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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

Messages recommandés

Amis de la bonne humeur, bonsoir !!

:P

Sur la graphique de l'évolution de la surface, on peut voir que la différence entre cette année et le record de 2007 se réduit.

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Mais bon, le déficit par rapport à la normale est toujours autour de 2,5 Million km2

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Pour montrer à quel point la conjonction de l'évolution climatique et de la déroute économique peuvent faire des dégâts. Cette année, face aux incendies gigantesques qui ont ravagés les USA :

Le Service des Forêts a dû ré allouer précipitamment des fonds d'autres projets comme la prévention des feux de forêts pour tenir le budget XD En plus, ils ont abandonné l'idée de laisser les feux brûler naturellement, alors que depuis une dizaine d'année, ils avaient changé de politique. En effet, le feu fait partie des écosystèmes si je puis dire, et leur permet de se régénérer. Des incendies ont ainsi été laissé tranquille ces dernières années (en 2011, il y a avait eu un cas assez spectaculaire, mais j'ai oublié dans quel État ? Si cela rappelle quelque chose à quelqu'un ^^). Cependant cette année, face à la pression des événements météorologiques, le Service des Forêts a décidé d'aller au contact et de tenter de maîtriser tout départ de feu. Cela est très mauvais pour les écosystèmes. Et c'est de plus risqué point de vue humain, car l'organisation de la lutte contre l'incendie ne peut être parfaitement opérationnelle en quelques heures...

Et pour montrer que je ne dis pas n'importe quoi ^^

https://www.documentcloud.org/documents/407...emo-may-25.html

The Forest Service will endeavor to make up the difference by transferring other available program funds.

Est-t-il nécessaire de traduire ... ?

As acknowledged by the National Cohesive Strategy for

Wildland Fire Management: “Safe aggressive initial attack is often the best suppression strategy

to keep unwanted wildfires small and costs down.” In recent years we have placed increasing

emphasis on suppression strategies to meet restoration objectives – recognizing wildland fire as

an essential ecological process and natural change agent. Given the unique circumstances we

face in 2012 I expect Regional Forester approval of any suppression strategy that includes

restoration objectives. I acknowledge this is not a desirable approach in the long-run.

!!! Ils savent que ce n'est pas une bonne idée, mais ils vont quand même au contact car la situation pourrait échapper à toute contrôle.

Alors en 2012, il y a eu assez de sousous pour éviter le pire, mais avec une situation économique qui ne cesse de se dégrader et une situation climatique qui ne cesse d'empirer, il y a nécessairement un moment où ils n'auront plus d'autres possibilités que de regarder, impuissant...

Je n'ai pas les chiffres exacts, mais pour donner une idée, le budget "suppression des feux de forêt", c'est un peu moins d'1 milliard de dollars, épuisé fin Août, pour un coût total sur toute la saison qui devrait approcher les 1.4 milliards de dollars...

En général, quand tu commence à faire dans le quasi détournement de fonds pour arriver à gagner un an de plus, c'est rarement bon signe... Cela me rappelle les jeux de stratégies tiens ^^ Quand le gus en face commence à redistribuer ses ressources en allant au contact justement et en perdant toute vision LT, c'est qu'il est très souvent proche de l'effondrement :lol: Il y a bien une fois comme cela sur Total Annihilation (le meilleur jeu de tout les temps et de tout l'Univers :P ), je me suis laissé déborder, mais j'ai quand même réussi à restabiliser la situation in extremis. Mais cela a fini qu'on se balancer des nukes à la tronche sans qu'aucun ne prenne l'avantage, et j'ai fini par abandonner ^^

Modifié par paix

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Tenez, je vais continuer à traduire pour montrer d'où cela me vient, et que ce n'est pas juste une inquiétude personnelle...

Mort sur les lignes de feu

Par Mickael Kodas

30 Août 2012

Alors que de nombreux incendies font rage cet Été dans l'Ouest et que la politique du gouvernement s'oriente vers une suppression agressive des feux de forêt, la vie des pompiers est de plus en plus mise en risque.

Plus tôt ce mois-ci, une femme de 20 ans, creusant une tranchée pare-feu dans les montagnes de l'Idaho, a été tué par la chute d'un arbre, faisant d'elle la 12e personne à mourir dans les opérations de lutte contre les incendies de forêt à travers le pays cette année. Lorsque j'ai assisté à son enterrement quelques jours plus tard, près de 300 de ses collègues pompiers du Service des Forêts des États-Unis faisait la queue à l'extérieur de l'église du Nazaréen à Moscow, Idaho, dans leur tenue de travail ignifuge - veste de la couleur des tournesols niché dans accidentée, pantalon vert jade- et et en regardant des joueurs de cornemuse et une garde d'honneur conduire la famille d'Anne Veseth dans le sanctuaire.

J'ai été pompier pendant la saison des incendies de forêts de 2003 et j'ai passé beaucoup de temps autour des équipes du Service des Forêts lors de l'écriture d'un livre sur les méga incendies, donc je suis habitué à voir les yeux pleurant et déchirant des pompiers par la fumée et la sueur. Mais je n'ai jamais vu autant de leur menton, pleurant de pierre, et je n'ai jamais vu autant d'indignation parmi eux que celle provoqué par la mort de Veseth.

C'est parce que la veille de sa mort, une équipe de 20 personnes hautement qualifiées de "hotshots" - l'équivalent pour le Service des forêts des Navy SEALS (N.d.T. : Pour ceux qui ne comprendrait pas la comparaison ^^ Les Navy SEALS sont une unité d’élite de la marine des USA)- sont arrivés sur l'incendie Steep Corner où Veseth est morte, mais a refusé de prendre part à l'opération de lutte contre les incendies . Ils ont jugé cela «extrêmement dangereux», selon un rapport qu'ils ont ensuite déposé pour expliquer leur décision. Au premier rang des préoccupations de l'équipage étaient le nombre d'arbres morts et d'arbres affaiblis par le feu - connu sous le nom de «chicots» - qui tombaient autour de pompiers. Un de ces chicots a renversé l'arbre qui a tué Veseth.

Dans la saison des incendies entraînés par la chaleur et la sécheresse qui a déjà fait ses preuves parmi les plus destructrices de l'histoire américaine, la mort de Veseth met en évidence à la fois les coûts humains de la lutte contre les incendies et un débat qui fait rage au sujet de la bonne politique de gestion des incendies de forêt dans un monde en réchauffement. Avec le budget 2012 du Service des Forêts de lutte contre les incendies de forêts de 948 millions de dollars presque épuisé, mais avec quelques mois restant pour une saison des incendies qui devrait coûter jusqu'à 1,4 milliards de dollars, l'agence - dans un renversement majeur de la politique fédérale adoptée en 1995 - est en train de répondre rapidement à presque toutes les flammes dans une tentative de garder les petits feux de brûler hors de contrôle. Ceci malgré les dommages à long terme pour les écosystèmes forestiers et la probabilité que la nouvelle politique pourrait permettre de préparer les forêts pour des feux encore plus destructrices dans l'avenir. (Voir le sujet précédent de OnEarth de ce changement dans la politique de lutte contre les incendies controversé.)

Plus tôt: Le Service des forêts combat chaque feu cette année - mais à quel prix?

Il y a aussi un coût humain potentiel à l'attitude plus agressive: la plupart des décès se produisent sur les lignes de feux durant les premières phases des opérations de lutte contre l'incendie, quand les petites équipes ou les individus peuvent attaquer les flammes sans une gestion adéquate, sans communication, ou sans connaissance du terrain et la météo. "Les attaques initiales" sont souvent constitués d'une variété de pompiers locaux, de l’État, fédéraux, qui peuvent s'avérer difficiles à coordonner et peuvent avoir des approches différentes des mêmes opérations de lutte contre les incendies, y compris les plus élémentaires. Le rapport des "cracks" sur l'incendie qui a tué Veseth décrit une telle situation. Posté le SAFENET, qui permet aux employés du Service des Forêts de signaler anonymement des questions de sécurité, le rapport affirme que l'opération sur Steep Corner était en violation de huit des dix règles standard de lutte contre l'incendie - les règles de sécurité de base pour les pompiers forestiers fédéraux.

http://www.onearth.org/article/death-on-the-firelines

La grenouille sans cerveau, Épisode 98: À court de fonds pour lutter contre les incendies de forêts, les États-Unis transfère de l'argent des programmes de prévention des incendies.

Par Joe Romm le 8 oct. 2012 à 16:16

Le Washington Post rapporte cette nouvelle ahurrisante sur l'espèce homo "sapiens" sapiens :

Dans le pire saison des incendies de forêts, le Service des forêts du Département US de l’Agriculture a manqué d'argent pour payer les pompiers, camions de pompiers et les avions qui largue des retardants sur les flammes monstres. Ainsi, les responsables ont fait la seule chose qu'ils pouvaient : prendre de l'argent à partir d'autres programmes de gestion forestière.

Mais la plupart des programmes visaient à prévenir les incendies géants en premier lieu, et piller leurs budgets signifiait remettre à plus tard l'enlèvement des broussailles sèches et du bois mort sur de vastes étendues de terres - les choses qui alimentent le saut des flammes, menaçant les biens et les vies .

Dans les paroles du saint patron des mauvaises idées, d'oh!

Pouvez-vous imaginer une espèce à ce point folle ? Ce serait encore moins digne d'une grenouille que de couper le crédit d'impôt de l'énergie éolienne tout en continuant à subventionner les forages pétroliers. Là encore, comme le montre clairement des preuves accablantes, dehors, "Les êtres humains ne sont pas similaires à des grenouilles lentement en train de bouillir... Nous sommes comme des grenouilles lentement en train de bouillir, mais sans cerveau.".

Vous serez fasciné, mais pas surpris, de savoir exactement combien le budget de lutte contre les incendies de forêts pour le Service des forêts préparé par le Congrès est inepte : La "méthode traditionnelle que les membres d'une conférence du comité utilise pour allouer des fonds à la suppression des incendies de forêts» est «la moyenne du coût de la lutte contre les incendies de forêt au cours des 10 dernières années. "

Les experts forestiers soutiennent que cette approche «est inadapté à une époque où le changement climatique est à l'origine de plus longues périodes de sécheresse, et à la sécheresse, donnant aux incendies plus de carburants pour brûler et résultant en des saisons d'incendies de forêts plus longues incendies." Duh!

Rappelez-vous le réchauffement climatique contribue déjà aux pires incendies de forêt "depuis le Petit Âge Glaciaire" (N.d.T. Pou ceux qui prennent Romm pour un réchauffiste excité, voir aussi le NSIDC : http://nsidc.org/news/press/20120730_draught.html) Et voici une figure d'une présentation de 2010 faite par le Dr John Holdren, conseiller scientifique du président, sur les conditions prévues pour le milieu du siècle :

post-3513-1349880226_thumb.png

Ainsi, fournir un budget basé sur "la moyenne du coût de la lutte contre les incendies de forêt au cours des 10 dernières années" est voué à un échec de plus en plus spectaculaire, d'autant plus qu'il a déjà commencé à échouer spectaculairement:

Autrefois s'étendant de Juin à Septembre, la saison s'est développée au cours des 10 dernières années pour inclure Mai et Octobre. Il était auparavant rare de voir plus de 5 millions d'acres cumulatifs brûler, explique un officiel du département de l'agriculture. Mais les quelques dernières saisons ont enregistré des millions en plus.

Les feux de forêts cette année ont brûlé près de 8 millions d'acres à la fin Août, à peu près le moment où le budget alloué pour les combattre a été complémentent asséché.

«Ils savaient qu'ils étaient à court d'argent dès le début, en mai", a déclaré Chris Topik, directeur de la restauration forestière nord-américaine pour la Conservation de la Nature. «Au mois de Mai, ils disaient aux gens,« Attention, ne pas dépenser trop [sur la prévention]. "

Depuis sept ans à partir de 2002, 2,2 milliards de dollars a été transféré à partir d'autres comptes pour l'extinction des incendies lorsque le budget a tourné court, selon les documents fournis par le Service des forêts. Le Congrès a parfois remboursés une fraction de ces fonds ....

Chaque année, cet argent a été retiré des programmes d'élimination des broussailles et des programmes de récupération de bois, les efforts du Service des Forêts pour prévenir les incendies a reculé "de plus loin en plus loin en arrière», a déclaré Jake Donnay, directeur de la foresterie pour l'Association Nationale des Forestiers d'États. «Même avec les crédits qu'ils reçoivent, ils ne sont pas en mesure de rattraper le retard."

Qui a dit qu'une once de prévention vaut mieux qu'une livre de guérison ? Au Congrès, le dicton est, il vaut mieux payer pour le demi kilogramme de guérison avec l'argent que l'once que vous alliez dépenser en prévention. [Et oui, je sais que ce n'est pas réel, prévention à long terme, c'est-à-dire l'atténuation du CO2. C'est le témoignage que j'ai déposé en Juillet dernier : «Aujourd'hui audience au Parlement sur les scolytes, la sécheresse et les incendies]

Or, il s'avère cette année que le Congrès a fini par faire la différence. Il a fourni "au début de l'exercice seulement environ la moitié des 1 milliard de dollars qu'il en coûterait pour lutter contre les incendies de cette année," mais par la suite rembourse "400 millions de dollars de la Résolution 2013 continue, permettant un travail de prévention des incendies pour continuer."

Les bonnes nouvelles sont que le Congrès comprend que ce genre de budgétisation n'a pas de sens. Ils ont même créé un fonds d'urgence où le Service des Forêts pouvait mettre des fonds durant les (de plus en plus rare) années durant lesquelles ils ne dépensent pas leur allocation initiale pour combattre les feux de forêt : Fond fédéral sur l'aide, la gestion, et la mise en valeur des terres ou FLAME. Avez-vous compris ? Nous combattons les incendies avec le FLAME (désolé, c'est intraduisible XD Le Congrès s'est amusé à faire un jeu de mot pourri et Romm s'en donne à cœur joie :P ). Le Congrès est tellement intelligent ... ou pas:

Le Congrès a alloué 415 millions de dollars au FLAME pour son premier exercice financier, de 2010 - une saison d'incendies moyenne, il s'est avéré. Par chance, la saison suivante a également présenté moins de feux, et un léger excédent budgétaire est entré dans FLAMME.

Mais en 2011, le Congrès est bien repassé derrière, en prenant au moins 200 millions de dollars du fonds pour les placer dans la trésorerie générale et utiliser pour les autres dépenses.

"Il défait le but de FLAMME," Topik, un ancien membre du personnel de l'Appropriations Committee Chambre, a déclaré le Service des forêts.

Ainsi, la mauvaise nouvelle est que le Congrès est dirigé par des grenouilles sans cervelle - c'est pourquoi nous l'appelons une démocratie représentative:

Les membres du personnel du comité a reconnu que le coût moyen de 10 ans de suppression des incendies pour déterminer le budget n'est pas idéal. La porte-parole, Jennifer Hing, a déclaré que le comité continuera à fonctionner ainsi ....

Je republier cette esquisse Toles en l'honneur de la commission :

s_07202009_520.gif

Et là, je vous parle juste de coûts opérationnels. Les pertes causés par les incendies sont bien plus faramineuse. Pour le seul incendie de Waldo Canyon, le coût est difficile à estimer, mais cela tape dans les 200 millions au minimum...

Bon Joe Romm est très acerbe (ce n'est pas nouveau chez lui ^^) mais il n'a pas non plus tort sur la définition qu'il donne d'une démocratie représentative.

Notons quand même que nous parlons bien ici de la première puissance mondiale (après la Chine XD) et que si en 2012, ils ne sont déjà pas foutu de boucler un budget de lutte contre les incendies, cela promet pour les années à venir :s Si il y a des frenchies mangeurs de cuisse de grenouille qui me lise :P je noterais aussi que la France n'est pas la première puissance mondiale ^^ et que le budget de la France n'est pas dans un état plus reluisant...

De toute façon, il arrivera à un moment où les ressources allouées à l’adaptation au réchauffement climatique ne seront plus suffisante. Le seul véritable moyen de lutter contre le réchauffement, est de baisser les émissions de CO2. Nous n'avons pas de ressources illimités, et nous ne pouvons donc nous adapter à un réchauffement au delà d'un certain seuil. Et là on commence à le voir le seuil... D'autant qu'une fois que nous ne sommes plus capable de lutter efficacement, cela ne fait qu'accélérer le processus. Imaginez les USA après avoir perdu Colorado Springs et l'académie des airs suite au feu de Waldo...

D'autant que là, nous parlons seulement sousous, mais imaginez lutter contre un incendie après le déclin de production mondiale de pétrole... Plus de coucous pour aller bombarder de produits chimiques, plus de véhicules tout terrain pour aller au contact,...

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Amis de la bonne humeur, bonsoir !!

:P

Sur la graphique de l'évolution de la surface, on peut voir que la différence entre cette année et le record de 2007 se réduit.

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Mais bon, le déficit par rapport à la normale est toujours autour de 2,5 Million km2

Bonsoir :D

Ce qui m'inquiète surtout, c'est que le déficit s'enfonce toujours plus :

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L'embâcle est plus lente que la normale. Côté canadien, c'est flippant. Toujours aucun frazil, et un océan à 2/4°C environ :

post-3513-1349891620_thumb.png

Et puis comme je le disais, la température de l'Arctique va bouffer sévère :

post-3513-1349891679_thumb.png

Et CFS est toujours aussi flippant :

post-3513-1349891904_thumb.png

Il ne cesse de s'enfoncer, run après run... Bon CFS n'est pas vraiment fiable ^^ mais pour la banquise il n'est pas mauvais non plus, et pour le forcer à s'enfoncer ainsi run après run, c'est que les conditions sont vraiment exceptionnels. Il est très peu probable que ce soit juste un délire de CFS (ou alors la NOAA peut déjà plancher sur la v3 du CFS XD).

Sur la ligne de côte, où l'embâcle commence plus facilement, ôté russe, on a déjà des frazils, là c'est un peu plus normal (enfin, si on considère qu'être juste dans les records, c'est normal), mais côté canadien, qu'il n'y ai toujours pas de frazils c'est quand même craignos. En 2006, il avait fallu attendre mi-Octobre, et en 1998 je ne sais plus mais c'était la même chose il me semble, et sorti de cela il n'y a pas pire. En même temps, il n'y a toujours pas de gel permanent côté canadien (Sachs Harbour s'est fait 4 jours au dessus de 0°C sur la dernière décade, avec une pointe à 2.3°C :s ) donc il n'y a pas non plus de miracles à attendre.

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(...) En même temps, il n'y a toujours pas de gel permanent côté canadien (Sachs Harbour s'est fait 4 jours au dessus de 0°C sur la dernière décade, avec une pointe à 2.3°C :s ) donc il n'y a pas non plus de miracles à attendre.

J'ai lu dans un article qu'il y avait eu des chutes de neiges précoces dans le sud du Manitoba et qu'on attendait du gel le W-E dernier dans le midwest des états-unis, est-ce que tu as des infos la-dessus ? Ce n'était sans doute qu'un feu de paille (je ne sais pas si l'expression est bien choisie dans ce contexte :P ). Je n'ai pas trouvé de cartes concernant cette période pour cet endroit (je vais voir les cartes d'archive/reanalysis sur wetterzentrale mais ce n'est que pour l'europe), est-ce que tu sais ou en trouver ?

Bonne journée à tous !!

:thumbsup:

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(...)

Et CFS est toujours aussi flippant :

post-3513-1349891904_thumb.png

Il ne cesse de s'enfoncer, run après run... Bon CFS n'est pas vraiment fiable ^^ mais pour la banquise il n'est pas mauvais non plus, et pour le forcer à s'enfoncer ainsi run après run, c'est que les conditions sont vraiment exceptionnels. Il est très peu probable que ce soit juste un délire de CFS (ou alors la NOAA peut déjà plancher sur la v3 du CFS XD).

(...)

Vu qu'au niveau de la banquise on est dans une situation complètement inédite : cela fait plus de 3 mois qu'on est en dessous (et parfois très largement) de tous les records enregistrés précédemment, ca me parait difficile de prévoir la fiabilité d'un modèle dans de telles conditions, non ?

:whistling:

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J'ai lu dans un article qu'il y avait eu des chutes de neiges précoces dans le sud du Manitoba et qu'on attendait du gel le W-E dernier dans le midwest des états-unis, est-ce que tu as des infos la-dessus ? Ce n'était sans doute qu'un feu de paille (je ne sais pas si l'expression est bien choisie dans ce contexte :P ). Je n'ai pas trouvé de cartes concernant cette période pour cet endroit (je vais voir les cartes d'archive/reanalysis sur wetterzentrale mais ce n'est que pour l'europe), est-ce que tu sais ou en trouver ?

Bonne journée à tous !!

:thumbsup:

Je vais faire un peu de pub pour le Boitsfort et ElNino27 :P

http://previsionsmeteobelgique.blogspot.be...rctique-et.html

Pour les réanalyses HN :

http://www.wetter3.de/Archiv/ (Gebiet -> Nordhalbkugel)

http://www.wetterzentrale.de/topkarten/fsavnnh.html

http://www.meteociel.fr/modeles/archives/archives.php

Nous avons toujours une plus grande amplitude des ondes planétaires, et une remontée vers le Nord du Jet Stream. C'est tout à fait cohérent avec les travaux de Francis (à force, je pense que vous devez la connaître :lol: ), Greene et Monger (http://www.sciencedaily.com/releases/2012/06/120606132420.htm), Overland, ... -liste très loin d'être exhaustive :P -

Ce mois d'Octobre, l'activité ondulatoire de l'HN est encore très marquée, et nous avons des décrochages vers les latitudes moyennes de bas géopotentiels, alors que c'est toujours le carnage dans l'Arctique. C'est pour cela que j'ai brusquement reparlé de Février 2012 ^^ La situation est relativement similaire. Même si nous sommes dans une configuration AO-, ce n'est pas pour autant que le bilan s'équilibre. Pour Octobre par exemple, nous attendrons les données final du NCEP/NCAR, mais globalement quand même, si je vous ai sorti les données prévues par GFS, nous pouvons facilement calculer en pondérant par les surfaces que par rapport à l'Arctique qui se réchauffe et les latitudes moyennes, il manque du monde à l'appel. Les latitudes moyennes compensent en gros la tendance positive sur les T850 de la boîte 65/90°N dont je vous ai parlez, mais cela ne compose pas le refroidissement saisonnier qui devrait avoir lieu dans l'Arctique... Et donc, il y a toujours de l'énergie qui continue à rentrer dans le système, et l'explication canonique par l'AO et la notion de blocage est caduc. En Février c'était pareil, le mois a peut être été froid globalement, le mois a peut être été froid en Europe. Mais quelque part, nous nous sommes quand même bien fait enculer, si vous me passez l'expression (ami de la poésie, bonjour :D ), l'AO a perdu de sa signification, et nous avons failli comprendre pourquoi il y a un seuil sur le gradient du Z500 pour définir le blocage... Le bazar est en train de partir en vrille complétement. Bon après ne vous affolez ^^ Ce ne sont que des calculs à la hache, et je ne prétends pas à la parfaite exactitude, et faire ce genre de calculs sur des périodes aussi courtes, c'est "normal" que nous puisions trouver ce genre d'anomalie. Mais comme je le disais cela commence à faire un bout de temps que cela dure, et c'est cohérent avec l'évolution climatique actuelle.

D'une manière générale, dans un climat plus chaud, le gradient thermique entre les Pôles et l'équateur est réduit, et nous avons une accélération des échanges méridiens. Ce qui explique que ce soit aussi autant le bazar. C'est sûr que du coup ce n'est pas cool pour l'Arctique, mais l'énergie doit bien circuler. La perte de banquise amplifie ainsi l'activité ondulatoire et favorise du même coup le réchauffement arctique ^^ mais, même si je n'en parle pas assez :s , il y aussi une amplification de l'activité ondulatoire par l'évolution de l'activité convective tropicale, et par la perte de neige. Le rôle de l'activité convective tropicale est d'ailleurs important, l'évolution de la MJO ces dernières décennies expliquant sans doute une part de l'amplification polaire. Des gars comme cela avait tenté de modéliser le climat en bazardant de force une grosse anomalie de température localisée dans l'équateur, et du coup le forçage des ondes de Rossby permettait de transférer l'énergie de ce warm pool artificiel vers l'Arctique. Ce qui sera intéressant à voir donc est comment le Pacifique réagit au réchauffement, et comment cela affecte l'activité ondulatoire.

D'ailleurs, les prévisions de CFS m'inquiètent bien pour cette raison. Bon après c'est toujours la même chose, il y a toujours eu une activité ondulatoire, le Z500 a toujours eu une certaine hauteur, la neige a toujours existé ^^ Donc c'est sûr que pour la majorité des gens, ce sera un Hiver comme tous les autres Hivers et où il ne se passera rien d'autre que ce qui doit se passer un Hiver. Mais cela n'empêche pas que le climat soit en train de nous lâcher. Si nous gardons la mer de Beaufort ouverte même en Décembre, je ne sais pas où nous pouvons aller ainsi... Cela générera une très forte anomalie de chaleur sensible et latente qui pourrait interagir avec l'onde de Rossby semi stationnaire forcée par les Rocheuses, et pour le reste, Dei Gratia comme on dit en Latin.

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Vu qu'au niveau de la banquise on est dans une situation complètement inédite : cela fait plus de 3 mois qu'on est en dessous (et parfois très largement) de tous les records enregistrés précédemment, ca me parait difficile de prévoir la fiabilité d'un modèle dans de telles conditions, non ?

:whistling:

Oui bien sûr, comme GFS ou l'IFS qui peinent quand même de manière récurrente. Cependant, la banquise a une grosse inertie, par rapport à l'atmosphère qui se réajuste en quelques jours. En cela, prévoir l'évolution de la banquise est plus facile pour un modèle. C'est pareil pour les SSTs, il y a une inertie massive, donc cela limite le risque de se vautrer.

D'autre part, les données actuelles montrent bien que l'embâcle, ce n'est pas pour tout de suite. Le modèle de la Navy montre que les températures en Beaufort seront encore de 2 à 4°C jusqu'à mi Octobre. Il va falloir déjà résorber cette anomalie, et il y a du boulot. D'autre part, la salinité est localement assez élevée (par rapport au coin russe de l'Arctique notamment), donc l'embâcle ne se fera pas avant d'avoir atteint les -1.5°C de SSTs de toute façon. De plus, je ne sais pas si cela peut jouer réellement, mais suite à la très grande période d'ouverture de la mer cette année, l'érosion côtière a été importante, et l'eau est très chargée avec une forte turbidité Cela pourrait également abaisser encore un peu la température de congélation de l'eau. Il y a donc déjà entre 3 et 6°C de SSTs à éponger, l'embâcle ne pourra alors de toute façon pas commencer avant fin Octobre. La question surtout, c'est de savoir jusqu'à quand l'anomalie peut se maintenir. CFS à niveau là est sans doute effectivement un peu extrême, avec une persistance jusqu'en Janvier. Cependant, je ne pense pas que cela remette en cause le fait que le très fort retard d'embâcle de Beaufort sera au moins en partie vérifié. Nous sommes de toute façon déjà dans une situation record. Les seules autres années à être dans le même état de ce côté de l'Arctique sont 1998 et 2006, 2011 n'étant pas non plus un mauvais candidat. Si il n'y a toujours eu aucune amorce d'embâcle d'ici 10/15 jours, ce sera alors un record clair et net. Donc plus que le fait de savoir si Beaufort est effectivement dans une situation vraiment pas joyeuse, je pense que la question est surtout de savoir si la persistance de cette anomalie sera aussi extrême que le dit CFS.

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Allez, nous allons continuer avec les posts de dépressifs XD

L'USDA vient de sortir les chiffres des récoltes, et de facto les marchés sont devenus très fébriles... C'est sûr qu'à pédaler à cheval sur un petit nuage au milieu des éléphants roses et des bisounours (

), quand la réalité se rappellent à notre bon souvenir, ben, voilà quoi... Je suis sûr qu'il y a aurait moyen d'en faire un théorème général, du genre "le choc du retour à la réalité est proportionnel au carré de l'intensité de la fornication avec les bisounours" ou quelque chose du genre (j'espère qu'il n'y a pas un gamin de 3 ans fan de bisounours qui me lit, j'imagine bien le truc : "dis m'man, c'est quoi la fornication de bisounours ?" "..." ^^'). Nan mais sérieusement, je me demande si la déception est linéaire ou pas à l'attente, mais c'est assez difficile à évaluer, je dois admettre :D

Bref, la conclusion est déjà connue.

Les plus pauvres vont devoir s'entretuer pour de la nourriture.

C'est cru, mais c'est la réalité. Alors, comme à notre habitude, nous pouvons nous dire que, de toutes façons, ce sont des petits africains qui vont se massacrer, ce qui ne changera pas grand'chose à la situation depuis la décolonisation. Et on enverra un petit chèque à une assoc' à Noël, histoire de se donner bonne conscience, et cela ira tout seul. Sauf qu'il ne faut pas espérer que la situation ne continuera pas à se dégrader. Avec une population de plus en plus importante et une agriculture de plus en plus à la peine face au changement climatique, les pays "développés" y passeront aussi un jour de toute façon. Quand il faudra réintroduire les tickets de rationnements, cela fera un drôle d'effet. À moins que nous arrêtions de taper sur notre environnement comme des gros bourrins de base. Bon je dis cela, je dis rien moi hein :whistling:

J'en reviens aussi à ce que je disais hier, l'adaptation, c'est bien, mais cela a ses limites. Malgré que nous soyons des pays "développés", nous avons déjà de plus en plus de mal à encaisser, alors que nous n'avons que 0.8°C de réchauffement et une crise économique sans gravité. Quand l'économie continuera de plonger et le réchauffement d'empirer, il ne faut pas espérer que nos pays "développés" est encore le moyen d'encaisser et de s'adapter. À moins que nous foutions à terre ce modèle foireux. Bon de nouveau, je dis cela, je ne dis rien :whistling:

Bon pour les chiffres, histoire de faire croire que j'argumente :P

La récolte de maïs aux USA a encore été révisée à la baisse (cela me rappelle en Juillet, quand je disais sur le blog que les chiffres étaient complétement irréaliste. Comme quoi...) avec 10.706 millions boisseaux de maïs, largement en dessous des chiffres de production de 2011 (12.3 ou 12.4 millions de boisseaux).

Les prix du maïs du coup ont fortement réagi :

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Mais il n'y a pas que les USA... (je sais, je parle beaucoup d'eux, mais il ne faut pas croire que c'est juste un aléas climatique isolé chez eux, je n'ai juste pas le temps de vous redescendre toutes les informations ;) ). La Russie aussi, l'Australie aussi, l'Europe du Sud avec, bref un paquet de régions agricoles dans le monde ont pris un "severe blow". Et c'est toujours la même chose, nous ne pouvons lier un événement unique au RC, mais quand, depuis quelques années, nous enchaînons les mauvaises récoltes un peu partout dans le monde à cause d'événements météorologiques extrêmes, c'est qu'il y a quand même un problème quelque part.

La récolte de blé est ainsi sévèrement touché en Russie et en Australie (38 et 23 millions de tonnes respectivement). Là aussi, le blé à fortement réagi :

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Si vous voulez potasser un peu les chiffres de l'USDA ^^ :

http://www.bloomberg.com/news/2012-10-11/w...-dwindling.html

http://usatoday30.usatoday.com/money/indus...ates/56930320/1

http://www.businessweek.com/news/2012-10-1...r-global-supply

http://www.businessweek.com/news/2012-10-1...ime-in-38-years

Sur l'insécurité alimentaire en Afrique :

http://allafrica.com/stories/201210110056.html

L'analyse du Guardian :

http://www.guardian.co.uk/environment/2012...r?newsfeed=true

Et un survol des différents régions agricoles :

http://www.guardian.co.uk/environment/2012...d?newsfeed=true

En cela, ce n'est pas un événement localisé, ce qui rend très improbable sa survenue dans un monde sans changement climatique. À l'exception de l'Extrême Orient, il y a, ou il y a eu, des difficultés avec les récoltes.

Un pavé du Club de Rome :

Changement climatique - Un leadership d'urgence nécessaire maintenant

Les dernières preuves sur le changement climatique exige une réévaluation radicale de notre approche.

L'Arctique se réchauffe de 2 à 3 fois plus vite que le reste du monde. Dans les dernières semaines, la fonte de la banquise arctique s'est accélérée de façon spectaculaire, réduisant la superficie et le volume à un niveau encore jamais connu. Environ 80% de la glace estivale a été perdu depuis 1979, avec cette tendance actuelle, l'Arctique sera libre de glace en été d'ici 2015, et libre de glace toute l'année en 2030, des événements qui n'étaient pas prévus de se produire avant 100 ans . Plus inquiétant, la calotte glaciaire du Groenland cette année a vu une fonte sans précédent et le vêlage des glaciers, s'ajoutant à une tendance qui augmentera sensiblement l'élévation du niveau de la mer.

Au-delà de l'Arctique, le monde est dans la cinquième année d'une grave crise alimentaire, largement entraînée par le changement climatique, qui est sur le point de devenir bien pire, alors que le plein impact de la récente sécheresse extrême dans le cœur agricole américain fait son chemin à travers la chaîne alimentaire mondiale, ce qui conduit à des hausses de prix substantielles. La sécheresse autour de la Méditerranée a contribué à cette crise alimentaire, et a joué un grand rôle dans le déclenchement du Printemps Arabe, et du conflit syrien. Globalement, l'escalade des conditions météorologiques extrêmes continue.

La science établie clairement le lien entre ces événements et le changement climatique, avec les émissions de carbone de l'homme comme principale cause.

Est-ce que tout ceci importe ? Oui - Il s'agit de la question la plus urgente à laquelle aujourd'hui est confrontée le monde, les preuves indiquent que le changement climatique est entré dans une phase nouvelle et très dangereuse. Les calottes polaires sont l'un des régulateurs essentiels du climat mondial, et si la glace disparaît, l'absorption du rayonnement solaire accélère beaucoup plus le réchauffement des océans, avec un risque accru de grande libération de dioxyde de carbone et de méthane à partir de la fonte du pergélisol. Cela peut en retour déclencher un emballement irréversible du réchauffement. La sécurité de l'énergie, de la nourriture et de l'eau sont aussi en équilibre sur le fil du rasoir à la fois dans les pays développés et les pays en développement.

Ces changements se produisent alors que l'augmentation, déjà réalisée, de la température est 0.8°C, par rapport à des conditions préindustrielles, sans compter les 1.2°C supplémentaires qui résulteront probablement de nos émissions historiques. La cible «officielle», d'une hausse des températures ne dépassant pas 2 ° C, est beaucoup trop élevé (N.d.T. Et quasi inatteignable maintenant...). Les politiques actuelles, proposés par les gouvernements à travers le monde, sont bien pires et se traduirait par une augmentation de 4°C ou plus de la température. Les panacées officielles, telles que le captage et stockage du carbone, ne fonctionnent pas.

Les dirigeants politiques et économiques parlent avec désinvolture de s'adapter à un monde 4°C avec pratiquement aucune idée de ce que cela signifie - ce qui est un monde de 1 milliard de personnes plutôt que le courant de 7 milliards. Pas grand-chose d'amusant pour le départ des 6 milliards.

Pour paraphraser Churchill : «L'ère de la procrastination, des demi-mesures, des expédients apaisants et déroutant, des retards, arrive à sa fin. Nous sommes maintenant dans une ère de conséquences ". Nous savons comment établir de véritables économies sobres en carbone, ce qui conjurerait les pires effets du changement climatique, mais nous l'avons laissé trop tard pour une mise en œuvre progressive. Elles doivent être mises en place en urgence, qui s'apparente à la mobilisation des économies pour les mettre sur le pied de guerre à la veille de la WW2.

Pourtant, nous n'entendons rien de cela de la part des institutions politiques, économiques, ou des ONG de premier plan qui devrait être nos leaders pour répondre. Pourquoi?

Les incitations financières sont les principaux coupables, en particulier la culture des bonus qui s'est répandue à travers le monde anglo-saxon depuis le début des années 1990. Récemment il ya eu une certaine reconnaissance du fait que cela pourrait être un problème. Le président de Rio Tinto a reconnu que «la spirale de la rémunération des dirigeants au cours des deux dernières décennies, ne peut tout simplement pas continuer», et les dirigeants ont gracieusement décidé de renoncer à leurs primes annuelles à la lumière des résultats défavorables de l'entreprise. Très digne, mais les dégâts causés par cette culture sont beaucoup plus insidieux que le débat sur la quantité. Il menace les fondements mêmes d'une société démocratique.

La mentalité de bonus conduit inévitablement au court-termisme -peu administrateurs ou des dirigeants sont prêts à accorder une attention sérieuse aux problèmes à long terme tels que le changement climatique lorsque leurs récompenses sont basées presque entièrement sur la performance à court terme. Comme Upton Sinclair a dit : "Il est difficile de trouver un homme pour comprendre quelque chose si son salaire dépend pour lui de ne pas la comprendre".

Beaucoup admettent en privé que le changement climatique requiert une action beaucoup plus urgent que ce que nous voyons, mais peu sont prêts à parler par peur de faire dérailler le "business-as-usual". Il s'agit d'un échec fondamental de la gouvernance - les administrateurs ont une responsabilité fiduciaire d'évaluer objectivement les risques critiques auxquels leurs entreprises sont exposées, et prendre des mesures pour s'assurer que ces risques sont gérés de façon adéquate. Mais s'ils reconnaissent les changements climatiques comme un risque grave, ils sont tenus d'agir, ce qui nécessite une réorientation radicale des affaires loin de notre dépendance des combustibles fossiles à haute teneur en carbone, et de puissants intérêts acquis sont perdus dans le processus. Mieux vaut donc s'en tenir à la négation absolue, quelles que soient les conséquences.

Cette traverse les responsables politiques, les ONG et les bureaucraties, qui sont soumis à une pression énorme du secteur des entreprises de ne pas secouer le «business-as-usual» bateau, le résultat étant politiquement opportun et politiques climatiques contradictoires.

Cela peut être éthiquement et moralement indéfendable, mais c'est ce qu'un marché dérégulé a fait, et pourquoi il est si dangereux pour la santé de la démocratie.

Des politiques contradictoires et la myopie des entreprises sont incapables de régler des questions touchant la sécurité de nos vies, telles que le changement climatique. Il est temps pour les collectivités de contourner ces obstacles et de demander le leadership pour être prêt à prendre des mesures d'urgence, avant que le cadeau empoisonné que nous passons à nos petits-enfants ne deviennent encore plus toxique.

Ian Dunlop is an independent commentator, Fellow of the Centre for Policy Development, Director of Australia21, and a Member of the Club of Rome. He chaired the Australian Coal Association 1987-88, the Australian Greenhouse Office Experts Group on Emissions Trading 1998-2000 and was CEO of the Australian Institute of Company Directors 1997-2001.

http://www.clubofrome.org/?p=5183

Bon, sa conclusion peut se discuter, mais dans le fond il a raison. On notera aussi pour l'anecdote, qu'avant nous discutions de la possibilité de perdre la banquise estivale en 2030. Maintenant, on discute de la possibilité de perdre la banquise hivernale en 2030... Bon c'est peut être un peu exagéré (enfin, au point où nous en sommes...) mais la stabilité de la banquise hivernale est une question d'importance critique pour nos climats, et malheureusement cela a l'air d'être très mal barré.

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Un peu de musique pour se remonter le moral ^^ :

Tenez, je vais continuer pour votre bon plaisir de vous traduire de la documentation au sujet du changement climatique, pour montrer que ce n'est pas seulement ce que dit Jennifer Francis ^^ En plus, cela se vérifie bien ces derniers temps, comme quoi :D Notamment avec Nadine qui illustre bien la remontée vers le Nord du jet polaire. Alors, Nadine ne fait pas un changement climatique. Mais les cyclones tropicaux sont des entités particulières dans le bestiaire des phénomènes météorologiques. Ils sont en effet caractérisés par des effets de seuils très important, tout en étant peu fréquent mais relativement facile à suivre. Ainsi, la remontée vers le Nord de tout le bazar est un phénomène continu qui ne peut être détecté que par des moyens sophistiqués. Par contre, le bond vers le Nord de la zone tropicale qu’illustre Nadine est visible par tout le monde et est sans précédent depuis au moins 160 ans. Si le jet polaire serait en train de descendre plus en latitude par exemple, Nadine ne serait jamais passée par exemple. Dans le même temps, on a une circulation secondaire qui se met en place aux latitudes moyennes, et qui tente vaille que vaille de boucher le trou laissé par l'anticyclone qui se carapate vers le Nord. Des fois, nous arrivons encore à récupérer quelque chose (Février 2012...), la plupart du temps on se fait enfiler (comme durant un paquet de mois en 2011...). De plus, je reviens à mon histoire de Février 2012 et Octobre 2012, mais où nous avons des accès d'AO- malgré la NAM+. Le refroidissement stratosphérique est ainsi un fait observé :

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Qui s'accompagne nécessairement d'un vortex polaire plus puissant. Bref, cela continuer à yoyoter de la cafetière ^^

La carte "Arctique" perturbe la météo (ne vous bidonnez pas, j'essaye d'améliorer mes traductions ^^')

Est-ce que le changement climatique en Arctique a préparé le terrain pour des événements hivernaux plus sévères aux États-Unis et en Europe?

Le système climatique est complexe, et répond souvent de manière non linéaire aux forçages à la fois naturelle et anthropiques. Certains de ces processus de rétroaction dans ces réponses non-linéaires sont simples et ont des conséquences prévisibles. D'autres rétroactions sont moins intuitives, entraînant parfois des surprises qui peuvent prendre la société au dépourvu. Les épisodes hivernaux rigoureux qu'on connu certaines parties des États-Unis et de l'Europe au cours des trois dernières années semble être l'une de ces surprises résultant d'une intensification du réchauffement du système climatique. De nouvelles observations et des études de modélisation (Francis et Vavrus, 2012;. Liu et al, 2012) fournissent des preuves solides reliant la baisse récente de l'étendu de la banquise arctique en Été aux événements hivernaux plus fréquent de froids extrêmes et de chutes de neige dans l'hémisphère Nord des latitudes moyennes. Depuis la chute spectaculaire de la banquise arctique pendant l'été 2007, de graves événements hivernaux ont régulièrement touché une grande partie de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Asie de l'Est (Liu et al., 2012). Au cours de l'hiver 2011/2012, une mortelle et étendue vague de froid descendait sur l'Europe centrale et orientale à la mi-Janvier. Avec des températures approchant -30°C à vous glacer le sang, et des congères atteignant les toits, les intempéries ont piégé plus de 100.000 personnes dans leurs maisons pendant plus d'une semaine. Au moment celle-ci prenait fin à la mi-Février, le nombre de morts avait dépassé 550. Au cours des deux années précédentes, la côte Est américaine, ainsi que l'Ouest et le Nord de l'Europe ont connu des hivers successifs avec des températures anormalement froides et des chutes de neige plus forte que la moyenne. L'hiver 2009/2010, coïncidant avec des conditions El Niño dans le Pacifique et avec l'indice le plus négatif de l'oscillation arctique (AO), a été particulièrement sévère, avec plusieurs villes aux États-Unis et en Europe températures enregistrant des records de températures basses et des chutes de neige records (voir http://www.ncdc.noaa.gov/special-reports/2...coldseason.html; Cattiaux et al, 2010). Peut-être que le plus mémorable événement en terme de chute de neige extrême a été la "Snowmageddon", la tempête qui a paralysé le gouvernement fédéral à Washington, DC, pendant une semaine en Février 2010. Bien que le temps vécu par la côte Est des USA pendant l'hiver de 2010/2011 a été quelque peu adoucie par des conditions La Niña dans le Pacifique, les températures anormalement basses et des chutes de neige record à New York et Philadelphie au cours de Janvier 2011 ont encore pris de court la plupart des prévisionnistes météorologiques. Au cours de l'automne précédent, le National Climate Data Center (NCDC) avait prédit un hiver doux pour la côte Est en raison des conditions dans le Pacifique de La Niña. Avec le recul, le NCDC a expliqué que la mauvaise performance des prévisions et son échec sont à mettre sur le compte d'une carte sauvage dans le temps, une tendance forte de l'hiver vers des conditions AO négatives. Par carte sauvage, le NCDC signifiait qu'il considérait l'AO être imprévisible plus de deux semaines à l'avance. Toutefois, si les changements climatiques dans l'Arctique ont-ils mis en place les conditions favorables à des conditions AO plus négative ? Pour aborder cette question, il faut comprendre l'évolution de l'AO dans le contexte des récents changements climatiques dans l'Arctique. Pendant la majeure partie du XXe siècle, l'AO a été observé être le principal mode de variabilité du climat dans l'hémisphère Nord (Thompson et Wallace, 1998). Au cours de sa phase positive, l'AO est associée à une pression atmosphérique plus faible qu'habituellement dans l'Arctique et un renforcement du vortex polaire, qui contraint les masses d'air arctique plus froides à rester aux latitudes au delà du cercle polaire (Overland, 2011). Au cours des deux dernières décennies du XXe siècle, l'AO est entré dans une phase positive persistante, que le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat prévoyait qu'elle continuerait avec une augmentation régulière du forçage par effet de serre.

Contrairement à cette prédiction, les effets amplifiés de l'effet de serre au-dessus du cercle polaire arctique ont abouti à un affaiblissement de l'AO à la fin des années 1990 et le développement ultérieur des conditions climatiques qu'Overland et ses collègues ont appelé la Période Chaude de l'Arctique (Overland et al, 2008;. Overland et Wang, 2010). La réduction de la banquise d'été au cours de la Période Chaude de l'Arctique a été spectaculaire, surtout depuis 2007 (Perovich, 2011). La perte de la banquise estivale expose plus la surface plus sombre des eaux de l'océan au rayonnement solaire entrant. L'absorption ultérieure de ce rayonnement solaire et le chauffage supplémentaire de l'océan provoque deux importantes rétroactions dans le système climatique. Tout d'abord, une partie de l'excès de chaleur accélère encore la fonte estivale de la banquise, formant la base de ce qui a été appelé le mécanisme de rétroaction glace-albédo (Deser et al., 2000). Deuxièmement, une grande partie de l'excès de chaleur restant est progressivement libéré dans l'atmosphère par évaporation et rayonnement au cours de l'automne, augmentant de la pression atmosphérique et l'humidité dans l'Arctique, tout en diminuant le gradient de température latitudinale entre l'Arctique et les latitudes moyennes (Overland et Wang, 2010). L'augmentation de la pression atmosphérique de l'Arctique et la diminution du gradient de température latitudinale favorisent le développement au moment de l'hiver de conditions AO plus négatives. Ces conditions sont associées à un affaiblissement du vortex polaire et du Jet Stream (Figure 1). Un Vortex Polaire affaibli est moins en capacité de contraindre les masses d'air froides de l'Arctique, avec leur teneur en humidité élevées, de se répandre dans les latitudes moyennes et de provoquer de graves vagues de froid et des chutes neige dans certaines régions (Overland, 2011). Un Jet affaibli est caractérisé par une plus grande amplitude des méandres dans sa trajectoire et une réduction de la vitesse de l'onde de ces méandres (Francis et Vavrus, 2012;. Liu et al, 2012).

Ces caractéristiques tendent à augmenter la persistance des conditions météorologiques aux latitudes moyennes, ce qui accroît la probabilité d'événements météorologiques extrêmes. Une prolongation de la Période Chaude de l'Arctique, avec une banquise réduite durant l'été et une tendance vers des conditions plus AO négative pendant les hivers, mettra en place les conditions favorable à des événements hivernaux sévères aux États-Unis et en Europe dans un avenir prévisible. Bien sûr, bien que ces événements puissent devenir plus probables, il existe évidemment d'autres facteurs qui alimentent la détermination des conditions météorologiques hivernales. Par exemple, le phénomène El Niño-Oscillation Australe (l'ENSO ^^) a une influence importante sur les conditions météorologiques hivernales à travers les États-Unis continentaux. Dans l'est des États-Unis, le Jet Stream se déplace vers le sud pendant les années El Niño, ce qui apporte un hiver plus froid et plus rude, et il se déplace vers le nord pendant les années La Niña, résultant dans des conditions hivernales plus chaudes et plus douces.

Des conditions AO plus négatives peuvent amplifier les hivers froids et rigoureux attendus pendant les années El Niño, comme cela a été observé au cours de l'hiver rigoureux de 2009/2010. En outre, les conditions AO négatives peuvent produire des phénomènes météorologiques violents qui vont à l'encontre des hivers doux et chauds prévu au cours des années La Niña. Cette condition a été observée au cours de l'hiver 2010/2011, lorsque les températures basses et les chutes de neige record à New York et à Philadelphie ont surpris ceux qui prévoyaient un hiver doux. Le temps exceptionnellement doux observé dans l'est des États-Unis l'hiver dernier nous rappelle qu'il n'y a pas deux hivers qui sont semblables et il y aura toujours une certaine incertitude dans la prévision météorologique régionale. Comme en 2010/2011, l'hiver de cette année a été prévu pour être doux en raison d'un épisode La Niña dans le Pacifique. Lorsque les conditions AO négatives sont apparues au cours de la mi-Janvier et que l'Europe a été matraquée par des tempêtes de neige massives et des vagues de froids mortelles froids, les conditions météorologiques dans l'Est des États-Unis sont restées exceptionnellement douces. Contrairement à l'année précédente, La Niña a continué à diriger le Jet Stream plus au nord en Amérique du Nord durant les conditions d'AO négatives au milieu de l'Hiver, ce qui a permis à l'est des États-Unis son quatrième Hiver le plus doux dans les records.

Au début du début du mois de Mars, un schéma de blocage puissant s'est développé dans le Pacifique Est ce qui a amplifié ces conditions, entrainant des records de température à travers les États-Unis. Malgré cette longue période de chaleur hors saison dans l'Est des États-Unis, il convient de noter que d'autres parties de l'hémisphère Nord a connu un hiver et un début du printemps exceptionnellement froid. En fait, le NCDC a rapporté que la température moyenne du mois de Mars 2012 était la plus froide du nouveau millénaire. Les surprises météorologiques hivernales, à la fois chaudes et froides, ont fait les manchettes aux États-Unis et en Europe au cours des trois dernières années. Fait remarquable, le forçage climatique à distance de l'Arctique semble avoir joué un rôle important dans la dynamique des deux. Les téléconnexions dynamiques reliant les récents changements climatiques dans l'Arctique aux conditions météorologiques des latitudes moyennes sont progressivement dissociés du bruit de fond dans le système climatique de la Terre. Comme notre compréhension de ces téléconnexions augmente, la prévision saisonnière du potentiel de phénomènes météorologiques extrêmes va s'améliorer. En outre, la société sera mieux préparée à gérer les risques associés à ces événements météorologiques extrêmes, alors qu'il s'adapte aux défis posés par le changement climatique d'origine anthropique (GIEC, 2012).

Références

Cattiaux, J., R. Vautard, C. Cassou, P. Yiou, V. Masson-Delmotte, and F. Codron. 2010.

Winter 2010 in Europe: A cold extreme in a warming climate.

Geophysical Research Letters 37, L20704, http://dx.doi.org/10.1029/2010GL044613.

Deser, C., J.E. Walsh, and M.S. Timlin. 2000.

Arctic sea ice variability in the context of

recent atmospheric circulation trends. Journal

of Climate 13(3):617–633, http://dx.doi.org/10.1175/1520-0442(2000)0...VIT>2.0.CO;2.

Francis, J.A., and S.J. Vavrus. 2012.

Evidence linking Arctic amplification to extreme weather in mid-latitude.

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IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change). 2007. Climate Change 2007:

The Physical Science Basis: Contribution of Working Group I to the Fourth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change.

S. Solomon, D. Qin, M. Manning, Z. Chen, M. Marquis, K.B. Averyt, M. Tignor, and H.L. Miller, eds, Cambridge University Press, Cambridge, UK, and New York, NY, USA, 996 pp.

IPCC. 2012. Managing the Risks of Extreme Events and Disasters to Advance Climate Change

Adaptation: A Special Report of Working Groups I and II of the Intergovernmental Panel on Climate Change. C.B. Field, V. Barros,

T.F. Stocker, D. Qin, D.J. Dokken, K.L. Ebi, M.D. Mastrandrea, K.J. Mach, G.-K. Plattner, S.K. Allen, M. Tignor, and P.M. Midgley, eds, Cambridge University Press, Cambridge, UK, and New York, NY, USA, 582 pp.

Available online at: http://ipcc-wg2.gov/SREX/report/

full-report/ (accessed May 3, 2012).

Liu, J.A. Curry, H. Wang, M. Song, and R.M. Horton. 2012.

Impact of declining Arctic sea ice on winter snowfall.

Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1114910109.

Overland, J.E. 2011.

Potential Arctic change through climate amplification processes.

Oceanography 24(3):176–185, http://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2011.70.

Overland, J.E., and M. Wang. 2010.

Largescale atmospheric circulation changes are associated with the recent loss of Arctic sea ice.

Tellus 62A:1–9, http://dx.doi.org/10.1111/j.1600-0870.2009.00421.x.

Overland, J.E., M. Wang, and S. Salo. 2008.

The recent Arctic warm period.

Tellus 60A:589–597, http://dx.doi.org/10.1111/j.1600-0870.2008.00327.x.

Perovich, D.K. 2011.

The changing Arctic sea ice cover.

Oceanography 24(3):162–173, http://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2011.68.

Thompson, D.J.W., and J.M. Wallace. 1998.

The Arctic Oscillation signature in the wintertime geopotential height and temperature fields.

Geophysical Research Letters 25:1,297–1,300, http://dx.doi.org/10.1029/98GL00950.

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Geophysical Research Letters 25:1,297–1,300, http://dx.doi.org/10.1029/98GL00950.

http://www.tos.org/oceanography/archive/25-2_greene.pdf

Je noterais à nouveau qu'en Hiver, c'est bien la banquise qui joue le plus. Comme je le disais, je ne dissociais pas strictement les deux, mais il est vrai qu’en Hiver, c’est l’état désastreux de la banquise qui force le plus. C’est un peu « dommage » dans le sens où la perte de la couverture neigeuse reçoit moins d’attention, alors que cela provoque le même type de réponse en fin de Printemps et Été, c’est-à-dire un bazar monstre dans la circulation atmosphérique. Il est vrai aussi que le réchauffement qui provoque des Hivers froids, cela a un côté vendeur (et un côté, je vous prends pour un gros con, avec XD )

Notons aussi qu'il souligne à plusieurs reprises la plus grande difficulté de prévoir le temps. Effectivement, c'est une conséquence collatérale. Les modèles ont été montés pour pouvoir travailler dans le climat du 20ème, donc avec des simplifications implicites ou explicites qui font qu'ils sont parfois un peu (beaucoup ^^ ) dépassés par les événements. Cela se voit également dans la prévision des Hivers avec la méthode des régimes de temps à la Cassou. Malheureusement, il ne prend pas en compte l'évolution accéléré de l'Arctique, qui est une cause bien plus direct du régime AR/NAO- de 2009/2010 qu'une résurgence via les SSTs des conditions de l'Hiver passé.

Le problème aussi, c'est que les forçages se superposent dans ce bazar. La stratosphère et l’élargissement d'Hadley aurait plutôt tendance à forcer une AO+ haute en latitude, alors que la convection tropicale et la baisse du gradient méridionale de température tend plutôt à forcer de l'AO- ^^ Cela renforce encore l'impression de déroute. Durant la deuxième moitié de l'année 2011, l'AO a été très positive, et la circulation, à part qu'elle avait pris 10° de latitude Nord, n'a pas été aberrante. Et en 2012, c'est au contraire l'apothéose du grand n'importe quoi. Donc le chaud provoque le froid ^^ mais en plus, il y a la variabilité naturelle, et encore en plus il y a une réponse non linéaire et variable au réchauffement climatique XD C'est quoi la définition du mot "bazar" déjà ? ^^

Je soulignerais également qu'il parle d'un certain fourvoiement de la communauté scientifique au sujet de l'AO. En effet, tant que la banquise tient, la tendance à une AO+ est logique. Donc si les modèles ont une banquise Arctique correct, la réponse AO en découle. Sauf que vu comment les modèles modélisent la banquise... De plus, je pense qu'il reste une certaine tendance pour certains scientifiques à ne pas arriver à prendre correctement à compte cette évolution et à continuer à rester sur ce que disaient les modèles. Comme le disait Neven, la réalité du terrain se suffit à elle même vu la tournure que cela prend.

Je pense aussi que nous sommes en train de perdre l'AO en tant que régime de variabilité. Alors pareil, il ne se passera rien de bien spécial, si ce n'est que ce sera toujours autant le bazar. Un papier le note clairement d'ailleurs :

However, the atmospheric circulation change linked to the reduction of sea ice shows much broader meridional meanders in midlatitudes and clearly different interannual variability than the classical Arctic oscillation. This circulation change results in more frequent episodes of blocking patterns that lead to increased cold surges over large parts of northern continents.

Enfin, pour le papier que je viens de citer, notons que Judith Curry est coauteur. Pour ceux qui ne l'a connaissent, cela veut dire en gros qu'il y a même au moins un scientifique "sceptique" qui est d'accord avec ce qui vient d'être dit...

Sinon, pour l’anecdote, le prix du maïs vient de se prendre quasi 5% dans la tronche et le blé quasi 2%. Comme le disait Voltaire, il faut cultiver son jardin. (faire des réserves stratégiques ne servirait à rien :lol: )

Modifié par paix

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Juste pour reprendre sur l'embâcle de Beaufort. J'ai regardé à nouveau le Service Canadien des Glaces, et je me rends compte que je commence à avoir des trous de mémoires XD

Tenez, une photo satellite côté russe. En bas à gauche, on note la présence de grease ice (y a une traduction à cela en français ?) fait de frazils qui se sont agglomérés dans une eau calme (cela fait du pancake sinon) :

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L'île dans le coin, c'est Ostrov Vrangel ou quelque chose comme cela, c'est l'une des rares stations (à ma connaissance la seule d'ailleurs) à avoir été simplement dans les normes cet été. Notons quand même que à cette époque de l'année, avoir seulement des frazils dans le coin est exceptionnels, il n'y a que quelques glorieuses autres années (au hasard, 2007 ou 2011...) à avoir fait aussi bien.

Par contre, côté canadien, j'ai dit des bêtises, en 2006 et 1998 il y avait déjà des frazils à cette époque, et ce sont bien les pires années dans le coin. Pour commencer, 2012, comme cela les choses sont claires ^^

20121008180000wis56ct00.gif

En 2006 :

sca1020061009wis56ct.gif

Il faut noter la glace "KK" avec une concentration à 4/10 de jeune glace (moins de 10cm d'épaisseur), forme indéterminée (dans le sens, ce ne sont pas des floes de tant par tant).

Et 1998 :

sca1019981012xxxxxx.gif

ici il faut noter la glace "J" et "X" avec une concentration à 6/10 et 9/10 respectivement de jeune glace (moins de 10cm d'épaisseur), forme indéterminée (dans le sens, ce ne sont pas des floes de tant par tant).

Maintenant que vous venez de voir les records, retournez à la carte de 2012... Vous comprenez pourquoi je me dis que CFS ne peut pas avoir totalement tord :(

Bon, c'est sûr que là on viens de se faire un méga zoom, et cela fait un peu sodomisation de mouches en regard de l'échelle spatio temporelle de cette saison froide, mais en tout état de cause, l'embâcle n'est toujours pas commencé, et elle n'est pas prêt de commencer.

Une petite photo côté canadien pour le souvenir :

arcticr05c022012285terr.jpg

Entre les cirrus, on voit bien un océan bien chargée, mais sans glace.

Bref, on verra bien, mais il va falloir du temps pour éponger les 2 à 4°C de SSTs. Je serais surtout curieux d'avoir des données en profondeur pour voir si l'anomalie a pénétrée en profondeur. Si les environs 50 mètres de couche limite de l'Océan Arctique sont autant gavés que la surface, on n'est pas sorti de l'auberge...

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Juste pour reprendre sur l'embâcle de Beaufort. J'ai regardé à nouveau le Service Canadien des Glaces, et je me rends compte que je commence à avoir des trous de mémoires XD

Tenez, une photo satellite côté russe. En bas à gauche, on note la présence de grease ice (y a une traduction à cela en français ?) fait de frazils qui se sont agglomérés dans une eau calme (cela fait du pancake sinon) :

arcticr06c042012285terr.jpg

L'île dans le coin, c'est Ostrov Vrangel ou quelque chose comme cela, c'est l'une des rares stations (à ma connaissance la seule d'ailleurs) à avoir été simplement dans les normes cet été. Notons quand même que à cette époque de l'année, avoir seulement des frazils dans le coin est exceptionnels, il n'y a que quelques glorieuses autres années (au hasard, 2007 ou 2011...) à avoir fait aussi bien.

Par contre, côté canadien, j'ai dit des bêtises, en 2006 et 1998 il y avait déjà des frazils à cette époque, et ce sont bien les pires années dans le coin. Pour commencer, 2012, comme cela les choses sont claires ^^

20121008180000wis56ct00.gif

En 2006 :

sca1020061009wis56ct.gif

Il faut noter la glace "KK" avec une concentration à 4/10 de jeune glace (moins de 10cm d'épaisseur), forme indéterminée (dans le sens, ce ne sont pas des floes de tant par tant).

Et 1998 :

sca1019981012xxxxxx.gif

ici il faut noter la glace "J" et "X" avec une concentration à 6/10 et 9/10 respectivement de jeune glace (moins de 10cm d'épaisseur), forme indéterminée (dans le sens, ce ne sont pas des floes de tant par tant).

Maintenant que vous venez de voir les records, retournez à la carte de 2012... Vous comprenez pourquoi je me dis que CFS ne peut pas avoir totalement tord :(

Bon, c'est sûr que là on viens de se faire un méga zoom, et cela fait un peu sodomisation de mouches en regard de l'échelle spatio temporelle de cette saison froide, mais en tout état de cause, l'embâcle n'est toujours pas commencé, et elle n'est pas prêt de commencer.

Une petite photo côté canadien pour le souvenir :

arcticr05c022012285terr.jpg

Entre les cirrus, on voit bien un océan bien chargée, mais sans glace.

Bref, on verra bien, mais il va falloir du temps pour éponger les 2 à 4°C de SSTs. Je serais surtout curieux d'avoir des données en profondeur pour voir si l'anomalie a pénétrée en profondeur. Si les environs 50 mètres de couche limite de l'Océan Arctique sont autant gavés que la surface, on n'est pas sorti de l'auberge...

Analyses très intéressantes Paix.

Il est évident que l'état désastreux de la glace de mer et l'anomalie des SST dans l'Arctique sont des freins à la reconstitution de réserves de froid au Pôlé et l'on voit bien que l'embâcle à du mal à se mettre en place. Par contre, lorsque l'on regarde l'enneigement des zones genre Arctique Russe, Canadien, Sibérie, Alaska, en voit qu'il est pas trop à la bourre par rapport aux années récentes même celles où l'état de la glace n'était pas aussi désastreux (voir 2005). http://igloo.atmos.uiuc.edu/cgi-bin/test/p...=10&sy=2012

De quoi supposer (ou espérer ^^) que l'anomalie des SST de l'Océan Arctique favorisent les chutes de neige sur certaines région et y contrebalancent un peu les effets des excèdents de température. Ce n'est qu'une hypothèse mais j'avais envie d'apporter mon petit grain de sel pour compliquer le "bazar", comme si ca ne l'était pas encore assez ^^

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Analyses très intéressantes Paix.

Il est évident que l'état désastreux de la glace de mer et l'anomalie des SST dans l'Arctique sont des freins à la reconstitution de réserves de froid au Pôlé et l'on voit bien que l'embâcle à du mal à se mettre en place. Par contre, lorsque l'on regarde l'enneigement des zones genre Arctique Russe, Canadien, Sibérie, Alaska, en voit qu'il est pas trop à la bourre par rapport aux années récentes même celles où l'état de la glace n'était pas aussi désastreux (voir 2005). http://igloo.atmos.uiuc.edu/cgi-bin/test/p...=10&sy=2012

De quoi supposer (ou espérer ^^) que l'anomalie des SST de l'Océan Arctique favorisent les chutes de neige sur certaines région et y contrebalancent un peu les effets des excèdents de température. Ce n'est qu'une hypothèse mais j'avais envie d'apporter mon petit grain de sel pour compliquer le "bazar", comme si ca ne l'était pas encore assez ^^

Oui, en effet, d'ailleurs la couverture neigeuse d'Octobre dans l'HN n'a pas vraiment évoluée, et a même eu tendance à augmenter légèrement ces dernières années :

post-3513-1350124593_thumb.png

D'autant qu'une couverture neigeuse plus importante à l'Automne favorise aussi une AO- ^^ Le réservoir de chaleur que constitue l'Océan Arctique permet de limiter le refroidissement assez loin même à l'intérieur des terres, mais comme ce refroidissement est de toute façon très marqué, la hausse de l'humidité doit effectivement dominer avec plus de précipitations, donc plus de neige puisque par température négative.

Je me demande aussi comment évoluera l'Arctique quand nous aurons perdu la banquise estivale. Je pense que l'embâcle se fera le long des côtes, là où l'eau est peu profonde, plus calme, ce qui donnerait une structure relativement annulaire. Nous avions déjà approché ce concept en 2007, avec une carte de températures qui montrent un "trou" au dessus de la banquise :

post-3513-1350124779_thumb.png

Je ne sais pas comment pourrais réagir l'atmosphère avec cette tendance annulaire.

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Pour commencer, une petite dédicace à Stéphane qui m'a servit de brouillon à 4 heures du matin :P

Bon, j'ai repris le modèle de la banquise de l'autre copain :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448205

Et j'en ai fais un truc top moumoute, avec lequel j'arrive à reproduire les résultats -pas tout à fait exactement mais pas loin- d'Eisenmann. Comme d'hab, si vous voul'voul, pouvez demander la feuille de calcul ;)

Et j'ai voulu comparer cela à des données du monde réel... Vu que c'est censé être un toy model, c'est une idée complétement foireuse, pour ne pas dire plus XD mais j'ai quand même tenté (c'est beau, la folie...). Par contre, pour comparer aux données du monde réel, c'est là où il faut me suivre, vu que c'est déjà franchement spécieux aussi :P Donc, admettons. On pourrait se dire, c'est l'épaisseur qui est calculée, alors comparons à l'épaisseur de la banquise. Oui, mais non, parce qu'en fait c'est un modèle 1D, donc ce qui est appelé l'épaisseur est en réalité l'ensemble des dimensions de la 1D. Je ne sais pas si je suis très clair ? :unsure: Enfin bref, j'ai comparé cela à l'ensemble des dimensions de la 3D (comprendre, le monde réel :D ), c'est-à-dire le volume. J'ai donc utilisé l'approche d'Eisenmann, avec une continuité entre épaisseur et température en généralisant cela à une grandeur "dimension". Dimension, c'est la dimension de la glace (épaisseur en 1D, volume en 3D), compté négativement. Quand on arrive à 0 (fonte totale), on passe en positif et cette fois, c'est la température qui est mesurée. Cela pose cependant un problème, puisse que nous comparons des millions de mètres cubes de glace à quelques mètres d'épaisseur... J'ai donc réduit tout le monde, sans centrer évidemment (normaliser la série serait franchement mal venue vous en conviendrait :D ). Le résultat :

post-3513-1350181446_thumb.jpg

Les courbes du modèles, ce sont celles avec une étiquette en W/m² qui représente le forçage delta F. On a une courbe à 15 W/m², 18 W/m², 19 W/m², 20 W/m² et 20.5 W/m². La courbe à 20.5 W/m² correspond plus ou moins à la courbe 21 W/m² d'Eisenmann (figure 1. du papier de 2009, celui que je vous ai décortiqué ici même). Je ne sais pas si Eisenmann a l'arrondi lourd ou si j'ai encore un bug quelque part, mais dans les deux cas cela se tient, c'est le principal. On remarque que passer de 19 à 20.5 W/m², ce qui n'est pas une grosse évolution, nous fait basculer complétement le système. C'est ce que montre Eisenmann, il y a quelque part autour de 20 W/m² (dans son modèle bien sûr ;) ) une zone de grande sensibilité. Si quantitativement, ce n'est pas nécessairement cela ; qualitativement c'est très robuste. D'ailleurs, il existe un état stable sans glace à 19 W/m²... Bref, cette zone existe, et quand on rentre dans ces eaux là, le bazar part en vrille pour un rien.

Maintenant, si on claque les données réels, cela semble correspondre pas trop mal. Sur le Printemps, c'est franchement mauvais, mais le reste du temps cela se tient. 1990, c'est en fait la moyenne 95-99 ^^ je sais, ce n'est pas très logique :P L'évolution est cependant cohérente, de 2007 à 2011, il y a un gros décrochage de volume alors que le forçage n'a pas beaucoup évolué. Et effectivement, en 5 ans, il est peu probable que le forçage climatique est fait un bond énorme. Ce qui rassure moyennement, 2011 vient justement de rentrer dans le toy model dans la zone d'instabilité. Si j'ai essayé de lisser un peu, c'est pour limiter le bruit, mais d'une part le bazar évolue tellement vite que rien que la moyenne 95-99 se fait déjà sur une fenêtre trop large par rapport à la rapidité de l'évolution, et d'autre part, le volume a un niveau de bruit assez faible. Pour 2007 et 2011, j'ai donc laissé as it is, avec toutes les réserves d'usages. Alors, soyons clair, cela ne veut pas dire que dans 4 ans, on aura encore progressé de 1 "W/m²" dans le toy model avec donc perte totale de la banquise estivale. Cependant, qualitativement, je pense que c'est une indication supplémentaire que le système est au bord du gouffre. D'autre part, la perte de la banquise hivernale est elle aussi rapidement en jeu derrière (au delà de 23W/m² dans le toy model).

J'ai également tenté un truc. Comme on sait que 2012 correspond donc à peu près dans le toy model à 19 W/m², on peut tenter de forcer l'initialisation avec 2°C en Octobre. L'anomalie persiste jusque mi-Décembre. Tiens, c'est curieux, cela me rappelle quelque chose ?

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Ah oui, cela me revient ^^ Bon sérieusement, ce n'est pas une preuve, mais cela ne fait que me renforcer dans ma conviction que CFS ne peut pas avoir totalement tort quelque part. (le problème est en fait plus sur l'histoire de normalisation et de dimension. Un 2K dans le toy model, ce n'est pas un 2K IRL. La question, c'est, quoi qu'est-ce alors ? :P Parce qu'il faut déjà généralisé une température de couche de mélange -50 mètres de profondeur- en 1D à une réalité 3D. Si pour la dimension cela passe un peu près, pour la température ^^ Du K*m^3 ? XD Si quelqu'un a une idée d'ailleurs, il n'y a pas de risques à essayer, au point où nous en sommes cela peut difficilement être pire ^^)

Modifié par paix

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P.S. : L’intérêt c'est aussi de voir comment peut réagir un modèle physique initialisé de manière réaliste. Les GCM sont totalement a la rue et ils pourrait être intéressant de les initialiser avec la moyenne 2005/2010 et voir ce qu'ils nous disent. Mais faute de mieux... Le problème de la modélisation de la banquise dans les GCM est quand même connu, mauvaise rhéologie, mauvaise initialisation, mais cela ne se résout pas d'un claquement de doigt pour autant ^^ Dans le CMIP5, c'est un peu moins pire, mais ce n'est pas encore cela :

http://www.cesm.ucar.edu/working_groups/Po...012/stroeve.pdf

http://www.the-cryosphere-discuss.net/6/29...-2012-print.pdf

Je vous avouerais que je n'ai pas plus potassé la question que cela, mais en tout état de cause, 2012 vient encore de mettre à mal ces tentatives ^^

Modifié par paix

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Et en dehors des spécialistes du climat, cela commence à craquer aussi.

http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/10/09/...erre/#more-5857

Cette fois, c'est en français :P

Climat – pic pétrolier : la double-pince se resserre

Les évènements s'accélèrent sur notre planète finie.

L'humanité semble bien partie pour inscrire l'année 2012 parmi les plus chaudes jamais enregistrées, au même titre que les douze années qui l'ont précédée. La fonte des glaces du pôle Nord a atteint cet été un nouveau record pour la douzième année consécutive, la banquise pourrait totalement disparaître durant l'été d'ici quatre ans, tout le monde paraît s'en moquer, et claude allègre écrit toujours dans Le Point.

piomas1.gif

Voilà pour les conséquences.

Du côté des causes, le fugace vent d'optimiste qui depuis quelques mois parcourait l'industrie pétrolière semble en perte de souffle. Depuis juin, cet optimisme était concentré autour d'un rapport rédigé par l'expert pétrolier italien Leonardo Maugeri. Ce rapport, dépecé sur [oil man], soutient que Big Oil pourra sans problème faire face au déclin amorcé par la production des champs pétroliers existants.

L'optimisme affiché par Maugeri a été dans un premier temps complaisamment relayé par de nombreux médias économiques, à commencer par le Wall Street Journal. L'autre grand journal économique global, le Financial Times, était resté jusqu'ici circonspect. Il aura fallu quatre mois au quotidien financier londonien pour s'assurer que 2+2 ne font pas 12.

Dans une longue analyse parue dans son édition du 8 octobre, le Financial Times – après avoir souligné qu'en moyenne, les extractions des champs pétroliers déclinent trois fois plus vite qu'il y a vingt ans – accuse Leonardo Maugeri de "révisionnisme", évoquant à propos de son analyse une "rhétorique de l'abondance". Pas moins.

Le scénario du groupe pétrolier français Total concernant l'avenir de la production mondiale de brut, révélé en détail sur ce blog, est compatible avec celui de Maugeri, et apparaît même nettement plus optimiste que lui sous certains aspects décisifs. Faut-il lui aussi le juger révisionniste ?

Le monde se dirige tout droit vers à la fois un réchauffement brutal et irréversible ("nous allons vers une hausse moyenne des températures de + 6°C", répète l'Agence internationale de l'énergie - "sécheresses et autres événements climatiques extrêmes vont se multiplier", martèle le New York Times) ET vers une pénurie globale et tout aussi peu réversible d'énergie abondante et pas chère.

Il fait chaud dans Mad Max.

Olivier Rech, ex-responsable de la prospective pétrolière au sein de l'Agence internationale de l'énergie, qui s'est risqué à pronostiquer sur ce blog un déclin du pétrole "peu après 2015", a été convié à participer à la rédaction d'une étude par le Conseil d'analyse stratégique (CAS), l'organisme de prospective du gouvernement français. Rendu public en septembre dans une grande indifférence, ce rapport conclut à une durable "orientation à la hausse du prix du pétrole, [accompagnée d'une] forte volatilité". Ce rapport indique que "la production de pétrole brut conventionnel, qui semble avoir atteint un 'plateau' depuis 2006, présente un risque de déclin entre 2020 et 2030, voire, pour certains experts indépendants, avant cette date". Vous avez bien lu, le CAS a dilué et édulcoré les conclusions d'Olivier Rech.

Indifférence, déni, biais : comment avancer en dépit de tout ça ?

Hélas, il suffit de lire la presse pour aboutir à un état des lieux atterrant.

Le "mécanisme de développement propre", principal outil de lutte contre le réchauffement mis en place par les Nations unies, est "proche de l'effondrement", rapporte le Financial Times. L'accroissement de l'effet de serre ne fait pourtant pas fondre que la banquise : il a d'ores et déjà un impact négatif sur l'activité économique mondiale, d'après un rapport publié par le forum des nations les plus vulnérables face au réchauffement.

Seul point encourageant : il paraît que 77 % des Terriens sont désormais convaincus que le réchauffement est bel est bien réel. C'est toujours ça (et m... à c. a.).

A défaut de sauver le climat, le développement in-dis-pen-sable des pétroles non-conventionnels et extrêmes permettra-t-il de sauver la croissance mondiale ?

L'un des leaders des gaz et pétroles de schiste aux Etats-Unis, Chesapeake, vient de vendre pour 11,6 milliards de dollars d'actifs presque uniquement pour rembourser ses dettes?, creusées par la très coûteuse fracturation hydraulique.

Dans l'océan Arctique, au large de l'Alaska, la compagnie Shell a suspendu en septembre ses activités de forage à cause de la glace (il en reste donc encore assez pour enquiquiner les pétroliers). Au large de la Russie, Gazprom a également suspendu son projet commun avec le groupe français Total, visant à exploiter le champ gazier arctique du Shtockman : le coût initial prévu aurait plus que doublé ! Et pourtant, le Kremlin semble prêt à faire beaucoup pour ne pas décourager les compagnies pétrolières étrangères, puisque pour la première fois, Moscou envisage d'autoriser ces dernières à detenir directement des licences d'exploitation.

Après l'annonce du gel (haha) du projet du Shtockman et en un spectaculaire revirement, le président de Total, Christophe de Margerie, a lancé une mise en garde contre les dangers de l'exploitation de l'Arctique. La direction de Shell a immédiatement répondu : "Alors là, c'est vraiment n'importe quoi" (en substance).

Toujours en direction du Grand Nord, les Chinois, devenus les premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, se précipitent dans la prospection au Groenland, laquelle demeure jusqu'ici à peu près infructueuse...

Tout ceci semble se passer assez loin hors de la portée des radars des dirigeants politiques des vieilles puissances industrielles. Des deux côtés de l'Atlantique, la martingale ultime demeure la rotation de la planche à billet, et ce alors même qu'un dirigeant de la Réserve Fédérale américaine clame que ladite rotation ne mène (comme de juste) nulle part. Richard Fisher, président de l'antenne de la Fed à Dallas affirme que "personne au sein du Comité de politique monétaire de la Fed, ni au sein de la banque centrale ne sait réellement ce qui entrave l'économie". Il ajoute : "Personne ne sait ce qui marchera pour remettre l'économie sur la bonne voie."

Le problème n'est-il pas plus... profond, M. Fisher ?

Autre question cruciale, et néanmoins manifestement oiseuse à ce stade : vous ne trouvez pas qu'il fait vachement chaud pour un mois d'octobre ?

Pour continuer sur le gouffre de la perception entre le grand public et ceux qui sont plus averti de la situation, on notera que Matthieu Auzanneau glisse vers le cynisme dépressif depuis quelque temps... Après le moment de solitude de Jennifer Francis qui tente la méthode Coué, après Neven qui a un coup de déprime, après Jeff Masters qui parle de "crippling the civilisation", après la Navy qui commence à s'inquiéter franchement, après Nature qui nous parle d'effondrement planétaire imminent et irréversible, après...

Une petite vidéo du copain James Hansen :

En substance, il ne dit rien de bien nouveau. Cependant, il commencer ainsi "Facing the truth about global warming", "Faire face à la vérité au sujet du réchauffement global".

"First of all, there is gap between what is understood about global warming by the scientific community and what is know about global warming by people."

Avant tout, il y a un fossé entre ce qui est compris au sujet du réchauffement global par la communauté scientifique et ce qui est su au sujet du réchauffement global par les gens.

Et j'aurais tendance à dire plus, il y a même un gouffre.

Pour mémoire, Hansen était rentré dans le tas en 2007 :

http://iopscience.iop.org/1748-9326/2/2/024002/fulltext/

I can illustrate `scientific reticence' best via personal experiences. The examples are relevant to the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) process of assessing the state of the science, specifically to the issue of possible sea level rise.

[...]

I believe there is a pressure on scientists to be conservative. Papers are accepted for publication more readily if they do not push too far and are larded with caveats. Caveats are essential to science, being born in skepticism, which is essential to the process of investigation and verification. But there is a question of degree. A tendency for `gradualism' as new evidence comes to light may be ill-suited for communication, when an issue with a short time fuse is concerned.

However, these matters are subjective. I could not see how to prove the existence of a `scientific reticence' about ice sheets and sea level. Score one for the plaintiff, and their ally and `friend of the court', the United States federal government.

Je peux illustrer au mieux cette "scientifiques réticences" via des expériences personnelles. Les exemples sont relatif au processus d'évaluation du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) de l'état ​​de la science, en particulier de la question de l'élévation du niveau de la mer possible.

[...]

Je crois qu'il y a une pression sur les scientifiques pour être conservateur. Les articles sont acceptés pour publication plus facilement si ils ne poussent pas trop loin et sont parsemés de réserves. Les réserves sont essentiels à la science, naît dans le scepticisme, qui est essentiel pour le processus d'enquête et de vérification. Mais il y a une question de degré. Une tendance au "gradualisme" avec de nouvelles preuves se faisant jour peut être mal adapté à la communication, quand un problème avec un temps de réponse court est concerné.

Toutefois, ces questions sont subjectives. Je ne vois pas comment prouver l'existence d'une réticence "scientifique" sur les calottes glaciaires et le niveau des mers. Un point pour le plaignant, et leur allié et "ami du tribunal", le gouvernement fédéral américain.

Neven disait plus directement que les scientifiques se cachent derrière leurs modèles alors que les données du monde réel montrent que la situation est bien pire. Il y a donc d'une part un problème de communication entre la communauté scientifique et le grand public. Il y aussi un problème au sein de la communauté scientifique d'acception de la réalité des faits, et une tendance à être exagérément conservateur. Nous verrons bien ce que dit l'AR5 du GIEC, mais personnellement, j'ai toujours le sentiment que l'existence du GIEC n'a rien de pertinent et que ce n'est pas une solution.

D'ailleurs, noter que le déni au sujet du pic de pétrole n'est pas fondamentalement différent du déni au sujet du changement climatique. Souvenez-vous de ceci :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448307

Ce qui m'inquiète bien plus, c'est notre incapacité à réagir. Nous n'arrivons pas à réfléchir à un nouveau modèle de société qui soit viable. Je pense que c'est pareil pour Matthieu Auzanneau, à voir sa réaction. Il semble désespérer de voir les gens réagir. Nous savons, mais nous refusons de prendre acte en conséquence. J'ai un peu l'impression de voir s'écrire une tragédie, où le héros se débat contre un destin qui l'écrase... Antigone est morte pour avoir voulu enterrer son frère. Cela semble bien futile comme raison, mais Antigone devait mourir. Ce doit être le bouquin qui j'apprécie le plus je dois dire, Antigone d'Annouilh. Il doit nous rester quelques dizaines d'années avant la catastrophe, mais ce n'est pas au moment de l'effondrement de cette civilisation qu'il faudra être catastrophiste. C'est maintenant, tant qu'il est encore tant, que nous devons réagir.

Pour revenir sur pourquoi je citais Matthieu Auzanneau, comme à chaque fois, ce n'est pas un seul facteur mais un ensemble de facteurs qui font la catastrophe. Dans les accidents d'avions par exemple, c'est une succession de défaillances matérielles et humaines qui font la catastrophe. Dans notre cas, c'est exactement pareil. Nous avons développé notre système sur l'énergie abondante et l'argent dette.

L'argent dette, c'est important de comprendre. Sans faire de l'économie, ce serait hors-sujet, mais le système économique souffre d'une erreur de conception si je puis dire. Nous créons de l'argent à partir de rien, réellement à partir de rien. Quand nous nous pointons à la banque pour demander un crédit, la banque rajoute un "1" suivi de plus ou de mois de zéro, mais l'argent n'existe pas. C'est une reconnaissance de dette, où nous devrons rembourser le principal plus l’intérêt. Par exemple j'emprunte 1 000 euros, je devrais rembourser 1 100 euros. C'est-à-dire les 1 000 euros du principal et les 100 euros d'intérêt. Et ainsi, la situation devient un schéma de Ponzi géant. Chacun se refile de l'argent dette qui n'existe pas, avec les intérêt qui à chaque étape provoque une inflation de la masse monétaire. Et tout le monde est adossé les uns aux autres et passe son temps à se refiler des reconnaissances de dettes en accordant des crédits. Et quand là dedans quelqu'un fait défaut, c'est l'effet domino assuré. En cela, la crise de la dette souveraine ne pourra pas être résolue sans changer le système. Fondamentalement, le bazar fonctionne parce que nous passons notre temps à nous refiler des créances pourries. L'argent que me verse l'entreprise pour ma paye, c'est aussi de l'argent emprunté, et donc pour me payer mes 1 100 euros que je vais claquer à rembourser le crédit, elle a du emprunter au préalable 1 100 euros de principal et 210 euros d'intérêt. Il y a donc nécessairement une croissance exponentielle de la masse monétaire. Si vous voulez une preuve, zieuter les graphes de Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Money_supply

Pour chaque graphique, c'est une croissance exponentielle de la masse monétaire.

