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cumulonimbus

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  1. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Bonjour à tous, Je suis bien content qu'une discussion s'anime à ce sujet et que des opinions très différentes s'expriment. Je suis en effet parti d'une hypothèse très discutable pour qu'on se pose les bonnes questions. J'en ai déjà émis deux, dont la réponse pourrait justement infirmer la simple soustraction du réchauffement climatique aux valeurs d'Uccle de 2006 et 2007. La première : est-ce que le réchauffement climatique est plus fort chez nous qu'ailleurs ? La deuxième : la circulation atmosphérique générale, a-t-elle changé ? Il y en a bien sûr d'autres, dont notamment celle de Titibel qui parle des différences dans le réchauffement climatique au niveau des zones d'où proviennent les masses d'air qui nous concernent (pôle se réchauffant plus vite et donc masse d'air polaire moins froide chez nous). Ce que j'ai essayé d'expliquer, c'est surtout la difficulté, à ce stade-ci, de répondre à ces questions. Toutefois je tenterai de répondre par ce qui est déjà acquis et ce qui ne l'est pas au niveau du réchauffement climatique. À Uccle comme à De Bilt aux Pays-Bas et dans la plupart des stations en Europe nord-occidentale, on a observé les étapes suivantes dans le réchauffement climatique : Dans un premier temps, le réchauffement a été le plus marqué en hiver et au début du printemps, et le moins marqué en automne. Les étés de 2003 et de 2006 ont rattrapé le retard de l'été. Les automnes de 2005 et de 2006 ont bien rattrapé le retard plus important de l'automne. Les débuts de printemps froids de 2005 et 2006 ont annulé l'avance qu'avait le printemps, et les hivers 1995-1996, 1996-1997 et (dans une moindre mesure 2005-2006) ont annulé l'avance de l'hiver. Cela fait que l'augmentation de température se répartit maintenant de façon plus ou moins égale sur tous les mois de l'année. Les fluctuations décrites ci-dessus étaient probablement dues à des aléas. On a maintenant une série de plus de vingt ans concernée par le réchauffement climatique (accéléré) des derniers temps, elle commence à devenir exploitable dans une certaine mesure. Des recherches européennes arrivent à la conclusion provisoire que le réchauffement climatique en Europe nord-occidentale est de presque 1°C, ce qui revient à dire qu'il est un peu plus fort chez nous (Belgique + pays avoisinants) qu'ailleurs. Toutefois le problème est le suivant : il faut une série au moins trentenaire pour apprécier un climat régional tant dans ses moyennes que dans ses extrêmes. Jusque plus ou moins 1980, le climat était stable dans nos régions, ce qui fait que la série pouvait s'appliquer pour évaluer n'importe anomalie de la série. Par exemple, on pouvait apprécier les anomalies de 1960 par rapport à la série de 1931-1960 puisque la fin de la série n'était pas nécessairement plus chaude que le début de la série. Ce n'est plus vrai maintenant. Lorsqu'on essaiera d'évaluer l'anomalie ou la non-anomalie de l'année 2020 sur la base de la série 1991-2020, on risque de commettre des erreurs puisque la fin de la série sera (nettement) plus chaude que le début. D'où l'année représentative de la série sera l'année médiane, qui est justement... 2006. Ceci dans l'hypothèse d'une augmentation linéaire de la température. Si elle est exponentielle, le calcul est encore plus compliqué. Je veux simplement dire qu'on ne peut évaluer la norme d'une année qu'en référence à une série de trente ans dont elle est la médiane. Ce qui fait que pour avoir le résultat précis du réchauffement climatique d'une région donnée, on retarde toujours d'une quinzaine d'années. La dernière série de 30 ans disponible est celle de 1977-2006, dont l'année médiane est 1992. Ce qui revient à dire qu'on peut déterminer l'anomalie ou la non-anomalie de 1992 (et des années proches) sur la base de cette série, mais pas 1977 qui se trouve à l'extrémité froide, et pas 2006, qui se trouve à l'extrémité chaude. Pourquoi 30 ans ? C'est une durée d'observation qui existe déjà depuis fort longtemps chez les climatologues et qui a été déterminée justement en fonction de la variabilité de notre climat. Si une vague de froid ou de chaleur tombe par hasard dans une série de 10 ans, elle l'influencerait fortement. Sur une série de trente ans, l'influence est déjà moins grande mathématiquement et en plus, il y a de grandes chances qu'elle ait été compensée ailleurs dans la série par un phénomène inverse. Bien sûr, trente ans n'est toujours pas suffisant pour neutraliser tous les aléas, mais on dispose déjà de données exploitables pour définir un climat de façon assez détaillée. Dans des régions moins soumises à la variabilité, comme certaines zones intertropicales, des séries de dix ans peuvent par contre amplement suffire. Au niveau mondial, où la moyenne globale est peu affectée par les phénomènes régionaux (qui se compensent les uns les autres), cinq ans permettent déjà de tirer les conclusions. C'est pour ça qu'on peut dire, avec une grande certitude, que le réchauffement mondial est de autant à tel moment, mais qu'on ne peut pas le faire avec autant de certitude pour l'Europe du nord-ouest, ou pour l'Asie centrale, ou pour le sud de l'Australie. Aux pôles, on se trouve confronté au même problème que chez nous : une grande variabilité interannuelle. On est certes presque sûr que le réchauffement aux pôles est plus important qu'aux basses latitudes, mais les séries sont encore trop courtes pour distinguer les phénomènes accidentels des tendances générales. En d'autres termes, une part du réchauffement aux pôles pourrait encore être liée à la présence accidentelle d'années beaucoup trop chaudes. Pour les précipitations, qui ont un caractère plus aléatoire que les températures, les appréciations régionales deviennent encore plus difficiles. Y a-t-il eu vraiment une augmentation ou diminution qui persistera ? Il n'y a pas encore de Vérité (avec un grand V) au niveau du réchauffement climatique. De nombreuses hypothèses se défendent parfaitement. Un petit nombre de ces hypothèses par contre s'avérera. On ne sait pas lesquelles. Les hypothèses de travail, avec les données encore insuffisantes dont on dispose, sont discutables aussi. Il faut toutefois faire avec ce qu'on a. Comparer la station d'Uccle à des stations équivalentes est déjà une très bonne idée. Si ça n'élimine pas les aléas régionaux, ça élimine déjà les aléas purement locaux. Cumulonimbus
  2. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Dans l'hypothèse que j'ai énoncée, j'ai retranché 0,8°C à toutes les valeurs, tant aux températures moyennes qu'aux températures extrêmes. Pour la moyenne du mois de juillet : valeur réelle : 23°C valeur fictive : 22,2°C (réchauffement climatique retranché) précédent record réel : 21,8°C (juillet 1994) Ce qui signifie que même en retranchant les 0,8°C, ça reste un record. J'ai procédé de même pour la valeur extrême du 19 juillet (maximum) valeur réelle : 36,2°C valeur fictive : 35,4°C (réchauffement climatique retranché) Ici, on rencontre une valeur réelle équivalente de 35,4°C en 1976 et même une valeur légèrement supérieure en 1952. Ce qui signifie que si l'on retranchait les 0,8°C du réchauffement climatique, ce n'est plus un record. La valeur reste toutefois très élevée pour Uccle en juillet. Je n'ai absolument pas comparé des moyennes avec des extrêmes, mais des moyennes avec d'autres moyennes et des extrêmes avec d'autres extrêmes. Voilà. J'espère que j'ai répondu à ta question. Cb
  3. cumulonimbus

