocumulus. En journée, cumulus humilis en dessous de ces bancs de stratocumulus. En Gaume, beau temps avec cumulus, parfois alignés en « rues de cumulus ». En soirée, altocumulus et stratocumulus sous un ciel quelque peu voilé. Webcam MB – Virton – 10 juillet 2022 à 10h Températures maximales : 22 à 24°C en plaine, 16 à 18°C sur les hauteurs. Toujours très raisonnable chez nous, mais de moins en moins en Espagne, avec par exemple 43,1°C à Olivenza et 43,0°C à Badajoz. Dans le sud-ouest de la France, les 35°C sont dépassés en plusieurs endroits, avec 35,3°C à Mont-de-Marsan et 35,2°C à Biscarosse ainsi qu’à Cazaux. 11 juillet 2022 L’anticyclone, d’abord centré au nord-ouest du pays, se déplace via le nord vers le nord-est de notre pays. Vents : à prédominance de nord, s’orientant au nord-est, puis à l’est en soirée. Temps : beau au littoral et sur l’ouest avec cirrus et rares cumulus (aussi cirrostratus le soir au littoral), sinon plus nuageux, avec bancs d’altocumulus le matin, et dès la matinée des cumulus fractus, évoluant en humilis, temporairement assez nombreux avec tendance à mediocris. Cirrus l’après-midi et le soir. Vers l’est, aussi pas mal de stratocumulus. En Gaume, beau temps avec cumulus humilis et cirrus. Webcam MB – Le Coq – 11 juillet 2022 à 20h Températures maximales : 26 à 27°C, voire 28°C sur une large bande passant sur le centre-ouest du pays (27,8°C à Passendaele), 21°C en bord de mer et 23 à 25°C sur l’est des plaines ; 18°C sur les Hautes-Fagnes et 21°C sur les hauteurs du Plateau Ardennais. L’Espagne, pendant ce temps, cuit avec des températures de 42-43°C en de nombreux endroits du sud et les 40°C qui se rapprochent dangereusement de Madrid (39,0°C mesurés à l’aéroport Madrid-Barajas et ce, à 19 heures !) En France, il fait désormais 36-37°C du côté de Toulouse, Carcassonne, Montanban et Mont-de-Marsan, ainsi qu’à Cazaux. 12 juillet 2022 L’anticyclone, désormais sur l’Allemagne, se déplace de l’ouest au sud de ce pays. Vents : variables avec une prédominance sud-est. Au littoral, temporaire brise de mer de nord à nord-est l’après-midi. Temps : voilé, devenant très voilé en fin de journée. Cirrus, parfois aussi cirrocumulus ; cirrus devenant épais, suivis d’altostratus. Notamment sur l’ouest, aussi altocumulus. Températures maximales : 25°C sur l’est de la côte belge, 30°C sur l’ouest de la côte belge, sinon 29 à 31°C en plaine, localement 32°C sur le sud-ouest, et 25 à 27°C sur les hauteurs. En Espagne, les températures sont supérieures à 40°C sur de larges portions du territoire, avec jusqu’à 43,8°C à Olivenza. À Madrid, on reste tout juste en-dessous avec 39,4°C à Madrid-Barajas. En France, on monte à 38,5°C à Mont-de-Marsan et 38,3°C à Cazaux. 13 juillet 2022 L’anticyclone, qui détermine notre temps depuis plusieurs jours, reste désormais dans les environs de la Suisse tandis qu’un nouvel anticyclone océanique commence à s’approcher et prend le relai dès le milieu de la journée. Un front froid se dirige vers notre pays mais ralentit, se met à onduler et ne nous atteint pas dans un premier temps. Mais cela sera chose faite en fin de soirée et la nuit, sauf au sud. Vents : en matinée, sud à sud-ouest sur le sud-est du pays, ouest à nord-ouest sur le nord-ouest du pays. L’après-midi, partout nord-ouest à nord, sauf sur l’extrême sud du pays. Au littoral, par combinaison avec la brise de mer, le vent tend vers le nord à nord-est. Temps : d’abord très nuageux le matin avec stratocumulus, puis nébulosité variable avec fréquemment d’importants bancs d’altocumulus, avec parfois une légère tendance à lenticularis, parfois aussi une légère tendance à castellanus. Au centre, très temporairement en début d’après-midi, on observe aussi des cumulus humilis. Plus au sud, en Entre-Sambre-et-Meuse et en Ardenne, les cumulus sont plus nombreux. En Gaume, le ciel dégage l’après-midi, avec juste encore des cirrus. Températures minimales parfois élevées : 21,6°C à Beauvechain et Gosselies ; 21,5°C à Bierset, Semmerzake et Zeebruges. Températures maximales : 23 à 24°C au littoral, 27 à 30°C sur le nord et le centre du pays, 31 à 33°C sur le sud-ouest et le sud (32,6°C à Dourbes) ; 28 à 29°C sur les hauteurs. La grande chaleur est à présent arrivée à Paris, avec 36,6°C à Paris-Montsouris et 36,7°C à Paris-Orly. En Espagne, c’est l’enfer ! On enregistre 45,6°C à Almonte Donana ; 45,2°C à Moron De La Frontera et 44,8°C à Séville. À Madrid, c’est fait, les 40°C sont atteints avec 40,8°C à Madrid-Barajas. Plus étonnant, les 40°C qui sont dépassés en Galicie, dans l’extrême nord-ouest de l’Espagne, avec 41,0°C à Ourense. Au Portugal, l’habituellement fraîche ville de Porto monte à 40,3°C ! Plus près de nous, quelques points du Grand-Duché du Luxembourg montent déjà à 34°C. 14 juillet 2022 Un front froid en cours de désagrégation traverse le pays sans arriver à atteindre le sud. La majeure partie se trouve à présent sous l’influence d’un anticyclone centré au sud-ouest de l’Irlande, qui nous envoie des courants maritimes tempérés. Une petite frange sud du pays reste dans l’air chaud. Les vents, grâce à une excroissance de l’anticyclone vers la Mer du Nord, soufflent temporairement de nord-est avant de basculer vers le nord à nord-ouest. Temps : stratocumulus et altocumulus se dispersant en cours de matinée, puis beau temps avec quelques cirrus et formation de cumulus aplatis, parfois à la limite de stratocumulus mais généralement pas trop nombreux. Au-dessus de l’Entre-Sambre-et-Meuse, développement de cumulus un peu plus franc, avec tendance à mediocris. Au littoral par contre, quasi-absence de cumulus. Dans l’extrême-sud du pays, le ciel est celui d’un temps chaud, avec altocumulus parfois floccus, plus tard aussi lenticularis, et formation de cumulus discrets en dessous de rares cirrus. Les températures atteignent 28°C en Gaume et 26 à 27°C sur le sud et sud-ouest du pays, sinon 24 à 25°C en plaine (20 à 21°C au littoral) et 21 à 23°C sur les hauteurs. La chaleur n’est franchement pas loin. À Reims, on atteint 31,7°C, et 34,1°C à Nancy. À l’aéroport de Luxembourg-Findel, on enregistre 29,8°C. En Espagne, on continue à cuire avec des 44-45°C qui remontent à présent plus loin vers le nord. 44,8°C sont mesurés à Talavera de la Reina et 40,9°C à Salamanca, à 793 mètres d’altitude. À l’aéroport de Madrid, le pic de chaleur est atteint à 19 heures avec 42,2°C ! Plus étonnant encore, les températures en Galicie avec 44,1°C à Ourense et 43,4°C à Ribadavia. En France, les 40°C ne sont pas encore atteints. Il faut « se contenter » de 38,6°C à Carcassonne et de 38,5°C à Mont-de-Marsan. 