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  1. UNE PETITE PÉRIODE DE BEAU TEMPS QUI SE TERMINE PAR DES ORAGES ET DE (TRÈS) FORTES PRÉCIPITATIONS Une circulation d’ouest très molle évolue par la suite en situation de semi-blocage avec un profond thalweg à l’ouest du continent européen. Ce thalweg évolue plus tard en goutte froide (cut-off-low). Cette goutte froide, au sud de l’Islande, associée à une légère crête en train de se former sur le continent, place graduellement notre pays dans des courants plus chauds. En surface, c’est l’élément thermique qui prime sur la répartition des pressions, avec des anticyclones sur l’Océan et la Mer du Nord, et des pressions plus basses sur la France. La France est d’ailleurs le théâtre de passages perturbés qui, bien souvent, prennent un caractère orageux. En fin de période, ces orages remontent vers nos contrées. 2 juin 2022 La journée commence dans le froid, avec des températures matinales souvent proches de 5°C en plaine et de 3°C sur les plateaux ardennais et fagnards. Mais aux endroits exposés, les températures sont bien plus basses avec –1,0°C à Elsenborn. Dans les « trous » à froid, on observe même –3,3°C à Bullange et –2,9°C à Bütgenbach. En journée, sous un vent qui, graduellement, s’oriente partout à l’est à nord-est, le temps est beau avec des cumulus qui, dans un permier temps, se développent jusqu’au mediocris et qui s’applatissent ensuite en humilis. À côté de cela, on observe quelques cirrus et quelques bancs d’altocumulus. À noter qu’au sud-ouest du pays, les cumulus sont peu nombreux, voire absents. Les températures atteignent 16 à 18°C au littoral, 20 à 21°C en plaine et 18°C sur les hauteurs. 3 juin 2022 Sous l’influence d’un anticyclone au nord de l’Écosse, les vents continuent à souffler d’est à nord-est, sauf sur l’extrême sud-est du pays où les vents tendent à venir du sud. Ces régions sont sous l’influence d’un front chaud qui frôle la Gaume. Le temps est beau, avec cirrus et quelques altocumulus, puis se voile de cirrus épais et de cirrostratus en raison de la proximité du front chaud. Des altocumulus castellanus trahissent une certaine instabilité des couches moyennes en soirée. Ici et là, quelques cumulus s’étaient également développés en journée. Les températures, en hausse sous l’influence de l’air continental, ont atteint 22 à 23°C sur les hauteurs et 24 à 26°C en plaine, sauf aux abords immédiats de la mer où la température n’a pas dépassé 19°C. 4 juin 2022 Le temps est particulièrement lours, surtout en soirée, avec à 19 heures des températures de 24 à 26°C à peu près partout, sauf dans les Hautes-Fagnes (22°C) et en bordure de mer (17°C). Ces températures, à peu de choses près, correspondent d’ailleurs au maxima de la journée. Un front chaud continue d’affecter le sud du pays avant de remonter vers le centre en fin de soirée et la nuit. Au nord de ce front, les vents soufflent toujours d’est à nord-est ; au sud du front, les vents soufflent de sud-est, ce qui crée une ligne de convergence. Le ciel est d’abord voilé de cirrostratus, puis ceux-ci s’effilochent pour faire place à un ciel serein ou presque. En soirée, les cirrostratus reviennent, avec parfois un ciel famboyant le soir. Webcam Merksplas À côté de cela, on note aussi quelques bancs d’altocumulus, souvent floccus. Au littoral et sur l’ouest du pays, on observe aussi de l’altostratus. Sur la Gaume, au sud du front chaud, des cumulus se développent. Sur les reliefs, où se situe aussi la ligne de convergence en journée, ces cumulus atteignent même le stade de congestus, avec parfois l’une ou l’autre petite averse. En soirée, des orages particulièrement virulents (à l'origine supercellulaires) remontent depuis le centre de la France et touchent la frontière belgo-française, sous la forme d'orages multicellulaires, peu après 22 heures en s’affaiblissant rapidement, mais en restant très pluvieux. À Rumillies (Tournai), il tombe 33,8 mm d’eau en fin de soirée, et 24,4 mm à Kain, toujours dans la région de Tournai. On y signale des inondations et une activité électrique encore intense. Crédit photo : Jean-Yves Frique (Belgorage) D’un autre côté, on relève en fin de soirée 18,6 mm à Herhet et 16,4 mm à Evrehailles. 5 juin 2022 En bien des endroits, c’est le déluge. Le front chaud recule d’abord, puis revient dans le cadre d’une ondulation complexe du front, qui affecte surtout la moitié est du pays. Source : KNMI Pendant que sous la perturbation, un altostratus translucidus couvre à peu près tout le pays, de nombreux développements instables voient le jour sous la masse nuageuse et forment bien souvent des cumulonimbus enclavés, se développant ici et là jusqu’à l’orage. Plus en détail, il s'agit d'une part d'une intense zone de pluie située le matin à cheval entre les provinces de Flandre Occidentale et Orientale, et d'autre part d'orages qui s'étaient déplacés, le matin aussi, de Cambrai à Gand en fusionnant et en se muant en zone de pluie tout en gardant quelques foyers très actifs. Vers 11 heures, ces perturbations s'affaiblissent, mais dès 13 heures, un nouvel axe pluvieux à caractère peu mobile se forme entre Ciney et Saint-Trond, une longue bande de pluies intenses qui se régénère sans cesse sur place en provoquant d'importantes précipitations sur une zone très limitée. En bref, on peut dire que c’est surtout l’intensité des pluies qui caractérise la journée. Ciel caractéristique de la journée. Ici Braine-l’Alleud à 18h Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Sur 24 heures, on a relevé : 84,3 mm à Andenne 78,2 mm à Landenne (près d’Andenne) 77,1 mm à Zoutleeuw (près de Saint-Trond) dont 60,7 mm en seulement 2 heures 66,5 mm à Saint-Trond Une autre station de Zoutleeuw (réseau BMCB) relève même 78,6 mm. La carte ci-dessous montre bien les endroits les plus touchés par les précipitations : Source : Belgische Meteo Club Belge Dans la Botte du Hainaut, la réunion des deux épisodes (nuit du 4 au 5 juin et journée du 5 juin) donne 84 mm d’eau à Momignies. Il va sans dire que de telles pluies mènent à de fortes inondations locales, dont une fois de plus, la région de Hannut est la plus touchée. Et comme d’habitude, il n’y en a pas pour tout le monde, certaines stations n’atteignant même pas 10 mm d’eau. Quant aux températures, elles sont modestes sous ce ciel très nuageux à couvert, avec 19 à 21°C en plaine et 17°C sur les hauteurs, tout comme au littoral.
  2. NOUVEAU RETOUR DE L’HIVER EN HAUTE BELGIQUE Après l’offensive de froid et de neige des trois premiers jours d’avril 2022, le temps est devenu plus « atlantique », avec des précipitations et des températures proches des normes saisonnières. Le 7 avril, le déplacement d’une dépression de l’Écosse au sud de la Scandinavie nous vaut même des vents forts. Des rafales de 80 à 90 km/h sont observées sur une grande partie du pays. Le 8 avril, une autre dépression prend un parcours plus méridional, avec des vents forts cette fois-ci sur la France (autour de 100 km/h sur la partie centrale, plus encore sur le sud). Source : KNMI On note aussi de fort contrastes thermiques au sud de Paris. À Orléans, la température atteint 15°C à 14h sous un fort vent de sud-ouest tandis qu’à 20h, sous un vent toujours assez fort, mais de nord, la thermomètre n’affiche plus que 5°C. Une heure plus tard, on passe à 3°C. À Troyes, on passe de 16°C à 15h à 2°C à 22h, avec de la neige qui se mêle à la pluie. Chez nous, ce sont surtout les Hautes-Fagnes et l’Ardenne qui sont frappées par le froid et la neige. À Mont-Rigi, sous des précipitations neigeuses soutenues par moment, la température ne dépasse pas 1,7°C à la mi-journée. Puis l’après-midi, on reste proche de 0°C. La neige, déjà présente au sol le matin, après une très légère tendance à la fonte vers midi, augmente rapidement l’après-midi pour atteindre une dizaine de centimètres en fin de journée. Crédit photo : Alexis Papapanayotou À Sourbrodt, où il fait un peu moins froid, la neige fond, mais est régénérée par de nouvelles chutes de neige avant de disparaître. Sur le Plateau Ardennais, on observe aussi une couche complète de plusieurs centimètres à Saint-Hubert l’après-midi, ainsi qu’à Traimont (Léglise). À Wideûmont, la neige a plus de mal à accrocher et l’enneigement reste incomplet. Des chutes de neige fondante sont observées jusque dans l’Entre-Sambre-et-Meuse avec, à Florennes, une température qui descend temporairement jusqu’à 0,7°C à 16 heures. L’extrême sud du pays connaît jusqu’à 20 mm de pluie en 12 heures. Le centre et le nord du pays sont épargnés (des pluies touchent cependant le Brabant Wallon par moments), mais le ciel y est voilé d’un altostratus souvent translucidus (cirrostratus dans l’extrême nord du pays), doublé de quelques cumulus / stratocumulus. Dans cette partie du pays, il fait certes trop frais pour la saison, mais pas vraiment froid, avec par exemple un maximum de 8,2°C à Uccle. Tout porte à croire qu’il s’agit là de la dernière offensive quelque peu hivernale.
  3. ÉPISODE HIVERNAL DU 31 MARS AU 3 AVRIL 2022 Après un mois de mars particulièrement printanier, un épisode hivernal majeur se dessine le dernier jour du mois avant de nous frapper de plein fouet les premiers jours d’avril. L’influence anticyclonique qui prédominait tout au long du mois de mars commence à s’estomper le 28, tandis qu’une perturbation quasi-stationnaire s’organise dès le 29 sur une ligne effleurant le sud de notre pays. En même temps, une autre perturbation descend du nord et finit par prendre la Belgique en sandwich. La première perturbation s’éloigne par la suite vers le sud tandis que la seconde, celle se trouvant encore au nord de notre pays, descend aussi vers le sud tout en continuant à onduler. Le 31, l’une des ondulations se trouvant à l’est de nos contrées prend de l’amplitude et forme un véritable retour d’est. Source : KNMI Analysons à présent ces journées en détail. 31 mars 2022 Le matin, le retour d’est se trouve encore à l’est de nos régions et le front froid parvient encore à progresser. Il aborde notre littoral en cours de nuit, puis pénètre dans le pays avant de s’arrêter sur le sud-est du pays et d’amorcer un mouvement de retour, sous forme de front chaud. Mais ce mouvement ne réussira pas vraiment et c’est, en fin de compte, la partie occluse qui parviendra à traverser le pays et ce, durant la nuit du 31 mars au 1er avril. Ci-dessous, la carte de 18h T.U. où l’on voit que toute la partie ouverte du système frontal se trouve à l’arrêt. Source : KNMI. Et à présent, la partie occluse du front qui se prépare à aborder le pays (carte de 00h T.U.). Source : KNMI À ce stade, seules les Hautes-Fagnes connaissent une véritable entrée de l’hiver, pendant que le littoral vit encore sous de typiques giboulées de mars. Entre les deux, le ciel est très gris. Voyons cela de plus près. La côte, en effet, se trouve entièrement dans l’air post-frontal, avec un ciel de traîne d’une grande beauté, digne des traînes irlandaises et écossaises. Les cumulus et cumulonimbus ne sont accompagnés de presque aucun autre nuage, si bien qu’il y a alternance de ciels bleus et de ciels menaçants, avec quelques bonnes averses à la clé, parfois accompagnées de grêle. La photo ci-dessous montre que les cumulonimbus sont parfois visibles de loin dans un ciel particulièrement limpide. Webcam MB – Le Coq – 31 mars 2022 à 12h45 Ce type de temps se propage l’après-midi jusqu’à la région de Gand et se retrouve, en fin de journée, également sur le centre et le centre-sud du pays. Mais avant, dans ces régions, le ciel était gris, très nuageux à couvert avec des stratocumulus se mouvant sous un altostratus. Sur les plus hauts plateaux, la journée est déjà bien hivernale, neigeuse avec fractus et parfois du brouillard lié aux nuages bas. Dans les Hautes-Fagnes, la neige tient au sol avec des accumulations atteignant temporairement presque 10 cm en milieu de matinée. Mais dès qu’on quitte le plateau, la neige perd rapidement en qualité avec des enneigements incomplets et temporaires, comme par exemple à Wirtzfeld et à Sourbrodt. Le vrai hiver reste à venir. 1eravril 2022 Dès la soirée de la veille au littoral, sous un vent fort, la pluie se transforme en neige avec des températures qui se rapprochent de 0°C. Mais là, ces températures remontent plus tard dans la nuit et la neige se retransforme en pluie. À Anvers par contre, la pluie qui se transforme en neige aux petites heures du matin forme aussitôt une couche de 1 cm au sol. À Bruxelles (Uccle), cette couche atteint 3 cm à 8 heures et montera jusqu’à 4-5 cm en milieu de matinée. L’aéroport de Bruxelles-National, à ce moment, relève 2 cm. Toutes les communes bruxelloises présentent un aspect blanc en matinée et, dans les parties plus hautes de la ville, la couverture neigeuse reste complète jusqu’en fin de journée. Il faut savoir qu’une grande partie de la Basse et Moyenne Belgique est enneigée en ce 1er avril. À 9 heures du matin, la couverture neigeuse est complète, entre autres, du côté de Mouscron, Roulers, Gand, Wetteren, Ninove, Waterloo, Braine-l’Alleud et Nivelles. Parmi les mesures officielles (8 heures), nous avons aussi 3 cm à Passendaele, 1 cm à Anvers et 1 cm à Koersel. Tout un symbole ! Nivelles le matin, crédit photo Babs Oux (Les fanas de neige en Belgique) Du côté de Namur, il faut attendre un peu, avec un enneigement qui se met en place que plus tard en matinée. À Cerfontaine, c’est jusqu’à la mi-journée qu’il faut attendre, pour un enneigement bref et peu significatif, tandis que les alentours de Liège ne reçoivent que peu ou pas de neige. C’est d’ailleurs vrai aussi pour le massif ardennais : Saint-Hubert n’a que des traces d’enneigement au sol. À Ciney, il est question de « quelques flocons qui voltigent parfois mais fondent en touchant le sol ». Dans les Hautes-Fagnes, la neige tombée la veille se maintient au sol. Notons que pour la Basse et Moyenne Belgique, les couvertures neigeuses complètes sont rares en avril, et le fait que cela se produise pendant deux années consécutives, 2021 et 2022, rend la chose encore plus remarquable. À Uccle, une couverture neigeuse complète en avril a été observée en 1903 (2 cm le 17 avril), en 1905 (3 cm le 5 avril), en 1913 (10 cm le 12 avril), en 1935 (2, 3 et 4 cm les 3, 5 et 6 avril), en 1938 (2 cm le 30 avril), en 1982 (1 cm le 13), en 2021 (7 et 4 cm les 6 et 7 avril) et en 2022 (3 cm le 1er avril (série d’observations : 1889-2022). Le ciel très nuageux à couvert, sous un nimbostratus neigeux suivi de stratocumulus, parfois doublés de cumulus et se situant sous une nappe de cirrostratus/altostratus, est responsable de températures maximales très basses pour un mois d’avril. À Uccle, ce maximum est de 2,4°C, et il faut remonter à 1966 pour trouver plus bas. Cette année-là, le thermomètre ne dépassa guère 1°C le 14 avril. À Bierset, le maximum reste coincé à 0,8°C, un dixième de degré plus bas que les 0,9°C le 11 avril 1986. À Florennes (279 mètres), on est déjà dans les gelées permanentes avec un maximum de –0,2°C. Dans les Hautes-Fagnes, le maximum s’établit à –2,0°C (record : –4,0°C le 11 avril 1986). En plaine, on remarquera encore le maximum de 2,2°C à Genk et de 2,4°C à Kleine Brogel. La région côtière connaît un temps moins gris, avec un nimbostratus pluvieux qui cède rapidement la place à un voile d’altostratus doublé de cumulus, altostratus qui s’effiloche à son tour avec de belles éclaircies qui s’en suivent, au milieu de cumulus plus ou moins développés. Là, les températures maximales s’établissent à 6°C, tandis qu’elles atteignent encore 5°C à Beitem et Passendaele (avec fonte complète de la neige). 2 avril 2022 Notre pays se trouve à présent soumis à des courants de nord-nord-est acheminant de l’air froid et faiblement instable d’origine arctique. Dans un premier temps, le ciel est encore voilé de cirrostratus / altostratus (sauf sur l’ouest), puis des éclaircies se développent avec cumulus et petits cumulonimbus donnant des flocons de neige et bien souvent des virgas. En dehors, on observe aussi une forte tendance à l’étalement, avec diminution progressive des éclaircies. Sur l’est du pays, le ciel est d’abord couvert avec chutes de neige. Bien des régions qui ont été épargnées, ou presque, par la neige la veille sont à présent blanches. C’est notamment le cas de Beausaint, de Saint-Hubert mais aussi de Liers, près de Liège. Dans les Hautes-Fagnes, la couche atteint désormais 11 cm à Mont-Rigi. À Soiron (hauteurs de Pépinster-Verviers), on signale 7 cm à 260 mètres d’altitude. À Weisser Stein (frontière belgo-allemande), on parle même de 18 cm. Hockai, crédit photo Samuël Nottebaert (Les fanas de neige en Belgique) Le côté ardennais, par contre, reste le parent pauvre. Même si la situation neigeuse est bien meilleure que la veille, ce n’est toujours pas ça. À Beausaint (376 m), par exemple, la mince couche de neige présente le matin fond dès midi et disparaît en début d’après-midi. Les températures maximales, grâce aux éclaircies en de nombreux endroits, sont moins froides que la veille, mais restent bien en dessous des normes saisonnières, avec 5 à 7°C en plaine et 0 à –2°C sur les hauteurs. Mont-Rigi ne dépasse pas –1,6°C, Saint-Hubert ne dépasse pas –0,4°C. La limite des gelées permanentes se situe vers les 500 mètres d’altitude. Le soir et la nuit, le ciel se dégage en toutes régions et les températures dégringolent. 3 avril 2022 Il fait froid ! Au petit matin, certaines températures sont inférieures à –5°C même en Basse Belgique. C’est le cas, notamment, à Retie (–5,3°C) et à Kleine Brogel (–5,2°C). Genk, avec –4,6°C, n’en est pas loin. Uccle, avec –2,9°C, connaît aussi une valeur inhabituellement froide pour un mois d’avril, mais pas un record (–4,7°C le 12 avril 1986). En Haute Belgique, ce sont les régions enneigées qui connaissent les températures les plus basses. Mont-Rigi descend à –7,2°C ; Elsenborn à –7,9°C. Neu-Hattlich (à quelques 3 kilomètres de la frontière allemande) est la station la plus froide du réseau de l’IRM avec –9,3°C. À Murringen (un peu à l’est de Bullange), la station du club météo belge enregistre –13,3°C. Ces températures sont remarquables, mais ce ne sont pas des records. Le 12 avril 1986, il a fait plus froid encore, avec –13,8°C à Neu Hattlich (donc 4,5°C plus froid qu’en 2022), mais aussi –12,4°C à Hockai et –12,1°C au Parc Naturel de Botrange. Cette année-là, c’est surtout la côte qui connaissait la neige, avec 7 cm à Middelkerke à la mi-journée (mais 1 cm seulement à 8h). Le temps : en ce 3 avril 2022, le ciel est d’abord serein ou peu nuageux, puis des cumulus se forment et tendent à s’étaler, ce qui donne un ciel nettement plus nuageux. Ici et là, des développements plus importants donnent quelques gouttes de pluie. Parfois, il s’agit aussi de virga. Les températures maximales continuent leur lente remontée, avec 7 à 8°C (localement 9 à 10°C) en Basse et Moyenne Belgique, et 2 à 3°C en Haute Belgique. Ces températures positives, associées à un assez bon ensoleillement sur l’est du pays, font fondre la neige presque partout. À Sourbrodt, l’enneigement reste intact jusqu’à la mi-journée, puis la neige fond rapidement en cours d’après-midi, pour ne laisser que des traces en soirée. Webcam MB – Sourbrodt – 3 avril 2022 à 18h Du côté de Mont-Rigi, sur les plus hauts plateaux donc, la neige résiste mieux, mais perd beaucoup de son épaisseur. Malgré une nouvelle nuit froide, cependant, l’épisode hivernal est en passe de se terminer, et le 4 avril en journée, la couche de neige devient incomplète en journée à Mont-Rigi et, après quelques flocons temporaires en après-midi, fondra avec l’arrivée de la pluie et de l’air plus doux. Conclusion Même sans battre des records, l’épisode hivernal tardif que nous venons de connaître peut être considéré comme remarquable. Il l’est d’autant plus que neige et froid se sont également invités en avril l’année dernière. Cela s’inscrit dans une tendance générale que nous connaissons depuis une vingtaine d’années déjà : les longues périodes de froid deviennent certes plus rares, mais pas les événements ponctuels. Faisons un petit récapitulatif des coups de froid et/ou chutes de neige remarquables des 20 dernières années, en saison et hors saison. Mars 2005 : d’abord très froid, le 1, avec neige sur les Cantons de l’Est. On atteint –21,0°C à Neidingen (Saint-Vith) et –18,5°C à Elsenborn, avec 53 cm de neige. Puis froid extrême au littoral avec, le 4, un minimum de –11,7°C à Middelkerke et de –12,2°C à Knokke-Zwin. Mars 2008 : chutes de neige tardives et intenses, avec 12 cm à Uccle le 25. Le lendemain, on atteint 47 cm à Mont-Rigi et 41 cm à Elsenborn. Janvier 2009 : froid exceptionnel sur le Brabant Wallon et le nord de la Province de Namur, avec –21,9°C à Ernage et –23,2°C à Mélin. Décembre 2010 : froid exceptionnel en début de mois au littoral (–13,6°C à Middelkerke le 3) et mois remarquable pour sa quantité de neige. Notamment à Noël et pendant la période qui précède immédiatement, les couches sont particulièrement épaisses avec 32 cm à Bierset et 74 cm à Mont-Rigi. On note de grosses congères, notamment en Entre-Sambre-et-Meuse. Mars 2013 : neige avec fortes congères le 12 mars sur une bonne partie du pays, températures hors normes le 13 avec –10,1°C à Uccle ; –12,6°C à Zaventem et –17,1°C à Ciney. Enneigement inhabituel aussi le 24. Mai 2013 : enneigement extroaordinairement tardif, le 24, sur les Hautes-Fagnes avec 3 cm. Octobre 2015 : grand froid en Haute Belgique avec des maxima qui peinent à dépasser 0°C sur les Hautes-Fagnes les 14 et 15. On observe déjà une fine couche de neige en matinée, le 14, à Mont-Rigi, Wirtzfeld et Elsenborn. Le 16, un enneigement temporaire est aussi signalé à Saint-Hubert, Bertrix, Fraiture et Libin. Avril 2016 : enneigement complet dès 300-350 mètres d’altitude le 25. Quelques jours plus tard, on atteint une vingtaine de centimètres dans les Hautes-Fagnes. Mars 2018 : les gelées permanentes les plus tardives en Basse et Moyenne Belgique, les 17 et 18. Avril 2018 : pas en Belgique mais pas loin, des couches de neige de 3 cm en Normandie dès 100-150 mètres le 30 (c’est-à-dire à la veille de mai). Octobre 2018 : chutes de neige très précoces en Entre-Sambre-et-Meuse le 30, avec 6 cm à Presgaux (Couvin). Mai 2019 : fortes chutes de neige dans l’Entre-Sambre-et-Meuse le 4, avec neige au sol dès 200 mètres d’altitude et 8 cm à Presgaux (Couvin). Du jamais vu à pareille saison. Avril 2021 : 7 cm de neige à Uccle le 6 ; 4 cm le 7. Jusqu’à 27 cm à Xhoffraix le 7. En d’autres termes, le réchauffement climatique ne nous protège pas encore des événements hivernaux extrêmes ponctuels, qui ne sont sûrement pas étrangers aux situations de blocage récurrentes et à leur corollaire : des anticyclones persistants ou alors des gouttes froides peu mobiles, et parfois intenses, avec des surprises neigeuses hors saison à la clé.
  4. cumulonimbus

    Mois de mars exceptionnel

    UN MOIS DE MARS EN PASSE DE DEVENIR EXCEPTIONNEL Le mois de mars 2022 est en passe de devenir exceptionnel sur deux paramètres, la sécheresse et l’insolation, où les records sont désormais à portée de main. En matière de déficit de précipitations, le record mensuel est de 4,2mm à Uccle en 1993. Or jusqu’à présent (20 premiers jours de mars), on n’a mesuré que 1,6 mm et selon les prévisions, il ne pleuvra guère, voire pas du tout jusqu’à la fin du mois. En matière d’insolation, le record est de 213h49 à Uccle en 1931. Cette année, le record a déjà été battu lors de la première décade de mars avec 86h44 à Uccle. Puis nous avons eu quelques jours plus mitigés, mais le soleil semble bien de retour à présent et le compteur, à Uccle, s’élève déjà à 144h39 pour les 20 premiers jours de mars. En plus, la troisième décade est prometteuse et le record pourrait bien être battu en fin de mois. En attendant, voici déjà un aperçu, au jour le jour, de ce mois si particulier.
  5. cumulonimbus

