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L'enneigement en Belgique

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Avec les premières sensations hivernales en ce 30 novembre 2014, certes en dessous d’une inversion avec des températures très élevées au-dessus, voici venu le moment de parler de l’hiver et de la neige.

À toutes et à tous, bonne lecture !

L’enneigement du sol en Belgique

1. Introduction

La hauteur de la neige au sol, c’est le paramètre le plus facile à mesurer. Pas de soucis avec une instrumentation qui évolue au fil du temps et qui nécessite une homogénéisation des données… Il suffit de prendre une règle (une latte comme on dirait en bon belge), de l’enfoncer dans la couche de neige et hop ! La mesure est faite !

Rien n’est moins vrai ! Nous avons bien vu, en décembre 2010 et en mars 2013, combien cette mesure devient vite difficile à réaliser dès qu’il y a des congères. Voici le témoignage d’un observateur en date du 13 mars 2013 : « D'avoir travaillé hier, je peux te dire que la tâche n'est pas aisée, les aéroports sont de vraies "peaux de fesse", Beauvechain comme bon exemple. La hauteur de neige doit être prise dans le parc météo, or toute la neige y a été soufflée. Au final, en prenant la mesure, j'avais en trois endroits différents : 4 cm, 12 cm et une congère à 25 cm près du grillage. J'ai favorisé hier 13 cm car c'était la mesure qui revenait le plus souvent et la mesure la plus proche de ce qui est tombé en termes de précipitations. » Kevin Mélot (huymeteo).

Pourquoi ne pas mesurer carrément la hauteur des congères, se demanderaient sûrement certains. Tout simplement parce que les congères dépendent uniquement de la configuration (très) locale des lieux et n’ont pas beaucoup de sens en météorologie. C’est vraiment la quantité de neige tombée du ciel qui nous intéresse, compte tenu de la partie éventuellement perdue en raison de la fonte.

Comme décrit ci-dessus, les mesures de neige sont prises très au sérieux et correspondent le mieux possible à la réalité.

2. Détermination du nombre de jours avec enneigement au sol

À l’exception d’Uccle et des Hautes-Fagnes, peu d’études ont été réalisées jusqu’à présent sur l’enneigement dans les différentes régions en Belgique. Il existe une étude assez ancienne (1967), réalisée par Raymond Sneyers, sur les probabilités d’enneigement en Belgique. Malheureusement, elles reposent sur des séries fort courtes (parfois moins de 15 ans). Nous verrons cependant que les valeurs obtenues ne sont pas si loin de celles obtenues actuellement. Ainsi, selon cet auteur, nous avons des valeurs médianes (c’est-à-dire proches de moyennes) de 44 jours par an avec enneigement au sol à 400 mètres d’altitude, de 70 jours à 600 mètres et de 88 jours à (presque) 700 mètres. Le critère choisi a été « un jour d’enneigement est un jour où plus de la moitié du sol était couverte de neige pendant au moins une observation horaire ».

Une étude plus récente est celle de Michel Erpicum (1991), cependant celle-ci est plus ciblée sur les plaisirs d’hiver (ski, luge, …) et ne prend en compte que les jours avec « enneigement du sol d’une épaisseur supérieure ou égale à 5 cm ».

La présente étude, basée sur les 30 dernières années, prend en compte deux critères : les jours avec enneigement et les jours avec enneigement mesurable. Dans le premier cas, les jours où il n’y a plus que quelques traces de neige fondante, de même que ceux où le sol est couvert d’une toute fine couche de neige sèche sont également comptabilisés. Dans le second cas, seuls sont pris en compte les jours où le sol est entièrement recouvert de neige (lors d’une observation au moins) avec une épaisseur d’un centimètre au moins.

Les données utilisées sont celles du réseau synoptique. L’avantage réside dans le fait qu’il y a généralement 8 observations par jour et que pratiquement tous les enneigements, même très temporaires, peuvent être comptabilisés. En climatologie, on utilise souvent qu’une observation ou deux par jour, ce qui fait que certains enneigements passent entre les mailles du filet. N'empêche ! Les observations climatologiques d’Uccle, réalisées à 8 heures du matin, sont disponibles sous cette forme depuis… 1889 !

3. Traitement des données manquantes

Si pour l’épaisseur de la neige, on ne peut pas faire grand-chose en cas de donnée manquante, il a été par contre possible de reconstituer la quasi-totalité des données manquantes pour la détermination des jours avec enneigement, tant selon le critère 1 (tout enneigement) que selon le critère 2 (enneigement ≥ 1 cm). Notamment dans les années récentes, les données sont systématiquement manquantes à certaines stations le week-end en raison de l’absence d’observateurs.

Méthodologie

Les exemples ci-après permettent d’expliquer comment les données ont été reconstituées. Le mot « Trace » est utilisé ici de façon générique pour désigner tout enneigement incomplet et/ou inférieur à 1 cm. Les heures reprises dans les exemples sont les heures habituelles des observations synoptiques, exprimées en heure locale.

Exemple 1

16 cm le 10 décembre à 01 h ...... 15 cm le 10 décembre à 22h

13 cm le 13 décembre à 01 h ...... 13 cm le 13 décembre à 22h

Il a gelé en permanence les 11 et 12 décembre. Il est clair que les deux jours vont être comptabilisés comme des jours à enneigement complet. La diminution de la couche est simplement liée au tassement et à la sublimation de la neige.

Exemple 2

16 cm le 10 décembre à 01 h ...... 15 cm le 10 décembre à 22h

02 cm le 13 décembre à 01 h ...... Trace le 13 décembre à 10h

Le dégel est intervenu dès le 11, sans qu’il n’y ait de nouvelles précipitations neigeuses. Les deux jours vont aussi être comptabilisés comme des jours à enneigement complet, puisque la couverture neigeuse n’a cessé d’être complète que le 13 décembre à 10 heures.

