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passiion

Les analyses stratosphériques

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Ok, les flèches représentent la propa' des ondes ? :P

Donc les zones entourées en noir représentent quoi par contre :lol:

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Ok, les flèches représentent la propa' des ondes ? :P

Donc les zones entourées en noir représentent quoi par contre :lol:

Tu comprends vite mais il faut t'expliquer longtemps toi ^^ C'est la convergence (traits noir continu ou gros aplat bleu) ou la divergence (tirets fin ou aplat rouge) des vecteurs EP. Une convergence implique un ralentissement du zonal, une divergence son accélération. Cela est du à la convergence du flux de moment. Dans ton équation de l'accélération du vent zonal, tu as en toute généralité :

d(u) / dt = f * v - d(Φ) / dx - u * d(u) / dx - v * d(u) / dy - ω * d(u) / dp

Avec quelques approximations et en tripatouillant un peu les trucs machin toute à droite (comme Marine :P ), après le terme de Coriolis, tu peux simplifier à un quelque chose qui a cette gueule :

d(u) / dt = f * v - d( moyenne zonale(v' * u') )/dy

Il te reste l'accélération de Coriolis et la convergence de l'eddy momentum. Simplement, cela correspond réellement à un transport de u' par v' ;) On va chercher du u' dans les tropiques, et on le remonte vers le Nord par v'.

Je parlerais à l'occasion de l'AAM, GWO et autre délires exotiques de ce genre ^^ mais l'objectif des ondes de Rossby, c'est bien de brasser et de transporter de la chaleur et du moment des tropiques vers les Pôles.

Les zones de convergences de l'EP flux représente donc ce transport de moment vers le Nord ;) Si tu veux le NCEP NCAR a tout un blabla à ce sujet :

http://www.esrl.noaa.gov/psd/data/epflux/

Et donne le code :

http://www.esrl.noaa.gov/psd/data/epflux/epflux.2010.ncl

Modifié par paix

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Je me demande si c'est juste un hasard ? :lol:

Flux de sud-ouest :

238583gfsnh106.png

Flux de sud'ouest :

523186gfsnh06.png

On dirait comme ça, à première vu , que le vortex et le flux en tropo sont dépendants ^^

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Non c'est un hasard. Il n'y a pas de forçages aussi direct de la stratosphère sur la troposphère. Je ne t'avais pas encore répondu parce que j'aurais voulu essayer de parler de downward control alors, mais bon je te réponds et quand j'aurais trouvé la motiv' je parlerais du downward control ^^

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Non c'est un hasard. Il n'y a pas de forçages aussi direct de la stratosphère sur la troposphère. Je ne t'avais pas encore répondu parce que j'aurais voulu essayer de parler de downward control alors, mais bon je te réponds et quand j'aurais trouvé la motiv' je parlerais du downward control ^^

Allez, allez on se motive, on veut savoir nous ! :whistling:

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Ouaip je me motive ^^ Tenez pour Noël :

En attendant de me motiver, je vais parler un peu des graphique de l'université de Berlin, on m'a posé des questions à ce sujet ( http://www.geo.fu-berlin.de/en/met/ag/stra...tics/index.html ). Donc à partir des données de l'IFS, on récupère un momentum flux :

post-3513-1356376318_thumb.png

Cela représente la moyenne zonale du u' * v' c'est à dire l'advection par la déviation à la moyenne zonale de u ( le u' ) de la déviation à la moyenne zonale de v ( le v' ). Plus u' * v' est important, plus l'advection de moment est importante. Elle est par exemple à 50°N et 300hPa, et atteint -75 m²/s². Elle est par contre largement positive en haute stratosphère. Ici, c'est un momentum flux total. On peut analyser par ondes et voir quelle(s) onde(s) sont responsable du transport :

post-3513-1356376999_thumb.png

post-3513-1356377017_thumb.png

On voit que c'est surtout sur l'onde 1 que cela charge en stratosphère. Par contre en troposphère, localement cela envoie du pâté avec l'onde 2. L'intérêt est de mettre en évidence l'eddy momentum flux. Ici on peut supposer que l'eddy momentum flux tendra à ralentir le jet vers 60°N, à la transition entre valeur négative et positive. De plus, cela permet d'analyse le comportement des ondes 1 et 2, ce qui permet de suivre un SSW éventuel et d'analyser sa structure.

