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cumulonimbus

La chaleur en septembre

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Septembre est resté le seul mois de l’année, en Belgique, où presque tous les records de chaleur demeurent anciens. Juste le record de la moyenne de température la plus élevée est récent puisqu’il date de 2006.

Sinon, pour retrouver des journées vraiment chaudes en septembre, il faut remonter jusqu’en 1949. Le 5 septembre de cette année-là, la température a largement dépassé les 30°C dans presque toutes les régions du pays, avec 32°C à Bierset (Liège), 33°C à Uccle (Bruxelles) et 34°C à Zaventem (Melsbroek en fait, à cette époque). La plus haute valeur a été observée à Gerdingen-Bree (en Campine, un peu nord de Genk) avec 34,9°C, tandis qu’à Baraque Michel (dans les Hautes Fagnes, à 670 mètres d’altitude), l’on notait encore 29,2°C.

La nuit qui a précédé a déjà été particulièrement chaude par endroits, puisque tant à Uccle qu’à Bierset, la température n’est pas descendue en-dessous de 22°C. Il s’agit là de la nuit la plus chaude jamais observées en Belgique en septembre.

Le ciel a été pratiquement serein dans tout le pays, à l’exception de quelques altocumulus castellanus le matin au centre du pays, quelques cumulus humilis l’après-midi en Ardenne et quelques cirrus, cirrocumulus et altocumulus au littoral.

Le vent, quant à lui, a soufflé assez fort de sud à sud-est, avec des moyennes jusqu’à 35 km/h l’après-midi, et des rafales dépassant les 50 km/h. Au littoral, cela a retardé la brise de mer et cela a permis aux températures, là aussi, d’atteindre de hautes valeurs (par exemple 33°C à Coxyde).

Plus loin dans le passé, le 4 septembre 1929, la température est montée plus haut encore par endroits, avec par exemple presque 34°C à Uccle. À Maastricht, ce jour-là, la température a atteint 35,3°C, ce qui signifie que les 35°C ont dû être atteints, également, en de nombreux lieux en Campine.

Pour la deuxième décade de septembre, il faut même remonter jusqu’à 1919 pour trouver de véritables grosses chaleurs. À Uccle, cette année-là, la température a oscillé entre 30 et 31°C pendant 3 jours consécutifs, du 11 au 13 septembre. On a aussi noté la vague de chaleur officielle (5 jours ≥ 25°C dont 3 ≥ 30°C) la plus tardive jamais observée au centre du pays (du 9 au 13 septembre). C’est d’autant plus surprenant que l’année 1919 s’est plutôt distinguée par le froid et le mauvais temps. Et un mois seulement après cette vague de chaleur, le 16 octobre, Bruxelles se réveille avec déjà un peu de neige au sol !

En 1947, une partie du pays connaît une vague de chaleur plus tardive encore. À Rochefort (aux confins de la Famenne et de l’Ardenne), la température a atteint ou dépassé les 25°C pendant 10 jours consécutifs, du 11 au 20 septembre, avec 7 jours où la température a dépassé les 30°C. Il s’agit là d’une vague de chaleur qui, même en été, aurait été considérée comme très longue. En outre, il s’agit pour cette région de la vague de chaleur la plus tardive depuis le début des observations (Rochefort dispose, après Uccle, de la plus longue série d’observations en Belgique). En outre, les 33,3°C du 19 septembre 1947 sont tout à fait exceptionnels et pulvérisent tous les records.

Denée-Maredsous (entre Florennes et Namur) a également connu une vague de chaleur de 10 jours, avec un maximum de 31,5°C les 13 et 19 septembre. Gerdingen-Bree remplit aussi les critères d’une vague de chaleur officielle, mais là, elle n’a duré que 6 jours (en raison d’une interruption le 17 septembre). Le maximum y a été de 32,8°C le 13.

Pendant cette période toutefois, l’on déplore de violents orages qui ont fait des ravages dans certaines parties du pays. Notamment le 13, on a observé des grêlons de la grosseur d’un œuf de poule dans les régions de Maline et d’Anvers.

En 1959, la chaleur est un peu moins extrême, mais elle s’inscrit dans le mois de septembre de loin le plus ensoleillé de tous les temps, avec 286h55 à Uccle, 287h45 à Saint-Hubert, 285h05 à Botrange et 283h50 à Ostende (héliographe classique). Cela représente, pour Uccle, 75% de la durée astronomique possible, soit le record de tous les temps, tous mois confondus. En d’autres termes, c’est même mieux qu’avril 2007. En outre, les 85% et les 84% des 1re et 2e décades sont tout à fait extraordinaires.