Pour que le système tienne, il faut alors une production qui suive la croissance exponentielle de l'argent généré pour valoriser l'argent. Ainsi, nous sommes obligé de produire sans cesse plus pour rembourser l'argent créé l'instant d'avant. Ce mécanisme est fondamental, et explique que la finance mondiale soit devenue une gigantesque cavalerie.

Dans la pratique, c'est un peu plus subtil, d'une part à cause du Trésor Public qui crée un circuit, le marché interbancaire, de "monnaie centrale" relativement étanche à la monnaie en circulation, et d'autre part parce que les financiers aiment nous faire des montages de crédits d'une complexité abracadabrantesque.

C'est le Trésor avec l'aide de la banque centrale, donc l’État, qui est véritablement garant de toutes les dettes. Le Trésor s'arrange avec les banques sur le marché interbancaire via les bons du trésor pour créer de la monnaie centrale, et après les banques redistribuent cet argent sous forme de crédits au secteur privé. La distinction entre la monnaie centrale et la monnaie en circulation n'est que conceptuelle bien entendue. Sur le marché interbancaire européen par exemple, c'est bien de l'euro qui circule. Cependant, cette distinction est importante.

En effet au final, c'est l’État qui s'endette, le secteur privée ne pouvant pas être chroniquement en déficit. Ainsi, le déficit public est une fatalité dans notre système économique complétement foireux.

Ainsi, si l’État cherche à se désendetter, par contre coup le secteur privée sera saigné, et la crise se propage au monde réel, provoquant une récession. Organiquement, fondamentalement, la dette publique ne sera donc jamais remboursée. Cela pose d'ailleurs la question de la souveraineté, puisque le pouvoir régalien de battre monnaie est largement abandonné à un secteur financier dérégulé.

Cette remarque est importante, car elle explique pourquoi nous avons besoin de produire chaque jour plus et encore plus, pour essayer d'éviter que cette gigantesque bulle de la dette nous pète à la gueule. L'argent dette tiré du chapeau magique doit être valorisé si nous voulons que le système continue à tenir.

Au passage, notons que l'Allemagne a bien profité du système, ce qui explique qu'elle s'en sorte bien. Elle a en effet transféré ses dettes vers le Sud de l'Europe grâce à sa meilleur compétitivité, sans redistribution des richesses (vive l'Europe des technocrates...). C'est sûr que faire couler la Grèce pour arriver à surnager, ce n'est pas une mauvaise politique, vu depuis Berlin.

Et là intervient l'énergie abondante. Tant que nous avons eu l'énergie pas cher, il était possible de s'endetter toujours plus sans se rendre compte de rien. C'est ce qui a permis l’avènement de notre société moderne, l'abolition de l'esclavage (lire à ce sujet Des Esclaves énergétiques de je ne sais plus qui), la construction de nos démocraties bourgeoises qui n'ont pratiquement rien en commun avec la démocratie grecque,...

Si vous me permettez une brève digression. Je précise quand même, je ne sous-entend pas que la forme grecque de la démocratie soit meilleure. Cependant, croire qu'il y a une continuité entre la tradition latine et grecque et notre société occidentale serait une grave erreur. Nous avons beaucoup hérité de ces gars là, mais nous divergeons sur de très nombreux points. Nous n'avons pas le même rapport au monde, la même conception de la sexualité (à ce sujet, dire que nous en avons une conception complétement psychorigide est encore un euphémisme -passiion saura sans doute de quoi je parle :P -), nos démocraties sont fondamentales différentes,... Bref dans la réalité des faits, ils ne nous restent plus grand'chose d'eux.

Si nous revenons donc à notre histoire d'énergie abondante et bon marché, notons qu'il ne s'agit pas seulement du pétrole bien sûr. Sans doute que c'est le premier exemple qui nous vient en tête en effet, mais historiquement, le charbon est venu avant, sans parler du gaz. C'est important de le noter, car le pic pétrolier ne résoudra pas la crise écologique en cours. En effet, la non-limitation des émissions de gaz à effet de serre pourra se poursuivre malgré le pic pétrolier, et ce pour plusieurs raisons malheureusement, ce qui fait la conclusion extrêmement robuste.

Ainsi, dans un monde en délitement, où la situation devient de plus en plus ingérable, nous allons privilégier une gestion de plus en plus à court-terme. Dans le navire qui coule, nous calfatons les voies d'eau les unes après les autres sans prendre la peine d'avoir une vision globale du navire. Je faisais la remarque à propos des incendies de forêts aux USA notamment, la gestion des finances est symptomatique d'un État au bord de l’effondrement. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis ;) Les USA en tant que pays ne sont pas nécessairement au bord de l'effondrement. Cela viendra sans doute, mais pas dans l'immédiat. Cependant, quand on commence à donner dans ce type de gestion d'urgence, ce n'est vraiment pas bon signe. Ceci pour dire que la situation mondiale empirant d'années en années, les pays privilégieront une réponse immédiate avec l'exploitation à tout crin de toutes les ressources fossiles possibles. Cette possibilité me semble la seule crédible dans un scénario de gestion au jour le jour dans l'urgence d'un effondrement global.

De plus, les réserves de fossiles ne se limite pas au pétrole. Si le manque de pétrole commence déjà à produire des effets sensibles (les subprimes, c'est la bonne excuse pour faire passer le suppositoire. Comme le coup de l'effondrement des tours jumelles d'ailleurs.), cela n'empêche pas que nous avons toujours la possibilité d'exploiter du gaz et du charbon, et touts les non-conventionnels possibles et imaginables. D'autant que, comme dis précédemment, la situation ne faisant qu'empirer, les états d'âmes à utiliser les non conventionnels ne tiendront pas longtemps.

Enfin, les rétroactions sur le cycle carbone sont encore très mal prises en compte (souvenez du dossier "Oh merde !" de Kate...) et ne feront de toute façon qu'augmenter la concentration de gaz à effet de serre dans la durée. La déstabilisation du permafrost, les incendies de forêts gigantesques dans l'Hémisphère Nord, ... sont autant de sources de carbone qui ne vont pas aider. À la fin, l'Océan aura toujours le dernier mot et finira pas éponger -l'expression n'est sans doute pas très adaptée XD-, mais le "à la fin", ce n'est pas avant quelques dizaines de milliers d'années. D'ici là, le Groenland et l'Antarctique ont le temps de collapser, et la Terre de changer du tout au tout.

Pour chiffrer un peu, actuellement il y a 0.8°C de réchauffement déjà réalisé et des conséquences grave (nous sommes parti pour la troisième crise alimentaire en 5 ans, grâce à la dévastation des récoltes par le réchauffement climatique...) se manifestent déjà. Or, il reste encore 0.6°C dans le pipeline qui se produiront quoiqu'il puisse arriver. En effet, le climat ne réagit pas immédiatement, et pour l'instant nous n'avons eu le réchauffement que d'un équivalent 340ppm CO2 à la grosse louche. Il reste dans les 0.7 W/m² de déséquilibre qui traine.

Par là dessus, il y a l'inertie de notre société. Même si nous pourrons jamais émettre assez de CO2 pour monter à 6°C de réchauffement (pas assez de fossiles, et notre civilisation se sera effondrée avant...), les 450 ppm ne sont plus évitables. Sauf événement cataclysmique comme un mystérieux virus qui décimerait 90% de la population -c'est le cas de le dire :D-, ou un concert 24h non stop de Justin Bieber ^^. Or, 450 ppm, c'est 2°C de réchauffement, et là cela devient craignos.

Par là dessus, au 450 ppm qui ne sont raisonnablement plus évitable, il convient d'ajouter le carbone rejeté par rétroaction positive. En tout et pour tout, c'est le genre de truc qui est difficile à évaluer mais même avec des hypothèses assez contraignantes d’épuisement très rapide de tout les combustibles fossiles, je ne pense pas qu'un réchauffement de 2.5°C au minimum puisse encore être évité. A minima, même 2°C est déjà beaucoup. Nous avons déjà du mal à encaisser 0.8°C avec une économie qui tient encore vaille que vaille. Alors 2°C avec une économie moribonde... Et à 2°C, nous initions quasi certainement la désintégration de la masse glaciaire du Groenland et de l'Ouest Antarctique, à 2°C nous perdons certainement la banquise Arctique en Été. Bref 2°C ce n'est pas joyeux déjà.

De plus le calcul ne tient pas des gaz à effet de serre autre que le CO2. En effet, il est généralement considérer -à la louche- que le forçage négatif des aérosols est équivalent au forçage des autres gaz à effet de serre. Ce qui n'est pas de la petite hypothèse, puisque les aérosols ont une durée de vie bien plus courte dans l'atmosphère. En cas d'élimination des aérosols, l'équivalent CO2 de tout les forçage serait bien plus élevé.

Je voudrais aussi citer la première partie de Enjeux et défis écologiques pour l'avenir, de la conférence des évêques de France (pour éviter de froisser, j'ai taillé les passages trop "orientés" pour ne garder que l'analyse de la situation, mais l'influence de la pensée catholique reste présente évidemment, ce qui ne retire rien à la pertinence de ce qui est avancé).

D'un côté le développement des pays industrialisés, continu depuis plusieurs décennies, apporte une amélioration des conditions de vie, et particulièrement une élévation de la durée de vie des populations qui en bénéficient. Mais ce développement se caractérise par une consommation qui n'a pas de limite et qui conduit inéluctablement à ce constat que font les scientifiques : l’épuisement des ressources naturelles, les changements climatiques, la dégradation des écosystèmes, l’appauvrissement de la biodiversité. On ne peut pas imaginer maintenir les modes de vie que nous avons aujourd'hui, nous, habitants des pays développés, et en même temps répondre sur la durée à la croissance légitime des besoins des pays émergents et des pays pauvres, sans accélérer la dégradation de l'environnement. C'est en ce sens que nous affirmons que la crise écologique introduit une nouveauté radicale dans la manière de penser le vivre-ensemble : la prise de conscience du caractère non durable de notre mode de développement actuel et le fait que sa poursuite met gravement en danger les possibilités de vie des générations futures.

Or la transformation à faire ne peut se réduire à un changement de nos habitudes. Certes, il faut modifier nos comportements quotidiens et ce ne sera pas facile, mais ce qui est en jeu, c'est une véritable métamorphose de notre conception de la "vie bonne". Qu'est-ce qui nous permet de vivre mieux, autant au niveau individuel que collectif ? C'est le fondement même de la vie qui est concerné par cette crise et non seulement ces conditions matérielles. Car à travers notre manière de consommer, de produire, de nous déplacer, d'habiter l'espace, nous construisons un certain projet de vie et de société. La crise écologique nous donne l'occasion de revisiter ces fondements.

[...]

Face au court terme, valoriser le long terme

L'expérience moderne concentre l'attention sur le moment présent en le détachant du rapport à l'histoire qui nous façonne et à l'avenir qui nous sollicite. Paradoxalement, l'actuelle crise financière et économique conduit à amplifier cette concentration sur l'urgence et l'immédiateté, alors qu'une mise en perspective historique et une prise en compte de l'avenir de notre monde pourraient mener à de nouvelles orientations de vie, plutôt que de s'en tenir à des critères normatifs qui montrent leur incapacité à résoudre les problèmes vitaux. La crise écologique élargit d'une manière radicale l'horizon de notre responsabilité : nos décisions d'aujourd'hui ont plus que jamais un effet direct sur les conditions de vie de demain. Nous sommes ainsi invités à intégrer le futur dans nos décisions sur le présent et, de ce fait, à nous inscrire dans une ligne de temps qui nous précède et nous dépasse.

[...]

Face au catastrophisme, dire une espérance

Face à l'ampleur des enjeux écologiques et aux menaces associés, la tentation est le découragement. Les risques auxquels la vie sur notre planète est confrontée sont d'une telle envergure que souvent le catastrophisme s'impose naturellement dans notre vision de l'avenir. La peur paralyse et la recherche de sécurité devient obsessionnelle.

[..]

L'angoisse pour demain risque de nous conduire à la sidération et de nous crisper sur nos possessions actuelles, alors que l'espérance nous permet de découvrir qu'il peut être heureux de servir une humanité et un monde toujours en train de naître.

Il est souligné que la crise touche les fondements de notre existence. Ce n'est pas une question d'adaptation technique, de changements de quelques habitudes. Notre rapport au temps, à l'espace, aux autres, doit être questionné. Avec la mort des derniers résistants (reste plus que Hessel à tenir...), nous perdons ceux qui se sont battu pour le bien public. Je pense qu'il manqueront alors de gens dans cette société pour rester critique justement sur cette société, et non juste livrer une analyse comme beaucoup proposent.

Ce qui est très difficile à saisir, ce sont toutes les ramifications des conséquences de nos activités. Quand je prend la voiture, je participe à rendre encore un peu plus pire les sécheresses et inondations, à appauvrir un peu plus les réserves de pétroles par exemple ; et donc à la flambée des prix matières premières, et donc... Les crises que nous traversons élargissent l'horizon de nos responsabilités.

La solution ne sera pas non plus dans l'adaptation au RC et la gestion à part de la crise économique, pour cette raison très terre à terre déjà évoqué que nous pouvons voir que nous n'arrivons déjà plus à nous adapter... Et ce à 0.8°C, alors imaginez à 2°C :s

L'économie mondiale ralentie par le changement climatique

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L'étude met en avant des estimations selon lesquelles les économies fortement émettrices de carbone sont responsables de cinq millions de morts par an, essentiellement dues à la pollution de l'air.

Le changement climatique ralentit actuellement de 1,6 % la production économique mondiale et devrait conduire à un doublement des coûts mondiaux dans les vingt prochaines années, selon un rapport révélé mardi 25 septembre aux Etats-Unis.

Le document produit par le DARA and Climate Vulnerable Forum, un partenariat de vingt pays établi en 2009, et qui doit être présenté mercredi à New York, brosse un portrait sombre des retombées économiques du changement climatique. Ce rapport relève ainsi l'existence "d'un mal sans précédent pour la société humaine et le développement économique actuel qui va de plus en plus freiner la croissance, d'après une mise à jour décisive et une révision des estimations antérieures des pertes liées au changement climatique".

"ÉCHEC DES ACTIONS"

Cependant, note le document, s'attaquer aux causes du changement climatique permettrait d'entraîner au contraire "des profits économiques majeurs pour la planète, qu'il s'agisse des grandes économies comme des nations pauvres". L'étude met aussi en avant des estimations selon lesquelles les économies fortement émettrices de carbone sont responsables de cinq millions de morts par an, essentiellement dues à la pollution de l'air. "L'échec des actions contre le changement climatique coûte déjà à l'économie mondiale 1,6 % de son PIB, soit 1 200 milliards de dollars par an de prospérité", poursuit-il.

De plus, "les températures qui grimpent rapidement et la pollution liée au carbone vont contribuer à doubler les coûts mondiaux jusqu'à 3,2 % du PIB de la planète d'ici à 2030". Si les pays les plus pauvres devraient prendre de plein fouet ces retombées en termes de perte de produit intérieur brut, les grandes économies ne seront pas épargnées.

CHANGEMENTS DÉVASTATEURS

"Dans moins de vingt ans, la Chine va subir la plus grande part de toutes les pertes, au-delà de 1 200 milliards de dollars", soulignent les auteurs, qui estiment que ces chiffres "éclipsent les coûts modestes" pour s'attaquer au changement climatique.

La présidente du Forum et première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a assuré que ces changements allaient être dévastateurs pour son pays. "Un degré Celsius en plus signifie 10 % de perte de productivité dans l'agriculture", a-t-elle prévenu. "Pour nous, cela signifie perdre près de quatre millions de tonnes de céréales, ce qui équivaut à 2,5 milliards de dollars. (...) Si l'on ajoute les autres dégâts en termes de prospérité, nous faisons face à une perte totale de 3 à 4 % de notre PIB", a-t-elle affirmé.

Pour Jeremy Hobbs, directeur exécutif d'Oxfam International, ce rapport "rappelle une fois de plus que les conséquences les plus cruelles du changement climatique sont la faim et la pauvreté". "Les coûts économiques et sociaux de l'inaction politique sur le changement climatique sont renversants", a-t-il regretté.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012...65687_3244.html

J'en reviens à ce que je disais, mais le coût du RC est déjà à la limite du supportable alors que nous ne faisons qu'entrer dans la crise économique et dans la crise écologique. Il n'y a donc espoir que cela puisse s'améliorer quand l'économie entrera vraiment en récession et que le changement climatique se manifestera pleinement. D'autant que le RC participe justement à la contraction de l'économie.

