Où est mon ballon ?

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Peut-être vous est-il venue l'idée saugrenue d'accrocher à un ballon votre sonde de température/humidité afin de voir ce que ça donne avec l'altitude.  Mais voilà, la portée du signal est assez limitée et pour récupérer votre matos c'est tout un bazar, à moins d'avoir une longue ficelle. 

 

Laissons-faire les pros : depuis 1959 c'est l'IRM qui s'en occupe.  Si au départ c'était assez limité aussi, force est de constater qu'avec l'évolution des technologies et de leur miniaturisation les sondes peuvent maintenant transmettre non seulement des tas de données en temps réel mais également leur position.  Et voilà peut-être un petit jeu qui vous passera le temps durant ce confinement : la chasse au ballon depuis votre salon !  

 

L'IRM lâche chaque semaine 3 ballon-sonde depuis Uccle : le lundi, le mercredi et le vendredi (sauf si jour férié) vers 12h30.  Vous pouvez le suivre en vous connectant sur  https://wetterson.de/karte/# en principe il apparaîtra vers 12h45 quand il aura pris assez d'altitude.

Le voici droit sur... les pistes de l'aéroport de Zaventem !  Pas de panique, c'est très fréquent étant donné les vents de Sud-Ouest sur le pays, son altitude est déjà d'environ 20.000 pieds donc bien au-dessus de ce qui pourrait décoller ou atterrir.  En cliquant sur l'icone du ballon, ça fera apparaître le petit cadre reprenant son identification, sa fréquence d'émission, date, heure, position, altitude (en mètres au niveau de la mer), sa vitesse ascensionnelle, direction et km/h.  Est mentionnée aussi son altitude AGL (Above Ground Level) soit par rapport au sol (40m à cet endroit); et enfin sa mesure de la température.  A tout moment vous pouvez aussi cliquer sur la ligne de trajectoire pour revoir les données à l'endroit et moment sélectionné.  Le voilà bien parti, où va-t-il nous emmener ?

Après une bonne demi-heure il n'a pas été bien loin mais il est déjà vachement haut ! 15 kms et à -56°C, il se trouve au-delà de l'altitude de croisière de la plupart des avions de ligne, tout seul, peinard.

A peu près une heure de vol, à 20 kms de haut...

Le vent a tourné avec l'altitude (30 kms), la vue doit être splendide.  Le voilà qui suit l'autoroute d'Anvers vers Liège peut-être pour y boire un peket histoire de se réchauffer car là ça commence franchement à cailler !

Presqu'une heure et demie de vol, il a quitté l'autoroute et il valait mieux car à 145 km/h il aurait pu se faire flasher !  35 kms d'altitude, il ne tiendra plus très longtemps...

POUM !

J'ai eu juste le temps de capturer l'image précédente, de l'enregistrer et je m'aperçois qu'effectivement il a atteint sa limite et a explosé !  Mais les instruments continuent d'émettre et chutent à du 200 km/h étant donné la rareté de l'air et de ses frottements.

Quelques explications : en atmosphère "standard" la pression au niveau de la mer (0 m) est de 1013,2 hPa.  A 32.000 m d'altitude elle est de... 10,13 hPa !  Soit presque plus rien, la pression du gaz dans l'enveloppe du ballon l'a fait gonfler et gonfler jusqu'à devenir énorme et finalement exploser vu le manque de résistance extérieure.  Un ballon-sonde a une durée de vie d'environ 1h30/1h45 et sa limite est de 35.000 m.  Que va devenir sa sonde ?  Où vas t'elle tomber ?  Un suspense insoutenable...

Dernier signaux reçus : grâce à un petit parachute, la sonde a "plané" et ralenti au gré de la densité atmosphérique, elle a retrouvé le vent Sud-Ouest lors de sa descente avec un joli virage pile verticale-terrain de l'aérodrome de Zwartberg (Genk).  Elle a du rejoindre le sol peu de temps après.  Selon l'IRM en général, les ballon-sonde parcourent environ 75 kms et retombent dans le Limbourg.  Bien sûr ils dépendent des conditions météo et surtout de la force du vent et sa direction.

 

Alors peut-être qu'un jour il y en a un qui viendra se poser près de chez vous ?  La chasse est ouverte !