    Mois de mars exceptionnel

    3e DÉCADE DE MARS 2022 21 mars 2022 L’influence anticyclonique se rétablit rapidement et l’advection d’air chaud se remet en place en cours de journée. Il s’ensuit de gros contrastes de températures entre le matin (où l’air frais de la veille a bien pu se refroidir durant la nuit) et l’après-midi (où la combinaison entre soleil et air chaud font monter en flèche les températures). Quelques valeurs (min/max) : Retie : –2,8°C/18,7°C (écart : 21,5°C) St-Kat.-Waver : –2,4°C/19,0°C (écart : 21,4°C) Melle : –2,6°C/18,2°C (écart : 20,8°C) Stabroek : –2,2°C/18,1°C (écart : 20,3°C) Deurne : –2,5°C/17,5°C (écart : 20,0°C) Kleine Brogel : –1,2°C/18,8°C (écart: 20,0°C) Même Uccle, avec un minimum de 1,5°C et un maximum de 18,1°C, connaît un écart inhabituel pour la station. Le temps est très beau, avec formation de quelques cumulus humilis l’après-midi, avec une très légère tendance à l’étalement. Ici et là, on observe aussi quelques bancs d’altocumulus. Dans le sud du pays, il y a aussi encore des stratocumulus résiduels le matin. Au littoral, où il fait plus frais en journée, il n’y a pas de cumulus, mais bien quelques cirrus. Les températures : 17 à 19°C en plaine (14°C au littoral, 11°C en bordure immédiate de la mer) et autour de 15°C sur les hauteurs. En Campine, on observe localement 20°C (Koersel : 20,0°C). Les vents de sud-est du matin s’orientent au sud en cours de journée, mais deviennent variables dès la fin de l’après-midi. Au littoral, une brise de nord-nord-est, plus tard de nord-est s’instaure l’après-midi. 22 mars 2022 Avec une nuit moins froide et une journée tout aussi douce sous le soleil, la sensation de printemps est parfaite. À nouveau, des cumulus humilis se forment l’après-midi dans le ciel bleu, avec une très légère tendance à l’étalement. À cela s’ajoutent quelques rares cirrus. Au littoral, le ciel est temporairement plus nuageux le soir en raison de stratocumulus cumulogenitus. Grâce à l’anticyclone continental, les vents soufflent de sud-est, plus tard d’est voire de nord-est, et les températures montent même encore un peu plus haut que la veille, avec 19 à 20°C en plaine et à nouveau 15°C sur les hauteurs. Au littoral, la brise de mer a plus de mal à s’instaurer, avec également 19 à 20°C dans les dunes, mais 16°C en bordure immédiate de l’eau avec, là, un vent froid de nord-nord-est l’après-midi et une température redescendant à 12°C. À l’aéroport de Middelkerke, cette brise de mer n’arrive qu’en fin d’après-midi, très temporairement et sous une forme affaiblie. Cette brise de mer n’atteint pas Jabbeke et à peine la base de Coxyde en début de soirée. Les températures les plus chaudes sont relevées à Koersel (21,3°C), Coxyde (20,2°C), Stabroek (20,0°C) et Sint-Katelijne-Waver (20,0°C). Uccle manque de peu les 20°C avec 19,8°C. 23 mars 2022 Encore une journée parfaitement ensoleillée sous un ciel serein, à l’exception de quelques rares cumulus sur les reliefs. À Uccle, l’insolation de ces 23 premiers jours de mars s’élève déjà à 175h51, soir 50h06 au-dessus de la norme d’un mois de mars (complet). Cela signifie que d’ores et déjà, le mois est « anormalement » ensoleillé. Mais l’« exceptionnel » reste à portée de main dans les jours à venir. Un anticyclone, dont le noyau se trouve d’abord au nord du Danemark, descend un peu pour s’installer à l’ouest du Danemark. Les courants sont faibles chez nous ce qui, sous le soleil, permet aux températures de remonter jusqu’à des valeurs proches de 19°C en plaine et de 15°C sur les hauteurs. Passendaele atteint 19,7°C, suivi par Beitem et Kleine Brogel avec 19,5°C. Au littoral, une brise de mer de nord souffle une bonne partie de la journée, pas très forte mais suffisante pour limiter la température à 13°C en bordure de mer. Dans les dunes, la température monte d’abord jusqu’à 17°C vers midi, avant de redescendre, là aussi, sous l’influence de la brise de mer. L’air est à nouveau sec aussi, avec ici et là des humidités relatives tombant en dessous de 25% l’après-midi. 24 mars 2022 Le noyau anticyclonique s’est déplacé sur le sud de la Mer du Nord en s’éloignant des côtes du Danemark pour se rapprocher de celles de l’Angleterre. Le ciel est serein sur toute la Belgique et, sous un petit vent variable avec prédominance nord, les températures maximales atteignent 18 à 19°C en plaine et près de 15°C sur les hauteurs. L’air continue à être très sec, plus particulièrement sur le nord-est du pays où l’humidité relative tombe à 20%, l’après-midi, à Kleine Brogel. Beau temps avec une petite brume sèche. Webcam MB – Beausaint – 24 mars 2022 à 16h Au littoral, on observe une brise de mer de nord à nord-est, qui empêche la température de dépasser 14°C en bord de mer. Mais dès qu’on s’éloigne un peu de la mer, dans les dunes, la température remonte à 17°C. 25 mars 2022 L’anticyclone continue sa lente progression vers l’ouest et se retrouve centré sur les Îles Britanniques. L’air qui nous arrive est un brin plus frais et un brin plus humide, avec des maxima de 16 à 17°C en plaine et de 13 à 14°C sur les hauteurs. Mais le temps reste particulièrement ensoleillé. Tout au plus observe-t-on parfois, l’après-midi, quelques rares cumulus. Petits cumulus dans le ciel. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 25 mars 2022 à 14h Le vent souffle de nord à nord-est, ce qui favorise la brise de mer au littoral, avec des températures qui peinent à dépasser les 10°C en bord de mer sous un vent désagréable. Dans les dunes, avec 13°C, il fait moins frais sur le temps de midi, mais l’après-midi, le vent froid s’y fait sentir également avec, là aussi, à peine plus de 10°C. 26 mars 2022 L’anticyclone est à présent centré sur l’Écosse. Un front froid se situe, le matin, à la hauteur du Danemark et du sud de la Mer Baltique, et atteint le nord des Pays-Bas en cours d’après-midi. À l’avant de ce front, le vent bascule vers le nord-est, voire à l’est, et les températures remontent d’abord, pour atteindre des maxima de 18 à 19°C en plaine et de 14 à 15°C sur les hauteurs. À quelques très rares cirrus près, le ciel est à nouveau serein sur tout le pays. En fin de journée, le compteur de l’insolation s’établit à 209h26 à Uccle. On est donc tout près, désormais, du vieux record de 1931, qui est de 213h49. Le littoral a de nouveau connu un régime de brise de mer avec un vent plutôt désagréable. En bord de mer, un maximum de 13°C en fin de matinée, puis la température retombe à 10-11°C l’après-midi. Dans les dunes, on monte à 15°C en fin de matinée, mais l’après-midi, avec 12°C et un vent soutenu, il y fait à peine plus doux qu’en bordure immédiate de l’eau. 27 mars 2022 Le front froid nous aborde sous une forme très affaiblie en cours de matinée avant de s’immobiliser et de se désagréger sur le nord du pays. Un important champ de stratus accompagne ce front et coupe notre pays en deux pendant une bonne partie de la journée. Source : IRM Lors de son extension maximale, en matinée, le champs de stratus descend vers le sud presque jusqu’à Liège et Namur, et atteint plus ou moins Ath à l’ouest. Ce champ fond par la suite, pour débarrasser Bruxelles de son plafond bas en début d’après-midi, Les régions gantoise et brugeoise suivent peu après, tout comme les stations balnéaires de l’est de la côte belge. L’ouest doit attendre plus longtemps : La Panne ne voit ses premières éclaircies qu’en fin d’après-midi. Sur la moitié sud du pays, le temps est par contre ensoleillé toute la journée, avec quelques cumulus humilis l’après-midi sur les reliefs, se transformant rapidement en stratocumulus cumulogenitus. Dans ces régions, le temps est vraiment très doux pour la saison, avec 16°C sur les plus hauts plateaux et 19, voire 20°C dans les vallées. Hastière enregistre 19,9°C. En Gaume, la station MB de Torgny monte même jusqu’à 21°C. Au centre du pays, Braine-l’Alleud s’embrume sous le stratus entre 8h30 et 9h et devra attendre entre 12h30 et 13h pour qu’il se dissipe. On peut même dire, de façon précise, que Braine-l’Alleud s’éclaircit à 12h40 puisque la bordure du stratus est très nette. Après cela, le ciel devient parfaitement serein. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 27 mars 2022 à 12h40 À Bruxelles, il faudra même attendre jusqu’à 14h10 à Uccle pour les premiers rayons de soleil, et jusqu’à 15h30 à Schaerbeek. Par après, le ciel devient parfaitement serein à Bruxelles aussi. Les températures maximales, dans cette région, se situent autour de 14°C. Du côté de Liège, le ciel reste serein toute la journée à Dolembreux (Sprimont), alors qu’à Liers, un peu au nord de Liège, le ciel est très nuageux à couvert, avec temporairement même du brouillard, entre 9 et 14 heures. À Bierset, on n’observe un ciel brumeux et complètement gris qu’en fin de matinée. La température maximale, là, atteint un petit 15°C. La région côtière est particulièrement désavantagée, avec le stratus (souvent même de brouillard pur et simple) qui ne se lève qu’en milieu d’après-midi et une température qui ne dépasse pas 9°C. À La Panne, comme précisé plus haut, il faut attendre plus longtemps encore et ce, avec des températures similaires. Malgré la présence de ce stratus sur une partie du pays, englobant également Uccle, le record d’insolation pour mars est acquis pour cette station. Les 7h13 de soleil du 27 mars sont amplement suffisants pour dépasser les 213h49 de l’ancien record. Le compteur s’établit à présent à 216h39. Un autre record qui est déjà mathématiquement acquis est celui de l’humidité relative. Jusqu’à présent, elle s’établit à 61% pour les 27 premiers jours de mars, et même si les derniers jours devaient s’avérer très humides, les 67% du précédent record sont hors de portée. Pour la quantité de précipitations et le nombre de jours avec précipitations, il faut encore attendre un peu, mais au vu des prévisions, ces records (notamment celui de la quantité) restent possibles. 28 mars 2022 La petite portion d’air un peu plus frais à l’arrière du front froid, qui a affecté la veille la partie nord du pays, n’a pas subsisté très longtemps. En ce 28 mars, il n’en reste plus trace. Une zone de hautes pressions à plusieurs noyaux a certes pris une grande extension en couvrant une importante partie de l’Europe, mais n’est pas très puissante et s’affaiblit rapidement. En soirée, on peut déjà presque parler d’un marais barométrique. En même temps, un faible noyau dépressionnaire s’est dessiné sur le Golfe de Gascogne pour ensuite remonter vers la Bretagne. Cela a cependant suffi pour qu’une petite perturbation s’y forme. En Belgique, le temps est encore beau et doux avec quelques cirrus et quelques altocumulus, mais dès le milieu de l’après-midi, le ciel se voile de cirrostratus, d’abord très fins, puis progressivement plus épais jusqu’à parfois évoluer en altostratus translucidus en soirée, le tout accompagné encore de quelques altocumulus. Webcam MB – Cerfontaine – 29 mars 2022 à 18h40 Dans l’air plus humide, quelques brouillards matinaux ont également pu se former. Le littoral connaît également des stratus l’après-midi. Les températures, dans cette dernière région, n’ont pas l’occasion de monter très haut, avec des maxima de 11 à 13°C. Avec l’arrivée des brouillards et stratus maritimes les températures retombent même à 7-8°C dès le milieu de l’après-midi. Ailleurs il fait très printanier avec des maxima compris le plus souvent entre 17 et 18°C en plaine et à peine moins sur les hauteurs avec 16 à 17°C. Le sud du pays est particulièrement doux avec 20°C à Dourbes et jusqu’à 21°C à Lamorteau en Gaume. Là, l’air est aussi resté plutôt sec. La nuit, la nébulosité augmente encore à l’approche de la perturbation bretonne qui finit par frôler notre pays, mais à l’exception de l’une ou l’autre goutte, il ne tombe pas de précipitations. 29 mars 2022 L’influence anticyclonique s’efface de plus en plus de nos cartes météorologiques. Le matin, nous avons encore un peu de hautes pressions sur les Îles Britanniques d’une part, et sur l’Italie d’autre part, tandis que le soir, il faut aller chercher loin, sur l’Océan ou le Grand Nord, pour encore trouver des pressions élevées. Le temps sur nos régions est désormais déterminée par la dépression bretonne qui a finit par générer une perturbation plus organisée, sous la forme d’un vaste front stationnaire qui a ensuite généré à son tour de nouveaux petits noyaux dépressionnaires sur le Continent. Un autre front, plus marqué, reste encore au nord par rapport à notre pays. Source : KNMI La position du front fait en sorte que le sud du pays connaît déjà des précipitations. Bièvre relève 4,2 mm d’eau ; Saint-Hubert, 3,0 mm ; Gosselies, 2,7 mm ; Buzenol, 2,6 mm et Dourbes, 2,5 mm. Plus vers l’est, on mesure 1,4 mm à Gouvy et à Mont-Rigi. Ailleurs, il ne pleut pas, ou presque pas. Le pluviomètre d’Uccle reste toujours coincé à 1,6 mm… pour tout le mois ! Le ciel : tout le pays se retrouve sous un altostratus, davantage à tendance translucidus vers le centre et le nord, davantage à tendance opacus vers le sud. Dans les zones à précipitations, on voit aussi des stratocumulus et des fractus. Au-dessus des reliefs, l’un ou l’autre cumulus se forme en dessous de l’altostratus, avec une tendance ensuite à s’étaler. Sur l’extrême nord du pays, on voit des coins de ciel bleu entre les altocumulus qui, plus tard, sont surmontés de cirrostratus. Les températures restent assez douces pour la saison, avec 13 à 15°C en plaine et à peu près autant sur les hauteurs. En Gaume, dans les vallées ardennaises et en Entre-Sambre-et-Meuse, on observe jusqu’à 17°C. 30 mars 2022 La situation est grosso modo inchangée par rapport à la veille. Un front quasi-stationnaire ondule toujours quelque peu sur le sud de notre pays, un autre front à mouvement très lent ondule au nord, sur les Pays-Bas, le nord de l’Allemagne et les pays situés plus à l’est. Entre les deux, un autre front, très faible, s’est développé à son tour avant de se frontolyser. Source : KNMI Des températures nettement plus basses, maxima de 6 à 7°C en plaine, commencent à se dessiner au nord du front le plus septentrional, entre autres sur le nord de l’Allemagne et l’extrême nord des Pays-Bas. Le sud et l’est du pays connaissent à nouveau le plus de précipitations, avec par exemple 5,6 mm à Dourbes ; 4,8 mm à Mont-Rigi ; 4,2 mm à Strée (Huy) ; 4,0 mm à Bierset et 3,7 mm à Buzenol. Plus près du centre, Beauvechain relève 2,8 mm. Ailleurs, les précipitations sont faibles, mais déjà un peu plus présentes que la veille, avec partout quelques dixièmes de millimètre, voire un millimètre ou un peu plus. Uccle reçoit 0,3 mm et le compteur du mois de mars s’élève désormais à… 1,9 mm. Le ciel est à nouveau voilé d’altostratus, avec cette fois-ci davantage de « trous », c’est-à-dire des éclaircies accompagnées d’altocumulus. Parfois, des cumulus / stratocumulus se forment en dessous. Sur l’extrême nord du pays, le ciel est à nouveau plus lumineux avec altocumulus et cirrus, et formation de cumulus. Plus tard en après-midi, le ciel se voile là aussi. Le soir, il pleut faiblement en de nombreux endroits, y compris le nord du pays. Les températures baissent un peu, avec 12 à 13°C en plaine et, baisse plus forte, 9°C sur les hauteurs. 31 mars 2022 La perturbation la plus méridionale s’éloigne de la Belgique pendant que la plus septentrionale s’en approche. Le front froid de celle-ci aborde notre littoral dès la nuit, puis pénètre dans le pays sans parvenir à le traverser entièrement. En effet, le front ondule et forme un véritable retour d’est, dont la partie occluse reviendra sur notre pays au cours de la nuit suivante. Source : KNMI Il s’ensuit des types de temps très différents selon l’endroit du pays où l’on se trouve. La région côtière, entièrement dans l’air post-frontal, connaît des ciels superbes avec des ambiances dignes de l’Irlande, une alternance de ciels bleus et de ciels menaçants. En d’autres termes, il s’agit de la présence presque exclusive de cumulus et de cumulonimbus avec quelques bonnes averses, parfois accompagnées de grêle. Webcam MB – Le Coq – 31 mars 2022 à 14h45 et 15h00 L’après-midi, on retrouve aussi ce type de temps à Gand et, en fin de journée, également sur le centre et le centre-sud du pays. Sinon, le ciel est généralement très nuageux à couvert avec des stratocumulus évoluant sous un altostratus, ce dernier s’effilochant avec l’apparition des éclaircies, là où il y en a. On passe alors (parfois brièvement en soirée) à un ciel d’alternance. Sur les plus hauts plateaux, la journée est neigeuse avec fractus et parfois du brouillard lié aux nuages bas. Dans les Hautes-Fagnes, on observe de la neige au sol tout au long de la journée, avec une couche s’approchant temporairement des 10 cm en milieu de matinée. Mais à peine plus bas, l’enneigement devient rapidement incomplet et temporaire. À Wirtzfeld et à Sourbrodt, on observe une fine couche en début de matinée, qui fond, puis se renouvelle quelque peu en fin de journée. Du côté de l’Ardenne, on note une bonne averse de neige à Beausaint vers 19 heures, mais qui ne laisse que très temporairement quelques traces au sol. En fin de soirée, le retour d’est influence notre temps avec le début d’un épisode hivernal remarquable pour la saison. Au littoral, sous un vent fort, la pluie se transforme en neige dès la fin de la soirée avec des températures qui se rapprochent de 0°C. Toutefois là, ces températures remontent plus tard dans la nuit et la neige se retransforme en pluie. À Anvers, la pluie ne se transforme en neige qu’aux petites heures, mais forme une couche de 1 cm au sol le matin. À Bruxelles, on note à l’aéroport 2 cm de neige à 8 heures et à 11 heures. D’accord, tout cela concerne déjà avril, mais il s’agit d’un phénomène qui s’est mis en place à la fin du mois de mars et qui, surtout, contraste énormément avec la météo qui précède. Il faut savoir en plus qu’en avril, les couvertures neigeuses complètes sont très rares en Basse et Moyenne Belgique, et le fait que cela se produise pendant deux années consécutives, 2021 et 2022, rend la chose encore plus remarquable. À Uccle, une couche de plusieurs centimètres de neige (jusqu’à 4-5 cm en matinée) recouvre le sol et est encore complète à 14 heures. Source : IRM Il n’y en a cependant pas pour tout le monde. Il n’y a pas de neige au sol, par exemple, en Campine (sauf très localement) et en Entre-Sambre-et-Meuse (sauf très localement aussi), et peu ou pas de neige en Ardenne. Par contre bien des endroits en Flandre, mais aussi en Hainaut occidental ont été, au moins temporairement, bien blanchis. Conclusion Mars a tenu ses promesses et bien des records ont été battus, voire pulvérisés. Commençons par l’insolation. On a noté un total de 227h14 de soleil, faisant ainsi voler en éclats le précédent record de 213h49, datant de 1931. En outre, ce mois de mars a été plus ensoleillé qu’un mois d’été normal (autour de 200h). Un record corollaire est celui des jours peu nuageux à sereins, au nombre de 15 (précédent record : 14). Les précipitations : on a noté 2,2 mm d’eau pour l’ensemble du mois de mars, battant ainsi le précédent record (4,2 mm) datant de 1993. Tous mois confondus, un seul mois a été entièrement sec (0,0 mm) à Uccle, en l’occurrence avril 2007. L’humidité relative a été extrêmement basse aussi, avec 63%, ce qui établit un record pour ce paramètre aussi. Au niveau des températures, la moyenne des maxima journaliers a été particulièrement élevée, mais pas celle des minima, restée très proche des normes. La moyenne des maxima, de 13,7°C, se hisse à la deuxième place depuis le début des observations, ex-aequo avec 2017. Seul 2014 a fait mieux avec 14,2°C. Il s’ensuit un écart remarquable, pour un mois de mars, entre les températures nocturnes et diurnes puisque la moyenne des minima s’établit à 3,7°C pour une moyenne des maxima de 13,7°C. Encore une fois, si un mois exceptionnel en soi n’indique rien en ce qui concerne le réchauffement climatique, la répétition de tels mois est un signe allant dans ce sens. On semble bien avoir atteint une nouvelle phase de ce réchauffement climatique, dans notre partie du monde tout au moins, car en dehors des températures proprement dites, il y a bien d’autres paramètres qui commencent à en être affectés aussi et à présenter des écarts inédits. Notamment le régime des précipitations est à tenir à l’œil, étant donné qu’il s’agit du paramètre qui a peut-être le plus d’influence sur le maintien de notre mode de vie.
  6. cumulonimbus

    Mois de mars exceptionnel

    2e DÉCADE DE MARS 2022 11 mars 2022 Une perturbation, un front froid en l’occurrence, s’approche lentement de notre pays et finit par le traverser en soirée. Résultats des courses : 0,1 mm de pluie à Uccle et 0,2 mm à Zaventem. Ici et là, des stations parviennent même à dépasser le millimètre d’eau, avec 2,1 mm à Passendaele, 1,6 mm à Stabroek et 1,4 mm à Beitem. En d’autres termes, c’est vraiment sous une forme très affaiblie que le front passe. À l’avant, le temps est encore très doux, avec des maxima de 15 à 18°C en plaine (le plus au nord-est) et autour de 12°C sur les hauteurs, sous un vent de sud-est s’orientant au sud. En matinée, il fait beau avec des cirrus et des altocumulus ; l’après-midi, le ciel se voile de cirrostratus et d’altostratus avec, surtout à l’ouest, d’importantes nappes nuageuses en dessous, souvent un mix de cumulus et de stratocumulus. À l’est, le temps reste beau une grande partie de la journée et ne se voile que le soir. Le peu de précipitations commence à tomber l’après-midi au littoral et en soirée à l’intérieur des terres. Passé le centre du pays, il ne tombe plus rien. 12 mars 2022 Le front froid, ou ce qu’il en reste, se disloque complètement un peu à l’est de nos régions sous l’influence de l’anticyclone continental. D’autres perturbations, par la suite, tentent à leur tour leur chance, mais viennent mourir sur nos terres. À nouveau, on mesure ici et là quelques précipitations, le plus le long de la frontière française où l’on relève quelques cotes jusqu’à 3 mm. À Bruxelles, il ne tombe pas une goutte. Dans un air maritime post-frontal très dénaturé, qui nous arrive avec des vents de sud, les températures parviennent encore à grimper jusqu’à 12 à 15°C en plaine et 10°C sur les hauteurs. Le temps est quelques peu voilé avec cirrus et cirrostratus, parfois altostratus tandis que des cumulus se forment en dessous, qui évoluent ensuite en stratocumulus. Les quelques gouttes de pluie de la perturbation suivante arrivent en soirée au littoral, puis s’étendent au reste du pays, surtout la partie sud-ouest près de la frontière française où, comme dit plus haut, il pleut un peu plus. 13 mars 2022 Des restants de perturbations traînent sur notre pays, toujours bloqués dans leur progression par l’anticyclone continental. Le plus souvent, ces restants ne donnent pas grand-chose en termes de précipitations, mais le sud du pays est un peu mieux arrosé. Bièvre relève 5,5 mm ; Buzenol, 5,1 mm ; Saint-Hubert, 4,1 mm et Gouvy, encore 2,9 mm. Sur le reste du pays, les précipitations – quand précipitations il y a – restent le plus souvent inférieures à 1,0 mm. Le ciel est à nouveau voilé comme la veille, avec cirrus, cirrostratus et altostratus, et en dessous, une quantité variable d’altocumulus et de stratocumulus l’après-midi, et parfois aussi quelques cumulus qui tendent à se retransformer en stratocumulus. Quelques petites pluies tombent encore le matin sur le nord-est, puis les nouvelles (petites) pluies arrivent depuis le sud-ouest et s’avancent sur le pays la nuit. Grâce à des vents de surface de sud-est à sud, les températures montent bien, avec 15 à 17°C, localement 18°C en plaine (13 à 14°C au littoral) et 11 à 13°C sur les hauteurs. 14 mars 2022 On observe une tendance maritime temporaire grâce à un petit anticyclone mobile venu de l’ouest. De ce fait, les températures baissent un brin, avec des maxima de 13 à 15°C en plaine (11 à 12°C au littoral) et autour de 10°C sur les hauteurs, le tout sous des vents de sud-ouest, tendant vers l’ouest l’après-midi. Le matin, le sud-est du pays reçoit encore un peu de pluie, le plus en Gaume avec 2,2 mm à Buzenol. Par la suite, les éclaircies reviennent avec un beau ciel d’alternance, cumulus dans un beau ciel bleu. Les autres nuages sont rares, quelques cirrus tout au plus. En fin de journée, des stratocumulus se forment parfois suite à l’étalement des cumulus. 15 mars 2022 L’air maritime de la veille, à présent dégradé, nous influence encore à l’avant d’un front chaud qui ne progresse guère. Les vents, du coup, reprennent une composante orientale, en soufflant principalement du sud-est, puis de l’est. En raison des nuages, les températures maximales baissent un peu, pour se situer entre 11 et 13°C en plaine et entre 5 et 6°C sur les hauteurs. Le ciel est souvent fort voilé avec altostratus, parfois translucidus, parfois mêlé d’altocumulus, et en dessous un mix de cumulus et de stratocumulus. Parfois l’altostratus s’effiloche, avec alors des cumulus dans le ciel bleu des éclaircies. Le sud du pays, plus proche du front chaud quasi-stationnaire, connaît des précipitations parfois assez abondantes qui tombent, là, en matinée et à midi, avec 11,6 mm à Buzenol et même 12,0 mm à Saint-Hubert. D’autres stations du sud et de l’est du pays connaissent quelques bonnes pluies, donnant par exemple 9,6 mm à Gouvy ; 8,1 mm à Bièvre ; 7,5 mm à Florennes et 6,2 mm à Strée (Huy). Liège et Charleroi connaissent encore quelques 3 à 4 mm d’eau, sinon le centre et l’ouest ne reçoivent rien, ou presque rien. 16 mars 2022 Le front chaud passe, avec une portion d’air chaud qui nous promet une belle journée printanière ensoleillée et très douce. Seulement voilà, ces courants en provenance de l’Afrique du Nord transportent une masse de sable saharien, dont on a largement sous-estimé l’opacité. Ainsi, au lieu d’une journée printanière, c’est une journée étrange qui nous attend. Une journée qui commence sous un léger voile de cirrus, voire de cirrostratus, mais bien vite, les nuages cessent d’être identifiables et le ciel prend une teinte uniforme, d’un gris plus ou moins jaunâtre selon les endroits : du sable du Sahara nous arrive en masse et empêche grandement le soleil de briller. Parfois on le voit apparaître comme au travers d’un altostratus translucidus, mais ce n’est pas tout à fait ça. Le soleil tout comme la luminosité sont bizarres. Ici et là, on parvient toutefois encore à deviner quelques altocumulus. Les températures en prennent un coup. Au lieu des 17 à 20°C prévus, le thermomètre reste coincé entre 12 et 13°C à peu près partout en Basse et Moyenne Belgique. En Haute Belgique, dès 400 mètres d’altitude, on atteint même plus les 10°C, avec quelques 8°C sur les plus hautes plateaux. En plus, l’air est paradoxalement humide dans les basses couches. En altitude en air libre, on s’attendrait à des températures hyper-élevées avec tout ce sable qui semble venir en droite ligne du désert, mais ce n’est même pas le cas. Il y fait plus chaud, certes, que les normes saisonnières, mais rien extraordinaires : 5°C au niveau 850 hPa vers 1520 mètres et –19°C au niveau 500 hPa vers 5660 mètres. Une analyse des cartes d’altitude nous montre que ce sable nous parvient en fait du sud-ouest après un long détour, notamment au niveau de l’Espagne, où des vents d’altitude de sud-est se sont par la suite infléchis vers le sud-ouest une fois arrivés sur le Golfe de Gascogne. C’est vrai qu’en Espagne, le phénomène a été bien plus spectaculaire qu’ici, avec notamment des ciels tout jaunes. Chez nous, c’est bien plus monotone, mais quelque peu inhabituel quand même, surtout quand le soleil parvient à percer. Soleil qui perce à Xhoffraix, le 16 mars 2022 à 12h. Crédit photo : Alexis Papapanayotou En cours de journée, à un moment difficile à définir (vers le milieu de l’après-midi à Bruxelles), un vrai altostratus se même au « nuage » de sable et la nuit, le passage d’un front froid met partiellement fin au phénomène. 17 mars 2022 À l’arrière du front froid, un anticyclone maritime commande un air plus humide, mais du sable persiste dans la haute atmosphère. En plus, ce front, comme ses prédécesseurs, est fortement ralenti dans sa progression et l’altostratus de la partie arrière de la perturbation est exceptionnellement bien délimité sur une ligne qui ne bouge presque pas. Source : NASA via Météociel Ci-dessous, nous pouvons suivre, à Bruxelles, ce petit jeu de yo-yo auquel se livre la limite des nuages, qui en six heures n’aura pas bougé de façon significative. En dessous, une faible instabilité génère quelques cumulus. Webcam MB – Bruxelles (Schaerbeek) – 17 mars 2022 à 12h, 14h, 16h et 18h À l’ouest des nuages, donc grosso modo à l’ouest d’une ligne Courtrai – Gand – Anvers, le temps est beau avec, en matinée, quelques stratocumulus et cumulus qui se dispersent ensuite pour faire place à un ciel serein. À l’est de la ligne précitée, après des stratocumulus en matinée, le ciel reste voilé de cirrostratus et d’altostratus, avec une bande de ciel bleu à l’horizon vers l’ouest, plus ou moins large selon la distance par rapport à la limite des nuages. Au coucher du soleil, ce voile est éclairé par le bas et prend des couleurs enflammées, avec des « undulatus » qui deviennent fort visibles. La présence d’un restant de sable du Sahara dans l’atmosphère renforce encore les couleurs. Flawinne le soir du 17 mars 2022. Crédit photo : Benjamin Kampouris (Belgorage). Les températures : maxima de 10 à 11°C en plaine (9 à 10°C au littoral) et 4 à 6°C sur les hauteurs. Le vent : d’ouest à nord-ouest, puis de nord-ouest à nord. Les précipitations : un peu de pluie et de bruine aux petites heures, se déplaçant d’ouest en est, dernières pluies quittant l’est en matinée. Le passage du front durant la nuit du 16 au 17 mars n’a donné que de faibles pluies, partout inférieures à 1,0 mm. 18 mars 2022 Une nouvelle journée très ensoleillée se présente, avec un ciel serein partout dans le pays, si ce ne sont que de rares nuages lointains, juste au-dessus de l’horizon. Un très puissant noyau anticyclone se déplace vers le nord et dessèche à nouveau l’air sur nos régions. La pression atmosphérique est d’ailleurs remarquable, avec une valeur de 1043,2 hPa atteinte à Uccle. Les températures : après un matin froid et des gelées répandues, les maxima atteignent l’après-midi 14 à 15°C en plaine (12 à 13°C au littoral) et 10 à 12°C sur les hauteurs. L’air est à nouveau très sec sur le sud-est du pays, avec une humidité relative de 20% à 15 heures à Saint-Hubert. Le vent, quant à lui, souffle d’est à nord-est. 19 mars 2022 Un anticyclone centré sur le nord du Danemark nous envoie des courants continentaux. Le ciel est serein sur tout le pays, à l’exception de l’extrême est, où l’on observe quelques stratocumulus cumulogenitus. Les températures maximales se situent entre 14 et 15°C en plaine et entre 9 et 11°C sur les hauteurs. Et à nouveau, l’air est fort sec, avec par exemple un taux d’humidité de 24% à 17 heures à Uccle. Une goutte froide très marquée en altitude, encore sur la Tchéquie le matin et sur le centre de l’Allemagne le soir, nous préparera une belle surprise pour le lendemain. 20 mars 2022 La goutte froide se trouve exactement sur Bruxelles. Source : modèle WRF NMM via Météociel Au niveau 850 hPa (vers 1520 mètres d’altitude), la température dégringole jusqu’à –6°C et… il neige à l’aéroport de Bruxelles ! Aéroport de Bruxelles-National (côté Steenokkerzeel) le 20 mars 2022 vers 8h30. Crédit photo : Michael Baillie (Belgorage) Des averses de neige, en début de matinée, sont observées en pas mal d’endroits, accompagnées d’une brève, mais parfois importante chute des températures. À l’aéroport de Bruxelles, au vu des METAR, la température était encore de 3°C à 7h50 pour dégringoler à 0°C à 8h50. Il n’est donc pas étonnant que le paysage blanchisse soudain pour un petit temps. Ici et là, on observe aussi un enneigement temporaire ailleurs en Basse et Moyenne Belgique, comme par exemple à Perwez et à Longueville (Brabant Wallon). En Haute Belgique, où la goutte froide arrive un peu plus tôt, bien des habitants se réveillent dans un environnement tout blanc. Une fine couche de neige est notamment observée sur les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est, comme par exemple, à Mont-Rigi, Wirtzfeld, Weisser Stein, Bullange, Burg-Reuland, Saint-Vith et Malmédy. Webcam MB – Burg-Reuland – 20 mars 2022 à 6h47 En Flandre, la goutte froide arrive plus tard mais occasionne, ici et là, aussi des chutes de neige. Gand se retrouve tout blanc à 10 heures, tandis que la station météorologique voisine de Melle observe une température qui passe de 4,0°C (9 h) à 1,7°C (10 h), et peut-être encore un peu plus bas au plus fort des averses. Toutefois, aussi spectaculaires que ces averses de neige matinales aient pu paraître, elles n’ont donné que peu de précipitations. Au plus, elles ont donné 2 mm. À Uccle, 1,5 mm se sont seulement ajoutés aux… 0,1 mm préexistants, ce qui ramène le compteur à 1,6 mm sur les 20 premiers jours de mars. En surface, la goutte froide est à peine visible sur les cartes météorologiques, juste un petit thalweg avec, à un certain moment, un petit noyau de pression moins haute au sein de la bordure occidentale d’un anticyclone continental. À Zaventem, la pression descend au plus « bas » quelques heures après les averses de neige avec 1026,8 hPa à 12h. Le temps : Sur l’est du pays, le temps redevient assez beau dès le matin, avec encore des altocumulus castellanus, témoins de la grande mais temporaire instabilité de l’air. Par la suite, on observe de belles éclaircies, mais aussi des cumulus et des stratocumulus, avec à nouveau une convection un peu plus marquée vers la fin de la journée. Au centre du pays, les cumulonimbus matinaux font place à un temps variable avec cumulus – parfois aussi accompagnés de stratocumulus d’étalement –, devenant graduellement beau l’après-midi. Du côté de Gand, le temps est d’abord beau le matin avant que n’arrivent les averses en milieu de matinée, suivies de pas mal de stratocumulus. Mais l’après-midi, le ciel se dégage là aussi, avec encore quelques cumulus. Les températures ont quelque mal à se remettre de ce petit coup de froid et restent souvent assez basses pour la saison, cependant avec des disparités. À Uccle, la température ne dépasse pas 8,3°C, mais on observe 11,3°C à Bierset et même 14,5°C à Hastière. Sur les Hautes-Fagnes, Mont-Rigi est, avec 6,8°C, à peine plus froid qu’Uccle. Conclusion La deuxième décade de mars a été plus mitigée, avec quelques phénomènes qu’on peut même qualifier de très particuliers, mais elle a donné peu d’eau. À Uccle, il s’agit de 1,6 mm de précipitations. Au vu des prévisions qui, à peu de choses près, n’annoncent pas de précipitations, l’on pourrait bien s’acheminer vers un record de sécheresse. Trois autres paramètres vont dans le même sens : le nombre de jours avec précipitations, l’humidité relative et l’insolation. Si, grâce à des précipitations relativement abondantes en janvier et février, l’indice de sécheresse ne présente encore rien d’alarmant, il convient cependant de surveiller l’évolution de ce paramètre.
  7. cumulonimbus

