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Une météo de rêve

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UNE MÉTÉO DE RÊVE

 

Pendant une semaine, du 2 au 8 septembre 2021, la Belgique a connu une météo de rêve, avec plein soleil sans l’inconvénient de températures excessives comme en 2020 (encore 34-35°C en Basse et Moyenne Belgique, ainsi que dans les vallées le 15 septembre 2020).

 

L’automne 2021, après un été que d’aucuns considèrent comme complètement pourri, nous offre un temps très lumineux en son début. Les hautes pressions, qui se trouvaient encore trop à l’ouest à la fin du mois d’août (temps frais et précipitations parfois conséquentes à l’est du pays, jusqu’à 51 mm en 48 heures à Mont-Rigi), se placent de façon très favorable par rapport à nos régions dès le mois de septembre. Le premier du mois, il faut encore être patient, avec de la fraîcheur humide et des nappes de stratocumulus étendues, sauf sur la Gaume où il fait déjà beau. À partir du 2, c’est tout le pays qui profite du soleil.

 

Voici en détail le déroulement de ces journées.

 

 

2 septembre 2021

 

Un anticyclone à présent centré sur l’Écosse, avec crête vers l’Allemagne, détermine le temps sur nos régions. Les vents soufflent généralement de nord-est, mais tendent à souffler d’est à sud-est en Haute Belgique. Le temps est beau avec parfois du brouillard matinal, puis un ciel bien bleu avec ici et là quelques bancs d’altocumulus. L’après-midi, des cumulus se forment et tendent à rester très plats avant de se transformer en stratocumulus cumulogenitus et de se résorber. Au littoral, des stratocumulus résiduels sont encore responsables d’une ambiance grise en matinée.

 

Les températures minimales descendent jusqu’à 3°C dans certaines vallées, sinon se situent vers les 10°C en bien des endroits du centre du pays, et ne descendent même pas en dessous de 15°C sur le nord et l’ouest du pays (localement 17°C au littoral). Les maxima, encore modestes, se situent autour de 19°C au littoral, de 21 à 22°C en plaine et de 19 à 20°C sur les hauteurs.

 

 

3 septembre 2021

 

L’anticyclone s’est scindé et comporte désormais deux noyaux principaux, l’un toujours proche du nord des Îles Britanique et l’autre, sur le sud-est de l’Europe.

 

Chez nous, cela n’apporte presque aucun changement au niveau des vents. Ceux-ci continuent à souffler de nord-est en plaine et d’est à sud-est (voire de sud) sur les hauteurs. Les températures minimales redescendent à 3°C dans certaines vallées de Haute Belgique, sinon sont souvent voisines de 10°C. Au littoral, la nuit reste douce avec 14 à 16°C. En journée, c’est l’inverse. Sous l’influence d’une brise de mer de nord-nord-est, les températures côtières ne dépassent pas 20 à 21°C. À l’intérieur des terres par contre, on note une nette hausse, avec 24 à 25°C en plaine et 22 à 23°C sur les hauteurs.

 

Après quelques brumes matinales éparses, le ciel est serein ou presque sur toute la Belgique. Tout au plus note-t-on quelques petits cumulus humilis ici et là, et quelques fractus maritime en fin de journée au littoral.

 

Un mot sur la brise de mer au littoral. En raison de l’été assez frais, la température de l’eau de mer (18,5°C) ne bat pas des records. La montée des températures à l’intérieur des terres crée donc une situation plus estivale qu’automnale, avec une bonne brise de mer le long de la côte. En après-midi à Zeebruges, la température redescend à 18-19°C sous un bon vent de nord-nord-est soufflant à 30 km/h avec des rafales jusqu’à 40 km/h, voire un peu plus, ce qui donne une sensation de grande fraîcheur.

