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Les Forums de MeteoBelgique
paix

Saison 2012 : Ouragans, cyclones, typhons, tempêtes et dépressions

Messages recommandés

Que je suis étonné de voir la Madame choisir le modèle européen (ECMWF) pour ses explications :huh:

Beau stéréotype de la blonde présentatrice de la météo au demeurant :whistling: Nan mais l'EURO est quand même utilisé outre Atlantique. Il l'est d'ailleurs régulièrement pour les cyclones tropicaux où il est généralement un peu plus performant que GFS. Par contre, quand ce sera une tempête de neige, ils sortiront GFS, pas de soucis ^^

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Bon allez, je craque ^^ mais quand on voit la température de l'Océan :

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La crête anticyclonique au Nord, persistante depuis 2/3 jours et qui va encore durer avec plus de 400 mètres d'anomalie au cœur :

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gfsnh126.png

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Et les ondulations qui envoient l'Arctique dans les tropiques ; et les tropiques dans l'Arctique :

rhavn242.gif

Je me dis que quelque part, le réchauffement climatique ne doit pas être étranger à tout ceci...

Sinon, c'est un cas d'école dans son genre, avec une onde courte dans le le flux des ondes planétaires, qui génère un creux incliné négativement et récupère Sandy au passage.

Les USA sont en train de se préparer à un choc sévère, toute la côte d'Est est en alerte.

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La zone A de NYC est sous le coup d'un mandat d'évacuation :whistling:

http://project.wnyc.org/news-maps/hurrican...cane-zones.html

Je crois que cela concerne 375 000 personnes ou quelque chose comme cela, essentiellement de Brooklyn et Queens (120 000 gus pour Rockaway Peninsula et environ 100 000 pour Conney Island et les quartiers proches si je ne dis pas de bêtises).

On notera que NYC est toujours aussi vulnérable aux ondes de tempêtes. Sandy n'est que le début...

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Si j'étais la ^^

Mais je suis là ;)

Au fait j'ai dejà remarqué ces patates rouges là qui n'en finissent pas, c'est quoi encore ce bordel ? La MJO en cause a nouveau ? En tout cas sa parait bien costaud comme anomalie anticyclonique dans le coin la bas O_o

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(...)Ceux-ci s'attendent à ce que l'ouragan touche les terres, sans doute mardi matin, entre le Massachusetts et la Virginie. (...)

Sans attendre, les autorités ont multiplié les mesures de précaution. A New York, ville la plus peuplée du pays, le maire Michael Bloomberg a ordonné l'évacuation de 375.000 habitants de zones risquant d'être inondées. Le réseau de transports publics, y compris le métro, sera fermé à partir de 19 heures (1 heure du matin en France).

Barack Obama a appelé ses compatriotes à prendre "très au sérieux" le danger potentiel que représente l'arrivée prochaine de l'ouragan Sandy sur la côte est des Etats-Unis, et de suivre les conseils de précaution délivrés par les autorités. (...)

La tempête "n'a pas encore atteint la côte. On ne sait donc pas où elle va frapper, où il y aura l'impact le plus important et c'est pourquoi il est si important d'être prêt à réagir massivement et rapidement", a-t-il déclaré à des journalistes lors d'une visite au siège de l'Agence fédérale chargée des situations de crise (FEMA).

Dimanche, à 15 heures GMT, l'ouragan se trouvait à 930 kilomètres au sud de New York et progressait vers le nord-est à la vitesse de 22 km/h, selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), basé à Miami. "Il devrait obliquer vers le nord puis le nord-ouest ce soir ou tôt lundi", selon le NHC.

La rencontre de Sandy avec un front froid reste le plus préoccupant. C'est une "tempête extrêmement rare et dangereuse" qui menace 60 millions de personnes sur son chemin et "pourrait provoquer des milliards de dollars de dégâts", s'inquiète Alex Sosnowski, météorologue pour le site spécialisé Accuweather.com.(...)

Jusqu'à un tiers du territoire américain pourrait être affecté, des Etats de Caroline (est) jusqu'à ceux du nord-est et, à l'intérieur des terres, jusqu'à l'Ohio. (...)

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121...-d-urgence.html

image : nasa et NOAA

Webcams de New-york

Comme par exemple ici, celle sur le pont de Brooklyn.

http://www.earthcam.com/usa/newyork/brooklynbridge/

et plus généralement sur le site earthcam.com

Une pensée pour ceux qui ont déja souffert avec cet ouragan et une pensée aux autres qui se préparent à faire face.

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Modifié par josnake23

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quelqu un aurait un lien pour suivre l evolution satellite live dans les environs de new york

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Webcam du New-Jersey :

http://french.wunderground.com/webcams/Oceanman/1/show.html

http://french.wunderground.com/webcams/KC2DUX/1/show.html

http://french.wunderground.com/webcams/KC2DUX/5/show.html

(c'est deux dernières sont pratiquement sur le point prévu de l'échouage, un poil au Nord)

Webcam de NYC :

http://french.wunderground.com/webcams/bra...man/1/show.html

http://french.wunderground.com/webcams/catdon/1/show.html

http://french.wunderground.com/webcams/erikwx/1/show.html

http://french.wunderground.com/webcams/joemaller/1/show.html

http://www.earthcam.com/usa/newyork/statue...am=liberty_pano

L'image satellite du SSD :

http://www.ssd.noaa.gov/PS/TROP/trop-atl.html

Le rapid Reponse de MODIS :

http://earthdata.nasa.gov/data/near-real-t.../rapid-response

(dont la gallery qui présente un phénomène en particulier du jour et le MODIS Near Real Time (Orbit Swath) Images qui permet d'avoir des images en temps réel)

Le labo de la Navy :

http://www.nrlmry.navy.mil/htdocs_dyn_preg...umb/Latest.html

Les ressources de la NASA :

http://www.nasa.gov/mission_pages/hurrican...2012_Sandy.html

Le college du page :

http://climate.cod.edu/flanis/satellite/2k...pe=VA_WV-vis-48

Le storm surge :

http://www.nws.noaa.gov/mdl/etsurge/index....h&stn=nybat

Et j'en oublie sans doute ^^ Si d'autres liens me reviennent, je vous les redonne, no soucis ;)

Modifié par paix

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Merci Paix,

Je me demande bien ce qu'ils espéraient faire avec leur petit tas de sable devant ce petit ponton ?

(Extrait de la 3éme webcam du New-Jersey)

Il n'en reste déjà plus rien alors que l'ouragan est seulement censé toucher les terres demain matin...

:unsure:

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D'autant qu'on sait comment s'effondre un chateau de sable lorsque l'on en consrtuit un à proximité de la mer... Le sable s'effrite petit à petit. Parcontre pour les sacs de sables, le sable à l'intérieur ne sait pas "partir" ou s'effriter ce qui confère une protection un peu plus efficace. Mais contre un ouragan comme celui-ci, je pense que ces moyens de défenses sont bien désuets.

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Les coupures d'électricité se multiplient : plus de 900.000 clients dont la moitié dans les états de NewYork et du New Jersey.

Des ponts ferment à New York. Le gouverneur de New York Andrew Cuomo annonce la fermeture de plusieurs ponts dans l'agglomération de New York, dont certains reliant l'île de Manhattan à Long Island et à Brooklyn, en raison de la violence des vents dus à l'ouragan Sandy.

Parmi ces ponts figurent le Tappan Zee (sur l'Hudson au nord de Manhattan, qui voit passer 138 000 véhicules par jour) et le pont de Verrazano (entre Brooklyn et Staten Island) ainsi que leGeorge Washington Bridge sur l'Hudson. Le premier a fermé dès 21 heures (heure de Paris) et les deux autres fermeront à minuit (heure de Paris). La montée brusque des eaux dans le sud de New York «pourrait survenir dès 18 heures» (23 heures à Paris). Un peu plus tôt, Andrew Cuomo avait déjà fait fermer deux des principaux tunnels routiers de New York, les tunnels Holland et Battery, paralysant encore davantage la mégapole dont les transports publics sont suspendus depuis dimanche.

pas mal le radar:

http://www.wofrance.fr/cgi-app/satellite?C...IT=201210291815

modération : sujets combinés

Modifié par dada
Sujets combinés

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Comme prévu, Sandy n'est plus un ouragan depuis qu'elle a touché les terres....