    Mois de mars exceptionnel

    1re DÉCADE DE MARS 2022 1er mars 2022 Une perturbation frontale tente encore d’aborder notre pays, mais est fortement ralentie par un anticyclone sur la Pologne. Un peu de pluie parvient à se propager jusqu’au centre du pays en matinée, avec stratocumulus et fractus sous un voile d’altostratus. Sur l’est du pays pendant toute la journée, sur l’ouest l’après-midi seulement, le temps est sec avec (excepté au littoral) des éclaircies avec voile de cirrus, cirrostratus et altostratus, accompagné d’altocumulus. L’air est d’ailleurs déjà fort sec sur l’est du pays. Vers la fin de la journée, on revoit des stratocumulus. Les températures se situent, l’après-midi, entre 9 et 11°C en plaine et autour de 7°C sur les hauteurs sous un vent de sud, qui tend vers le sud-est. 2 mars 2022 Une autre perturbation tente de traverser notre pays, mais échoue aussi devant les hautes pressions continentales. Le ciel est globalement plus nuageux sur l’ouest que sur l’est du pays avec, au littoral, de petites pluies une partie de la journée. Là, le ciel est couvert avec stratocumulus parfois accompagné de fractus. À l’intérieur des terres, le temps est assez beau quoique voilé avec cirrus et cirrostratus, parfois aussi altostratus, le tout s’effilochant l’après-midi pour laisser la place à de belles éclaircies avec cirrus et altocumulus. L’est du pays se trouve toujours en air très sec. À Elsenborn, l’humidité tombe à 23% à 13 et à 15 heures, tandis que Mont-Rigi tombe même à 21% à 14 heures. Les températures : maxima de 10 à 12°C en plaine, 7°C sur le Plateau ardennais mais 10°C sur les Hautes-Fagnes. Le vent souffle d’est à sud-est, et s’oriente plus tard à l’est à nord-est. 3 mars 2022 Notre temps est désormais aux prises d’un anticyclone qui a développé un noyau sur la Scandinavie. Le temps est à présent très beau, avec parfois quelques cirrus. Seuls le littoral et, parfois, la frontière belgo-française connaissent un ciel plus nuageux, avec cirrus et altocumulus. Le vent souffle d’est à sud-est et l’air reste très sec sur l’est du pays, avec à 13 heures 22% d’humidité relative à Mont-Rigi et à Elsenborn. Ce même taux est observé à Spa à 14 heures. Les températures atteignent 12 à 14°C en plaine et se situent autour de 12°C sur les hauteurs. Localement, on atteint 15°C dans le sud. 4 mars 2022 C’est toujours l’anticyclone scandinave qui détermine le temps sur nos régions. Le ciel est serein toute la journée sur presque tout le pays. Seuls le littoral et l’extrême ouest du pays connaissent à nouveau un ciel plus nuageux, avec stratocumulus évoluant en cumulus, surmontés de cirrus et d’altocumulus. Ces altocumulus arrivent jusqu’en région gantoise le soir. Toute la moitié est du pays se trouve dans un air très sec, avec l’après-midi des taux d’humidité souvent inférieurs à 30%. À Schaffen par exemple, on mesure 25% d’humidité relative à 17 heures. Sous un vent d’est à sud-est, les températures fraîchissent un tout petit peu pour atteindre des maxima de 11 à 13°C en plaine et de 8 à 9°C sur les hauteurs. Dans certaines vallées, on observe encore 14°C. 5 mars 2022 Un anticyclone se trouve sur le sud de la Scandinavie et un autre se trouve l’Irlande. Le second gagne du terrain au détriment du premier. Le ciel est à nouveau serein toute la journée sur presque tout le pays. Seuls l’ouest de la côte belge et l’extrême ouest du pays connaissent une fois encore un temps plus nuageux voire couvert, cette fois-ci avec des stratus se dissipant difficilement et se transformant par la suite en stratocumulus. Températures : fort froid le matin avec gelées répandues, jusqu’à –4°C en plaine. Les maxima atteignent 10 à 12°C en plaine (8°C au littoral) et tournent autour de 7°C sur les hauteurs. En soirée, sous un vent qui s’oriente partout au nord à nord-est, il refait fort frais. L’air est à présent fort sec au centre et au nord du pays, avec à Anvers 26% d’humidité à 16 heures 6 mars 2022 Un anticyclone sur les Îles Britanniques favorise l’arrivée d’une portion d’air continental plus froid. Sous des vents de nord-est aussi un brin plus humides, des cumulus parviennent à se former l’après-midi, qui buttent contre une inversion marquée vers 1700-1800 mètres d’altitude et s’aplatissent avant de se disloquer en stratocumulus cumulogenitus. Au-dessus, on voit aussi quelques cirrus et altocumulus. Il fait fort froid le matin avec des gelées très répandues, jusqu’à –4 voire –5°C localement en plaine. L’après-midi, le vent de nord-est reste froid et les maxima ne dépassent guère 7°C en plaine (6°C au littoral) et 3 à 4°C sur les hauteurs. Vent froid et plaques de neige, datant de février, donnent un petit air d’hiver au Centre Nature de Botrange. Crédit photo : Alexis Papapanayotou 7 mars 2022 L’anticyclone britannique se déplace vers la Mer du Nord puis le Nord de l’Allemagne. Le temps est beau partout mais froid avec, après des gelées nocturnes généralisées et, en journée, pas plus de 6 à 7°C en plaine et 2 à 3°C sur les hauteurs. En plus le vent d’est, qui souffle par rafales surtout en Haute Belgique, renforce cette impression de froid. Le temps est serein partout, hormis au littoral où l’on observe quelques fractus en matinée et quelques cirrus. 8 mars 2022 Un repositionnement de l’anticyclone sur le continent nous ramène un air continental plus doux. L’après-midi, les températures remontent à 10 à 12°C , localement 13°C en plaine (9 à 10°C au littoral) et à 6 à 7°C sur les hauteurs. Toutefois le vent de sud-est, qui souffle toujours par rafales, notamment sur les hauteurs, donne dans cette région une grande impression de fraîcheur. Le ciel, quant à lui, est parfaitement serein à l’exception de rares cirrus. 9 mars 2022 Une zone de hautes pressions, s’étendant de la Méditerranée au nord-ouest de la Russie, commande un flux d’air méridional. Les maxima, en forte hausse, s’élèvent à 14 à 16°C, localement 17°C en plaine et à 10 à 11°C sur les hauteurs. Le vent souffle de sud-est à sud et le ciel est parfaitement serein sur tout le pays, à l’exception quelques cumulus (fractus) en fin d’après-midi au littoral, plus particulièrement sur l’ouest de la côte belge. Webcam de Floriffoux : comme partout ailleurs dans le pays, le ciel est magnifiquement bleu à Floriffoux 10 mars 2022 Nous restons dans un flux méridional commandé par les hautes pressions continentales. C’est le vrai printemps avec des maxima de 16 à 18°C en plaine et de 12 à 13°C sur les hauteurs. En plus, à part de rares cirrus, le ciel est serein partout. Conclusion Cette décade bat le record d’insolation à Uccle avec 86 heures et 44 minutes de soleil. En outre, aucun nuage n’a été observé dans le ciel bruxellois, en journée, les 4, 5, 7, 8 et 9 mars (données d’Uccle et de Zaventem). En plus de cela, le compteur des précipitations est resté à 0 millimètre. Plusieurs jours, les températures étaient déjà fort agréables, d’autres jours étaient encore un peu froids, mais restaient agréables en plein soleil. Ces contrastes, se compensant l’un l’autre, ont cependant fait en sorte que d’un point de vue thermique, cette 1re décade de mars est restée fort proche des normes saisonnières.
  8. Au vu de la tournure exceptionnelle qu'est en train de prendre le mois de mars 2022, au niveau non seulement de l'insolation et de la sécheresse, mais aussi d'un tas de petits événements météorologiques significatifs, un article paraîtra prochainement sur le forum sur tous ces événements.
  9. cumulonimbus

