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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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En relisant un articles de La Recherche sur les aérosols balancés par l'activité Humaine, ils ont montré qu'a l'échelle Mondial, c'est l'effet réfrigérant de ces derniers qui dominent .

Un autre truc, pas de la recherche cette fois, mais que j'ai trouvé sur un PDF, montrent que les valeurs relevées aux 4 coins du globe pour faire une moyenne année par année et qui nous montre que la température augmente, seraient faussées . Pourquoi ? Parceque les relevés a proximité des centre urbains ( ilot de chaleurs ), seraient influencés par la proximité de cette ilot, en surestimant la température réel .

Voila, je voudrais savoir ce que vous en pensez :)

Modifié par passiion

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En relisant un articles de La Recherche sur les aérosols balancés par l'activité Humaine, ils ont montré qu'a l'échelle Mondial, c'est l'effet réfrigérant de ces derniers qui dominent .

Oui, c'est pour cela qu'on a un sérieux problème quelque part... Les aérosols ont un forçage de -1 W/m² environ, donc sans les aérosols, on aurait déjà dépassé le seuil des 2°C. Il faut savoir que lorsqu'on vise 2°C, on parle seulement de CO2. On suppose qu'à notre échelle de temps, le CH4 et le N2O sont compensés par le forçage négatif des aérosols. Si les aérosols sont donc éliminés, il y a une possibilité de dépasser le seuil des 2°C avant même que le CO2 n'atteigne le seuil "critique" des 450 ppm. Tous les scénarios d'émissions suppose que la concentration en aérosols diminuera au cours du 21ème siècle : http://www.iiasa.ac.at/web-apps/tnt/RcpDb/...mp;page=compare . Pour rentrer dans l'objectif des 2°C qui correspond au RCP 2.6, le CO2 doit ainsi plafonner à 440ppm avant qu'on ne retire du CO2 de l'atmosphère pour retomber à 420ppm. Sachant qu'on est quasi à 400 actu, qu'on s'est fixé comme cible 450 ppm, et qu'on est pas foutu de faire quoi que soit pour atteindre cette cible. Les gars qui disent que 2°C est encore possible en pratique suppose que les aérosols continueront à masquer le CH4 et le N2O. Or les aérosols sont évacués très rapidement de l'atmosphère (quelques semaines tout au plus) alors que pour le CH4 il faut au moins une quinzaine d’années, mais pour le N2O c'est plutôt 120 ans. Dans le meilleur des scénarios, on peut déjà retirer 5% à la cible de CO2 pour tenir compte du N2O. En supposant que le RC ne modifie pas trop lourdement les cycles de chaque gaz. En plus, la tendance actuelle est à éliminer les aérosols, notamment avec le "clean coal". Dans notre situation, "l'avantage" du charbon, cela émet de l'aérosol en masse, donc cela limite un peu le réchauffement. Mais maintenant avec le "clean coal", on émet toujours autant de gaz à effet de serre, mais sans les aérosols...

Un autre truc, pas de la recherche cette fois, mais que j'ai trouvé sur un PDF, montrent que les valeurs relevées aux 4 coins du globe pour faire une moyenne année par année et qui nous montre que la température augmente, seraient faussées . Pourquoi ? Parceque les relevés a proximité des centre urbains ( ilot de chaleurs ), seraient influencés par la proximité de cette ilot, en surestimant la température réel .

Voila, je voudrais savoir ce que vous en pensez :)

Le grand classique de ceux qui ont du temps à tuer à dire n'importe quoi...

L'argument le plus simple, c'est de dire que la température est mesurée aussi par satellite, aucune contamination par les UHI possibles (îlots de chaleur urbain), et pourtant la tendance est sensiblement la même :

post-3513-1356303581_thumb.png

En plus l'UAH est tenu par un des très rares scientifiques qui soit un dissident climatique, Roy Spencer, il n'y a donc aucune chance que l'UAH ai été trafiqué à la hausse aussi. Bon personnellement je n'ai qu'une confiance très limité dans les données de l'UAH, pas parce que c'est Spencer qui tient la boutique ^^ mais je préfère partir des données de surfaces. Les biais sont connus, après il n'y a plus qu'à se débrouiller pour corriger. Là avec l'UAH on découvre au fil du temps de nouvelles corrections à apporter, et l'UAH a été révisé plusieurs fois à la hausse, et à mon avis ce n'est pas fini :lol: L'UAH restant en deçà des autres données. On a de plus des données de réanalyses, notamment le NCEP NCAR. La réanalyse n'est pas prévue pour cela normalement, mais on voit que par une troisième méthode encore différente, cela converge :

post-3513-1356303987_thumb.png

Et enfin, là aussi ce n'est pas de la super précision, mais les ballons sondes peuvent être analysés, et à 850 hPa cela a encore la même tronche :

post-3513-1356304438_thumb.jpg

Et à 1500m d'altitude, cela m'étonnerait qu'on ai de l'UHI...