15 juillet 2022 La chaleur recule dans les pays du Benelux, mais avance en Espagne et au sud de la France. Un anticyclone centré sur le sud-ouest des Îles Britanniques continue à nous envoyer de l’air maritime très tempéré. La limite des très fortes chaleurs (>33-34°C) se situe désormais sur une ligne allant grosso modo de Bordeaux à Genève en passant par Clermont-Ferrand et Lyon. Une ligne secondaire, séparant l’air tempéré d’un air assez chaud (>26-27°C), va de Brest à Nancy en passant un peu au nord de Paris. Source : Kachelmannwetter Chez nous, les vents sont quelques peu variables, à prédominance nord-ouest, et les températures maximales se situent entre 23 et 24°C en plaine (21°C au littoral) et 18 à 19°C sur les hauteurs. Le temps est beau, avec quelques cirrus et la formation de cumulus dès la matinée, ceux-ci atteignant le stade mediocris l’après-midi (plus tôt sur l’est), avec une très légère tendance à l’étalement. Au littoral, les cumulus sont rares et le ciel, presque serein. C’est vrai aussi pour la Gaume, où les quelques cumulus formés en matinée se résorbent avant l’après-midi. Sur les reliefs ardennais, on observe temporairement des stratocumulus le matin. Ceci termine une première quinzaine de juillet aux températures, en fin de compte, très proches des normes saisonnières. Les maxima sont très légèrement excédentaires et les minima, quelque peu déficitaires. La sécheresse est cependant de retour, avec seulement 1,2 mm de précipitations en 15 jours à Uccle. L’insolation est de la partie aussi, avec déjà 146h08 de soleil. En France en ce 15 juillet, les 40°C touchent à présent le sud du pays, avec 40,4°C à Béziers et 40,3°C à Nîmes. En Espagne, les 40°C arrivent même jusqu’à l’extrême nord-est du pays avec 40,5°C à Vall De Bianya. À Barcelone, il fait encore (un tout petit peu) respirable en bordure de mer avec 34°C, mais la température monte déjà à 37°C dans la « zone universitaire ». À quelques dizaines de kilomètres de là, on frise les 40°C. En Andalousie, on cuit toujours avec 43,8°C à Moron De la Frontera et 42,7°C à Cordoue. À Madrid, on note encore 40,5°C à l’aéroport, pendant qu’on enregistre un étonnant 42,7°C à Sardon De Duero (non loin de Valladolid) à 725 mètres d’altitude. 16 juillet 2022 L’anticyclone, centré la nuit et le matin sur les Îles Britanniques, nous envoie encore des bouffées d’air frais en provenance de la Mer du Nord, avec de petits fronts froids de basses couches. Par la suite, cet air frais des basses couches est littéralement écrasé par une inversion de subsidence qui descend de plus en plus bas pendant que le noyau anticyclonique se dirige lentement vers les Pays-Bas. Cela a des conséquences immédiates sur les nuages. Les cumulus, qui se forment rapidement dans l’air frais, rendu instable par le réchauffement du sol, atteignent le stade mediocris avant même le milieu de la journée, mais s’aplatissent ensuite durant l’après-midi. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 16 juillet 2022 à 12h et à 16h Il fait beau partout dans le pays, avec une évolution plus ou moins similaire : quelques bancs d’altocumulus le matin, quelques cirrus et des cumulus se développant bien en matinée mais s’aplatissant par la suite, se dispersant dès la deuxième moitié de l’après-midi. Au littoral, on observe de nombreux cumulus le matin, et un ciel quasi serein dès la fin de matinée. Ce ciel quasi serein de l’après-midi s’étend jusqu’à Bruges. En Gaume, les cumulus sont moins nombreux aussi, et ne dépassent pas le stade d’humilis. Sous un vent soufflant de nord en journée (nord-est au littoral en soirée), les températures maximales restent encore modestes, autour de 24°C en plaine (mais seulement 19°C en bordure de mer) et entre 20 et 21°C sur les hauteurs. Le long de la frontière française, les températures sont un peu plus élevées avec des valeurs de 25 à 26°C. La chaleur regagne du terrain sur la France, surtout du côté ouest. La température atteint 29,3°C à Brest et 30,1°C à Quimper. Dans le sud-ouest, on monte à 39,3°C à Biscarosse et 38,5°C à Cazaux. Plus près de la Méditerranée, on observe 39,2°C à Carcassonne et 39,5°C à Nîmes. En Espagne, l’enfer continue avec 40°C et plus sur près des deux tiers du territoire. Les températures sont notamment exceptionnelles dans le Pays Basque avec 40,6°C à Orozco-Ibarra et 39,8°C à Vitoria (513 m). À la limite sud du Pays Basque, on observe 42,5°C à Miranda de Obrero et 42,1°C à Haro (localités également situées à près de 500 mètres d’altitude). Au sud-ouest de l’Espagne, vers la frontière avec le Portugal, on observe 43,5°C à Badajoz. Au Portugal même, on relève 40,2°C à Évora et 40,4°C à Castelo Branco. Et toute cette chaleur excessive est en route vers chez nous... 17 juillet 2022 Bon. Commençons d’abord par le gel en Belgique. Non ! Ce n’est pas une blague ! Il a vraiment gelé en Belgique en ce matin du 17 juillet 2022 ! À 5 heures du matin, on observait –0,9°C à Grüner Kloster (Bütgenbach), dans les Cantons de l’Est. En même temps, on observait +1,0°C dans le village de Deidenberg, entre Waimes et Saint-Vith. Bien sûr, il s’agit là d’endroits hypersensibles au froid par rayonnement, où la température descend très vite très bas dès que le vent tombe, que le ciel est serein et qu’il a fait un peu frais la veille en journée. Mais de façon générale, il a fait fort frais la nuit du 16 au 17 juillet. À Elsenborn, le thermomètre est descendu jusqu’à 3,0°C et en bien des endroits, même en plaine, la température est descendue en dessous de 10°C. Diepenbeek a enregistré 7,0°C ; Retie, 7,8°C et Melle : 8,0°C. Les plateaux du centre du pays ont été plus épargnés, avec12,2°C à Uccle et à Bierset ; 11,4°C à Gosselies et 10,8°C à Beauvechain. Mais là aussi, on est en dessous des normes saisonnières. À Mélin, petite vallée près de Beauvechain, on est descendu à 7,6°C. Ce seront là bien les dernières nouvelles concernant des températures froides. Avec le positionnement du noyau de l’anticyclone sur les Pays-Bas et le nord-ouest de l’Allemagne, l’arrivée d’air frais vers notre pays a été complètement coupée. Les températures, sous un soleil généreux avec juste quelques cirrus, connaissent donc une montée lente, mais certaine. Si à 14 heures, on observait encore à 23 ou 24°C en bien des endroits en plaine, quelques heures plus tard, on était à 26 à 28°C sur toute la Basse et Moyenne Belgique, avec les valeurs les plus élevées sur l’ouest et le sud-ouest. Chièvres est montée à 28,1°C ; Coxyde, Passendaele et Dourbes à 28,0°C, et Beitem à 27,7°C. Sur les hauteurs, on a relevé 24 à 25°C. Avec des vents désormais orientés au nord-est, les taux d’humidité ont également baissé, avec quelques valeurs en dessous de 30%. En France, les 40°C ont désormais atteint le sud-ouest, avec 40,5°C à Biscarosse et 40,3°C à Cazaux. Par ailleurs, la chaleur a également débarqué en Bretagne, avec de très étonnants 35,2°C à Brest. Plus près de nous, on observe 32,7°C à Paris-Montsouris, et la limite des 30°C s’approche dangereusement de notre pays. En Espagne, on observe à nouveau des températures supérieures à 40°C jusque dans le nord, avec 41,6°C à Amurrio (Pays Basque) ; 41,2°C à Bilbao (Pays Basque) et 42,2°C à Barcena Mayor-Toriz (Asturies). 