Été 2014

[Philippe 0]

Cela demande encore confirmation mais il semble de plus en plus certain que notre pays a essuyé une ou plusieurs tornades ce 8 août en soirée ou en début de nuit, entre autres dans les régions de Manhay et de Jalhay.

(Tornade et non mini-tornades, terme inventé et employé par les journalistes mais sans fondement scientifique).

En été, des rafales de vent pouvant causer des dégâts proviennent soit de rafales descendantes sous un nuage d'orage (Cumulonimbus) (rafales pouvant atteindre les 200 km/h et occasionner des dégâts majeurs, comme à Ciney en juillet 2010), soit de tornades, qui sont des phénomènes tourbillonnants, souvent liés à des supercellules orageuses.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, des tornades ne sont pas rares en Belgique, il y en a plusieurs de recensées par an sur notre territoire. L'année dernière, en février 2013, une tornade avait occasionné des dégâts en Flandre.

On compte quelques tornades par an de force EF0 ou EF1 (échelle de Fujita concernant l'intensité de la tornade). Une EF2, comme cela semble le cas pour celle d'hier (à confirmer néanmoins avec des analyses des dégâts sur le terrain) arrive en moyenne tous les 3 à 5 ans sur notre territoire. En octobre 2006, une EF2 très photogénique avait été observée dans les environs d'Enghien.

Les EF3 ont une probabilité de retour de 10-15 ans, la dernière qui a presque touché notre pays était celle qui a touché le village d'Aumont à quelques kilomètres de la frontière belge en août 2008 faisant malheureusement plusieurs morts dans le village, les plus fortes EF4 et EF5 restent exceptionnelles (30 ans ou plus), mais on se souviendra de la tornade qui a touché le village de Léglise en septembre 1982, sans doute une EF4, de même que la tornade d'Oostmalle qui le 25 juin 1967 fit 7 morts dans la région. A noter que la veille, dans le nord de la France à Palluel, une tornade de type EF5 avait été recensée, digne des tornades les plus violentes des plaines du centre des USA.

[jeannot 0]

Cela demande encore confirmation mais il semble de plus en plus certain que notre pays a essuyé une ou plusieurs tornades ce 8 août en soirée ou en début de nuit, entre autres dans les régions de Manhay et de Jalhay.

(Tornade et non mini-tornades, terme inventé et employé par les journalistes mais sans fondement scientifique).

En été, des rafales de vent pouvant causer des dégâts proviennent soit de rafales descendantes sous un nuage d'orage (Cumulonimbus) (rafales pouvant atteindre les 200 km/h et occasionner des dégâts majeurs, comme à Ciney en juillet 2010), soit de tornades, qui sont des phénomènes tourbillonnants, souvent liés à des supercellules orageuses.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, des tornades ne sont pas rares en Belgique, il y en a plusieurs de recensées par an sur notre territoire. L'année dernière, en février 2013, une tornade avait occasionné des dégâts en Flandre.

On compte quelques tornades par an de force EF0 ou EF1 (échelle de Fujita concernant l'intensité de la tornade). Une EF2, comme cela semble le cas pour celle d'hier (à confirmer néanmoins avec des analyses des dégâts sur le terrain) arrive en moyenne tous les 3 à 5 ans sur notre territoire. En octobre 2006, une EF2 très photogénique avait été observée dans les environs d'Enghien.

Les EF3 ont une probabilité de retour de 10-15 ans, la dernière qui a presque touché notre pays était celle qui a touché le village d'Aumont à quelques kilomètres de la frontière belge en août 2008 faisant malheureusement plusieurs morts dans le village, les plus fortes EF4 et EF5 restent exceptionnelles (30 ans ou plus), mais on se souviendra de la tornade qui a touché le village de Léglise en septembre 1982, sans doute une EF4, de même que la tornade d'Oostmalle qui le 25 juin 1967 fit 7 morts dans la région. A noter que la veille, dans le nord de la France à Palluel, une tornade de type EF5 avait été recensée, digne des tornades les plus violentes des plaines du centre des USA.

Vraiment impressionnantes les photos !!!! !!!!

Modifié 10 août 2014 par jeanot

[chevalblanc 0]

Au vu des prévisions pour la deuxième quinzaine d'août, j'ai bien peur que les grosses chaleurs estivales ne soient plus d'actualité pour cette année (nous avons quand même eu quelques jours chauds durant la deuxième quinzaine de juillet, avec ici chez moi un maxi de 31.7°C le 18 juillet, la seule Tmax>30°C).

Qu'en pensez-vous ? Peut-on avoir un sursaut de chaleur (25-30°C) durant la première décade de septembre ?

J'avoue que je commence à être inquiet ....

