Aller au contenu
Les Forums de MeteoBelgique

cumulonimbus

Assistants
  • Compteur de contenus

    1.981
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par cumulonimbus

  1. GENÈSE D’UNE PÉRIODE DE DOUCEUR EXCEPTIONNELLE Le mois de mars 2021, jusqu’au 28, ne présente pas de particularités sur le plan thermique en Belgique. Il s’agit d’une alternance de périodes modérément froides et de périodes modérément douces. Les 23 et 24 mars constituent une telle période modérément douce, avec temps ensoleillé sous l’influence d’un anticyclone se déplaçant de la France à la Suisse, l’Autriche et le sud de l’Allemagne. Mais ensuite, des perturbations nous valent un temps plus mitigé et plus frais. La nuit du 26 au 27 mars, une extension de l’anticyclone des Açores pousse un front froid vers nos régions, ce qui semble a priori ne rien signifier de bon au niveau des températures. Le temps du 27 mars est celui d’une traîne, avec des cumulus fractus le matin évoluant rapidement en cumulus développés pendant que les derniers nuages frontaux, surtout présents sur l’est, s’évacuent. Quelques averses se forment encore (avec de la neige (!) sur les hauteurs), mais dans un deuxième temps, la convection est inhibée, les cumulus ne dépassent plus le stade de mediocris (voire humilis sur l’ouest) et les éclaircies s’élargissent. Avec un vent bien présent et des températures maximales ne dépassant pas 5 à 6°C sur les hauteurs et 10 à 11°C en plaine, la sensation de fraîcheur est vive. Le 28 mars, l’anticyclone gagne en influence sur nos régions, mais il est surtout intéressant de noter qu’un petit noyau se déplace du sud-ouest de la France vers la Suisse, ce qui permet au vent de s’orienter à l’est dans la région de Bordeaux, de Biarritz et de Pau, et une poche d’air chaud se forme dans le coin sud-ouest de la France, avec des températures qui atteignent déjà localement 23 à 24°C. Chez nous, les vents soufflent de façon soutenue de sud-ouest et l’air est encore très maritime, mais déjà plus doux par rapport à la veille, avec des maxima le plus souvent compris entre 13 et 14°C en plaine et entre 11 et 12°C sur les hauteurs. Le temps est assez beau, mais avec des bancs d’altocumulus parfois étendus. En fin de journée, un voile de cirrus / cirrostratus apparaît. En journée, des cumulus se forment aussi, mais ne dépassent plus le stade d’humilis, avec une tendance à étalement en stratocumulus. De façon générale, le temps est le plus ensoleillé au sud-est, et le moins ensoleillé au nord-ouest du pays. Traîne peu active à Braine-l’Alleud à 15h30 Le 29 mars L’anticyclone perd certes de sa puissance, mais constitue à présent un vaste ensemble couvrant une bonne partie du Continent et de la Méditerranée, et a une forme telle que des courants tropicaux directs puissent être acheminés sur l’ouest de la France. Source : KNMI Chez nous, des vents de sud-ouest empêchent encore les températures d’atteindre des niveaux records, mais dans le sud-ouest de la France, des vents d’est acheminent de l’air méditerranéen au départ humide, mais qui se dessèche au-dessus du Midi de la France et subit en plus un petit effet de pseudo-foehn avant d’arriver dans les régions du sud-ouest. Il ne s’agit certes pas d’un foehn pyrénéen, mais les températures n’en sont pas moins très élevées, avec des maxima de 27,4°C à Biscarosse ; 26,8°C à Cazaux et 26,4°C à Biarritz. À certains endroits, l’humidité relative est à peine supérieure à 20%. En Belgique, le temps est très beau avec parfois quelques cirrus. Les températures, sans encore être exceptionnelles, atteignent déjà de belles valeurs, avec le plus souvent 19 à 21°C en plaine et autour de 18°C sur les hauteurs. La plus haute valeur est enregistrée à Koersel avec 22,2°C. En soirée, l’air est doux et très sec à quelques dizaines de mètres au-dessus de nos têtes. Au-dessus de Beauvechain, en fin de soirée, la température est de 17,2°C à 197 mètres d’altitude, soit à une hauteur de 70 mètres au-dessus du sol. Ceci aura un impact saisissant sur les minima. Le 30 mars, les minima se situent entre 1 et 10°C en Basse et Moyenne Belgique, et cette différence peut parfois s’observer à quelques kilomètres de distance seulement. Sur le plateau de l’aérodrome de Beauvechain, la température minimale est de 10,1°C, tandis que dans la vallée de Mélin, à 4 kilomètres de là, la température minimale est de 0,8°C ! À 8 heures, cet écart se creuse encore avec 11,9°C à Beauvechain et 1,1°C à Mélin, tandis qu’à 10 heures, la situation s’inverse déjà, avec respectivement 13,3°C et 13,9°C. Ailleurs dans le pays, on retiendra les –2,8°C d’Elsenborn, les –1,1°C de Bièvre, les –0,5°C de Buzenol et les –0,4°C de Gouvy. En journée, l’anticyclone dont le noyau se trouve sur le centre de l’Allemagne se positionne de telle façon que les courants tropicaux directs arrivent aussi chez nous. Le temps est à nouveau très beau avec quelques cirrus, parfois castellanus, et les températures, cette fois-ci, montent très haut chez nous aussi, avec des valeurs le plus souvent comprises entre 22 et 24°C en plaine et au centre du pays, et entre 20 et 21°C sur les hauteurs. Si l’on prend la nouvelle période de référence (1991-2020), ces températures sont généralement plus élevées que les plus hautes températures observées au cours d’une 3e décade de mars pendant cette série trentenaire. La journée la plus chaude de cette série a souvent été le 31 mars 2014. Ci-dessous, les températures maximales du 30 mars 2021 confrontées à celles du 31 mars 2014 (+ valeur d’une autre date si plus élevée). Bierset : 23,3°C (22,2°C le 31/03/2014) Spa : 21,9°C (20,8C le 31/03/2014) Mont-Rigi : 20,8°C (19,8°C le 31/03/2014) Elsenborn : 21,3°C (20,2°C le 31/03/2014) Saint-Hubert : 20,2°C (18,7°C le 31/03/2014) Buzenol : 22,1°C (20,3°C le 31/03/2014 mais 20,5°C les 30 et 31/03/2017) Luxembourg (LU) : 22,5°C (20,4°C le 31/03/2014) Florennes : 23,2°C (21,1°C le 31/03/2014 mais 22,0°C le 29/03/1998) Dourbes : 24,0°C à 17h (22,6°C le 31/03/2014) Beauvechain : 21,8°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,1°C le 30/03/2017) Uccle : 23,9°C (21,9°C le 31/03/2014) Zaventem : 22,2°C (21,8°C le 31/03/2014) Gosselies : 23,8°C (22,0°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 29/03/1998) Chièvres : 23,6°C (21,6°C le 31/03/2014 tout comme le 30/03/2017) Lille (FR) : 24,0°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 30/03/2017) Dunkerque (FR) : 22,9°C (16,8°C le 31/03/2014 mais 22,7°C le 30/03/2017) Middelkerke : 22,6°C (18,0°C le 31/03/2014 mais 21,5°C le 30/03/2017) Beitem : 22,9°C (21,0°C le 31/03/2014 mais 21,9°C le 30/03/2017) Kruishoutem : 24,2°C (22,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 30/03/2017) Semmerzake : 22,7°C (22,3°C le 31/03/2014) Stabroek : 23,0°C (22,8°C le 31/03/2014) Deurne : 22,8°C (21,4°C mais 22,5°C le 30/03/2017) St-Kat.-Waver : 23,9°C (22,8°C le 31/03/2014) Gorsem : 22,8°C (22,0°C le 31/03/2014 mais 22,6°C le 30/03/2017) Koersel : 25,2°C (23,4°C le 31/03/2014 mais 23,7°Cle 31/03/2017) Kleine Brogel : 23,2°C (22,2°C le 31/03/2014 mais 23,3°C le 24/03/2003) Maastricht (NL) : 23,1°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 31/03/2017) À l’exception de Beauvechain et de Kleine Brogel, tous les records de cette série trentennaire ont été battus. Certaines stations disposent de séries nettement plus longues, suffisamment longues pour reprendre la très chaude journée du 29 mars 1968, qui est restée très longtemps LE record du mois de mars. Ci-dessous, la comparaison de ce 30 mars 2021 avec le 29 mars 1968 : Uccle : 23,9°C (23,0°C le 29/03/1968) Beauvechain : 21,8°C (23,7°C le 29/03/1968) Angleur : 25,2°C (25,8°C le 29/03/1968) Bierset : 23,3°C (24,4°C le 29/03/1968) Maastricht (NL) : 23,1°C (23,4°C le 29/03/1968) Dourbes : 24,0°C à 17h (22,7°C le 29/03/1968) Saint-Hubert : 20,2 (20,1°C les 28 et 29/03/1968) Kleine Brogel : 23,2°C (24,8°Cle 29/03/1968) Deurne : 22,8°C (23,8°C le 29/03/1968) Chièvres : 23,6°C (22,1°C le 29/03/1968) Beitem : 22,9°C (22,6°C le 29/03/1968) Coxyde : 22,9°C (22,6°C le 29/03/1968) D’autres stations sont très comparables : Mont-Rigi : 20,8°C (20,2°C à la Baraque Michel le 29/03/1968) Zeebruges (port) : 19,3°C (20,5°C à Ostende (estacade du port) le 29/03/1968) Ici, Uccle, Chièvres, Coxyde, Dourbes et Saint-Hubert battent l’un des seuls records de chaleur anciens qui ont résisté jusqu’à maintenant. À côté de la chaleur précoce, on notera aussi l’extrême sécheresse de l’air. À Dourbes, l’humidité relative tombe à 17h jusqu’à 14% (soit une température de 24,0°C pour un point de rosée de –5,4°C !) Quelques autres valeurs très basses de l’humidité relative : Elsenborn : 14% à 18 et 19h Mont-Rigi : 15% à 16h Spa : 16% à 19h Florennes : 17% à 19h Gosselies : 17% à 15, 17 et 18h Comme corollaire à cet air très sec, nous avons de gros écarts de températures entre le matin et l’après-midi aux endroits exposés. Voici quelques minima / maxima : Koersel : 0,8°C / 25,2°C (écart = 24,4°C) Bièvre: –1,1°C / 23,1°C (écart = 24,2°C) Elsenborn : –2,8°C / 21,3°C (écart = 24,1°C) Genk : 0,5°C / 24,4°C (écart = 23,9°C) Gouvy: –0,4°C / 22,2°C (écart = 22,6°C) Buzenol : – 0,5°C / 22,1°C (écart = 22,6°C) Enfin, parlons des côtes et des différents régimes de brise de mer. À la Côte belge, nous avons un vent de sud-est qui tourne au nord entre 15 et 16h avec, à Zeebruges, une température qui chute à ce moment de 19,1°C à 14,1°C. Cette brise de mer n’a pas une forte pénétration : à la Base de Coxyde, à un bon 3 km de la mer, la brise de mer n’apparaît plus. En France, la région de Dunkerque partage avec les Belges la même brise de mer. Du côté de Boulogne par contre, nous avons un vent descendant (pseudo-foehn) vers la mer avec des températures montant vite en matinée pour atteindre 23°C en début d’après-midi avec des taux d’humidité assez bas. Puis la brise de mer en provenance de la Mer du Nord parvient à s’imposer jusque là, grâce à une meilleure pénétration à cet endroit, et s’accompagne d’une forte humidité et d’une baisse de la température jusqu’à 15°C, alors que pour l’observateur de Boulogne, le vent quoiqu’ayant tourné au nord-est vient toujours de l’intérieur des terres. Un peu plus au sud, au Touquet, le phénomène n’apparaît plus, avec un temps chaud et sec toute la journée. Le 31 mars commence à nouveau avec des températures fort contrastées le matin, mais en moyenne moins froides que la veille. Les différences sont à nouveau fortes du côté de Beauvechain, avec un minimum de 12,1°C à l’aérodrome et de 3,3°C à Mélin. En journée, le temps continue à être beau, plus beau même que la veille grâce à un ciel presque serein. Ce n’est qu’en fin de journée qu’on voit apparaître des cirrus depuis l’horizon à l’ouest. Au littoral, ces cirrus sont présents toute l’après-midi et sont suivis d’altocumulus le soir. Sur l’est du pays par contre, le ciel est serein toute la journée. Webcam MB – Beausaint – 31 mars 2021 à 12h30 Les températures sont souvent encore un peu plus élevées que la veille. Reprenons donc les mêmes tableaux comparatifs que la veille, avec cette fois les températures du 31 mars 2021 : Bierset : 23,2°C (22,2°C le 31/03/2014) Spa : 23,1°C (20,8C le 31/03/2014) Mont-Rigi : 22,0°C (19,8°C le 31/03/2014) Elsenborn : 22,0°C (20,2°C le 31/03/2014) Saint-Hubert : 21,6°C (18,7°C le 31/03/2014) Buzenol : 23,4°C (20,3°C le 31/03/2014 mais 20,5°C les 30 et 31/03/2017) Luxembourg (LU) : 23,5°C (20,4°C le 31/03/2014) Florennes : 23,0°C (21,1°C le 31/03/2014 mais 22,0°C le 29/03/1998) Dourbes : 25,4 (22,6°C le 31/03/2014) Beauvechain : 23,9°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,1°C le 30/03/2017) Uccle : 23,9°C (21,9°C le 31/03/2014) Zaventem : 24,1°C (21,8°C le 31/03/2014) Gosselies : 23,9°C (22,0°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 29/03/1998) Chièvres : 24,0°C (21,6°C le 31/03/2014 tout comme le 30/03/2017) Lille (FR) : 24,8°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 22,2°C le 30/03/2017) Dunkerque (FR) : 24,0°C (16,8°C le 31/03/2014 mais 22,7°C le 30/03/2017) Middelkerke : 23,7°C (18,0°C le 31/03/2014 mais 21,5°C le 30/03/2017) Beitem : 24,4°C (21,0°C le 31/03/2014 mais 21,9°C le 30/03/2017) Kruishoutem : 25,1°C (22,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 30/03/2017) Semmerzake : 23,9°C (22,3°C le 31/03/2014) Stabroek : 24,2°C (22,8°C le 31/03/2014) Deurne : 24,6°C (21,4°C mais 22,5°C le 30/03/2017) St-Kat.-Waver : 24,8°C (22,8°C le 31/03/2014) Koersel : 26,8°C (23,4°C le 31/03/2014 mais 23,7°Cle 31/03/2017) Kleine Brogel : 25,2°C (22,2°C le 31/03/2014 mais 23,3°C le 24/03/2003) Maastricht (NL) : 24,2°C (21,5°C le 31/03/2014 mais 23,0°C le 31/03/2017) Et pour les longues séries, la comparaison de ce 31 mars 2021 avec le 29 mars 1968 : Uccle : 23,9°C (23,0°C le 29/03/1968) Beauvechain : 23,9°C (23,7°C le 29/03/1968) Angleur : 25,5°C (15h) (25,8°C le 29/03/1968) Bierset : 23,2°C (24,4°C le 29/03/1968) Maastricht (NL) : 24,2°C (23,4°C le 29/03/1968) Dourbes : 25,4 (22,7°C le 29/03/1968) Saint-Hubert : 21,6 (20,1°C les 28 et 29/03/1968) Kleine Brogel : 25,2°C (24,8°Cle 29/03/1968) Deurne : 24,6°C (23,8°C le 29/03/1968) Chièvres : 24,0°C (22,1°C le 29/03/1968) Beitem : 24,4°C (22,6°C le 29/03/1968) Coxyde : 23,8°C (22,6°C le 29/03/1968) D’autres stations sont très comparables : Mont-Rigi : 22,0°C (20,2°C à la Baraque Michel le 29/03/1968) Zeebruges (port) : 19,2°C (20,5°C à Ostende (estacade du port) le 29/03/1968) Cette fois-ci, les records sont tous battus, même dans les stations à longues séries, à l’exception de Bierset qui ne parvient toujours pas à battre le 29 mars 1968. Pour Angleur, c'est incertain, nous n'avons jusqu'à présent que la valeur de 15h, qui est de 25,5°C. On notera à nouveau la grande sécheresse de l’air, même si c’est un peu moins extrême que la veille. Ici et là, on peut encore épingler des humidités relatives inférieures à 20%, comme par exemple à Deurne à 15h avec 19%. Ce très léger regain de l’humidité peut être lié à la rotation du faible vent du sud à l’ouest, ce qui n’apporte certes pas de changement significatif dans l’air chaud quasi-stagnant, sauf l’apparition d’un (tout petit) peu d’humidité. Au littoral cependant, cette configuration permet une meilleure pénétration de la brise de mer. Sur l’ouest de la côte belge, la brise de mer se met en place vers 14h en bordure de mer, et elle atteint la Base de Coxyde, à un bon 3 km, quelques 2 heures plus tard avec dès lors une cassure dans la courbe des températures (mais après un maximum bien élevé). Sur l’est de la côte belge, la brise de mer se met en place plus tôt encore, avant 13 heures au port de Zeebruges, et parvient à s’enfoncer jusqu’aux environs de Dudzele, mais sans atteindre Bruges. À noter que des différences jusqu’à 10°C et plus peuvent exister de part et d’autre du front de brise de mer. Source : Infoclimat Enfin, le soir, le temps reste longtemps chaud dans les centres urbains, mais aussi sur les plateaux. À 20 heures par exemple, on relève encore 21,9°C à Deurne (Anvers), 21,1°C à Woluwe-St-Pierre (Bruxelles), mais aussi 20,7°C sur le plateau de Beauvechain. Pendant ce temps, on peut déjà avoir un petit frisson dans la fraîcheur humide de la vallée de Mélin, qui n’affiche plus que 16,2°C. Trois heures plus tard, il n’y fait plus que 9,0°C (pour 19,1°C sur le plateau de Beauvechain). Conclusion L’anticyclone qui nous a valu ce temps beau et très chaud pour la saison s’affaiblit sur le Continent européen tandis qu’un nouvel anticyclone, bien plus puissant et situé sur le nord de l’Océan, s’apprête à prendre la relève. Pendant la nuit du 31 mars au 1er avril, un noyau de l’ancien anticyclone tente encore de faire de la résistance au-dessus de la Suisse, mais dès la matinée du 1er avril, une crête du nouvel anticyclone devient prédominante pour nos régions, avec des vents qui s’orientent au nord. Sur le centre, l’est et le sud du pays, cela n’aura encore qu’un impact limité sur les températures maximales puisque ce vent nous « remballe » dans un premier temps l’air chaud présent sur une bonne partie de l’Europe. Mais la Mer du Nord a déjà son petit mot à dire, en nous apportons plus d’humidité et, malgré tout, déjà un frein aux températures qui n’atteindront plus des records. Sur l’ouest du pays, la fraîcheur est déjà là, avec à 14 heures plus que 9°C au littoral, et un petit 11°C du côté de Bruges. Avec le front froid désormais à nos portes, la douceur quittera l’ensemble de notre territoire en fin de journée. Alors que pouvons-nous dire de cet épisode estival précoce. En soi, l’arrivée soudaine d’air sec et souvent déjà chaud pour la saison n’a rien d’anormal au printemps. Que ce soit au mois de mars ou au mois d’avril, de telles périodes de 2 ou 3 jours de beau temps chaud font partie intégrante du printemps tout comme les « interruptions » froides. Ce qui est anormal, c’est l’intensité que prennent ces phénomènes au cours des dernières années, avec régulièrement des records décadaires (voire mensuels) battus quand pas pulvérisés. Ici, bien évidemment, c’est le réchauffement climatique qui est en cause. D’autant plus qu’au-delè des moyennes qui se réchauffent, il y a les extrêmes qui s’amplifient aussi. Quand il s’agit de chaleur, les deux vont dans le même sens, l’amplification des extrêmes ajoutant une couche au réchauffement général du climat. Résultat des courses : les records de chaleur tombent les uns après les autres. Pour le froid, l’amplification des extrêmes contrecarre le réchauffement dans les vagues de froid, mais ne le compense pas entièrement. En idéalisant un peu, on peut presque dire que la moyenne des températures, depuis les années 60, a augmenté dans nos régions de quelques 2°C pendant que les extrêmes de chaleur ont augmenté de 3°C et les extrêmes de froid, de 1°C. Bien sûr, il faut beaucoup plus de recul pour avoir des chiffres précis et statistiquement fiables sur l’impact du réchauffement climatique sur les différents cas de figure. Mais fait est que le thermomètre s’emballe à presque chaque situation chaude, alors que les situations froides se raréfient certes, mais moins qu’on aurait pu le croire au départ. Pour les précipitations, le vent et les orages, l’évolution est encore plus complexe, mais là, on sort du cadre du sujet traité.
  2. QUELQUES RECORDS BATTUS Avant aujourd’hui, 30 mars 2021, la journée la plus chaude de mars, assez ancienne, a été celle du 29 mars 1968. Températures du 29 mars 1968 (entre parenthèses, données non encore vérifiées du 30 mars 2021) Liège-Angleur 25,8°C Hastière-Waulsort 25,3°C Tirlemont 24,9°C Kleine Brogel 24,8°C (23,2°C) Liège-Bierset 24,4°C (23,3°C) Virton 24,2°C Anvers-Deurne 23,8°C (22,8°C) Beauvechain 23,7°C (21,8°C) Maastricht (NL) 23,4°C (23,1°C) Rochefort 23,2°C (22,5°C à Humain) Bruxelles-Uccle 23,0°C (23,9°C) Dourbes 22,7°C (24,0°C à 17h) Lille (FR) 22,7°C (24,0°C) Roulers-Beitem 22,6°C (22,9°C) Coxyde 22,6°C (22,9°C) Luxembourg (LU) 22,2°C (22,5°C) Chièvres 22,1°C (23,8°C) Ostende-estacade du port 20,5°C (19,3°C à Zeebruges-port) Baraque Michel 20,2°C (20,8°C à Mont-Rigi) Saint-Hubert 20,1°C (20,2°C)
  3. IL Y A 8 ANS, LA DERNIÈRE OFFENSIVE DE FROID MAJEURE EN BELGIQUE L’offensive hivernale de mars 2013, au vu de la saison avancée, peut franchement être considérée comme majeure. En bien des lieux en Basse et Moyenne Belgique, il faut remonter aux années 1887 et 1888 pour retrouver quelque chose de similaire durant une 2e décade de mars. Le Namurois a été sans conteste la zone la plus touchée. À Ciney, le 13 mars au matin, la température est descendue jusqu’à –17,2°C, tandis que la station MB de Floriffoux est descendue jusqu’à –15,6°C. À Hastière, on notait –12,4°C tandis que Malonne, à 8 h, avait une température de –14,1°C (le minimum avait été peut-être encore plus bas). La neige a atteint des proportions inédites pour un milieu de mars, et d’énormes congères conféraient au paysage un véritable caractère polaire. La hauteur de la neige hors congères, pour autant qu’elle était mesurable, s’élevait le 12 mars à 20 cm à Ciney. À Florennes, des épaisseurs jusqu’à 18 cm ont été relevées le 13 mars à 10 h et à 13 h, avec comme code synoptique « 9 » (= Neige recouvrant le sol en totalité; congères importantes (50 cm ou plus recouvrant la surface générale)). Le Hainaut, lui aussi, a été durement touché par cette offensive hivernale. À Mouscron, on a relevé 17 cm en date du 12, tandis qu’à Presles, cette épaisseur était de 12 cm, mais là aussi, avec d’importantes congères. Des températures fort basses ont été observes à Gosselies (–10,1°C) et à Chièvres (–11,9°C). Au centre du pays où, grâce à la station d’Uccle, nous disposons d’une très longue série d’observations, nous pouvons prendre la mesure de la rareté des événements que nous venons de vivre. Au niveau des températures, les –10,1°C du 13 mars 2013 constituent la température la plus basse jamais relevée pendant une 2e décade de mars sur une période remontant jusqu’à 1886 ! Le précédent record, datant du 13 mars 1887, a été battu de plusieurs dixièmes de degrés. À Zaventem (aéroport), le thermomètre est descendu jusqu’à –12,6°C, une température qui s’apparente au –13°C du 14 mars 1845 à l’ancien observatoire à Bruxelles Saint-Josse et qui constitue très vraisemblablement la température la plus basse de la période instrumentale à Bruxelles et dans ses environs pour une mi-mars. D'autre part, les deux gelées permanentes d'Uccle, observées les 11 et 12 mars, sont tout aussi exceptionnelles. Là aussi, il faut remonter fort loin, jusqu’à 1888, pour trouver des maxima aussi bas. Par contre, des gelées permanentes encore plus tardives ont été curieusement observée récemment : les 17 et 18 mars 2018, la température n’a pas dépassé 0°C à Uccle. Mais le maximum le plus bas a été un brin moins extrême que celui de 2013. L’épaisseur de la neige hors congères, de 13 cm, constitue également un record sur toute la série d’observations à Uccle qui remonte, pour ce paramètre-là, à 1889 (précédent record : 12 cm en 1906). En 1888, lorsque les observations d’enneigement étaient à leur début, de la neige couvrant entièrement le sol était signalée à Uccle entre le 18 mars à 8 h et le 22 mars à 8 h (et une neige recouvrant presque entièrement le sol jusqu’au 23 mars à 8 h), mais la hauteur de cette neige n’était mentionnée que de façon globale en Belgique, « de 10 à 25 cm dans la région montagneuse [sic] et de 5 à 10 cm dans la région des plaines » en date du 20. L’année d’avant, en 1887, le sol d’Uccle a été signalé recouvert de neige presque aux mêmes dates, du 17 mars à 8 h au 21 mars à 8 h, mais il n’existe aucune indication sur la hauteur de cette neige. De toute façon, si l’on considère les congères de l’épisode neigeux de 2013, on ne risque pas de se tromper en affirmant que nous nous étions retrouvés devant un phénomène tout à fait unique pour la mi-mars, qui n’est pas sans rappeler le chaos qui avait régné juste avant le célèbre Nouvel An de 1978-1979. Forest (Bruxelles) dans la tourmente neigeuse. Crédit photo : Robert Vilmos Le fait qu’une couche de neige épaisse et intacte perdure plusieurs jours à Uccle est tout aussi exceptionnel si tard dans la saison. Hormis 1887 et 1888, on a encore relevés 3 jours consécutifs de neige significative au sol à Uccle du 13 au 15 mars 1962, mais les températures dépassaient nettement le 0°C en journée et la neige fondait avant que de nouvelles chutes de neige ne reforment un tapis neigeux. (Il convient cependant de noter que dans les Hautes-Fagnes, cette année-là, l’épisode neigeux était bien plus important que celui de 2013, avec un sol couvert de neige pendant tout le mois et un maximum de 51 cm à Botrange.) La région liégeoise, bien sûr, n’a pas été épargnée non plus par la vague de neige et de froid tardifs de 2013. Bien que les hauteurs de neige officielles n’aient pas été terribles, les congères étaient très marquées et même les épaisseurs de neige elles-mêmes, en bien des endroits, étaient remarquables. Les températures minimales, quant à elles, sont descendues jusqu’à –11,8°C à l’aéroport de Bierset et jusqu’à –7,7°C à Angleur. À Stree (Huy), le minimum a été de –10,1°C. En Haute Belgique, il a fallu attendre deux jours de plus pour avoir des températures extrêmes avec, par exemple, –17,9°C à Elsenborn le 15 mars. La tourmente de neige, bien sûr, a aussi touché l’Ardenne et les Hautes-Fagnes, mais les records précédents en matière de neige, dans cette région, sont d’une autre dimension qu’en Basse et Moyenne Belgique. Nous avons déjà évoqué le mois de mars 1962, où le sol est resté recouvert de neige tout le mois, mais mars 1988 a été bien pire encore ! Là aussi, le sol est resté recouvert de neige tout le mois, mais avec une épaisseur dépassant les 60 cm pendant 16 jours consécutifs, du 1 au 16 mars. Les 5 et 6, la couche atteignait 105 cm à Mont-Rigi, tandis que le 8, la même épaisseur était atteinte au Centre Nature de Botrange. Comme on peut le constater, les événements exceptionnels ont des dates et des origines bien différentes d’un bout à l’autre de notre petit pays ! Petit résumé au jour le jour 6 mars 2013 Une journée on ne peut plus printanière, avec 19,8°C à Liège-Monsin ; 19,6°C à Stavelot ; 19,5°C à Stabroek ; 19 ,2°C à Rochefort ; 19,1°C à Uccle et à Angleur et encore 13,1°C à Mont-Rigi (alors qu’une petite dizaine de centimètres de neige au sol est encore en train de se sublimer dans un air avec un taux d’humidité de 19% !). Après le passage d’un front chaud affaibli qui donne encore des stratocumulus en matinée, le ciel se dégage avec un beau soleil accompagné de cirrus et quelques altocumulus, ce qui fait que cette journée printanière est parfaite. Webcam IRM – Diepenbeek – 6 mars 2013 à 16h20 7 mars 2013 Une journée à nouveau plus humide, mais qui reste douce, avec 15 à 16°C par endroit malgré un ciel très nuageux avec altostratus translucidus suivi de stratocumulus et de quelques pluies. 8 mars 2013 Le temps est toujours très doux pour la saison, avec 14 à 15°C et localement même 17°C, mais reste humide avec, essentiellement, des altocumulus et des stratocumulus de plus en plus nombreux, donnant à nouveau un peu de pluie. Ces pluies deviendront même très abondante la nuit du 8 au 9 sur l'ouest de la Belgique en raison d'une petite dépression qui évolue très lentement sur notre pays. Middelkerke et Anvaing recueille 33 mm ; Kruishoutem, 28 mm ; Beitem et Eeklo, 27 mm ; Passendaele, 26 mm... Ces fortes précipitations restent grosso modo à l'ouest d'une ligne allant de Gand à Mons. 9 mars 2013 Dans un premier temps, il fait encore relativement doux avec 7 à 11°C par temps pluvieux au nord et au centre, et par temps légèrement instable (cumulus et stratocumulus) au sud. En après-midi, l’air plus froid arrive par le nord avec 5 ou 6°C, de la brume, des stratus et des stratocumulus. Peu à peu, cet air gagne le restant du pays. Ci-dessous : arrivée du froid à Uccle. Webcam IRM – Uccle – 9 mars 2013 à 16h45 10 mars 2013 C’est une journée grise et froide avec des maxima souvent proches de 2°C (mais encore jusqu’à 7°C sur le sud du pays) et déjà quelques chutes de neige. 11 mars 2013 La journée est grise et plus froide encore, avec des stratus / stratocumulus parfois accompagnés de chutes de neige. Le soir à 19h, on relève déjà 6 cm à l’aéroport de Charleroi. Ailleurs, la couche est plus modeste mais atteint quelques centimètres en bien des endroits. Les maxima, de 0 à –1°C en plaine et de –3 à –5°C sur les hauteurs, sont parmi les plus bas jamais enregistrés pendant une seconde décade de mars. Il faut en effet remonter à... 1888 pour trouver des valeurs encore plus froides. Ce qui est remarquable aussi, c’est que ces maxima sont en moyenne 20°C plus bas que ceux relevés 5 jours plus tôt, en l’occurrence le 6 mars. Webcam IRM – Uccle – 11 mars 2013 à 13h30 12 mars 2013 Un retour d’est nous vaut du grand froid et de fortes chutes de neige. Sous un altostratus (parfois translucidus) doublé de nombreux stratus fractus, les chutes de neige s’ intensifient dès le matin au centre du pays, pour ne cesser que vers 13 h environ. Alors, il ne reste que l’altostratus translucidus, avec quelques stratocumulus à la limite de cumulus. Plus tard, cet altostratus s’ amincit même en cirrostratus avec, à 15 heures, un effilochement et quelques éclaircies parmi les cirrus. Les épaisseurs de neige, à 7 h et à 13 h étaient les suivantes : Middelkerke : 1 cm / traces Munte : 5 cm / 5 cm Deurne : 5 cm / 8 cm Zaventem : 5 cm / 10 cm Gosselies : 10 cm / 13 cm (14 cm à 16h) Bierset : 5 cm / 6 cm Kleine Brogel : 5 cm / 10 cm Mont-Rigi : 7 cm / 7 cm À Ciney, la couche atteint 20 cm et à Mouscron, 17 cm. À Uccle, les 13 cm sont la mesure de neige la plus élevée jamais relevée au cours d’une 2e décade de mars (précédent record : 12 cm le 14 mars 1906). Mais ces données ne reflètent même pas vraiment la neige présente au sol puisque ce sont surtout les congères, formées par un vent de nord-est avec des rafales jusqu’à 50 km/h, qui donnent un caractère très hivernal au paysage. Ces congères montrent aussi la difficulté de mesurer cette fameuse hauteur « hors congères » de la neige. À Beauvechain par exemple, l’épaisseur de la neige varie de 4 à 12 cm selon l’endroit de l’aéroport, avec jusqu’à 25 cm dans les congères. Au final, en se basant aussi sur les précipitations, c’est la valeur (moyenne) de 13 cm qui est retenue. 13 mars 2013 La nuit du 12 au 13 mars, le ciel se dégage et les températures s’effondrent. Au matin, tous les records pour la mi-mars sont pulvérisés. En région bruxelloise, on descend jusqu’à –10,1°C à Uccle et jusqu’à –12,6°C à l’aéroport de Bruxelles-National. Il faut remonter jusqu’au... 14 mars 1845 pour trouver plus bas, avec –13°C à l’ancien Observatoire de Bruxelles, qui était situé à l’emplacement de l’actuel Botanique. Ailleurs dans le pays, les séries sont moins longues, mais atteignent quand même 60 années en bien des endroits. Voici quelques records (pulvérisés) pour la deuxième décade de mars : Bierset : –11,8°C (précédent record : –8,2°C le 19 mars 1985, données disponibles depuis 1953) Ciney : –17,1°C (précédent record : –8,3°C le 13 mars 1987, données disponibles depuis 1976) Hastière : –12,4°C (précédent record : –8,5°C le 13 mars 2006, données disponibles depuis 1977) Florennes : –11,1°C (précédent record : –7,7°C le 13 mars 2006, données disponibles depuis 1976) Beauvechain : –8,7°C (précédent record : –6,9°C le 11 mars 1970, données disponibles depuis 1953) Gosselies : –10,1°C (précédent record : –7,1°C le 13 mars 2006, données disponibles depuis 1984) Deurne : –10,8°C (précédent record : –8,5°C le 11 mars 1958, données disponibles depuis 1953) Eeklo : –7,0°C (précédent record : –6,6°C le 13 mars 1958, données disponibles depuis 1953) Beitem : –8,5°C (précédent record : –5,2°C le 14 mars 1987, données disponibles depuis 1953) Gorsem : –15,4°C (précédent record : –7,4°C le 13 mars 1987, données disponibles depuis 1982) Koersel : –15,3°C (précédent record : –8,7°C le 13 mars 2006, données disponibles depuis 1983) En journée, les températures sont un peu moins froides que les jours précédents, avec 4°C sur l’ouest du pays, 2°C au centre et un gel permanent sur la plupart des régions de l’est. Ce redoux s’accompagne d’instabilité notamment au littoral, avec là de petites averses de neige. En après-midi, cette instabilité atteint aussi le centre du pays sous une forme affaiblie, avec un mix de cumulus et de stratocumulus. Partout, la couche de neige reste intacte, à l’exception du littoral où il ne subsiste que des traces. À l’aéroport de Charleroi, on mesure 13 cm, et encore 7 cm à celui de Bruxelles. À Uccle, on relève 10 cm. Webcam MB – Mélin – 13 mars 2013 à 15h34 Conclusion Il s’agit d’un événement froid majeur, d’autant plus qu’il sera suivi par d’autres épisodes hivernaux remarquables pour la saison. C’est ainsi que le sol d’Uccle, après avoir été enneigé du 12 au 15 mars, le sera à nouveau du 24 au 26 (10 cm le 24), avec un dernier blanchissement (1 cm) le 29. Le 31, toujours à Uccle, on vivra le jour de Pâques le plus froid depuis le début des observations à Uccle en 1886, avec un maximum de 3,1°C. Le minimum pasqual de –2,0°C est le deuxième plus froid de la série. Le 5 avril, avant un maximum (nocturne !) de 3,9°C, la température oscille sans cesse entre 2 et 3°C tout au long de la journée. Ensuite le matin du 7, la température dégringole jusqu’à –4,9°C à Middelkerke. Au final, le mois de mars 2013 arrive à Uccle à une moyenne de 3,0°C, ce qui le place parmi les mois de mars très froids. Mais cette moyenne encore « raisonnable » est due à la grande douceur du début du mois qui compense partiellement le froid du restant du mois. Si l’on décale les mesures de 8 jours, c’est-à-dire qu’on prend la période de 31 jours du 9 mars au 8 avril, on obtient les chiffres suivants. Température moyenne : 2,1°C Moyenne des maxima : 5,1°C Moyenne des minima : –1,4°C Maximum de la période : 10,8°C (7 avril) Minimum de la période : –10,1°C (13 mars) Là, on est vraiment dans l’exceptionnel ! En outre, un maximum si bas sur 31 jours printaniers est tout à fait remarquable. Si l’on extrapole ce que cela aurait donné 8 jours plus tôt dans la saison (c’est-à-dire du 1 au 31 mars) en tenant compte de la saisonnalité et des masses d’air en présence, on obtiendrait quelque chose qui ressemble à ceci : Température moyenne : 1,0°C Moyenne des maxima : 3,7°C Moyenne des minima : –2,2°C Maximum du mois : 9,4°C (30 mars) Minimum du mois : –10,9°C (5 mars) Et là, les records, on les aurait eus ! C’est d’ailleurs la dernière grande réussite pour le froid ! Depuis, de nombreux événements majeurs se sont produits du côté chaud, mais (presque) plus aucun du côté froid. Si l’on excepte un petit coup de froid ponctuel en mars 2018, qui a encore réussi a générer les 2 jours d’hiver le plus tardif, tous les autres événements froids ont été au mieux « anormalement » froids, mais plus exceptionnels ! Sauf peut-être... Surprise à l’avenir !
  4. 2021 : DU FROID À LA DOUCEUR EN PEU DE TEMPS Les grands contrastes entre périodes froides et périodes douces sont typiques du printemps, mais peuvent aussi déjà se produire à la fin de l’hiver. La vague de froid de février 1991, bien plus intense que celle que nous venons de vivre en 2021, avec –20,5°C à Elsenborn et –20,8°C à Libramont le 7 février, ainsi qu’une remarquable série de 13 jours d’hiver consécutifs à Ernage (Uccle, pendant cette période, n’a pas dépassé 0,8°C), a brusquement été suivie par le printemps dès le 21 février, avec une apothéose le 24 février (16 à 17°C en de nombreux endroits sous un soleil radieux). Cette période de douceur se poursuivra encore pendant tout le mois de mars. En 1998, après la période très froide de fin janvier et début février (Elsenborn : –20,4°C le 28 janvier, –20,1°C le 3 février ; fortes gelées même en plaine), la Saint-Valentin est particulièrement douce, malgré un ciel un peu voilé, avec des températures de 16 à 18°C partout en plaine, et jusqu’à 18,6°C à Dourbes et 18,5°C à Hastière. Plus près de nous, en 2017, on observe encore des gelées permanentes – parfois même en plaine – le 10 février tandis que quatre jours plus tard, le 14 février est considéré comme l’une des plus belles Saint-Valentin de l’histoire, avec un ciel cette fois-ci tout à fait bleu et des températures à peine inférieures à celles de 1998, avec par exemple 16,9°C à Angleur ; 16,7°C à Dourbes ; 16,4°C à Sivry et encore 15,8°C à Uccle. En 2021, ce sont deux périodes véritablement antagonistes que nous vivons, qui auront peut-être même une durée plus ou moins équivalente. Le grand absent, pendant ces périodes de fortes fluctuations, est généralement le flux zonal, celui qui nous amène les perturbations atlantiques, qui modère nos températures et qui « gère » la répartition de nos précipitations hivernales. Au cours de ce mois de février 2021, ce flux zonal était certes encore présent en début de mois, mais a été dévié dès le 4 par la formation d’un creux d’altitude jusqu’aux Îles Canaries, se déplaçant ensuite vers l’Afrique du Nord. À partir du 8, c’est la totalité du flux zonal qui est rejetée très bas en latitude, avant qu’une crête commence à émerger le 12 pour se consolider le 13 et littéralement couper ce flux en deux. D’une situation de semi-blocage (à basse latitude), nous évoluons rapidement vers une situation de blocage pour tout le continent européen. Cette crête est en fait une crête chaude, issue de la ceinture des anticyclones subtropicaux, qui se développe vers nos régions alors que l’air froid n’a même pas encore quitté les basses couches de l’atmosphère sur notre pays. Cette situation fait en sorte que le passage de l’air froid à l’air chaud s’opère presque sans transition. Le 14 au matin, il gèle encore à pierre fendre en région bruxelloise, le 15 s’avère une journée pluvieuse et froide sur de la neige fondante tandis que le 16, les thermomètres affichent déjà 13 à 14°C dans cette même région bruxelloise, ce qui est vraiment beaucoup pour la saison. La forme de la crête d’altitude va permettre une circulation de sud-ouest dans un premier temps, c’est-à-dire une circulation atlantique déviée, avec nuages et pluies, mais des températures déjà beaucoup trop douces, même pour un flux océanique. Et dès le 19 (surtout à partir du 20), le flux général va de plus en plus s’orienter au sud, avec un apport d’air tropical plus direct, en provenance du Sahara. C’est aussi à partir du 20 que nous allons procéder à l’analyse, jour après jour, des conditions météorologiques sur notre pays. 20 février 2021 En surface, le vent qui s’était déjà bien orienté au sud la veille, continue à souffler dans cette direction, avec même une petite tendance sud-est. L’air, qui était encore assez humide, commence lentement à se dessécher. Il s’agit en fait d’une humidité résiduelle, coincée en dessous d’une inversion qui ne se résorbe que partiellement en journée. Au-dessus, dans les couches moyennes de l’atmosphère, on observe déjà des couches d’air très sec. Plus haut, la frange extrême d’une perturbation frontale est à nouveau responsable d’humidité et de quelques nuages cirriformes. Le temps est donc beau, mais momentanément voilé par une quantité variable de cirrus, dont certains spissatus épais. Assez étonnant en ces temps de restrictions : on voit aussi un nombre parfois important de traînées d’avion en début de journée, notamment au-dessus du centre du pays. Webcam MB – Braine-l'Alleud – 20 février 2021 à 8h Au-dessus de l’Ardenne, on observe aussi quelques altocumulus lenticularis le matin. Du côté des Hautes-Fagnes et des Cantons de l’Est par contre, la journée commencent sous des stratus fractus, qui ne dispersent complètement qu’en fin de matinée. Les températures minimales sont déjà très douces, avec des valeurs de 7 à 9°C en plaine et de 4 à 5°C sur les hauteurs. Un vent quelque peu turbulent, avec de petites rafales, empêche la formation de froid dans les cuvettes. Les températures maximales, fort élevées pour la saison, atteignent quant à elles 16 à 18°C en plaine (15°C au littoral) et 12 à 13°C sur les hauteurs. La nuit du 20 au 21, il se forme une couche particulièrement chaude pour la saison en air libre vers 700 mètres d’altitude, avec 16 à 17°C. 21 février 2021 Si un petit vent de sud à sud-est reste généralement présent sur le pays, il faiblit cependant fortement sur le sud du pays, ce qui fait que le refroidissement nocturne y est plus important qu’ailleurs. C’est ainsi qu’à Buzenol, le minimum descend jusqu’à 1,7°C ! On note d’ailleurs de fortes différences en Gaume : à Torgny (287 m), la température à 8h est de 7,8°C, tandis qu’à Lamorteau (195 m), on observe au même moment 0,5°C ! Isolément, on note quelques îlots plus frais aussi en plaine dans le nord du pays (Anvers-Deurne : 5,1°C), sinon les minima sont doux, parfois même supérieurs à 10°C (Uccle : 10,8°C ; Sint-Katelijne-Waver, pourtant pas loin d’Anvers : 10,2°C). Comme la veille, le ciel est quelque peu voilé par des cirrus au départ (avec parfois un ciel flamboyant à l’aurore), puis ces cirrus se dispersent par la suite, en matinée sur le sud-est du pays et à la mi-journée sur le centre, et font place à un ciel serein ou presque. Sur l’ouest, les cirrus persistent et dans la région côtière, on observe aussi des bancs d’altocumulus. Avec un air encore un peu plus sec que la veille, les températures sont à nouveau fort élevées avec des maxima entre 16 et 19°C en plaine et entre 13 et 14°C sur les hauteurs. Quelques valeurs : 19,2°C à Koersel ; 18,4°C à Kleine Brogel ; 18,3°C à Genk et à Sint-Katelijne-Waver ; 18,2°C à Hastière ; 17,9°C à Uccle. On aurait été proche des records s’il n’y avait pas eu l’extraordinaire février 2019, et plus particulièrement le 27 février 2019 avec, entre autres, 22,4°C à Angleur ; 22,1°C à Hastière ; 22,0°C à Dourbes et encore 19,5°C à l’aérodrome de Spa ! La veille par ailleurs, Mont-Rigi montait jusqu’à 18,6°C ! 22 février 2021 Commençons par quelques différences saisissantes : à 2 h du matin, on observe à Beauvechain 11,8°C alors qu’au même moment à Mélin, à seulement 4 km de là mais au fond d’une vallée, on mesure 1,9°C ! Dans la même région, à Grez-Doiceau, on note 3,9°C à 1 h ; 4,5°C à 2 h et... 12,1°C à 3 h ! Une évolution similaire est aussi observée à Hoeilaart et, dans une moindre mesure, à Limelette. Dans toutes ces stations, la hausse nocturne des températures s’accompagne aussi d’une chute brutale de l’humidité de l’air. L’apparition de nuages (de poussière) et un vent se renforçant quelque peu sont la cause de cette hausse des températures en pleine nuit. Les nuages par ailleurs, vont nous accompagner une grande partie de la journée. Nuages... de poussière et de sable d’origine saharienne. Ce qui, en matinée, ressemble à un stratus n’en est pas un. Les faibles taux d’humidité sont là, d’ailleurs, pour nous dire que cela ne peut pas être un stratus. Mais cela y ressemble tant que même le disque solaire, quand il perce, prend les contours nets comme si cela avait été un stratus. Waimes – Crédit photo : Sophie Siemes (via Info Météo) Plus tard en journée, on voit apparaître quelques vrais nuages, des altocumulus et stratocumulus à base élevée (peu épais). On se rend alors compte que le nuage de poussière, qui se comporte visuellement comme un stratus, se situe en réalité bien plus haut, même (un peu) plus haut que les altocumulus. De temps en temps, le ciel bleu transparaît un peu aussi, avec alors un aspect très délavé mais un soleil qui perce mieux. Sur la photo ci-dessous, l’on voit bien que le nuage de poussière est situé plus haut (entre 2000 et 4000 mètres selon les LIDAR) que les altocumulus. Ici, on pourrait presque croire à un altostratus translucidus, mais lorsque le soleil le transperce, il ne brille absolument pas comme au travers d’un altostratus. Webcam MB – Schaerbeek – 22 février 2021 à 16h20 Et sur cette photo-ci : le ciel devient plus bleuâtre, le soleil perce un peu mieux et devient capable de projeter une ombre. Webcam MB – Sourbrodt – 22 février 2021 à 13h30 Les températures maximales baissent légèrement à cause de cette insolation réduite, mais restent à un haut niveau pour février, avec 15 à 18°C en plaine et autour de 14°C sur les hauteurs, ainsi qu’au littoral. 23 février 2021 Un front froid en cours de frontolyse traverse le pays et provoque un changement de masse d’air qui nous fait passer de l’air tropical direct à... de l’air tropical maritime. La différence se fait surtout sentir vers 1000 mètres d’altitude où la température, de 12-14°C au départ, descend temporairement à 8°C environ. Ceci génère une petite instabilité de basses couches, permettant la formation de cumulus dans un air plus limpide. En effet, après la dispersion en cours de matinée des stratocumulus (parfois aussi altocumulus) liés aux restants du front, le ciel devient bleu, quoique d’abord encore un peu voilé par de fin cirrus, tandis que des cumulus humilis se développent juste sous l’inversion et persistent jusqu’en fin d’après-midi, mais en s’aplatissant de plus en plus à cause du rabaissement de l’inversion et en finissant par devenir des stratocumulus cumulogenitus. En fin de journée, les cirrus redeviennent un peu plus nombreux. Sur le sud-est du pays, les cirrus sont absents et tant les stratocumulus / altocumulus que les cumulus sont moindres, mais le ciel est encore délavé par les sables du Sahara. Les vents ont quelque peu basculé et soufflent à présent de sud-sud-ouest, avec parfois des rafales de 50-60 km/h (localement 70 km/h), ce qui tempère un peu l’effet de douceur. Malgré tout, les températures en surface sont très élevées pour la saison, avec 16 à 20°C en plaine et 14 à 15°C sur les hauteurs. Quelques valeurs : 19,6°C à Koersel ; 18,7°C à Kleine Brogel ; 18,5°C à Retie et à Genk ; 18,3°C à Deurne. Les Flandre Orientale et Occidentale sont en général un peu plus fraîches avec 16-17°C (et même 15°C au port de Zeebruges). 24 février 2021 Il s’agit d’une journée extraordinaire. Le ciel est parfaitement bleu, à part quelques cirrus et altocumulus visibles à l’horizon depuis le centre et l’ouest du pays. Sur les reliefs, on observe aussi quelques cumulus humilis. Il n’y a qu’au littoral où l’on observe un ciel plus nuageux, avec d’importants bancs d’altocumulus, tendance stratocumulus en matinée et un ciel voilé de cirrus l’après-midi. Ces nuages affectent encore, mais dans une mesure beaucoup moindre, l’extrême ouest du Hainaut. Les températures maximales sont souvent encore un peu plus élevées que la veille, avec 18 à 21°C en plaine et 15 ou 16°C sur les plus hauts plateaux. Quelques valeurs : 20,6°C à Koersel ; 20,3°C à Angleur (station Irceline) ; 19,4°C à Sint-Katelijne-Waver ; 19,3°C à Retie et à Deurne ; 19,2°C à Kleine Brogel. En 1990, les premiers 20°C ont été observés en région liégeoise à la même date du 24 février, avec 20,0°C à Bierset, 20,4°C à Liège-Monsin et 21,1°C à Angleur. Il reste cependant un extrême qui n’a Les valeurs supérieures à 20°C sont parmi les plus précoces observées dans le pays. Si 2019 a fait bien mieux que cette année en termes de maxima absolus, les premiers 20°C d’il y a deux ans ont été relevés un brin plus tard dans la saison, en l’occurrence le 26 février. toujours pas été battu jusqu’à aujourd’hui, celui du 10 février 1899. Les températures de ce jour-là restent de loin les plus élevées jamais enregistrées pendant une première décade de février et constituent, pour les régions de Liège et de Verviers, les 20°C les plus précoces de l’histoire. Sous un beau soleil, après effilochement des épais cirrostratus présents sur le pays en matinée, les thermomètres de l’époque affichaient 21,4°C à Liège ; 21,2°C à Flémalle-Haute ; 21,2°C à Verviers et encore 20,6°C au Barrage de la Gileppe. D’après les informations dont nous disposons sur la méthode de mesure, la plupart des abris utilisés avant 1911 étaient des abris de type « ouvert », ce qui signifie que ces valeurs, au vu de la saison et du type de temps, seraient surestimées de quelques 0,5 à 0,8°C. En d’autres termes, même après correction, on reste au-dessus des 20°C, sauf au Barrage de la Gileppe où, avec l’instrumentation actuelle, on ne les aurait peut-être tout juste pas atteints. 25 février 2021 Les hautes pressions, situées depuis plusieurs jours sur l’Europe Centrale et les Balkans, s’affaiblissent en ce 25 février pendant qu’un front froid aborde notre littoral durant l’après-midi, annonçant la fin de la période extrêmement douce que nous venons de connaître. Commençons par l’est et le sud du pays, qui connaissent une nouvelle très belle journée de février. Sur l’Ardenne et la Gaume, le ciel est serein ou peu nuageux, certes un peu délavé en raison des poussières du Sahara, puis graduellement laiteux en raison de cirrus devenant plus nombreux, avec une petite tendance à cirrostratus. Sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, le temps est beau aussi mais les cirrus sont présents dès le matin, avec quelques cirrocumulus / altocumulus l’après-midi, et graduellement des cirrostratus. Du côté de Liège, on observe à peu près les mêmes nuages, mais des cumulus humilis parviennent à se développer en dessous, et en fin de journée le ciel devient très nuageux avec altocumulus épais, puis stratocumulus. C’est dans cette dernière région qu’il fait le plus doux, avec 18,7°C à Bierset et 20,4°C à Angleur (station Irceline). En Campine, on relève jusqu’à 19,8°C à Koersel. Sur les hauteurs, on observe encore 17,2°C à Spa ; 16,3°C à Elsenborn et 15,8°C à Mont-Rigi. Du côté ardennais, on relève 15,5°C à Saint-Hubert ; 17,4°C à Humain et 18,6°C à Charleville-Mézières (FR). Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, on note 19,4°C à Dourbes et 17,5°C à Florennes. En Gaume, les valeurs sont généralement de 17-18°C. Au centre du pays, les températures sont élevées aussi, avec également 17-18°C (18,1°C à Uccle et 18,0°C à Beauvechain), mais le temps est moins beau l’après-midi. Après des cirrus en matinée, avec quelques altocumulus et de rares cumulus vers midi, le ciel devient très nuageux avec des altocumulus qui deviennent progressivement épais et de doublent par la suite de stratocumulus. En soirée, à l’occasion du passage du front froid, on observe des averses et une baisse marquée des températures. Au littoral, le ciel est voilé de cirrus épais en matinée, avec évolution en cirrostratus à la mi-journée et apparition de bancs d’altocumulus. L’après-midi, le ciel est gris avec altocumulus / stratocumulus et un peu de pluie le soir. Les maxima sont atteints à la mi-journée avec 12-13°C, pour n’atteindre plus que 9-10°C en milieu d’après-midi. Un peu plus vers l’intérieur des terres, on atteint encore 15°C, mais là aussi, les températures baissent en cours d’après-midi. Ceci nous amène à la fin de la période printanière de ce mois de février, qui aura eu presque la même longueur que la période hivernale. Conclusion L’exceptionnalité de cette période douce se marque surtout dans le nombre de jours consécutifs où il a fait très doux. À Uccle, il s’agit d’une série de six jours avec 15°C ou plus. Deux jours avec plus de 18°C (les 24 et 25) sont remarquables aussi. Le maximum absolu, de 18,7°C, ne constitue toutefois pas un record. En 2019 à Uccle, à la fin du mois de février, on a relevé 4 jours avec 15°C ou plus, dont 3 avec 18°C au plus. Cette année-là, on a aussi dépassé les 20°C le 26, avec 20,2°C (record absolu). À cela s’ajoute une autre série de 5 jours avec 15°C ou plus vers le milieu du mois, et déjà 18,1°C le 15 février. Le mois de février 2019 a donc été bien plus exceptionnel. Ailleurs dans le pays, les 20°C ont été atteints ici et là les 24 et 25 février 2021. En 2019, les 20°C ont été atteints et dépassés en beaucoup plus d’endroits, avec notamment 22,4°C à Angleur ; 22,1°C à Hastière ; 22,0°C à Dourbes ; 20,8°C à Koersel et encore presque 20°C à l’aérodrome de Spa (19,5°C) en date du 27 février. Plus loin dans le passé, on retrouve le mois de février très doux de 1990, avec des températures fort élevées les 20 et 24 et, à cette dernière date, les 20°C atteints en région liégeoise (20,0°C à Bierset ; 20,4°C à Liège-Monsin et 21,1°C à Angleur. En 1959, 1960 et 1961 (trois années consécutives donc), des pointes de 18°C et plus ont été observées dans le pays. Enfin, les 20°C ont été atteints à légèrement dépassés du côté de Liège et de Verviers déjà le 10 février 1899. Il n’en est pas moins que 2021 vient de connaître un phénomène de douceur majeur, d’une amplitude bien supérieure à la vague de froid qui l’a précédé.
  5. 2021 : OFFENSIVE HIVERNALE DE FÉVRIER 2021 Crédit photo : Samina Verhoeven (Belgorage) Les conflits directs entre des masses d’air polaire continental et tropical maritime, en hiver, peuvent avoir des côtés très impressionnants. On se souviendra de l’hiver 1978-1979. Alors que du 26 au 29 décembre 1978, les températures atteignaient encore 10 à 12°C en plaine, le conflit de masses d’air entraîna un incroyable blizzard les 29 et 30 décembre et le 31 décembre en après-midi, les températures étaient descendues à des valeurs entre –10 et –12°C sur ces même plaines. En Ardenne, où le froid est arrivé quelques 24 heures plus tard, Saint-Hubert connut la plus incroyable chute de température jamais enregistrée en Belgique, avec 8°C le 31 décembre aux petites heures et –19°C moins de 24 heures plus tard, en fin de soirée de la même date. Au cours du mois de janvier 1979, la proximité entre l’air doux et humide et l’air glacial allait nous réserver encore quelques épisodes mémorables de pluies verglaçantes. Plus loin dans le temps, la vague de froid de 1956 était bâtie sur le même schéma, avec un air glacial qui butait littéralement sur de l’air doux avec, là aussi, des chutes de température impressionnantes. Avec cependant la différence que dans un premier temps, cette vague de froid ne s’accompagna que de peu de neige, une mince pellicule de neige et de glace comme c’est le cas, dans certaines régions, le 7 février 2021. En 1985, la première vague de froid, celle de janvier, était certes arrivée de façon progressive, mais la seconde, celle de février, buta aussi sur de l’air doux qui était remonté entre-temps avec comme conséquence un gigantesque verglas le 8 février. À Bruxelles, ces pluies verglaçantes persistèrent près de 24 heures avant que n’arrive la neige durant l’après-midi du 9. 2021 connaît aussi un tel conflit entre masses d’air, mais comme toujours en météorologie, chaque phénomène a son propre scénario. La rencontre entre courants froids de nord-est et courants doux de sud-ouest se met en place dès le 28 janvier, mais dans une situation bien plus « molle » qu’en 1956, 1978 ou 1985. Les contrastes thermiques sont bien plus faibles car l’air, au nord, est plutôt un air polaire maritime à peine continentalisé. Mais la persistance d’une circulation à composante orientale au nord de l’Europe va continentaliser davantage la masse d’air polaire. Analysons à présent, jour après jour, ce qui se passe en février. 1erfévrier 2021 Le froid, dans un premier temps, est en recul mais se renforce au nord des Pays-Bas. La limite des gelées permanentes passe un peu au nord d’Amsterdam pour se poursuivre vers l’est, sur l’Allemagne, sur une ligne s’étendant grosso-modo de Hanovre à Leipzig et Dresde. Chez nous, une petite dépression prend un parcours très méridional et passe exactement par notre pays. Elle se comble cependant, ce qui fait que les gradients sont très faibles. Ainsi, malgré des pressions qui sont plutôt basses, nous connaissons un temps aux allures anticycloniques. Un stratus couvre en effet le pays, parfois suffisamment bas pour générer du brouillard. L’après-midi, ce n’est que localement qu’on observe quelque évolution vers des stratocumulus. À Bruxelles notamment, on voit les sommets des buildings qui une fois disparaissent dans le stratus et une fois non. En ce jour, il n’est pas encore question de gros contrastes thermiques sur notre pays, mais plutôt d’un mélange de masses d’air, où l’air assez doux prédomine cependant. Les maxima se situent entre 3 et 6°C sur tout le pays, avec peu de différences entre la plaine et les reliefs. Seule la Gaume présente des températures un peu plus élevées, avec localement 8°C. 2 février 2021 Des vents de sud sud-ouest amènent une portion d’air très doux sur notre pays, avec des températures qui, dès la mi-journée, atteignent 10 à 12°C en plaine et 6 à 8°C sur les hauteurs. Les derniers restes d’une neige, qui avait tenu pendant tout le mois de janvier dans les hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est, finissent par disparaître, à l’exception de l’une ou l’autre plaque de neige particulièrement coriace. Le froid, toutefois, ne demeure pas loin. Tout un tiers nord-est des Pays-Bas connaît des maxima de 1 à 2°C. La limite des gelées permanentes a toutefois un peu reculé, pour passer sur l’Allemagne du nord juste au sud de la frontière danoise. Le temps en Belgique est typiquement maritime, avec d’abord un nimbostratus pluvieux, puis un ciel faiblement instable avec un mix de stratocumulus et de nuages convectifs. Ici et là, on observe aussi des averses plus marquées. 3 février 2021 La situation atmosphérique générale ne change pas tellement. Notre pays reste confronté à un flux d’air maritime perturbé mais très doux tandis qu’au nord d’une longue occlusion s’étirant le long du 54e parallèle environ, l’air continue à être froid au sein d’un flux d’est. Source : KNMI Le froid recule encore un peu, mais reste présent sur le nord de l’Allemagne. Les Pays-Bas, par contre, se retrouvent entièrement dans l’air doux. En Belgique, la douceur se renforce encore un peu, avec localement jusqu’à 13°C en plaine, tandis qu’il fait 8 à 9°C sur les hauteurs. Mais le temps est très perturbé, avec un nimbostratus pluvieux (secteur chaud) suivi d’une traîne active (à l’arrière d’un front froid). Les précipitations sont abondantes partout, avec 10 à 20 mm d’eau, voire plus (26,2 mm à Retie et Sint-Katelijne-Waver ; 25,6 mm à Mont-Rigi ; 23,2 mm à Melle). À Sint-Katelijne-Waver, les pluies du secteur chaud donnent 20 mm, tandis qu’à Melle, ce sont plutôt les averses de la traîne qui donnent beaucoup d’eau, avec 13 mm tombés pendant l’après-midi. 4 février 2021 Des hautes pressions se construisent tant au nord qu’au sud, mais cela n’empêche pas une perturbation de bien délimiter les zones d’influence, avec le froid qui se remet à avancer. La Belgique reste du côté doux et, grâce aux éclaircies liées aux hausses de pression, le temps est très agréable. Les maxima se situent autour de 8°C à l’ouest des plaines et autour de 10°C à l’est. Sur les hauteurs, on atteint 6 à 7°C. Le matin, le ciel est bleu presque partout (seuls le sud et l’est du pays connaissent quelques brumes et stratus). Ensuite, les cirrus deviennent de plus en plus nombreux. L’après-midi, le ciel devient très nuageux avec cirrostratus et altostratus (parfois mêlé d’altocumulus) et, en dessous, une quantité variable de cumulus et de stratocumulus. Quelques très faibles précipitations sont observées sur l’ouest et le centre du pays. 5 février 2021 Le froid recule à nouveau un peu, mais tend lentement à se renforcer sur le nord-est de l’Allemagne. Dans le sud de l’Allemagne, en contre-partie, il fait printanier avec jusqu’à 14-15°C par endroit avec quelques éclaircies. Le Benelux reste dans l’air doux, à l’exception du nord des Pays-Bas qui subit une lente baisse des températures avec localement des maxima de 3°C seulement. En Belgique par contre, on observe 10 à 12°C en plaine (9°C au littoral) et 6 à 8°C sur les hauteurs. Les vents par contre tendent à prendre une petite composante orientale, signe d’une baisse prochaine des températures. Le ciel est le plus souvent très nuageux avec cumulus et stratocumulus, temporairement surmontés d’un voile d’altostratus. Quelques éclaircies quand la nappe de stratocumulus devient discontinue. Il y a en général peu ou pas de précipitations, à l’exception de la Gaume (Buzenol : 4,4 mm). 6 février 2021 Notre pays est pris en tenaille entre plusieurs perturbations, dont les acteurs principaux sont un front chaud au sud et un front froid au nord. Source : KNMI Ces deux fronts vont se rapprocher en soirée, puis remonter ensemble sous forme de fronts chauds avec beaucoup de précipitations. Dans les basses couches cependant, c’est de l’air de plus en plus froid qui nous arrive. On remarque d’ailleurs, en journée déjà, que l’air froid s’étend et s’intensifie sur l’Allemagne. Le gel atteint les Pays-Bas en fin d’après-midi. En Belgique, les vents s’orientent dès le matin au secteur est à nord-est, mais ces vents, dans un premier temps, nous remballent l’air doux encore présent sur une bonne partie de l’Europe. Les maxima, quoiqu’en baisse, sont encore assez élevés pour la saison, avec 7 à 9°C en plaine et 3 à 5°C sur les hauteurs. Le temps est d’abord beau sur l’ouest du pays, avec un ciel bien bleu sur le littoral avant l’arrivée, en fin de matinée, d’altostratus, plus tard doublés de fractus et de stratocumulus avec de faibles précipitations. Ailleurs dans le pays, on observe un ciel couvert, avec des altostratus souvent doublés d’une quantité variable de stratocumulus, de stratus (fractus) et de cumulus, le tout évoluant parfois jusqu’au nimbostratus avec quelques précipitations. Vers la fin de la journée et durant la nuit, les précipitations augmentent presque partout et deviennent localement intenses. À partir de 21 heures au nord-est du pays, et à partir de 22 heures aussi au centre, les températures commencent à flirter avec le zéro degré et les pluies se transforment en neige, granules de glace ou pluies verglaçantes. Vers minuit, une bonne moitié nord du pays est sous l’emprise de conditions hivernales, pendant que le sud reste dans la douceur avec 6°C en Gaume. L’Allemagne, pendant ce temps-là, est coupée en deux aussi, avec un froid qui continue à s’intensifier au nord et au nord-est et une bonne douceur nocturne qui persiste au sud. Près des Alpes, par effet de fœhn, on observe même 15°C en pleine nuit !! 7 février 2021 Les perturbations se désagrègent en journée pendant que le froid continue à s’intensifier, mais ne gagne que lentement du terrain. Il convient de noter la présence d’une très petite dépression sur l’est de notre pays, qui attise certes les vents d’est à nord-est sur le nord et le centre du pays, mais qui attire aussi des vents méridionaux sur la partie sud du pays, qui contrecarrent l’avancée du froid. Cette ligne de convergence, qui passe grosso modo sur la Sambre et la Meuse, y reste assez longtemps en place tandis que la limite de la neige passe une cinquantaine de kilomètres plus au nord, s’étirant grosso modo de Mons à Maastricht en passant par Wavre et Waremme. Si le gros de la neige est tombé aux Pays-Bas (on parle là d’une véritable tempête de neige avec congères), la Belgique n’en est pas moins blanche sur une bonne portion de son territoire, même si la couche est le plus souvent mince. Les couches les plus épaisses sont observées sur le nord-ouest et le nord du pays, avec 5 à 10 cm (9 cm à la frontière néerlandaise, 5 cm à Anvers). Au centre du pays, on relève par exemple 1 cm à Zaventem. Les températures sont en chute libre sur plus de la moitié du pays, avec le retour des gelées permanentes et des températures maximales le plus souvent comprises entre 0 et –2°C en plaine, sauf sur l’est où ces valeurs atteignent encore 1°C. Il convient cependant de noter que ces valeurs maximales sont atteintes le matin. En milieu d’après-midi, le thermomètre n’affiche plus que –2 à –4°C en plaine tandis que le gel apparaît aussi sur la façade nord des reliefs. Tout le sud du pays reste encore à l’abri du gel avec des maxima de l’ordre de 4°C en Gaume et des températures restant positives même en milieu de soirée. Le temps : couvert avec stratus et/ou stratocumulus, accompagnés encore de quelques chutes de neige, et de pluie ou de bruine au sud. 8 février 2021 Commençons par des endroits de Belgique qu’on n’a pas tellement l’habitude de voir sous la neige. Toutes les photos qui suivent proviennent de webcams de MétéoBelgique et ont été prises aux alentours de 9 heures du matin. Malines Waregem Audenaerde Courtrai Courtrai Bruxelles Et voici quelques chiffres officiels concernant les épaisseurs de neige ce matin (Belgique + régions frontalières) : Maarheze (NL) : 11 cm (à 6 km de la frontière, non loin de Brée) Zundert (NL) : 9 cm (à 3 km de la frontière, pas très loin de Turnhout) Eersel (NL) : 7 cm (à 8 km de la frontière, non loin de Lommel) Esbeek (NL) : 6 cm (sur la frontière, pas très loin de Turnhout) Kappellebrug (NL) : 6 cm (sur la frontière, non loin de Saint-Nicolas) Anvers-Deurne : 5 cm Gosselies : 5 cm Kleine Brogel : 3 cm Koersel : 3 cm Passendaele : 3 cm Zaventem : 3 cm Florennes : 3 cm Bièvre : 3 cm Beauvechain : 2 cm Hastière : 2 cm (neige sur plus de la moitié du sol) Charleville-Mézières (FR) : 2 cm Middelkerke : 1 cm Kruishoutem : 1 cm Lille (FR) : 1 cm Strée (Huy): 1 cm (neige sur moins de la moitié du sol) Situation atmosphérique : une ceinture de hautes pressions au nord est responsable d’une circulation d’est qui nous amène de l’air continental désormais très froid. Des perturbations tournant autour d’une petite dépression sur la France et le sud de la Belgique sont responsables de chutes de neige durant le nuit du 7 au 8, et de faibles chutes de neige durant la journée du 8. Le ciel est couvert partout avec stratus et/ou stratocumulus. Parmi les faibles chutes de neige en journée, on note aussi, ici et là, quelques granules de glace ou pluies verglaçantes. Très localement en Ardenne, on observe des éclaircies le matin avec altocumulus. Les températures maximales sont particulièrement basses en plaine, avec des valeurs qui ne dépassent pas –3 à –5°C. En Haute Belgique, les températures sont un peu moins froides, surtout en matinée, avec des valeurs de –1 à –4°C. Dans l’extrême-sud du pays, les températures parviennent encore, localement, à très légèrement dépasser 0°C à la mi-journée (maximum de 0,7°C à Lamorteau). Les plus hautes couches de neige sont observées dans l’extrême nord du pays, avec localement plus de 10 cm à la frontière néerlandaise, sinon on mesure le plus souvent 3 à 5 cm de neige. Quelques endroits n’ont que très peu de neige. À Beausaint, on ne devine que de rares traces de neige et il faut attendre quelques chutes de neige en fin de journée pour qu’une très mince couche se forme. C’est le cas aussi à Durnal, où la neige reste même quasi absente jusqu’en fin de journée. À Virton, le sol est assez bien blanc le matin, mais la neige disparaît presque complètement en après-midi. En Allemagne, des vents forts tempèrent quelque peu le froid (mais on reste dans le gel) sur de larges bandes côtières le long de la Mer du Nord et de la Mer Baltique. Sinon l’air commence à être extrêmement froid sur une bonne partie de ce pays avec des maxima qui ne dépassent pas –9°C à Berlin et à Leipzig et –7°C à Hanovre avec, dans cette dernière ville, 20 cm de neige au sol. Ce froid influencera fortement notre temps dans les prochains jours. 9 février 2021 De faibles chutes de neige ont encore eu lieu la nuit. À Gosselies par exemple, ces chutes de neige ont perduré toute la nuit, si bien que la couche de neige, qui était de 4 cm la veille à 19 heures, a atteint 6 cm à 7 heures du matin. À Zaventem, de la neige a été observée aussi, mais elle a été peu significative et la couche est restée à 3 cm. Voici les hauteurs observées à 7 heures : Maarheeze (NL) : 13 cm (à 6 km de la frontière, non loin de Brée) Zundert (NL) : 11 cm (à 3 km de la frontière, pas très loin de Turnhout) Esbeek (NL) : 8 cm (sur la frontière, pas très loin de Turnhout) Gosselies : 6 cm Deurne : 5 cm Kleine Brogel : 5 cm Hastière : 5 cm Beauvechain : 4 cm Koersel : 4 cm Uccle : 4 cm Zaventem : 3 cm Passendaele : 3 cm Bièvre : 3 cm Bierset : 2 cm Strée (Huy) : 2 cm La Hestre : 2 cm Mont-Rigi : 1 cm Kruishoutem : 1 cm La neige couvre à présent tous les pays, mais de grandes disparités persistent. À Durnal, la couche est toujours très mince pendant que près de la frontière néerlandaise, la couche dépasse 10 cm par endroit. Sur une grosse moitié nord du pays, le ciel se dégage dès le début de la matinée (dispersion des stratocumulus et altocumulus) et les températures les plus basses sont souvent atteintes en matinée. Voici quelques valeurs : Mont-Rigi : –10,5°C (10h) Elsenborn : –9,9°C (11h) Kleine Brogel : –9,9°C (8h) Spa : –9,3°C (10h) Bierset : –8,9°C (10h) Ernage : –8,8°C (10h) Zaventem : –8,7°C (9h) Beauvechain : –8,6°C (9h) À Buzenol, où le ciel ne se dégage pas, les tempétatures les plus basses sont atteintes à la mi-journée, avec « seulement » –3°C. En Allemagne, l’hiver frappe encore beaucoup plus fort en plaine. À Hannovre, on observe jusqu’à –15°C avec 21 cm de neige. À Münster, ces chiffres sont respectivement –14°C et 27 cm. Ces conditions hivernales débordent sur les Pays-Bas, avec parfois plus de 20 cm de neige sur l’est. En Belgique, comme déjà dit, les stratocumulus et altocumulus se disperse dès le début de la matinée sur une grande partie du pays, pour faire place à un ciel très bleu. Ici et là, on voit quelques cirrus et la formation de rares cumulus. Sur le nord du pays, on voit aussi encore quelques petits bancs de stratocumulus et d’altocumulus. Sur l’Ardenne et la Gaume, le ciel reste couvert de stratus, tendant à évoluer en stratocumulus l’après-midi. Dans les zones limites, le temps peut être très différent d’un endroit à l’autre. Sur les Cantons de l’Est, le stratus se déchire en milieu de matinée pour faire place à des fractus qui plus tard évoluent en cumulus avant de s’étaler en stratocumulus en fin de journée. Sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, le stratus ne se disspe, temporairement, qu’en après-midi avec un ciel restant brumeux. Certaines zones du Hainaut connaissent assez rapidement des éclaircies, mais le ciel redevient ensuite nuageux à très nuageux par des vastes bancs de stratocumulus. Les températures maximales dépendent en grande partie de l’état du ciel. En plaine et au centre du pays, les valeurs se situent entre –1 et –3°C. Plus au sud, les valeurs sont généralement plus froides avec –3 à –5°C. Les maxima les plus froids se retrouvent sur les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est avec –7 à –8°C. En Gaume, ce n’est pas le soleil, mais la présence d’une masse d’air un peu plus douce qui tempère un peu le froid, avec des maxima de –2°C sur l’extrême sud. En soirée, les températures sont en chute libre sur la moitié est du pays. À 22 heures, on observe –12,0°C à Mont-Rigi ; –11,2°C à Elsenborn et –10,9°C à l’aérodrome de Spa. En plaine, on mesure jusqu’à –8,3°C à Kleine Brogel et les températures sont partout inférieures à –5°C à l’est de Gand et d’Anvers. 10 février 2021 L’hiver perd de sa superbe. Les fortes baisses de température du début de la nuit ne se sont pas vraiment poursuivies par après. À Zaventem par exemple, la température qui était déjà descendue à –8,7°C à 23 heures ne perd même pas un degré supplémentaire avec un minimum qui vient s’établir à –9,6°C. En fin de compte, bien peu de stations, en Basse et Moyenne Belgique, arrivent en dessous de –10°C. Ce sera le cas, par exemple, pour Bierset (–10,5°C), Gosselies (–10,4°C) et Kleine Brogel (–10,2°C). Gembloux arrivera à –10,0°C tout juste. En Haute Belgique, les minima sont un peu plus bas (Mont-Rigi : –13,9°C ; Elsenborn : –13,3°C ; Saint-Hubert : –12,0°C), mais là aussi, le début de nuit était bien plus prometteur. Les épaisseurs de neige, le matin, sont les suivantes : 5 cm à Gosselies et Deurne, 3 cm à Bièvre, Florennes, Koersel et Passendaele, 2 cm à Beauvechain et Zaventem, 1 cm à... Mont-Rigi, tout comme à Strée (Huy), Bierset et Kruishoutem. Le peu de neige sur les hauteurs de l’est du pays est surprenant. À Wirtzfeld, on n’observe que des traces de neige. À Bullange, la couche est très fine et ne couvre pas complètement le sol. En journée, cette neige disparaît presque complètement. Webcam MB – Bullange – 10 février 2021 à 14h La cause de cet essoufflement de l’hiver est à rechercher dans une influence de la Mer Baltique et de la Mer du Nord qui sont plus grandes qu’on ne pourrait parfois le penser. Le froid de l’air continental qui passe au-dessus de ces surfaces d’eau est fortement atténué, comme le montre la carte ci-dessous concernant l’Allemagne. Source : Infoclimat Aux endroits exposés des côtes allemandes, cela peut provoquer de fortes averses de neige (25 cm au Kap Arkona avec des congères en raison du vent fort), chez nous par contre, il n’en reste que des cumulus et stratocumulus, mais quand même une atténuation du froid, surtout sur l’ouest du pays. Un coup d’œil sur les sondages atmosphériques est très instructif à cet égard. À aucun moment, nous avons été confrontés à de l’air vraiment arctique, qui aurait fait fi des sources de réchauffement locales. La température vers 1500 mètres d’altitude est descendue au mieux à –14°C. Le froid était le plus souvent pelliculaire, lié à des terres allemandes assez froides mais qui pouvait assez facilement perdre son caractère froid en passant au-dessus de surfaces d’eau. Les cartes météorologiques l’expliquent : nous avons certes depuis plusieurs jours une ceinture de hautes pressions au nord de nos régions, mais dont le moteur principal n’est pas un anticyclone sibérien avec des extensions vers la Scandinavie, mais un anticyclone dont la position moyenne se trouve sur la mer entre l’Islande et la Norvège. Source : KNMI Le temps : des éclaircies mais aussi pas mal de stratocumulus en bancs souvent étendus notamment sur le nord et le centre du pays, qui évoluent temporairement en cumulus. Sur l’ouest du pays, les éclaircies sont nettement meilleures avec, au littoral, un ciel presque serein l’après-midi (quelques cirrus). Sur le sud-est du pays, le temps est beau avec des cirrus le matin et quelques cumulus (fractus / humilis) l’après-midi, avec une faible propension à évoluer en stratocumulus. Sur les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est, on observe une petite tendance instable, avec de faibles averses de neige l’après-midi. En soirée, on retrouve de petites chutes de neige aussi ailleurs dans le pays. Les températures maximales se situent entre 0 et –1°C sur l’ouest du pays et souvent autour des –2°C sur le restant des plaines. Sur les hauteurs, ces maxima se situent entre –6 et –8°C, et autour de –5°C vers 300 mètres d’altitude. À suivre...
  6. cumulonimbus

