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D'après le site de l'IRM, le max. pour la journée du 7 juillet à Uccle a été de 24.9°...

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D'après le site de l'IRM, le max. pour la journée du 7 juillet à Uccle a été de 24.9°...

Arff, leur façon de procéder m'horripile, ils ont décidé de lisser leur T° sur la moyenne des 10 mins mais ça n'a pas de sens. A l'époque il y avait les thermomètres à maximas et minimas qui servaient pour la climatologie et là, point de discussion.

A Uccle, la température est calculée en moyenne sur 10 minutes pour être cohérente avec les mesures climatologiques.

Pour ma part je considère les relevés synoptiques comme faisant foi étant donné qu'il s'agit de données non lissés qui correspond donc au vrai maximas et minimas de la journée.

06447 36/// /2103 10244 20096 30061 40180 56019 60002

333 10255 91108 91205=

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En climatologie, il y a toujours ce même dilemme entre le côté synchronique et le côté diachronique.

Le côté synchronique : nous sommes aujourd'hui, nous avons des instruments modernes à notre disposition et nous mesurons une grandeur (ici la température) de la façon la plus précise possible en essayant d'être homogène par rapport aux autres stations.

Le côté diachronique : nous essayons d'être homogènes aussi, mais par rapport à la dimension temporelle, donc aussi par rapport aux instruments d'hier. Ces instruments avaient une certaine inertie thermique, que le « moyennage » sur 10 minutes tente de reproduire. On compare donc nos données avec des données anciennes, parfois très anciennes.

Par chance, les inhomogénéités instrumentales sont devenues assez petites au cours des dernières décennies, et ne concernent que quelques dixièmes de degré. Il en était tout autrement quand il s'agissait de se mettre d'accord sur l'abri utilisé, avec des différences de 2°C parfois (abri ouvert / abri fermé).

Mais l'air étant par nature un mélange inhomogène, on n'arrivera jamais à une homogénéité parfaite, il faudra toujours faire... du mieux qu'on peut.

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En tout cas, le sud du pays a réalisé une belle performance thermique. Voici les données de la station d’Aubange, en Gaume, avec un bref descriptif du temps qu’il a fait.

25,8°C le 28 juin – beau temps avec rares cumulus humilis, temporairement plus nuageux l’après-midi avec cirrus, cirrostratus et altocumulus

26,6°C le 29 juin – nuageux en matinée avec nombreux altocumulus, beau temps l’après-midi avec cirrus et cumulus humilis

30,0°C le 30 juin – beau temps avec ciel serein

33,4°C le 1er juillet – beau temps avec rares altocumulus le matin et rares cumulus l’après-midi

35,6°C le 2 juillet – beau temps, serain le matin, altocumulus castellanus l’après-midi, tours convectives visibles au loin le soir

34,4°C le 3 juillet – beau temps, très temporairement bancs d’altocumulus en début d’après-midi, cumulonimbus au loin le soir

35,2°C le 4 juillet – beau temps avec quelques cirrus en matinée, altocumulus castellanus et, au loin, cumulonimbus l’après-midi

33,2°C le 5 juillet – ciel très instable le matin, puis beau temps avec cirrus, altocumulus castellanus et quelques cumulus. À nouveau instable le soir, mais toujours sans précipitations

27,0°C le 6 juillet – beau temps avec, temporairement, quelques petits cumulus.

Cependant, on est resté loin de la vague de chaleur d’août 2003, où le maximum a dépassé 30°C pendant 12 jours consécutifs, donc 8 avec des températures supérieures à 35°C !

En 1976, la Gaume, tout comme pas mal d’autres régions de la Belgique, a même connu 16 jours consécutifs avec plus de 30°C.

Comme dit plus haut, un aléas de quelques dixièmes de degré n'est pas à exclure, mais cela ne changerait pas grand-chose, à l'exception du 30 juin qui pourrait être un jour de chaleur, ou ne pas l'être en raison que cet aléas.

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http://www.7sur7.be/7s7/fr/2625/Planete/ar...iere-nous.dhtml

Je ne connais pas ce David Dehenauw, je ne sais pas ce que son avis vaut...

Trouvé sur le même site :

« Avec 24,5 degrés, la nuit de vendredi à samedi a été la plus chaude enregistrée à Uccle depuis le début des mesures, en 1833, indique samedi matin le météorologue Frank Deboosere sur son site internet.

Vendredi à 22 heures, le thermomètre affichait encore 28,4 degrés à Uccle et 25,3 degrés à 3 heures du matin avant de redescendre à 24,5 degrés à l'heure la plus "fraîche" de la nuit.

Le précédent record datait du 18 juin 2002, quand une température de 23,9 degrés avait été mesurée à Uccle. »

Voici une bonne façon de comparer des pommes avec des poires ! Même si les deux valeurs citées pour les minima, 23,9°C et 24,5°C, sont parfaitement correctes, les méthodes d'observation pour les températures minimales ne sont pas du tout les mêmes depuis 1833. En effet, pour déterminer une nuit chaude, la meilleure méthode est d’utiliser la période définie pour les observations synoptiques, en l’occurrence de 18 h Z le soir à 6 h Z le matin (ou 20h du soir à 8h du matin durant l’heure d’été).

C’est ainsi que les 23,9°C de la nuit du 17 au 18 juin 2002 et les 24,5°C de la nuit du 3 au 4 juillet 2015 ont été mesurés.

Ce type d’observation, cependant, n’existe que depuis 1949 (encodé au degré entier à l’époque) et n’est disponible au dixième de degré près que depuis 1982 (époque où l’informatique commençait déjà à évoluer – avant cela, les systèmes avaient très peu de mémoire et il fallait encoder avec un minimum de « digits », donc laisser tomber les décimales, par exemple, quand elles n‘étaient pas absolument indispensables).

En climatologie, les observations se sont faites de 12h à 12h pendant une grande partie du 19e siècle, puis les standards sont devenus 0h -> 24h et 8h -> 8h.

L’exemple ci-dessous, emprunté à la nuit du 19 au 20 août 2009 à Uccle, illustre parfaitement comment une nuit chaude passe complètement inaperçue avec ces standards.

Pendant la nuit en question, la température n’est pas descendue en-dessous de 22,6°C. Voyons maintenant comment cela se reflète dans les statistiques :

Observations de 00h à 24 h GMT, c’est-à-dire de 02h à 02h LT ou CET (Central European Time) en été

Heure (CET) 02 h 05 h 08 h 11 h 14 h 17 h 20 h 23 h 02 h

Température 24,6 24,1 24,0 29,5 32,8 27,9 20,3 17,8 17,4

L’on peut déjà remarquer que la température à 20 heures (des suites d’un orage) est plus basse que le minimum de la nuit (chaude) précédente, qui était de 22,6°C. En plus, la température continue de descendre le soir dans l’air rafraîchi par l’orage. Et dans les statistiques climatologiques, l’on retrouve effectivement un minimum de 17,4°C pour Uccle, la température observée à 02 heures au cours de la nuit suivante.

Observations de 08h à 08h C.E.T.

Heure (CET) 08 h 11 h 14 h 17 h 20 h 23 h 02 h 05 h 08 h

Température 15,5 24,5 29,5 31,2 29,7 23,1 24,6 24,1 24,0

Ici, l’on peut voir que le début de la matinée du jour qui précède est plus frais que le moment le moins chaud de la nuit du 19 au 20 août. Et cela transparaît effectivement dans les relevés climatologiques de 08h à 08h LT, où le minimum est de 15,8°C (minimum qui s’est sans doute produit quelques minutes après 8 heures la veille, donc au moment « réel », quelque peu en retard, où le relevé a été fait).

