titi 0 Posté(e) 4 décembre 2009 (modifié) Trouvé sur un forum de météo français bien connu (infoclimat).... Mais tellement savoureux et vrai que je le retranscris Et puis pas mal se reconnaitrons !!! (moi en premier) • Jma, Gem, Nogaps… : Nom donné à plusieurs modèles considérés comme de second rang. Leur évocation dans la prévision répond à deux critères très précis et cumulatifs : _ Gfs ne doit pas prévoir de situation froide à longue échéance, _ Ces modèles doivent entrevoir une situation froide. On peut noter que dans certains cas particuliers, la seconde condition est nécessaire et suffisante pour que ces modèles soient évoqués dans la prévision. C'est notamment le cas lorsqu'ils entrevoient tout comme Gfs une situation très froide, où lorsqu'ils entrevoient une situation plus froide encore que celle prévue par Gfs. • La prévisibilité est mauvaise : Traduisez « il n'y a aucun modèle qui entrevoit sérieusement du froid même à longue échéance ». • La prévisibilité est bonne : Au moins un tiers des modèles annoncent des conditions froides à des échéances plus ou moins lointaines. Dans certains cas, Gfs seul peut suffire à annoncer que la prévisibilité est bonne, surtout si la situation (froide) qu'il modélise apparaît sur un run sur quatre ou plus. • Gfs annonce un flux de nord à H+216 : Traduisez « aucune situation froide intéressante n'est vue de manière sérieuse par les modèles avant H+216 heures ». • A suivre : Formule classique de clôture d'une analyse, riche de sous-entendus. Le plus souvent, « à suivre » est le diminutif de « cela va aller dans le sens du froid mais je ne l'affirme pas directement sinon je vais me faire tomber dessus ». Par exemple, un post disant « Gfs annonce de la neige à H+180, à suivre » doit se traduire par « il y a de fortes chances qu'il neige à H+180 », voire « il va neiger à H+180 ». • La majorité des scenarii de Gefs : Ici, il n'est pas question de majorité simple, mais de majorité qualifiée et variable selon les situations. En ce qui concerne les prévisions de froid, un tiers des scénarios peut représenter la majorité ; à l'inverse en cas de prévision de douceur même les trois quarts des scenarii ne sont pas forcément majoritaires. Et s'ils le sont, c'est que la prévisibilité est mauvaise. • Une bulle chaude au pôle : Instrument d'extrapolation, la « bulle chaude du pôle » revient au moins une fois par hiver lorsque l'on a la conjonction de deux phénomènes : _ Les modèles n'envisagent pas d'épisode de froid intéressant à plus ou moins longue échéance, _ Une importante remontée douce a lieu en direction du pôle quelque part sur l'hémisphère nord. La bulle chaude est le nom donné à ce phénomène qui assure ou laisse à penser qu'une situation froide va se mettre en place malgré que les modèles ne l'annoncent pas. En effet, contrairement au cerveau du passionné météo hivernophile, les supercalculateurs numériques ne sont pas capables de modéliser réellement quel sera l'impact de cette bulle chaude et c'est pourquoi contrairement au passionné météo hivernophile les modèles ne sont pas capables d'anticiper cet épisode froid qui va résulter de la bulle chaude polaire. • Le froid se reconstitue plus vite que l'an dernier : affirmation coutumière du passionné météo hivernophile impatient lorsque vient l'automne. Tous les ans depuis l'existence de meteobelgique, les réserves froides polaires se constitueraient ainsi plus vite que l'année précédente ; il s'agit d'un argument très important et à prendre en compte en prévision très long terme car il renforce les chances d'épisode froid une fois l'hiver venu ainsi que les chances que le prochain épisode froid soit précoce. • La météo aime nous resservir plusieurs fois de suite du même plat : citation célèbre du prévisionniste Guy Plaut, et qui est abondamment citée par les hivernophiles lorsque l'on sort tout juste d'une situation froide et pour mettre en exergue le caractère temporaire de tout redoux (et ce même si les modèles ne prévoient pas de retour à des conditions froides). Cette citation est cependant totalement bannie lorsque l'on se trouve dans des situations douces récurrentes ; on y préfèrera la citation selon laquelle « chaque situation est différente, et il y a de grandes chances que la dernière ne se reproduise pas ». • Diagrammes de Gefs : Instrument très important de la prévision pour le passionné hivernophile, le diagramme représente l'évolution prévue des températures à 850 hPa