    Une météo de rêve

    UNE MÉTÉO DE RÊVE Pendant une semaine, du 2 au 8 septembre 2021, la Belgique a connu une météo de rêve, avec plein soleil sans l’inconvénient de températures excessives comme en 2020 (encore 34-35°C en Basse et Moyenne Belgique, ainsi que dans les vallées le 15 septembre 2020). L’automne 2021, après un été que d’aucuns considèrent comme complètement pourri, nous offre un temps très lumineux en son début. Les hautes pressions, qui se trouvaient encore trop à l’ouest à la fin du mois d’août (temps frais et précipitations parfois conséquentes à l’est du pays, jusqu’à 51 mm en 48 heures à Mont-Rigi), se placent de façon très favorable par rapport à nos régions dès le mois de septembre. Le premier du mois, il faut encore être patient, avec de la fraîcheur humide et des nappes de stratocumulus étendues, sauf sur la Gaume où il fait déjà beau. À partir du 2, c’est tout le pays qui profite du soleil. Voici en détail le déroulement de ces journées. 2 septembre 2021 Un anticyclone à présent centré sur l’Écosse, avec crête vers l’Allemagne, détermine le temps sur nos régions. Les vents soufflent généralement de nord-est, mais tendent à souffler d’est à sud-est en Haute Belgique. Le temps est beau avec parfois du brouillard matinal, puis un ciel bien bleu avec ici et là quelques bancs d’altocumulus. L’après-midi, des cumulus se forment et tendent à rester très plats avant de se transformer en stratocumulus cumulogenitus et de se résorber. Au littoral, des stratocumulus résiduels sont encore responsables d’une ambiance grise en matinée. Les températures minimales descendent jusqu’à 3°C dans certaines vallées, sinon se situent vers les 10°C en bien des endroits du centre du pays, et ne descendent même pas en dessous de 15°C sur le nord et l’ouest du pays (localement 17°C au littoral). Les maxima, encore modestes, se situent autour de 19°C au littoral, de 21 à 22°C en plaine et de 19 à 20°C sur les hauteurs. 3 septembre 2021 L’anticyclone s’est scindé et comporte désormais deux noyaux principaux, l’un toujours proche du nord des Îles Britanique et l’autre, sur le sud-est de l’Europe. Chez nous, cela n’apporte presque aucun changement au niveau des vents. Ceux-ci continuent à souffler de nord-est en plaine et d’est à sud-est (voire de sud) sur les hauteurs. Les températures minimales redescendent à 3°C dans certaines vallées de Haute Belgique, sinon sont souvent voisines de 10°C. Au littoral, la nuit reste douce avec 14 à 16°C. En journée, c’est l’inverse. Sous l’influence d’une brise de mer de nord-nord-est, les températures côtières ne dépassent pas 20 à 21°C. À l’intérieur des terres par contre, on note une nette hausse, avec 24 à 25°C en plaine et 22 à 23°C sur les hauteurs. Après quelques brumes matinales éparses, le ciel est serein ou presque sur toute la Belgique. Tout au plus note-t-on quelques petits cumulus humilis ici et là, et quelques fractus maritime en fin de journée au littoral. Un mot sur la brise de mer au littoral. En raison de l’été assez frais, la température de l’eau de mer (18,5°C) ne bat pas des records. La montée des températures à l’intérieur des terres crée donc une situation plus estivale qu’automnale, avec une bonne brise de mer le long de la côte. En après-midi à Zeebruges, la température redescend à 18-19°C sous un bon vent de nord-nord-est soufflant à 30 km/h avec des rafales jusqu’à 40 km/h, voire un peu plus, ce qui donne une sensation de grande fraîcheur. 4 septembre 2021 La partie maritime de l’anticyclone scindé reprend le dessus, avec des noyaux sur la Mer du Nord et sur la Scandinavie. Cette influence maritime nous vaut une nuit plutôt douce avec des minima souvent de 12 à 13°C, et même de 14 à 15°C au littoral. En Haute Belgique, la situation est plus contrastée. En altitude, au-dessus de l’inversion, c’est l’air continental méridional qui prédomine avec des minima qui ne descendent pas en dessous de 14°C sur les Hauts Plateaux. Dans certaines vallées par contre, suite au rayonnement, les minima descendent jusqu’à 4 ou 5°C ! En journée, l’inversion a parfois du mal à se résorber en raison de cette infiltration maritime. De ce fait, les brumes et stratus sont coriaces et persistent toute la matinée sur l’ouest, le nord et même le centre du pays. Ailleurs il fait beau dès le matin, mais avec de nombreux altocumulus castellanus. L’après-midi, il fait beau partout avec encore quelques altocumulus. Sur les reliefs, on note une petite instabilité avec des cumulus se développant jusqu’au stade mediocris, voire congestus. Webcam MB – Schaerbeek – 4 septembre 2021 à 9h30 Webcam MB – Cerfontaine – 4 septembre 2021 à 9h30 Les températures restent modestes au littoral et en plaine, sous l’inversion, avec respectivement 19-20°C et 20-22°C. Sur les Hauts Plateaux, il fait plus doux avec 22-23°C tandis qu’on note jusqu’à 26°C dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Les vents, qui depuis quelques jours déjà soufflent de sud-est sur les reliefs et de nord-est en plaine, sont d’ailleurs favorables au maintien de cette inversion. 5 septembre 2021 L’anticyclone, dorénavant, est centré sur la Baltique et tend à se déplacer vers la Pologne. Les températures nocturnes restent contrastées, avec 6°C dans certaines vallées et 13-14°C sur les plateaux. En plaine, les valeurs sont proches de celles des plateaux (avec même localement 16°C au littoral), sauf au nord-est où les minima descendent à 8-10°C. En journée, l’inversion se résorbe cette fois-ci, avec à nouveau 24-25°C en plaine et jusqu’à 27°C sur l’ouest et le sud-ouest du pays. Sur les Hauts-Plateaux, les températures arrivent à 22-23°C. Au littoral, la brise de mer est faible et peu pénétrante, sauf parfois sur le front de brise de mer. En bordure immédiate de la mer, la température ne dépasse pas 22°C, mais elle monte déjà à 25°C dans les dunes. À l’aéroport de Middelkerke, un front de brise de mer donne quelques petites rafales en fin d’après-midi. Le ciel est bleu, avec souvent encore des altocumulus castellanus en matinée. Sur les reliefs, une petite instabilité persiste avec formation de cumulus mediocris l’après-midi, atteignant parfois le stade de congestus. 6 septembre 2021 L’anticyclone principal est désormais centré sur l’est de la Pologne tandis qu’un nouveau petit noyau se forme sur le sud de la Mer du Nord. Malgré un ciel parfois un peu voilé (cirrus s’épaississant temporairement l’après-midi ou le soir, selon les régions), le temps reste très agréable et surtout très doux. En après-midi, des cumulus se forment à nouveau sur les reliefs. La nuit, sur la plupart des régions, est déjà douce avec des minima compris entre 10 et 13°C. Seules quelques vallées connaissent à nouveau une grande fraîcheur matinale avec près de 5°C. En après-midi, les températures maximales atteignent généralement 25 à 27°C en plaine et 22 à 24°C sur les hauteurs. La brise de mer n’est pas très développée. En bordure immédiate de mer cependant, la température ne dépasse pas 22-23°C. Ci-dessous, ciel très particulier, le soir, en raison des cirrus parfois épais. Crédit photo : Kevin Mélot 7 septembre 2021 L’ancien noyau anticyclonique s’est déplacé jusque sur l’Ukraine, le nouveau se trouve sur le nord de l’Allemagne. Le vent souffle à présent d’est, et encore de sud-est sur les hauteurs. Le temps est à nouveau très beau, avec certes encore des cirrus, mais moins que la veille. Les températures minimales restent froides dans certaines vallées (5 à 6°C), sinon sont douces, surtout sur les plateaux (13 à 14°C tant en Ardenne qu’en Moyenne Belgique). Au littoral à Zeebruges, le minimum ne descend pas en dessous de 17,2°C. Ci-dessous, les contrastes thermiques matinaux sont rendus bien visibles par la brume dans les vallées. Environs de Jalhay – crédit photo : Xavier Van Brackel En journée, il fait chaud pour la saison, mais sans excès, avec 26 à 28°C en plaine et 24°C sur les hauteurs. Au littoral, une faible brise de mer de nord-est intervient l’après-midi aux environs immédiats de l’eau, avec une température qui baisse quelque peu jusqu’à 23-24°C. À peu de distance de la mer, cette brise ne se fait plus du tout sentir. Tant l’aéroport de Middelkerke que la base de Coxyde connaissent des températures maximales de l’ordre de 28°C. 8 septembre 2021 Les pressions restent élevées sur le Continent, mais l’activité dépressionnaire, en provenance de l’Océan, se rapproche de plus en plus. Un premier front, situé le matin sur l’extrême ouest de la France, s’est avancé jusqu’au milieu de France en cours de journée. Il n’en est pas moins que c’est la journée la plus estivale de la série (mais toujours sans excès). Après une nuit encore très localement froide le long des frontières allemande et luxembourgeoise (5 à 6°C dans les vallées), mais douce partout ailleurs (jusqu’à 17,1°C à Bierset), les maxima diurnes s’élèvent à 27-29°C en Basse et Moyenne Belgique, et à 22-24°C sur les Hauts Plateaux. Le ciel est le plus souvent serein. Ici et là, on note quelques cirrus et, l’après-midi et le soir, localement aussi des altocumulus. Le vent général d’est à sud-est empêche toute brise de mer. Sur l’ouest de la Côte Belge, on n’est pas loin de 30°C ! 9 septembre 2021 C’est déjà fini. Aux petites heures, de l’activité orageuse se manifeste déjà à nos portes, en France juste au sud de la Botte du Hainaut. De nouveaux orages se développent, à nouveau sur la France, en après-midi et touchent la Flandre Occidentale dès 15 heures. Ces orages se propagent ensuite sur bien des régions de la Belgique durant l’après-midi et le soir. Bruxelles, par exemple, est touchée vers 19h30. Grâce à de belles éclaircies, les températures parviennent à monter encore assez haut sur l’ouest ainsi que le nord et le nord-est du pays avec 25 à 27°C. Ailleurs les nuages arrivent plus vite et les maxima sont moins élevés. Conclusion En météo comme dans les actualités générales, ce sont souvent les extrêmes et les catastrophes qui sont épinglés, et moins souvent les bonnes choses. La période du 2 au 8 septembre 2021 n’a présenté aucun extrême, mais combien il était agréable de se faire une terrasse par ce temps tiède ! Le Belge, en tant que bon râleur, se plaint souvent du temps, notamment par la fameuse phrase : « chez nous, c’est tout ou c’est rien ! ». Et il a raison ! Combien de fois, surtout ces dernières années en été, la canicule arrivait dès que le soleil se pointait. Et s’il ne faisait pas chaud, c’est qu’il n’y avait pas de soleil non plus. En septembre, c’est déjà plus facile d’avoir du soleil et des températures agréables, mais ce n’est pas gagné d’avance non plus. Il suffit de voir 2020, avec la chaleur extrême qu’on s’est tapée à la mi-septembre. Pour terminer, voici l’évocation de la plus belle année que la Belgique n’ait jamais connue sur le plan météorologique, en l’occurrence 1959. Cette année-là, le temps s’était mis au soleil dès le 27 janvier, avec de la douceur en journée et, sur le plateau des Hautes-Fagnes au-dessus de l’inversion, on montait même jusqu’à 13°C ! Et ce fut le point de départ de la période la plus extraordinaire qui s’est produite chez nous. En février, tous les records d’insolation ont été pulvérisés en Haute Belgique. À Spa, Botrange et Saint-Hubert, l’insolation se rapprochait des 200 heures, ce qui était digne d’un mois d’été. Et le tout sous une douceur fréquente, avec de nombreux jours au-dessus de 10°C et certains avec presque 15°C. Les plaines, en raison de l’inversion presque constante, étaient moins privilégiées avec froid et brouillard, mais une insolation restant malgré tout au-dessus des normes de février. À la fin du mois, l’inversion s’est résorbée partout et on atteignaint 18-19°C (!) en bien des endroits. Mars et avril ont été de véritables mois de printemps, avec soleil et douceur et des 20°C souvent dépassés, surtout en avril. Mai a continué sur la même lancée : du soleil et des températures souvent comprises entre 20 et 25°C, en dépit de quelques brefs retours de la fraîcheur. Que vouloir de mieux comme antichambre de l’été. Le mois de juin a été inondé de soleil, et pourtant jamais trop chaud. Tout au long du mois, à l’exception de quelques pointes très locales, les 30°C n’ont jamais été atteints ! Juillet a été plus ensoleillé encore et reste jusqu’à ce jour le mois de juillet le plus ensoleillé à Uccle depuis 1887. Le 9 juillet, on a observé 35 à 36°C sur une grande partie du pays et jusqu’à 38°C du côté de Liège, ainsi que localement en Campine. Ce fut la seule journée de chaleur vraiment excessive de l’année 1959. Le reste du temps, les températures ont été on ne peut plus agréables, avec 22-23°C au cours des périodes un peu plus fraîches, et 26-27°C au cours des périodes un peu plus chaudes. Août a été un peu moins ensoleillé mais se défendait bien parmi les mois d’été belges. Et avec des températures un peu supérieures aux normes saisonnières, une bonne terrasse n’était toujours pas de refus. Septembre... Quel septembre ! Tous les records d’insolation ont été à nouveau pulvérisés. Presque partout dans le pays, on se rapprochait des 300 heures d’insolation. Avec les journées de septembre déjà bien plus courtes qu’en été, cela signifie qu’en termes de pourcentage d’insolation (par rapport au total possible), on a battu les records tous mois confondus, en se plaçant même devant avril 2007 que d’aucuns croient le plus ensoleillé de tous les temps. Et pourtant, jamais la température n’a été excessive. Les 11 et 12 septembre, on atteignait les 30°C en certains endroits, sinon on était souvent proches de 25°C au début du mois, et de 20°C vers la fin du mois. En octobre, soleil et douceur étaient toujours là. Les 10 premiers jours du mois, le soleil brillait près de 10 heures par jour en moyenne, et même davantage en Haute Belgique. Le tout par des températures le plus souvent comprises entre 20 et 25°C, et proches de 20°C sur les Hauts Plateaux. Par la suite, l’automne s’est certes invité un peu, mais le temps était loin d’être mauvais. Novembre, enfin, est devenu plus humide et décembre a récupéré son temps belge, gris, pluvieux et un peu trop doux pour un mois d’hiver. Et pourtant, malgré cette fin un peu plus maussade, combien d’entre nous signeraient à deux mains pour revivre une année comme 1959 ? La place de Brouckère en 1959
  10. 2021 : une année particulièrement pourrie ? Ça commence mal ! Janvier est déjà remarquable par sa pluviosité et son manque d’insolation. Puis arrive février avec un coup de froid, suivi d’un printemps trop froid et de la neige sur tout le pays en avril. Mais c’est surtout à partir du mois de mai que le moral des gens baisse : insolation déficitaire, pluviosité excessive et souvent exceptionnelle tandis que les journées chaudes et ensoleillées se font de plus en plus rares. Et pourtant… Nous allons voir de quoi notre climat était capable jadis, au 19e siècle. L’année 1888, avec sa moyenne de 7,5°C, est la deuxième année la plus froide de la série d’Uccle-Bruxelles, mais elle est certainement la championne des intempéries de toute nature. Voyons le détail. Le 1er janvier annonce déjà la couleur : à Uccle, avec un ciel presque serein (quelques cirrus), un sol enneigé et un vent piquant de sud-est, la température descend en deçà des –13°C. Ailleurs dans le pays, il fait plus froid encore, avec –17°C à Maaseik (alt. 35 m) et –18°C à Arlon (alt. 442 m). Ce 1er janvier 1888 restera ensoleillé et froid tout au long de la journée, mais par la suite, le temps change rapidement en devenant particulièrement désagréable. Le dégel intervient dès le lendemain, avec de petites pluies ou bruines et des températures de 3 à 7°C en journée. Du 6 au 13, la brume et le brouillard sont presque permanents, avec stratus et bruines fréquentes, et une absence complète de soleil, le tout par un petit vent de sud à ouest. Cette grisaille tenace, d’ailleurs, concerne la totalité du pays. L’anticyclone, d’abord situé sur le Golfe de Gascogne et la France, remonte ensuite nettement vers le nord et place notre pays, dès le 13, sous des courants froids de nord-est. Il fait beau. Puis, après un retour temporaire d’un temps un peu plus doux, mais humide et sombre, le froid revient en force à la fin du mois, avec des températures qui deviennent extrêmes le 31 janvier. À Uccle, le minimum s’effondre jusqu’à –15°C (malgré l’absence de neige au sol). À Verviers (255 m), la température descend jusqu’à –19°C tandis qu’on note –25°C à Bastogne (504 m) et à Ville-du-Bois (près de Vielsalm, 400 m). Dans cette dernière localité, des couches de neige de 50 à 60 cm ont été observées dans le courant de ce mois de janvier. Février est à nouveau un mois fort froid, avec la poursuite des températures extrêmes les 2 premiers jours, avec même –26°C à Ville-du-Bois (400 m) et –24°C à Bastogne (504 m). Mais même l’ouest du pays est concerné par des températures extrêmes, avec –18°C à Maldegem (environ 15 km à l’est de Bruges) et –17°C à Zomergem (une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Gand). À Uccle, on observe –15°C le 2, puis la température redescend presque aussi bas le 25. Là, le froid est sans neige au début du mois, mais dès le 16, le sol est entièrement couvert de neige et le restera pendant un bon bout de temps. Dans certaines régions, notamment à l’est du pays, ce mois de février restera dans les annales pour la fréquence des chutes de neige. Le mois de mars est une prolongation pure et dure de l’hiver. À Uccle, le sol restera entièrement (ou presque) enneigé jusqu’au 6 mars au matin, tandis que le minimum descend en dessous des –10°C le 1er du mois. Malgré le beau temps de ce premier jour, le maximum ne parvient pas à dépasser le 0°C. Les jours d’après, le temps devient plus variable avec quelques chutes de neige. Après un faux printemps vers le milieu du mois, doux mais humide et pluvieux, le froid et la neige reviennent en force dès le 18. Et quel froid ! Les 18, 19 et 20, les maxima ne dépassent guère les –3 à –4°C à Uccle, sous un vent mordant de nord-est les 18 et 19, un ciel couvert et une fine neige, continue et parfois abondante le 19. L’épaisseur de la neige au sol, en plaine, se situe entre 5 et 10 cm en plaine et entre 10 et 25 cm en Haute Belgique. La fin du mois du mois est à nouveau plus douce, mais déjà marquée par les orages, qui prennent un caractère violent dans la région de Liège le 28. Le mois d’avril redevient froid du 1 au 13, avec de très fréquentes gelées nocturnes (jusqu’à –8°C à la Baraque Michel) et des maxima particulièrement bas, voisins de 4°C le 5 et le 9 à Uccle. Les chutes de neige sont encore fréquentes, mais ne donnent un enneigement, à Uccle, que le 10 au matin. Après le 13, le temps devient plus doux, mais souvent perturbé avec passages pluvieux. Le 15 est la seule belle journée, avec soleil, cumulus et altocumulus et 19°C. Un autre faux printemps. Le mois de mai ne se défend pas trop mal, avec une température moyenne et une insolation à peu près normales, mais il y a de nombreux retours de manivelle, avec un vent fréquemment orienté au nord. Le 26 notamment est une journée pénible, avec une température qui reste coincée à 9°C, un vent désagréable de nord à nord-ouest et un ciel désespérément couvert de stratocumulus. Le mois de juin est l’antichambre d’un été parfaitement pourri. Pourtant le début est prometteur : temps ensoleillé et rapidement doux, voire chaud avec 27°C le 3 à Uccle. Mais le mois, dans son ensemble, ne comptabilisera que 147 heures de soleil, avec un total de 100,5 mm de précipitations. Les températures tantôt fraîches, tantôt assez chaudes enclencheront un mois de juin particulièrement orageux. Ces orages sont souvent accompagnés de précipitations très intenses, notamment au Barrage de la Gileppe, à la Baraque Michel, à Spa et à Stavelot. Le tonnerre est souvent entendu, on compte 14 jours d’orage dans les régions de Charleroi, d’Enghien et entre Bruges et Gand. Dans le reste du pays, ce nombre tourne souvent autour de 10, un véritable record pour les observateurs de l’époque. Juillet est encore bien pire. L’insolation totale, à Uccle, ne comporte qu’une centaine d’heures. Seul juillet 2000 connaîtra une insolation encore plus basse. Les précipitations, quant à elles, atteignent 186,9 mm, un quasi-record aussi (196,5 mm en 1942). Et avec une moyenne de température de 13,9°C, juillet 1888 appartient aux mois de juillets les plus froids de l’histoire. Le 1er juillet déjà, le soleil ne daigne se montrer que 10 minutes, et la température n’atteint que 11 à 12°C en après-midi. Mais ce n’est encore rien en comparaison de ce qui se passera 10 jours plus tard. Là, sous un ciel très nuageux à couvert et des pluies abondantes, la température chute brutalement en début/milieu d’après-midi, passant de 11°C (ce qui est déjà très peu) à 5°C ! Cette chute des températures, avec des valeurs extrêmement basses pour une journée de juillet, est attestée partout dans le pays. À Furnes, on note 7°C, à Arlon, 6°C et à la Baraque Michel, 1°C !!! Aglagla ! Jan Van Beers – Ostende 1888 Des flocons de neige se sont mêlés aux fortes averses dans la région de Chimay, tandis que des chutes de neige seront observées à plusieurs reprises à la Baraque Michel le lendemain, et même à des altitudes plus basses comme à Dison, Vielsalm et Spa. Les Hautes-Fagnes, dans la région de la Baraque de Fraiture, connaîtront même un enneigement temporaire de 2 cm environ. C’est le seul cas attesté d’un enneigement en Belgique au mois de juillet. Le reste du mois n’a guère été plus encourageant. La plus haute température du mois, notée à Uccle le 25, n’a été que de 22°C. Et cette journée un peu belle, avec cumulus et altocumulus, s’est vite terminée en orage, une heure et demie d’activité orageuse le soir. Les cumuls de précipitations, sur les mois de juin et juillet, sont par ailleurs très remarquables. À Uccle, ce total atteint 287,4 mm, tandis qu’ils se situent entre 300 et 400 mm en bien des endroits de l’Ardenne, et même au-dessus de 400 mm dans les Hautes Fagnes. Le mois d’août commence en trombe. Et c’est le cas de le dire. Le 1er août, une tornade est observée dans les environs du Mont Kemmel, et elle a été immortalisée par le dessinateur amateur M. C. Vestibule, greffier à la justice de paix de son vrai métier. L’ensemble de ce mois d’août, d’ailleurs, a été peu ensoleillé et presque aussi froid que juillet. En dehors de la tornade en question, les orages ont été nombreux durant ce mois d’août, principalement au centre du pays. Ces orages se sont souvent produits par temps froid, comme le 15 août par exemple, où ils ont éclaté dans une ambiance particulièrement sombre et une température de 12°C seulement en début d’après-midi. Quelques jours plus tôt, le 12, alors que le temps a été un peu plus clément en journée, les orages ont été particulièrement électriques en soirée (sans doute de type MCS), avec parfois de la grêle. Notons enfin, pour terminer la description de ce mois d’août, que 3 trombes marines ont été observées le 31 dans les environs d’Ostende et du Coq. Septembre a enfin été plus ensoleillé, mais toujours trop froid pour la saison. En raison de la prédominance des vents de nord à nord-est, le mois a aussi été sec, mais cela a été quelque peu rattrapé par l’abondance des précipitations du 29. Le lendemain, le 30, a été fort froid, avec toujours de la pluie, tandis que quelques flocons de neige auraient été vus en Flandre Occidentale, au Brabant et dans les Hautes-Fagnes. Octobre, à nouveau, a été très froid. Carlsbourg (396 m) a connu 10 jours de gelée avec un minimum de –5°C. À Bastogne (504 m), on a noté 12 jours de gelée, et 13 à Ville-du-Bois (400 m) et à la Baraque Michel (670 m). Le minimum absolu, dans toutes ces stations, a tourné autour des –4 à –5°C. En Campine aussi, des valeurs proches de –4°C ont été observées. À nouveau, des flocons de neige auraient été vus à Bruges (le 5) et à Anvers (le 7). À la fin du mois cependant, le temps a été très doux, avec des valeurs de 18 à 19°C à Uccle les 27 et 28, avec un temps assez beau (cirrus et altocumulus + (le 28) cumulus). Ceci marquera un revirement fondamental dans les conditions atmosphériques et la fin du froid et des intempéries de 1888. Les mois de novembre et décembre seront assez doux et ne présenteront plus de phénomènes spectaculaires. La période du 3 au 8 décembre sera même un véritable petit printemps, avec du beau temps (sauf le 5, plus nuageux) et des températures de 8 à 10°C le jour. Ouf ! Sources - Annales de l’Observatoire Royal, année 1888 - Revues « Ciel et Terre », année 1888, rubrique « Revues climatologiques mensuelles et annuelles »