Cela signifie que le minimum nocturne de 22,6°C, qui a dû se produire peu après 23 heures avant qu’une bouffée d’air chaud ne fasse à nouveau remonter la température, n’apparaît dans aucune des séries climatologiques, puisque dans le premier cas, le minimum officiel est de 17,4°C et dans le second, de 15,8°C. Et le cas n’est pas rare. Bien souvent, les nuits très chaudes sont suivies par des journées orageuses, et bien souvent la matinée de la veille est moins chaude que la nuit en question, puisque l’air tropical n’est pas encore (vraiment) arrivé sur notre pays à ce moment.

Pour cette raison, les nuits très chaudes comme par exemple celle du 26 au 27 juin 1947, dont on ne connaîtra jamais le minimum exact, passent complètement inaperçues dans les statistiques qui se basent sur une durée d’observation de 24 heures.

En outre, si l’on reprend depuis 1833, il faut tenir compte d’autres éléments :

Jusqu’en 1886, la station de Bruxelles n’était pas encore installée à Uccle, mais près de l’actuel Jardin Botanique, qui n’avait pas le même effet de plateau que l’observatoire d’Uccle.

Jusqu’en 1877, les mesures étaient réalisées sans abri à 3,30 mètres du sol (au lieu de 1,50 mètres), ce qui avait certainement une influence sur les minima.

L’abri ouvert, le seul disponible à Uccle avant 1949, date de l’installation de l’abri fermé pour le synoptique (et même le seul disponible avant 1968 pour la climatologie) sous-estimait quelque peu les minima aussi (même si c’est de très peu).

Modifié par cumulonimbus

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Enfin, encore un dernier mot sur la date du changement d'abri à Uccle.

On peut lire, sur le site de l'IRM :

« A Uccle, depuis 1983, les températures de référence sont mesurées dans un abri entièrement ‘fermé’ à doubles rangées de persiennes protégeant davantage les instruments du rayonnement solaire. »

Cette année 1983 n'a évidemment pas été inventée de toutes pièces, même si l'année 1968 est plus souvent citée pour le changement d'abri.

En effet, ce n'est que depuis 1983 que toutes les mesures de température sont effectuée sous abri fermé à Uccle, en parallèle avec celles de l'abri ouvert, toujours utilisées par l'IRM en interne afin de déterminer les correctifs les plus précis possibles pour homogénéiser les anciennes données.

Au sens strict du terme, les mesures pratiquées au même endroit dans le parc climatologique d'Uccle au moyen d'un abri fermé ne remontent qu'à 1983 (juin 1983 pour être précis). Mais par chance, l'ancienne Régie des Eaux avait installé dès février 1968 un abri fermé, mais à un autre endroit du parc climatologique. En d'autres termes, la série 1968-2015 d'Uccle sous abri fermé présente une discontinuité en juin 1983 puisque l'endroit d'observation a été changé. En outre, la Régie des Eaux ne mesurait que les maxima et les minima, pas les températures horaires, ce qui signifie qu'une moyenne de température sous abri fermé à Uccle n'existait pas encore.

La différence suite au déplacement, pour les minima et les maxima, est cependant absolument minime. En 1983 (après juin), où les données synoptiques, les données climatologiques et les données de la Régie des Eaux sont toutes disponibles en même temps, les différences sont le plus souvent négligeables et ne dépassent jamais quelques dixièmes de degré (tout au moins pour les cas où les différences liées à l'heure du relevé n'interviennent pas). En outre, les premiers correctifs d'abri (1968-1978), calculés en comparant les deux abris (ouvert et fermé) situés à quelques distances l'un de l'autre diffèrent de moins d'un dixième de degré des correctifs 1986-2005, où les deux abris étaient situés l'un à côté de l'autre.

La seule vraie problématique (concernant les minima en hiver surtout) a été l'heure d'observation. En effet, la Régie des Eaux prenait ses relevés (minimum, maximum et précipitations) de 9 heures à 9 heures, alors que l'IRM le faisait de 8 heures à 8 heures. Donc, stricto sensu, nous n'avons une série parfaitement homogène que depuis que l'IRM pratique elle-même ses mesures sous abri fermé, donc depuis 1983.

Modifié par cumulonimbus

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Merci Robert pour toutes ces informations. C'est toujours un plaisir de te lire. :thumbsup:

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Merci Robert pour toutes ces informations. C'est toujours un plaisir de te lire. :thumbsup:

Merci beaucoup !!! :)

Lundi 6 juillet 2015

À l’arrière du front froid, un anticyclone s’est rapidement reformé, en ce centrant d’abord sur la France, puis sur le sud de la Belgique, puis sur le centre de l’Allemagne. De ce fait, la fraîcheur de l’air maritime a été compensée par une insolation très généreuse et les critères d’un jour d’été ont à nouveau été remplis sur une bonne partie du pays.

Voici quelques températures maximales :

Hastière : 27,2°C

Aubange : 27,0°C

Sivry : 27,0°C

Buzenol : 26,9°C

Angleur : 26,5°C

Chièvres : 26,5°C

Kleine Brogel : 26,5°C

Kruishoutem : 26,5°C

De façon générale, les températures ont atteint 20-21°C au littoral, 25-26°C au centre du pays, 26-27°C en Gaume et en Campine et 22-24°C sur les hauteurs ardennaises, tout cela après une première nuit fraîches où les températures sont redescendues en dessous de 10°C par endroit en Haute Belgique : Mont-Rigi : 7,6°C ; Saint-Hubert : 8,4°C ; Bièvre : 8,5°C ; Gouvy : 8,8°C ; Buzenol : 9,4°C. Dans cette dernière station, la chute des températures a été vertigineuse, passant de 32,1°C le 5 à 9,4°C le 6 au matin.

Le temps de ce 6 juillet a été particulièrement beau : ciel limpide, très bleu, avec quelques bancs de stratocumulus résiduels en matinée et des cumulus humilis l’après-midi. Au littoral c’était un peu l’inverse, des cumulus (à base très basse) en matinée, se dissipant pour la plupart l’après-midi. Quant à la Gaume, elle a connu un ciel pratiquement serein toute la journée, avec juste une petite tentative de convection en fin de matinée, avec de très petits cumulus qui se sont résorbés dès midi.

On peut en conclure que ce 6 juillet a été la journée la plus agréable de cet épisode estival pour la plupart des gens.

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Mardi 7 juillet 2015

Le déplacement rapide de l’anticyclone a permis une nouvelle remontée d’air chaud, sous la forme d’un système frontal ouvert avec large secteur chaud.

Mais la typique convergence préfrontale, cette fois-ci associée à un pseudo-front froid (précédant le vrai front froid), est passée trop tôt, ce qui a, d’une part, empêché les températures de remonter très haut et, d’autre part, inhibé l’activité orageuse.

Après quelques éclaircies matinales, le ciel est rapidement devenu nuageux et souvent assez diffus, avec cirrostratus, altocumulus et stratocumulus, auxquels se mêlaient des nuages plus menaçants avec pluie, averses et parfois orages. En soirée, des éclaircies se sont développées à l’arrière du système, avec cumulus et stratocumulus cumulogenitus.

En Gaume, le temps est resté beau toute la matinée, avec quelques cirrus et altocumulus, et ce n’est que l’après-midi que le ciel est devenu plus nuageux avec, là, des stratocumulus bien dessinés et quelques cumulonimbus enclavés (0,5 mm de précipitations à Aubange).

Ceci a permis aux températures, dans cette région, de dépasser à nouveau les 30°C. À Aubange, on a noté 30,8°C, maximum atteint peu après 12 heures. À Buzenol, on observait encore 29,3°C comme température maximale.

