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Automne 2016

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16 novembre 2016

 

Une journée grise après un épisode souvent bien arrosé en fin de nuit et en matinée (passage d’un front froid). Ce n’est que vers midi que le nimbostratus fait place à des stratocumulus discontinus, avec cumulus fractus, évoluant sous un voile encore assez épais de cirrostratus/altostratus. Ce voile se disloque quelque peu le soir, avec ici et là quelques beaux ciels rougeoyants.

 

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Webcam MB – Slins – 16 novembre 2016 à 17h10

 

Le sud du pays a longtemps gardé un temps de secteur chaud, avec brumes, brouillards ou nuages très bas.

 

Les précipitations ont été abondantes, notamment sur le centre du pays. À Uccle, l’épisode pluvieux de la fin de nuit et de la matinée donne à lui seul 23 mm d’eau. Dans la région gantoise, il en tombe à peine moins, avec 19 mm à Zelzate. À Schaffen, ce sont 17 mm d’eau qui sont tombés.

 

Comme les relevés climatologiques des précipitations se font à 8 heures, ces pluies se répartissent généralement sur deux périodes. Si l’on reprend l’exemple d’Uccle, il est tombé 28,9 mm au total sur les deux périodes, dont 23 mm sont repris sur le compte de l’épisode précité. Et de cet épisode, 17 mm sont enregistrés sur la première période (total de la période : 20,9 mm en comptabilisant aussi les autres précipitations)  et 6 mm sur la seconde (total de la période : 8,0 mm en comptabilisant aussi les autres précipitations).

 

La première période sera reprise sous la date du 15 novembre (journée du 15 + nuit du 15 au 16).

La seconde période sera reprise sous la date du 16 novembre (journée du 16 + nuit du 16 au 17).

 

Certaines régions, notamment l’Entre-Sambre-et-Meuse, ont connu bien moins de pluies, avec parfois moins de 5 mm sur les deux jours :

 

Dourbes : 3,7 mm (0,6 mm + 3,1 mm)

Florennes : 4,8 mm (1,2 mm + 3,6 mm)

 

Mont-Rigi par contre : 37,2 mm (22,0 mm + 15,2 mm, dont près de 24 mm sur le compte de l’épisode pluvieux en question, passant plus tard sur les Hautes-Fagnes que sur l’ouest ou le centre du pays).

 

Les températures maximales, souvent atteintes le matin ou en matinée (mais parfois remontant une seconde fois l’après-midi), ont été élevées sur l’ouest du pays, avec 15,1°C à Coxyde et 14,5°C à Kruishoutem, à Beitem, à Passendaele ainsi qu’à Semmerzake. Au centre du pays, il a fait dans les 12-13°C, et autour de 9°C sur les hauteurs. Il faut dire que l’air à l’arrière du front froid a été à peine moins doux, dans les basses couches tout au moins. En altitude (même à 1000 mètres déjà), le passage du front froid a été bien perceptible.

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17 novembre 2016

 

Un double front, ondulant de concert, nous a valu du temps très perturbé.

 

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b]Source : KNMI[/b]

 

Il en a résulté un temps variable, avec cumulus et cumulonimbus accompagnés de fractus, mais aussi de pas mal de nuages d’étalement comme des altocumulus, souvent cumulogenitus, des stratocumulus et des épisodes de stratocumulus doublés de cumulus plus ou moins fractus.

 

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Webcam MB – Braine-l’Alleud – 17 novembre 2016 à 16h00

 

Les précipitations ont à nouveau été abondantes, plus particulièrement sur l’ouest et le nord du pays, mais aussi encore sur le centre :

 

Kruishoutem : 25,3 mm

Deurne : 24,0 mm

Beitem : 22,2 mm

Middelkerke : 22,1 mm

Zaventem : 22,0 mm

Passendaele : 21,6 mm

Retie : 21,4 mm

St-Kat.-Waver : 21,0 mm

 

Au Limbourg, les précipitations ont été un peu moindres (mais encore 16,3 mm à Koersel), toutefois une activité orageuse s’y est développée la nuit du 17 au 18 (2e partie de nuit).

 

La plus grande partie des précipitations, par ailleurs, est tombées la nuit du 17 au 18, les averses durant la journée du 17 ayant été plutôt faibles à modérées.

 

À Anvers-Deurne, par exemple, 22 des 24 mm de précipitations sont tombées durant la nuit, tantôt sous formes d’averses, tantôt sous forme de pluie continue et drue. À Middelkerke, c’est même la quasi-totalité des précipitations qui sont tombées la nuit. À Zaventem, les averses du jour ont livrés 3 mm, et 19 mm sont également tombés la nuit.

 

Le vent est resté raisonnable en Belgique, avec une rafale maximale de 76 km/h à Zeebruges durant l’après-midi (entre 16 et 17h). Sur Dunkerque, la rafales maximale a été de 76 km/h aussi (entre 15 et 16h). À l’entrée de la Manche pourtant, le vent a soufflé beaucoup plus fort, avec 109 km/h observé sur le bateau-phare au nord de Calais et à l’est de Douvres, tandis qu’une bouée météorologique non loin de là a même mesuré 117 km/h, dans le cadre de rafales dépassant régulièrement les 100 km/h entre 14 et 18h.

 

En arrivant sur la Mer du Nord, le vent s’est quelque peu calmé, avec des rafales de 80 km/h, 90 km/h au maximum au large des Pays-Bas (et 70 à 80 km/h, très localement 90 km/h le long des côtes). En France, les vents de tempête de la Manche ont touché le littoral, avec 104 km/h à Boulogne en soirée (entre 19 et 20h).

 

À l’intérieur des terres, des rafales de 60/70 km/h ont été observées en de nombreux endroits de la Belgique, tandis que les 70 km/h ont été dépassés la nuit sur le plateau hesbignon (72 km/h à Bierset entre 4 et 5h du matin).

 

Enfin, chose rare, voici un arc-en-ciel capturé par une webcam de l’IRM à Diepenbeek en ce 18 novembre :

 

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Trois journées météorologiquement très intéressantes

 

18 novembre 2016

 

Notre pays finit par se retrouver à l’arrière de différents systèmes frontaux, dans une traîne que l’on peut qualifier d’active au sein d’une masse d’air polaire maritime. Il s’agit d’une masse d’air froide qui s’est fortement réchauffé dans les basses couches au-dessus de l’Océan et de la Mer du Nord, dont les eaux sont encore assez chaudes, mais aussi sur nos terres qui en sont pas encore vraiment froides non plus.

 

Il en résulte des températures de 5 à 7°C en plaine, ce qui est très modérément froid, mais –4°C vers 1300 mètres d’altitude (niveau 850 hPa) et –33°C vers 5250 mètres (niveau 500 hPa). C’est surtout cette dernière température qui peut être considérée comme très froide, avec plus de 10°C en dessous des moyennes saisonnières à cette altitude.

 

Cette grande différence entre l’air en surface et l’air en altitude génère une assez forte instabilité, soutenue par une bonne dynamique atmosphérique et générant des averses. Nous avons donc un ciel rempli de cumulus et de cumulonimbus, mais comme presque toujours dans ce type de masse d’air très humide, aussi beaucoup de stratocumulus. Quelques belles éclaircies, cependant, parviennent à se développer, avec alors des enclumes de cumulonimbus parfois visibles de loin.

 

Ces traînes actives, en plus, ne sont pas uniformes. Des discontinuités s’y présentent, pouvant former de véritables lignes d’averses (grains). Une telle ligne d’averses a formé un bel arcus, visible vers 15 heures dans le Tournaisis et poursuivant sa route jusqu’à Bruxelles, où il apparaît peu après 16 heures.

 

Ici, l’arcus arrivant sur Ellignies-Sainte-Anne à 15h40 (Webcam MétéoBelgique)

 

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Cette ligne de grains s’accompagne de quelques bonnes rafales et surtout de fortes chutes temporaires de la température. La carte ci-dessous (Infoclimat – 16h L.T.) montre la bulle froide générée par les averses au-dessus de la Flandre, avec par exemple 0,8°C à Semmerzake, avec quelques flocons de neige dans le cadre d’une chute de la température de 5°C environ.

 

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Cet air froid se propage ensuite, de façon plus ou moins marquée, vers l’est avant que la nature maritime de la masse d’air ne refasse remonter partout les températures.

 

 

19 novembre 2016

 

Le calme avant la tempête.

 

Une très faible influence anticyclonique nous vaut une journée plus calme, avec un vent certes encore présent, mais dépourvu de fortes rafales.

 

La nébulosité est variable, avec quelques belles éclaircies (cumulus/stratocumulus cumulogenitus) et de bancs de stratocumulus étendus, parfois en rouleaux.

 

Les températures maximales sont à nouveau modérément froides pour la saison, souvent de 6 à 7°C en plaine (8°C dans le nord) et de quelques 3°C sur les hauts plateaux.