    Au moyen âge, une architecture haute en couleur

    Merci beaucoup de nous montrer la peinture du Moyen-Age. Je crois que c'est une période fort méconnue par la plupart d'entre nous, tout au moins à ce niveau-là. En ce qui me concerne, je dois avouer que je ne connais guère la peinture antérieure à Giotto. Ce serait peut-être le moment de la découvrir. Encore merci, Cumulonimbus
  4. cumulonimbus

    Phénomènes climatiques en direct

    Tempête et records de douceur en Suisse le 19 janvier. http://www.meteosuisse.ch/web/fr/meteo/act..._weststurm.html Cb
  5. cumulonimbus

    Absences des membres

    Beaucoup de succès pour tout ce que tu entreprends en Égypte, Bernadette ! ---------------Nil---------- Cumulonimbus
  6. Dans une configuration instable, je crois qu'il faut surtout suivre l'évolution de l'isotherme -10°C à 850mb pour avoir une garantie de neige de qualité en basse et moyenne Belgique. Pour les Hautes Fagnes, -5°C suffit. D'expérience, je sais que les averses commencent à être de neige (en basse et moyenne Belgique, côte exceptée) à partir de -6°C/-7°C à 850mb. Si ces averses tombent la nuit ou le matin, la neige tient, mais fond en journée en raison de températures de 3 à 4°C dans les éclaircies. Par -8°C/-9°C, la neige peut s'accumuler si les averses sont abondantes (il tombe plus de neige qu'il n'en fond). Sinon, la situation est limite. Par -10°C ou moins, la température ne dépasse (presque) plus 0°C en journée et toute neige tombée tient. Ceci est valable pour les courants d'air polaire qui circulent entre un anticyclone et une dépression (notre pays se trouvant à peu près entre les deux). Dans ce cas, les 850mb tournent souvent autour des 1400-1500 mètres d'altitude. Dans certain cas, par basse pression, on a déjà observé de bonnes averses de neige avec une température de -5°C à 850mb, mais ceci était simplement dû au fait que ce niveau était alors très bas en altitude (1200 mètres par exemple). Par haute pression par contre, la température au sol peut dépasser les 0°C même avec des -13°C/-14°C à 850mb, parce que ce niveau de pression est élevé. Dans ce cas toutefois, il ne neige généralement pas, il fait beau. En plus, une telle situation ne dure pas, la subsidence (et l'inversion qui s'y forme) font vite remonter la température en altitude. Dans des situations non instables (retours d'est par exemple), il peut neiger même avec une température de -1°C à 850mb si aucune couche d'air ne dépasse nettement le 0°C en-dessous. En d'autres termes, il faudra faire attention à de nombreux éléments sur les cartes de prévisions pour évaluer les chances de neige. C'est parfois difficile même pour les professionnels. Cumulonimbus
  7. Voici la traduction de ce que pensent les météorologues néerlandais. Modèle ECMWF jusqu'à + 240 heures Évaluation par un météorologue Vendredi 19 janvier 2007 5h56, valable du samedi 20 janvier au dimanche 28 janvier Développement synoptique La puissante circulation d'ouest se maintiendra jusqu'à samedi compris. Une perturbation active passera samedi. Dimanche se forme sur l'océan une crête dont l'axe est orienté dans le sens méridional, qui se trouvera lundi à une longitude d'environ 25° ouest. Sur le flanc oriental, une circulation fermée cyclonique se détachera sur l'Europe occidentale dans la direction sud-sud-ouest. Comme conséquence, nous aurons à partir du mardi 23 janvier un courant de nord. Vers le milieu de la semaine, nous aurons affaire, au niveau 500 mb, à un blocage "high over low" dont la partie cyclonique se trouvera sur le sud de l'Europe occidentale et la partie anticyclonique sur l'Angleterre. À la fin de la semaine, selon 30% des membres, l'anticyclone s'installera au sud de notre pays et une circulation d'ouest ou de nord-ouest se mettra en route. Les autres solutions maintiennent la crête dans les environs de notre pays. Évaluation du modèle et incertitudes Le run est très cohérent, tant pour la perturbation de samedi prochain que pour la "méridionalisation" sur l'océan et ses conséquences. Un peu d'incertitude n'apparaît qu'à la fin de la semaine, avec une probabilité de plus de 60% que le temps calme avec gelées nocturnes se poursuive et une probabilité de 30% que le temps devienne plus variable. La conséquence de cet apport d'air polaire, suivi par quelques jours d'influence anticyclonique, avec peu de courant ou un courant venant de l'intérieur des terres, se mainifeste par une grande probabilité de gelées nocturnes au milieu de la semaine, avec plus de 90% de chances mardi et mercredi. La probabilité de gelées permanentes (Tmax < 0) est toutefois inférieure à 10%. La probabilité de précipitations est également faible, inférieure à 30%. Texte original : http://www.knmi.nl/waarschuwingen_en_verwa...dance_ecmwf.php Cumulonimbus
  8. cumulonimbus

    Serrons les liens !

    Une page très bien faite sur les tempêtes. Pour ceux qui comprennent le néerlandais. http://www.meteonet.nl/educatief/stormen.htm
  9. Les très grosses rafales se produisent souvent à moyenne altitude (1000 - 1500 mètres) en Allemagne, sur les sommets arrondis du Schwarzwald, du Taunus, du Bayerischer Wald, etc. Comme ces endroits sont moins soumis au frottement que la plaine, le vent peut y souffler très fort. Il n'y a pas non plus, comme dans les Alpes, une géographie complexe qui, certes, est parfois favorable au vent, mais qui lui est souvent défavorable aussi. La côte allemande, par endroits, a une configuration très proprice aux tempêtes, notamment les îles de Frise. La championne reste toutefois la petite île de Helgoland, loin des côtes, où le climat de vent ressemble un peu à celui d'Ouessant, au large de la Bretagne. Cumulonimbus.
  10. cumulonimbus