Pas mal de zones inondées à Manhattan...

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Inondations aussi à Atlantic city

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3 millions de personnes sont sans électricité.

Le bilan actuel fait état de 13 morts...

:unsure:

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Bon allez, je vais encore faire un pavé que seules quelques personne liront jusqu'au bout mais bon XD Faut croire aux miracles vu qu'il ne reste plus grand'chose d'autre...

Donc Sandy et le réchauffement climatique, ou pourquoi il devient urgent de s'inquiéter des effets du réchauffement climatique et d'arrêter de tourner autour du pot.

Sandy est le diminutif d'un très vieux prénom grec, Cassandre ou Κασσάνδρα. Peut être qu'en passant par la mythologie grecque plutôt que les Évangiles, cela passera mieux l'analyse de notre rapport aux prophéties :P

Avant qu'on ne tombe dessus sur le fait que cela n'est qu'une coïncidence et que tirer des généralités à partir de là serait stupide, je dirais que les coïncidences n'existe pas. Le fait qu'un ouragan porte "bien" son nom fini toujours statistiquement par arrivé vu la liste de noms qui existe. À force d'essayer, cela finit bien par tomber juste à un moment. Cela peut sembler contradictoire avec le point que je défends ^^ mais je veux dire, le "hasard" c'est que soit tomber juste aujourd'hui, pas que ce soit tomber juste dans l'absolu. Avec un tel nom dans la liste et des ouragans de plus en plus dévastateurs, il y a bien un moment où cela aller "tomber juste". Ce n'est donc pas une coïncidence. Cela montre surtout qu'à force d'essayer d'avoir de plus en plus souvent des ouragans de plus en plus violents, on finit par arriver à quelque chose. Si la tendance point de vue ouragan n'était pas à la hausse, il n'y aurait jamais eu de "coïncidence" (rien que pour aller au "S" en Octobre, faut déjà forcer comme une branque).

Donc Cassandre.

Cassandre est une des plus belles femmes du monde, et rivalise même Aphrodite à ce sujet. Elle est remarquée par le dieu Apollon, idéal de la beauté masculine, (au moins, selon vos orientations sexuelles, y en a pour tous les goûts XD ). Ébloui par cette femme, Apollon lui donne le don de prédit l'avenir en échange de la promesse d'une relation. Cassandre accepte le don, mais se refuse à Apollon. Celui-ci furieux, lui donne une malédiction. Personne ne croira ses visions.

Cassandre retourne alors à Troie et prévoit la destruction la cité. Elle tente de prévenir les troyens, mais personne ne l'écoute. Ses prophéties font même fuir les prétendants, malgré sa grande beauté, et elle vit seule (j'aurais bien envie de sortir une autre bêtise mais je vais m'abstenir ^^' ). La ville est alors attaquée, puis tombe. Cassandre est sauvagement violé par Ajax le Petit alors qu'elle s'agrippe à la statue d’Athéna. Puis elle devient une concubine de Agamemnon. Cassandre prévoit alors qu'ils seront tous deux assassinés, mais là encore elle est laissé seule, pour folle. Ils finissent par être assassiné par Clytemnestre.

Dans Antigone d'Annouilh, l'approche est encore un peu différente, mais je l'ai toujours beaucoup apprécié. Antigone refuse le bonheur, refuse l'amour d'Hémon, et choisit de mourir pour pouvoir enterrer son frère. Non qu'elle veuille mourir, mais la fatalité écrase son destin et une fois que le ressort est bandé, plus rien ne peut arrêter l'histoire. Le plus important pour Antigone, c'est de refuser la facilité. Et elle est assassinée pour la tranquillité de la cité. D'ailleurs, Antigone est sans doute une des raisons qui fait que je m'acharne jusqu'à l'aurore :P C'est d'ailleurs, d'un certain point de vue, un paradoxe qui approche la démence à ce niveau, mais je ne suis plus à cela prêt je pense XD

Dans l'histoire de Cassandre, l'écrasante fatalité de la tragédie grecque est omniprésente. Pour autant, ce serait dommage d'en faire une simple apothéose de dépressifs arriérés et fatalistes. C'est une métaphore de l'irrationalité de ce monde. Même quand nous savons, nous ne faisons rien. Sauf que cette fois-ci, ce n'est plus Troie l'enjeu, mais New York. Et plus généralement la continuité "géologique" de la Terre qui risque d'être brisée -et je ne parle même pas de la continuité de notre aventure humaine-.

Sandy a un impact symbolique énorme car elle a dévasté "le" symbole de notre civilisation, la ville monde par excellence, New York City. Si les dégâts causés ne sont pas aussi important que ceux de Katrina (encore que, en faisant les comptes des pertes économiques consécutive à la suspension temporaire de la vie économique, je ne parierais pas un bout de chandelle que ce ne soit pas le cas), le choc est énorme et expose notre vulnérabilité. Certains outre-Atlantique ont comparé Sandy aux attaques du 11 Septembre, et ce n'est pas faux. Au delà des conséquences matérielles, c'est le cœur des États-Unis qui est directement atteint.

Pour votre culture, vu qu'on est parti en mode grec :P symbole vient donc de cette langue, σύμβολον et désigne à l'origine un signe de reconnaissance entre deux personnes par l'union de deux pièces complémentaires (un peu comme le pendentif d'Esteban et Zia dans les Mystérieuses d'Or quoi ^^ ). Symbolon vient ainsi d'un verbe qui veut dire entre autre chose unir, réunir. Le symbole est donc le signe qui manifeste une réalité abstraite, par l'union de réalités matérielles :P L'étymologie est quand même intéressante car elle montre que pour arriver à un certain niveau d'abstraction, nous avons besoin d'unir des signes matériels entre eux. L'hébreu, qui est une vieille langue de ce monde, n'a pratiquement aucun mot abstrait, et pourtant la Bible est écrit en hébreu ^^ C'est par l'union de mots concrets que l'hébreu construit l'abstraction et parvient à parler d'un truc aussi peu "matériel" que le bon Dieu. Bref, les symboles cela peut aider, surtout vu que le réchauffement climatique est au moins aussi abstrait que le bon Dieu.

Ceci dit, la question plus spécifiquement du lien entre Sandy et réchauffement peut mener à des réponses contradictoires. De plus, comme le disait Neven ou Bryan Walker, certains scientifiques ont tendance à éviter de regarder la vérité franchement en face, et pour Sandy cela est d'autant plus facile. Passiion me parlait ainsi d'un gars du CRNM qui était passé sur France 2 (je ne regarde plus la télé depuis longtemps ^^' ) pour rassurer le bon peuple au sujet de Sandy. Sa position n'est pas nécessairement fausse au sens propre du terme, mais elle arrange la vérité de manière à faire illusion. C'est le syndrome Bisounours, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il se fait des bisous (dans le cou :P ).

La question peut être de savoir si le réchauffement climatique a causé Sandy. Nécessairement et définitivement, non. Cependant en rester là ne reflète pas l'état réel des connaissances, et c'est un premier point de diversion possible. Nous n'avons pas un témoin de l'expérience que nous sommes en train de mener. Il est impossible de dire ce qui ce serait passé sans réchauffement. Il existe un substitut de témoin que sont les modèles climatiques, mais ce n'est pas la panacée et avec les ouragans, c'est rien de le dire XD

La question peut être de savoir si le réchauffement climatique a modifié le comportement de Sandy et son impact. La réponse est oui, sans hésiter. Avec +0.8 à +0.9°C au global, l'état de base de l'atmosphère est si profondément modifié que le contraire n'est même pas concevable physiquement parlant.

Par contre, nous ne pourrons jamais savoir exactement quelle différence a fait le réchauffement climatique. C'est la réponse qu'a fait Kerry Emanuel :

Il est exact de dire que vous ne pouvez attribuer aucun phénomène [météo] individuel à quoi que ce soit, ni au changement climatique, ni à El Niño, ni encore à la visite matinale de votre grand-mère chez le dentiste. C'est tout bonnement impossible, dès que vous êtes face à un phénomène unique.