 

On retiendra surtout de cette journée le phénomène de convergence côtière, qui en ce jour s’est produit un peu au large de la côte belge (et aussi hollandaise). De quoi s’agit-il ?

 

Le frottement étant plus marqué sur terre que sur la mer, les vents tendent à ralentir sur terre, avec une moindre influence de la force de Coriolis. Dans le cadre de courant d’ouest-sud-ouest, le vent tendra à venir de sud-ouest, voire de sud-sud-ouest à l’intérieur des terres, mais conservera (pratiquement) sa direction ouest-sud-ouest au large. Dans le cadre de la journée du 19 novembre, la rencontre des courants de (sud-)sud-ouest et d’ouest-sud-ouest  s’est faite à quelques kilomètres au large.

 

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Source de la carte : Infoclimat

 

Cette convergence a créé des ascendances suffisantes pour former des cumulonimbus, persistant au large pendant toute la journée tandis que le littoral bénéficie des typiques éclaircies côtières.

 

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Zeebrugge vers 15 h, source : IRM.

 

En soirée, à l’approche d’une nouvelle dépression, le vent s’oriente au sud, puis au sud-sud-est et la convergence côtière, repoussée vers le large, disparaît.

 

 

20 novembre 2016

 

La dépression en question, véritable « rat de la Manche » (« kanaalrat » en néerlandais), aborde la Manche en se creusant vers le milieu de la nuit, puis ressort de la Manche au niveau de Calais-Douvres en début de matinée pour se retrouver sur le sud de la Mer du Nord en milieu de journée.

 

Ci-dessous, le rat de la Manche en action à l’entrée de la Manche, avec un noyau se creusant en dessous de 970 hPa (source : KMNI).

 

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Il en a résulté des vents particulièrement forts, occasionnant de nombreux dégâts.

 

Voici quelques valeurs de rafales maximales :

 

Littoral

Cadzand (NL) : 97 km/h (entre 10 et 11 heures)

Zeebrugge : 115 km/h (entre 10 et 11 heures)

Middelkerke : 97 km/h (à plusieurs reprises, entre 9 et 11 heures)

Coxyde : 101 km/h (entre 9 et 10 heures)

Dunkerque (FR) : 104 km/h (entre 10 et 11 heures)

 

Intérieur des terres

Zelzate (Gand) : 86 km/h (entre 11 et 12 heures)

Semmerzake : 86 km/h (à plusieurs reprises, entre 10 et 12 heures)

Beitem (Roulers) : 97 km/h (entre 9 et 10 heures)

Chièvres : 97 km/h (à plusieurs reprises, entre 9 et 11 heures)

 

Anvers : 101 km/h (entre 11 et 12 heures)

Zaventem : 94 km/h (entre 12 et 13 heures)

Gosselies : 90 km/h (entre 11 et 12 heures)

 

Bierset : 86 km/h (entre 13 et 14 heures)

 

Sur l’eau, les vents ont été énormes à la sortie de la Manche, au sud-ouest de la Mer du Nord. Une bouée météorologique située à une quarantaine de kilomètres au large de Dunkerque (et environ 30 kilomètres à l’est de Margate en Angleterre) a observé des rafales de 170 km/h entre 9 et 10 heures du matin, avec un vent moyen de 114 km/h (= 11 Beaufort, presque 12 (ouragan)).

 

Des vents presque aussi forts ont touché les côtes françaises du côté de Boulogne avec des rafales de 155 km/h (entre 8 et 9 heures).

 

En dépit du passage rapide d’un front froid, le temps est resté doux en raison du transport rapide d’air maritime, restant donc très purement maritime et doux à cette saison. Il n’est donc pas étonnant que les maxima atteignent 12 à 13°C partout en plaine, et localement même 14°C sur le nord-est du pays grâce à de belles éclaircies après des pluies matinales (avec cumulus fractus, humilis et mediocris), permettant aux thermomètres de grappiller encore 1 à 2°C. Ailleurs par contre (également après des pluies matinales), les cumulus demeurent nombreux, et s’agglutinent parfois (à la limite de stratocumulus).

 

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Webcam MB – Ellignies-Sainte-Anne – 20 novembre 2016 à 11h50

 

Le sud du pays, par ailleurs, reste bien plus sous l’emprise de la perturbation, avec stratocumulus, altostratus et pluies. Au littoral, il ne fait pas très beau non plus, avec des averses en matinée et de nombreux stratocumulus l’après-midi. La mer, sous l’effet du vent, est certes agitée, mais aurait pu l’être beaucoup plus.

 

À présent, un mot sur la météorologie maritime.

 

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Source : www.scheveningenlive.nl

 

Ces deux photos, prises à Scheveningen (NL) l’ont été toutes les deux par vent très fort, l’une en fin de matinée, l’autre durant l’après-midi du 20 novembre 2016. Pourquoi une telle différence ?

 

La hauteur des vagues dépend en fait de trois facteurs (et dans une moindre mesure, d’un quatrième) : il s’agit de la vitesse du vent, de la profondeur de l’eau et du fetch (et accessoirement de la différence de température entre l’eau et l’air).

 

Qu’est-ce que le fetch ?

 

Il s’agit de la distance qu’à une vague pour se former. Dans les étendues d’eau plus petites, comme un lac ou un bras de mer, la limite est celle de l’étendue de l’eau. Prenons un lac d’une largeur de 10 km et d’une longueur de 30 km. Si le vent souffle transversalement, le fetch sera de 10 km, si le vent souffle longitudinalement, le fetch sera de 30 km.

 

Il en est de même lorsque le vent, le long d’une côte, souffle perpendiculairement à cette côte en venant de l’intérieur. Si un bateau se trouve à 10 km de la côte, le fetch sera de 10 km.

 

Et qu’en est-il des côtes atlantiques, lorsque le vent vient de la mer ? Théoriquement, le fetch pourrait être de plusieurs milliers de kilomètres, la distance jusqu’en Amérique en fait. En pratique, cependant, ce n’est pas le cas. Jamais un vent ne soufflera de la même direction, avec plus ou moins la même force, sur toute la largeur de l’Atlantique.

 

Le fetch, donc, en mer ouverte, dépend de l’importance du champ venteux. C’est pour cela que lors des tempêtes d’hiver, où le vent peut être fort et souffler plus ou moins de la même direction sur des centaines de kilomètres, le fetch peut devenir très important et la mer, énorme. Les rafales descendantes d’un orage par contre, aussi fortes fussent-elles, ne vont pas vraiment démonter la mer (même si les petites vagues peuvent donner beaucoup de mousse) car ces rafales sont plus localisées et le fetch, donc, plus petit.

 

Ce qu’il faut également savoir, c’est que le vent est irrégulier et la géographie sous-marine (donc la profondeur) l’est aussi. Les vagues se forment donc de façon chaotique, des petites, des grandes, des longues et des courtes, le tout se superposant allègrement. Or la théorie des ondes veut que les ondes longues survivent le plus longtemps, tandis que les ondes courtes d’estompent rapidement. En raison de cela, les vaguelettes et toutes les vagues de type court ne dépassent pas de beaucoup le champ venteux dont elles sont originaires. Les vagues longues, par contre, se propagent beaucoup plus loin et peuvent même se retrouver dans des zones où il n’y a pas de vent du tout. Dans ce cas, il s’agit de longues vagues toutes lisses : c’est la houle.

 

Dans le temps, la présence d’une houle était souvent interprétée (à raison) par les marins, les pêcheurs et les côtiers comme le signe d’une prochaine tempête. En effet, la houle précède (et suit) la tempête qui la génère. Mais il se peut aussi que d’autres vents (par exemple des brises de mer ou de terre) se superposent à la houle, en formant des vaguelettes, voire des vagues qui vont dans une autre direction que la houle. Si c’est vagues sont perpendiculaires à la houle, on parle d’une mer « gaufrée » car, vu de haut, l’aspect de la mer rappelle un peu celui d’une gaufre.

 

Par contre si une tempête vient de l’intérieur des terres, il n’y a pas de fetch au littoral. La mer est calme, il y a juste des rides et vaguelettes qui se forment et s’éloignent vers le large, parfois en formant un peu d’écume. Mais à 10 km au large, la mer sera déjà assez agitée avec des vagues certes encore courtes, mais déjà puissantes, tandis qu’à 100 km au large, la mer sera « mauvaise » avec des vagues énormes.

 

Par contre, lorsque le vent vient de mer, ces vagues énormes sont ramenées jusqu’à la côte (pour autant que la profondeur de l'eau le permette) et peuvent même augmenter encore des suites du déferlement (ce que savent, entre autres, les surfeurs).

 

Un exemple de fetch énorme a été la tempête de 1953, qui soufflait de nord-nord-ouest et qui traversait toute la Mer du Nord avant d’arriver sur nos côtes en y créant d’énormes ravages (notamment en Zélande). Les tempêtes de 1990 par contre, même qu’elles étaient plus puissantes encore, ont provoqué moins de ravages sur les côtes car le fetch était moindre.