18 juillet 2022 Les hautes pressions étant désormais situées à l’est de nos régions, plus rien n’empêche l’air chaud de nous atteindre. Sous un soleil de plomb et un ciel garni de cirrus, devenant serein par la suite, et sous des vents méridionaux, les températures s’envolent aussi en Belgique. En plaine, les maxima se situent entre 33 et 35°C, et sur les hauteurs, entre 30 et 31°C. Ce ne sont pas encore des records, mais nous n’en sommes plus très loin. Notamment sur l’ouest et le sud-ouest du pays, les 35°C mesurés ne sont pas très loin des 35-37°C de 2006, records de la deuxième décade de juillet. Près de nos frontières, à Lille, ce record décadaire a même été battu. Lieu : T° 18/07/2022 [T° 19/07/2006] Lille (FR) : 36,3°C [36,0°C] Chièvres : 35,0°C [35,4°C] Beitem : 35,3°C [36,3°C] Semmerzake : 34,5°C [36,9°C] Coxyde : 34,7°C [36,0°C] Bien sûr, les 40°C et plus de la troisième décade, qui sont en outre des records tous mois confondus et qui ont été mesurés le 25 juillet 2019, sont plus difficiles à battre. Au littoral, une brise de mer de nord à nord-est, qui se lève l’après-midi, tempère la chaleur, en bordure immédiate de l’eau tout au moins. Au port de Zeebruges, la température maximale ne dépasse pas 27,2°C. Sur l’ouest de la côte belge, il fait d’abord chaud en matinée avant l’arrivée de la brise de mer, avec des maxima supérieurs à 30°C. À Dunkerque, le maximum est atteint à 12 heures avec 32,3°C, avant une baisse à 27-28°C l’après-midi. Une station amateur à Coxyde-les-Bains mesure 31,2°C peu après 12 heures. À la base de Coxyde, située à quelques 3 kilomètres de la côte, la brise de mer ne se fait plus sentir, sauf un peu en fin d’après-midi, après un maximum de 34,9°C ! À l’intérieur du pays, on note par ailleurs des écarts remarquables entre les minima du matin, encore fort frais par endroits, et les maxima de l’après-midi très chaud. Quelques exemples : Diepenbeek : 9,8°C/34,1°C (écart : 24,3°C) Chièvres : 11,4°C/35,0°C (écart : 23,6°C) Retie : 10,1°C/33,5°C (écart : 23,4°C) Dourbes : 11,0°C/34,3°C (écart : 23,3°C) Buzenol : 10,3°C/33,2°C (écart : 22,9°C) Kleine Brogel : 11,6°C/33,7°C (écart : 22,1°C) En Europe, l’Espagne continue à suffoquer sous la chaleur, sauf à l’extrême ouest où l’on commence à respirer. Le centre de gravité de la vague de chaleur est désormais situé sur le nord-est de l’Espagne et le sud-ouest de la France. Orozco-Ibarra, dans le Pays Basque Espagnol, atteint 43,0°C. En France, on monte à 42,6°C à Biscarosse, à 42,4°C à Cazaux et à 41,7°C à La Rochelle ! Plus au nord, la Bretagne connaît des températures inimaginables, avec 40,0°C à Dinard ; 39,7°C à Saint-Brieuc et 39,3°C à Brest ! Plus près de chez nous, Paris-Montsouris enregistre 38,5°C, Beauvais 37,2°C et Abbeville 37,1°C. Revenons à présent en Belgique, où la soirée est à peine moins chaude que le jour. À 20 heures, on relève 32,6°C à Uccle ; 33,2°C à Dourbes ; 33,8°C à Chièvres et 34,7°C à Beitem. Ces valeurs-là peuvent déjà être considérées comme exceptionnelles. 19 juillet 2022 Malgré un soir chaud la veille, la nuit n’a pas été extrêmement chaude, mais il y a de grandes disparités. Sur certains plateaux et élévations, mais localement aussi en plaine et à la mer, la température minimale n’est pas descendue en dessous de 22°C (Zeebruges : 22,2°C ; Bierset : 22,0°C ; Semmerzake : 21,9°C ; Spa-aérodrome : 21,6°C). Sinon, cela a bien rafraîchi la nuit, avec souvent 15 à 16°C en plaine (localement moins avec 13,3°C à Diepenbeek) tandis qu’Elsenborn est descendu jusqu’à 11,0°C. Il a fait bien frais en Gaume aussi, avec 12,7°C à Buzenol. Ci-dessous, les disparités de températures à l’est de notre pays à 00h15. Source : BMCB via Info Météo Sur le plateau de la Baraque de Fraiture, on note encore 24,4°C alors que le village de Deidenberg n’enregistre plus que 11,0°C. La vallée de Grüner Kloster est même à 8,8°C ! À peu près à la même heure, à 0h00, on relève également d’énormes disparités dans le Brabant Wallon. À la base de Beauvechain, le thermomètre affiche encore 27,1°C alors que dans la toute proche vallée de Mélin, on n’est plus qu’à 16,9°C ! Il faut savoir qu’à une centaine de mètres de hauteur au-dessus du sol (200 mètres au-dessus du niveau de la mer), l’air reste extrêmement chaud avec encore 30°C ! Le matin à 8 heures, la fraîcheur nocturne a disparu à peu près partout, et il fait déjà entre 22 et 24°C à de très nombreux endroits. Avec un ciel parfaitement serein (quelques très rares cirrus sur le sud du pays) et donc une insolation maximale, les températures montent en flèche en journée, d’autant plus que le vent est à présent orienté au sud-est sur tout le pays. En d’autres termes, la chaleur nous arrive en plein, chez nous aussi. Voyez les températures maximales : 38 à 39°C en plaine et 32 à 35°C sur les hauteurs. Les records de la 2e décade de juillet (remontant pour la plupart à 2006) sont pulvérisés. Quant au records de juillet, qui sont aussi les records tous mois confondus, on ne les a pas eus, 2019 a été encore plus extrême. Ci-dessous, la liste des valeurs maximales de ce 19 juillet 2022, avec entre crochets d’abord les valeurs du 19 juillet 2006, puis les valeurs du 25 juillet 2019. Localité : T° 19/07/2022 [T° 19/07/2006] [T° 25/07/2019] Province de Liège Bierset : 37,8°C [36,7°C] [39,5°C] Baraque Michel / Mont-Rigi : 32,8°C [30,8°C] [34,9°C] Spa : 34,1°C [33,1°C] [36,7°C] Elsenborn : 34,3°C [33,5°C] [36,2°C] Province de Luxembourg Saint-Hubert : 32,2°C [31,8°C] [35,2°C] Buzenol : 35,8°C [---,--°C] [38,3°C] Province de Namur Florennes : 36,1°C [34,8°C] [39,0°C] Dourbes : 36,8°C [35,6°C] [39,8°C] Gembloux : 37,5°C [---,--°C] [39,2°C] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Schaffen : 38,6°C [36,8°C] [40,4°C] Zaventem : 37,7°C [35,8°C] [40,2°C] Uccle : 38,1°C [36,2°C] [39,7°C] Beauvechain : 38,0°C [35,7°C] [40,1°C] Province du Hainaut Gosselies : 37,3°C [37,0°C] [40,4°C] France – Département du Nord Lille : 39,1°C [36,0°C] [41,5°C] Dunkerque : 39,4°C [38,3°C] [41,3°C] Flandre Occidentale Coxyde : 38,6°C [36,0°C] [40,2°C] Middelkerke : 37,8°C [36,0°C] [38,9°C] Beitem : 38,5°C [36,3°C] [40,7°C] Flandre Orientale Semmerzake : 38,5°C [36,9°C] [40,4°C] Melle : 38,5°C [---,--°C] [39,7°C] Province d’Anvers Stabroek : 37,8°C [36,9°C] [39,2°C] Deurne : 37,8°C [35,4°C] [40,4°C] Sint-Katelijne-Waver : 38,6°C [35,7°C] [40,3°C] Retie : 38,1°C [---,--°C] [39,5°C] Province du Limbourg Diepenbeek : 38,7°C [---,--°C] [40,4°C] Kleine Brogel : 38,7°C [37,8°C] [40,6°C] Pays-Bas Maastricht : 39,5°C [34,7°C] [39,6°C] Cela signifie que ces températures, en grande majorité, arrivent en deuxième position parmi les températures les plus élevées jamais relevées en Belgique et régions limitrophes. Si l'on considère l'ensemble des stations en Belgique, nous constatons que les 40°C ont été tout juste atteints à Kapelle-op-den-Bos (au nord de Bruxelles et à l'ouest de Malines). À Bruxelles, les zones très urbanisées y sont arrivées presque, avec 39,6°C à Molenbeek-Saint-Jean. On notera aussi 39,8°C à Begijnendijk (près d'Aarschot) et 39,5°C à Rhode-Saint-Pierre (également près d'Aarschot). 