Pour le heat flux, c'est pareil, sauf que ce n'est pas pareil ^^ c'est un v' * T' :

ecmwfzmvta12.gif

mais cela se lit de la même façon. A nouveau on peut décomposer par ondes :

ecmwfzmvt1a12.gif

ecmwfzmvt2a12.gif

L'onde 1 continue de dominer le sujet. Cela permet d'anticiper des SSWs. Quand cela envoie sur le heat flux, c'est qu'il y a un réchauffement stratosphérique en gestation en général. De plus, cela permet à nouveau d'analyser sa structure. Pour mémoire :

http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.1175/JAS3978.1

Pour les displacement events, on retrouve un forçage en onde zonale 1 barocline ; alors que pour les splitting events, l’enchaînement est différent avec d'abord un faible forçage en onde zonale 1, puis un forçage plus important en onde zonale 2 avec une grosse composante barotrope.

Pour le géopotentiel et la température, on a l'amplitude de l'onde 1 et 2 qui est donné ( http://www.forums.meteobelgium.be/index.php?showtopic=14163 ).

Je prend le géopotentiel :

ecmwfzmha1a12.gif

ecmwfzmha2a12.gif

On voit que l'amplitude de l'onde 1 domine largement, avec un maximum de 1500m à 5 hPa et 70°N. Pour illustrer, je vais prendre GFS :

post-3513-1356378686_thumb.png

On voit que dans le Z5, c'est l'onde 1 qui domine, et à 70°N on a une différence entre le minimum qui est de 32500m et le maximum à 35000m de 2500m, soit une amplitude de 1250m. L'iFS dit 1400m. Cela va, on n'est pas si mauvais ^^ Les amplitudes des ondes, c'est bien "relatif". Si on avait 1400m sur l'onde 2, mais 2800m sur l'onde 1, c'est quand même l'onde 1 qui domine, même si cela vend du rêve sur l'onde 2 :lol:

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Merci pour tes explications, celà ma bien aidé :)

Par contre pour la carte de Géopotentiel j'ai toujours du mal à la lire quand même ^^'

D'habitude les cartes géopotentiel sont vu de "haut" . Ici elle est vu de la tranche , donc voilà quoi :D

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C'est bien l'amplitude des ondes du Z, c'est donc une quantité dérivée ;) Cela te montre où tes ondes ont le maximum d'amplitude. Ici ton onde 1 a le maximum d'amplitude vers 70°N et 5 hPa. Avec le SSW, le maximum d'amplitude remontera plus vers la haute stratopshère et correspond à la propagation de l'onde 1 :

post-3513-1356387517_thumb.png

Cela me fait penser ^^ il y aussi le CPC qui fournit des prévisions pour la stratosphère :

http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/stra...here/strat_a_f/

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Ok :)

Faudrait quand même que tu parle du downward control et du filtrage des ondes dans la strato' ^^

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Bon on va essayer pour le downward control mais c’est coton et dans la littérature il y a plusieurs hypothèses donc je ne promet rien ^^

http://www.youtube.com/watch?v=HBD-UDgYOCc

Il y a plusieurs théories qui peuvent expliquer le downward control. Il s'agit principalement des hypothèses suivantes. Soit une modification de la réfraction des ondes planétaires au niveau de la tropopause suite à une modification du cisaillement vertical du vent. Soit une modification des flux de moments turbulents. Cette hypothèse est sans doute la plus pertinente, et est la seule à être dénommé "downward control" dans la littérature habituellement. Il existe aussi possiblement des effets de redistribution des masses qui pourrait être suffisante pour modifier les pressions de surface.

La théorie actuellement est que la convergence de flux de moment force une circulation méridionale secondaire en troposphère, comme le rapelle l'équation :

d(u) / dt = f * v - d( moyenne zonale(v' * u') )/dy

Suite à la convergence des flux de moments, il y a une modification du vent zonal qui, via Coriolis, est compensé sur le flux méridien.

Ici le résultat d'expérience pour réchauffement stratosphérique équatorial :

post-3513-1357145197_thumb.jpg

Le panneau du haut, c'est la référence pour le flux turbulent de moment (gauche) et l'EP flux (droite), et en dessous l'évolution pour un renforcement du vortex à 0-9 jours puis 20-29 jours et à l'équilibre.