Puis :

Si nous n'avions pas eu ces eaux chaudes près des côtes, Sandy aurait probablement généré moins de précipitations. Ça, vous pouvez le dire.

Faire de l'attribution au sens strict du terme est tout à fait impossible. Et même en 2050 quand un ouragan aura dévasté Bordeaux, il pourra encore se trouver un chercheur du CRNM pour dire qu'on ne peut pas faire le lien avec le réchauffement climatique sur un événement ponctuel. Par contre le réchauffement climatique rend le bazar bien plus extrême. La répétition des situations qui n'ont pour ainsi aucune probabilité de survenue est ainsi révélatrice. Cela ne peut pas être la seule variabilité naturelle. Pour certains situations ont touche même les limites du physiquement possible (comme les records de plein Été au mois de Décembre :P Je m'acharne peut être à ce sujet ^^' mais pour en arriver là dire que l'atmosphère a disjoncté est encore un euphémisme). J'avais déjà abordé le sujet si vous vous souvenez :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=447688

La question au fond, plus que de savoir si le RC a fait que Sandy est devenu un désastre, la réponse étant raisonnablement oui, est sur la position des scientifiques à ce sujet. Il manque un relai dans la société "non scientifique". Et donc les scientifiques se retrouvent le plus souvent dans une situation délicate a hésité sur la manière de communiquer au grand public. Alors que certains ont sans doute quelque part un problème avec le rapport au réel vu la tournure catastrophique des événements... On est bien avancé moi je vous le dis. Et pour montrer que je ne fabule pas :P

Climatologists, like other scientists, tend to be a stolid group. We are not given to theatrical rantings about falling skies. Most of us are far more comfortable in our laboratories or gathering data in the field than we are giving interviews to journalists or speaking before Congressional committees. Why then are climatologists speaking out about the dangers of global warming? The answer is that virtually all of us are now convinced that global warming poses a clear and present danger to civilization (‘‘Climate Change,’’ 2010). That bold statement may seem like hyperbole, but there is now a very clear pattern in the scientific evidence documenting that the earth is warming, that warming is due largely to human activity, that warming is causing important changes in climate, and that rapid and potentially catastrophic changes in the near future are very possible. This pattern emerges not, as is so often suggested, simply from computer simulations, but from the weight and balance of the empirical evidence as well.

Je ne sais plus si je vous en avais parler ? (ce doit être Alzheimer qui commence ^^) mais le copain James, il disait ceci à propos de la hausse du niveau de la mer :

http://iopscience.iop.org/1748-9326/2/2/024002/fulltext/

I suggest that a `scientific reticence' is inhibiting the communication of a threat of a potentially large sea level rise. Delay is dangerous because of system inertias that could create a situation with future sea level changes out of our control. I argue for calling together a panel of scientific leaders to hear evidence and issue a prompt plain-written report on current understanding of the sea level change issue.

Et je pense que c'est vrai plus généralement pour le climat. Il y a une tendance a faire dans le très policé. Cependant, Sandy le montre d'ailleurs d'une certaine manière, le problème ce n'est pas vraiment l'attribution au réchauffement. Ce sont les conséquences économiques et humaines, la réalité que les États-Unis ont été atteint directement, que la ville qui définit la ville a tremblé. Et la communication sur le réchauffement doit plus se faire à ce niveau. Je radote (ce doit être l'âge :P ) mais il manque un relai dans la société à ce niveau je pense. James Hansen pourra mourir la conscience tranquille au moins, mais le fait qu'il soit obligé de monter au créneau pose quand même question. De ce point de vue, le sursaut viendra peut-être des assurances d'ailleurs. Après avoir à payer la note pour la méga sécheresse de l’Été, elles doivent encore passer à la caisse avec Sandy. Les compagnies d'assurances sont d'ailleurs parmi les acteurs économiques qui s'inquiètent le plus du réchauffement, et on peut les comprendre quand ont voit les déboires des coûts des événements extrêmes. D'ailleurs, c'est le Bloomberg Buisness Week qui rentre dans le tas avec son "It's global warming, stupid.". Au moins, c'est clair XD

http://www.businessweek.com/articles/2012-...-warming-stupid

Le principal sujet de discussion sont les pertes économiques, et quand on commence à voir les zéros s'aligner c'est compréhensible...

Un spécialiste des ouragans a commenté Sandy ainsi :

As a hurricane forecaster - I've gotten numerous questions from some former clients, Energy Industry Newsletters and numerous CNBC’s Financial Channel.

I want to emphasis that for the first time since 2005/2006, I have never seen so much media and industry asking 'Is this extreme weather due to climate Change'? There has not been a better time since 2006 to contact media/politicians regarding ‘climate change’ – they are finally in hearing’ mode.

WHY SO LOW PRESSURE – BUT JUST CAT 1 WINDS?

939mb – we’ve seen the exact same phenomena with IRENE and IKE – just to name the famous ones of recent years. ‘ Something’ is happening that is inhibiting a long-lived, hurricane with a amore evenly distributed pressure gradient near the eye comparable to what was being experienced 200 miles away of the storm.

With Sandy, Eyewall formation as observed during the 72 hrs prior to landfall never lasted long enough to produce winds any stronger near the Eyewall so Sandy ’only’ produced strong CAT 1 winds during the hours just before landfall.

Sandy more evenly spaced pressure gradient typical of strong, winter-like Nor’Easters, which produced gales over 500NM from the center. Even though the ‘eye’ never really closed off in those final 72 hours, it did produced a steadily increase in the wind field as one got closer to the ‘center. Sandy’s lack of a persistently closed off eyewall and a ‘thermal eyewall’ of only about 5°c (indicative of a strong CAT 1 or CAT 2 meant there was little chance for the pressure gradient near and the ragged eyewall could increase; and producing a more classical gale force wind area pp to maybe 125 NM from the center and Hurricane force some 25 miles from the center – usually in the NE-E quadrant. A ‘typical’ 939mb central pressure (confirmed by dropsondes) would ‘normally’ be expected to produce a solid CAT 3 with 115 to 135 mph winds in the Atlantic basin. The dropsonde pressure of 939mb; typical of a major hurricane, instead only had CAT 1 winds – with gale force winds up to 500 NM from the center and hurricane force within 75 miles of the center. This huge size, and long period of time of gale force winds produced a storm surge in some areas equal to that of a strong CAT 2 and low end CAT 3.

In addition, another aspect to the unusual pressure gradient produced its strongest winds were often found n the SW quadrant - normally the weakest side of the storm!

I could ‘understand’ this ‘unwinding’ of the strong pressure gradient near the eyewall of IKE – a CAT 5 when it hit Cuba, which severely disrupted the circulation and structure of the eyewall and its pressure gradient This allowed the storm to expand outwards – and it never again was able to tighten up the gradient near the ‘eyewall’ as too much mass had become closely tied to IKE’s circulation field. The storm’s pressure gradient simply ‘spread out’ to the point of no return. Although an eyewall reformed in IKE, other factors that control just how low the pressure can get in any hurricane – simply didn’t persist as the upper level outflow was pumping out the inflow of air closer to the surface and the eyewall.

IRENE was a CAT 3 – but ‘unwound’ after crossing the northern CARIB Islands and Bahamas – but also simply had its pressure gradient spread out and never again generated an intense eyewall pressure gradient. Indeed, Irene was NOT a hurricane as it approached the NC latitude – but due its’ potential damage threat – NHC decided to carry the label as a Hurricane way after it had weakened to a ‘tropical storm’ intensity. And indeed, most damage was due to rainfall – not wind or storm surge at the coast. But Irene was not impacted by land mass interaction as IKE was, why IRENE ‘unwound’ its’ tight, pressure gradient near the core is still up for debate.