Et pourtant, je ne serai pas surpris lorsque j'apprendrai que l'été aura été quasi dans les normes point de vue température (et ensoleillement déficitaire et pluviométrie excédentaire...)

[cumulonimbus 0]

Tout est possible...

En 2006, le mois d'août a été frais, très pluvieux et accompagné d'intempéries notoires (25 jours d'orage dans le pays, des tornades le 21 (en province de Liège) et le 29 (à Tubize), tandis que des trombes marines sont observées les 25 et 28, sans oublier les intenses chutes de grêle du 17 à Zeebruges, où la plage devient comme enneigée...).

Et pourtant, le mois de septembre qui suit sera le plus chaud de la série, avec des températures parfois encore proches des 30°C lors de la deuxième décade du mois. Le 12 septembre, les 30°C seront même dépassés en quelques endroits, avec 31,1°C à Kleine Brogel, 30,7°C à Koersel et 30,2°C à Gorsem. Stabroek, Geel et Angleur noteront 30°C tout juste.

Le 21 sera à nouveau particulièrement chaud pour une troisième décade de septembre, avec 27 à 28°C presque partout en Basse et Moyenne Belgique.

En 1929, après une longue période assez fraîche en août (mais plus sèche qu'en 2006 et 2014), la chaleur revient en force le dernier jour du mois, avec presque 34°C à Uccle et 35°c, localement, ailleurs dans le pays. Le 4 septembre marquera une réédition de ce 31 août, avec des températures similaires.

L'été parfaitement pourri de 1956 a connu un beau « Altweibersommer », c'est-à-dire un temps particulièrement ensoleillé et doux durant la troisième semaine de septembre, avec des températures dépassant encore parfois les 25°C (jusqu'à 27°C à Bierset).

Pour des explications sur l'« Altweibersommer », cliquez ici :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...altweibersommer

En 1965, autre été pourri notoire, il a même fallu attendre jusqu'en octobre pour revoir le beau temps. Mais quel mois d'octobre ! Plus ensoleillé qu'un mois de juillet normal, avec des températures atteignant encore 25°C pendant deux jours (les 6 et 7) par endroit. À Bierset, on notera même 26,3°C !

Modifié 14 août 2014 par cumulonimbus

[cumulonimbus 0]

Quelques températures très basses observées ces dernières 24 heures.

Commençons par les maxima d’hier :

Uccle : 16,2°C

Buzenol : 16,1°C

Gembloux : 16,0°C

Florennes : 15,1°C

Elsenborn : 13,3°C

Saint-Hubert : 13,1°C

Mont-Rigi : 12,7°C

Les endroits « plus privilégiés » ont connu des maxima de 17-18°C (le plus haut : 18,0°C à Kruishoutem).

Ces maxima ne sont pas exceptionnels en soi, mais le fait qu’ils soient restés aussi bas malgré quelques bons rayons du soleil au « bon » moment du jour est assez particulier pour un mois d’août.

^{Webcam IRM – Uccle – 19 août 2014 à 15h35}

Ceci a été lié à de l’air particulièrement froid en altitude. Au niveau 850 hPa (vers 1450 mètres), on n’observait guère plus de 2°C tandis qu’au niveau 500 hPa (vers 5540 mètres), la température était de –23°C. Ces valeurs ne se situent que 2 à 3°C au-dessus des plus basses températures observées à ces niveaux depuis 1950 !

La nuit qui a suivi (du 19 au 20 août) a été vraiment très froide par endroit, et plus particulièrement en Ardenne. À Mont-Rigi, le thermomètre est descendu à 2,8°C ! Ce n’est qu’à 0,7°C du record pour la 2^e décade d’août dans les Hautes Fagnes (2,1°C, le 15 août 1956 à la Baraque Michel). Ce record, d’ailleurs, constitue par la même occasion la température la plus basse pour tout le mois d’août.

Elsenborn est descendu jusqu’à 0,8°C, soit 0,8°C au-dessus du record pour la 2^e décade d’août, qui a été de 0,0°C le 15 août 1994 (sur une période d’observations certes plus courte, débutant de façon régulière en 1987). Le record du mois, là, est encore plus bas avec –0,6°C le 30 août 2007.

Et pour finir, même un petit record : Saint-Hubert, avec ses 4,0°C a battu le record décadaire (précédent record : 4,7°C le 18 août 1970). Cependant, tant la 1^re que la 3^e décade ont déjà connu des valeurs plus basses (3,8°C le 1^er août 1965 et 2,8°C le 31 août 1956). À noter que l’année 1956, non seulement connue pour son mois de février glacial, est connue aussi pour son été « pourri ».

On remarquera aussi la température extrêmement basse de Bièvre, de 2,1°C, mais là (à ma connaissance), il n’y a pas de série suffisamment longue pour comparer.