39,5°C ont également été relevés non loin de la Côte belge, à Moere, près de Gistel. Source : IRM Extrêmes aussi les températures de la soirée. À 20 heures, on observe encore 36 à 37°C à peu près partout en Basse et Moyenne Belgique, et encore 30 à 32°C sur les hauteurs. Là, on est en moyenne plus haut même que le 25 juillet 2019, où des outflows orageux avaient rafraîchi quelques régions. Très extrême aussi en ce 19 juillet 2022 : l’humidité relative de l’air. À Humain et à Gosselies, celle-ci n’est que de 12% ; à Uccle et à Beitem, 13% ; à Semmerzake, Melle, Chièvres, Beauvechain, Ernage, Bierset et Elsenborn, 14%. Même le port de Zeebruges, à proximité immédiate de la mer, n’observe que 23% pendant que l’aéroport de Middelkerke se situe à 17%. Cela signifie que le point de rosée, à certains endroits, n’atteint que 3°C, un scénario presque digne de l’Arabie Séoudite. En tant que Bruxellois, je garderai de cette canicule le souvenir suivant : en passant à 17 heures par la place Rogier, cette place où l’air, qui s’engouffre entre les bâtiments provoque presque toujours de petites (voire de grandes) rafales, le vent qui y soufflait était véritablement chaud, presque aussi chaud que le souffle d’un sèche-cheveux. Sur le piétonnier du boulevard Anspach, ce vent était toujours présent par moment, soufflant par petites rafales chaudes, entrecoupées de très brèves bouffées de fraîcheur : la clim des magasins dont la porte restait ouverte. La rue de la Bourse et la rue au Beurre, menant à la Grand-Place, étaient particulièrement chaudes aussi. En France, la chaleur s’est quelque peu évacuée de la façade ouest, mais reste très présente sur le reste du pays. À Paris-Montsouris, on monte à 40,5°C, tandis que Dieppe arrive à 40,4°C. La Côte d’Opale tout comme la Côte belge subissent la chaleur de plein fouet, avec 39,9°C au Touquet et 39,6°C à Boulogne-sur-Mer. L’Angleterre enregistre pour la première fois de son histoire des valeurs supérieures à 40°C, avec 40,2°C à Londres Heathrow ainsi qu’à Londres St-James-Park. Les 40°C sont également dépassés plus au nord, avec 40,3°C à Wadddington et à Coningsby, et 40,0°C à Cranwell. Nottingham, avec 39,8°C, n’atteint tout juste pas ces 40°C. L’Espagne est en partie débarrassée de la plus grosse chaleur, mais il reste des poches très chaudes. À Saragosse, on observe encore 39,6°C. L’Allemagne, quant à elle, se prépare au pire, avec des températures frisant déjà les 40°C du côté ouest (39,5°C à Duisburg et 39,6°C à Hagen). Chez nous les choses devraient s’arranger... la nuit ! 20 juillet 2022 Le rafraîchissement durant la nuit du 19 au 20 juillet se fera parfois en deux temps. À Uccle par exemple, après les étouffants 35,8°C mesurés à 20 heures, le rafraîchissement sera assez rapide avec 26,6°C à 23 heures. Mais après, la température remonte en même temps que le vent qui se lève, et qui se (re)met à souffler par petites rafales. À minuit, on observe 28,5°C et à 1 heure, 29,1°C. D’autres stations connaissent également cette remontée en pleine nuit, avec parfois même des phénomènes abrupts, comme par exemple à Mélin où l’on passe de 17,2°C (1h00) à 23,4°C (1h40), puis après une petite baisse temporaire, même à 24,4°C (3h00). Sur le plateau voisin à Beauvechain, bien plus chaud, on observe respectivement 27,0°C (1h), 28,7°C (2h) et 24,0°C (3h). Sur le plateau de Bierset pendant ce temps, il fait sans cesse torride avec 29,9°C (1h), 29,2°C (2) et 29,0°C (3h). Ne perdons pas de vue qu’il s’agit là de températures tout à fait exceptionnelles pour de telles heures. La chaleur ne sera véritablement évacuée que lors du passage d’une ligne de convergence, faisant passer les vents de sud-est à sud-ouest/ouest. À minuit, cette ligne se trouve sur l’ouest du pays, à 2 heures sur le centre et à 4 heures sur l’est. Après son passage, les températures s’égalisent presque partout à 22-23°C et l’humidité remonte en flèche. Ensuite, ces températures poursuivent lentement leur baisse par évolution nocturne normale. Au final, les températures minimales, le plus souvent situées entre 19 et 21°C en Basse et Moyenne Belgique et entre 16 et 18°C en Haute Belgique, peuvent encore être considérées comme élevées, mais ne présentent plus rien d’exceptionnel. En matinée, quelques orages auront vraiment le mot de la fin de cette brève mais intense canicule. Conclusion D’abord, un grand bravo pour les modèles, qui ont pu identifier très longtemps à l’avance la survenue d’une chaleur extrême. Comme toujours, il y a des bornes maximales et minimales, avec des modèles qui surestiment et d’autres qui sous-estiment, mais ils étaient quelque part tous utilisables, avec les propriétés qu’on connaît chez chacun de ses modèles, si bien que le monde de la météorologie a réussi une véritable prouesse. En outre, ce phénomène caniculaire, tout comme ses prédécesseurs, nous en dit long sur le réchauffement climatique. Au début des années 2000, on parvenait à clairement identifier, pour nos régions, un saut climatique qui s’est produit quelque part vers 1987/1988. Mais dans un premier temps, ce changement climatique ne concernait, à peu de chose près, que les températures. Malgré quelques coups de semonce précoces (dont notamment 2003 et 2006/2007), le climat de nos régions semblait à chaque fois se remettre de sa maladie et poursuivre son bonhomme de chemin. Cela signifie en d’autres termes que nous gardions notre climat tempéré et souvent pluvieux, avec juste un petit degré de plus. Donc quelques petits jours d’été en plus, et quelques petits jours d’hiver (avec phénomènes associés comme la neige) en moins. À partir de 2014, et surtout à partir de 2015, tout semble basculer. Même nos périodes pluvieuses n’appartiennent plus à notre climat. Il s’agit de moins en moins de circulations d’ouest, avec nos bonnes vieilles perturbations atlantiques, mais de pluies qui restent coincées chez nous par des situations de blocage et qui donnent beaucoup trop d’eau. Ces mêmes blocages, à d’autres moments, nous valent de longues périodes de sécheresse et/ou de températures tout à fait anormales. Le mois de décembre 2015 est l'un des premiers (mais hélas pas le dernier) mois à nous valoir une situation vraiment hors normes. Les blocages, voilà le maître mot. Le ralentissement général du jet-stream, lié à la diminution des contrastes entre latitudes polaires et tempérées, est en train de complètement chambouler notre climat, mais aussi celui des autres. Si l’Europe occidentale souffre surtout de ces situations de blocage en été, ces blocages font fortement ressentir leur effet en Méditerranée aussi en hiver. Notamment l’Espagne et le Portugal sont touchés. Une modification de la position moyenne de l’anticyclone des Açores semble y renforcer les sécheresses hivernales. Or, l’été y est déjà naturellement sec, si l’hiver le devient aussi, cela risque de poser de graves problèmes. Et ces problèmes, ils sont déjà là, pour eux mais aussi pour nous. Expliquons-nous. Il y a d’abord le réchauffement climatique proprement dit qui fait monter les températures à toutes les saisons et par toutes les situations atmosphériques ou à peu près. C’est ce qui nous vaut cette hausse des moyennes de température, de quelques 2,3°C dans nos régions par rapport à l’ère préindustrielle. Et puis, il y a ces modifications dans la circulation atmosphérique générale, qui provoquent une modification de la fréquence des types de temps que nous rencontrons. Ceci aura (et a déjà) un énorme impact sur la répartition