Si donc par 4 méthodes dont 3 sont strictement indépendantes, on retrouve la même chose, c'est que peut être quelque part les données de surfaces ne sont pas si déconnantes...

D'ailleurs, je noterais qu'à 30 hPa cela a cette tronche :

clipboard01cc.jpg

Ce qui est un indicateur important que le réchauffement est dû à un effet de serre ("emprisonnement" de la chaleur en troposphère, donc en stratosphère cela plonge), et ne fait que confirmer les données satellites et les réanalyses. Bref peu importe par quel bout on prend le bazar, les données se tiennent quelque soit la méthodologie.

Spécifiquement, sur pourquoi les données de surfaces ne sont pas contaminées par l'UHI, c'est parce que ceux qui construisent les séries de températures ne sont pas des abrutis finis et ils corrigent pour éviter tout biais. On notera d'ailleurs la superbe contradiction de certains, d'un côté ils disent "ouah, données trafiqués et tout, qu'on aille les pendre en place publique", de l'autre "ouah, les données sont contaminées cela biaise les résultat, qu'on aille les pendre en place publique". On corrige ou pas alors ?... Dans le genre, c'est une note de côté, mais un autre grand thème est "ils ont refroidi le passé". Cela s'appelle aussi des corrections, et est rendu nécessaire par le fait que par le passé, on mesurait la température par abri ouvert, ce qui peut donner un biais positif par rapport à un abri fermé. D'où la nécessité de "refroidir" le passé.

D'ailleurs, il y a un sceptique, Richard Müller, qui est arrivé, et qui a du se prendre pour zoro. Il a dit en substance : "je vais vous apprendre ce que c'est construire une série de températures, bande de moules". Il l'a fait avec les données terrestres seulement, il n'a pas inclus de données de températures des océans, j'ai donc comparé ces données (Bets) au CRUTEM4 (terres seules d'après l'Hadley Center). Résultat des courses :

post-3513-1356305415_thumb.png

Et oui... (de manière intéressante, Müller c'est fait mettre en pièce par tout les faux sceptiques fin 2011 quand il a sorti ces résultat, notamment A. Watts qui a publié je ne sais combien de billet de blog pour dire en substance que Müller ne savait pas y faire. L'étude n'a pas du être jugé assez "sceptique" par certains...)

L'avantage quand même, c'est que Richard Müller et son équipe ont proposé un cadre d'analyse mathématique plus précis (pour ne pas dire plus migraineux XD ) par rapport aux autres bases de données qui avaient une approche plus physique, et mathématiquement un peu plus légère.

D'ailleurs, SkS a proposé un outil DIY (Do It Yourself) pour reconstruire les températures globales avec les données de surface en deux clics :

http://www.skepticalscience.com/tempcalc.php

On peut s'amuser à reconstruire la série des températures avec juste les stations rurales :

post-3513-1356305974_thumb.png

Il n'y a vraiment pas moyen de mettre en défaut les séries de températures de surface...

(j'ai pris un rayon de 900 km, par aire égale, qui commence en 1850, période de base 61-90, remplissage de l'océan avec les terres et réciproquement, je ne vais pas vous assommer de détails mais si quelqu’un veut on peut discuter des options ;) ).

Un gars s'est même amusé à calculer la température globale avec 70 ou 80 stations de très grande qualité et il a retrouvé encore le même résultat.

Mathématiquement, il y a plusieurs éléments de la méthode qui limitent les biais. C'est à ce niveau que Richard Müller a eu une approche plus raide ( http://berkeleyearth.org/pdf/methods-paper.pdf , une aspirine, un café et roule ma poule XD ), mais dans l'idée on revient toujorus à ces éléments.