Et l'évolution à 0-9 jours pour un réchauffement stratosphérique uniforme (à gauche) et polaire (à droite) pour le PV (haut), l'Ep (milieu) et le flux turbulent de moment (bas) :

i152004696651347f10.jpg

C'est cette perturbation qui explique sans doute la réponse dynamique de la troposphère.

Par contre cette perturbation est sans doute liée aussi à une modification de la réfraction des ondes au niveau de la tropopause. Il y une modification de l'indice de réfraction (noté n² en général) :

i1520-0469-66-5-1347-e4.gif

avec le gradient méridional de tourbillon potentiel :

i1520-0469-66-5-1347-e5.gif

et a, le rayon terrestre, c la vitesse de phase zonal, N, Brünt Vaisalia, k, le nombre d'onde zonal, H une hauteur caractéristique.

La modification du gradient de tourbillon potentiel induit une baisse de n² dans stratosphère et une hausse en troposphère. Ceci permet de générer un forçage des flux EP qui explique la convergence anormale des flux turbulents de moment.

http://journals.ametsoc.org/doi/full/10.1175/2008JAS2758.1

http://www.atmos.colostate.edu/ao/Thompson...sonHartmann.pdf

http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.1175/JAS3569.1

http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.117...IO%3E2.0.CO%3B2

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Merci pour le message, ça éclaire dejà une partie de ce que je voulais savoir ( ou que d'autre lecteur voulaient savoir je pense aussi ;) ).

Par contre ce n² ( indice de réfraction ) j'ai du mal à le conceptualisé .

Gwendal en parle dans sa thèse comme quoi son gradient suivant la latitude pourrait expliqué une partie des conditions propices au déferlements anticycloniques ou cyclonique des ondes .

Et dernière chose comment cette "modification du gradient de tourbillon potentiel " peut modifié le gradient de n² ?

Je vois pas trop le rapport :D

En espérant t'en avoir pas trop demandé :lol:

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Merci pour le message, ça éclaire dejà une partie de ce que je voulais savoir ( ou que d'autre lecteur voulaient savoir je pense aussi ;) ).

Par contre ce n² ( indice de réfraction ) j'ai du mal à le conceptualisé .

Gwendal en parle dans sa thèse comme quoi son gradient suivant la latitude pourrait expliqué une partie des conditions propices au déferlements anticycloniques ou cyclonique des ondes .

Et dernière chose comment cette "modification du gradient de tourbillon potentiel " peut modifié le gradient de n² ?

Je vois pas trop le rapport :D

En espérant t'en avoir pas trop demandé :lol:

Trop compliqué peut être ? :blush:

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Merci pour le message, ça éclaire dejà une partie de ce que je voulais savoir ( ou que d'autre lecteur voulaient savoir je pense aussi ;) ).

Par contre ce n² ( indice de réfraction ) j'ai du mal à le conceptualisé .

Gwendal en parle dans sa thèse comme quoi son gradient suivant la latitude pourrait expliqué une partie des conditions propices au déferlements anticycloniques ou cyclonique des ondes .

Oui en effet. L'indice de réfraction, c'est comme pour toute onde, une indice de réfraction :lol: Dans les régions ou n² est positif, les ondes sont réfléchies vers les régions où n² est plus grand. Il se passe la même chose avec une paille dans l'eau. Le faisceau lumineux traverse des milieux avec des indices de réfractions différents. Là c'est la même chose, sauf que ce sont des ondes atmosphériques ^^

Et dernière chose comment cette "modification du gradient de tourbillon potentiel " peut modifié le gradient de n² ?

Je vois pas trop le rapport :D

En espérant t'en avoir pas trop demandé :lol:

Une équation qui met mieux en évidence la fonction du gradient de PV dans n² :

post-3513-1357315193_thumb.png

En tripatouillant un peu l'équation précédente du n² on retrouve la même chose, mais ici le d(PV)/dy est évident. En fait basiquement, la propagation des ondes de Rossby est liées à un gradient de PV (de tourbillon absolue dans le cas barotropique).

Si tu simplifie à un cas barotrope justement :

n² = β / ( U - c ) - s² / ( a² * cos²( φ ) ) - 1 / L²

La réfraction dépend explicitement du nombre d'onde zonal, de la différence entre le flux zonal de l’environnement et la phase speed, et du gradient de tourbillon.

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Et une dernière chose, pour le filtrage des ondes été et hiver, ça se passe comment physiquement avec les onde ?