 

 

4 septembre 2021

 

La partie maritime de l’anticyclone scindé reprend le dessus, avec des noyaux sur la Mer du Nord et sur la Scandinavie. Cette influence maritime nous vaut une nuit plutôt douce avec des minima souvent de 12 à 13°C, et même de 14 à 15°C au littoral. En Haute Belgique, la situation est plus contrastée. En altitude, au-dessus de l’inversion, c’est l’air continental méridional qui prédomine avec des minima qui ne descendent pas en dessous de 14°C sur les Hauts Plateaux. Dans certaines vallées par contre, suite au rayonnement, les minima descendent jusqu’à 4 ou 5°C !

 

En journée, l’inversion a parfois du mal à se résorber en raison de cette infiltration maritime. De ce fait, les brumes et stratus sont coriaces et persistent toute la matinée sur l’ouest, le nord et même le centre du pays. Ailleurs il fait beau dès le matin, mais avec de nombreux altocumulus castellanus. L’après-midi, il fait beau partout avec encore quelques altocumulus. Sur les reliefs, on note une petite instabilité avec des cumulus se développant jusqu’au stade mediocris, voire congestus.

 

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Webcam MB – Schaerbeek – 4 septembre 2021 à 9h30

 

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Webcam MB – Cerfontaine – 4 septembre 2021 à 9h30

 

Les températures restent modestes au littoral et en plaine, sous l’inversion, avec respectivement 19-20°C et 20-22°C. Sur les Hauts Plateaux, il fait plus doux avec 22-23°C tandis qu’on note jusqu’à 26°C dans l’Entre-Sambre-et-Meuse.

 

Les vents, qui depuis quelques jours déjà soufflent de sud-est sur les reliefs et de nord-est en plaine, sont d’ailleurs favorables au maintien de cette inversion.

 

 

5 septembre 2021

 

L’anticyclone, dorénavant, est centré sur la Baltique et tend à se déplacer vers la Pologne.

 

Les températures nocturnes restent contrastées, avec 6°C dans certaines vallées et 13-14°C sur les plateaux. En plaine, les valeurs sont proches de celles des plateaux (avec même localement 16°C au littoral), sauf au nord-est où les minima descendent à 8-10°C.

 

En journée, l’inversion se résorbe cette fois-ci, avec à nouveau 24-25°C en plaine et jusqu’à 27°C sur l’ouest et le sud-ouest du pays. Sur les Hauts-Plateaux, les températures arrivent à 22-23°C.

 

Au littoral, la brise de mer est faible et peu pénétrante, sauf parfois sur le front de brise de mer. En bordure immédiate de la mer, la température ne dépasse pas 22°C, mais elle monte déjà à 25°C dans les dunes. À l’aéroport de Middelkerke, un front de brise de mer donne quelques petites rafales en fin d’après-midi.

 

Le ciel est bleu, avec souvent encore des altocumulus castellanus en matinée. Sur les reliefs, une petite instabilité persiste avec formation de cumulus mediocris l’après-midi, atteignant parfois le stade de congestus.

 

 

6 septembre 2021

 

L’anticyclone principal est désormais centré sur l’est de la Pologne tandis qu’un nouveau petit noyau se forme sur le sud de la Mer du Nord.

 

Malgré un ciel parfois un peu voilé (cirrus s’épaississant temporairement l’après-midi ou le soir, selon les régions), le temps reste très agréable et surtout très doux. En après-midi, des cumulus se forment à nouveau sur les reliefs.

 

La nuit, sur la plupart des régions, est déjà douce avec des minima compris entre 10 et 13°C. Seules quelques vallées connaissent à nouveau une grande fraîcheur matinale avec près de 5°C. En après-midi, les températures maximales atteignent généralement 25 à 27°C en plaine et 22 à 24°C sur les hauteurs. La brise de mer n’est pas très développée. En bordure immédiate de mer cependant, la température ne dépasse pas 22-23°C.

 

Ci-dessous, ciel très particulier, le soir, en raison des cirrus parfois épais.