Ailleurs qu’en Ardenne, on remarquera les 4,3°C de Dourbes, à un fifrelin du record décadaire (4,2°C le 18 août 1981, pour une série débutant en 1965). Là, comme à Saint-Hubert, il a déjà fait plus froid au début et à la fin du mois, avec 2,9°C le 6 août 1987 et 2,5°C le 29 août 1979. Sur une série plus courte, on a le record décadaire de Florennes avec 6,6°C (précédent record : 6,8°C le 18 août 1978, série débutant en 1976), tandis qu’Hastière, avec ses 6,8°C n’en a pas été loin (record : 6,1°C le 15 août 1994, série débutant en 1977).

En basse et moyenne Belgique, la température est parfois descendue fort bas aussi, mais là où de longues séries sont disponibles, aucun record n’a été battu. C’est ainsi que Beitem (Roulers) est descendu jusqu’à 7,2°C (record : 5,4°C le 17 août 1954 – tiens ! Un autre été pourri notoire !) et jusqu’à 6,6°C à Anvers-Deurne (record : 5,0°C le 13 août 1961). Les 8,0°C d’Uccle et les 8,6°C de Beauvechain ne méritent même pas un commentaire particulier.

Notons enfin, pour finir, la grande limpidité du temps et la netteté des nuages au littoral. Malgré un vent fort frais, soufflant de 30 à 40 km/h, le temps n’a pas vraiment été désagréable, notamment grâce à la luminosité, à la présence du soleil et à une relative sécheresse de l’air polaire.

^{Webcam IRM – Zeebrugge – 19 août 2014 à 16h45}

Modifié 20 août 2014 par cumulonimbus

[cumulonimbus 0]

Le froid et le soleil d'été ne font pas bon ménage, mais peuvent se compenser…

Hier, l’air a de nouveau été fort froid en altitude, avec près de 4°C au niveau 850 hPa (vers 1480 m), –7°C au niveau 700 hPa (vers 3020 m) et –22°C au niveau 500 hPa (vers 5570 m). À titre de comparaison, les normales saisonnières, à ces niveaux, sont respectivement de 10°C, de 2°C et de –14°C. Mais le soleil a bien brillé en matinée et en début d’après-midi, avec comme conséquence des maxima supérieurs à ceux de la veille, presque agréables par endroit.

Quelques valeurs :

Koersel : 20,1°C

Arendonk : 19,7°C

Kleine Brogel : 19,6°C

Genk : 19,2°C

Semmerzake : 19,2°C

Angleur : 19,0°C

Le plus souvent, en Basse et Moyenne Belgique, les maxima ont varié entre 17 et 19°C. En Haute Belgique, selon l’exposition et l’altitude, on a mesuré de 14 à 18°C.

^{Webcam IRM – Diepenbeek – 20 août 2014 à 11h00}

Mais avec une telle instabilité, petit cumulus deviendra rapidement grand, avec averses et orages à l’appui. Une fois n’est pas de coutume, c’est Uccle qui a eu son pluviomètre le plus rempli, avec 9,8 mm. Il faut dire qu’au-dessus du centre du pays, les averses se sont montrées parfois particulièrement violentes, avec une organisation en ligne.

^{Source : IRM}

Il en a résulté un début d’arcus au-dessus du parc de l’IRM à Uccle.

^{Webcam IRM – Uccle – 20 août 2014 à 16h20}

Ces averses ont été accompagnées d’une forte chute des températures (encore des témoins de l’air froid en altitude) avec à Uccle 16,8°C à 15 h et 11,8°C à 17 h, avant une petite remontée en début de soirée (13,5°C à 19 h).

La nuit suivante aurait pu être très froide, avec un ciel se dégageant en soirée, mais il restait trop de résidus nuageux, fractus, altocumulus voire cumulonimbus en décomposition pour avoir une bonne nuit de rayonnement.

^{Webcam IRM – Uccle – 20 août 2014 à 21h00}

^{Webcam IRM – Uccle – 21 août 2014 à 01h20}

Les minima ont donc été (le plus souvent) moins bas que la nuit précédente. On épinglera cependant encore les 2,4°C de Mont-Rigi, les 2,5°C d’Elsenborn (preuve que le rayonnement n’a pas bien fonctionné), les 3,0°C de Bièvre, les 4,2°C de Buzenol, les 4,6°C de Saint-Hubert et les 4,7°C de Dourbes. La valeur de Mont-Rigi s’est d’ailleurs un peu plus rapprochée du record d'août pour les Hautes-Fagnes qui est, rappelons-le, de 2,1°C le 15 août 1956 mesurés à la Baraque Michel (ancienne station, fort proche et climatiquement fort similaire à celle de Mont-Rigi).