Le 12 septembre s’inscrit dans ce contexte, avec un ciel serein partout, à l’exception de quelques rares cirrus ici et là, et un très fin voile de cirrostratus au littoral. Avec un vent calme, la température atteint 30°C dans de très nombreuses régions du pays. Au littoral cependant, rien n’empêche la survenue de la brise de mer et, là, la température ne dépasse pas 23°C.

Pour la troisième décade de septembre, il faut remonter plus loin encore dans le temps pour trouver des records. La chaleur hors normes de la fin septembre 1895 n’a toujours pas été dépassée de nos jours. À Uccle, sous un ciel parfaitement serein, la température a atteint 29°C les 25 et 26 septembre. Cette chaleur-là s’inscrit aussi dans une longue période de beau temps. Du 22 au 30 septembre, le ciel reste serein quasi en permanence. Seuls les 24, 27 et 29, on observe de rares cirrus, tandis que le 30, quelques cumulus discrets se forment. Pendant tout ce temps, la température oscille entre 24 et 29°C à Uccle. À Liège, les 30°C sont atteints tandis que dans la ville de Spa, la température frise les 30°C pendant 3 jours consécutifs. Là, on passe de peu à côté d’une vague de chaleur officielle qui aurait vraiment été la plus tardive de tous les temps. (La station de l'aérodrome de Spa, ainsi que l'aérodrome lui-même, n'existaient évidemment pas encore en 1895.)

Dans les années plus récentes, on retiendra notamment 2006, qui a été en moyenne le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré à Uccle. Mais là, c’est bien plus la constance de la chaleur que des journées extrêmes qui en ont fait le mois le plus chaud. La température minimale la plus basse du mois n’est pas descendue en-dessous de 9,0°C. On retiendra cependant 7 jours d’été consécutifs, avec un maximum de 29,5°C le 12 septembre.

Une température du même ordre a été aussi observée en 2003 (29,4°C), mais là, c’était le 20 septembre, ce qui rend la chose plus remarquable. Sous un ciel presque serein (juste quelques rares cirrus) et un petit vent de sud-est à sud, les températures dépassent les 30°C en de nombreux endroits, même près de Bruxelles (31,1°C à Zaventem). Le lendemain, sous un ciel à peine plus nuageux (cirrus et, le soir, des altocumulus) et un vent basculant lentement vers le sud-ouest, il fait à peine moins chaud, et les 30°C sont à nouveau atteints par endroits. Les 27,8°C d'Uccle demeurent cependant loin du record de 1895 pour la 3e décade.

Cette période s’inscrit aussi une période de beau temps plus longue, et quelques régions de Belgique connaissent cette année-là leur vague de chaleur officielle la plus tardive de tous les temps. À Liège, ces critères sont remplis à Angleur, où la vague de chaleur dure 7 jours, du 16 au 22 septembre. Le maximum y est atteint le 20, avec 32,2°C. À Liège-Monsin, les critères sont atteints aussi, mais la vague de chaleur n’y dure que 6 jours, du 17 au 22 septembre. Le maximum y est de 31,8°C le 20. À la même date, on relève 30,4°C à l’aéroport de Bierset, mais là, avec un seul jour de chaleur ≥ 30°C, les critères d’une vague de chaleur officielle ne sont pas remplis.

En Campine, Kleine Brogel n’atteint tout juste pas les critères d’une vague de chaleur, mais Lanaken bien. Cette vague de chaleur y dure 7 jours comme à Angleur, avec un maximum de 32,0°C le 20. À Lanaken, tout comme à Angleur et Monsin, la date de fin de cette vague de chaleur est le 22 septembre 2003. C’est deux jours plus tard que la vague de chaleur à Rochefort et à Denée-Maredsous en 1947. 2003 prend donc à son compte la vague de chaleur la plus tardive observée jusqu’à présent sur le territoire belge, même si au niveau régional, les anciens records restent invaincus.

En 2011, une longue période de beau temps, à cheval sur septembre et octobre, a fait beaucoup parler d’elle, mais les températures vraiment extrêmes ont été observée le 1er octobre, et ne concernent donc plus septembre.

Sources

IRM

Bulletins mensuels – Observations climatologiques

Bulletins mensuels – Observations synoptiques

Observations synoptiques via OGIMET

KNMI

Les données de Maastricht

Observatoire Royal de Bruxelles

Annales de l’Observatoire Royal – 1895

Modifié par cumulonimbus

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Merci Cumulonimbus.

:thumbsup:

Est-ce que le record de température maximale (23,4°C) ne date pas aussi de septembre 2006 ?

:whistling:

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Effectivement. Sur ce paramètre, 2006 a égalé le record de 1929, où cette moyenne des maxima a été de 23,4°C aussi (en valeur homogénéisée par l'IRM, donc comparable à celles de maintemant).

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