    Offensive hivernale de février 2021

    ... Suite 11 février 2021 À chacun son tour ! Les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est, pauvres en neige, en ont reçu une petite portion durant la nuit du 10 au 11, si bien que le sol est blanc, là aussi. Ceci grâce à une petite bulle d’air froid qui intéressait surtout les couches moyennes de l’atmosphère, avec temporairement –13°C au niveau 850 hPa (1430 m) et –21°C au niveau 700 hPa (2890 m). En journée déjà, cependant, cette couche d’air froid s’est « aplatie » sous la subsidence anticyclonique, pour n’atteindre plus qu’un millier de mètres d’épaisseur à la mi-journée. Le matin sur l’est et le sud du pays, on observe encore des stratocumulus et/ou stratus qui se déchirent rapidement et se transforment ensuite en cumulus fractus avant de devenir des cumulus, se résorbant lentement à la suite de l’abaissement de la couche d’inversion. À partir du milieu de l’après-midi, le ciel devient généralement serein. Ci-dessous, des cumulus formés par l’instabilité des basses couches dans le ciel de Bullange, mais complètement aplatis sous le poids de l’inversion thermique juste au-dessus. Webcam MB – Bullange – 11 février 2021 à 14h Ailleurs dans le pays, on observe un ciel serein ou presque tout au long de la journée, avec parfois de rares petits cumulus et, le soir, quelques cirrus. Les températures minimales, en plaine, se situent souvent entre –7 et –11°C, voire un peu plus bas (Kleine Brogel : –11,6°C ; Koersel : –11,2°C ; Retie : –11,1) mais ne descendent pas vraiment plus bas sur les reliefs (Saint-Hubert : –11,9°C ; Mont-Rigi : –9,5°C ; Elsenborn : –8,8°C). Petite remarque : Mont-Rigi, dans ses observations climatologiques (10/02/2021 8h -> 11/02/2021 8h), reprend une valeur de –14,0°C. Il ne s’agit toutefois pas du minimum de la nuit du 10 au 11, mais d’une valeur observée la veille entre 8 et 9h, donc après le relevé du minimum de la veille à 8h (–13,9°C). Les températures maximales, sous le soleil, atteignent 0 à –1°C en plaine ainsi que dans la vallée de la Meuse, et se situent autour des –5°C sur les plus hauts plateaux. La couche de neige atteint encore 5 à 10 cm sur l’extrême nord du pays, sinon se maintient entre 1 et 5 cm dans la plupart des autres régions (p. ex. : 5 cm à Gosselies, 4 cm à Deurne). La couche est redeveue complète avec quelques 2 à 3 cm sur les Hautes-Fagnes. C’est à Virton qu’il y a le moins de neige avec seulement des traces. C’est le cas aussi, par exemple, au fond de la vallée de la Semois près de Bouillon. Webcam MB – Frahan – 11 février 2021 à 16h05 L’anticyclone scandinave développe une crête vers l’Allemagne, ce qui nous coupe lentement de l’arrivée d’air froid, qui s’écoule plutôt de l’autre côté de la crête, vers l’Europe centrale. Avec une subsidence anticyclonique qui s’exerce de plus en plus et qui rabaisse progressivement l’inversion, la fin de l’offensive hivernale semble proche. Cependant, le froid « pelliculaire » peut favoriser le refroidissement des basses couches par rayonnement, avec de possibles surprises aux endroits exposés. À 21 heures à Elsenborn, le thermomètre affiche déjà –10,1°C ! 12 février 2021 Le matin est froid. Les températures minimales, en plaine, se situent le plus souvent entre –6 et –8°C, très localement il fait plus froid (Kleine Brogel : –9,6°C). En Haute Belgique, on descend généralement à –11 à –12°C sur les Hauts-Plateaux, et encore un peu plus bas dans certaines vallées ou dépressions. Elsenborn enregistre –13,9°C et Murrange, –15,7°C. C’est froid, mais pas extrême. On est loin des minima largement inférieurs à –20°C qui caractérisent les grands hivers aux endroits exposés. Le refroidissement par rayonnement ne réussit pas tout à fait, l’importation d’air froid ne réussit pas tout à fait non plus. Un très puissant anticyclone est centré sur le sud de la Norvège, mais sa crête, orientée vers l’Allemagne, l’Autriche et la Tchéquie, nous coupe quelque peu de l’arrivée d’air froid. Source : KNMI La circulation générale est d’est à présent, même si en surface, par effet de frottement, les vents tendent encore à souffler d’est à nord-est. En journée, les températures remontent à –3 à –1°C en plaine et à –6 à –7°C sur les hauteurs ce qui, envers et malgré tout, est un brin plus froid que la veille. Une certaine turbulence de l’air, par ailleurs, fait fort ressentir ce froid. Le temps est par contre très lumineux et le ciel, presque serein avec quelques cirrus et, parfois, quelques très petits cumulus. Sur les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est, ces cumulus sont un peu plus nombreux et s’étalent en stratocumulus en fin de journée, avec quelques flocons de neige. Parfois, on y observe d’ailleurs en après-midi de véritables « rues » de cumulus / stratocumulus. La neige atteint encore localement un petit 10 cm près de la frontière néerlandaise, sinon 4 cm à Gosselies, 3 cm à Deurne, 2 cm à Zaventem et à Beauvechain, et 1 cm à Kleine Brogel. Il n’y a plus de neige à Virton et presque plus à Wirtzfeld. À Sourbrodt par contre, la couche bien que mince est encore presque complète. En soirée, les températures rebaissent avec la possibilité, à l’échelon local tout au moins, d’une nuit fort froide. 13 février 2021 Un puissant anticyclone reste en place sur le sud de la Norvège et la crête orientée vers l’Allemagne se renforce jusqu’à former un second noyau, qui se déplace du nord vers l’est de l’Allemagne. Pour notre pays, cela signifie que les vents sont désormais orientés à l’est en plaine et au sud-est sur les reliefs. La nuit a d’abord été à nouveau froide, mais pas exceptionnelle, avec des minima le plus souvent compris entre –7 et –8°C en plaine, tandis que les –10°C ont été localement atteints en Campine (–10,5°C à Kleine Brogel). Sur les hauteurs, les valeurs ont été proches des –11°C. En journée par contre, on observe un très léger dégel dans la plupart des régions de Basse et Moyenne Belgique avec des maxima de 0 à 1°C, localement un peu plus. En Province d’Anvers et parfois aussi ailleurs, on n’atteint tout juste pas 0°C. Sur les Hauts Plateaux, il fait un peu plus froid avec –3 à –4°C en journée. Le temps, lui, est à nouveau très beau, avec un ciel bien bleu et quelques cirrus. Sur l’ouest du pays, ces cirrus deviennent plus denses en fin de journée. Sur l’est et le sud du pays par contre, le ciel reste serein tout au long de la journée. L’air plutôt sec et un vent parfois quelque peu turbulent au cours des deux dernières journées a entraîné par endroit une forte diminution de la couverture neigeuse par sublimation. Le soleil de février, déjà un peu plus fort, n’y est pas tout à fait étranger non plus. À Wirtzfeld, il n’y a plus de neige du tout, tout comme à Virton et dans pas mal de localités de l’ouest du pays. Mais il y a parfois de grandes disparités d’un endroit à l’autre. Les meilleurs couches s’observent encore sur l’extrême nord du pays avec parfois plus de 5 cm. À Anvers, on mesure encore 3 cm, tout comme à Gosselies. À Zaventem, les 2 cm de la veille sont préservés. À Braine-l’Alleud par contre, il n’y a plus que des traces, de même qu’à Diepenbeek. À Frahan, il n’y a plus du tout de neige dans le fond de la vallée de la Semois, et une très fine couche sur les zones situées un peu plus haut. Enfin la snowcam de Wideûmont ne montre qu’un enneigement très partiel. En Allemagne, si l’ouest partage avec nous un froid assez modeste avec un début de dégel en journée, le centre est toujours soumis à un bulle d’air très froid avec des températures minimales parfois inférieures à –20°C même à basse altitude et des maxima qui, par endroit, ne dépassent pas –7 à –8°C et ce, à moins de 200 mètres d’altitude. Dans ces mêmes lieux, on retrouve déjà des –18°C à 20h ! Sur la bordure ouest de cette bulle d’air froid, à Fritzlar (181 m) qui est situé à 25 km au sud-sud-ouest de Kassel, la température est descendue jusqu’à –21,6°C avec une vingtaine de centimètres de neige au sol. En journée, le maxima y atteint –3,9°C mais retombe déjà à –14,9°C à 21 heures. C’est déjà la troisième fois que le minimum descend en dessous de –20°C dans cette localité, avec –24,2°C le 10 février (avec alors 25 cm de neige au sol). Ce genre de bulle d’air froid peut s’avérer très résistante et retarder le redoux, avec des conséquences (temporaires) même sur nos régions. Wait and see... 14 février 2021 En fin de compte, l’arrivée d’air froid est définitivement coupée. Le puissant noyau anticyclonique secondaire qui s’était formé sur l’Allemagne a généré un troisième noyau sur la Suisse, le tout à l’intérieur d’une imposante crête orientée nord-sud et située à l’est de nos régions. Ainsi, une circulation de sud a réussi à se mettre en place avec dans les basses couches, par effet de frottement, des vents de sud-est à sud. Source : KNMI Dès le matin, les températures atteignent puis dépassent 0°C en air libre vers 700 mètres d’altitude. En surface cependant, le froid par rayonnenement est encore localement très présent. Genk mesure –9,9°C, Chièvres, –9,5°C, Deurne, –9,3°C et Diepenbeek, –9,1°C tout comme Stabroek. La station MB de Mélin, au fond d’une petite vallée, descend jusqu’à –11,0°C. Sur les reliefs, le froid est déjà plus modeste et même Elsenborn ne descend pas en dessous de –7,3°C. Le temps est à nouveau beau, quoiqu’un peu plus voilé, avec de nombreux cirrus, parfois accompagnés de floccus ou de cirrocumulus. En après-midi, on voit apparaître des altocumulus et en soirée, les cirrus évoluent en cirrostratus. Au littoral, les nuages sont plus nombreux avec des cirrus épais en matinée et un voile d’altostratus l’après-midi. Les températures maximales, en nette hausse, atteignent localement 8 voire 9°C en Campine (8,8°C à Koersel ; 8,1°C à Diepenbeek), sinon se situent le plus souvent entre 4 et 6 °C en plaine. Le littoral, en raison d’eaux côtières bien refroidies, connaît des températures maximales plus basses, de l’ordre de 2 à 3°C. Sur les plus hauts plateaux, le dégel se manifeste aussi, avec là 1 à 2°C. La grande sécheresse de l’air (humidité de l’air parfois inférieure à 20%, Bierset même 17%) ralentit la fonte de la neige, mais augmente la sublimation. Dans le nord du pays, la couche de neige résiste plutôt bien, avec 3 cm à Anvers tout au long de la journée, malgré une température montant à 6°C. D’autres endroits, et notamment en Haute Belgique, n’ont plus que très peu de neige. À 14 heures, il ne reste que des traces à Wideûmont et à Sourbrodt. À Mont-Rigi, la couche est très incomplète et à Wirtzfeld, comme déjà la veille, il n’y a plus rien. Ci-dessous : Sourbrodt et Malines vers 14 heures. Pendant que l’hiver se meurt en Belgique, il s’intensifie une dernière fois sur l’Allemagne. À Fritzlar, la température minimale descend jusqu’à –21,4°C pour un maximum qui ne dépasse pas –6,7°C. Un peu plus à l’est, Dachwig (170 m) présente un maximum de –13,4°C après un minimum, le matin, de –16,9°C. Mais le soir à 21 heures, on y relève –22,3°C ! À Göttingen, sur un tapis neigeux de 15 cm, la température minimale descend jusqu’à –23,8°C ! Pour cette station, il s’agit de la température la plus basse relevée en février depuis 1956. Si l’on regarde cependant les données de 1956 et d’avant, on relativise un peu, puisqu’on a mesuré –28,0°C le 16/02/1956 et –25,8°C le 11/02/1929. Le 06/02/1963, la température, avec –23,7°C, est descendue presque aussi bas qu’en 2021. Tous mois confondus, on trouve encore, entre autres, les –27,6°C du 27/01/1942, les –27,1°C du 22/01/1940, les –24,5°C du 30/12/1950 et, dans les années récentes, les –24,1°C du 07/01/2009. Au vu de la configuration de l’anticyclone, la froidure allemande actuelle ne nous concernera plus. 15 février 2021 Le froid nous a quitté. Des perturbations, associées à une forte activité dépressionnaire sur l’Océan, ont commencé à aborder l’ouest de notre pays en milieu de nuit et se sont propagées jusqu’à l’est le matin. L’anticyclone continental, encore puissant, descend de plus en plus vers le sud et ouvre ainsi la voie aux courants maritimes. En matinée, des altostratus mêlés d’altocumulus, distillent de petites pluies et mènent à la disparition complète du gel. Déjà à 7 heures, les températures sont positives partout en Basse et Moyenne Belgique avec des valeurs de 2 à 4°C. Sur les reliefs, il gèle encore un peu avec –1 à –2°C, mais le dégel ne tardera pas, là non plus. Les pluies tombent d’abord dans un air très sec, qui ne s’humidifie que lentement. De ce fait, les points de rosée ont été fort bas dans un premier temps, ce qui a permis à la neige de se maintenir par endroit toute la nuit. À 8 heures, Deurne et Melsbroek mesurent encore 2 cm, Koersel et Kruishoutem, 1 cm. À Uccle, toujours à 8 heures, la couverture neigeuse est encore presque compète. Mais en bien d’autres endroits, où la neige avait déjà été en piteux états, il ne reste plus (ou peu) de traces de l’épisode hivernal. En Allemagne, la bulle d’air froid présente désormais des faiblesses aussi, et les températures très basses deviennent de plus en plus localisées. À Göttingen, la température était descendue la veille au soir jusqu’à –12,3°C (21 heures) avant de remonter brusquement entre 21h30 et 22h00 pour passer de –12,1°C à –4,1°C. À Dachwig, on mesure un minimum extrême de –23,3°C à 23 heures, puis la température remonte, là aussi, même si c’est plus lentement. En ce 15 février 2021 à 11 heures, il ne reste plus qu’une très petite bulle d’air très froid sur le centre de l’Allemagne. Source : Infoclimat On peut donc se dire que l’offensive hivernale est terminée. Conclusion L’offensive hivernale que nous venons de connaître n’a rien eu d’exceptionnel, sur aucun des paramètres, mais elle a eu au moins le mérite d’exister. En ces temps de réchauffement climatique, chaque épisode de froid est de plus en plus ressenti comme un événement. Au niveau de la température, cette période de froid est assez comparable à celle de février 2018. Sauf que l’épisode de 2018 s’est produit plus tard et qu’il a quelque peu débordé sur mars, ce qui en augmente le « degré d’anormalité ». Au niveau de la neige, il n’y en a pas eu au centre du pays en 2018, sauf à la fin de l’épisode, la nuit du 2 au 3 mars avec 3 cm. Par contre, la neige était bien présente en Haute Belgique (jusqu’à 14 cm à Mont-Rigi), ce qui fait que la répartition de la neige était bien plus normale en 2018 qu’en 2021. En 2021, on retiendra surtout que le maximum de neige était situé en plaine, généralement à l’extrême nord du pays, tandis que l’épisode hivernal s’est caractérisé par un grand déficit de neige en Haute Belgique (qui par contre a été bien moins lotie en janvier malgré un froid beaucoup plus modeste). Sur le centre de l’Allemagne par contre, on peut déjà parler d’un événement hivernal majeur même si là non plus, sauf parfois à l’échelon local, le terme d’exceptionnel n’est pas approprié. On reste loin, tant dans la durée que dans l’intensité, des grands hivers tels que 1956, 1963, 1979 ou 1985. Aux Pays-Bas, c’est la neige qui a eu un côté impressionnant. Le 7 février, une bonne partie du pays a été recouverte de neige avec parfois de grosses épaisseurs sur l’est, le tout sous un vent fort d’est qui a généré des congères. Les épaisseurs allaient de 5 à 10 cm sur l’ouest à 10 à 20 cm sur l’est, localement même plus de 30 cm (31 cm du côté de Hengelo). Mais au sein des congères, cette neige avait un demi-mètre d’épaisseur et, isolément, même plus d’un mètre. Il faut remonter au 9 janvier 2010 pour retrouver une telle tempête de neige. Encore une fois, on n’est pas dans l’exceptionnel, mais déjà dans un phénomène significatif. Il convient cependant de signaler de grosses disparités aux Pays-Bas aussi (sur une vingtaine de kilomètres, on peut passer de 5 à 30 cm de neige !) 8 jours plus tard, le 15 février, on observe encore plus de 10 cm aux endroits qui étaient les plus enneigés. Mais là non plus, cette neige ne résistera plus très longtemps. Au niveau des températures, il a fait fort froid par moment, mais rien d’exceptionnel non plus. Hupsel a enregistré –16,2°C le 9 février. Le côté le plus remarquable de cette offensive hivernale, dans notre pays et chez nos voisins, a certainement été le fait que la répartition des événements a été quelque peu particulière. On ne peut donc que répéter : une situation météorologique n’est pas l’autre.
  7. cumulonimbus

    Neige en janvier 2021

    ENNEIGEMENT EN BELGIQUE – JANVIER 2021 Botrange (670 m) : couche épaisse et complète, persistant avec quelques variations jusqu’au 27. Lente détérioration de la neige le 28 en après-midi, mais couverture neigeuse restant complète ; le 29, la neige continue à se dégrader mais la couverture reste complète. Le 30 par contre, la couche est incomplète en matinée mais se renouvelle l’après-midi, avec couverture restant complète le 31. Quelques mesures dans les environs : à Mont-Rigi, 12 cm le 1 ; 9 cm le 2 ; 14 cm les 6 et 7 ; 45 cm le 8 (enneigement maximum) ; 26 cm le 9 ; 30 cm le 12 ; 30 cm le 15 ; 27 cm le 20 ; 8 cm le 23 ; 33 cm le 24 ; 34 cm le 26 ; 29 cm le 28 ; 6 cm le 29 (ici couverture neigeuse quasi-complète en fin de journée). Sourbrodt (570 m) : couche complète et épaisse le 1, qui gagne encore en épaisseur les 7 et 8 et ne se dégrade légèrement qu’à partir du 12 tout en restant complète et encore assez épaisse ; à partir du 14, renouvellement de la neige ; légère dégradation le 19 avec couche restant à nouveau complète et encore assez épaisse avant une diminution marquée le 21 et neige en fort mauvais état (mais couverture presque complète) le 22 au matin, couverture incomplète l’après-midi ; situation inchangée le 23 puis renouvellement le 24 avec couche épaisse et complète se maintenant jusqu’au 27 (diminution l’après-midi) ; le 28 détérioration de la neige en après-midi mais couverture neigeuse restant complète ; le 29 : grosse « taches » de neige couvrant bien moins que la moitié du sol mais restant coriaces. Le 30 en matinée, il ne reste que des traces de neige, avec renouvellement l’après-midi (mince couche incomplète). Le 31, la couche redevient complète, mais se dégrade à nouveau l’après-midi (couche presque complète). Beausaint (376 m) : traces de neige le 1, rares traces le 2 ; très mince couche le 4, traces l’après-midi ; très mince couche le 6, traces l’après-midi ; enneigement sporadique et incomplet le 7 en milieu de journée ; couverture neigeuse complète le 8, persistant jusqu’au 11 en s’amincissant graduellement ; rares traces le 12 au matin ; à nouveau traces de neige le 13 au matin ; couverture complète le 14, persistant jusqu’au 17 ; couche presque complète le 18, devenant incomplète l’après-midi ; traces le 19 ; couverture neigeuse complète le 24, persistant jusqu’au 27 ; couverture incomplète le 28 au matin, disparaissant à la mi-journée. Cerfontaine (233 m) : traces de neige le 7 en matinée ; mince couche de neige complète le 14, s’épaississant en journée et restant intacte jusqu’au 17 au matin ; lente fonte de la neige au cours de la journée du 17 ; couche incomplète le 18, traces l’après-midi ; rares traces le 19 ; mince couche de neige complète le 24, qui diminue lentement et cesse d’être complète le 25 en fin de journée ; couche incomplet le 26 et temporairement renouvelée le 27 (couche complète en matinée, traces en fin de journée). Quelques mesures dans les environs : le 15 il y avait 10 cm à Florennes et 14 cm à Couvin. Braine-l’Alleud (env. 120 m) : traces de neige le 14 au matin, évoluant temporairement vers une très mince couche mais complète en matinée ; traces le 15 et le 16, très mince couche mais complète l’après-midi du 16 ; traces le 17 en matinée ; très mince couche le 24 en matinée, traces l’après-midi ; rares traces le 25 en matinée. Ellignies-Sainte-Anne (60 m) : enneigement commençant en milieu de matinée le 14, mince couverture complète à la mi-journée, fonte puis renouvellement l’après-midi ; mince couverture complète le 15 ; couverture presque complète le 16, renouvelée l’après-midi ; couverture incomplète le 17 ; traces le 18 ; traces le 24 en matinée. Mesure dans les environs : 1 cm à Chièvres le 15. En chiffres, cela nous fait : Nombre de jours avec, au moins à un moment du jour : - de la neige au sol - une couverture neigeuse complète (nombre entre parenthèses) Botrange : 31 (31) Sourbrodt : 31 (27) Beausaint : 22 (14) Cerfontaine : 11 (8) Braine-l’Alleud : 6 (3) Ellignies-Sainte-Anne : 6 (3) Remarque : les Hautes-Fagnes ont connu un mois de janvier entièrement enneigé, du 1 au 31. C’est remarquable même si ce n’est pas exceptionnel. On peut dire que cela arrive à peu près une fois sur dix ans. Sourbrodt, au niveau de la neige, peut être comparé à la station d’Elsenborn (altitude par ailleurs égale). Sourbrodt a tout juste réussi à atteindre 31 jours enneigés aussi (avec au moins des traces), tandis que 27 de ces jours ont connu un enneigement complet. C’est exceptionnel. Il faut en effet remonter à 1985 pour retrouver un mois de janvier entièrement enneigé à Elsenborn. Pour le nombre de jours avec enneigement complet, il s’agit d’une quatrième place partagée avec 2010 (série depuis 1985). Les 3 premières places sont occupées par les 3 grands hivers des années 80, en l’occurrence 1985 (30 jours), 1986 (28 jours) et 1987 (29 jours). Durant ces mois de janvier-là, peu de jours avec enneigement incomplet ont été observés. Dans les régions basses du pays, par contre, janvier 2021 a été plutôt pauvre en enneigement.
  8. cumulonimbus