  11. LES INONDATIONS CATASTROPHIQUES DE JUILLET 2021 1. Bref aperçu de la catastrophe 31 personnes décédées selon un bilan provisoire, dimanche 18 juillet à 18 heures, et 163 personnes portées disparues. D’après la RTBF, ce sont les pires inondations que notre pays n’ait jamais connues. « Les flots ont ravagé des quartiers entiers, des maisons n’ont pas résisté au courant et se sont effondrées, des débris ont été emportés sur des kilomètres. Au-delà du matériel, le bilan humain est également dramatique. Des personnes ont été prises au piège dans leur maison, dans leur cave ou dans leur voiture alors qu’elles tentaient de fuir. Alors que l’urgence est désormais derrière nous, les témoignages qui nous parviennent sont glaçants. » Pepinster a sûrement été l’une des communes les plus touchées par la catastrophe, avec une dizaine de maisons effondrées sous l’intensité du courant. Une photo, ici, vaut mieux qu’un long discours : Source : RTBF Mais il y a aussi Trooz, Spa, Theux, Eupen, Aywaille, Chênée, Chaudfontaine, Rochefort, Jodoigne, Wavre, Tubize, Grez-Doiceau, Presles et j’en passe de nombreux, sans oublier des villes comme Liège ou Verviers... Rues envahies par les eaux, routes impraticables, trains à l’arrêt, coupures d’électricité, maisons inhabitables quand pas démolies ! C’est la première fois que la Belgique a dû faire face à une catastrophe d’une telle étendue. Trooz (source : La Meuse) Wavre (source : La Libre) Aiseau-Presles (source : La Nouvelle Gazette) Liège (source : RTBF) 2. La faute au réchauffement climatique ? C’est la faute au réchauffement climatique ! Oui ? Avec des températures maximales qui ne dépassent guère 16 à 17°C en plaine ? En plein mois de juillet ? Ben oui, c’est la faute au réchauffement climatique, en grande partie tout au moins ! Regardons un peu ce qui se passe en altitude, au niveau 850 hPa vers 1500 mètres. Pendant toute la durée de l’épisode pluvieux, les températures y ont oscillé entre 10 et 12°C, avec par moment même 13°C. Ce n’est pas remarquable en soi, mais ce sont les températures qu’on rencontrait jadis, à cette altitude, par courants continentaux sous régime anticyclonique. Les valeurs de 10 à 12°C à 1500 mètres d’altitude étaient garantes des beaux jours d’été, avec des températures en surface qui, l’après-midi, atteignaient quelques 27 ou 28°C en surface. De temps en temps, lorsque l’inversion de subsidence descendait plus bas, ou que les courants devenaient plus méridionaux, on atteignait 13 à 14°C à 1500 mètres, voire un petit 15°C. Alors, les températures en surface se permettaient d’atteindre les 30°C. Si l’on excepte quelques grands été comme 1976, les 30°C n’étaient observés qu’une à deux fois par an en Belgique. Et par temps pluvieux ? Les températures typiques, par courants atlantiques, étaient de 6 à 7°C à 1500 mètres, et même inférieurs à 5°C lors des décharges d’air polaire à l’arrière des perturbations. Maintenant, il faudrait presque de l’air polaire direct pour encore avoir de telles valeurs à cette altitude en été. Pendant l’épisode pluvieux qui nous intéresse, la température à ce niveau s’est située entre 10 et 12°C alors qu’on se trouve au sein d’une goutte froide ! Rappelons que sur les moyennes à long terme, la température est de 10°C à 1500 mètres au-dessus de la Belgique en juillet et en août. Or, on se retrouve au-dessus de ces normales alors même qu’on est au sein d’une goutte froide ! Et si l’on regarde plus haut, au niveau 500 hPa, on se retrouve vers les –11°C, ce qui est également au-dessus des normes saisonnières (–13°C), malgré la goutte froide. C’est là qu’intervient le problème du réchauffement climatique au niveau des précipitations. Toute la masse d’air est bien trop chaude par rapport à ce qu’elle aurait dû être, à l’exception des toutes basses couches de l’atmosphère. Donc l’observateur au sol ne le remarque pas. Mais bien des situations atmosphériques, désormais, sont de 3 à 4°C plus chaudes que ce qu’elles étaient avant. Or il faut savoir que plus l’air est chaud, plus il est en mesure de contenir de la vapeur d’eau, avec des quantités d’eau précipitable plus élevées. On estime qu’une augmentation de 1°C s’accompagne d’une augmentation de 6 à 7% du potentiel pluvieux. Ici, on se retrouve à quelques 20% en plus ! Une situation atmosphérique telle qu’on vient de la connaître est certes exceptionnelle et aurait dû égaler (s’approcher ou légèrement dépasser) les records précédents, mais là, avec les 20% en plus, on a non seulement battu, mais aussi pulvérisé tous les records ! Venons-en au caractère exceptionnel de la situation atmosphérique en soi. Oui, c’est une situation exceptionnelle... dans le climat d’avant tout au moins. Maintenant plus vraiment ! Et c’est là qu’on arrive à la deuxième cause liée au réchauffement climatique. Notre climat, en fait, est régi par le jet-stream. Alors, avant d’aborder la problèmatique actuelle, dressons un tableau du jet-stream tel qu’il était avant, c’est-à-dire avant le réchauffement climatique. La force et la direction du jet-stream dépendent des contrastes de température entre d’une part les régions polaires et d’autre part les régions tempérées et (sub-)tropicales. En hiver, le pôle se refroidit très fort, les latitudes plus basses un peu moins, ce qui fait que la différence entre les deux est maximale. En été, le pôle est bien moins froid et les plus basses latitudes (océaniques) ne se sont que peu réchauffées. Le jet-stream diminue. Mais jadis, les glaces polaires étaient encore suffisamment étendues, même en été, pour entretenir une bonne différence thermique malgré tout. Le jet-stream était juste un peu moins fort. Ce qu’il faut savoir dans ce cadre-là, c’est que plus le jet-stream est fort, plus il tend à être rectiligne ; plus il est faible, plus il tend à onduler. Lorsque le jet stream est (plus ou moins) rectiligne, on parle d’une circulation « zonale » d’ouest avec des zones de pluie océaniques qui nous atteignent régulièrement. C’est le temps « belge », gris, pluvieux et peu ensoleillé, mais pas excessif. Lorsque le jet ondule, nous nous trouvons dans un autre type de temps, en raison des « blocages » liés aux ondulations du jet. En simplifiant un peu, on peut parler de deux types de blocages : - Les blocages où les précipitations restent « bloquées » sur l’Océan, avec de la sécheresse dans nos contrées - Les blocages où les précipitations restent « bloquées » chez nous, avec au contraire un excès de pluie dans nos contrées Les variations dans le jet-stream, à l’instar des autres paramètres météorologiques, ont toujours existé, avec une alternance de périodes normales et de périodes plus extrêmes. Ce qui a changé de nos jours, c’est que le jet-stream a ralenti de façon générale, en raison de la baisse des contrastes entre hautes et basses latitudes, avec comme conséquence que les ondulations (et donc les situations de blocage) deviennent de plus en plus fréquentes, surtout en été. C’est pour cela que ces dernières années, nous avons à la fois une multiplication des étés trop secs et des étés trop humides, et une raréfaction des étés normaux. En d’autres termes, non seulement l’ampleur des phénomènes extrêmes augmente, mais aussi leur fréquence. 3. Les inondations et les records pluviométriques L’approche des records pluviométriques est autre que celle des records thermométriques. Si un record de chaleur est battu à Uccle (Bruxelles), il y a de grandes chances qu’il soit aussi battu (ou du moins approché ou égalé) à Anvers, Liège, Charleroi ou Gand. Si un record est pulvérisé à Uccle (comme le 25 juillet 2019), il le sera aussi ailleurs dans le pays. Pour les records de froid, c’est déjà différent : lors d’une nuit radiative, un record de froid peut apparaître quelque part dans le pays sans qu’on puisse parler d’une vague de froid généralisée. Le record de froid de Chièvres, de –21,4 °C le 14 janvier 1982, s’est produit au cours d’un hiver qui, dans la plupart des régions en Belgique, n’a pas laissé de trace spécifique dans les annales climatologiques. Les records de précipitations ressemblent plus aux records de froid qu’aux records de chaleur. Il faut faire la distinction entre les records ponctuels (souvent liés à des orages) et les records concernant des zones plus étendues. Et là encore, contrairement aux phénomènes thermiques, il est rare qu’un phénomène pluviométrique de grande ampleur concerne tout le territoire belge en même temps. La définition de l’amplitude d’un phénomène pluvieux n’est pas toujours simple non plus. Prenons une station X dont le record de pluie en 1 jour est de 110 mm au cours d’un violent orage. À un autre moment, cette station recueille entre 50 et 70 mm pendant 3 jours consécutifs pour un total de 190 mm. Aucun record n’est battu, mais le risque d’inondation est bien plus fort dans le deuxième cas que dans le premier. L’étendue du phénomène est aussi d’une importance primordiale. S’il tombe par exemple près de 50 mm d’eau dans un grand nombre de stations sur une vaste portion de notre territoire, un grand nombre d’affluents seront concernés par des crues, ce qui fait que le risque que le fleuve principal déborde aussi est très grand. Si en plus, ces 50 mm se répètent, à peu près dans la même zone, pendant 2 voire 3 jours consécutifs avec, ici et là, des précipitations records en plus, on est clairement devant un phénomène d’ampleur catastrophique. C’est ce qui vient de se produire. Enfin, pour ne pas simplifier les choses, ce ne sont pas les localités avec les pluviomètres les plus remplis qui sont les plus inondées. En général, il faut surtout regarder ce qui se passe en amont pour juger de l’ampleur d’une inondation. Peut-on dire que la pluviosité que nous venons de vivre est véritablement un record ? Regardons les chiffres. Parmi les plus fortes précipitations en Belgique en 24 heures, nous avons : 242,0 mm à Herbesthael (24/06/1953) 200 mm (valeur estimée) ) à Louvain (14/05/1906) 165,0 mm à Butgenbach (27/10/1935) 156,0 mm à Botrange (07/10/1982) 155,4 mm à Middelkerke (11/06/1905) 146,3 mm à Wijnegem (13/09/1998) 143,7 mm à Grammont (22/09/1947) 140,7 mm à Moerbeke (22/06/1951) 140,3 mm à Viersel (13/09/1998) Les chiffres très élevées du haut de la liste sont liées à ces phénomènes orageux ponctuels (2 orages à Herbesthael, 1 orage à Louvain). Les chiffres, plus bas dans la liste, de Wijnegem et de Viersel font partie d’un phénomène de grande ampleur, qui touche la Flandre Orientale, Anvers, le Brabant flamand, le Limbourg et Liège, avec un grand nombre de stations qui, le 13 septembre 1998, récoltent plus de 100 mm en 24 heures. Au cours de l’épisode pluvieux qui nous venons de vivre, les plus fortes cotes journalières tournent autour de 160 mm le 14 juillet 2021, et autour de 120 mm le 15 juillet 2021, avec une répartition un peu différente au cours de ces 2 jours. Malgré cela, si l’on réunit les totaux sur 48 heures, on obtient 271,5 mm à Jalhay ; 217,1 mm à Spa ; 192,4 mm à Mont-Rigi ; 189,0 mm à Neu-Hattlich. Un phénomène pluvieux de grande ampleur, couvrant 2 jours et concernant une grande partie de notre territoire, a également été observé les 28 et 29 août 1996 avec notamment, sur 48 heures, 183,4 mm à Hombourg ; 150,3 mm à Merendree ; 144,5 à Wingene ; 136,8 mm à Overijse. Est-ce que l’épisode de juillet 2021 est supérieur à celui d’août 1996. En intensité peut-être bien, en superficie peut-être un peu moins. Avons nous battu des records ? D’un point de vue purement statistique, on ne le sait pas. Était-ce exceptionnel ? Oui. Dans notre ancien climat, il n’aurait pas été exagéré de parler d’une période de retour de 200 ans voire plus. Et dans notre climat actuel, avec le réchauffement climatique et ses conséquences qui prennent de plus en plus de place, cette période de retour devient, bien sûr, plus brève, de 20 ans peut-être, voire de 10 ans... Enfin, espérons que non ! Pour conclure ce chapitre, un dernier élément à ne pas sous-estimer dans les scénarios d’inondation : les conditions climatiques qui ont régné dans les mois qui ont précédé l’épisode pluvieux. Tant une période trop sèche qu’une période trop humide peut amplifier de façon dramatique l’ampleur des inondations. Dans le premier cas, l’eau ruisssèle sur les terres trop sèches, dans le second cas, les terres gorgées d’eau ne parviennent plus à absorber le surplus d’eau. Un phénomène pluvieux exceptionnel mais qui reste ponctuel – dans un climat sinon normal (comme c’était le cas avant le réchauffement climatique) – ne va peut-être pas empêcher les inondations, mais va en limiter l’ampleur. Si l’on regarde 2021, l’on constate déjà des excès marqués de précipitations en mai (ponctuellement) et en juin (de façon étendue). L’indice de sécheresse (ou plutôt d’humidité dans le cas présent), calculé sur les 90 derniers jours, nous montre que de vastes régions du centre et de l’est du pays atteignent les critères d’« extrêmement humide ». Tous les paramètres ont donc été réunis pour produire la catastrophe que nous avons vécue. Ci-dessous, les conditions de juin 2021. Source : IRM 4. La situation synoptique des 14 et 15 juillet 2021 En surface, nous avons principalement trois acteurs : une zone anticyclonique sur l’Océan, une zone anticyclonique (thermiquement un peu affaiblie) sur l’Europe centrale et orientale, et entre les deux un vaste complexe dépressionnaire à plusieurs noyaux s’étendant en moyenne de la Scandinavie à l’Italie et au Midi de la France. Source : KNMI En altitude, nous avons un courant zonal qui circule très loin au nord et deux vagues crêtes anticycloniques qui tendent à se rejoindre en créant une vaste aire de hautes pressions en altitude et... en enfermant en son sein une dépression (cut-off-low ou goutte froide). Source : Meteociel En d’autres termes, la situation en surface se complexifie quelque peu par rapport à celle en altitude, mais on retrouve bien des anticyclones en dessous des crêtes, et des dépressions au voisinage de la goutte froide. Le noyau dépressionnaire en surface qui nous concerne, nous, se trouve le 13 sur la Tchéquie, évolue d’est en ouest sur l’Allemagne le 14, touche les Pays-Bas la nuit du 14 au 15 avant de repartir vers l’Allemagne. Une occlusion lui est associée, avec une intense zone de précipitations qui fait presque du surplace sur l’est et le centre de la Belgique. Source : IRM La zone de pluie en question nous arrive d’abord du sud-est et touche la Gaume aux petites heures du 13 juillet. Elle se propage ensuite sur une grosse moitié sud-est du pays avec un déplacement qui tend de plus en plus à devenir est –> ouest, puis nord-est –> sud-ouest (dès le 14 juillet). À partir de ce moment, les précipitations s’organisent de plus en plus en une grosse ligne (comme on peut le voir sur l’image ci-dessus) avec un déplacement dit longitudinal, ce qui signifie que les flux deviennent parallèles à la perturbation, celle-ci ne se déplaçant plus dans son ensemble mais les nuages en son sein se déplaçant dans le sens de la longueur de ladite perturbation, et affectant ainsi durablement les mêmes régions. Une telle zone de pluie (ici une occlusion) qui fait du surplace avec un déplacement longitudinal en son sein est typique des situations de blocage. Au sud-est du pays, le temps reste constamment couvert pendant trois jours consécutifs, avec des nimbostratus pluvieux dans lesquels se dissimulent des cumulonimbus enclavés, donnant alors des pluies plus fortes tombant sous forme d’averses. Les fractus sont bas et s’accrochent souvent aux pentes des vallées. Les températures maximales, le 13 juillet, atteignent 15 à 18°C en Ardenne et encore 19 à 21°C sur l’est et le centre des plaines. Les 14 et 15 juillet, ces maxima atteignant le plus souvent 15 à 17°C tant en plaine que sur les hauteurs. Webcam MB – Beausaint – 14 juillet 2021 à 18h10 Le nord-ouest du pays est grandement épargné. Le 13 juillet commence sous un ciel couvert, mais ensuite on observe des éclaircies entre les bancs d’altocumulus et les cirrus parfois épais. Le 14 juillet, le ciel redevient couvert avec stratocumulus, et nimbostratus (faiblement) pluvieux l’après-midi. Le 15 juillet, les larges éclaircies du littoral contrastent fortement avec le temps sur le restant du pays. Vers la mi-journée, le ciel y redevient très nuageux avec cumulus fractus évoluant en stratocumulus par la suite. Les températures, plus clémentes, montent parfois jusqu’à 21°C les 13 et les 15 juillet, alors que le 14 juillet, l’ouest partage la fraîcheur avec le restant du pays. Ci-dessous, les conditions à Deûlémont, à la frontière belgo-française. Webcam Infoclimat – Deûlémont – 15 juillet 2021 à 9h58 Comme déjà mentionné plus haut, il est rare qu’un phénomène pluvieux, même de grande ampleur, couvre la totalité du pays. Même la situation catastrophique de ces derniers jours n’a pas réussi à le faire. 5. Conclusion Il est peut-être peu probable qu’un événement pluvieux similaire à celui de 2021 se reproduise en 2022 ou 2023. Mais la survenue d’un autre événement extrême nous pend au nez. Si l’on considère seulement les 10 dernières années, la liste des événements météorologiques extrêmes et de grande ampleur est déjà longue. Mars 2013 : un froid inédit, accompagné de chutes de neige extrêmes, concerne une grande partie du pays. La période de 31 jours (= un mois) du 9 mars au 8 avril est par ailleurs l’une des périodes printanières les plus froides que la Belgique n’a jamais connues. Décembre 2015 : c’est l’inverse, ce mois de décembre pulvérise tous les records de douceur sur l’ensemble du mois, et ce sur l’ensemble du pays. Mai-juin 2016 : un blocage qui provoque un nombre impressionnant d’orages quasi-stationnaires, extrêmement pluvieux, qui sont déjà à la base de nombreuses inondations. Été 2018 : un été extrêmement chaud, très sec et ensoleillé. Été 2019 : des températures inédites, supérieures à 40°C sur une grande portion du territoire, au sein d’un été à nouveau très chaud. La tendance sèche, par ailleurs, se poursuit. Été 2020 : troisième été trop chaud et trop sec, émaillé d’une vague de chaleur très intense en août. Cela fait beaucoup. D’autant plus de ces dernières dix années sont émaillées d’une kyrielle d’autres phénomènes intenses, à une échelle plus locale. À un point qu’un temps d’été à 20-22°C en journée, avec une alternance de petites pluies et de petites périodes de beau temps, jadis tellement normal pour la Belgique, est devenu l’exception.
  12. S’EN SORTIR AVEC LES PRÉCIPITATIONS DU DERNIER ÉPISODE Données de précipitations du 26 juillet 2021 Les totaux, sauf indication contraire, concernent la période du 26/07 à 8h au 27/07 à 8h Données de l’IRM sur 24h Beitem : 34,6 mm Kruishoutem : 32,0 mm Passendaele : 31,5 mm Middelkerke : 33,0 mm (25/07 8h -> 26/07 8h), Données MétéoBelgique Ypres 27,0 mm entre 13 et 14h 20,4 mm entre 18 et 19h 18,0 mm entre 22 et 23h 68,4 mm (26/07 à 11h -> 27/07 à 8h) (et, comme nous le verrons, une répartition tout autre qu’à la côte) Données privées Knokke (un peu au sud du Royal Zoute Golf Club) 15,2 mm entre 8 et 9h 51,1 mm entre 9 et 10h 6,4 mm entre 10 et 11h 73,2 mm sur 24 h (26/07 à 8h -> 27/07 à 8h) Knokke (Lippenslaan) 15,0 mm entre 8 et 9h 50,8 mm entre 9 et 10h 2,7 mm entre 10 et 11h 73,2 mm sur 24 h (26/07 à 8h -> 27/07 à 8h) Knokke (Duinbergen) 0,3 mm entre 8 et 9h 27,2 mm entre 9 et 10h 4,8 mm entre 10 et 11h 34,0 mm sur 24 h (26/07 à 8h -> 27/07 à 8h) Lombardsijde 31,2 mm entre 5 et 6h 12,5 mm entre 6 et 7h 56,9 mm sur 24h (25/7 à 8h -> 26/07 à 8h 10,4 mm sur 24 h (26/07 à 8h -> 27/07 à 8h) Nieuport (village) 50,8 mm entre 5 et 6h (dont 38,4 mm entre 5h30 et 6h) 7,6 mm entre 6 et 7h 74,4 mm sur 24h (25/7 à 8h -> 26/07 à 8h 6,3 mm sur 24 h (26/07 à 8h -> 27/07 à 8h) Oostduinkerke (Bad) 35,0 mm entre 5 et 6h 4,6 mm entre 6 et 7h 50,1 mm sur 24h (25/7 à 8h -> 26/07 à 8h 0,0 mm sur 24 h (26/07 à 8h -> 27/07 à 8h) Cela revient à dire que l’essentiel des précipitations provient d’un même épisode, qui s’est produit le 26 juillet au matin lors du passage d’un noyau dépressionnaire qui a assez lentement longé la Côte belge avant d’arriver sur les Pays-Bas à la mi-journée. Reprenons l’épisode proprement dit : Oostduinkerke (Bad) : 61,2 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 39,6 mm entre 5 et 7h) Nieuport (village) : 65,3 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 58,4 mm entre 5 et 7h) Lombardsijde : 58,2 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 43,7 mm entre 5 et 7h) Middelkerke : 26,4 mm le 26 entre 2 et 14h Zeebruges : 1,4 mm (!) le 26 entre 2 et 14h (dont 0,3 mm entre 9 et 11h) Knokke (Heist) : 17,0 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 15,7 mm entre 9 et 11h) Knokke (Duinbergen) : 34,0 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 32,0 mm entre 9 et 11h) Knokke (Lippenslaan) : 73,2 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 53,5 mm entre 9 et 11h) Knokke (S du Royal Golf) : 73,2 mm le 26 entre 2 et 14h (dont 57,5 mm entre 9 et 11h) Si l’on regarde l’animation du Buienradar, l’on constate que la ligne d’averses (quelque peu orageuses) sur Knokke ne bouge pratiquement pas et tend à tourner sur elle-même. En outre, il s’agit d’autres cellules que celles de l’ouest de la Côte belge, quelques heures plus tôt (mais faisant partie d’une même perturbation). Le résultat : de nouvelles inondations en Belgique, comme si l’on n’en avait pas déjà assez eu, cette fois-ci à Nieuport et Knokke.
  13. 24 JUILLET 2021 : NOUVELLES INONDATIONS CATASTROPHIQUES À nouveau, la Belgique est victime d’importantes inondations. Cette fois-ci, c’est surtout Dinant qui est frappé, avec un torrent qui s’engouffre dans l’une des rues de la petite ville, emportant les voitures jusqu’à former un amas d’épaves près d’un passage à niveau. Mais Philippeville, Hastière et même la ville de Namur sont frappés par des torrents d’eau et de boue. Capture d’écran : Liliane Severina Alves (Dinantaises, Dinantais) Un dénominateur commun : les situations de blocage Depuis les dernières précipitations catastrophiques des 13, 14 et 15 juillet, le patron atmosphérique général a certes changé, mais garde la situation de blocage comme caractéristique première. La goutte froide responsable des pluies diluviennes s’éloigne en se comblant dès le 16 tandis qu’une importe crête campe à l’ouest de nos régions. Celle-ci nous vaut un répit, avec une période de beau temps de quelques jours. Mais dès le 22, une nouvelle goutte froide, bien détachée du courant principal rejeté loin au nord, apparaît sur l’Océan, se niche sur le Golfe de Gascogne le 23 et s’installe sur le nord de la France le 24. Une partie de la crête anticyclonique se retrouve à son tour rejetée vers le nord, notamment au nord de la goutte froide, ce qui nous vaut quasiment une situation « high-over-low », également dénommée « blocage rex ». Source : Meteociel En surface, un anticyclone se forme, avec un petit coup de pouce thermique, sur les eaux très fraîches de l’Océan et de la Mer du Nord, en englobant les Îles Britaniques. Dès le 17`et ce, jusqu’au 22, le temps est très beau, avec des cumulus faiblement développés surtout l’après-midi et des températures agréables, généralement assez proches des 25°C à l’intérieur des terres. Le 23, le temps est toujours beau, mais avec d’autres nuages, qui annoncent le changement. Les cumulus de beau temps disparaissent avec, à la place, des cirrus devenant de plus en plus nombreux et épais. Une convergence préfrontale, suivie d’un front méchant Le 24 juillet, la goutte froide en altitude se traduit, en surface, par une petite dépression à l’entrée de la Manche qui y reste stationnaire. Une perturbation frontale lui est associée, qui s’occlut assez rapidement. Source : KNMI À l’avant, une ligne de convergence se forme, séparant un air maritime continentalisé, déjà assez humide et accompagnés de vents d’est, d’un air maritime méridional plus chaud et tout aussi humide, avec des vents de sud-est et des points de rosée particulièrement élevés. Cette forte humidité des deux masses d’air, malgré la période de beau temps, est notamment liée aux sols encore détrempés par les précipitations précédentes, et surtout par les inondations. La ligne de convergence est responsable de quelques orages qui éclatent dès le matin sur l’ouest du massif ardennais, et qui se décalent ensuite vers l’est du massif ardennais avant de se résorber.Ces orages s’accompagnent de précipitations généralement faibles, parfois modérées. C’est le front (occlus) lui-même qui, en fin d’après-midi, apportera les pluies diluviennes qui sont l’objet du présent article. Le temps sur l’Ardenne et l’Entre-Sambre-et-Meuse L’aurore est parfois jolie, sous un ciel flamboyant, mais bien vite, le ciel se voile d’altostratus translucidus, voire opacus, accompagnés de bancs d’altocumulus, souvent castellanus. Des cumulonimbus peu visibles depuis le sol obscurcissent quelque peu le ciel et génèrent des précipitations, avec l’un ou l’autre coup de tonnerre. L’humidité devient extrême et de nombreux fractus très bas se forment et s’accrochent aux pente des vallées. Ces fractus persistent assez longtemps, jusqu’à ce que des éclaircies reviennent et les fassent s’évaporer en raison des températures qui remontent. Webcam MB – Beausaint – 24 juillet 2021 à 15h10 Ces éclaircies, toujours accompagnés d’altocumulus castellanus et d’un mix de cumulus et de stratocumulus, ne durent pas longtemps. Dans une ambiance d’humidité extrême, des cumulonimbus orageux touchent à nouveau le pays en milieu d’après-midi et certains se développent jusqu’à générer des orages intenses avec de (très) importantes précipitations. Ci dessous, l’un des aspects que prend le ciel à l’arrivée des orages. Crédit photo : Hubert Maldague (Belgorage) Les cotes pluviométriques sont parfois vraiment élevées, comme à Evrehailles où il tombe 53,4 mm en une seule averse en fin d’après-midi. À Namur, la cote est de 37,4 mm tandis que la Gaume n’est pas en reste avec 34,3 mm à Rossignol, tout ça sur le même épisode orageux. Les températures, dans la région concernée, se caractérisent surtout par un saut au moment de l’arrivée des éclaircies avec une soudaine douceur succédant à la fraîcheur, et des valeurs maximales de quelques 20°C sur les plateaux ardennais mais dépassant 25°C dans certaines vallées, le tout par des points de rosée de 19°C, voire 20-21°C par endroit. Sous les pluies orageuses, la fraîcheur se réinstalle très vite. Pourquoi de telles inondations, à nouveau ? La première cause est certainement à rechercher dans les précipitations et inondations précédentes, celles du 13 au 15 juillet, car il ne faut plus grand-chose pour que les terres, déjà gorgées d’eau, ne sachent plus rien absorber. La deuxième cause, non loin de la première, est à rechercher dans les effets de retour. Toute anomalie climatique, lorsque sa durée dépasse un certain seuil, provoque des effets de retour. C’est vrai pour les vagues de chaleur et de froid, mais surtout pour les vagues de sécheresse et de pluies excessives. Nous avons vu, au cours des années 2018, 2019 et 2020, combien les zones pluvieuses et orageuses se desséchaient en arrivant au-dessus de nos terres arides, aggravant ainsi, par effet de retour, les conséquences de la séchersse. En 2021, c’est exactement l’inverse. La trop longue période de temps pluvieux que nous connaissons a pour effet que n’importe quelle perturbation orageuse, même banale, peut s’approvionner en humidité supplémentaire et de ce fait, provoquer des pluies diluviennes. C’est ce qui s’est passé, malheureusement une fois encore. La troisième cause réside dans la situation de blocage que nous vivons toujours, et dont la fréquence est directement liée au réchauffement climatique, surtout en été lorsque les glaces polaires tendent à disparaître. Ce blocage entraîne un ralentissement général de la circulation, avec comme conséquence, soit des zones de pluie (d’orage) qui ne nous atteignent pas, soit des zones de pluie (d’orage) qui déversent tout sur nous parce qu’elles ne peuvent pas aller plus loin. La quatrième cause, elle, est synoptique. La Mer du Nord, accidentellement (à cause d’un printemps trop froid), est plus fraîche que les autres années, ce qui favorise l’installation d’anticyclones thermiques qui renforcent encore un peu plus les blocages présents en altitude.
  14. cumulonimbus