 

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Crédit photo : Kevin Mélot

 

 

7 septembre 2021

 

L’ancien noyau anticyclonique s’est déplacé jusque sur l’Ukraine, le nouveau se trouve sur le nord de l’Allemagne. Le vent souffle à présent d’est, et encore de sud-est sur les hauteurs.

 

Le temps est à nouveau très beau, avec certes encore des cirrus, mais moins que la veille. Les températures minimales restent froides dans certaines vallées (5 à 6°C), sinon sont douces, surtout sur les plateaux (13 à 14°C tant en Ardenne qu’en Moyenne Belgique). Au littoral à Zeebruges, le minimum ne descend pas en dessous de 17,2°C.

 

Ci-dessous, les contrastes thermiques matinaux sont rendus bien visibles par la brume dans les vallées.

 

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Environs de Jalhay – crédit photo : Xavier Van Brackel

 

En journée, il fait chaud pour la saison, mais sans excès, avec 26 à 28°C en plaine et 24°C sur les hauteurs.

 

Au littoral, une faible brise de mer de nord-est intervient l’après-midi aux environs immédiats de l’eau, avec une température qui baisse quelque peu jusqu’à 23-24°C. À peu de distance de la mer, cette brise ne se fait plus du tout sentir. Tant l’aéroport de Middelkerke que la base de Coxyde connaissent des températures maximales de l’ordre de 28°C.   

 

 

8 septembre 2021

 

Les pressions restent élevées sur le Continent, mais l’activité dépressionnaire, en provenance de l’Océan, se rapproche de plus en plus. Un premier front, situé le matin sur l’extrême ouest de la France, s’est avancé jusqu’au milieu de France en cours de journée.

 

Il n’en est pas moins que c’est la journée la plus estivale de la série (mais toujours sans excès). Après une nuit encore très localement froide le long des frontières allemande et luxembourgeoise (5 à 6°C dans les vallées), mais douce partout ailleurs (jusqu’à 17,1°C à Bierset), les maxima diurnes s’élèvent à 27-29°C en Basse et Moyenne Belgique, et à 22-24°C sur les Hauts Plateaux.

 

Le ciel est le plus souvent serein. Ici et là, on note quelques cirrus et, l’après-midi et le soir, localement aussi des altocumulus.  

 

Le vent général d’est à sud-est empêche toute brise de mer. Sur l’ouest de la Côte Belge, on n’est pas loin de 30°C !

 

 

9 septembre 2021

 

C’est déjà fini. Aux petites heures, de l’activité orageuse se manifeste déjà à nos portes, en France juste au sud de la Botte du Hainaut. De nouveaux orages se développent, à nouveau sur la France, en après-midi et touchent la Flandre Occidentale dès 15 heures. Ces orages se propagent ensuite sur bien des régions de la Belgique durant l’après-midi et le soir. Bruxelles, par exemple, est touchée vers 19h30.

 

Grâce à de belles éclaircies, les températures parviennent à monter encore assez haut sur l’ouest ainsi que le nord et le nord-est du pays avec 25 à 27°C. Ailleurs les nuages arrivent plus vite et les maxima sont moins élevés.

 

 

Conclusion

 

En météo comme dans les actualités générales, ce sont souvent les extrêmes et les catastrophes qui sont épinglés, et moins souvent les bonnes choses. La période du 2 au 8 septembre 2021 n’a présenté aucun extrême, mais combien il était agréable de se faire une terrasse par ce temps tiède !

 

Le Belge, en tant que bon râleur, se plaint souvent du temps, notamment par la fameuse phrase : « chez nous, c’est tout ou c’est rien ! ». Et il a raison ! Combien de fois, surtout ces dernières années en été, la canicule arrivait dès que le soleil se pointait. Et s’il ne faisait pas chaud, c’est qu’il n’y avait pas de soleil non plus. En septembre, c’est déjà plus facile d’avoir du soleil et des températures agréables, mais ce n’est pas gagné d’avance non plus. Il suffit de voir 2020, avec la chaleur extrême qu’on s’est tapée à la mi-septembre.