Ailleurs dans le pays, on a relevé 29,2°C à Angleur ; 29,0°C à Kleine Brogel ; 28,2°C à Bierset et à Essen ; 28,0°C à Retie ; 27,7°C à Genk ; 27,4°C à Hastière ; 27,2°C à Dourbes ; 27,1°C à Elsenborn.

Au centre-est du pays, il a souvent encore fait près de 26°C, tandis que le centre-ouest n’atteignait parfois plus les 25°C, avec généralement 24-25°C.

L’ouest du pays a connu des valeurs comprises entre 21 et 24°C.

Une seule cote de précipitations assez intenses a été notée à la Hestre avec 16 mm. Ailleurs, les averses ont le plus souvent donné moins de 5 mm. Il n’est évidemment pas à exclure qu’une cellule plus vigoureuse soit passée entre les mailles du réseau pluviométrique belge.

On peut donc en conclure que les régions les plus privilégiées de Belgique ont connu une vague de chaleur de 10 jours, débutant le 28 juin et se terminant le 7 juillet. À Aubange, on a noté en plus 7 jours de chaleur (≥ 30°C), dont 6 consécutifs.

En beaucoup d’autres endroits, la vague de chaleur n’a débuté que le 30 juin et s’est parfois déjà terminée le 5 juillet en raison de températures qui, le 6, n’atteignaient tout juste pas les 25°C. Ce fut le cas, dans les mesures officielles, pour Uccle (24,9°C), mais aussi pour Gembloux (24,7°C).

La région côtière, mais aussi d’autres régions de l’ouest de la Belgique (Beitem et Passendaele) ne répondaient pas aux critères d’une vague de chaleur.

Dans les Hautes Fagnes, Mont-Rigi est tout juste passé à côté de ces critères :

25,8°C / 29,1°C / 31,6°C / 29,6°C / 30,3°C / 29,2°C.

Elsenborn par contre a rempli les critères en question :

27,0°C / 30,3°C / 32,7°C / 31,3°C / 32,4°C / 30,6°C.

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(...)

Dans les Hautes Fagnes, Mont-Rigi est tout juste passé à côté de ces critères :

25,8°C / 29,1°C / 31,6°C / 29,6°C / 30,3°C / 29,2°C.

Elsenborn par contre a rempli les critères en question :

27,0°C / 30,3°C / 32,7°C / 31,3°C / 32,4°C / 30,6°C.

Merci Cumulonimbus !

J'ai fait une petite recherche mais je n'ai pas trouvé de trace de vague de chaleur dans les hautes-fagnes.

Est-ce que vous savez si il y en a déjà eu ?

Bonne journée à tous !

:thumbsup:

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Merci Cumulonimbus !

J'ai fait une petite recherche mais je n'ai pas trouvé de trace de vague de chaleur dans les hautes-fagnes.

Est-ce que vous savez si il y en a déjà eu ?

Bonne journée à tous !

:thumbsup:

À ma connaissance, il n'y a eu qu'une seule vague de chaleur à Mont-Rigi, mais une très importante qui a duré 13 jours, en août 2003.

Voici les chiffres :

01/08/2003 : 25,6°C

02/08/2003 : 25,4°C

03/08/2003 : 27,1°C

04/08/2003 : 28,4°C

05/08/2003 : 28,9°C

06/08/2003 : 32,5°C

07/08/2003 : 30,6°C

08/08/2003 : 33,6°C

09/08/2003 : 28,3°C

10/08/2003 : 28,2°C

11/08/2003 : 29,9°C

12/08/2003 : 33,1°C

13/08/2003 : 26,4°C

Cette série comporte d'ailleurs la température la plus chaude jamais observée dans les Hautes-Fagnes, en l'occurrence les 33,6°C du 8 août.

Les précédents records étaient :

33,3°C à la Baraque Michel le 23 août 1944

33,0°C à la Baraque Michel le 27 juin 1947

Il est à noter que la Baraque Michel et le Mont-Rigi sont des stations voisines, situées à la même altitude (à 1 ou 2 mètres près) et très similaires du point de vue climatologique.

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Elsenborn est descendu jusque 0.0°C cette nuit, on a donc raté de peu une gelée en plein mois de juillet :whistling: .

06496 32970 29901 10081 20063 39583 40257 50000 80001

333 20000 31004 82070 91102 91201=

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Elsenborn est descendu jusque 0.0°C cette nuit, on a donc raté de peu une gelée en plein mois de juillet :whistling: .

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Oui, cela doit être bien rare.

D'après le site de l'IRM, le 1-07-1984 la température minimale à Rochefort a été de –1,2°C.

Au mois d'août, avec le soleil qui est déjà plus bas, cela doit être moins rare, surtout en fin de mois.

Bonne journée à tous !

:thumbsup:

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Elsenborn est descendu jusque 0.0°C cette nuit, on a donc raté de peu une gelée en plein mois de juillet :whistling: .

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Sur la relativement courte série de la station d'Elsenborn (1987-2015, soit 29e été actuellement en cours), c'est la température la plus basse mesurée jusqu'à présent en juillet.

Les précédents records :

1re décade : 1,2°C (07/07/1996)

2e décade : 2,3°C (20/07/1989 et 11/07/1993)

3e décade : 1,1°C (22/07/2012)

Pour le mois d'août, les chiffres sont les suivants :

1re décade : 1,1°C (08/08/1990)

2e décade : 0,0°C (15/08/1994)

3e décade : –0,6°C (30/08/2007)

Quelques nuits très froides ont également été signalées ailleurs en ce 10 juillet 2015 :

Gouvy : 2,4°C

Bièvre : 3,4°C

Mont-Rigi : 3,5°C

Saint-Hubert : 4,4°C

Buzenol : 4,8°C

Gembloux : 5,0°C

Un article plus détaillé sur le temps de ces derniers jours sera rédigé demain, 11 juillet, sans doute vers la fin de la journée.

Modifié par cumulonimbus

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Ça souffle le chaud et le froid…

Mercredi 8 juillet 2015

Le 8 juillet marque un changement radical dans le type de temps. Après le passage d’un pseudo-front en journée le mardi, le véritable front froid suit en soirée et chasse les derniers restes d’air chaud de la canicule des jours passés.

Le mercredi donc, nous nous retrouvons à l’arrière du système, dans une traîne particulièrement active pour la saison. Fortes rafales de vent et averses à répétition forment le cocktail « rafraîchissant » de ce 8 juillet, où la température n’atteint pratiquement plus nulle part les 20°C. Seule une petite région au nord d’Anvers y arrive encore tout juste, avec 20,3°C à Stabroek.

Ailleurs, les maxima se situent autour des 18-19°C dans la plupart des régions de Basse et Moyenne Belgique (littoral compris), et se limitent à 13-14°C sur les plus hauts plateaux.

Les averses sont nombreuses mais généralement peu abondantes, à l’exception de la région des Hautes Fagnes avec 26,1 mm d’eau recueillie à Mont-Rigi et 25,0 mm à Elsenborn.

2d6x75.jpg

Source : IRM

Le ciel est le plus souvent très nuageux avec un mix de cumulus et de stratocumulus, surmontés parfois d’importants bancs d’altocumulus. Quelques éclaircies aussi, en alternance avec des cumulonimbus d’averses. Seule la Gaume connaît un temps un peu meilleur, avec en matinée des éclaircies et des cumulus d’un blanc éclatant, mais davantage de stratocumulus l’après-midi, généralement bien dessinés et parfois doublés de cumulus. Puis là aussi, quelques cumulonimbus en soirée avec des averses.

Pendant ce temps à Uccle, l’insolation reste limitée à 30 minutes.

Le vent, quant à lui, souffle d’ouest à sud-ouest sur tout le pays avec des rafales atteignant presque partout les 50 km/h. L’est de la côte belge connaît même des coups de vent jusqu’à 60-70 km/h (65 km/h mesurés à Cadzand (NL), non loin de Knokke).