    Hiver 2006/2007

    Murmeli, Cumulonimbus
  11. cumulonimbus

    Les événements qui sortent du lot

    Au Pays-Bas, il existe des données homogénisées par rapport à De Bilt, situé au centre des Pays-Bas. Selon ces données, c'est bien décembre 1788 qui a été le plus froid, avec une moyenne de -5,7°C. Le second a été en 1890 avec -4,8°C. Le légendaire décembre 1879 (moyenne de -7,9°C à Paris) qui a frappé la France a déjà été plus atténué en Belgique et apparaît encore moins aux Pays-Bas. Probablement, des "infiltrations maritimes" ont empêchés les températures d'être spectaculaires au nord de Paris. Le mois de janvier le plus froid s'est produit en 1823 avec une moyenne de -7,0°C, alors que janvier 1838 notait -6,6°C. À titre de comparaison, janvier 1963 notait -5,3°C (et à Uccle -4,6°C). L'écart entre Uccle et De Bilt n'est toutefois pas constant (exemple en 1940 : De Bilt = -5,5°C ; Uccle = -4,2°C). Le mois de février 1956 a livré comme moyenne à De Bilt -6,4°C (Uccle = -6,1°C). J'essaierai de trouver des données dans le nord de la France pour avoir un autre repère sur ces hivers très anciens. J'ai déjà vérifié pour la Belgique : Quételet lui-même, qui a lancé les observations en 1833, n'avait pas trop confiance aux données antérieures. En plus, aucune série complète n'est très longue avant 1833. Cumulonimbus.
  12. Bonjour à tous, Ici, je vous parlerai des événements qui sortent vraiment du lot au cours des 250 dernières années et qui se sont produits en Belgique ou dans les régions avoisinantes. (Il ne s'agit pas de records qui battent d'un fifrelin le record précédent). Juillet 1783 Il s'agit de l'un des mois de juillet les plus chauds de l'histoire. Au Pays-Bas, il vient en deuxième position, après juillet 2006. Ce qui est le plus remarquable, c'est que cet été fut constamment accompagné d'un brume sèche dans laquelle le soleil apparaissait comme une boule rouge. Cette atmosphère torride et voilée avait un caractère très angoissant, dont il existe de nombreux témoignages dans différents pays d'Europe. Le responsable était le volcan Laki, en Islande, qui répandit cette "polution" au souffre sur de larges territoires. C'est d'ailleurs le seul cas connu où une éruption volcanique s'accompagna d'une vague de chaleur à grand échelle. Plus tard, le volcan joua son rôle refroidissant habituel avec un hiver 1783-1784 particulièrement froid et immédiatement suivi par un autre hiver (1784-1785) tout aussi froid. Des températures de -16°C à Bruxelles et de -24°C à Liège auraient été observées. Décembre 1788 C'était probablement le mois d'hiver de loin le plus froid des 250 dernières années. Tout porte à croire que si des observations régulières avaient existé à Bruxelles, la température moyenne aurait été de -7°C, voire de -8°C, ce qui est bien plus froid que les mois les plus extrêmes depuis 1833. De toute façon, le port d'Ostende était entièrement gelé, ce qui est remarquable pour un mois de décembre en bord de mer. Été 1816 C'est l'année sans été, que l'on retrouve tant en Europe qu'en Amérique. Des témoignages parlent d'averses de neige à Bruxelles au début de juin, au début de juillet et à la fin du mois d'août. D'après les mesures dont on dispose, la moyenne de l'été aurait été inférieure de 3°C aux normes en Europe occidentale. Cet écart négatif est aussi extrême que n'a été l'écart positif de l'été 2003. Le coupable : le volcan Tambora, en Indonésie, qui avait fait éruption l'année précédente et qui a été sans doute la catastrophe volcanique la plus grave du millénaire. Les étés qui ont suivi n'ont d'ailleurs été guère meilleurs, il a fallu attendre plusieurs années pour que le climat se rétablisse. Janvier 1834 Ça reste jusqu'à ce jour le mois de janvier le plus doux jamais observé, avec une moyenne évaluée à près de 7°C à Bruxelles. Fait remarquable : il n'a pas gelé une seule fois au cours de ce mois de janvier, ce qui ne s'est plus jamais reproduit depuis. Le mois précédent, décembre 1833, a été remarquablement doux aussi, ce qui fait de cette vague de douceur hivernale un fait unique, encore inégalé. Mars 1845 Un mois de mars d'une froidure extrême. Surtout la vague de froid du milieu du mois n'est pas passée inaperçue. Une température de -13°C le 14 mars à Bruxelles, 4 jours consécutifs de gelées permanentes suivies de 4 quasi gelées permanentes. En tout, la température n'a pas dépassé 4°C du 1 au 21 mars avec au moins 5 minimas inférieurs à -10°C et au moins 7 gelées permanentes. Au Pays-Bas, on fait état de 4 jours, du 13 au 16 mars, avec des minima parfois proches de -20°C et des maximas de -10°C le 14. Décembre 1879 Depuis le début des observations (1833), le mois de décembre le plus froid à Bruxelles. Cependant, c'est à Paris qu'il sort vraiment du lot, avec des températures de -23,9°C à Paris Montsouris et -25,6°C à Paris Saint-Maur. Il est inutile de dire que ça pulvérise tous les records de cette ville. Quelques jours plus tôt, on a déjà observé -30°C à Nancy. À Bruxelles toutefois, il n'a fait "que" -17°C. Mars 1888 Un maximum de près de -4°C un 19 mars à Bruxelles peut être considéré comme tout à fait remarquable. Au Pays-Bas, on parle d'énormes chutes de neige. Février 1899 Une température de presque 19°C est observéeà Uccle le 10 février. C'est le cas également aux Pays-Bas et en Allemagne. De telles températures seraient même extrêmes à la fin du mois de février. Janvier 1926 Les innondations sont catastrophiques en raison de la conjonction de la fonte d'énormes quantités de neige (62 cm dans les Ardennes dès novembre) et de pluies particulièrement abondantes. Janvier 1940 La température de -30,1°C observée à Rochefort le 20 sort tout à fait du lot. Il en est de même pour les -25,5°C à Haacht, pas tellement loin de Bruxelles. Février 1952 Le 11, on observe 1,05 mètres de neige à Botrange, avec une couche de neige qui dépasse 50 cm pendant tout le mois. Le fait est d'autant plus remarquable qu'on "remet ça" l'année d'après, avec même 1,15 mètres le 9 février 1953. Février 1953 Outre la neige signalée en Ardenne, le fait remarquable est la pire marée de tempête que le pays n'ait connue, avec de gros dégâts à Ostende et même plus loin à l'intérieur des terres en raison de la rupture des digues. Aux Pays-Bas, on déplore 1800 morts en raison de la rupture des digues en Zélande, liée à des niveaux d'eau supérieurs de 4 à 5 mètres au-dessus de la normale. Ce n'est pas la vitesse du vent (120 à 140 km/h) qui a été extrême, mais la conjonction de la marée haute (lune presque pleine, donc importante) et d'un énorme fetch (distance de la tempête sur l'eau - direction = nord-ouest)) provoquant des vagues gigantesques.[/u] Été 1976 Si l'ensemble de l'été 1976 a été détrôné par 2003, les 16 jours consécutifs où la température a dépassé 30°C à Uccle (23 juin-8 juillet) restent un fait unique dans l'histoire météorologique. Décembre 1999 Les deux tempêtes, du 26 et 27 décembre, ont tout juste épargné la Belgique, mais ont été d'une rare violence juste au sud de chez nous. À Paris (Orly), des rafales ont atteint 173 km/h. En Allemagne et en Suisse, la première tempête reçut le nom de Lothar et souffla à plus de 200 km/h aux altitudes moyennes (Feldberg, en Allemagne). On peut se dire que si la dépression de tempête était passée un peu plus au nord, la Belgique aurait écopé de rafales de 170 à 180 km/h, ce qui aurait pulvérisé tous les records (tornades exceptées). Été 2003 Cet été sort tout à fait du lot dans certaines régions de la Belgique, notamment le sud et l'est (Hainaut, Entre-Sambre-et-Meuse, Ardennes et Gaume). Les températures de 38,0°C à Wasmuel (près de Mons), de 38,5°C à Han sur Lesse et de 38,6°C à Aubange sont tout à fait remarquables. Il en est de même pour les 35,0°C à Elsenborn. Dans le nord, l'ouest et le centre du pays, des records ont été battus aussi, mais cela sort moins du lot. Été et automne 2006 Tant le mois de juillet que l'ensemble de l'automne sortent tout à fait du lot au niveau des températures moyennes élevées. Hiver 2006-2007 Est sur la liste d'attente pour accéder à ce cercle très restreint d'événements extraordinaires. Cumulonimbus Source : IRM KNMI "Archiv - Wetter" (Suisse) ShowHub Météo Paris Infoclimat (France) Alertes-météo (France)
  13. cumulonimbus