Exemple 3

00 cm le 10 décembre à 01 h ...... 00 cm le 10 décembre à 22h

10 cm le 13 décembre à 01 h ...... 10 cm le 13 décembre à 22h

Des chutes de neige ont été observées l’après-midi du 12 décembre, et aucun dégel n’est intervenu. Le 11 décembre ne sera donc pas comptabilisé comme un jour avec enneigement, mais bien le 12 décembre (s’il y avait eu un observateur, il y aurait eu plusieurs observations avec enneigement complet).

Exemple 4

06 cm le 10 décembre à 01 h ...... Trace le 10 décembre à 22h

00 cm le 13 décembre à 01 h ...... 00 cm le 13 décembre à 22h

Le dégel est intervenu dès le 10 décembre, mais la température est temporairement redescendue jusqu’à 0°C durant la nuit du 10 au 11, avant de remonter par la suite. Le 11 décembre sera donc comptabilisé comme un jour avec enneigement incomplet (au moins les premières observations de la nuit et du matin auraient fait état de traces de neige), mais plus le 12 décembre.

Un cas plus délicat

Exemple 5

06 cm le 10 décembre à 01 h ...... 02 cm le 10 décembre à 22h

00 cm le 13 décembre à 01 h ...... 00 cm le 13 décembre à 22h

Le dégel est intervenu dès le 10 décembre, il a reneigé le 12 décembre mais par températures positives. Il est difficile de déterminer si le 11 décembre, la couverture neigeuse était encore complète ou non, et le 12, on ne sait pas si les nouvelles chutes de neige ont donné un enneigement temporaire ou non, ni s’il existait encore des traces de l’enneigement précédent.

Solutions

1) L’analyse des températures, de l’humidité et des précipitations permet parfois d’extrapoler avec une raisonnable certitude la présence ou non de neige.

2) Une comparaison avec les observations d’une autre station aux conditions proches peut aider aussi.

3) L’existence d’une webcam avec images archivées, dans une zone proche, peut s’avérer d’une grande aide. (Pour Uccle par exemple, les observations synoptiques ont cessé en 2012 pour l’épaisseur de la neige, mais tout a pu être reconstitué grâce à la webcam, complétant les observations climatologiques à 8h, encore disponibles après 2012.)

4) De même, les observations publiées sur le forum de MB (généralement très nombreuses lors des épisodes neigeux) ont également permis de trancher dans un certain nombre de cas. Grand merci, donc, à toutes celles et tous ceux qui ont régulièrement posté leurs observations sur notre forum.

Il s’ensuit que seuls de très rares cas n’ont pas pu être résolus, surtout au niveau de données plus anciennes. Par contre – et c’est une chance –, les données anciennes sont beaucoup plus régulières que les données plus récentes. En d’autres termes, les statistiques qui suivent ne sont influencées que de façon minime par ces cas non résolus.

(N.B. : les exemples ci-dessus n’ont pas repris tous les cas qui se sont présentés, mais tous les cas ont tous été traités selon la même méthodologie.)

4. Statistiques sur le nombre de jours avec enneigement au sol

Considérations générales

En nous basant sur les trente dernières années (1984-2014), nous pouvons affirmer que le nombre moyen de jours avec enneigement, en Belgique, dépend essentiellement de l’altitude, de l’exposition et de la continentalité. En plaine, le nombre annuel de jours avec enneigement se situe entre 15 et 20 (dont 12 à 16 avec enneigement complet). Vers 200 mètres, ce nombre se situe vers les 23 jours (dont 18 avec enneigement complet) ; vers 300 mètres, on note 30 jours (dont 22-23 avec enneigement complet) et vers 550-600 mètres, on note 50 à 70 jours (dont 40 à 60 jours avec enneigement complet). Il est à noter, ici, qu’on observe une grande différence entre l’Ardenne proprement dite (région de Saint-Hubert) et la région entourant les Hautes-Fagnes (dont les Cantons de l’Est). La seconde est bien plus neigeuse que la première, d’où cette grande fourchette dans les chiffres. Enfin, les Hautes-Fagnes (Botrange, Mont-Rigi, Baraque Michel) connaissent plus de 75 jours avec enneigement par an.

Il s’ensuit que même les hivers les plus doux connaissent plus de 10 jours avec enneigement complet dans les Hautes-Fagnes, alors que dans les régions plus basses, ce genre d’hiver ne donnera pas (ou très peu) de neige au sol.

Tableaux statistiques

Les tableaux suivants donnent le nombre moyen de jours avec enneigement répartis par mois. Huit stations ont été sélectionnées car leurs données sont (quasiment) exhaustives. La période de référence est 1984-2014, en d’autres termes la longueur d’une série climatologique standard. Pour Uccle, il ne faut pas s’étonner que le nombre de jours avec enneigement est légèrement supérieur à celui publié en climatologie, car tous les enneigements sont repris ici, y compris ceux qui ne se sont pas produits à 8 heures.

Pour une seule station (Saint-Hubert), une régression a dû être faite pour ramener les chiffres à la période 1984-2014 (les observations s’arrêtant en 2007). Pour Elsenborn par contre, des observations synoptiques (pour certains paramètres, dont l’enneigement) sont disponibles dès 1984, alors que la station climatologique n’est entrée en service qu’à la fin de l’année 1986.

Les 5 premières stations mettent bien en relief l’influence de l’altitude (et l’exposition) sur l’enneigement, les 3 dernières, la continentalité.