 

Pour en revenir à Scheveningen aujourd'hui (côte orientée nord/sud), le vent soufflait fort de sud-est en matinée (donc pas de fetch) et soufflait fort de sud-ouest l'après-midi (avec fetch).

 

Donc en conclusion, il faut pour de grosses vagues :

 

Un vent fort

Une profondeur de l’eau suffisante

Un fetch important

 

Si en plus, l’eau de la mer est nettement plus chaude que l’air, les vagues seront encore un peu plus hautes.

 

Enfin, la combinaison des vagues avec une marée peut augmenter les ravages en raison d’une mer plus haute (ce qui fut également le cas en 1953), mais la hauteur des vagues elles-mêmes n’en est pas directement influencée (mais bien indirectement en raison d’une profondeur plus grande de l’eau).

Modifié par cumulonimbus

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Pour clore ce chapitre maritime, voici encore quelques mots sur deux autres phénomènes :

 

Le tsunami

 

Contrairement aux vagues créées par le vent et qui concernent essentiellement la surface de l’eau, le tsunami est un phénomène de profondeur, qui concerne toute l’épaisseur de la mer là où il se produit.

 

Il est lié à un phénomène sismique de grande magnitude, qui provoque soit un affaissement, soit un soulèvement du fond marin. L’eau va suivre ce mouvement, en créant une hausse ou une baisse locale du niveau de l’eau au-dessus du soulèvement ou de l’affaissement en question. Ceci va immédiatement créer une onde.

 

Dans le premier cas, la hausse va provoquer une ou plusieurs vagues concentriques, de faible hauteur mais très longues qui vont s’éloigner de l’épicentre à grande vitesse, plus ou moins celle d’un avion de ligne.

 

En haute mer, personne ne se rendra compte de l’onde, tellement elle est longue et de pente faible. Mais dans les eaux côtières moins profondes, l’onde va être forcée de ralentir, ce qui provoquera une accumulation d’eau qui la rendra de plus en plus haute. Et surtout, même ralenti, le tsunami conservera beaucoup plus d’énergie qu’une vague de vent car c’est l’eau dans toute sa profondeur qui est en mouvement. En d’autres termes, un tsunami d’une hauteur de 2 mètres sera beaucoup plus dévastateur qu’une déferlante de 2 mètres liée au vent.

 

Dans le cas d’un affaissement du fond marin, c’est le même phénomène qui se produit, sauf que cela se fera en deux temps. La baisse de l’eau va d’abord créer un appel d’eau qui, par inertie, va amener un trop plein d’eau avec une hausse du niveau qui créera alors les mêmes vagues concentriques que dans le premier cas.

 

En région côtière, il y a cependant une grande différence. Le premier cas est bien plus dangereux car le tsunami s’amène sans crier gare. Dans le second cas, la mer va d’abord se retirer, puis le tsunami va arriver, avec certes la même vigueur que dans le premier cas, mais les quelques minutes de différence entre la baisse et la hausse du niveau de l’eau permettraient à bien des gens de s’enfuir.

 

Lors du tsunami de Thaïlande et d‘Indonésie (entre autres) du 26 décembre 2004, c’était pourtant le deuxième cas : la mer s’était d’abord retirée avant de revenir en force. Mais en raison de la méconnaissance du phénomène par la plupart des personnes, trop peu s’étaient mis à l’abri et le drame a eu (presque) la même amplitude que si cela avait été le premier cas.

 

 

La marée de tempête

 

Ici, il est à nouveau question de vent et de fetch. Une marée de tempête ne peut se produire que si le fetch est très important. En effet, lorsqu’un vent de tempête (et parfois un vent soutenu peut suffire) traverse une énorme étendue d’eau (toute la Mer du Nord par exemple), il y non seulement la formation de vagues énormes, mais aussi une accumulation d’eau qui est poussée par le vent jusqu’aux côtes. Cette accumulation peut parfois se faire de façon abrupte, avec deux niveaux d’eau différents juste séparés par une ou plusieurs vagues rappelant celles d’un tsunami.

 

Cependant, toute dévastatrice que peut être une marée de tempête, elle n’aura jamais la même énergie que celle d’un tsunami.

 

Les cyclones tropicaux provoquent souvent ce genre de phénomène car l’étendue de ce phénomène est telle que le vent souffle quasi dans la même direction (en fait, courbure légère) sur plusieurs centaines de kilomètres, entraînant ainsi des fetchs importants qui, combinés à la très grande vitesse du vent, vont former à la fois d’énormes vagues et des accumulations d’eau formant des hausses brutales du niveau de l’eau.

 

Mais Venise est souvent aussi victime de marée de tempête et ce, alors que le vent n’atteint même pas la force d’une tempête. Il suffit d’un vent de sirocco (de sud-est) qui souffle de façon soutenue et qui traverse la Mer Adriatique dans toute sa longueur (800 kilomètres environ) pour que l’eau soit poussée vers le nord avec une importante hausse de niveau dans toute la partie nord de l’Adriatique (l’« acqua alta » qui inonde Venise). En plus de Venise, des régions comme celle de Ravenne voire de Rimini sont encore fort affectées par ce phénomène.

 

Il n’est pas inutile d’ailleurs de rappeler que la combinaison de plusieurs phénomènes accentuera nettement la catastrophe. Rappelons la catastrophe de 1953, certes liée à une tempête somme toutes assez modeste (9 Beaufort en moyenne), mais ayant combiné grosses vagues et marée de tempête (les deux liés à un fetch énorme) avec une hausse supplémentaire du niveau de l’eau en raison d’une marée (astronomique) de « vives eaux ».

 

 

La formation des vagues est un phénomène complexe et, dans ce qui précède, tout n’a pas été détaillé. Par exemple les déviations des vagues par rapport au vent, les interférences avec les courants marins et les différents effets côtiers n’ont pas été abordés, pas plus que certaines configurations particulières (Mont-Saint-Michel, Allemagne du Nord, etc.) influençant fortement les marées. Cependant, le résumé qui a été fait devrait permettre de se faire une idée globale sur le fonctionnement de la mer.

Modifié par cumulonimbus

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Il y a 2 heures, cumulonimbus a dit :

Pour clore ce chapitre maritime, voici encore quelques mots sur deux autres phénomènes :

 

Le tsunami

 

Contrairement aux vagues créées par le vent et qui concernent essentiellement la surface de l’eau, le tsunami est un phénomène de profondeur, qui concerne toute l’épaisseur de la mer là où il se produit.

 

Il est lié à un phénomène sismique de grande magnitude, qui provoque soit un affaissement, soit un soulèvement du fond marin. L’eau va suivre ce mouvement, en créant une hausse ou une baisse locale du niveau de l’eau au-dessus du soulèvement ou de l’affaissement en question. Ceci va immédiatement créer une onde.

 

Dans le premier cas, la hausse va provoquer une ou plusieurs vagues concentriques, de faible hauteur mais très longues qui vont s’éloigner de l’épicentre à grande vitesse, plus ou moins celle d’un avion de ligne.

 

En haute mer, personne ne se rendra compte de l’onde, tellement elle est longue et de pente faible. Mais dans les eaux côtières moins profondes, l’onde va être forcée de ralentir, ce qui provoquera une accumulation d’eau qui la rendra de plus en plus haute. Et surtout, même ralenti, le tsunami conservera beaucoup plus d’énergie qu’une vague de vent car c’est l’eau dans toute sa profondeur qui est en mouvement. En d’autres termes, un tsunami d’une hauteur de 2 mètres sera beaucoup plus dévastateur qu’une déferlante de 2 mètres liée au vent.

 

Dans le cas d’un affaissement du fond marin, c’est le même phénomène qui se produit, sauf que cela se fera en deux temps. La baisse de l’eau va d’abord créer un appel d’eau qui, par inertie, va amener un trop plein d’eau avec une hausse du niveau qui créera alors les mêmes vagues concentriques que dans le premier cas.

 

En région côtière, il y a cependant une grande différence. Le premier cas est bien plus dangereux car le tsunami s’amène sans crier gare. Dans le second cas, la mer va d’abord se retirer, puis le tsunami va arriver, avec certes la même vigueur que dans le premier cas, mais les quelques minutes de différence entre la baisse et la hausse du niveau de l’eau permettraient à bien des gens de s’enfuir.

 

Lors du tsunami de Thaïlande et d‘Indonésie (entre autres) du 26 décembre 2004, c’était pourtant le deuxième cas : la mer s’était d’abord retirée avant de revenir en force. Mais en raison de la méconnaissance du phénomène par la plupart des personnes, trop peu s’étaient mis à l’abri et le drame a eu (presque) la même amplitude que si cela avait été le premier cas.