    Les événements qui sortent du lot

    Merci pour tous ces compliments ! Je confirme que la période de 8 mois, de décembre 1833 à juillet 1834, a été particulièrement chaude. Je n'ai pas cité le mois de février 1956 car, s'il sort du lot par rapport au 20e siècle, ce n'est pas le cas pour une plus longue période. Janvier 1838 a été équivalent et décembre 1879 s'en est très fort rapproché. Il est probable que décembre 1788 et janvier 1823 aient été plus froids encore. Hélas, nous ne disposons pas de mesures sérieuses sur le territoire de ce qui deviendra la Belgique. J'aurais encore pu parler de la longue sécheresse de 1920-1921, mais 1975-1976 a fait presque pareil et 1995-1996 a même fait mieux (sécheresse passée inaperçue parce qu'en grande partie durant la mauvaise saison). J'aurais aussi pu parler des deux années hyper-pluvieuses 2001 et 2002, mais là encore, 1965 et 1966 ont fait presque pareil. Bien sûr, ce sont tous des records ou presque records, mais pas des records pulvérisés. Cumulonimbus.
  14. Le modèle ECMWF, à mon avis, ne présage rien de bon. Formation progressive d'une "patate" anticylonique dans de l'air humide, faible flux de nord-ouest ou calme plat. C'est bon pour la formation de stratocumulus, puis de stratus et de brouillard, un niveau d'inversion qui descend de plus en plus bas et, pour finir, le printemps dans les Ardennes avec 10°C ou plus. Et en-dessous, un petit froid comme on a connu en décembre, de 0 à 2°C. Cb
  15. cumulonimbus

    Quel temps en général à Barcelone fin septembre?

    Le climat méditerranéen est caractérisé par un été ensoleillé, chaud et sec et par une "mauvaise saison" pluvieuse et douce. La question est de savoir quand l'été se termine. Cela varie d'une année à l'autre. Cela peut se faire dès mi-septembre ou alors très tard dans la saison (novembre). Le plus souvent, la fin de l'été méditerranéen se caractérise par le passage d'un front froid très actif avec de violents orages. Par après, le temps se rétablit avec une période ensoleillée mais l'air ne se réchauffe plus comme en été. Dans un deuxième temps, d'autres fronts trouvent le chemin vers la Méditerranée et la "mauvaise saison" s'installe peu à peu. Elle est particulièrement pluvieuse au début en raison des hautes températures de l'eau de la Méditerranée, sur laquelle arrive un air nettement plus frais originaire de l'Atlantique et refroidi davantage encore sur les terres européennes (centre de l'Espagne, France...). Plus tard (décembre), quand la Méditerranée se refroidit à son tour, les averses perdent à nouveau de leur intensité. Lorsque la saison estivale persiste longtemps et que les fronts n'arrivent pas, il se forme des brumes de plus en plus fréquentes à l'intérieur des terres en raison d'un refroidissement nocturne plus important, qui crée des inversions au sein de la masse d'air globalement encore chaude. Ces brumes peuvent être ramenées à la côte par la brise de terre. En journée, ces brumes se dissipent généralement. Dans la région de Barcelone, on peut dire que si l'été persiste, la température est encore proche des 30°C en fin septembre, avec des petits matins toutefois plus frais qu'en plein été. Si le(s) premier(s) front(s) est (sont) déjà passé(s), le temps est beau aussi, mais nettement plus frais avec 25°C environ. Il est rare que les fronts se succèdent les uns aux autres à cettte saison, mais ce n'est pas exclu. Dans ce cas, les précipitations peuvent être particulièrement abondantes en raison de la température particulièrement élevée de l'eau. Le temps, dans ce cas, n'est certes pas beau, mais peut être intéressant et spectaculaire, d'autant plus que les orages peuvent aussi s'accompagner de fortes rafales. Il ne fait jamais très froid à Barcelone en fin septembre. Cumulonimbus
  16. cumulonimbus

    Images spectaculaires

    Une tornade qui se forme au-dessus d'un sol enneigé, ce n'est vraiment pas fréquent. http://www.sturmwetter.de/texte/060406.htm Cb
  17. cumulonimbus