What was different with Sandy is that it did in fact manage to get an intensifying pressure gradient closer to the core about 6-8 hrs before landfall as it passed over the Gulf stream, and upper level wind shear declined. In addition, this occurred at the very same time the storm began to get absorbed by an approaching deep and strong winter-time type cold front in the lower and upper level. With this colder air clashing with the still warm core of Sandy simply aided intensification to develop as it would with a winter time storm system. SANDY even managed to start rebuilding a partial eyewall while passing over the Gulf stream– but by then, time ran out as the storm transitioned rapidly to a non-tropical, winter-like system. Nonetheless, the hybrid cyclone did gain enough strength to have winds approach CAT 2 level as it approached the NJ coast.

However, all of these massive sized cyclones never really seem capable of pulling the massive area of its atmospheric circulation field closer to the eyewall. That old ‘ice skater’ analogy plays out in this case as if the ‘ice skater’ never pulled in her arms to increase the spin rate of the skater standing at the ‘center’ of rotation.

Why we seem to be seeing so many of these storm structures is quite unclear, and deserves much more research Like so many other things in life, they just don’t make them the way they use to anymore…

DOES CLIMATE CHANGE CAUSE THIS?

First comment – ‘Sandy’ has been so unique in so many ways that only a real meteorologist can truly fathom all the ‘first time ever’ events related to Sandy. That said, CNBC has been spending a LOT of time questioning ‘experts’ (including Insurance and reinsurance companies etc) if climate change is really behind the increase in the number of these massive damaging storms and weather patterns.

For the past few years – most METs, NOAA etc– have made it a point that no one event can be blamed on ‘climate change’. And, of course, this is true.

HOWEVER, it’s reaching a point where there are now so many ‘100 and 500 year’ events occurring every year or two – and these events are being induced by a change in the climate – in this case a ‘warming planet’.

One of these days – all scientists, business leaders and our always brilliant politicians will say ‘enough already – climate change is very real and is responsible for the large number of all-time record breaking events.”

Frankly, I no longer give a f—k about how much is due to long-term ‘natural’ cycling of weather pattern vs. human induced warming. For many economic reasons – and the nature of human beings who should know better - we as a nation and in concert with other Countries need to at least think thru and take action to minimize the impact of the warming climate with the shifts of rainfall patterns and frequency of very intense storm systems. It’s clearly useless under the current socio-economic environment to get politician and corporations to make a REAL effort at reducing the output of CO2 and the far more dangerous methane flow into the atmosphere getting released by the melting of the permafrost areas of the arctic.

Personally, I love the warmer winters here in Chicago which in some areas, can have some positive impacts, but not nearly enough of a benefit to offset the negative side of the ledger in terms of monetary costs, lives, and agriculture. So, assuming it will take decades before money is thrown at ‘green energy’ production (and yes, even a big increase in nuclear) – we desperately need to investigate what actions we should take NOW to mitigate the impact of rising sea level, along with the greater number of extreme and frequent storm events.

[...]

Bottom line – extreme WX events are the new ‘norm’ – and we need to figure out how best to deal with these changes in order to reduce the loss of life and property.

SteveG

Nous pouvons discuter de savoir si les météorologues doivent rester sur une ligne scientifique la plus stricte possible. Ou bien si ils doivent rendre compte du fait que le réchauffement rend nécessairement les choses bien pire, même si l'évaluation du "bien pire" est impossible à faire. Vu la casse qu'il y a avec les événements extrêmes et la tragédie grecque en cours, je serais quand même partisan de la deuxième option... D'autant, que la première ligne de conduite représente plus une volonté de déconnecter l'objet d'étude du monde réel, ce qui relève point de vue psycho d'une forme de déni de la vérité au sens large, et permet de faire face à la réalité avec moins de difficultés.

Pour revenir à plus de physique et moins de blabla... Pour Sandy, les éléments suivants sont donc à prendre en compte.

La taille gigantesque de l'ouragan et sa nature hybride sont remarquable, d'autant plus que cela devient récurrent, comme le disait le copain au dessus. Si vous vous souvenez, quand je vous causais onde de tempête : http://www.forums.meteobelgium.be/index.php?showtopic=11023 j'avais expliqué vite fait comment estimé l'onde de tempête d'un ouragan :

Sp = (0,070*ΔP)*FSFM

Ce qui est intéressant avec la récente tendance à avoir des systèmes très dispersés, la pression est un bon indicateur au final. En effet, ce qui importe au fond est le moment angulaire et donc l'énergie en rotation libéré par le bazar. Et cette quantité est bien plus rigidement liée à la pression de surface que les vents, même si ce n'est pas absolu bien sûr. Une faible pression centrale peut donner un ouragan très étendu avec des vents de surface moyen ; ou un ouragan très concentré avec des forts vents de surface. Au final, le moment angulaire reste le même. Pour Sandy cela se vérifie encore. L'onde est calculé à 4 mètres environ, ce qui n'est pas si mauvais. Pour Ike dont je parlais, cela marchait un peu moins bien mais au final ce n'est pas non plus un gros raté.

Je dis cela plus pour l'énergie. Ce n'est pas parce que Sandy a été "seulement" un ouragan de catégorie 1 que c'est une gentille blague. Elle a libéré l'énergie d'un ouragan majeur, et c'est ce qui compte au final. Peu importe que ce soit dispersé sur 2000 bornes ou concentré sur 200 bornes. D'autre part, cela ne veut pas dire que c'est le pire scénario. Pour le New Jersey, le choc a été rude, mais ce n'est pas encore le "worst case" et pour NYC, nous en sommes très (très) loin.

Pour poursuivre avec la hausse du niveau de la mer d'ailleurs, c'est là où l'effet réchauffement climatique est le plus net. Depuis 1 siècle, le niveau à Battery Park (New York) a ainsi pris environ 0.3 mètres. Sur les 4.23 mètres, il y a donc 0.3 mètres directement imputable au réchauffement (enfin pas tout à fait, une partie de la hausse est du à des facteurs locaux, mais en même temps sur une durée de temps plus longue -les données sont dispos depuis 1856- la hausse est plus forte, enfin bref on va prendre 0.3 telle qu'elle). De même à Atlantic City, la hausse est la même, avec une marée de tempête de 2.7 mètres, 0.3 mètres fait une différence. De plus, ce n'est pas non linéaire, 0.3 mètres peut faire une différence entre un "near miss" et une grosse catastrophe. Tenez, pour reprendre la vidéo douteuse de la dernière fois ^^ C'est cela 0.3 mètres :

Avec ce genre conséquences quand cela bascule "de l'autre côté" :

http://www.youtube.com/watch?v=ZQKuLhTol_U...player_embedded

L'augmentation du niveau de la mer peut sembler bénin pendant un certain temps, puis un instant de grosse variabilité naturelle sur un état de base lourdement modifié, et le truc part en vrille. C'est le problème de la non-linéarité. Tout va bien, jusqu'au moment où cela casse ^^ Là encore, le RC n'a pas provoqué l'onde de tempête, mais la modification de l'état a pu amené un aléa a prendre des proportions gigantesques avec de lourdes conséquences.

Un autre facteur qui a pu avoir un rôle est la température de l'Océan. Avec des températures de surface proche ou à des niveaux records, cela renforce le potentiel. La encore, cela pose des difficultés, car la part de réchauffement est difficile à établir. Pour les vagues de chaleurs c'est la même en fait. Comment, avec seulement +0.8°C au global environ, on peut terminer avec +12°C lors de certaines canicules ? ^^ En fait, le réchauffement, en instantané n'est pas uniforme et se concentre sur des "points chauds". En moyenne, cela fait +0.8°C, mais cela se décompose entre des régions passées au lance flamme, et des régions relativement épargnées. Je ne sais pas si je suis très clair en fait ? :P Mais on ne peut pas dire sur les 1°C à 2°C d'anomalies positives que 0.5°C sont du au RC. Peut être que c'est 0.0 ou peut être -0.5 ou peut être 0.5 ou peut être 1.0 ou peut être... M'enfin je vais m'arrêter là ^^ Par contre il est certain que les eaux chaudes ont contribué à l'intensité de Sandy, mais l'attribution est problématique. Cependant, vu le niveau de l'anomalie, il est bien plus probable que le RC ai poussé à la hausse.