des précipitations. De plus en plus, nous évoluons vers une alternance de périodes trop pluvieuses et de périodes trop sèches. En outre, l’effet modérateur de l’Océan sur les températures, dont nous bénéficions par circulation d’ouest, sera de moins en moins présent. Ce qui signifie que nous serons de plus en plus confrontés à des remontées d’air torride et des descentes d’air froid. Pour ce qui concerne le froid, la nouvelle configuration atmosphérique le favorise, mais le réchauffement climatique le contrecarre. Il y a donc des évolutions dans des sens opposés. Pour la chaleur par contre, les évolutions vont dans le même sens, c’est-à-dire celui de la multiplication et de l’intensification des phénomènes chauds. À cela s’ajoutent encore les changements climatiques qui se produisent ailleurs. Par exemple le dessèchement de l’Espagne est en train d’y rendre les étés encore plus chauds qu’ils n’étaient déjà. Ce qui fait que si la fréquence des coups de chaleur venant de ce côté augmente à cause des blocages à répétition, l’intensification se fait par la modification du climat espagnol, qui se combine à notre réchauffement climatique à nous. L’explication des canicules intenses (et parfois longues) que nous connaissons ces dernières années (2018, 2019, 2020 et 2022) est à rechercher là.
  24. BRUSQUE MONTÉE DE LA TEMPÉRATURE EN PLEINE NUIT Dans la nuit du 18 au 19 juin 2022, la station de Membach, située non loin d’Eupen, a connu une brusque montée de la température en pleine nuit. En effet, la température y est passée de 18,3°C à 1 heure du matin à 27,5°C à 2 heures du matin. Ensuite, la température s’est maintenue à un haut niveau (> 25°C) jusqu’à 4h30 environ avant de revenir, en peu de temps, à 18°C puis même à 15°C. Source : Belgische Meteo Club Belge Un tel phénomène rappelle immanquablement les fameuses « heat bursts ». C’est quoi, une « heat burst » ? Au départ, ce n’est autre chose qu’une rafale descendante. Les heat bursts se produisent dans les cumulonimbus à base élevée, aussi nommés altocumulonimbus (altocumulus castellanus qui s’est développé en cumulonimbus), lorsque l’averse doit traverser une couche d’air sec située plus bas et que les précipitations s’évaporent (virga). Au départ, il s’agit donc d’air froid entraîné vers le bas par l’averse, devenant plus froid que l’air environnant, ce qui accélère encore sa chute. Seulement, une fois l’averse évaporée, l’air dans sa chute passe de l’adiabatique humide à l’adiabatique sèche et se réchauffe de 1°C par 100 mètres. De ce fait, l’air finit par devenir plus chaud que l’air environnant mais, par inertie, continue sa chute un certain temps encore et atteint parfois le sol. Dans ce cas, classiquement, l’air est de 7 à 8°C plus chaud que l’air environnant mais peut, dans les cas extrêmes, être plus de 10°C plus chaud. La heat burst, en touchant le sol, se comporte comme n’importe quelle rafale descendante, avec de l’air qui s’étale dans tous les sens et un vent qui augmente. Sauf que, contrairement à la rafale descendante, nous n’avons pas un air frais et humide, mais un air chaud et sec. Les heat bursts sont plutôt rares en Europe, mais plus fréquentes dans d’autres parties du monde, comme par exemple dans les plaines centrales des États-Unis. Dans les pays désertiques, des heat bursts « brûlantes » sont possibles lorsque des restants de zone orageuse arrivent jusque là. Toutefois il faut se méfier de certains témoignages, qui semblent être exagérés. Près de nos régions, la heat burst la plus remarquable a été celle de Troyes, avec une température qui était passée de 24 à 33°C au beau milieu de la nuit du 15 au 16 juillet 2015, avant de retomber presque aussi vite. Analysons à présent ce qui s’est passé à Membach (Baelen), non loin d’Eupen, en cette nuit du 18 au 19 juin 2022. La nuit en question fait suite à une journée particulièrement chaude, avec des températures souvent comprises entre 32 et 35°C en plaine et entre 29 et 31°C sur les hauteurs. Dans certaines vallées (dont celle de Membach), les 35°C ont également été atteints. Le temps a été ensoleillé mais sous un ciel quelque peu délavé, lié d’une part à de minces cirrus, mais surtout à la présence de sable saharien dans l’air, témoin de ce transport d’air tropical direct. En soirée et la nuit, l’air se refroidit généralement par contact avec le sol qui se refroidit, mais à quelques centaines de mètres de hauteur, la chaleur du jour se maintient plus longtemps et se fait encore sentir la nuit. La nuit du 28 au 29, une grande partie du pays est concernée par le passage d’un faible front froid, mais le sud et l’est du pays restent dans l’air chaud avec, à quelques 300 mètres au-dessus du sol, une température de 27°C. En surface, les températures sont très variables en fonction de la topographie des lieux, avec, dans la région et en milieu de nuit, une fourchette allant de 13 à 24°C en fonction de l’exposition (plateau, vallée…). La station de Membach, à 252 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve plutôt dans une situation de vallée, avec là une température de 18-19°C en milieu de nuit. Alors comment expliquer cette hausse de 9°C en l’espace de 40 minutes ? La « heat burst » serait une première explication, mais pas mal d’arguments plaident contre une heat burst. En premier lieu, le phénomène est trop important dans la durée. La température reste élevée pendant 3 heures, ce qui est trop pour une heat burst, qui ne dure en général pas (beaucoup) plus d’une heure. D’autre part, il n’y a pas de chute significative du point de rosée (qui reste proche de 15-16°C), alors que c’est généralement le cas lors d’une heat burst. La présence d’altocumulus castellanus dans la région est par contre un argument en faveur d’une heat burst. Quelles sont les autres causes possibles d’une telle montée des températures en pleine nuit ? 1. Le brassage de l’air Par vent faible ou nul, l’air a tendance à se refroidir près du sol mais à rester bien plus chaud à quelques centaines de mètres de hauteur. L’inversion, la nuit du 18 au 19 juin, se trouvait vers les 500 mètres d’altitude, donc quelques 200-300 mètres au-dessus du sol de Membach. Lorsque le vent se lève (même un petit peu), l’air chaud des couches de l’atmosphère situées juste au-dessus se mélange avec l’air froid des basses couches, et si l’inversion est marquée (ce qui est le cas), le réchauffement peut être très brusque. Il sera d’autant plus marqué qu’il y a un peu de turbulence, avec un air qui, dans la partie descendante des tourbillons, se réchauffe adiabatiquement de 1°C par 100 mètres et va donc se retrouver au sol avec une température (légèrement) supérieure à celle de la couche chaude. 2. Le pseudo-foehn Le phénomène n’est pas très différent, sauf que le relief intervient plus directement. L’air au-dessus des plateaux est plus doux que celui des vallées. Si le vent souffle un peu, cet air va déborder des plateau et s’enfoncer dans certaines vallées en collant un certain temps aux pentes. En descendant ainsi, cet air se réchauffe, adiabatiquement aussi, de 1°C par 100 mètres. À l’heure du phénomène, la température était de 22 à 23°C sur les Hautes-Fagnes (à presque 700 mètres d’altitude) et localement de 24°C sur les plateaux un peu plus bas (500-600 mètres). Si cet air-là a réussi à se retrouver dans le fond d’une vallée à 200-300 mètres d’altitude, une température de 27-28°C est tout à fait plausible. Une fois que le vent se calme, le fond de la vallée se refroidit à nouveau très vite et la température retrouve son niveau d’avant le phénomène chaud, et peut même poursuivre son refroidissement dans les heures qui suivent. En tout cas, cette première analyse plaide plus en faveur de l’une des deux hypothèses décrites ci-dessus que pour celle d’une véritable heat burst.