    La Belgique au gré des vents

    Bonjour à tous, Me revoilà de retour avec un nouveau sujet : les différents vents en Belgique et le "temps" qu'ils apportent. Note préliminaire Pour la cohérence du sujet, je ferai ici la distinction entre courants et vents. Il ne s'agit pas d'une différenciation officielle, mais je l'utilise dans un but de clarté de l'exposé. J'entends par courant le déplacement général d'une masse d'air. De l'air en provenance de la Russie, par exemple, nous parviendra dans un courant d'est-nord-est. J'entends par vent le déplacement de l'air en un point précis. Si ce point est situé près du sol, la direction du vent ne sera pas exactement la même que celle du courant en raison du frottement diminuant la force de Coriolis. En règle générale, un courant d'est générera un vent d'est-nord-est au sol, un courant de sud-est générera un vent d'est-sud-est, etc. Cet écart sera moindre par vent fort, et plus marqué par vent faible. En deça d'un certain seuil, les vents locaux (brises de vallée, brises de mer, etc.) se combineront à ce vent, voire le substitueront. La description du climat est valable pour le centre de la Belgique, c'est-à-dire une région reprenant des villes comme Gand, Courtrai, Tournai, Mons, Charleroi, Namur, Liège, Anvers et, bien sûr, Bruxelles qui est vraiment au centre. Pour la côte et les Ardennes, il existe des articles séparés sur ce site. Il suffit d'adapter les descriptions du présent article en fonction. Les courant d'est et de nord-est Avec infiniment de brumes à venir Avec le vent de l'est, écouter le tenir Le plat pays qui est le mien J. Brel En hiver On peut en distinguer en gros trois types de courants de nord-est ou d'est, dont deux sont anticycloniques et un est dépressionnaire. 1er type Les courants de nord-est à est (vent de nord-est au sol) se développent à la suite d'une extension de l'anticyclone des Açores vers les îles britanniques et la mer du Nord, voire la mer Baltique. Il s'agit alors d'air polaire maritime dans les basses couches, qui s'est quelque peu continentalisé. Souvent dans ce cas, le vent, d'abord d'ouest, tourne au nord, puis au nord-est. Il fait alors modérément froid, avec des gelées vers -5°C. En journée, la température passe légèrement au-dessus du zéro. Il fait souvent beau, sauf si les brouillards persistent ou se transforment en stratus. Dans ce cas, la température ne dépasse plus le zéro degré. Si de la neige préexistait à cette situation, elle persistera et sera également responsable de températures plus froides (jusqu'à -10°C la nuit dans ce cas). Dès le mois de mars toutefois, les températures maximales s'élèvent, pour atteindre 10°C environ dès le milieu de ce mois. 2e type Les courants d'est à nord-est nous parviennent à la suite du gonflement d'un anticyclone sur la Scandinavie et sur le nord de la Russie. Dans ce cas, nous avons affaire à de l'air continental arctique beaucoup plus froid, plus sec et aussi plus instable. Cet air est tellement froid à l'origine qu'il se réchauffe malgré tout par le bas en arrivant sur nos contrées. Il n'est pas rare d'oberver alors -18°C à 1500 mètres d'altitude et -28°C à 3000 mètres d'altitude. Au sol, le vent est orienté au nord-est et souffle par rafales. La température est très basse, à peine supérieure à -10°C en journée et, en cas de neige, inférieure à -15°C la nuit. Le temps est beau mais, vu l'instabilité de l'air, des cumulus se forment quand même. Parfois, il en tombe une petite neige sèche. Il est très caractéristique, par cette masse d'air, d'observer des flocons issus de nuages même très modestes. En général, ces chutes de neige sont trop faibles pour donner un quelconque enneigement ou de l'augmenter si la neige préexistait. Cet air reste très froid en mars aussi, avec des gelées permanentes possibles jusqu'au 20. Dans de très rares cas, cet air nous parvient encore en avril. Alors les chances sont grandes qu'un record de froid soit battu. 3e type Il s'agit d'air maritime qui nous est envoyé via un détour par une dépression atlantique qui a été déviée vers le sud de l'Europe. Cet air, à la suite d'un plus long parcours sur le continent, s'est toutefois refroidi dans les basses couches (souvent jusqu'à 0°C environ). En altitude par contre, il reste relativement doux (0°C aussi à 1500 mètres d'altitude) et surtout humide et très nuageux. C'est la situation typique des pluies verglaçantes. Si la couche d'air froid inférieur est suffisamment épaisse, il neigera. Cette situation est généralement de courte durée. Souvent, la dépression en question est suivie par une autre qui effectue un parcours plus normal et le dégel se réinstalle. Parfois, la dépression en question est arrêtée par un anticyclone et on évoluera, selon le cas, vers le type 1 ou 2. En mars, en raison de l'absence de soleil, des chutes de neige restent toujours possibles si la couche d'air froid est suffisamment épaisse. En été Pour l'été, l'analyse est plus simple. Ces courants circulent entre un anticyclone situé au nord de nos régions (mer du Nord, Scandinavie) et des pressions plus basses (parfois une dépression organisée) au sud. Il faut tenir compte de deux facteurs pour déterminer le temps sur nos régions : La proximité ou l'éloignement des hautes et des basses pressions Si les hautes pressions sont plus proches que les basses pressions, le temps est généralement beau, avec un vent faible la nuit et modéré le jour de nord-est. Des cumulus humilis se formeront l'après-midi, en-dessous de l'inversion de subsidence, et se résorberont le soir. Dans le cas contraire, le temps est également beau, mais beaucoup plus orageux. Il n'y a plus d'inversion de subsidence, les cumulus formés continuent leur développement, pour devenir des cumulus congestus en fin d'après-midi. De temps en temps, certains d'entre eux atteignent le stade de cumulonimbus avec des orages de chaleur. L'origine de l'anticyclone Ici, ce sont les températures qui en dépendent. Si l'anticyclone se développe sur l'Espagne, puis s'étend vers les îles britanniques, puis la Scandinavie, il transportera avec lui de l'air très chaud, qui sera à peine refoidi, plus au nord, sur un continent encore chaud. Les températures atteignent alors 30°C, voire plus. Par contre, si l'anticyclone s'est développé sur le Groenland, puis qu'il est descendu via l'Islande et l'Écosse vers la mer du Nord ou la Scandinavie, le fond de l'air restera frais. Malgré le soleil, la température restera souvent proche des 25°C (et déjà beaucoup moins à la fin août). Il est évident qu'il existe toutes les situations intermédiaires, comme par exemple un anticyclone se déplaçant de l'Irlande vers la Scandinavie. Les courant perturbés d'ouest Et des chemins de pluie comme unique bonsoir Avec le vent d'ouest, écouter le vouloir Le plat pays qui est le mien J. Brel Comme ces courants restent de même nature toute l'année, je ne ferai pas de distinction entre l'hiver et l'été. Sur certains points, je donnerai cependant au fur et à mesure des commentaires tenant compte des saisons. Dans cette situation, le courant d'ouest proprement dit ne concerne que les zones de très haute altitude, où il est présent sous la forme du jet stream, qui est le moteur du déplacement des dépressions atlantiques. À moyenne et à basse altitude, il s'agit d'une alternance de courants de sud-ouest et de nord-ouest au gré des passages des dépressions. Au sol, le vent sera respectivement de sud-sud-ouest et ouest-nord-ouest. Les courants de sud-ouest se présentent à l'avant de la dépression. À l'intérieur du secteur chaud de la perturbation (s'il existe), ils tourneront (presque) à l'ouest, puis au nord-ouest à l'arrière de la dépression. Dans le secteur chaud, le temps est couvert, (légèrement) pluvieux et très doux en hiver, avec des températures supérieures à 10°C de jour comme de nuit. En été, le temps reste très nuageux mais avec quelques éclaircies (beaucoup de cumulus et d'altocumulus), parfois aussi couvert, pluvieux voire orageux (embedded cb). Les températures sont modérément élevées (22 à 26°C) mais le temps est lourd en raison de l'humidité. Si le front est occlus, le type de temps est à peu près le même, mais plus frais (autour de 7 ou 8°C en hiver, autour de 20°C en été). À l'avant et à l'arrière des dépressions, l'air est plus frais, mais généralement encore assez nuageux en hiver, plus variable en été avec de belles éclaircies, mais