Un dernier facteur d'importance est le blocage monstre sur l'Atlantique qui a forcé Sandy a prendre une trajectoire très atypique. Nadine avait d'ailleurs fait pareil... Là encore l'attribution est problématique, mais la répétition de ces situations de blocages qui atteignent parfois des niveaux délirants est bien dû au RC. Sur ce blocage en particulier, de nouveau il est impossible de trancher, mais il est probable là aussi que le RC ai aidé.

Enfin, il y a tellement de points où le RC a pu venir forcer la main de la variabilité naturelle qu'il est franchement improbable que cela ne soit pas le cas quelque part. Dit autrement, la probabilité de se retrouver simultanément avec un creux barométrique profond sur les USA, un blocage quasi record sur l'Atlantique, un Océan aux températures quasi record, doit approcher le néant dans un monde non réchauffé. Si vous préférez, il y a "trop" de facteurs qui se sont goupillés correctement en même temps et on donné le combo magique pour que cela ne soit qu'un hasard.

En cela, il est donc impossible de faire de l'attribution au sens stricte. Le réchauffement climatique n'a pas causé Sandy. Par contre, se retrouver dans une telle position sans réchauffement n'est pour autant pas possible. Au delà de ce débat -que je trouve même limite profondément inutile puisque c'est pour en revenir finalement toujours au même argumentaire, les uns essayant de se retrancher dans un discours purement scientifiques, les autres de regarder aussi le coût humain et économique dans un débat parfois stérile qui n'est pas sans rappeler certains autres débats en climato'... -, il reste surtout la question de notre capacité à nous adapter. À nouveau, un aléa climatique nous met facilement à rude épreuve, alors que le réchauffement ne fait que commencer, et la crise énergétique aussi. Qu'est ce qu'on fera en 2050 sans ressources pour lutter contre un réchauffement à 1°C ou 2°C ? Sandy est bien Cassandre. Elle annonce autant qu'elle matérialise la catastrophe à venir, et pas seulement climatiquement parlant. Suite à la coupure des voies de communications, il y a rupture de l'approvisionnement en essence et en électricité par exemple à New York. Sommes-nous capable de vivre avec moins d'énergie et avec des événements extrêmes quasi permanent ? La réponse est clairement non après le passage de Sandy. Ce constat fait, il convient donc de se bouger franchement pour nous sortir de là ; et d'éviter de violer et assassiner Cassandre, elle a encore des choses à nous dire.

Tenez, pour conclure, un petit coup de stress :P

À la suite du passage d'Irène l'année dernière, un journaliste avait estimé qu'un échouage d'un ouragan majeur directement sur NYC pourrait cause de 150 à 16 000 milliards de dollars (!!!!!!) pour la seule ville de NYC, sans même tenir des autres régions. Katrina, c'était "seulement" dans les 80 milliards tout compris. Pour comparaison, le PIB américain est de l'ordre de 15 000 milliards...

fivethirtyeighthurrican.jpg

Sans aller jusqu'à la cat5, mais rien qu'avec un cat4 -qui n'est pas juste un délire personnel soit dit au passage, c'est aussi le scénario retenu pour les plans d’évacuations de la ville par la FEMA (le gouvernement fédéral en gros) et la mairie-, cela tourne dans les 1 000 milliards. En tenant compte des pertes des autres régions des USA, ce serait une catastrophe. Dans ces conditions, c'est les USA qui s'effondrent, même pas la peine de rêver. Il faut savoir quand même que l'évacuation des trois zones de la ville de NYC touche 3 ou 4 millions de personnes (je n'ai plus les chiffres sous la main, faudrait que je recherche tiens), sans même parler des comtés voisins (évacuer le Nord du New Jersey promet d'être épique avec... ). Si un jour ils en arrivent là, cela ne va pas être triste.

De plus, la question n'est pas tellement de savoir si cela arrivera, mais plutôt quand. Avec la hausse du niveau de la mer et des ouragans de plus en plus vagabond, cela finira par taper violemment sur NYC un jour.

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Voilà, j'ai lu ton intervention jusqu'au bout, et je suis admiratif devant tout le savoir, toute la culture et toute la logique que tu y mets. Et la comparaison de Sandy et Cassandre tombe à pic. Bien sûr, personne n'a de boule de christal et le réchauffement climatique peut très bien encore prendre des tours tout à fait inattendus, mais cela n'enlève rien au fait qu'il existe, pour le moment, beaucoup de signes qui vont (plus ou moins) dans un même sens.

Cb

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Merci :blush:

Je vais continuer avec mes longs pavés ^^'

Ici un gars de 16 ans qui raconte la vie à NYC après le passage de Sandy. Et ce n’est que le début… Comme le disait Churchill, je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur.

J'ai 16 ans et je suis actuellement dans ma maison de Laurelton, Queens (N.D.T. un des quartiers de New York, essentiellement de la classe moyenne black, du côté de l’aéroport JFK). C’est le sixième jour sans chauffage, sans électricité et sans gaz dans la voiture de ma mère pour s'échapper.

Les arbres sont tombés partout dans mon quartier et la nuit, il fait très sombre, avec seulement la lune comme la lumière. Je me sens paralysé par le froid (N.D.T. et il vient même de neiger à NYC :s je n'avais jamais vu un tel errement de l'atmosphère, à une semaine d'intervalle un ouragan et une tempête de neige :blink: ). C'est un froid glacial qui me pénètre les os et me rend inquiet quant à l'avenir que je peux avoir sur cette planète. Ça me fait peur de savoir que je vais laisser ma famille –ma grand-mère, ma mère, ma tante, ma sœur- quand j’irais à l'université l'année prochaine dans un endroit aussi incertain sachant qu'ils peuvent être pris au piège, incapable d'aller quelque part, si un autre forte tempête arrive.

Nous pourrions ne pas être aussi chanceux la prochaine fois.

En tant que militant du changement climatique, je savais que quelque chose comme cela devait arriver, mais je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi important. Je suis fier de ce que j'ai travaillé avec d'autres militants pour obtenir de nos dirigeants élus de prendre des mesures immédiates sur le changement climatique. Cependant, je me sens abandonné et déçu de voir qu’il faut une grosse tempête qui a pris plus de 40 vies et comptant pour mes dirigeants élus pour reconnaître la réalité du changement climatique. Nous avons pu entendre parler de la façon dont le changement climatique affectait les lieux éloignés comme les Maldives ou l'Arctique. Mais ici, à New York, c'est notre réalité aujourd'hui plus que jamais.

Le mois de Juin dernier, je suis allé à Rio de Janeiro pour assister à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, également appelée Rio+20. Il y a vingt ans, avant que je ne sois né, le premier Sommet de la Terre des Nations Unies à Rio a établi des critères et des promesses pour assurer un monde durable pour les générations futures avec cette réunion. Ces promesses n'ont pas été tenues.

J'ai travaillé avec d'autres jeunes militants dans le Global Kids, une organisation de jeunesse basée à New York City, et avec de nombreuses organisations partenaires, pour persuader nos dirigeants à assister à la conférence et à prendre des mesures sur le changement climatique. Lors de la conférence, nous avons été enthousiasmés par le travail des autres citoyens comme nous, tous plaidant pour des changements dont nous avons besoin pour maintenir notre planète et notre avenir. Mais nous avons également eu le cœur brisé car de nombreux dirigeants mondiaux n'y ont pas assisté et seuls quelques-uns étaient prêts à s'engager sur le travail nécessaire qui doit être fait pour s'assurer que d'autres jeunes comme moi aient la garantie d’avoir l'avenir que nous méritons et les droits fondamentaux à la nourriture, l'eau, l'air et la santé.

Je suis heureux d'apprendre que notre maire a décidé d'approuver un président qui se rend compte du problème qu’est ce changement climatique. Alors que le changement climatique est devenu une réalité plus concrète, plus de gens ont essayé de contester le fait qu'il est une question aussi grave que ce qu’il est. Mon message pour eux et pour l'ensemble de nos dirigeants à la veille de l'élection est simple : ne pas laisser passer plus de temps avant de prendre des mesures. Notre nation est en danger et mon avenir est en danger.