Le soir et la nuit, le vent se calme rapidement et s’oriente au nord-ouest au littoral, et à l’ouest-nord-ouest à l’intérieur des terres.

Jeudi 9 juillet 2015

Un anticyclone, en partie d’origine thermique, se développe rapidement sur nos régions et apporte une amélioration sensible du temps. Uniquement l’est du pays, et de façon isolée aussi le centre connaissent encore quelques averses résiduelles.

Sinon, le ciel est variable en matinée, avec d’abord des stratocumulus doublés de cumulus fractus, puis développement rapide de cumulus jusqu’au stade congestus, isolément jusqu’à cumulonimbus. L’après-midi, cumulus mediocris puis humilis (assez aplatis) avec des éclaircies de plus en plus larges.

Au littoral, les cumulus se résorbent plus rapidement encore, tandis qu’en soirée, le ciel se dégage partout.

Malgré ce temps dans l’ensemble plus lumineux (6h51 d’insolation à Uccle), les températures ne montent guère plus haut que la veille. Seules les régions abritées connaissent des températures légèrement supérieures à 20°C, comme Aubange (21,0°C) et Hastière (20,6°C), tandis que des 20°C tout justes ou à peine dépassés se présentent, ici et là, aussi ailleurs dans le pays.

Mais le plus souvent, il fait 18-19°C en Basse et Moyenne Belgique et 14 à 15°C sur les plus hauts plateaux. Ceci est dû à la présence d’un air fort froid en altitude, avec des valeurs de 4 à 5°C seulement au niveau 850 hPa (vers 1500 mètres). Ceci trahit un air maritime aux origines polaires bien marquées. Avec un vent de nord-nord-ouest se calmant et un ciel se dégageant complètement en fin de journée, tous les critères sont réunis pour une nuit très froide.

Vendredi 10 juillet 2015

Et la nuit froide a lieu. Minima de 0,0°C à Elsenborn, de 2,4°C à Gouvy, de 3,4°C à Bièvre et de 3,5°C à Mont-Rigi ! Même la Basse et Moyenne Belgique connaissent quelques valeurs assez basses, comme 4,3°C à Diepenbeek, 4,5°C à Genk, 4,9°C à Ernage, 5,0°C à Gembloux et 5,2°C à Retie. Pratiquement partout, le minimum est inférieur à 10°C. Même le littoral connaît une grande fraîcheur, avec 7,1°C à Middelkerke et 8,3°C à Coxyde, mais 12,7°C à Zeebruges. La différence est liée au fait que les stations de Coxyde et Middelkerke sont légèrement à l’intérieur des terres, tandis que la station de Zeebruges est aux abords immédiats de l’eau.

Il est par ailleurs intéressant de regarder de près l’évolution de la température de l’eau de la Mer du Nord au cours des derniers jours.

Au large (station d’Euro-Platform), la température de l’eau est passée de 15,4°C à 16,5°C en 9 jours, entre le 1 et le 10 juillet. Les eaux côtières (station de Goeree) sont passées quant à elles de 16,2°C à 17,8°C sur le même intervalle de temps. Pour des eaux qui réagissent normalement très lentement aux variations saisonnières et météorologiques, cette augmentation de température peut être considérée comme significative. Cela n’a donc rien d’étonnant que des stations immédiatement côtières, comme Zeebruges, restent dans la douceur alors qu’il fait froid partout ailleurs durant la nuit.

En journée, grâce à l’anticyclone dont le centre reste proche de nos régions avant de se décaler vers l’est, le temps devient particulièrement beau. En outre, la subsidence et le retour progressif de l’air chaud en altitude nous valent une puissante inversion qui empêche tout développement cumuliforme.

De ce fait, le ciel est parfaitement serein en matinée, tandis que quelques cirrus – principalement uncinus – apparaissent l’après-midi. Des bancs d’altocumulus, présents sur le littoral en soirée, restent visibles à l’horizon juste très loin à l’intérieur des terres.

Les températures, également poussées vers le haut par un petit vent de sud-est, remontent à nouveau assez haut, avec 24-25°C en Basse et Moyenne Belgique (et le seuil de la journée d’été atteint ici et là) et 21-22°C sur les hauts plateaux. À Elsenborn, la température atteindra 21,7°C, soit un écart de … 21,7°C entre le jour et la nuit ! Notons enfin pour cette station que les extrêmes au sein de la 1re décade de juillet sont de 32,7°C le 2 et 0,0°C le 10 ! Pas mal pour une seule décade !

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Ay Marieke, Marieke le ciel flamand

Couleur des tours de Bruges et Gand

Ay Marieke, Marieke le ciel flamand

Pleure avec moi de Bruges à Gand

Jacques Brel

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Mais quelques uns se dorent déjà au soleil d'été.

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Rodange (LU) est situé à peu de kilomètres d'Aubange (BE).

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L’été 2015 jusqu’à présent : entre canicule et été pourri

Pendant cette première moitié de juillet, on n’a pas été loin d’une situation de canicule digne d’un grand été comme 1976 ou 2003, mais pas loin non plus d’une situation d’été pourri.

Si au début du mois, la chaleur était là pour tout le monde, très rapidement par la suite, une circulation d’ouest s’est installée et, depuis quelques jours, nous avons connu un véritable train de perturbations atlantiques qui se succédaient, et qui étaient en plus fort reliées entre elles.

Il en résulte à Uccle que l’insolation n’a pas dépassé 22 minutes… sur 4 jours ! Et même le total du mois (du 1 au 15), en dépit des beaux jours du début, ne dépasse pas 107h55, ce qui ne casse vraiment pas la baraque. À peine est-on un peu au-dessus des normales saisonnières.

Un peu au sud de chez nous par contre (centre de la France et centre de l’Allemagne), il en va tout autrement. Ces régions sont restées la plupart du temps au sud du courant perturbé, avec constamment de nouvelles cellules anticycloniques remplaçant les anciennes. Tout au plus ont-ils connu un ou deux jours de relative fraîcheur, entre deux cellules anticycloniques.

À Stuttgart par exemple, 12 des 15 jours de cette première moitié de juillet ont été des jours d’été, avec 7 jours de chaleur. La plus haute température a été mesurée le 5 avec 36,6°C, et le 9 a été le seul jour qui a véritablement apporté un peu de fraîcheur. Cette évolution des températures est par ailleurs très proche de ce que cette ville a connu au cœur du grand été 1976.

À Bourges, on a mesuré 13 jours d’été sur les 15 premiers jours de juillet. Parmi ceux-ci, 8 ont dépassé le seuil des 30°C, avec un maximum de 37,0°C le 1. Là aussi, on est proches des valeurs de 1976.

À Hambourg par contre, une brève mais intense chaleur a certes été observée en début de mois, mais très vite les températures se sont normalisées, en devenant même très fraîches par moment. Là, il s’agit d’un été bien de chez eux (et de chez nous aussi), avec un petit coup de forte chaleur de temps en temps, et sinon du temps maussade.