 

 

La marée de tempête

 

Ici, il est à nouveau question de vent et de fetch. Une marée de tempête ne peut se produire que si le fetch est très important. En effet, lorsqu’un vent de tempête (et parfois un vent soutenu peut suffire) traverse une énorme étendue d’eau (toute la Mer du Nord par exemple), il y non seulement la formation de vagues énormes, mais aussi une accumulation d’eau qui est poussée par le vent jusqu’aux côtes. Cette accumulation peut parfois se faire de façon abrupte, avec deux niveaux d’eau différents juste séparés par une ou plusieurs vagues rappelant celles d’un tsunami.

 

Cependant, toute dévastatrice que peut être une marée de tempête, elle n’aura jamais la même énergie que celle d’un tsunami.

 

Les cyclones tropicaux provoquent souvent ce genre de phénomène car l’étendue de ce phénomène est telle que le vent souffle quasi dans la même direction (en fait, courbure légère) sur plusieurs centaines de kilomètres, entraînant ainsi des fetchs importants qui, combinés à la très grande vitesse du vent, vont former à la fois d’énormes vagues et des accumulations d’eau formant des hausses brutales du niveau de l’eau.

 

Mais Venise est souvent aussi victime de marée de tempête et ce, alors que le vent n’atteint même pas la force d’une tempête. Il suffit d’un vent de sirocco (de sud-est) qui souffle de façon soutenue et qui traverse la Mer Adriatique dans toute sa longueur (800 kilomètres environ) pour que l’eau soit poussée vers le nord avec une importante hausse de niveau dans toute la partie nord de l’Adriatique (l’« acqua alta » qui inonde Venise). En plus de Venise, des régions comme celle de Ravenne voire de Rimini sont encore fort affectées par ce phénomène.

 

Il n’est pas inutile d’ailleurs de rappeler que la combinaison de plusieurs phénomènes accentuera nettement la catastrophe. Rappelons la catastrophe de 1953, certes liée à une tempête somme toutes assez modeste (9 Beaufort en moyenne), mais ayant combiné grosses vagues et marée de tempête (les deux liés à un fetch énorme) avec une hausse supplémentaire du niveau de l’eau en raison d’une marée (astronomique) de « vives eaux ».

 

 

La formation des vagues est un phénomène complexe et, dans ce qui précède, tout n’a pas été détaillé. Par exemple les déviations des vagues par rapport au vent, les interférences avec les courants marins et les différents effets côtiers n’ont pas été abordés, pas plus que certaines configurations particulières (Mont-Saint-Michel, Allemagne du Nord, etc.) influençant fortement les marées. Cependant, le résumé qui a été fait devrait permettre de se faire une idée globale sur le fonctionnement de la mer.

 

Merci Cumulonimbus.

 

Je croyais que la tempéte de 1953 avait été plus violente que cela.

 

Avec des rafales à 115 km/h à Ostende et de 122 km/h à Anvers, je pensais que cette tempéte avait atteint 10 sur l'échelle de Beaufort.

 

C'est vrai qu'on parle ici de rafales et puis il faut voir aussi ce qu'il y avait comme instruments de mesures à l'époque...

 

Bonne journée à tous !

 

:thumbsup:

 

 

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En effet, selon d'autres sources, il est question d'un vent moyen de 10 à 11 Beaufort. Je vérifierai. Peut-être même que j'écrirai prochainement un petit article sur cet événement, après m'être rendu à la bibliothèque de l'IRM pour avoir les données précises de l'époque. 

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21 novembre 2016

 

Un coup de fœhn particulièrement étendu a provoqué, au nord des massifs montagneux, des températures particulièrement élevées pour la saison, observées d’abord le matin au pied des Pyrénées, puis au nord du Massif central et enfin, de façon très intense en journée, au nord du Massif alpin, en Suisse, au sud de l’Allemagne et en Autriche.

 

C’est ainsi que la température atteignait déjà 17,5°C à Saint-Jean-de-Luz et 17,4°C à Dax à 8 heures du matin. À midi, il faisait 19,9°C à Clermont-Ferrand et 20,6°C à Vichy.

 

À Saint-Triphon (Suisse), un premier pic a été atteint à 12h00 et 12h30 avec 19,6°C. Ensuite chute jusqu’à 11,3°C à 13h30 (avec vent faiblissant), puis remontée à nouveau jusqu’à 19,6°C à 15h30 (et vent se réveillant). La température, à partir de ce moment, est restée constamment supérieure à 19°C avec 19,8°C à 21h30 et des rafales de 63 km/h.

 

À Feldkirch (Autriche), il a fait chaud tout au long de la journée, avec 16,5°C à 7h, 19,7°C à 15h et 18,7°C à 1h (et températures constamment supérieures à 17°C dès 8 heures du matin – maximum de 19,9°C). La palme revient cependant à Salzbourg où, sous un ciel bleu garni de cirrus épais mais isolés (donc pas de nappes) et de quelques altocumulus lenticularis, la température est montée jusqu’à 22,0°C ! À noter aussi l’énorme contraste avec la température minimale, de 1,1°C seulement.

 

Le Lac de Constance (Allemagne/Autriche/Suisse) a été un cas intéressant aussi. L’est et le centre du lac ont été soumis aux conditions de fœhn avec, malgré un ciel plus nuageux (altocumulus lenticularis sous un voile d’altitude, plus tard aussi stratocumulus et cumulus sur les montagnes), la température est montée jusqu’à 20°C avec des rafales de 72 km/h (Friederichshafen (DE)). À l’ouest du lac, le vent est resté plus faible, avec le même ciel mais en version brumeuse et des températures ne dépassant pas 10°C en journée (Constance (DE)). Mais le soir et la nuit, le fœhn a été plus présent partout et les températures sont remontées. À minuit, on notait 18,7°C à Bregenz (AT), 20,2°C à Altenrhein (CH), 18,8°C à Dornbirn (AT), 17,5°C à Güttingen (CH) (où il n’avait fait que 11-12°C en journée) et 11,4°C à Constance (DE), où l’inversion est restée la plus coriace (12,9°C comme maximum à une heure du matin). Toutes ces localités se trouvent autour du Lac de Constance ou dans ses environs immédiats.

 

Cette configuration n’est pas restée sans conséquences pour la Belgique. L’air chaud, qui s’est propagé bien plus loin en altitude (même à faible altitude d’ailleurs) qu’en surface, a réussi à former une véritable convergence préfrontale au sein du secteur chaud, comme en été.

 

9ru25j.gif

Source : IRM

 

En Belgique, l’air de surface, quoique refroidi, a encore été fort doux pour la saison, même si cela n’avait plus rien à voir avec les excès enregistrés en France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Voici quelques valeurs maximales :

 

Kruishoutem : 15,4°C

Koersel : 15,1°C

Angleur : 14,9°C

 

De façon générale, les températures ont dépassé 14°C en plaine et ont atteint 13-14°C sur les plateaux du centre et 9°C sur les plus hauts plateaux.

 

Le ciel a été très nuageux à couvert avec quelques éclaircies seulement (voile d’altitude s’effilochant, avec altocumulus) et de nombreux bancs de stratocumulus, présentant un aspect plus turbulent, voire plus tourmenté que d’habitude (mouvements ondulatoires du fœhn persistant partiellement).

 

Voici l’évolution à Diepenbeek entre 11 et 13h :

 

14mgx9k.png

Source : IRM

 

Et en fin d’après-midi à Hanzinelle (non loin de Florennes), juste avant l’arrivée de la pluie :

 

34g0gn4.jpg

Source : Info Météo, crédit photo : Vicenzi Henry Photography

 

Cette pluie, cependant, n’est pas été le fruit de la ligne de convergence, mais du front froid. Si les précipitations ont été modestes dans la plupart des régions, cela n’a pas été le cas pour le sud du pays, où une ondulation sur le front en question a généré de fortes précipitations. À Aubange, il est tombé 22 mm de précipitations, 15 mm à Arlon et 14 mm à Buzenol, Chiny et Rossignol.

 

L’activité orageuse, présente en France, n’a cependant pas atteint la Belgique.

 

Au centre et à l’ouest du pays, des éclaircies à l’arrière de la zone de pluie se sont manifestées encore avant le coucher du soleil, avec parfois de très beaux ciels.

 

350jiiv.jpg

Webcam MB – Schaerbeek (Bruxelles) – 21 novembre 2016 à 16h50

 

 

Notons enfin, pour être complet, l’air très exceptionnellement chaud des couches moyennes, qui s’est étendu jusqu’au-dessus du centre de l’Allemagne.

 

Au-dessus de Stuttgart dans la nuit du 21 au 22, on observait 17,2°C à 662 mètres d’altitude et 13,4°C à 1414 mètres (niveau 850 hPa). Au même moment au-dessus de Meiningen, on notait encore 14,6°C à 898 mètres et 12°C à 1416 mètres (niveau 850 hPa). Au-dessus d’Idar-Oberstein à 1h du matin, le front froid était déjà passé (venait de passer en fait), mais à 19h, on notait 11,8°C à 780 mètres, moins extrême mais dénotant toujours les restants de ce fœhn.

