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Les Forums de MeteoBelgique
Arthur Drouart

Questions aux météo-amateurs sur le réchauffement climatique

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Bonjour tout le monde,

Je suis journaliste pour le journal de l'ULB. Je recherche des météo-amateurs pour connaître leurs résultats quant au réchauffement climatique, leurs avis sur le sujet, leurs prévisions pour l'avenir.

En vous remerciant.

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Salut,

Bonjour tout le monde,

leurs prévisions pour l'avenir.

En vous remerciant.

A quelle échelle ? Du pays ? Du globe ?

Si c'est sous entendu de la Belgique, Cb avait fait un post il y'a peu sur un autre topic, donc je le remet ici.

Notre climat en 2030.

À présent que la conférence sur le climat a lieu à Paris, que pouvons-nous attendre du climat futur dans nos régions.

Si les scénarios divergent beaucoup pour l’horizon 2100, et même déjà pour l’horizon 2050, ce n’est plus tellement le cas pour 2030, où les modélisations convergent de plus en plus. Ceci est notamment dû au fait que le comportement humain, en matière d’empreinte écologique, ne changera pas (ou peu) d’ici 2030 et que l’évolution économique des pays émergents (et donc aussi de leur empreinte écologique) devient désormais assez prévisible.

De ce fait, on peut déjà affirmer, avec une raisonnable fiabilité, que les éléments suivants auront changé dans notre climat d’ici 2030.

La température aura très vraisemblablement encore augmenté de 1°C par rapport à 2015, ce qui signifie, pour Uccle, que la température aura augmenté de 2°C par rapport à la période 1910-1987 et de 3°C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans les campagnes, cette augmentation est légèrement moindre puisqu’une petite partie de l’augmentation des températures est attribuable, même dans le quartier résidentiel d’Uccle, à des effets de climat urbain.

Cette augmentation (par rapport à 2015) sera légèrement plus marquée en hiver et légèrement moins marquée au printemps et en été. Cette différenciation n’apparaît qu’en raison de la prise en compte d’une oscillation naturelle, qui s’inversera sans doute au cours des années à venir, puisque lors des décennies précédentes, c’étaient justement le printemps et l’été qui se réchauffaient le plus vite.

Cela signifie globalement que par rapport à 1910-1987, le réchauffement sera encore relativement homogène pour toutes les saisons dans nos contrées, avec une augmentation de 2°C environ pour les quartiers résidentiels comme Uccle (un peu plus dans le centre des villes, un peu moins dans les « véritables » campagnes).

Par contre, une inhomogénéité apparaît déjà à l’heure actuelle, et s’accentuera encore dans les années à venir, au niveau du réchauffement des différentes masses d’air. C’est ainsi que les masses d’air océanique se sont le moins réchauffées, et les masses d’air continental se sont réchauffées le plus. C’est pour cette raison que les canicules estivales augmentent de façon très marquées. Une autre raison s’ajoute à cela : la diminution de la pollution « visible » au cours des dernières décennies a diminué la fréquence des brouillards mais aussi des brumes sèches, ce qui augmente légèrement le rayonnement et donc les températures maximales en journée.

Dans les moyennes de température estivale cependant, ceci sera partiellement compensé par la persistance des fraîcheurs estivales par circulation maritime.

En hiver, c’est l’inverse qui se produit. Les circulations maritimes continueront à apporter de la douceur hivernale, mais qui ne s’accentuera guère par rapport à celle d’aujourd’hui (l’océan se réchauffant moins vite). Par contre, la fréquence accrue des circulations d’ouest contribuera à une augmentation des moyennes. Au niveau des courants continentaux, ils seront en général moins froids, ce qui fait que les records de froid hivernal deviendront plus difficiles à battre. Mais en raison d’une circulation atmosphérique planétaire qui se modifie, des situations météorologiques inédites pourraient voir le jour avec la possibilité, dans certains cas, de « surprises » très froides.

Au niveau des courants polaires, l’origine moins froide (pôle) sera compensée par les « cold blobs » dans les océans et mers des latitudes sub-polaires, ce qui fait que la possibilité des averses de neige et des bonnes giboulées printanières se maintiendra encore pour un temps.

Au niveau des précipitations, on s’attend à une augmentation moyenne de 5% environ, avec une augmentation maximale en hiver (un peu moins de 10%). En été, ce sera le status quo au niveau des moyennes pluviométriques, mais le changement sera très perceptible malgré tout car tant les sécheresses que les très fortes pluies augmenteront.

Au niveau de l’insolation, comme déjà évoqué ci-dessus, nous connaîtront une légère augmentation, principalement en été. En hiver, la diminution des brumes et brouillards liés à la pollution sera compensée par une plus grande fréquence des circulations d’ouest, avec beaucoup de nuages et donc peu d’insolation. Au total, l’insolation hivernale bougera sans doute très peu.

Au niveau du vent, on perçoit déjà maintenant une diminution des tempêtes hivernales, qui se poursuivra. Ceci est principalement lié au fait que les dépressions de tempête emprunteront en moyenne des trajectoires de plus en plus nordiques et nous affecteront donc moins. Les phénomènes orageux plus intenses en été augmenteront par contre le risque de fortes rafales destructrices, mais à un niveau plus local.

Si une augmentation de la fréquence des orages ne peut pas encore être intégrée dans les prévisions pour 2030, il apparaît cependant presque certain que les risques de grêle augmenteront, et notamment la taille des grêlons. On pense que cette augmentation sera de 10 à 15% environ.

Enfin, il est probable que la région la moins affectée par les changements climatiques sera la côte belge (excepté d’éventuels problèmes liés à la hausse du niveau de la mer) tandis que la région la plus affectée sera la Gaume. Ceci est lié à la continentalité car, comme dit précédemment, le continent se réchauffe plus vite que la mer et les océans.

Le texte ci-dessus est largement inspiré par les scénarios établis par le KNMI néerlandais, ensuite reportés sur la Belgique.

Pour le globe, il y'a la base de la base, les quatre RCP :

497964okokq.jpg

Ce sont des scénarios climatiques produits dans un but prospectif. Ils correspondent à des comportements particuliers d'émissions de gaz à effet de serre, avec le forçage radiatif associé ( en W/m² ).

http://www.pik-potsdam.de/~mmalte/rcps/

A partir de ces scénarios, on peut établir des projections climatiques.

Pour illustrer, ici une image avec deux extrêmes ( le scénario le plus soft en terme d'émissions, et le scénario qui envoie du pâté ) :

314059asxsdze.jpg

change-in-precipitation-LR.jpg

Ces deux scénarios ne sont, à priori, pas les plus probables. On viserait plutôt un scénario d'émissions du type RCP 4,5/6. Donc un pattern de réchauffement qui ressemble au 8,5 mais en moins explosif - à conditions que l'on ai pas des surprises du style rétroaction rapide du cycle du carbone :lol2: - .

Modifié par passiion

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