Modifié 21 août 2014 par cumulonimbus

[chevalblanc 0]

Merci Robert pour toutes ces informations et observations.

[Philippe 0]

Août 2014 aura été le mois des tornades...

Ici à Leuze (sans doutre la même observée aussi à Ath hier le 22/08)

http://youtu.be/oGNl0Xd_4K8

(Sur la video, on voit bien le tuba mais difficile à dire si la tornade a touché le sol.)

Ici une photo prise à Ath (Source No Tele)

[cumulonimbus 0]

Au vu des nuages observés en différents endroits de la Belgique, je n’en suis pas étonné du tout.

^{Webcam IRM – Uccle – 22 août 2014 à 19h50}

^{Webcam IRM – Uccle – 22 août 2014 à 19h55}

^{Webcam IRM – Uccle – 22 août 2014 à 20h00}

Cet arcus restera bien visible dans le ciel d’Uccle au moins jusqu’à 20h30.

Et le voilà à Diepenbeek.

^{Webcam IRM – Diepenbeek – 22 août 2014 à 20h45}

[Clément 0]

Robert, le nombre de jours d'orage pour cette saison, même si ce n'est pas encore terminé, est-il déjà connu?

Merci

[cumulonimbus 0]

Malheureusement, ces données ne sont pas encore connues.

Il faut attendre la fin de l'été (le 1^erseptembre pour être précis) pour connaître les données publiées par l'IRM car ce sont les données les plus fiables en matière de nombre de jours d'orage au niveau du pays.

[Archimede 0]

Août 2014 aura été le mois des tornades...

Ici à Leuze (sans doutre la même observée aussi à Ath hier le 22/08)

http://youtu.be/oGNl0Xd_4K8

(Sur la video, on voit bien le tuba mais difficile à dire si la tornade a touché le sol.)

Ici une photo prise à Ath (Source No Tele)

J'ai observé celle d'Ath de 17h51 (à peu près les prémices) à 18h02 (sa disparition) (photo par ailleurs) ; son développement principal ayant eu lieu entre 17h55 et 18h01. Durant cette période, le déplacement du nuage source était extrêment lent, de sorte que la tornade elle-même n'a pas pu parcourir plus de quelques centaines de mètres au cours de son existence. La fin de son parcours se situait à Irchonwelz (près de Ath), à peu près au droit de la rue de Bonne Fortune.

Je suis donc étonné que l'auteur de la video la situe à leuze (sauf si ce n'est pas la même ou si c'est le même nuage, mais bien avant son arrivée à Ath). Dommage que la video ne comporte pas de donnée de timing.

Le phénomène que j'ai observé était aussi beaucoup plus développé, net et sombre (comme sur la photo de Notele) que sur la video. Mais c'est peut-être une question de prise de vue.

Il m'a semblé que le déplacement du nuage était grosso-modo ouest-est, mais infinimement lent et que, vers 18h15, il a carrément changé d'avis, se dirigeant vers le nord en se disloquant.

Je n'ai jamais eu en vision directe le sol sous l'entonnoir nuageux, mais je ne pense pas que celui-ci l'ait atteint, même s'il l'a probablement approché de très près (mais comme je n'avais pas non plus l'extrémité du tube en vision directe, je ne peux rien affirmer).

Cette photo a été prise à 17h58, soit 1 ou 2 minutes avant le développement maximal. On y voit u fin tube central en transparence ...et le magnifique ciel bleu en arrière-plan.

Modifié 25 août 2014 par Archimede

[cumulonimbus 0]

^{Webcam Ugent – Gand – 26 août 2014 à 12h58}

Ay Marieke Marieke le ciel flamand

Couleur des tours de Bruges et Gand

Ay Marieke Marieke le ciel flamand

Pleure avec moi de Bruges à Gand

Jacques Brel

^{Webcam IRM –Zeebrugge – 26 août 2014 à 15h55}

Zonder liefde warme liefde

Waait de wind de stomme wind

Zonder liefde warme liefde

Weent de zee de grijze zee

Zonder liefde warme liefde

Lijdt het licht het donk're licht

En schuurt het zand over mijn land

Mijn platte land mijn Vlaanderland

Jacques Brel

[cumulonimbus 0]

Longue comme des fils sans fin, la longue pluie

Interminablement, à travers le jour gris,

Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,

Infiniment, la pluie,

La longue pluie,

La pluie.

Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,

Des haillons mous qui pendent,

Au ciel maussade et noir.

Elle s'étire, patiente et lente,

Sur les chemins, depuis hier soir,

Sur les chemins et les venelles,

Continuelle.