 

Notamment les températures au niveau 850 hPa au-dessus de Meiningen et de Stuttgart peuvent être considérées comme vraiment très élevées pour la saison.

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22 novembre 2016

 

Malgré le fait d’être à l’arrière du front, le temps est encore assez doux pour la saison, avec des températures de 11 à presque 14°C en plaine et dans les vallées, et de 8 à 9°C sur les hauteurs. Les plus fortes valeurs ont été enregistrées à Sint-Katelijne-Waver (13,9°C), à Anvers-Deurne (13,7°C), à Stabroek (13,6°C) et à Angleur (13,6°C).

 

En altitude, l’air s’est par contre (temporairement) un peu refroidi, notamment dans les couches moyennes inférieures avec 2°C au niveau 850 hPa (1421 m) au-dessus de Beauvechain, en dessous d’une légère inversion située vers 1700 mètres.

 

Cela s’est traduit par la formation de quelques cumulus (souvent fractus) en dessous d’un voile de cirrus/cirrostratus/altostratus et de bancs d’altocumulus, ainsi que de quelques stratocumulus. Vers 17 heures, le ciel a été particulièrement flamboyant pendant un bref instant à Bruxelles avec le rougeoiement des altocumulus.

 

2croqia.jpg

Webcam MB – Bruxelles NOH – 22 novembre 2016 à 17h00

 

(Malheureusement, cette photo n’a pas été prise au maximum du phénomène, qui a été atteint peu de minutes auparavant.)

 

 

Revenons à présent à notre phénomène de fœhn dans les pays alpins, qui a pris des proportions exceptionnelles durant la nuit du 21 au 22.

 

À Altenrhein (CH), qui est en fait l’aéroport de Saint-Gall, la température a atteint des valeurs incroyables et ce, sous de très fortes rafales  (heures en L.T.) :

 

21/11 à 22h : 19,9°C (rafales à 100 km/h)

21/11 à 23h : 20,1°C (rafales à 96 km/h)

22/11 à 00h : 20,2°C (rafales à 115 km/h)

22/11 à 01h : 19,7°C (rafales à 115 km/h)

22/11 à 02h : 19,5°C (rafales à 91 km/h)

22/11 à 03h : 19,7°C (rafales à 85 km/h)

22/11 à 04h : 19,4°C (rafales à 91 km/h)

22/11 à 05h : 19,3°C (rafales à 68 km/h)

 

Peu de temps après, le fœhn s’effondre, le vent de sud tourne au nord-ouest en s’affaiblissant rapidement et la température chute jusqu’à 11,1°C à 6h et 8,7°C à 9h.

 

Mais les hautes températures qui ont précédé ont été observées en de nombreux endroits de la région, avec des vents plus ou moins forts en fonction de la topographie des lieux, mais suivant du mieux les vallées orientées sud-nord. À Felkirch (AT), on mesurait 18,8°C à 1 heure et 18,0°C à 4 heures avec un vent fort irrégulier, tandis qu’Altdorf (CH) a connu des rafales jusqu’à 111 km/h (et même 124 km/h la veille en journée) avec une températures de 16,9°C à 1 heure, remontant à 18,3°C à 4 heures.

 

À Payerne (CH) et à Munich (DE), le phénomène n’était plus du tout perceptible en surface avec, respectivement, des températures nocturnes aux mêmes heures de 5 à 6°C et de 7 à 9°C. Toutefois, les sondages atmosphériques indiquent bien la présence de l’air chaud à quelques centaines de mètres au-dessus du sol, plus particulièrement à Munich avec 17,4°C à 635 mètres (quelques 150 mètres au-dessus du sol), et encore 12,8°C à 1433 mètres (niveau 850 hPa).

 

Ce phénomène tendait à persister durant la journée du 22, en dépit de l’effondrement du fœhn dans les basses couches, puis s’est à nouveau renforcé la nuit suivante (22 au 23) avec 16,2°C à 783 mètres et 12,6°C à 1497 mètres (niveau 850 hPa).

 

Cette évolution s’est aussi faite ressentir (même si c’est dans une moindre mesure) à Payerne et, dans les couches moyennes (inférieures) animées par de bons vent de sud à est, cet air chaud progressait lentement jusque vers nos régions.

 

En ce 23 novembre 2016 à 13 heures, on le retrouve même à Idar-Oberstein, au-dessus d’une inversion, avec 13,2°C à 885 mètres et 10,2°C à 1502 mètres (niveau 850 hPa). De telles valeurs sont rarement atteintes à cette altitude à cette saison.

 

Avec une base de l’inversion située à 695 mètres (à Idar-Oberstein), nos sommets ardennais sont à leur tour influencés par cet air chaud avec vers midi 13°C à Mont-Rigi et à Saint-Hubert. Localement, cet air parvient même à s’imposer plus bas, comme à Humain avec 17°C (!) et à Florennes avec 15°C (mais seulement 11°C à Dourbes).

 

Ceci sera décrit en détail dans le texte qui sera consacré au 23 novembre 2016.

 

Enfin, l’image ci-dessous montre la remontée d’air chaud au niveau 850 hPa, modélisée par Arpège.

 

22mc6c.png

Source : Météociel

 

On y voit bien, d’une part, l’influence des Alpes et l’effet de fœhn, avec un air bien plus frais au-dessus de l’Italie (Plaine du Pô) qu’au nord des Alpes, et d’autre part, la présence de l’air chaud léchant le sud de notre pays.

 

Voir l’intervention de « Futururgentiste » intitulée : Les effets orographiques liés au relief belge.

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Avant l’analyse de la météo du 23 novembre 2016, il n’est pas inutile de faire un petit rappel sur la différence entre le fœhn et le pseudo-fœhn.

 

 

Le fœhn

 

Le fœhn implique des précipitations du côté au vent d’une chaîne de montagne, et un vent sec du côté sous le vent.

 

Dans le cas des Alpes en automne ou en hiver, un vent (relativement) doux mais très humide, traversant la Méditerranée, bute contre les Alpes et force l’air à s’élever. Pendant un temps très court, cet air va se refroidir, dans son ascendance, de 1°C par 100 mètres. Mais vu l’humidité, la saturation va être vite atteinte et le refroidissement ne se fera plus que de 0,5°C environ par 100 mètres (gradient moyen de la pseudo-adiabatique humide dans les Alpes dans cette situation).

 

Cette ascendance va aussi accentuer les précipitations, de telle manière que l’air va se décharger presque entièrement de son humidité du côté au vent, et va redescendre sec de l’autre côté en se réchauffant de 1°C par 100 mètres dans toute sa descente (adiabatique sèche).

 

Exemple : l’air humide arrive au pied des Alpes en Italie (à environ 400 mètres d’altitude) et atteint son point de saturation, dans son ascendance, à 600 mètres d’altitude. Voyons voir ce qui se passe alors de l’autre côté, près du Lac de Constance, situé également à 400 mètres d’altitude.

 

 

Altitude ..... Côté au .. Côté sous ..

.............. vent ..... le vent ....

 

0400 mètres .. 08°C ..... 20°C .......

0500 mètres .. 07°C ..... 19°C .......

0600 mètres .. 06°C ..... 18°C .......

--------------------------------------

0600 mètres .. 06°C ..... 18°C .......

0800 mètres .. 05°C ..... 16°C .......

1000 mètres .. 04°C ..... 14°C .......

1200 mètres .. 03°C ..... 12°C .......

1400 mètres .. 02°C ..... 10°C .......

1600 mètres .. 01°C ..... 08°C .......

[…]

2600 mètres ..–04°C .....–02°C .......

2800 mètres ..–05°C .....–04°C .......

3000 mètres ..–06°C .....–06°C .......

 

 

 

Au-dessus de la ligne à tirets, nous avons des deux côtés une différence de 1°C par 100 mètres. En dessous de cette ligne (dernière ligne répétée), la différence est de 0,5°C par 100 mètres à gauche et de 1°C par 100 mètres à droite. Ce qui signifie que l’air qui monte du côté au vent se refroidit moins qu’il ne se réchauffe en descendant du côté sous le vent. Du coup, il y fait plus chaud : c’est le fœhn.

 

En plus, comme le fœhn apparaît d’habitude par temps perturbé, le temps est venteux et dans les vallées, par effet Venturi, il y a des couloirs d’accélération où le vent souffle encore plus fort, avec parfois une véritable tempête de fœhn (comme par exemple la nuit du 21 au 22 novembre). Par contre en raison de l’air asséché, le ciel est souvent clair. Il ne reste, des nuages pluvieux du côté au vent, que des nuages d’onde de type altocumulus lenticularis et, parfois, des voiles d’altitude (cirrus/cirrostratus) moins affectés par l’effet des montagnes.

 

En été, le fœhn est moins fréquent, mais s’il se produit, le nord des Alpes peut connaître des coups de canicule extrêmes, avec 35°C ou plus.