D'une part c'est une moyenne des anomalies et pas une anomalie de la moyenne. Cela peut sembler rien ^^ mais c'est super vachement important. Cela veut dire qu'on calcule pour chaque station l'anomalie par rapport à une période de base donnée, et en suite on agrège. Les biais constants sont donc de facto débarquer. Par exemple, si deux stations, une rural et une autre urbaine, sont proches, mais que l'urbaine est à +15°C de moyenne et la rurale à +10°C, cela posera problème de faire une moyenne directement. Par contre, si la climato est respectivement de 11°C et 7°C, l'UHI n'est ainsi plus visible. On a des anomalies de 3°C et 4°C, c'est à 3.5°C en moyenne d'anomalie et l'UHI n'est plus là. C’est notamment le cas de toutes les stations en plein aéroport, si le biais est constant, le calcul d'anomalies permet de compenser.

De plus, les anomalies sont corrélées géographiquement. Si on a une anomalie de +3°C à Uccle, Le Bourget ne risque pas d'être à -5°C :P Il sera sans doute entre 2 et 4°C d'anomalie. Une moyenne est donc faite sur de grandes superficies. En moyennant sur une grande superficie, on peut diluer le biais éventuel d'une station.

Enfin, il y a toujours des corrections sur les stations, et qui ne sont pas faites au doigt mouillé ou qui ne sont pas faite pour trafiquer les données et créer ex nihilo une tendance positive.

Le papier sur les températures du GIS par exemple détaille la procédure :

http://pubs.giss.nasa.gov/docs/1987/1987_Hansen_Lebedeff.pdf

Et elle n’est pas si compliqué à mettre en œuvre (re, si certains veulent je l'ai déjà appliqué à l'archipel canadien, donc j'ai un embryon d'algorithme pour les intéressés ;) )

SkS en discute ici également :

http://www.skepticalscience.com/OfAverages...lies_pt_1A.html

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http://www.youtube.com/watch?v=7tloxTQjNjA...player_embedded

Bon je vais reprendre ce que je vous racontais sur l'Arctique. Dans un moment de folie, j'ai voulu simuler l'extension en tant que rapport du volume et de l'épaisseur :P

Le volume de Septembre a été simulé avec une courbe de Gompertz (une "double" exponentielle, cela plonge puis atterrissage en douceur) :

post-3513-1356314673_thumb.jpg

L'équation est :

16,7721 * exp(-exp( (Année - 2010,4126) / 7,798) )

J'ai un truc un peu différent du pingouin arctique ( https://sites.google.com/site/arctischepinguin/home/piomas/ -il a d'ailleurs des données du BEST :Phttps://sites.google.com/site/arctischepinguin/home/best -) parce que j'ai aligné sur les années sans décimal alors qu'il aligné sur la date (2010.67 par exemple si vous préférez) et que j'ai pris les données mensuelles (il a le minimum quotidien annuel).

Puis j'ai calculé une épaisseur "virtuelle" qui est le ratio entre volume et extension. Étant donné que l'extension inclut des bouts d'océans ouvert, ce n'est pas une épaisseur vraie, l'épaisseur réelle est de 60 ou 70% ce ratio.

post-3513-1356319720_thumb.jpg

C'est là qu'on commence à se marrer :D Comme le disait Tamino ( http://tamino.wordpress.com/2012/11/26/ice-free/ ), l'épaisseur est une variable difficile à manipuler. Il y a une rupture en 2010 et toute modélisation est sensible aux hypothèses de départ. C'est là que j'ai fais confiance à mon intuition physique (bon d'accord, vous avez le droit de rire ^^ ). Je vous explique (je ne garantis que ce soit simple à suivre ^^ ). J'ai tenté d'estimer si il existait une épaisseur au delà de laquelle l'intégrité de la banquise n'est plus garanti et où la fonte est brutale et totale. Reprenons le grand cyclone d'Août 2012 par exemple. Sur une grande superficie, la banquise est dans un état de décomposition avancé, avec des concentrations de 60% environ et une épaisseur de 1m environ. Le cyclone, par brassage, a éclaté ce qui restait de banquise en floes moyen et grand floes qui sont parti en eau en moins de deux. J'insiste, mais la fonte c'est thermodynamique. Vous pouvez mettre un glaçon dehors une nuit de gel, ou même par 1°C, et mettre un ventilateur à fond dessus, rien n'aura fondu au petit matin, quel que soit la taille du glaçon. Ce qui s'est passé avec le cyclone, suite à la perte de volume la banquise a dépassé un seuil critique de "vulnérabilité" et c'est dispersée pour maximiser le pompage d'énergie et ainsi fondre en quelques jours. Je doute donc fortement qu'une banquise puisse tendre vers 0m d'épaisseur réellement à l'échelle de l'Océan et du mois. C'est dommage qu'il n'y ai pas d'études à ce sujet d'ailleurs (à ma connaissance), du comportement de la banquise quand on arrive à la limite. En deçà d'une certaine épaisseur, la banquise part en floes qui fondent très rapidement. Pour tester, j'ai calculer une épaisseur de la glace qui a fondu (c'est là que cela devient scabreux ^^ ). Ce n'est pas le plus efficace, mais on fait avec les moyens du bord. J'ai fait le rapport entre le dérivée de la moyenne 5 jours du PIOMAS (pour aligner sur la moyenne 5 jours du NSIDC) et de la dérivée des données du NSIDC, et sorti le minimum sur 3 jours. En saison de fonte sur ces dernières années :