NOMBRE TOTAL DE JOURS AVEC ENNEIGEMENT (AU MOINS 1 OBSERVATION SUR LA JOURNÉE)

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

|Station ...| Oct | Nov | Déc | Jan | Fév | Mar | Avr | Mai | Tot |

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

|Elsenborn .| 0,2 | 5,3 |12,9 |16,8 |17,8 |12,2 | 3,1 | 0,2 |68,5 |

|St-Hubert .| 0,1 | 3,6 | 9,3 |12,3 |12,9 | 7,7 | 1,6 | 0,1 |47,6 |

|Florennes .| 0,0 | 2,6 | 5,8 | 8,1 | 8,8 | 4,0 | 0,7 | 0,0 |30,0 |

|Bierset ...| 0,0 | 1,4 | 4,3 | 7,2 | 7,5 | 2,8 | 0,2 | 0,0 |23,3 |

|Uccle .....| 0,0 | 1,2 | 4,1 | 5,5 | 6,1 | 2,3 | 0,0 | 0,0 |19,2 |

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

|Kl. Brogel.| 0,0 | 1,4 | 4,1 | 6,4 | 6,4 | 2,1 | 0,1 | 0,0 |20,4 |

|Zaventem ..| 0,0 | 1,0 | 3,2 | 4,9 | 4,8 | 1,8 | 0,1 | 0,0 |15,8 |

|Middelkerke| 0,0 | 0,5 | 1,4 | 2,6 | 2,3 | 0,7 | 0,0 | 0,0 | 7,5 |

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

NOMBRE DE JOURS AVEC COUVERTURE NEIGEUSE COMPLÈTE (AU MOINS 1 OBSERVATION SUR LA JOURNÉE)

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

|Station ...| Oct | Nov | Déc | Jan | Fév | Mar | Avr | Mai | Tot |

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

|Elsenborn .| 0,0 | 4,1 |10,9 |14,1 |15,1 |10,4 | 2,0 | 0,1 |56,6 |

|St-Hubert .| 0,1 | 3,2 | 8,1 |10,4 |11,5 | 6,5 | 1,2 | 0,0 |41,0 |

|Florennes .| 0,0 | 1,9 | 4,5 | 6,1 | 6,8 | 2,9 | 0,5 | 0,0 |22,7 |

|Bierset ...| 0,0 | 1,1 | 3,3 | 5,8 | 6,1 | 2,0 | 0,1 | 0,0 |18,4 |

|Uccle .....| 0,0 | 0,9 | 3,0 | 4,7 | 4,3 | 1,2 | 0,0 | 0,0 |14,1 |

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

|Kl. Brogel.| 0,0 | 1,0 | 3,1 | 5,4 | 5,4 | 1,6 | 0,0 | 0,0 |16,5 |

|Zaventem ..| 0,0 | 0,8 | 2,4 | 3,9 | 3,8 | 1,1 | 0,0 | 0,0 |11,9 |

|Middelkerke| 0,0 | 0,4 | 0,9 | 1,7 | 1,6 | 0,5 | 0,0 | 0,0 | 5,1 |

|-----------|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|

Les mois complets avec enneigement mesurable constant sont rares en Belgique. Depuis 1984, cela ne s’est produit que 3 fois à Elsenborn, en février 1986, en février 2003 et en décembre 2010. À Saint-Hubert, c’est le mois de février 1996 qui est resté constamment enneigé, mais pas le mois de février 2003 (couverture incomplète pendant 2 jours). À Florennes, sur cette même période de temps, le sol n’est resté entièrement enneigé pendant toute la durée du mois qu’en février 1986.

Si l’on remonte un peu plus loin dans le temps, l’ensemble du pays (à l’exception de la bande côtière) est resté entièrement recouvert de neige pendant tout le mois de janvier 1979.

Si l’on tient compte aussi des traces de neige, le mois de décembre 2010 a compté 31 jours avec enneigement à partir de 300 mètres d’altitude. Florennes y est arrivé tout juste, tandis que Bierset et Kleine Brogel ont manqué de peu le mois complet avec enneigement, puisque pendant 30 jours, la neige y a été présente au moins sous forme de trace. Il s’agit d’un cas unique pour toutes ces stations en décembre, et même les 27 jours d’Uccle (dont 25 avec enneigement complet) sont tout à fait hors normes.

À Mont-Rigi, le mois de mars 2013 est tout juste arrivé à avoir 31 jours de neige. Les 8 et 9 mars, les traces étaient vraiment minimes, mais la neige a réussi à ne pas disparaître complètement, tandis que de nouveaux flocons arrivaient le 10.

À l’opposé, l’hiver 2013-2014 est passé sans laisser le moindre enneigement en de nombreux endroits en plaine. Ce fut le cas pour Middelkerke, mais aussi pour Bierset et Kleine Brogel. Le centre du pays a connu un seul bref enneigement la nuit du 20 au 21 novembre. Elsenborn a par contre pu se consoler avec 23 jours avec enneigement, dont 13 avec enneigement complet.

Les hivers 1988-1989, 1989-1990 et 2006-2007 ont également été particulièrement pauvres en neige avec, à Elsenborn, une situation encore pire qu’en 2013-2014 durant l’hiver 2006-2007. À Middelkerke, 3 hivers sur les 30 ont été totalement dépourvus de neige.

5. Les hauteurs maximales de neige en Belgique

Pour la plupart des stations, nous disposons de données régulières depuis 1973. Ci-dessous, les hauteurs extrêmes observées à nos stations belges, avec la date de l’événement et l’indication du début et de la fin de la période considérée. Les quelques données manquantes n’ont évidemment pas pu être reconstruites. Mais a priori, aucun record n’a été « perdu » à cause de ces lacunes.

Les altitudes indiquées ici sont celles des stations synoptiques.