C'est l'avenir que je veux : un pays qui est mieux préparé pour les catastrophes climatiques et écologiques, et travaille de manière proactive pour atténuer le réchauffement climatique. Tout comme nous avons des exercices incendie à l'école, nous avons besoin de plans d'évacuation et des kits de préparation aux catastrophes. Nous devons miser moins sur le pétrole et plus sur les énergies alternatives, et réduire les émissions de carbone par tous les moyens nécessaires. Nous avons besoin de plus de la préservation des ressources naturelles et moins de consommation. Nous ne pouvons pas continuer à accorder des subventions aux sociétés pétrolières et gazières qui font des ravages sur notre Terre. La science importe, et nous devons éduquer la prochaine génération sur les réalités du changement climatique afin que nous travaillions tous pour promouvoir un avenir meilleur et plus durable.

Je suis plus déterminé que jamais à travailler pour faire de l’avenir que je souhaite une réalité.

Maya Faison, une personne âgée de 16 ans, à Long Island City High School, est un leader de Global Kids.

http://tamino.wordpress.com/2012/11/06/in-...peaks-her-mind/

Et une discussion de G. Marshall sur le pourquoi les événements extrêmes ne modifient pas nécessairement la perception du réchauffement climatique.

Dans le sillage de la canicule extrême, des sécheresses, et de l’ouragan Sandy, beaucoup de gens supposent que, enfin, il peut y avoir ici la masse critique des événements météorologiques extrêmes qui va faire basculer l'opinion publique vers l'action sur le changement climatique.

Ceci est basé sur l'hypothèse de longue date que les événements climatiques extrêmes augmenteront la sensibilisation et l'inquiétude, ce qui semble logique étant donné que le changement climatique souffre d'un problème de distance et un manque conséquent de saillance.

J'ai entendu de nombreux scientifiques, y compris l'ancien conseiller scientifique en chef britannique Sir David King, aller plus loin et affirmer qu’une attention publique et politique réel nécessite de tels événements. Les militants du changement climatique sont déjà en train de construire leurs campagnes de communication avec le public autour de cette hypothèse (par exemple une campagne de ‘pub’ virale opposant le discours ridicule de nomination de Romney avec Sandy).

N.D.T. : Il parle de cette vidéo :

Pour les non anglophones, ce qui se dit importe peu en fait. Le copain Mitt dit juste "Obama a promis de ralentir la montée des océans… et soigner la planète… Moi je promet de vous protéger, vous et votre famille". Ce qui est intéressant, c’est la théâtralisation du discours, la superposition des applaudissements avec les images de Sandy, … bref tout ce qui n’est pas verbal (cf. ce que disait justement Marschall à ce sujet : http://climatedenial.org/2012/08/31/romney-channels-beck/ ).

Cependant, cette hypothèse mérite d'être remise en cause. La sensibilisation au changement climatique est complexe et avec une forte médiation par des attitudes socialement construites. Je suggère qu'il y a des conditions compensatoires -surtout dans les premiers stades des impacts climatiques. Il est important de reconnaître que bon nombre des obstacles sociaux et culturels à la croyance ne sont pas enlevés par des impacts majeurs et peuvent, au contraire, se trouver renforcés.

Il y a quelques semaines j'étais au Texas interviewer des gens à Bastrop où, en 2011, les pires incendies de l'histoire du Texas (par une marge de l’ordre d’un facteur 10) ont détruit 1.700 maisons. Les feux étaient directement liés à la sécheresse extrême et des températures battant les records qui ont frappé le centre du Texas en 2011. Les liens de causalité sont toujours difficiles, mais même le climatologue d'État, John Nielsen-Gammon (qui a sûrement l'une des tâches les plus ardues de la science du climat) fait prudemment le lien entre le changement climatique, la sécheresse et les incendies. J'ai réalisé six entrevues à Bastrop : avec le maire, le président de la Chambre de Commerce, le rédacteur en chef du journal local et avec trois personnes qui avaient perdu tout ce qu'elles possédaient dans les incendies.

Il était très intéressant de constater que pas un seul d'entre eux pouvait se rappeler une conversation sur le changement climatique d'origine anthropique par rapport aux incendies. Le maire, qui a dit qu'il acceptait la science du climat, a constaté qu'il y avait peu d'intérêt ou de volonté des gens à faire ce lien, et il semble qu'il était politique de ne pas le forcer.

Les gens ont bien noté qu'il y a eu un changement dans le temps et la plupart prévoient que la sécheresse et les incendies peuvent se produire à nouveau. Mais ils n'étaient pas vraiment intéressés de parler de ce sujet -ce dont ils avaient vraiment envie de parler était leur fierté dans leur communauté, la valeur de leurs relations sociales, leur résilience et leur capacité personnelle et collective à surmonter les difficultés. Ils avaient récupéré remarquablement vite et l'économie locale s’était développée (stimulée par les subventions de relance gouvernementales et les paiements d'assurance). Le comté se porte très bien et continue de croître, incroyablement, après que des incendies de forêt entièrement reproductibles aient brûlé les maisons d'un tiers des résidents, et il est dit que le comté est au quatrième rang en terme de croissance aux États-Unis.

Je dirais que les réponses à Bastrop sont entièrement compatibles avec ce que nous savons sur la façon dont les gens réagissent socialement et cognitivement aux catastrophes et au changement climatique.

Les catastrophes peuvent renforcer les réseaux sociaux (et avec eux établir des normes et des visions du monde).

Lors de catastrophes, en particulier dans les zones avec des communautés soudées, les gens ont tendance à se rassembler et à manifester un niveau remarquable et un sens inspirant du but collectif. Ceci est bien reflétée dans l'excellent livre de Rebecca Solnit, un Paradis Construit en Enfer.

Nous savons, cependant, que les attitudes face au changement climatique sont fortement corrélés avec les visions du monde politique et idéologique (voir par exemple le travail de Dan Kahan et le projet de la Cognition Culturelle). On peut donc anticiper que le renforcement de la cohésion culturelle pourrait rendre encore plus difficile pour les idées qui remettent en question les visions du monde existantes d’être discutées et mises en valeurs –créant même des obstacles supplémentaires pour l'acceptation du changement climatique dans les sociétés qui sont actuellement sceptiques.

N.D.T. Je veux faire une digression, mais je peux donner l’impression de souvent causer des USA, cependant cela est aussi vrai en Europe. Pour la Norvège par exemple :

http://sociology.uoregon.edu/faculty/norga...rgaardOandE.pdf

Regardless of the ostensible seriousness of global warming in the minds of community members, it was not discussed in the local newspaper, or at the strategy meetings of local political, volunteer, or environmental groups I attended. In fact, aside from offhand comments about the unusual weather, life in the community and nation went on as though global warming and its associated risks did not exist. From my direct observations and the reports of community residents in interviews, people were aware of the causes of global warming, had access to information which they accepted as accurate, yet for a variety of reasons they chose to ignore it.

Et nous pouvons prévoir que les événements extrêmes pourraient aussi renforcer les préoccupations existantes dans des endroits qui sont déjà disposés à accepter le changement climatique. Il sera aussi très intéressant de voir comment l'ouragan Sandy influe sur les attitudes au changement climatique des deux personnes à l'intérieur et à l'extérieur des zones touchées. Étant donné que les attitudes face au changement climatique sont souvent détenus dans le cadre d'une identité politique, nous ne pouvons pas être surpris si les gens dans une région politiquement à gauche (et une grande partie de la zone touchée est fortement démocrate) sont prêts à attribuer les événements météorologiques extrêmes au changement climatique. Mais ce ne sera pas, en soi, une preuve que les événements extrêmes changent des attitudes.

Les catastrophes peuvent accroître la confiance sociale et la sécurité.

Accepter le changement climatique d'origine anthropique nécessite un haut degré d'auto-critique et même de doute de soi. Elle nécessite une préparation à accepter la responsabilité personnelle pour les erreurs collectives et pour la société entière d’accepter la nécessité d'un changement collectif majeur. Et, inévitablement, ce processus d'acceptation pourrait susciter un débat intense et conflictuel.

