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windstorm

Probable tornade du 17 juin 1966 dans la région du Centre

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Je poste ce sujet ici car c'est un cas assez différent de ceux que j'étudie actuellement sur mon site de recensement et qui a plus attrait à cette partie du forum mais si les modos veulent le déplacer, aucun souci. ;)

Le 17 juin 1966, une violente ''tornade'' s'est abattue sur la région du centre allant d'Erquelinnes jusqu'à Nivelles.

Voici tout d'abord un sujet que j'ai découvert il y a quelques jours :

17 JUIN 1966

UN VENT DE FOLIE...

Ily a quarante ans, un véritable ouragan s’est mis à souffler sur une zone que l’on peut délimiter approximativement comme partant d’Erquelinnes, en passant par la région du Centre, le Namurois, le Brabant wallon et la région bruxelloise, du moins en ce qui concerne sa traversée en territoire belge.

Il a laissé, à part de nombreux dégâts, de nombreux souvenirs dans les mémoires. Que faire ? Que dire devant les éléments déchaînés ?

Moi aussi, je me souviens !

J’avais 10 ans ! Nous étions en plein préparatifs pour la fancy-fair à l’école du Centre. Accoudée au muret qui séparait la cour des « grands » et des petits, je regardais danser ma jeune sœur. Il faisait chaud ! Très chaud ! L’atmosphère est devenue bizarre, le ciel s’est assombri et a pris en même temps une couleur jaunâtre. Prévoyant un orage, nos institutrices nous ont fait rentrer en classe. J’étais en 4ème, chez Madame Pierrard, épouse Capelle.

Aux premiers déferlements des bourrasques, nous recevons l’ordre de nous plaquer contre le mur du fond, face aux grandes baies vitrées qui donnaient sur la cour. Là, nous étions aux premières loges. Le spectacle pouvait commencer !

Éberluée, figée, je regardais. Je ne me souviens d’aucun cri, d’aucun bruit. Le temps s’est arrêté ! La stupeur !

Tant d'images chocs pour une enfant ! Les carreaux volent en éclat, d’énormes branches d’arbres, si cela n’était pas des arbres, passent à l’horizontal à 2 mètres du sol. Un débris de carreau blesse au pied une de mes compagnes, Raymonde Acou,...

Et puis, le calme ! Est-ce terminé ? Encore abasourdies, les jambes tremblantes, nous sortons dans la cour. Les parents arrivent, apeurés, récupérer leur progéniture.

Sur le chemin du retour, d’autres images encore, gravées à jamais dans ma mémoire. Les fils électriques jonchent le sol. Il fallut enjamber les cageots de légumes, les débris de toutes sortes, et ces énormes glaçons, en forme d’œufs de poule ! Dans l’air flottait une agréable odeur de soupe.

Arrivées à la maison, plus de vitres, plus de toit ! Plus de légumes dans le jardin ! Maman, seule, avec ses trois filles, de 10, 8 et 3 ans !

Tout le monde était sain et sauf. C’était le principal. Mais quelle désolation tout autour de nous !

Et puis, Papa ! Papa revenant en moto en pleine journée de l’usine ( Il travaillait à Jeumont Schneider).

Papa, en fait, avait eu vent ( c’est le cas de le dire) par d’autres Levallois, dont « Barbou » (il tenait un magasin de cadeaux à la rue Allende, en face du GB actuel) qu’il y avait eu de graves dégâts dans son patelin. Barbou avait été averti qu’il devait rentrer parce que sa femme avait été blessée. La toiture lui était tombée dessus ! Inquiet, Papa a décidé de rentrer.

Et là s’arrête mes souvenirs avec le retour du père, quoique je me souvienne encore que le lendemain, ces grêlons n’étaient pas encore fondus !

Et puis les échos ont commencé à nous parvenir, des toitures étaient atterries à Mont-Sainte-Aldegonde, un pylône était tourné en vrille, etc. ..