En été y'a un péage la haut ou quoi ? :lol:

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15 gouttes d'eau le passage :P Non mais c'est juste à cause du vent d'Est ;) Le vent d'Est détruit les ondes et empêche la propagation. Pour autant tu le savais il me semble ? Ou est-ce que tu cherches plus de détails ?

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Pour autant tu le savais il me semble ? Ou est-ce que tu cherches plus de détails ?

Oui aux deux :P

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Bon on va déterrer un peu ce sujet, cela ne va pas faire de mal. Ici je causais de résonances foireuses pour nous :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=464004

En aparté, on se rapproche de Nuuk plage. L'autre jour le Groenland s'est fait foehner en Sud Est, Maniitsoq s'est envoyé en l'air avec un petit 25.9°C le 31 Juillet, record absolu pour l'île.

Sinon, ici, on disait que la banquise était mal en point, mais évitait le record quand même :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=468768

À l'évidence les conditions atmosphériques n'ont pas été favorable avec la persistance d'un cyclonisme important. La nébulosité induite garde l'Arctique au frais et empêche le gros crash. Bon pour autant avoir une perte aussi massive de banquise dans ces conditions est juste hallucinant et montre le poids de la tendance de fond. Qu'il fasse froid, qu'il fasse chaud, qu'il pleuve, qu'il neige, la banquise fond. Cela tient aussi au fait que l'état d'équilibre de l'Arctique est celui d'un Océan libre en Été. On n'a sans doute pas passez de point de non retour sur la banquise encore, mais on force tellement que l'état d'équilibre est déjà celui d'un Arctique libre, qui attend juste d'être réalise.

En attendant, comme chacun a pu le remarquer il fait beau et chaud, cela change de Juillet 2012 et 2011, pour le moins. La NAO est effectivement positive ces derniers temps, un régime de temps plutôt associé en Été à du beau temps en général. L'axe anticyclonique remontant avec la saison, en NAO+ il se retrouve souvent sur notre tronche et si cela ondule un peu on bascule en flux Sud-Ouest. Et là c'est gagné :lol: On le voit bien sur la matrice de projo' de la NAO du CPC :

http://www.cpc.ncep.noaa.gov/data/teledoc/...elation_map.gif

La NAO+ estivale est bien associé à un maximum sur l'Europe du Nord Ouest et un minium sur le Groenland.

Les régimes de temps à la Cassou sont plus complet, mais montre essentiellement la même chose. Les régimes AL et BL associés à des températures chaudes chez nous sont marqués par un cyclonisme important côté Groenland :

http://www.cerfacs.fr/~cassou/Regimes/Imag...treme_MJJAS.gif

Même si cela n'est pas toujours vrai, comme en 2010 ou 1976, les mois d’Étés chaud chez nous tendent donc à être associé à des situations plus cycloniques sur l'Arctique, côté Atlantique en particulier. Ce qui fait que si l'Arctique se porte relativement un peu moins mal n'est sans doute pas étranger au fait que l'on apprécie un bel Été en Europe.

La question qui peut se poser est donc de savoir qu'est ce qui a fait que l'Arctique n'est pas dans cette espèce d'état de détresse perpétuelle qui le caractérisait ces dernières années. Si on regarde du côté du couplage stratosphère / troposphère, on note que le SFW a été tardif, et radiatif. Le SFW, c'est le Stratospheric Final Warming, l'éclatement final du VP. Les puissants vents d'Ouest de la stratosphère hivernale bascule définitivement à l'Est pour le reste de la saison chaude. Ici le réchauffement final a été radiatif et s'est propagé depuis la mésosphère jsuqu'à arrivé en basse strato. Si on regarde le vent zonal à 10 hPa :

http://ozonewatch.gsfc.nasa.gov/meteorolog..._2012_merra.pdf

On note que 2013 était au niveau des records en Avril, avant le passage à zéro fort tardif, début Mai. Sur le diagramme d'anomalie de Z, cela se voit bien également :