    Décembre 2020

    PREMIÈRE DÉCADE DE DÉCEMBRE 2020 1er décembre 2020 À l’arrière d’une occlusion, le temps reste encore longtemps perturbé, à l’exception du littoral qui se retrouve rapidement dans l’air post-frontal, avec des pressions qui augmentent quelque peu sur les Îles Britanniques. Temps : en matinée, couvert avec nimbostratus, accompagnés de pluie et de bruine d’intensité irrégulière (très abondantes sur l’est et le sud-est), puis se déchirant l’après-midi avec stratocumulus discontinus et quelques éclaircies. Parfois, quelques cumulus (fractus) isolés parviennent à se former aussi. Plus on va vers l’est, plus les éclaircies apparaissent tardivement, voire pas du tout. Au littoral en contrepartie, le temps est presque beau, avec les nuages frontaux s’évacuant dès le début de la matinée, suivi d’un mix de cumulus et de stratocumulus au sein de larges éclaircies. Sur les Hautes-Fagnes et les régions voisines, l’air polaire post-frontal est juste assez froid pour produire des chutes de neige aux petites heures du matin. Le seul relevé d’enneigement officiel fait état d’une couche de 2 cm le matin à Mont-Rigi. Mais localement, les couches sont plus épaisses : on parle même de 5 à 8 cm par endroit. Entre autres Sourbrodt, Wirtzfeld et Bullange ont été bien blanchis. Malheureusement, cette neige ne tiendra pas longtemps. À Wirtzfeld, elle fond en grande partie l’après-midi ; à Sourbrodt et Bullange, la neige est encore là en fin de journée, mais en fort mauvais état. Pluie sur la neige à Sourbrodt à 16h Les températures maximales : 9 à 10°C en plaine, 4 à 5°C sur les hauteurs. Les précipitations sont surtout importantes à Mont-Rigi, avec un total de 33,8 mm (environ 2 à 3 mm par heure en journée). À Bierset, on observe encore 11 mm, et des quantités à peu près similaires à Gouvy (11,7 mm) et à Bièvre (12,9 mm). 2 décembre 2020 Un vieux front occlus traîne sur notre pays tandis qu’une perturbation frontale aborde nos régions depuis l’ouest. Le secteur chaud s’occlura cependant avant de nous atteindre. Tout cela se traduit principalement par des nuages, avec peu ou pas de précipitations. Le ciel est occupé par des stratocumulus, souvent doublés de stratus (fractus) en matinée, parfois de cumulus (fractus) l’après-midi. Les éclaircies à travers quelques interstices entre les stratocumulus sont très maigres. La Haute Belgique se trouve parfois au-dessus des stratus, avec alors des stratocumulus aux formes mieux dessinées dans le ciel. Les températures maximales : 8 à 9°C au littoral, 6 à 7°C en plaine et 2 à 3°C sur les hauteurs. Des restes de neige sont encore présents, en matinée, entre autres à Mont-Rigi, Wirtzfeld, Bullange et Sourbrodt. À Weisser Stein, à la frontière belgo-allemande, le paysage reste plus longtemps (quelque peu) hivernal. Weisser Stein à la mi-journée 3 décembre 2020 Notre pays est affecté par diverses perturbations commandées par une dépression à deux noyaux qui s’est rapidement creusée sur les Îles Britaniques avec un noyau se déplaçant de l’Écosse vers l’Angleterre et l’autre, du Pays de Galles vers la Bretagne. Localement, on relève de fortes précipitations. Le temps : couvert avec principalement des stratocumulus, parfois à tendance nimbostratus et accompagnés de précipitations. En Haute Belgique, on peut véritablement parler de nimbostratus et, à l’ouest du massif ardennais, les pluies deviennent graduellement de plus en plus fortes avec un maximum d’intensité en soirée. Les quantités de précipitations sont très importantes du côté de bouillon (quelques relevés privés, ramenés à la période normale d’observation 8h -> 8h : 33,3 mm à Vresse-sur-Semois ; 31,1 mm à Bertrix et 29,8 mm à la station française de Charleville-Mézières Mohon). 4 décembre 2020 Le noyau français s’est comblé tandis que l’autre noyau se trouve désormais sur l’est de l’Angleterre où il fait presque du surplace. Les précipitations cessent quasiment sur la Belgique, avec ici et là encore quelques petites quantités (Passendaele : 1,2 mm ; Middelkerke : 1,0 mm ; Bièvre : 0,8 mm). Le temps : stratocumulus épais, mais souvent discontinus en matinée avec quelques éclaircies, beau l’après-midi avec cumulus / stratocumulus isolés et parfois quelques cirrus. Au littoral, le temps demeure plus gris et, en Ardenne et en Gaume, on note un voile au-dessus des cumulus / stratocumulus, des altostratus translucidus d’abord, des cirrostratus ensuite. Webcam MB – Beausaint – 4 décembre 2020 à 14h Les températures maximales : 6 à 8°C en plaine, 2 à 3°C sur les hauteurs. 5 décembre 2020 La dépression tourne en rond non loin de nos contrées. La nuit elle se trouvait sur le Pays de Galles, en journée sur La Manche et le soir sur la Bretagne (même parcours que la dépression précédente, mais en plus lent). En même temps, un autre noyau dépressionnaire, originaire du nord de l’Allemagne, est remonté sur la Mer du Nord en se creusant légèrement. Pour nous, il n’y a que peu de précipitations, mais pas mal de nuages. Les températures maximales : 5 à 7°C en plaine, autour de 2°C sur les hauteurs. Le ciel : nuageux à très nuageux avec des stratocumulus, dont les interstices permettent quelques éclaircies. Tant à l’ouest qu’à l’est de la bande nuageuse, les éclaircies sont plus larges, avec un relatif beau temps au littoral l’après-midi, et un temps qu’on pourrait qualifier de nuageux à beau sur l’est du pays. 6 décembre 2020 Un aplanissement des centres d’action nous met dans une sorte de marais barométrique à tendance dépressionnaire. Pendant ce temps, un très puissant anticyclone, présent depuis un bon bout temps sur la Russie, commence à étendre son influence vers l’Europe centrale, avec une perturbation sur l’Allemagne qui commence à se mouvoir à reculons. Une autre perturbation, située sur la France, s’enlise dans le marais barométrique. Notre pays, situé entre les deux systèmes, en hérite des voiles nuageux. Source : KNMI Temps : couvert une bonne partie de la journée avec altostratus, mammatus le matin, tendance translucidus en journée. En milieu d’après-midi, l’altostratus s’effiloche avec éclaircies accompagnées d’altocumulus et de stratocumulus isolés. Plus vers le sud, le voile est plus mince (cirrostratus), voire partiellement absent. L’extrême sud du pays connaît des brumes et stratus persistants. Enfin, le littoral est en grande partie hors d’influence du voile nuageux, avec du beau temps accompagné de cirrus et de quelques bancs d’altocumulus. Ci-dessous : altostratus mammatus dans le ciel de Braine-l’Alleud, type de nuage qui n’est pas fréquent dans notre ciel. Les températures maximales : de 6 à 7°C au littoral et sur l’ouest ainsi que l’extrême sud-ouest des plaines, sinon le plus souvent 1 à 3°C tant sur le restant des plaines que sur les hauteurs. L’est et le nord-est de la Belgique sont à la lisière d’une zone de précipitations présente sur les Pays-Bas et l’Allemagne. Chez nous, il ne s’agit généralement que de quelques dixièmes de millimètres, très localement un peu plus. 7 décembre 2020 À nouveau, deux (légers) centres d’actions sont présents sur les cartes météorologiques, une dépression se déplaçant du sud-ouest de l’Irlande vers le Golfe de Gascogne et une autre remontant sur la Mer du Nord, du sud-est vers le nord-ouest. Mais chez nous, il n’y a pas grand-chose qui bouge. Sur l’ouest et le centre du pays, mais aussi sur l’extrême sud : brume ou brouillard, évoluant en stratus et ne présentant que peu de déchirures (éclaircies) l’après-midi. Ailleurs (est du pays et massif ardennais), le temps est nuageux à très nuageux avec altostratus, altocumulus et stratocumulus avec éclaircies l’après-midi et, parfois, formation de cumulus, tendant à leur tour à évoluer en stratocumulus. Sur l’extrême ouest (littoral), le brouillard / stratus apparaît de façon irrégulière, laissant entrevoir les mêmes nuages que dans les zones qui en sont épargnées. Les températures maximales sont très variables d’un endroit à l’autre. Au littoral, le thermomètre affiche temporairement 8 à 9°C sur l’ouest de la côte belge, mais ne dépasse pas 4 à 5°C à l’est. À l’intérieur des terres, on retrouve une zone assez froide sur le centre-ouest du pays (zone la plus affectée par les brouillards et nuages bas) avec 1 à 2°C, et relativement plus douce sur le nord-est et l’est des plaines ainsi que des plateaux centraux avec jusqu’à 5°C. Sur les hauteurs, les maxima se situent entre 0 et 2°C avec 0,0°C tout juste à Mont-Rigi. De la neige est présente au sol, généralement en petite quantité, à quelques endroits de Haute Belgique comme Mont-Rigi, Sourbrodt, Bullange et Wirtzfeld (traces). Sur les Hautes-Fagnes, cette neige parvient à plus ou moins tenir jusqu’à la fin de la journée. Baraque Michel – crédit photo : Laurent Némégaire 8 décembre 2020 La première dépression citée la veille traverse la France en se déplaçant du Golfe de Gascogne vers la Méditerranée tandis que la seconde est arrivée sur l’Écosse. Mais chez nous, il n'y a toujours rien qui change fondamentalement. La perturbation, toujours bloquée dans sa progression par le puissant anticyclone russe, reste à l’est par rapport à nos contrées, mais donne quelques précipitations sur les Hautes-Fagnes, les Cantons de l’Est, l’Ardenne et la Gaume. Temps : ciel voilé de cirrus et cirrostratus, avec quelques altocumulus. Après-midi : formation de quelques cumulus sous le voile, évoluant rapidement en stratocumulus. Par endroit, on note aussi de très belles éclaircies avec un dégagement complet du ciel l’après-midi. Plus on va vers l’est, plus le voile devient dense et persistant, avec même ciel couvert et brumeux, accompagnés de précipitations, sur les bordures est et sud du pays. À Elsenborn par exemple, il s’agit de pluie mêlée de neige qui commence à tomber à partir de midi. Dès 20 heures, ces précipitations se transforment entièrement en neige. À Beausaint, on observe quelques flocons aussi. À Luxembourg, la neige et la pluie tombent tout au long de la journée. Les températures maximales : 4 à 6°C en plaine, localement 7°C du côté de Gand, autour de 0°C sur les hauteurs. Mont-Rigi et Saint-Hubert enregistrent un jour d’hiver avec respectivement –0,1 et –0,2°C. Un enneigement partiel reste présent à Mont-Rigi, et des traces à Weisser Stein. En soirée, de nombreuses régions de Haute Belgique se mettent à blanchir. Sourbrodt le 8 décembre au soir – crédit photo : Hélène Voss 9 décembre 2020 Un quasi-marais barométrique concerne à nouveau nos régions, avec graduellement une nuance un peu plus anticyclonique. Temps : stratus persistant toute la journée, avec parfois l’esquisse d’une éclaircie, parfois aussi une transformation partielle en stratocumulus. Localement, notamment du côté de Liège, les stratus sont absents une grande partie de la journée et on note de très belles éclaircies. L’après-midi, on y voit cependant de plus en plus de stratus fractus. De belles déchirures dans les brumes et stratus sont également observées dans les Hautes-Fagnes, avec de magnifiques paysages enneigés. Près du Signal de Botrange le 9 décembre – crédit photo : Alexis Papapanayotou La couche de neige, en effet, est apparue ou s’est renouvelée la nuit en bien des endroits de Haute Belgique. C’est le cas, notamment, à Mont-Rigi, Xhoffraix, Sourbrodt, Wirtzfeld, Bullange et Weisser Stein. Un peu de neige s’est également accrochée au sol de Bastogne et de Saint-Hubert, et quelques traces à Wideûmont. Grâce au froid qui règne sur les hauteurs, cette neige tient en journée. Les températures maximales du jour : 4 à 5°C au littoral, 3 à 4°C en plaine et –1 à –2°C sur les Hauts Plateaux. 10 décembre 2020 Le très puissant anticyclone, qui stagne déjà depuis fort longtemps sur la Russie, finit même par étendre une petite influence jusqu’à nos régions, à défaut d’autres centres d’action dans nos parages. Cela se remarque notamment aux vents, qui prennent clairement une direction sud-est. Mais la forme et la position de l’anticyclone font en sorte que le grand froid ne nous atteigne pas, pas plus qu’il n’atteint nos pays voisins. Par ailleurs, une bonne activité dépressionnaire se remet en place sur l’Océan et nous concernera ultérieurement. Temps : rapidement couvert avec altostratus. En début d’après-midi, l’altostratus s’effiloche en cirrus et des éclaircies apparaissent, avec quelques altocumulus. Au littoral, on observe aussi des stratocumulus, qui se déchirent l’après-midi pour faire place à des éclaircies. En Ardenne et en Gaume, les stratocumulus sont également présents, et persistent là toute la journée. Sur les Hautes-Fagnes, il fait gris aussi, mais il s’agit plutôt de stratus. Les températures maximales : le plus souvent 5 à 6°C mais localement 2°C seulement en Campine. Sur les hauteurs, les gelées permanentes se poursuivent avec –1 à –2°C. Les endroits concernés par la neige de la veille restent bien blancs en ce 10 décembre. Hautes-Fagnes le 10 décembre – crédit photo : Brigitte Vromant
  9. cumulonimbus

    Décembre 2020

    TROISIÈME DÉCADE DE DÉCEMBRE 2020 21 décembre 2020 Les premiers vrais signes de basculement du flux se font voir. Une perturbation frontale à large secteur chaud s’apprête à aborder notre pays et est annonciateur d’un flux beaucoup plus zonal, très doux dans un premier temps. En surface, les vents basculeront à leur tour au sud-ouest dans la nuit du 21 au 22. Source : KNMI Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce retour au zonal donne à terme de meilleures chances de neige pour la Haute Belgique. Même si un grand hiver n’est pas attendu au cours des semaines à venir, la possibilité d’une (plus) grande décharge d’air polaire à l’arrière d’un front froid actif est désormais bien présente. Mais en attendant, on reste dans la douceur, une douceur qui tend même à s’accentuer. Le temps en ce 21 décembre est gris et devient généralement de plus en plus pluvieux, avec d’abord un altostratus accompagné d’une quantité variable de stratocumulus et parfois de fractus, puis une évolution vers un nimbostratus avec de nombreux fractus « de mauvais temps ». Les températures maximales atteignent très localement 13°C sur l’extrême ouest du pays, sinon atteignent 9 à 12°C en plaine et entre 5 et 6°C sur les hauteurs. En soirée et la nuit, la grande douceur de l’ouest s’étend aussi aux autres régions du pays. À minuit, pas mal de lieux connaissent des températures de 13 à 14°C (Sint-Katelijne-Waver : 13,9°C ; Uccle : 13,7°C ; Zaventem : 13,7°C ; Chièvres : 13,3°C). Le total des précipitations se situent souvent entre 5 et 10 mm, mais est largement supérieur au sud du pays (Buzenol : 18,5 mm). 22 décembre 2020 Le front froid, associé à la perturbation frontale, traverse le pays en deuxième partie de nuit. Une seconde perturbation plus au nord, achemine pendant quelques heures de l’air nettement plus froid vers le nord des Pays-Bas durant la nuit du 22 au 23, mais cet air ne nous atteindra pas. Chez nous, la douceur matinale est surprenante. Paradoxalement, la plus grande bouffée d’air doux se situe juste à l’arrière du front froid, dans une masse d’air qui vient de latitudes presqu’aussi basses, mais qui est plus purement maritime. Source : KNMI À 7 heures du matin, on relève 14,2°C à Sint-Katelijne-Waver; 14,0°C à Schaffen ; 13,7°C à Zaventem et à Melle ; 13,6°C à Coxyde et à Diepenbeek. Même le Plateau ardennais se situe à 10°C avec 10,0°C tout juste à Saint-Hubert. Il s’agit là quasiment des températures maximales, puisque celles-ci ne grapilleront plus que quelques dixièmes de degré par la suite, avec notamment un peu plus de 14°C sur toute la partie nord et nord-est du pays (le plus à Koersel avec 14,7°C). L’après-midi, il fait certes encore très doux pour la saison, mais avec souvent environ 1°C de moins que le matin. Le temps est d’abord pluvieux, puis de timides éclaircies se développent rapidement entre les fractus et les stratocumulus. Mais le ciel se referme par la suite, avec toujours des stratocumulus, ce qui fait que la majeure partie de la journée peut être considéré comme grise. Principalement dans la partie sud du pays, les nimbostratus persistent avec de la pluie tout au long de la journée. C’est au littoral que le temps est le meilleur, même si le ciel, en dehors des stratocumulus, y est fort voilé avec cirrostratus et altostratus. En soirée, le temps reste fort doux sur la Belgique, même si c’est un peu moins que la nuit précédente, mais de l’air nettement plus froid circule non loin de chez nous, au nord des Pays-Bas. Notamment sur les îles de Frise, les températures n’atteignent plus que 2°C vers minuit, pour descendre à 0°C – sous un vent tournant à l’est – quelques heures plus tard. Enfin quelques mots sur les précipitations, localement très abondantes. Sur 24 heures, on enregistre 32,9 mm à Bièvre ; 29,4 mm à Mont-Rigi ; 22,6 mm à Dourbes et 21,2 mm à Buzenol. Il s’agit de lieux où les précipitations sont tombées (presque) en continu, mais avec un maximum d’intensité en fin d’après-midi ou en soirée. La station privée d’Evrehailles (près de Dinant) enregistre 18,8 mm tombés en 2 heures (entre 16 et 18h) dont 5,8 mm en un quart-d’heure seulement, ce qui laisse soupçonner des cumulonimbus enclavés dans la masse de nimbostratus. Toutefois aucune activité orageuse n’est enregistrée. Il n’en est pas moins que cette station enregistre en tout 41,6 mm de précipitations ! 23 décembre 2020 La Belgique repasse rapidement du côté très doux, au sein du secteur chaud d’une nouvelle perturbation. En fait, l’air n’a jamais cessé d’être très doux car en surface, de part et d’autre du front, il n’y a pratiquement pas de différence. C’est une occlusion, située au nord du système frontal qui nous affecte, qui reprend le rôle de véritable front froid, avec un air à 4-6°C au nord et à 11-13°C au sud. Source : KNMI Cela reste encore vrai quand le front froid de la perturbation traverse notre pays en fin de journée : la température baisse à peine, mais on note par contre pas mal d’instabilité. Le temps, d’abord pluvieux avec nimbostratus (stratus et/ou stratocumulus dans les intervalles non pluvieux) devient instable à la tombée du jour (en après-midi déjà) avec un mix de stratocumulus et de nuages convectifs. Cette instabilité post-frontale n’atteint pas le sud-est du pays en journée. Les précipitations sont très abondantes sur le sud du pays et, dans une moindre mesure, sur l’est. Buzenol enregistre 44,3 mm ; Bièvre 24,8 mm et Mont-Rigi, encore 16,6 mm. À Buzenol, les précipitations sont continues et particulièrement intenses vers le milieu de la journée avec jusqu’à 8 mm par heure (entre 13 et 14h), et il repleut beaucoup en soirée (7 mm par heure entre 19 et 20h). Au nord-ouest de la Belgique, les précipitations sont plus modestes, mais l’instabilité est suffisante pour générer de l’orage. C’est le cas, en début de soirée, du côté de Knokke, au nord de Maldegem et du côté de Termonde. Les températures maximales : 12 à 13°C en plaine, 9 à 10°C sur les hauteurs. 24 décembre 2020 Il se forme, à l’ouest du système frontal qui nous intéressait la veille, une longue Back-Bent Occlusion qui reprend à son tour le rôle d’un véritable front froid. Car l’air au sud continue à être doux, l’air au nord est nettement plus frais. Source : KNMI La perturbation précitée traversera le pays en première moitié de journée et sera suivie d’une baisse conséquente des températures, ce qui marquera le début d’un nouvel épisode hivernal en Haute-Belgique. Notamment les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est connaîtront un Noël blanc ! À Mont-Rigi par exemple, la température passe de 3,1°C (12h) à 0,0°C (13h) et la pluie se transforme en neige, neige qui commence à accrocher au sol vers 12h30. À 14h, le sol est déjà entièrement recouvert de quelques 2 cm de neige, couche qui augmentera jusqu’à 6-7 cm en fin de journée. À Souerbrodt, on voit les premiers flocons peu avant 13 heures, avec un sol déjà quelque peu blanchi à 14 heures, avant l’apparition d’une véritable couche de neige. Wirtzfeld et Bullange seront « saupoudrés » tandis que Weisser Stein (frontière belgo-allemande) deviendra vraiment hivernal. Sur le Plateau ardennais, la neige est encore fondante à 14 heures à Saint-Hubert, mais elle commence à accrocher vers 14h30 et finira par former une mince couche. Une situation à peu près similaire est observée à Bastogne alors qu’à Wideûmont, la neige ne parvient pas à accrocher. Ailleurs dans le pays, c’est de la pluie. Le ciel est d’abord couvert de nimbostratus avec de la pluie plus ou moins continue, ensuite on passe à un temps instable, avec des éclaircies, des cumulus et des cumulonimbus donnant des averses. La convection est particulièrement bien développée sur le nord et le nord-ouest du pays, où éclatent quelques orages durant l’après-midi (du côté d’Eeklo et au nord du port d’Anvers). Au littoral, les nuages de la perturbation s’évacuent plus vite qu’ailleurs, avec un beau ciel de traîne presque tout au long de la journée. Sur les Hautes-Fagnes et les Cantons de l’Est, le ciel est par contre couvert toute la journée, d’abord gris, puis blanchâtre des suites des chutes de neige. En Ardenne, hormis les plus hauts plateaux, nous avons un nimbostratus pluvieux qui persiste toute la journée. Les températures maximales : 7 à 8°C en plaine, autour de 4°C sur les hauteurs. Il convient de noter que ces maxima se produisent en général le matin ou en matinée. L’après-midi, les températures tournent autour de 0°C sur les hauteurs et ne dépassent plus 5 à 6°C, localement 7°C en plaine. Les vents, soufflant de sud-ouest au départ, tournent au nord-ouest voire au nord. Hautes-Fagnes – Crédit photo : Marianne Laurent 25 décembre 2020 La (très) Haute Belgique (550 mètres et plus) connaît un Noël blanc complet, tant lors de la veillée de Noël que pendant le jour de Noël. C’est le cas, notamment, à Mont-Rigi et Weisser Stein. À Sourbrodt, la neige fond un peu l’après-midi du 25, mais on peut quand même parler d’un Noël Blanc. Pour Wirtzfeld et Bullange, c’est parfois un peu limite, mais au moins, on y voit de la neige. Entre une dépression sur l’extrême ouest de la Russie et un anticylone au sud-ouest de l’Irlande, nous avons une circulation de nord (en surface, vents de nord-ouest), qui ne nous achemine cependant pas de l’air polaire direct. Cette circulation septentionale est littéralement coupée par une circulation zonale fort active autour du 60e parallèle, qui est commandée, elle, par un important système dépressionnaire au nord de l’Islande. Le froid est donc fort modeste, on est même proche des normales saisonnières, avec 6 à 7°C en plaine et 0 à 1°C sur les hauteurs. Le gel en journée se cantonne vraiment au Plateau des Hautes-Fagnes. Le temps est quelque peu instable, avec de belles éclaircies et des nuages convectifs, le tout accompagné de quelques stratocumulus et altocumulus. L’un ou l’autre cumulus se développe jusqu’au stade de cumulonimbus, avec petites averses et de rares flocons de neige qui s’égarent jusqu’au centre du pays. Très localement, on observe aussi des stratus matinaux, qui se dissipent assez vite. Au littoral, le temps est plus instable, avec là régulièrement des cumulonimbus avec averses. De l’autre côté du pays, au-dessus des Hauts Plateaux enneigés, les stratus tendent à persister. La Gaume quant à elle, à l’abri derrière le massif ardennais, connaît presque du beau temps, avec ciel serein puis quelques passages nuageux avec cumulus / stratocumulus. Le littoral et, de façon générale, l’ouest du pays reçoit quelques millimètres d’eau. Ailleurs les précipitations – si précipitations il y a – se comptent en dixièmes de millimètre. 26 décembre 2020 La circulation zonale regagne du terrain et redevient déterminante pour notre pays. Comme il s’agit bien d’une circulation d’ouest, et non de sud-ouest, l’air maritime est un peu moins doux. En plus, la perturbation frontale qui nous atteint est proche de l’occlusion au moment d’aborder notre pays, ce qui limite très fort l’apport en air doux du secteur chaud. Un noyau lié à la profonde dépression située au départ au nord de l’Islande se creuse plus à l’ouest, et continue à se creuser en journée tout en se mettant à se déplacer du nord-ouest vers le sud-est en passant au-dessus du sud de l’Islande. En raison de la présence de hautes pressions sur le sud de l’Europe, les isobares se resserrent de plus en plus. En soirée, les rafales de vent dépassent déjà régulièrement 70 km/h au port de Zeebruges. Le ciel est d’abord lumineux le matin, puis devient rapidement nuageux avec des stratocumulus d’abord discontinus (parfois aussi accompagnés d’altocumulus), puis couvrant tout le ciel. Ici et là, les éclaircies matinales sont remplacées par des stratus. En Ardenne, on observe des stratocumulus irréguliers dès le matin, qui se transforment partiellement en cumulus avant de redevenir des stratocumulus en se glissant en dessous d’autres stratocumulus, situés plus hauts. Au-dessus de la neige (fondante) des Hautes-Fagnes et des Cantons de l’Est, on observe pas mal de stratus (fractus). En soirée (et déjà l’après-midi au littoral), on observe des bruines et pluies. Les températures maximales restent de saison, avec 5 à 7°C en plaine et –1 à 1°C sur les hauteurs. 27 décembre 2020 La tempête « Bella » se propage sur le pays. Entre 8 et 9 heures du matin, on observe une rafale de 99 km/h à Dunkerque (FR), environ 1 heure plus tard, c’est au tour de Zeebruges d’avoir sa rafale maximale, avec 101 km/h. Entre 3 et 11 heures, les rafales dépassent régulièrement les 80 km/h à cette station. Comme ce vent souffle de sud, il se renforce encore au large, pour atteindre les 108 km/h à Euro Platform (rafales > 100 km/h entre 3 et 10 heures). Plus à l’ouest en France, on monte jusqu’à 143 km/h au Cap Gris-Nez. À l’intérieur des terres, le vent est plus irrégulier, mais des fortes rafales se font ressentir à plusieurs reprises même à Uccle, avec 94 km/h entre 4 et 5 heures et entre 9 et 10 heures. La dépression, la veille encore dans les environs de l’Islande, vient se poster au nord de l’Écosse en se creusant encore davantage, avec une pression inférieure à 955 hPa en son noyau. Source : KNMI En deuxième moitié de journée, la dépression se comble à nouveau doucement en descendant vers le sud au-dessus des Îles Britanniques, et le vent se calme progressivement chez nous. Le temps, quant à lui, est couvert et pluvieux avec nimbostratus sur tout le pays. Seul le littoral bénéficie d’une petite éclaircie post-frontale avant la tombée du soir. À partir de 300-400 mètres d’altitude sur le massif ardennais, et à partir de 400-500 mètres en Province de Liège, le nimbostratus devient blanchâtre : il neige. Du côté ardennais, une fine couche de neige au sol se forme déjà à Beausaint (376 m), tandis qu’une épaisse couche se forme du côté de Bastogne. Libramont se retrouve aussi sous un épais manteau neigeux. Libramont – Crédit photo : Jonas De Bodt En Province de Liège, la limite de l’enneigement se situe à peu près à la hauteur de Spa-Malchamp. Au-dessus, la neige est bien renouvelée aussi, comme par exemple à Sourbrodt, où la couche lacunaire se referme dès la fin de la matinée. Webcam MB – Sourbrodt – 27 décembre 2020 à 16h Les précipitations sont abondantes partout, qu’elles soient pluvieuses ou neigeuses. Notamment les régions proches de la frontière française, situées au sud et au sud-ouest du pays, ont enregistré de fortes précipitations, avec des valeurs parfois comprises entre 20 et 30 mm, voire plus. Quelques chiffres : 33,6 mm à Sivry-Rance ; 30,4 mm à Douzy (FR) ; 22,6 mm à Hestrud (FR) ; 19,4 mm à Dourbes ; 17,8 mm à Buzenol ; 17,3 mm à Humain. Les températures maximales, quant à elles, ont été douces sur l’extrême ouest du pays avec 8°C du côté de La Panne et Coxyde, sinon comprises entre 6 et 7°C en plaine et proches de 0°C sur les hauteurs. 28 décembre 2020 Les basses pressions continent à descendre vers le sud sur les Îles Britanniques et finissent par atteindre la France. Chez nous, il n’y a plus grand-chose qui bouge. Les régions enneigées le restent généralement (22 cm à Sibret, près de Bastogne) tandis que les autres régions connaissent un temps plutôt quelconque. Sibret – Crédit photo : Catharina De Vries Le ciel est légèrement voilé le matin avec cirrus, qui deviennent épais (spissatus) et évoluent ensuite en altostratus. Des stratocumulus se forment en dessous tandis que l’altostratus se dissipe à nouveau. Mais les stratocumulus sont épais, parfois mêlés de nuages convectifs, et génèrent quelques précipitations (pluie continue ou petites averses). Les éclaircies entre les interstices sont rares. Au littoral, les stratocumulus sont présents dès le matin alors qu’au-dessus des zones enneigées de l’est et du sud-est du pays, on note aussi des stratus (fractus). Les températures maximales, en légère baisse en plaine, se situent là entre 5 et 6°C, et entre 0 et 1°C sur les hauteurs. 29 décembre 2020 Les restants de la dépression qui a généré la tempête « Bella » passent par le sud puis l’est de notre pays avant de remonter le long de la frontière germano-néerlandaise et venir mourir sur le Danemark. Le temps, comme la veille, est assez quelconque sur nos régions. Le ciel est le plus souvent très nuageux à couvert avec des stratocumulus, parfois doublés de status, plus tard de cumulus, et les quelques éclaircies laissent entrevoir un ciel en partie voilé (cirrus + bancs d’altocumulus). Le matin, voire en matinée, on observe encore quelques précipitations. Sur les reliefs, le temps n’est pas très différent qu’ailleurs, sauf parfois au-dessus des plateaux enneigés où les stratus sont plus coriaces et ne se déchirent que temporairement en stratus fractus. Sur ces dernières régions, des températures maximales à peine supérieures à 0°C permettent le maintien du manteau neigeux. Ailleurs, et notamment en plaine, les maxima tournent autour de 4 ou 5°C. 30 décembre 2020 La neige, à présent, atteint un petit 10 cm à Mont-Rigi et, une fois n’est pas coutume, le Plateau ardennais est plus enneigé que le Plateau fagnard avec une quinzaine de centimètres à Wideûmont. Ici et là, des couches de plus de 20 cm nous sont signalées du côté de Libramont et de Saint-Hubert, ainsi qu’aux environs de la Baraque Fraiture. De façon générale, de la neige est présente au sol à partir de 450 mètres d’altitude environ au sud des reliefs tandis qu’au nord des reliefs, il faut parfois monter au-dessus de 500 mètres. De telles différences peuvent apparaître en raison d’un meilleur ou moins bon refroidissement par détente adiabatique lorsque l’air, en buttant contre les reliefs, est forcé de s’élever. Une situation dépressionnaire quelque peu imprécise domine la météo de nos régions, on pourrait presque parler d’un marais barométrique à nuance dépressionnaire. Une perturbation un peu plus organisée passe au sud de nos régions. Le ciel est généralement très nuageux avec des stratocumulus, parfois doublés de fractus, voire des cumulus. Quelques déchirures dans la nappe nuageuse donnent de timides éclaircies, laissant entrevoir des cirrus. Ici et là, les nuages convectifs enclavés dans les stratocumulus sont suffisants pour générer de petites averses. Notamment au littoral, les nuages convectifs sont plus développés et, en contrepartie, les éclaircies sont plus développées aussi. Au-dessus des régions enneigées de Haute Belgique, les stratus sont à nouveau très persistants en bien des endroits, avec l’ambiance grise-blanche typique des jours de neige. Les températures restent de saison, avec des maxima de 6 à 7°C au littoral, 5 à 6°C en plaine et autour de 0°C sur les hauteurs. 31 décembre 2020 La perturbation au sud de nos régions nous vaut de bonnes précipitations, parfois supérieures à 5 mm. À Zaventem par exemple, les précipitations (pluie et bruine) sont régulières jusqu’à 9 heures du matin, avec 7 mm tombés pendant la nuit. Plus à l’est, à Bierset, les précipitations tombent presque toute la journée, le plus souvent sous forme de pluie, mais de la neige se mêle à cette pluie en milieu de journée, avec 1,1°C seulement à 12h. En soirée, des flocons réapparaissent, mais en l’absence de gel, la neige n’accroche pas au sol. Il en va tout autrement en Haute Belgique et, localement, même dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Cerfontaine (233 m) se réveille sous une fine couche de neige, qui fondra l’après-midi. Il en est de même à Dourbes, située à la même altitude. Là, il neige parfois à gros flocons en matinée, mais avec des températures légèrement positives, il ne fait tout juste pas assez froid pour produire des accumulations de neige. Webcam IRM – Dourbes – 31 décembre 2020 à 10h35 À partir de 400 mètres d’altitude, le paysage devient tout blanc et le reste. Et encore plus haut, la neige s’ajoute à celle déjà présente. À Mont-Rigi, la couche atteint 20 cm. À Wideûmont, la snowcam laisse deviner une hauteur proche de 26 cm ! Ci-dessous, une photo qui illustre à merveille la neige qui tient sur les hauteurs, mais pas dans le fond des vallées. Stoumont – Credit photo: David Defourny Le ciel est gris, avec surtout sur le centre des stratus et des stratocumulus et quelques éclaircies, parfois, dans les interstices. À l’est et au sud, il s’agit de nimbostratus avec précipitations. Là où il pleut, les nimbostratus sont gris avec fractus visibles ; là où il neige, les nimbostratus sont blanchâtres et uniformes. Au littoral, le temps est fort différent avec de belles éclaircies en matinée, puis des nuages d’instabilité (cumulus, cumulonimbus) accompagnés d’averses. Quelques régions à la limite des influences connaissent presque du beau temps, comme par exemple l’ouest du Hainaut, qui partage avec la région côtière de belles éclaircies, mais où la convection, l’après-midi, ne dépasse pas le stade de cumulus. Les températures maximales : 4 à 6°C sur l’ouest des plaines, 3 à 4°C sur l’est des plaines et autour de 0°C sur les hauteurs. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ceci a été mon dernier bulletin quotidien. Ce qui ne m’empêchera pas de rester très présent sur le site de MétéoBelgique. À l’avenir, je m’occuperai principalement d’événements climatologiques exceptionnels, particuliers ou inattendus. Il pourra s’agir d’événements anciens ou moins anciens, ainsi que d’événements actuels dès que la météo sort des normes. Je vous souhaite à tous une excellente année 2021. Webcam MB – Sourbrodt – 1 janvier 2021 à 14h30
  10. cumulonimbus

    Décembre 2020

    DEUXIÈME DÉCADE DE DÉCEMBRE 2020 11 décembre 2020 Plusieurs perturbations, sous forme d’occlusion, marquent la transition entre d’une part un air humide, mais semi-continentalisé et d’autre par un air maritime tout aussi humide, mais plus doux. Temps : couvert et pluvieux avec altostratus épais, parfois mêlé d’altocumulus. Quelques stratocumulus aussi, mais peu de fractus, sauf sur l’Ardenne et la Gaume. Dans cette dernière région mais aussi au-dessus des zones encore enneigées de Haute Belgique, l’altostratus est parfois entièrement doublé de stratus (stratus nebulosus). Les températures maximales se radoucissent sur l’ouest avec 7 à 8°C, mais restent un peu plus fraîches sur le centre et l’est avec 4 à 6°C. Sur les hauteurs, on observe 0 à 2°C. Ces températures à nouveau plus élevées rendent la couche neigeuse de Haute Belgique plus vulnérable. À Mont-Rigi et Weisser Stein, la neige tient encore mais diminue quelque peu, tandis qu’à Sourbrodt, elle fond en grande partie l’après-midi, et disparaît complètement à Wirtzfeld. Les précipitations sont de quelques millimètres sur tout le pays, avec des valeurs jusqu’à 9,9 mm à Buzenol et 7,9 mm à Mont-Rigi. Ci-dessous, stratus de dégel au-dessus de la neige fondante à Sourbrodt, en début d’après-midi. 12 décembre 2020 Un thalweg lié à une dépression au sud de l’Islande forme un petit noyau secondaire sur les Pays-Bas. Nous sommes à présent bien sous influence océanique, mais l’air semi-continental n’est pas encore très loin de chez nous. L’air très stable est responsable d’une large bande de stratus qui persiste toute la journée, avec forte brume le matin et brouillard dès 200-300 mètres d’altitude. À l’ouest et à l’est de cette bande de stratus, les nuages de la perturbation deviennent visibles avec altostratus, stratocumulus et fractus. La Gaume, pourtant bien en-dehors de la zone de stratus précitée, connaît un épais brouillard en matinée, mais qui finit par se dissiper avec, là aussi, les nuages de la perturbation qui deviennent visibles. La Belgique est à présent entièrement dans l’air doux, avec des maxima autour de 9°C en plaine et autour de 6°C sur les hauteurs Mais de l’air relativement frais persiste sur une partie des Pays-Bas,. Les dernières traces de neige disparaissent l’après-midi sur les plus hauts plateaux. Les précipitations sont à nouveau de l’ordre de quelques millimètres sur tout le pays, avec plus de 10 mm sur les Hautes-Fagnes (10,5 mm à Mont-Rigi). Les régions touchées par le brouillard / stratus connaissent de la bruine, à laquelle s’ajoute parfois brusquement une pluie modérée tombant des nuages au-dessus. Webcam MB – Cerfontaine – 12 décembre 2020 à 10h Stratus bas, brouillard dès 200-250 mètres d’altitude environ surs cette région. 13 décembre 2020 Le zonal gagne du terrain, même si, sous l’influence d’une crête anticyclonique, la vraie dynamique des courants océaniques peine encore à s’imposer. Cette dynamique un peu meilleure permet la dissipation des brumes et stratus et, en attendant les perturbations qui tardent à venir, le temps est même relativement beau, par endroit tout au moins. Le ciel est légèrement voilé de cirrus et cirrostratus, voile s’épaississant plus tard avec altostratus. À cela s’ajoute l’un ou l’autre banc d’altocumulus. Ici et là, quelques cumulus parviennent à se former aussi. Plus vers l’est, ce voile est peu présent voire même absent. Toutefois, d’importants bancs de stratocumulus, irrégulièrement répartis sur le pays, confèrent au ciel de certaines régions un caractère très gris. Les températures maximales rebaissent légèrement, avec 7 à 9°C en plaine et 3 à 4°C sur les hauteurs. 14 décembre 2020 La pénétration de l’air maritime se fait de mieux en mieux, sur une partie du continent tout au moins. Car le vrai zonal ne réussit pas. Nous restons dans une situation de semi-blocage, avec une crête en altitude qui commence à se développer vers l’Europe centrale tandis qu’une dépression au-dessus de l’Océan, un peu basse en latitude, tend à former un creux. En surface, l’énorme anticyclone sur la Russie change peu de place. Il en résulte en surface une circulation de sud sur nos régions, et de sud-ouest en altitude. La ligne frontale qui affecte notre pays est ralentie et finit par s’immobiliser sur le massif ardennais avant de reculer sous l’effet d’une ondulation. Le temps : couvert et pluvieux le matin, puis nuageux à très nuageux avec des stratocumulus souvent en rouleaux. Dans les éclaircies de la mi-journée, les stratocumulus tendent très temporairement à évoluer en cumulus. Webcam MB – Schaerbeek – 14 décembre 2020 à 10h Au littoral (plus à l’arrière du front), le temps est beau, avec de larges éclaircies et des stratocumulus plus isolés. En fin de journée, on y observe pas mal de cirrus. Au sud du pays, les stratocumulus se dispersent aussi (au moins partiellement) l’après-midi, mais laissent apparaître, là, un voile nuageux de cirrus et cirrostratus, accompagnés de bancs d’altocumulus. L’air très méridional (des deux côtés du front) permet aux températures maximales d’atteindre des valeurs élevées pour la saison, avec 11 à 12°C en plaine et 6 à 7°C sur les hauteurs. Le soir et la nuit, il pleut et ces précipitations, ajoutées à celles du matin, donnent parfois de bons totaux : 14,5 mm à Koersel ; 13,0 mm à Bièvre ; 11,0 mm à Gosselies ; 10,9 mm à Genk ; 10,6 mm à Gembloux ; 10,5 mm à Mont-Rigi. 15 décembre 2020 Le semi-blocage se consolide, avec des hautes pressions qui se forment, aussi en surface, sur l’Europe centrale et qui prolongent ainsi l’anticyclone russe. Les basses pressions océaniques se sont scindées en deux dépressions distinctes, dont l’une descend fort bas en latitude pour se retrouver à 45° environ, soit exactement à l’ouest de Bordeaux et au nord-ouest de la Galice (Espagne). Comme nous le verrons également plus loin, nous connaissons et connaîtront, en surface, des vents qui soufflent de sud presque constamment entre le 13 et le 21 décembre ! Le temps : gris avec, sous un altostratus, des stratocumulus et des stratus fractus, parfois nebulosus, avec temps temporairement quelque peu pluvieux. En après-midi, de très belles éclaircies se développent avec quelques cumulus fractus. Ces éclaircies arrivent plus tôt sur l’ouest, plus tard (voire presque pas) sur l’est. La persistance des courants méridionaux entraîne la persistance du temps doux, avec des maxima de 10 à 12°C en plaine et de 6 à 7°C sur les hauteurs. Les précipitations : faibles ou nulles sur l’ouest, autour de 2 mm au centre, 5 à 7 mm sur les pourtours est et sud du pays. 16 décembre 2020 L’anticyclone russe recule à présent, mais les hautes pressions du sud et sud-est de l’Europe se développent de telle façon que la circulation océanique a de plus en plus de mal à atteindre nos régions, toujours soumises à un flux de sud. Le résultat : un temps presque beau avec un ciel bleu (quelques nuages résiduels) puis légèrement voilé avec arrivée progressive de cirrus. Quelques cumulus (fractus) se développent en dessous. En cours d’après-midi, nettement plus nuageux avec stratocumulus. Par endroit, du brouillard et des stratus (autre signe anticyclonique) jouent aux troubles-fête avec une ambiance grise, et restant grise par la suite en raison de l’arrivée des stratocumulus. Les températures, toujours très douces, se situent entre 9 et 11°C en plaine et entre 6 et 8°C sur les hauteurs. Des précipitations nous atteignent en fin de soirée ou la nuit, avec souvent entre 2 et 4 mm, généralement moins sur l’est et le nord-est. 17 décembre 2020 Les courants perturbés atlantiques arrivent à nouveau mieux vers le continent, mais la nuance anticyclonique demeure. Il s’agit-là d’une situation parfaitement anti-hivernale, plus anti-hivernale encore qu’une circulation zonale bien développée. Car si en moyenne, l’hiver est très doux sous une forte circulation d’ouest, les fortes descentes d’air polaire à l’arrière des fronts froids peuvent nous réserver – en Haute Belgique surtout – de bonnes surprises hivernales, ne fussent que temporaires. Une circulation atlantique « molle », par contre, ne peut nous amener aucun froid, sauf peut-être sous une inversion thermique si un anticyclone prend nettement le dessus. Bien sûr, cela ne présage rien de précis sur l’ensemble de l’hiver, mais pour un bon paquet de jours encore, l’hiver restera loin de chez nous. Avec la circulation de sud, en dépit de quelques pluies, le temps ne devient pas vraiment mauvais. Le matin, nous avons des fractus résiduels liés aux précipitations de la nuit, puis le beau temps revient, avec graduelle transformation des fractus en cumulus. L’après-midi devient plus nuageux par endroit, avec alors un mix de cumulus et stratocumulus, ces derniers prenant (pouvant prendre) le dessus. Sur le sud du pays, les nuages de la perturbation (principalement stratocumulus) restent traîner plus longtemps. Au littoral, l’instabilité est un peu plus présente, avec certains cumulus qui se développent jusqu’à la petite averse. La douceur continue, avec 10 à 11°C en plaine et 6 à 7°C sur les hauteurs. 18 décembre 2020 Des perturbations se trouvent à l’ouest de nos régions, mais remontent vers le nord et ne nous atteignent pas. On bénéficie donc d’un temps qui reste (presque) beau, avec encore quelques fractus le matin, puis un ciel bleu garni de quelques cirrus, cirrus qui deviennent graduellement plus nombreux l’après-midi. Au littoral, le ciel est parfois plus nuageux avec des bancs d’altocumulus floccus et de stratocumulus. Au sud du pays, on observe également des stratocumulus, mais de façon sporadique. Le temps est beau, là aussi, d’autant plus que les cirrus sont moins nombreux. L’extrême-sud connaît une brume sèche, très anticyclonique. Les températures maximales, toujours fort élevées pour la saison, gagnent même parfois un petit degré, avec 10 à 12°C en plaine et 7 à 8°C sur les hauteurs. Ci-dessous : temps anti-hivernal à Beausaint, avec quelques tout petits fractus à l’horizon et un thermomètre qui affiche 9°C l’après-midi (à 376 mètres d’altitude). 19 décembre 2020 Cette fois-ci, un front froid réussit à traverser le pays, aussitôt suivi d’une perturbation post-frontale. Mais l’air situé à l’arrière est à peine moins méridional que celui situé à l’avant. Les températures ne baissent donc pas. Au contraire, elles tendent même à encore monter un peu, avec une bouffée d’air chaud juste à l’avant du front. Les valeurs maximales : 11 à 13°C en plaine, 8 à 9°C sur les hauteurs. À l’arrière du front, les températures baissent un peu, mais pas beaucoup. Temps : ciel d’abord légèrement voilé de cirrus et cirrostratus, devenant rapidement blanchâtre puis gris avec cirrostratus, altostratus (+ bancs d’altocumulus) puis couvert avec nimbostratus (faiblement) pluvieux. Ensuite stratocumulus et éclaircies à l’horizon en fin de journée. Au littoral, les éclaircies apparaissent nettement plus tôt, avec nuages convectifs l’après-midi. Au-dessus de l’Ardenne, on observe d’abord des « rues » de cumulus / stratocumulus, qui évoluent par la suite en simples stratocumulus. En Gaume, le temps est d’abord beau avec cumulus en matinée, puis le ciel se voile de cirrostratus / altostratus / altocumulus, parfois doublés de stratocumulus. Webcam MB – Beausaint – 19 décembre 2020 à 12h Les précipitations liées au passage du front sont généralement faibles, souvent inférieures à 1 mm. 20 décembre 2020 De nouvelles constructions anticycloniques influencent le temps sur nos régions. Cela réduit fortement l’instabilité post-frontale, n’induit que temporairement un basculement des vents vers le sud-ouest et limite la baisse des températures à 1 ou 2°C par rapport à la veille. Le temps est nuageux à beau, d’abord souvent voilé en matinée, puis alternance d’éclaircies et de cumulus / stratocumulus. Ici et là, une convection un peu plus forte parvient encore à générer une petite averse. Au littoral, on observe même de très larges éclaircies, mais là aussi, le temps est ponctuellement instable, avec parfois un « bon » cumulonimbus (4 mm à Middelkerke vers 18h). Les températures maximales se situent le plus souvent entre 10 et 11°C en plaine et autour de 7°C sur les hauteurs. Les précipitations, en dehors des 4 mm de Middelkerke, sont généralement faibles (très petites averses) ou absentes. Il convient de noter que, même si ne peut pas parler de grand beau temps, la période qui vient de s’écouler peut être considérée comme très « clémente », avec des températures très douces et souvent de belles périodes ensoleillées. Ce n’est pas gagné d’avance, en hiver, d’avoir à la fois du soleil et de la douceur. Mais au cours des dernières décennies, ce phénomène devient de plus en plus fréquent.
  11. cumulonimbus

    Automne 2020

    PREMIÈRE DÉCADE DE SEPTEMBRE 2020 1er septembre 2020 Le temps sur nos régions est influencé par un faible anticyclone à la forme allongée, orienté SSW – NNE et s’étendant du nord de la France à la Scandinavie. Cette structure, très lentement, se retire vers le nord-est. Le temps est relativement beau, mais un apport d’air en provenance de la Mer du Nord, acheminé par des vents de nord à nord-est, est parfois responsable d’importants champs nuageux. Les éclaircies sont les plus larges en matinée, avec des bancs d’altocumulus et parfois de stratocumulus élevés, puis des cumulus se forment, et doivent se partager le ciel avec d’importantes nappes de stratocumulus. Le soir, les éclaircies tendent à nouveau à s’élargir. À noter qu’au littoral, les cumulus ne se forment (presque) pas. En Ardenne, le ciel reste très nuageux avec de nombreux stratocumulus, auxquels s’ajoutent, le matin, du brouillard et des stratus, principalement dans les vallées, et l’après-midi quelques cumulus, plus ou moins fractus, formés en dessous des stratocumulus. En Gaume, les stratocumulus sont nombreux aussi, parfois doublés de cumulus (fractus), mais on y note quelques belles éclaircies temporaires l’après-midi. Il fait assez frais pour la saison, avec des maxima le plus souvent proches de 19 à 20°C en plaine et de 17 à 18°C au littoral. Sur les Hauts Plateaux, la fraîcheur est accentuées encore par la couverture nuageuse plus importante, et les maxima ne dépassent guère 11°C sur les Hautes-Fagnes et 13°C sur le Plateau ardennais. 2 septembre 2020 L’anticyclone de la veille se renforce à l’est de la Scandinavie pendant qu’un second anticyclone, maritime, se développe lentement vers le continent et tente de faire la jonction avec le premier anticyclone. Mais le pont anticyclone reste très faible. Pour nous cependant, cela signifie une nouvelle journée de temps relativement beau. Le matin, on observe des bancs d’altocumulus (parfois aussi stratocumulus), puis le ciel tend à se dégager complètement. En fin de matinée, des cumulus se forment et se développent jusqu’au stade mediocris, pendant que quelques nouveaux bancs d’altocumulus traversent à nouveau le ciel. En soirée, on observe aussi des cirrus. En Ardenne, on note aussi du brouillard matinal dans les vallées et, l’après-midi, quelques cumulus se développant mieux qu’ailleurs et atteignant le stade de congestus. En Gaume aussi, on note l’un ou l’autre congestus. Le vent s’oriente graduellement au nord-ouest et les températures sont conformes à la saison, avec des maxima de 20 à 22°C en plaine (18 à 19°C au littoral) et de 17 à 18°C sur les hauteurs. 3 septembre 2020 L’anticyclone maritime a finalement une extension plus méridionale, ce qui le maintient éloigné de l’anticyclone ex-scandinave, désormais situé sur la Russie. Cette configuration permet à une dépression située au sud de l’Islande de gagner de l’influence sur nos régions. Un front chaud atteint notre littoral à la mi-journée et se déplace très lentement vers l’est du pays. Le front froid qui suit atteint à son tour notre littoral en soirée. Cette configuration permet déjà à de l’air chaud à remonter jusqu’à Paris où, sous un ciel pourtant fort nuageux avec altocumulus et stratocumulus (et cirrus dans les éclaircies), le mercure monte jusqu’à 28°C. Webcam Infoclimat – Paris-Saint-Germain – 3 septembre 2020 à 16h Cet air chaud influence quelque peu le climat gaumais aussi avec parfois jusqu’à 24-25°C dans l’extrême sud. Le reste du pays connaît des températures proches des normes saisonnières, comme la veille, avec 20 à 22°C en plaine et 15 à 18°C sur les hauteurs. Mais le ciel est partout très nuageux (même en Gaume), avec principalement des stratocumulus et, dans de vagues éclaircies, aussi des altocumulus (quand ce n’est pas l’altostratus qui apparaît dans les déchirures des stratocumulus). Ces nuages s’accompagnent aussi de faibles précipitations, principalement en matinée. En soirée, l’air doux gagne tout le pays, avec des températures restant parfois légèrement supérieures à 20°C jusqu’après minuit. 4 septembre 2020 Le front froid s’avance en première moitié de journée jusqu’au nord des massifs ardennais et fagnard, puis s’immobilise et tend même à rebrousser chemin. L’air chaud, toujours présent sur Paris, influence cette fois plus nettement la Gaume aussi. Source : KNMI Commençons une nouvelle fois par Paris. Là, les altocumulus se dispersent en matinée pour faire place à un soleil radieux et des températures qui montent jusqu’à 29°C (Montsouris) voire 30°C (Orly). Du côté de Metz, le temps est tout aussi radieux, avec quelques altocumulus dont lenticularis, et un maximum de 30,3°C. Webcam Infoclimat – Jarny (près de Metz) – 4 septembre 2020 à 15h58 Le sud de la Gaume bénéficie pleinement de cette langue d’air chaud, avec 27 à 29°C du côté d’Aubange, de Virton et de Lamorteau, sous le soleil et les altocumulus, dont quelques castellanus très développés donnant des virga. Le nord de la Gaume, avec 26-27°C, est encore chaud mais les altocumulus y sont déjà plus nombreux, tandis que vers l’Ardenne, le ciel devient rapidement presque couvert avec des stratocumulus, parfois doublés de cumulus, et quelques maigres éclaircies ou amincissements de la couverture nuageuse, où l’on voit des altocumulus. Le reste du pays est directement concerné par les nuages frontaux. Aux stratocumulus succède un altostratus / nimbostratus avec bruines et pluies, puis des stratocumulus / altocumulus avec cumulus, et quelques éclaircies. Le littoral, bien à l’arrière du front, connaît de meilleures éclaircies alternant avec des altocumulus, parfois étendus et épais. Si l’on excepte Gaume, quelques vallées ardennaises et l’extrême sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse où il fait plutôt chaud, les maxima se situent autour de 20°C au littoral, de 21-22°C en plaine et de 18°C sur les Hautes-Fagnes (mais 22°C sur le plateau ardennais, à la lisière de l’air chaud). 5 septembre 2020 Le front froid a fini par bien avancer, avec l’air chaud désormais refoulé loin de nos frontières. Les températures maximales, déjà fraîches en plaine la veille, ne subissent qu’une légère baisse avec 18 à 21°C. La Gaume, par contre, avec ses 18-19°C perd parfois presque 10°C par rapport à la veille. Les hauteurs ardennaises et fagnardes sont bien fraîches aussi avec 16-17°C. Le temps, grâce à l’influence lointaine d’un anticyclone océanique, est nuageux à beau. Après la dispersion des fractus matinaux sous des nuages frontaux (parfois accompagnés de précipitations), le ciel est d’abord nuageux avec altocumulus et stratocumulus, puis on note des éclaircies dans lesquelles se forment aussitôt des cumulus, qui se développent parfois jusqu’au congestus avant de s’étaler. En outre, le ciel est temporairement voilé, l’après-midi, par des cirrostratus / altostratus. Le soir par contre, le ciel se dégage. Au littoral, le temps est plus ensoleillé avec des cumulus en matinée qui se résorbent l’après-midi. Mais là aussi, le ciel est temporairement voilé. En Ardenne et en Gaume, le temps n’est pas trop différent, sauf que tout s’y passe un peu plus tard. Les vents soufflent d’ouest à nord-ouest, puis diminuent en soirée en s’orientant au sud-ouest. 6 septembre 2020 Des éclaircies nocturnes et un vent qui se calme au sein d’une masse d’air fraîche sont garants pour du froid matinal aux endroits exposés. Les valeurs les plus basses sont relevées à Elsenborn (1,2°C), Gouvy (3,2°C), Buzenol (4,3°C), Genk (4,3°C) et Bièvre (4,4°C). En journée, le temps redevient assez beau avec quelques passages nuageux, avec des températures de 19 à 20°C en plaine et de 15 à 16°C sur les hauteurs. La matinée commence sous le soleil, puis des cumulus se forment en cours de journée, avec quelques bancs d’altocumulus / stratocumulus, devenant par moment plus présents. Parfois, des stratocumulus d’étalement s’ajoutent aux autres stratocumulus. Stratocumulus cumulogenitus (Beausaint à 14h) Stratocumulus non-cumulogenitus (Beausaint à 16h) Au littoral, le temps est très ensoleillé tout au long de la journée, avec parfois quelques cirrus. 7 septembre 2020 La nuit est à nouveau froide, avec 0,9°C à Elsenborn et, en plaine, 4,0°C à Diepenbeek et 5,5°C à Chièvres. Une certaine influence anticyclonique se maintient sur notre pays, sous la forme d’une crête de l’anticyclone des Açores qui s’étend jusqu’à l’Europe centrale. Le temps est beau avec une quantité variable de cirrus et la formation de cumulus parfois très plats l’après-midi. Vers la fin de la journée, on note aussi quelques altocumulus. Sur le sud du pays, les cirrus sont peu nombreux. Au littoral, les cumulus sont absents, mais dès l’après-midi, le voile s’épaissit nettement avec cirrostratus, altostratus et altocumulus. Les températures maximales atteignent 20°C au littoral, 21 à 23°C en plaine et 16 à 19°C sur les hauteurs. Dans les vallées et localement en Gaume, on monte à 23-24°C. 8 septembre 2020 En ce 8 septembre, le temps est à nouveau un peu plus perturbé, mais cela n’enlève rien au fait que la sécheresse redevient préoccupante. Sur la carte ci-dessous, nous pouvons constater que le sud du pays est toujours en situation de sécheresse extrême. Source : IRM Selon les prévisions, c’est toute la moitié sud du pays qui reprendra ce statut de sécheresse extrême d’ici 10 jours, tandis que la moitié nord du pays, peu à peu, repasse aussi en situation de sécheresse (localement très marquée). La perturbation de ce jour, un front chaud en l’occurrence, ne donne d’ailleurs que quelques maigres précipitations, principelement sous forme de bruine, dans la région côtière aux petites heures. Zeebruges, par exemple, recueille 0,5 mm tandis que Middelkerke arrive à 2 mm, la seule station où les précipitations représentent un petit quelque chose. Vers l’intérieur des terres, on mesure parfois encore 0,1 ou 0,2 mm, comme par exemple à Bruges (0,2 mm). Sur le nord-ouest et le centre du pays, le ciel est très nuageux à couvert avec des stratocumulus, parfois précédés de stratus (fractus) le matin. Au littoral, on note de brèves éclaircies en fin d’après-midi. Sur l’est du pays, les stratocumulus sont moins épais et se dispersent complètement en fin de journée. En Gaume (où la sécheresse est la plus forte), il n’y a plus aucune trace de la perturbation : le ciel est bleu avec juste quelques cirrus. Dans cette dernière région, les 25°C sont localement atteints tandis qu’on enregistre encore 23,9°C à Dourbes. Ailleurs, en raison des nuages, les maxima restent le plus souvent proches de 20°C en plaine, malgré le secteur chaud. Sur les hauteurs, la situation est assez variable, avec par exemple 18°C sur les Hautes-Fagnes et 21°C que le Plateau ardennais. 9 septembre 2020 Nous restons dans le secteur chaud, qui est teinté d’influences anticycloniques. Les températures maximales sont en forte hausse presque partout, avec des valeurs de 24 à 25°C en plaine (21°C au littoral) et de 20 à 23°C sur les hauteurs (le moins sur les Hautes-Fagnes, le plus sur le Plateau ardennais). Les vallées, l’Entre-Sambre-et-Meuse et la Gaume, mais aussi le sud-ouest des plaines connaissent parfois des valeurs supérieures à 25°C (comme par exemple à Dourbes avec 26,1°C et à Chièvres avec 25,7°C). Le ciel est toutefois encore très nuageux en raison de l’origine maritime de la masse d’air, avec des stratocumulus. L’après-midi, on note des éclaircies, qui deviennent plus larges au fur et à mesure qu’on va vers l’est et le sud du pays, avec des cumulus et des altocumulus. À l’autre opposé, au littoral, on observe des éclaircies aussi, mais là en matinée. La nuit suivante, on note quelques précipitations sur les Hautes-Fagnes et les Hauteurs liégeoises. 10 septembre 2020 Un front froid traverse le pays la nuit tandis qu’une poussée anticyclonique se développe vers les Îles Britanniques. Ces hautes pressions faiblissent à nouveau en journée, mais restent suffisantes pour du beau temps chez nous. Après la dispersion de quelques stratocumulus matinaux, le ciel devient serein ou presque, avec de petits cumulus l’après-midi, qui s’étalent parfois en stratocumulus. Sur le sud du pays, on observe aussi des brumes et stratus en matinée. Au littoral, on note aussi quelques cumulus / stratocumulus le matin. En raison de la masse d’air plus fraîche, les températures maximales, en dépit du soleil, repredent quelques degrés pour se situer autour des 21-22°C en plaine (20°C au littoral) et entre 17 et 20°C sur les hauteurs. Remarquons aussi la présence de nuages d’ondes aux formes particulières dans le ciel de Braine-l’Alleud. Ces nuages se déplacent très lentement en gardant longtemps une structure à peu près similaire. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 10 septembre 2020 à 10h
  12. cumulonimbus