Les catastrophes peuvent très bien faire l'inverse et fournir une preuve de la valeur du système, y compris du système social existant –incluant la vision du monde et le style de vie. L'esprit de se ressaisir et d’avancer génère un consensus pour supprimer les questions qui divisent et soutenir la société existante. Les domaines de conflits ou de désaccord sont susceptibles d'être supprimés dans l'intérêt de la cohésion sociale ou par respect pour les personnes qui ont offerte la bonté et la générosité. Après tout, si votre société actuelle et le modèle économique vous a bien servi en temps de crise vous êtes sûrement moins disposés à accepter le changement.

On pourrait dire, par comparaison historique, que la transition de l'Allemagne d'une dictature à une démocratie sociale réussie a requis le doute de soi et l'introspection qui accompagne la défaite. La Grande-Bretagne et les États-Unis ont gagné la guerre et avec elle une vue en conséquence gonflés de leur propre autorité mondiale qui dure jusqu'à ce jour.

Les catastrophes encourager les récits de survie puissants et convaincants (qui peut submerger les récits plus faibles et plus complexes des changements climatiques).

Les visions du monde des gens (et leur place dans celle-ci) est façonné à travers des récits. Les groupes sociaux cherchent à négocier des récits partagés qui sont simples, attrayants et renforcent les valeurs partagées. Ce faisant, ils rejetteront ou marginaliseront les récits concurrents qui pourraient remettre en question leur vision du monde actuel. (Par exemple il suffit de regarder le concours de récit d'interprétation autour de Thanksgiving !).

Ainsi, un récit complexe et difficile aura beaucoup de mal à être accepté comme une vérité sociale quand elle est en concurrence avec discours fort et attrayant et très cohérent. Dans le cas de Bastrop le récit faible, c'est que les incendies ont été causés (en partie) par des conditions météorologiques qui ont été causées (en partie) par le changement climatique qui a été causée (en partie) par la culture et le comportement des résidents Bastrop.

C'est un récit difficile à vendre au meilleur des cas, et une catastrophe est même la pire condition pour ce récit, car il est submergé par une histoire beaucoup plus attrayante : "nous nous soutenons les uns les autres, nous sommes entourés par des preuves de notre amour et de notre bonté, nous sommes solides, nous avons fait face à un énorme défi et nous avons gagné... et nous pouvons le faire à nouveau ". Cela ne parle pas seulement à la fierté locale, mais à la mythologie plus large des villes frontières du Texas.

Et il y a d'autres récits puissants qui attendent dans les coulisses. Pour d'autres catastrophes le récit le plus puissant peut être celui de blâmer les gens qui ont commencé un feu (ce qui conduit parfois à la diabolisation d'un pyromane supposé), le gouvernement qui n'a pas construit les défenses contre les inondations, les entreprises de construction qui ont brisé les codes du bâtiment ou les services d'urgence qui n'ont pas fait leur travail.

Ceux-ci peuvent être des arguments valables, mais ils génèrent également un cadre de relation ennemi/victime qui est beaucoup plus convaincant que n'importe quoi offert par le changement climatique. «C'est leur faute et je réclamer des mesures contre eux et des dédommagements » est une histoire beaucoup plus convaincante que « c'est peut-être ma faute ou de notre faute et je demande que nous travaillons ensemble pour changer notre façon de vivre ». Le défaut fatal du récit du changement climatique, cas unique parmi nos principaux problèmes, c’est qu’il n'a pas d'ennemi du tout clair.

Les catastrophes sont cycliques et de créer des états de base en hausse

La psychologie humaine est fortement enclin à créer des motifs et des comparaisons sur la base de la «disponibilité» des événements comparables. Pour ce qui est des questions environnementales les gens ont tendance à être très démunis à se rendre compte des changements décennaux (et certainement des changements intergénérationnels) en raison d'un changement de l’état de base.

Les catastrophes créent des événements intenses mais isolé après quoi, comme les gens sur Bastrop disent, les choses vont revenir à la «normale». La douleur et la perte suite à l'événement génère un désir intensifié qu'il y ait un état «normal» auquel on puisse revenir, ce qui rend plus difficile pour les gens à accepter qu'il ya des grands changements en cours. Le désir de stabilité rend les gens plus enclins à voir une catastrophe comme étant à l'extrémité de variations naturelles (c'est-à-dire une partie d'un cycle normal).

Toutefois, tout événement extrême a également créé une nouvelle ligne de base. Le prochain événement sera mesuré par rapport à cette base et, si celui-ci est équivalent ou moindre, cela renforcera l'idée que cela faisait partie d'un cycle normal. Il ya une bonne chance aussi que l'apprentissage collectif et l'adaptation à l'événement précédent fera en sorte que les événements futurs seront plus faciles à gérer et avoir des répercussions humaines et économiques inférieurs. Cela aussi va renforcer les idées de la perception que de tels événements ne sont pas en hausse.

L'élément critique de la façon dont les événements sont perçus, est la relation entre un événement et les événements comparables les plus récentes, et est le temps qui les sépare. Les événements qui sont éloignés ont peu de chances d'être remarqué, alors que nous pourrions assumer une plus grande perception du changement autour d'événements qui sont relativement récent, mémorable, et clairement en hausse.

Eh bien cela est vrai dans une certaine mesure, mais alors il ya un risque d'un autre problème pour les événements qui viennent trop souvent .....

Les catastrophes à répétition génèrent le désespoir et l’impuissance

Le communautarisme « paradis dans l'enfer » se rapporte à des événements qui sont des anomalies relativement rares dans une société par ailleurs confiante et prospère. Si les événements extrêmes se produisent avec régularité - surtout s'ils se produisent trop régulièrement pour que les communautés et les économies puissent récupérer complètement- ils pourraient générer un sentiment de désespoir et d'impuissance.

Je soupçonne que la réponse la plus probable face à des événements extrêmes réguliers serait pour les gens de se déplacer ou de se renfermer vers l'intérieur à la recherche de la famille et des groupes sociaux. Cela en retour irait à l'encontre de la confiance tournée vers l'extérieur nécessaire pour prendre des mesures sur le changement climatique. Les gens peuvent, dans ces conditions, accepter la réalité du changement climatique, mais s'ils le font, ils devront accepter que les actions d'atténuation des émissions, même à travers le monde entier, n'empêchera pas d'autres événements plus extrêmes et graves.

Différents types de conditions climatiques extrêmes peuvent avoir des impacts différents sur les attitudes du public.

Il est important de faire la distinction entre différents types d'événement climatique et de suggérer qu'ils peuvent avoir des résultats différents dans l'attitude du public. Les sécheresses et les vagues de chaleur sont des conditions prolongées qui encouragent la perception qu'il ya un changement à long terme en cours (un changement de la «normale»). Qui plus est, même si elles génèrent la solidarité dans la souffrance il ya beaucoup moins de cohésion par le « rassemblement » qui se produit par rapport aux catastrophes majeures. On pourrait raisonnablement supposer qu'ils sont plus susceptibles de générer une augmentation des préoccupations liées au changement climatique.

Cette conjecture semble être corroborée par des recherches récentes du Projet de Yale sur la Communication du Changements Climatique qui a constaté une augmentation entre le printemps et l'automne de 2012 du nombre de personnes qui ont déclaré qu'elles avaient été lésés personnellement par la sécheresse et les vagues de chaleur et une légère diminuer dans les rapports de mal d'autres événements météorologiques. Globalement, le sondage a révélé une augmentation de 5% du nombre de répondants qui serait d'accord que «le réchauffement climatique affecte les conditions météorologiques aux États-Unis ».

Conclusion

La relation entre les catastrophes climatiques et les perceptions du changement climatique est complexe car elle est médiée par des récits construits socialement.

Cela signifie que les militants et les communicateurs doivent être très méfiant de charger dans les zones touchées par des événements météorologiques extrêmes et en supposant qu'ils ont un terrain fertile pour le militantisme accru autour du changement. C'est tout le contraire qui peut être vrai, surtout s’ils sont perçus comme des étrangers qui pénètrent dans la communauté (qui peut-être n’a jamais été aussi forte ou aussi unie) et l'exploitation de ses souffrances. Il serait difficile d'imaginer rien de plus contre-productif qu’une organisation militante écologiste déposant une bannière au milieu d'une communauté conservatrice après une catastrophe majeure.