  25. UNE CANICULE QUI NAÎT DANS LA FRAÎCHEUR En altitude, dès le 12 juin, les ingrédients d’une vague de chaleur se mettent en place, avec deux crêtes chaudes, l’une au milieu de l’Océan et l’autre sur l’Espagne et la France, et entre les deux, un creux qui se rapproche rapidement des côtes du Portugal. Au sein de ce creux, une dépression forme de plus en plus une circulation fermée (goutte froide), avec les deux crêtes qui tentent de se rejoindre au nord de cette dépression d’altitude. En date du 16 juin, la dépression d’altitude est profonde et son flanc oriental touche désormais le Portugal. Source : Météociel Dans les couches moyennes, cette configuration fait remonter un air extrême chaud, issu du Sahara, vers l’Espagne, puis vers le sud-ouest de la France. L’isotherme de 20°C, au niveau 850 hPa, atteint les Pyrénées dès le 12 juin et se retrouve, le 16 juin, sur une ligne qui va de Nantes à Marseille en passant plus ou moins par Poitiers et Clermont-Ferrand. Au-dessus de l’Espagne, on observe des poches d’air jusqu’à 28°C tandis que les 24°C viennent lécher le sud-ouest de la France. Il n’est donc pas étonnant que les températures en surface dépassent parfois 40°C en Espagne et qu’on observe déjà, en date du 16 juin, des valeurs de 37-38°C sur le sud-ouest, et localement aussi sur le sud de la France. Chez nous par contre, ce sont encore les anticyclones thermiques, situés bien plus au nord, qui prédominent et nous donnent des températures bien agréables, dans un premier temps, sous des vents à composante septentrionale. À partir du 17 juin, ces hautes pressions, mieux soutenues par la crête en altitude, parviendront aussi à s’installer sur le continent, ouvrant ainsi la porte de notre pays aux courants du sud et à la chaleur. 13 juin 2022 Après une journée ensoleillée mais tempérée, la veille, à l’arrière d’un front froid, nous nous retrouvons plus profondément dans l’air frais en ce 13 juin. Le matin est même froid au sud et à l’est du pays, avec 3,5°C à Elsenborn ; 5,8°C à Mont-Rigi ; 6,2°Cà Buzenol et 6,3°C à Saint-Hubert. En Campine aussi, la température descend en dessous de 10°C par endroit. En journée, malgré le soleil, les températures ne dépassent souvent pas les 20°C en plaine. Au littoral, on observe 17°C pour 18 à 19°C, parfois 20 ou 21°C en Basse et Moyenne Belgique, et 15 à 17°C en Haute Belgique, le tout sous un vent de nord-ouest qui s’oriente plus tard au nord. Le ciel est lumineux avec quelques stratocumulus / altocumulus matinaux, suivis de cumulus dodus qui, peu à peu, s’aplatissent et finissent par disparaître pour faire place à un ciel tout à fait serein. En bordure de mer, le ciel est même serein, ou presque, tout au long de la journée. L’air très chaud, en ce moment, se cantonne encore à l’Espagne et à l’extrême sud de la France. 14 juin 2022 Le temps de nos régions est déterminé par une ceinture d’anticyclones thermiques qui passe juste au nord de nos régions. Le vent plutôt calme et le ciel serein dans un air déjà frais au départ a fait descendre les températures nocturnes plus bas encore que la veille. Les minima : 1,3°C à Elsenborn ; 4,7°C à Bièvre ; 4,8°C à Mont-Rigi et encore 5,1°C à Retie et à Koersel. En journée, grâce au vent soufflant principalement de nord-est, l’air devient plus continental et les températures maximales atteignent des valeurs déjà plus élevées. En plaine, on observe 21 à 23°C, et 20 à 21°C sur les hauteurs. Le ciel est serein en matinée, garni de cirrus l’après-midi et à nouveau serein le soir (sauf sur le sud du pays où les cirrus persistent). L’air très chaud se trouve à présent au sud d’un pseudo-front chaud et affecte tout le sud-ouest et le sud de la France, où les températures dépassent les 35°C en bien des endroits. Source : KNMI 15 juin 2022 L’élément thermique est toujours bien présent dans les anticyclones de surface, avec entre autres un noyau sur le proche Océan et un noyau sur la Mer du Nord. Les vents restent donc bien orientés au nord-est, avec même une tendance nord en soirée. Malgré cela, il fait moins frais que la veille. Seul Elsenborn descend en dessous de 5°C (4,9°C) pendant que certaines vallées sont assez froides aussi, comme par exemple à Hastière avec 7,2°C à 8h. En journée, à l’exception du littoral (19 à 21°C), les températures atteignent déjà des valeurs estivales avec le plus souvent 25 à 26°C en plaine et 24 à 25°C sur les hauteurs. En Campine, le thermomètre affiche 28,0°C à Koersel tandis qu’au sud-est du pays, plusieurs stations atteignent ou dépassent les 28°C comme Buzenol (28,2°C), Gouvy (28,0°C) et Hastière (28,0°C). Dans l’extrême sud de la Gaume (Lamorteau, Torgny), les valeurs sont même de 29 à 30°C. Le ciel est serein ou presque en matinée, mais des altocumulus castellanus (parfois aussi floccus) apparaissent l’après-midi et le soir. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 15 juin 2022 à 16h10 et 21h30 Sur la France, un véritable système frontal s’est formé à partir d’un noyau dépressionnaire sur le centre de ce pays. Ceci a permis à l’air chaud de remonter encore un peu plus. Les températures atteignent 33-34°C dans différentes villes comme Lyon (33,9°C), Dijon (33,7°C) ou Tours (33,3°C). Plus au sud, il commence à faire étouffant avec, par exemple, 37,0°C à Toulouse et 36,7°C à Carpentras. Source : KNMI 16 juin 2022 Aujourd’hui, nous restons encore à l’abri de la chaleur excessive. Un anticyclone gonfle sur nos régions, mais son noyau reste au nord et nous continuons à bénéficier d’un air maritime certes desséché et continentalisé, mais gardant sa petite fraîcheur (toute relative). Les températures, sous un bon petit vent de nord-est, sont même en légère baisse avec 25 à 26°C en plaine (23°C en bord de mer) et 21 à 23°C sur les hauteurs. Le temps est à nouveau très beau, même si quelques cirrus plus épais occupent temporairement le ciel. Webcam MB – Liers – 16 juin 2022 à 19h50 En France, l’influence de l’anticyclone semi-maritime fait quelque peu reculer la chaleur, par contre celle-ci se renforce sur le sud. Toulouse note 38,1°C, Nîme 37,7°C, Bordeaux 36,3°C. Les villes comme Lyon, Dijon et Tours marquent quant à elles un status quo ou une légère baisse, avec respectivement 33,9°C, 32,0°C et 31,5°C. Paris-Montsouris baisse un peu aussi, passant de 31,0°C à 30,4°C. 17 juin 2022 La situation atmosphérique en altitude n’a guère évolué, mais bien en surface. En altitude, la goutte froide