    Automne 2020

    TROISIÈME DÉCADE DE NOVEMBRE 2020 21 novembre 2020 Nous sommes à nouveau clairement du côté doux, dans un flux de sud-ouest entre une profonde dépression à l’est de l’Islande et une zone anticyclonique s’étendant de la France à l’Eurpoe centrale. Ce sont ces hautes pressions, par ailleurs, qui ont le plus d’influence sur le temps sur nos régions. Le ciel est partagé entre quelques éclaircies et des nappes de stratocumulus et, en début de journée, aussi un voile d’altostratus, parfois mêlé d’altocumulus, s’effilochant ensuite en cirrus. En Ardenne, les altocumulus restent prédominants en journée aussi tandis qu’en Gaume, les éclaircies sont assez larges. Les températures maximales remontent, mais lentement, avec des valeurs proches de 10°C en plaine et de 4 à 5°C sur les hauteurs. 22 novembre 2020 Un faible front froid tente de se frayer un passage dans des hautes pressions qui couvrent une bonne partie de l’Europe, atteint le nord de notre pays où il s’attarde avant de lentement glisser vers le sud au cours de la nuit suivante. Source : KNMI Pour l’observateur au sol, cela se traduit par un temps monotone et gris, avec stratus et stratocumulus, accompagné de quelques bruines et de visibilités qui peuvent parfois être fort réduites. Le littoral, plus rapidement à l’arrière du front, connaît des éclaircies l’après-midi. Les températures maximales : 10 à 11°C en plaine, 5 à 6°C sur les hauteurs. Les précipitations sont généralement faibles sauf dans les Hautes-Fagnes, où elles sont régulières et plus drues. 23 novembre 2020 Le front froid traîne sur le sud du pays où il se frontolyse au sein des hautes pressions, avant de remonter sous la forme d’un pseudo-front chaud. Le temps, d’abord brumeux avec parfois du brouillard, redevient nuageux à beau avec un partage entre éclaircies (avec cirrus) et bancs de stratocumulus, parfois aussi d’altocumulus. Sur l’est et le sud-est, on note également des cumulus, qui se développent parfois en dessous des stratocumulus. En Gaume par contre, le temps reste gris en raison de brouillards / stratus persistants. À l’inverse, au littoral, il n’y a pas de brume. Les températures maximales sont à peu près similaires à celles de la veille, avec 10 à 11°C en plaine et 5 à 7°C sur les hauteurs. 24 novembre 2020 Nous sommes à nouveau sous l’influence de hautes pressions chaudes, qui couvrent à présent l’Europe centrale. La météo y réagit avec le retour du beau temps, avec cirrus et une certaine tendance à cirrostratus. Le matin, on observe parfois quelques stratus fractus, et plus rarement des cumulus l’après-midi. En Ardenne, on note aussi quelques rouleaux de stratocumulus tandis que la Gaume reste dans le brouillard. Webcam MB – Beausaint – 24 novembre 2020 à 16h En raison du soleil désormais très faible, les températures continuent à avoir quelque mal à remonter vraiment. Les valeurs sont toutefois pas mal pour la saison, souvent comprises entre 10 et 13°C en plaine et entre 6 et 7°C sur les hauteurs. La Gaume, elle, est déjà en plein régime d’inversion thermique, avec des maxima qui, dans le brouillard, ne dépassent pas 5 à 6°C. 25 novembre 2020 Des hautes pressions sur l’Europe centrale et les Balkans déterminent un flux d’air très doux d’origine méridionale. Mais les inversions se généralisent et ne se résorbent que très partiellement l’après-midi. Les températures maximales ne sont donc que modérément douces, avec des valeurs de 9 à 11°C en plaine et de 4 à 6°C sur les hauteurs (mais 10°C en air libre à 1000 mètres d’altitude). Le temps est assez beau bien que voilé, avec des cirrus, tendance cirrostratus, et des bancs d’altocumulus / stratocumulus. Au sud du pays, on observe aussi du brouillard / stratus qui se dissipe en cours de matinée. 26 novembre 2020 Une ligne frontale, encore à l’ouest par rapport à notre pays la veille, touche à présent notre littoral sous forme de front froid et devient stationnaire avant de se transformer en front chaud pour à nouveau s’en éloigner (ce qui se passera le lendemain). Au sud de ce front, notre temps est influencé par des hautes pressions sur l’Europe centrale. Source : KNMI Les températures maximales atteignent souvent 10 à 11°C en plaine, mais 12 à 13°C sur les plateaux du centre du pays ainsi que sur la bordure nord de ces plateaux, où l’inversion se résorbe un peu mieux. Sur les plateaux de Haute Belgique, les maxima atteignent près de 9°C. En Gaume, l’inversion est plus marquée avec seulement 7 ou 8°C au meilleur moment de la journée. Le ciel est partagé entre de belles éclaircies et des nappes plutôt étendues de stratocumulus assez minces, qui présentent parfois un caractère undulatus. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 26 novembre 2020 à 10h Au littoral, la présence du front est responsable d’un temps couvert, avec brume et stratus. Au sud-est du pays, en contrepartie, les éclaircies sont plus larges sauf dans l’extrême sud-est (Gaume) où le brouillard met un certain temps à se dissiper. 27 novembre 2020 La ligne frontale, sous forme de front chaud désormais, remonte au nord et s’éloigne de notre littoral. Un flux de sud à sud-est intéresse à présent tout le pays. Source : KNMI En surface cependant, les vents qui avaient surtout soufflé de sud au cours des jours précédents, tendent à présent à souffler d’est, à l’exception des plus hauts plateaux où ils soufflent de sud-est à sud. Nous sommes à présent sous un régime d’inversion plus marqué, avec des maxima souvent compris entre 7 et 9°C en Basse et Moyenne Belgique, localement 6°C en plaine, et compris entre 9 et 10°C sur les plateaux de Haute Belgique. Le temps est plus brumeux aussi, notamment sur le centre et l’ouest, avec des stratus se dissipant plus ou moins bien, et laissant apparaître un ciel partagé entre éclaircies et bancs d’altocumulus. Sur l’est et le sud-est du pays, les éclaircies sont plus larges, avec à la fois moins de brumes / stratus et moins d’altocumulus, à l’exception de la Gaume, où en matinée tout au moins, le brouillard est très présent. 28 novembre 2020 Les hautes pressions au sud du front perdent en importance tandis que de hautes pressions au nord du front, centrées sur la Scandinavie, prennent le relais. Le front chaud continue d’abord de remonter vers le nord, puis se retransforme dans un second temps en front froid (ou plutôt pseudo-front) et redescend. Source : KNMI Dans les basses couches, les vents n’attendent pas le passage du front pour s’orienter entre le nord-est et l’est. Mais paradoxalement, les températures remontent presque partout, pour atteindre des valeurs de 10 à 13°C en plaine et environ autant sur les hauteurs sous un soleil radieux et un ciel serein ou presque (quelques altocumulus en matinée sur l’est et le sud, et du brouillard matinal en Gaume). Dans la vallée de la Meuse, les températures montent même jusqu'à 14°C. Le nord-est du pays, par contre, partage avec les Pays-Bas un temps bien plus nuageux et plus frais, avec 8°C seulement à Kleine Brogel. Source : Infoclimat 29 novembre 2020 Une bouffée d’air froid arrive jusqu’à notre pays. Le pseudo-front froid redescend des Pays-Bas, atteint le nord-est du pays en milieu de nuit et achève de traverser notre pays à la mi-journée. La voie est libre, pour l’anticyclone scandinave, de nous envoyer (temporairement) de l’air froid. Les températures maximales s’en ressentent durement. C’est dans l’Entre-Sambre-et-Meuse que la chute est la plus vertigineuse. Dourbes n’enregistre, comme maximum, plus que 1,2°C (12,4°C la veille) et Florennes, 0,8°C (11,9°C la veille). De façon générale, les maxima se situent entre 3 et 4°C, localement 5°C en plaine et à peu près autant sur les Hauts Plateaux. Localement au centre du pays, il ne fait guère plus de 2°C tandis qu’en Entre-Sambre-et-Meuse, on tourne autour de 1°C. Dès 16 heures, le gel commence à s’inviter en Ardenne et dans les Hautes-Fagnes et touche en début de soirée toute la moitié est du pays, avec déjà –5°C à Mont-Rigi. Le temps est souvent gris avec brumes et stratus ne se déchirant que très partiellement l’après-midi, voire pas du tout sur l’ouest et le sud-ouest du pays. À l’est, cela va mieux. Du côté de Liège, on observe des éclaircies l’après-midi, avec des cirrus et encore quelques stratus fractus résiduels au début. En Ardenne, on peut même parler d’un véritable beau temps dès midi, avec un ciel serein ou presque. En Gaume, le beau temps essaie de revenir aussi, mais les stratocumulus se font assez nombreux l’après-midi. Les vents de nord-est deviennent graduellement faibles et variables. 30 novembre 2020 L’anticyclone scandinave est descendu vers l’Allemagne et poursuit sa route vers la Suisse. Diverses perturbations retrouvent le chemin vers notre pays. Mais d’abord, la nuit est très froide, surtout sur l’est du pays. Elsenborn descend jusqu’à –8,9°C et Gouvy affiche –8,5°C. En Gaume, Buzenol enregistre –7,2°C et, en plaine, Koersel atteint –6,1°C, suivi par Genk (–5,7°C) et par Kleine Brogel (–5,6°C). Au centre du pays, le gel est bien plus modeste pendant que l’ouest du pays y échappe complètement. Comme de l’air plus doux passe au-dessus de l’air froid, les stratus sont persistants et les visibilités sont mauvaises. Les nuages des perturbations passent au-dessus et donnent des précipitations, surtout en fin de journée. Mais des bruines liées aux stratus eux-mêmes tombent parfois avant. Parfois les stratus se déchirent quand même et laissent entrevoir des éclaircies avec des cirrus d’abord, des altocumulus et stratocumulus ensuite. En Ardenne et sur les Hautes-Fagnes, le temps est d’abord beau, avec cependant des bancs d’altocumulus et de stratocumulus. En fin de journée, le ciel se voile ou se couvre de stratocumulus, selon les endroits. Là, les températures maximales ne dépassent guère 0°C et le soir, il neige ! Le premier enneigement officiel est enregistré à Mont-Rigi avec 1 cm. Mais par endroit, il en tombe plus. Sur et autour des Hautes-Fagnes, ainsi que dans les Cantons de l’Est, de la neige est observée au sol, par exemple, à Sourbrodt, Xhoffraix, Wirtzfeld et Bullange. Sur le plateau ardennais par contre, c’est de la pluie verglaçante qui tombe. En plaine, il fait beaucoup trop doux pour de la neige, avec déjà 8 à 9°C au littoral et sur l’extrême ouest, et souvent autour de 4°C ailleurs en plaine (et autour de 3°C sur les plateaux du centre du pays). En cours de nuit, cette douceur côtière se propage lentement sur une grande partie du pays, avec des maxima nocturnes d’encore 7°C en Campine. En Haute Belgique, le dégel arrive en fin de nuit avec la neige qui se transforme en pluie. Ci-dessous : Sourbrodt, le soir du 30 novembre 2020. Crédit photo : Corentin Bauwens Conclusion Novembre 2020 : un énième mois beaucoup trop doux et ce, en dépit de la fin plus froide. Avec une moyenne 9,2°C à Uccle, ce mois termine ex-aequo avec le mois de novembre 1852. Sauf qu’après 1852, il faudra attendre... 1984 pour trouver un mois de novembre plus doux (9,4°C). Alors que de 1984 à maintenant, il y a déjà eu, comme mois de novembre plus doux encore, celui de 1994 (10,4°C), de 2009 (9,7°C) et de 2015 (10,1°C). On remarquera aussi que ce mois a été à nouveau trop sec, tant au niveau du total des précipitations (41,7 mm au lieu de 76,4 mm) qu’au niveau de la fréquence des précipitations (11 jours au lieu de 19 jours) et de l’humidité relative de l’air (83% au lieu de 86%). En plus de cela, ce mois a été fort ensoleillé. L’indice de sécheresse sur les trois derniers mois reste cependant tout à fait dans les normes sur l’ensemble du pays. Enfin, dernière particularité : aucun orage n’a éclaté, à aucun endroit du pays. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les mois tout à fait sans orage ne sont pas fréquents en Belgique, même pas en hiver. À l’avenir... Les bulletins quotidiens sont publiés l’avant-dernière fois sous cette forme dans le bilan climatologique mensuel. À partir de 2021, ils ne paraîtront plus sur une base régulière. En contrepartie, l’accent sera mis sur les événements exceptionnels, particuliers ou inattendus. À l’avenir, les analyses météorologiques n’auront plus comme intitulé : Première décade de janvier 2021, Deuxième décade de janvier 2021 , etc. mais Vague de froid du ... au ... ou La canicule du ... au ... s’est montrée particulièrement intense, ou encore L’offensive orageuse du ... a été fort dévastatrice. En attendant, pour le mois de décembre, le système de bulletins quotidiens par décade sera encore maintenu.
  13. cumulonimbus

    Automne 2020

    DEUXIÈME DÉCADE DE NOVEMBRE 2020 11 novembre 2020 Le front froid finit par s’évacuer vers l’est en devenant, lui aussi, un pseudo-front, c’est-à-dire un front qui ne concerne que les basses couches. Et même dans les basses couches, le refroidissement est très relatif. Nous passons à présent sous l’influence d’une cellule anticyclonique sur l’Espagne, qui achemine un air qui reste assez méridional. Le fait qu’il s’agissent d’un pseudo-front et que l’épaisseur de la masse d’air (un peu plus) frais est faible se remarque bien dans les nuages. Nous avons en effet une nappe de stratocumulus au sommet de la couche d’air « frais », nappe parfois discontinue (éclaircies) et en général pas trop épaisse. L’après-midi, quelques cumulus parviennent à se former en dessous. Le matin, on observe parfois du brouillard / stratus (une bonne partie de la journée au littoral). Webcam MB – Braine-l’Alleud – 11 novembre 2020 à 14h Sur l’est du pays, les éclaircies sont beaucoup plus larges, avec là des cumulus / stratocumulus cumulogenitus. Au sud-est par contre, les brouillards sont persistants avec stratus l’après-midi. Les températures maximales se situent souvent autour de 13 ou 14°C en plaine et entre 9 et 11°C sur les hauteurs. Une bulle d’air plus doux persiste sur la Campine (16,1°C à Koersel ; 15,3°C à Genk et 14,8°C à Kleine Brogel) et, localement aussi, du côté de la vallée de la Meuse. 12 novembre 2020 Une dépresssion s’est fortement creusée sur l’Océan au sud de l’Islande. Une forte circulation d’ouest-sud-ouest pousse un nouveau front froid vers notre pays, qui le traverse en début de journée. La cellule anticyclonique, pendant ce temps, reste en place sur l’Espagne. La couche d’air « frais » est cette fois-ci plus épaisse, mais pas assez pour générer une véritable instabilité. Il s’ensuit qu’on observe, après les pluies nocturnes et matinales, un mix de cumulus et de stratocumulus, avec quelques belles éclaircies. L’une ou l’autre petite averse parvient malgré tout à se développer. Tant au nord-ouest qu’au sud-est du pays, ces éclaircies sont très larges et l’on peut presque parler de beau temps. Malgré la situation post-frontale, les températures maximales restent trop élevées pour la saison, avec 13 à 14°C en plaine et 8 à 10°C sur les hauteurs. 13 novembre 2020 La dépression, à présent très proche de l’Islande, s’est quelque peu comblée mais détermine dans une certaine mesure le temps sur nos régions. Un front chaud peu actif traverse notre pays en première moitié de journée tandis que le front froid qui lui est associé arrive jusqu’au centre du pays en soirée avant de s’arrêter. Le temps redevient donc rapidement très nuageux, avec cirrus et altocumulus bientôt suivi de stratocumulus, pas trop épais et souvent discontinus, mais avec altocumulus au-dessus. Parfois, on observe quelques petites précipitations, un peu plus abondantes au sud-est du pays. Depuis plusieurs jours, c’est le côté maritime qui détermine les températures, bien plus que la (lointaine) origine tropicale ou polaire de la masse d’air. C’est ainsi que les températures dans le secteur chaud sont à peine plus élevées qu’en dehors, avec à nouveau 13 à 14°C en plaine et, sur les hauteurs, un petit degré en plus par rapport à la veille, avec 9 à 11°C. 14 novembre 2020 Nous restons sous l’influence de courants maritimes faiblement perturbés mais doux, avec un système frontal à large secteur chaud qui intéresse nos régions tout au long de la journée. Le temps n’est pas mauvais du tout. On peut même parler, selon l’expression consacrée, de « temps nuageux à beau », avec cirrus, altocumulus et quelques formations de cumulus / stratocumulus. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 14 novembre 2020 à 12h Au sud du pays, il fait même vraiment beau, avec également des cirrus et altocumulus, sinon juste des cumulus humilis l’après-midi. Les maxima repartent à la hausse, avec 14 à 16°C en plaine et 10 à 12°C sur les hauteurs. 15 novembre 2020 Le front froid s’est avancé sur le pays sous une forme affaiblie avant que l’air doux ne reprenne le dessus. Par la suite, un autre front froid traverse le pays durant l’après-midi. Au début, on observe encore des éclaircies avec un ciel qui, comme la veille, est celui d’un secteur chaud, avec cirrus et altocumulus, mais rapidement, le voile s’épaissit avec cirrostratus, altostratus puis nimbostratus pluvieux. Ces pluies sont assez abondantes et évoluent bientôt en averses au sein d’un mix de stratocumulus et de nuages convectifs. Sur l’est et le sud-est du pays, quelques cumulus parviennent encore à se former avant l’arrivée de la perturbation. Les températures maximales gagnent encore 1°C, voire 2°C pour atteindre 15 à 17°C en plaine et 12 à 13°C sur les hauteurs. Il convient cependant de signaler que ces maxima sont atteints assez tôt dans la journée : en fin de matinée sur l’ouest, vers midi sur le centre et en tout début d’après-midi sur l’est. En fin d’après-midi, il ne fait souvent plus qu’une dizaine de degrés en plaine, sous la pluie. 16 novembre 2020 Nous nous retrouvons du côté (un peu plus) froid, dans des courants maritimes, pendant que des hautes pressions s’établissent sur l’Espagne et la France. Celles-ci n’influencent pas encore le temps sur nos régions. Le temps est très maussade, avec des stratocumulus épais auxquels se mêlent quelques nuages convectifs donnant des averses, mais aussi des nuages stratiformes donnant des pluies et bruines plus continues. Là où les stratocumulus se déchirent, on découvre la nappe d’altostratus / altocumulus. Le sud-est du pays connaît encore quelques éclaircies en début de journée. Les températures maximales : 12 à 13°C en plaine, 7 à 8°C sur les hauteurs. 17 novembre 2020 Un flux de sud-ouest sous influence anticyclonique croissante achemine de l’air assez doux vers nos régions. Mais pour le beau temps, il faut encore un peu patienter. Le ciel est en effet très nuageux à couvert avec un altostratus en dessous duquel on observe des bancs étendus de stratocumulus, à leur tour doublés de quelques cumulus. L’altostratus est toutefois translucidus par moment, voire s’effiloche en quelques éclaircies. Parfois on note quelques précipitations, qui sont un peu plus abondantes au littoral (bruines par moment modérées). Les températures maximales ne sont encore qu’un brin plus élevées que la veille, avec près de 13°C en plaine et autour de 8°C sur les hauteurs. 18 novembre 2020 Une tendance du flux de sud-ouest à s’orienter vers le sud nous amène de l’air encore plus doux et surtout plus sec. Grâce à cela, même si l’on ne bat aucun record, on peut parler d’une journée extraordinaire pour la saison. Webcam MB – Cerfontaine – 18 novembre 2020 à 14h Le temps est particulièrement doux et ensoleillé, avec juste quelques rares cirrus dans le ciel. Sur l’ouest du pays, on observe quelques bancs d’altocumulus en fin de journée alors qu’au sud-est, c’est en début de journée qu’on voit encore des stratocumulus et même quelques fractus. Les températures maximales, fort élevées, atteignent 14 à 15°C au littoral, 15 à 17°C en plaine et 11 à 12°C sur les hauteurs. C’est du côté d’Anvers qu’il fait le plus doux, avec 16,9°C à Deurne et 17,0°C à Sint-Katelijne-Waver. Le temps change radicalement aussi, avec des nuages convectifs accompagnés d’averses, mais aussi pas mal de stratocumulus. Les éclaircies, de ce fait, ne sont pas trop nombreuses. Les températures maximales se situent le plus souvent autour de 11°C en plaine et entre 5 et 6°C sur les hauteurs. 20 novembre 2020 Le flux d’air polaire direct, à peine mis en place, est déjà coupé. La crête anticyclonique s’effondre, le flux revient au sud-ouest et un front chaud s’approche. Mais l’air (assez) froid stagne un petit peu encore. Le ciel, de son côté, redevient beau, avec quelques altocumulus en matinée, des cirrus et, l’après-midi, des cumulus qui tendent à s’étaler en stratocumulus. En dehors de cela, on note encore des altocumulus, parfois clairement undulatus. Au littoral, le matin, on observe encore de gros cumulus, qui se résorbent par la suite. Sur l’est et le sud-est du pays, le temps a d’abord encore des caractéristiques post-frontales, avec des cumulus plus développés aussi, des stratocumulus et des fractus liés à des précipitations. Sur l’extrême sud-est, on observe du brouillard qui se dissipe à la mi-journée avec un temps qui devient faiblement instable avec cumulus mediocris, et aussi quelques stratocumulus. Les précipitations mentionnées ci-dessus ont été de neige à partir de 550 mètres d’altitude et, à partir de 650 mètres, quelques (maigres) traces d’enneigement ont été observées au sol. Ci-dessous : Weisser Stein, à la frontière belgo-allemande. En journée, les températures maximales se situent entre 8 et 10°C en plaine et entre 3 et 4°C sur les hauteurs.
  14. cumulonimbus

    Automne 2020

    PREMIÈRE DÉCADE DE NOVEMBRE 2020 1er novembre 2020 Notre pays passe très temporairement à l’arrière d’un front froid. Dès la première moitié de la journée, le passage d’un front chaud replace notre pays du côté chaud des perturbations. Le front froid associé à la perturbation frôle le littoral durant l’après-midi tandis que le reste du pays reste bien du côté chaud. En soirée, une arrivée massive d’air chaud concerne tout notre territoire. Source : KNMI Le temps est généralement très nuageux à couvert avec d’abord des altostratus avec altocumulus, puis de plus en plus de stratocumulus (parfois aussi stratus), doublés de fractus lors des faibles bruines ou pluies. Le littoral, d’abord bien à l’arrière du front froid, connaît quelques éclaircies matinales. Le sud du pays, quant à lui, connaît temporairement des stratus denses, avec tendance au brouillard. Les températures s’envolent l’après-midi, pour atteindre des valeurs proches de 18°C presque partout en plaine (17°C au littoral) et proches de 13°C sur les hauteurs. En soirée, ces températures ne diminuent pas et on retrouve, à très peu de choses près, les mêmes valeurs à minuit. En Haute Belgique, elles tendent même à augmenter un peu, avec 13 à 14°C. 2 novembre 2020 La nuit qui vient de s’écouler est en de nombreux endroits la plus chaude jamais enregistrée en novembre (depuis au moins 1982). Les anciens records datent de la nuit du 6 au 7 novembre 2015. Quelques températures minimales (19h -> 7h) : Zaventem : 16,5°C (ancien record : 16,3°C) Deurne : 17,4°C (ancien record : 16,3°C) Chièvres : 16,6°C (ancien record : 16,1°C) Beitem : 17,1°C (ancien record: 15,8°C) Beauvechain : 16,7°C (ancien record : 15,6°C) Kleine Brogel : 16,7°C (ancien record : 15,3°C) Uccle : 16,4°C (record égalé : 16,4°C) On retiendra les températures extrêmement élevées aux petites heures du matin. À 5 heures, on relève par exemple : Dunkerque (FR) : 18,9°C (19,1°C à 3 et 4h) Woensdrecht (NL) : 18,8°C Deurne : 18,6°C Sint-Katelijne-Waver : 18,6°C Coxyde : 18,5°C Diepenbeek : 18,5°C Retie : 18,2°C Melle : 18,1°C (18,4°C à 4h) Semmerzake : 17,8°C (18,2°C à 4h) Beitem : 17,6°C (17,9°C à 4h) Zaventem : 17,5°C (17,8°C à 4h) Uccle : 17,5°C (17,7°C à 4h) Ces températures ont généralement été mesurées sous un vent soutenu et par temps couvert, voire faiblement pluvieux. En journée, nous avons manqué de peu un événement météorologique historique. Les températures auraient pu une nouvelle fois pulvériser des records, mais un front froid passant trop tôt a littéralement cassé la courbe montante des températures. Au littoral et sur l’extrême ouest, les maxima de fin de nuit ne seront plus dépassés en journée. Sur l’ouest, des maxima de l’ordre de 18°C sont observés en fin de matinée ou vers midi. Vers le centre du pays, les maxima sont atteints en (tout) début d’après-midi. À Uccle, on atteint 19,1°C peu avant une chute abrupte de près de 4°C. À Anvers (Deurne), on dépasse très temporairement les 20°C autour de 13 heures, avec un maximum de 20,3°C. Ces 20°C sont également atteints dans d'autres localités, comme Koersel (20,6°C), Poppel (20,6°C), Blauberg (20,6°C), Diepenbeek (20,3°C), Sint-Katelijne-Waver (20,2°C) et Schaffen (20,1°C). Des valeurs similaires sont atteintes aussi dans l’extrême sud de la Gaume (Virton Saint-Mard : 20,3°C ; Lamorteau : 20,1°C), mais là également, la courbe des températures est arrêtée dans son ascension peu avant 14 heures. En fin de compte, les maxima atteignent 18 à 20°C en plaine, ainsi qu’en Gaume, et 15 à 16°C sur les hauteurs. Au littoral, le temps couvert devient rapidement pluvieux en matinée avec nimbostratus, puis les éclaircies post-frontales arrivent dès le début de l’après-midi, avec des cirrus et encore quelques bancs d’altocumulus. Mais il fait venteux (rafales de 76 km/h) et bien plus frais (autour de 14°C). Au centre du pays, on observe de nombreux stratocumulus, souvent en rouleaux, mais aussi quelques éclaircies. Il fait venteux aussi (jusqu’à 72 km/h à Uccle) mais doux (à 11h, autour de 19°C). Ensuite, avec l’arrivée des nimbostratus pluvieux, les températures baissent. En toute fin de journée, on revoit des éclaircies à l’horizon. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 2 novembre 2020 à 10h Au sud du pays, on observe des stratocumulus aussi, mais davantage d’éclaircies avec un ciel cependant voilé de cirrus / cirrostratus. Les nimbostratus arrivent, là, plus tard en après-midi. Malgré tout, la hausse des températures se « casse » en milieu de journée. Une fois qu’on sort du pays, à peine plus au sud, la journée devient exceptionnelle. Déjà au Grand-Duché du Luxembourg, les températures montent jusqu’à 21-22°C dans les vallées. La ville de Luxembourg, avec 19,8°C, bat largement son précédent record (18,6°C le 06/11/2011). En Lorraine, on monte jusqu’à 23,3°C (= record) à Metz ! Là, les stratocumulus se dispersent à la mi-journée avec de large éclaircies (ciel d’abord voilé, puis bleu avec quelques cirrus). Plus tard, les stratocumulus reviennent en nombre, mais quelques éclaircies persistent. Webcam Infoclimat – Metz – 2 novembre 2020 à 14h03 En Allemagne, à Cologne, le ciel est certes rempli de stratocumulus, avec quelques déchirures seulement, pourtant la température y monte jusqu’à 21,2°C. Mais le plus extraordinaire, pour un mois de novembre, c’est que la température dépasse constamment les 20°C de 11 à 17 heures, après une température matinale, à 7 heures, de 18,6°C ! Le front passe, là, entre 18h30 et 19h00, avec des averses et une perte de plus de 7°C en quelques heures. 3 novembre 2020 Après le passage du front froid, le temps devient rapidement beau grâce à une petite influence anticyclonique. Mais après, une perturbation post-frontale (deuxième front froid), assez faible mais bien organisée, avec même creusement d’un petit noyau dépressionnaire se déplaçant du sud de l’Angleterre vers le sud de la Mer du Nord, nous apporte quelques averses en après-midi. À l’arrière, de nouvelles hausses de pression seront bien plus efficaces. En matinée, le temps est beau, avec des cirrus qui s’évacuent, quelques altocumulus et, vers midi, la formation de cumulus. En après-midi, ces cumulus sont (parfois) suivis de cumulonimbus avec averses, ensuite le ciel se dégage à nouveau. En Haute Belgique, des cumulus sont présents dès le matin (parfois formés par évolution diurne de stratus / stratocumulus matinaux). Les averses de l’après-midi ne donnent généralement que peu de précipitations, mais offrent de très beaux ciels de temps instable. Ci-dessous : la région de Jodoigne. Crédit photo : François Riguelle (Belgorage Les températures maximales, par rapport à la veille, sont en très nette baisse, mais ne passent pas en dessous des normes saisonnières avec des valeurs le plus souvent comprises entre 12 et 13°C en plaine et de 8 à 9°C sur les hauteurs. 4 novembre 2020 Un noyau anticyclonique assez puissant s’est formé sur la France et remonte vers nos régions en étant englobé dans une crête issue d’un anticyclone encore plus puissant sur l’Océan. Les vents faibles de sud-ouest s’orientent au nord et le temps est désormais beau. En matinée, le ciel est serein après la dispersion de rares stratocumulus matinaux ; l’après-midi, quelques cumulus se forment, généralement sans dépasser le stade humilis (localement mediocris). Dans le sud du pays, on observe du brouillard / stratus assez persistant en matinée. Au littoral, une convergence entre la brise de terre et les vents présents au large donne lieu, le matin, à des cumulus un peu plus développés. Ceux-ci se résorbent rapidement en journée. La nuit est relativement fraîche, avec des minima souvent autour de 4°C en plaine, mais localement 1 à 2°C. En Ardenne et en Gaume, il gèle légèrement, avec –1,1°C à Saint-Hubert et –1,4°C à Buzenol. En journée, les températures sont de saison, avec 11 à 13°C en plaine et 7 à 8°C sur les hauteurs. 5 novembre 2020 Le très puissant noyau (pression > 1040 hPa) de l’anticyclone océanique aborde l’Irlande, se déplace vers l’Angleterre et se retrouve déjà en fin de journée sur l’Allemagne en faiblissant légèrement. Les vents sont faibles et variables puis, principalement sur la moitié sud du pays, ces vents se mettent à souffler d’est à nord-est. Le temps est à nouveau très beau, avec un ciel souvent parfaitement serein. Très localement, on observe encore quelques tout petits cumulus. Le matin, surtout dans les vallées, on observe parfois du brouillard, qui alors peut mettre un certain temps avant de se dissiper. Le matin est froid, avec gelées fort répandues, même en plaine. En journée, les maxima sont presque similaires à ceux de la veille, avec 11 à 13°C en plaine et autour de 8°C sur les hauteurs. En soirée cependant, le refroidissement est rapide aux endroits exposés, avec là le retour du gel avant minuit. 6 novembre 2020 L’anticyclone, encore assez puissant, se situe désormais sur l’Europe centrale et continue d’influencer le temps sur nos régions. Le flux, petit à petit, devient de plus en plus méridional. Mais d’abord, la nuit est à nouveau assez froide, avec près de 2°C sur les plateaux, autour de 0°C en plaine et de petites gelées dans certaines vallées. Aux abords immédiats de la mer, il fait plus doux, avec 7,0°C à Zeebruges et 5,6°C à Dunkerque. En journée, un petit radoucissement se fait déjà sentir sur les hauteurs, avec des maxima de 9 à 10°C, alors qu’en plaine, les maxima ne sont pas (ou guère) plus doux que la veille, avec 12 à 13°C. L’air doux, en effet, arrive massivement en altitude, avec en soirée des températures à l’air libre de 14°C vers les 700-800 mètres d’altitude, et encore 10°C au niveau 850 hPa (1570 m). Mais il faudra attendre le lendemain pour que cet air doux se transmette aussi aux basses couches de l’atmosphère, en contact avec le sol. Grâce aux vents d’est, l’air est plus sec cependant, et il y a très peu de brume matinale. Le temps est très beau, avec parfois des cirrus le matin, des altocumulus (parfois floccus) en matinée, puis un ciel serein. Au littoral, les altocumulus apparaissent l’après-midi. En soirée, les endroits exposés se refroidissent à nouveau rapidement. 7 novembre 2020 L’anticyclone ne s’est que peu déplacé vers l’est, mais sa forme a changé, si bien que des courants tropicaux directs arrivent jusqu’à chez nous. Cet air chaud nous arrive dès le matin (et même dès la nuit), mais de façon très irrégulière. Source : Infoclimat À Uccle par exemple, à 7 heures du matin, on observe 8,5°C pendant qu’on observe 2,8°C à Zaventem. Mais 3 heures plus tôt, on observait 4,4°C à Uccle et 4,3°C à Zaventem. À la base de Beauvechain, sur le plateau, à 8 heures du matin, on relève 8,6°C pendant que Mélin, dans la vallée à quelques 4 kilomètres de la base, enregistre 0,4°C ! Trois heures plus tôt, Beauvechain était encore dans l’air froid avec 2,1°C, et Mélin mesurait alors –0,4C. À 9 heures, quelques îlots froids persistent encore en plaine, notamment du côté du Limbourg puis, vers 11 heures, les températures se sont plus ou moins égalisées. L’après-midi, il fait particulièrement doux pour la saison, avec le plus souvent 15 à 17°C, localement 18°C en plaine et au centre du pays, et à peine moins doux sur les hauteurs avec 14 à 16°C. Avec cela, le temps reste très beau, avec un ciel légèrement voilé de cirrus en matinée, puis un ciel bien bleu avec des cirrus plus isolés. Sur le sud du pays, le ciel est même presque serein. Le vent, quant à lui, souffle principalement de sud-est en surface, et de sud, plus tard de sud-ouest dès 500 mètres d’altitude. 8 novembre 2020 L’anticyclone faiblit et des basses pressions sur l’Océan gagnent (un peu) en influence en ce qui nous concerne. Mais le flux d’air tropical direct se maintient. Si en altitude, l’air très doux se maintient (15-16°C entre 800 et 1000 mètres), un petit conflit de masses d’air se dessine dans les basses couches, concrétisé sur la carte d’analyse par un pseudo-front chaud. Source : KNMI Les Pays-Bas, sous des vents de sud-est, se trouvent influencés par de l’air continental plus frais sous une inversion qui ne se résorbe pas tandis que la majeure partie de la Belgique connaît de l’air tropical direct acheminé par des vents de sud sous une inversion qui se résorbe au moins en partie en journée. Cette différence se fait sentir dès le matin. À 5 heures, alors qu’une bonne partie de la Belgique observe des températures proches de 10°C, la frange nord et nord-est du pays partagent avec les Pays-Bas des températures bien plus basses, de l’ordre de 3°C. En fin de compte, les minima seront de 2,5°C à Kleine Brogel, de 2,7°C à Deurne , de 2,9°C à Diepenbeek et de 3,1°C à Retie. Quelques poches d’air froid se retrouvent aussi, de façon plus isolée, plus au sud du pays, comme par exemple à Mélin avec 2,7°C (pour 7,4°C à Beauvechain). En journée, les températures atteindront 16 à 18°C en plaine en Belgique, mais seulement 12 à 15°C aux Pays-Bas. Kleine Brogel, à l’extrême nord-est de la Belgique, devra se contenter d’un maximum de 13,4°C. Le temps est encore très agréable, même si le ciel est plus nuageux avec altocumulus et altostratus, ces derniers s’amincissant plus tard en cirrostratus avant de se dissiper, tandis que persistent quelques bancs d’altocumulus, ainsi que des cirrus. Des zones d’éclaircies plus larges sont observées en Entre-Sambre-et-Meuse, avec un ciel presque serein par moment. À noter qu’aux Pays-Bas, le ciel tend à être moins nuageux aussi. Les températures, comme déjà évoqué ci-dessus, atteignent 16 à 18°C en plaine (localement 13°C dans l’extrême nord-est), 17 à 19°C au centre et 12 à 15°C sur les hauteurs. 9 novembre 2020 Notre pays se trouve toujours aux confins, d’une part, d’une activité dépressionnaire – certes affaiblie – sur l’Océan et l’ouest des Îles Britanniques, et d’autre part, d’une influence anticyclonique continentale. Le pseudo-front, qui sépare un air continental (un peu plus) frais d’un air tropical désormais maritime, est remonté jusqu’au nord des Pays-Bas. Après des éclaircies matinales, le temps devient nuageux à très nuageux avec des altocumulus et des stratocumulus. Quelques éclaircies persistent et, en fin de journée (voire en début de journée aussi), elles donnent parfois lieu à des ciels flamboyants, aussi grâce aux virga. Webcam MB – Schaerbeek – 9 novembre 2020 à 17h Par endroit, les altocumulus / stratocumulus sont nettement undulatus. Webcam MB – Liers – 9 novembre 2020 à 12h10 Les températures maximales restent élevées pour la saison, avec des valeurs de 15 à 18°C en plaine et de 14 à 15°C sur les hauteurs. 10 novembre 2020 Le patron atmosphérique général ne s’est guère modifié par rapport à la veille, mais un front froid reste traîner un bon moment sur le centre de notre pays. En fait, les pays du Benelux font face à une tripartition des masses d’air. La tripartition des masses d’air, c’est une notion qui met l’eau à la bouche de tous les chasseurs de tornades dans les Plaines américaines. Là-bas, le « Triple Point », c’est-à-dire le point de rencontre entre l’air polaire, l’air tropical maritime (issu du Golfe du Mexique) et l’air tropical continental (issu des Déserts américains) peut générer des tornades spectaculaires. Chez nous en novembre, une telle tripartition ne donne pas lieu à des phénomènes extraordinaires, mais reste intéressante à analyser. En outre, le « Triple Point », si on peut le nommer ainsi, ne se trouve pas en Belgique, mais sur la Mer du Nord, quelque part au large des côtes de Hollande. L’air continental au nord du pseudo-front, poussé par des vents d’est, a fait redescendre le pseudo-front, et a repris possession d’une partie des Pays-Bas. Cet air est devenu plus humide et, entre-temps, plus froid avec des brouillards persistants. La température maximale ne dépasse pas 6,0°C à Groningue ; 7,0°C à Hogeveen et 8,2°C à Twente (pour 17,2°C à Eindhoven). Au sud de cette ligne (et notamment en Belgique), on note encore la présence de deux masses d’air différentes : de l’air tropical à l’avant du front froid (quasi-immobile sur le centre du pays) et de l’air maritime à l’arrière. L’est du pays connaît donc un temps très doux et assez beau, avec un partage entre éclaircies et altocumulus, parfois accompagnés de virga. L’après-midi devient plus nuageux avec des stratocumulus. Les températures atteignent 16,4°C à Bierset, 16,7°C à Kleine Brogel et 17,1°C à Koersel. Plus vers le sud-est et notamment en Haute Belgique, le temps est un peu différent, avec brouillards répandus, puis stratus évoluant en stratocumulus, puis partiellement en cumulus. Sur les plus hauts plateaux, on observe encore 13,8°C à Saint-Hubert et 13,9°C à Mont-Rigi. L’extrême-sud de la Belgique, à l’instar du nord des Pays-Bas, connaît des brouillards persistants. Au centre du pays, après quelques éclaircies en matinée (déchirures dans un voile d’altostratus avec altocumulus), le temps devient pluvieux l’après-midi avec nimbostratus. Les températures maximales se situent souvent entre 13 et 14°C, localement on atteint encore 15°C juste avant les précipitations. Celles-ci laissent bien quelques millimètres sur toute la partie centrale du pays (entre 13 et 19h : Zaventem = 8 mm ; Uccle = 7 mm ; Gosselies = 6 mm ; Sint-Katelijne-Waver = 5 mm). À l’ouest du pays, le temps est nuageux (cirrus épais, altostratus + altocumulus) avec des éclaircies. Sous l’influence de l’air maritime, les températures sont plus fraîches malgré les éclaircies, avec des maxima souvent proches de 13°C, tant au littoral que sur les plaines occidentales. Ci-dessous, carte à 13h L.T. Source de la carte : Infoclimat Remarquez qu’en surface, le pseudo-front est bien plus marqué que le front.
  15. EXTRÊMES DÉCADAIRES EN BELGIQUE (1988-2017) +++ ACTUALISÉ LE 1er OCTOBRE 2017 +++ INTRODUCTION Bonjour à tous, Vous trouverez ci-dessous, en premier lieu, tous les extrêmes de températures observés dans un bon nombre de stations belges au cours des (presque) 30 dernières années. L’année 1988, comme date de début des séries, n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond au dernier saut des températures, lié au réchauffement climatique, qui a été mis en évidence par l’IRM. Depuis, dans nos régions tout au moins, nous connaissons une phase dite en plateau, qui à première vue semble se terminer vers 2014-2015, avec un tout nouveau saut climatique en cours. Toutefois, cela demandera encore des années pour savoir si, actuellement, nous nous trouvons à un tournant spécifique ou non dans le phénomène global du réchauffement climatique. Plus tôt dans l’histoire météorologique, un saut des températures, de moindre amplitude, a déjà été identifié dans nos régions en 1910. De ce fait, nous pouvons encore parler, pour le moment, de trois phases (plus ou moins) en plateau en ce qui concerne la série d’Uccle-Bruxelles, la première s’étendant de 1833 à 1909, la deuxième de 1910 à 1987 et la troisième de 1988 à (peut-être) 2015. Le saut de température enregistré en 1987-1988 a été d’une amplitude de 1,2°C environ à Uccle (un peu plus au printemps et en été, un peu moins en automne). Ailleurs dans le pays, les séries sont hélas moins longues, toutefois un saut des températures y a également été constaté vers 1987-1988, comme par exemple à Gembloux ou à Rochefort (+0,8°C). Dans ces deux stations, les données sont considérées comme homogènes depuis le début des années 1950 (« Modelling the Climate and its Evolution at the Global and Regional Scale »). Les températures extrêmes que vous trouverez ci-dessous sont réparties par provinces et couvrent, comme déjà mentionné plus haut, la période de 1988 à 2015. De nombreuses séries sont tout à fait complètes. Ceci vous permettra de savoir ce qui est possible, d’un point de vue climatique, dans votre région à l’heure actuelle, ou exprimé plus simplement, ce qui est possible « ici et maintenant ». Pour chaque province, il existe aussi une deuxième partie qui reprend des séries plus longues, dont quelques unes dépassent les 60 ans. Ceci afin de ne pas perdre la dimension historique des observations effectuées en Belgique. Seules les séries de stations qui ont été peu ou pas déplacées, et qui présentent certaines garanties d’homogénéité, ont été reprises ici. COMMENTAIRE PRÉLIMINAIRE Les maxima les plus élevés sont observés presque toujours par air tropical continental ou par air tropical direct. En été, ces températures extrêmes se répartissent de façon relativement uniforme sur toute la Basse et Moyenne Belgique, avec cependant quelques degrés en plus au-dessus des sols sablonneux de la Campine, ainsi que dans quelques localités bien exposées. Au littoral par contre, en raison de la survenue de la brise de mer, certaines températures extrêmes n’apparaissent pas du tout. Cela a été le cas, notamment, lors des chaleurs précoces d’avril 2007 où, au lieu des 28 ou 29°C observés sur une grande partie du territoire, le littoral a parfois dû se contenter de 15°C seulement, comme par exemple à Middelkerke. C’est donc une arrivée d’air chaud bien plus modeste, en 2011, qui y inscrira les records, fatalement plus modestes aussi. En juillet 2006 par contre, la brise de mer a fait défaut durant la majeure partie de la journée, ce qui fait que le littoral a également pu connaître des températures extrêmes. À partir de la fin octobre, l’air tropical continental ou direct a plus de mal à produire ses effets en Basse Belgique et, dès la mi-novembre, c’est le cas aussi pour la Moyenne Belgique, où l’inversion nocturne ne se résorbe plus tout à fait en journée à cause de la faiblesse du soleil. En raison de cela, l’air tropical maritime, pourtant un peu moins chaud à l’origine mais souvent plus turbulent, prend la relève pour produire les plus hautes températures. Il s’ensuit que le temps très doux en hiver s’accompagne souvent de mauvais temps. Décembre 2015 fait toutefois un peu exception à la règle en raison d'une série d'effets de retour liés à une très longue installation du temps doux, qui fait que tant les terres que la mer étaient fort chaudes pour la saison et que l'inversion réussissait, mieux que d'habitude, à se résorber même en plaine. En février par contre, le soleil redevient suffisamment puissant pour à nouveau permettre à l’air tropical sec, même par une situation moins « hors normes », de donner de très belles journées printanières précoces en Basse et Moyenne Belgique, avec des températures pouvant déjà s’approcher des 20°C, voire même les dépasser. En Haute Belgique par contre, c’est en toute saison que l’air tropical continental ou direct est capable de donner de très hautes températures, en hiver au-dessus d’une inversion. En été, l’amplitude de la chaleur dépend avant tout de l’altitude, mais il ne faut pas perdre de vue que les endroits encaissés sont en journée plus chauds, à altitude égale, que les endroits plus dégagés. En ce qui concerne la répartition des minima les plus bas en Belgique, on peut parler d’une superposition des effets régionaux et des effets locaux. Au niveau régional, il ne serait pas faux d’affirmer que le froid s’atténue progressivement vers l’ouest, sous l’influence maritime, et s’accentue progressivement vers l’est, sous l’influence continentale. Au niveau local cependant, la nature du sol et la situation par rapport aux reliefs a une grande importance. De ce fait, la zone la plus protégée contre les grands coups de froid n’est pas le littoral proprement dit, mais la plaine flamande à quelques dizaines de kilomètres de la côte. En effet, par temps calme notamment, le refroidissement intense du sable des dunes provoquent des bulles localisées d’air froid qui affectent souvent le littoral. Au cœur de la vague de froid de février 1991, la température à Middelkerke a été légèrement plus froide qu’en bien des endroits de la plaine flamande, tandis que les températures redevenaient très froides dès le centre du pays. Le 4 décembre 2010 est un exemple plus saisissant encore, avec des valeurs de -13 à -14°C, par endroit, le long de la côte belge tandis que les minima tournaient autour des -10°C dans la plaine flamande et en bien d’autres endroits du pays. Au large cependant, même à peu de kilomètres de la côte, la mer reprend tous ses droits dans son rôle de modérateur du climat. Dans le temps, quand la station de l’estacade d’Ostende (au-dessus de la mer à environ 300 mètres de la côte) était encore en service, on constatait souvent de grandes différences entre cette station et celle de Middelkerke, située à l’aéroport. Actuellement, le même type de comparaison est possible entre Zeebruges et Middelkerke. Malheureusement, Zeebruges ne dispose pas encore d’une série suffisamment longue pour pouvoir être reprise dans les présentes statistiques. Par temps turbulent par contre, c’est l’ensemble du littoral qui bénéficie de la plus grande atténuation du froid, surtout si le vent souffle de nord-est et passe quelque temps au-dessus des eaux. D’une façon générale, on peut dire que les masses d’air les plus froides qui arrivent jusqu’à la Belgique sont l’air arctique continental à la fin de l’automne, en hiver et au début du printemps, et l’air polaire maritime ou direct aux autres saisons. Dans un premier temps, lorsque l’air froid est acheminé par un puissant courant de nord ou de nord-est, ce sont les sommets ardennais qui connaissent les températures les plus extrêmes. Dans un second temps, lorsque l’air froid se met à stagner sur nos régions, pour autant que le temps demeure clair, l’air froid se glisse progressivement dans les cuvettes et les vallées où il se refroidit encore davantage, par rayonnement, durant la nuit. De même, les sols sablonneux peuvent se refroidir très fort en pareilles circonstances. La Haute Ardenne, alors, voit son froid diminuer par effet de subsidence, avec la formation d’une inversion qui, dans certains cas, peut être très marquée. Cependant, des cuvettes comme celle d’Elsenborn conservent envers et malgré tout leurs nuits très froides. Dans certains cas, même une masse d’air modérément froide au départ peut provoquer localement des nuits exceptionnellement froides si les conditions de rayonnement sont idéales, au-dessus d’un sol enneigé par ciel étoilé et vent calme. Le froid pelliculaire, en dessous d’une forte inversion, peut présenter des surprises aussi avec des records de froid très localisés, comme on en a vu en janvier 1982. Comme vous pourrez le constater dans les chiffres ci-dessous, la période 1988-2015 est (relativement) une phase en plateau au niveau du réchauffement climatique, dans nos régions tout au moins, et cela se remarque aussi au niveau des extrêmes qui se répartissent de façon aléatoire sur toute la période. Très récemment toutefois, une tendance aux records de chaleur semble à nouveau se dégager avec une concentration sur 2014, 2015, 2016 et 2017, ce qui pourrait annoncer, comme déjà évoqué plus haut, un nouveau saut de température. Les séries plus longues par contre, qui sont présentées en deuxième ou troisième partie, connaissent véritablement une concentration des records de froid en début de période, et une concentration des records de chaleur en fin de période, signe certain de l’évolution climatique qui a déjà eu lieu au cours du siècle dernier. Il est très probable que le climat changera encore, s’il n’est pas déjà en train de le faire maintenant et de façon abrupte, et il faudra sans doute revoir sous peu tant nos moyennes que nos extrêmes pour se faire une idée du climat que nous connaissons. Mais si nous voulons nous référer au passé le plus proche (qui, peut-être, est encore le présent climatiquement parlant), ces tableaux peuvent présenter un bon outil pour savoir ce que notre climat est capable de faire.
  16. cumulonimbus