clipboard01rdf.jpg

Bon les 4m et plus ce n'est pas réaliste certes :P mais on voit que cela planchérise quand même (l'antonyme de plafonner ?). J'ai estimé ainsi que la limite était entre 0.8 et 0.9m d'épaisseur virtuelle. Les données après la mi Août ne sont pas réalistes et représente une compaction de la banquise (perte d'extension sans perte de volume). Les données avant la mi Juillet ne sont pas réalistes et représente un éclatement du pack (perte de volume sans perte d'extension). Je me suis ainsi fixé comme fenêtre temporelle le 20 Juillet au 19 Août où la compacité du pack est constante et est dans un creux. Si je calcule la moyenne de l'épaisseur virtuelle sur cette fenêtre temporelle pour 2010 à 2012, je trouve une épaisseur virtuelle plancher de 0.9 mètres, c'est-à-dire 0.5 à 0.6 mètre en réelle. Cependant, avoir quelque chose de plus bas en trifouillant un peu les hypothèses marche aussi (on peut descendre à 0.7 avec des hypothèses acceptables ^^) et statistiquement un 0.8 mètres passe mieux. Donc va pour un plancher à 0.8, même si rien ne le justifie :lol:

De plus l'analyse de la tronche de la courbe de l'épaisseur montre un plongeon entre 2008 et 2010 avec un point intermédiaire en 2009 et avec une stabilisation en 2011 et 2012. Cela fait plus penser à une courbe en S qu'à une exponentielle (ce qui n'est pas impossible cependant, 2011 serait en ligne avec l'exponentielle, 2010 franchement en dessous, 2012 franchement au dessus, et on toucherait zéro dans les années à venir).

J'ai donc fait passer la courbe suivante (en rouge sur le crobar) :

1,407224 * exp( -exp( (année - 2010.597) / 4.881233) ) + 0.8

Confiance dans le bazar ? Absolument nulle ^^ mais je pense que l'épaisseur a des choses à nous dire, et c'est pour cela que j'ai pris le problème par ce bout (on aurait aussi peut dire que l'épaisseur, c'est le ratio volume sur extension, ce qui aurait été nettement moins stupide d'un certain point de vue). De plus, cela permet de lier l'extension au volume de manière rigide. Parce qu'il n'y a pas à dire, mais une extension qui passe à 0 en 2040 et un volume qui passe à 0 en 2020, cela ne fait pas très sérieux... Que dirait madame Michou si un médecin A lui dit qu'elle en a plus que pour 8 mois et qu'un médecin B lui dise qu'il lui reste 120 ans à vivre ? XD

De mon avis de péon qui n'engage que moi, je pense que 2012 a surtout montré qu'il y avait une limite à l'effet "cache misère" de l'extension et que la dispersion de la banquise ne peut pas être infinie. Il y a un moment, cela finit en non linéarité sans rémission. Et physiquement, si cela manque d'un bon modèle de banquise qui puisse gérer cela, disons que cette affirmation ne semble pas complétement irréaliste. Si vous voulez tout savoir, le RMSE du modèle est de 0.14m, la variance expliquée est de 90% environ, la moyenne est nulle, l'écart type est de 0.14 mètres, à vue de nez (je n'ai pas vérifié), les résidus ont l'air d'être blanc.

Et donc le résultat pour l'extension :

clipboard01qi.jpg

Beau gadin en perspective :P À nouveau, cela suppose qu'il existe une limite à l'éclatement du pack, ce qui explique que l'extension finisse par rejoindre la même exponentielle que le volume a un facteur 0.8 près. Pour 2013, le modèle donne 3.88 +/- 0.9 millions de km². On serait en fait entre 2012 et 2007 alors. Moi qui avait parié une mirabelle sur le record l'année prochaine ^^ (je maintiens quand même, ce qui est dit est dit). En 2013 de toute façon, l'enjeu n'est pas de sauver le plancher des 4 millions. Cela se joue entre savoir si on sera plus près de 2007 que de 2012, ou si on va se casser la gueule violemment. Physiquement, je pense toujours qu'on est très "ouvert" vers le bas, même si peu probable. Pour le modèle, le RMSE est de 0.44 millions de km², la moyenne des résidus est nulle, l'écart type des résidus est 0.45 millions de km².

post-3513-1356321521_thumb.jpg

Ce qui est également curieux, mais je ne saurais trop vous dire pourquoi, l'erreur sur le volume et l'épaisseur sont linéairement liée. En plus les années qui sortent son celles qui sont connues pour avoir craquées (comme 2007 qui a compacté comme un bœuf avec un résidu d'épaisseur de 0.09m et un résidu de volume de -1210 kilomètres cube) :

clipboard01fzo.jpg

P.S. : On s'en serait douter mais l'AR5 fait râler Neven aussi : http://neven1.typepad.com/blog/2012/12/the...-bombshell.html

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Cela commence à devenir tendu du string sur le Mississippi ^^ On parie que le trafic sera coupé avant la fin de l'Hiver ? :P

Après une petite hausse de débit qui a offert un survie, une embâcle partielle sur le haut Mississippi (vu les débits ce n'est pas étonnant...), le niveau repart franchement à la baisse. Cela fait ours qui joue avec son saumon, il saute, s'échappe, se fait reprendre, jusqu'au coup de patte final. Si la waterway du Mississippi est coupée, c'est l'économie du Midwest qui part en vrille, et les locaux qui ont le trou de balle en chou fleurs. Et vu les efforts quasi désespérés pour garder le fleuve navigable, ce n'est pas exagéré de le dire. À Saint Louis, on pourrait même atteindre des records du Dust Bowl, à une époque où le débit n'était pas régulé :

post-3513-1356747097_thumb.png

Et un article :

http://abcnews.go.com/US/wireStory/mississ...93#.UN3VzXez6Sp

On appréciera la superbe contradiction :

Lt. Colin Fogarty of the Coast Guard said the agency remains confident "we can still maintain a safe, navigable waterway despite the low-water conditions."

But he acknowledged, "I'm not trying to paint a pretty picture here. We face very real, physical limitations at certain parts of the river that may inhibit barge operators because their vessels draft too much or push too much water."

Qu'on pourrait traduire par : les bateaux risquent de ne plus pouvoir passer, mais comme on croit au Père Noël, on peut quand même être sûr de pouvoir maintenir le fleuve navigable.

Comme quoi, les USA sont peut être la première économie du monde, ils ont peut être les moyens d'aller tataner la gueule aux gentils méchants dans des pays à 10 000 km de chez eux, mais l’aléa météo reste capable de mettre à mal cette superpuissance. La sécheresse de 2012 a déjà fait perdre à la croissance du PIB national 0.5% à 1% :

http://www.bloomberg.com/news/2012-11-12/u...tsche-says.html

Et si la waterway du Mississippi est coupé, l'impact sur le PIB sera sans doute du même ordre du grandeur. Comme le dit la Deutsh Bank, si l'économie américaine pétait la forme et envoyait du 4% par an, on ne serait pas à 0.5% près. Mais l'économie américaine est déjà mal en point, alors si en plus le RC la pressurise encore un peu plus... Et puis encore, merci Ben et la planche à billet, histoire de faire illusion un peu plus longtemps. En plus comme un accord sur le précipice fiscal sera trouvé le 31 à minuit moins une, cela va être la liesse sur les marchés, ce sera la nouvelle année et l'économie est sauvé, god bless America. Lesquels marchés vont encore se faire des hausses qui dépassent l'entendement alors que les fondamentaux sont à la cave... (il y a des fois il y a de quoi se demander si le concept de délit d'initié peut encore avoir un sens vu les manipulations à longueur de temps des marchés). Quand tout ce beau monde va revenir sur le plancher des vaches en 2013 cela ne va pas être triste. Alors si en plus le MidWest, le cœur agricole des USA reste paralysé par la sécheresse, l'économie américaine va se faire défoncer la gueule du genre sévère. Et pour les marchés, cela sera aussi la théorie du pendu, un saut dans le vide suivi d'un arrêt rapide XD C'est comme notre président qui a eu la bonne idée de sortir que 2013 serait la grande bataille pour l'emploi. Il a du oublié le mot "destruction" entre "pour" et "emploi".

Non mais je dis cela comme cela, mais c'est quand même dingue que même lorsque l'impact du RC devient sensible et torche la gueule de la première économie au monde, personne ne moufte. On passe cela sur le compte de la crise économique et on oublie. Alors c'est sûr qu'il est absolument impossible de quantifier exactement les pertes du au RC. Peut être que certains s'y essayeront un jour, mais ce n'est pas le plus important je pense. C'est sûr que nous n'avons pas de témoin parfait de l'expérience que l'on est en train de mener, peut être que sans RC la sécheresse aurait été présente aussi qui sait, mais il y a quand même un renforcement de l'aléa météo par le RC qui est indéniable. Et pourtant il n'y a que Jeff Masters a en parler sur son blog. Cela pose quand même la question de savoir si un jour, même face à la réalité, nous arriverons à réagir. C'est comme tout à l'heure, j'ai écrit un pavé à LCM parce qu'ils bidonnaient leurs chiffres sur la vague de froid russe et diffamaient le GIEC. Pour autant, on se rend bien compte que la théorie d'un nouvel âge glaciaire est plus vendeur et on préfère bavasser sur un 15°C de déficit dans la Sibérie (faut quand même savoir que localement, à 15°C de déficit on n'est pas loin d'être "seulement" à mi chemin entre la normale et les records, mais cela n'a effleuré personne visiblement... c'est sûr que pour causer VDF sibérienne, il n'y a pas besoin de savoir que la Sibérie a un climat froid et variable de base). Le fait qu'un pan entier de l'économie US soit mal en point à cause de la sécheresse doit surement être un épiphénomène de ce futur âge glaciaire et les 25°C d'anomalie du côte de Nouvelle-Zemble... c'est où la Nouvelle-Zemble en fait ? Vive la partialité heu l'impartialité de l'information.

Enfin bon bref, je ne sais pas ce qu'il faudra pour faire réagir les gens, mais plus cela va et plus je me dis que le RC risque de se diluer dans un effondrement économique et social plus général sans que cela ne pose questions.

En plus, on appréciera les tensions entre États sujet du même gouvernement fédéral. Les États des Highs Plains comme le Dakota du Sud ne veulent pas qu'on vidange les barrages même si ils ont encore de la réserve, car ils sont en sécheresse extrême et avoir un peu d'eau au cas où ne saurait être inutile. Et plus en amont, les compagnies font pression pour avoir un soutien d'étiage. Et la Maison Blanche qui laisse faire sans réagir... Une petite guerre civile pour l'eau ? ^^ Bon j'exagère un peu certes, mais notez quand même que le mouvement sécessionniste se renforce, notamment au Texas. Certes dans l'état à l'étoile solitaire, ils sont sécessionnistes depuis l'entré dans l'union XD mais cela ne s'est pas arrangé ces dernières années quand même.

Et puis, c'est sûr, c'est plus vendeur de verser une petite larme après que 25 mômes se soient fait pété le caisson que d'aller faire face aux défis que posent le changement climatique. D'ailleurs, ce n'est pas spécifiquement à ce sujet mais plus généralement pour le RC, le New York Times vient de demander -en substance- à Obama de se sortir les doigts de là ou je pense :

http://www.nytimes.com/2012/12/28/opinion/...p&_r=2&

Et le commentaire de Jeff Masters :

http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...l?entrynum=2319

Modifié par paix

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Les "humeurs" du Mississippi ne datent pas d'hier ! Déjà en 1959 dans l'album de Lucky Luke "En remontant le Mississippi" Morris & Goscinny les décrivaient avec humour...

post-14699-1356763398_thumb.jpg

Synopsis de l'album sur wikipédia :

Lucky Luke est témoin d'une querelle entre deux capitaines de bateau à vapeur, le capitaine Barrows de la « Daisy Belle » et le capitaine Lowriver de l'« Asbestos D. Plower ». Les deux marins font un pari : ils feront une course sur le Mississippi, et le premier arrivé gagnera le monopole de la circulation sur le fleuve. Barrows, qui sait que Lowriver n'hésitera pas à employer tous les moyens pour le vaincre, engage Lucky Luke pour le protéger des coups tordus de son rival. En chemin, le cow-boy solitaire doit effectivement déjouer les machinations de plusieurs personnages engagés par Lowriver pour retarder la « Daisy Belle ». Le bateau du capitaine Barrows doit également surmonter les nombreux aléas que comporte la navigation sur le Mississippi : crues, sécheresse, obstacles, etc.