Botrange – 694 m/Mont-Rigi – 671 m (période : 1973-2014)

Octobre : 2 cm (le 11/10/1975 à Botrange et le 24/10/1992 à Mont-Rigi)

Novembre : 43 cm (le 30/11/1973 à Botrange)

Décembre : 81 cm (du 01 au 03/12/1973 à Botrange)

Janvier : 81 cm (du 20 au 21/01/1977 à Botrange)

Février : 66 cm (le 02/01/2010 à Mont-Rigi)

Mars : 105 cm (le 05/03/1988 à Mont-Rigi et le 08/03/1988 au Centre Nature de Botrange)

Avril : 55 cm (le 05/04/1975 à Botrange)

Mai : 12 cm (le 04/05/1979 à Botrange)

Elsenborn – 564 m (période : 1984-2014)

Octobre : 2 cm (le 24/10/1992)

Novembre : 33 cm (du 27 au 29/11/2005)

Décembre : 58 cm (le 27/12/2001)

Janvier : 70 cm (le 09/01/1985)

Février : 58 cm (du 27 au 28/02/2005)

Mars : 60 cm (du 04 au 08/03/1988)

Avril : 15 cm (le 15/04/1999)

Mai : 1 cm (les 04/05/1987 et 07/05/1997)

Spa – 470 m (période : 1973-2007)

Octobre : 2 cm (le 24/10/1992)

Novembre : 36 cm (le 30/11/1973)

Décembre : 37 cm (le 05/12/1980)

Janvier : 41 cm (le 14/01/1979)

Février : 35 cm (le 22/02/1987)

Mars : 70 cm (le 06/03/1988)

Avril : 16 cm (le 15/04/1999)

Mai : 4 cm (le 04/05/1979)

Saint-Hubert – 563 m (période : 1973-2007)

Octobre : 1 cm (du 24 au 25/10/1992)

Novembre : 30 cm (du 29 au 30/11/1973 et les 23, 29 et 30/11/2001)

Décembre : 38 cm (le 05/12/1980)

Janvier : 45 cm (du 13 au 15/01/1979)

Février : 28 cm (le 29/02/1988)

Mars : 70 cm (le 06/03/1988)

Avril : 23 cm (le 04/04/1979)

Mai : 2 cm (les 02, 04 et 05/05/1979 et le 04/05/1981)

Florennes – 279 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 25 cm (le 29/11/1973)

Décembre : > 40 cm (du 25 au 27/12/2010) – mesure précise impossible en raison des congères

Janvier : 54 cm (du 13 au 14/01/1979)

Février : 23 cm (du 21 au 23/02/1987)

Mars : 20 cm (le 19/03/1975)

Avril : 8 cm (le 15/04/1999)

Mai : 1 cm (du 03 au 04/05/1979)

Gosselies – 187 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 18 cm (du 29 au 30/11/1973)

Décembre : 25 cm (le 24/12/2010)

Janvier : 25 cm (du 13/01/1979)

Février : 18 cm (du 21 au 22/02/1987)

Mars : 15 cm (du 12 au 14/03/2013)

Avril : 2 cm (le 28/04/1985)

Mai : -

Bierset – 186 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 23 cm (le 30/11/1973)

Décembre : 32 cm (du 24/12/2010)

Janvier : 25 cm (du 12/01/1985)

Février : 26 cm (du 22 au 23/02/1987)

Mars : 14 cm (le 01/03/1988)

Avril : 5 cm (le 15/04/1999)

Mai : -

Beauvechain – 105 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 36 cm (le 28/11/1973)

Décembre : 33 cm (le 03/12/1973)

Janvier : 26 cm (du 13/01/1985)

Février : 22 cm (du 21 au 22/02/1987)

Mars : 13 cm (du 12 au 13/03/2013)

Avril : 8 cm (le 07/04/1977)

Mai : -

Uccle – 100 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 34 cm (le 28/11/1973)

Décembre : 26 cm (le 02/12/1973)

Janvier : 23 cm (le 13/01/1985)

Février : 20 cm (du 11 au 12/02/1991)

Mars : 13 cm (le 13/03/2013)

Avril : traces (le 13/04/1982)

Mai : -

Kleine Brogel – 55 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 15 cm (le 30/11/1973)

Décembre : 26 cm (le 24/12/2010)

Janvier : 24 cm (du 12 au 13/01/1985)

Février : 19 cm (le 15/02/1991)

Mars : 10 cm (du 12 au 13/03/2013)

Avril : 3 cm (le 08/04/1977)

Mai : -

Zaventem – 55 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 20 cm (du 29 au 30/11/1973)

Décembre : 20 cm (le 01/12/1973)

Janvier : 16 cm (du 13 au 20/01/1979)

Février : 14 cm (le 14/02/1991)

Mars : 10 cm (le 12/03/2013)

Avril : 1 cm (le 04/04/1989)

Mai : -

Middelkerke – 4 m (période : 1973-2014)

Octobre : -

Novembre : 4 cm (le 23/11/1993)

Décembre : 12 cm (du 29 au 30/12/1985)

Janvier : 11 cm (le 02/01/1986)

Février : 14 cm (le 12/02/1991)

Mars : 4 cm (le 01/03/1986 et le 04/03/2005)

Avril : 7 cm (le 12/04/1986)

Mai : -

Quelques hauteurs vraiment remarquables

115 cm (le 09/02/1953 au Signal de Botrange)

105 cm (le 11/02/1952 au Signal de Botrange)

105 cm (le 05/03/1988 à Mont-Rigi)

105 cm (le 08/03/1988 au Centre Nature de Botrange)

95 cm (le 19/02/1969 à Neu-Hattlich)

90 cm (le 05/02/1942 à Hockai)

84 cm (le 04/02/1963 au Signal de Botrange)

À plus basse altitude, on notera aussi les 54 cm de Florennes des 13 et 14 janvier 1979 (dont il a déjà été question plus haut) et les 42 cm de Bierset, observés à la mi-février 1969. Au littoral, les 28 cm du 27 janvier 1952 à Coxyde sont tout à fait remarquables.

6. Les enneigements précoces et tardifs

Là aussi, nous disposons de données régulières depuis 1973 pour la plupart des stations.