Émile Verhaeren

Et moins poétiquement, voici les chiffres (totaux sur 24h : 26/08 à 8h --> 27/08 à 8h) :

Chièvres : 53,0 mm

La Hestre : 46,5 mm

Semmerzake : 44,0 mm

Bierset : 43,4 mm

Angleur : 39,6 mm

Moerbeke : 39,2 mm

Sint-Katelijne Waver : 37,7 mm

Gorsem : 37,2 mm

Beauvechain : 36,0 mm

On remarquera le caractère « plic ploc » des fortes précipitations. À Zaventem, il n’est tombé « que » 21,0 mm, à Gosselies, 19,0 mm et à Huy, 16,6 mm. À Kruishoutem (près de Waregem , entre Courtrai et Gand), il est tombé 31,5 mm tandis qu’à Beitem (au sud de Roulers), situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest, il n’est tombé que 10,9 mm (mais à nouveau 31,1 mm à Coxyde).

La raison est la présence de cumulonimbus enclavés (« embedded Cb’s ») au sein du nimbostratus. De l’activité orageuse a même été signalée au sein de ces cumulonimbus générateurs d’averses.

^{Source : IRM}

Malgré la stabilité globale de la masse d’air (d’où la présence du nimbostratus), une convergence des vents (soufflant en moyenne d’ouest-sud-ouest au sud du pays, et d’est-nord-est au nord du pays) a forcé des ascendances et formé les cumulonimbus en question.

^{Source : Infoclimat}

D’une façon plus générale, le sud du pays a été en partie épargné par ces précipitations avec 4,5 mm à Aubange, 5,4 mm à Gouvy, 8,9 mm à Bièvre, 9,0 mm à Saint-Hubert et 9,4 mm à Buzenol.

Au niveau des températures, les masses d’air en présence n’étaient pas très différenciées. Le ciel couvert et la pluie ont été responsables cependant de maxima très bas par endroits :

Kleine Bogel : 14,6°C

Stabroek : 14,7°C

Koersel : 15,1°C

C’est très bas pour des stations situées en plaine. Le plus souvent, toutefois, les maxima ont été voisins de 17 ou 18°C. Quelques éclaircies, ici et là, ont permis aux températures d’atteindre 20°C, notamment au sud-ouest du pays :

Kruishoutem : 20,0°C

Passendaele : 19,9°C

Beitem : 19,9°C

Ci-dessous, une image de la webcam de Deûlémont, à la frontière belgo-française au sud d’Ypres :

^{Webcam Infoclimat – Deûlémont – 26 août 2014 à 15h55}

Venons-en à présent aux cumuls sur 48 heures. Voici quelques-unes des valeurs :

Chièvres : 80,0 mm

La Hestre : 77,3 mm

Semmerzake : 74,0 mm

Bierset : 73,4 mm

Beauvechain : 64,0 mm

Moerbeke : 62,7 mm

Coxyde : 62,1 mm

On est cependant encore très loin des 28 et 29 août 1996, où il est tombé en 48 heures 113,1 mm à Uccle et 130,2 mm à Ernage ! Encore plus remarquable pendant ces deux jours : il pleut pendant 95% du temps à Saint-Hubert, c’est-à-dire pendant 21h35 le 28 août (90% du temps, à 1 minute près) et pendant 24h00 le 29 août, autrement dit de la pluie absolument sans discontinuer !

Évidemment, ces événements de 1996 ne sont qu’une maigre consolation pour ceux qui ont les pieds dans l’eau maintenant !

Modifié 27 août 2014 par cumulonimbus

[cumulonimbus 0]

Hier, 27 août 2014, la température a atteint 20,5°C à Uccle, ce qui met fin à une série de 13 jours consécutifs où la température n’a plus atteint les 20°C.

C’est très rare d’avoir une aussi longue période où l’été s’inscrit aux abonnés absents. Même le mois de juillet parfaitement pourri de 2000 n’a pas réussi un tel exploit. En août, il faut remonter à 1963 pour trouver une série plus longue encore avec des maxima inférieurs à 20°C. Cette année-là, la température n’a plus atteint 20°C pendant 17 jours consécutifs, du 15 au 31 août, dans le cadre d’un mois parfaitement pourri avec seulement 106h55 d’insolation et une moyenne mensuelle de 15,3°C. Mais comme juin et juillet avaient été « potables », l’été 1963 ne compte pas parmi les grands étés pourris.

À cheval sur les mois de juillet et août, nous avons connu une période de 14 jours consécutifs à température inférieure à 20°C en 1987, du 24 juillet au 6 août. Cette période-là a été fort froide la nuit aussi, avec 6,9°C le 26 juillet et 5,9°C le 6 août. On remarquera également, en ce 6 août, un maximum de 18,3°C seulement malgré une très bonne insolation.

À cheval sur les mois d’août et de septembre, de telles périodes sont déjà plus fréquentes, mais là, on sort déjà en partie du contexte de l’été. En 1986 par exemple, la température n’a plus atteint les 20°C entre le 23 août et… le 1^er octobre !