sur une ville donnée par tous les scénarios de Gefs. Une majorité de scénarios en dessous de la ligne « normale trentenaire » est synonyme de temps froid, tandis qu'une majorité de scénario au dessus de cette ligne est synonyme (au choix) d'un temps froid par inversion, ou d'une mauvaise fiabilité des modèles. • L'Isothermie : Phénomène météorologique permettant d'affirmer ou de supposer que la neige tombera en plaine bien que les modèles ne le prévoient pas. En effet et contrairement au supercalculateur, le passionné météo hivernophile peut dire parfois avec précision et/ou certitude que l'intensité des précipitations et la présence d'air froid en altitude permettra d'assurer à la neige de descendre en plaine. • Le petit doigt : le petit doigt du passionné météo s'applique comme un veto. Lorsque les modèles ont du mal à trancher entre le froid et la douceur, ou ne prévoient que de la douceur, le passionné météo hivernophile peut sortir son « petit doigt veto » qui va lui permettre de passer outre cette situation en annonçant que « je pense que de toute manière cela va évoluer dans le bon sens [le froid] ». Il s'agit, en somme, du 49.3 de la Constitution du prévisionniste amateur. Modifié 4 décembre 2009 par titi Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
huymétéo 0 Posté(e) 5 décembre 2009 Ah la la, la supériorité Américaine décidément... Il n'empeche que c'est bien vrai, on a trop souvent l'habitude de se rabattre que sur GFS sauf si un autre donne du froid... Je pense qu'il s'agit de la recherche de la consolation... En tout cas, ca m'a bien fait rire Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
schoice 0 Posté(e) 6 décembre 2009 Tellement vrai! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
windstorm 0 Posté(e) 6 décembre 2009 Ah oui, pas mal du tout!! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dada 0 Posté(e) 7 décembre 2009 En effet, pas mal se reconnaitront... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BuB 0 Posté(e) 17 novembre 2010 Haha Hilarant Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Boitsfort 0 Posté(e) 17 novembre 2010 (modifié) C'est pas marrant , parce que c'est VRAI ! Edit : Mon 1000Eme message !!! Modifié 17 novembre 2010 par Boitsfort Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Futururgentiste 0 Posté(e) 17 novembre 2010 (modifié) Merci Piet pour nous avoir fourni ce lien existant. A ce jour, je ne suis plus vraiment hivernophile, mais bien passionné de chaque saison météorologique. J'ai donc pu faire un peu plus la part des choses en acquérant au fur et à mesure un peu plus de maturité avec l'âge. J'avoue que dans le passé, c'était un peu frustrant de se faire remettre à sa place par les plus réalistes (dont tu fais partie), et pourtant c'est bien l'objectivité et la prudence qui priment en météorologie. Maintenant que je suis mes cours de sciences à l'université, je peux me rendre compte que l'extrapolation un peu trop rapide peu mener à bien des échecs en matière de prévision surtout dans les études scientifiques et les prévisions scientifiques qui sont faites sur le climat et les nombreuses variables qui l'influencent. Finalement, rester objectif en météo procure bien plus de plaisir que de prévoir avec utopie une situation qu'on souhaiterait voir se passer, mais qui finalement se solde par un échec (souvent un échec de plus). Effectivement, quel plaisir d'analyser chaque carte (de tous les modèles, n'est-ce pas^^) en scrutant les moindres petits éléments qui pourraient bouleverser la synoptique générale qui saute aux yeux de tout le monde, ou devrais-je dire aux yeux de ceux qui voient le modèle dans sa globalité en ne voyant que les choses intéressantes et en occultant les éléments penchant en leur défaveur. C'est ça être scientifique, c'est analyser "l'échantillon" et toutes les variables qui l'influencent en étant très consciencieux dans son travail sans oublier le moindre détail qui pourrait faire que toute l'analyse réalisée est erronée. Merci à tous ceux qui s'efforcent de faire une prévision juste en confrontant leurs idées à celles qui sont parfois trop utopistes et trop synthétisées. C'est comme cela qu'on progresse à grands pas^^ Bonne soirée. Bastien. Modifié 17 novembre 2010 par Futururgentiste Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
neibofly 0 Posté(e) 17 novembre 2010 Trop fort! Bravo à celui qui l'a rédigé Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites