Aller au contenu
Les Forums de MeteoBelgique
bib

L'argent vient d'où, et où nous mène le système monétaire ?

Messages recommandés

Si le foutoir économique actuel tient encore plus ou moins c'est juste grâce aux gouvernements qui font tout pour noyer le poisson sous les liquidités, les manipulations de statistiques et les bavardages -pauvre poisson-. Mais bon, si on dépasse l'horizon des deux ou trois prochaines années cela craint. En plus avec la Grèce qui va faire défaut, on va encore moins s'ennuyer. Comme le faisait remarquer quelqu'un sur BFM Tv, vous devriez aborder un sujet de fond avec votre banquier. Puisque vos crédits (que vous n'arriverez pas à rembourser puisqu'on est en déflation maintenant...) sont déjà dans le bilan de la banque, vous pouvez bien vous permettre de ne pas repayer, c'est déjà dans le bilan de la banque. Je pense que votre conseiller financier sera heureux de vous recevoir...

Et en parlant de gouvernement, les prix du diesel à la pompe vont augmenter de pres de 5 cent demain, hors un rapide coup d'oeil au prix du baril ne montre pas une telle remontée, d'autant plus qu'il faut +- 3 semaines entre le prix du brut et le moment où il arrive à la pompe.

post-1038-1423081144_thumb.png

Qu'en faut-il déduire? Simplement que l'Etat tente de devancer une éventuelle remontée du prix du brut, lié à un euros de moins en moins fort. Pour se faire il augmente discretement les accises en trompant les 7 millions de Belges qui utilisent leurs bagnoles, en faisant passer çà pour une remontée des matières premières alors qu'il n'en est rien. Tout ceci avec la complicité des médias qui relaye ce type de fausses infos.

Modifié par huymétéo

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Oui, une des conséquences de l'injection massive de liquidités est la chute de l'Euro. Avec un peu de chance, on peut viser l'objectif un euro pour un dollar cette année, surtout au vu des montants mis sur la table par la BCE... Du coup, comme l'Euro se casse la figure, mécaniquement le pétrole en Euro remonte. Pour le Brent, depuis le 1er Décembre, la tendance est déjà perceptible :

post-3513-1423096199_thumb.jpg

En euro, le baril est revenu au niveau de mi-Décembre, alors qu'en dollars on n'a pas dépassé le niveau de fin Décembre (le baril rebaisse à cette heure-ci). Et si on normalise le prix depuis le 1er Janvier (valeur 1 du baril au 1er Janvier) :

post-3513-1423096412_thumb.jpg

Voir le carburant remonter ne fera pas forcément plaisir, mais là c'est le choix entre Charybde et Scylla... Laisser l'Europe aller à la déflation (avec en bonus, défaut de la Grèce) ; ou tenter de tenir le statu quo de l'énergie trop cher pour tout le monde. Entre les deux, Mario Draghi n'a sans doute pas fait le pire choix, mais c'est vrai qu'il n'y a plus vraiment de "bon choix", juste le choix du moins pire dans l'immédiat. Mais à terme il est sûr que si l'Euro continue de faiblir, les prix à la pompe finiront par remonter.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Et il n'y a pas qu'au Venezuela que cela commence à sentir la poudre :

http://www.aljazeera.com/news/2015/02/oil-...3102439772.html

J'ai déjà faire cette blague foireuse quelque part, mais à ce rythme, papa Le Pen pourra bientôt se rappeler du bon vieux temps en Algérie :lol2: L'Algérie a sans doute des réserves de changes conséquentes, mais la situation n'est guère tenable quand même. Le pays fait face à une chute de ses exportations de pétrole et de gaz :

post-3513-1423164803_thumb.png

post-3513-1423164839_thumb.png

Et le gouvernement achète littéralement la paix sociale. Avec un président qui est plus proche de l'état d'un zombie que d'un être vivant, dans un pays inefficient au possible, il ne faudrait pas là non plus que les prix se maintiennent trop longtemps. Sinon, certains vont ressortir les kalachnikov de la guerre civile, elles ne doivent pas être bien loin. C'est aussi la raison pour laquelle les prix du baril ne pourront pas descendre plus bas, et finiront probablement par remonter en milieu d'année. Cela fait à peine 6 mois qu'on parle des prix bas du pétrole, et l'offre est déjà totalement étrangler. Aux USA, les nouveaux forages pour la production sont littéralement en chute libre :

VmEn4Z.jpg

Dernières données au 31 Janvier. Les prix bas actuels sont tout simplement insoutenables, ils provoquent une destruction massive de l'offre. Que ce soit de la destruction à coup d'insurrections et de kalachnikov, ou destruction plus en "douceur" par cession de l'activité faute d'argent frais, le pétrole va connaitre une sacrée foutue destruction de l'offre en 2015.

L'autre point, parce que cela vaut la peine d'être soulevé vu qu'on essaye de nous noyer le poisson en parlant de tout sauf des trucs importants, le QE version Mario Draghi vient d'entériner le premier acte de la fin de l'Eurozone. En effet, à hauteur de 80%, ce sont les banques nationales qui rajouteront leurs propres dettes. Le risque ne sera mutualisé que pour 20% des rachats. En gros, Wurschteln Sie sich durch ! Il n'y aura donc pas d'Eurobond, et la prochaine étape est probablement l'extension du coup d'essai mené à Chypre en 2013 : empêchez les euros de circuler d'un pays à l'autre. En gros, descendez le drapeau européen,

, chacun pour soi et Dieu pour personne. Après, sur ce point les choses restent très spéculatifs car, malgré le foin qu'on fait sur Syriza, le parti est européiste et atlantiste malgré tout. À voir, parce que pour les électeurs grecs, le risque de se faire bourrer le cul de paille comme aux dernières élections est réel. Si le gouvernement grec cède et accepte de mettre en coupe réglé le pays au profit de Bruxelles, il y a peu de chance qu'on passe à la deuxième étape. De toute façon, quelque soit la trajectoire, la Grèce ne pourra jamais rembourser, ils ont une dette qui approche les 200% du PIB, une économie exsangue, etc... Il y aura forcément un défaut, à voir comment il est géré. Mais Mario Draghi a clairement ouvert la possibilité de sortir la Grèce de l'Eurozone là, et plus généralement ouvert la possibilité de l'éclatement de l'Eurozone. Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour continuer un peu sur la même idée que la courbe de Laffer, et la sortie de modèle, un autre point peut être soulevé. Sans doute qu'on redira par moment la même chose, mais pour essayer de donner le plus d’éléments possible.

Face à l'absence de toute reprise économique, le maintien d'un fort taux de chômage, et la réalité de plus en plus criantes que les politiques pour résoudre la crise restent peu efficaces, il est un sujet qui revient à la mode, à savoir la stagnation séculaire. En gros, on tente d'expliquer l'absence de reprise économique en disant que nous sommes dans le creux de la vague de cycles économiques longues, et qu'il n'a pas sûr qu'on puisse faire grand'chose. Et après chacun bouche les trous en trouvant la cause et les remèdes suivant son goût. Toute similitude avec le débat des négateurs du RC serait évidement purement fortuite... Dans les deux cas, les gens tentent de justifier le fait que la situation ne correspond pas vraiment aux attentes d'un progrès constant en plaquant des grandes idées ad hoc vide d'explications, qui sont ensuite étayés au gré des humeurs de chacun. Et à ce petit jeu, le coup des "cycles indépendant de notre volonté" est vachement pratique, que ce soit pour les températures ou la production mondiale...

Donc, tout le monde tourne autour du pot et réinvente sa propre stagnation séculaire :

http://www.vox.com/2014/10/28/7078167/secular-stagnation

http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?p=29380

http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkbl...it-cant-get-up/

http://www.bis.org/events/conf140626/rogoff_paper.pdf

http://krugman.blogs.nytimes.com//2014/10/...tagnation-isnt/

Etc... Bon on s'en fout un peu au fond de la stagnation séculaire, ce qui est surtout marquant c'est de voir tout le monde s'étriper autour d'un concept que chacun comprend totalement différemment. Pour certains c'est le manque de demande, et il faut que les gouvernements dépensent directement dans l'économie. Pour d'autres c'est le manque d'offre qui en est la cause, les gouvernements doivent donc en profiter pour éliminer les dettes et attendre que l'économie reparte. Par contre, tout le monde est d'accord sur un point, la croissance est l'objectif. Or, comme le faisait remarquer Donella Meadows :

http://www.developerdotstar.com/mag/articl...ene_system.html

Tout le monde sait intuitivement que le nœud du problème est la croissance, mais que tout le monde pousse justement dans le mauvais sens. Pour sauvegarder le système il faut une décroissance, et non une croissance. Et tout le monde passe à côté de ce point, comme dans La lettre volée d’Edgard Poe.

Si on repart d'un autre courbe très classique en économie, la courbe de l'offre et de la demande :

equilibre1.jpg

À un certain prix, il apparait un équilibre entre l'offre et la demande. Quand l'offre se réduit, les prix augmentent :

equilibre3.jpg

Jusque là tout va bien. C'est la cherté de la rareté.

L'argument utilisé pour balayer l'hypothèse qu'on soit à court de pétrole pour alimenter la croissance mondiale est donc le suivant :

http://www.vox.com/2014/10/28/7078167/secular-stagnation

Si le pétrole devient rare, les prix explosent. Or à l'évidence les prix du pétrole ne montent pas tant que cela, donc nous ne sommes pas à court de pétrole. Et donc, retour à la théorie de la stagnation séculaire, à essayer de savoir si le gouvernement doit investir pour relancer ou réduire le poids de ses dettes, et à tout les débats foireux à ce sujet.

Sauf que la manifestation du manque de pétrole ne peut pas se traduire par une hausse continue des prix. C'est là que l'approche économique, où les gens réfléchissent à travers des modèles dans le silo hermétique de leur domaine scientifique, se plante (toute similitude etc... La seule différence, c'est que les types qui essayent de se rassurer avec un retour à des concepts périmés de la main invisible, et les types qui essayent de se rassurer avec des modèles foireux, sont de part et d'autre de la barrière). Le pétrole est absolument indispensable à l'économie. Il ne peut pas être substitué par un autre carburant (aucune solution technologique ne nous sauvera...), il doit rester gratuit ou presque, et sans le pétrole il n'y a réellement plus rien qui tourne dans notre économie. Donc quand on se tape le mur du manque de pétrole, les prix n'augmentent pas jusqu'à 800$ le baril. Sans exagérer, en partant d'un dollar constant pour éliminer certains scénarios où le dollar termine en rouleau de PQ alors que le baril vit encore, si on atteint 800$ le baril, on a le droit à une guerre thermonucléaire dans la semaine qui suit. Cela n'arrivera pas, évidement. Mais le prix du baril ne peut tout simplement pas s’ajuster à la hausse, c'est impossible. L'économie mondiale n'y survivrait pas. Il n'y a aucune possibilité de substitution, aucune possibilité de payer, donc effondrement quasi immédiat de l'économie.

Ce qui se passe en réalité, et ce que l'on observe, c'est une destruction progressive de l'offre et de la demande, alternativement, sous la pression des prix du baril qui fluctue.

Quand le baril grimpe, les salaires baissent, les États s'endettent et rendent le crédit "gratuit" en imprimant de la monnaie et en baissant les taux d'emprunts, et la croissance économique cale. Bref, d'une part, on essaye de sauver le moindre dollar (euros / yen / livre / ... rayer la mention inutile) et d'autre part on ajuste la production à la baisse. En gros ce qui se passe depuis 2008 chez nous... Dans le même temps, comme les prix n'augmentent pas assez pour les producteurs, certains se retrouvent en difficulté malgré la hausse des prix. Les USA ont sans doute réussi à développer le pétrole et gaz de roche mère, le Canada a développé le pétrole des sables bitumineux, mais dans le même temps on a perdu l'Irak, la Syrie, la Libye, le Yémen, etc... Le bilan total pour la production n'est donc pas fameux.

Et quand le baril baisse, ce sont les producteurs qui perdent la tête, comme on va très vite le voir au Venezuela, aux USA, et en Algérie donc. Pendant ce temps, pour les importateurs cela n'a aucun effet net car les prix restent malgré tout encore élevé. Malgré la dégringolade des prix du pétrole, ceux-ci restent à un niveau élevés et qui n'est guère supportable. Historiquement, le baril à 40$ / 50$ a toujours représenté la ligne rouge pour l'économie :

post-3513-1423318800_thumb.jpg

Et ces pays sont aux prises avec une crise économique qui ne peut pas se résorber. La baisse des prix conduit donc plutôt à une déflation, ce qui augmente le poids des dettes et handicape encore plus l'économie. Actuellement, les prix bas vont donc rapidement détruire de l'offre, et les prix repartiront à la hausse pour aller détruire de la demande, etc... Le pays dont la situation est la plus préoccupante pourrait bien être l'Algérie. Le pays a quelques réserves de changes, mais la santé du président fait que la gestion de l'Algérie laisse à désirer. Avec en plus une baisse des exportations qui se conjugue à une baisse des prix, et la Libye voisine dans un chaos complet, il y a moyen que la guerre civile des années 90 deviennent rapidement aussi sympathique d'une animation de parc Disney en comparaison...

Et sinon, dans le domaine du transport maritime :

http://www.reuters.com/article/2015/02/04/...N0VE4AE20150204

Bon là aussi on s'en fout un peu, mais c'est juste histoire de dire qu'à moins que la téléportation marche, le commerce international de matières premières est dans un sale état.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

N'empêche, toutes ces pages de blabla, qui peuvent se résumer à un concept d'une vulgaire simplicité. Une croissance infinie dans un monde fini n'est pas possible. Et pourtant, tout le monde se convainc que la solution de la finitude du monde, c'est toujours plus de croissance... הֲבֵל הֲבָלִים אָמַר קֹהֶלֶת, הֲבֵל הֲבָלִים הַכֹּל הָבֶל, vanité des vanités, dit le Qohelet, vanité des vanités, tout est vanité.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

L'autre grande question, c'est de savoir si atteindre le pic pétrolier aura un quelconque impact positif sur les émissions de CO2. Pour l'instant, malgré la crise économique, malgré le protocole de Kyoto, etc... les émissions de CO2 dû aux combustibles fossiles explosent :

jG5W5J.jpg

Et ce n'est sûrement pas la grande sauterie de Paris en fin d'année qui changera quoi que ce soit. Pour faire de la philosophie de comptoir en citant des grandes phrases latines, qui custodiet ipsos custodes ? Certain arriveront sans doute à justifier que Kyoto a été une réussite (il devrait exister une loi qui dit que, dès qu'il existe une position indéfendable, il existe au moins un illuminé pour défendre cette position :lol2: ), mais en pratique les émissions ont augmenté encore et encore en suivant les pires scénarios. Avec le grand bazar de Paris, on va encore nous faire pleurer de rire en cassant 20 fois par lignes le terme " accord juridiquement contraignant" au sujet d'une éventuelle signature, mais dans la pratique, on voit mal en quoi ce serait "juridiquement contraignant".... J'imagine bien Ban Ki Moon ajouter un paragraphe précisant qu'il donnera la fessé à Barack Obama si les USA ne respectent pas leur engagement (enfin après peut être qu'ils pratiquent déjà ce genre d'activités pour se détendre après de longues et épuisantes tractions, cela ne nous regarde pas :whistling: ). Et plus sérieusement, j'imagine mal aussi les USA allaient bombarder les centrales à charbon des chinois si ces derniers ne respectent pas leurs engagements... 'fin bref, au mieux à Paris il n'y aura aucun accord signé, au pire on nous prendra encore pour des jambons avec une pseudo signature qui ne vaut rien. Ce qui nous ramène donc directement à la question de savoir comment les émissions vont pouvoir finir par baisser.

Et donc à savoir si atteindre le pic pétrolier pourra aider entre autre. C'est sans doute une question des plus importantes qui soit, même si tout le monde s'en fout (tout le monde s'en fout du pic pétrolier, tout le monde s'en fout du RC, et la combinaison des deux c'est un vide tel qu'il n'en existe même pas d'exemple comparable dans la nature....). Alors certes oui, il y a une certaine quantité de carbone par baril de pétrole, et si on trace les émissions de CO2 dû au pétrole :

post-3513-1425304053_thumb.jpg

Et la production mondiale (quasiment tout ce qui est produit est brûlé le lendemain) :

post-3513-1425304465_thumb.png

Les deux courbes se superposent, évidement. Un baril de pétrole, c'est environ 110 kg de C. Si on part de la consommation actuelle de 85 millions de barils par jour, on émet donc par an avec le pétrole :

émissions = 85 millions de barils jour * 365 jours par an * 110 kg par baril

émissions = 3.5 Gt de C par an

Ce qui correspond un peu près.

Même si les émissions peuvent changer un peu en fonction de l'utilisation finale du baril, ce sera compliquer quand même d'augmenter les émissions dû au pétrole si sa consommation diminue :whistling: Et là vu que les prix sont décidés à rester au tapis, ce sera tout aussi compliqué de ne pas avoir une destruction de l'offre. Donc, mécaniquement, baisse des émissions ? Et bien, c'est là le problème.

Si on reprend les émissions de C de toutes les sources, en incluant aussi la déforestation tant qu'à faire :

post-3513-1425305221_thumb.jpg

On se rend compte que le pétrole n'est plus la plus grosse source de CO2. J'ai déjà du le dire ( je radote avec l'âge :lol2: ) mais avec la fin du pétrole pas cher en 2005, c'est le charbon qui a repris la suite. Et c'est une tendance qui se confirme année après année et qui est réellement inquiétante. J'ai rajouté la tendance exponentielle pour le charbon, afin de mieux apprécier ^^ Même si l'économie souffre de l’épuisement du pétrole, et que nous allons vers une régression généralisée, il y a sans doute encore loin avant que les émissions de CO2 ne se décide à baisser de ce fait. Il y a également les émissions dû à la déforestation, qui sont très probablement encore moins sensible à la conjecture économique. Les émissions totales en orages reprennent les émissions dû aux combustibles fossiles en bleu, plus les émissions dû aux changements d’occupation des sols (déforestation quoi). D'ailleurs, les dernières données montrent que la déforestation en Amazonie poursuit sa relance dans la continuité de 2013 et 2014 :

imazon.org.br/publicacoes/deforestation-report-for-the-brazilian-amazon-january-2015-sad/?lang=en

En plus là bas, avec la sécheresse et l'El Nino qui semble vouloir monter en puissance, cela promet pour l'Hiver austral... Si on reprend les prévisions de "Limits to the growth" qui jusqu'à présent colle plutôt bien :

Lla08u.jpg

Elles disent la même chose. Le pic de pollution arrive après le pic industriel. Le timing exact importe assez peu (que l'effondrement économique prenne place en 2020 ou 2030 de toute façon c'est bientôt de manière pratique), mais l'idée que le pic de pollution puisse arriver après le pic industriel est une idée qui se défend. Cependant, vu que nous ne sommes pas encore au pic industriel (même si cela ne saurait plus tarder...), qu'on a déjà balancé assez de gaz à effet de serre pour faire sauter le climat de la Terre, et que nous ne sommes pas décidés d'infléchir nous même les tendances, il n'y pas de quoi être follement optimiste. Même si le timing est plus serré que prévu (genre 2015 est la date du pic industriel suite à l’effondrement des prix du pétrole :P ) il est déjà probablement trop tard pour pas mal de seuils. Notamment le fameux seuil des 2°C / 1000 Gt de C, auquel tout le monde s'attache. En prenant en compte tous les gaz à effet de serre qu'il soit, il y a déjà de quoi provoquer 3°C de réchauffement global. Et même pour le carbone seul, avec déjà 600 Gt de C émis :

http://trillionthtonne.org/

des rétroactions positives du cycle de C, et tout le tremblement, il faut être vachement optimiste pour penser qu'on puisse éviter les 1000 Gt de C. Il vaudrait mieux viser l'objectif d'essayer de limiter les dégâts tant que faire ce peux, et se dire qu'une Gt de C, et bien c'est déjà une Gt de C en trop ; plutôt que de viser des objectifs improbables dans des grandes messes qui ne servent à rien. Ce qui est surtout inquiétant c'est la combinaison charbon + déforestation qui a du potentiel pour émettre le plus inefficacement possible du carbone même quand tout fout le camp.

Sinon, dans le genre nouvelles sans intérêt, l'Ukraine est de plus en plus mal. La monnaie locale (la hryvnia) continue de plonger toujours plus bas, du coup réintroduction du rationnement, et le gouvernement qui dit que 2015 va être dur... Avec le risque d'inflation, de crise économique, de défaut souverain, bref que du bonheur. Avec la guerre civile, cela promet. On a d'ailleurs eu un ministre qui a eu vaguement un instant de lucidité, en disant qu'il y avait un risque de guerre à 3h d'avion de Paris. En pratique, si il n'y a pas la guerre en Ukraine, je me demande ce qu'il y a. Mais bon au moins il admet que la paix en Europe, c'est fini. On pourrait signaler aussi que Tripoli était à 3h d'avion en son temps, mais il est vrai que la Libye est en Afrique, et que de toute façon maintenant il n'y a plus de liaisons aériennes. Après on peut se rassurer en se disant que la Grèce, c'est à 3 h d'avion de Paris aussi, cela reste encore suffisamment "loin"... Et puis que bientôt il n'y aura peut être même plus de liaisons aériennes pour Kiev, donc cela augmentera notablement le temps de trajet. Faudra attendre que l'Espagne ou l'Italie ou le Portugal soient à leur tour rattrapés par la guerre pour passer à une distance de 2h d'avion, il y a encore un (tout ?) petit peu de temps avant d'en arriver là.

Et en Europe, la déflation continue...

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

D'ailleurs, sans faire d'exégèse poussé du fameux "il y a un risque de guerre à 3h d'avion de Paris", mais c’est aussi à replacer dans le contexte d'un continent en paix depuis un bout de temps. Si on exclu les guerres en Géorgie, Tchétchénie, et autres conflits dans le Caucase, et deux trois événements comme les chars à Budapest en 1956 ou les chars à Moskva en 1993 ; il y a la guerre pour la première fois en Europe depuis 15 ans et la fin du communisme dans les Balkans, et c'est seulement le deuxième cas d'un conflit armée depuis la Seconde Guerre Mondiale. Et encore dans les années 1990, c'était la fin du communisme, on était d'une manière plus évidente dans une dynamique "positive" point de vue de l'Occident et globalement la chute du communisme ne c'est quand même pas trop mal passé (à part en Bosnie où cela fut dramatique :s ). En plus on a enfermé l'Histoire dans une rhétorique abstraite ( http://www.amazon.co.uk/In-Defence-History...s/dp/1862073953 ), pour éviter de dire que la Seconde Guerre mondiale est un conflit très humain... Le retour à la réalité doit être un peu dur à vivre. Même si ce n'est pas encore la fin des jours heureux, cette histoire commence à sentir la poudre. D'où l'accès de lucidité, ce sont des choses qui arrivent quand la réalité ne colle plus aux prévisions délirantes. Comme le disait un philosophe, le réel est notre destin.

Bon sinon dans les détails plus pertinents dont tout le monde s'en fout, le pétrole refuse obstinément d'aller sous les 40 - 50 $ :

post-3513-1426000238_thumb.png

Tout le monde pense que nous sommes en train de nous noyer dans le pétrole etc... Mais bon dans les années 90 on considérait que le pétrole pas cher c'était 10 ou 20 dollars, soit un bon 3 fois moins cher. Et surtout malgré les stocks US qui explosent (comme le faisait remarquer un dessin humoristique, ils vont finir par stocker des barils sur la Lune à ce rythme...). Le marché reste dans un état précaire, pris entre surproduction, rendements décroissants, demande en berne, et à part les vœux pieux des prévisions économiques, il n'y aucun signal montrant que le baril à 50$ aidera la croissance. Et pendant ce temps, l'offre continue de se faire savater, offre qui cherche à se maintenir et donc force une surproduction :

http://www.reuters.com/article/2015/03/10/...N0M51NS20150310

Tandis que les USA taillent dans le gras pour maintenir à tout prix (c'est le cas de le dire...) la production malgré la baisse des prix.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

L'EIA a annoncé il y a quelques temps que la production de pétrole des USA va baisser au Printemps :

http://www.eia.gov/petroleum/weekly/archiv...lysis_print.cfm

Les joies des "prévisions" de l'EIA (et de l'IEA aussi d'ailleurs), ils ne savent annoncer que les événements déjà actés. Un modèle de clairvoyance et de lucidité donc. Il était évident que la production US allait se viander, depuis le mois d'Octobre le compte des plateformes de forages est en chute libre, et le fond n'a pas toujours pas été atteint :

post-3513-1429969581_thumb.jpg

En conséquence donc la production va finir par suivre. Si ce n'est pas Mai, ce sera Juin, de toute façon il est impossible de compenser une telle baisse des moyens de productions par une hausse de la productivité. Au Canada, la variabilité saisonnière est plus forte et pour bien faire il faudrait retirer le cycle annuel, mais même ainsi la baisse reste évidente :

post-3513-1429969900_thumb.jpg

C'est peut être une remarque bête, mais pour sortir du pétrole du sol il faut généralement forer (enfin sauf dans certains coins du Canada où ils "minent" le pétrole. Et on se demande après pourquoi cela va mal...). Et si on n'a plus les moyens de faire des trous, bé forcément qu'à un moment la production finit par baisser... Et c'est valable pour le Canada également :

http://business.financialpost.com/news/ene...__lsa=54e5-5027

Dans la débâcle il y a des industries pleines de dettes qui tombent :

http://www.bloomberg.com/news/articles/201...gas-price-drops

Et ce n'est surement pas fini :

http://www.bloomberg.com/news/articles/201...-sold-this-year

Au Canada un canard local parle d'hémorragie (et surement pas une hémorragie de pétrole...) :

http://calgaryherald.com/business/energy/e...est-in-a-decade

Pour l'instant il n'y a pas contagion mais vu que la finance mondiale se résume à une montagne de dettes ne valant rien ou un peu près rien, il ne faudrait pas trop titiller le château de cartes si on veut éviter un krach bien pire que celui de 2007.

Pendant ce temps le Venezuela est toujours à la dérive :

http://www.nytimes.com/2015/04/22/opinion/...-venezuela.html

La question est ouverte de savoir combien de temps il reste à Maduro avant de se faire éjecter par un push...

L'Angola commence aussi à se débattre pour maintenir sa production de pétrole :

http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c58e0bd8-e8...l#axzz3YKYimsL0

Et de nouveau, ce n'est pas pour insister mais un peu quand même, la baisse des prix du pétrole n'a aucun effet bien sensible sur les économies :

http://www.reuters.com/article/2015/04/23/...N0XK42220150423

http://www.markiteconomics.com/Survey/Pres...82a464ad147e9fd

http://www.markiteconomics.com/Survey/Pres...1b561e4d3a8e577

L'économie européenne n'arrive toujours pas à se relancer alors que nous sommes censés nager dans le pétrole. C'est d'ailleurs sans doute plus le fait que la BCE a décidé de faire tourner la planche à billet qui aide les économies, plutôt que la baisse des prix du pétrole, qui permet le très relatif mieux qu'arrive à détecter les plus optimistes.

Le retour de l'Iran sur le marché du pétrole permettra d'augmenter un peu l'offre pour pas cher, mais dans l'idée générale ce n'est quand même pas la joie.

Le pic pétrolier ne sera pas géologique. Ce n'est pas du jour au lendemain, en mettant un bon coup de pioche, que nous nous rendrons compte qu'il n'y a pas que de la caillasse. Le pic pétrolier sera économique, il se produira quand il y aura un clash entre ce que peuvent payer les consommateurs et les coûts que doivent endurer les producteurs. La fin du pétrole pas cher a été acté à la fin des années 2000. Depuis la production a pu croître grâce à des pétroles non conventionnelles de toute sorte. Ces pétroles cependant ont un faible rendement et coûte cher à produire. Le pire est sans doute atteint au Canada avec les schistes bitumineux, où l'exploitation pétrolière devient carrément une activité minière :

canada-tar-sands.jpg

Le rendement de ce type de pétrole est proche du néant absolu.

Dans le temps, il suffisait d'y mettre un coup de pioche et le pétrole jaillissait en abondance. La dépense énergétique pour faire sortir le pétrole et le conditionner pour ensuite le vendre était très faible. Le rendement énergétique était donc élevé. Dis autrement, avec un baril de pétrole, on pouvait sortir 30 ou 50 barils du sol. Aujourd’hui, avec un baril de pétrole, on sort au mieux 10 ou 15 barils de pétrole non conventionnel en moyenne (les chiffres, c'est en gros, comme cela je ne saurais dire exactement les valeurs). Et au Canada, sur les gisements de schistes bitumineux, ce doit être 1 baril pour 5 voire même moins. Le principe du truc, c'est quand même que si il faut brûler 1 baril de pétrole pour sortir un baril du sol, ce n'est plus une source mais un puits d'énergie qui a été découvert. C'est peut-être bête là aussi, mais au Canada ils ont du l'oublier.

Par exemple, un type tout seul sur son île avec pour seul subsistance des chevreuils (où tout ce que vous voulez qui puisse se mange :lol2: ). Si il doit manger un chevreuil par semaine pour vivre, et qu'il tue un chevreuil tout les deux jours, son rendement énergétique est positif. Ses petites cellules "brûle" un chevreuil par semaine pour en ramener 3 à la maison (pas de travail le dimanche :whistling: ). Avec son stock d'énergie supplémentaire il peut en profiter pour se construire une cabane, ouvrir une bibliothèque, enfin bref ce construire son petit univers. Si à force de zigouiller du chevreuil il n'arrive plus à choper qu'un chevreuil par semaine, son bilan énergétique est équilibré. Mais du coup il ne peut plus entretenir sa cabane, sa bibliothèque, etc... Sa vie devient une lutte pour la survie, ses petites cellules "brûlent" un chevreuil pour en ramener un à la maison. Et si, continuant à dézinguer du chevreuil il termine par ne plus ramener qu'un chevreuil toute les deux semaines, autant arrêter l'exploitation du chevreuil. Il perd plus d'énergie à courir après les bestioles qu'il n'en récupère à la fin. Ces petits cellules "brûlent" deux chevreuils pour n'en prendre qu'un. Pour lui, le chevreuil n'est donc plus une source d'énergie mais un puits d'énergie. Alors après on peut toujours lui proposer la théorie de la substitution. Il peut se mettre à bouffer de l'arbre. C'est très énergétique, la preuve les arbres arrivent à pousser et vivent très longtemps... Sauf que la substitution ne marche pas, il lui faut une source d'énergie qui soit adapté. Le pétrole non conventionnel c'est un peu près la même chose. On n'est pas encore tout à fait rendu au point qu'il soit un puits d'énergie (au Canada à tout les coups il y a quand même bien un ou deux illuminées qui vont être assez c*n pour arriver à brûler plus de pétrole qu'ils n'en sortent du sol...), mais le pétrole devient tellement cher que nous avons un sérieux problème. Et la substitution ne marchera pas, il faut avoir une source d’énergie très concentré pour que la boutique tourne. Toujours au rang des idées complétement ... enfin voila quoi, il y avait eu comme cela un rapport sur la possibilité d'exploiter l'énergie des océans. Forcément, la conclusion était que ce n'était pas rentable. Les types auraient mieux fait de collectivement se casser une jambe ou aller chasser le chevreuil ou je ne sais quoi plutôt que de faire l'étalage d'une telle insanité crasse. Même si personne ne le dire, c'est pareil pour les énergies renouvelables. Ce ne sont pas des gisements d'énergie assez concentré pour être exploitable à grande échelle. La physique, toujours la physique. Première règle, tu ne peux pas gagner le jeu, deuxième de toute façon le jeu n'est pas équitable, et troisième, tu ne peux pas quitter le jeu. À la fin, c'est toujours l'entropie qui gagne. Donc plutôt que vouloir aller contre et terminer dans une apothéose digne de la bataille de Berlin, autant faire avec.

Il faut comprendre à quel point l'expression "pétrodollar" est vrai. Les économistes tendent à penser qu'ils sont devant une feuille blanche et qu'ils peuvent écrire les règles du jeu comme ils veulent. Sauf que l'économie est soumise aux lois de la physique elle aussi. L'économie est sous tendu par des flux d'énergies permanent, par la transformation permanente d'énergie. Les combustibles fossiles ont pour eux l'avantage décisif d'avoir un fort contenu en énergie pour un volume faible. Cet avantage a été exploité pour construire l'économie moderne. Cependant, cela implique que les combustibles fossiles sont littéralement irremplaçables, on ne peut pas leur substituer une autre source d'énergie. Il reste donc que quand l'énergie devient plus difficile à extraire, moins rentable, il se passe de drôles de choses comme une grande volatilité des prix, qui tendent malgré tout à augmenter sur le long terme. Il ne faut pas oublier que le "pétrole pas cher" d'aujourd'hui est toujours 3 à 5 fois plus cher que le "pétrole pas cher" des années 90...

En plus la fracturation hydraulique a pour elle l'avantage certain d'augmenter le nombre de séismes. L’Oklahoma est ainsi passé de deux séismes de magnitude 3 ou plus par an au début de ce siècle, à deux séismes par jour... En Novembre 2011 l’État a été secoué par un séisme de magnitude 5.7, le plus violent de son histoire.

Il n'y a pas à dire, le pétrole non conventionnel provoque des séismes, pollue l'eau, a un rendement excessivement bas, coûte extrêmement cher à produire, alimente les émissions de CO2, entretient l'illusion que tout va bien, et permet de maintenir l'expansion du système technicien. Cela fait rêver.

Bref, en un mot comme en cent, on arrive au pic pétrolier. Et si ce n'est pas cette année ou l'année suivante, cela sera d'ici quelques années maximum.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour donner des chiffres de la rentabilité de certains pétroles, puisque je ne les avais donné que "à la louche" :

http://insideclimatenews.org/news/20130219...-dilbit-bitumen

http://www.postcarbon.org/publications/drill-baby-drill/

Et comme le rappelle le titre de ce blog, à la fin c'est l'entropie qui gagne :

http://wotfigo.tumblr.com/post/26923273777...-minimum-energy

Avant de causer rendement, une petite digression bien crue sur le titre de ce blog. Même en se faisant péter le caisson, on finit par se faire bouffer par les vers et c'est encore l'entropie qui gagne. À part devenir Dieu, on n'échappe pas au fait que nous vivons dans un monde fini.

Bref pour le pétrole conventionnel, il faut brûler 1 baril pour en sortir 25 du sol. Pour le pétrole de schiste, aux USA, le rendement est de l'ordre de 5 pour 1. Au Canada, le rendement des sables bitumineux plonge à 3 pour 1. À nouveau, mais au Canada ils "minent" le pétrole. Cela donne le niveau d'aberration. Pour sortir un combustible liquide, on doit y aller à la pelleteuse et au camtar. Forcément que le rendement est nul. Et c'est peut-être bête mais vu que tout le monde s'en cogne des évidences, quand on doit brûler 2 barils pour en sortir 1 du sol, cela ne s’appelle plus une source d'énergie mais un puits... Le Canada, le Venezuela ou les USA souffrent donc énormément de la baisse des prix car ces pays exploitent des pétroles très lourds ou très compliqués à récupérer (autre aberration, le Venezuela doit même importer du pétrole léger pour diluer la mélasse qu'il sort du sol...). Donc des pétroles avec des rendements proche du néant, donc requérant des investissements colossaux. Et donc quand la machine à sous arrêtent de sortir des billets, on peut fermer la boutique. Certains nient également que les pétroles non-conventionnels existent en tant que concept. Il est sûr que les pétroles non-conventionnels, c'est un peu un terme fourre-tout, mais l'idée générale derrière ce concept est celle d'un rendement nullissime au possible. Le pic pétrolier ne sera pas géologique mais économique :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...mp;#entry469528

Ce n'est pas qu'un jour, en y mettant un coup de pioche, on se rendra compte que plus rien ne sort. Ce sera le jour où on sortira beaucoup de pétrole, et où on se rendra compte qu'on a plus de sous pour aller forer un peu plus loin et sortir encore plus de pétrole.

Et pour les motivés qui seraient prêt à croire les inepties délirantes de l'IEA au sujet d'une prétendue stagnation des émissions, un petit rappel sur le fait que les chiffres chinois sont d'une grande "souplesse" :

https://carboncounter.wordpress.com/2015/02...na-not-so-fast/

D'ailleurs, il est connu que les chiffres donnés par Pékin ne correspondent jamais à la somme des chiffres donnés par les provinces chinoises (et à quelque sujet que ce soit, du porc au CO2 en passant par toutes les statistiques qui peuvent exister), au point qu'il y a même eu des études à ce sujet :

http://www.indiaenvironmentportal.org.in/f...0s%20carbon.pdf

Mais cela ne gêne personne de se rassurer avec la prétendue baisse de la consommation de charbon en Chine, avec comme conséquence baisse des émissions globales et tout ce qui peut s'en suivre.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

D'ailleurs, une analyse simple et rapide des prix du pétrole montrent deux choses : les prix montent et la volatilité augmente. En général, pour un système dynamique qui oscille de plus en plus violemment, c'est qu'il flotte une odeur de carottes bien cuite. Le prix du WTI depuis 1946, en dollars de 2015 :

post-3513-1430831955_thumb.jpg

Actuellement, à 60$ le baril, tout le monde parle de pétrole pas cher, ce qui laisse vachement dubitatif sur ce que peut être un baril à 20$ comme dans les années 90... Du pétrole gratuit peut être ? Et malgré tout, la production n'arrive pas à tenir le choc. Le Venezuela, qui n'a déjà plus de flouze, souffre en plus du réchauffement climatique, les températures là bas pétant le plafond aussi (le record de Tx d'Avril a du tombé dans le tas à Caracas si je ne me trompe pas) :

http://uk.businessinsider.com/venezuela-el...lan-2015-5?r=US

http://www.nytimes.com/2015/05/06/world/am...n-billions.html

Et la volatilité au sens économique (écart type du rendement logarithmique) qui représente la variabilité des prix donc :

post-3513-1430832648_thumb.jpg

Et l'hémorragie continue avec les pétroles non conventionnels. La production US est vraisemblablement en déclin à l'heure actuelle, et " l'espoir " réside maintenant dans l'Irak et l'Iran. Pour le reste, ce n'est pas encore cette année qu'on reviendra à un baril à 20 dollars.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Où nous mène le système monétaire ? Là :

http://blog.panampost.com/orlando-avendano...os-true-legacy/

Le Venezuela continue de s'enfoncer dans les ténèbres, le pays est à court de flouze :

http://www.bloomberg.com/news/articles/201...west-since-2003

Le pays est à court d'un peu près tout :

http://latino.foxnews.com/latino/politics/...la-electricity/

Le système éducatif ne fonctionne plus :

http://latino.foxnews.com/latino/lifestyle...-test-tubes-to/

Et on nous fait pleurer sur la démocratie au Venezuela miné par la corruption etc... :

http://www.washingtonpost.com/opinions/ven...fe81_story.html

Le problème, c'est bien cette démocratie bourgeoise au service du système monétaire qui est en train de précipiter le Venezuela et d'autres pays dans le gouffre.

Le Yémen, un temps exportateur de pétrole, doit maintenant importer du pétrole :

http://www.yementimes.com/en/1875/news/509...ve-to-Yemen.htm

Plus de l'opinion politique cette fois-ci, mais effectivement les célébrations du 08 et 09 Mai ont été bien triste cette année :

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e02e264e-f...i_%C3%A0_Moscou

Entre un bloc occidental crispé et cherchant à vassaliser l'Ukraine, et une Russie décomplexé qui révère Staline, ça promet de beaux jours à venir. Après la réaction de la Russie est sans doute plus compréhensible. À voir les États-Unis, à part se demander si un congrès de concombres décérébrés serait capable de décisions aussi ineptes que peuvent l'être les décisions du gouvernements fédéral, il n'y a plus grand'chose à dire. Mais l'une et l'autre des tendances ne sont pas joyeuses. Il est aussi notable qu'avec les 70 ans de la libération, on se rapproche aussi du décès des derniers survivants de la guerre. Les types qui ont vécu la guerre ont maintenant plus de 80 ans, et la plupart sont parqués et oubliés en maison de retraite. Il n'y a plus réellement de souvenirs de la guerre, et donc on enferme le sujet dans une rhétorique abstraite qui vide de sens et de subtance l'Histoire :

post-3513-1431808442_thumb.jpg

http://www.les-crises.fr/la-fabrique-du-cr...-defaite-nazis/

Un peu comme avec le réchauffement climatique en somme, il faut en parler le plus possible pour en faire un objet abstrait et éthéré, du vent brassé.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
D'ailleurs, sans faire d'exégèse poussé du fameux "il y a un risque de guerre à 3h d'avion de Paris", mais c’est aussi à replacer dans le contexte d'un continent en paix depuis un bout de temps. Si on exclu les guerres en Géorgie, Tchétchénie, et autres conflits dans le Caucase, et deux trois événements comme les chars à Budapest en 1956 ou les chars à Moskva en 1993 ; il y a la guerre pour la première fois en Europe depuis 15 ans et la fin du communisme dans les Balkans, et c'est seulement le deuxième cas d'un conflit armée depuis la Seconde Guerre Mondiale. Et encore dans les années 1990, c'était la fin du communisme, on était d'une manière plus évidente dans une dynamique "positive" point de vue de l'Occident et globalement la chute du communisme ne c'est quand même pas trop mal passé (à part en Bosnie où cela fut dramatique :s ). En plus on a enfermé l'Histoire dans une rhétorique abstraite ( http://www.amazon.co.uk/In-Defence-History...s/dp/1862073953 ), pour éviter de dire que la Seconde Guerre mondiale est un conflit très humain... Le retour à la réalité doit être un peu dur à vivre. Même si ce n'est pas encore la fin des jours heureux, cette histoire commence à sentir la poudre. D'où l'accès de lucidité, ce sont des choses qui arrivent quand la réalité ne colle plus aux prévisions délirantes. Comme le disait un philosophe, le réel est notre destin.

Bon sinon dans les détails plus pertinents dont tout le monde s'en fout, le pétrole refuse obstinément d'aller sous les 40 - 50 $ :

post-3513-1426000238_thumb.png

Tout le monde pense que nous sommes en train de nous noyer dans le pétrole etc... Mais bon dans les années 90 on considérait que le pétrole pas cher c'était 10 ou 20 dollars, soit un bon 3 fois moins cher. Et surtout malgré les stocks US qui explosent (comme le faisait remarquer un dessin humoristique, ils vont finir par stocker des barils sur la Lune à ce rythme...). Le marché reste dans un état précaire, pris entre surproduction, rendements décroissants, demande en berne, et à part les vœux pieux des prévisions économiques, il n'y aucun signal montrant que le baril à 50$ aidera la croissance. Et pendant ce temps, l'offre continue de se faire savater, offre qui cherche à se maintenir et donc force une surproduction :

http://www.reuters.com/article/2015/03/10/...N0M51NS20150310

Tandis que les USA taillent dans le gras pour maintenir à tout prix (c'est le cas de le dire...) la production malgré la baisse des prix.

Dans le genre, cela commence à sentir la poudre, il y a le Pape qui a lâché à Sarajevo le terme "troisième guerre mondiale", ce qui n'est sans doute pas complétement anodin :

http://www.eglise.catholique.fr/actualites...e-par-morceaux/

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Dans le genre, cela commence à sentir la poudre, il y a le Pape qui a lâché à Sarajevo le terme "troisième guerre mondiale", ce qui n'est sans doute pas complétement anodin :

http://www.eglise.catholique.fr/actualites...e-par-morceaux/

Bon maintenant ce n'est plus une nouvelle, le pape François a donc balancé une encyclique sur la dégradation de l'environnement et ce genre de choses. [...]

L'un dans l'autre, on peut aussi faire le lien entre les deux commentaires du pape. D'un côté, il affirme que "C’est une sorte de troisième Guerre mondiale livrée par morceaux " et de l'autre il critique le système technicien en disant " Le problème fondamental est autre, encore plus profond : la manière dont l’humanité a, de fait, assumé la technologie et son développement avec un paradigme homogène et unidimensionnel." . C'est de nouveau là qu'on pourrait aller chercher une pelle et déterrer Jacques Ellul pour un bout et la fragmentation dont parle tant le concept de post modernité pour un autre bout. on retrouve cela à travers Twitter qui pousse à écrire en 140 mots (je serais bien moi et mes pavés sur Twitter :lol2: ) ou Google qui coupe les titres avec ses fameux "..." Ce qui caractérise l'évolution de notre société actuelle est en effet l’avènement d'un système technicien global, d'une ambivalence apparente permanente, d'une fragmentation tout aussi permanente, et en particulier des individus qui sont de plus en plus "atomisés" et individualiste -ce qui n'empêche pas le tissu associatif d'être encore toujours très développé, une autre ambivalence apparente du système technicien. On imagine donc mal aujourd'hui la bataille de Verdun avec les téléphones portables, les cellules de soutien psychologique, Twitter et FB en train de chauffer, etc... comme le faisait remarquer Bertrand Méheust. Dans le même temps, l'effondrement d'une civilisation est toujours un processus de fragmentation car elle implique un retour à une plus petite échelle (le cas de l'empire romain est emblématique, mais c'est vrai en toute généralité), c'est un processus de "décomplexification". Bref pour dire qu'il est peu probable que nous finissions dans une troisième guerre mondiale façon "les USA vs la Chine" ou "les USA vs la Russie" ou "les USA vs -inscrire ici le nom du pays-" avec gros missiles, têtes nucléaires, nouvelle bataille de Stalingrad ou de Verdun et tout le tremblement :

Le plus probable est que nous allions vers une dissémination des conflits asymétriques jusqu'à ce qu'il ne reste plus grand'chose sur quoi plaquer son coup de gourdin. Après l'Irak, la Libye, la Syrie, l'Ukraine, l'heureux gagnant suivant sera donc... à suivre au prochain épisode :whistling: la Grèce ce ne serait même pas étonnant (Fabius pourra se rassurer, la Grèce est aussi à 3 heures d'avion de Paris, cela restera assez loin de son bureau...), mais dans tout les cas il n'y a pas besoin d'avoir les USA qui sortent leur gros gourdin, suffit de laisser la situation pourrir un peu et tout le monde se fout joyeusement sur la gueule. Lâché à Sarajevo que nous sommes dans une troisième guerre mondiale par morceaux est donc une parole forte, et qui n'est sans doute pas que de la comm'. D'un certain point de vue, nous sommes déjà entré dans la troisième guerre mondiale en effet.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

D'ailleurs, l'US Army a prévu de s'entraîner à la guerre asymétrique ( http://fas.org/irp/doddir/usaf/afdd3-2.pdf ) justement dans le Sud des USA, et plus particulièrement le Texas :

http://fr.scribd.com/doc/258605525/Jade-He...Prep-Document-1

J'aime ce genre de coïncidences fortuites, oups pas fait fait exprès. Et tout le monde qui est là pour dire : "mais non, c'est normal que l'US Army s’entraîne, ils se sont même déjà entraîné contre des zombies". Mais oui bien sûr, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu... Bon sur le fait que l'US Army s'est déjà amusé à sulfater du zombies façon Resident Evil c'est vrai, mais le but était surtout de rendre plus "ludique" un exercice de gestion d’événements type "terroriste dans un hôpital" ou des trucs approchants : http://www.csmonitor.com/USA/Military/2012...mbie-apocalypse . Sorti de ce détail, le message subliminal transpire très, très fort quand même.

post-3513-1434790757_thumb.jpg

À nouveau, il n'y a probablement pas de complot (y a même une page Wikipédia sur les théories du complot de Jade Helm...), juste la fuite en avant d'un système à bout de souffle. Les USA se préparent à la possibilité d’assumer un jour ce qu'ils sont, une dictature militaire drapée de grands principes démocratiques histoire d'avoir l'air convenable, et préparent le citoyen à un état d'urgence permanent en douceur.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

http://thearchdruidreport.blogspot.it/2015...pre-mortem.html

La mort d'Internet : Une pompe pré funèbre

Le rôle mythologique attribué aujourd'hui au progrès dans la culture populaire a de nombreuses conséquences bizarres, mais l'une des plus étrange est l'aveuglement aux effets négatifs qui s'impose avec autorité sur l'imaginaire collectif de notre temps dès que les gens deviennent convaincus qu'une chose ou une autre est la vague du futur. Les nombreux ou les flagrants avertissements importent peu au bout du compte, tout autant que le nombre de fois où le même drame sordide s'est joué. Dès qu'un nouveau gadget étincelant est accepté en tant que glorieuse prochaine étape de la marche invincible du progrès, (N.d.T. On n'arrête pas le progrès...), la plupart des gens perdent la capacité d'imaginer que la vague du futur pourrait seulement faire ce que les autres vagues font : c'est-à-dire, gonfler, déferler, et refluer vers la mer, laissent des débris épars dans son sillage sur la plage.

Il se trouve que j'ai grandi au milieu de l'une de ces vagues temporaires du futur, dans la banlieue Sud de Seattle dans les années 1960, où tout les troisièmes né travaillaient pour Boeing. La vague en question était le transport supersonique, SST (N.d.T. SuperSonic Transport) pour faire court : un avion de ligne qui aurait pu voler plus vite que le son, économisant des heures de longs voyages. L'inéluctabilité du SST était un article de foi local, et non pas seulement parce que Boeing en construisait un ; un consortium anglo-français était en tête avec le Concorde, et les soviétiques travaillaient sur le Tu-144, mais le Boeing 2707 était attendu comme le plus gros et le pire de tous, un avion de 300 sièges aux ailes à géométrie variable qui allait faire du vol supersonique une réalité de tout les jours.

post-3513-1434846590_thumb.jpg

Bien avant que le 2707 prenne une réalité quelconque, vous pouviez acheter des modèles réduits de l'avion, complétés par des autocollants de la Pan-Am, à n'importe lequel des magasins de loisirs de l'aire urbaine de Seattle. À ce sujet, prenez l'Interstate 5 vers le Sud à partir du centre de Seattle vers

l'usine tentaculaire de Boeing juste en dehors de la ville, et vous verrez l'image du 2707 sur le mur de l'un des immenses bâtiments d'assemblage, un gros avion à ailes delta d'or et de blanc s'envolant à travers un ciel imaginaire vers un futur brillant dans lequel tant de personnes croyaient à l'époque.

Il y eu, comme cela arrive, un petit problème avec le 2707, un problème qu'il partageait avec tout les autres projets de SST ; il n'avait absolument aucune viabilité économique. Il était, pour être précis, ce qu'un précédent post de ce blog (N.d.T. : the archdruid blog) nommé une benne à subventions : c'est-à-dire, un projet qui était techniquement réalisable mais économiquement impraticable, et qui existait essentiellement en tant que moyen de pomper les subventions du gouvernements vers les coffres de Boeing. Arrivé en 1971, le puits s'assécha : placé face aux chiffres effrayants des économistes, inquiété par les calculs des scientifiques environnementaux, et pressé par un public pas tout à fait enthousiaste au sujet des douzaines de booms supersoniques par jour faisant couiner la vaisselle et fissurant les vitres autour des grands aéroports, le Congrès coupa le financement du projet.

post-3513-1434846614_thumb.jpg

Ceci se produisit juste au moment où l'économie US en général, et l'industrie aéronautique notoirement cyclique en particulier, essuyait des revers. Boeing était le plus gros employeur à Seattle en ces jours, et quand il mit massivement à la porte des employés, le résultat fut une dépression locale d'une sévérité légendaire. Vous entendiez de nombreuses personnes à cette époque remarquait avec insistance que les US avait raté le prochain boom de l'aviation, et le Congrès devrait baisser la tête de honte quand le Concorde et le Tu-144 auront transporté des passagers à travers le monde. Bien sûr, ce n'est pas ce qui arriva ; le Tu-144 réalisa une poignée de vols commerciaux et ensuite fut mis au sol pour des raisons de sécurité, et le Concorde perdura péniblement, un triomphe technique mais un éléphant blanc économique, jusqu'à ce que le dernier avion soit retiré du service en 2003.

Tout ceci était récemment dans mon esprit alors que je réfléchissais au futur d'Internet. La comparaison peut sembler aller trop loin, mais c'était alors ce qu'auraient pu dire les supporters du projet SST si quelqu'un avait comparé le Boeing 2707 avec, disons, le zeppelin, une autre vague du futur qui se révéla n'avoir que peu de sens économique pour être important. Certes, internet n'est pas une benne à subventions, et il est bien plus complexe que le SST ; il peut être comparé plutôt à l'ensemble du système des voyages aériens commerciaux. Mais peu importe, il peut être fortement affirmé qu’Internet, tout comme le SST, n'a en fait aucune viabilité économique ; il est poussé en avant par un ensemble de montages financiers ressemblant à de la fumée et des miroirs ; et quand ceux-ci s'en iront -et ils le feront- la plupart de ce qui fait d'Internet une partie si centrale de la culture populaire s'en ira également.

Il est probablement nécessaire de répéter ici que les raisons de cette affirmation sont économiques, et non techniques. À chaque fois que j'ai discuté la dure réalité économique qui fait de la durée de vie d'Internet dans l'âge de la désindustrialisation à peu près celle d'une boule de neige dans l'arrière cour de Belzébuth, j'ai reçu une volée de réponses se concentrant purement sur des questions techniques. Ces questions sont à côté du sujet. Bien sûr il serait possible de rendre quelque chose comme Internet techniquement réalisable dans une société loin dans la Longue Descente, mais ceci importe peu, ce qui importe est que Internet doit couvrir ses coûts d'opérations, et il doit aussi entré en compétition avec d'autres moyens de réaliser les choses qu'Internet fait actuellement.

C'est une source d'amusement ironique pour moi de voir que tant de personnes semblent avoir oublié qu'Internet n'apporte en fait rien de bien nouveau (N.d.T. : Ce qui a été, c'est ce qui sera, ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, rien de nouveau sous le Soleil. S'il est une chose dont on puise dire : « Voyez, c'est nouveau cela !» cela existe déjà depuis les siècles des siècles qui nous ont précédés.). Bien avant Internet, les gens lisaient les nouvelles, publiaient des romans et des histoires, se déplaçaient dans des quartiers mal connus, partageaient des photos de chatons avec leurs amis, commandaient des produits de magasins lointains pour une livraison à domicile, regardaient des photos de personnes avec leurs vêtements retirés, envoyaient des lettres anonymes remplis de haine à des destinataires insouciants, et faisaient un peu près tout ce qu'ils font sur Internet actuellement. Pour le moment, faire ces choses sur Internet est moins cher et plus pratique que les autres alternatives, et c'est ce qui fait qu'Internet est si populaire. Si cela change -si internet devient plus cher et moins pratique que les autres options- sa popularité actuelle ne durera probablement pas.

Commençons par regarder les coûts. À chaque fois que j'ai mentionné le futur d'Internet sur ce blog, j'ai reçu des commentaires et emails de lecteurs qui pense que le prix de leur service internet mensuel est une mesure raisonnable du coût d'Internet dans sa globalité. Pour corriger efficacement cette illusion, parler aux gens qui travaillent dans les centres de données. Vous entendrez parler de camions arrivant au quai de déchargement chaque jour pour décharger palettes après palettes de nouveaux disques durs de marque et d'autres composants, pour remplacer ceux qui partiront en flammes le même jour. Vous entendrez parler de la facture d'électricité qui pourrait aisément couvrir les coûts d'électricité d'une petite ville. Vous entendrez parler de bien d'autres coûts encore. Les centres de données sont chers à faire tourner, il y a des milliers d'entre eux, et ils sont seulement une partie de la vaste infrastructure que nous nommons Internet : par de multiples mesures le plus gargantuesque projet technologique de l'histoire de notre espèce.

Votre facture mensuelle pour les services Internet ne couvre qu'une petite partie de ce que coûte Internet. D'où vient le reste ? Cela dépend de quel partie d'Internet nous parlons. La structure de base est payée par les fournisseurs d'accès d'Internet (FAI), qui équilibre les dépenses en partie avec votre facture mensuelle, en partie avec la facture mensuelle de gros utilisateurs, et en partie avec la publicité. Les fournisseurs de contenus utilisent un mélange de publicité, de factures de services pay-to-play, de ventes de biens et services, de mise en forme et revente de vos données personnelles aux publicitaires et aux agences gouvernementales, et de l'argent neuf d’investisseurs et de crédits pour couvrir leurs frais. Les FAI font habituellement un profit modeste sur le contrat, mais la plupart des fournisseurs de contenus ne le font pas. Amazon est peut-être le plus gros revendeur de la planète, par exemple, et son flux de trésorerie a grimpé en flèche ces dernières années, mais ses dépenses ont augmenté tout à fait aussi vite, et l'entreprise ne fait que rarement du profit. Beaucoup d'autres entreprises fournissant du contenu, incluant des poissons aussi gros que Twitter, amoncellent des lourdes pertes années après années.

Comment restent-ils dans les affaires ? Avec une combinaison d’investissements massif d'argent et des dettes quasiment gratuite (N.D.T. : Tient tient, cela rappelle le QE de la FED aux USA...). Ceci est particulièrement courant dans les premières décennies d'une nouvelle industrie, bien que cela fut rendu une bonne affaire plus facilement grâce à la politique de la FED de taux d'intérêts proche de zéro (N.D.T. : gagné...). Les investisseurs qui rêvent d'acheter des actions dans le prochain capital-risque fourni par Microsoft pour des startups d'Internet, des banques qui fournissent des lignes de crédit pour les firmes existantes, le marché de bons et d'actions qui s'arrachent les papiers (N.D.T. : les papiers d'actions, obligations, etc...) de différents types brassés par l'activité d'Internet, et tout cet argent part pour payer les factures. C'est un risque raisonnable pour les investisseurs ; ils connaissent parfaitement bien qu'une grande partie des firmes qu'ils financent mordront la poussière d'ici quelques années, mais les quelques unes qui ne le feront pas seront soit racheté à un prix élevé par l'une des grosses boîtes du monde en ligne, soit elles vont trouver comment faire de l'argent et ainsi devenir elles-mêmes une grosse boîte.

Notez, cependant, que ce processus apporte un bénéfice inattendu pour les utilisateurs ordinaires d'internet : un grand nombre de services est disponible gratuitement, Augmenté le nombre de pages vus et de clics sur la page est bien plus important pour le futur d'une entreprise d'Internet aujourd'hui que de faire du profit, et donc le business plan actuel est de fournir une masse de biens gratuits au public sans s'inquiéter sur les conséquences financières des choses. C'est très pratique non seul seulement pour les utilisateurs d'Internet, mais il entretient l'illusion qu'Internet ne coûte rien.

Ainsi que mentionné précédemment, ces sortes de choses sont très habituelles dans les premières décennies d'une nouvelle industrie. Alors que l'industrie mûrit, le marché devient saturé, les startups devient bien plus risqué, et le capital se tourne vers des pâturages plus vert. Dès que cela arrive, la compagnie qui domine l'industrie doit rester dans les affaires dans la vielle manière qui est, en engrangeant des profits, et cela implique de faire payer le marché autant qu'il peut le supporter, rendant payant des services gratuits (Youtube et l'invasion de la pub, et ce n'est qu'un début...), et éliminant les services au minimum que les consommateurs peuvent tolérer. Ceci est la conduite habituelle des affaires, et elle implique la fin de la plupart des contenus non commerciaux qui donnent tant à Internet pour son rôle dans la culture populaire.

Toute chose étant égal, en d'autres mots, on peut s'attendre à ce qu'Internet suive la trajectoire habituelle d'une entreprise en train de mûrir, devenant plus chère, moins pratique, et plus fortement centré sur la génération de profits rapides chaque année qui passe. Les gouvernements ont déjà commencé à taxer les ventes par Internet, retirant l'une des subventions de fer centrales qui a boosté Internet au détriment des autres secteurs de ventes, et la taxation d'Internet ira seulement en augmentant alors que les administrations exsangues contemplent les vague de la marée de monnaie allant et venant en ligne. Aucun des ces changements ne tuera Internet, mais ils vont imposés des limites aux utopies les plus fantaisistes éclosant actuellement à travers le web, et fournir des motivations majeures aux individus et aux hommes d'affaires pour sortir d'Internet et faire les choses dans le monde réel à la place.

Ensuite, il y a le monde de plus en plus glauque du crime en ligne, de l’espionnage, de la guerre de harcèlement, qui promet de poursuivre violemment sa progression dans la même direction dans les années à venir. Je pense que la plupart des gens commencent à réaliser que sur Internet, il n'existe pas un concept tel que les données sécurisées, et les coûts de conduite d'une affaire en ligne aujourd'hui inclue un risque grandissant de vol de votre carte de crédit, de pillage de votre compte bancaire, d'emprunt de votre identité pour n'importe quelle raison douteuses. Et les fichiers codés sur votre ordinateur sans que vous ne le sachiez, pour que vous soyez forcé à payer une rançon pour leur décodage plus tard, de ce que j'en ai lu, et la dernière tendance brûlante du crime en ligne.

Le crime en ligne est l'un des rares champs du comportement criminel dans lequel de la clairvoyance brut est tout ce dont vous avez besoin pour vous en sortir, comme l'expression le dit, comme un bandit. Dans les années à venir, Internet pourrait ressembler moins à une super autoroute de l'information, et plus à l'une de ces sombres rue du centre ville ( N.D.T. : à comprendre du point de vue étasunien de la ville, qui à une organisation un peu à l'inverse des villes européennes ) où même les détrousseurs ne s'aventurent pas seul. Les tendances pour l’espionnage et la guerre de harcèlement en ligne sont plus difficiles à suivre, mais l'un ou l'autre ou les deux pourraient devenir un sérieux fardeau pour Internet également.

Le crime en ligne, l'espionnage, et la guerre de harcèlement ne vont pas tué Internet, pas plus que la maturation ordinaire de l'industrie le fera. Plutôt, ils conduiront à un futur où les coûts d'être en ligne sont souvent bien plus élevées que les bénéfices, et où Internet est bien plus souvent, et de loin, subi que utilisé. Ils conduiront également à l'éloignement inévitable par rebond d'Internet. Ceci est une des choses qui se produit toujours et aveuglent toujours les dirigeants extatiques des dernières technologies : quelques décennies dans leurs durées de vie, les gens commencent à réaliser qu'ils apprécient plus la vieille technologie, merci bien, et reviennent à elle. L'éloignement par rebond d'Internet a déjà commencé, et ne deviendra que plus visible alors que le temps passe, rendant un grand nombreux d'affirmations sur le futur d'Internet aussi absurde que les articles des années 50 insistant que dans le futur, tout les restaurants seront inévitablement des drive-in.

Pour être sûr, la résurgence des théâtres dans le sillage de l'âge d'or des films n'a pas mis fin au cinéma, et le retour de la bicyclette à la suite de l'automobile n'a pas mis fin aux voitures. De la même façon, le renouveau d'intérêt pour des pratiques et des technologies hors ligne ne va pas mettre fin à Internet. Il va simplement continuer à accélérer l'éloignement d'une culture d'avant-garde d'un Internet progressivement aveugle, dangereux, et contrôlé par les entreprises et les gouvernements, Ceci ne tuera pas Internet, mais de nouveau cela dressera une pierre marqué R.I.P. sur la tombe des fantasmes utopiques qui s'agglutinent sur la culture actuelle du net.

Toutes autres choses étant égales par ailleurs, en fait, il n'y a aucune raison pour qu'Internet ne poursuive pas son cours actuel pour les années à venir. Dans ces circonstances, il devrait rejeter la plupart des caractéristiques qui le rendent populaire auprès de l'avant-garde d'aujourd'hui, pour devenir un media de masse plus centralisée, plus réglementé, plus vide, livré jusqu'au point de craquage avec des publicités d'entreprises et un contenu au plus petit dénominateur commun, avec les voix dissidentes et les cultures alternatives exclues ou repoussées dans des coins où personne ne regarde jamais. Voilà la trajectoire normale d'une technologie de l'information dans la civilisation industrielle d'aujourd'hui, après tout, c'est ce qui est arrivé avec la radio et la télévision en leur temps, alors que les affirmations tapageuses et grandioses des premières années ont cédé la place aux réalités commerciales grossières des formes matures de chaque média.

Mais toutes les autres choses ne sont pas égales.

La radio et la télévision, comme la plupart des autres technologies familières qui définissent la vie dans une société industrielle moderne, sont nées et sont parvenues à maturité dans une économie en croissance. L'Internet, en contraste, est né durant la dernière grande explosion de l'âge du pétrole -les dernières décades du 20ème siècle- durant lesquelles les nations industrialisées du monde ont saisis les réserves de pétroles qui auraient pu faciliter la transition vers la durabilité, pour au contraire les brûler dans une ultime orgie s'ajoutant par dessus une déjà terrifiante consommation- et arrive à maturité dans les premières années d'un âge de contraction économique et de revers écologique.

La hausse des prix, la baisse de la qualité des services, et la monétarisation acharnée d'une industrie murissante, tout ceci avec le fardeau croissant des crimes en ligne et l'éloignement par rebond inévitable de la culture internet, frappera ainsi Internet à un moment où l'économie globale , et les coûts immenses pour faire fonctionner Internet dans quoique ce soit qui ressemble à sa forme actuelle devrait être tiré d'une réserve de richesse qui connaît beaucoup d'autres demandes pour elle.Qui plus est, quelques unes de ces autres demandes seront bien plus urgentes que le besoin de fournir aux consommateurs un moyen pratique pour envoyer des photos de chatons à leurs amis. Cette dure réalité ajoutera à la pression pour monétiser les services d'Internet , et fournir des incitations à ceux qui choisissent d'envoyer des photos de chatons par d'autres moyens.

Il est essentiel de se rappeler, ainsi qu'il est écrit plus haut, qu'Internet est juste une manière plus pratique et moins cher de faire des choses que les gens faisaient bien avant que le premier site web voit le jour, et une bonne partie de la raison pour laquelle c’est moins cher et plus pratique juste maintenant est que les utilisateurs d'Internet sont subventionnés par les investisseurs et le capital-risque qui finance l'industrie d'Internet. Ce ne sont pas seulement des subventions desquelles Internet dépendent, cependant. Avec le reste de la société industrielle, il est aussi subventionné par le concentré d'un demi milliard d'années d'énergie solaire sous forme d'énergies fossiles. Alors que ceux-ci s'épuisent, les vastes apports d'énergie, de main-d'œuvre, de matières premières, de produits industriels, et autres formes de richesses qui soutiennent l'Internet va devenir de plus en plus coûteux à fournir, et des façons de distribuer des photos de chatons qui ne nécessitent pas les mêmes apports vont prospérer dans la concurrence résultant.

Il y a aussi des questions cruciales d'échelle. La plupart des communications et des technologies de l'information pré-Internet peuvent fonctionner extrêmement bien à plus petite échelle. Une communauté de taille relativement modeste peut avoir sa propre bibliothèque publique, sa propre petite presse, son propre journal, et de sa propre station de radio émettant la programmation locale, et pourrait éventuellement tous les garder fonctionnels et utiles même si le reste de l'humanité avait soudainement disparu de la carte. La technologie d'Internet n'a pas cet avantage. Elle est plus complexe et plus coûteuse de plusieurs ordres de grandeur que celle d'un émetteur radio, pour ne pas parler de la technologie du 14ème siècle de presses d'impression et des catalogues de cartes; qui plus est, à l'échelle d'une petite communauté, les avantages de l'utilisation de la technologie Internet au lieu de simples équivalents seraient loin de justifier l'immense coût supplémentaire.

Maintenant, bien sûr, le monde du futur ne va pas consister en une seule communauté entourée de paysage désolé. Voilà une des raisons pour lesquelles la disparition d'Internet ne se fera pas en une seule fois. Les entreprises de télécommunications desservant certaines des régions les plus pauvres de l'Amérique rurale sont déjà en train de laisser leurs réseaux dans ces régions se dégrader, puisque les revenus provenant des clients ne couvre pas les coûts d'entretien. À mon avis, c'est un signe avant-coureur de l'avenir d'Internet -un avenir d'un déclin inégal ponctué par des pannes locales et régionales, dont certaines seront fixées pendant un certain temps.

Cela dit, il est tout à fait possible qu'il y aura encore un Internet de quelque sorte que ce soit dans cinquante ans. Il reliera des organismes gouvernementaux, des unités militaires, des entrepreneurs de la défense, et la poignée d'universités qui survivront à l'implosion proche de l'industrie académique ici aux États-Unis, et il pourra fournir des e-mail et quelques autres services aux très riches, mais autrement il aura bien plus en commun avec le DARPAnet original que le cosmos virtuel 24h/24 et 7j/7 imaginés aujourd’hui par les têtes les plus crédules du réseau.

Sauf si vous êtes l'un des très riche ou l'un des employés de l'une des institutions nommées à l'instant, en outre, vous ne pourrez pas avoir accès à l'Internet de 2065. Vous pourriez être en mesure de le pirater, si vous avez les compétences nécessaires et si vous êtes prêts à risquer un long séjour dans un camp de travail, mais à moins que vous ne soyez un criminel ou un espion travaillant pour les insurrections se déclenchant dans le Sud (N.D.T. : Jade Helm, si tu nous entends...) ou la montagne de l'Ouest, il n'y a pas beaucoup de raisons à ce risque. Si vous êtes comme la plupart des Américains en 2065, vous vivrez dans des conditions du tiers monde sans accès régulier à l'électricité ou l'eau courante, et vous aurez d'autres moyens pour acheter des choses, savoir ce qui se passe dans le monde, savoir comment vous rendre ville d'à côté et, oui, regarder des photos de personnes avec leurs vêtements retirés. Qui plus est, dans un monde se désindustrialisant, ces autres façons de faire les choses seront moins chers, plus résilientes, et plus utile que la dépendance sur les subtilités baroques d'un vaste réseau d'ordinateurs.

Exactement quand les derniers vestiges de l'Internet seront pulvériser vers le silence est une question difficile à répondre. Bien avant que cela n'arrive, cependant, il aura perdu son rôle actuel de l'un des enfants d'affiches du mythe du progrès perpétuel, et redevenu ce qu'il était vraiment tout le temps : une façon ridiculement complexe de faire des choses que la plupart des gens ont toujours fait par des moyens beaucoup plus simples, et qui ne semblait avoir un sens qu'au cours de cette très bref intervalle de l'histoire humaine lorsque les combustibles fossiles étaient abondants et pas cher.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je pense qu'on peut l'officialiser maintenant, la production de pétrole est donc doucement en train de baisser. Le pic de production des USA a sans doute été atteint au cours du Printemps 2015, et avec les prix du pétrole qui viennent encore de se prendre une gamelle ce n'est très probablement que le début. La production US peut être assez variable d'une semaine à l'autre et il sera donc difficile de dire quoi que ce soit de définitif avant encore quelques mois, mais actuellement le boom des pétroles non conventionnels est dans le dur.

Exxon Mobilea a vu ses profits s'effondrer :

http://www.theguardian.com/business/2015/a...-low-oil-prices

Et pour Chevron ils ne sont passés pas loin de l'hémorragie. Ils arrivent encore à faire un peu de profit, mais à peine :

http://www.reuters.com/article/2015/07/31/...N0Q51JJ20150731

Sinon, sur un blog une madame rappelle l'évidence que c'est le pétrole qui fait tourner la machine économique :

http://ourfiniteworld.com/2015/07/08/what-...have-in-common/

Les pays qui se sont retrouvés en défaut de payement ou pas loin sont des pays où le poids du pétrole est le plus important. Avec l'explosion des prix du pétrole, la balance commerciale de ses pays a viré au rouge vif, avec pour conséquence un défaut de payement.

Sans compter que les pays du Nord de l'Europe ont profité de l'union économique à leur profit. Quand la balance commerciale s'enfonce dans le rouge et que le pays n'a plus le contrôle de sa politique monétaire, la situation devient très vite explosive. En recoupant les deux, on a un très bon modèle permettant de déterminer les pays les plus en difficultés. L'Allemagne en particulier a préféré piller et spoiler les pays du Sud de l'Europe grâce à l'Euro, pour mieux les insulter et les humilier maintenant. Le pire c'est que l'Allemagne a déjà vécu une situation similaire il y a moins d'un siècle. Au lieu de saigner ces branleurs de grecs, on ferait bien de se souvenir du "diktat de Versailles", du plan Dawes et du plan Young en 1929, et de comment ce brave Adolf Hitler a acheté l'Allemagne :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Dawes

https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Young

L'Allemagne a déjà vécu la même situation il y a moins d'un siècle, mais rien à foutre vas'y qu'on saigne le cochon et tant pis pour les conséquences. Pour les ordres de grandeurs, juste pour situer un peu le problème même si ce sont des chiffres à la louche, mais le déficit de la balance commerciale de la Grèce s'est aggravé d'environ 35 milliards de dollars ($ courant) entre 2001 et 2008. Dans le même temps le prix payé par an pour le pétrole a gagné de l'ordre de 10 milliards de dollars. On rajoute par là dessus le ralentissement économique dû aux prix excessifs du pétrole, et la mise en coupe réglé des pays de l'Europe du Sud par l'union monétaire, et on a un bon bout de l'explication. Il ne faut pas chercher plus loin où sont passé les sousous de la Grèce, et ils n'est sûrement pas utile de traiter les grecs de branleurs congénitaux... Et comme la Grèce n'avait plus le contrôle de sa monnaie et qu'elle était le jouet des illuminés de Francfort, forcément la situation est devenue ingérable et explosive.

Sinon, le Venezuela continue de déguster lui aussi :

http://www.challenges.fr/monde/20150801.RE...-venezuela.html

Bienvenue dans le monde du pic pétrolier...

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les marchés commencent aussi à réagir et il y a eu de sérieuses turbulences avec une baisse brutale de al plupart des bourses du monde. En 2008 on avait réussi à éviter de peu l'effondrement du système financier, mais cette fois-ci on repasse à table et les chances d'éviter un joyeux feu d'artifice sont mince cette fois-ci, pour dire le moins. Après, il y a toujours la possibilité d'un quasi miracle, mais le nouveau crash qui se prépare a toutes les chances d'achever le travail commencer en 2008.

En attendant, pour commencer, la production de pétrole US est en train de subir un recul majeur. Le "pic" de production de pétrole étatsunien a probablement été atteint ce Printemps (le vrai "pic" a été atteint dans les années 70, depuis les gouvernements successifs n'ont fait que bouger les chaises sur le pont du Titanic comme dirait l'autre - en chantant lalalala tout va bien et en se bouchant les oreilles-). Et il pourrait fort bien amener un pic de production mondiale, vu que ces dernières années la seule nouvelle source de pétrole sont les non conventionnels en effet. Si le principal producteur de pétrole non conventionnel se prend une gamelle, cela augure de beaux jours pour la production mondiale dont la croissance dépend justement de ces pétroles...

post-3513-1440754134_thumb.png

Les données ne sont pas lissées. La production US est très volatil et il est un peu délicat de choisir comment lisser sans risquer de prendre un parti pris flagrant, j'ai donc éviter de trop bidouiller le truc. L'EIA trafique déjà assez les chiffres, pas la peine d'en rajouter (histoire de dire que je sors les données du site de l'EIA :whistling: ). La baisse puis hausse de 2012 est dû à la saison des ouragans et au passage en particulier de Ike. Depuis le début du boom du pétrole non conventionnel en 2011, suite à la crise financière de 2008, la production US enregistre donc son premier déclin qui ne soit pas réellement "conjecturel", même si cela dépend de la définition qu'on donne à conjecturel et structurel (il n'y a pas à s'inquiéter du fait qu'on pourra toujours trouver des types qui argumentent que la crise actuelle est conjecturel et passagère et que dans 5 ans la production USA aura au moins été multiplié par 15 ou 20 ...). Toujours est-il que la production US est en repli depuis le printemps et que le repli actuel, si il n'est pas très marqué encore, s'inscrit dans la durée et ne correspond absolument pas à un événement météo passager (la neige de Février, Katrina, ou autres excuses bidons). C'est le plus important repli depuis la crise de 2008, et ce n'est guère une surprise. Depuis Octobre 2014 le compte des plateformes de forage aux USA suit plus ou moins la théorie du pendu, un saut dans le vide suivi d'un arrêt dans le vide. La station s'est un peu stabilisé ces derniers mois, mais la situation n'est guère brillante. D'autant plus lorsqu'on prend conscience que les pétroles non conventionnels ne sortent pas du sol juste en mettant un coup de pioche dans le sol et que sans moyen de forage c'est vite compromis cette histoire :

post-3513-1440755135_thumb.png

Le résultat, une solide hémorragie sur les places boursières :

post-3513-1440755249_thumb.png

Et cette fois-ci il faudra sans doute plus que les plans d'urgence de 2008 pour arrêter l'hémorragie, sachant que les états sont tous à sec.

Et d'autres pays souffrent de la baisse des prix du pétrole, notamment l'Algérie :

http://geopolis.francetvinfo.fr/le-prix-du...-lalgerie-75175

Alors que pour le Venezuela, il n'y a pas plus grand'chose à espérer là :

http://www.courrierinternational.com/artic...ampleur-inedite

Le truc marrant dans cette débâcle, c'est que la faillite des entreprises du pétrole, charbon et gaz et autre permet de découvrir qui finance quoi. Et, surprise, les magnats de l'or noir aiment bien refiler des billets verts à des types qui vendent du rêve à la télé :

https://firstlook.org/theintercept/2015/08/...is-horner-coal/

Les faillites récentes dans le charbon US pour ceux qui seraient intéressés :

http://www.wsj.com/articles/alpha-natural-...r-11-1438557901

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bon là on peut mettre les pieds dans le plat et dire qu'on est au "pic pétrolier" des US (pic des pétroles non conventionnels, le vrai pic était dans les années 70), et probablement au pic pétrolier pour le monde. La production US est en chute libre et vu le prix du pétrole ces derniers jours ce n'est pas parti pour s'arranger. Maintenant, l'économie va détruire des capacités de productions parce que le prix du pétrole est trop bas. Et le prix est trop bas parce que personne n'a les moyens de payer un baril à 100 dollars et plus :

http://petrole.blog.lemonde.fr/2015/09/02/...le-loup-est-la/

Et le Figaro qui s'interrogeait encore dans son magazine sur savoir qui profitent et qui souffrent du pétrole trop cher. Ouaip ben là il ne va y avoir grand monde pour en profiter. La production US est en déclin depuis début Juin :

post-3513-1441227863_thumb.png

Et à la différence des gros creux de 2012 (passage d'Isaac dans le golfe du Mexique), de 2011 (passage de Lee), de 2008 (passage de Ike) et de 2005 (passage de ... enfin je ne vais pas vous faire toute la liste :lol2: ), ce n'est pas la faute d'un ouragan. C'est la première fois que la production US subit un déclin aussi profond et durable (baisse de 4% sur 3 mois) depuis la fin des années 80. Le globe est déjà depuis quelques années dans la première phase de l'effondrement, l'effondrement financier. Le terme crise était très mal à propos, la crise est une moment bref et déterminant. Ici, on est en "crise" depuis 2008, ce n'est donc plus une crise. L'effondrement commercial va sans doute suivre, l'économie ne pouvant vraisemblablement pas survivre à ce nouveau choc financier en gestation. Après viendra l'effondrement des États nations, qui a déjà commencé par endroits (typiquement la Libye, mais aussi le Yémen, l'Irak, la Syrie ; et d'autres pays y vont comme l'Ukraine, le Venezuela, et possiblement comme la Grèce).

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le Canada vient aussi de subit un gros coup d'arrêt au Printemps d'ailleurs. Ce sont les données pour les exportations car la mise à jour est plus récente (la production totale étant probablement un peu plus difficile à suivre en effet). Toujours est-il que les exportations sont orientées à la baisse, et il y a de quoi douter que la consommation intérieure puisse atteindre une vigueur telle qu'elle fasse baisser les exportations...

post-3513-1441406054_thumb.png

Les USA et le Canada sont quand même 3e et 5e producteur mondial, respectivement... Et il y a encore des illuminés pour penser que les USA ont gagné la bataille des prix (et accessoirement que le pétrole est comme tout le monde soumis à la loi de l'offre et de la demande ...) :

http://www.forbes.com/sites/jamesconca/201...t-saudi-arabia/

Quand la production se casse la gueule, le bon terme ce n'est pas "gagner" mais "perdre"... Problème de vocabulaire là. On comprend mieux pourquoi les américains ont été faire copain copain avec l'Iran même si l'Arabie Saoudite faisait un peu la poute du coup. Il faut bien aller le chercher quelque part le pétrole. En plus le Venezuela ne va pas fort bien, et ce pays est le 11e producteur mondial. On peut rajouter le Mexique, qui a atteint son pic en 2004 et est actuellement le 10e producteur mondiale. La baisse des prix a aussi eu un impact négatif :

http://www.cnbc.com/2015/08/20/oils-latest...lty-mexico.html

Et la chute de la production depuis 2004 s'est notablement accéléré ces derniers mois. Le sang commence à gicler pour les gros producteurs de ce monde. On pourrait encore espérer que l'Arabie Saoudite réussisse un miracle, mais c'est matériellement impossible, le pays est déjà quasiment au taquet pour le pétrole. Heureusement, l'Irak arrive à maintenir encore sa production malgré la guerre -alors que la Libye est quant à elle perdue pour la production de pétrole-. Et pendant ce temps, les marchés sont violemment chahuté, le risque d'un gros crash du système bancaire mondiale dans les mois à venir devenant de plus en plus réel. Et à propos de réel, dans le monde des vrais gens et non des traders, le commerce maritime mondial qui surnage juste au dessus de la ligne du décès complet repart à la baisse ;

http://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND

L'indice mesurant indirectement l'activité marchande pour des biens aussi divers que le charbon ou les céréales. Bref, la situation n'était déjà pas rose et malgré tout cela sent de plus en plus le cramé.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

En plus, le pic de production mondiale de pétrole se caractérise par le fait que nous atteignons un maximum de production justement, avant un déclin inéluctable. Et il est donc beaucoup question en anglais de "oil glut" (une recherche google renvoie plus de 2 millions de résultats... https://www.google.fr/search?q=oil+glut&amp...q=oil+glut+2015 ) ce qui peut se traduire par la surabondance de pétrole. Or c'est bien une des caractéristiques du pic pétrolier. C'est le "bref" instant dans l'espace temps où la tension entre l'offre et la demande nous mène à nous noyer dans le pétrole juste avant le déclin inéluctable. La production de pétrole va effectivement de record en record, et d'après l'EIA nous sommes actuellement à quasi 96 millions de barils / jour pour le mois d'Avril :

post-3513-1441960946_thumb.png

Cependant, ce n'est pas tout à fait la fin de l'histoire. En effet depuis 2011 la hausse de la production mondiale n'est permise que par la hausse de la production en Amérique du Nord, hausse de production dû à des pétroles dit non conventionnels. Si on décompose par régions du monde (pour l'EIA, 'faut comprendre Eurasia comme ex-URSS) :

post-3513-1441961149_thumb.png

On remarque que le Moyen-Orient est certes le plus gros producteur, mais la région est au taquet et sa production n'augmente pratiquement plus. La seule région qui connait une hausse de production est l'Amérique du Nord. Et au sein de l'Amérique du Nord, pas de surprise, c'est les USA qui mènent la hausse devant le Canada, le Mexique étant lui en train de gentiment couler (dans l'Amérique du Nord de l'EIA, il y a aussi Saint Pierre et Miquelon, le Groenland et les Bermudes, mais les trois ne produisent pas de pétrole).

C’est encore plus flagrant si on prend la hausse mondiale de al production depuis début 2011, versus la hausse de production de l'Amérique du Nord :

post-3513-1441961682_thumb.png

En gros, la hausse de la production mondiale de pétrole, c'est la hausse de la production en Amérique, ie. la production des pétroles non conventionnels. Certain n'aiment pas trop le terme "non conventionnel" au prétexte que ce n'est jamais que du pétrole. Cependant on peut dire aussi "pétrole cher à exploiter" ou n'importe quoi de ce genre. Ce sont des pétroles qui nécessitent de gros investissements. Y a même des endroits où ils "minent" le pétrole, au camtar et à la pelleteuse :

truckoilsands.jpg

http://www.theguardian.com/environment/201...trade-agreement

Pour un combustible censé être liquide c'est tout un concept en soi...

Bref donc à l'évidence la production des USA et du Canada est sur le point de suivre la théorie du pendu : un saut dans le vide suivi d'un arrêt rapide. Pour les USA, les données hebdomadaires qui tombent semaine après semaine confirme à chaque fois un peu plus que la production régresse. C'est la première fois depuis le "début" des pétroles non conventionnels (début à grande échelle, vers 2011) que la production connait un tel retournement. Et à la différence des précédents Étés comme 2005, 2008, ou 2012 ce n'est pas la faute des ouragans là.

post-3513-1441964473_thumb.png

Et pour d'autres producteurs ce n'est pas la joie. Pour le Canada, la production est vraisemblablement en train de se retourne. Pour le Mexique, le pays a atteint son pic de production en 2004 mais cette année le déclin est en en train de virer au désastre :

post-3513-1441965206_thumb.png

Bref, pour les 3 pays producteurs de l'Amérique du Nord, la production est parti pour se viander méchamment. L'Arabie Saoudite est vraisemblablement au taquet, cela fait des années que la production stagne autour de 10 à 11 millions de barils par jour, et toutes les gesticulations du Roi n'y changent pas grand'chose :

post-3513-1441965600_thumb.png

Ce ne sont que les données de l'EIA depuis 2011, mais en 1980 l'Arabie Saoudite produisait déjà dans les 10 millions de barils par jour, en bien 30 ans pas grand'chose n'a changé donc...

En réalité, il ne reste que l'Irak, et l'Iran qui peuvent encore changer quelque chose. C'est pourquoi Bush fils a été tatané la gueule à ces bouseux d'Irakiens (le résultat est un peu loupé, mais bon faut pas en vouloir aux USA c'est forcément la faute de ces c*ns de musulmans qui vivent encore au Moyen-Âge si c'est le bordel au Moyen-Orient...) ; et c'est pourquoi Obama est passé sous le bureau en Iran. Pour la Russie il y a peut-être un peu de potentiel encore, mais d'une part Obama n'a pas encore l'air très chaud pour aller ramper devant Poutine et d'autre part les pétroles de la Russie sont déjà nettement plus difficile à exploiter que ceux de l'Irak ou de l'Iran. Peut-être qu'avec un peu plus de sous et de technologies venus de l'Ouest cela pourrait le faire mais bon c'est pas gagné quand même.

En plus, des productions un peu plus secondaires mais pas forcément négligeables sont dans le dur aussi. Pour le Venezuela, la situation va de mal en pis et la production finira apr en être affecté. Pour l'Algérie, c'est un peu comme le Mexique. Le pic a déjà atteint mais cette année le risque que cela vire à la déroute est réel. Pour la Libye, il n'y a plus que la guerre et sortir du pétrole de ce chaos semble plus que compromis. Enfin bref on cherche un peu les pays qui pourraient augmenter la production mondiale.