Mais bon, aujourd'hui c'est beaucoup plus à la mode de dire que c'est à cause du réchauffement climatique :whistling:

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Ouaip, on ne doit pas avoir la même définition de "à la mode", mais peut être que vous avez raison, et qu'il vaut mieux passer cela en pertes économiques.

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Salut,

Il est vrai que de tout temps il y a eu :

- des sécherreses

- des inondations

- des tremblements de terre

- des ouragans

- ......

Même le soleil s'y met. On est dans un cycle faible mais cela a déjà eu lieu.

Mais aujourd'hui je m'interroge. Les évènements qui arrivent sont ils dans la normalité ? Oui ou non ?

En fonction de cette réponse on adoptera ou non un comportement.

Je ne suis pas et de loin "réchauffiste" mais la banquise cette année, sandy, février 2012,.... me font réfléchir.

On ne peut écarter d'un geste de la main ce qui arrive sous prétexte que "cela a toujours eu lieu".

En décembre 2010 j'enlevais la neige sur mon trottoir. Aujourd'hui j'étais dans mon jardin avec 11 deg. Normal ? Cela a déjà été ainsi. Soit !

Mais il me semble qu'il y a répétition d'évènements un peu en-dehors de la normalité.

PS : Paix, j'aime bien te lire et tes expressions "crues" me font bien rire. LOL

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Oui en effet Amateur ;) Bloomberg avait dit à ce sujet qu'imputait Sandy au RC était sans doute simpliste ; mais qu'au fond le plus important, peu importe les causes immédiates qui ont causé Sandy, et qui sont indépendantes du RC, c'est que cela a été pire à cause du RC. Il est vrai qu'il ne fait pas de doute que le RC a du bien aidé pour la sécheresse. Sans vouloir vous bassinez de chiffres, mais par exemple pour les températures des USA, avec Décembre quasiment dans la boîte, l'anomalie de l'année 2012 est de 3.4°F. Cela représente 3.9 sigma environ, soit une probabilité de 0.06%... Alors que par rapport à la tendance linéaire, l'anomalie est de 3.5 sigma environ, soit une probabilité de 0.22% environ. Bon je n'ai pas les chiffres exactes encore (la fin de l'année, c'est demain ^^) et c'est de la grosse louche (je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme l'impression que le résidu n'est pas blanc et que la tendance n'est pas linéaire XD ), mais avoir une telle anomalie est 4 fois plus probable en première estimation avec que sans tendance linéaire. Alors dans les deux cas, 2012 est quand même peu probable et reste un événement extrême, mais on voit bien qu'il est plus sain d'invoquer comme hypothèse une évolution du climat pour expliquer le coup de lance flamme.

Donc sans doute que la sécheresse aux USA se serait produite sans RC, peut être que l'UK aurait eu un été encore plus pourri sans RC, mais on ne répond pas au fond à la question intéressante d'Eulzor : faut-il systématiquement faire le lien avec le RC ? Vu que ce n'est que le début de la débâcle pour l'économie (théorème des bisounours :P Plus on voit le monde en rose bonbon, plus le retour à la réalité est violent ^^ ), et compte tenu du fait qu'il est impossible de chiffrer exactement les conséquences du RC (on n'a pas de témoin de l'expérience en cours pour mener une comparaison valide), cela vaut-il la peine de faire passer les conséquences du RC sur une autre ligne de compte ?

Je dirais qu'il faut aussi voir cela en tant qu'impact sur nos sociétés. Un récent rapport a montré que le RC coûtait déjà l'équivalent de 1.6% du PIB mondial par an (rapport du DARA : http://daraint.org/humanitarian-response-i...oad-the-report/ avec la version ultra courte ici : http://daraint.org/wp-content/uploads/2012...NAL_ENGLISH.pdf ), les réassureurs (comme Munich Re - http://www.munichre.com/en/media_relations...ss_release.aspx - ou Swiss Re - http://www.swissre.com/rethinking/climate_..._disaster_risk/ -) commencent à avoir des sueurs à voir les factures, et Bloomberg est rentré dans le tas sans faire dans le détail avec son "It's global warming, stupid" ( http://www.businessweek.com/articles/2012-...-warming-stupid ). Au moins c'est clair XD Et pour les trois derniers, ils n'ont rien de pastèques, verts à l'extérieur et rouge à l'intérieur ^^ Et pour les compagnies de réassurances, elles sont bien plus promptes à voir les effets de l'augmentation de la densité des infrastructures et de la vulnérabilité ; que la hausse de l’aléa. Mais quand on commence à perdre des milliards dans l'histoire il y a de quoi faire réagir.