Entre juin et juillet, nous avons connu une période froide fort longue en 1980, où la température n’a plus dépassé les 20°C entre le 16 juin et le 5 juillet ; soit 20 jours consécutifs. Puis, après un malheureux petit 21,4°C le 6 juillet, on a été reparti pour une nouvelle période de 15 jours avec des températures constamment inférieures à 20°C. Cette dernière période comporte en outre un maximum de 13,4°C seulement le 10. La période de 30 jours entre le 16 juin et le 15 juillet 1980 a par ailleurs été l’une des périodes estivales les plus mauvaises de tous les temps, avec une moyenne des maxima de 16,5°C, une moyenne des minima de 11,1°C, un total de précipitations de 204,2 mm et une insolation de 60h55. Si cette période était tombée pile poil sur un mois calendrier, de nombreux records auraient été approchés, voire battus ou même pulvérisés (pour le manque d’insolation).

À Beauvechain, la température n’a toujours pas atteint 20°C (19,8°C hier), ce qui fait, là, un quatorzième jour consécutif. Il faut donc remonter, pour cette station aussi, à 1987 pour trouver un tel nombre de jours en dessous des 20°C en plein été. Avec la différence qu’en 1987, il s’agissait de 18 jours (au lieu des 14 d’Uccle), du 24 juillet au 10 août. L’année précédente, en 1986, on retrouve 14 jours entièrement situés en août, en l’occurrence du 18 au 31 août. Cette période se poursuivra ensuite jusqu’au 22 septembre, avant un petit 20,5°C le 23.

En 1980, Beauvechain a connu à peu de choses près la même période froide qu’à Uccle.

Notons enfin, pour la petite histoire, qu’en août 1912 à Uccle, la température n’a pas dépassé les 20°C pendant une période éventuellement longue de 23 jours, du 5 au 28 août. Cependant, après correction d’abri (on utilisait encore l’abri ouvert à cette époque), les valeurs calculées pour le 17, le 25 et le 28 sont trop proches des 20°C pour déterminer avec certitude qu’elles étaient effectivement inférieures à cette valeur (respectivement : 19,5±0,8°C, 19,9±0,8°C et 19,7±0,8°C). À l’inverse, les 20,3±0,8°C du 29 août auraient pu tomber en dessous des 20°C, ce qui aurait prolongé la période en question jusque… l’année d’après puisque plus aucune valeur n’a approché les 20°C après cette date. Dans ce cas, le 4 août 1912 aurait été le dernier jour de l’année à dépasser les 20°C.

Dommage… Si le bon abri, standardisé, avait déjà existé à l’époque, on l’aurait su !

[cumulonimbus 0]

Petit nota bene.

Ceux qui me connaissent bien s'étonnent sûrement que je parle si peu des orages alors qu'il y en a eu tant cet été. C'est normal. Les informations très ciblées sur les orages se trouvent toutes sur le site Belgorage. Cependant, là non plus, je ne suis pas l'auteur des différents articles concernant l'actualité des orages, mais mes amis qui ont été réellement sur le terrain et qui ont été les mieux placés pour relater les événements dans toute leur dimension.

Si le cœur vous en dit... Le site est facile à trouver.

[cumulonimbus 0]

Un espoir pour tous ceux qui n’aiment pas le « mauvais temps » : un mois d’août maussade n’est pas nécessairement suivi par un mois de septembre maussade.

Exemples (Uccle)

2006

Le mois d’août a été particulièrement mauvais sur 2 paramètres : l’insolation avec 96h54 (record absolu) et les précipitations avec 202,3 mm (très exceptionnel, 2^evaleur la plus élevée). Et pourtant le mois de septembre qui a suivi a été le plus chaud jamais enregistré avec 18,4°C, l’un des plus secs avec 9,6 mm (exceptionnel) et avec un assez bon ensoleillement. On notera 9 jours d’été, ce qui est remarquable pour un mois de septembre.

1961

En 1961 aussi, le mois d’août a été plutôt maussade et frais, tandis que septembre a été chaud, avec encore des valeurs proches des 30°C le 19. Dans les deux cas (2006 et 1961), septembre a été nettement plus chaud qu’août, et en 1961, septembre est même le mois le plus chaud de l’année (17,3°C, pour 15,5°C en juillet et 16,5°C en août).