aussi davantage d'averses. Les températures sont respectivement de 5 à 6°C en journée en hiver, et de 17 à 18°C en été. Les averses, en toute saison, sont les plus nombreuses un peu à l'arrière des perturbations. Les courant de nord et de nord-ouest Avec le vent du nord qui vient s'écarteler Avec le vent du nord, écouter le craquer Le plat pays qui est le mien J. Brel Les courants de nord et de nord-ouest sont de deux types en hiver, et d'un seul type en été. L'air polaire direct Ces masses d'air peuvent nous atteindre en toute saison. Ils circulent généralement entre d'une part des hautes pressions situées entre l'Islande et les îles britanniques, et d'autre part des basses pressions situées sur la Scandinavie ou la mer Baltique. Ils sont froids à l'origine, mais se réchauffent par le bas en traversant la mer du Nord, deviennent humides et très instables. Nous avons donc droit à une alternance d'averses et d'éclaircies, parfois très belles. En hiver, les averses ont tendance à persister la nuit, et elles seront plus nombreuses à la mer. En été, les averses se restreignent à la journée et sont plus fréquentes à l'intérieur des terres. En hiver, de la neige est possible entre fin novembre et début avril, toutefois l'enneigement est rarement de bonne qualité (quand il n'est pas absent) en raison des températures trop élevées en journée (3 à 4°C en janvier et février). En été, les averses sont de pluie ou de grêle, avec des températures de 16 à 19°C (mais beaucoup moins au sein des averses). L'air arctique Cette masse d'air ne nous atteint qu'en hiver. Il est difficile de le différencier de l'air polaire direct et cette distinction est parfois discutable. Néanmoins, il existe bel et bien deux masses d'air légèrement différentes qui nous arrivent du nord ou du nord-ouest, et elles sont séparées par un front froid secondaire, voire par une perturbation du type "polar low". C'est en altitude qu'on observe notamment la différence. L'air polaire direct a une température de -7 à -9°C à 1500 mètres d'altitude et de -18 à -20°C à 3000 mètres d'altitude. C'est souvent tout juste pas assez pour que la neige tienne au sol car, comme la configuration de l'air est instable, la température dépasse le 0°C à basse altitude pendant les éclaircies. Par contre, l'air arctique, aux altitudes mentionnées ci-dessus, présente des températures respectivement inférieures à -10 et à -20°C. À ce moment-là, de décembre à février tout au moins, la température ne dépasse plus le 0°C et, même à la fin novembre ou au début mars, la température ne dépassera cette valeur que très temporairement. Inutile de dire que c'est la situation idéale pour les grosses couches de neige (décembre 1998 et février 1999, pour ne citer que des exemples récents). N.B. Les fortes chutes de neige de novembre dernier n'étaient pas liées à cette situation, mais au "polar low" lui-même, par contre les 34 cm de novembre 1973 provenaient effectivement de l'air arctique instable, d'autant plus que la mer du Nord était encore assez chaude, d'où l'extrême instabilité de l'air. Les courant de sud-est et de sud Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé Quand le vent est au sud, écouter le chanter Le plat pays qui est le mien J. Brel Ces courants sont de trois types, mais souvent liés à des situations atmosphériques fort ressemblantes, en l'occurrence des hautes pressions sur l'Europe centrale et orientale, des basses pressions sur l'océan, à l'ouest de nos régions. Ce sera la position exacte de ces centres d'action qui déterminera la masse d'air à laquelle nous auront affaire (d'ailleurs, très souvent, ces trois masses d'air se présenteront successivement lors du lent déplacement vers l'est des différentes zones de haute et basse pression). Cette situation peut se produire à n'importe quelle saison, mais elle est la plus fréquente en automne. Les courants tropicaux continentaux Ce sont ces courants-là qui nous valent le plus grand beau temps. Le ciel est serein avec tout au plus quelques cirrus. Au coeur de l'été, quelques cumulus humilis peuvent se former. Leur base se situe parfois à 2000 mètres vu la sécheresse de l'air. De fin octobre à fin février, les inversions thermiques formées la nuit ne se résorbent pas en journée. Le temps peut donc être frais, voire froid. En cas d'humidité résiduelle, des stratus risquent de persister, mais le plus souvent, le temps est beau avec de la brume sèche. Aux autres saisons, le temps est chaud, 20°C sont possible dès la mi-mars, 25°C dès la mi-avril, 30°C dès début mai et 35°C dans certains cas en juillet et août. Dans l'autre sens, 30°C restent possibles jusqu'à mi septembre et 25°C jusqu'à mi-octobre. En altitude, l'air est chaud aussi, notamment en hiver au-dessus de l'inversion. Dans les Hautes Fagnes, 19°C ont déjà été observés en novembre et 16°C en janvier. Les courants tropicaux directs Pour un observateur au sol, ces courants se distinguent des courants tropicaux continentaux en raison des nuages. L'air tropical direct, originaire d'Afrique du Nord, doit traverser la Méditerranée, où il absorbe de l'humidité, puis il se déssèche à nouveau en passant au-dessus des Alpes, des massifs provençaux ou des Pyrénées. Il en résulte la formation d'altocumulus lenticularis qui arrivent jusque chez nous. En outre, la turbulence et l'instabilité à moyenne altitude forment aussi des altocumulus floccus et/ou castellanus. Ces nuages de moyenne altitude sont souvent doublés de cumulus à altitude plus basse, généralement un peu plus nombreux que par masse d'air tropical continental. Cependant, envers et malgré tout, la nébulosité reste peu abondante dans son ensemble. Le vent souffle plus du sud que de l'est et la visibilité est souvent meilleure. Les températures sont très élevées, du même ordre que celles de l'air tropical continental, mais avec des minimums nocturnes plus élevés. En hiver, comme cette masse d'air génère plus de vent et plus de turbulence, elle est moins propice aux inversions. Ainsi, en novembre, décembre, janvier et février, des températures respectives de 20°C, 16°C, 15°C et 20°C sont possibles. Les deux masses d'air en question ne provoquent généralement pas d'orage. S'il s'en produit, ils sont généralement liés à un front qui met fin à la période de chaleur. Les courants tropicaux maritimes Ils nous envahissent généralement lorsque les dépressions océaniques se rapprochent un peu plus de nos régions. Il s'agit de la même masse d'air que celle que l'on retrouve dans les secteurs chauds des perturbations d'ouest mais qui, vu une situation plus favorable, peut rester sur notre pays plus longtemps que lors du passage de ces perturbations. Cela se répercute notamment sur les nuages, puisqu'on n'y retrouve plus les nuages de la perturbation proprement dite. En hiver toutefois, le ciel reste malgré tout très nuageux. Il s'agit souvent d'altocumulus, d'altostratus et parfois de stratocumulus. Des perturbations affaiblies s'insèrent dans ces courants et des nimbostratus apparaissent temporairement, avec un peu de pluie. Le temps reste très doux de jour comme de nuit, avec des températures de 10 à 15°C. Plus on s'approche de l'été, plus les éclaircies seront nombreuses, mais une tendance aux averses orageuses se développera en contrepartie. Ces orages peuvent être violents en été. Il ne faut toutefois pas confondre cette situation avec la spanish plume, qui y ressemble en apparence, mais qui est le fait d'une superposition complexe de plusieurs masses d'air. Les températures sont élevées en été, mais moins que dans les deux masses d'air précédentes. Elles se situent le plus souvent entre 28 et 30°C. En raison de l'humidité et des pressions plus basses, il fera suffocant malgré tout. En automne, la tendance orageuse diminue mais les averses persistent parfois jusqu'au mois d'octobre. Après, il s'agit à nouveau de petites pluies. En octobre, les températures sont encore supérieure à 20°C, et proches de 20°C en novembre. Conclusion Voici un tour d'horizon des principaux vents et masses d'air en Belgique. Il existe encore beaucoup de cas intermédiaires, dont je n'ai pas parlé. Je n'ai pas parlé non plus de masses d'air qui nous parviennent après un détour, comme par exemple des masses d'air polaire en provenance du sud (après avoir tourné autour d'une petite dépression sur la Manche). J'y reviendrai peut-être dans un prochain article.
  18. cumulonimbus