Cela fait peut être discours très écolo ou politique, mais en fait même si j'ai été assez critique envers Hansen, il doit quand même avoir raison quelque part. Il ne s'agit plus seulement de communiquer sur des résultats scientifiques, mais de communiquer sur l'urgence climatique qui met en péril la continuité historique de notre aventure humaine. C'est comme pour Décembre 2010 ou Février 2012. Ce n'est pas seulement prendre son pied devant les transes délirantes de GFS ou IFS pour récupérer trois fois rien au final. Le message, c'est que le climat est en train de partir en vrille et ne tiendra plus très longtemps à ce rythme. Quand la banquise estivale nous ira définitivement lâcher, d'ici 10 ou 15 ans, cela va être de suite moins drôle. Et si la banquise hivernale nous lâche derrière, ce sera le grand saut.

Ce qu'il convient de proposer est alors un projet de société cohérent, et un message d'espérance. Pour cela que je m'acharne autant ^^ Tant qu'il y a de la vie, tant que la petite Antigone peut s'échapper de la surveillance de sa nounou pour aller surprendre le jardin au petit matin, il y a de l'espoir. Des solutions seraient pourraient ainsi être une démocratie participative plus direct. Dans nos démocraties, nous abandonnons notre infime part de pouvoir à des guignols névrosés pour garantir à toute force notre liberté individuelle. Cependant, nous ne participons plus réellement à la vie de la cité. Le développement de la vie associative a partiellement compensé, mais cela ne peut suffire. Notre rapport à la culture pourrait aussi être repensé. La culture est devenu un objet de consommation comme un autre (Hannah Arendt disait des trucs très intéressant à ce sujet d'ailleurs), et nous perdons une partie de notre tradition alors. Tradition au sens de ce qui est transmis, les expériences humaines de chaque peuple, qui est un savoir immense. Et dans les aspects plus pratiques, je pense que chacun conçoit bien le truc ^^ Plus de vélo, moins de viande, plus de capotes ^^ ce genre de trucs :P

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Bonjour Paix,

Comme d'hab, merci pour tout ces posts.

Mais à propos de cette phrase :

"L'humanité semble bien partie pour inscrire l'année 2012 parmi les plus chaudes jamais enregistrées, au même titre que les douze années qui l'ont précédée."

Que penser alors de ceci qui, il me semble, dit le contraire :

"Le Réchauffement global s'est arrêté il y a 16 ans, révèle le rapport du Met Office qui a été discrètement publié la semaine dernière et voici le diagramme pour le prouver."

Voir : http://www.laterredufutur.com/accueil/inde...-rechauffe.html

?????

Pour les amateurs comme moi, :crying: , difficile de se faire une idée bien précise. boh ???

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Mais à propos de cette phrase :

"L'humanité semble bien partie pour inscrire l'année 2012 parmi les plus chaudes jamais enregistrées, au même titre que les douze années qui l'ont précédée."

Que penser alors de ceci qui, il me semble, dit le contraire :

"Le Réchauffement global s'est arrêté il y a 16 ans, révèle le rapport du Met Office qui a été discrètement publié la semaine dernière et voici le diagramme pour le prouver."

Voir : http://www.laterredufutur.com/accueil/inde...-rechauffe.html

?????

Pour les amateurs comme moi, :crying: , difficile de se faire une idée bien précise. boh ???

La tendance est positive, mais elle n'est pas significative ;)

Tenez, un jour où j'avais du temps à tuer ^^ :

http://forums.infoclimat.fr/topic/40167-st...00#entry1835385

Et tout les posts suivants, dont ceux de ChristianP ;)

Le climat ne se mesure pas sur 15 ans, c'est bien trop court. Le point de départ c'est 1997. Il est choisi pour être le plus chaud possible, avec un El Nino sur puissant dans le Pacifique et une activité solaire en hausse. En anglais, on appelle cela du "cherry picking". En choisissant correctement vos données, vous pouvez leur faire dire tout et surtout n'importe quoi.

Ce qui est surtout révélateur est que 2012 est une année des plus chaudes alors que les facteurs naturels n'aident pas. L'activité solaire reste modéré et l'ENSO neutre, et pourtant nous battons des records. Ces dernières, la variabilité naturelle a fortement forcée les températures à la baisse (épisode la Nina récurrent et puissant, activité solaire en baisse marquée) et pourtant les températures n'ont pas bronché plus que cela.

Si vous voulez voir si la tendance est significative :

http://www.skepticalscience.com/trend.php

Pour les données présentées :

post-3513-1350294254_thumb.png

La tendance est bien positive (0.071°C par décennie) mais elle n'est pas significative (incertitude de +/- 0.166°C par décade).

Si vous prenez une période un plus longue 1990-2012, vous allez vite trouver une tendance positive significative :

post-3513-1350294418_thumb.png

La tendance est de 0.172°C +/- 0.09°C.

Et depuis 1850, la tendance est au réchauffement :

post-3513-1350294581_thumb.png

Avec un réchauffement total de 0.045 * ((2012-1850)/10) = 0.73°C -> Ce que je disais juste au dessus ^^ le réchauffement depuis le pré industriel est de 0.7 ou 0.8°C

Tenez, c'est la feuille de calcul de ChristianP, mais c'est tellement bien foutu que je me permet de lui piquer (pour les jolis graphiques aussi je dois dire ^^ moi et la communication de résultats scientifique cela fait deux je dois dire :P )

clipboard01xm.jpg

C'est la tendance linéaire de l'année portée en abscisse jusqu'à 2012. On voit que la tendance tourne bien autour de 0.17°C par décade, mais l'incertitude augmente très fortement quand nous cherchons à évaluer la tendance sur des années récentes. La dernière tendance significativement positive, c'est celle de 1995 à 2011 avec 0.11°C/décade +/- 0.09°C. Et aucune tendance négative n'est enregistrée. Tu peux quand même noter que l'incertitude sur la période récente est passé en dessous de l'intervalle de confiance de la tendance de 1975 à 2011. Cela veut dire que dire que le réchauffement a ralenti significativement, mais ne s'est pas arrêté pour autant.

D'autre part, l'essentiel du réchauffement part dans les Océans et non dans l'atmosphère. Or l'Océan accumule de l'énergie très clairement :

post-3513-1350295739_thumb.png

Et comme le disait Hansen dans la vidéo d'où dessus, le réchauffement des océans montre qu'il reste 0.7 W/m² de déséquilibre énergétique qui traine. Cela se calcule assez facilement. Vous voyez que sur les 30 dernières années, le Heat Content a pris 20*10^22 Joules environ. Il faut donc diviser pas le nombre de secondes en 30 ans pour avoir des watts, et par la superficie de l'Océan pour avoir des W/m². Soit :

Déséquilibre radiatif = [ 20*10^22 / ( 30 * 365.25 * 24 * 3600 ) ] / [361220420 *10^6]

-30 c'est le nombre d'années

-365.25, le nombre de jours (le 0.25 c'est pour les années bissextiles XD mais cela est totalement négligeable) dans une année

-24, le nombre d'heures dans un jour

-3600, le nombre de secondes dans un jour

-361220420 *10^6, c'est la superficie de l'Océan en m²

Déséquilibre radiatif = 2.535*10^14 W / 361220420 *10^6 m²

Déséquilibre radiatif = 0.6 W/m²

Pour un calcul fait à la va comme je te pousse, ce n'est pas si mal ^^

De même, la diminution de l'extension de la banquise Arctique et Antarctique (sur des échelles de temps longues), la poursuite de la fonte du Groenland et l'Ouest Antarctique, montre que le réchauffement ne s'est pas arrêté.

Si vous voulez mon opinion, TDF n'est vraiment pas un site recommandable. Depuis au moins 2007, il prévoit un refroidissement climatique imminent. On attend toujours... Plus fondamentalement, il ne s’appuie pas sur de la littérature peer reviewed, revu par les pairs. Excepté mes digressions sur notre civilisations, tout ce que j'ai dis s’appuie sur la littérature scientifique. Je vous ai d'ailleurs traduis un article, celui d'Eisenmann, au sujet de la banquise :D Et rien que pour la question du changement de la circulation atmosphérique, je pourrais vous citer une dizaines d'articles publiés dans un journal à comité de relecture.

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Bonsoir :D

Ce qui m'inquiète surtout, c'est que le déficit s'enfonce toujours plus :

post-3513-1349891542_thumb.png

(...)

Ca ne c'est pas arrangé depuis...

:unsure:

post-911-1350391817_thumb.png

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Bonjour Paix,

Comme d'hab, merci pour tout ces posts.

Mais à propos de cette phrase :

"L'humanité semble bien partie pour inscrire l'année 2012 parmi les plus chaudes jamais enregistrées, au même titre que les douze années qui l'ont précédée."

Que penser alors de ceci qui, il me semble, dit le contraire :

"Le Réchauffement global s'est arrêté il y a 16 ans, révèle le rapport du Met Office qui a été discrètement publié la semaine dernière et voici le diagramme pour le prouver."

Voir : http://www.laterredufutur.com/accueil/inde...-rechauffe.html

?????

Pour les amateurs comme moi, :crying: , difficile de se faire une idée bien précise. boh ???

Pour revenir sur cette histoire, c'est David Rose du Daily Mail qui a monté le truc de toute pièce, avec des sous entendus de conspiration et tout :

http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/art...t-prove-it.html

Le MetOffice n'a cependant jamais dit, jamais, que le réchauffement s'était arrêté. Ils ont juste sorti les données les plus récentes, comme la NASA ou le NCDC font chaque mois. David Rose d'une part se trompe en disant qu'il n'y a pas de réchauffement. Les données montrent une tendance positive, même si non significative. D'autre part, il s'est juste fait un film si je puis dire.

Met Office dans les médias: 14 Octobre 2012

14 10 2012

Un article de David Rose paru aujourd'hui dans le Daily Mail de Dimanche, sous le titre: «Le réchauffement global s'est arrêté il ya 16 ans, révèle le rapport Met Office discrètement publié ... et voici le graphique pour le prouver"

C'est le deuxième article que M. Rose a écrit qui contient des informations trompeuses, après avoir écrit un article plus tôt cette année sur le même thème - vous avez notre réponse à celle-là, ici.

Pour répondre à certains des points dans l'article publié aujourd'hui:

Tout d'abord, le Met Office n'a pas émis un rapport sur cette question. Nous pouvons seulement supposer que l'article se réfère à l'achèvement des travaux de mise à jour du jeu de données de température globale HadCRUT4 compilé par nous-mêmes et l'Unité de Recherche Climatique de l'Université d'East Anglia.

Nous avons annoncé que ce travail était en cours en Mars et il a été terminé cette semaine. Vous pouvez consulter ici le site Web de l'HadCRUT4.

Deuxièmement, M. Rose dit le Met Office n'a fait aucun commentaire au sujet de ses prévisions climatiques décennales. C'est parce qu'il ne nous a pas demandé de faire un commentaire à ce sujet.

Vous pouvez voir notre réponse complète à toutes les questions de M. Rose nous a demandé ci-dessous:

Salut David,

Voici des réponse à vos questions. Je les ai laissé aussi concises que possible, mais les questions que vous soulevez ont besoin d'explication bien plus considérable.

Q.1 "Tout d'abord, s'il vous plaît confirmer qu'en fait, elles ne révèlent aucun tendance au réchauffement depuis 1997."

La tendance linéaire à partir d'Août 1997 (au milieu d'un El Nino exceptionnellement fort) à Août 2012 (survenant à la toute fin d'un double événement Nina) est d'environ 0,03°C / décennie, soit une augmentation de température de 0,05°C au cours de cette période, mais aussi nous pourrions calculer la tendance linéaire à partir de 1999, au cours de l'après Nina, et montrer un réchauffement plus important.

Comme nous l'avons souligné précédemment, le choix d'un point de départ ou de fin sur des échelles de temps peuvent être très trompeuses. Le changement climatique ne peut être détecté à partir qu'à une échelle de temps pluridécennales en raison de la variabilité inhérente au système climatique. Si vous utilisez une plus longue période de l'HadCRUT4 la tendance est très différente. Par exemple, de 1979 à 2011 nous avons 0,16°C / décennie (ou 0,15°C / décennie dans l'ensemble de données du NCDC, 0,16°C / décennie dans GISS). En regardant les décennies successives au cours de cette période, chaque décennie a été plus chaude que la précédente - ainsi les années 1990 ont été plus chaudes que les années 1980 et les années 2000 ont été plus chaudes que les deux. Huit des dix années les plus chaudes ont eu lieu durant la dernière décennie.

Au cours des 140 dernières années les températures de surface mondiales ont augmenté d'environ 0,8ºC. Toutefois, dans cette tendance, il y a eu plusieurs périodes d'une durée de dix ans ou plus au cours de laquelle les températures ont augmenté très lentement ou baissé. La période actuelle de réchauffement réduit n'est pas sans précédent et des périodes longues de 15 années ne sont pas inhabituelles.

Q.2 "Ensuite, dites-moi ce que cela dit sur les modèles utilisés par le GIEC et d'autres qui ont prédit une hausse de 0,2 degrés Celsius par décennie au cours du 21e siècle. J'accepte qu'il y aura toujours des périodes où une pente ascendante peut être interrompue. Mais cette période sans tendance a maintenant duré aussi longtemps que la période de réchauffement de 1980 à 1996."

Les modèles présentent de grandes variations dans la tendance au réchauffement d'année en année et plus d'une décennie, en raison des variations climatiques comme El Niño, l’Oscillation Atlantique Multidécennale et l'Oscillation Décennale du Pacifique. Donc, dans ce sens, une telle période n'est pas inattendue. Il n'est pas rare dans les simulations d'avoir ce type de période qui dure jusqu'à 15 ans, mais des périodes plus longues sont peu probables.

Q.3 "Enfin, ces données ne suggèrent-elles pas que des facteurs autres que le CO2 - tel que des cycles océaniques multidécennaux- peuvent exercer une plus grande influence sur le climat qu'on ne le pensait?"

Nous avons des observations limitées sur les cycles océaniques multidécennaux, mais nous savons depuis un certain temps qu'ils peuvent agir pour ralentir ou accélérer la tendance au réchauffement observée. En outre, nous savons aussi que les changements de la température de surface ne se produisent pas seulement due à la variabilité interne, mais sont également influencées par des «forçages externes», tels que des changements dans l'activité solaire, les éruptions volcaniques ou les émissions d'aérosols. Ensemble, plusieurs de ces facteurs pourraient expliquer une partie ou la totalité de la tendance réduite au réchauffement vu au cours de la dernière décennie - mais c'est un domaine de recherche en cours.

http://metofficenews.wordpress.com/2012/10...4-october-2012/

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Encore un message à ce sujet Amateur ^^ Je fais au fil de mon inspiration XD Pour montrer à quel point cela n'a pas de sens aussi. Dans les mois à venir, nous savons que les températures atteindrons à peu près le même niveau qu'en 1998 et 2010. J'avais monté comme cela vite fait un modèle de prévision statistique pour l'UAH. Cela marchait moyennement alors j'avais laissé tomber l'affaire ^^ mais cela donne une indication quand même :

clipboard01dxu.jpg

On peut donc ajouter aux bout des données de l'HadCRU4 des données pour 2013 avec une moyenne aux alentour de 0.56°C (chez l'HadCRu4, c'est la valeur moyenne des crêtes 98 et 2010) et un peu de bruit. C'est juste pour l'illustration évidemment ;) Rien ne dit que les données seront exactement celle-ci, mais nous savons qu'elles seront à peu près de cet ordre :

post-3513-1350422375_thumb.jpg

La pente double quasiment, et passe de 0.03°C/décennie à 0.06°C/décennie... C'est pour cela qu'il ne sert à rien de regarder des tendances courtes. Une donnée en plus et votre conclusion ne tient plus. Ce n'est pas une preuve mathématique, mais vous comprenez bien que si la tendance est aussi sensible à l'ajout de quelques données qui sont réalistes, c'est que vous êtes sur un terrain glissant.

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Ca ne c'est pas arrangé depuis...

:unsure:

Et encore moins aujourd'hui XD

seaicerecentarctic.png

Je vais pas beaucoup bavasser, mais si vous voulez de la musique avec ^^

Les 3 millions de déficit vont finalement peut être être évité, mais là il manque beaucoup de monde dans l'Arctique. C'est d'ailleurs un record de déficit. Un petit tableau des plus gros déficit de l'aire :

2012    -2708654
2012    -2705447
2007    -2634981
2007    -2630291
2012    -2623560
2007    -2622794
2012    -2609484
2007    -2608785
2007    -2598634
2012    -2584863
2012    -2582429
2007    -2576136
2012    -2572386
2012    -2554900
2007    -2552699
2012    -2547497
2007    -2547432
2012    -2545582
2012    -2543883
2007    -2541842

Pour l'extension au sens du NSIDC, c'est forcément encore pire (lissage 5 jours et définition de l'extension qui lisse encore plus). L'année 2012 a les 20 plus gros déficits, avec une pointe à -3.7 millions de kilomètres le 9 Octobre. Pour comparaison, l'UE des 27, c'est 4.4 millions de km²...