 

 

Le pseudo-fœhn

 

Comme le nom l’indique déjà, ce n’est pas un fœhn. C’est un tout autre phénomène mais dont certaines caractéristiques rappellent le fœhn.

 

Le pseudo-fœhn, dans nos régions, est avant tout un phénomène hivernal (disons : fin d’automne et hiver) lorsque des masses d’air d’origine chaude se refroidissent sur des sols que le soleil ne parvient plus à réchauffer en journée.

 

Les gradients sont alors très faibles, voire s’inversent, avec la typique inversion thermique hivernale. En Belgique, si le sommet de la couche d’inversion est suffisamment bas, les plateaux ardennais se retrouvent au-dessus, dans l’air doux. En d’autres termes, il fera plus chaud à Mont-Rigi qu’à Liège, et plus chaud à Saint-Hubert qu’à Namur.

 

Il arrive cependant que l’air, lorsqu’il redescend des hauts plateaux, « colle » un certain temps aux pentes. Et lors de cette descente, si cet air est sec, il va se réchauffer aussi adiabatiquement de 1°C par 100 mètres et donc annihiler l’inversion. Celle-ci ne se reformera que quelques dizaines de kilomètres plus loin, lorsque le sol froid refroidira une nouvelle fois l’air.

 

Cet air doux des Hautes-Fagnes va donc devenir littéralement chaud en s’engouffrant dans les vallées et les creux, créant ainsi, très localement, des températures exceptionnellement élevées pour la saison.

 

 

Alt. ... Avant .. Sur .... Après .. Loin

........ le ..... le ..... le ..... derrière

........ relief . relief . relief . le relief

 

0200m .. 09°C ... --°C ... 18°C ... 12°C ....

0300m .. 08°C ... --°C ... 17°C ... 15°C ....

0400m .. 07°C ... --°C ... 16°C ... 16°C ....

0500m .. 07°C ... --°C ... 15°C ... 15°C ....

0600m .. 14°C ... --°C ... 14°C ... 14°C ....

0700m .. 13°C ... 13°C ... 13°C ... 13°C ....

   

  

Nous voyons ici la masse d’air chaud, avant son passage sur le relief, qui s’était refroidie dans les basses couches au contact du sol froid et qui, en journée, a timidement essayé de se réchauffer mais sans parvenir à résorber l’inversion (sol se réchauffant certes un peu en journée, mais pas assez). Le relief (ici, les Hautes-Fagnes) se trouve au-dessus, dans l’air doux, puis l’air qui en redescend en « collant » aux pentes se réchauffe de 1°C par 100 mètres (là, c’est exactement comme dans le cas du fœhn). Plus loin cependant, le sol dont la température est de loin inférieure à 18°C, refroidit à nouveau progressivement l’air par le bas.

 

Il est à noter (et là c’est un autre point commun) que l’air chaud du vrai fœhn se refroidit par le bas exactement de la même manière en s’éloignant du relief, tandis que l’air en altitude reste chaud plus longtemps. Mais pour le pseudo-fœhn, comme il n’y a pas l’intervention de précipitations, on ne peut pas parler de fœhn.

 

Bien sûr, les exemples qui précèdent sont des exemples théoriques, exempts de toute autre influence ce qui, dans la réalité, est évidemment rare. En plus nous allons voir, dans l’analyse du 23 novembre, qu’un très faible « vrai » fœhn peut se mêler au pseudo-fœhn et encore l’accentuer (ici aussi, je renvoie à l’intervention de « Futururgentiste » sur les effets orographiques liés au relief belge).

 

 

23 novembre 2016

 

Des températures exceptionnellement élevées pour la saison ont été observées localement en Belgique. On notera entre autres les 17,6°C de Humain, les 16,2°C de Bierset (mais « seulement » 15,0°C à Angleur), les 16,0°C de Dourbes, les 15,8°C de Stree (Huy), les 15,7°C de Bièvre, les 15,6°C de Sivry ou encore les 15,4°C de Hastière.

 

En raison du « poids lourd » qu’a été le 25 novembre 2006, pulvérisant à l’époque tous les records, aucun nouveau record n’a été établi (à ma connaissance). Il n’en demeure pas moins que les températures d’hier, observées dans certaines régions exposées, peuvent être considérées comme exceptionnelles.

 

D’une façon générale, ce sont toutes les régions situées immédiatement à l’ouest et au nord-ouest du massif ardennais qui ont connu les températures les plus élevées. À côté des 17,6°C d’Humain, on notera encore les stations de MétéoBelgique qui ont dépassé les 17°C dans la région, comme Agimont (17,8°C) et Herhet (17,3°C). À noter que Saint-Hubert est monté jusqu’à 14,5°C !

 

Le tout sous un ciel souvent assez nuageux sur la région, mais avec des éclaircies au bon moment grâce à une nappe d’altocumulus/stratocumulus se déchirant en milieu de journée, avec du soleil et de gros cirrus.

 

35n7yaf.jpg

Webcam MB – Hamois – 23 novembre 2016 à 14h00

 

Ailleurs dans le pays, le ciel n’a pas été très différent, mais l’inversion n’a pas su se résorber, avec des maxima le plus souvent compris entre 10 et 13°C en plaine et sur les bas plateaux (par exemple 11,1°C à Beauvechain, 13,0°C à Gosselies, 11,9°C à Zaventem, 12,4°C à Deurne).

 

Le soir et la nuit, pendant que la température redescendait lentement en plaine, on a assisté à une nouvelle hausse des températures sur les hauts plateaux et en bordure de ceux-ci. À Spa par exemple, où le maximum avait été de 14,3°C en journée, la température remontait plus haut encore en soirée, en oscillant constamment autour de 14-15°C entre 19 heures et 3 heures du matin avec un pic de 15,1°C à 21 heures. Ce pic a également été observé à Elsenborn, où la température est repassée de 7,0°C à 19 heures à 11,8°C à 22 heures, tandis que Mont-Rigi a constamment oscillé entre 11 et 13°C, en journée mais aussi une grande partie de la nuit (maximum : 13,3°C).

 

Ce coup de douceur nocturne est passé complètement inaperçu en surface ailleurs dans le pays. Par contre, il a été très visible sur le sondage de Beauvechain, où la température a été de 15,6°C entre 596 et 605 mètres d’altitude (8,2°C en surface).

 

Que s’est-il passé ?

 

Nous avons déjà vu précédemment que l’épisode extrême de fœhn sur les Alpes a eu des répercussions jusque loin dans le nord à quelques centaines de mètres d’altitude. C’est ainsi que les 15,6°C au-dessus de Beauvechain ont gardé le souvenir du fœhn des Alpes. Dans les basses couches cependant, l’inversion n’a pas été résorbée ce qui fait que les plaines ont certes bénéficié d’un temps assez doux, mais pas de l’extrême douceur des régions situées plus haut.

 

Toutefois, les 17-18°C observés ici et là n’étaient pas directement liés au fœhn, mais au pseudo-fœhn créé par le massif ardennais, qui a fortement réchauffé l’air dans sa descente (voir explications plus haut). Mais un micro-effet de vrai fœhn s’est probablement surimposé au pseudo-fœhn, en raison de quelques précipitations qui se sont dissipées en passant au-delà des crêtes ardennaises (mouvements descendants de l’air engendrés par le relief) et qui ont pu encore apporter un petit degré de plus.

 

Une autre zone de précipitations, indépendante des phénomènes décrits ici, a rempli les pluviomètres sur l’extrême ouest du pays, avec 4,7 mm à Passendaele et 4,2 mm à Beitem. Ici il s’agissait du front lui-même, qui marquait la limite de l’air chaud en altitude aussi (au-dessus de Hestmonceux en Angleterre, on notait les températures « normales » de 7°C à 500 mètres d’altitude, 4°C à 1000 mètres et 2°C à 1500 mètres).

 

Ci-dessous, les deux zones de précipitations, celle bloquée au sud du massif ardennais et celle opérant à l’ouest et nord-ouest de notre pays.

 

35d5jth.jpg

Source : IRM

 

 

Et ici, la représentation graphique de la bulle d’air chaud affectant surtout la Famenne, directement en contrebas du massif ardennais et sous le vent de celui-ci.

 

pu2w8.png

Source : Infoclimat

Modifié par cumulonimbus

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Merci Cumulonimbus :thumbsup:

 

Ce que l'on peut déjà dire pour ce mois de novembre 2016, c'est qu'il sera excédentaire par rapport à la moyenne au niveau des précipitations puisqu'on est déjà à 93,0 mm à Uccle alors que la moyenne est de 76,4 mm. Je pense que la dernière fois que les précipitations ont été supérieures à la moyenne, c'était en juin 2016.

 

Bonne journée à tous !

 

;)

 

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Et voici la suite des événements...

 

24 novembre 2016

 

Le basculement général des courants vers le nord-est, y compris sur les hauts plateaux, n’a toutefois pas immédiatement chassé l’air doux, mais a changé la localisation de la bulle d’air la plus chaude, qui s’est formée cette fois-ci sur les contreforts sud-ouest du massif ardennais, c’est-à-dire principalement du côté français.