Voilà les données des trois villes en question :

...... Stuttgart ....... Bourges ........ Hambourg

01 .. 14,9/31,0 .... 19,3/37,0 .... 11,5/28,4

02 .. 17,7/33,1 .... 21,8/34,9 .... 17,7/32,1

03 .. 19,9/33,4 .... 19,5/36,3 .... 17,6/30,0

04 .. 17,8/35,6 .... 19,6/35,1 .... 17,9/36,4

05 .. 18,9/36,6 .... 18,1/31,6 .... 19,2/30,3

06 .. 19,2/29,0 .... 15,8/32,4 .... 15,6/23,5

07 .. 16,7/35,5 .... 17,5/29,3 .... 11,6/28,3

08 .. 15,8/22,5 .... 13,2/22,1 .... 13,9/19,5

09 .. 14,4/19,7 .... 13,0/24,2 .... 10,8/16,7

10 .. 08,9/24,1 .... 12,1/30,6 .... 10,9/18,0

11 .. 10,7/31,0 .... 15,7/29,5 .... 07,9/24,0

12 .. 14,7/28,0 .... 13,4/26,5 .... 14,6/19,2

13 .. 17,1/23,0 .... 14,5/27,5 .... 15,0/20,0

14 .. 17,6/27,2 .... 14,1/26,8 .... 14,7/20,5

15 .. 15,7/29,2 .... 14,4/31,3 .... 12,0/22,5

Chez nous, après un bref retour de la chaleur le 11 juillet avec des températures supérieures à 30°C en Campine, en Gaume et dans certaines vallées, le temps est rapidement devenu très gris. Du 12 au 15 juillet, le ciel a été presque constamment couvert, principalement de stratocumulus et de cumulus fractus, surmontés d’altostratus/altocumulus, avec parfois une petite tendance au nimbostratus, et parfois une petite tendance à l’instabilité avec stratocumulus en rouleaux et cumulus un peu plus développés.

Les précipitations ont toutefois été le plus souvent modestes. Seul Mont-Rigi a connu des précipitations un peu plus intenses le 13 juillet et dans la nuit du 13 au 14, avec un total de 18 mm, mais avec des pluies « faisant dans la durée » et se répartissant de façon quasi uniforme sur les 24 heures d’observation (5 mm, 6 mm, 4 mm et 3 mm par périodes de 6 heures).

Les températures, quant à elles, ne dépassaient pas, ou peu, les 20°C en journée.

Le 15 juillet par contre a été une journée fort intéressante car l’air chaud présent sur la France regagnait peu à peu du terrain. Pendant qu’une bonne partie du pays restaient désespérément sous la grisaille (stratus, stratus fractus et stratocumulus, ces derniers doublés de cumulus l’après-midi), des éclaircies parfois larges se sont profilées dès midi sur le sud du pays, faisant immédiatement monter les températures.

C’est ainsi qu’à Aubange, où la couverture de stratocumulus s’est déchirée en fin de matinée, avec temporairement du ciel bleu juste accompagné de cirrus et de cumulus humilis, la température est montée jusqu’à 28,0°C. Par la suite, le ciel est redevenu plus nuageux avec un mix de cumulus (aplatis) et de stratocumulus, mais les températures sont restées élevées.

De hautes températures ont également été observées à Buzenol (26,7°C) et à Hastière (26,0°C).

Au nord et au centre du pays, en dépit de l’arrivée d’un air plus doux aussi, les températures sont restées le plus souvent proches des 22°C en raison d’un manque de soleil.

Pendant ce temps, la température dépassait déjà les 30°C en région parisienne.

En ce 16 juillet, le beau temps est revenu partout, mais la formation d’une nouvelle cellule anticyclonique sur la Mer du Nord retarde quelque peu l’arrivée de la canicule sur le nord et le centre du pays avec, à 15 heures, une température se limitant à 26-27°C par un petit vent d’est à nord-est. Dans le sud du pays par contre, la température dépasse déjà allègrement les 30°C avec, là, une composante plus méridionale du vent.

Edit : quelques corrections ont été apportées aux températures de Stuttgart, Bourges et Hambourg. Il ne s'agissait pas d'erreurs à proprement parler, mais d'incohérences au niveau des heures d'observations (min/max 00h -> 24h mélangés avec des min/max mesurés aux heures du synoptique ; par souci de comparaison, ce sont les observations synoptiques qui ont été choisies pour les trois séries).

Les commentaires ont été adaptés en fonction. Notamment le nombre de jours de chaleur a légèrement diminué car des températures encore supérieures à 30°C à minuit avaient été comptabilisées également pour le jour suivant (idem pour quelques valeurs de jours d'été).

Modifié par cumulonimbus

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Cette nuit, une impressionnante remonté des températures a été observé en maints endroit du pays. Il semblerait que ce soit associé à un heat burst, phénomène assez rare lié au passage d'orage (ou du moins averses) a base élevé (altocumulonimbus) en train de mourir. C'est typiquement associé a une intensification du vent.

Le phénomène a encore été plus marqué en France à Troyes où la température est passée de 24°C à minuit à 33°C à 1h.

Chez nous, voila ce que çà donne:

Centre

Uccle: 21.8 à 2h - 23.9 à 4h (+2.1°C)

Beauvechain: 20.4 à 4h - 24.1 à 5h (+3.7°C)

Florennes: 22.7 à 2h - 25 à 4h (+2.3°C)

Bierset en 2 étapes: 23.7 à 2h - 25.3 à 3h puis 24.7 à 4h - 26.3 à 5h (+2.6 °C au total)

Charleroi: 22.8 à 2h - 26 à 4h (+3.2°C)

Ardennes

Saint-hubert: 22.8 à 3h - 24 à 4h (+1.2°C)

Elsenborn: 19.2 à 1h - 23.2 à 3h (+4°C)

Humain: 23.3 à 1h - 26.2 à 2h (+2.9°C)

Sur l'ouest et le nord, les changements ne sont pas significatifs par-contre sur le nord-est (Kleine-Brogel), l'arrivée correspond avec le moment où le soleil est levé, c'est donc impossible de savoir qu'elle est réellement son effet.

Un petit graphique pour illustrer la chose

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Vaux est vraiment éloquent avec une différence de 8°C en 2H.

Remarquez aussi le passage de 87 à 43% d'humidité (dewpoint 20->14°C), c'est la preuve qu'il s'agit du résultat d'un downdraft sec venant d'altocumulonimbus.

Plus d'explication ici: https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_de_chale...%C3%A9orologie)

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Jeudi 16 juillet 2015

Un anticyclone, essentiellement d’origine thermique, qui s’est formé sur la Mer du Nord a placé notre pays à la limite d’influence entre d’une part une masse d’air très chaude, et d’autre part une masse d’air tempérée, dans les basses couches, par des infiltrations maritimes. La première concerne essentiellement le sud du pays tandis que la seconde, le centre et l’ouest du pays.

C’est ainsi qu’à Aubange, sous un ciel parfaitement estival garni de quelques cumulus humilis en début d’après-midi, la température monte jusqu’à 33,2°C. À Buzenol, le thermomètre affiche encore 32,4°C, tandis qu’on note également 32,5°C à Hastière, 32,2°C à Sivry, 31,8°C à Dourbes, 30,8°C à Bièvre et même encore 28,7°C à Saint-Hubert.

Dans ces régions, les vents ont avant tout une composante méridionale, soufflant parfois plutôt de sud-ouest, et parfois plutôt de sud-est.

Dans le centre et l’ouest du pays, la présence d’air (semi-)maritime dans les basses couches, sous une inversion, tempère la montée des maxima, avec des valeurs comprises entre 28 et 30°C au centre du pays et entre 26 et 28°C sur l’ouest et le nord. Dans ces régions, les vents soufflent essentiellement d’est à nord-est.

Le ciel est d’abord très nuageux à couvert avec stratus fractus et stratocumulus, qui se transforment ensuite en cumulus à faible développement avant de se dissiper complètement. L’après-midi, le ciel devient serein et faiblement brumeux.

Au littoral, la circulation de nord-est renforce la brise de mer, qui s’oriente au nord-nord-est dans le courant de l’après-midi et qui finit par atteindre des vitesses moyennes supérieures à 30 km/h en fin d’après-midi. À Zeebruges, la maximum ne dépasse pas les 21,0°C.