C'est maintenant que nous allons voir si CFS a raison ^^

Généralement à cette époque de l'année, toute les années ont enregistré une forte embâcle et sont revenues dans des déficits de l'ordre de 1 millions. À mon humble avis, cela ressemblera plus à ceci :

post-3513-1350426876_thumb.jpg

CFS exagère sans doute la perte de banquise en Novembre, 8.5 millions de km² d'extension c'est probablement un peu exagéré, mais maintenant que nous sommes aussi proche de l'échéance, il ne peut pas se tromper du tout au tout. D'ailleurs, les SSTs montrent bien que côté Russe, une embâcle rapide est possible :

post-3513-1350427201_thumb.png

Par contre, côté Canada, pouf pouf...

Et cela se retrouve sur CFS :

npssichmonl0.gif

En plus, les modèles sont récurrents à nous envoyer du lourd côté Canadien, comme si cela ne suffisait pas...

500.png

Il y a nouveau une sorte de rétroaction entre l'amplification Arctique et ses ondulations plus importantes de la circulation, qui en retour n'arrange pas la situation. Le coup de chalumeau en flux de Sud promet...

Je parle autant de CFS, également parce qu'il s'affole aussi pour 2013. Là, il est beaucoup plus certain qu'il puisse ne pas avoir raison, mais il nous sort quand même pour Juillet une extension moyenne de 6.5 millions de km², soit un bon 1.4 millions sous le record de 2011 et 2012 (7.9 pour les deux) et soit environ la normale de Septembre...

C'est important, car le système Arctique est au bord du gouffre effectivement. Le premier choc a été celui de 2007, avec des lourdes pertes dû à une situation météorologique exceptionnelle. L'autre gros choc, et sans doute le plus important, c'est celui de 2010. Nous avons eu un Hiver 2009/2010 exceptionnel, avec un reversement complet des centres d'actions. Si la variabilité naturelle a nécessairement tenu le premier rôle, pour en arriver là seul la perte de banquise peut expliquer la magnitude de l'événement, avec une réponse qui s'éloigne du schéma canonique de l'AO. Et en 2010, la perte extrêmement sévère de volume a permis la transition vers un nouvel état de l'Arctique. Tamino par exemple montre bien que l'évolution depuis 2010 est radicalement différente :

http://tamino.wordpress.com/2012/09/01/arc...turning-points/

En 2010, l'épaisseur s'est pris le gadin du siècle et même du millénaire :

thick_mean.jpg

Et depuis cela ne s'arrange pas. La perturbation du bilan radiatif a provoqué les effets que vous savez, puisque je ne vous parle que de cela depuis 1 mois ^^

Cependant, notons que nous sommes possiblement dans une phase "RILE", Rapid Ice Loss Events, ou événement de perte rapide de la banquise. Comme je le disais à propos du modèle d'Eisenman, il n'existe probablement pas de tipping point, de point de non retour, au delà duquel l'Arctique collapse sans retour :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448526

Et tous les posts précédents ^^

Cependant, il existe une zone de bifurcation, où la perte de banquise évolue très rapidement. Je montrais avec le modèle que nous approchions de cette zone de sensibilité où la moindre pichenette provoque de lourds dégagements. Nous semblons effectivement entrer dans une période où l'Arctique est devenu extrêmement vulnérable. Ici, c'est via le concept de "RILE" que nous pouvons analyser la situation :

http://cires.colorado.edu/science/groups/f..._05_Holland.pdf

http://www.ocean-sci-discuss.net/9/2327/20...9-2327-2012.pdf

http://nldr.library.ucar.edu/repository/as...000-000-133.pdf

Je vous avez déjà parler de Dipôle Arctique à l'occasion si vous vous souvenez. Un DA+ est un élément important lors de "RILE", comme en 2007. Ici, nous pouvons donc valider par la littérature ce dont nous pouvions nous noter.

Il se forme probablement des rétroactions impliquant la variation d'albédo, la variation de la nébulosité, et la variation de transport de chaleur, qui contribue à accélérer les pertes. Ces pertes ne sont pas irréversibles à nouveau, nous parlons bien d'une zone de grande sensibilité et non d'un point de non retour. La perte de banquise accélère ainsi le transfert de chaleur via l'Océan et l'Atmosphère, ce qui amplifie la perte de banquise. De ce point de vue, nous arrivons encore à la même conclusion que la banquise estivale est en cours d'effondrement. De ce point de vue, CFS est donc intéressant, car il semble indiquer que l'Ete 2013 sera à 2012, ce que 2012 a été à 2007 :

npssichmonl8.gif

C'est un élément à surveiller réellement. La banquise pourrait être perdue très rapidement dans les années à venir. Comme dirait Kate, nous commençons à perdre le contrôle du système climatique. Non que nous n'ayons jamais eu le contrôle, mais bien que le système est complétement sorti de sa stabilité climatique multi millénaires contrôlée par des facteurs naturels. La perte de volume est particulièrement révélatrice à ce sujet. Les pertes sont colossales, et dépassent même les 80% entre 1979 et 2012, ce qui représente environ 4*10^21 Joules.

Bref, cela envoie du lourd et ce n'est peut être pas fini.

Grâce à la très faible extension de la banquise, cela a de nouveau fortement transité par la route du Nord :

http://barentsobserver.com/en/business/car...sea-route-15-10

Il est passé jusqu'à présent 35 navires, pour un transport de 1 millions de tonnes (ou sens anglo saxon du terme) de bien, et cela n'est pas fini. L’embâcle un peu plus rapide en 2011 côté Russe risque de limiter quelque peut l'allongement de la saison (jusqu'en Novembre l'année dernière :s ) mais cela reste la poule aux œufs d'or. Les russes profitent à plein de l'ouverture de l'Arctique.

Modifié par paix

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De rien ;)

Je vais encore vous parlez d'Arctique. Je sais, j'en suis à je ne sais combien de message ^^ mais je n'ai pas épuisé le sujet, loin de là...

Je voudrais déjà revenir à ce que me disait Julien à propos de CFS, qui était franchement sceptique que je puisse m'inquiéter sur la base d'un modèle qui a des performances absolument pourries, pour ne pas dire plus ^^

post-3513-1350516195_thumb.png

L'extension de banquise prévue par GFS en Juillet 2013. C'est une pulvérisation pure et simple des records. Il nous sort environ 6.5 millions de km² pour le mois de Juillet. Le record de Juillet est détenu conjointement par 2011 et 2012 à 7.9 millions de km². La moyenne de 1981 à 2010 est de 9.7 millions de km². Cela représente 33% de moins que la normale, et 18% de moins que le précédent record.

Là où cela me pose question, c'est que le plongeon est tellement prodigieux que nous ne pouvons pas expliquer cela seulement par le Parkinson chronique de CFS (encore que, comme je le disais, pour les SSTs, et la banquise, il n'est pas mauvais et peut même parfois être bon). C'est comme pour la variabilité dans la vie réelle. Il arrive tous le temps des événements extrêmes, mais quand vous commencer à battre des records de plein Été en Décembre, vous pouvez être sûr qu'il y a un problème quelque part, du genre vraiment gros problème.

CFS, c'est pareil. Il a sa variabilité de modèle physique qui est ce qu'elle est, et nous la connaissons un peu près. Ici cependant, la sortie vers le bas pulvérise tout, et donc expliquer cela par le simple fait que CFS est un modèle d'un intérêt très limité ne suffit pas. Il repose quand même sur des équations physiques, et il ne peut donc pas complétement disjoncter sans raisons valables. De plus, cela n'est pas un bug.

Ici il est difficile de savoir énergétiquement ce qu'il passe, car il faudrait pouvoir évaluer la perte de volume, ce qui est difficile à faire. Il est possible que l'extension se gaufre sans perte importante de volume ; les fortes valeurs d'extensions des dernières années étant du à l'éclatement du pack, ne reflétant pas ainsi l'état réel de la banquise. Cependant l'ampleur de la perte est si importante qu'elle ne peut pas se faire sans un forçage conséquent. Il est ainsi hautement improbable que cela ne soit qu'un délire made in CFS.

De plus, nous voyons bien que pour le mois de Novembre, même si CFS a sans doute un peu exagéré le truc (et encore, on attendre que le mois soit passé pour conclure, ce sera préférable...), il a bien capté l'évolution. Les prémisses sur lesquels s’appuient CFS ne sont donc pas foireux.

Enfin, notons que l'anomalie de température reste persistante en profondeur :

post-3513-1350520378_thumb.png

Elle était préexistante, mais tend à se renforcer au cours de cet Été. Cette énergie cependant ne sera pas évacuée au cours de l'Hiver, en tout cas pas totalement, et renforcera donc la fonte basale l’Été venue.

Ce qui est d'ailleurs intéressant, CFS attaque la banquise de l'Arctique Central très précocement, en Avril. Il est donc possible que ce puisse être une raison expliquant que CFS nous fasse clamser la banquise.

D'autre part, cela est tout à fait en cohérence avec la possibilité que nous soyons dans un RILE depuis 2007 ou 2010.

Pour être clair à nouveau, il ne s'agit pas d'un phénomène irréversible avec point de non retour. Cependant, les rétroactions positives s'emballent et provoquent une désintégration rapide de la banquise. Ce phénomène n'apparait que dans l'Arctique, où la rétroaction albédo est forte à cause de l'état climatologique de l'Arctique Central (7 à 8 millions de km²) couvert en permanence. Cela provoque une accélération de la fonte, mais qui peut être éventuellement stabilisé si les forçages cessent. Étant donné que dans 10 ans nous aurons 20 ou 25 ppm de CO2 supplémentaire dans l'atmosphère, on peut oublier. Cependant, aucun dégât irréversible n'a encore été commis selon toute vraisemblance.

Ce qui s'est passé en 2010 de ce point de vue est fondamental. Revenons donc à ce qui s'est passé en 2010...

L'Hiver avait atteint des seuils inconnus dans l'AO, et pourtant.

post-3513-1350522728_thumb.png

Noël 2009... Ou pas. Si c'était un Noël blanc aux latitudes moyennes, il n'y a cependant aucune commune mesure entre l'état indescriptible de l'Arctique, avec Petit Papa Noël qui a du clamsé d'une hyperthermie avec ses rennes, et la simple froidure hivernale des latitudes moyennes.

Cependant (notez que J. Curry est co auteur, autant dire que même une scientifique sceptique est d'accord avec ce sue je vais dire...) :

http://www.pnas.org/content/109/11/4074.full.pdf

This pattern shows some resemblance to the negative phase of the winter AO (Fig. 2B). However, some significant differences are noticed. First, the pattern linked to the reduction of autumn sea ice shows broader meridional meanders in midlatitudes rather than the zonal symmetry associated with the winter AO pattern (Fig. 2 A vs. B).

En gros, on est train de perdre l'AO. C'est pour cela que je m'acharne autant avec les vagues de froids récentes. Il a peut être fait froid, mais cela s'arrête là. Pour le reste, de l'état de la banquise à la dynamique atmosphérique, cela n'avait rien à voir avec le 20ème siècle, nous perdons le contrôle comme dirait Kate. Nous ne vivons pas un nouveau cycle d'AO- comme dans les années 50/60, nous ne vivons pas des nouveaux blocages à la 56 ou à la 86. Nous vivons quelque chose de nouveau. Le froid résultant de cette situation n'est donc qu'un épiphénomène dans ce contexte. Le plus important, c'est que nous sommes en train de perdre le climat.

Donc 2010, c'était une fausse AO- qui cachait une atteinte sévère de l'Arctique.

Ce qui passait par la suite est un changement pur et simple du cycle saisonnier de l'épaisseur :

thick_yy.jpg

Jusqu'en 2006, la banquise la plus jeune était débarquée, laissant la banquise âgée avec une forte épaisseur seule en fin de saison de fonte. Le maximum d'épaisseur était donc en Août/Septembre. En 2006 et 2009, l'épaisseur a commencé à en prendre un coup en fin de saison de fonte. L'évolution en 2010 a cependant été radicalement différente. La fonte de la banquise n'a plus laissé qu'une épaisseur faible de banquise, avec un maximum précoce, peu après la fin de l'embâcle. De plus, l'amplitude du cycle a fortement baissé. L'Arctique est depuis lors couvert uniquement d'une fine couche de glace. La banquise a commencé à être plus vulnérable, ce qui a par exemple abouti à Septembre 2012 durant lequel, banquise ou pas banquise, l'albédo était dans les choux. La perte d'épaisseur a achevé la perte de la banquise en tant que tampon énergétique. Nous avons basculé d'un état de glace épaisse permanente, à un état de glace fine permanente. En Été, il ne reste donc plus vraiment de banquise épaisse et âgée ; juste une vaste étendue de glace fine complétement éclaté pour faire croire dans les chiffres d'extension que tout va bien.

Cependant, cet état transitoire n'est pas un nouvel équilibre, et cette banquise nettement plus fine est parti pour disparaitre rapidement.

En effet, nous sommes probablement dans un Rapid Ice Loss Event, c'est-à-dire une désintégration rapide de la banquise. En 10 ans, nous pourrions transitionner alors vers un état Arctique libre de glace en Été. La rétroaction albédo/glace joue évidemment, mais l'amincissement également. Une banquise plus fine en Mars produit plus d'eaux libres lors de sa fonte basale, avec une relation fortement non linéaire. Cela signifie plus de lacs de fonte, plus d'éclatement du pack. Ce qui amplifie la perte par la rétroaction glace/abédo. En cela CFS est d'ailleurs tout à fait cohérent. Il montre des baisses de concentration dès le mois d'Avril dans l'Arctique centrale, ce qui laisse supposer une fonte basale sur une banquise fine.

post-3513-1350527215_thumb.jpg

http://cires.colorado.edu/science/groups/f..._05_Holland.pdf

De même, une récurrence des phases DA+ (ou ARP pour Arctic Rapid Change Pattern) est un facteur de rétroaction important. Moins de banquise favorise plus blocages aux latitudes nordique.

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&am...XQ3eXvoFcBmhQug

http://www.agu.org/pubs/crossref/2012/2012GL053268.shtml

http://conference2011.wcrp-climate.org/pos...ancis_M123B.pdf

Le réchauffement repose le jet vers le Nord, avec une expansion des tropiques. Cela se voit par exemple avec Nadine, qui est un cas unique dans les archives du Best Track. De plus le jet méandre, et forme des blocages plus fréquents avec une amplitude des ondulations amplifiées. Les blocages sont plus fréquents en Été sur l’Ouest de l'Amérique du Nord, qui sont liés aux épisodes de DA. Ici, c'est encore une autre définition du même phénomène qui est donné ^^ mais ce qu'ils appellent un AD- est en fait la même chose qu'un DA+ ou un ARP+ :P Je sais, je sais... :D

clipboard01nhj.jpg

http://www.iarc.uaf.edu/sites/default/file...ere_Alexeev.pdf

Un RILE a alors des conséquences nettement plus irréversible :

http://www.colorado.edu/geography/class_ho..._et_al_2008.pdf

La fonte du permafrost est une conséquence possible d'un RILE. Si la perte de banquise est donc réversible, la fonte du permafrost l'est nettement moins. De plus, le signal de température pénètre loin à l'intérieur des terres, jusqu’à 1 500 kilomètres. Or, le permafrost peut lâcher dans l'atmosphère pas mal de carbone (le fameux dossier "Oh merde!" de Kate...) et donc amplifier le réchauffement. Si la banquise Arctique s'effondre, tous les systèmes physiques qui lui sont adossées plongeront avec. Il est donc important d'envisager la possibilité que nous soyons dans un RILE et que CFS ne soit peut être pas seulement en train de craquer. Derrière, c'est aussi la stabilité de la banquise hivernale qui est en jeu. Si la banquise hivernale collapse à sont tour, les conséquences seraient à proprement parler catastrophique pour les latitudes moyennes.

Modifié par paix

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Paix, j'avoue que tes explications et tes graphiques sont un tout petit peu trop complexes pour moi, je crois d'ailleurs te l'avoir déjà dit. Mais j'ai compris l'essentiel: la situation semble catastrophique ! ;)

Pourtant, sur un autre site météo, je viens de tomber sur un graphique plus compréhensible à mes yeux (et surtout pour mon p'tit cerveau B) ) et on y voit que la glace, après effectivement une fonte record cet été, est en train de bien se reprendre au pôle nord ! Je ne sais pas quoi en penser, je ne sais pas si ça fait avancer le schmilblik, ça semble contradictoire avec tout ce qui a été dit précédemment, mais je tenais à le montrer ici ! :D

post-260-1350540434_thumb.png

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