Il y a donc un risque réel que le pic de production mondiale de pétrole soit en cours. Le plus drôle c'est que personne n'en parle, alors que le risque n'a jamais été aussi réel. Le pic des pétroles conventionnels est déjà passé depuis quelques années, en provoquant au passage la crise de 2008. Et maintenant que le pic mondial devient possible dans les mois à venir, il y a plein de monde encore à croire que le pic pétrolier est une chimère... Enfin, pour être plus exact, le plus drôle sera sans doute l'année prochaine, ou l'année suivante en étant optimiste, en pleine "crise économique" quand la baisse de production sera devenue patente. Il y a à gros à parier que tous les "experts" viendront nous dire que c'est la crise qui a provoqué une baisse de la consommation, et la demande s'est ajustée. Ouaip, sauf que la production a commencé à se bouffer le mur des limites de ce monde au Printemps 2015, AVANT toute crise... Rendez-vous en 2016 ou 2017 donc.

Sinon, petite anecdote personnelle, la France est donc maintenant en guerre sur son territoire :whistling: Dans une gare quelconque du Nord-Est, il y avait les militaires en patrouille de 3 avec le gilet frag, le flingue chargeur engagé (et probablement approvisionné...) et tout le tremblement. On n'est pas au Mali les gars... Bref étant chargé comme une mule bâtée -sans exagérer :lol2: - j'avais laissé les valises et sacs dans un coin le temps d'aller acheter une bouteille d'eau et j'étais sorti pour profiter du Soleil. En 5 min, les types avaient déjà repérés mes affaires et étaient prêt à faire évacuer la gare... J'ai eu le droit aux remarques habituelles du type "vous êtes inconscient", "à M. aussi il y a des voleurs", "on est Vigipirate Monsieur" et je vous en passe. J'étais bien motivé pour lui dire que je pouvais leur mettre mon poing dans la figure aussi, au moins ils ne se seraient pas déplacés pour rien, mais bon je me suis retenu :whistling:

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Sinon, petite anecdote personnelle, la France est donc maintenant en guerre sur son territoire :whistling: Dans une gare quelconque du Nord-Est, il y avait les militaires en patrouille de 3 avec le gilet frag, le flingue chargeur engagé (et probablement approvisionné...) et tout le tremblement. On n'est pas au Mali les gars... Bref étant chargé comme une mule bâtée -sans exagérer :lol2: - j'avais laissé les valises et sacs dans un coin le temps d'aller acheter une bouteille d'eau et j'étais sorti pour profiter du Soleil. En 5 min, les types avaient déjà repérés mes affaires et étaient prêt à faire évacuer la gare... J'ai eu le droit aux remarques habituelles du type "vous êtes inconscient", "à M. aussi il y a des voleurs", "on est Vigipirate Monsieur" et je vous en passe. J'étais bien motivé pour lui dire que je pouvais leur mettre mon poing dans la figure aussi, au moins ils ne se seraient pas déplacés pour rien, mais bon je me suis retenu :whistling:

Spécialiste de la biologie : biologiste

Spécialiste des bagages: bagagiste

Spécialiste du climat sur Terre : Terroriste ? :P

Faut comprendre : ayant travaillé dans le milieu aéroportuaire, faut bien se dire que les gars sont au taquet pour le moment et surtout depuis ce qui s'est passé dans un TGV récemment.

Voilà d'ailleurs quelque chose dont on ne parle pas ici et qui fait pourtant beaucoup d'argent : les armes. C'est incroyable comment on a pu développer autant de choses pour se détruire les uns et les autres. Ce qui me fascine, ce sont certains pays qui crèvent la dalle et réclament de l'aide alors qu'ils sont armés jusqu'aux dents. Le top revient à la Corée du Nord, je ne me permettrai pas de développer ce que j'en pense. Autre exemple : au Laos il reste des tonnes de mines enfouies dans le sol qui jusqu'ici n'ont servi à rien, et pourtant il y a bien quelqu'un qui les a vendues et a empoché son pognon. Et s'en débarrasser aujourd'hui est tout aussi coûteux.

Un fabuleux et très juteux commerce qui a encore un bel avenir.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il y a au moins un autre type qui est d'accord pour dire que les invasions dite "barbares" ne sont pas un mauvais parallèle :lol2: :

http://cassandralegacy.blogspot.fr/2015/09...foreigners.html

Les gens fuient vers un empire de plus en plus fragile, et l'empire se demande si il vaut mieux assimiler ou repousser alors qu'il ne voit pas qu'il est en train de s'effondrer. Il n'y a guère d'illusions à ce faire sur le fait que la réponse va glisser vers la deuxième option au fur et à mesure que la crise économique empire (c'est le cas de le dire :whistling: ). La plus grosse différence au final dans cette histoire, c'est que l'empire est lui même en grande partie responsable du chaos qui pousse les gens à fuir. L'Histoire ne se répète jamais tout à fait mais elle offre souvent des parallèles.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Cela n'apportera pas forcément beaucoup à la discution, juste pour illustrer un peu que les prétendus "experts" y vont à pile ou face avec des a priori qui servent au final de conclusions. Il y a 6 mois donc, dans le Short Term Energy Outlook de Février 2015, (publication mensuelle) l'EIA s'attendait à un simple "plateau ondulant" jusqu'en 2016 suite aux faibles prix du pétrole. Il avait cette vision de la production mondiale de liquides :

post-3513-1442428245_thumb.png

Avec une production US en plein boom :

post-3513-1442428309_thumb.png

La hausse de la production mondiale, après la petite hésitation de 2015, était donc prévue de repousser sur la hausse de production US :

post-3513-1442428349_thumb.png

Et avec l'OPEP qui aide un peu beaucoup (on se demande comment, mais admettons). Quelques mois plus tard, dans le STEO de Septembre 2015, l'EIA est bien obligé d'admettre que la production US va plutôt mal et prévoit donc une belle stagnation de la production :

C'est beau toute cette clairvoyance... Il n'y a pas besoin de se demander ce qui a pu pousser l'EIA à croire ainsi aveuglément que la baisse des prix n'aurait qu'un impact limité sur la production US. En Février 2015 tout indiquait déjà que le pétrole US aller se faire démâter. Mais pour l'EIA, les a priori ont pris le pas sur toutes les autres considérations, notamment que le pic pétrolier est une pure invention, que les USA ont toujours triomphé de toutes les difficultés, que la technologie viendrait tout sauver.

Et encore, l'estimation de la production US pour l'EIA en Septembre semble encore démesurément optimiste. La production baisse à peine, en tout et pour tout de 5% entre le point haut d'Avril 2015 et le point bas prévu de Février 2016. Dans la réalité la production de pétrole seul (la production tout liquide inclut l'éthanol, le gaz liquéfié, etc... mais la majeure partit c’est quand même le pétrole) est déjà en forte baisse :

ub1fGS.png

Et ce n'est sans doute que le début. Avec la baisse des prix, plus aucune entreprise du secteur pétrolier ne rentre dans ses sous :

http://www.artberman.com/rig-productivity-is-a-red-herring/

Et si l'éclatement de la bulle du pétrole a déjà commencé outre Atlantique ce n'est pas fini :

http://www.wsj.com/articles/oil-patch-brac...ning-1442274651

On voit mal donc comment la production US pourrait rester un peu près stable dans les mois à venir. Rien que pour Septembre, la production US devrait déjà se situer environ 3% sous le maximum d'Avril. Maintenir la baisse à 5% en tout et pour tout jusqu'en Février 2016 relève donc d'une joyeuse hallucination. Bref, ceci dit, la production mondiale de pétrole est ajusté en conséquence :

http://image

post-3513-1442428386_thumb.png

post-3513-1442429116_thumb.png

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

D'ailleurs, une précision rapide sur les différences entre pétrole et liquides. La production mondiale de liquides inclut le pétrole brut et les condensats au puits (noté C+C pour crude and condensates), le gaz liquéfié, et les autres liquides qui recouvrent essentiellement les biocarburants (le truc très écologique qui consiste à laisser des gens crever de faim pour pouvoir faire du carburants avec la production agricole). Dans la catégorie des autres liquides, il y a d'autres processus, comme le coal to liquid, qui sont comptés mais c'est marginal. La production de pétrole brut est la principale source de liquide pour le monde :

post-3513-1442489989_thumb.png

L'axe n'est pas initialisé à zéro mais à 60 millions de barils par jours pour y voir plus clair. Le pétrole brut compte pour les 3/4 de la production mondiale. Il y a donc différents "pics", entre le pic pétrole seul, le pic tout liquide, etc... Sans compter le pic or, le pic argent, le pic des terres rares, le pic charbon, le pic gaz, etc... :whistling: Il existe de plus des différences au sein du pétrole, et c'est bien le sujet qui nous concerne. Le pic de

pétrole conventionnel a probablement été atteint vers 2005, facteur majeur dans la crise financière de 2007 - 2008 par exemple.

post-3513-1442490490_thumb.png

Ce pic est différent bien sûr du pic "tout pétrole" qui inclut aussi les pétroles dit non-conventionnels. Certains n'apprécient guère cette distinction au motif que du pétrole, c'est du pétrole. Ce n'est pas faux en soi, mais cela masque le fait que la croissance de la production mondiale depuis 2005 est tiré seulement et uniquement par deux pays : USA et Canada. Et que la production de ces deux pays n'a pu augmenté que grâce à l'utilisation de techniques "non conventionnels", qui coûtent cher, très cher, très très très cher. C'est bien l'enjeu actuel, si les USA et le Canada ne sont pas capables de continuer à tirer vers le haut la production mondiale, cela va devenir compliqué d'éviter un pic "tout pétrole". Même si l'Iran revient dans la course il est peu probable que cela change fondamentalement les choses. Il est très probable maintenant que le pic de "C+C" soit avant 2020, même si la production tout liquide pourra peut être tenir un peu plus longtemps. Le Brésil a l'air motivé pour raser la forêt amazonienne et vu l'esprit de la COP21 ce ne serait même pas étonnant qu'on "pousse" le Brésil a produire de l'éthanol. Le principal a toujours été de produire toujours plus, pas de protéger la forêt amazonienne ou d'éviter la famine.

D'autres essayent d'estimer plus précisément la production de pétrole "conventionnel" en soustrayant la production non-conventionnelle des USA et Canada :

http://euanmearns.com/a-new-peak-in-conven...oil-production/

Méthodologiquement le résultat est plus fragile (croisement de différentes sources de données qui divergent parfois un peu) mais les chiffres sont un peu plu précis et le fait est que cela ne change rien au fait que le pétrole a calé en 2005, avant la crise financière. Il est d'ailleurs probable que les experts trouvent comme excuse la crise économique qui est quasi inévitable maintenant comme excuse pour le pétrole, alors qu'à l'évidence le pétrole est déjà dans le dur... Mais bon une erreur chronologique de 2 ou 3 ans, c'est un détail.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il n'y a guère d'illusions à ce faire sur le fait que la réponse va glisser vers la deuxième option au fur et à mesure que la crise économique empire (c'est le cas de le dire :whistling: ).

Et bien cela n'aura pas duré, la Hongrie fait donner l'armée à la frontière avec la Serbie :lol2: :

http://www.lemonde.fr/europe/video/2015/09...51953_3214.html

http://www.lemonde.fr/immigration-et-diver...01_1654200.html

Chose qui fera sans doute plaisir à Laurent Fabius, lui qui contemplait le désastre ukrainien avec cette remarque très profonde : "Il y a un risque de guerre à 3 heures d'avion de Paris" :

http://www.franceinter.fr/emission-linvite...rent-fabius-750

Maintenant il y a un risque de guerre à 02h10 de Paris (par Air France pour un Paris CDG - Budapest :whistling: ). Et puis bientôt ce sera peut-être encore plus proche :

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/...55319_3214.html

Paris - Strasbourg en avion, c'est une heure. Ce sera qui le prochain a faire donner l'armée à la frontière ? :P

En attendant, il y a des types qui se mettent aussi à trouver des similarités avec la veille de la Seconde Guerre Mondiale :

http://blogs.agu.org/wildwildscience/2015/...-about-history/

Sera-t-on assez c*n pour commettre les mêmes erreurs ? Réponse dans quelques années, mais cela semble bien parti pour le moment. Il y a sans doute aussi des similarités avec les "invasions barbares" même si le terme est vraiment mal choisi (et ce n'est pas histoire de dire que mais si en fait tout le monde se trompe, rien qu'à voir le pavé sur Wikipédia sur la terminologie on a déjà une bonne idée du caractère inapproprié de l'expression ... https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasions_bar...es#Terminologie ).

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant

×