Ailleurs, la toiture en tôles ondulées, charpente comprise, de l'atelier d'ébénisterie d'ANTOINE HALLOT, à la rue Alexandre Meurant, fut happée, traversa la rue, percuta le pignon de la maison familiale de Max Cassel, passa entre celle-ci et la maison de LÉONCE DELVAL, le voisin, pour s’échouer au fond des jardins. Le plus surprenant, c’est que les lustres en tubes fluorescents étaient intacts, encore accrochés et non cassés ! Pendant ce temps, Max tentait de maintenir les tentures plus ou moins fermées !

Au 193, rue de Fontaine, la baie vitrée, transformée en centaines de projectiles effilés, se planta dans les portes du meuble dressé à l’autre bout de la pièce. On se serait cru au cirque !

A la rue d’Haine, une “deux chevaux” descendait la rue… pour la remonter « en marche arrière » sous la poussée du vent. Vision burlesque pour 2 peintres encore juchés tout en haut de leurs échelles peu de temps auparavant !

Près de l’école Saint-Martin, les vaches paissaient dans une prairie clôturée par une haute haie touffue. Elles se sont retrouvées …… hors de leur enclos, éparpillées sur la route et aux alentours ! Comment ? Mystère.

L’église, quant à elle, reçu un très mauvais coup, qui justifie, sans doute, sa fin avec la chute de son clocher. La tornade avait fait tourner les colonnes !

Les élèves de l’école du Bois du Roi, étaient au Château Trigallez, en pleine répétition. Dès les premières menaces célestes, tout le monde tenta de s’abriter au mieux. Certains parents s’abritèrent dans les stands mais ceux-ci s’envolèrent. Les adultes se plaquèrent donc contre les murs du Château et de ses annexes.

Les enfants furent enfermés dans le château, dans la cuisine et les réserves, Les gosses hurlaient ! Tandis que la baie vitrée, transformée en centaines de poignards, attaquait la porte qui les protégeait

Pendant ce temps, Madame Dybul, une maman affolée, brava la tornade pour rejoindre ses enfants au Château. Elle fut blessée assez sérieusement à la jambe.

L’école, elle, avait beaucoup souffert ! Les châssis étaient dans la cour, le mobilier aussi.

A l’école des sœurs (l’école Saint-Pierre), c'était le jour de la fête des instituteurs. Les enfants avaient apporté un cadeau pour leur titulaire,Sœur Marie. Et puis, le carnage !.Les élèves trouvèrent refuge chez les sœurs. Pendant ce temps, les éléments déchaînés mettaient à sac notamment tous les cadeaux…

Partout la désolation et la peur de retrouver les siens blessés ou pire encore

Les communes les plus éprouvées. :

Leval-Trahegnies, Mont–Sainte-Aldegonde, Solre-sur-Sambre, Merbes le Château, Anderlues, Morlanwelz et La Buissière

Furent frappées, les communes de l’axe : Frontière française, Merbes le Château, Binche, le Centre, Nivelles et Genappe.

Et voici ce que j'ai retrouvé concernant ce ''coup de tabac'' sur la ville de Nivelles:

Le 17 juin 1966, Nivelles est victime d’une impressionnante tornade. En moins de cinq minutes, elle aura sur son passage, déraciné des arbres centenaires, emporté des véhicules, brisé des milliers de vitres et même, déplacé un pont roulant des ateliers métallurgiques.

On notera que le front orageux qui traversa la Belgique de sud ouest en nord est fut accompagné localement de coups de vent très violents, qui , d’après la nature des dégâts constatés ont du atteindre 30 ou 40m/sec voir d’avantage !

Ce qui est à noter, c'est que nulle part l'IRM ne fait mention de cette ''tempête'' et aucun article ne faisant référence à cet événement.

Est ce que quelqu'un en a déjà entendu parler? Surtout qu'à la lecture de cet article, on imagine que ce ne fut pas un événement banal mais au contraire impressionnant!

Si vous avez des infos supplémentaires concernant cet épisode qui semble mémorable pour cette région, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse suivante: manix2008@hotmail.com ou à en discuter sur ce forum.

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