juste au large du Portugal n’a pas bougé mais s’est atténuée. En contrepartie, la crête, qui n’a pas bougé non plus et qui se trouve toujours sur l’Espagne et la France, s’est quelque peu renforcée, si bien que des formations anticycloniques en surface deviennent plus faciles même sur le continent chaud. Et le noyau de hautes pressions en surface s’est effectivement décalé vers le centre de l’Allemagne. Cette nouvelle situation a radicalement changé la donne au niveau des vents, qui soufflent à présent en moyenne de sud, avec même une tendance sud-ouest. Plus rien n’est dans le chemin pour que l’air chaud remonte jusqu’à chez nous. Et on le remarque tout de suite aux températures, qui atteignent 30 à 31°C partout en plaine, et encore 26 à 27°C sur les hauteurs. Comme il aura fallu un peu attendre pour que cet air chaud se propage sur notre pays, les maxima seront souvent atteints en fin d’après-midi, voire en début de soirée. Au littoral, la situation est différente. Les maxima de 29 à 30°C sont atteints, là, en début d’après-midi, juste avant qu’une brise de mer d’ouest à nord-ouest fasse quelque peu rebaisser les températures. Cependant, malgré quelques rafales venues de la mer, la température s’accroche à 26-27°C en fin d’après-midi. Peu après 20 heures, cette brise de mer finit par atteindre Bruges, sous une forme affaiblie et sans baisse significative de la température. Le ciel est nuageux le matin, avec des cirrus et d’importants bancs d’altocumulus, ensuite le temps devient très beau, tantôt serein, tantôt légèrement voilé par des cirrus. Au littoral, on voit quelques altocumulus castellanus le soir. En France, une grande partie du territoire est désormais concernée par des températures extrêmes. Le sud et le sud-ouest sont les plus touchés. À Carcassonne, le maximum s’élève à 40,7°C, et à 40,6°C à Nimes. Dans cette dernière ville, la brise de mer parvient à s’imposer en fin d’après-midi au sud de la ville et en soirée au nord, avec une chute des températures de 9 à 10°C en quelques deux heures. Au sud-ouest de la France, c’est l’inverse qui se produit. À Biscarrosse (en bordure du Golfe de Gascogne), on observe une température bien agréable de 27,8°C à 17 heures, puis un vent brûlant venant de l’intérieur des terres fait monter le thermomètre jusqu’à 39,7°C entre 18 et 19 heures. À Paris, on transpire déjà bien aussi avec 34,9°C à Montsouris (maximum atteint entre 18 et 19 heures !) Enfin, au niveau 850 hPa, l’isotherme de 20°C finit par gagner toute la France et vient lécher la frontière belge en soirée. 18 juin 2022 La canicule a été un brin moindre de prévu, mais il a fait très chaud quand même et, ici et là, quelques records ont été battus pour la 2e décade de juin. En altitude, la situation n’a toujours pas changé, avec les deux vastes crêtes séparée par la goutte froide accrochée à l’ouest des côtes portugaises. Au nord cependant, une dépression qui se trouvait loin sur l’Océan est venue s’installer entre l’Islande et la Norvège, si bien que les contrastes thermiques ont augmenté, les isobares se sont resserrés et une circulation d’ouest est devenue active juste au nord de nos régions. Ces contrastes se sont répercutés jusqu’au niveau 850 hPa, avec 20°C sur le nord de la France et 0°C sur l’Écosse. En surface, l’anticyclone a été poussé plus loin vers l’est, sur le Continent, et avec des pressions en baisse sur les façades ouest et nord-ouest du Continent, l’acheminement d’air tropical continental de type saharien, nous arrivant via l’Espagne, a encore été renforcée. Toutefois, c’est justement le sable saharien présent dans l’atmosphère qui a quelque peu terni le ciel et affaibli le soleil, de telle manière que les maxima ont été de 1 à 2°C en deçà des prévisions. Malgré cela, les températures, avec des valeurs de 31 à 35°C en plaine et de 29 à 31°C sur les hauteurs, se sont sont souvent rapprochées des records et les ont même battus ici et là. Comme vous allez le voir dans les chiffres ci-dessous, les records ont été surtout battus au centre-ouest et au centre-sud-ouest du pays, alors que l’extrême nord et l’extrême ouest ont été un peu moins touchés par cette chaleur. Au littoral, on n’a même rien vu de la chaleur, avec des maxima de 21°C en bordure de mer et de 23 à 25°C dans les dunes. Cette bande de fraîcheur relative, avec des maxima ne dépassant pas 25°C, s’est étendue jusqu’à une dizaine de kilomètres de la côte. Températures maximales du 18 juin 2022 accompagnées des records sur les 40 dernières années (quand disponibles) Flandre Occidentale Zeebruges : 21,2°C Middelkerke : 22,9°C ; record : 32,2°C (19/06/2000) Coxyde : 24,8°C ; record : 33,4°C (19/06/2000) Dunkerque (FR) : 22,1°C ; record : 32,3°C (19/06/2005) Beitem : 31,9°C ; record : 33,1°C 20/06/2005) Flandre Orientale Semmerzake : 32,6°C ; précédent record : 32,2°C (19/06/2000) Melle : 32,7°C Province du Hainaut Chièvres : 34,8°C ; précédent record : 33,1°C (20/06/2005) Charleroi-Gosselies : 32,7°C ; record : 33,6°C (20/06/2005) Lille (FR) : 34,0°C ; ancien record : 32,9°C (20/06/2005) Brabant Wallon, Brabant Flamand et Bruxelles Beauvechain : 33,4°C ; record : 34,3°C (20/06/2005) Zaventem : 32,6°C ; record : 33,9°C (20/06/2005) Bruxelles-Uccle : 32,6°C ; record : 32,9°C (20/06/2005) Province d’Anvers Stabroek : 31,0°C ; record : 34,6°C (20/06/2005) Anvers-Deurne : 31,5°C ; record : 34,4°C (20/06/2005) Sint-Katelijne-Waver : 33,3°C ; record : 34,5°C (20/06/2005) Province du Limbourg Kleine Brogel : 33,0°C; record: 36,3°C (20/06/2005) Koersel : 34,3°C ; record : 35,6°C (20/06/2005) Maastricht (NL) : 33,1°C ; record (40 ans) : 33,6°C (18/06/2002) mais 33,8°C le 13/06/1964 Province de Liège Liège-Bierset : 32,8°C ; record : 34,8°C (20/06/2005) Sprimont : 34,1°C Spa-aérodrome : 31,0 ; ancien record : 30,9 (20/06/2005) Mont-Rigi : 29,6°C ; 30,2°C (18/06/2002) Elsenborn : 30,8°C ; record : 31,9 (18/06/2013) Province de Namur Rochefort : 34,6°C ; record (40 ans) : 33,0°C (20/06/2005) mais 34,6°C le 12/06/1964 Florennes : 31,9°C ; record : 32,5°C (20/06/2005) Dourbes : 32,7°C ; record : 33,3°C (20/06/2005) Province du Luxembourg Saint-Hubert : 29,1°C ; record : 29,3°C (17/06/2002) Buzenol : 32,8°C Torgny : 34,0°C Luxembourg (LX) : 33,8°C ; ancien record : 33,5°C Le temps : le ciel est serein ou presque partout, mais quelque peu délavé par la présence de poussières sahariennes. On observe parfois aussi de très fins cirrus. En soirée, on note aussi de rares altocumulus. Au littoral, dans l’air turbulent et frais de la mer, des cumulus fractus se forment temporairement le soir. Les vents soufflent de sud à sud-ouest. Dès la matinée, une brise de mer de nord à nord-est se met en place. En après-midi, un faible front viendra se mêler au front de brise de mer, et le fera avancer en soirée jusqu’au centre du pays. Durant la nuit, les vents de nord à nord-est poursuivent leur progression et mettent ainsi un terme à la chaleur. Ci-dessous, la situation à 17 heures. On remarquera les forts contrastes thermiques règnant sur l’ouest du pays à ce moment-là. Source de la carte : Infoclimat La France, à l’exception de certaines côtes, est soumise à une chaleur terrible, avec des valeurs souvent comprises entre 34 et 37°C au nord et (à basse altitude) entre 37 et 40°C au sud. Le sud-ouest est plus touché encore, avec des valeurs pouvant aller jusqu’à 42, voire 43°C. À Biarritz, le maximum atteint 42,9°C entre 15 et 16 heures sous un vent irrégulier de sud, avant de chuter brutalement sous un fort vent d’ouest (rafales jusqu’à 75 km/h). À 18 heures, il ne fait plus que 22,4°C. À Biscarrosse, on monte jusqu’à 41,7°C, et jusqu’à 41,9°C à Cazaux et à Cap Ferret. Bordeaux, avec 40,5°C, dépasse la barre des 40°C aussi, et c’est encore le cas pour Angers (40,1°C), pourtant bien plus au nord. Enfin, on remarquera encore les 39,8°C d’Auxerre. 