    Autobiographie

    Bonjour à tous. Meilleurs voeux pour 2007 ! Pour bien commencer l'année, j'ai eu l'idée de vous raconter mon histoire. Mais avant cela, je vais vous parler d'un temps où je n'existais pas encore. Mes plus anciens amis, par contre, étaient déjà là. Il s'agit de Cirrus, de Cirrostratus, de Cirrocumulus, de Cumulus et de Stratus. Ils fêteront tous leur 204 ans cette année. Moi, Cumulonimbus, j'aurai 127 ans. Et comme toutes les personnes d'un certain âge, je pleure les disparus. Cumulostratus et Cumulocirrostratus ne sont plus. Que le Dieu Howard ait leur âme. Car c'est lui, Howard, qui nous créa, non pas à son image, mais à l'image de ses rêves. Il dit un jour : "Que le ciel produise des nuages selon leur espèce, des blancs, des gris et des nuages célestes, selon leur espèce. Et cela fut ainsi." (Genèse des nuages, 1.24) Parmi mes anciens amis, ceux qui furent concus en 1802 et nés en 1803, il y en a trois qui sont restés pareils à eux-mêmes. Il s'agit de Cirrus, de Cumulus et de Stratus. Cirrostratus était plus changeant jadis. Parfois, il ressemblait à ce qu'il est maintenant, mais parfois il ressemblait aussi à mon ami plus jeune, Altostratus, lorsqu'il se fait diaphane et qu'il aime se faire appeler Translucidus. Cirrocumulus, lui aussi, prenait parfois les traits qu'a Altocumulus de nos jours. Le plus changeant de tous, c'est feu mon ami Cumulostratus. S'il fallait parler de lui maintenant, il faudrait lui attribuer à la fois les caractères de Cumulus et de Stratocumulus, voire même parfois de Nimbostratus. Il était le plus caractéristique de nos cieux à nous, en Belgique, Hollande et Angleterre, avec son temps humide, ses petites pluies et ses timides éclaircies. Et puis, il y a mon autre ancêtre, celui auquel je me suis le plus identifié : Cumulocirrostratus. Je lui ressemble quand je me fait fort, que je montre avec fierté mon enclume dont les filaments s'étendent à des kilomètres. Aujourd'hui, mes amis et moi, nous sommes dix en tout. Le dernier né est Nimbostratus, qui n'a que 77 ans. Il est juste né quand son ancêtre, Nimbus, a disparu. Presque tous, nous avons des enfants. Moi-même, j'en ai neuf. Ils s'appellent Pannus, Pileus, Velum, Arcus, incus, Mamma, Praecipitatio, Tuba et Virga. Ils sont tous nés après 1945. Ma fille Virga a beaucoup d'amies qui portent le même nom qu'elle. Altocumulus et Cumulus, notamment, ont chacun une fille qui s'appelle Virga. Mon fils Arcus ne connaît aucun fils d'un autre nuage, qui porte le même nom que lui. C'est vrai aussi pour ma fille Tuba, la plus turbulente, qui rencontre de temps en temps Tornado. À deux, ils peuvent faire beaucoup de dégâts. J'essaie toutefois d'éduquer ma fille pour qu'elle se calme un peu, et ne rencontre plus le sinistre Tornado. Voilà. Je sais que je n'ai pas été complet dans ma biographie. Quelqu'un d'autre a écrit les meilleures biographies de nous tous. Il s'agit de Richard Hamblyn, qui a intitulé son livre : "The Invention of Clouds". Sa version française "L'invention des nuages" a été publiée aux Éditions Jean-Claude Lattès. Encore une très bonne année à tous, Cumulonimbus
  19. cumulonimbus

    Phénomènes climatiques en direct

    À Lugano, les températures hivernales supérieures à 20°C ne sont pas rares en raison d'un micro-climat. À mon avis, à chaque fois qu'un vent d'ouest à nord-ouest très instable mais pas trop froid (air polaire fortement réchauffé comme on en connaît souvent cette année-ci) franchit les Alpes, on observe dans certaines vallées un nord-foehn particulièrement chaud (forte différence de température engendrée en raison de la forte humidité et de la base très basse des nuages de l'autre côté des montagnes). Si en plus, le vent de nord-ouest est plus chaud que d'habitude, tous les excès sont permis dans le Tessin suisse (Lugano, Bellinzona, Locarno, Ascona...) mais parfois aussi jusque dans le Nord de l'Italie. Une telle situation a donné une température de 24°C à Milan et de 25°C à Turin le 15 février 1990 !!! Cumulonimbus
  20. cumulonimbus

    Phénomènes climatiques en direct

    En Italie par contre, c'est presque le maillot de bain... Photo prise près de Gêne le 5 janvier 2007. http://www.maranatha.it/Meteo/0701/026.htm Cb
  21. cumulonimbus