 

2uelhc0.png

Source : Infoclimat

 

C’est ainsi que la température est montée jusqu’à 15,4°C à Charleville-Mézière et jusqu’à 15,6°C à la station MB de Bulson. Ici et là, des températures de 17 à 18°C auraient même été observées dans la région. En Belgique, les températures ont été élevées surtout au sud-ouest de Saint-Hubert, avec 15,1°C à la station MB de Bertrix. Mais quelques vallées ont connu une quinzaine de degrés aussi ailleurs dans le massif ardennais, pendant que le maximum de Saint-Hubert était de 12,9°C.

 

Le sud du pays, sans vraiment bénéficier du pseudo-fœhn, a tout de même vu l’inversion se résorber partiellement, avec 14,0°C à Aubange et 13,4°C à Buzenol. Le temps a d’ailleurs été plutôt beau dans cette région, avec juste parfois des voiles de cirrus, devenant plus épais vers la fin de l’après-midi.

 

En air libre, une couche chaude était toujours présente au-dessus de la Belgique avec 13,0°C entre 694 et 802 mètres à Beauvechain en soirée (= « nez » de l’inversion), tandis que 9,6°C ont encore été atteints à 1509 mètres (niveau 850 hPa), ce qui est vraiment beaucoup pour la saison.

 

Mais il y a du changement dans l’air. Un anticyclone, contenant de l’air nettement plus froid, s’est rapidement formé sur les Îles Britanniques, en poussant vers le sud un faible front séparant l’air chaud (et frais dans les basses couches) de l’air froid.

 

35hnyva.gif

Source : KNMI

 

Bien que le front n’ait pas encore abordé le pays, un vent de nord-est de plus en plus pénétrant se faisait déjà sentir en Basse et Moyenne Belgique. À Zaventem par exemple, le maximum pourtant de 10,7°C n’a plus donné de véritable sensation de douceur et, dès 16 heures, les températures se sont mises à baisser.

 

En général d’ailleurs, les maxima ont été de 10 à 11°C à peu près partout en plaine, avec comme dans le sud un ciel voilé (cirrus mais aussi quelques bancs d’altocumulus), mais ici et là, aussi quelques petits cumulus juste sous l’inversion.

 

La nuit, le front n’a toujours pas réussi à passer, mais les infiltrations froides dans les basses couches ont déjà amené des températures minimales un peu plus basses, comprises entre 2 et 4°C sur presque toutes les régions. À faible altitude cependant (vers les 700 mètres), l’air doux était toujours présent (même pendant la journée du 25), avec des températures supérieures à 10°C.

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Il y a 5 heures, dada a dit :

Merci Cumulonimbus :thumbsup:

 

Ce que l'on peut déjà dire pour ce mois de novembre 2016, c'est qu'il sera excédentaire par rapport à la moyenne au niveau des précipitations puisqu'on est déjà à 93,0 mm à Uccle alors que la moyenne est de 76,4 mm. Je pense que la dernière fois que les précipitations ont été supérieures à la moyenne, c'était en juin 2016.

 

Bonne journée à tous !

 

;)

 

 

Et pour les températures, au vu des prévisions, le mois devrait se terminer avec une moyenne un peu trop froide.

 

Pour l'ensemble de l'automne, la température moyenne devrait se situer très près des normes ou un fifrelin au-dessus (référence : 1981-2010) et ce, malgré un mois de septembre très chaud.

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Un froid très progressif.

 

25 novembre 2016

 

Le front froid a finalement réussi à passer tout en se désintégrant. Malgré le vent de nord-est qui, en plaine, souffle déjà depuis le 23 novembre au matin, et depuis le 24 novembre au matin aussi sur les hauteurs, le froid n’a pas encore vraiment réussi à s’installer.

 

Malgré le beau temps, des influences maritimes sont encore bien présentes, avec des maxima atteignant ici et là même 10°C (Angleur : 10,3°C ; Hastière : 10,3°C ; Essen : 10,2°C). En outre, l’air chaud en altitude (reliquat d’un ancien fœhn alpestre) n’est pas encore évacué non plus, avec des valeurs atteignant jusqu’à 11°C entre 1000 et 1500 mètres, au-dessus d’une inversion. Cette inversion, désormais située trop haut pour les plateaux ardennais, ne se résorbe certes pas complètement, mais permet encore à certains endroits ardennais d’avoir de belles températures pour la saison, comme par exemple à Bièvre avec 10,9°C.

 

De façon globale, les maxima sont le plus souvent compris entre 6 et 8°C, tant en plaine que sur les hauteurs. Le ciel, après la dissipation des brumes et stratus matinaux, est complètement serein, à l’exception de quelques cirrus au littoral. Sur une bonne partie du sud du pays cependant, des stratocumulus persistent toute la journée, avec de maigres éclaircies seulement.

 

En soirée, le ciel d’abord serein en de nombreux endroits fait rapidement baisser les températures, avec même ici et là du gel, comme à Kleine Brogel (–1,1°C), Coxyde (–0,7°C) et Stabroek  (–0,1°C). Mais les nuages, ensuite, font légèrement remonter les températures.

 

 

26 novembre 2016

 

Alors qu’une bulle d’air froid, formée la nuit sur les Pays-Bas, tend à y persister avec même des températures restant inférieures à 0°C toute la journée (mais remontant en soirée), le temps en Belgique est presque doux, avec des maxima de 7 à 9°C, localement 10°C en plaine, et 4 à 5°C sur les hauteurs.

 

Les vents de nord-est, avec une petite tendance nord, nous ramène toujours des infiltrations maritimes en provenance des bordures de la Mer du Nord, auxquelles résiste juste la bulle d’air froid néerlandaise.

 

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Températures à 13 heures – source : Infoclimat

 

Cette influence maritime se traduit aussi par un ciel fort gris, avec stratocumulus très flous et très persistants, sauf sur une large bande côtière (jusqu’à Bruges environ) où des trouées se forment.

 

Cet air un peu plus frais gagne cependant en altitude et l’air extrêmement chaud pour la saison est rejeté toujours plus haut. Le matin cependant, on retrouve encore de l’air à 8°C vers 1700 mètres au-dessus du sud du pays, ce qui demeure très anormal pour la saison (mais vers 1400 mètres, il ne fait plus que 0°C !)

 

 

27 novembre 2016

 

Le passage d’un front froid nous place temporairement dans de l’air plus froid en altitude surtout (–4°C au niveau 850 hPa, à un petit 1500 mètres d’altitude), mais l’influence de la Mer du Nord reste prédominante dans les très basses couches, avec un bon petit vent de nord ne se réorientant au nord-est qu’en fin de soirée.

 

Les températures maximales se situent donc autour des 8-9°C presque partout en Basse et Moyenne Belgique, et autour de 3-4°C sur les Hauts Plateaux. Le temps est d’abord gris avec un peu de brume matinale (parfois accompagnée de bruine), puis des stratocumulus et stratus fractus se dissipant en journée, avec formation de quelques cumulus dans les éclaircies, dans le cadre d’un peu d’instabilité dans les basses couches. Mais les bancs de stratocumulus ne demeurent jamais bien loin, avec même une grisaille prédominante dans pas mal de régions même en après-midi.

 

 

28 novembre 2016

 

Le dégagement du ciel pendant la nuit a enfin permis une baisse plus importante des températures, avec apparition du gel en de nombreux endroits. Voici quelques valeurs à 8 heures :

 

Retie : –2,3°C

Kleine Brogel : –1,8°C

Koersel : –1,2°C

Zaventem : –0,7°C

 

Mais le minimum, bien souvent, ne sera atteint que plus tard. C’est ainsi que des stations qui n’ont pas atteint le seuil du gel à 8 heures le connaîtront peu de temps après. C’est par exemple le cas à Zelzate (Gand), où le gel n’apparaît qu’à 9 heures. À Uccle, le minimum synoptique (relevé à 7 heures) est de 1,2°C, le minimum climatologique (relevé à 8 heures) est de 0,4°C tandis qu’à 9 heures, la température n’y est plus que de 0,1°C. Quant au vrai minimum de la date du 28, il ne sera atteint que peu avant minuit GMT (la nuit d’après) avec –1,5°C.

 

Rappelons que pour les statistiques, c’est le minimum « climatologique » de 8 heures qui sera pris en considération car c’est ce minimum-là qui peut s’intégrer dans la plus longue série (depuis 1921). Les minima correspondant aux jours calendrier (en GMT), quant à eux, sont disponibles à Uccle depuis 1983.

 

Le temps est le plus souvent serein. En Campine, en Gaume et parfois aussi en Haute Belgique, des petits cumulus parviennent à se former dans des basses couches devenant instables en journée, sous une faible inversion vers 1000-1200 mètres (et –6 à –7°C juste sous cette inversion).