19 juin 2022 Le front froid a continué sa progression sur notre pays, sans toutefois réussir à atteindre la Gaume. Cette partie du pays est donc restée dans des conditions très estivales, sous le soleil et des températures particulièrement chaudes. Commençons par le sud de la Gaume et le pays d’Arlon. Dans cette région, le temps est à nouveau très beau, toujours avec un ciel quelque peu délavé, temporairement aussi avec un mince voile de cirrus et parfois quelques bancs d’altocumulus castellanus. Le vent est très hésitant, mais grâce au massif ardennais, les infiltrations d’air plus frais ont du mal à passer, même lorsque le vent de surface tend, parfois, à s’orienter au nord. Les maxima, atteints en début d’après-midi, se situent autour des 32°C, tant à Virton qu’à Torgny, Étalle ou encore Arlon. Par après, les températures entament certes une baisse, mais restent à des niveaux assez élevés. On notera surtout les températures exceptionnelles de la nuit du 18 au 19. Sur certains plateaux et à des endroits privilégiés, la température nocturne ne descend pas en dessous de 22-23°C. À Torgny, on observe un minimum de 23,2°C, et de 22,1°C à Arlon. Les stations de vallée descendent quant à elles à 16-17°C, mais dès 8 heures du matin, on y observe aussi de 23 à 25°C ! En matinée, quelques infiltrations d’air plus frais réussissent très temporairement à faire baisser la température, mais n’empêchent pas la canicule plus tard en journée. Au nord de la Gaume, le ciel est déjà plus changeant, avec des voiles parfois plus épais et des altocumulus castellanus plus nombreux, et assez développés le soir. Les températures, là, atteignent quelques 28-29°C, également en début d’après-midi, avant une chute plus marquée des températures. La Basse et la Moyenne Belgique sont à l’arrière du front froid, avec cette fois-ci une chute spectaculaire des températures par rapport à la veille. Les maxima, en effet, n’y dépassent plus 16 à 21°C, 16°C à l’ouest des plaines et 20 à 21°C à l’est des plaines, ainsi que localement au centre du pays. Ci-dessous, quelques températures maximales avec, entre parenthèses, celles de la veille : Beitem : 16,4°C (31,9°C) Melle : 17,3°C (32,7°C) Semmerzake : 17,3°C (32,6°C) Chièvres : 18,2°C (34,8°C) Retie : 18,3°C (32,6°C) Schaffen : 19,6°C (33,8°C) Lille (FR) : 17,1°C (34,0°C) Si des chutes de températures de 10°C, d’un jour à l’autre, sont fréquentes en été, des chutes de 14 à 16°C, voire plus, sont excessivement rares et dignes d’être mentionnées. Le ciel : encore beau le matin, avec cirrus et altocumulus castellanus, parfois très développés, puis très nuageux avec cirrostratus / altostratus doublé de nombreux stratocumulus. Ces stratocumulus se développent parfois aussi en castellanus, avec des parties du ciel fort sombres et quelques pluies. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 19 juin 2022 à 8h20 et 8h40 À noter aussi la présence d’une très forte inversion entre l’air froid des basses couches et l’air très chaud persistant jusque dans les couches moyennes inférieures de l’atmosphère. Le vent qui y souffle, et qui passe au-dessus de l’air froid beaucoup plus dense, y forme de véritables vagues comme à la mer, si bien que les stratocumulus qui s’y forment deviennent parfois de véritables asperatus undulatus, comme par exemple à Liège. Crédit photo : Pierre Hansoul Dans les éclaircies qui se redéveloppent le soir, l’on revoit des altocumulus castellanus. Au littoral, les stratocumulus sont prédominants, et on y observe aussi quelques averses. Le temps y est froid, avec 15 à 16°C seulement au meilleur moment de la journée, et un vent assez fort et désagréable de nord-nord-est. Le contraste de température par rapport à la veille y est pourtant moindre puisqu’il y a fait nettement moins chaud. À noter que tôt le matin, de l’orage y a été observé, avec des rafales jusqu’à 65 km/h. L’Ardenne marque une zone de transition, avec là des éclaircies notamment l’après-midi. Saint-Hubert se retrouve passagèrement dans l’air chaud, avec un vent revenant brièvement au sud-est et une température montant temporairement jusqu’à 23,6°C en début d’après-midi (mais à 10 heures, il ne faisait que 13,4°C par vent de nord-nord-ouest). À la frontière belgo-allemande, entre l’Eiffel et les Hautes-Fagnes, il se produit un phénomène similaire, mais beaucoup plus intense, avec une température de 19°C qui, pendant une heure ou deux, monte jusqu’à 28°C avant de retomber à 19°C, et ce à une altitude de 649 mètres. Ci-dessous, une carte montrant la limite très marquée entre l’air frais et l’air chaud, telle qu’elle se présentait à 17 heures. À ce moment-là, l’air le plus chaud a déjà quitté la Belgique. Source : Infoclimat À présent, les températures sont très élevées sur le centre et l’est de la France, avec 37,7°C à Strasbourg et 37,2°C à Colmar. Plus vers le centre de la France, on observe encore 35,8°C à Nevers. L’Allemagne est à son tour touchée par la canicule, avec 37,1°C à Berlin ; 37,3°C à Leipzig ; 38,2°C à Dresde et 39,2°C à Cottbus. Enfin chez nos voisins luxembourgeois, la température est montée jusqu’à près de 34°C à Remich. Conclusion Le front ne bougera guère durant la nuit du 19 au 20 juin tandis qu’une ligne de convergence préfrontale se forme du côté chaud du front et vient se placer sur la Gaume. Cette ligne est remontée du sud-ouest de la France et se s’étend en milieu de nuit du centre de la France à l’extrême ouest de l’Allemagne. Elle est le théâtre de fortes pluies et d’orages parfois violents, avec notamment un arcus nocturne impressionnant. À Buzenol, on recueille 37,5 mm au pluviomètre, dont 30 mm tombés entre 1 et 3 heures du matin. À Lamorteau, on relève 27,0 mm en deux averses (19,6 mm et 6,0 mm, et encore un peu de pluie après). Par la suite, les orages et averses continueront leur route et Mont-Rigi, à 11 heures, aura reçu pas moins de 33,5 mm, dont notamment 10,4 mm entre 2 et 4 heures et 21,2 mm entre 9 et 11 heures. En ce 20 juin à 11 heures, les températures en Belgique varient généralement entre 15 et 17°C en plaine et ne dépassent guère 8°C sur les hauteurs. En Gaume, il fait 14 à 16°C et la chaleur semble bien avoir quitté le pays. Mais sans vraiment s’en éloigner. D’après les prévisions, le temps pourrait redevenir (assez) chaud dans les jours qui viennent. Wait and see…
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