    Nouvelle cartographie des extrêmes de température

    Cette cartographie des extrêmes ne sera plus mise à jour. Elle restera ainsi un reflet de la première phase du réchauffement climatique dans nos régions. Notamment la partie concernant les séries commençant en 1988 (après le premier saut climatique) constituent, jusqu'en 2017, des séries trentenaires entièrement incluses dans cette phase. Si l’on ajoute à cela les longues séries des stations où celles-ci sont disponibles, nous avons une bonne image de ce que notre climat a été capable de faire avant et au début du réchauffement climatique. Ces séries ont l’avantage ne ne pas reprendre les valeurs complètement folles des années 2018, 2019 et 2020. Une autre cartographie des extrêmes, dont la philosophie reste encore à déterminer, sera réalisée dans le courant de l’année 2021. En tout cas, utiliser des séries linéaires pour déterminer l’exceptionnalité d’un événement n’a plus beaucoup de sens dans un climat qui change aussi rapidement que celui que nous connaissons actuellement.
  17. cumulonimbus

    Automne 2020

    TROISIÈME DÉCADE D’OCTOBRE 2020 21 octobre 2020 Une langue d’air chaud située (avant tout) à l’arrière d’un front froid !! Source : KNMI Source : Infoclimat Revenons un peu en arrière pour comprendre ce qui se passe. Aux petites heures du matin, nous avons sur l’Espagne, juste à l’avant du front froid, un fort flux d’air doux et humide, avec de fortes rafales. À Pamplune, les températures oscillent entre 16 et 18°C avec des pluies intermittentes et des rafales jusqu’à 94 km/h. Plus à l’est, à Barcelone, l’air est beaucoup plus calme, avec des brumes même. Une belle nuit d’été, avec 20-21°C, à la fin du mois d’octobre. En France, de l’autre côté des Pyrénées, l’air subit un fort effet de foehn. À Pau à 3 heures du matin, un vent turbulent, sec et chaud fait monter la température jusqu’à 25,2°C tandis que les rafales atteignent 97 km/h. Un heure plus tard, par 24,2°C, on atteint 100 km/h ! À Toulouse, on enregistre même 111 km/h, mais plus à l’est, le vent devient moins fort et, surtout, il n’y a plus d’effet de foehn. Après le passage du front froid, il fait un peu moins chaud en Espagne, mais toujours humide avec des précipitations. Cet air, en passant au-dessus des Pyrénées, subit également un effet de foehn et finit par devenir même plus chaud que l’air à l’avant du front. Mais surtout, la turbulence de l’air est mieux conservée sur de longues distances, si bien que cet air se transmet beaucoup plus loin au nord. De l’autre côté du front par contre (du côté chaud donc), il ne se passe plus grand-chose, l’air est certes doux, mais sans plus. L’air post-frontal par contre, complètement transfiguré par le foehn, fait remonter la température jusqu’à 26,5°C à Pau. Mont-de-Marsan fait même un peu mieux avec 26,8°C. À Bergerac, on note encore 24,7°C. À Paris, cet air s’est déjà mélangé avec de l’air maritime et, comme les températures baissent en altitude (toujours est-il qu’on est à l’arrière du front froid), cet air devient quelque peu instable, mais reste particulièrement doux dans les basses couches. C’est cet air-là qui nous atteint aussi en Belgique. Pour une troisième décade d’octobre, las maxima sont fort élevés dans notre pays, avec 19 à 21°C en plaine et 16 à 17°C sur les hauteurs. La plus haute valeur est atteinte à Liège-Monsin avec 22,4°C. Le vent demeure fort, avec des rafales de 86 km/h à Uccle et jusqu’à 90 km/h au littoral, ainsi qu’en région gantoise. Quant au temps, il est d’abord pluvieux le matin, puis s’éclaircit progressivement en matinée avec altostratus et altocumulus. En après-midi, le ciel est bleu, avec cumulus. Sur l’ouest du pays, l’instabilité est suffisante pour générer des cumulonimbus avec averses. Ceci est notamment lié à une ligne post-frontale. Plus tard en soirée, cette instabilité affecte aussi certaines régions à l’intérieur des terres. 22 octobre 2020 Nous nous retrouvons dans un important flux de sud-ouest avec de l’air maritime encore assez doux. Une perturbation sur le sud du pays remonte jusqu’au centre, puis recule à nouveau. Il en résulte des maxima restant élevés, mais beaucoup moins que la veille, avec des valeurs de 17 à 18°C en plaine, et à peine moins sur les hauteurs (ainsi qu’au littoral) avec 16 à 17°C. Dans certaines vallées, dans l’Entre-Sambre-et-Meuse ainsi qu’en Gaume, on monte jusqu’à 19°C, voire localement 20°C. La Gaume, au sud de la perturbation, connaît un temps de secteur chaud, avec des éclaircies, des altocumulus et des stratocumulus, ainsi que quelques cumulus isolés. Le littoral, bien au nord de la perturbation, connaît un temps relativement beau avec des bancs d’altocumulus, parfois floccus, quelques stratocumulus et quelques cumulus. Les autres régions subissent un temps plus nuageux, avec de nombreux stratocumulus, plus tard cumulus / stratocumulus, et des éclaircies plus discrètes. Dans ce mix de cumulus et de stratocumulus, certains nuages convectifs se développent davantage (cumulonimbus plus ou moins enclavés) et génèrent des averses. Du côté de Liège, mais aussi sur le massif ardennais, on observe même de l’orage. Les précipitations sont très variables en quantité, mais aussi au niveau chronologique (parfois le jour, parfois la nuit) et atteignent près de 10 mm à Strée-Huy (10,5 mm), à Bierset (10,0 mm) et à Dourbes (9,6 mm). 23 octobre 2020 Les pressions sont basses sur l’Océan avec plusieurs noyaux dépressionnaires pendant que les pressions sont plutôt hautes sur le sud-est de l’Europe. Il en résulte un flux de sud-ouest humide et perturbé, mais assez doux. Les températures maximales sont donc à nouveau relativement élevées avec 17 à 18°C en plaine, mais elles sont en baisse sur le sud du pays, avec notamment sur les hauteurs 12 à 13°C. Le temps est le plus maussade au sud du pays, avec en matinée des nimbostratus / altostratus / stratocumulus accompagnés de pluies intermittentes. L’après-midi, ces pluies évoluent en averses au sein d’un mix de stratocumulus et de nuages convectifs. Les éclaircies sont plutôt rares. Sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, le nimbostratus pluvieux est encore présent en matinée, mais l’après-midi, on note de belles éclaircies avec cumulus. Au centre du pays, le temps n’est pas très différent, sauf qu’en matinée, on observe plutôt des stratus / stratocumulus avec peu ou pas de précipitations. De là, on voit le soir des stratocumulus à l’horizon, vers l’ouest. Ceux-ci sont présents dès l’après-midi au littoral, accompagnés de cumulus et de nuages d’altitude, avec en contrepartie un ciel un peu moins couvert en matinée. Les précipitations atteignent souvent 3 à 6 mm sur le sud et l’est du pays, et sont moindres, voire nulles ailleurs. 24 octobre 2020 Une dépression se creuse très fort sur l’Océan au sud de l’Islande avec une pression descendant en dessous de 955 hPa dans le noyau. De nouvelles hautes pressions se forment sur l’Espagne, avec une pression qui devient relativement élevée sur une bonne partie de la Méditerranée. La circulation devient on ne peut plus zonale sur nos régions. En surface, le vent est soutenu de sud à sud-ouest à l’avant d’une perturbation, avec des nuages déjà fort nombreux, mais peu ou pas de pluie en journée. La véritable pluie nous atteindra la nuit suivante, plus particulièrement en deuxième partie de nuit. Sur le centre et l’ouest, on observe en matinée un nimbostratus peu actif (mais avec fractus bas et tutti quanti) qui distille de faibles bruines. Puis de maigres éclaircies font leur apparition, avec cumulus à la limite de stratocumulus en dessous d’un ciel quelque peu voilé, puis le ciel redevient très nuageux à couvert, mais avec peu ou pas de précipitations (altostratus, stratocumulus et encore quelques fractus). Sur le sud, après d’éventuelles éclaircies matinales, le ciel tend à rester couvert toute la journée avec stratocumulus / nimbostratus et petites précipitations intermittentes. Sur l’est en revanche, le temps est un peu moins maussade, mais avec encore beaucoup de stratocumulus, parfois doublés de cumulus, et quelques éclaircies. L’une des caractéristiques du jour est la tendance des cumulus et des stratocumulus à s’aligner en « rues nuageuses ». Webcam MB – Braine-l’Alleud – 24 octobre 2020 à 12 et à 16h Les températures maximales se situent le plus souvent entre 15 et 16°C en plaine et entre 10 et 11°C sur les hauteurs. 25 octobre 2020 Un important front froid traverse notre pays et le place dans un air un peu plus frais, mais toujours bien maritime avec des vents de sud-ouest. La dépression s’approche à présent de l’Écosse et se comble lentement. Le ciel de traîne, lui, n’apparaît dans une certaine mesure qu’au-dessus de la région côtière. Des orages se forment en mer dès le tout début de l’après-midi. Ils atteignent différents points de la côte belge en milieu d’après-midi, puis pénètrent quelque peu à l’intérieur des terres, non loin de Bruges. Le ciel est variable avec éclaircies et nuages convectifs, mais aussi des moments de grisaille (stratocumulus). Dasn le reste du pays, le ciel est gris avec d’abord un nimbostratus pluvieux, puis de l’altostratus doublé d’une quantité variable de stratocumulus. On note quelques éclaircies, avec l’altostratus s’efilochant et/ou les stratocumulus se déchirant. Un peu d’instabilité résiduelle permet, ici et là, la formation de quelques nuages convectifs. Les températures maximales se situent entre 12 et 14°C en plaine et entre 9 et 10°C sur les hauteurs. 26 octobre 2020 Un très long front froid ondule à l’est par rapport à nos régions. Nous sommes bien dans de l’air post-frontal, mais dont la caractéristique polaire est très indirecte. Entre-temps, la tempête tropicale « Epsilon » s’extratropicalise et finit par former une très profonde dépression située le soir au sud-est de la pointe sud du Groenland, avec une pression inférieure à 950 hPa en son noyau. Source : KNMI Le ciel est plus lumineux que la veille, avec des éclaircies, des cumulus et des stratocumulus, ces dernirs encore fort nombreux par moment. Le soir, on note quelques petites averses. C’est au littoral que les éclaircies sont les plus larges, mais en contrepartie une instabilité plus marquée, des averses plus nombreuses et des cumulonimbus se détachant bien dans le ciel bleu. De l’activité orageuse est présente sur la mer en fin d’après-midi et début de soirée, avec du tonnerre perceptible jusqu’à la côte. Les précipitations sont toutefois peu abondantes, là aussi. Les températures maximales se situent entre 12 et 13°C en plaine et autour de 8°C sur les hauteurs. 27 octobre 2020 La très profonde dépression (ex-Epsilon) se creuse encore pour descendre temporairement en dessous de 945 hPa en son noyau. Elle se déplace lentement sur l’Océan en direction de l’Irlande. La partie sud de la perturbation qui lui est associée n’est pas encore occluse. En fin d’après-midi et en soirée, un front chaud traverse notre pays, mais comme le secteur chaud n’est plus très large, le front froid suit bientôt. Cela se traduit, dans nos régions, par une météo sans grand relief. Le ciel est couvert de stratocumulus une grande partie de la journée, et quand parfois, les stratocumulus se dispersent, ils laissent apparaître... un altostratus opacus tout aussi gris. Le tout, d’ailleurs, s’accompagne de quelques précipitations sporadiques. Ici et là en matinée, on observe aussi une tendance un peu plus instable, avec un mix de cumulus et stratocumulus, assorti de quelques petites averses. Le secteur chaud se marque à peine dans les températures, mais une très légère hausse se fait sentir en soirée et la nuit. Les maxima, de 11 à 12°C en journée en plaine et de 6 à 7°C sur les hauteurs, gagnent parfois un petit degré en cours de nuit. 28 octobre 2020 La dépression ex-Epsilon est arrêtée dans sa progression et s’essouffle. La perturbation qui lui est associée se scinde en deux et forme un nouveau noyau dépressionnaire. La branche sud continue sa progression vers l’est et notre pays se retrouve dans une situation de traîne active. Celle-ci se caractérise, dans un premier temps, par des averses particulièrement actives au littoral et, de façon plus générale, sur l’extrême ouest et nord-ouest du pays. Une convergence côtière n’est pas à exclure dans la genèse de ces averses, mais elle n’est pas clairement visible au niveau des relevés synoptiques. Pour un observateur en bordure de mer, bon nombre de ces averses se développent d’abord au-dessus de la mer, avec des cumulonimbus bien visibles, avant d’atteindre la côte. Webcam MB – La Panne – 28 octobre 2020 à 8h15 et 9h00 Par la suite, les averses se succèdent les unes aux autres le long du littoral, avec un florilège d’arcs-en-ciel et des ciels parfois bien menaçants, notamment au-dessus de la mer. Les précipitations sont abondantes, mais pas excessives, avec 10 mm à Middelkerke entre 8 et 20 heures. Webcam MB de Blankenberge Un peu d’activité orageuse est observée à quelques dizaines de kilomètres à l’intérieur des terres à la mi-journée, d’abord à la frontière française au nord-ouest de Poperinge, puis du côté d’Eeklo et à la frontière néerlandaise. En après-midi, petit à petit, les averses se généralisent dans tout le pays, avec parfois des organisations en lignes d’averses. Mais les ciels de traîne sont moins marqués qu’au littoral. S’il y a encore quelques éclaircies en matinée, les nuages convectifs de l’après-midi sont accompagnés de pas mal de stratocumulus et d’altocumulus, parfois même de voiles étendus d’altostratus. Les précipitations, comme toujours par ce type de temps, sont variables d’un endroit à l’autre, mais se situent le plus souvent (sur 24 heures) entre 5 et 15 mm. Des rafales de vent de l’ordre de 60 km/h sont observées sur une grande partie du pays, avec localement des rafales plus fortes (Beauvechain : 76 km/h). De nouveaux orages sont observés en début de soirée sur une ligne allant de Roubaix à (presque) Eindhoven en passant entre Bruxelles et Gand, puis entre Bruxelles et Anvers. Les températures maximales sont de saison et se situent le plus souvent entre 13 et 14°C en plaine et autour de 10°C sur les hauteurs. Au littoral, les maxima ne dépassent parfois pas 12°C avec des températures de 8 à 9°C sous certaines averses. 29 octobre 2020 Les dépressions, quoique moins profondes, se multiplient à l’ouest et au nord de nos régions, si bien que nous restons dans une circulation bien océanique. Un front chaud lié à une perturbation à large secteur chaud, nous atteint en fin de journée. La journée commence parfois sous un ciel flamboyant, mais devient maussade par la suite. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 29 octobre 2020 à 7h30 En matinée, on note des stratocumulus et des cumulus (fractus) sous un voile de cirrus / cirrostratus avec quelques altocumulus. Par la suite, en après-midi, l’évolution en altostratus, puis nimbostratus pluvieux est rapide. Sur le sud du pays, on observe essentiellement un altostratus épais avec, en dessous, un mix de cumulus et de stratocumulus. Les températures maximales, en journée, se situent autour de 13°C en plaine et entre 7 et 8°C sur les hauteurs. Vers minuit, ces températures sont souvent supérieures de 1°C par rapport aux maxima de la journée. 30 octobre 2020 Nous restons du côté chaud d’une perturbation, avec un anticyclone qui se construit sur la France, puis se renforce sur la Suisse. Le temps est aussi typiquement celui d’un secteur chaud, avec une nappe quasi continue de stratocumulus relativement élevés et minces, en dessous de laquelle on observe pas mal d’autres stratocumulus, plus bas, parfois mêlés à des cumulus à faible développement. Lors de faibles précipitations, on note aussi des fractus. Au littoral, des éclaircies se développent en fin de journée. Les températures maximales, assez douces pour la saison, se situent autour de 16°C en plaine et autour de 11°C sur les hauteurs. Les précipitations sont le plus souvent inférieures à 1 mm. Sur les hauteurs, il tombe parfois un peu plus (jusqu’à 3,6 mm à Mont-Rigi). 31 octobre 2020 La dernière journée d’octobre se passe toujours sous l’influence d’un secteur chaud, favorablement influencé par un anticyclone qui reste positionné sur la Suisse. En soirée cependant, le front froid réussit quand même à traverser le pays. Dans un premier temps, le temps est très beau, avec un ciel serein ou presque (altocumulus à l’horizon + quelques cirrus) en matinée avant la formation de quelques cumulus à la mi-journée. L’après-midi cependant, on note des bancs d’altocumulus de plus en plus nombreux à l’avant du front froid. En fin d’après-midi, le ciel se couvre d’altostratus avec quelques précipitations. Au littoral, le ciel est plus nuageux avec des bancs de stratocumulus en matinée, puis de nombreux altocumulus et l’arrivée rapide des altostratus l’après-midi. En fin de journée, le temps devient pluvieux sous un nimbostratus. Sur le sud-est du pays, on note aussi quelques stratocumulus matinaux, mais là, le ciel se dégage rapidement et il fait beau presque toute la journée, avec quelques cumulus sur les reliefs. En fin d’après-midi, on observe de nombreux cirrus et des bancs d’altocumulus. Les températures maximales, douces pour la saison, se situent entre 16 et 17°C en plaine (15 à 16°C au littoral) et entre 12 et 13°C sur les hauteurs. En Gaume, on observe également 16 à 17°C. En soirée, les pluies gagnent progressivement l’ensemble du pays et les températures baissent un peu, temporairement. Conclusion Le mois qui s’achève a été bien belge. Enfin ! De nombreuses valeurs sont proches des normes saisonnières pour un mois d’octobre. On remarquera cependant une grande fréquence des pluies et une insolation très faible. Pour ce critère, la valeur d’Uccle (56h 32min) se place même en deuxième position par rapport aux mois d’octobre les moins ensoleillés depuis 1887, après le record de 1998 (42h 58 min). On remarquera aussi que le mois a été assez venteux. Enfin, les abondantes précipitations du sud du pays sont justement tombées sur les régions qui avaient le plus souffert de la sécheresse. Grâce à cela, si l’on ne considère comme paramètre que les précipitations tombées les trois derniers mois, la sécheresse s’est complètement effacée en Belgique.
  18. cumulonimbus

    Automne 2020

    DEUXIÈME DÉCADE D’OCTOBRE 2020 11 octobre 2020 Une grosse cellule anticyclonique reste bien ancrée sur l’Océan, entre les Açores et l’Irlande. Elle n’influence que partiellement le temps sur nos régions. Une influence dépressionnaire se fait également sentir, avec quelques perturbations associées à des basses pressions sur la Scandinavie. Sur une bonne moitié ouest, le temps en matinée est pluvieux sous des nimbostratus quelque peu discontinus et instables (embedded Cb et parfois petites éclaircies sous de nombreux fractus). Ensuite le temps s’éclaircit franchement et devient même assez beau quoiqu’un peu variable. Des cumulus se développent dans un ciel bleu, s’étalent parfois, mais évoluent parfois aussi en cumulonimbus avec quelques averses. Sur l’est et le sud-est, le temps est variable dès le début de la journée, avec en matinée aussi un ciel bleu avec cumulus et quelques cumulonimbus. Le plus souvent, les précipitations restent inférieures à 5 mm. Sous un vent qui s’oriente partout au nord-ouest (c’est le cas dès le départ au littoral), les températures maximales sont proches, voire légèrement inférieures aux normes saisonnières, avec 13 à 15°C en plaine et 8 à 9°C sur les hauteurs. 12 octobre 2020 L’anticyclone maritime se scinde en deux, avec un nouveau noyau se développant plus au nord. Sur la Scandinavie, les pressions restent basses pendant qu’une petite crête anticyclonique mobile se développe temporairement vers nos régions. Le temps est relativement beau, avec des cirrus et altocumulus en matinée, parfois encore accompagnés de fractus dans les basses couches (notamment liés à quelques précipitations en tout début de journée), ensuite des cumulus se forment dans un ciel bleu garni de cirrus. Quelques stratocumulus, ici et là, donnent un temps temporairement plus gris. Vers le soir, le voile d’altitude devient plus dense avec cirrostratus / altostratus. Au littoral, le ciel est très nuageux à couvert avec altostratus dès l’après-midi, et persistance de quelques cumulus. Au sud-est du pays, le temps est plus gris aussi avec, là, des brumes matinales puis un mix cumulus / stratocumulus, parfois accompagnés de quelques précipitations. Les températures maximales se situent autour des 14 à 15°C en plaine et entre 8 et 10°C sur les hauteurs. 13 octobre 2020 L’ancien noyau anticyclonique sur l’Océan bouge peu et reste ancré entre les Açores et l’Irlande tandis que le nouveau se développe jusqu’aux environs de l’Islande où il gonfle jusqu’à former un important anticyclone entre l’Islande et la Norvège. Une circulation de nord-est se met en place, mais ne nous atteint pas encore. Une petite dépression sur le nord de la France nous place dans un flux de sud à sud-est avec de l’air maritime qui nous parvient avec un petit détour. Ce petit détour a quelques influences sur notre météo. Notamment des discontinuités dans l’écoulement de l’air et d’importants cisaillements locaux du vent donnent au ciel parfois un aspect quelque peu tourmenté. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 13 octobre 2020 à 16h En outre, une occlusion associée à la dépression française fait du surplace, avec comme conséquence un temps meilleur et un peu plus doux sur l’est de notre pays (plus loin de l’occlusion) qu’à l’ouest. Sur l’est, nous avons un petit voile de cirrus, plus tard de cirrostratus avec quelques bancs d’altocumulus. En journée, des cumulus se développent et atteignenet généralement le stade mediocris. En Ardenne cependant, la présence de nombreux stratocumulus rend le temps plus gris une bonne partie de la journée. Sur l’ouest et le centre du pays, le voile nuageux est épais et constitué d’altostratus. En dessous, on note un mix de cumulus et de stratocumulus. Comme dit précédemment, certains de ces stratocumulus (ou altocumulus) prennent un aspect quelque peu tourmenté. Au littoral et sur l’extrême ouest, le temps est même pluvieux avec nimbostratus jusque dans l’après-midi. Les températures maximales se situent entre 10 et 14°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et autour des 8 à 9°C sur les hauteurs. Les précipitations atteignent 1 à 8 mm sur le sud-ouest et l’ouest du pays (Middelkerke : 5 mm ; Beitem et Dunkerque : 6 mm ; Lille : 8 mm), sinon elles sont très faibles ou absentes. 14 octobre 2020 L’anticyclone continue à gonfler entre l’Islande et la Norvège, et les vents de nord-est arrivent à présent jusque chez nous. Une occlusion, présente sur la France, fait marche arrière et s’éloigne à nouveau de nos régions. Les nuages de cette perturbation occupent cependant encore notre ciel, sous la forme d’un altostratus qui ne s’effiloche qu’occasionnellement. Une petite instabilité de basses couches permet cependant à quelques cumulus de se former en dessous. Certains de ces cumulus s’étalent aussi en stratocumulus, mais restent le plus souvent peu nombreux. Ci-dessous, cumulus en dessous d’un altostratus dans le ciel de Beausaint. Webcam MB – Beausaint – 14 octobre 2020 à 14h Avec des vents de surface de nord-est qui tendent à s’orienter au nord-nord-est, les températures restent relativement fraîches avec des maxima de 12 à 13°C en plaine et de 7 à 9°C sur les hauteurs. Ici et là, on note quelques petites précipitations. 15 octobre 2020 L’Anticyclone reste en place entre l’Islande et la Norvège, et génère chez nous des vents de nord à nord-est. Le ciel est un peu moins gris que la veille, avec le matin parfois des aurores flamboyantes. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 15 octobre 2020 à 8h En journée, on observe essentiellement des altocumulus et des stratocumulus, avec quelques éclaircies et à nouveau des cumulus et des stratocumulus d’étalement, ces derniers coexistant parfois avec les autres stratocumulus. Cette fois-ci, c’est à l’est et au sud-est que la tendance grise est plus marquée, avec là des stratocumulus fort nombreux. Les températures maximales sont en nette baisse en Haute Belgique avec des valeurs de 5 à 6°C. Là, on observe aussi quelques précipitations. Ailleurs, la baisse par rapport à la veille est peu marquée, avec des maxima de 11 à 13°C en plaine. 16 octobre 2020 L’anticyclone se retire vers l’Islande et les vents tendent à s’orienter vers le nord. Le régime est quelque peu dépressionnaire chez nous à la suite d’un petit creux, avec une petite perturbation, sur la Mer du Nord. Cela se traduit par beaucoup de nuages dans notre ciel, d’abord stables avec essentiellement des stratocumulus, occasionnellement aussi des altocumulus, puis un brin plus instables avec parfois des cumulus se développant parmi les stratocumulus. Les températures restent un peu fraîches pour la saison, avec des maxima de 11 à 12°C en plaine et de quelques 6°C sur les hauteurs. La divergence côtière : Si l’on parle beaucoup de convergence côtière, il existe aussi la divergence côtière. Lorsque les courants atmosphériques généraux sont de nord-est à est, le vent au-dessus de la mer subit peu de frottement et souffle plus ou moins de nord-est. Une fois à l’intérieur des terres, les frottements s’accentuent et la force de Coriolis diminue : les vents tendent à souffler de nord-nord-est. Il se crée à l’ouest des plaines, à quelques (dizaines) de kilomètres de la côte une zone de divergence. Source : Infoclimat Cette divergence dissipe en partie les nuages, avec de meilleures éclaircies dans cette partie de la Flandre. Webcam MB – Waregem – 16 octobre 2020 à 14h Cette (meilleure) tendance aux éclaircies se fait sentir jusque dans l’ouest du Hainaut. 17 octobre 2020 Une faible crête anticyclonique, issue du lointain anticyclone islandais qui s’est désormais déplacé vers l’Océan au sud du Groenland, détermine notre temps. Le temps nuageux avec quelques éclaircies se poursuit. Avec le faiblissement général du vent, qui se met à souffler de directions variées, le phénomène de divergence côtière disparaît. Une nappe nuageuse, souvent à la limite des altocumulus et stratocumulus, couvre le ciel mais se déchire parfois en timides éclaircies. En dessous de la nappe, on observe parfois quelques cumulus / stratocumulus. Le matin, ici et là, on note du brouillard. La nuit est plutôt fraîche, et parfois froide au-dessus des sols sabloneux côtiers, avec par exemple un minimum de 1,3°C à Middelkerke (mais 8,1°C au port de Zeebruges). En journée, les maxima atteignent 12 à 13°C en plaine et 6 à 7°C sur les hauteurs. 18 octobre 2020 Les pressions sont à nouveau basses sur la Scandinavie, avec un flux de nord à nord-ouest qui se met en place sur l’est de la Mer du Nord. Le front froid qui le précède passe aussi à l’est de nos régions. Nous restons dans une sorte de no-man’s-land à faible influence anticyclonique. Comme la masse d’air reste humide, les nuages sont nombreux. On observe toujours une nappe d’altocumulus / stratocumulus, (souvent) doublée de brumes et stratus en matinée, voire à midi, et de cumulus / stratocumulus l’après-midi. Les éclaircies sont rares. Une couche très instable à moyenne altitude (entre 1400 et 2400 mètres), juste en dessous d’une inversion, donne des ciels plus inquiétants en fin de journée. Webcam MB – Schaerbeek – 18 octobre 2020 à 18h Les températures maximales remontent un peu pour se situer le plus souvent entre 13 et 14°C, localement 15°C en plaine et entre 7 et 8°C sur les hauteurs. 19 octobre 2020 Des basses pressions sur l’Océan, encore peu profondes la veille, se creusent à présent avec un noyau qui devient prépondérant au sud-ouest de l’Irlande. Une perturbation frontale à large secteur chaud s’y organise et place lentement notre pays dans un flux de sud. Comme souvent à cette saison, l’arrivée d’air chaud se marque d’abord en altitude, où la hausse des températures est très forte. Au niveau 850 hPa (vers 1500 mètres d’altitude), on gagne 10°C avec une valeur passant de 1 à 11°C. Vers les 2200-2300 mètres, cette hausse est plus marquée encore avec 12°C de différence (–6 à +6°C). En d’autres termes, ce sont surtout les couches moyennes qui sont affectées par cette advection d’air chaud, les couches plus basses et plus hautes étant moins concernées. Dans les basses couches, les vents de sud, plus tard de sud-est nous « remballent » d’abord la masse d’air frais, assez maritime, qui était présente chez nous les jours précédents. Cet air perd cependant un peu de son humidité, ce qui permet quelques belles éclaircies en journée. En matinée, nous avons encore de vastes champs d’altocumulus et stratocumulus, puis des éclaircies se développent pendant que l’instabilité des basses couches mène à la formation de cumulus en dessous de l’inversion. Plus tard en après-midi, le ciel se voile de cirrus et cirrostratus tandis que les cumulus s’étalent en stratocumulus. Au sud du pays, on note aussi du brouillard et des stratus matinaux. Les températures maximales, en légère hausse seulement, atteignent 14 à 15°C en plaine et 8 à 10°C sur les hauteurs. 20 octobre 2020 La dépression se trouve à présent sur les côtes occidentales de l’Irlande. Une nouvelle et très jeune perturbation, un front encore très rectiligne, se trouve tout juste à l’ouest de notre pays et plus tard sur l’ouest de notre pays. Durant la nuit, ce front dépassera légèrement le centre avant de reculer à nouveau. Ceci nous vaut un temps nuageux à couvert et parfois faiblement pluvieux. Sur l’est et le sud-est du pays, le ciel est essentiellement voilé d’altostratus, accompagnés de vastes bancs d’altocumulus et de quelques stratocumulus, ainsi que de fractus isolés en cas de faibles précipitations. Sur le centre et l’ouest du pays, les types de nuages ne sont pas très différents, mais le voile est généralement plus épais : on peut parler d’un ciel généralement couvert. Les précipitations sont un peu plus présentes, notamment vers la fin de la journée, sur l’ouest et le sud-ouest du pays. L’air doux a encore du mal à s’imposer et la hausse des maxima reste limitée, avec souvent autour de 16°C en plaine et 10 à 12°C sur les hauteurs. La nuit suivante, et plus particulièrement en deuxième partie de nuit, le temps devient pluvieux partout. L’ouest et le sud-ouest mesurent souvent 5 à 6 mm, ailleurs les totaux sont moindres.
  19. cumulonimbus

    Automne 2020

    PREMIÈRE DÉCADE D’OCTOBRE 2020 1er octobre 2020 Un complexe dépressionnaire, englobant une vaste zone allant de l’Islande aux Îles Britanniques, détermine le temps sur nos régions. Un front froid aborde l’extrême ouest du pays tôt le matin, atteint le centre à la mi-journée et s’évacue vers l’est dans le courant de l’après-midi. Un petit noyau dépressionnaire, situé à l’extrême sud de ce complexe, se creuse rapidement et atteint la Bretagne dans la nuit du 1er au 2. C’est la tempête « Alex » qui, sur les îles du sud de la Bretagne, atteint des vitesses incroyables, jusqu’à 186 km/h à Belle-Île-en-Mer ! Source : KNMI En Belgique, on ne voit rien de cette tempête. La rafale la plus forte n’atteint que 65 km/h (Beauvechain). Le temps est juste maussade, avec un ciel couvert d’un nimbostratus pluvieux (avec parfois altostratus bien visible grâce à un nombre temporairement moindre de fractus, de cumulus et de stratocumulus) qui, en cours d’après-midi, fait place à un temps instable avec cumulus et cumulonimbus. Quelques altocumulus et stratocumulus les accompagnent, mais ils sont généralement peu nombreux, ce qui laisse voir de belles structures convectives dans un ciel limpide et bleu. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 1 octobre 2020 à 18h40 Les précipitations, variables d’un endroit à l’autre, dépassent ici et là les 10 mm et les températures maximales, un peu trop fraîches pour la saison, atteignent 15 à 16°C en plaine et 10 à 12°C sur les hauteurs. Les vents soufflent de sud-est à sud, puis tournent temporairement au sud-ouest avec l’arrivée de l’air post-frontal (traîne), puis revient dès la soirée au sud, puis au sud-est. 2 octobre 2020 La tempête « Alex » a un comportement très bizarre. Le noyau de la dépression qui la génère se trouve d’abord sur la pointe ouest de la Bretagne, puis elle commence à pénétrer dans la Manche avant de revenir sur ses pas, puis descendre le long de la côte française du Golfe de Gascogne, où elle finit par s’essouffler. Il s’en suit que chez nous, les vents qui soufflaient de sud-est s’orientent à l’est, et temporairement même au nord-est en soirée. Mais « Alex » n’a pas dit son dernier mot. Vu sa position très particulière sur l’extrême-ouest de la France, elle attire un important flux d’air chaud sur le sud-est de la France, ce qui vient renforcer un épisode méditerranéen certes préexistant, mais qui prend rapidement des proportions dramatiques. Source : Paris Match Notamment dans l’arrière-pays niçois, il tombe jusqu’à 500 mm d’eau en 24 heures, comme à Saint-Martin-Vésubie, tandis qu’on relève encore 414 mm à Clans, 380 mm à Andon et 347 mm à Coursegoules. On devinera en peine les dégâts que cela a causés, plus particulièrement en raison d’une crue exceptionnelle de la Vésubie (montée des eaux de 6 à 7 mètres en quelques heures). On notera qu’outre la présence d’une convergence des vents, les reliefs jouent un rôle primordial dans la quantité de précipitations puisque sur la côte même (pourtant c’est directement de la mer que viennent ces précipitations), les totaux n’atteignent « que » 44 mm à Nice et 43 mm à Cannes. Chez nous, rien de tout cela, juste un temps pluvieux par moment, à la Belge, avec nimbostratus et, dans les intervalles (plus ou moins longs), un temps couvert avec altostratus, parfois mêlé d’altocumulus, parfois doublé de stratocumulus. La seule bizarrerie, c’est la composante orientale du vent. Les températures maximales : 14 à 16°C en plaine, localement un peu plus, et 12 à 14°C sur les hauteurs. Notons enfin que si les pluies sont diluviennes sur le sud-est de la France, le nord-ouest de l’Italie et le Tessin suisse, on observe le foehn de l’autre côté des Alpes, avec à Glarus des températures de 22°C sous un vent très irrégulier, dont les rafales atteignent jusqu’à 100 km/h. 3 octobre 2020 La tempête « Alex » disparaît des cartes météorologiques aussi rapidement qu’elle n’y est apparue. Une dépression se creuse sur l’est de l’Angleterre et les vents se remettent à souffler du sud sur nos régions. Tout semble rentrer dans l’ordre. Mais rien n’est normal dans la situation que nous vivons. Les vents, en soirée déjà, reviennent au sud-est : la dépression anglaise se met à marcher à reculons à son tour sous l’effet d’un mastodonte anticyclonique sur la Russie. Cet anticyclone, sur son flanc occidental, véhicule un air particulièrement doux. Source : KNMI Notre temps, pourtant, continue à ressembler à celui d’un véritable flux zonal, avec un ciel couvert une bonne partie de la journée, nimbostratus pluvieux ou altostratus avec ou sans fractus. Des éclaircies arrivent en cours d’après-midi avec des cumulus et une quantité variable de stratocumulus et d’altocumulus. Ces éclaircies s’élargissent le soir sur le centre du pays, et localement aussi ailleurs. Les maxima baissent encore un peu, avec 13 à 15°C en plaine et 9 à 10°C sur les hauteurs. Le foehn, qui a fait rage en Suisse la veille, arrive à présent en Autriche avec localement des températures encore plus élevées : à Amstetten, on monte jusqu’à 27°C ! Mais après en soirée, une saute de vent, accompagnée de quelques gouttes de pluie, fait brutalement chuter la température. À 22 heures, il ne fait plus que 13°C. Pendant ce temps, de l’air très doux présent sur l’Europe centrale remonte vers le nord et s’apprête à aborder les Pays Baltes. 4 octobre 2020 La dépression anglaise reprend du poil de la bête, avec une circulation plus maritime vers nos contrées. Mais cet air maritime reste toujours quelque peu indirect, avec des vents de surface de sud. Sur le nord et nord-est de l’Europe, l’anticyclone russe garde les commandes avec l’arrivée d’une bulle d’air chaud sur les États Baltes et l’enclave de Kaliningrad. Dans cette dernière ville, le mercure monte jusqu’à 24°C, ce qui est vraiment beaucoup pour la latitude en octobre. Par la suite, poussés par les vents d’est, cet air déborde sur la Baltique, mais se refroidit au contact de l’eau avec brumes et stratus en Suède. Mais en Norvège, grâce au pseudo-fœhn, certains fjords connaissent à nouveau des températures très élevées. À Tafjord (latitude : 62°14’N), la température oscille entre 18 et 20°C toute la journée, même depuis tôt le matin, et finit par dépasser ces 20°C en soirée et la nuit, pour culminer à 20,4°C à minuit ! Au milieu de toutes ces anomalies, le temps reste plus ou moins normal en Belgique, presque beau même l’après-midi. Mais d’abord, en matinée, nous avons affaire à un temps pluvieux avec nimbostratus, évoluant vers un mix de stratocumulus et de nuages convectifs avec averses. L’après-midi, le ciel est bleu avec des cumulus dont la plupart se résorbent graduellement. Quelques-uns, au contraire, se développent en cumulonimbus avec averses. À côté de cela, on note aussi quelques stratocumulus et altocumulus cumulogenitus. Quand les éclaircies du soir sont larges, on voit aussi des bandes de cirrus. Au littoral tout comme en Gaume, le ciel tend à rester très nuageux aussi l’après-midi avec de nombreuses averses. En soirée, de l’activité orageuse est observée sur l’ouest du pays, d’abord non loin de Comines, puis à l’ouest et au nord-ouest de Gand. Les températures maximales : 12 à 15°C en plaine et 8 à 10°C sur les hauteurs. Le vent est assez présent, avec des rafales jusqu’à 60 km/h sur une grande partie du pays, et jusqu’à 76 km/h à Zeebruges. 5 octobre 2020 Les zones de basses pressions font quasiment du surplace sur l’est de l’Angleterre. En altitude, on assiste à une curieuse situation de blocage, avec un important creux orienté nord-ouest – sud-est qui traverse la Mer du Nord et descend jusqu’au sud de l’Allemagne. Chez nous, les vents d’altitude soufflent de nord-ouest tandis que sur l’est et le nord de l’Europe, ces vents soufflent de sud ou de sud-est. Sur notre pays, ces vents de nord-ouest en altitude forment d’importants cisaillements directionnels avec les vents de surface, qui en ce jour soufflent de sud-ouest à sud. Ci-dessous, les vents modélisés par Arôme (prévisions à très court terme) pour 18 h L.T. à différents niveaux : en surface, au niveau 925 hPa (vers 600 m), au niveau 700 hPa (vers 2850 m) et au niveau 300 hPa (vers 9000 m). Modèle Arôme Au niveau des perturbations, nous avons une occlusion qui traverse le pays la nuit et le matin, suivi d’un air post-frontal avec une origine polaire très indirecte, puis par une nouvelle occlusion (en fait une autre branche de la même occlusion) qui passe en fin de soirée. À noter que dans l’air post-frontal, il y a une ligne de discontinuité qui intéressera le nord du pays durant l’après-midi et en début de soirée et qui sera particulièrement active. Source : KNMI Sous la première occlusion, le temps est d’abord pluvieux avec nimbostratus, puis ces pluies évoluent en averses (mix stratocumulus / nuages convectifs) avant que les nuages ne se déchirent. L’après-midi, on observe de belles éclaircies accompagnées de cumulus, mais aussi de cumulonimbus générateurs d’averses. Par moment, les éclaircies sont aussi amoindries par des altocumulus et stratocumulus cumulogenitus, ainsi que par des cirrus et cirrostratus d’enclumes. Ailleurs, le ciel est bleu avec de très bonnes visibilités, permettant de voir les cumulonimbus de très loin, comme par exemple l'une des supercellules au nord d’Anvers, visible depuis Bruxelles. Nous y reviendrons. Au coucher du soleil, les nuages de l’occlusion suivante sont déjà visibles à l’horizon, vers l’ouest. Quelques heures plus tard, les pluies et bruines de cette occlusion nous arrivent déjà. Sur le nord du pays, le temps n’est d’abord pas très différent de celui du reste du pays, mais en après-midi, les nuages deviennent bien plus menaçants, avec des orages qui éclatent dès le milieu de l’après-midi sur le nord-ouest, et en fin d’après-midi sur le nord proprement dit (région anversoise entre autres). À Kapellen et à Braschaat, à une dizaine de kilomètres au nord / nord-est d’Anvers, c’est une véritable tornade qui se forme ! Des analyses ultérieures font même état de deux tornades, qui sont nées au sein de trois orages qui se succèdent en peu de temps sur la région. Deux de ces orages prennent des caractéristiques supercellulaires et génèrent chacun une tornade. La tornade de Braschaat est de brève durée et n'est pas entièrement condensée. Mais les dégâts (de type convergent) prouvent bien qu'il s'agit d'une tornade. La tornade de Kapellen (cf. photo) est bien plus esthétique et visible de loin. Toranade de Kapellen vue depuis Ekeren. Source : capture d'écran d'une vidéo de Martijn Peters « Hier soir, [texte écrit le 6 octobre] certaines rues de Braschaat et de Kapellen ont subi le passage d’une tornade. Des arbres ont été déracinés et des meubles de jardin tournoyaient dans les airs. Quelques toits ont été endommagés et des rues, inondées. Mais personne n’a été blessé. » (Carla Mertens, VRT NWS) Une habitante de Kapellen, impressionnée : « Soudain, il se mit à pleuvoir fort et nous entendîmes un bruit assourdissant. Nous pensions d’abord qu’il s’agissait d’un coup de tonnerre, mais il s’avéra que plusieurs arbres ont été déracinés dans notre rue. Un de ses arbre évita de peu notre voiture. Au-dessus de notre porte d’entrée, il y avait une lucarne : elle a complètement disparu ! Elle est retombée entre deux arbres. Chez nos voisins, une partie de la toiture a été arrachée. Le vent était très fort, sans véritable direction. Du mobilier de jardin et des trampolines se sont envolés, pas tous dans la même direction. Tout s’est retrouvé dans tous les sens par terre. Chez notre voisine, un arbre s’est abattu sur son abri de jardin. Les pompiers sont venu ébrancher et débiter un arbre pour dégager notre entrée et pour remettre l’électricité. Puis ils ont dégagé la rue aussi. » Source : VRT NWS (traduit par nos soins) Quelques stations privées ont enregistré de très fortes précipitations. À Kapellen, la première averse donne 13,7 mm entre 15h40 et 16h30 et la deuxième, 12,7 mm entre 17h10 et 17h35. La troisième averse, là, ne donne que quelques millimètres. Mais le total de la journée (0h -> 24h) s'élève à la station à 33,8 mm ! Une autre station de Kapellen, un peu plus à l’est, mesure une quantité comparable, 28,5 mm, dont la plus grande partie tombe aussi lors de deux averses principales. Parmi les stations officielles, la plus proche est celle de Stabroek avec 18 mm sur la journée, dont 16 mm entre 14 et 20h. Lorsqu’on s’éloigne de la zone, les précipitations diminuent très rapidement. La cause principale de ces intempéries, dont notamment les supercellules ayant généré les tornades, est à rechercher dans le cisaillement directionnel « tournant » des vents (passant graduellement de sud-sud-ouest à nord-ouest au fur et à mesure qu’on monte en altitude). L’instabilité est certes présente, mais pas particulièrement forte. Mais la ligne de convergence post-frontale a probablement « boosté » la convection pour former ligne orageuse au nord d’Anvers. L’aspiration liée à la sortie gauche d’un jet-stream a apporté la touche finale. Les températures, quant à elles, ont été de saison, voire un brin trop fraîches, avec des maxima de 15 à 17°C en plaine et de 9 à 10°C sur les hauteurs. 6 octobre 2020 Une autre occlusion encore traverse notre pays en première moitié de journée, suivie d’une circulation d’ouest commandée par une dépression sur la Mer du Nord, pendant que l’anticyclone des Açores reste proche... des Açores. L’occlusion se matérialise par un nimbostratus pluvieux (parfois avec cumulonimbus enclavés) qui nous accompagne une bonne partie de la journée. À l’arrière, nous avons un ciel traditionnel de traîne avec cumulus, cumulonimbus et quelques stratocumulus cumulogenitus. C’est au littoral que les éclaircies sont les plus précoces, et aussi les plus larges (malgré la présence, là aussi, de nuages convectifs). Par endroit, ces averses sont fortes. À Ernage, il tombe 21 mm en 5 heures, entre 13 et 18 heures, dont 7 mm entre 15 et 16 heures et 6 mm entre 17 et 18 heures. Il n’est pas étonnant que sur les totaux journaliers (sur 24 heures), ce soit la station toute proche de Gembloux qui récolte le plus d’eau, avec 22,4 mm, suivie de près par Bierset avec 22 mm (dont 21 mm l’après-midi), puis par Buzenol avec 21,3 mm. À l’opposé, l’ouest du pays connaît peu de précipitations avec 0,7 mm à Passendaele ; 0,6 mm à Middelkerke ; 0,5 mm à Kruishoutem et 0,2 mm à Beitem. Les températures sont à nouveau de saison, avec des maxima de 15 à 17°C en plaine, très localement 18°C, et 10 à 12°C sur les hauteurs. 7 octobre 2020 À présent, l’anticyclone des Açores se développe mieux et pousse une crête vers l’Espagne et le Sud de la France. Mais l’axe reste bien au sud de nos régions, si bien que nous nous trouvons dans une vraie circulation zonale, avec des zones de basse pression évoluant plus au nord. Nous sommes toujours sous un ciel de traîne, mais qui est bien moins active que la veille, avec pas mal de stratocumulus d’étalement qui accompagnent les cumulus et les quelques cumulonimbus (généralement peu développés). Mais il y a des éclaircies aussi. Le total des précipitations est souvent inférieur à 1 mm, parfois compris entre 1 et 2 mm et très localement plus conséquent (comme par exemple à Stabroek avec 5,1 mm). Les températures maximales sont similaires à celles de la veille, parfois un brin plus fraîches, et se situent entre 15 et 16°C en plaine et entre 10 et 12°C sur les hauteurs. 8 octobre 2020 Dans cette circulation zonale bien en place, nous avons une perturbation frontale à secteur chaud encore assez ouvert, commandée par une dépression se déplaçant rapidement de l’Irlande au Danemark en passant par l’Angleterre et le sud de la Mer du Nord. Le front chaud traverse notre pays la nuit et tôt le matin, le front froid aborde le littoral l’après-midi, puis traverse une partie du pays avant de s’immobiliser plus au moins au nord des massifs ardennais et fagnards. Le temps est très nuageux, le plus souvent même couvert avec stratocumulus, parfois doublés de cumulus, tendant à évoluer en nimbostratus avec pluie et bruine l’après-midi. Au sud du pays, on observe aussi des brumes et stratus en matinée. Le secteur chaud fait certes monter les températures en altitude, mais en surface, cette hausse reste très limitée, avec des maxima de 17 à 18°C en plaine et de 12 à 13°C sur les hauteurs. 9 octobre 2020 Le front froid a formé une onde, se transforme temporairement en front chaud en remontant quelque peu, puis la pointe du système frontal à peine né passe sur le sud-est du pays avant que la perturbation ne s’évacue vers le centre-sud de l’Allemagne en soirée. Mais une autre perturbation (occlusion) nous attend déjà en soirée à partir du nord-ouest. Le temps est couvert, brumeux et pluvieux, avec nimbostratus, une grande partie de la journée en Gaume. Ce n’est qu’en fin de journée qu’on voit quelques très timides éclaircies parmi les stratocumulus. En Ardenne, le nimbostratus fait place à des éclaircies en cours d’après-midi, avec des cumulus et quelques stratocumulus. Au centre du pays, le temps n’est pas trop mauvais avec du brouillard le matin, puis une nappe peu épaisse de stratocumulus, suivie d’altocumulus et d’éclaircies avant le retour d’autres bancs de stratocumulus, parfois doublés de cumulus. Dans les éclaircies du soir, on note aussi des cirrus. De temps en temps, un cumulus isolé parvient à se développer un peu plus en dessous des stratocumulus / altocumulus. Webcam MB – Schaerbeek – 9 octobre 2020 à 12h Au littoral, les éclaircies sont plus larges l’après-midi, avec quelques cumulus et la présence de cirrus. Les températures sont assez stables, avec des maxima de 15 à 16°C, localement 17°C en plaine et de 10 à 12°C sur les hauteurs. En Gaume, les pluies sont conséquentes en matinée, avec à Buzenol presque 20 mm tombés entre 4 et 13 heures (dont 15 mm entre 7 et 12 heures). 10 octobre 2020 Les diverses perturbations se sont à présent éloignées vers le sud-est. Une dépression à noyau principal sur le sud de la Norvège, associée à une anticyclone des Açores qui remonte vers le nord sur l’Océan, met en place une circulation de nord-ouest au-dessus de nos régions. Grâce à une certaine influence anticyclonique, cette situation nous ramène temporairement du beau temps, pendant une partie de la journée. En matinée, le ciel est même serein ou presque, puis des cumulus se forment mais se développent peu. En après-midi, le ciel redevient nuageux avec d’abord des altocumulus, parfois à tendance lenticularis, puis des stratocumulus assez denses qui forment alors un mix avec les nuages convectifs et qui donnent des averses. Quand il y a encore des éclaircies, on revoit des altocumulus. Sur l’est et le sud du pays, le temps tend à rester beau toute la journée avec persistance des cumulus, accompagnés de quelques stratocumulus seulement. Au littoral en revanche, le temps est beaucoup plus instable, avec cumulus et cumulonimbus tout au long de la journée et régulièrement des averses. En après-midi et le soir, ces averses sont souvent organisées en ligne et intéressent tout le nord-ouest, nord et même nord-est du pays avant de se propager plus tard sur de grandes parties de notre territoire. Mais les pluies ne sont abondantes qu’ici et là, comme par exemple à Stabroek avec 11,6 mm Les températures maximales, en baisse, n’atteignent plus que 13 à 14°C en plaine et autour de 9°C sur les hauteurs. Ceci termine une décade encore fort extravagante dans un premier temps, mais avec une graduelle normalisation de la situation atmosphérique par la suite.
  20. cumulonimbus