    Les orages du 4 juillet 2021

    04/07/2021 : PRÉCIPITATIONS ORAGEUSES PARFOIS INTENSES APRÈS UN ARCUS IMPRESSIONNANT Ce début juillet est marqué par des courants maritimes et des températures normales pour un été bien belge. Le 1 a été même marqué par des températures très fraîches, avec des maxima ne dépassant pas 20°C, et même inférieurs à 16°C dans le nord-est du pays. Les 2 et 3 ont été plutôt doux, avec des maxima le plus souvent compris entre 21 et 24°C en plaine et autour de 20°C sur les hauteurs. Le 4 a connu une matinée douce, avec des températures montant rapidement à une bonne vingtaine de degrés, puis la fraîcheur nous est revenue après les orages. Un été belge, quoi... Non, pas tout à fait. Nous sommes certes dans des courants maritimes, mais pas dans une véritable circulation zonale. Celle-ci existe certes sur l’Océan, mais bute contre une énorme crête chaude en altitude qui s’étend de la Russie au nord de la Scandinavie. Pour nous, cela signifie que nous sommes davantage dans une situation de blocage que dans une situation zonale d’ouest. Et qui dit blocage dit sécheresse... ou excès de pluie ! En ce moment, c’est l’excès de pluie qui nous concerne. Le 4 juillet, une dépression coincée au large de l’Irlande nous envoie des courants maritimes. Mais les hautes pressions sur le nord-est de l’Europe donnent aux vents une tendance à souffler de sud-est, vents qui se mettent en conflit avec les vents de sud-ouest ou d’ouest venant de l’Océan, avec comme résultat pas mal de lignes de discontinuité, voire des lignes de convergence sévères. Une telle ligne atteint notre pays en ce 4 juillet dès la matinée, avec les premiers orages atteignant l’ouest du Hainaut vers 10 heures, puis se propageant sur l’ensemble du pays en s’organisant de plus en plus en ligne orageuse. Celle-ci est précédée par un arcus impressionnant, qui atteint Bruxelles vers 12h30. « Whale’s mouth » à l’arrière de l’arcus dans le ciel Bruxellois. Photo de Carmelo Ponente. Les précipitations, qui bien des fois s’ajoutent aux fortes précipitations de la veille, sont à l’origine de nouvelles inondations. « Après les fortes pluies et les orages de ce samedi, le mauvais temps s’est à nouveau invité ce dimanche en Belgique. Et comme ce samedi c’est le Brabant wallon qui semble avoir été le plus touché, la N25 a notamment été inondée en plusieurs endroits. Des trombes d’eau ont à Jodoigne où l'on constate pas mal de débordements et coulées de boue, notamment à Piétrain. Le bourgmestre a d'ailleurs réquisitionné des ballots de paille pour protéger une maison déjà inondée de nouvelles coulées de boue. La commune a aussi engagé une firme privée pour l’aider à nettoyer les avaloirs qui se bouchent à chaque nouvelle pluie/coulée de boue. C’est un travail sans fin. « Beaucoup d’eau aussi à Genappe : les villages de Houtain-le-Val, Bousval et Baisy-Thy sont particulièrement touchés. Les services de la commune et les pompiers sont sur le terrain. Même scénario à Tubize : beaucoup d’eau et à nouveau des coulées de boue et des routes sous eau. » RTBF On notera aussi, en ce dimanche, que l’autoroute Ostende-Bruxelles s’est transformée en véritable piscine au niveau d’Alost, interrompant quasiment la circulation et provoquant des embouteillages pendant de longues heures. Source : Le Soir Le total des précipitations, à Alost, s’élève à 31,0 mm, dont l’essentiel (28,8 mm) est tombé dans le cadre de l’orage qui est passé sur la région vers midi (une demi-heure environ avant Bruxelles). D’autres endroits de Belgique ont connu 25 à 30 mm de précipitations, ce qui n’est pas énorme en soi, mais c’est le fait que cela tombe en très peu de temps qui est à la base des nombreux problèmes. Enfin un mot sur le temps en général. Avant les orages, le ciel est souvent nuageux avec de nombreux bancs d’altocumulus, avec formation de cumulus (fractus) en dessous. Ensuite le ciel se couvre avec un mix de cumulus et stratocumulus en dessous d’un altostratus. Au passage des orages (avec l’arcus), le ciel s’assombrit très fort. À l’arrière, les pluies ne diminuent que progressivement, avec à nouveau de l’altostratus accompagné de quelques cumulus à base plutôt basse. L’altostratus finit par s’effilocher avec de belles éclaircies en fin d’après-midi, et des cumulus certes nombreux mais peu développés. Des pluies matinales donnent parfois de beaux arcs-en-ciel dès les premières heures du jour, comme par exemple à Cerfontaine. Webcam MB – Cerfontaine – 4 juillet 2021 à 6h15 Au niveau des températures, on observe une chute marquée au passage des orages, avec des valeurs passant de 19-21°C à 13-14°C. À Chièvres, on passe de 19,2°C (11h) à 13,3°C (12h) ; à Zaventem, on passe de 19,8°C (12h) à 13,5°C (13h) ; à Schaffen, on passe de 20,8°C (13h) à 13,8°C (14h). En fin d’après-midi, sous les éclaircies, les températures redépassent légèrement les 20°C sur l’ouest et le centre du pays, mais restent assez fraîches sur l’est.
  15. Fortes précipitations durant la nuit du 29 au 30 juin 2021 D’abord quelques totaux sur 24 heures (29/06 à 8h -> 30/06 à 8h) : Gosselies : 58,0 mm Strée (Huy) : 56,0 mm Ransberg : 54,2 mm Nivelles : 51,4 mm Chastre : 50,2 mm Limelette : 47,8 mm Gembloux : 45,3 mm Lasne : 44,6 mm Enghien : 44,2 mm Diepenbeek : 39,6 mm Hérinnes : 39,4 mm Hoeilaert : 39,2 mm Genk : 38,8 mm Gorsem : 36,9 mm Koersel : 34,1 mm Bierset : 34,0 mm Uccle : 31,8 mm Retie : 30,9 mm Ces précipitations tombent essentiellement (mais pas seulement) dans le cadre d’occlusions qui traînent sur notre pays la nuit du 29 au 30 juin, et plus particulièrement aux petites heures du 30 juin. Précipitations entre 2 et 8 heures le 30 juin Diepenbeek : 23 mm (40 mm sur l’ensemble de la nuit (= 20h -> 8h)) Uccle : 22 mm (36 mm sur l’ensemble de la nuit) Bierset : 21 mm (34 mm sur l’ensemble de la nuit) Les tout gros totaux, par contre, proviennent d’intenses averses, parfois orageuses, l’après-midi ou le soir du 29 juin, auxquelles s’ajoutent les fortes précipitations de la nuit. À Gosselies, par exemple, des averses exceptionnellement fortes sont observées vers 19 heures, avec 36 mm, suivies de 22 mm au cours de la nuit. À Chastres, il tombe 25,4 mm entre 17 et 18h, le reste tombant essentiellement dans la nuit qui suit (total : 50,2 mm). À Nivelles, tout comme à Lasne et Limelette, le scénario est plus ou moins similaire. Il va sans dire qu’après de pareilles précipitations, les inondations sont inévitables. Notamment les zones de Jodoigne et de Wavre en sont affectées. À Lathuy près de Jodoigne, on constate un effondrement de la voirie. La circulation ferroviaire est perturbées aussi en raison de gares inondées. C’est le cas, par exemple, à Buizingen, Braine-le-Compte et Amay. La province de Limbourg n’est pas épargnée non plus, avec Saint-trond qui se retrouve sous eau. Source : les infos sur les inondations proviennent du journal Le Soir.
  16. cumulonimbus