1895

Un mois d’août qui a été tout sauf beau, caractérisé comme en 2014 par ses nombreux orages en dépit d’un temps en moyenne trop frais, mais avec en prime l’une des pires tornades que notre pays n’ait connues, qui s’était abattue le 10 sur Rixensart (où il existe encore maintenant la « rue du Cyclone »). Puis septembre a été extraordinairement chaud et sec avec seulement 1,5 mm de précipitations. La moyenne des maxima, proche des 23°C, a été un exploit pour l’époque et reste jusqu’à nos jours l’une des moyennes de maxima les plus élevées de la série (les nuits par contre, ont été plus fraîches que lors des septembres chauds récents). À noter que septembre 1895 compte une bonne dizaine de jours d’été, avec des valeurs de 29°C à la fin du mois à Uccle. De nombreuses régions ont même connu, les 25 et 26 septembre, les jours de chaleur (T° ≥ 30°C) les plus tardifs de l’histoire.

Malheureusement, il ne s’agit pas ici d’une corrélation, mais juste de quelques exemples. Des mois d’août pourris ont aussi déjà été suivis par des mois de septembre encore plus pourris, comme par exemple en 1912 (voir intervention du 28-08 sur le forum) et, plus proche de nous, en 1986 (mois de septembre surtout très froid et, pendant la première moitié, aussi très gris et très pluvieux) et, dans une moindre mesure, en 1993.

À l’opposé, de grands étés ont parfois été suivis par des mois de septembre décevants, comme par exemple en 1976. En 1911 et 1947 par contre, l’été s’est poursuivi en septembre. En 2003, le temps s’est fort refroidi en début septembre, mais après, l’été nous est revenu avec des températures dépassant les 30°C en de nombreux endroit le 20 (et à Uccle : 29,4°C).

Enfin, pour finir, le cas de 1996. Le mois d’août 1996, avec son record de précipitations (231,2 mm), passe souvent pour un mois pourri, mais ce n’était pas du tout le cas. Une partie non négligeable de ces précipitations (113,1 mm) est tombée sur deux jours seulement, les 28 et 29, et 40,8 mm le 12. En outre, trois journées couvertes et particulièrement froides (28, 29 et 30 août) ont tiré vers le bas les statistiques concernant les autres paramètres. Mais sinon, jusqu’au 27, le mois d’août 1996 a même été plutôt un beau mois dans l'ensemble, avec souvent du soleil et des températures agréables, chaudes sans excès.

Modifié 29 août 2014 par cumulonimbus

[cumulonimbus 0]

Août 2014... ou comment le normal devient très exceptionnel !

L'IRM vient de publier son bilan :

La moyenne des maxima a été de 20,1°C, la valeur la plus basse de toute la série depuis 1981. Donc du « très exceptionnel ». Si on regarde l'ancienne série (1901-1980) cependant, on ne serait qu'à 1,3°C en dessous de la moyenne, en d'autres termes un mois « normalement » frais.

La même remarque vaut pour la moyenne « très anormale » de 16,2°C qui redevient normale selon les anciennes normes, et même très proche de la moyenne générale (16,8°C).

Il faut toutefois tenir compte du fait que la variabilité interannuelle est plus faible en été qu'en hiver. Il suffit d'un bon degré en dessous ou au-dessus de la norme, pour un mois d'été, pour qu'on passe à l'anormal, puis on passe rapidement au très anormal et à l'exceptionnel.

En hiver, un mois froid est beaucoup plus éloigné d'un mois moyen et a fortiori d'un mois doux. Ainsi, un mois d'hiver normal selon les anciennes normes restera souvent normal aussi selon les nouvelles normes, sauf si on est à la limite de la normalité. Un mois presque anormalement froid, selon les anciennes normes, deviendra anormalement froid maintenant, et vice versa pour les mois doux.

Modifié 1 septembre 2014 par cumulonimbus

[dada 0]

(...)

Il faut toutefois tenir compte du fait que la variabilité interannuelle est plus faible en été qu'en hiver. Il suffit d'un bon degré en dessous ou au-dessus de la norme, pour un mois d'été, pour qu'on passe à l'anormal, puis on passe rapidement au très anormal et à l'exceptionnel.

(...)

Merci cumulonimbus pour ces infos !

Je suppose que c'est du au fait que le soleil réchauffe beaucoup moins fort l’atmosphère en hiver et que c'est la température de la masse d'air qui influence le plus la température.

[cumulonimbus 0]

En effet.

En été, il y a une assez bonne corrélation entre l'insolation et la température, les mois d'été frais étant principalement liés à un manque d'insolation. Ce qui ne veut pas dire que les masses d'air ne jouent aucun rôle, mais l'insolation (ou le manque d'insolation) compense au moins partiellement les choses.