    Automne 2020

    TROISIÈME DÉCADE DE SEPTEMBRE 2020 21 septembre 2020 La ceinture anticyclonique au nord de nos régions descend vers le sud et vient s’établir sur nos régions. Mais cette ceinture se scinde en deux parties, deux noyaux anticycloniques qui se séparent de plus en plus en s’affaiblissant. Peu à peu, un marais barométrique s’installe dans nos contrées. La vague de chaleur française s’essouffle peu à peu. Nous sommes arrivés à une saison où la chaleur ne s’auto-entretient plus sur le continent. En l’absence d’une nouvelle alimentation en air tropical, les températures finissent par baisser en raison d’un soleil désormais trop faible chez nous. Malgré cela, on reste encore dans des valeurs élevées pour la saison, en journée tout au moins. Car au petit matin, en raison des nuits plus longues, il fait déjà froid. À Elsenborn, la température descend jusqu’à 2,2°C, mais en plaine aussi, on observe des valeurs très basses, comme à Diepenbeek avec 2,8°C et Retie avec 3,6°C. Ceci en grand contraste avec le port de Zeebruges, où la température ne descend pas en dessous de 15,8°C (mais 7,7°C à l’aéroport de Middelkerke). L’après-midi, le ressenti de la température est très doux (aussi grâce au vent faible) et les thermomètres le confirment, avec le plus souvent autour de 25°C en plaine et au centre du pays, et autour de 23°C sur les hauteurs. Au littoral, il fait plus frais avec 19 à 20°C. En Campine, en Gaume et sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, on atteint parfois encore 26°C. Le ciel, quant à lui, est serein sur tout le pays. Notons enfin que les écarts de température entre le matin et l’après-midi peuvent être importants, comme par exemple à Diepenbeek (minimum = 2,8°C ; maximum = 25,7°C). 22 septembre 2020 Le maintien d’un marais barométrique permet à l’air doux de stagner sur le pays avec, l’après-midi, souvent une légère baisse des températures par rapport à la veille et ce, après une nouvelle nuit froide. À Diepenbeek, il refait 2,8°C au petit matin, tandis qu’on observe 3,0°C à Elsenborn et 4,9°C à Retie. Les maxima, en plaine et au centre du pays, se situent le plus souvent autour de 23 à 24°C, et à peine moins sur les hauteurs avec 23°C. Les régions privilégiées comme la Campine, la Gaume et aussi l’Entre-Sambre-et-Meuse affichent 25 à 26°C. Au littoral, il fait près de 22°C. Le matin, du brouillard se forme sur l’ouest et le centre du pays, pendant que la visibilité reste extraordinairement bonne sur le plateau ardennais. En dehors de ce brouillard matinal, le ciel est à nouveau parfaitement serein partout, sauf en Gaume où l’on observe quelques rares cumulus humilis. À Diepenbeek, l’écart de température est à nouveau grand entre le matin et l’après-midi, avec un minimum de 2,8°C et un maximum de 25,8°C. 23 septembre 2020 Le marais barométrique n’offre pas une grande résistance à l’arrivée d’un régime dépressionnaire dont les centres d’action sont situés au nord-ouest et au nord par rapport à nos régions. Malgré des pressions pas trop élevées en Méditerranée, le gradient devient suffisant pour générer chez nous un bon petit vent de sud à sud-ouest, avec des rafales de 40 à 50 km/h sur presque tout le pays (jusqu’à 60 km/h au littoral), rafales qui augmenteront encore un peu durant la nuit suivante. Une faible occlusion traverse le pays durant l’après-midi et sera suivie, la nuit, par un front froid très actif. Après d’importants bancs d’altocumulus (parfois aussi stratocumulus) le matin, on observe encore des éclaircies en matinée, avec des altocumulus plus dispersés et la formation de cumulus. L’après-midi, le ciel se voile de cirrostratus et d’altostratus tandis que les cumulus persistent un certain temps encore, avec une tendance à évoluer en stratocumulus. En soirée, le ciel est très nuageux ou couvert de cirrostratus, altostratus et altocumulus. En Gaume, le temps reste assez beau une bonne partie de la journée, avec essentiellement des cumulus, et le voile nuageux n’arrive qu’en fin d’après-midi. Au littoral, au contraire, les éclaircies sont brèves en début de journée, avec un ciel se couvrant rapidement. Des précipitations y tombent dès la mi-journée, des averses tombant d’un mix de stratocumulus et de nuages convectifs en dessous d’un voile de nuages plus élevés. Ailleurs dans le pays, les pluies ne commencent qu’en soirée voire la nuit. Les températures maximales baissent encore un peu par rapport à la veille, mais sont pour la dernière fois encore nettement supérieures aux normes saisonnières, avec 21 à 24°C en plaine et 19 à 20°C sur les hauteurs, tout comme au littoral. Les précipitations sont très abondantes sur l’ouest du pays. À Middelkerke, il tombe déjà 8 mm l’après-midi, puis 16 mm en soirée, soit un total de 24 mm. Une station privée à Alveringem récolte même 29 mm, dont la moitié environ lors d’une averse à la mi-journée et l’autre moitié lors des pluies du soir. Non loin de là, mais du côté français, la station MB de Bergues récolte 40 mm, dont 10 lors de l’averse de la mi-journée et le restant lors des pluies du soir. Plus loin à l’intérieur des terres, les pluies sont moindres mais restent généralement significatives, avec ici et là plus de 10 mm. Le sud du pays, par contre, reçoit parfois fort peu (1,4 mm sur l’épisode, par exemple, à Étalle et 1,8 mm à Virton). 24 septembre 2020 Le front froid achève de traverser notre pays en deuxième moitié de nuit. L’après-midi et le soir, d’autres perturbations traversent notre pays, dont notamment une occlusion associée à une dépression se déplaçant de l’Irlande à la Manche et se dédoublant, avec un autre noyau sur le sud-ouest de la Mer du Nord. Pour cette raison, les vents de sud-ouest tournent au sud, même temporairement au sud-sud-est en soirée, mais le temps (assez) chaud ne revient pas pour autant. À l’arrière du front froid, le temps est d’abord beau en matinée, avec cirrus puis formation de quelques cumulus. L’après-midi, des altocumulus envahissent le ciel, bientôt suivis de stratocumulus, par moment doublés de cumulus (fractus), parfois il s’agit aussi d’un véritable mix de stratocumulus et nuages convectifs. On note quelques précipitations, tombant tant sous formes de faibles pluies que de petites averses. En soirée, ces pluies se renforcent quelque peu. En Gaume, le temps est un peu différent avec des stratocumulus résiduels en matinée, puis des cumulus sous un ciel voilé de cirrus, puis de cirrostratus, plus tard à nouveau des stratocumulus, dont castellanus. Les températures maximales n’atteignent plus 20°C nulle part. Elles se situent entre 16 et 19°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et entre 14 et 15°C sur les hauteurs. Les précipitations sont le plus souvent encore modestes, mais dépassent déjà les 10 mm par endroit, comme par exemple à Gouvy (12,2 mm). 25 septembre 2020 Le premier noyau dépressionnaire, celui qui se trouvait la veille sur la Manche, s’enfonce sur le territoire français et se comble rapidement. Le second noyau dépressionnaire, celui sur le sud-ouest de la Mer du Nord, va encore faire parler de lui. Bien que peu profond, ce noyau va générer, par rapport à une crête anticyclonique, un resserrement des isobares tel que le vent se mettra à souffler en tempête le long de notre Côte belge : la tempête Odette est née ! Source : KNMI Mais d’abord, parlons de la différence saisissante des températures en à peine 10 jours de temps. Ci-dessous, les valeurs mesurées le 15 septembre à 15h Z (17h L.T.), comparées à celles du 25 septembre à la même heure. Source des cartes : Infoclimat Par endroit, cette différence atteint 23, voire 24°C. De telles différences sont plutôt rares pour des températures prises à la même heure au sein d’un même mois. En octobre 2012, cette différence avait atteint localement 20°C, mais en 4 jours seulement (p. ex. Elsenborn : 23,9°C le 22/10/2012 à 15h Z ; 3,9°C le 26/10/2012 à 15h Z). Nous verrons par la suite que la différence au niveau des précipitations est tout aussi saisissante : on passe presque sans transition de la sécheresse au trop plein d’eau ! En ce 25 septembre, nous avons d’abord un temps instable et venteux, avec des vents de sud tournant à l’ouest à l’intérieur des terres, et au nord-ouest au littoral. Le ciel est généralement très nuageux à couvert. Peu d’éclaircies entre les cumulonimbus à averses. Le plus souvent, nous avons un mix de stratocumulus, de cumulus et de fractus, parfois aussi des altocumulus et quelques coins de ciel bleu quand le soleil perce un peu. Les températures maximales : 13 à 14°C en plaine, 8 à 10°C sur les hauteurs. En journée, les précipitations restent encore raisonnables partout, et ne dépassent pas les 5 mm dans la plupart des cas. Mais le vent est déjà bien là, avec des rafales qui montent progressivement à 60 km/h à l’intérieur des terres, à 80 km/h sur l’ouest des plaines et à 100 km/h, voire plus le long du littoral. En début de soirée (entre 19 et 20h), Coxyde monte jusqu’à 108 km/h pendant que Middelkerke atteint 101 km/h. À Zeebruges, une rafale de 101 km/h est déjà mesurée entre 17 et 18h. Il n’est d’ailleurs pas exclu que du côté de La Panne, on dépasse les 110 km/h (Dunkerque : 112 km/h entre 18 et 19h). La nuit, pluie et vent se renforcent. Entre 2 et 3 heures du matin, on observe jusqu’à 115 km/h à Zeebruges, tandis que des rafales de 70 à 80 km/h se propagent aussi à l’intérieur, jusqu’au centre, voire le centre-est du pays. On remarquera aussi la moyenne très élevée du vent à Zeebruges entre 1 et 2 heures, avec 83 km/h. Comme ces vents soufflent de nord-ouest (à peu près perpendiculairement à la ligne côtière), on note beaucoup de dégâts aux littoral, notamment en raison du transport de sable vers la digue, perturbant fortement le trafic. Ci-dessous : le « résultat » de la tempête le lendemain matin. Crédit photo : Patoche Gérard ; source : Info Météo Venons-en aux pluies maintenant. Le soir et la nuit, ces pluies se renforcent nettement, ce qui fera que les totaux (8h -> 8h) dépassent parfois 30 mm, voire 40 mm. Quelques chiffres : Sint-Katelijne-Waver : 41,0 mm Mont-Rigi : 32,0 mm Uccle : 30,4 mm Stabroek : 30,2 mm Mais à bien des endroits, le pire reste à venir… 26 septembre 2020 La dépression, d’abord située sur les Pays-Bas, s’éloigne vers l’Allemagne, puis la Pologne et les vents se calment petit à petit. Mais une occlusion reste traîner en travers de notre pays, créant ainsi un couloir à précipitations particulièrement intenses. Ce couloir s’étend grosso modo de la Flandre Orientale à l’est du Hainaut / ouest de la province de Namur en passant par le centre-ouest du pays. Une autre zone à fortes précipitations (là plutôt un gros amas) sévit également sur les massifs ardennais et fagnards. D’abord les chiffres sur 24 heures (c’est-à-dire du matin du 26/09/2020 au matin du 27/09/2020) : Heldergem : 93,5 mm Dourbes : 69,3 mm Enghien : 65,2 mm Sivry-Haye : 64,0 mm Cour-sur-Heure : 63,4 mm Sivry-Rance : 60,4 mm Gosselies : 59,0 mm Tollembeek : 57,6 mm Braine-le-Château : 51,0 mm Alost : 50,0 mm Des cotes supérieures à 60 mm en une journée, surtout en Basse et Moyenne Belgique, peuvent être considérées comme très élevées. La valeur de Heldergem (Haaltert) peut même être considérée comme exceptionnelle. Les pluies sur les reliefs (et vallées) de l’est et sud-est du pays donnent des totaux à peine moindres : Mont-Rigi : 48,6 mm Bièvre : 44,0 mm Hastière : 42,1 mm Et en dehors des zones précitées, le temps reste très pluvieux aussi, avec des totaux le plus souvent supérieurs à 20 mm ! Dans les zones très impactées, les pluies sont plus ou moins continues et fortes, et il est parfois bien difficile de faire la distinction entre averses et renforcements de pluies continues. Pour l’observateur au sol, cela peut parfois apparaître comme un nimbostratus, mais avec des pluies plus intenses que d’habitude. Grâce au radar de précipitations, des averses sont cependant détectables et on peut parler de cumulonimbus encastrés dans le nimbostratus. Ci-dessous, l’état de la situation le matin, avec les cumulonimbus situés sur la mer (en rouge sur la carte). Source : Buienradar En journée, il y a une certaine pénétration de ces cumulonimbus à l’intérieur des terres (petits points rouges). Source : Buienradar En dehors des zones précitées (parfois même très peu à l’ouest ou à l’est), le ciel prend plutôt des caractéristiques instables, avec un mix de stratocumulus et de nuages convectifs, et parfois des cumulonimbus visibles dans de brèves éclaircies. Webcam MB – Schaerbeek – 26 septembre 2020 à 14h En fin d’après-midi, c’est même un véritable arcus qui déboule sur le centre du pays. 26 septembre 2020 à 17h54 – crédit photo : Skystef Au littoral, l’instabilité est suffisante pour un peu d’activité orageuse et…. une trombe marine ! Crédit photo : Greet Velghe ; source : Frank Deboosere Les vents généraux, quant à eux, soufflent de nord-ouest et tournent au nord, avec encore de fortes rafales au littoral en première moitié de journée (90 puis 80 km/h). À l’intérieur des terres (à l’exception de l’ouest des plaines), le vent n’est pas très significatif. Durant la nuit, le vent redevient fort au littoral. Les températures, en plaine, remontent un peu avec le plus souvent 14 à 16°C. Certaines régions, notamment l’Entre-Sambre-et-Meuse, restent fort froides sous les fortes pluies, avec des maxima de 9,4°C à Dourbes et de 9,6°C à Florennes. Sur les Hauts Plateaux, il fait plus froid encore avec 7,1°C à Saint-Hubert et 7,3°C à Mont-Rigi. Dans ces deux dernières régions, les températures remontent ensuite en cours de nuit, et deviennent donc plus douces qu’en journée. 27 septembre 2020 La situation atmosphérique est très inhabituelle. La dépression responsable de la tempête Odette s’est retrouvée coincée sur la Pologne, la veille, des suites de la poussée d’un anticyclone présent sur la Russie depuis plusieurs jours déjà. Cette dépression se met à marcher à reculons et… nous revient en ce 27 septembre avant de se combler rapidement sur la France. Comme déjà mentionné, le vent est redevenu fort au littoral durant la nuit et, le matin, c’est à nouveau une véritable tempête de nord-ouest à nord qui s’abat sur le port de Zeebruges, avec des rafales de 101 km/h pour un vent moyen de 79 km/h entre 6 et 8 heures. Sur l’ouest de la Côte belge, le vent est un peu moins fort, mais les rafales atteignent encore 80 à 90 km/h. Et des rafales de 75 km/h sont enregistrées jusqu’à une trentaine de kilomètres du littoral. Plus loin encore à l’intérieur, le centre du pays subit encore quelques petites rafales, tandis que l’est et le sud ne sont pas concernés par cette nouvelle tempête ou, plutôt, retour de tempête. En journée, ces vents diminuent rapidement et, comme nous le verrons plus loin, nous bénéficions aussi d’une accalmie sur le front de la pluie. Mais revenons un instant sur la situation atmosphérique du jour. Source : KNMI Nous pouvons y voir que la dépression, qui est à présent en train de mourir sur la France, a entraîné dans son sillage, sur son versant nord-est, un vaste secteur chaud dans une situation quasiment inversée par rapport à la situation normale. Ce secteur chaud emprisonne par ailleurs un reliquat d’air chaud qui avait séjourné un bon moment sur la Pologne et l’Allemagne orientale, avec des températures jusqu’à 28°C à Berlin et à Cottbus. À présent, la bulle d’air chaud se trouve sur le Danemark, le sud de la Suède et les États Baltes. Source : Infoclimat Chez nous, cet air chaud n’a (encore) aucune influence. Le temps est d’abord pluvieux sous un nimbostratus, puis le temps s’améliore avec un mix de cumulus et de stratocumulus et quelques éclaircies. Au littoral, le temps est un peu plus instable avec de petites averses. Plus tard en journée, des nuages de l’étage moyen, altostratus et altocumulus, envahissent le ciel partout, avec plus tard quelques précipitations. Au sud du pays, on observe aussi du brouillard matinal par vent calme (en grand contraste avec la tempête à la mer). Les précipitations restent très raisonnables sur tout le pays. Les températures maximales sont presque douces sur l’ouest et le nord du pays, avec le plus souvent 16 à 17°C. Sinon, ces températures se situent autour de 14 ou 15°C sur une grande partie du pays, et entre 10 et 11°C sur les hauteurs. 28 septembre 2020 La situation atmosphérique n’a guère évolué, sauf que le secteur chaud s’est décalé vers le nord-ouest et que la pointe de ce secteur chaud à l’envers se trouve à présent sur notre pays avec une nouvelle fois de fortes précipitations. Source : KNMI Les températures élevées se retrouvent désormais du côté de la Norvège, ou plutôt, à quelques endroits privilégiés de la Norvège, où l’air chaud parvient à toucher le sol. Même si en altitude, la bulle d’air chaud concerne une grande partie de la Scandinavie, en surface il fait souvent frais sous l’inversion, avec du brouillard très répandu en Suède. De l’autre côté des Scandes (= « Alpes scandinaves »), le pseudo-foehn parvient à faire grimper les températures, dans certains fjords et vallées norvégiens, jusqu’à 23°C ! À Trondheim (63°28’N) notamment, sous un soleil éclatant, on enregistre 23,0°C, la plus haute température depuis 40 ans au moins pour une 3e décade de septembre. Chez nous, on est loin du compte. Il pleut et il fait frais, avec un nimbostratus qui persiste toute la journée, souvent précédé, suivi voire doublé d’un stratus. Notamment une bande centrale sur la Belgique connaît des précipitations abondantes, avec 12,5 mm à Stabroek ; 11,8 mm à Sint-Katelijne-Waver ; 21,8 mm à Uccle ; 24,0 mm à Gosselies et 24,3 mm à Dourbes. À l’ouest et à l’est de cette bande, il pleut généralement moins. En Ardenne, le ciel n’est pas encore trop sombre en matinée, avec altocumulus et stratocumulus, plus tard doublés de fractus avant l’arrivée du nimbostratus. En Gaume, on note même quelques éclaircies en matinée. Les températures maximales : 12 à 16°C en plaine, 6 à 9°C sur les hauteurs. Et pourtant, la Belgique connaît un tout petit peu aussi l’influence de l’air chaud scandinave. En altitude, la langue d’air chaud est bien plus étendue qu’en surface, et la Belgique connaît de ce fait une hausse marquée des températures au niveau 850 hPa, qui passe de 3 à 9°C vers 1400 mètres d’altitude. Il s’ensuit une grande stabilisation de l’air, avec l’humidité coincée dans les basses couches et une baisse de la base des stratus, qui fait disparaître dans le brouillard le sommet des buildings bruxellois. En outre, une partie de ce réchauffement se transmet jusqu’en surface avec, sous un ciel invariablement gris, une hausse des températures de 3°C environ à partir de l’ouest, accompagnée d’un changement brusque de la direction du vent. Le « vent froid de sud » se fait remplacer par un « vent plus doux de nord-ouest » ! Source : IRM 29 septembre 2020 L’arrivée d’une faible perturbation en provenance de la France et la présence d’autres perturbations sur l’Atlantique, se déplaçant vers l’Irlande, augurent la mise en place d’une situation météorologique plus normale. Le temps est d’abord beau avec quelques altocumulus, puis des cumulus parfois assez flous (à la limite du fractus) se forment, suivis l’après-midi par une nappe de stratocumulus en dessous de laquelle les cumulus persistent un certain temps. Parfois ce sont aussi des stratus fractus qui doublent ces stratocumulus, notamment en cas de (faibles) précipitations. Au littoral, le ciel se couvre plus rapidement, mais des éclaircies réapparaissent déjà l’après-midi, avec cumulus, altocumulus et cirrus. À l’est et au sud-est du pays, le ciel est encore couvert et pluvieux le matin, avec un ciel restant très nuageux en matinée avec stratocumulus et parfois encore quelques fractus. Là, les éclaircies ne sont présentes que l’après-midi (fin de matinée du côté de Liège) et ce, pour une brève durée avec le retour rapide des nuages (cumulus / stratocumulus). En Gaume, il n’y a même presque pas d’éclaircies. Une certaine douceur revient en plaine avec des maxima de 18 à 20°C (20,3°C à Koersel et 20,2°C à Retie). Sur les hauteurs, ces maximas se situent entre 11 et 14°C. La Gaume, sous les nuages, reste fraîche avec guère plus de 15 ou 16°C. Le plus souvent, les précipitations sont très faibles, mais parfois, les pluies et bruines parviennent à donner quelques petits millimètres d’eau. 30 septembre 2020 Pendant que les perturbations atlantiques continuent leur chemin vers les Îles Britanniques, la faible perturbation française est munie à l’arrière d’un long front froid, qui se remet à son tour à onduler et à remonter sous forme de front chaud. Source : KNMI Mais contrairement à ce qu’on a vu en été et encore au début de cet automne, l’air situé au sud de ce front n’est pas particulièrement chaud : les températures y sont à peine plus élevées qu’au nord du front. Cette perturbation n’est d’ailleurs pas très active et ne donne, le plus souvent, que peu de précipitations. Il s’en suit que le temps n’est pas trop mauvais chez nous : un ciel nuageux certes, avec beaucoup de stratocumulus, parfois doublés de cumulus, mais aussi quelques éclaircies (avec altocumulus et cirrus). Sur le sud du pays, on observe aussi en début de journée du brouillard et des stratus (fractus). Parfois, les stratocumulus parviennent à générer un peu de pluie ou de bruine, et les cumulus, de petites averses. Les températures sont douces sans plus, avec à nouveau 18 à 20°C en plaine, et une très légère hausse sur les reliefs avec 12 à 15°C sur les Hauts Plateaux. Les pluies, quant il y en a, sont faibles sauf au littoral où elles sont un peu plus consistantes (Middelkerke : 5 mm dont 1 mm en matinée par des pluies, 2 mm par une averse en fin d’après-midi et 2 mm par des pluies en deuxième partie de nuit). Conclusion Qui l’eût cru, que le mois connaîtrait un excédent pluviométrique ? À Uccle, jusqu’au 22 septembre inclus, il n’était tombé que 3,8 mm d’eau dans le pluviomètre. Une forte sécheresse donc, dans le prolongement de la forte tendance sèche des mois précédents. Puis du 23 au 30 du mois, il est tombé 98 mm d’eau en 8 jours seulement !!! Il ne serait pas exagéré de dire qu’un extrême a annulé l’autre, au niveau statistique tout au moins car la nature, elle, n’apprécie vraiment pas ! En outre, le 26 septembre à lui seul a pour ainsi dire dessiné les cartes pluviométriques du mois. Source : URM Si l’on dessinait la carte des précipitations du 26 septembre, l’on retrouverait les zones les plus sombres (fortes précipitations) presque aux mêmes endroits. Ce que nous pouvons surtout retenir de ce mois de septembre 2020, c’est à nouveau la fréquence des situations de blocage. Le flux zonal n’a pu s’imposer que sur la période du 3 au 12 septembre, et encore, souvent avec une teinte anticyclonique et un positionnement un peu trop au nord par rapport à nos régions. Après, c’étaient constamment des blocages, d’abord avec une crête à l’est de nos régions, puis avec une situation « high over low » et enfin par un vaste creux, se détachant ensuite pour former une circulation fermée (goutte froide). En toute fin du mois, nous assistons à une nouvelle tentative de flux zonal. Il en découle d’abord une grande sécheresse, avec dans un premier temps un flux zonal « trop mou » pour donner des précipitations dignes de ce nom, et dans un deuxième temps une longue période anticyclonique vraiment sèche, avec en plus une bouffée de chaleur extrême au milieu du mois. Ensuite, et presque sans transition, nous avons droit à des pluies trop fortes en raison d’un blocage dépressionnaire. Cela s’accorde parfaitement avec l’évolution des patrons atmosphériques liée au réchauffement climatique. Le pôle se réchauffant plus vite que les latitudes moyennes, les différences de températures s’amenuisent et le jet-stream, dont le moteur est justement cette différence de température, ralentit et en ralentissant, il se met plus aisément à onduler et à former des blocages. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces différences qui s’amenuisent au niveau mondial vont augmenter les différences au niveau local, justement à cause de ces blocages. C’est ce qui est en train de se passer de façon récurrente les trois à quatre dernières années. Est-ce le signe d’un changement durable et assez radical de notre climat ? C’est trop tôt pour le dire, mais le risque d’alternance de grandes sécheresses et de grandes pluviosités, ainsi que de grandes chaleurs et, peut-être même, de grands froids n’est certainement pas à sous-estimer pour les années à venir.
  21. cumulonimbus

    Automne 2020

    11 septembre 2020 L’influence anticyclonique se maintient sur notre pays, avec un pont reliant l’anticyclone des Açores à un anticyclone continental se déplaçant de la Pologne à l’ouest de la Russie. Le temps est beau avec parfois quelques altocumulus / stratocumulus en matinée, des cumulus en après-midi (sauf au littoral) et souvent des cirrus le soir. Le matin, le temps est froid aux endroits exposés, avec 1,7°C à Elsenborn, mais aussi 4,2°C à Diepenbeek et 4,9°C à Retie. En journée, il fait assez chaud sur la frange sud du pays, avec 25-26°C localement en Gaume et dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ailleurs, il fait très doux avec 22 à 24°C en plaine (19 à 20°C au littoral) et 20 à 22°C sur les hauteurs. Diepenbeek, avec un minimum de 4,2°C et un maximum de 24,2°C, connaît un écart de 20°C tout juste entre le matin et l’après-midi. Mais on retiendra de cette journée surtout la couleur un peu particulière du ciel. Le ciel bleu est parfois un peu blanchâtre, voire grisâtre et ce, en l’absence de brume ou de voile d’altitude. Le soleil, en plus, à l’air de briller un peu bizarrement. Webcam MB – Schaerbeek – 11 septembre 2020 à 17h30 Il s’agit en fait des fumées des immenses incendies de forêt qui sévissent en... Californie (!) et qui, poussées par le jet-stream, arrivent jusqu’au-dessus de chez nous ! En soirée, cette légère grisaille s’est transformée en un coucher de soleil aux couleurs spéciales. Capture d’écran d’une vidéo de Bernard Radelet 12 septembre 2020 Un pont anticyclonique entre un anticyclone océanique et un anticyclone continental continue à déterminer le temps sur nos régions. Un front froid sur les Îles Britannique et la Mer du Nord ne nous atteindra pas. C’est l’anticyclone océanique qui influence nos basses couches, avec des vents d’ouest à nord-ouest, en journée, qui sont responsables d’infiltrations maritimes et d’un air un peu plus frais. Un pseudo-front, non repris sur les cartes d’analyse, passe juste au sud de nos régions et les sépare d’un air nettement plus chaud qui affecte déjà en partie la France, le Grand-Duché du Luxembourg et l’Allemagne. Source : KNMI Ci-dessous, sur la carte des températures maximales, on devine bien où se trouve le pseudo-front : Source : Infoclimat Au-dessus du centre du pays, l’air frais a un bon millier de mètres d’épaisseur et se retrouve sous une inversion assez marquée. Le temps est très beau avec des cirrus et, à la mi-journée, la formation de cumulus très plats juste en dessous de l’inversion. En soirée, on note parfois des stratocumulus cumulogenitus. Sur le sud et l’est du pays, l’inversion est trop basse pour que des cumulus puissent se former. En Gaume, le ciel est même tout à fait serein ; en Ardenne, on observe le matin quelques altocumulus à tendance castellanus. Cumulus très plats dans le ciel de Braine-l’Alleud à 12h Les températures maximales se situent entre 21 et 22°C en plaine (20°C au littoral) et entre 19 et 20°C sur les hauteurs. Dans le sud de la Gaume, la barre de 25°C est atteinte. Juste en dehors de nos frontières, les maxima sont franchement estivaux avec 26,4°C à Luxembourg ; 28,8°C Trêves ; 28,4°C à Metz et 29,2°C à Nancy. Enfin, pour un œil alerté, le bleu du ciel n’est toujours pas entièrement rétabli en raison des restants de fumée des incendies californiens, toujours présents dans notre ciel. 13 septembre 2020 Les hautes pressions se retrouvent de plus en plus à l’est de nos régions, ce qui entraîne une continentalisation rapide de l’air maritime présent sur nos régions. Nous arrivons cependant à une saison où le soleil devient moins puissant et où le réchauffement par continentalisation est plus lent. Il faut désormais un apport d’air méridional, voire tropical pour que les thermomètres puissent vraiment s’emballer. Or cet air tropical n’atteint encore que le sud-est du pays. Ailleurs, cet air n’est présent qu’en altitude, au-dessus d’une inversion qui se renforce de plus en plus. Malgré une certaine humidité persistant sous l’inversion, celle-ci est à présent trop basse pour que des cumulus puissent encore se former. Le ciel est donc serein ou presque, avec quelques cirrus qui se dispersent de plus en plus. Au sud du pays, les cirrus sont un peu plus persistants. Les températures maximales atteignent 21 à 22°C au littoral, 24 à 25°C en plaine et jusqu’à 26°C sur la frange sud et est des plaines et des plateaux de Moyenne Belgique. Sur les plateaux de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les maxima atteignent 27°C et sur les Hauts Plateaux, 23 à 25°C. En Gaume, ces maxima tournent autour de 28°C. Non loin de nos frontières, les températures atteignent déjà 30°C, comme par exemple à Trêves avec 30,2°C sous un air extrêmement sec avec un taux d’humidité descendant temporairement à 17% en après-midi. Ce même taux est aussi observé à Luxembourg, avec là un maximum de 28,0°C. En Gaume, l’air commence à se dessécher aussi, mais avec des valeurs un peu moins extrêmes (26% à Buzenol pour un maximum de 27,8°C). Notons enfin quelques gros écarts entre le minimum et le maximum de la journée : Elsenborn : 3,3°C / 24,6°C Buzenol : 6,5°C / 27,8°C Dourbes : 8,2°C / 27,4°C 14 septembre 2020 Commençons par la nuit, ou plutôt, par les petites heures du matin. À 4 heures, le thermomètre d’Elsenborn affiche 7,0°C par vent calme pendant que l’aérodrome de Spa enregistre... 19,7°C avec un petit vent de sud-sud-est soufflant à 22 km/h ! Saint-Hubert, à ce moment-là, mesure 19,3°C et Florennes, 16,7°C. Un peu plus tôt, à minuit, la station de Beauvechain, sur le plateau, affiche 19,1°C alors que Mélin, situé à un peu plus de 3 kilomètres de là mais dans la vallée, n’a que 11,7°C. Lorsqu’on regarde le sondage de Beauvechain, l’on voit qu’à une hauteur d’une petite centaine de mètres au-dessus du sol, l’air est encore plus doux avec 22°C. Plus haut, à 1610 mètres d’altitude (niveau 850 hPa), la température atteint encore 18°C. Le souffle tropical est donc bien là, il n’attend plus que le soleil, en journée, pour se transmettre jusqu’en surface. Et cette fois-ci, la chaleur sera au rendez-vous sur pratiquement tout le pays (ouest de la côte belge excepté). Sous un ciel bleu, garni de quelques cirrus sur le sud du pays, cirrus qui gagnent le restant du pays en après-midi et en soirée, les températures, soutenues par un vent de sud-est à sud, atteignent des valeurs exceptionnelles pour la saison, de l’ordre de 30 à 32°C en plaine et de 27 à 29°C sur les hauteurs. Au littoral, il existe une grande différence entre l’ouest et l’est de la cote belge. À l’est, la brise de mer ne se lève pas et les maxima atteignent 28°C même aux abords immédiats de la mer. Ensuite, le temps reste chaud jusqu’en soirée. Du côté d’Ostende, il fait chaud aussi, mais une brise de mer de nord-ouest se lève en milieu d’après-midi avec un rafraîchissement mitigé et une température oscillant entre 25 et 27°C. Du côté de La Panne, la brise de mer souffle dès midi avec, l’après-midi, une température proche de 22°C. En fin d’après-midi et début de soirée, des bouffées d’air chaud se mêlent à l’air frais et la température augmente temporairement à 25-26°C. À Dunkerque en France, l’air chaud n’apparaît plus du tout et le maximum reste coincé à 22,7°C. Mais à peu de kilomètres à l’intérieur, de ce côté-là aussi, les 30°C sont approchés ou atteints comme à Bergues et à Coxyde (base aérienne). Ci-dessous, les températures du réseau synoptique de ce 14 septembre 2020 et, pour se faire une idée, une comparaison avec celles du 13 septembre 2016, date du précédent record pour une deuxième décade de septembre (excepté à Florennes, où le record appartenait à 2003) : Station 14/09/2020 13/09/2016 Dunkerque (FR) : 22,7°C 32,9°C Coxyde : 29,6°C 33,1°C Middelkerke : 29,8°C 32,1°C Zeebruges : 28,2°C 30,3°C Semmerzake : 30,3°C 32,0°C Beitem : 30,0°C 32,6°C Lille (FR) : 31,9°C 32,1°C Gosselies : 32,0°C 31,6°C Uccle : 31,3°C 31,2°C Zaventem : 31,7°C 32,2°C Beauvechain : 31,8°C 31,4°C Sint-Katelijne-Waver : 30,4°C 31,7°C Deurne : 30,4°C 32,1°C Diepenbeek : 32,3°C 32,4°C Kleine Brogel : 31,3°C 33,8°C Maastricht (NL) : 31,6°C 32,7°C Bierset : 31,1°C 31,5°C Elsenborn : 28,4°C 28,8°C Spa : 28,9°C 28,8°C Florennes : 31,4°C 29,5°C (29,7°C le 20/09/2003) Dourbes : 31,6°C 30,5°C Saint-Hubert : 28,1°C 26,8°C Buzenol : 30,7°C 31,4°C Luxembourg (LU) : 30,6°C 30,5°C Comme on peut le constater, un certain nombre de records sont battus. Ajoutons à cela que l’air est parfois fort sec, mais la sécheresse extrême qu’on a relevée la veille à Trêves et à Luxembourg ne s’est pas transmise à notre pays. Pour terminer, citons encore quelques très gros écarts entre le minimum et le maximum : Diepenbeek : 6,3°C / 32,3°C (écart de 26,0°C) Chièvres : 8,5°C / 32,3°C (écart de 23,8°C) Retie : 8,2°C / 31,2°C (écart de 23,0°C) Dourbes : 9,3°C / 31,6°C (écart de 22,3°C) Elsenborn : 6,2°C / 28,4°C (écart de 22,2°C) L’écart de température de Diepenbeek est l’un des plus grands jamais observés en Belgique. Le record reste celui de Kleine Brogel du 3 août 1986, avec un minimum de 9,6°C et un maximum de 37,2°C, soit un écart de 27,6°C. 15 septembre 2020 Petit tour tôt ce matin. Il est cinq heures et il fait bien doux encore sur les hauteurs spadoises : 20,1°C à l’aérodrome. On ne peut pas en dire autant de celui d’Elsenborn, où il fait frais et humide avec 9,5°C. Sur les plateaux du Brabant Wallon, il fait plus doux encore : 21,4°C. Dans le petit village de Mélin, au fond de la vallée, on frissonne dans l’humidité avec 12,0°C. Mais en plaine aussi, on observe de gros contrastes : Semmerzake enregistre 19,9°C et Melle, 13,7°C ! Les deux stations sont situées en région gantoise. En journée, il fait très, très chaud pour la saison. L’anticyclone continental se fait épauler par de faibles basses pressions en bordure du continent pour générer un afflux massif d’air tropical, poussés par des vents de surface de sud à sud-est, avec plus tard une petite tendance vers sud-ouest. Le temps est à nouveau très beau, avec l’un ou l’autre cirrus et, plus rarement, quelques altocumulus. L’après-midi, des cumulus à base fort élevée se forment en de nombreux endroits, suivis d’altocumulus castellanus. Parfois, il est même difficile de faire la distinction entre les deux. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 15 septembre 2020 à 16h50 Le soir, on note des développements orageux à la limite du Brabant Wallon et de la Province de Namur. Très localement, on observe de fortes précipitations. Une station privée à Grand-Rosière-Hottomont (entre Perwez et Ramillies) relève 34,8 mm entre 20h15 et 21h05. À Thorembais-Saint-Trond, on parle d’une « fameuse drache » avec de beaux éclairs et du tonnerre. Mais à peu de kilomètres de là, il n’y a plus rien ou presque ! Les températures maximales, en plaine, se situent le plus souvent entre 34 et 35°C, voire un peu plus (35,6°C à Dilbeek), et entre 29 et 30°C sur les hauteurs. Au littoral, la brise de mer souffle partout cette fois et les températures, encore proches de 30°C en tout début d’après-midi, redescendent souvent en dessous de la barre de 25°C en cours d’après-midi. En soirée, sous l’influence d’une dépression thermique se déplaçant vers les Pays-Bas et l’Allemagne, les vents tournent au nord-ouest sur l’ouest du pays avec à ce moment une baisse rapide des températures. Mais avant, à l’exception du littoral, tous les records saisonniers sont battus et souvent pulvérisés. Ci-dessous, la liste des températures maximales du des 14 et 15 septembre 2020 avec, à titre de comparaison, le record de septembre, toutes décades confondues : Station 14/09/2020 15/09/2020 Record Dunkerque (FR) : 22,7°C 29,3°C 32,9°C (13/09/2016) Coxyde : 29,6°C 30,8°C 33,1°C (13/09/2016) Middelkerke : 29,8°C 30,9°C 32,1°C (13/09/2016) Zeebruges : 28,2°C 27,3°C 31,6°C (05/09/2013) Beitem : 30,0°C 33,9°C 32,6°C (13/09/2016) Passendaele : ----,--°C 33,3°C 32,3°C (05/09/2013) Kruishoutem : ----,--°C 34,6°C 32,6°C (13/09/2016) Semmerzake : 30,3°C 34,1°C 32,0°C (05/09/2013 et 13/09/2016) Melle 30,0°C 34,1°C 31,3°C (13/09/2016) Lille (FR) : 31,9°C 35,1°C 33,1°C (05/09/2013) Chièvres : 32,3°C 33,9°C 31,7°C (05/09/2013) Gosselies : 32,0°C 35,4°C 31,6°C (13/09/2016) Uccle : 31,3°C 34,3°C 31,6°C (05/09/2013) Zaventem : 31,7°C 34,7°C 32,2°C (13/09/2016) Beauvechain : 31,8°C 34,2°C 32,0°C (05/09/2013) Ernage 31,6°C 34,4°C 31,7°C (05/09/2013) Sint-Katelijne-Waver : 30,4°C 34,7°C 32,2°C (05/09/2013) Deurne : 30,4°C 34,4°C 32,4°C (05/09/2013) Stabroek : 30,1°C 33,9°C 32,6°C (05/09/2013) Retie : 31,2°C 34,2°C 32,2°C (13/09/2016) Gorsem : ----,--°C 34,2°C 32,4°C (05/09/2013) Schaffen 31,8°C 34,3°C 32,7°C (05/09/2013) Koersel : ----,--°C 34,8°C 33,8°C (14/09/2016) Kleine Brogel : 31,3°C 34,0°C 33,8°C (13/09/2016) Maastricht (NL) : 31,6°C 34,3°C 32,7°C (13/09/2016) Strée (Huy) ----,--°C 33,4°C 31,3°C (05/09/2013) Bierset : 31,1°C 33,3°C 31,6°C (05/09/2013) Elsenborn : 28,4°C 30,0°C 28,8°C (13/09/2016) Spa : 28,9°C 30,9°C 28,9°C (05/09/2013 et 14/09/2016) Mont-Rigi ----,--°C 29,5°C 28,0°C (05/09/1973) Florennes : 31,4°C 33,1°C 30,1°C (05/09/2013) Hastière : ----,--°C 34,2°C 32,2°C (05/09/2013) Dourbes : 31,6°C 34,7°C 31,4°C (04/09/1973 et 05/09/2013) Humain : 30,6°C 32,8°C 29,8°C (05/09/2013) Bièvre : ----,--°C 32,6°C 29,1°C (05/09/2013 et 13/09/2016) Saint-Hubert : 28,1°C 30,5°C 27,7°C (04/09/1973) Buzenol : 30,7°C 33,1°C 31,4°C (13/09/2016) Luxembourg (LU) : 30,6°C 32,2°C 30,5°C (13/09/2016) Si l’on regarde plus loin dans le temps, on retrouve la vague de chaleur de la mi-septembre 1947, qui a surtout frappé la moitié sud-est du pays. À Rochefort, la température montait alors jusqu’à 32,8°C le 13 septembre et jusqu’à 33,3°C le 19 septembre. À Gerdingen-Bree, aux mêmes dates, on notait respectivement 32,8°C et 32,6°C. À Denée-Maredsous, on relevait trois fois 31,5°C, les 13, 15 et 19 septembre. Cette période de chaleur a été manifestement plus longue que celle de 2020, mais n’atteignait pas des valeurs aussi élevées. En plus, elle touchait bien moins le centre et l’ouest du pays. En 1949, les températures étaient fort élevées en début du mois, le 5 pour être plus précis, avec 34,9°C à Gerdingen-Bree, 32,3°C à Rochefort et 31,5°C à Denée-Maredsous. À la Baraque Michel (pendant de la station de Mont-Rigi), la température atteignait encore 29,2°C. En 1929, la température maximale (homogénéisée) d’Uccle était de 32,8°C. À Maastricht, la température maximale (également homogénéisée) était de 34,2°C. À partir de ces données anciennes, issues d’un réseau météorologique jadis autrement réparti, on peut raisonnablement estimer que les températures de 2020 sont encore un peu plus élevées que celles de 1929 et 1949, alors qu’il s’agissait là de la première décade du mois. Si l’on compare rien que les deuxièmes décades de septembre, on est largement au-dessus en 2020, et même au-dessus de 1947 qui, sur le sud-est du pays, avait été hors normes à l’époque. Pour les autres régions, les plus hautes valeurs reviennent à 1919, 1959, 2003 et surtout 2016. Et là, on améliore les records souvent de 2 à 3°C, ce qui revient à dire que le phénomène du 15 septembre a à peu près la même amplitude, en matière d’extrêmes, que le 25 juillet 2019. À situation égale en plein été, on aurait à nouveau atteint voire dépassé les 40°C en plusieurs régions du pays ! Ce qui conforte que le réchauffement climatique amplifie aussi les extrêmes qui, bien plus que les moyennes, ont déjà subi une augmentation de 2 à 3°C par rapport au climat d’avant ! Enfin, pour clore cette analyse du 15 septembre 2020, revenons encore sur quelques gros écarts entre minimum et maximum du jour, parfois même sur l’ouest du pays : Diepenbeek : 10,6°C / 34,6°C (écart de 24,0°C) Retie : 11,6°C / 34,2°C (écart de 22,6°C) Melle : 12,5°C / 34,1°C (écart de 21,6°C) Chièvres : 12,8°C / 34,2°C (écart de 21,6°C) Kleine Brogel : 13,3°C / 34,3°C (écart de 21,0°C) Elsenborn : 9,1°C / 30,1°C (écart de 21,0°C) Beitem : 13,3°C / 33,9°C (écart de 20,6°C) 16 septembre 2020 Après la chaleur, parlons de la sécheresse. Même si l’une ou l’autre averse copieuse, d’origine orageuse, a arrosé ici et là la moitié sud du pays, cette région passe au statut de sécheresse extrême. La carte ci-dessous, basée sur les précipitations des 90 derniers jours (environ 3 mois), nous montre à quel point la sécheresse est en train de s’étendre sur le pays. Presque tout le pays est en régime sec, pendant que quasiment toute la moitié sud se trouve dans des conditions de sécheresse extrême. Cette sécheresse commence d’ailleurs même à déborder sur la Flandre, où les régions plus ou moins épargnées par les averses et orages des derniers mois se retrouvent progressivement aussi en situation de sécheresse extrême. Source : IRM N’oublions pas que cette carte est uniquement basée sur les précipitations. Si l’on y ajoute des facteurs d’évapotranspiration, particulièrement forte au cours des coups de chaleur de la fin juillet, d’une grosse partie du mois d’août et de la mi-septembre, l’on comprendra facilement qu’il s’agit là d’une problématique qu’il faut vraiment prendre au sérieux, surtout au vu de la persistance du phénomène. En ce qui concerne le 16 septembre, nous pouvons diviser notre pays en trois zones : Une zone sud, qui correspond grosso modo à la province du Luxembourg, où l’on observe à nouveau des pics de chaleur, parfois presque aussi élevés que ceux de la veille. Notamment au sud de la Gaume, les thermomètres s’affolent à nouveau, avec des valeurs de 31 à 33°C en début d’après-midi, voire même un peu plus. Sur les plateaux ardennais, la température atteint 28°C et, dans les vallées en dessous de 400 mètres, les thermomètres dépassent aisément les 30°C aussi. Le temps est très beau avec des cirrus et quelques bancs d’altocumulus. En Gaume, des cumulus se forment et se développent rapidement en début d’après-midi, avec évolution jusqu’au cumulonimbus orageux. Parfois, les précipitations sont conséquentes, avec par exemple 17,6 mm à Lamorteau et encore 10,0 mm à Virton-Saint-Mard. Ces orages marquent la fin de la période de chaleur avec une chute souvent brutale des températures. À quelques stations, on observe même une chute de quelques 12 à 13°C en une heure de temps. Un peu plus au nord, où les orages n’éclatent pas, la baisse des températures est plus progressive. Une grosse partie centrale du pays se retrouve déjà dans un air plus frais, poussé par un bon petit vent de nord qui s’oriente ensuite vers le nord-est, avec des température maximales le plus souvent comprises entre 26 et 28°C, localement encore 29°C. Le temps est légèrement brumeux, mais très beau également avec quelques bancs d’altocumulus, parfois floccus ou castellanus. En raison d’une inversion qui s’est formée en dessous de l’air chaud qui circule toujours en altitude, aucun cumulus ne parvient à se former. Sur une large bande côtière, une brise de mer renforcée par les vents généraux amène un temps encore plus frais, avec des maxima de 20°C seulement au bord de l’eau, de 22°C dans les dunes et de 24°C dans les polders du côté de Bruges. Le vent est d’ailleurs bien présent et, avec la forte humidité maritime, parvient même à donner une petite sensation désagréable. Le matin, on observe du brouillard, puis le ciel devient bleu, là aussi, avec toutefois une présence plus prononcée d’altocumulus, souvent castellanus. Pendant la nuit, un front froid sec traverse le pays, précurseur d’un rafraîchissement plus marqué. 17 septembre 2020 Le front froid sec, qui a traversé le pays la veille, se transforme rapidement en pseudo-front (= front qui ne concerne plus que les basses couches) et descend jusqu’à une ligne qui s’étend grosso modo du Havre à Reims en passant un peu au nord de Paris. Là, le front se frontolyse complètement. En Belgique, au-dessus du centre du pays, l’air frais a une épaisseur d’un bon millier de mètres. Grâce à une bonne turbulence de l’air, il ne se forme cependant pas de brume en dessous de l’inversion, et le temps est très beau, avec un ciel parfaitement bleu après la dispersion de quelques stratocumulus / cumulus (fractus) en matinée. Sous un vent de nord-est soufflant par petites rafales, les températures ne dépassent guère plus 20 à 21°C en plaine et 17 à 18°C sur les hauteurs de l’est de la Belgique. Le sud du pays reste un peu plus chaud avec 22 à 23°C en Gaume et 20°C sur le Plateau ardennais. Au littoral, le vent général se double par la brise de mer et est donc bien présent, avec là des maxima de 19°C. À noter que dans le sud-ouest de la France, le temps demeure exceptionnellent chaud avec des pointes locales jusqu’à 35°C. 18 septembre 2020 Le noyau principal de l’anticyclone se trouve à présent sur le Danemark et les vents soufflent d’est-nord-est, avec un air qui se réchauffe à nouveau quelque peu en journée. Pendant ce temps, l’air vraiment chaud regagne du terrain sur la France, avec des maxima de 33 à 34°C sur le centre (33,6°C à Chateauroux ; 33,5°C à Auxerres ; 33,4°C à Nevers). En Belgique, le matin est d’abord froid et, sous un vent toujours présent, l’impression de froid est plus forte encore. Les minima sont presque partout inférieurs à 10°C, avec par exemple 6,7°C à Zaventem ; 6,3°C à Chièvres et 4,8°C à Elsenborn. Sous un ciel serein, à l’exception, parfois, de quelques cirrus en matinée et le soir, les températures maximales remontent à 21-22°C au littoral et sur les hauteurs de l’est, et à 23-24°C en plaine. Au sud du pays, de l’air plus chaud originaire de France fait monter le thermomètre à localement 28°C sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, 25-26°C en Gaume et encore 23°C sur le plateau ardennais (mais 26,4°C à Bièvre). On notera de ce fait un grand écart entre le minimum et le maximum à Dourbes, avec respectivement 6,4°C et 27,9°C. 19 septembre 2020 La chaleur sur la France s’atténue quelque peu en raison de la présence de nuages, mais commence à déborder sur la Belgique. Le temps sur nos régions est déterminé par une ceinture anticyclonique située au nord, qui s’étend – avec quelques irrégularités certes – du milieu de l’Océan aux Balkans en s’incurvant via les Îles Britanniques, la Mer du Nord et le Danemark. Source : KNMI Nous sommes donc dans un régime continental avec, aux abords de l’équinoxe, des différences plus marquées entre l’air continental septentrional (soleil déjà bas sur l’horizon dans ces régions) et l’air continental méridional (soleil encore haut sur l’horizon dans ces régions). Pour autant que le vent ne soit pas trop fort (ce qui est le cas), ces différences s’atténuent lorsque l’air arrive sur nos régions, mais restent bien perceptibles. C’est ainsi qu’au nord des Pays-Bas, les maxima ne dépassent guère plus 22°C pendant qu’au sud des Pays-Bas et sur de grandes parties de la Belgique, les maxima repassent (parfois largement) la barre des 25°C. Nous sommes en effet du côté de l’air continental méridional, moins extrême que l’air tropical direct, mais encore fort chaud pour la saison. Le ciel est serein une grande partie de la journée. En fin d’après-midi, des altocumulus floccus et castellanus apparaissent. Dans le sud du pays, des castellanus sont présents dès le matin et sont suffisamment développés, en soirée, pour produire des virga. Les températures maximales atteignent 22 à 24°C au littoral, 26 à 28°C en plaine et 24 à 25°C sur les hauteurs. Sur une frange sud-ouest et sud du pays, le long de la frontière française, l’air prend un caractère plus tropical (débordement de l’air chaud français) et les températures frisent parfois les 30°C, notamment dans le Tournaisis. À Chièvres, il fait encore 29,5°C, et 28,8°C à l’aéroport de Gosselies. En soirée et la nuit, cet air chaud tend à remonter plus loin vers le nord-est, avec localement des températures nocturnes restant fort élevées pour la saison. Cela se matérialise sur les cartes d’analyse par un véritable front chaud. Source : KNMI 20 septembre 2020 Alors que le nord-est du pays connaît des minima assez frais (7,0°C à Diepenbeek et 8,6°C à Kleine Brogel), le Hainaut et l’Entre-Sambre-et-Meuse, voire même l’Ardenne observent des minima fort élevés pour la saison (16,1°C à Florennes et 16,3°C à Lille). On remarquera surtout les pointes de températures aux petites heures, avec 19,1°C à 6 heures à Florennes ; 18,8°C à Gosselies à 4 heures et même encore 17,1°C à 5 heures à Saint-Hubert. Sur les reliefs de l’est du pays, les différences peuvent parfois être saisissantes avec à 4 heures 17,3°C à Spa et 7,8°C à Elsenborn. En journée, l’air chaud tend à reculer à nouveau sous l’influence des vents de nord-est commandés par la ceinture anticyclonique toujours située au nord de nos régions. Mais quelques bulles d’air chaud persistent, notamment sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, et de façon générale, les températures remontent bien malgré le vent de nord-est. Si à midi, quelques zones à 16-17°C persistent encore du côté de Zaventem (pendant qu’il fait déjà 22-23°C sur le Brabant Wallon), les maxima de l’après-midi atteignent 24 à 26°C partout en plaine tout comme au centre du pays, et à peine moins sur les hauteurs avec 23 à 24°C. Seul le littoral est plus frais avec 19 à 21°C. Sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, il fait localement 28°C (Dourbes : 27,7°C). Le temps est à nouveau beau avec des cirrus, qui temporairement voilent une grande partie du ciel, mais sans vraiment évoluer en cirrostratus. Le matin, on observe aussi des bancs d’altocumulus, parfois épais. Au littoral, le ciel est presque serein (quelques altocumulus le matin, puis cirrus isolés). Ceci termine une décade de septembre chaude, très ensoleillée et très sèche, avec à Uccle une moyenne de température de 18,8°C (moy. min = 12,6°C ; moy. max = 25,8°C), un total d’insolation de 106h52 et un total de précipitations de 0 mm (quelques très faibles précipitations < 0,1 mm ont été relevées le 16 septembre). Surtout au sud du pays, la sécheresse reste un sujet préoccupant. D’après les prévisions, une petite amélioration est en vue, mais il ne pleuvra sans doute pas encore des masses. Source : IRM
  22. cumulonimbus