Botrange/Mont-Rigi (période : 1984-2014)

Le plus précoce : 03/10/1994 (2 cm) à Mont-Rigi

Le plus tardif : 24/05/2013 (3 cm) à Mont-Rigi

Elsenborn (période : 1984-2014)

Le plus précoce : 15/10/1993 (traces) ; 24/10/1992 (2 cm)

Le plus tardif : 21/05/1987 (traces) ; 07/05/1997 (1 cm)

Spa (période : 1973-2007)

Le plus précoce : 24/10/1992 (2 cm)

Le plus tardif : 07/05/1997 (traces) ; 06/05/1979 (1 cm)

Saint-Hubert (période : 1973-2007)

Le plus précoce : 20/10/1974 (3 cm)

Le plus tardif : 08/05/1997 (traces) ; 05/05/1979 (2 cm)

Florennes (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 06/11/1980 (traces) ; 09/11/2001 (1 cm)

Le plus tardif : 04/05/1979 (1 cm)

Gosselies (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 19/11/1985 (1 cm)

Le plus tardif : 28/04/1985 (2 cm)

Bierset (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 06/11/1980 (traces) ; 11/11/1985 (1 cm)

Le plus tardif : 29/04/1985 (traces) ; 28/04/1985 (1 cm)

Beauvechain (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 03/11/1980 (traces) ; 11/11/1985 (1 cm)

Le plus tardif : 28/04/1985 (1 cm)

Uccle (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 07/11/1980 (traces) ; 11/11/1985 (1 cm)

Le plus tardif : 13/04/1982 (traces) ; 28/03/1975 (6 cm)

Kleine Brogel (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 06/11/1980 (1 cm)

Le plus tardif : 14/04/2001 (traces) ; 11/04/1986 (1 cm)

Zaventem (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 19/11/1985 (1 cm)

Le plus tardif : 13/04/1986 (traces) ; 04/04/1989 (1 cm)

Middelkerke (période : 1973-2014)

Le plus précoce : 12/11/1985 (1 cm)

Le plus tardif : 12/04/1986 (7 cm)

Comme on peut le constater, les enneigements les plus précoces se produisent le plus souvent en octobre en Haute Belgique et en novembre dans les autres régions. Les enneigements les plus tardifs, quant à eux, se produisent généralement en mai en Haute Belgique et en avril dans les autres régions.

En remontant plus loin dans le temps, on trouve également des enneigements en plaine qui se produisent en octobre ou en mai. Le 24 octobre 1908, on a même mesuré 13 cm à Zomergem, au nord-ouest de Gand. En mai, des traces de neige ont encore été observées à Uccle en 1902 (7 mai) et en 1909 (1er mai).

En Haute Belgique, un enneigement d’environ 1 cm a été observé à la Baraque de Fraiture le… 12 juillet 1888. Ce cas, rapporté par le journal de Vielsam, a certes été attesté à l’époque par A. Lancaster (et publié dans la Revue Climatologique Mensuelle), mais pas officialisé puisqu’il ne s’est pas produit à une station météorologique.

7. Les Noëls blancs en Belgique

Sauf pour la station d’Uccle, aucune étude connue n’a encore été réalisée sur les Noëls blancs en Belgique. En plus, les statistiques d’Uccle se basent sur la seule observation du 25 décembre à 8 heures pour déterminer si un Noël est blanc ou non. C’est ainsi qu’en 2009, le Noël avait été déclaré blanc parce que le 25 à 8 heures, on observait encore 3 cm de neige au sol, neige qui allait rapidement disparaître en journée à la suite du dégel. Ce n’est donc pas pour rien que ce Noël-là avait été surnommé le « Noël blanc du pauvre » dans le résumé climatologique de décembre 2009 sur MB.

Dans le présent document, il sera question de véritables Noëls blancs, donc avec de la neige à la veillée de Noël ET le jour de Noël.

Les critères choisis ici pour définir un Noël blanc sont les suivants :

- Un sol constamment enneigé entre le 24/12 à 16 h et le 25/12 à 22h (22h = la dernière observation synoptique du jour)

- Une couverture neigeuse complète

- Une couche mesurable, c’est-à-dire supérieure ou égale à 1 cm

En fonction de ces critères, la probabilité (statistique) d’avoir un Noël blanc est de 30 à 35% sur les Hautes-Fagnes, de 25 à 30% dans les régions ardennaises situées autour de 500 mètres d’altitude, de 10 à 15% sur les plateaux condrusiens et de l’Entre-Sambre-et-Meuse, de 5 à 10% sur les plateaux brabançon et hesbignon et de moins de 5% en plaine, à l’exception de la Campine où la probabilité remonte à près de 10%. En bordure de mer, les chances d’avoir un Noël blanc sont de 1% environ.

Parmi les stations sélectionnées, le nombre de Noëls blancs sur les 30 dernières années a été le suivant :

Elsenborn : 9

Saint-Hubert : 8

Florennes : 4

Bierset : 2

Uccle : 1

Kleine Brogel : 3

Zaventem : 1

Middelkerke : 0

En 1986, Noël a été enneigé sur une grande partie du pays, parfois même en plaine. À Kleine Brogel, on a observé 1 cm le soir du 24 et jusqu’à 4 cm le 25. À Elsenborn, on a observé jusqu’à 32 cm, tandis que la couche maximale a été de 17 cm à Saint-Hubert, de 10 cm à Florennes et de 8 cm à Bierset. À Uccle, la veillée de Noël a certes été blanche avec 1 cm de neige, mais cette neige a fondu dans le courant de la journée du 25. Il ne s’agissait donc pas d’un véritable Noël blanc (mais comptabilisé comme tel par l’IRM car le 25 décembre à 8h, il y avait encore de la neige).

En 1990, seuls les hauts plateaux ont connu un Noël blanc. Elsenborn a mesuré jusqu’à 15 cm de neige et Saint-Hubert, 3 cm.