 

Cet air froid est acheminé par un vent ayant bien repris la direction nord-est. Le soleil très généreux, toutefois, parvient encore à faire remonter les températures jusqu’à 3 à 6°C en Basse et Moyenne Belgique (les plus hautes valeurs en Flandre avec 5,6°C à Coxyde et Passendaele, les plus basses vers la bordure orientale et méridionale des plateaux de moyenne Belgique, avec 3,4°C à Bierset, 3,5°C à Gembloux et 3,8°C à Gosselies).

 

En Haute Belgique, le seuil de la gelée permanente est atteint dans les Hautes Fagnes avec –0,2°C à Mont-Rigi, tandis que le plateau ardennais arrive encore péniblement au-dessus du zéro avec 1,1°C à Saint-Hubert. Pendant ce temps, la vallée très abritée de la Meuse enregistre 6,0°C à Hastière. La Gaume, quant à elle, connaît 3 à 4°C.

 

En soirée, le gel s’étend très vite, avec le centre et l’est du pays touchés dès 22 heures, et le pays quasi tout entier (bord de mer excepté) dès minuit. Une heure après, à 0h GMT, les températures varient entre –1 et –3°C en Basse et Moyenne Belgique, autour de –4°C sur les Plateaux ardennais et autour de  –5°C dans les Hautes-Fagnes (et –6°C à Elsenborn). Pour le jour calendrier officiellement reconnu en Europe en météorologie (00h -> 00h GMT), il s’agit là de valeurs qui seront très proches des vrais minima.

 

 

À suivre…

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Bonjour Cumulonimbus,

 

Sur les minimas de ce mardi 29 Nov 16, j'ai constaté deux petites poches à.....-10°c en Flandres Occidentale et juste à l'ouest de Bruxelles ! Y a-t-il une explication à ce phénomène ou est-ce tout simplement un bug sur la carte des températures minimales de MB ?

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Modifié par Dany

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il y a une heure, Dany a dit :

Bonjour Cumulonimbus,

 

Sur les minimas de ce mardi 29 Nov 16, j'ai constaté deux petites poches à.....-10°c en Flandres Occidentale et juste à l'ouest de Bruxelles ! Y a-t-il une explication à ce phénomène ou est-ce tout simplement un bug sur la carte des températures minimales de MB ?

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Bonjour Dany,

 

Je ne retrouve effectivement pas de traces de poches d'air froid de cette amplitude pour le 29, ni dans les données du réseau de MB, ni de celui de l'IRM. Il faudrait donc vérifier ce qui s'est passé avec cette carte.

 

En attendant, voici le résumé de la journée du 29 novembre et de la nuit du 29 au 30 où il y a eu, là, des poches d'air froid, mais pas aux mêmes endroits.

 

29 novembre 2016

 

Le déplacement du noyau anticyclonique jusque très près de nos régions (un peu au nord-est puis à l’est de celles-ci) nous a valu une belle journée d’hiver, froide le matin et le soir, et un peu plus douce en milieu de journée.

 

Ci-dessous, quelques températures minimales :

 

Gouvy: –9,0°C

Elsenborn : –7,9°C

Mont-Rigi: –5,7°C

Kleine Brogel : –5,7°C

Bierset : –4,5°C

Gosselies : –4,5°C

Beauvechain : –4,4°C

Uccle: –3,1°C

Middelkerke : –2,9°C

Zeebrugge : (T 8h) : 0,2°C

 

D’une façon générale, les minima se sont situés autour de –3 à –4°C en Basse et Moyenne Belgique et de –5 à –6°C en Haute-Belgique. Les minima aux endroits exposés n’ont été que localement beaucoup plus bas, comme à Gouvy avec –9°C.

 

En journée, chose rare, le ciel a été parfaitement serein en toutes régions et, malgré un soleil fort bas sur l’horizon, les températures ont su brièvement s’adoucir en journée, avec le plus souvent des maxima de 2 à 5°C. Les valeurs les plus élevées ont été observées à Angleur (5,1°C) et Kruishoutem (5,0°C) ; les moins élevées ont été observées à Beauvechain (1,2°C), Saint-Hubert (1,9°C), Elsenborn (2,0°C), Mont-Rigi (2,1°C), Zaventem (2,2°C) et Bierset et Gosselies (2,4°C).

 

Mais le froid retombe très vite. Le gel se réinstalle localement dès le milieu de l’après-midi et de façon généralisée (bord de mer excepté) dès le début de la soirée.

 

La nuit du 29 au 30, les minima sont bas pour la saison, avec –10,8°C à Elsenborn, –9,2°C à Gouvy, –8,3°C à Bièvre, –8,0°C à Buzenol, et encore –7,6°C à Dourbes, –7,5°C à Kleine Brogel, –7,1°C à Deurne et –5,7°C à Middelkerke (mais –0,5°C à Zeebruges). À noter un air nettement moins froid aux abords immédiats de la mer, mais aussi de l’Escaut maritime inférieur. À Uccle, le minimum a été de –3,7°C.

 

Ci-dessous, une carte montrant comment un littoral peut être influencé par la douceur de la mer et un autre, pas.

 

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Températures du 30 novembre 2016 à 4h L.T., source de la carte : Infoclimat

 

Sur mer, le vent est assez proche du vent géostrophique d’ouest-nord-ouest (modélisé par Arpège au niveau 925 hPa, soit 900 mètres d’altitude environ), vent lié à l’affaissement des hautes pressions vers le sud, avec axe passant également au sud de nos régions durant la nuit.

 

À l’intérieur des terres, le courant est cependant trop faible et ce sont les vents locaux qui prédominent, dont la brise de terre. Cette brise de terre est contrecarrée par le vent maritime le long des côtes hollandaises et à l’embouchure des grands fleuves, mais ne l’est plus à la côte belge, orientée différemment. À la Côte d’Opale, malgré à nouveau une meilleure exposition au vent de mer, la brise de terre est telle qu’elle empêche toute infiltration maritime douce, sauf du côté des caps Blanc-Nez et Griz-Nez qui font écran aux influences continentales. En Angleterre aussi, une petite pointe dans l’extrême sud-est est dans la douceur, tandis que le froid est aussi quelque peu atténué sur une partie de la côte orientale de l’Angleterre en raison d’un relatif mélange des masses d’air.

 

À noter aussi, d’une part, la bulle d’air froid autour de Charleville-Mézière et, d’autre part, l’îlot de chaleur urbaine à Paris.

Modifié par cumulonimbus
Correction de quelques maladresses et suppression d'une redondance

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Le mois de novembre se termine dans la normalité la plus complète, sur tous les paramètres publiés par l’IRM. Ce qui ne l’a pas empêché, comme nous l’avons vu, d’être parfois très intéressant.

 

30 novembre 2016

 

Encore une très belle journée, malgré pas mal de changements dans la situation synoptique. En effet, l’axe anticyclonique s’est déplacé au sud de nos régions. En plus de cela, un nouveau noyau, océanique, s’est rapidement rapproché de nos régions pour fusionner avec le noyau continental dès le milieu de la journée.

 

En altitude au-dessus de Beauvechain, on retrouve une circulation d’ouest à nord-ouest avec cependant de l’air assez doux (température montant de 2 à 4°C au niveau 850 hPa, jusqu’à 5°C juste au-dessus de l‘inversion vers 1300 mètres). De prime abord, on pourrait croire que c’est l’influence maritime qui crée ces relativement hautes températures en dépit de la composante septentrionale des courants. Mais il n’en est rien. L’inversion coupe complètement l’air des apports maritimes : il est parfaitement sec (3% d’humidité à 1300 mètres). C’est donc la seule subsidence qui réchauffe l’air, adiabatiquement par compression.

 

Plus haut en altitude par contre, on retrouve davantage d’humidité, déjà liée à l’approche de la bordure sud de perturbations atlantiques.

 

En attendant, le temps est beau, avec ciel serein, parfois quelques cirrus, et des traînées d’avion devenant plus persistantes, signe de cette augmentation de l’humidité à très haute altitude. Ces cirrus, quelques dizaines de minutes après le coucher du soleil, occasionneront un ciel de feu notamment au-dessus de Bruxelles (malheureusement, aucune photo représentative n’est disponible).

 

Les températures maximales : 7 à 9°C au littoral, 5 à 6°C au nord et à l’ouest du pays et 4 à 5°C au centre. Sur l’est et le sud, situation plus variable, avec 6 à 7°C aux endroits privilégiés, dont la vallée de la Meuse, 4°C en Gaume et 3 à 4°C sur les hauts plateaux. Les plus hautes valeurs dans cette région : 7,3°C à Angleur, 6,5°C à Hastière et 6,4°C à Bièvre. Dans tout le pays : 8,7°C à Zeebruges.

 

Le soir, le gel réapparaîtra rapidement dans le sud du pays, tandis que la moitié nord reste dans de l’air plus doux. À 8 heures le lendemain, on relèvera –7°C en Gaume, mais ça, ça concerne déjà l’hiver (1er décembre).

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