En soirée, des altocumulus castellanus se forment un peu partout sur le pays et se développent assez rapidement en cumulonimbus à base élevée, avec virga et parfois des précipitations atteignant le sol. Quelques manifestations orageuses sont également signalées ici et là, mais les précipitations restent partout faibles avec le plus souvent moins d’un millimètre.

La nuit est d’abord très douce partout, avec une lente descente des températures, avant qu’une bouffée d’air chaud ne fasse brusquement remonter les températures en de nombreux endroits. À Gosselies par exemple, la température atteint une pointe de 26°C entre 3h50 et 4h00 du matin, alors qu’à 2h20, il n’y faisait « que » 23°C. À Elsenborn, la montée est plus marquée encore, avec 19°C à 1h25 et 23°C à 2h25. À Bierset, c’est à 5h20 que le pic de température nocturne est atteint, avec 27°C ! Enfin à Kleine Brogel, la température passe de 21°C (5h25) à 24°C (6h25). Dans la station privée de Jodoigne, la température chute d’abord jusqu’à 18,9°C à 4h10 pour remonter à 23,4°C à 5h25.

Cette hausse de température s’accompagne partout d’une chute du point de rosée, ce qui fait penser à une « heat burst ». Cependant, le phénomène est d’une trop grande amplitude pour qu’on puisse parler de « heat burst ».

À Troyes (aéroport) en France par contre, il s’agit bel et bien d’une « heat burst ». Là en effet, alors que des restants d’orage sont signalés, la température passe de 24°C à 0 heure à 33°C à 1 heure, tandis que le vent augmente jusqu’à 68 km/h en rafales. Le point de rosée, quant à lui chute jusqu’à 8°C, ce qui fait que l’humidité relative n’est plus que de 13%.

Ce phénomène est de courte durée et très localisé. Déjà le centre de Troyes, bien que connaissant une nuit inhabituellement chaude, ne sentira presque rien de ce saut de température et, surtout, aucune baisse significative de l’humidité n’y est constatée.

C’est à la station privée de Payns, située à quelques 7 kilomètres au nord-ouest de l’aéroport de Troyes, que la « heat burst » est particulièrement bien enregistrée, avec 27,7°C à 0h22 et 32,9°C à 1h12, avant que la température ne retombe progressivement à 27,6°C à 3h01 et descende davantage par la suite. Au niveau de l’humidité, les taux tombent à 25-30% pendant le phénomène, alors qu’ils étaient et seront proches des 50% avant et après.

À Mergey, pourtant située à un kilomètre à peine de Payns, la « heat burst » se fait déjà moins sentir, avec une pointe de 31,0°C à 1h23, tandis qu’à Saint-Lyé, plus proche de l’aéroport (4 kilomètres), la « heat burst » est à nouveau plus prononcée avec 31,9°C à 1h20, mais surtout une hausse de 6,2°C entre 0h10 et 1h20.

Dans nos contrées par contre, il s’agit d’un autre phénomène. Comme dit précédemment, il y a eu en journée des infiltrations maritimes alors que l’air chaud, présent dans le sud du pays, l’était aussi au-dessus de l’inversion sur le reste du pays.

Le soir et la nuit, en outre, cet air se refroidit légèrement, tandis que l’air chaud est toujours présent en altitude. Le sondage de Beauvechain le montre très bien :

0127 m : 22,0°C, vent d’est

0444 m : 27,6°C, vent de sud-est

0785 m : 25,4°C, vent de sud

1518 m : 20,0°C, vent de sud-sud-ouest

Or, à l’avant d’un faible front froid, une ligne de convergence pré-frontale s’est formée, qui n’est pas assez puissante pour générer de gros orages, mais qui génère une augmentation suffisante du vent pour qu’il y ait brassage de l’air. C’est ainsi que l’air plus chaud et plus sec des couches moyennes se mêle à l’air plus frais des basses couches et provoque cette hausse des températures.

Avec la présence des altocumulus castellanus, des faibles orages et des rafales de vent, tout portait à croire qu’il s’agissait d’une « heat burst », mais ce n’en était pas une.

Ci-dessous, une image de la « heat burst » de Troyes (très localisée), puis de la « bulle » d’air chaud (plus étendue) qui a traversé la Belgique.

301qczr.png

Source : Infoclimat

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Source : Infoclimat

Enfin, ici un lien vers un dossier réalisé par l’équipe de Belgorage sur une « heatburst » aux États-Unis (pages 20 à 25) :

https://dl.dropboxusercontent.com/u/1866013...surprenante.pdf

Modifié par cumulonimbus

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Nous pouvons aussi noter que nous ne sommes pas loin d'avoir eu du très lourd. En Espagne, les principales stations météos ont pour l'instant un mois de Juillet plus chaud de 1°C à 2°C que les précédents records ( ! ), en général 2006 ou 2010. Imaginez un peu Uccle avec un mois de Juillet à 25°C de Tm... pour Madrid Barajas par exemple, il avait fait 27.7°C de Tm en juillet 2006. Actuellement, la station tourne autour des 30°C depuis début Juillet, et vu les prévisions se n'est pas prêt de baisser... Autre énormité, la température des maximales est pour l'instant supérieur à la valeur de certains records quotidiens de températures. Le record à Madrid de 42.2°C n'est pas encore tombé mais avec une température moyenne des maximales de 38 et quelques °C actuellement, une température moyenne se permet de battre quelques records ponctuels. Bref, par rapport au potentiel, ce mois de Juillet serait presque frais au nord des Pyrénées :whistling:

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Nous pouvons aussi noter que nous ne sommes pas loin d'avoir eu du très lourd. En Espagne, les principales stations météos ont pour l'instant un mois de Juillet plus chaud de 1°C à 2°C que les précédents records ( ! ), en général 2006 ou 2010. Imaginez un peu Uccle avec un mois de Juillet à 25°C de Tm... pour Madrid Barajas par exemple, il avait fait 27.7°C de Tm en juillet 2006. Actuellement, la station tourne autour des 30°C depuis début Juillet, et vu les prévisions se n'est pas prêt de baisser... Autre énormité, la température des maximales est pour l'instant supérieur à la valeur de certains records quotidiens de températures. Le record à Madrid de 42.2°C n'est pas encore tombé mais avec une température moyenne des maximales de 38 et quelques °C actuellement, une température moyenne se permet de battre quelques records ponctuels. Bref, par rapport au potentiel, ce mois de Juillet serait presque frais au nord des Pyrénées :whistling:

Il semblerait que ce soit l'ensemble du bassin méditerranéen qui soit en surchauffe depuis début Juillet. Voici quelques exemples de quelques grandes villes méditerranéennes, dans la meure où les effets d'éventuelles brise peut "raffraichir" l'atmosphère, je vais comparer au niveau 850 hPa.

Madrid: normales 17-18°C - actuellement 23-25°C

Marseilles: normales 15-16°C - actuellement 19 - 20°C

Rome: normales 15-16°C - actuellement 20-21°C

Athènes: normales 17-18°C - actuellement 20 - 21°C

Antalya: normales 19-20°C - actuellement 23 - 25°C

Du coup, la méditerranée ne tarde pas à réagir avec de grasses anomalies positives de l'ordre 1.5 à 2.5°C sur pratiquement tout le bassin.

post-1038-1437295948_thumb.png

Remarquez d'ailleurs la belle poche à 28°C au large de la baie de Naples.

post-1038-1437295956_thumb.png

Le jour où la méditerranéen pointera à 30°C à la fin de l'été et que la première dépression "automnale" pointera le bout de son nez, çà va être rigolo à voir.

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Nos régions à nous... et pas loin de chez nous.

Vendredi 17 juillet 2015

Encore un mot sur les phénomènes chauds observés en fin de nuit sur de nombreux endroits de la Belgique.