En 1993 et en 1994 aussi, seuls les hauts plateaux ont connu de la neige, avec jusqu’à 12 cm en 1993 à Elsenborn, mais seulement 1 cm en 1994, tant dans les Hautes-Fagnes que dans la région de Saint-Hubert.

En 1995, la neige s’est limitée aux Hautes-Fagnes et environs, avec 1 cm à Elsenborn.

En 2001, les régions situées au-dessus de 200-300 mètres ont connu un Noël blanc, avec jusqu’à 6 cm à Florennes. La neige a été très abondante sur les plateaux de l’est, avec jusqu’à 43 cm à Elsenborn.

En 2003, ce ne sont à nouveau que les hauteurs qui ont été concernées par la neige, avec 9 cm tant à Elsenborn qu’à Saint-Hubert.

En 2009, bien des régions sont passées tout juste à côté d’un Noël blanc à cause du dégel le 25. À partir de 200-300 mètres d’altitude, mais aussi en plaine à l’est du pays, le Noël blanc a par contre réussi. Florennes a observé 6 cm de neige tandis que Kleine Brogel est même monté jusqu’à 8 cm. À Mont-Rigi, on a noté 15 cm de neige.

Enfin en 2010, on peut parler d’un Noël blanc de rêve sur la majeure partie du pays. Seule la bande côtière n’a pas pu en bénéficier. De nombreuses stations ont connu des couvertures neigeuses tout à fait exceptionnelles, comme Bierset avec 32 cm et Kleine Brogel avec 26 cm. Mais en raison des congères, cet enneigement paraissait encore beaucoup plus impressionnant. À Florennes, les congères ont même été telles qu’une mesure valable de la couche de neige était carrément impossible. Cependant, celle-ci a été évaluée à plus de 40 cm. À Uccle, on a mesuré 16 cm le soir de Noël ainsi que le jour de Noël, mais 20 cm le matin du 24. À Mont-Rigi, la couche a atteint 68 cm le soir du 24 décembre et 69 cm au moment de la messe de minuit !

Avant cela, 1979, 1981 et 1982 ont également connu des Noëls blancs en Ardenne, mais seul 1981 a également connu des enneigements à plus basse altitude, comme par exemple à Bierset (3 cm). Pour les côtiers, il faut remonter jusqu’à 1964 pour trouver un Noël blanc digne de ce nom.

La grande vague de froid et de neige de 1978-1979 n’a commencé que peu avant le Nouvel An et n’a donc pas concerné Noël 1978.

8. Petite chronique des 9 derniers hivers

2013-2014 : c’est l’un des hivers les plus pauvres en neige de l’histoire belge. En plaine, des régions entières n’ont pas connu le moindre enneigement. À Bruxelles et dans les environs, le seul (bref) enneigement qui s’est produit est celui de la nuit du la nuit du 20 au 21 novembre.

En Haute Belgique par contre, il y a eu malgré tout un épisode neigeux digne de ce nom, qui a duré 14 à 15 jours selon les endroits. À Mont-Rigi, la couche a même atteint 17 cm le 26 janvier, et cette couche est restée supérieure à 10 cm pendant une semaine.

2012-2013 : il s’agissait d’un grand hiver sur l’ouest et le centre du pays, mais d’un hiver décevant sur l’est, à peine plus rude qu’un hiver normal. Notamment la région de Liège a été peu favorisée en matière de neige.

Dans les plaines flamandes, on se souviendra des températures extrêmes relevées en janvier, avec –14,2°C à Kruishoutem, –13,7°C à Beitem, –13,6°C à Middelkerke et même –16,0°C à Knokke et ce, dans un paysage parfaitement enneigé pendant deux semaines. À Middelkerke, la série de 14 jours consécutifs avec enneigement complet est la plus longue observée à cette station sur plus de 40 ans. En 1985, il y a eu certes 17 jours d’enneigement, mais la série a été interrompue en plein milieu en raison d’un jour de fort dégel avec pluie.

En mars, c’est surtout le centre du pays qui a été touché, parfois à plusieurs reprises, par de très fortes chutes de neige. Notamment les 12 et 13 mars ont été critiques, non seulement des suites de la quantité de neige tombée, mais aussi en raison des congères. Uccle a mesuré 13 cm de neige (hors congères), Gosselies, 15 cm et Florennes, 18 cm. Avec les congères, évidemment, c’était bien plus impressionnant que ce que laissent supposer ces chiffres. En outre, les températures de –10,1 à Uccle, de –12,6°C à Zaventem, de –16,8°C à Rochefort et de –17,1°C à Ciney sont uniques pour une deuxième décade de mars.

En Haute Belgique, le nombre de jours d’enneigement a été certes anormalement élevé, mais les grosses couches n’étaient pas au rendez-vous. À Mont-Rigi, la couche n’a jamais dépassé les 9 cm pendant l’épisode neigeux de janvier. Sinon, on a relevé comme maximum 22 cm en mars, 31 cm en février et 36 cm en décembre, ce qui n’est pas vraiment beaucoup pour les Hautes Fagnes. Par contre l’enneigement continu (jours avec traces de neige également repris) de 69 jours, du 1er février au 10 avril, peut être considéré comme remarquable, surtout si tard dans la saison.

2011-2012 : c’est un hiver doux dans l’ensemble, mais qui a connu en début février une vague de froid d’une rare intensité. Des températures de –16 à –17°C ont été relevées en de nombreux endroits de Basse et Moyenne Belgique, tandis que la Haute Belgique a localement connu des valeurs de –20 à –21°C°C, notamment en Province de Luxembourg, mais aussi à Elsenborn.