    Été 2020

    PREMIÈRE DÉCADE DE JUIN 2020 1er juin 2020 Un anticyclone, centré depuis quelques jours déjà sur la Scandinavie, se déplace lentement vers l’ouest, vers la Mer du Nord où il se fait rejoindre par un autre anticyclone, d’origine océanique. Le grand beau temps du mois de mai se poursuit donc en ce 1er juin, avec un ciel généralement peu nuageux avec des cirrus. En fin de journée, ces cirrus deviennent un peu plus nombreux et épais. Principalement sur la moitié sud du pays, on note aussi quelques cumulus en journée. Les vents soufflent d’abord d’est à nord-est et, plus tard, de nord-est à nord à la suite du déplacement de l’anticyclone. Il fait chaud, mais avec modération, avec des températures maximales de 26 à 27°C en plaine et de 22 à 23°C sur les hauteurs. Au littoral, la situation est moins favorable avec une brise de mer s’alliant au vent général et des températures qui, en bordure de mer, ne dépassent pas 19°C sous un vent de nord-nord-est assez désagréable et constant l’après-midi. 2 juin 2020 Des hautes pressions restent présentes sur la Mer du Nord, mais une ligne de convergence, associée à une petite dépression remontant du Golfe de Gascogne vers la France puis le Benelux, traverse notre pays en première moitié de journée. Cette ligne de convergence se fait cependant peu remarquer, avec un ciel bleu juste garni de cirrus de nombreuses espèces (uncinus, fibratus, spissatus et floccus, parfois avec des virga). À nouveau principalement sur la moitié sud, on observe aussi quelques cumulus. Un petit vent de nord-ouest (à l’arrière de la ligne de convergence) limite quelque peu la hausse des températures sur les parties occidentales et septentrionales du pays, avec là des maxima de 25 à 26°C. Ailleurs, il fait plus chaud que la veille, avec 28 à 30°C en plaine et 24 à 25°C sur les hauteurs. À Koersel, le critère de jour de chaleur est atteint avec 30,1°C. Au littoral, le vent général de nord-ouest est (un peu) moins favorable à la brise de mer, qui souffle de nord-nord-ouest avec moins de force que la veille, mais qui baigne quand même le littoral dans une ambiance fraîche, avec 19°C sur une bande côtière cette fois-ci plus large, jusqu’à près de 5 kilomètres environ à l’intérieur des terres. Sur l’extrême ouest de la côte belge, il ne fait même que 17°C. Ci-dessous, quelques-uns des cirrus très particuliers de ce 2 juin 2020. Crédit photo : Bernard Radelet 3 juin 2020 La petite dépression, désormais centrée sur les Pays-Bas, a fini par former un véritable petit système frontal. Ce système, situé à l’est par rapport à nos régions, ne devait pas nous concerner a priori, sauf que dans son front froid, une faible ondulation s’est formée avec, ultérieurement, une remontée de ce front sur le sud de notre pays. Source : KNMI De nombreux orages éclatent sur ce front mais aussi à l’avant de celui-ci, sur la France et l’Allemagne. En soirée, une ligne orageuse se forme et finit par déborder sur le sud de notre pays. Au nord de la perturbation, les vents soufflent principalement de nord-ouest et les températures baissent un peu sous un ciel devenant plus nuageux. Le matin, on observe des altocumulus floccus et castellanus, puis le ciel se dégage temporairement avec un voile discontinu de cirrus. Mais l’après-midi, le ciel redevient nuageux avec un voile de cirrus et cirrostratus et parfois d’importants bancs d’altocumulus épais. En outre, des cumulus assez répandus se forment l’après-midi. Au sud du pays, comme déjà évoqué ci-dessus, de l’instabilité se développe en fin de journée. À Buzenol, les pluies d’orage donnent 13,2 mm (tombant la nuit). À Florennes par contre, on observe quelques averses en milieu de journée (cumulonimbus à base élevée), donnant un total de 3,8 mm. Les températures maximales, en fonction des éclaircies et des conditions locales, atteignent 22 à 26°C en plaine et une vingtaine de degrés sur les hauteurs. Au littoral, avec des vents venant de la mer, il fait fort frais avec des maxima de l’ordre de 17°C. 4 juin 2020 Le matin, nous nous retrouvons dans l’air post-frontal du premier front, celui de la veille, tandis qu’un autre front froid, lié à une autre dépression, traverse notre pays durant l’après-midi. Les températures baissent très fort, avec notamment sur l’est du pays des maxima de plus de 10°C inférieurs à ceux de la veille. En effet, ceux-ci n’atteignent plus que 15 à 16°C en plaine et 11 à 13°C sur les hauteurs. Entre les deux fronts, le ciel est couvert de stratocumulus qui se doublent plus tard de cumulus (ou carrément mix cumulus / stratocumulus), le tout accompagné de quelques précipitations. Au passage du deuxième front, l’instabilité s’active avec des averses plus consistantes, parfois ponctuées d’un coup de tonnerre. Ensuite on note quelques éclaircies (avec encore pas mal de stratocumulus) avant qu’une ligne post-frontale ne génère de nouveaux orages sur l’ouest du pays, orages qui se regroupent par la suite en ligne et qui arrivent jusqu’au centre du pays. Ces orages ne donnent cependant pas beaucoup de précipitations. Les totaux les plus significatifs sont observés à Mont-Rigi (12,7 mm), à Strée-Huy (10,6 mm) et à Bierset (10,0 mm). Il s’agit alors de l’addition de précipitations (plus ou moins) continues et de précipitations tombant sous forme d’averses. 5 juin 2020 Une autre perturbation encore, cette fois-ci sous forme d’occlusion, traverse nos régions et les place rapidement sous une nouvelle poussée d’air post-frontal, avec une origine polaire plus nette sous des vents de nord-ouest. Les températures, à nouveau, ne dépassent guère plus les 15°C (le plus souvent 14 à 15°C en plaine et 9 à 12°C sur les hauteurs). Le principal responsable : une dépression secondaire se creusant sur les Pays-Bas, pendant que la dépression mère se trouve sur le nord de la Mer du Nord. L’occlusion en question génère déjà des averses, qui abordent l’ouest du pays en matinée, se retrouvent sur le centre vers midi avant de s’évacuer vers l’est. Très localement, on observe déjà de l’orage non loin de la frontière néerlandaise. L’après-midi, le temps devient instable avec des averses qui s’organisent en lignes. En général, ces averses ne sont pas encore trop actives, avec juste de la pluie et quelques rafales, et une activité orageuse se limitant généralement aux Hautes-Fagnes. Par ailleurs les éclaircies sont assez rares dans l’ensemble en raison des nombreux stratocumulus entre les nuages convectifs. En fin d’après-midi, cependant, une ligne de convergence donne des averses plus intenses, qui prennent rapidement un caractère orageux. On notera des noyaux orageux siginificatifs se déplaçant, d’une part de Zeebruges jusqu’à Malines, et d’autre part de Lille jusqu’au sud de Bruxelles. Là, on assiste à la formation d’un bel arcus qui, en soirée, donneront des luminosités très particulières au coucher du soleil. Plus tard la nuit, une activité orageuse assez intense atteindra Louvain et, plus tard encore, la région de Genk. Précisons qu’il s’agit là d’orages de masse d’air froid, dont les caractéristiques sont plus proches des orages d’hiver que des orages d’été. Ci-dessous : petite éclaircie tombant au bon moment, donnant un ciel inquiétant et superbe. Flawinne à 21h45, crédit photo : Benjamin Kampouris 6 juin 2020 Un complexe dépressionnaire, avec un noyau sur la Scandinavie et un autre sur l’est de l’Angleterre, détermine encore le temps sur nos régions, mais l’atmosphère se stabilise graduellement. Les vents reviennent au sud-ouest, mais les températures ne remontent que lentement, avec 16 à 17°C en plaine, très localement 18 ou 19°C, et 12 à 14°C sur les hauteurs. Des averses se produisent le matin (avec encore un peu d’activité orageuse au nord de Liège), puis on observe des éclaircies et de nombreux cumulus, dont le développement est désormais limité. Surtout le soir, on note aussi des stratocumulus cumulogenitus. Une nouvelle ligne de précipitations aborde le littoral en fin de journée (mix cumulus / stratocumulus), mais s’affaiblit rapidement. La nuit, quelques petites pluies atteignent aussi le centre du pays, puis l’est. 7 juin 2020 Les dépressions se comblent peu à peu, mais gardent une petite influence sur notre météo. Avec des vents de sud-ouest à ouest, et plus tard de nord-ouest, les conditions restent océaniques sur nos régions, avec des maxima le plus souvent compris entre 18 et 20°C en plaine et entre 14 et 15°C sur les hauteurs. Dans le temps, ces valeurs auraient été parfaitement dans les normes saisonnières, à présent on peut les considérer comme un peu trop fraîches. Mais le temps est loin d’être mauvais. Après des stratocumulus matinaux, les éclaircies reviennent vite, accompagnées de cumulus à développement modeste, avec parfois une petite tendance à s’étaler. Au sud du pays, le ciel est plus nuageux dans l’ensemble. Au littoral, le ciel se voile l’après-midi pendant que des nuages convectifs se développent aussi, avec en fin de journée d’abord des averses, puis des pluies faibles et continues. 8 juin 2020 Une faible mais vaste crête anticyclonique, issue de l’anticyclone des Açores, s’étend jusque loin au nord de l’Écosse. Sur son versant oriental circule de l’air maritime frais et instable. Pour cette raison, le temps ne devient pas vraiment beau. Que du contraire. On peut même parler d’une dégradation par rapport à la veille. Les températures rebaissent et le pays se refait arroser par de nombreuses averses. Des cumulus et cumulonimbus se partagent le ciel mais, en raison de nombreux stratocumulus et altocumulus entre les averses, les éclaircies sont souvent plutôt maigres. Au sud du pays, les conditions sont meilleures. En Gaume, il fait même presque beau, avec de larges éclaircies en matinée, puis des cumulus ne se développant qu’occasionnellement jusqu’au stade d’averse. En contrepartie, on y observe isolément de l’activité orageuse. Les températures sont très variables en fonction des éclaircies, avec des valeurs de 14 à 20°C en plaine et de 15 à 16°C sur les hauteurs. Au littoral, la température ne dépasse pas 13°C. Les précipitations, comme toujours par ce type de temps, sont très différentes d’un endroit à l’autre. Les plus fortes cotes reviennent à Koersel (11,1 mm) et à Zaventem (9,7 mm). 9 juin 2020 Un noyau anticyclone, qui s’est formé sur l’est de l’Angleterre, se déplace vers le sud de la Mer du Nord. Pendant ce temps, un autre noyau anticyclonique se forme sur le nord de la Mer du Nord, qui exercera une influence sur le temps de nos régions. Cette influence se traduit par une forte diminution des précipitations (ce n’est plus qu’isolément qu’il en tombe des quantités mesurables), mais avec un temps très gris et frais pour la saison. Des stratocumulus, en effet, occupent la quasi-totalité du ciel tout au long de la journée. Ces stratocumulus sont parfois doublés de cumulus mal développés, eux-mêmes à la limite du stratocumulus. Le matin, on observe parfois aussi des stratus. En soirée, de maigres éclaircies se développent. Webcam MB – Schaerbeek – 9 juin 2020 à 12h Sur l’extrême nord-ouest et l’extrême sud-est, les conditions météorologiques sont différentes. Au littoral, la proportion de cumulus dans le mix cumulus / stratocumulus est plus grande, et dès la mi-journée, de larges éclaircies se développent avec cumulus et altocumulus. En Gaume, les stratocumulus sont moins épais (parfois altocumulus) avec comme corollaire un développement temporairement plus franc des cumulus grâce à un meilleur réchauffement diurne. Les températures atteignent localement 20°C en Gaume, sinon ne dépassent guère 16-17°C en plaine (14-15°C au littoral) et 13-14°C sur les hauteurs. 10 juin 2020 Sous la poussée de ce nouvel anticyclone sur la Baltique et la Scandinavie, une perturbation sous forme de front chaud nous arrive de l’est. Ce front s’immobilisera un temps sur le centre du pays. Mais d’abord, les minima sont remarquablement bas sur l’extrême ouest du pays. Middelkerke et Beitem descendent jusqu’à 4,5°C, Coxyde jusqu’à 5,3°C et Passendaele, encore jusqu’à 6,3°C. Pendant ce temps, d’autres minima restent supérieurs à 10°C, notamment sur le nord et nord-est du pays, mais aussi sur le sud. En journée, grâce à cette impulsion continentale, les maxima sont un peu plus doux, mais restent le plus souvent sous les normes saisonnières, avec 17 à 21°C en plaine et 14 à 15°C sur les hauteurs. Le temps demeure fort nuageux avec des stratocumulus et, dans les quelques éclaircies, aussi des altocumulus. En fonction de la qualité de ces éclaircies et du réchauffement qu’elles engendrent, des cumulus se forment aussi. Sur le sud-est du pays, la convection se met mieux en place, avec ici et là des averses, voire un coup de tonnerre. Strée (Huy) reçoit 17,2 mm, Buzenol 14,8 mm et Bièvre 11,0 mm. Au littoral par contre, il fait beau une grande partie de la journée, avec des cirrus et altocumulus. Ce n’est que le soir qu’arrivent les stratocumulus.
  23. cumulonimbus

    Été 2020

    TROISIÈME DÉCADE D’AOÛT 2020 21 août 2020 Durant la nuit du 20 au 21 août, la dépression située la veille sur l’Océan se rapproche des côtes irlandaises et les aborde le matin en restant très creuse. En même temps, les pressions sont élevées sur le Continent, ce qui nous vaut un flux d’air très chaud juste à l’avant d’un front qui ondule et qui tarde à traverser le pays. Ce front finit par passer le matin, traîne un peu sur le sud du pays en journée, puis s’évacue vers l’est. Les lève-tôt ont la surprise de constater que la température, à 6 heures du matin, est proche de 25°C en bien des endroits sous un petit vent tiède et parfois quelque peu turbulent et l’une ou l’autre goutte de pluie. À Melle et Sint-Katelijne-Waver, il fait 25,7°C, et Schaffen atteint 25,4°C. Une heure plus tôt, Gosselies et Beauvechain mesuraient 25,0°C, et Bierset, 25,4°C. De très nombreuses stations connaissent une nuit exceptionnellement chaude où, après une soirée très chaude aussi, la température ne descend que très lentement pendant la nuit pour encore atteindre à l’aube les valeurs inédites reprises ci-dessus. Quelques stations connaissent un (très relatif) rafraîchissement nocturne, avec une température qui remonte brusquement aux petites heures pendant que le vent se lève. C’est le cas, par exemple, à Schaffen où la température repasse de 23,2°C (5h) à 25,4°C (6h). Un cas particulier : le littoral et l’extrême ouest du pays qui se retrouvent dès le soir dans la fraîcheur, à l’arrière du front avant que celui-ci ne recule temporairement, replaçant cette partie du pays dans l’air chaud. À Middelkerke, il ne fait que 19°C à 2 heures, et à nouveau 22°C à 6 heures. À Beitem, on remonte même de 22 à 25°C entre 2 et 4 heures. Aux endroits où aucun rafraîchissement temporaire n’était intervenu, les minima auraient pu être historiquement élevés si le front froid n’était pas intervenu peu avant le relevé de ces minima (à 8 heures), avec des rafales, parfois de bonnes pluies et, surtout, une baisse de la température. De ce fait, la plupart des minima, pour finir, sont légèrement inférieurs à 20°C. L’extrême est du pays ne subit pas le front avant 8 heures et c’est ainsi qu’Elsenborn connaît probablement le minimum le plus élevé de son histoire avec 20,5°C ! Dans le courant de la journée, le noyau dépressionnaire se déplace vers l’Écosse en se comblant tandis que notre pays se retrouve dans de l’air post-frontal un peu moins chaud. Malgré cela, les températures sont encore élevées et dépassent même localement les 30°C, avec 27 à 31°C en plaine et 23 à 26°C sur les hauteurs. Après les pluies du matin, l’altostratus (+ quelques stratocumulus) se disloque en altocumulus, avec des cirrus, et le temps devient rapidement beau avec des cumulus humilis / mediocris qui se forment l’après-midi, et encore quelques cirrus et altocumulus. Ici et là, on constate encore une convection un peu plus importante avec l’une ou l’autre petite averse. Parfois, l’altostratus matinal présente une bordure très nette avec les éclaircies qui reviennent d’un coup. Sur l’Ardenne, le temps est plus nuageux, avec des altostratus / altocumulus et, le matin, encore des nuages d’instabilité (stratocumulus et altocumulus castellanus). Des éclaircies se développent à la mi-journée, avec des altocumulus, mais l’altostratus mêlé d’altocumulus revient une bonne partie de l’après-midi, avec quelques cumulus / stratocumulus en dessous. En fin d’après-midi et en soirée, on observe de nouvelles éclaircies. Au littoral en contrepartie, le temps est très beau, avec stratocumulus / altocumulus résiduels le matin, et des cumulus ne dépassant pas le stade humilis en journée. Les températures, là, sont de 25 à 26°C. 22 août 2020 La mise en place d’une circulation zonale, entre un complexe dépressionnaire dont le noyau principal se trouve au large de la Norvège et un nouvel anticyclone sur l’Océan au large du Portugal met un terme définitif à la période chaude que nous venons de connaître. Le temps est nettement plus frais et faiblement variable avec quelques averses, mais aussi de belles éclaircies. Le matin, on note parfois de gros cirrus et quelques stratocumulus résiduels (surtout à l’est du pays), puis le ciel devient bleu avec rapidement la formation de cumulus. Ces cumulus se développent progressivement et, l’après-midi et le soir, certains s’entre eux se développent jusqu’au cumulonimbus avec (faibles) averses. Aucune activité orageuse n’est toutefois enregistrée. À côté de cela, on observe aussi des altocumulus et des stratocumulus et, plus tard, aussi des cirrus et cirrostratus annonçant la venue prochaine d’une occlusion. Au littoral, de petites averses se produisent parfois dès le matin, sinon elles se produisent généralement l’après-midi, parfois le soir, avec des précipitations fort modestes. Les températures maximales atteignent 21 à 25°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et 20 à 22°C sur les hauteurs. Sous les averses, même faibles, on ressent parfois un grand coup de fraîcheur avec des températures qui redescendent à 18°C. Le vent de sud-ouest se fait bien sentir aussi, avec des rafales de 50 à 60 km/h sur une grande partie du pays, et localement 70 km/h (72 km/h à Zeebruges et à Kleine Brogel). Ces pointes de vent se produisent le plus souvent dans le cadre des averses. La période de 30 jours la plus chaude de l’été 2020 s’est donc achevée la veille, avec une moyenne de température à Uccle de 22,1°C (23/07/2020 – 21/08/2020). Il s’agit là d’une période fort chaude, qui vient se placer en 7e position parmi les périodes de 30 jours les plus chaudes jamais mesurées à Uccle, ex-aequo avec 1995. « Hit-parade » des périodes de 30 jours les plus chaudes : 1. 23,2°C (du 21/06/1976 au 20/07/1976) 2. 23,1°C (du 01/07/2006 au 30/07/2006) 3. 22,6°C (du 11/07/2018 au 09/08/2018) 4. 22,5°C (du 11/07/1994 au 09/08/1994) 5 ex-aequo. 22,3°C (du 15/07/2003 au 13/08/2003) 5 ex-aequo. 22,3°C (du 19/07/1911 au 17/08/1911) (!) 7 ex-aequo 22,1°C (du 23/07/2020 au 21/08/2020) 7 ex-aequo. 22,1°C (du 08/07/1995 au 06/08/1995) L’été 2019 a connu trois vagues de chaleur dont une très intense, mais ces vagues de chaleur étaient courtes et espacées, ce qui fait qu’aucune période de 30 jours n’a été remarquable cet été-là (période la plus chaude : 20,2°C du 11/07/2019 au 09/08/2019). Le très chaud été de 1947 ne se classe pas au sommet non plus pour les mêmes raisons (quoique moins marquées cette année-là). Une période de 30 jours a l’avantage de ne pas être liée à un mois calendrier. C’est ainsi que la période la plus chaude de l’histoire, en l’occurrence celle de 1976, a été noyée dans les statistiques parce que située à cheval sur deux mois (moy. juin = 19,3°C ; moy. juillet = 20,0°C). Au contraire, la période quasiment aussi chaude de 2006 est tombée tout juste sur un mois calendrier (moy. juillet = 23,0°C avec juste le 31 du mois un peu moins chaud, ce qui a fait baisser la moyenne… d’un dixième de degré). La période de 30 jours, tout comme le poids d’une vague de chaleur (voir ci-dessous), permet aussi de mesurer le degré de pénibilité d’une canicule. C’est ainsi que 2019, malgré quelques journées vraiment torrides (surtout le 25 juillet), a eu un degré de pénibilité moindre que 2020, car un bon nombre de journées (très) fraîches se glissaient entre les périodes chaudes, ce qui permettait de récupérer. En 2020 il y a peut-être eu des journées moins chaudes aussi (entre le très chaud 31 juillet et la canicule d’août), mais dans une mesure bien moindre qu’en 2019. C’est pour cela que la période de chaleur de 2020, tout comme les autres grandes périodes de chaleur précitées, a été particulièrement nocive pour les personnes fragiles. Le poids d’une vague de chaleur et les autres paramètres sont décrits sous le lien suivant : https://www.meteobelgique.be/article/nouvelles/la-suite/2418-bilan-de-la-vague-de-chaleur-d-aout-2020 23 août 2020 La circulation d’ouest, avec de l’air maritime perturbé, se confirme et les températures maximales diminuent encore un peu, pour se situer entre 21 et 22°C en plaine et entre 15 et 17°C sur les hauteurs. Au centre du pays, les maxima n’atteignent souvent plus les 20°C. Une occlusion reste traîner sur notre pays, ce qui nous vaut un temps particulièrement maussade où stabilité et instabilité se côtoient. Cela se traduit par de nombreux stratocumulus, souvent doublés par des cumulus, et quelques développement convectifs plus importants donnant lieu à des averses. De temps en temps, on note des éclaircies. En Gaume, le temps est un peu meilleur, avec des cumulus se formant dans les éclaircies ou accompagnant des bancs de stratocumulus plus minces qu’ailleurs. Les précipitations ne sont généralement pas très abondantes, mais apportent un froid estival désagréable avec des températures chutant parfois temporairement jusqu’à 15°C, l’après-midi, au centre du pays. 24 août 2020 Un petit système frontal s’approche de notre pays et s’occlut avant de l’atteindre. Malgré cela, le temps n’est pas trop mauvais chez nous grâce à une petite influence d’une crête anticyclonique se déplaçant du nord de l’Espagne à la Suisse en passant par la France. L’air acheminé reste cependant très maritime, avec des températures plutôt fraîches, se situant entre 21 et 23°C en plaine et entre 16 et 18°C sur les hauteurs. Le temps est nuageux à beau, puis instable. Le matin, on observe des stratocumulus (parfois aussi des stratus), qui se dispersent ensuite et font place à des éclaircies avec cirrus et cumulus, et d’autres bancs d’altocumulus et stratocumulus. L’après-midi et en soirée, les cumulus se développent jusqu’à devenir des cumulonimbus avec averses. Ici et là, ces averses sont consistantes, notamment du côté de Bruxelles. Webcam MB – Schaerbeek – 24 août 2020 à 18h À Neder-Over-Heembeek, on recueille 10,4 mm. Le plus souvent, toutefois, il s’agit de petites averses. 25 août 2020 Une dépression, située au petit matin sur l’ouest de l’Irlande, se creuse rapidement et se déplace, dans le courant de la journée, vers le nord de l’Angleterre avant de poursuivre sa route vers la Mer du Nord. Pendant ce temps, les pressions restent relativement élevées sur l’Europe centrale, mais surtout une nouvelle crête se forme au large du Golfe de Gascogne. Les isobares se resserrent : tout est prêt pour la formation de la tempête Francis. Le matin, un nouveau système frontal aborde la Bretagne et atteint notre pays sous forme d’occlusion l’après-midi. Les nuages sont principalement présents à l’avant de cette occlusion, avec un ciel se couvrant rapidement après de brèves éclaircies matinales. Il s’agit d’un altostratus, en dessous duquel se forment des stratocumulus. Au passage de l’occlusion, les nuages sont parfois assez épais pour produire des précipitations (quelques gouttes étaient aussi déjà observées avant), ensuite arrivent les éclaircies en fin d’après-midi, avec des bancs d’altocumulus et un mix de cumulus et de stratocumulus. Dans le sud du pays, les nuages en journée tendent à être moins épais et les éclaircies arrivent plus rapidement l’après-midi. Cette région se trouve sur la frange d’une bouffée d’air chaud, continentalisé, qui se trouve sur le centre et l’est de la France (29,7°C à Reims ; 31,2°C à Saint-Dizier). En début de soirée, la température dépasse 25°C sur toute la Gaume avec des pointes jusqu’à 27°C sur l’extrême sud. À Buzenol, le maximum est de 25,6°C (à 18h) avec un taux d’humidité temporairement assez bas (32%). À noter qu’à Lamorteau, la température atteint encore 25°C à 22 heures ! On retrouve encore cet air chaud sur le Plateau ardennais avec 23,1°C (en soirée) à Saint-Hubert et en partie sur l’Entre-Sambre-et-Meuse avec 25,8°C à Dourbes (à 19 heures). Webcam MB – Beausaint – 25 août 2020 à 18h Ailleurs dans le pays, les températures sont un peu moins élevées avec des valeurs de 22 à 24°C en plaine (21°C au littoral) En soirée, le vent augmente partout dans le pays, mais surtout à l’ouest où les rafales dépassent rapidement les 60 km/h. Au littoral, ce sont même les 70 km/h qui sont atteints, et en fin de soirée, les 80 km/h... 26 août 2020 Ce n’est que bien à l’arrière de l’occlusion (occlusion qui a pris un caractère de front froid) que la tempête se développe. La dépression se trouve à présent (fin de nuit) au nord des Pays-Bas pendant que les pressions restent assez élevées sur la France. Les isobares se resserrent encore davantage. À Zeebruges, on enregistre un coup de vent à 97 km/h entre 4 et 5 heures, ce qui est assez rare au mois d’août. Au même moment, le vent atteint 104 km/h à quelques kilomètres au large de Knokke (Vlakte van Raan). À Cadzand, la rafale la plus forte est de 94 km/h, suivi par Dunkerque avec 92 km/h (entre 7 et 8 heures) et Middelkerke avec 90 km/h (entre 6 et 7 heures). À l’intérieur des terres, on retiendra les 86 km/h de Zaventem et à Kleine Brogel (entre 3 et 4 heures), et les 79 km/h à Bierset, Spa et Humain (aux petites heures également). En journée, la dépression s’éloigne vers le Danemark, puis le sud de la Mer Baltique en se comblant. Le vent diminue progressivement, mais reste encore bien présent l’après-midi avant de franchement faiblir le soir. Le temps est nuageux à très nuageux, voire couvert avec des stratocumulus, souvent doublés de cumulus. En matinée, on note encore de petites précipitations. Les éclaircies sont généralement très temporaires. Au sud du pays, les stratocumulus se déchirent mieux et les éclaircies sont bien plus larges l’après-midi, avec des cumulus humilis et des cirrus. Les températures maximales, sur le nord et le centre du pays, sont fraîches avec des valeurs proches de 20°C en plaine et de 15°C sur les hauteurs fagnardes. Le sud du pays, grâce aux éclaircies, est nettement plus doux avec 19°C sur les hauteurs ardennaises et de 22 à 24°C dans les vallées. Les précipitations (8h -> 8h) sont, à quelques exceptions près, inférieures à 1 mm. 27 août 2020 La dépression de la tempête Francis finit par disparaître des cartes météorologiques, mais le temps reste perturbé en raison d’une nouvelle activité dépressionnaire sur le proche Océan, puis sur les Îles Britanniques. Le temps est d’abord très nuageux à couvert avec des stratocumulus, parfois aussi des stratus, puis on observe des éclaircies temporaires en milieu de journée avec des cumulus et des altocumulus. Puis le ciel se voile parfois (pas partout) de cirrus et de cirrostratus, voire d’ altostratus tandis que les cumulus tendent à se résorber à nouveau. En soirée, le ciel est généralement couvert d’altostratus, parfois doublés d’un mix de cumulus et stratocumulus. Au sud du pays, le temps est à nouveau meilleur avec des altocumulus et quelques stratocumulus résiduels le matin, puis un ciel temporairement très nuageux avec cirrostratus, altostratus et altocumulus, puis de belles éclaircies l’après-midi avec cumulus humilis. En soirée, des altocumulus apparaissent en Gaume tandis que le ciel se couvre davantage en Ardenne avec altocumulus + altostratus. Les températures maximales sont en légère hausse avec 21 à 23°C en plaine et 19 à 21°C sur les hauteurs. En Gaume, on observe localement jusqu’à 25°C. Le soir, on observe de la pluie, avec le plus souvent 1 à 3 mm de précipitations. 28 août 2020 Deux noyaux de basses pressions passent très près de notre pays, tout juste au nord de celui-ci, et s’y attardent. Cette configuration nous vaut des vents de sud-ouest qui acheminent un air très océanique et relativement frais. Parmi les perturbations commandées par ces dépressions, on retiendra notamment deux lignes post-frontales, une première qui génère des orages, l’après-midi, sur le centre-ouest, puis en fin d’après-midi / début de soirée, sur le centre-nord et le nord du pays, et une seconde qui génère des orages, en fin d’après-midi et le soir, sur le massif ardennais. Après la dispersion des fractus et des stratocumulus matinaux, le temps devient donc rapidement instable avec des cumulus se développant (presque) partout au moins jusqu’au stade congestus, dans un ciel bleu garni de cirrus. Là où il y a des averses et des orages, le ciel prend parfois un caractère très menaçant. Dans le sud du pays, les stratocumulus (parfois aussi altocumulus) persistent plus longtemps en matinée, puis le ciel reste voilé de cirrostratus, avec en Gaume un développement plus limité des cumulus. C’est vrai aussi, un certain temps, en Ardenne avant qu’il n’y ait de forts développements en fin d’après-midi et soirée sous l’effet de la seconde ligne post-frontale. 29 août 2020 L’un des noyaux de basses pressions s’éloigne rapidement vers le Danemark puis le sud de la Suède tandis que l’autre reste traîner sur le nord des Pays-Bas. Une nouvelle ligne post-frontale s’accompagne d’une saute de vent marquée en raison de la présence d’un anticyclone allongé, avec axe nord-sud, sur l’Océan (noyau au large de l’Irlande). Cette saute de vent est surtout perceptible au littoral où les vents de sud à sud-ouest se mettent à souffler de nord à nord-est en début d’après-midi en se renforçant, avant de revenir au nord-ouest. Cette saute du vent se propage ensuite vers l’intérieur des terres en restant marquée sur l’ouest. Sur le centre et l’est, la saute de vent est moindre, mais redevient très visible sur les Hauts Plateaux où elle arrive le soir. Cette ligne de convergence des vents s’accompagne d’une zone de précipitations qui est très active sur la Mer du Nord en matinée, mais qui se désagrège en partie avant de toucher la côte belge en milieu de journée. Elle poursuivra sa route sur l’ouest des plaines et, à partir du centre, il n’en reste à peu près plus rien. Le temps est cependant souvent fort gris, notamment en matinée avec une couverture (presque) complète de stratus et de stratocumulus, plus tard doublés de cumulus. L’après-midi, les stratocumulus se déchirent avec quelques éclaircies, et des cumulus mieux dessinés. Sur l’est du pays, les stratocumulus sont moins présents et les éclaircies, plus belles. Le sud du pays connaît même un temps relativement temps, avec des bancs d’altocumulus et de stratocumulus plus disparates, et des cumulus humilis et mediocris. En revanche, le littoral connaît des averses à midi et en début d’après-midi, et à nouveau en soirée. Ces averses finiront par donner un total de 10 mm à Middelkerke. Les températures maximales restent fraîches et ne dépassent presque plus nulle part les 20°C. Le plus souvent, elles se situent autour des 18-19°C en plaine et autour de 15-16°C sur les hauteurs. Le littoral, avec près de 17°C, est fort frais aussi. 30 août 2020 Le temps reste frais, avec des maxima de 18 à 21°C en plaine et 16 à 18°C sur les hauteurs (et localement 22°C dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. À Uccle, la moyenne générale du mois d’août redescend en dessous de 21,2°C, ce qui empêchera le record du mois d’août le plus chaud – depuis le début des observations – d’être battu. La dépression demeure coincée sur les Pays-Bas, avec un restant (encore très actif) de back-bent-occlusion, pendant que l’anticyclone océanique se rapproche peu à peu du continent. Source : KNMI Notamment Coxyde subit de fortes pluies et averses en matinée, avec 19 mm entre 8 et 14 heures. Ces pluies faiblissent en après-midi, mais apportent encore 5 mm, ce qui mène à un total de 24 mm. À Middelkerke, il pleut encore bien, sous forme d’averses en matinée, avec là 8 mm. Au centre du pays, les averses tombent plutôt en après-midi avec 13 mm entre 13 et 19h à Zaventem. Plus à l’est, Liège reçoit beaucoup de pluie (averses puis pluie continue, et même bruine) à partir du milieu de l’après-midi et pendant toute la nuit, avec un total de 19 mm à Bierset. D’autres stations, par contre, reçoivent nettement moins, entre autres la façade ouest de l’Ardenne et la Gaume, qui souffrent toujours de la sécheresse et qui, cette fois-ci encore, ne reçoivent que 5 mm d’eau, voire moins. Le temps au littoral : en matinée, cumulonimbus avec averses, avec peu d’éclaircies et la présence d’altostratus doublés de fractus et une ambiance fort grise. L’après-midi, il y a quelques éclaircies entre les cumulus / stratocumulus. Le temps au centre : en matinée, stratocumulus discontinus et éclaircies, puis progressivement mix de cumulus et stratocumulus avec ultérieurement évolution en cumulonimbus dans une ambiance fort grise aussi (quasiment « embedded » Cb). Le temps en Ardenne : brume et stratus le matin, puis stratocumulus se dispersant, belles éclaircies avec cumulus, puis dès la fin de l’après-midi mix de stratocumulus et de nuages convectifs avec averses, plus marquées sur l’est que sur l’ouest du massif. Les vents, d’abord variables, soufflent ensuite de nord à nord-ouest dès la matinée sur le nord-ouest du pays, et dès l’après-midi sur le sud-est. Notons enfin que sous les précipitations, les températures ne dépassent guère les 16°C, même en journée en plaine. 31 août 2020 L’anticyclone influence de plus en plus notre temps, mais sa forme et sa position font en sorte que l’air qui nous arrive est toujours septentrional, avec des vents de surface qui soufflent en moyenne de nord. Le temps continue donc à être frais, surtout en Haute Belgique où les maxima n’atteignent que 11 à 13°C sur les Hauts Plateaux, et parfois même pas 15°C dans les vallées. En plaine, la fraîcheur est moindre avec 18 à 20°C. En matinée, le ciel est couvert de stratocumulus, mais ceux-ci ne sont pas trop épais, avec une ambiance pas trop grise. Quelques cumulus se forment en dessous, qui deviennent plus nombreux lorsque les stratocumulus s’amincissent encore (se transformant parfois en altocumulus) et finissent par se déchirer partiellement avec quelques éclaircies. Au littoral, les cumulus ne se forment pas, sinon l’évolution des nuages est à peu près la même. Sur l’est, la journée commence encore sous la pluie, tandis qu’en Ardenne, des brumes et stratus persistent toute la matinée. Les pluviomètres sur l’est du pays enregistrent encore des précipitations, qui sont dues à ces pluies matinales. Mont-Rigi note 4,9 mm et Koersel, 2,2 mm. Ailleurs, il fait sec ou quasiment sec. Conclusion Avec 20,9°C, le mois d’août 2020 obtient finalement une deuxième place parmi les mois d’août les plus chaud, derrière 1997 (21,2°C) et ex-aequo avec 1911. En fin de compte, août 2020 présente pas mal de similitudes avec août 1995 et, dans une moindre mesure, avec août 2003 (moyenne de 20,4°C tous deux), où la fraîcheur des derniers jours est littéralement venue « casser » la moyenne. Tous ces mois étaient pourtant bien partis pour pulvériser le record d’août en s’approchant des 22°C de moyenne. Si l’on prend les moyennes mobiles de 30 jours, la moyenne était encore de 22°C, cette année-ci, sur la période du 25 juillet au 23 août, tout comme en 1995 où l’on était aussi à 22°C sur la même période. En 2003, c’est un peu moins clair, mais le record était aussi encore largement à portée de main à la même date. C’est cependant le propre des records : il faut beaucoup de chances pour qu’ils se produisent. Même le grand été 1976 a vu ses moyennes « cassées » par quelques jours froids : en juin, au cours des premiers jours ; en juillet, autour du 21 du mois. Il n’y a que 2006 qui a eu la chance d’avoir toute sa période caniculaire à l’intérieur d’un même mois, avec son fameux record de 23,0°C de moyenne en juillet. L’été 2020, dans son ensemble, occupe une fière 8e position parmi les étés les plus chauds depuis 1833. Au niveau de la sécheresse, la situation s’est certes améliorée, mais pour bien des régions, on reste encore fort loin de la normalité. Notamment le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, l’ouest du Massif ardennais et des parties de la Gaume restent dans une sécheresse extrême. Source : IRM Contrairement à d’autres étés secs, où quelques très fortes précipitations locales avaient fait d’énormes ravages, les grosses précipitations ont été également rares en cet été 2020. Il n’y a que trois jours où des précipitations supérieures à 40 mm (sur une journée) ont été observées quelques part dans le pays. Dans la même logique, les vraies grosses offensives orageuses sont restées aux abonnés absents cet été. On notera enfin que si les étés chauds, jusqu’il y a peu, étaient en très bonne corrélation avec les étés ensoleillés, ce n’est plus nécessairement le cas de nos jours. C’est ainsi qu’un été normalement ensoleillé comme celui de 2020 parvient quand même à se hisser dans le top-10 des étés les plus chauds sur presque 200 ans !
  24. cumulonimbus