En hiver, on peut avoir la superposition d'éléments qui vont dans le même sens et qui amplifient les extrêmes. Le mois de février 1956, mais aussi le mois de décembre 1879 sont de beaux exemples à ce propos. D'abord, le "transport" d'une masse d'air extrêmement froide vers nos régions, puis la stagnation de la masse d'air en question, avec ciel peu nuageux et rayonnement extrême qui amplifient encore le froid. Résultat des courses : on trouve des moyennes mensuelles de presque 10°C en dessous des normales saisonnières. Il est inconcevable de rencontrer un mois de juillet avec une moyenne mensuelle de seulement 8 ou 9°C, et une moyenne des maxima inférieure à 14°C. D'après les moyennes reconstituées, même l'année 1816, l'année sans été à cause du volcan Tambora, était encore loin du compte.

D'un autre côté, la douceur hivernale peut fortement s'amplifier aussi, comme par exemple en décembre 1988, où les nuits systématiquement couvertes empêchaient tout refroidissement (moyenne des minima = 5,5°C !).

Ainsi, le réchauffement climatique qui, jusqu'à présent, se répartit de façon plus ou moins uniforme sur toutes les saisons dans nos régions (environ 1°C par rapport à la période antérieure à 1988), fait en sorte qu'un mois d'été tombant pile poil dans les normes actuelles correspond presque à un mois anormal par rapport aux anciennes normes, alors qu'en hiver, une différence de 1°C est tout à fait insuffisante pour s'approcher de l'anomalie.

Modifié 2 septembre 2014 par cumulonimbus

[Dany 0]

Merci pour toutes ces explications, Cumulonimbus !

Un peu hors sujet, mais j'ai remarqué aujourd'hui, que beaucoup d'arbres avait déjà une coloration quasi automnale et certains perdaient déjà pas mal de feuilles.... Probablement une conséquence de ce mois d'août humide, frais et surtout, peu lumineux.....

[paix 0]

J'en doute. Le début de l'année est quand même très lumineux, jusqu'à Juin inclus. En 2006 il avait fait plus sombre sur le début d'année, et encore plus en Août 2006 (94 h de Soleil...), et la végétation n'était pas couleur Automne dès la mi Août (voire même fin Juillet pour certains arbres, à Toul les marronniers étaient brun quand j'y étais le premier week end d'Août...). D’ailleurs, détail amusant, pour un peu c'était Mars le mois le plus ensoleillé. Il compte quasiment 200h de Soleil, à peine en dessous du niveau de Juin.

http://www.infoclimat.fr/photolive-photos-...lle=&geoid=

Modifié 6 septembre 2014 par paix

[Philippo 0]

Merci pour toutes ces explications, Cumulonimbus !

Un peu hors sujet, mais j'ai remarqué aujourd'hui, que beaucoup d'arbres avait déjà une coloration quasi automnale et certains perdaient déjà pas mal de feuilles.... Probablement une conséquence de ce mois d'août humide, frais et surtout, peu lumineux.....

Bof pas tellement, sinon on aurait eu la même chose à la sortie de nombreux mois d'août...

Faut aller chercher à l'hiver dernier qui fut bien trop doux, plutôt ensoleillé et pluvieux. Ce cocktail n'est pas fameux pour un repos prolongé de la nature.

D'ailleurs fin mars il faisait déjà vert, inédit.

Personnellement je m'attendais à un paysage d'automne à partir de mi-août (mais sans être certain, car je ne m'y attendais pas vraiment finalement).

Après, la fraîcheur de cette deuxième quinzaine d'août et le manque de soleil contribue à assommer un peu plus une végétation qui comprend plus rien à ce qui se passe.

Enfin, si tu te souviens bien, la végétation était encore assez bien garnie en novembre 2013 et les feuilles étaient déjà sur bon nombre d'arbres au 1er avril. On fait le compte : pas de temps pour le repos, mais la je me répète.

EDIT :

les marronniers sont malades, donc logique qu'ils soient bruns dès le milieu de l'été http://fr.wikipedia.org/wiki/Chancre_bact%...n_du_marronnier

Modifié 6 septembre 2014 par Philippo

[passiion 0]

Bof pas tellement, sinon on aurait eu la même chose à la sortie de nombreux mois d'août...

Faut aller chercher à l'hiver dernier qui fut bien trop doux, plutôt ensoleillé et pluvieux. Ce cocktail n'est pas fameux pour un repos prolongé de la nature.

D'ailleurs fin mars il faisait déjà vert, inédit.

Oui Le métabolisme végétatif a subit une perturbation dont les conséquences sont bien visibles désormais..

[Philippo 0]

Oui Le métabolisme végétatif a subit une perturbation dont les conséquences sont bien visibles désormais..

Yep

C'est d'ailleurs une des raisons qui nous pousse à dire, qu'à terme, que la végétation actuelle ne survivra pas franchement au RC dans nos régions, d'où une végétation "tropicale" qui remonte de plus en plus vers le nord.

Un palmier aurait parfaitement supporté l'hiver 2013-2014, hiver qui se répétera encore dans l'avenir (quand ?).