Ceux-ci étaient liés, en effet, à une ligne de convergence préfrontale, brassant à l’avant de l’air très chaud d’origine tropicale et à l’arrière, de l’air un peu plus frais à tendance plus maritime. Cependant, l’air très chaud à l’avant était en partie masqué dans les basses couches par les infiltrations maritimes de la veille, liées à un anticyclone pelliculaire d’origine thermique sur la Mer du Nord, et aussi par le refroidissement nocturne du sol.

Cela signifie donc que l’air très chaud à l’avant du front se retrouvait à quelques centaines de mètres d’altitude, tout comme l’air un peu plus frais à l’arrière du front, ce qui au départ était complètement occulté dans les basses couches.

En témoigne le sondage de Beauvechain, effectué à 2 h L. T., où les températures les plus élevées, de l’ordre 28°C, étaient mesurées à quelques 450 mètres d’altitude (et à 320 mètres au-dessus du sol).

Mais quelques heures plus tard, l’inversion en question a été partiellement résorbée par une augmentation de la turbulence – et du vent dans les basses couches – à l’approche de la ligne de convergence.

À Beauvechain justement, c’est entre 4 et 5 h L. T. qu’un saut de température a été enregistré, avec des valeurs passant de 20,4°C à 24,1°C. Le vent, pendant ce temps, a changé de direction en basculant de l’est-sud-est au sud-ouest en se renforçant et en s’accompagnant de petite rafales de 35 à 40 km/h.

Cet air restera chaud jusqu’en matinée, mais par la suite, les infiltrations maritimes ralentiront la hausse des températures qui, malgré ce « bon départ » du matin, n’atteindront pas les 30°C en journée.

À Bierset, le refroidissement nocturne dans l’ensemble a été moindre et, avec un minimum de 23,4°C, on peut parler d’une nuit vraiment très chaude. Pourtant, le brusque brassage de l’air a provoqué une hausse supplémentaire, là aussi entre 4 et 5 h L. T., avec une température passant de 24,7°C à 26,3°C. 20 minutes plus tard, le METAR révèle même une pointe à 27°C ce qui, pour une température mesurée à l’aube, peut vraiment être considéré comme exceptionnel.

À Bierset, le passage de la convergence à même donné une rafale à 47 km/h, dans le cadre d’une saute de vent ressemblant à celle de Beauvechain.

À Gosselies, la bouffée d’air chaud est venue un peu plus tôt, avec 26,0°C à 4 h L. T., tandis qu’à Kleine Brogel, la hausse se fera peu après le lever du soleil, avec 24,1°C à 7 h L. T. L’évolution générale de la température permet cependant d’exclure l’influence du soleil sur cette hausse.

À Humain, la montée de la température est intervenue déjà à 2 h L. T., avec des valeurs tournant autour des 26°C pendant plusieurs heures, entre 2 h L. T. et 5 h L. T., sous de petites rafales de 35 à 40 km/h. Une telle température nocturne est tout à fait inédite pour la région.

Cette hausse de température nocturne a été par ailleurs ressentie dans pratiquement tout le pays, mais d’une façon plus modérée sur l’ouest du pays.

En journée par contre, comme déjà mentionné plus haut, la chaleur sera tempérée sur une grande partie du pays en raison de l’influence maritime à l’arrière de la ligne de convergence, poussée par des vents de sud-ouest à ouest, avec des températures se limitant à 28-29°C au centre du pays. Mais à l’est et au sud-est, les valeurs seront plus élevées malgré tout, avec 30-31°C en Campine et jusqu’à 32°C en Gaume, ainsi qu’en quelques autres endroits aussi.

Quelques valeurs :

Aubange : 32,0°C

Hastière : 32,0°C

Buzenol : 31,9°C

Bierset : 31,8°C

Gouvy : 30,9°C

Stree (Huy) : 30,9°C

Dourbes : 30,8°C

Kleine Brogel : 30,6°C

Bièvre : 30,1°C

Gorsem : 30,0°C

Le temps, quant à lui sera très beau avec des cumulus humilis l’après-midi et, ici et là, quelques cirrus. Dans le sud du pays, présence de castellanus le matin. Le soir, le passage du front froid donnera lieu à des précipitations sur l’ouest et le centre du pays, et à une baisse générale des températures sur tout le pays.

Samedi 18 juillet 2015

Une crête anticyclonique se bâtit rapidement à l’arrière du front, avec à nouveau du beau temps mais plus frais, accompagné de bancs d’altocumulus le matin, puis de cumulus se développant jusqu’à mediocris vers midi, mais se résorbant par la suite en raison de l’inversion de subsidence qui baisse. En après-midi, on observe presque partout des cumulus très aplatis, parfois accompagnés de voiles de cirrus.

Les températures atteignent un petit 25°C au centre du pays, 22 à 24°C sur les hauteurs et 19-20°C au littoral en raison d’une brise de mer bien présente et soufflant de nord-ouest l’après-midi, tandis qu’à l’intérieur, les vents sont orientés au secteur sud-ouest à ouest. La Gaume, une fois de plus, reste plus abritée avec des températures jusqu’à 28°C (28,2°C à Aubange).

Le soir, la remontée du front vers le nord, avec le creusement d’une petite dépression sur la France, va faire basculer les vents au nord-est, puis à l’est avec d’importants cisaillements et une complication orageuse durant la nuit sur la moitié sud-est du pays, qui connaîtra des précipitations de 15 à 20 mm en de nombreux endroits, avec une pointe de 22 mm à Elsenborn.

Dimanche 19 juillet 2015

Une back-bent-occlusion reste quelque peu traîner sur le pays, avec de nombreux stratocumulus parfois accompagnés d’un peu de pluie. Mais des éclaircies se développent dès midi au littoral, avec un ciel par moment tout à fait serein. Ces éclaircies se propagent ensuite vers l’intérieur des terres durant l’après-midi, avec là formation de cumulus. Seul le sud du pays reste très nuageux toute la journée avec stratocumulus doublés de cumulus.

Les températures, en baisse partout, atteignent 22-23°C en Basse et Moyenne Belgique, 17-18°C sur les hauteurs et autour de 21°C au littoral, sous un vent général de sud-ouest.

C’est une des rares journées où les 25°C ne sont atteints pratiquement nulle part. Sur le réseau de stations disponibles, la plus haute température a été notée à Hastière avec 24,8°C.

Lundi 20 juillet2015

Une occlusion au nord et un front chaud au sud de notre pays nous valent un ciel très nuageux avec stratocumulus et stratus fractus de mauvais temps (petites pluies et bruines), parfois aussi un ciel un peu plus menaçant avec pluie. Mais l’avancée du front chaud, qui traverse le pays en journée, permet des températures relativement élevées, favorisées en fin de journée par quelques éclaircies (souvent parmi des cumulus et des bancs de stratocumulus).

Les maxima se situent généralement entre 23 et 25°C, et ne restent inférieurs à 20°C que sur les Hautes Fagnes.

Les plus hautes valeurs :

Kruishoutem : 25,3°C

Semmerzake : 25,1°C

Koersel : 25,0°C

Ici et là, les précipitations finissent par donner des totaux un peu plus conséquents, comme à La Hestre (7,0 mm), Sint-Katelijne-Waver (6,2 mm) et Gembloux (5,8 mm).

Mardi 21 juillet 2015

Retour de la chaleur en Gaume, où les températures repassent la barre des 30°C. En effet, Aubange note à nouveau un maximum de 30,2°C. Là, après le passage de quelques nuages matinaux (mix stratocumulus/cumulus), le temps devient rapidement ensoleillé avec des cumulus humilis très aplatis.