Cette vague de froid a également été accompagnée d’un épisode neigeux, mais qui n’a été spectaculaire nulle part. Pour la plupart des régions, c’était d’ailleurs la seule neige significative de la saison. En Haute Belgique, d’autres épisodes neigeux ont eu lieu, mais ils ne dépassaient pas ceux d’un hiver normal. À Elsenborn , le nombre total de jours avec enneigement a même été inférieur à la normale.

2010-2011 : ici, on peut tranquillement affirmer que le mois de décembre a fait l’hiver à lui seul. Mais quel mois de décembre ! C’était le mois de décembre le plus enneigé de l’histoire belge, peut-être après celui de 1879, dont on ne possède malheureusement que peu de données.

D’abord le nombre de jours d’enneigement (jours avec traces pris en compte) :

Zaventem : 26

Uccle : 27

Kleine Brogel : 30

Bierset : 30

Toutes les stations situées à 300 mètres d’altitude et plus ont connu un enneigement qui a duré tout le mois, y compris Florennes. À Bierset et à Kleine Brogel, la neige n’a été complètement absente du sol que le 12 décembre.

Le nombre de jours à couverture neigeuse complète est très impressionnant aussi.

Zaventem : 21

Uccle : 25

Bierset : 27

Kleine Brogel : 28

Florennes : 28

C’est unique en décembre pour la Belgique « non-ardennaise ». En janvier par contre, un mois entier avec enneigement complet a été observé dans pratiquement toute la Belgique en 1979. Ce qui, en décembre 2010, a aussi été le cas en Haute Belgique.

Les épaisseurs ont été remarquables aussi, principalement pendant la 3e décade du mois, avec 20 cm à Uccle, 25 cm à Gosselies et Beauvechain, 26 cm à Kleine Brogel, 32 cm à Bierset et 70 cm à Mont-Rigi (et même 74 cm le 20 décembre – donc la 2e décade).

Par la suite, janvier a été assez froid pour un nouvel épisode neigeux (assez modeste) en Haute Belgique, mais ailleurs dans le pays, il n’y a pratiquement plus eu de neige au sol. À Elsenborn, le total de 69 jours avec enneigement tombe en fin de compte pile poil dans la moyenne 1984-2014.

À Mont-Rigi toutefois, les 48 jours où le sol a été complètement et constamment enneigé (du 26 novembre au 12 janvier) sont remarquables, surtout si tôt dans la saison.

2009-2010 : c’était l’hiver qui revenait et qui revenait encore, inlassablement. Au centre du pays, on note un 1er épisode neigeux du 17 au 27 décembre, un 2e du 3 au 16 janvier, un 3e du 30 janvier au 3 février et un 4e du 10 au 18 février. Dans les Hautes Fagnes, 3 de ces 4 épisodes se sont réunis pour former une interminable série de jours consécutifs avec enneigement complet et constant du sol, de l’ordre de 54 à Mont-Rigi, du 4 janvier au 26 février. (En 1978-1979, à Mont-Rigi et à Botrange, ce nombre avait été de 74, du 31 décembre 1978 au 13 mars 1979.)

2008-2009 : cet hiver-là, à l’instar de 2011-2012, a plus fait parler de lui en raison de sa vague de froid qu’en raison de la neige. Les –21,9°C du 7 janvier 2009 à Ernage sont l’une des températures les plus basses jamais enregistrées dans une zone que l’on peut encore considérer comme le centre du pays. À Gorsem, on a enregistré –21,0°C le même jour, tandis que Rochefort est descendu jusqu’à –22,8°C (mais là, le record est de –30,1°C !)

La neige, par contre, s’est le plus souvent cantonnée à cet épisode froid, à côté de deux épisodes neigeux mineurs, l’un en novembre et l’autre en février. Dans les Hautes Fagnes par contre, l’épisode neigeux a été nettement plus long. À Mont-Rigi, le sol est resté presque constamment enneigé du 26 décembre 2008 au 4 mars 2009. Un nombre de jours d’enneigement consécutifs qui aurait pu se rapprocher de celui de 1978-1979 s’il n’y avait pas eu de toutes petites interruptions.

2007-2008 : un hiver très pauvre en neige, qui s’est brusquement réveillé à la fin du mois de mars. Des hauteurs remarquables pour la saison ont été observées ici et là le 25 ou le 26 mars. Uccle, par exemple, a mesuré 12 cm, Elsenborn, 41 cm et Mont-Rigi, 46 cm. Cela n’enlève cependant rien au fait que le nombre total de jours avec enneigement est resté anormalement à très anormalement bas en toutes régions.

2006-2007 : un triste hiver, pratiquement sans neige. Un petit épisode neigeux en début février a sauvé les meubles pour la Basse et la Moyenne Belgique. En Haute Belgique, cet épisode, ainsi qu’un autre petit en mars, n’ont pas été suffisants pour empêcher cet hiver-là d’occuper la dernière place du point de vue de l’enneigement (et du point de vue du froid aussi, par ailleurs).

2005-2006 : pour la Haute Belgique, celui-là est le vrai hiver de la neige ! À Elsenborn, on dénombre 109 jours avec enneigement, le plus haut chiffre des 30 dernières années. Et les 88 jours avec enneigement complet se défendent très bien aussi dans la série, avec une 3e place après les hivers 1985-1986 et 1986-1987. À Mont-Rigi, le sol est resté enneigé presque en permanence entre le 18 décembre 2005 et le 24 mars 2006 ! Mais, comble de la frustration, pratiquement les deux seuls jours à n’avoir pas eu d’enneigement ont été… le 24 décembre (avec encore des traces en début de journée) et le 25 décembre (tout à fait sans neige) !

En Basse et Moyenne Belgique par contre, cet hiver-là n’a pas été vraiment exceptionnel. On retiendra cependant les chutes de neige du 26 novembre 2005, qui ont été impressionnantes dans certaines régions. À Uccle notamment, la couche a atteint 21 cm, ce qui est remarquable pour un mois de novembre (mais moins qu’en 1925 et en 1973).