post-3513-1375574190_thumb.png

Une forte anomalie négative (NAM+) est présente en Avril, indiquant un VP puissant, qui s'est propagé à la surface en Mai. Le SFW, venu des confins de la haute atmosphère, s'est lui aussi propagé en Mai, avec des anomalies de Z positives (NAM-). Les anomalies associés ne sont cependant pas propagés en troposphère. La piscine de NAM+ à donc pu persister à proximité immédiate du fameux plancher des vaches. Et une NAM+ à 1000 hPa, c'est ce qu'on appelle vulgairement une AO+ (pour la petite histoire, la NAM a été essentiellement établi en tant que "généralisation" de l'indice AO à tout les étages de l'atmosphère). Cela change d'un paquet d'années récentes où les anomalies du SFW, généralement fortes, se propageait jusqu’en bas, et se retrouvait ensuite surmonté d'une grosse tartine d'anomalies négatives en stratosphère, avec quelques exceptions comme 2009 ou 2006. 2011 en est la plus belle réalisation sans doute :

time_pres_HGT_ANOM_ALL_NH_2011.gif

La question qui vient donc ensuite est de savoir qu'est ce qui a pu bloquer la propagation de l'anomalie cette année, et a empêché l'AO de "basculer". Le Fred' pense que le forçage venir d'un train d'onde généré par la MJO 3 de début Juin :

rmm.phase.Last90days.gif

Je pense également que l'instabilité barocline a pu joué un rôle. L'Arctique a déjà connu un moi de Mai pas spécialement chaud suite à la propagation de la NAM+. Pour autant, la couverture neigeuse a pris son gadin annuel. Pendant que les continents chauffaient (voire passer au lance flamme comme l'Alaska...) l'Arctique restait frais. Cela a pu renforcer l'instabilité barocline, alimentant le cyclonisme local, en une boucle de rétroaction positive. Par rapport aux années récentes, où le manège cherchait même à tourner à l'envers, la situation a été marqué ^par une forte anomalie positive du vent zonal aux hautes altitudes. Et le max de cette anomalie se situe approximativement au niveau du passage d'une anomalie positive sur les continents à ne anomalie négative sur l’Arctique.

Un autre élément à prendre en compte est la dominance d'une activité ondulatoire avec une amplitude importante sur le nombre d'onde 7.

post-3513-1375576665_thumb.jpg

Ce sont quelques années récentes, et la moyenne de 1961 à 1970 histoire d'apprécier encore mieux l'évolution récente... Comme le montre le papier analysé dans le message de paix sur les prévisions saisonnières cité plus haut, les années récentes ont eu tendance à connaître une résonance sur des grands nombres d'ondes. Je n'ai pas poussé l'analyse, et j'ai juste calculé l'amplitude de chaque nombré d'onde sur la saison estivale (1er Juin au 31ème Août). Pour 2010 par exemple on retrouve par exemple l'importance du nombre d'onde 6 dont parle aussi le papier. La méthode présenté ici est plus rustique mais cela marche encore :lol: Cette année est proche dans sa configuration de 2005, 2003 et 1997 avec une dominance du nombre d'onde 7 :

9vpz.jpg

En général, les nombres d'ondes 7 se passe bien pour nous :lol:

Actuellement, ce sont les éléments les plus déterminants que je voie pour expliquer cette situation synoptique. Si d'autres ont quelques réflexions à ce sujet ;)

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Ah c'est une très bonne analyse :) Par contre pourquoi les années comme 2011 ont vu des anomalies cycloniques s'installer en haute et moyenne stratosphère pendant l'été ?

http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/stra...ALL_NH_2011.gif

Sinon tu n'a pas parlé de la Qbo et des ssts. Selon certains, je n'ai pas vérifié, mais le fait qu'on ait été en propagation de QBO+ aurait jouer ainsi que les ssts plus fraîches que la normal en Europe de l'ouest, favorisant une anomalie froide de basse couche qui ont le sait est un élément des anomalies anticycloniques de basse couche ( cf fondamentaux de météo :P ).

Modifié par passiion

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Yep. Tu m'avais fait aussi remarquer que sur fin Juillet, l'AO a baissé du coup Juillet termine avec un indice moyen à 0 pour l'AO. Il est vrai que j’analysais surtout sur la période début Mai à mi Juillet. L'AO semble s'enfonçer progressivement dans le négatif et j'avais hésité à en parler mais je pense qu'Août pourrait connaître une AO plus franchement négative, avec un mois d'Août plus proche de la moyenne chez nous. À court terme cela force bien d'ailleurs en direction de l'Arctique :

Rhavn1801.gif

(un run au hasard mais depuis quelques jours l'IFS et GFS sont copain comme cochon - pour une fois :P - à ce sujet ).