 

Pour terminer, voici l’évocation de la plus belle année que la Belgique n’ait jamais connue sur le plan météorologique, en l’occurrence 1959.

 

Cette année-là, le temps s’était mis au soleil dès le 27 janvier, avec de la douceur en journée et, sur le plateau des Hautes-Fagnes au-dessus de l’inversion, on montait même jusqu’à 13°C ! Et ce fut le point de départ de la période la plus extraordinaire qui s’est produite chez nous.

 

En février, tous les records d’insolation ont été pulvérisés en Haute Belgique. À Spa, Botrange et Saint-Hubert, l’insolation se rapprochait des 200 heures, ce qui était digne d’un mois d’été. Et le tout sous une douceur fréquente, avec de nombreux jours au-dessus de 10°C et certains avec presque 15°C.

 

Les plaines, en raison de l’inversion presque constante, étaient moins privilégiées avec froid et brouillard, mais une insolation restant malgré tout au-dessus des normes de février. À la fin du mois, l’inversion s’est résorbée partout et on atteignaint 18-19°C (!) en bien des endroits.

 

Mars et avril ont été de véritables mois de printemps, avec soleil et douceur et des 20°C souvent dépassés, surtout en avril.

 

Mai a continué sur la même lancée : du soleil et des températures souvent comprises entre 20 et 25°C, en dépit de quelques brefs retours de la fraîcheur. Que vouloir de mieux comme antichambre de l’été.

 

Le mois de juin a été inondé de soleil, et pourtant jamais trop chaud. Tout au long du mois, à l’exception de quelques pointes très locales, les 30°C n’ont jamais été atteints !

 

Juillet a été plus ensoleillé encore et reste jusqu’à ce jour le mois de juillet le plus ensoleillé à Uccle depuis 1887. Le 9 juillet, on a observé 35 à 36°C sur une grande partie du pays et jusqu’à 38°C du côté de Liège, ainsi que localement en Campine. Ce fut la seule journée de chaleur vraiment excessive de l’année 1959. Le reste du temps, les températures ont été on ne peut plus agréables, avec 22-23°C au cours des périodes un peu plus fraîches, et 26-27°C au cours des périodes un peu plus chaudes.

 

Août a  été un peu moins ensoleillé mais se défendait bien parmi les mois d’été belges. Et avec des températures un peu supérieures aux normes saisonnières, une bonne terrasse n’était toujours pas de refus.

 

Septembre... Quel septembre ! Tous les records d’insolation ont été à nouveau pulvérisés. Presque partout dans le pays, on se rapprochait des 300 heures d’insolation. Avec les journées de septembre déjà bien plus courtes qu’en été, cela signifie qu’en termes de pourcentage d’insolation (par rapport au total possible), on a battu les records tous mois confondus, en se plaçant même devant avril 2007 que d’aucuns croient le plus ensoleillé de tous les temps.

 

Et pourtant, jamais la température n’a été excessive. Les 11 et 12 septembre, on atteignait les 30°C en certains endroits, sinon on était souvent proches de 25°C au début du mois, et de 20°C vers la fin du mois.

 

En octobre, soleil et douceur étaient toujours là. Les 10 premiers jours du mois, le soleil brillait près de 10 heures par jour en moyenne, et même davantage en Haute Belgique. Le tout par des températures le plus souvent comprises entre 20 et 25°C, et proches de 20°C sur les Hauts Plateaux.

 

Par la suite, l’automne s’est certes invité un peu, mais le temps était loin d’être mauvais.

 

Novembre, enfin, est devenu plus humide et décembre a récupéré son temps belge, gris, pluvieux et un peu trop doux pour un mois d’hiver.

 

Et pourtant, malgré cette fin un peu plus maussade, combien d’entre nous signeraient à deux mains pour revivre une année comme 1959 ?

 

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La place de Brouckère en 1959

 

 

 

Modifié par cumulonimbus
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