Le 10e hiver à analyser sera celui de 2014-2015. Wait en see…

9. Sources

IRM

– Bulletins mensuels – Observations climatologiques – Parties I et II (papier)

– Bilans climatologiques mensuels (Internet)

– Événements marquants depuis 1901 (Internet)

– Consultation régulière des webcams (Internet)

– Aperçu climatique des Hautes Fagnes (Pascal Mormal et Christian Tricot)

Infoclimat

– Climatologie mensuelle

– Données du jour

Meteociel

– Tableaux et graphiques par ville

– Tableaux horaires

Skystef

– Belgian Weather Blog – Climatology

Ogimet

– Synop Reports

Webcams.travel

– Consultation régulière des webcams

MétéoBelgique

– Climatologie – Enneigement décadaire

– Forum de discussion – Observations du temps en Belgique

– Forum de discussion – Climatologie

Edit : correction de quelques fautes d'orthographe et de typographie, ainsi que de quelques tournures de phrase maladroites

Modifié par cumulonimbus

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Super travail, comme d'habitude :thumbsup: .

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Merci beaucoup pour ce travail très instructif!

2 petites questions au sujet des hauteurs remarquables:

115 cm (le 11/02/1952 au Signal de Botrange)

105 cm (le 11/02/1952 au Signal de Botrange)

S'agit-il d'un doublon?

105 cm (le 05/08/1988 à Mont-Rigi)

105 cm (le 08/08/1988 au Centre Nature de Botrange)

Je suppose que ces hauteurs n'ont pas été enregistrées au mois d'août...??

Encore merci

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Superbe travail comme d'habitude en effet :thumbsup:

Par contre, certaines dates citées me paraissent étranges...

Quelques hauteurs vraiment remarquables

...

105 cm (le 05/08/1988 à Mont-Rigi)

105 cm (le 08/08/1988 au Centre Nature de Botrange)

...

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Merci beaucoup pour ce travail très instructif!

2 petites questions au sujet des hauteurs remarquables:

115 cm (le 11/02/1952 au Signal de Botrange)

105 cm (le 11/02/1952 au Signal de Botrange)

S'agit-il d'un doublon?

105 cm (le 05/08/1988 à Mont-Rigi)

105 cm (le 08/08/1988 au Centre Nature de Botrange)

Je suppose que ces hauteurs n'ont pas été enregistrées au mois d'août...??

Encore merci

Je pense quil faut lire :

105 cm le 11/02/52 au Signal de Botrange (la ligne 115 cm est sans doute erronée)

et

105 cm (le 05/03/1988 à Mont-Rigi)

105 cm (le 08/03/1988 au Centre Nature de Botrange)

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Oups !

En effet, c'est ce qu'il faut lire dans le second cas.

Dans le premier cas, l'erreur provient du fait qu'il y a eu deux phénomènes exceptionnels sur deux années consécutives.

Il s'agit en effet de :

115 cm le 09/02/1953

105 cm le 11/02/1952

Je viens de le corriger dans le texte aussi.

Sorry !

Modifié par cumulonimbus

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Bonjour à tous,

Il est certain que le texte de cumulonimbus est un excellent et intéressant travail de compilation et d'analyse, pour un sujet qui devient d'actualité.

Merci pour toutes ces informations.

Bien que le sujet traité se rapporte à la hauteur (à l'épaisseur) de neige au sol, je suis quelque peu interpelé par la phrase suivante :

... J'ai favorisé hier 13 cm car c'était la mesure qui revenait le plus souvent et la mesure la plus proche de ce qui est tombé en termes de précipitations. » Kevin Mélot (huymeteo).

Parmi les questions et les remarques que je me pose :

. Quelle relation lie 'épaisseur de la couche de neige' et 'quantité d'eau (solide) précipitée' ? Il semble que l'on prenne souvent un coefficient de 10, à savoir 1cm de neige correspond à 1 mm d'eau ?

. L'épaisseur de neige d'une congère peut-elle être représentative dans la mesure où, par définition (du Petit Larousse), cette neige est (en)tassée par le vent ?

. Quand la neige récoltée dans un pluviomètre automatique (non chauffé) sera-t-elle effectivement comptabilisée ? Quelle part sera effectivement sublimée entretemps ?

. Si dans nos régions, les précipitations annuelles de neige sont relativement 'faibles' vis-à-vis des précipitations de pluie, que dire dans les endroits d'altitude et/ou de latitude plus élevées ?

. A l'époque, il va y avoir bientôt soixante ans, où gamin il m'arrivait d'aider mon paternel dans ses relevés météo, je me souviens de la présence d'une 'boîte', probablement calibrée, partiellement enterrée destinée à récolter la neige.

A intervalle régulier, la boîte et son contenu de neige étaient pesés. Après déduction de la tare de la boîte, on disposait de 'l'équivalent d'eau' des précipitations.

. La combinaison fréquente : sol gelé + bonne épaisseur de la couche de neige + élévation importante de la température + grosses pluies = dégel rapide et grand risque d'inondations en aval.

...

En un mot : Aujourd'hui, comment mesure-t-on quantitativement les précipitations de neige ?

Et en guise d'illustration, ce matin 9h00 à la station de Fraiture : 1,5 cm de neige.

post-16760-1417595077_thumb.jpg

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Malheureusement, je ne puis te répondre sur la façon exacte dont cela se passe dans la pratique. Là, seul un observateur de métier pourrait y répondre et, pour savoir comment cela se passait dans le temps, quelqu'un qui travaille depuis longtemps à l'IRM.

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Là, seul un observateur de métier pourrait y répondre et ...

post-16760-1417610504_thumb.jpg

... ce que l'on voit en bas à gauche sur l'image de la webcam de Wirtzfeld pourrait déjà constituer une bonne approche; quant à la précision ...!

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