    TORNADE À HOUFFALIZE

    27 juin 2021 Encore une tornade s’abat sur la Belgique en début de soirée, cette fois-ci sur Houffalize, et détruit une ferme à Bernistap, qui était déjà occupée par des agriculteurs depuis des générations. « Il s’agit d’un grand corps de ferme, un bâtiment reconnu vieux de plusieurs siècles », explique le bourgmestre. « Toutes les dépendances agricoles ont été touchées, le pignon, les toitures… Une bête est morte suite à l’effondrement d’un mur. Le corps de logis est moins touché, mais présente d’importants dégâts également. » (Source : journal Le Soir) Source : Météo Express Notre temps est régi par de hautes pressions sur la Mer du Nord et par des basses pressions assez complexes sur le Golfe de Gascogne et la France. Source : KNMI L’air est relativement chaud sur nos régions en ce 27 juin, avec des températures élevées surtout sur le nord et le nord-est du pays avec, là, 26 à 28°C (28,2°C à Kleine Brogel). Ailleurs, on est souvent plus près des 24-25°C, mais avec une atmosphère lourde et moite. En Ardenne, en fonction de l’altitude, les thermomètres affichent entre 21 et 25°C. Le temps, souvent voilé dans cette dernière région, contribue à cette impression de lourdeur du temps. Dès le matin, on y observe quelques stratocumulus sous un voile de cirrostratus, accompagné de quelques altocumulus, parfois floccus. Plus tard apparaissent des bancs étendus d’altocumulus et le cirrostratus évolue graduellement en altostratus translucidus. L’après-midi, les altocumulus se dispersent, des cumulus se forment et le voile s’épaissit encore, en altostratus opacus. Temporairement, les cumulus se résorbent à nouveau en grande partie et se font accompagner de quelques stratocumulus, toujours sous l’altostratus. Ce dernier, finalement, s’effiloche en fin d’après-midi et la convection, brusquement, explose avec cumulus congestus bientôt suivis de cumulonimbus pouvant aller jusqu’à la supercellule, avec fortes averses orageuses. Ensuite on revoit des éclaircies, avec encore beaucoup de cumulus et des fractus d’humidité (après les précipitations) sur les pentes de vallées. Webcam MB – Beausaint – 27 juin 2021 à 6h00 Webcam MB – Beausaint – 27 juin 2021 à 10h35 Webcam MB – Beausaint – 27 juin 2021 à 13h40 Webcam MB – Beausaint – 27 juin 2021 à 18h00 Webcam MB – Beausaint – 27 juin 2021 à 19h10 Webcam MB – Beausaint – 27 juin 2021 à 20h00 Ici et là, on note de très importantes précipitations tombées en peu de temps, comme par exemple à Gouvy avec 32,3 mm tombés entre 18 et 19h, et Andenelle avec 28,0 mm tombés entre 18 et 20 h (24,6 + 3,4 mm). Ailleurs aussi, les averses sont parfois sévères. Middelkerke récolte en fin d’après-midi 44 mm !! L’activité orageuse se développe d’abord en après-midi sur le centre-nord du pays avant de se déporter vers l’ouest et former une ligne orageuse marquée sur la côte belge, sans doute aidée par la convergence liée à un front de brise de mer. En Ardenne, les foyers orageux sont plus isolés mais plus virulents, dont notamment la tornade de Houffalize. Là aussi, on observe une convergence diffuse, au niveau du sol, entre vents d’est-sud-est et vents de sud-sud-est. Mais ce sont surtout les cisaillements directionnels des vents d’altitude qui sont intéressants, avec selon le modèle Arôme des vents de sud-est vers 1000 mètres, des vents de sud vers 3000 mètres et des vents de sud-ouest aux niveaux supérieurs de l’atmosphère. Ci-dessous, une autre photo de la tornade, cette fois-ci au loin. Crédit photo : Loïc Eberhard
  17. NOUVELLE PÉRIODE CHAUDE QUI SE TERMINE DE FAÇON TRÈS ORAGEUSE Après un début de mois fort orageux, le temps se remet sur nos régions grâce à de fortes hausses de pression dès le 6 juin. Par après, pendant une dizaine de jours, nous resterons sous influence anticyclonique même s’il ne s’agit pas d’une véritable situation de beau temps prolongé. En effet, certaines perturbations s’aventurent encore jusqu’à nos régions ou jusqu’aux environs de celles-ci, même si c’est sous une forme affaiblie. Il n’en est pas moins qu’un bon nombre de jours connaissent une insolation généreuse, supérieure à 12 heures à Uccle, avec des températures très agréables tournant souvent autour de 22-25°C au centre du pays. Le 14 juin marque par contre le début d’une période véritablement estivale. 14 juin 2021 Notre temps est à présent déterminé par un anticyclone qui s’étend des Açores à l’Europe centrale avec, là, un noyau secondaire sur la Tchéquie. Il en résulte chez nous des courants plus chauds, avec une coposante continentale plus prononcée. Source : KNMI Partout dans le pays, le ciel est quasiment serein, si ce n’est que l’un ou l’autre cirrus ici et là. Les températures font donc une belle ascension, avec des valeurs maximales de 24°C au littoral, de 28 à 29°C, localement 30°C en plaine et de 26°C sur les hauteurs. Kleine Brogel, avec 29,9°C, n’atteint tout jouste pas le critère de jour de chaleur. Le vent est hésitant, venant de sud-est puis tournant au sud-ouest, ensuite variable avec prédominance ouest, et en soirée, vent de nord-ouest à nord. Mais c’est bien de l’air continental qui stagne globalement sur nos régions. Il n’y a qu’au littoral qu’une influence maritime se fait sentir, avec une brise de mer dès la fin de la matinée, d’abord de nord-ouest, puis de nord-est le soir. 15 juin 2021 Même sous régime anticyclonique, on n’est pas à l’abri de petites surprises. En effet, un petit anticyclone thermique s’est formé sur les eaux froides de la Mer du Nord, au nord d’un faible front froid qui frôle le nord de notre pays. L’air froid des basses couches a en outre généré un pseudo-front un petit peu plus au sud (non repris sur la carte d’analyse), qui a fortement modéré les températures dans une bonne partie du pays. Le massif ardennais a cependant arrêté net la progression de cet air plus frais, si bien que la Gaume continue d’avoir bien chaud. Source : KNMI En chiffres, nous avons des maxima qui ne dépassent pas 18°C en bordure de mer et 21°C dans les dunes. En plaine, on perd quelques degrés aussi avec 25 à 26°C. Sur les hauteurs par contre, il fait à peine plus frais avec 22 à 24°C pendant que la Gaume, localement, monte à 30°C. Le temps reste beau, avec un ciel parfois quelque peu voilé de cirrus et la présence de l’un ou l’autre petit banc d’altocumulus ou de cirrocumulus. Des cumulus se forment l’après-midi, buttent contre l’inversion au sommet de la masse d’air un peu plus frais et s’aplatissent. En raison de cette même inversion, le ciel est quelque peu délavé, brumeux. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 15 juin 2021 à 15h30 Au littoral, le ciel est même nuageux avec là pas mal d’altocumulus et de stratocumulus. En Gaume en revanche, le ciel est plus limpide, malgré la présence de cirrus, là aussi. Les cumulus n’y dépassent cependant pas non plus le stade d’humilis. Les vents, quant à eux, sont orientés au nord-est. 16 juin 2021 La petite fraîcheur n’aura pas fait long feu. Un vaste anticyclone s’étendant de la Baltique à la Méditerranée, et même jusqu’à la Lybie, fait revenir l’air chaud sur son flanc ouest. Les températures remontent donc, jusqu’à des valeurs de 29 à 31°C en plaine et de 27 à 28°C sur les hauteurs. Il n’y a qu’au littoral où le réchauffement est encore quelque peu ralenti en raison de la brise de mer. Les maxima, là, atteignent 26 à 28°C. Le temps est à nouveau très beau, avec quelques petits cirrus et altocumulus. L’après-midi, des cumulus se forment, mais la forte subsidence anticyclonique, qui réchauffe notamment les couches moyennes de l’atmosphère, font en sorte que leur développement est à nouveau arrêté net et que ces cumulus s’applatissent littéralement, jusqu’à devenir presque des stratocumulus. Les vents de surface sont faibles et n’ont pas de direction définie, sauf au littoral où une brise de mer souffle de nord à nord-nord-est l’après-midi. 17 juin 2021 La vaste zone anticyclonique s’étend toujours de l’Europe du nord-est (Baltique, États Baltes, Russie) à la Lybie et achemine de l’air chaud. Mais des dépressions près des bordures ouest et nord de la France sont responsables de discontinuités, dont des lignes de convergence favorables à de l’activité orageuse. En outre, le côté maritime est plus prononcé à l’ouest qu’à l’est de la Belgique, si bien que l’air tropical est plutôt maritime dans la première région, et plutôt direct dans la seconde. Ceci a immanquablement des répercussions sur les températures, avec des valeurs moins élevées à l’ouest qu’à l’est. Cependant, l’humidité rend la chaleur tout aussi insupportable à l’ouest, malgré les quelques degrés en moins. Des orages originaires de France touchent la Côte Belge dès le matin, avec quelques coups de vent sur toute la partie occidentale de notre pays. Ensuite, le temps reste longtemps nuageux avec un mix de cumulus et de stratocumulus. Les éclaircies réappaissent en après-midi, mais bientôt le ciel se voile avec des altocumulus et des altostratus. Le centre du pays connaît également une chaleur d’étuve avec un temps pas tout à fait beau, des restants de nuages orageux le matin, suivis de pas mal de cirrus, cirrocumulus et altocumulus, avec en dessous des cumulus évoluant jusqu’au stade humilis à mediocris. Le sud-est du pays profite par contre du vrai beau temps, avec juste quelques cirrus, quelques bancs d’altocumulus et de discrets cumulus. La présence de quelques castellanus trahit cependant l’instabilité des couches moyennes de l’atmosphère. Les températures maximales, après les orages côtiers, n’atteignent que 24°C dans cette région, sinon les valeurs se situent entre 27 et 29°C en plaine, ainsi qu’au centre du pays. À l’est, on observe jusqu’à 32, voire 33°C en Campine et jusqu’à 31°C en Gaume. Quant aux hauteurs ardennaises et fagnardes, elles connaissent les mêmes valeurs que le centre du pays, en l’occurrence 27 à 29°C, mais à un bon 500 mètres plus haut. Les vents hésitent entre le sud-est et le sud-ouest avant de devenir variables. En soirée, un pseudo-front va se créer entre l’air tropical maritime et l’air tropical direct avec une ligne de convergence qui se crée sur la France, juste au sud de notre pays, quelque part entre Soissons et Reims. Cette ligne va permettre la mise en place d’un véritable rail à orages qui traversera notre pays de sud-sud-ouest à nord-nord-est, grosso modo de Chimay à Geel en passant notamment sur l’est du Hainaut, du Brabant Wallon, du Brabant Flamand et de la Province d’Anvers. Ces orages, dont certains prennent des structures supercellulaires, donnent parfois lieu à de très fortes précipitations. Le village de Senzeilles (non loin de Philippeville) est l’un des premiers à être touchés, avec 50,2 mm d’eau dans le cadre de trois orages. Les pluies commencent dès minuit (nuit du 17 au 18), mais on retiendra surtout les 30,6 mm tombés entre 2h30 et 3h30. À l’autre extrémité du pays, là où les orages s’apprêtent à gagner les Pays-Bas, on a relevé une quantité d’eau similaire à Senzeilles, en l’occurrence 50,0 mm à Geel. Entre les deux, bon nombre de stations située sur ce « rail à orages » récoltent entre 20 et 30 millimètres dans leur pluviomètre. La carte ci-dessous, reprenant les impacts de foudre, illustre à merveille la trajectoire des orages. Source : Blitzortung via Meteo 60 Les conséquences ne se font pas attendre, avec coulées de boue et inondations. À Orbais (Perwez), tout un terrain de hockey, récemment aménagé, se retrouve sous eau. À Piètrebais, les rues du village se font envahir par la boue. Et en raison de la boue toujours, certaines routes sont coupées, notamment entre Incourt et Grez-Doiceau. 18 juin 2021 Après une nuit agitée sur une ligne passant au-dessus du centre-est du pays, l’activité orageuse reprend dès le matin, cette fois-ci sur l’ouest du pays. L’anticyclone continental continue d’acheminer de l’air chaud pendant qu’une dépression thermique se creuse sur la France. Nous restons du côté chaud du front jusqu’au soir, sous l’influence d’une ligne de convergence pré-frontale affectant principalement l’ouest. Une première zone orageuse se forme le matin du côté d’Abbeville, en France, et remonte vers Dunkerque. Ces orages débordent sur Furnes et La Panne en milieu de matinée. En début d’après-midi, un jeu complexe entre la ligne de convergence et le front de brise de mer va aider à la formation d’une supercellule sur Zeebruges avec d’intenses intempéries. C’est donc dans la région côtière qui connaît le temps le plus instable. Alors que des cumulonimbus étaient déjà présents sur l’ouest, le restant de la Côte belge connaît une nébulosité variable en matinée, avec cirrus et altocumulus, et cumulus se développant rapidement pour atteindre le stade de cumulonimbus orageux à la mi-journée. Une cellule particulièrement vigoureuse naît alors au nord de Bruges, en tout début d’après-midi, et atteint Zeebruges peu après 14 heures en prenant des caractéristiques supercellulaires. À ce moment, tout l’ouest et le centre de la Côte belge sont déjà soumis à la brise de mer, avec des vents de nord-nord-ouest tant à Coxyde qu’à Middelkerke. L’est de la Côte belge, un moment encore, connaît l’air chaud de l’intérieur des terres avec des vents de sud-sud-est à Zeebruges et à Cadzand, vents qui se font encore sentir au large jusqu’au point de mesure de Vlakte van Raan, à une quinzaine de kilomètres de la côte. Nous avons donc un front de brise de mer qui est oblique par rapport au littoral, mais qui va se retrouver quasiment perpendiculaire à une ligne de convergence préfrontale nous venant du sud, et qui va interférer avec celle-ci, ce qui permettra le développement explosif de la cellule précitée. À Zeebruges, où le thermomètre affichait encore 25°C à 14 heures, on notera quelques minutes plus tard une très puissante rafale descendante et des pluies torrentielles. L’anémomètre du port de Zeebruges monte à 119 km/h et le pluviomètre recueille 16 mm en 1 heure ! Le phénomène est très localisé. Une station privée près de la plage, juste à l’ouest du port, note encore 99 km/h alors que la station du « Meetnet Vlaamse Banken », située sur le môle du port (à quelques 2 kilomètres de la plage), peine à dépasser les 70 km/h. Le point de mesure Vlakte van Raan, pourtant situé beaucoup plus loin mais plus ou moins sur le parcours de la supercellule, enregistre quant à lui 83 km/h. Cet orage survit en mer et retouche terre aux Pays-Bas avec encore de copieuses précipitations, de fortes rafales de vent et un imposant arcus. Crédit photo : François Riguelle (Belgorage) En après-midi, l’activité orageuse se poursuit sur notre littoral, au sein d’un mix entre stratocumulus et nuages convectifs. À l’intérieur des terres, la journée commence parfois sous la pluie avec stratocumulus et stratus / cumulus fractus, puis le temps devient plutôt beau et surtout très chaud, avec effilochement rapide des altostratus / cirrostratus encore présents et un développement généralement modeste des cumulus. Quelques-uns seulement atteignent le stade de congestus. Parfois, des cumulonimbus sont visibles de loin, principalement à partir de l’ouest du Hainaut. La présence d’altocumulus castellanus un peu partout sur le pays dénote cependant la persistance d’une certaine instabilité. Les températures maximales atteignent 24 à 26°C au littoral, 28 à 29°C sur les plaines occidentales, 30 à 31°C sur les plaines centrales, 33°C sur les plaines orientales et 26 à 28°C sur les hauteurs. Les vents, à l’intérieur des terres, soufflent d’est à sud en matinée (plutôt d’est au nord du pays, plutôt du sud au sud du pays), puis de sud l’après-midi avant de tourner au sud-ouest le soir. À noter que l’humidité de l’air reste très forte sur l’ouest et le centre du pays, avec des points de rosée dépassant parfois 20°C. Sur l’est par contre, il fait généralement plus sec. Vague de chaleur Si les critères d’une véritable vague de chaleur ne sont pas remplis à Uccle, ils le sont par contre au nord-est et à l’est du pays, ce qui nous permet de parler d’une vague de chaleur à l’échelle locale. Notamment Diepenbeek, Kleine Brogel et Bierset ont connu 5 jours consécutifs avec des températures de 25°C et plus, dont 3 ont atteint ou dépassé les 30°C. En Campine, les plus hautes valeurs enregistrées sont 33,0°C à Diepenbeek et 32,9°C à Kleine Brogel. Dans le restant du pays, comme pour Uccle, le niveau de « vague de chaleur » n’est pas atteint. 19 juin 2021 Un front froid a discrètement traversé une bonne partie de notre pays durant la nuit du 18 au 19, avec une baisse substantielle des températures sur l’ouest et le centre du pays. Sur l’est et le sud par contre, il continue de faire chaud. Le front, en effet, reste onduler sur le sud-est du pays. Une autre branche de la perturbation finit par devenir quasi-perpendiculaire au front précité et le tout abordera notre pays dans le courant de la soirée, ce qui ne sera pas sans conséquences. Source : KNMI En attendant, le pays est coupé en deux. À l’ouest d’une ligne Couvin – Namur – Hasselt – Kleine Brogel, les températures maximales ne dépassent guère les 20°C, voire ne les atteignent même pas (19°C du côté de Gand, 16°C au littoral). Source : Infoclimat Les vents soufflent d’ouest à nord et il fait gris et couvert avec des stratocumulus. Et quand ces stratocumulus se déchirent, c’est souvent pour dévoiler d’autres stratocumulus, à base plus élevée. Ou alors des altocumulus avec de maigres éclaircies. En soirée, les stratocumulus finissent par se disperser, mais une nappe d’altostratus translucidus, voire opacus, voile déjà entièrement le ciel. En dessous, quelques altocumulus castellanus révèlent que l’air n’a jamais cessé d’être instable dans les couches moyennes de l’atmosphère. Dans le sud-est du pays, c’est un tout autre type de temps. Les températures frisent parfois les 30°C en Gaume et le ciel est lumineux, avec quelques cirrus spissatus et quelques altocumulus. L’après-midi, des cumulus se forment et restent longtemps discrets. Ce n’est qu’en soirée que quelques-uns atteignent le stade de congestus tandis que des castellanus confirment l’instabilité. À ce moment-là, un voile nuageux apparaît en Gaume aussi, mais bien plus mince, composé de cirrostratus souvent lacunaires. Le vent souffle principalement de sud à est, sous forme d’une bonne petite brise avec de petites rafales. La Campine, une partie de l’Ardenne et l’Entre-Sambre-et-Meuse se trouvent un peu à la limite des deux. On y observe d’importants bancs de stratocumulus, mais aussi des éclaircies. Les castellanus et, plus tard, le voile nuageux y sont présents aussi. Les températures atteignent quelques 25 à 26°C tant sur les plateaux de l’Ardenne que sur ceux de l’Entre-Sambre-et-Meuse (mais jusqu’à 28°C dans les vallées) et 26 à 27°C en Campine. En soirée, nous assistons à une tripartition des masses d’air sur notre pays. Sur le centre et l’ouest persiste un air maritime frais de la Mer du Nord, sur l’est et le sud, c’est de l’air tropical direct tandis que nous arrive de l’air atlantique à partir du sud-ouest à l’arrière du front de « l’autre branche de la perturbation ». Selon le modèle Arôme, les vents de surface, en soirée, tendent de plus en plus à souffler de nord-nord-est sur tout le pays à l’exception de l’extrême sud (ce qui se confirme par les observations), tandis qu’en altitude, les vents soufflent d’est vers 1000 mètres, de sud vers 3000 mètres et de sud-ouest dans les hautes couches de l’atmosphère. Les cisaillements directionnels sont donc très importants. Après le passage du front (celui lié à l’autre branche de la perturbation), les vents tendent à s’orienter au sud à sud-ouest à tous les niveaux. Les orages formés sur cette perturbation intéressent en soirée l’ensemble du pays, mais les exemplaires les violents se concentrent non loin de la zone où les deux fronts perdendiculaires se rencontrent. Ces orages, formés en France à une heure où l’élément thermique donnait encore un coup de pouce supplémentaire, profitent donc de tout le potentiel qui leur est donné. Grâce aux cisaillements susmentionnés, certains d’entre eux adoptent un comportement supercellulaire et deux au moins vont jusqu’à produire une tornade. La plus spectaculaire est la tornade de Beauraing, où l’on dénombre 17 blessés légers et où 92 maisons ont été abîmées, dont une dizaine sont rendues inhabitables. Crédit photo : Michael Baillie (Belgorage) Une autre tornade est observée à Épraves et Laloux. Dans ce dernier village, c’est carrément le clocher de l’église qui s’envole. Les deux tornades peuvent être classées dans la catégorie F2. En dehors de cela, on note aussi de très fortes rafales (126 km/h à Hotton, 97 km/h à Humain) et d’intenses précipitations. À Gouvy, il tombe dans la soirée 56,1 mm. D’importantes précipitations sont également relevées à Strée près d’Huy (35,7 mm), à Dinant (28,5 mm), à Hastière (28,0 mm), à Herhet (27,2 mm), à Ciney (25,9 mm) et à Beauraing même (19,9 mm). Plus tard dans la nuit, des orages très pluvieux parviennent aussi à se faufiler dans la région du pays où il avait fait frais. À Melle, il tombe même 47 mm entre 22 heures et 2 heures. Même en dehors des tornades, les dégâts sont importants : inondations, coulées de boue, arbres abattus... 20 juin 2021 À l’arrière de la perturbation orageuse, nous nous retrouvons dans un air post-frontal d’origine océanique, mais encore doux. Pour l’ouest et le centre du pays, il s’agit même d’un gain au niveau des températures, puisque cet air océanique est moins frais que l’air maritime de la Mer du Nord. Pour le sud du pays en revanche, cet air est moins chaud : il s’agit du classique rafraîchissement après une journée chaude et orageuse. L’humidité laissée par les précipitations est parfois responsable de stratus ou de cumulus fractus matinaux. Par la suite, le temps est généralement beau avec des cumulus humilis à médiocris, des cirrus spissatus parfois épais et des altocumulus plus ou moins nombreux. En soirée, les altocumulus deviennent nombreux partout et sont suivis, dans le sud du pays, par des altostratus avec déjà quelques précipitations. Les températures maximales atteignent 19°C au littoral, 21 à 26°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et 22 à 23°C sur les hauteurs. En soirée et durant la nuit du 20 au 21, le front revient dans une ondulation quelque peu complexe, avec une pointe de secteur chaud qui passe sur l’est de notre pays. Source : KNMI Les précipitations sont à nouveau très intenses, mais ne s’accompagnent pas d’orages cette fois-ci. Voici quelques chiffres : Gembloux : 54,2 mm Gosselies : 43 mm Jodoigne-Souveraine : 42,4 mm (+ 1,6 mm en début de matinée) Cour-sur-Heure : 42,0 mm Pont-de-Loup : 40,4 mm Beauvechain : 37,9 mm Chastres : 33,2 mm Floriffoux : 32,4 mm Dourbes : 30 mm Toutes ces précipitations sont tombées la nuit, ont souvent commencé vers le milieu de la soirée pour se terminer le matin. Il en résulte à nouveau des dégâts, avec notamment des caves, des maisons et des routes inondées, notamment sur l’est du Brabant Wallon. 21 juin 2021 Ce 21 juin, pourtant début de l’été astronomique, marque la fin de la période estivale dans la plupart des régions de Belgique. Une occlusion, reliant à présent plusieurs dépressions, reste traîner sur notre pays en s’affaiblissant graduellement. De légères hausses de pression thermiques sur la Mer du Nord sont responsables d’un air froid dans les basses couches qui affecte une bonne partie du pays. Source : KNMI Le ciel est couvert d’un nimbostratus pluvieux dont les précipitations diminuent peu à peu et qui est suivis de stratocumulus, parfois doublés de cumulus ou de fractus. Quelques déchirures donnent de maigres éclaircies. Les températures sont désormais très fraîches, avec des maxima de 15°C au littoral et de 16 à 19°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est). Le sud du pays, qui se trouve au sud de l’occlusion, est encore épargné par cette fraîcheur estivale. Dans le sud de la Gaume, la température atteint même 25°C ! Là, les stratocumulus se déchirent en fin de matinée et évoluent en cumulus dans un ciel ble avec quelques cirrus. En Ardenne, où quelques éclaircies sont présentes aussi, on note encore de l’instabilité avec quelques orages. Conclusion Le 22 juin, l’air chaud a entièrement quitté notre territoire. Les maxima sont même fort bas pour la saison, avec seulement 11 à 12°C sur les hauteurs et le plus souvent 15 à 16°C en plaine. Même la Gaume ne parvient plus à dépasser 16°C. De l’air certes plus doux se trouve encore tant au nord (Pays-Bas) qu’au sud de notre pays (France), mais on est loin de la chaleur, là aussi. Les orages ont quitté notre territoire aussi, ce qui permet de dire que cet épisode de chaleur et d’orages est désormais clos. À quand le suivant ?
  18. UN DÉBUT JUIN FORT ORAGEUX Un mois de mai humide et frais termine un printemps lui aussi trop frais dans son ensemble. Seuls les derniers jours, sous l’influence de courants continentaux, ont été plus ensoleillés et plus doux, avec toutefois des valeurs thermiques plutôt modestes. 1er juin 2021 À présent, un anticyclone dont le noyau principal se trouve sur le nord de la Scandinavie détermine le temps sur nos régions. Sa forme est cependant telle que les courants nous arrivent plutôt de sud-est, ce qui entraîne (enfin) un certain réchauffement du temps. Pendant ce temps, une dépression sur le Golfe de Gascogne est responsable d’une ligne de convergence sur la France, qui entraîne déjà de l’activité orageuses à la limite de l’air sec au nord et de l’air humide au sud. Mais cela ne nous concerne pas encore. Que du contraire ! Source : KNMI Chez nous, le ciel est parfaitement serein partout dans le pays et les températures, on ne peut plus agréables avec des valeurs proches de 25°C en plaine et de 21°C sur les hauteurs. Les vents de surface soufflent d’est à sud-est, avec au littoral temporairement brise de mer de nord-est. 2 juin 2021 Le patron atmosphérique général semble peu évoluer, sauf que pour nous, la dépression du Golfe de Gascogne, qui remonte lentement vers l’Irlande en passant juste à l’ouest de la Manche, prend de l’importance. En effet, la ligne de convergence française remonte en même temps que la dépression, et traverse notre pays dans le courant de l’après-midi (sud) et de la soirée (centre puis nord). Graduellement, l’air devient plus humide et encore un peu plus chaud, avec des orages locaux à la clé. Par endroit, ces orages prennent déjà une tournure violente, notamment du côté de Floreffe où un torrent vient inonder tout un quartier et où des familles sont privées d’électricité pendant des heures. Éghezée, Malonne et Jemeppe-sur-Sambre sont également frappées par des inondations. Crédit photo : Samina Verhoeven (Belgorage) En matinée cependant, le ciel a encore été bien bleu, avec quelques cirrus certes, mais aussi des altocumulus castellanus ici et là, témoignant de l’instabilité grandissante de l’air. Les cumulus apparaissent dès la mi-journée et évoluent rapidement, avec une certaine tendance à former des congestus minces et fort développés en hauteur. Les premières averses, aussitôt orageuses, se forment en milieu d’après-midi sur les contreforts ouest de l’Ardenne, du côté de Bouillon, dans le cadre d’une ligne de convergence diffuse entre vents de sud-est et vents de sud. Ces averses remontent ensuite vers le nord en même temps que la ligne de convergence, et affectent tout le pays mais de façon décousue. En soirée, une seconde ligne, avec des orages plus consistants et parfois violents traverse le pays, mais une nouvelle fois, il n’y en a pas pour tout le monde. De très nombreuses stations pluviométriques restent à 0 mm. D’autres se font copieusement aroser comme par exemple Chastres (35,0 mm), Gembloux (31,2 mm), Oupeye (27,8 mm), Ernage (25,2 mm) et Kapelle-op-den-Bos (22,0 mm). Il est intéressant de noter que Chastres et Gembloux reçoivent en soirée, respectivement, 21,6 et 21,4 mm en une heure de temps seulement. Les températures sont élevées avant les orages, avec 24 à 25°C sur les Hauts Plateaux et le plus souvent 28 à 29°C en plaine. Koersel enregistre son premier jour de chaleur de 2021 avec 30,1°C. À 23 heures, les orages qui ont éclaté ont parfois fait baisser la température jusqu’à 15-16°C, alors que les régions plus épargnées restent à 21-23°C. 3 juin 2021 Notre pays se retrouve à l’arrière de plusieurs lignes de convergence mais à l’avant d’un front froid qui, à la mi-journée, s’étend en ligne presque droite de l’Angleterre à l’Espagne. Nous sommes dans un air maritime un brin plus frais, mais avec encore des températures assez chaudes pour la saison et le maintien d’une certaine instabilité de l’air. Dans l’ensemble, le ciel est très nuageux, avec en matinée surtout beaucoup d’altocumulus, souvent épais, avec en dessous des stratocumulus qui évoluent en cumulus en cours de matinée. L’après-midi, les nappes d’altocumulus se déchirent et les cumulus se développent mieux, mais sur une grande partie du pays (le centre et l’ouest), ces cumulus n’atteignent plus le stade de cumulonimbus. Au centre du pays, il s’agit avant tout de cumulus mediocris avec quelques congestus. Sur les plaines de l’ouest, il s’agit plutôt d’humilis avec quelques mediocris. Au littoral, il n’y a pas de convection du tous, juste les altocumulus et cirrus qu’il y a aussi ailleurs en Belgique. Sur l’est du pays, la tendance aux orages persiste. Au nord-est, de petites averses se forment dès la matinée. À l’est et au sud-est, l’activité orageuse se met en place à la mi-journée et des foyers isolés se manifestent tout au long de l’après-midi et parfois encore en soirée. Il s’agit de cumulus se développant rapidement en dessous d’une quantité variable d’altocumulus et d’éclaircies, ces dernières semblant « booster » certains cumulonimbus. Les températures maximales se situent autour de 19°C au littoral, de 25°C en plaine (jusqu’à 27°C en Campine) et de 21 à 22°C sur les hauteurs. Les vents soufflent d’abord de sud, puis tournent graduellement à l’ouest, puis au nord. Les précipitations, là où il y en a, sont généralement modestes, mais quelques averses sont un peu plus marquées, comme par exemple à Oupeye (14,6 mm) et à Diepenbeek ( 9,4 mm). 4 juin 2021 Le front froid se rapproche lentement de notre pays en demeurant quasi-rectiligne, mais en après-midi, une ondulation s’y forme juste à l’ouest de notre pays en créant une situation assez complexe, d’autant plus que nouvelles lignes de convergence font temporairement revenir une circulation d’est dans les basses couches de l’atmosphère. En début d’après-midi, on retrouve une forte ligne de convergence entre ces vents d’est à nord-est et des vents à prédominance nord-ouest au-dessus du centre du pays et plus particulièrement du côté de Bruxelles. Cette convergence s’estompe par la suite. Source : Infoclimat Sur les cartes d’altitude du modèle Arôme au niveau 925 hPa (vers 850 mètres), on retrouve cette même ligne de convergence mais cette fois-ci avec des vents d’est qui rencontre des vents de nord-est. Cette ligne s’estompe aussi par la suite avec un rétablissement général des courants d’est à ce niveau (sauf sur le sud du pays). Au niveau 700 hPa (vers 3150 mètres) par contre, les vents soufflent généralement de sud à sud-ouest ce qui entraîne d’importants cisaillements directionnels. La principale caractéristique de cette journée est l’abondance des précipitations en de très nombreux endroits. Voici quelques chiffres sur 24 heures (04/06 à 8h -> 05/06 à 8h) : Zaventem : 58,0 mm Diepenbeek : 57,0 mm Gosselies : 38,8 mm Bruges : 37,6 mm Woluwe-Sant-Pierre : 37,2 mm Uccle : 34,6 mm Koersel : 32,1 mm Evrehailles : 31,8 mm Beitem : 30,3 mm Nivelles : 29,8 mm Sivry-Rance : 29,6 mm Hérinnes : 29,6 mm Zeebruges : 27,2 mm Passendaele : 25,1 mm Florennes : 25,0 mm Comme on peut le voir, ces stations se répartissent un peu sur tout le pays. Il n’en est pas moins que cette fois-ci encore, il n’y en a pas pour tout le monde. Bièvre ne reçoit que 0,7 mm ; Genk, 1,3 mm ; Bierset, 1,7 mm ! Si l’on regarde le détail, arrêtons-nous d’abord à l’orage qui s’est formé sur la ligne de convergence passant sur Bruxelles. Uccle, comme mentionné ci-dessus, reçoit 34,6 mm au total, mais il en tombe 21 mm sur une demi-heure seulement. Le plus remarquable : 10,3 mm en 5 minutes, entre 14h55 et 15h00. C’est la plus haute valeur depuis les très violents orages des 18 et 23 août 2011. Au nord-est de Bruxelles, les précipitations sont pires encore. On retrouve l’averse d’Uccle à Kortenberg entre 15h15 et 15h45 avec 22,1 mm. Puis une seconde averse le soir, qui y laisse 20,1 mm entre 18h45 et 19h45. Au total sur 24 heures, cette station privée enregistre 49,3 mm. Sur la proche station de Zaventem, il tombe même 58,0 mm, avec une répartition des précipitations sans doute similaire. Woluwe-Saint-Pierre enregistre de fortes précipitations aussi, avec 37,0 mm dont 31,6 mm en soirée, entre 18 et 20h. Les conséquences ne se font pas attendre. À Bruxelles, la station de métro Porte de Hal se trouve sous eau, mais aussi... le Palais de Justice ! Plusieurs tunnels sont inondés et on enregistre en tout 158 interventions des pompiers en raison des intempéries. Ailleurs qu’à Bruxelles, on retiendra surtout les formations nuageuses spectaculaires dans le ciel d’Heppignies (juste au nord-est de l’aéroport de Charleroi). Heppignies vers 17h45 – crédit photo : Benjamin Kampouris (Belgorage) Heppignies vers 17h45 – crédit photo : Samina Verhoeven (Belgorage) Grâce au time lapse, une rotation a pu être déterminée et trois cellules ont développé, au moins temporairement, des caractéristiques supercellulaires. En tout cas, les précipitations sont parfois intenses dans la région. Une station météorologique privée proche (4 km au sud) relève une dizaine de millimètres en 15 minutes seulement dans le même créneau horaire (17h35 – 17h50). Le temps, avant ces orages, est assez chaud et fort humide. En bien des endroits, la journée commence dans le brouillard pendant que l’instabilité se manifeste dans les couches moyennes de l’atmosphère par des altocumulus castellanus. Sinon on note d’abord de belles éclaircies, une fois la grisaille du matin dissipée, mais la convection, par la suite, s’enclenche rapidement. Les premiers orages touchent la Botte du Hainaut peu avant midi, pendant que des cellules orageuses se développent aussi en Ardenne ainsi que dans les Hautes-Fagnes. Ces orages gagnent par après toute la Belgique par vagues successives et perdurent jusqu’au soir. Les derniers foyers quittent le pays par le nord-est vers 21 heures. Entre ces orages, les éclaircies sont assez rares en raison de la présence de nombreux altocumulus, mais aussi de cirrus, cirrostratus voire altostratus issus des enclumes de cumulonimbus. Les températures maximales, en plaine, atteignent 24°C à 28°C d’ouest en est. Au littoral, le temps reste frais aux abords immédiats de la mer avec 18°C. Sur les hauteurs, on atteint 22 à 23°C. Des baisses marquées de la température accompagne parfois les premiers orages (avec des valeurs n’atteignant plus que 16°C), suivies de remontées temporaires jusqu’aux orages suivants. L’extrême nord-est du pays maintient des températures chaudes jusqu’en fin d’après-midi. 5 juin 2021 Les orages cessent, mais la perturbation reste traîner sur notre pays avec comme conséquence un temps très gris et à présent frais pour la saison. Le temps, à l’inverse de la veille, est gris et monotone, avec peu ou pas de précipitations. Brumes (voire brouillards), stratus et stratocumulus participent à cette grisaille. Seul l’ouest du pays connaît quelques éclaircies en fin de journée, avec alors des altocumulus. Les températures maximales, en forte baisse, atteignent encore un petit 18°C au nord-est du pays, sinon se situent le plus souvent autour de 16°C en plaine et entre 14 et 16°C sur les hauteurs. Au centre du pays, le Brabant Wallon est particulièrement frais avec des maxima de 13 à 14°C. Les vents soufflent à présent d’ouest à nord-ouest et les précipitations ne dépassent généralement plus quelques dixièmes de millimètres, sauf parfois sur l’est et le sud (Mont-Rigi : 2,8 mm ; Strée (Huy) : 1,7 mm ; Dourbes : 1,6 mm). Ceci marque la fin de la première offensive orageuse sérieuse de l’année 2021.
  19. cumulonimbus