    Enneigement à Uccle

    Bonjour à tous. Grâce à Philippe, je peux enfin répondre à la question que tant de personnes se posent : la neige a-t-elle diminué au cours des 100 dernières années. La réponse est oui. Si au début du siècle précédent, on observait à Uccle une couverture neigeuse en moyenne pendant 25 à 26 jours par hiver, ce nombre a diminué à 16 à l'heure actuelle. Cette diminution est essentiellement liée au fait que la neige persiste moins longtemps au sol. L'épaisseur de la neige n'a par contre pas diminué. La plus haute couche de neige d'un hiver moyen continue à se situer autour des 9 à 10 cm. De même, les très forts enneigements (20cm ou plus) continuent à se produire une fois par 10-15 ans. Il y a même une légère augmentation du phénomène dans les années récentes. 2 hivers récents (1998-1999 et 2005-2006) ont connu des enneigements de respectivement 20 et 21 cm. Ceci cadre bien avec le réchauffement climatique. Les températures et les précipitations augmentent, donc plus de neige qui tient moins longtemps. Une analyse plus détaillée révèle que la diminution de la neige est surtout très marquée en fin de saison. La neige au sol devient de plus en plus rare en mars et quasi inexistante en avril. Pour le mois de mars, 2004, 2005 et 2006 font vraiment figure d'exception et sauvent un peu la moyenne. Pour arriver à ces conclusions, j'ai réparti la totalité des observations sur quatre périodes quasi trentenaires. Je vous livre ci-dessous les résultats. Jours de neige Pér.30ans | OCT | NOV | DEC | JAN | FEB | MAR | AVR | MAI | HIVER -------------------------------------------------------------------- 1888-1918 | 0,0 | 1,2 | 5,3 | 7,9 | 7,3 | 3,8 | 0,6 | 0,1 | 26,0 1918-1948 | 0,2 | 1,3 | 4,8 | 8,2 | 6,7 | 3,2 | 0,4 | 0,0 | 24,8 1948-1978 | 0,0 | 0,9 | 4,3 | 6,2 | 7,2 | 2,8 | 0,2 | 0,0 | 21,4 1978-2006 | 0,0 | 1,0 | 2,9 | 5,8 | 5,6 | 1,7 | 0,1 | 0,0 | 16,0 Hauteur maximale moyenne par mois et par hiver (en cm) Pér.30ans | OCT | NOV | DEC | JAN | FEB | MAR | AVR | MAI | HIVER -------------------------------------------------------------------- 1888-1918 | 0,0 | 0,9 | 2,6 | 4,8 | 4,1 | 2,5 | 0,5 | 0,0 | 09,3 1918-1948 | 0,2 | 2,4 | 4,2 | 5,1 | 3,3 | 2,5 | 0,2 | 0,0 | 10,0 1948-1978 | 0,0 | 1,9 | 4,2 | 5,0 | 4,2 | 2,2 | 0,2 | 0,0 | 09,9 1978-2006 | 0,0 | 1,1 | 3,1 | 5,2 | 3,8 | 1,1 | 0,0 | 0,0 | 09,1 Il est à remarquer que les jours d'enneigement sont en constante diminution déjà depuis les années 50. L'urbanisation progressive autour d'Uccle n'y est peut-être pas étrangère. Il faudrait comparer l'enneigement des Hautes Fagnes sur une longue période. Toutefois les données allemandes concernant la moyenne altitude (environ 1000 mètres) parlent également d'une diminution du manteau neigeux. Cumulonimbus
  22. cumulonimbus

    Automne-Hiver 06-07

    La température mondiale en 2006 a été supérieure de 0,42°C à la moyenne 1961-1990. Avec cela, 2006 se met à la sixième position des années les plus chaudes. Toutefois par rapport aux dernières années, 2006 ne sort pas du lot. En d'autres termes, si les températures belges avaient suivi l'excès de température mondial, nous aurions eu une année comparable à 2004, où tous les mois, à Uccle, avaient été légèrement trop chauds. Cela indique bien que l'anomalie chaude extrême que l'on connaît chez nous depuis le mois de juin (août excepté) est bien liée à un phénomène régional, à l'échelle de l'Europe, qui a sûrement été (presque) entièrement compensé ailleurs dans le monde. Il est donc hâtif de dire que le dérèglement climatique s'est accéléré à grande échelle, même si notre hiver reste entièrement doux cette année. Par rapport aux moyennes de l'époque, les années 1834 et 1852 sortent tout autant du lot (été chaud précédé ou suivi d'un hiver doux sans interruption notable dans les températures élevées). Le réchauffement climatique des dernières années est d'environ 0,4°C par rapport aux années 1961-1990, et de 0,6 à 0,7°C par rapport au début du siècle dernier. Des oscillations au niveau de la circulation atmosphérique générale chez nous (plus maritime ou plus continentale en raison de la fréquence ou non des blocages) ont toujours existé et ont parfois perduré pendant des années. La décennie des années 1940 a été très continentale dans son ensemble tandis que les années 1960 ont plutôt été maritimes, notamment en été. Le milieu des années 1980 nous a encore livré un épisode froid qui a duré près de trois années (1985, 1986 et 1987). Cela veut dire que l'épisode chaud que nous connaissons actuellement pourrait aussi durer trois années ou plus... puis être suivi par un épisode froid qui, chez nous, surcompenserait même l'effet de serre général. Les oscillations régionales, jusqu'à présent encore, sont plus fortes que le réchauffement climatique mondial. Cumulonimbus.
  23. cumulonimbus

    Automne-Hiver 06-07

    On prévoit un réchauffement planétaire pour 2007, dans le pire des cas, de 0,54°C par rapport à la norme 1961-1990, disons par rapport à 1975 pour prendre l'année médiane. Ceci n'est évidemmant pas perceptible sur les cartes de prévisions qui parlent d'oscillations régionales (naturelles) beaucoup plus importantes que le réchauffement planétaire en question. Une température de -5°C au niveau 850 mb, par exemple, aurait été d'environ -5,5/-6,0°C (à la limite -7°C aux hautes latitudes si l'on tient compte que celles-ci se réchauffent davantage) sans cet effet de serre. Cb
  24. cumulonimbus

    Enneigement à Uccle

    Salut Philippe, J'ai juste une petite question à te poser. Il me semble que l'hiver 1999-2000 manque dans les données. Je pense aussi que février 1999 a connu un enneigement conséquent (je dirais une bonne dizaine de centimètres). N'y aurait-il pas une petite confusion entre les hivers 1998-1999 et 1999-2000 ? Errare humanum est... Cumulonimbus
  25. cumulonimbus

    Hiver 2006/2007

    Une image typique de l'hiver doux 2006-2007. Un peu de turbulence, un reste d'instabilité (cumulus fractus) avant l'arrivée d'une nouvelle perturbation (altostratus translucidus) avec une nouvelle poussée d'air doux.
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