Je noterais également, j'avais saoulé passiion avec cela :lol: , mais la tendance météo fait partie de la tendance à la perte de banquise. Les années à la 1996 avec fraîcheur arctique tout du long cela n'arrive plus. Ici, on a eu une semaine en Juillet anticyclonique douce au Pôle et l'extension a sauté dans le vide :

2013071412_3_nh.gif

Qu'une semaine de douceur suffise, montre bien que la banquise, ce n'est plus ce que c'était. C'est la tendance lourde, qui nous amènera à zéro très rapidement qui fait que la banquise n'encaisse plus rien. Pour autant, ce n'est pas un hasard qu'on soit incapable de tenir la fraîcheur. Ce n'est pas un hasard si on a une semaine de douceur, le climat est juste "trop" réchauffé maintenant, et cela fait partie de la tendance. Pour la QBO+ c'est fort possible en effet. Sa propagation a pu renforcé l'anomalie de la NAM+ et favorisé ainsi indirectement le schéma de propagation particulier de cette année dont je parlais tantôt. Pour les SSTs je ne sais pas trop. Je doute qu'à l'échelle hémisphérique cela est vraiment eu un impact important, la PDO reste négative avec un état La Nina quasi semi permanent depuis 3 ans, et l'AMO essaye toujours de surnager au dessus de zéro, ce qui là non plus ne change pas grand'chose :lol:

Modifié par paix

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A noter également pour la stratosphère que le changement climatique provoque une baisse de la température stratosphérique en moyenne annuelle de façon assez homogène sur le globe ( plus marqué en antarctique notamment à cause du trou d'ozone, trou qui a d'ailleurs atteint une niveau dans les records cette année ) :

490263trou.png

Concernant ce refroidissement, une tendance qui est bien mesurée, on peut se demander si celle-ci influe sur les prévisions stratosphériques et la dynamique stratosphérique de manière générale. Après une discussion avec un autre passionné, j'avais déniché une étude qui faisait un bon tour d'horizon des tendances climatiques en stratosphère :

670225trend.png

Ce qui nous intéresse c'est la stratosphère arctique. Donc là on est au niveau 100 hpa, ce qui correspond à la basse stratosphère. Qu'a t'on mesuré ?

- Le refroidissement stratosphérique en arctique est significatif en saison chaude ( JJA notamment ).

- Pendant la saison hivernal ( DJF ), il n' y a pas de tendance discernable. La variabilité est prononcée et si une tendance existe, elle n'est pas aisément perceptible.

- En automne, la tendance est moins claire, un refroidissement sensible semble exister en fin de période ( novembre ).

- Au printemps, le refroidissement était marqué vers les années 90, mais s'est ralenti vers les années 2000 ( effets dues à l'ozone probables ).

Pour la stratosphère supérieur, les mesures laissent penser que le refroidissement est plus marqué et plus rapide.

http://www.arl.noaa.gov/documents/JournalP...tal.JGR2009.pdf

On peut s'attendre donc à un effet 'aux bords', avec une tendance à une modulation des SFW ( réchauffement stratosphérique saisonnier en fin de période hivernale ) et un refroidissement précoce du vortex en fin de saison chaude/début de saison froide.

L'impact du refroidissement antarctique, plus marqué en raison de la destruction de l'ozone, a un effet beaucoup plus massif avec un forçage AAO+. Mais c'est un autre sujet ^^

Concrètement, cela ne va pas changer énormément de chose, mais pour ceux qui ont l’œil sur la stratosphère, c'est quelque chose qui à le mérite d'exister et d'être mis en avant. :music:

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Puisqu'on était parti sur les changements dans la stratosphère, imposés par le changement climatique, il y'avait aussi quelques études qui avaient mis en évidence une modulation de la QBO ( oscillation quasi-biennale ). En effet, on a mesuré une baisse de l'amplitude des vents dans la basse stratosphère équatoriale ou cette oscillation se produit. C'est également simulé par les modèles en réponse au réchauffement. La raison de cette modulation ne serait pas étrangère au hot spot tropical, en gros la convection matraque plus le plafond troposphérique qu'avant niveau énergie. Comme cette oscillation est liée aux ondes crées par la convection tropicale, la modulation de cette dernière aboutirait donc à une modulation de l'oscillation résultante.

466308Figure3Timevariationinthethreecycl

http://www.nature.com/nature/journal/v497/...ature12140.html

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