    Quand avril se montre froid

    QUAND AVRIL SE MONTRE FROID Le mois d’avril 2021, avec une moyenne de 7,3°C à Uccle, a été exceptionnellement froid, surtout en ces temps de réchauffement climatique. Il faut en effet remonter jusqu’à 1986 pour trouver un mois d’avril encore plus froid (6,6°C). Les températures minimales ont été plus extrêmes encore. La moyenne des températures minimales du mois, de 2,5°C, est la plus froide depuis 1956 (2,3°C). La neige, quant à elle, n’est vraiment pas passée inaperçue. À Uccle, le sol était entièrement recouvert de neige le matin pendant deux jours consécutifs, les 6 et 7 avril. Il faut remonter jusqu’à 1935 pour encore retrouver deux jours consécutifs avec couverture neigeuse complète en avril. L’épaisseur, elle, a été la plus importante depuis 1913. Le 6 avril, on mesurait 6,5 cm de neige au sol à 8 heures, couche qui a même augmenté jusqu’à 9 cm à 9h40. Le 12 avril 1913, on avait mesuré 10 cm le matin. Ceci nous montre deux choses : 1° Le réchauffement climatique n’empêche pas les surprises froides 2° Ces surprises froides sont cependant moindre que si le réchauffement climatique n’avait pas existé Voyons ce dont avril a déjà été capable. Avril 1837 Le mois d’avril 1837, avec une moyenne de 4,3°C, présentait à peu de choses près le même écart par rapport aux normes de l’époque que ne le fait avril 2021 par rapport aux normes actuelles : Avril 1837 : 4,3°C (première normale disponible 1833-1862 : 7,6°C) Avril 2021 : 7,3°C (dernière normale disponible 1991-2020 : 10,4°C) À quoi pouvait ressembler un tel mois d’avril ? Nous en avons une description assez précise, qui avait été réalisée à l’ancien Observatoire de Bruxelles, situé à l’actuel endroit du Botanique. Du 1 au 4 avril 1837, le temps est déjà frais pour la saison, avec des températures proches de 0°C la nuit et un vent fort et désagréable en journée, avec une alternance d’éclaircies et de passages nuageux associant cumulus et stratocumulus. Le 5 avril, sous un vent fort de nord-est, le ciel se couvre et la température reste calée à 0°C tout au long de la journée avec des chutes de neige presque sans interruption. Cette neige continue à tomber tout au long de la nuit et, dans le courant de la matinée du 6 avril, on mesure « un pied » de neige, c’est-à-dire près de 30 cm de neige au sol ! Si au vu du vent, les congères ont pu jouer un rôle, les précipitations de 17,3 mm nous indiquent que la couche de neige, hors congères, devait bien se situer entre 15 et 20 cm, bien plus que le record observé à Uccle depuis 1889 (10 cm le 12 avril 1913). Du 7 au 10 avril, il continue à neiger sporadiquement, parfois sous forme de giboulées avec aussi du grésil, et il gèle toutes les nuits avec même –4°C le 9 avril. En journée cependant, les températures repasse au-dessus de 0°C dans les éclaircies et la neige fond à Bruxelles. Ce qui n’est pas encore le cas à Namur et Liège. « Le 10, les diligences de Namur et de Liège avaient cessé de marcher à cause des neiges amoncelées dans les vallées où passent les routes. » Jusqu’au 15 avril, le temps demeure froid à Bruxelles, avec des maxima qui peinent à dépasser les 5°C et des minima proches de 0°C, voire inférieurs. Le vent se maintient en moyenne au secteur nord-est et le temps s’assèche quelque peu. Il ne neige plus, ou très peu, le ciel devient nuageux à beau avec une petite tendance à la brume. La deuxième moitié du mois est plus douce, si on peut le dire ainsi, avec des maxima le plus souvent compris entre 10 et 13°C et des minima de 3 à 7°C. Les vents dominants s’orientent au sud-ouest et le temps devient on ne peut plus désagréable. La pluie succède à la neige et le soleil est aux abonnés absents la plupart du temps. Nimbostratus, stratus et stratocumulus occupent le ciel, avec de temps en temps seulement des éclaircies sous un ciel de traîne, souvent encore accompagnés de pas mal de stratocumulus. Au final, la température ne frôlera les 15°C qu’en toute fin du mois, le 30 avril. On peut donc se dire qu’en comparaison, le mois d’avril 2021 a été « bien gentil ». Sources Annales de l’Observatoire de Bruxelles, 1837 Les températures, jadis prises sans abri (façade nord d’un immeuble), ont été réévaluées en fonction d’une étude réalisée à Trappes (près de Paris), où des mesures sans abri ont été effectuées, pendant près de deux ans, en parallèle avec des mesures sous abri fermé. Les types de nuages ont été reconstitués à partir de l’ancienne nomenclature de Howard, en tenant compte de la situation atmosphérique présumée et des observations antérieures et postérieures. cirrus = cirrus cirro-stratus = cirrostratus ou altostratus translucidus cirro-cumulus = cirrocumulus ou (le plus souvent) altocumulus stratus = stratus ou altostratus opacus cumulus = cumulus cumulo-stratus = stratocumulus (avec ou sans cumulus) ou cumulus avec altocumulus ou encore nimbostratus en phase de dissipation avec fractus cumulo-cirro-stratus = cumulonimbus si les structures sont visibles nimbus = nuage à fortes pluies, le plus souvent cumulonimbus dont les structures ne sont pas (ou peu) visibles
  20. CONTRASTE PRINTANIER... CETTE FOIS-CI TRÈS MARQUÉ Si les gros contrastes sont habituels au printemps, celui que nous avons connu en cette année 2021 est hors normes. En l’espace de 6 jours, les maxima sont parfois plus bas de plus de 20°C ! Mont-Rigi : 22,0°C (31 mars) ; –1,9°C (6 avril), soit une perte de 23,9°C Spa (aérodrome) : 23,1°C (31 mars) ; –0,3°C (6 avril), soit une perte de 23,4°C Elsenborn : 22,0°C (31 mars) ; –0,7°C (6 avril), soit une perte de 22,7°C Koersel : 26,8°C (31 mars) ; 4,9°C (6 avril), soit une perte de 21,9°C Kleine Brogel : 25,2°C (31 mars) ; 3,4°C (6 avril), soit une perte de 21,8°C Schaffen : 24,5°C (31 mars) ; 3,1°C (6 avril), soit une perte de 21,4°C Bierset : 23,2°C (31 mars) ; 2,1°C (6 avril), soit une perte de 21,1°C En 1968, l’année du précédent record de chaleur en mars, les pertes ont été sèches aussi dans les jours suivants, mais moindres qu’en 2021 sauf dans le sud du pays. À Virton, le maximum a été de 24,2°C le 29 mars 1968 et de 3,5°C le 3 avril 1968. Dans les années récentes, on se souviendra des 17 à 19°C en plaine le 6 mars 2013 et des conditions hivernales extrêmes qui ont régné peu après, avec des gelées permanentes généralisées le 11 mars, et presque généralisées le 12 mars avec de très fortes chutes de neige. Voyons à présent, jour après jour, comment on est passé de l’été à l’hiver. 1er avril 2021 Après la journée radieuse du 31 mars, où les températures maximales se sont situées entre 24 et 27°C en plaine et autour de 22°C sur les hauteurs, ce 1er avril montre déjà les premiers prémices du changement radical de temps qui nous attend. Le vent, en fait, a tourné au nord sous l’effet d’un nouvel anticyclone se développant sur le nord de l’Océan. Sur le centre, l’est et le sud du pays, cela n’a encore qu’un impact limité sur les températures maximales puisque ce vent nous « remballe » dans un premier temps l’air chaud présent sur une bonne partie de l’Europe. Mais la Mer du Nord a déjà son petit mot à dire, en nous apportant plus d’humidité et, malgré tout, déjà un frein aux températures qui n’atteigent plus les records de la veille. Sur l’ouest du pays par contre, la fraîcheur est déjà bien présente, avec des maxima qui ne dépassent guère les 10°C, alors qu’ailleurs, malgré un ciel d’abord voilé puis restant délavé, les maxima atteignent encore 19 à 22°C en plaine (à l’est d’une ligne Anvers – Gand – Courtrai) et 19 à 20 sur les hauteurs. En fin d’après-midi et en soirée, le front froid traverse le pays du nord au sud avec une baisse rapide et marquée des températures. Ci-dessous : ciel délavé comme ici, au-dessus de Beausaint. Webcam MB – Beausaint – 1 avril 2021 à 18h30 2 avril 2021 L’anticyclone est à présent centré entre l’Islande et l’Irlande, avec plus de 1040 hPa en son noyau, et nous envoie des courants septentrionaux froids. Les températures minimales se situent entre 1 et 3°C en plaine (5 à 6°C au littoral) et se rapprochent de 0°C sur les hauteurs. Cela signifie que le minimum est parfois de plus de 20°C inférieur au maximum de la veille, comme par exemple à Koersel où l’on passe de 22,1 à 1,2°C. En journée, sous un vent de nord-nord-est tournant au nord, les températures maximales ne dépassent plus 9 à 11°C en plaine (7 à 8°C au littoral) et 6 à 8°C sur les hauteurs et ce, sous une nébulosité variable avec fractus le matin, puis cumulus / stratocumulus, témoins d’une instabilité de basses couches bloquée par une inversion de subsidence. À noter que les nuages sont plus présents en matinée et les éclaircies, plus larges l’après-midi. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 2 avril 2021 à 13h50 3 avril 2021 L’anticyclone, à présent centré au nord-ouest de l’Irlande, continue à générer chez nous des vents de nord avec une petite tendance nord-est, qui nous apporte un air un brin plus doux. Les minima se situent le plus souvent entre 4 et 6°C en plaine et entre –1 et 1°C sur les hauteurs, alors que les maxima restent coincés autour de 8°C au littoral, mais se situent entre 10 et 12°C en plaine et autour de 8°C, également, sur les hauteurs. Le ciel est d’abord très nuageux ou couvert avec stratocumulus, puis des éclaircies se développent l’après-midi avec cumulus / stratocumulus. Webcam MB – Beausaint – 3 avril 2021 à 11h40 4 avril 2021 L’anticyclone pousse une crête vers nos régions, avec un noyau secondaire qui se forme ensuite sur l’Autriche. Les vents de nord tournent au nord-ouest, puis à l’ouest et au sud-ouest. Ce qui n’empêche pas une portion d’air assez froid de stagner sur notre pays. Les maxima, en baisse, ne dépassent plus 9 à 10°C en plaine (7 à 8°C au littoral) et 6 à 8°C sur les hauteurs. Seule la Gaume connaît un temps plus doux avec 13°C. Là, le temps est beau, sinon le ciel est très nuageux avec stratocumulus, qui se déchirent ensuite l’après-midi avec des éclaircies plus ou moins larges. Webcam MB – Schaerbeek – 4 avril 2021 à 15h40 5 avril 2021 Un front froid sépare un air déjà froid d’un air encore plus froid, d’origine arctique. Ce front est immédiatement suivi d’une ligne post-frontale. Les températures maximales baissent encore, pour se situer entre 7 et 9°C en plaine et entre 2 et 3°C sur les hauteurs. Il convient cependant de noter que ces maxima sont généralement atteints en début de matinée (sauf sur l’est et le sud du pays). En milieu d’après-midi, les températures ne sont plus que de 5°C en plaine (près de 0°C sous les averses) et de 1°C, voire moins, sur les hauteurs. Le temps est d’abord très nuageux à couvert avec stratocumulus (vers le sud, aussi brouillard / stratus), puis évolue graduellement en temps instable avec éclaircies et averses. L’après-midi, les éclaircies deviennent très belles et les cumulus et cumulonimbus sont clairement visibles et se détachent dans le ciel bleu. Ces averses sont de pluie et de grêle au littoral, mais se transforment en neige à l’intérieur des terres et ce, à partir de la soirée sur le nord du pays mais dès le début de l’après-midi sur la plupart des autres régions. Avec des températures au niveau 850 hPa (1430 m) tombant à –8°C, la baisse des températures en surface est d’ailleurs très marquée sous les averses, avec parfois 0°C même en plaine. Les averses de fin de journée donnent localement un enneigement qui tiendra par la suite toute la nuit. À Uccle par exemple, le sol commence à blanchir à 17h30. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 5 avril 2021 à 18h30 Les vents, après avoir soufflé d’ouest le matin, s’orientent au secteur nord à nord-ouest. La Flandre Occidentale et l’ouest du Hainaut bénéficient d’un certain effet d’écran lié à la Grande-Bretagne et connaissent bien moins d’averses, avec des cumulus généralement à développement modeste, dont quelques-uns seulement se développent en cumulonimbus. 6 avril 2021 Dans bien des régions, il s’agit d’une journée exceptionnelle. À Uccle, la couche de neige atteint 7 cm à 8 heures, la deuxième valeur la plus élevée depuis le début des observations de neige au sol en 1889. Il faut en effet remonter à 1913 pour trouver une couche de neige encore plus épaisse en avril, en l’occurrence 10 cm le 12 avril. Cette épaisseur sera d’ailleurs approchée en cours de matinée, avec 9 cm à 9h40. Ailleurs dans le pays, on mesure aussi des épaisseurs remarquables pour la saison. À Bierset, la couche atteint 4 cm à 8 heures, mais monte jusqu’à 6 cm à 11 heures. Non loin de là, à Alleur, des témoignages font état d’une couche de 15 à 20 cm ! À Waremme, c’est une webcam qui montre un épais manteau neigeux. Webcam MB – Waremme – le 6 avril 2021 à 9h40 En gros, on peut dire que la majeure partie du pays est couverte de neige en matinée, ce qui est très rare en avril. Le nord et l’ouest du pays font exception, en raison de températures trop élevées, mais aussi toute la façade sud-ouest du pays, en raison de l’effet écran des Îles Britanniques qui réduit le potentiel des giboulées. Ainsi, il n’y a pas de neige à Audenaerde et à Ellignies-Sainte-Anne (près de Leuze-en-Hainaut), très peu de neige à Dourbes et... à peine une fine couche à Saint-Hubert. Le temps est influencé par de l’air arctique circulant entre une profonde dépression sur la Scandinavie et un anticyclone qui reste bien ancré sur le nord de l’Océan. L’air est très froid en surface, mais tout à fait extrême en altitude. Au niveau 500 hPa (5280 mètres), la température atteint –41°C, ce qui pulvérise le record d’avril (–37°C le 08/04/1977) et bat presque le record tous mois confondus (–42°C le 31/01/2003 ; –41°C les 02/02/1956 et 01/03/2006). Si l’on ramène à l’altitude standard de 5500 mètres (l’altitude du géopotentiel 500 hPa étant variable), nous avons –44°C pour le 6 avril 2021 (qui est même une mesure réelle : –44°C à 5498 m) et là, nous tombons ex-aequo avec le 31 janvier 2003 (mesure réelle : –44°C à 5476 m). Inutile de dire qu’avec de telles températures en altitude, l’instabilité se maintient malgré le froid et ce, de jour comme de nuit. En d’autres termes, nous avons une succession d’averses de neige parfois fortes, séparée par de belles éclaircies dans un air très limpide. Les cumulus et cumulonimbus sont souvent visibles de loin, et il n’y a pas trop de stratocumulus d’étalement. Aéroport de Bruxelles – Crédit photo : Michael Baillie (Belgorage) Une nouvelle fois sur le sud-ouest du pays, la plupart des cumulus ne parviennent pas à dépasser le stade humilis / mediocris, quelques-uns seulement se développent en cumulonimbus avec averses. L’effet d’écran des Îles Britanniques se maintient. Les températures parviennent à remonter un court moment pendant les éclaircies, avec des maxima le plus souvent compris entre 4 à 6°C en plaine (7°C sur le sud-ouest) et jusqu’à 2°C sur les hauteurs ardennaises. Sous les averses, les températures retombent aussitôt, parfois même en dessous de 0°C en plaine en plein milieu de l’après-midi. Du côté des Hautes-Fagnes, de toute façon, les températures n’atteignent pas 0°C, avec un maximum de –1,9°C à Mont-Rigi et –0,7°C à Elsenborn. (Rappelons qu’à Saint-Hubert, qui bénéficie encore un peu de l’effet d’écran des Îles Britanniques, le maximum atteint 2,0°C.) En cours de soirée, le gel se généralise, sauf dans la région située à l’ouest de Gand et de Courtrai. 7 avril 2021 En ce matin du 7 avril, une plus grande partie encore du pays, par rapport à la veille, est recouverte de neige. Seul l’ouest, et en partie le nord de la Belgique sont épargnés. Mais dès Malines, Gand et Courtrai, le sol est déjà blanc. En plaine, c’est surtout le nord-est qui est affecté, avec par exemple 6 cm à Koersel. Dans toute cette région, la neige se maintiendra au sol tout au long de la matinée, et ne fondra qu’en cours d’après-midi. Webcam MB – Bokrijk – 7 avril 2021 à 8h30 Au centre du pays, Uccle relève 4 cm de neige, et celle-ci disparaît à la mi-journée. Sur les reliefs, la différence demeure grande entre le Plateau ardennais, qui reste pauvre en neige, et toute la région des Hautes-Fagnes et environs qui, par endroit, a reçu un véritable paquet de neige. Des couches de neige de 27 cm sont mesurées à Xhoffraix (515 m), et de 24 cm au Signal de Botrange (694 m). Xhoffraix – Crédit photo : Alexis Papapanayotou À Xhoffraix, il s’agit d’une hauteur exceptionnelle pour avril dans cette tranche d’altitude. Seule l’année 1935 a fait mieux, avec 35 cm à Drossart (511 m) le 7 avril. Parmi les données officielles, nous avons 13 cm à Mont-Rigi (670 m) à 8h, mais cette couche augmentera en cours de matinée, pour atteindre 22 cm. Situation atmosphérique : au sein de l’air arctique, une petite perturbation plus organisée affecte principalement le nord et l’est du pays, mais la zone neigeuse associée s’étend jusqu’au centre, voire le centre-ouest du pays. Source : KNMI Les nuages de cette perturbation restent ensuite traîner une partie de la journée, ce qui fait que l’ambiance est bien plus grise que la veille. Nous avons donc un altostratus, en dessous duquel se forment tour à tour des stratus, des fractus et des stratocumulus. L’après-midi, l’altostratus disparaît et nous observons alors principalement des cumulus et des stratocumulus avec quelques éclaircies. Sur l’ouest du pays, l’altostratus est moins présent avec, là, de meilleures éclaircies. Une forte hausse des températures en altitude génère une inversion vers 2500-3000 mètres, qui empêche le retour de la convection à l’arrière de la perturbation. En surface, les maxima sont en hausse aussi, mais cette hausse est bien moindre. L’après-midi, les températures varient entre 6 et 8°C en plaine et se situent à nouveau autour de 2°C sur le Plateau ardennais. Dans les Hautes-Fagnes, les gelées permanentes persistent avec –1 ,3°C à Mont-Rigi. 8 avril 2021 La neige se limite désormais aux Hautes-Fagnes, aux Cantons de l’Est et au Plateau des Tailles. À Mont-Rigi, Xhoffraix, Sourbrodt et Fraiture, la couche de neige est encore intacte. À basse altitude, on relève encore quelques traces au sol, le matin, du côté de Liège. Webcam MB – Bullange – le 8 avril 2021 à 14h00 L’arrivée d’air froid est désormais coupée. Notre temps est à présent déterminé par un anticyclone dont le noyau principal s’est déplacé vers la France. La nuit cependant, quelques fortes gelées ont encore été observées ici et là. Mont-Rigi et Saint-Hubert sont descendus jusqu’à –5,9°C, Buzenol jusqu’à –4,7°C. Elsenborn, en raison de nuages et de faibles chutes de neige, n’est pas descendu très bas (–4,2°C), alors que d’autres localités, parfois proches mais ayant eu davantage d’éclaircies, sont descendues beaucoup plus bas. Murrange-Holzwarche (605 m) est descendu jusqu’à –10,2°C. Chose curieuse, la chute de température est intervenue brutalement, en toute fin de nuit, avec le minimum atteint bien après le lever du soleil, à 8h20. La plus basse température connue en Belgique au mois d’avril reste celle de Neu-Hattlich, le 12 avril 1986, avec –13,8°C. Conclusion La période du 30 mars au 8 avril 2021 nous a bien montré que tant les extrêmes de chaleur que les extrêmes de froid et de neige restent possibles. Les premiers se multiplient et s’intensifient, les seconds se raréfient, mais perdent moins en intensité qu’on pourrait le croire. D’ailleurs pour la neige, la raréfaction des phénomènes extrêmes n’est pas encore acquise. Notamment les dernières années, les phénomènes neigeux (et parfois froids) extrêmes ont été relativement fréquents, surtout hors saison. Mars 2013 : à Uccle, la couche de neige atteint 13 cm le 13 mars et 10 cm le 24 mars, des valeurs rarement atteintes en mars. À la première date, on monte même jusqu’à 20 cm à Ciney et 17 cm à Mouscron, le tout sous des températures polaires. Les valeurs phares : –17,1°C à Ciney ; –15,4°C à Gorsem ; –15,3°C à Koersel et –12,6°C à Zaventem. Il s’agit là des températures sans doute les plus basses, pour une 2e décade de mars, depuis... 1845 ! Mai 2013 : 3 cm de neige à Mont-Rigi le 24 mai, l’enneigement le plus tardif, pour la Belgique, depuis 1888 ! Octobre 2015 : les maxima sont extrêmement bas (parmi les plus bas jamais observés) les 13, 14 et 15 octobre et la neige fait son apparition, battant certains records de précocité, comme à Elsenborn et Saint-Hubert. À Mont-Rigi, on frôle les gelées permanentes avec des maxima de 0,1°C le 14 octobre et 0,3°C le 15 octobre. Curieux quand on sait que le décembre qui suit pulvérise tous les records de douceur. Avril 2016 : la fin du mois connaît une véritable offensive hivernale, avec des couvertures neigeuses complètes dès 300-350 mètres d’altitude le 25 avril. À Mont-Rigi, la couche est de 16 cm le 27 avril, mais à bien des endroits des Hautes-Fagnes, la couche atteint une vingtaine de centimètres les 27 et 28. Sans être exceptionnel (1903 a fait bien pire), on peut déjà parler d’un événement neigeux majeur. Mars 2018 : les 17 et 18 mars nous offrent les jours d’hiver les plus tardifs (gelées permanentes) depuis 1888 à Uccle, mais aussi sur d’autres régions de Basse et Moyenne Belgique. Avril 2018 : cela s’est passé pas très loin de chez nous ! En Normandie, la neige recouvre les plateaux dès 100-150 mètres avec des épaisseurs jusqu’à 3 cm le 30 avril, en milieu de journée ! Quelques chutes de neige sont également observées plus tard en Belgique, en fin de soirée ou la nuit, mais aucun enneigement n’est signalé dans notre pays. Mai 2019 : la neige s’invite le 4 mai avec des enneigements complets dès 200 mètres d’altitude. À Stembert (Verviers) et à Presgaux (Couvin), on atteint 8 cm de neige au sol ! Notamment pour les régions situées entre 200 et 400 mètres d’altitude, il s’agit d’un phénomène hors-normes. Il faut remonter à 1902 pour trouver enneigement plus important à cette altitude en mai (11 cm à La Roche-en-Ardenne le 14 mai 1902). Cela fait pas mal, en quelques années !
  21. MÉDAILLE D’OR POUR LA CHALEUR LES 30 ET 31 MARS, MÉDAILLE D’ARGENT POUR LA NEIGE LE 6 AVRIL À Uccle, après les 23,9°C des 30 et 31 mars 2021, qui constituent les valeurs les plus élevées jamais enregistrées à cette station, les 7 cm de neige du 6 avril 2021 sont la deuxième valeur la plus élevée pour ce paramètre depuis le début des relevés de l’épaisseur de la neige au sol en 1889. Il faut en effet remonter au 12 avril 1913 pour trouver plus grande épaisseur de neige à Uccle, en l’occurrence 10 cm. On peut d’ailleurs dire que si les jours à couverture neigeuse complète ne se comptent pas sur les doigts d’une main, avec les deux mains, on y arrive déjà. 17 avril 1903 : 2 cm 8 avril 1905 : 3 cm 12 avril 1913 : 10 cm 3 avril 1935 : 2 cm 5 avril 1935 : 3 cm 6 avril 1935 : 4 cm 30 avril 1938 : 2 cm 13 avril 1982 : 1 cm 6 avril 2021 : 7 cm Ce qui est exceptionnel aussi, c’est qu’une grande partie du pays a été recouverte de neige ce matin du 6 avril 2021. Parmi les chiffres officiels, nous avons 4 cm à Bierset et à Mont-Rigi, 3 cm à Bièvre et à Koersel, 2 cm à Strée (Huy) et 1 cm à Gosselies. À noter que bien des stations recevront encore quelques centimètres supplémentaires en début (voire milieu) de matinée. À Uccle par exemple, le maximum sera atteint à 9h40 avec 9 cm de neige ! Source : IRM Une couche de neige conséquente est également observée en milieu de matinée à Waremme pendant que Liers (au nord de Liège), Braine-l’Alleud et Bokrijk (Limbourg) sont bien blancs aussi. En contrepartie, le nord et l’ouest du pays sont dépourvus de neige en raison de températures trop élevées, et le sud-ouest, en raison de l’effet écran des Îles Britanniques qui réduit le potentiel des giboulées. Sur les Hautes-Fagnes, la couche de neige augmente à Mont-Rigi jusqu’à atteindre quelques 8 cm en fin de matinée. L’Ardenne reste pauvre en neige avec une mince couche à Saint-Hubert, une couche incomplète à Wideûmont et à Beausaint et des traces seulement à Traimont (près de Neufchâteau). En Haute Belgique de toute façon, la neige est loin d’être exceptionnelle en avril et les records sont difficiles à battre. Le record est celui de Botrange, le 5 avril 1975, avec 55 cm de neige. Le 25 avril 1903, on mesurait 31 cm à Francorchamps et 40 cm tant dans les Hautes-Fagnes et du côté de Saint-Hubert. Pas mal non plus : les 35 cm du 7 avril 1935 à Drossart. Et pour 2021 ? On verra l’intensité des giboulées et la capacité de la neige à se maintenir au sol en journée. En cas d’éclaircies trop longues en milieu de journée, les conditions deviennent difficiles pour la neige en avril, même dans les Hautes-Fagnes.
  22. AVRIL 1986 : LA VAGUE DE FROID OUBLIÉE Dans le cadre d’un mois d’avril déjà fort froid, les journées des 11, 12 et 13 avril 1986 sont sous l’emprise de conditions extrêmes, avec notamment un bon nombre de records de froid pulvérisés le 12 pour une deuxième décade d’avril, et même pour le mois d’avril tout entier. 11 avril 1986 Après le passage d’un front froid la veille, notre pays se retrouve dans une masse d’air arctique commandée par un anticyclone centré au nord-ouest de l’Irlande avec une extension vers la Mer du Nord. Mais ce sont surtout deux dépressions, l’une sur le nord de l’Italie et l’autre sur la Biélorussie, qui génèrent un vent turbulent de nord-est sur nos régions, qui attire cet air extrêmement froid. La nuit, le gel est généralisé malgré un ciel nuageux avec pas mal de stratocumulus, et les minima se situent le plus souvent entre –1 et –2°C en Basse et Moyenne Belgique, et jusqu’à –7°C dans les Hautes-Fagnes. Sur les reliefs, le temps est couvert et neigeux et on relève une couche de 8 cm le matin à Elsenborn. Mais même à basse altitude, le pays est souvent saupoudré de blanc dans toute sa partie orientale. En journée, après quelques éclaircies, le ciel redevient très nuageux avec des cumulus s’étalant en stratocumulus en dessous d’une inversion vers 2200 mètres. Dans l’air très instable situé en dessous (–11°C au niveau 850 hPa à 1470 mètres), cela suffit cependant pour de petites averses de neige ici et là. En Haute Belgique, elles donnent quelques centimètres de neige avec un total de 11 cm à Elsenborn à 17 heures. Sous un vent de nord-est qui reste soutenu, les maxima sont extrêment bas pour la saison, avec des valeurs comprises entre 1 et 4°C en Basse et Moyenne Belgique et ne dépassant pas –4°C au Parc de Botrange dans les Hautes-Fagnes. On épinglera aussi les maxima très bas du côté de Liège, avec 0,9°C à Bierset et 2,1°C à Liège-Monsin. À partir de 300 mètres d’altitude, il s’agit de gelées permanentes avec –0,1°C à Florennes ; –0,3°C à Libramont ; –2,2°C à Saint-Hubert et –2,9°C à l’aérodrome de Spa. Le soir, le ciel se dégage, le vent tombe et les minima descendent vraiment très bas. 12 avril 1986 Il s’agit de la nuit la plus froide jamais vue en Belgique. En Basse et Moyenne Belgique, les minima se situent le plus souvent entre –4 et –10°C, et descendent localement jusqu’à –14°C en Haute Belgique. Quelques valeurs : Neu-Hattlich : –13,8°C ; Hockai : –12,4°C ; Parc de Botrange : –12,1°C ; Saint-Vith : –11,8°C ; Nadrin : –11,4°C. En plaine, on observe –9,8°C à Kleine Brogel tout comme dans la vallée de Rochefort. On retiendra aussi les –8,2°C de Dourbes et les –7,8°C de Ciney. À Uccle, la température de –4,7°C est la plus froide jamais observée en avril sur le plateau d’Uccle depuis le début des observations en 1886 (et n’a pas été atteinte non plus à l’Ancien Observatoire à Saint-Josse entre 1833 et 1886). C’est d’autant plus remarquable qu’il s’agit déjà de la deuxième décade d’avril. Seul l’extrême ouest, en raison d’une perturbation, est moins froid avec –1 à –2°C au littoral et du côté de Roulers. En effet, un petit secteur chaud s’occluant très vite vient traîner de ce côté-là avant de repartir à reculons vers l’ouest. Si les minima sont moins extrêmes à l’ouest du pays, les maxima ne montent pourtant presque pas sous le ciel couvert et neigeux et n’atteignent que 0,5°C à Middelkerke et 0,7°C à Knokke. Un peu plus vers l’intérieur des terres, on ne dépasse pas 0,7°C à Beitem ; 0,8°C à Kruishoutem et même 0,5°C à Néchin. Inutile de dire que là aussi, on est dans l’extrême. Le ciel est laiteux sur tout l’ouest et il neige une bonne partie de la journée. Quelques cumulonimbus se mêlent à la masse de nimbostratus avec des chutes de neige par moment plus fortes. À Middelkerke, on observe 1 cm de neige le matin, mais cette couche augmente rapidement en matinée jusqu’à atteindre 7 cm à midi. Un record pour le littoral en avril. Sur l’ouest de la Côte Belge, les chutes de neige sont moins abondantes (3 cm) et il se met à pleuvoir à l’occasion d’une petite frange d’air plus doux qui vient s’échouer là. Très temporairement, la température monte à 4°C à Coxyde. Le restant du pays connaît un temps nuageux à beau, avec des cumulus et des stratocumulus et, dans les couches moyennes, des altocumulus et des restants d’altostratus qui arrivent jusque là. De façon générale, plus on va vers l’est, plus les éclaircies deviennent larges, avec même du beau temps à l’est de Namur et de Liège. Cela aide les maxima à remonter un peu, mais pas beaucoup, avec au meilleur des cas 6,9°C à Hastière et 6,7°C à Lanaken. Sur les Hautes-Fagnes, avec –0,5°C au Parc de Botrange, le dégel n’arrive toujours pas. 13 avril 1986 La situation se normalise lentement avec une perturbation frontale qui se dirige vers notre pays et dont le front chaud arrive dans la nuit qui suit. En attendant, de l’air encore fort froid continue à stagner sur notre pays. Le matin, les températures se situent le plus souvent entre 0 et –5°C et il neige parfois. Par endroit, l’environnement redevient blanc (mince couche) même à basse altitude, ce qui fait de ce 13 avril une troisième journée à allure hivernale. L’après-midi, les températures atteignent 3 à 5°C en Basse et Moyenne Belgique mais restent négatives sur les reliefs. Le temps en plus devient très désagréable, avec une neige qui se transforme peu à peu en bruine (excepté en Haute Belgique) sous un altostratus doublé de stratocumulus et parfois de fractus, le tout sous une mauvaise visibilité. La nuit d’après, sous l’influence de la perturbation, la température grapille encore 1 à 2°C, mais n’atteint toujours pas 0°C sur les Hautes-Fagnes. Là, on aura observé quatre jours d’hiver consécutifs, ce qui est rout à fait exceptionnel en avril même à Botrange. Il s’agit donc là d’un épisode hivernal tardif qu’on ne sera sans doute pas prêt à revoir...
  23. GENÈSE D’UNE PÉRIODE DE DOUCEUR EXCEPTIONNELLE Le mois de mars 2021, jusqu’au 28, ne présente pas de particularités sur le plan thermique en Belgique. Il s’agit d’une alternance de périodes modérément froides et de périodes modérément douces. Les 23 et 24 mars constituent une telle période modérément douce, avec temps ensoleillé sous l’influence d’un anticyclone se déplaçant de la France à la Suisse, l’Autriche et le sud de l’Allemagne. Mais ensuite, des perturbations nous valent un temps plus mitigé et plus frais. La nuit du 26 au 27 mars, une extension de l’anticyclone des Açores pousse un front froid vers nos régions, ce qui semble a priori ne rien signifier de bon au niveau des températures. Le temps du 27 mars est celui d’une traîne, avec des cumulus fractus le matin évoluant rapidement en cumulus développés pendant que les derniers nuages frontaux, surtout présents sur l’est, s’évacuent. Quelques averses se forment encore (avec de la neige (!) sur les hauteurs), mais dans un deuxième temps, la convection est inhibée, les cumulus ne dépassent plus le stade de mediocris (voire humilis sur l’ouest) et les éclaircies s’élargissent. Avec un vent bien présent et des températures maximales ne dépassant pas 5 à 6°C sur les hauteurs et 10 à 11°C en plaine, la sensation de fraîcheur est vive. Le 28 mars, l’anticyclone gagne en influence sur nos régions, mais il est surtout intéressant de noter qu’un petit noyau se déplace du sud-ouest de la France vers la Suisse, ce qui permet au vent de s’orienter à l’est dans la région de Bordeaux, de Biarritz et de Pau, et une poche d’air chaud se forme dans le coin sud-ouest de la France, avec des températures qui atteignent déjà localement 23 à 24°C. Chez nous, les vents soufflent de façon soutenue de sud-ouest et l’air est encore très maritime, mais déjà plus doux par rapport à la veille, avec des maxima le plus souvent compris entre 13 et 14°C en plaine et entre 11 et 12°C sur les hauteurs. Le temps est assez beau, mais avec des bancs d’altocumulus parfois étendus. En fin de journée, un voile de cirrus / cirrostratus apparaît. En journée, des cumulus se forment aussi, mais ne dépassent plus le stade d’humilis, avec une tendance à étalement en stratocumulus. De façon générale, le temps est le plus ensoleillé au sud-est, et le moins ensoleillé au nord-ouest du pays. Traîne peu active à Braine-l’Alleud à 15h30 Le 29 mars L’anticyclone perd certes de sa puissance, mais constitue à présent un vaste ensemble couvrant une bonne partie du Continent et de la Méditerranée, et a une forme telle que des courants tropicaux directs puissent être acheminés sur l’ouest de la France. Source : KNMI Chez nous, des vents de sud-ouest empêchent encore les températures d’atteindre des niveaux records, mais dans le sud-ouest de la France, des vents d’est acheminent de l’air méditerranéen au départ humide, mais qui se dessèche au-dessus du Midi de la France et subit en plus un petit effet de pseudo-foehn avant d’arriver dans les régions du sud-ouest. Il ne s’agit certes pas d’un foehn pyrénéen, mais les températures n’en sont pas moins très élevées, avec des maxima de 27,4°C à Biscarosse ; 26,8°C à Cazaux et 26,4°C à Biarritz. À certains endroits, l’humidité relative est à peine supérieure à 20%. En Belgique, le temps est très beau avec parfois quelques cirrus. Les températures, sans encore être exceptionnelles, atteignent déjà de belles valeurs, avec le plus souvent 19 à 21°C en plaine et autour de 18°C sur les hauteurs. La plus haute valeur est enregistrée à Koersel avec 22,2°C. En soirée, l’air est doux et très sec à quelques dizaines de mètres au-dessus de nos têtes. Au-dessus de Beauvechain, en fin de soirée, la température est de 17,2°C à 197 mètres d’altitude, soit à une hauteur de 70 mètres au-dessus du sol. Ceci aura un impact saisissant sur les minima. Le 30 mars, les minima se situent entre 1 et 10°C en Basse et Moyenne Belgique, et cette différence peut parfois s’observer à quelques kilomètres de distance seulement. Sur le plateau de l’aérodrome de Beauvechain, la température minimale est de 10,1°C, tandis que dans la vallée de Mélin, à 4 kilomètres de là, la température minimale est de 0,8°C ! À 8 heures, cet écart se creuse encore avec 11,9°C à Beauvechain et 1,1°C à Mélin, tandis qu’à 10 heures, la situation s’inverse déjà, avec respectivement 13,3°C et 13,9°C. Ailleurs dans le pays, on retiendra les –2,8°C d’Elsenborn, les –1,1°C de Bièvre, les –0,5°C de Buzenol et les –0,4°C de Gouvy. En journée, l’anticyclone dont le noyau se trouve sur le centre de l’Allemagne se positionne de telle façon que les courants tropicaux directs arrivent aussi chez nous. Le temps est à nouveau très beau avec quelques cirrus, parfois castellanus, et les températures, cette fois-ci, montent très haut chez nous aussi, avec des valeurs le plus souvent comprises entre 22 et 24°C en plaine et au centre du pays, et entre 20 et 21°C sur les hauteurs. Si l’on prend la nouvelle période de référence (1991-2020), ces températures sont généralement plus élevées que les plus hautes températures observées au cours d’une 3e décade de mars pendant cette série trentenaire. La journée la plus chaude de cette série a souvent été le 31 mars 2014. Ci-dessous, les températures maximales du 30 mars 2021 confrontées à celles du 31 mars 2014 (+ valeur d’une autre date si plus élevée). Bierset : 23,3°C (22,2°C le 31/03/2014) Spa : 21,9°C (20,8C le 31/03/2014) Mont-Rigi : 20,8°C (19,8°C le 31/03/2014) Elsenborn : 21,3°C (20,2°C le 31/03/2014) Saint-Hubert : 20,2°C (18,7°C le 31/03/2014) Buzenol : 22,1°C (20,3°C le 31/03/2014 mais 20,5°C les 30 et 31/03/2017) Luxembourg (LU) : 22,5°C (20,4°C le 31/03/2014) Florennes : 23,2°C (21,1°C le 31/03/2014 mais 22,0°C le 29/03/1998) Dourbes : 24,0°C à 17h (22,6°C le 31/03/2014) Beauvechain : 21,8°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,1°C le 30/03/2017) Uccle : 23,9°C (21,9°C le 31/03/2014) Zaventem : 22,2°C (21,8°C le 31/03/2014) Gosselies : 23,8°C (22,0°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 29/03/1998) Chièvres : 23,6°C (21,6°C le 31/03/2014 tout comme le 30/03/2017) Lille (FR) : 24,0°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 30/03/2017) Dunkerque (FR) : 22,9°C (16,8°C le 31/03/2014 mais 22,7°C le 30/03/2017) Middelkerke : 22,6°C (18,0°C le 31/03/2014 mais 21,5°C le 30/03/2017) Beitem : 22,9°C (21,0°C le 31/03/2014 mais 21,9°C le 30/03/2017) Kruishoutem : 24,2°C (22,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 30/03/2017) Semmerzake : 22,7°C (22,3°C le 31/03/2014) Stabroek : 23,0°C (22,8°C le 31/03/2014) Deurne : 22,8°C (21,4°C mais 22,5°C le 30/03/2017) St-Kat.-Waver : 23,9°C (22,8°C le 31/03/2014) Gorsem : 22,8°C (22,0°C le 31/03/2014 mais 22,6°C le 30/03/2017) Koersel : 25,2°C (23,4°C le 31/03/2014 mais 23,7°Cle 31/03/2017) Kleine Brogel : 23,2°C (22,2°C le 31/03/2014 mais 23,3°C le 24/03/2003) Maastricht (NL) : 23,1°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 31/03/2017) À l’exception de Beauvechain et de Kleine Brogel, tous les records de cette série trentennaire ont été battus. Certaines stations disposent de séries nettement plus longues, suffisamment longues pour reprendre la très chaude journée du 29 mars 1968, qui est restée très longtemps LE record du mois de mars. Ci-dessous, la comparaison de ce 30 mars 2021 avec le 29 mars 1968 : Uccle : 23,9°C (23,0°C le 29/03/1968) Beauvechain : 21,8°C (23,7°C le 29/03/1968) Angleur : 25,2°C (25,8°C le 29/03/1968) Bierset : 23,3°C (24,4°C le 29/03/1968) Maastricht (NL) : 23,1°C (23,4°C le 29/03/1968) Dourbes : 24,0°C à 17h (22,7°C le 29/03/1968) Saint-Hubert : 20,2 (20,1°C les 28 et 29/03/1968) Kleine Brogel : 23,2°C (24,8°Cle 29/03/1968) Deurne : 22,8°C (23,8°C le 29/03/1968) Chièvres : 23,6°C (22,1°C le 29/03/1968) Beitem : 22,9°C (22,6°C le 29/03/1968) Coxyde : 22,9°C (22,6°C le 29/03/1968) D’autres stations sont très comparables : Mont-Rigi : 20,8°C (20,2°C à la Baraque Michel le 29/03/1968) Zeebruges (port) : 19,3°C (20,5°C à Ostende (estacade du port) le 29/03/1968) Ici, Uccle, Chièvres, Coxyde, Dourbes et Saint-Hubert battent l’un des seuls records de chaleur anciens qui ont résisté jusqu’à maintenant. À côté de la chaleur précoce, on notera aussi l’extrême sécheresse de l’air. À Dourbes, l’humidité relative tombe à 17h jusqu’à 14% (soit une température de 24,0°C pour un point de rosée de –5,4°C !) Quelques autres valeurs très basses de l’humidité relative : Elsenborn : 14% à 18 et 19h Mont-Rigi : 15% à 16h Spa : 16% à 19h Florennes : 17% à 19h Gosselies : 17% à 15, 17 et 18h Comme corollaire à cet air très sec, nous avons de gros écarts de températures entre le matin et l’après-midi aux endroits exposés. Voici quelques minima / maxima : Koersel : 0,8°C / 25,2°C (écart = 24,4°C) Bièvre: –1,1°C / 23,1°C (écart = 24,2°C) Elsenborn : –2,8°C / 21,3°C (écart = 24,1°C) Genk : 0,5°C / 24,4°C (écart = 23,9°C) Gouvy: –0,4°C / 22,2°C (écart = 22,6°C) Buzenol : – 0,5°C / 22,1°C (écart = 22,6°C) Enfin, parlons des côtes et des différents régimes de brise de mer. À la Côte belge, nous avons un vent de sud-est qui tourne au nord entre 15 et 16h avec, à Zeebruges, une température qui chute à ce moment de 19,1°C à 14,1°C. Cette brise de mer n’a pas une forte pénétration : à la Base de Coxyde, à un bon 3 km de la mer, la brise de mer n’apparaît plus. En France, la région de Dunkerque partage avec les Belges la même brise de mer. Du côté de Boulogne par contre, nous avons un vent descendant (pseudo-foehn) vers la mer avec des températures montant vite en matinée pour atteindre 23°C en début d’après-midi avec des taux d’humidité assez bas. Puis la brise de mer en provenance de la Mer du Nord parvient à s’imposer jusque là, grâce à une meilleure pénétration à cet endroit, et s’accompagne d’une forte humidité et d’une baisse de la température jusqu’à 15°C, alors que pour l’observateur de Boulogne, le vent quoiqu’ayant tourné au nord-est vient toujours de l’intérieur des terres. Un peu plus au sud, au Touquet, le phénomène n’apparaît plus, avec un temps chaud et sec toute la journée. Le 31 mars commence à nouveau avec des températures fort contrastées le matin, mais en moyenne moins froides que la veille. Les différences sont à nouveau fortes du côté de Beauvechain, avec un minimum de 12,1°C à l’aérodrome et de 3,3°C à Mélin. En journée, le temps continue à être beau, plus beau même que la veille grâce à un ciel presque serein. Ce n’est qu’en fin de journée qu’on voit apparaître des cirrus depuis l’horizon à l’ouest. Au littoral, ces cirrus sont présents toute l’après-midi et sont suivis d’altocumulus le soir. Sur l’est du pays par contre, le ciel est serein toute la journée. Webcam MB – Beausaint – 31 mars 2021 à 12h30 Les températures sont souvent encore un peu plus élevées que la veille. Reprenons donc les mêmes tableaux comparatifs que la veille, avec cette fois les températures du 31 mars 2021 : Bierset : 23,2°C (22,2°C le 31/03/2014) Spa : 23,1°C (20,8C le 31/03/2014) Mont-Rigi : 22,0°C (19,8°C le 31/03/2014) Elsenborn : 22,0°C (20,2°C le 31/03/2014) Saint-Hubert : 21,6°C (18,7°C le 31/03/2014) Buzenol : 23,4°C (20,3°C le 31/03/2014 mais 20,5°C les 30 et 31/03/2017) Luxembourg (LU) : 23,5°C (20,4°C le 31/03/2014) Florennes : 23,0°C (21,1°C le 31/03/2014 mais 22,0°C le 29/03/1998) Dourbes : 25,4 (22,6°C le 31/03/2014) Beauvechain : 23,9°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,1°C le 30/03/2017) Uccle : 23,9°C (21,9°C le 31/03/2014) Zaventem : 24,1°C (21,8°C le 31/03/2014) Gosselies : 23,9°C (22,0°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 29/03/1998) Chièvres : 24,0°C (21,6°C le 31/03/2014 tout comme le 30/03/2017) Lille (FR) : 24,8°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 30/03/2017) Dunkerque (FR) : 24,0°C (16,8°C le 31/03/2014 mais 22,7°C le 30/03/2017) Middelkerke : 23,7°C (18,0°C le 31/03/2014 mais 21,5°C le 30/03/2017) Beitem : 24,4°C (21,0°C le 31/03/2014 mais 21,9°C le 30/03/2017) Kruishoutem : 25,1°C (22,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 30/03/2017) Semmerzake : 23,9°C (22,3°C le 31/03/2014) Stabroek : 24,2°C (22,8°C le 31/03/2014) Deurne : 24,6°C (21,4°C mais 22,5°C le 30/03/2017) St-Kat.-Waver : 24,8°C (22,8°C le 31/03/2014) Koersel : 26,8°C (23,4°C le 31/03/2014 mais 23,7°Cle 31/03/2017) Kleine Brogel : 25,2°C (22,2°C le 31/03/2014 mais 23,3°C le 24/03/2003) Maastricht (NL) : 24,2°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 31/03/2017) Et pour les longues séries, la comparaison de ce 31 mars 2021 avec le 29 mars 1968 : Uccle : 23,9°C (23,0°C le 29/03/1968) Beauvechain : 23,9°C (23,7°C le 29/03/1968) Angleur : 25,5°C (15h) (25,8°C le 29/03/1968) Bierset : 23,2°C (24,4°C le 29/03/1968) Maastricht (NL) : 24,2°C (23,4°C le 29/03/1968) Dourbes : 25,4 (22,7°C le 29/03/1968) Saint-Hubert : 21,6 (20,1°C les 28 et 29/03/1968) Kleine Brogel : 25,2°C (24,8°Cle 29/03/1968) Deurne : 24,6°C (23,8°C le 29/03/1968) Chièvres : 24,0°C (22,1°C le 29/03/1968) Beitem : 24,4°C (22,6°C le 29/03/1968) Coxyde : 23,8°C (22,6°C le 29/03/1968) D’autres stations sont très comparables : Mont-Rigi : 22,0°C (20,2°C à la Baraque Michel le 29/03/1968) Zeebruges (port) : 19,2°C (20,5°C à Ostende (estacade du port) le 29/03/1968) Cette fois-ci, les records sont tous battus, même dans les stations à longues séries, à l’exception de Bierset qui ne parvient toujours pas à battre le 29 mars 1968. Pour Angleur, c'est incertain, nous n'avons jusqu'à présent que la valeur de 15h, qui est de 25,5°C. On notera à nouveau la grande sécheresse de l’air, même si c’est un peu moins extrême que la veille. Ici et là, on peut encore épingler des humidités relatives inférieures à 20%, comme par exemple à Deurne à 15h avec 19%. Ce très léger regain de l’humidité peut être lié à la rotation du faible vent du sud à l’ouest, ce qui n’apporte certes pas de changement significatif dans l’air chaud quasi-stagnant, sauf l’apparition d’un (tout petit) peu d’humidité. Au littoral cependant, cette configuration permet une meilleure pénétration de la brise de mer. Sur l’ouest de la côte belge, la brise de mer se met en place vers 14h en bordure de mer, et elle atteint la Base de Coxyde, à un bon 3 km, quelques 2 heures plus tard avec dès lors une cassure dans la courbe des températures (mais après un maximum bien élevé). Sur l’est de la côte belge, la brise de mer se met en place plus tôt encore, avant 13 heures au port de Zeebruges, et parvient à s’enfoncer jusqu’aux environs de Dudzele, mais sans atteindre Bruges. À noter que des différences jusqu’à 10°C et plus peuvent exister de part et d’autre du front de brise de mer. Source : Infoclimat Enfin, le soir, le temps reste longtemps chaud dans les centres urbains, mais aussi sur les plateaux. À 20 heures par exemple, on relève encore 21,9°C à Deurne (Anvers), 21,1°C à Woluwe-St-Pierre (Bruxelles), mais aussi 20,7°C sur le plateau de Beauvechain. Pendant ce temps, on peut déjà avoir un petit frisson dans la fraîcheur humide de la vallée de Mélin, qui n’affiche plus que 16,2°C. Trois heures plus tard, il n’y fait plus que 9,0°C (pour 19,1°C sur le plateau de Beauvechain). Conclusion L’anticyclone qui nous a valu ce temps beau et très chaud pour la saison s’affaiblit sur le Continent européen tandis qu’un nouvel anticyclone, bien plus puissant et situé sur le nord de l’Océan, s’apprête à prendre la relève. Pendant la nuit du 31 mars au 1er avril, un noyau de l’ancien anticyclone tente encore de faire de la résistance au-dessus de la Suisse, mais dès la matinée du 1er avril, une crête du nouvel anticyclone devient prédominante pour nos régions, avec des vents qui s’orientent au nord. Sur le centre, l’est et le sud du pays, cela n’aura encore qu’un impact limité sur les températures maximales puisque ce vent nous « remballe » dans un premier temps l’air chaud présent sur une bonne partie de l’Europe. Mais la Mer du Nord a déjà son petit mot à dire, en nous apportons plus d’humidité et, malgré tout, déjà un frein aux températures qui n’atteindront plus des records. Sur l’ouest du pays, la fraîcheur est déjà là, avec à 14 heures plus que 9°C au littoral, et un petit 11°C du côté de Bruges. Avec le front froid désormais à nos portes, la douceur quittera l’ensemble de notre territoire en fin de journée. Alors que pouvons-nous dire de cet épisode estival précoce. En soi, l’arrivée soudaine d’air sec et souvent déjà chaud pour la saison n’a rien d’anormal au printemps. Que ce soit au mois de mars ou au mois d’avril, de telles périodes de 2 ou 3 jours de beau temps chaud font partie intégrante du printemps tout comme les « interruptions » froides. Ce qui est anormal, c’est l’intensité que prennent ces phénomènes au cours des dernières années, avec régulièrement des records décadaires (voire mensuels) battus quand pas pulvérisés. Ici, bien évidemment, c’est le réchauffement climatique qui est en cause. D’autant plus qu’au-delè des moyennes qui se réchauffent, il y a les extrêmes qui s’amplifient aussi. Quand il s’agit de chaleur, les deux vont dans le même sens, l’amplification des extrêmes ajoutant une couche au réchauffement général du climat. Résultat des courses : les records de chaleur tombent les uns après les autres. Pour le froid, l’amplification des extrêmes contrecarre le réchauffement dans les vagues de froid, mais ne le compense pas entièrement. En idéalisant un peu, on peut presque dire que la moyenne des températures, depuis les années 60, a augmenté dans nos régions de quelques 2°C pendant que les extrêmes de chaleur ont augmenté de 3°C et les extrêmes de froid, de 1°C. Bien sûr, il faut beaucoup plus de recul pour avoir des chiffres précis et statistiquement fiables sur l’impact du réchauffement climatique sur les différents cas de figure. Mais fait est que le thermomètre s’emballe à presque chaque situation chaude, alors que les situations froides se raréfient certes, mais moins qu’on aurait pu le croire au départ. Pour les précipitations, le vent et les orages, l’évolution est encore plus complexe, mais là, on sort du cadre du sujet traité.
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