    Été 2020

    DEUXIÈME DÉCADE D’AOÛT 2020 11 août 2020 Notre pays reste dans un marais barométrique avec de l’air très chaud qui continue à stagner sur le continent. L’air plus frais, commandé par les hautes pressions loin au nord, ne semble toujours pas vouloir se diriger vers notre pays. Au contraire, l’air chaud tend même à gagner du terrain. Les températures maximales restent donc particulièrement élevées avec des valeurs en plaine de 31 (région de Gand) à 36°C (Limbourg) et, sur les hauteurs, de 28 à 30°C. L’effet des orages précédents, ainsi que la stagnation de l’air avec de lentes infiltrations maritimes (faibles vents de nord à nord-est en surface l’après-midi) font en sorte que les taux d’humidité de l’air remontent, ce qui à son tour va préparer le terrain pour de nouveaux orages. En outre, on observe en journée une langue d’air nettement moins chaud autour de Gand, s’étendant grosso modo d’Aalter à Alost (d’ouest en est) et de la frontière néerlandaise à Renaix (de nord au sud), où le temps reste couvert et brumeux une bonne partie de la journée, avec des températures longtemps « bloquées » autour de 26°C. Les maxima, dans ces régions, ne sont atteints qu’en début de soirée avec par exemple 31,1°C à Semmerzake et à Melle. Source : Infoclimat En dehors de ces zones, le temps est plutôt beau, avec parfois des résidus de nuages orageux le matin, puis des bancs d’altocumulus qui s’espacent de plus en plus et qui font place à de belles éclaircies. À partir de l’après-midi, la convection se déclenche et certains cumulus se développent jusqu’au stade de cumulonimbus orageux. Dans les zones à éclaircies, ces cellules orageuses sont parfois visibles de loin. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 11 août 2020 à 18h40 Les premiers orages éclatent en province de Liège peu avant 16 heures, puis se propagent sur toute la moitié est du pays. En soirée, ces orages se retrouvent surtout sur le nord et le nord-est avant de se focaliser sur le centre. Au niveau des précipitations, nous avons 14,1 mm à Schaffen, au niveau du vent, nous avons une rafale de 65 km/h à Kleine Brogel en début de soirée. L’ouest du pays est grandement épargné par ces orages. Au littoral, par un temps plus ensoleillé qu’ailleurs (quelques altocumulus et quelques cirrus), un régime de brise de mer s’installe avec, au bord de l’eau, une température qui ne dépasse guère 25°C (25,2°C au port de Zeebruges). Bruges, encore partiellement affectée par la langue gantoise d’air moins chaud, voit son thermomètre bondir en fin d’après-midi pour largement dépasser les 30°C et ce, par des taux d’humidité très élevés. La base de Coxyde, portant située à quelques kilomètres seulement de la mer, connaît temporairement aussi un temps très chaud et humide, mais plus tôt dans l’après-midi. Ces deux stations atteignent 32°C avec des points de rosée supérieurs à 20°C. 12 août 2020 Situation quasi-inchangée par rapport à la veille. De l’air très chaud et désormais quelque peu humide continue à stagner sur nos régions dans le cadre d’un marais barométrique. Des orages éclatent à nouveau, violents mais avec un caractère souvent très localisé. Les températures maximales, pour le septième jour consécutif, atteignent des valeurs vraiment très élevées avec 32 à 35°C en plaine et 29 à 31°C sur les hauteurs. Koersel atteint 35,4°C et Kruishoutem, 35,1°C. Le temps est beau mais orageux, avec un ciel serein ou presque en matinée (quelques cirrus), puis une convection classique l’après-midi avec des cumulus dont quelques-uns se développent en cumulonimbus avec averses et orages. En soirée, on observe aussi quelques nuages d’étalement (altocumulus et stratocumulus cumulo(nimbo)genitus). À noter que la convection est parfois très rapides avec des cellules orageuses « explosives ». Au sud du pays, on observe aussi des altocumulus en journée, qui sont parfois castellanus. Exemple de convection rapide au-dessus de Beausaint : Webcam MB – Beausaint – 12 août 2020 à 14h50 et à 15h40 Les premiers orages sont observés vers 14h du côté de Paliseul, ensuite ils se propagent rapidement sur l’ouest de la Province du Luxembourg pendant qu’un autre orage naît en Province de Liège avant qu’une importante activité orageuse ne se développe sur cette province en milieu et fin d’après-midi. On fait état de pluies diluviennes en Hesbaye avec des inondations et des coulées de boue. Un témoignage à Rémicourt (à quelques 5 km de Waremme) : « C’est arrivé vers 18h. Les avaloirs prenaient très bien, mais d’un coup, on a eu comme une vague de boue et de paille, qui venait des champs situés au-dessus. Et là, c’était terminé, la maison était inondée. C’est déjà arrivé en 2008, où j’avais eu 20 cm dans la maison. Ici je suis à plus ou moins 5 cm. Les amis sont venus nous aider à nettoyer, et on a une pompe pour vider les vides ventilés. » (Rapporté par RTL INFO.) Ci-dessous, la situation à Donceel, situé un peu plus au sud. Source : RTL INFO Malheureusement, nous n’avons aucune station météorologique dans les environs immédiats de ces inondations. Dans la région, certaines stations de particuliers récoltent entre 15 et 20 mm en peu de temps (par exemple 19,3 mm à Villers-l’Évêque), tandis que la station MB de Jodoigne mesure 13,2 mm au cours de cet épisode orageux. Au vu des dégâts et des masses d’eau, il est cependant probable que la zone impactée ait connu des précipitations bien plus importantes. Ailleurs dans le pays, les cellules orageuses sont plus isolées mais non moins virulentes. À Forest (Bruxelles), il tombe des masses d’eau en début de soirée tandis que la commune adjacente d’Uccle (et la station de référence de l’IRM) ne reçoit pas une goutte. Le même genre d’averse très localisée provoque l’inondation des rues et des caves à Huldenberg tandis qu’un début d’incendie lié à la foudre est signalé à Landen. Enfin un mot sur le climat côtier. Complètement à l’abri des orages grâce à la brise de mer, le littoral connaît du beau temps mais plus frais, avec de temps en temps quelques cirrus et quelques altocumulus, et des températures en bordure immédiate de l’eau qui ne dépassent pas d’agréables 25°C (maximum de 24,7°C au port de Zeebruges). 13 août 2020 Nous restons dans un marais barométriques. Quelques petites irrégularités dans le relief barométrique permettent cependant une infiltration maritime un peu plus marquée, accompagnée de vents de sud-ouest, sur l’ouest et le centre du pays, ainsi que sur le sud. Sur l’est et le nord-est du pays, les vents continuent à souffler de sud avec des températures à nouveau très élevées. À Koersel, on enregistre 34,9°C et à Gorsem, 34,0°C. Sinon, les températures en plaine atteignent le plus souvent 31 à 32°C, et sur les hauteurs, 25 à 27°C. C’est un peu moins que la veille, mais cela reste beaucoup pour la Belgique. Uccle connaît ainsi 8 jours de canicule consécutifs, avec respectivement 32,0°C (le 6) ; 33,9°C (le 7) ; 35,9°C (le 8) ; 32,8°C (le 9) ; 34,0°C (le 10) ; 32,6°C (le 11) ; 33,1°C (le 12) et 30,5°C (le 13). Cela peut déjà être considéré comme exceptionnel, même si l’année 1976, en accumulant 15 jours de canicule consécutifs à Uccle, a connu presque le double par rapport à cette année-ci. L’air est localement très humide aussi, avec notamment des points de rosée temporairement supérieurs à 20°C. Mais même à un niveau global, on peut dire que l’air a cessé d’être sec. Ceci est lié, bien sûr, au côté un peu plus maritime de l’air, mais aussi à la présence d’une inversion « couvercle », évaluée à un gros millier de mètres d’altitude, qui au vu des températures un brin plus basses, met un certain temps à se résorber. Ceci a comme corollaire que la convection tarde parfois à se mettre en place, mais peut le faire de façon explosive dès que l’inversion est (du moins localement) résorbée. En matinée, après dispersion de quelques altocumulus matinaux (et des restants d’orages matinaux), le temps est beau mais quelque peu brumeux, avec un ciel bleu délavé. En après-midi, les cumulus parviennent à se former mais restent souvent modestes. Des cirrus et cirrostratus provenant d’enclumes formées ailleurs voilent parfois le ciel. Puis le ciel tend à devenir chaotique. En bien des endroits, la véritable convection échoue et le compteur des précipitations reste à zéro. Mais quelques cellules prennent un tour vraiment violent. En fin d’après-midi, ce sont principalement le centre-est et le nord du pays qui sont frappés par des orages particulièrement virulents. Des inondations sont notamment observées du côté de Wavre, Mont-Saint-Guibert, Ottignies et Louvain-la-Neuve. De même, Grez-Doiceau et Ottignies sont fortement impactées, avec des débordements de cours d’eau, des coulées de boue et des caves inondées. Bon nombre de stations privées relèvent de gros totaux de précipitations en peu de temps. Tirlemont reçoit 42,7 mm en une demi-heure de temps, entre 17h00 et 17h30, tandis que Wavre reçoit 36,8 mm en trois-quarts d’heure, entre 26h25 et 17h10. Jodoigne ne reçoit plus « que » 10,4 mm et Mélin, pourtant tout près, seulement 0,4 mm ! Un peu plus au nord, la station MB de Ransberg récolte 45,6 mm pendant que les précipitations au nord sont captées par les stations officielles de l’IRM, avec 38,6 mm à Retie (en 2 averses, 23 mm entre 16 et 17h et 15 mm entre 18h et 19h). Plus tard en soirée, une autre offensive orageuse frappe durement le Hainaut occidental, où la station privée de Dottignies (non loin de Mouscron) récolte 26,7 mm entre 21h00 et 21h30, après une première averse, plus modeste, donnant 7,6 mm entre 18h30 et 19h00. Témoignage de Jean-Yves Frique (Belgorage), parti à la traque de ces orages sur le Hainaut : « Arrivé à Rekkem, l'orage se structure bien et des précipitations abondantes sévissent. Je remarque cependant une nouvelle cellule bien plus intéressante au sud-est de ma position. Je décide de faire demi-tour et de l'attendre à Templeuve [au sud de Mouscron]. « Bien m'en a pris car cet orage présent dans la région lilloise va véritablement exploser et devenir très menaçant pour la région. « Des pluies diluviennes, des structures impressionnantes et un vent puissant vont sévir, le tout avec une activité électrique incessante. « Mais ce n'est pas tout. Un autre orage tout aussi impressionnant se développe du côté de Gaurain Ramecroix [un peu à l’est de Tournai]. Je décide de filer plein est et de l'admirer du côté de Molenbaix [un peu plus au nord] , en ayant trouvé une route en bitume se terminant en cul de sac. « La nuit tombe et c'est l'occasion de tenter de faire la foudre. « Bingo! Durant plus d'une heure, je vais me régaler avec d'innombrables coups de foudre. « Voilà le récit d'une traque dont je me souviendrai longtemps. » Crédit photo : Jean-Yves Frique (Belgorage) Au littoral, si une cellule orageuse parvient à effleurer la côte française, la côte belge reste à l’abri. Le temps y est brumeux mais beau, avec des bancs d’altocumulus le matin et le soir. Sous une brise de mer d’ouest soufflant pendant tout l’après-midi, la température maximale, une nouvelle fois, s’arrête à 25°C en bordure de l’eau (très exactement 25,1°C au port de Zeebruges). 14 août 2020 La vague de chaleur s’essouffle un peu. Même en Allemagne, les 30°C ne sont plus atteints que ponctuellement. Chez nous, un faible régime dépressionnaire et la nébulosité qui y est liée renforcent encore quelque peu cette tendance. Et comme les températures baissent aussi en altitude, l’instabilité se maintient et le temps reste orageux. Sur l’ouest du pays, les températures maximales n’atteignent même plus 25°C, avec 21 à 23°C sur le littoral et 22 à 24°C sur les plaines occidentales. Au centre, on relève 26 à 27°C tandis qu’en Campine, on observe encore 28 à 29°C. Sur les Hauts Plateaux, il fait près de 24°C. Le matin, on voit encore quelques éclaircies avec cirrus et altocumulus, puis le ciel devient nuageux, voire très nuageux avec un mix de cumulus et de stratocumulus (au littoral, aussi stratus assez persistants). L’après-midi, les éclaircies tendent à nouveau à s’élargir, avec quelques bancs d’altocumulus et des cumulus, dont quelques-uns se développent jusqu’au cumulonimbus orageux. Le soir, on observe le plus souvent soit un dégagement du ciel, soit un étalement des nuages convectifs restants, mais du côté de Jodoigne, on assiste à d’importants développements orageux. Crédit photo : François Riguelle (Belgorage Les précipitations sont parfois très intenses mais très localisées. Les stations MB alentour enregistrent en peu de temps 16 mm à Jodoigne-Souveraine, 14 mm à Mélin et 6 mm à Jodoigne même, mais seulement 1,8 mm à la station de Jodoigne SI. Une station de particuliers, située au cœur de la tourmente, mesure 28,2 mm entre 20h30 et 21h30. On note aussi de la grêle et des inondations ainsi que des coulées de boue. À ce moment-là, c’est le seul foyer orageux actif en Belgique. 15 août 2020 Un anticyclone se construit sur la Mer du Nord et s’allie avec l’anticyclone continental, mais notre pays demeure sous l’emprise des pressions plus basses (quasi-marais barométrique) sur la France. La température reprend quelques degrés, mais le temps reste orageux. À Uccle, comme la barre des 25°C continue à être dépassée, la « vague de chaleur officielle » se poursuit. Onzième jour déjà ! Et sur cette première quinzaine du mois d’août, la moyenne des températures maximales se situe à 29,4°C ! Dans le pays, en ce 15 août, les températures maximales se situent entre 25 et 29°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et entre 22 et 25°C sur les hauteurs. Au littoral, les maxima se situent autour des 23-24°C. Le temps est souvent assez nuageux avec par moment pas mal d’altocumulus et de stratocumulus, et le développement de cumulus, dont certaines évoluent à nouveau jusqu’au cumulonimbus orageux. Les premiers orages éclatent dès midi sur les Cantons de l’Est, puis d’autres orages se développent l’après-midi, avec une activité orageuse qui se propage lentement de l’est (début d’après-midi) à l’ouest (soirée). On retiendra entre autres la violence de l’orage qui s’est abattu durant l’après-midi sur le nord de Bruxelles. Une fois de plus, il s’agit d’averses très localisées. La station MB de Neder-Over-Heembeek mesure 38,0 mm de précipitations en fin d’après-midi, pendant Koekelberg ne reçoit que 3,0 mm. À quelques kilomètres de là, tant Zaventem que Woluwe-St-Pierre et Uccle voient leur pluviomètre vide (0,0 mm !) Il n’empêche : plusieurs rues de Bruxelles sont inondées et deux arbres sont même déracinés. Malheureusement, nous n’avons aucune donnée sur d’éventuelles rafales de vent. Les communes les plus impactées sont Laeken, Jette, Molenbeek et Schaerbeek. Ci-dessous : le nuage n’a pourtant rien d’extraordinaire. Dix minutes plus tard, tout sera simplement gris sous une pluie battante. Webcam MB – Schaerbeek – 15 août 2020 à 17h10 16 août 2020 Une petite dépression, le matin sur la Bretagne et l’après-midi sur la Normandie, est mieux dessinée que les (faibles) basses pressions des jours précédents, et s’accompagne d’une ligne de convergence qui traverse notre pays du sud au nord dans le courant de l’après-midi. À l’avant de cette ligne de convergence, une bouffée d’air chaud fait remonter les température jusqu’au-dessus de 30°C par endroit. Sur la ligne de convergence se forment des orages plus organisés que ceux des jours passés. Le temps est d’abord très beau, avec parfois des brumes et brouillards matinaux, puis un ciel peu nuageux avec des cirrus et, ici et là, des altocumulus parfois castellanus. Les premiers cumulus se forment dès midi, mais ce n’est qu’en début d’après-midi que le ciel est bien rempli de cumulus, se développant jusqu’à mediocris / congestus. Au sud du pays, cette évolution est plus rapide et là, des orages isolés éclatent dès le milieu de journée. Les températures, avant l’arrivée de la ligne de convergence et des orages, atteignent des valeurs de 28 à 31°C en plaine et de 25 à 27°C sur les hauteurs. Au littoral, les maxima atteignent 24 à 25°C. La ligne orageuse, d’abord encore déstructurée, aborde l’ouest du pays en début d’après-midi, puis s’avance vers le nord-nord-est en s’organisant de mieux en mieux, surtout du côté ouest. C’est là qu’on retrouve d’ailleurs les cellules les plus virulentes, avec rafales et fortes précipitations. À Kortemark, au nord-ouest de Roulers, différentes rues se retrouvent sous eau. Deux stations de particuliers (Kortemark et Koekelaere) mesurent 30 mm d’eau tombée en peu de temps, en trois-quarts d’heure environ, entre 15h00 et 15h45. Très peu de temps après, c’est au tour de Nieuport d’essuyer une forte averse, avec 20 mm tombé en un peu plus d’une demi-heure. On y fait état de nombreux garages et caves inondés. Un peu à l’est, la station officielle de Middelkerke reçoit 23 mm de précipitations. Entre 15h40 et 16h00, il pleut des seaux au Coq et à Wenduine (16,5 mm) avec là aussi des inondations liée à l’intensité des précipitations. Mais c’est en arrivant à Vlissingen (NL), après avoir traversé le bras de mer formé par l’embouchure de l’Escaut (température de l’eau de 22-24°C), que les orages gagnent vraiment en puissance avec, là, même de fortes rafales. La station officielle de Vlissingen mesure des rafales à 83 km/h tandis qu’une station privée, située non loin, monte même jusqu’à 91 km/h. Ces orages forment par ailleurs un bel arcus, déjà visible de loin. Westkappelle (NL), crédit photo : Benjamin Kampouris (Belgorage) À l’arrière de la ligne orageuse, quelques autres cellules se forment encore, dont notamment une qui touche Bruxelles. On y signale quelques problèmes mineurs liés à des inondations et deux arbres déracinés. Uccle mesure des rafales de 68 km/h, mais il est évidemment possible que cette vitesse soit localement dépassée. Notons enfin la présence d’un orage très pluvieux à Herenthout (à l’est de Lier), où il tombe 76,2 mm en un peu plus de 2 heures, entre 16h15 et 18h20 environ. Il s’agit d’un phénomène très local. Quelques stations privées, situées très près de là, enregistrent aussi de très fortes précipitations. C’est le cas de Heist-op-den-Berg, station météo à quelques kilomètres au sud-est de Herenthout, avec 62,7 mm (tombés entre 16h10 et 18h15) et de Rode Dries, station située de l’autre côté, à quelques kilomètres au nord-ouest de Herenthout, avec 49,8 mm (tombés entre 16h20 et 18h30). 17 août 2020 Une température maximale de 24,4°C à la station de référence d’Uccle met un terme à la vague de chaleur officielle, qui a duré 12 jours, qui a comporté 8 jours de canicule (T° ≥ 30°C) et qui a connu un maximum de 35,9°C le 8. Plus de détails sur cette vague de chaleur sous le lien suivant : https://www.meteobelgique.be/article/nouvelles/la-suite/2418-bilan-de-la-vague-de-chaleur-d-aout-2020 Désormais, nous sommes sous l’emprise d’un véritable système dépressionnaire, certes faible mais avec plusieurs noyaux distincts, dont le principal vient s’installer sur l’Irlande tandis que les autres s’effacent à nouveau. Ces basses pressions sont par ailleurs soutenues par une dépression en altitude entre l’Irlande et le Pays de Galles, avec des températures qui commencent à baisser sérieusement au niveau 500 hPa. En surface par contre, bien que l’air caniculaire ait été bien évacué, on peut encore parler d’un air maritime très doux, voire assez chaud. Ce contraste avec l’air (assez) froid en altitude génère de l’instabilité qui, très localement, donne encore lieu à des phénomènes violents. Comme déjà dit précédemment, la température n’atteint plus 25°C à Uccle, comme c’est le cas d’ailleurs sur toute la partie occidentale et centrale du pays. Au nord, au nord-est et à l’est, ce seuil est encore atteint. Les maxima, en plaine, se situent entre 23 et 24°C à l’ouest et entre 27 à 28°C à l’est, pendant que sur les hauteurs, ces maxima se situent autour des 22-23°C, tout comme au littoral. Le matin, on observe parfois quelques gros cirrus, puis le ciel se dégage, mais bien vite des cumulus se forment et se développent bien, évoluant souvent en cumulonimbus. Mais la plupart du temps, ceux-ci ne donnent que peu de précipitations, tandis que les orages de l’après-midi sont isolés et se concentrent surtout sur la moitié ouest du pays. Plus tard, on note aussi des altocumulus et stratocumulus d’étalement. On remarquera aussi une grande limpidité de l’air, qui permet d’observer certaines cellules de (très) loin. Au sud du pays, les cumulus se développent moins et peu d’exemplaires atteignent le stade de cumulonimbus. Ci-dessous : développement inhibé des cumulus au-dessus de Beausaint. Webcam MB – Beausaint – 17 août 2020 à 18h Il en va tout autrement dans la région de Mouscron et de Courtrai. « De violents orages ont éclaté lundi vers 19h00 sur la région mouscronnoise, causant des inondations ci et là. "Les premiers appels ont été enregistrés dès 19h30. Une dizaine d'hommes sont intervenus à une vingtaine de reprises pour des caves inondées, des rues sous eau, des égouts qui refoulaient et des coulées de boue sur la voie publique. Les équipes sont restées sur le terrain jusqu'à minuit. À notre connaissance, ces orages n'ont pas fait de blessé", ont indiqué vers 06h30 les pompiers de Wallonie picarde. » La DH. Nous disposons des données de quelques stations météo privées, situées entre Mouscron et Courtrai. Aalbeke a recueilli 30,7 mm d’eau entre 19h00 et 19h30, sur un total journalier de 33,0 mm, tandis que Courtrai-sud a mesuré 30,0 mm sur presque le même laps de temps, de 19h30 à 19h35, sur un total de 31,5 mm. Le centre de Courtrai n’a enregistré plus que 18,0 mm sur cet épisode (sur un total de 19,1 mm). De l’autre côté de Mouscron, mais à quelques kilomètres à peine, Dottignies et Wattrelos (FR) n’ont rien reçu du tout. Ces stations enregistrent, certes, 2,3 mm et 1,5 mm respectivement, mais cette eau provient des petites averses de l’après-midi. Le côté très local des intempéries continue donc et cela se remarque aussi très fort sur la carte de la sécheresse en Belgique. Certaines régions sont encore en plein dedans alors que d’autres s’en sortent plutôt bien (quoique… les pluies orageuses, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour l’agriculture et la gestion des eaux). Source : IRM 18 août 2020 Des basses pressions sont toujours présentes sur les Îles Britanniques, mais de faibles hautes pressions sont déjà en train de se dessiner sur la France. Chez nous, malgré l’origine très maritime de la masse d’air, les températures restent relativement élevées, avec des valeurs le plus souvent comprises entre 23 et 25°C en plaine et entre 21 et 22°C sur les hauteurs. De ce fait, les averses qui se forment dans cet air tiède prennent souvent un caractère orageux. En matinée, le temps est assez beau, avec au début parfois quelques cumulus (fractus) résiduels, ainsi que quelques bancs d’altocumulus / stratocumulus. De nouveaux cumulus se forment dès la fin de la matinée et se développent rapidement en cumulonimbus orageux. Entre les averses, on note toutefois de belles éclaircies. À côté de cela, on observe encore l’un ou l’autre cirrus et banc d’altocumulus. À quelques endroits, les cumulus persistent en matinée et sont donc présents tout au long de la journée (mais avec une convection importante uniquement l’après-midi). Les premiers orages éclatent en tout début d’après-midi au centre du pays, ensuite ils se répartissent sur toute la moitié est du pays pendant que l’ouest reste épargné. Au littoral, le temps reste même beau, avec quelques fractus en matinée, et des cumulus épars sur la mer l’après-midi, et plus nombreux et plus développés (congestus) un peu à l’intérieur des terres. Là, les températures maximales ne dépassent pas 22°C avec une brise de mer d’ouest l’après-midi. Ailleurs dans le pays, les vents soufflent principalement de sud-ouest, mais tendent de plus en plus à devenir variables à partir de l’après-midi. Quelques averses sont consistantes. En milieu d’après-midi, une averse donne 16 mm à Diepenbeek, avec des rafales de 58 km/h et une température qui descend temporairement à 16,4°C (pour un maximum de 24,6°C). À Sint-Katelijne-Waver, plusieurs averses donnent 14 mm. Enfin la station privée d’Evrehailles (sur les hauteurs au-dessus d’Yvoir) recueille 19 mm, également en plusieurs averses. 19 août 2020 Les faibles hautes pressions françaises de la veille se sont entre-temps déplacées vers la Suisse et l’Allemagne, où elles se développent mieux. Pendant ce temps, une dépression se creuse sur l’Océan. De petites dépressions secondaires, au sommet de chaque ondulation d’un front, se forment non loin du continent. Source : KNMI Il s’instaure sur nos régions un flux de sud qui nous envoie à nouveau de l’air de plus en plus chaud. En raison de la proximité d’un front chaud, le temps est plutôt nuageux, avec des altostratus (souvent) translucidus s’effilochant par moment en cirrus / cirrostratus et en éclaircies, éclaircies dans lesquelles l’on rencontre alors des bancs d’altocumulus. En dessous de ces nuages moyens, des cumulus parviennent à se former, qui en fin d’après-midi se résorbent ou s’étalent en stratocumulus. Webcam MB – Braine-l’Alleud – 19 août 2020 à 18h Le sud du pays, plus éloigné du front chaud, connaît un temps un peu plus anticyclonique, avec du brouillard matinal puis un ciel moins voilé avec des cirrus / cirrostratus et principalement des altocumulus l’après-midi. Là aussi, de discrets cumulus parviennent à se développer en dessous. Au littoral, on observe de la pluie et de la bruine, parfois assez fortes, en fin d’après-midi et en soirée (jusqu’à 10 mm). Ces précipitations se propagent ensuite vers l’intérieur des terres en devenant graduellement de plus en plus faibles, sauf le long de la frontière belgo-française, où ces précipitations restent parfois consistantes. Les températures maximales : 25 à 29°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et autour de 23°C sur les hauteurs. 20 août 2020 Le front chaud, qui traverse notre pays la nuit, sépare de l’air chaud d’un air encore plus chaud. À nouveau, les valeurs dépassent les 30°C sur une bonne partie du pays, avec des valeurs le plus souvent comprises entre 30 et 33°C en plaine (29°C au littoral) et entre 26 et 30°C sur les hauteurs (le Plateau Ardennais est beaucoup plus chaud que les Hautes-Fagnes). Le temps est souvent très nuageux, avec de nombreux altocumulus prenant différentes formes, parfois undulatus, parfois castellanus pendant qu’un voile de cirrus / cirrostratus se glisse progressivement au-dessus des altocumulus. Les éclaircies ne sont donc que passagères. Par moment, ces altocumulus sont suffisamment épais et étendus pour couvrir tout le ciel. Sous les castellanus les plus développés, on observe aussi des virga, voire des bases sombres (tendance à altocumulonimbus). Sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, on note le matin des stratocumulus avec de la pluie. Sur le sud-est du pays en matinée, on observe des bancs étendus de cirrocumulus, ce qui est très rare. Dans cette région, de façon générale, les éclaircies sont plus larges avec aussi des altocumulus, parfois castellanus, et la formation de rares cumulus. Ci-dessous, cirrocumulus dans le ciel de Beausaint : Webcam MB – Beausaint– 20 août 2020 à 10h Penchons-nous à présent sur une langue d’air particulièrement chaud sur la France. Saint-Dizier monte à 37,0°C pendant que Metz affiche 35,4°C, Nancy 35,2°C et Reims 35,0°C. Cette langue d’air chaud touche aussi l’Allemagne (Trèves : 35,2°C), le Grand-Duché du Luxembourg et... l’extrême sud de la Belgique, où les températures atteignent 34-35°C dans une bonne partie de la Gaume. Ci-dessous : la langue d’air chaud sur la France à 17 heures : Source : Infoclimat En soirée, un peu d’activité orageuse est observée du côté d’Anvers. Ces orages donnent localement quelques précipitations et rendent l’air très humide. À Anvers, on enregistre le soir des points de rosée de 22,8°C, seuil rarement atteint en Belgique. Enfin, la combinaison d’altocumulus instables et de voiles d’altitude s’effilochant en partie donne par endroit de très belles couleurs au couchant : Crédit photo : Jean-Yves Frique (Belgorage)
  25. cumulonimbus

    Été 2020

    PREMIÈRE DÉCADE D’AOÛT 2020 1er août 2020 La ligne de convergence qui nous a valu les orages nocturnes quitte le pays par l’est aux petites heures tandis qu’un front froid aborde la côte en matinée. Ce front froid atteint le sud-est du pays en soirée. En matinée, le ciel est le plus souvent très nuageux avec d’abord des bancs d’altocumulus et encore quelques éclaircies, puis des stratocumulus couvrant tout le ciel avant de se transforment en cumulus humilis / mediocris l’après-midi avec à nouveau quelques stratocumulus. Plus vers l’est et le sud (sur l’est des plaines, ainsi que sur l’Entre-Sambre-et-Meuse), les éclaircies sont plus larges. À l’arrière de la ligne de convergence, les vents d’ouest à nord-ouest donnent déjà un temps nettement moins chaud que la veille, avec en plaine des maxima le plus souvent compris entre 27 et 29°C, voire même moins sur la frange nord du pays, avec là seulement 24 à 25°C. En Ardenne et en Gaume surtout, il fait plus chaud. Du côté de Virton, les maxima atteignent 31 à 32°C. Sur l’ensemble des régions précitées, le ciel est d’abord très nuageux avec altostratus, altocumulus et stratocumulus, puis les éclaircies arrivent avec un chaleur d’étuve (air maritime humide se mélangeant à l’air chaud encore présent) et un ciel presque serein, juste garni de petits cumulus. En fin d’après-midi, ces cumulus se mettent à bourgeonner (avec orage dans le nord de la Gaume) tandis que des altocumulus par moment épais (parfois castellanus) couvrent partiellement le ciel tout au long de la soirée. Sur le plateau ardennais, les températures maximales atteigent 28°C tandis que les vallées, presque aussi chaudes que la Gaume, affichent des valeurs proches de 30°C. Au littoral, le ciel est couvert de stratus le matin, puis les éclaircies deviennent très larges, sauf vers midi où l’observe encore le passage de cumulus / stratocumulus. Avec des vents venant de la mer, les maxima n’atteignent que 22°C. L’orage gaumais ne donne que peu de précipitations, ailleurs il n’y a pas de précipitations du tout, à l’exception de quelques gouttes ici et là. 2 août 2020 Le front froid a désormais traversé tout le pays, qui se retrouve dans de l’air maritime plus frais. L’arrière du front froid présente un caractère stable avec altostratus / cirrostratus (parfois masqués par des stratocumulus) avant l’arrivée du ciel de traîne un peu plus instable avec cumulus se développant jusqu’à congestus. Ceux-ci, en général, n’atteignent pas le stade d’averses. En outre, dans la partie sud du pays, les cumulus se développent moins. Des cirrus accompagnent ces cumulus, parfois aussi quelques altocumulus et, plus tard, des stratocumulus cumulogenitus. Au littral, le temps est différent. Là, le ciel est assez menaçant le matin, avec cumulonimbus au sein de cumulus / stratocumulus, accompagnés d’averses. Puis le temps devient rapidement très beau dès la matinée, avec cirrus et quelques altocumulus / stratocumulus résiduels. Les températures : 20°C au littoral et sur les Hauts Plateaux, 22 à 24°C, localement 25°C en plaine. En Gaume et dans certaines vallées ardennaises, il fait près de 25°C. 3 août 2020 Nous restons dans l’air post-frontal. Une petite dépression sur l’extrême sud de la Mer du Nord génère une perturbation qui prend la forme d’une ligne de convergence, immédiatement suivie d’une ligne post-frontale. Ces deux systèmes fusionnent rapidement. Source : KNMI Une zone d’averses et d’orages se forme sur cette ligne qui aborde l’ouest du littoral peu avant midi. Ces orages se propagent en début d’après-midi sur tout l’ouest de la Belgique avant de s’affaiblir sur le centre du pays. En début de soirée, quelques autres orages se forment sur les reliefs ardennais. Le temps au littoral : d’abord très nuageux à couvert avec stratocumulus et altocumulus, puis une zone d’averses passe en milieu de journée avec cumulonimbus orageux. Ensuite le ciel s’éclaircit graduellement avec stratocumulus suivis d’altocumulus et quelques cumulus résiduels. En fin d’après-midi et en soirée, le temps devient très beau. Au centre du pays, on observe des cirrus / cirrostratus accompagnés d’altocumulus, puis les cirrus et altocumulus se dispersent quelque peu et des cumulus se développent jusqu’au stade mediocris, voire « petit » congestus. En après-midi, le ciel a l’air de devenir plus menaçant, mais il ne reste plus grand-chose de la zone orageuse, principalement des stratocumulus d’étalement. En Ardenne, on observe aussi des cirrus, cirrostratus et altocumulus, mais aussi pas mal de stratocumulus qui côtoient des nuages convectifs qui, en soirée, se développent parfois suffisamment pour générer des averses et des orages. Les températures maximales : 19°C au littoral, 21 à 26°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et autour de 18°C sur les hauteurs. Des trombes marines devant la côte belge ! Source : VRT NWS Sylvia (@Vliegvogeltla) Sur l’ouest de la côte belge, dès le milieu de la matinée, on voit des cumulus très fortement bourgeonner au-dessus de la mer au sein d’une petite éclaircie. Cette ligne de cumulus et cumulonimbus se rapproche lentement du littoral avec, en dessous, une bande de ciel particulièrement obscur à l’horizon. La mer est plutôt calme par un petit vent d’ouest-nord-ouest. Mais l’eau prend des teintes étranges, bien plus claires que le ciel. Webcam MB – La Panne – 3 août 2020 à 10h15 Webcam MB – La Panne – 3 août 2020 à 11h15 Webcam MB – Coxyde – 3 août 2020 à 12h00 C’est au moment où le « noir d’encre » du ciel se rapproche du littoral que l'une des trombes se forme. Source : RTL INFO Elle n’est d’ailleurs pas la seule : une autre trombe a déjà été vue, environ 1 heure plus tôt, au large de Dunkerque en France. En Belgique, on finira par dénombrer 5 cas de trombes marines : Trombe n°1 : au large de Coxyde vers 11h45 (durée de 8 à 10 minutes, également visible depuis La Panne) Trombe n°2 : au large de Coxde/Oostduinkerke, peu après la n° 1 (durée de 3 à 5 minutes) Trombes n°3 et 4 : au large de Blankenberge vers 12h30 (durée de 7 à 9 minutes, puis autre brève trombe, moins visible à cause de précipitations) Trombe n°5 : au large de Heist et Duinbergen vers 13h00 (durée de 2 à 3 minutes) En tout, nous avons eu, chronologiquement, 1 trombe en France, 5 trombes en Belgique puis 7 trombes aux Pays-Bas. Quelle en est la cause ? D’abord, nous avons un air relativement instable, avec une instabilité surtout développée dans les basses couches. Une ligne de convergence « booste » cette instabilité et forment une ligne d’averses orageuses. Nous retrouvons cette ligne de convergence dans les données de vent du port de Nieuport, où le vent faible d’ouest-nord-ouest tourne brusquement au nord-nord-est en se renforçant au moment du passage de la ligne d’averses. À Nieuport, les premières rafales sont observées à 12h20, mais elles sont arrivées un peu plus tôt du côté de La Panne et de Coxyde. Ci-dessous, la mer moutonnée au moment de la saute de vent et des rafales qui l’accompagnent. Remarquez aussi la couleur de la mer ! Les températures de l’eau de la Mer du Nord sont intéressantes aussi. Loin au large, l’eau a une température de 18-19°C et l’air, qui circule au-dessus de l’eau, a une température de 16-17°C (données de 12h : mât de mesure « Westhinder »). En altitude, au niveau 850 hPa, on observe une température de 6°C (calculée par le modèle « Arôme » pour 12h, prévisions à très brève échéance). Une petite instabilité donc, sans plus. Mais en s’approchant du littoral, la perturbation rencontre des eaux plus chaudes, avec des températures de 20-21°C (données de 12h : bouée de Nieuport) en raison des chaleurs observées quelques jours plus tôt. La différence de température entre l’eau et l’air augmente, ce qui renforce brusquement l’instabilité. En outre, des études ont démontré que les conditions idéales pour la formation de trombes marines est une différence de 15 à 18°C entre la température de l’eau et la température de l’air au niveau 850 hPa. Or, à l’approche de la côte, nous atteignons justement ce seuil. Avec la convergence des vents en plus et les conditions générales d’instabilité post-frontale, toutes les conditions étaient réunies pour la formation de trombes marines. Enfin, voici la trombe marine capturée par la webcam d’Oostduinkerke. On ne la voit pas très bien, mais elle est bien présente, en dessous de la date inscrite au coin supérieur droit de la photo. 4 août 2020 Une crête de l’anticyclone des Açores se développe rapidement au-dessus de nos régions. Le temps devient beau avec, en matinée, des cumulus d’air maritime qui essaient encore de se développer jusqu’au stade mediocris, mais qui s’aplatissent par la suite durant l’après-midi. En même temps, le vent de nord-ouest qui souffle encore le matin devient variable et la masse d’air perd peu à peu son caractère maritime. En fin de journée, on voit apparaître quelques cirrus. Notamment au sud du pays, on observe parfois quelques brumes / stratus (fractus) le matin. Au littoral, on observe moins de cumulus, mais des bancs d’altocumulus assez importants en début de soirée. Les températures minimales, en plaine, sont parfois assez basses pour un début août, souvent inférieures à 10°C en plaine. Sur les Plateaux centraux et en Haute Belgique, les minima sont en moyenne moins bas (souvent autour des 11°C). En journée, les températures sont agréables, avec des maxima le plus souvent proches des 23-24°C en plaine et de 19-20°C sur les hauteurs. 5 août 2020 La crête se détache de l’anticyclone des Açores et forme une cellule séparée dont le noyau principal se trouve sur le sud de l’Allemagne le matin et remonte vers les États Baltes en soirée. Le vent souffle de sud à sud-ouest et l’arrivée d’air maritime est plus ou moins coupée, sauf dans la zone côtière. Comme les terres sont assez desséchées, l’air qui passe sur ces terres se dessèche rapidement aussi, avec des taux d’humidité tombant l’après-midi à 20-25% en de très nombreux endroits. Les cumulus ne se forment donc plus et le ciel est le plus souvent serein. Parfois on note quelques cirrocumulus et altocumulus à tendance lenticularis et l’un ou l’autre cirrus (parfois floccus). La nuit est encore très fraîche par endroit, cette fois-ci surtout à l’est et au sud du pays, avec 4,1°C à Elsenborn ; 6,0°C à Gouvy ; 6,7°C à Bièvre et encore 7,0°C à Buzenol en Gaume. En journée, les températures montent en flèche pour atteindre des valeurs de 28 à 30°C en plaine et de 24 à 26°C sur les hauteurs. Kleine Brogel enregistre déjà un jour de chaleur avec 30,2°C. Au littoral, les maxima atteignent 26 à 27°C grâce au vent général de sud à sud-ouest qui souffle jusqu’en début d’après-midi, ensuite une brise de mer d’ouest à nord-ouest s’instaure et la température rebaisse de plusieurs degrés. 6 août 2020 L’anticyclone reste centré sur les États Baltes et continue à déterminer le temps sur nos régions. Une perturbation frontale ondule au nord-ouest de chez nous, sur la Manche, le sud-est de l’Angleterre et la Mer du Nord. Par moment, cette perturbation se rapproche, mais ne nous atteint pas. En deuxième moitié de journée, le système perturbé s’éloigne à nouveau en repartant vers le nord. Le temps est très beau, avec par moment un léger voile de cirrus qui témoigne de la proximité de la perturbation. En fin de journée, ces cirrus disparaissent et le ciel devient (presque) serein. La nuit est encore un peu fraîche par endroit, avec parfois 10 à 12°C en plaine (9,6°C à Diepenbeek) et même moins, localement, en Haute Belgique (7,4°C à Elsenborn). En journée, avec le soleil et un petit vent variable à prédominance sud, plus tard est, les températures montent déjà très haut avec des maxima de 32 à 33°C en plaine (33,2°C à Chièvres) et 27 à 28°C sur les hauteurs. Cet air est à nouveau très sec aussi, si bien que les écarts de température entre la nuit et le jour peuvent être très grands : Diepenbeek : 9,6°C / 32,2°C (écart = 22,6°C) Retie : 10,5°C / 32,1°C (écart = 21,6°C) Chièvres : 11,6°C / 33,2°C (écart = 21,6°C) Melle : 11,1°C / 32,3°C (écart = 21,2°C) Elsenborn : 7,4°C / 28,3°C (écart = 20,9°C) Au littoral, en raison de la faiblesse du vent général, un régime de brise de mer s’instaure et apporte un important rafraîchissement. Au port de Zeebruges, la brise de mer, soufflant de nord, se lève dès la fin de la matinée et la température maximale ne dépasse pas 23,4°C. Ensuite la température baisse même un peu et se situe, durant toute l’après-midi, autour de 22°C sous une forte humidité. Cette brise de mer est assez pénétrante et se fait sentir jusqu’à Bruges (avec là un mélange entre l’air chaud et l’air frais et une humidité demeurant assez élevée). Ci-dessous, une illustration du vent quelque peu variable, mais à prédominance sud à l’intérieur des terres, et du jeu complexe des brises de mer en fonction de la configuration des côtes. Loin au large, à l’écart de toute côte, le vent sur la mer reprend la direction du vent général. Source de la carte : Infoclimat 7 août 2020 L’anticyclone, toujours centré sur les États Baltes, ne bouge pratiquement pas et continue à nous envoyer de l’air très chaud et très sec. Une très faible dépression sur le Golfe de Gascogne se déplace vers la France. Cette petite dépression fait tourner les vents de sud-est vers l’est sur nos régions, mais n’a pas d’autre influence sur notre météo. Le temps est très ensoleillé et parfaitement serein en toutes régions. Le matin, il règne encore une relative fraîcheur en plaine, avec des minima souvent compris entre 13 et 16°C, parfois même moins comme à Diepenbeek avec 12,2°C. Sur les plateaux du centre et du centre-est, la nuit est bien plus chaude avec 20,2°C à Bierset et même 21,7°C à Beauvechain. En Haute-Belgique, on relève 9,3°C à Elsenborn ; 13,6°C à Mont-Rigi et 17,3°C à Saint-Hubert. L’après-midi, il fait très chaud partout avec 34 à 35°C en plaine et 30 à 31°C sur les Hauts Plateaux. Il s’ensuit quelques écarts importants entre le minimum et le maximum, comme par exemple à : Diepenbeek : 12,2°C / 34,6°C (écart = 22,4°C) Elsenborn : 9,3°C / 31,0°C (écart = 21,7°C) Retie : 13,2°C / 34,1°C (écart = 20,9°C) Chièvres : 14,6°C / 35,0°C (écart = 20,4°C) Dourbes : 13,6°C / 34,0°C (écart = 20,4°C) Beitem : 14,5°C / 34,6°C (écart = 20,1°C) Au littoral, en bordure de mer tout au moins, les écarts sont moindres. Au port de Zeebruges, le minimum est de 20,0°C pour un maximum de 27,5°C. La brise de mer se lève vers midi et souffle de nord-nord-est avec une température de l’air qui descend graduellement de 27 à 25°C pendant que la température de l’eau oscille entre 21 et 22°C. À quelques centaines de mètres à l’intérieur des terres, c’est déjà très différent. L’aéroport de Middelkerke, avec un minimum de 13,7°C et un maximum de 32,7°C, enregistre un écart de 19°C entre la température du matin et celle du début de l’après-midi. En effet, le sol sablonneux se refroidit très fort et, avec la brise de terre, la température de l’air baisse très fort aussi. En journée, la température monte très fort et il faut attendre jusqu’à 14 heures pour que la brise de mer arrive fasse quelque peu rebaisser la température, là aussi. En soirée, la situation s’inverse à nouveau. Les températures restent remarquablement chaudes en bordure de mer (26,5°C au port de Zeebruges à 23h) tandis que le refroidissement se fait déjà sentir dans les dunes et les polders (23,1°C à l’aéroport de Middelkerke ; 21,8°C à la base de Coxyde et 23,9°C à Bruges, toujours à 23h). Enfin un mot sur l’air qui reste très sec. En de nombreuses stations, l’humidité relative retombe temporairement en dessous de 25%. Du côté de Bruxelles, on note même 22% en soirée (Uccle : 22% à 19h ; Zaventem : 22% à 18h et 19h). 8 août 2020 La situation est presque inchangée par rapport à la veille. L’anticyclone reste centré sur les États Baltes tandis qu’une très faible dépression reste sur la France. On notera cependant une ligne de discontinuité sur le sud de la Mer du Nord et une autre, sur le nord de la France. Ces faibles perturbations sont responsables de passages nuageux au littoral et, dans une moindre mesure, sur l’ouest du pays. Ces passages nuageux gagnent ensuite le centre du pays en soirée. On note aussi un petit regain d’instabilité qui se remarque surtout sur les Hauts Plateaux. L’air qui est acheminé devient encore plus chaud, ce qui fait que les valeurs de températures redeviennent extrêmes sur le pays. Un certain nombre de records du mois d’août sont même battus. Ci-dessous, une liste reprenant les températures de ce 8 août, confrontés aux records décadaires (1re décade) et mensuels du mois d’août. Structure des données Localité : max du 08/08/2020 [record 1re décade août (date) ; record août (date) ; période d’observation] Province de Liège Bierset : 35,6°C [36,1°C (04/08/94) ; 36,1°C (04/08/94) ; 1953-2020] Baraque Michel / Mont-Rigi : 31,3°C [33,6°C (08/08/03) ; 33,6°C (08/08/03) ; 1953-2020] * Spa : 33,2°C [35,0°C (08/08/03) ; 35,0°C (08/08/03) ; 1982-2020] Elsenborn : 32,5°C [35,1°C (08/08/03) ; 35,1°C (08/08/03) ; 1987-2020] Province de Luxembourg Saint-Hubert : 32,1°C [34,4°C (06+08/08/03) ; 34,4°C (06+08/08/03) ; 1953-2020] Province de Namur Florennes : 34,6°C [36,7°C (06/08/03) ; 36,7°C (06/08/03) ; 1976-2020] Dourbes : 36,5°C [36,4°C (07/08/03) ; 36,5°C (12/08/03) ; 1965-2020] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Zaventem : 35,6°C [35,9°C (04/08/90) ; 35,9°C (04/08/90) ; 1984-2020] Uccle : 35,9°C [35,3°C (04/08/90) ; 35,3°C (04/08/90) ; 1968-2020] Beauvechain : 35,2°C [35,4°C (04/08/94) ; 35,4°C (04/08/94) ; 1953-2020] Province du Hainaut Chièvres : 35,8°C [36,5°C (06/08/03) ; 36,5°C (06/08/03) ; 1986-2020] Gosselies : 35,8°C [36,6°C (06/08/03) ; 36,6°C (06/08/03) ; 1984-2020] France – Département du Nord Lille : 37,1°C [36,6°C (10/08/03) ; 36,6°C (10/08/03) ; 1953-2020] Dunkerque : 28,3°C [34,6°C (07/08/18) ; 35,1°C (24/08/16) ; 1953-2020] Flandre Occidentale Middelkerke : 33,6°C [35,6°C (06/08/03) ; 35,6°C (06/08/03) ; 1984-2020] Beitem : 35,4°C [35,6°C (06/08/03) ; 35,6°C (06/08/03) ; 1953-2020] Flandre Orientale Kruishoutem : 37,5°C [35,6°C (04/08/90+06/08/03+07/08/18) ; 35,6°C (04/08/90+06/08/03) ; 1985-2020 Munte / Semmerzake : 36,3°C [35,4°C (04/08/90+07/08/18) ; 35,4°C (04/08/90) ; 1986-2020] * Province d’Anvers Stabroek : 35,5°C [35,8°C (06/08/03+02/08/13) ; 35,8°C (06/08/03+03/08/13) ; 1976-2020] Deurne : 36,1°C [36,0°C (04/08/90) ; 36,0°C (04/08/90) ; 1953-2020] Sint-Katelijne-Waver : 35,6°C [35,8°C (04/08/90) ; 35,8°C (04/08/90) ; 1983-2020] Province du Limbourg Gorsem : 35,5°C [36,4°C (04/08/90+04/08/94) ; 36,4°C (04/08/90+04/08/94) ; 1982-2018] Koersel : 37,3°C [37,3°C (02/08/13) ; 37,6°C (20/08/09) ; 1983-2020] Kleine Brogel : 36,5°C [37,7°C (07/08/03) ; 38,2°C (20/08/09) ; 1953-2020] Pays-Bas Maastricht : 36,4°C [36,2°C (04/08/94) ; 36,2°C (04/08/94+12/08/03) ; 1953-2020] * Il s'agit de stations géographiquement et climatologiquement tellement proches qu'on peut en faire une série (quasi-)homogène. Notons qu'une température de 38,2°C a été observée à Dilbeek, à l'ouest de Bruxelles. Le temps sur l’ouest du pays Au littoral, le temps est nuageux à beau, avec quelques très belles éclaircies en milieu / fin de matinée, sinon des bancs d’altocumulus plus ou moins denses, avec temporairement un ciel très nuageux à couvert. À l’intérieur des terres, les bancs d’altocumulus sont plus isolés, parfois sous forme de castellanus, et donc les éclaircies plus larges. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que les altocumulus deviennent denses. Le temps sur le centre du pays Le temps est très beau avec quelques bancs d’altocumulus isolés, occasionnellement castellanus, parfois même avec virga. Dans le courant de la soirée, les altocumulus deviennent plus denses. Webcam MB – Braine-l'Alleud – 8 août 2020 à 15h50 et 16h40 Le temps en Haute Belgique Le ciel est serein en matinée. Des cumulus se forment vers midi et restent longtemps au stade humilis, avec une forme même très aplatie. En soirée, certains d’entre eux se mettent à bourgeonner jusqu’à atteindre le stade de congestus. Les altocumulus n’apparaissent qu’en soirée et restent peu nombreux. Webcam MB – Beausaint – 8 août 2020 à 20h Cette convection mène à des orages en Allemagne, dans l’Eifel à quelques kilomètres à peine de la Belgique. Nous en retrouvons une trace dans la station privée de Dahlem, où de brèves précipitations entraînent une chute de la température de quelques 6°C. Petite « douche » rafraîchissante donc. Sinon, le temps continue à être très sec. À Uccle, l’humidité relative descend jusqu’à 20% (17h), et à Gosselies, jusqu’à 21% (16h). Seul le littoral connaît un temps franchement plus humide en raison de la brise de mer. À Zeebruges, où l’humidité ne descend jamais en dessous de 50% en ce jour, le maximum ne dépasse pas 27,9°C après un minimum, très élevé, de 22,4°C. Ce petit écart entre le jour et la nuit est en grand contraste avec les importants écarts qu’on observe ailleurs dans le pays. Quelques exemples : Diepenbeek : 12,9°C / 36,7°C (écart = 23,8°C) Retie : 13,8°C / 35,5°C (écart = 21,7°C) Melle : 14,9°C / 36,0°C (écart = 21,1°C) Elsenborn : 12,0°C / 33,0°C (écart = 21,0°C) Dourbes : 15,4°C / 36,2°C (écart = 20,8°C) Chièvres : 15,3°C / 36,0°C (écart = 20,7°C) Stabroek : 15,2°C / 35,5°C (écart = 20,3°C) Enfin, un mot sur une importante bouffée d’air chaud qui a concerné les régions côtières, ainsi que quelques autres régions, dans la nuit du 7 au 8. Des températures remarquablement élevées ont été relevées, entre autres, à 2 heures du matin. À Zeebruges, le thermomètre affichait 25,4°C tandis qu’à Dunkerque, on observait même 25,9°C. La Côte d’Opale était plus chaude encore avec 26,8°C à Boulogne. En Mer du Nord, parfois à plus de 50 kilomètres de la côte la plus proche, on observait encore des valeurs de plus de 26°C. C’était le cas, par exemple, sur la plateforme P-11-B avec 26,4°C. Au même moment, de très importants contrastes étaient parfois observés à l’intérieur des terres. Beauvechain affichait par exemple (toujours à 2 heures du matin) 24,7°C tandis que la toute proche station de Mélin, située dans une vallée, ne mesurait que 15,9°C. Le responsable : une couche d’air particulièrement chaud, avec 31°C, située à quelques 200 mètres de hauteur. Au-dessus des eaux de la Mer du Nord et de la Manche, mais aussi sur certains plateaux, cet air chaud parvenait à se mélanger avec l’air plus frais des plus basses couches en provoquant de véritables bouffées d’air chaud. Ailleurs, le refroidissement du sol et le calme régnant dans les basses couches formaient une barrière infranchissable pour cet air chaud, qui restait alors sagement au-dessus de l’inversion. 9 août 2020 On note quelques petites évolutions sur les cartes météorologiques. L’anticyclone sur les États Baltes faiblit rapidement tandis qu’un nouvel anticyclone, contenant de l’air bien plus frais, s’étend de l’Écosse à la Norvège. Un front froid sépare ces deux masses d’air et se situe sur le milieu de la Mer du Nord. Ce front est quasi-stationnaire et se désagrège lentement sous l’influence anticyclonique. On remarquera cependant de gros contraste thermiques sur l’Angleterre, avec en milieu d’après-midi 32 à 33°C du côté de Londres et seulement 23 à 24°C, à altitude égale, sur le nord de l’Angleterre, dans des zones pourtant non soumises à l’influence directe de la mer. On retrouve le même phénomène en Suède avec près de 30°C du côté de Malmö et 21 à 24°C du côté de Stockholm (située à la limite de ces masses d’air). Chez nous, l’air est toujours très chaud, mais une véritable ligne de convergence s’organise au sein des (faibles) basses pressions françaises qui, à présent, s’étendent jusqu’à l’Allemagne. Cette zone de convergence nous vaut pas mal d’activité orageuse. Source : KNMI En dehors des orages, le temps est à nouveau particulièrement chaud, avec de larges éclaircies, quelques cirrus (principalement sur l’ouest et le centre du pays) et des bancs d’altocumulus, souvent castellanus. Sur l’extrême sud du pays, on observe aussi des cumulus humilis. Les températures atteignent 34 à 35°C, voire plus, en plaine et 30 à 32°C sur les hauteurs. Les valeurs les plus chaudes (sur les données disponibles) sont relevées à Kruishoutem (35,8°C), à Passendaele (35,4°C), à Dourbes (35,4°C) et à Chièvres (35,3°C). Des pointes jusqu’à près de 37°C sont relevées dans l’extrême sud de la Gaume. Les orages sont, certes, parfois chaotiques, mais un certain nombre d’entre eux s’alignent sur des lignes plus ou moins dessinées, la première s’étendant à peu près de Silly (à l’ouest d’Enghien) à Genk en passant par Bruxelles, Louvain et Diest. La seconde, plus tardive, aborde la Belgique du côté de Chimay et s’étend jusqu’à Bastogne. Source : IRM Ces orages sont produits par des cumulonimbus à base élevée, formés par le développement d’altocumulus castellanus. À Bruxelles par exemple, on voit un très net bourgeonnement de castellanus vers 9h30 tandis que le ciel s’obscurcit (un peu) à partir de 10h. Dans un premier temps, ce sont surtout des virga qui sont visibles, mais ensuite les précipitations atteignent le sol. C’est à Uccle que les précipitations sont les plus fortes avec 11,6 mm (tombés en fin de matinée), suivi de Woluwe-St-Pierre avec 10,2 mm. Peu de kilomètres au nord, il ne tombe presque plus rien avec 1,2 mm à Neder-Over-Heembeek et 1,0 mm à Zaventem. En dehors de Bruxelles, on note encore 4 mm à Schaffen, sinon les précipitations sont plutôt faibles et rares en raison de la sécheresse ambiante. Des virga, minces rideaux de pluie ou averses très ponctuelles sont la caractéristique principale de ces orages. Ces orages apportent cependant un bon petit rafraîchissement. À Zaventem, malgré le peu d’eau tombée, la température chute de 26,1°C (11h) à 22,8°C (12h). À Uccle, sous les pluies plus abondantes, les températures sont les suivantes : 25,5°C (10h), 21,6°C (11h), 21,2°C (12h) et 22,3°C (13h). Après, la température mettra un bon bout de temps à remonter, avec des maxima atteints en fin d’après-midi ou début de soirée, avec respectivement 32,9°C à Zaventem et 32,8°C à Uccle. Des chutes de températures sont également observées plus à l’est, avec notamment 22,0°C à Schaffen à 13h et 22,7°C à Diepenbeek à 14h. La ligne orageuse plus méridionale provoque aussi, ponctuellement, quelques chutes de température. À Saint-Hubert, la température passe de 30,7°C (15h) à 22,1°C (16h). Mais beaucoup d’endroits, en Belgique, n’ont pas bénéficié de (la proximité de) ces orages et sont restés sous la canicule tout au long de la journée. Une autre exception à la chaleur, et pour une tout autre raison, est la côte belge. Le vent général d’est à nord-est dans la partie nord du pays, une certaine instabilité de l’air et une pression en baisse sont tous des facteurs qui favorisent la brise de mer. À Zeebruges, elle souffle tout au long de la journée et il n’y a presque pas de différence entre la température du matin et de l’après-midi (minimum = 22,4°C ; maximum = 24,4°C). Dans les dunes, la brise de mer souffle aussi, mais parfois des bouffées d’air chaud se mêlent déjà à l’air frais de la mer. À l’aéroport de Middelkerke, la température monte brièvement à 29,7°C en début d’après-midi. À Bruges, il faut attendre la fin de l’après-midi pour que la brise de mer y arrive, mais le rafraîchissement est à peine perceptible. En fin un mot sur l’humidité de l’air. La dépression brasse effectivement un air plus humide, mais en bien des stations, l’air se dessèche au contact du sol sec. À Chièvres, on note un taux d’humidité de 29% en fin d’après-midi. À Uccle, il fait bien humide après les orages, mais le dessèchement de l’air intervient vite, avec plus que 32% à 19 heures. Il faudrait bien plusieurs puissantes perturbations (orageuse ou non) pour mettre fin à cette sécheresse et à ces effets de retour qui risquent, dans une mesure plus ou moins grande, d’amener cette sécheresse à s’auto-entretenir. 10 août 2020 L’anticyclone contenant de l’air plus frais est centré sur la Norvège, avec une limite de masses d’air qui, dans les grandes lignes, reste inchangée par rapport à la veille. En d’autres termes, l’air frais reste éloigné de nos régions. Chez nous, ce sont les faibles basses pressions qui continuent à déterminer notre temps au sein d’une masse d’air particulièrement chaud stagnant sur le continent. L’évolution, en surface tout au moins, est une tendance vers un marais barométrique. Certaines régions commencent sous les orages dès la nuit. Vers minuit (du 9 au 10 août), on observe deux lignes de précipitations orageuses se rejoignant presque à angle droit, la première longeant la frontière belgo-française, la seconde coupant le sud de notre pays. Source : Buienradar L’activité orageuse est essentiellement présente avant minuit sur la branche méridionale, et après minuit sur la branche occidentale. Au niveau des précipitations, nous avons Hestrud, à la frontière belgo-française, qui enregistre 7,9 mm entre 00h50 et 01h35. Tout près de là, Sivry-Rance n’enregistre plus que 4,4 mm (à peu près aux mêmes heures). La branche méridionale donne 12,9 mm à Rossignol et 14,8 mm à Étalle. Ci-dessous, les orages vu depuis Péruwelz (Hainaut) : Crédit photo : Jean-Yves Frique (Belgorage) En journée, le temps redevient orageux en certains endroits. Les premiers foyers orageux sont observés en début d’après-midi dans les Cantons de l’Est. Plus tard en après-midi, des orages éclatent en Ardenne et dans le sud de la Province de Namur. En soirée, c’est surtout le Hainaut qui est touché. En dehors de cela, on note aussi quelques cellules sur le sud de la Province de Liège et sur le sud du Brabant Wallon. Ces orages sont, cette fois-ci, le fruit d’une convection plus traditionnelle, au départ de cumulus se développant jusqu’au stade congestus, puis se transformant en cumulonimbus avec averses orageuses. Au début de la journée, nous avons cependant encore pas mal de bancs d’altocumulus (parfois castellanus), ensuite on note des éclaircies plus larges, mais sous un ciel temporairement voilé par un nombre important de cirrus, souvent spissatus. Des cumulus se forment durant l’après-midi et, selon les endroits, se mettent à bourgeonner ou non. Dans certains cas, les dômes convectifs sont visibles de loin depuis les zones non orageuses. Le temps est à nouveau très chaud, avec des maxima de 34 à 35°C en plaine et de 30 à 31°C sur les hauteurs. Là où il y en a, les orages apportent parfois un grand rafraîchissement bienvenu. À Dourbes par exemple, la température chute en passant de 33,1°C (18h) à 22,0°C (19h) pendant qu’il tombe 12 mm en 1 heure. Par la suite, toute la soirée reste assez fraîche avec, plus tard, de nouvelles pluies. Uccle par contre, qui ne bénéficie pas des orages (mais où ils sont visibles de loin), la température ne baisse que très lentement avec 33,4°C (18h) ; 32,7°C (19h) ; 32,4°C (20h) et encore 30,5°C (21h). Le littoral, soumis à la brise de mer, ne connaît pas de convection. Le temps y est beau à légèrement voilé par des cirrus, avec l’un ou l’autre banc d’altocumulus. Notamment en bordure immédiate de l’eau, le temps est beaucoup moins chaud qu’ailleurs. Au port de Zeebruges, sous un vent de mer constant de nord-nord-est, qui s’est levé dès 11 heures, la température maximale ne dépasse pas 25,2°C, après une température minimale de 22,4°C. Un très petit écart, donc, entre le matin et l’après-midi. Mais à peu de kilomètres de la mer, il règne une chaleur insupportable avec de forts taux d’humidité liés au mélange d’air humide de la mer et d’air chaud de l’intérieur. À la base de Coxyde, le maximum atteint 30,6°C et l’aéroport de Middelkerke, 29,7°C. Plus loin à l’intérieur, et de façon générale en Belgique, les taux d’humidité restent encore souvent fort bas en dépit du temps qui se dégrade un peu et de l’apport d’air plus humide à l’origine. Ceci a un impact direct sur les précipitations orageuses qui, à part quelques cotes locales supérieures à 10 mm, donnent généralement bien peu de précipitations.
×