La condition essentielle pour modifier les attitudes à long terme est la mesure dans laquelle les événements sont convertis en un récit socialement organisé qui parle au ressenti de leur propre identité. Et cela nécessite une approche à long terme stable - attendre que la poussière soit retombée et de travailler avec confiance avec des communicateurs endogènes qui peuvent faire valoir que ce seul événement s'inscrit dans un schéma narratif des changements à long terme.

http://climatedenial.org/2012/11/06/reason...climate-change/

Si vous me permettez quelques remarques. À propos des grands récits, j'en disait ceci à l'occasion :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=426299

On pourrait cause de l'homme post moderne pendant des heures, mais toujours est-il que l'éclatement de ces grands récits structurants sont une caractéristique de notre époque, avec un relativisme béat qui justifie à peu près tout et n'importe quoi. Cela n'aide pas je pense.

À un moment il parle de la "bouc-émissairisation" (je pose un copyright 'paix' dessus XD ) quand il dit qu'on tente de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre (le pyromane, l’État, ...). En relation avec l'évolution de notre société, n'oublions pas que les mécanismes psychologiques en œuvre dans notre humanité sont toujours les mêmes, et que cette histoire de bouc-émissaire renvoie à des moments vraiment pas glorieux de notre Histoire. Croire que notre seul progrès suffit à nous en prémunir est une hypocrisie.

Sinon, je donne peut être l'impression de parler beaucoup des USA ^^' mais il ne faut pas croire que dans notre vieille Europe ce soit tellement plus reluisant. On y va juste moins frontalement.

http://www.lusineages.com/pdf/UGES%2090_10_12-1.pdf

Sans bouleverser leur mode de vie, les Français veulent réduire leur empreinte carbone. Reste à savoir si le possible correspond au souhaitable.

C'est mignon tout plein, cela transpire les bons sentiments, mais dans la pratique cela ne changera rien. Je ne dis pas qu'il faut revenir à pied au Moyen-Âge, mais il y a un moment, va quand même falloir taillader un peu. Même avec toutes les technologies vertes que l'on veut, une voiture ou un avion, cela pollue, et il faudra apprendre à vivre sans. C'est du décalage éthique, j'accepte la réalité du réchauffement climatique, mais je ne fais rien de concret pour... À la limite, une ampoule économique par ici et deux trois détails par là mais rien de plus.

Comme disait l'autre, savoir ou ne pas savoir, un choix personnel, un acte politique.

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Bonjour Paix,

Waouw, il t'arrive de dormir ? :blush::sleeping:

.........................

Et une discussion de G. Marshall sur le pourquoi les événements extrêmes ne modifient pas nécessairement la perception du réchauffement climatique.

...........................

C'est mignon tout plein, cela transpire les bons sentiments, mais dans la pratique cela ne changera rien. Je ne dis pas qu'il faut revenir à pied au Moyen-Âge, mais il y a un moment, va quand même falloir taillader un peu. Même avec toutes les technologies vertes que l'on veut, une voiture ou un avion, cela pollue, et il faudra apprendre à vivre sans. C'est du décalage éthique, j'accepte la réalité du réchauffement climatique, mais je ne fais rien de concret pour... À la limite, une ampoule économique par ici et deux trois détails par là mais rien de plus.

Comme disait l'autre, savoir ou ne pas savoir, un choix personnel, un acte politique.

Cela me rapelle une histoire, celle de Lazarre que l'on ne voyait pas (Cassandre aussi,......).

Je pense que l'être humain est ainsi fait, que tant que l'on ne l'a pas senti dans sa propre chair (une catastrophe,......), il ne réagira pas (à part deux trois ampoules économiques,....).

Merci de toutes ces infos.

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Dans le genre, un ouragan peut avoir des conséquences bien réelles :P

Etats-Unis: les effets de l'ouragan Sandy se font sentir sur l'économie

Publié le 15.11.2012, 14h34

Les effets de l'ouragan Sandy, qui a frappé le Nord-Est des Etats-Unis, commencent à se faire sentir sur plusieurs indicateurs économiques, comme ceux des inscriptions au chômage ou relatifs à l'activité manufacturière publiés jeudi.

Les effets de l'ouragan Sandy, qui a frappé le Nord-Est des Etats-Unis, commencent à se faire sentir sur plusieurs indicateurs économiques, comme ceux des inscriptions au chômage ou relatifs à l'activité manufacturière publiés jeudi.

Selon le département du Travail, les nouvelles inscriptions au chômage ont connu leur hausse la plus forte en plus de sept ans après cette catastrophe naturelle meurtrière.

Le ministère a recensé le dépôt de 439.000 demandes d'allocations de chômage dans le pays du 4 au 10 novembre, soit 22% de plus que la semaine précédente.

La hausse annoncée par le gouvernement est bien plus élevée que ne le pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait cet indicateur à 388.000 nouveaux chômeurs.

"Conséquence de l'ouragan Sandy, plusieurs Etats ont connu une forte hausse des nouvelles inscriptions au chômage", a indiqué, sans plus de détails, un représentant du service des statistiques du ministère.

Sandy a entraîné de nombreuses fermetures d'entreprises ou suspensions d'activité dans les zones durement frappées par son passage sur le Nord-Est du pays dans les derniers jours d'octobre.

Cela s'est ressenti en particulier dans l'industrie, selon l'indice d'activité manufacturière de la région de Philadelphie pour novembre publié par la banque centrale (Fed).

Cet indicateur a chuté de 16 points par rapport à octobre pour s'établir à -10,7 alors que la prévision médiane des analystes le donnait à zéro, frontière entre hausse et baisse de l'activité.

Selon la Fed, les industriels de la région ont indiqué avoir subi en moyenne 2,2 jours d'activité réduite après le passage de Sandy.

Un peu plus au nord, dans l'Etat de New York, le Nord du New Jersey et le Sud-Ouest du Connecticut, l'activité manufacturière continue de se dégrader pour le quatrième mois d'affilée, selon l'indice Empire State de novembre, publié par la Fed également. Celui-ci est remonté d'un point par rapport à octobre mais reste négatif, à 5,2.

Interrogées par la Fed, toutes les entreprises manufacturières de l'agglomération de New York ont indiqué avoir réduit plus ou moins leur activité après le passage de l'ouragan.

Autre indicateur publié jeudi, par le département du Travail, celui des prix à la consommation a montré un ralentissement de l'inflation à 0,1% en glissement mensuel en octobre (après deux mois de hausse à 0,6%).

En glissement annuel, néanmoins, la hausse des prix s'est accélérée officiellement pour le troisième mois d'affilée pour atteindre 2,2% en octobre, son niveau le plus élevé depuis avril, tandis que l'inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) restait à 2,0%.

Plusieurs analystes notent que les effets de Sandy sur l'économie ne devraient être que "temporaires", mais qu'ils brouillent les pistes.

Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, estime qu'il faut laisser passer entièrement ces effets avant d'émettre "le moindre jugement sur l'état de l'économie nationale".

Son confrère Sal Guatieri, de BMO Marchés des capitaux, juge néanmoins que l'inflation reste "maîtrisée" et que cela devrait inciter la Fed à poursuivre voire renforcer sa politique monétaire ultra-accommodante, ainsi qu'elle a indiqué mercredi l'envisager.

AFP

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-e...012-2323695.php

Pour mémoire, à la fin des années 20, deux ouragans avaient précipité le déclenchement de la grande récession en Floride. C'était l'ouragan de Miami de 26 : http://en.wikipedia.org/wiki/1926_Miami_hurricane et l'ouragan d'Okeechobee de 28 : http://en.wikipedia.org/wiki/1928_Okeechobee_hurricane

P.S. : D'ailleurs, ce n'est une nouvelle mais bien une transition en cours. La nouvelle normale, c'est qu'il n'y a plus de normale ^^ D'où la difficulté de s'adapter aussi

http://theconversation.edu.au/hurricane-sa...ew-normal-10408

Cela montre aussi que les théories sur le fait que nous nous adapterons au RC sont franchement bidons. Les USA même sont mis à mal par un ouragan...

Modifié par paix

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