Le reste du pays, en raison d’un front ondulant traînant grosso modo sur le centre du pays, connaît un temps moins beau, avec de nombreux stratocumulus ne se transformant en cumulus que l’après-midi. Mais la région côtière, située bien au nord du front en question, bénéficie aussi du beau temps (quoique beaucoup plus frais), avec quelques cumulus fractus le matin, puis un ciel très bleu avec quelques rares altocumulus/stratocumulus résiduels.

Avec un vent général d’ouest à sud-ouest (et d’ouest au littoral l’après-midi), les températures sont proches des 25°C en Basse et Moyenne Belgique, mais restent coincée à 22°C au littoral, en dépit du soleil.

Quelques considérations générales

1) Pourquoi le phénomène chaud de la nuit du 16 au 17 juillet n’était pas une « heat burst » ?

Pour deux raisons :

- Le phénomène était géographiquement trop étendu

- La baisse subite du point de rosée, quoique présente, n’était pas suffisante pour une « heat burst »

Une « heat burst » est un phénomène très localisé et correspond aux rafales descendantes d’un orage. Sauf qu’ici, il s’agit d’un orage mourant ou partiellement formé. Dans le cas de Troyes, il a été question d’un orage inhérent à un cumulonimbus à base très élevée, formé à partir d’altocumulus castellanus. Ces nuages portent parfois aussi le nom d’altocumulonimbus.

Même si la structure atmosphérique à grande échelle, et les phénomènes chauds y associés, ont fortement favorisé la « heat burst », cette dernière est resté un phénomène très localisé, qui a juste intéressé Troyes et quelques villages autour de Troyes, et elle s’est surimposée aux autres phénomènes chauds existants.

En d’autres termes, la hausse de température de quelques degrés, suite au brassage de l’air, a été observée en de nombreux endroits, mais seule Troyes a eu une hausse de 9°C et une pointe jusqu’à 33°C en pleine nuit, avec en plus une chute temporaire de l’humidité jusqu’en dessous de 20%.

Que s’est-il passé ?

La rafale descendante, en altitude, a été au départ froide car le réchauffement adiabatique de l’air descendant a été fortement ralenti par l’évaporation partielle des précipitations, ainsi que par la conduction thermique au contact de précipitations très froides (grêle et neige), formées à très haute altitude.

Dans le cas où les précipitations atteignent le sol, la rafale descendante demeure froide, avec parfois plus de 10°C en moins que l’air environnant. Mais dans le cas de Troyes, les précipitations se sont entièrement évaporées dans des couches moyennes très sèches en dessous de la base de l’altocumulonimbus.

À partir de ce moment-là, l’air descendant, débarrassé de son humidité, s’est réchauffé adiabatiquement de 1°C par 100 mètres. Mais le profil vertical très particulier de l’atmosphère, cette nuit-là, a fait en sorte que l’air restait malgré tout plus froid que l’air environnant jusqu’à un petit millier de mètres d’altitude. Ensuite, la force d’inertie de cet air descendant était telle que la chute a continué jusqu’au sol, où l’air a fini par atteindre 33°C.

Ci-après, la reconstitution de ce qu’a pu être le profil atmosphérique au-dessus de Troyes, et le comportement de l’air à l’intérieur de la « heat burst ».

Altitude ...... Air libre .. Heat burst

6500 ......... –16 ....... –17

6000 ......... –13 ....... –15

5500 ......... –10 ....... –13

5000 .......... –6 ....... –11

4500 .......... –1 ........ –8

4000 ........... 3 ........ –5

---------------------------------

3500 ........... 6 ........ –1

3000 ........... 9 ......... 4

2500 .......... 13 ......... 9

2000 .......... 17 ........ 14

1500 .......... 21 ........ 19

1000 .......... 25 ........ 24

---------------------------------

0500 .......... 28 ........ 29

0100 .......... 24 ........ 33

Jusqu’à 4000 mètres d’altitude environ, la rafale descendante était humide et ne se réchauffait que lentement dans sa chute, creusant l’écart avec l’air environnant jusqu’à atteindre près de 8°C. En dessous de 4000 mètres, la rafale descendante a perdu ses précipitations (qui se sont évaporées) et a commencé à se réchauffer de 1°C par 100 mètres. Mais la structure très instable des couches moyennes a fait en sorte que cet air reste malgré tout plus froid, et continue à descendre.

Ce n’est que dans les dernières centaines de mètres, surtout en dessous de l’inversion, que la rafale descendante est devenue nettement plus chaude que l’air environnant. Mais la descente a continué par inertie, avec le résultat qu’on connaît : une hausse brusque de la température de 9°C à Troyes, accompagnée de quelques bonnes rafales.

2) Les contrastes thermiques continuent sur l’Europe centrale et occidentale

Alors que les régions situées un peu au sud de chez nous continuent à cuire, c’est un été pourri qui s’installe dans les régions situées un peu au nord.

Voici à nouveau les données de Stuttgart, Bourges et Hambourg, complétées jusqu’au 21 juillet.

...... Stuttgart ....... Bourges ........ Hambourg

01 .. 14,9/31,0 .... 19,3/37,0 .... 11,5/28,4

02 .. 17,7/33,1 .... 21,8/34,9 .... 17,7/32,1

03 .. 19,9/33,4 .... 19,5/36,3 .... 17,6/30,0

04 .. 17,8/35,6 .... 19,6/35,1 .... 17,9/36,4

05 .. 18,9/36,6 .... 18,1/31,6 .... 19,2/30,3

06 .. 19,2/29,0 .... 15,8/32,4 .... 15,6/23,5

07 .. 16,7/35,5 .... 17,5/29,3 .... 11,6/28,3

08 .. 15,8/22,5 .... 13,2/22,1 .... 13,9/19,5

09 .. 14,4/19,7 .... 13,0/24,2 .... 10,8/16,7

10 .. 08,9/24,1 .... 12,1/30,6 .... 10,9/18,0

11 .. 10,7/31,0 .... 15,7/29,5 .... 07,9/24,0

12 .. 14,7/28,0 .... 13,4/26,5 .... 14,6/19,2

13 .. 17,1/23,0 .... 14,5/27,5 .... 15,0/20,0

14 .. 17,6/27,2 .... 14,1/26,8 .... 14,7/20,5

15 .. 15,7/29,2 .... 14,4/31,3 .... 12,0/22,5

16 .. 16,0/32,8 .... 16,7/38,2 .... 14,2/22,4

17 .. 15,9/34,2 .... 17,6/30,8 .... 11,4/30,2

18 .. 19,7/27,3 .... 19,5/30,5 .... 16,5/23,2

19 .. 18,2/29,7 .... 18,6/26,9 .... 10,1/15,6

20 .. 19,5/28,6 .... 17,0/27,1 .... 11,4/21,7

21 .. 18,6/31,8 .... 15,9/31,9 .... 18,2/23,9

Moy . 16,6/29,7 .... 16,5/30,5 .... 13,9/24,1

Pour Bourges et Stuttgart, ces moyennes sont jusqu’à présent proches de celles du juillet caniculaire de 2006 (un peu en dessous pour Bourges, un peu au-dessus pour Stuttgart) et ne sont que peu inférieures à celles d’août 2003.

Il est à noter que cette canicule touche aussi le sud de notre pays. À Aubange, la moyenne des maxima est, jusqu’à présent, de 28,2°C, ce qui n’est que peu en dessous des 28,7°C de juillet 2006.

À Hambourg par contre, les moyennes ne sont que peu supérieures aux normes saisonnières (l’excédent résultant des premiers jours du mois) et on notera le maximum très frais du 19 juillet, avec 15,6°C, pendant une journée où il n’a pas arrêté de pleuvoir.

Modifié par cumulonimbus

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