De plus il y a des non linéarités en jeu. Le cas extrême, c'est le Mississippi. Si cela passe sous un certain seuil le trafic est coupé et c'est tout le MidWest qui prend cher, au propre comme au figuré. De manière plus général, une déviation à la normale est bien tolérée jusqu'à certain point, et après les conséquences deviennent de plus en plus importantes. Notre économie est comme n'importe quel système, au delà des limites cela peut vite tourner au vinaigre. Vu que cela nous coute un bras déjà, et que ce n'est que le début, je pense qu'il vaut mieux continuer à tenir les comptes même si c'est quelque part impossible.

Je pense qu'il est important d'intégrer le fait qu'il y a bien aussi une hausse de notre propre vulnérabilité de manière très générique. L'économie est de plus en plus mal en point, et les digressions économiques peuvent sembler douteuses ou hors sujet, mais il faut bien comprendre que nous ne sommes plus dans les années 70 où les États pouvaient balancer des milliards par les fenêtres pour ainsi dire. La facture de pétrole est proche des seuils critiques depuis 2011 avec 4 à 5% de la valeur du PIB dépensés pour l'approvisionnement. Depuis 2008, on sait expérimentalement qu'à un seuil de 5 ou 6% cela ne passe plus. La croissance n'est donc plus possible dans ces conditions. Et les États sont de plus en plus endetté, empêtrés et enlisés dans une crise économique que personne ne comprend au fond car elle n'est plus seulement économique. Alors si en plus le RC commence à taper avec des conséquences substantielles (1.6%/an de PIB, 3%/an à 4%/an à l'horizon 2030, c'est loin d'être anodin...) cela rend l'équation encore plus compliqué à gérer.

Cela ralentit aussi la prise de conscience par le public de ne pas faire le lien avec le RC explicitement. Qui sait dans le grand public que l'expédition en Lybie a été entre autre une conséquence indirecte du RC, que les Nations Unies craignent une crise alimentaire mondiale en 2013, que ... ? Alors c'est sûr, c'est cool; ils s'en trouvent quelqu'un pour réfléchir aux conséquences du RC.

Comme le disait l'amiral de l'US Navy D. Titley : "National security is tied to human security, human security is tied to meeting very basic needs of people : do you have enough food ? do you have enough water ?". Pour autant, l'US Navy ne pourra pas empêcher les gens de s'entretuer si ils crèvent de faim, ni le président des USA faire pousser du blé dans le désert. C'est aussi pour cela que j'insiste autant avec les USA cette année. Ils gèrent déjà à la petite semaine alors que nous ne sommes qu'en 2012. Donc l'adaptation en 2030 XD c’est mal barré ^^ D'ailleurs, le renseignement national des USA a pondu un pavé sur le monde en 2030, et entre autres joyeusetés, on peut lire ceci :

http://www.dni.gov/files/documents/GlobalTrends_2030.pdf

Cependant, un certain nombre de facteurs de l'offre et de la demande pourrait faire dérailler ce résultat (N.D.T. le résultat, c'est une adéquation rique raque des 2. C'est toujours le risque quand c'est tendu comme un string, que cela parte en choups à un moment ^^ ). Il s'agit notamment de perturbations par des conditions météorologiques extrêmes liées à un changement climatique non atténué, de longues périodes de mauvaise gestion de l'eau et du sol et de l'utilisation inadaptée des technologies agricoles modernes et des engrais. Si un ou plusieurs de ces facteurs entrent en jeu, une seconde issue, plus risquée, émergerait, dans laquelle la production alimentaire échouerait à suivre le rythme de croissance de la demande. Une telle évolution créerait des pénuries graves qui pourraient avoir des répercussions géopolitiques, sociaux, et économiques terribles.

Si vous voulez que je vous la fasse en version courte : Si on ne fait rien pour lutter contre le RC, on va s'entretuer pour la bouffe. Donc il ne suffit pas dire que cela part en cacahuètes, de se dire qu'avec l'adaptation cela a des chances de passer, ou de se rassurer en se disant qu'ils y en a certains pour arriver à réfléchir, même en haut lieu. Il y a une contrainte physique qui est la production agricole et l'accès à l'eau, et le blé ne poussera jamais dans le désert, adaptation ou pas adaptation. La solution la plus censée est donc l’atténuation, c'est-à-dire arrêter de polluer.

PS : Paix, j'aime bien te lire et tes expressions "crues" me font bien rire. LOL

C'est vrai que je ne fais pas toujours (jamais ? :P ) dans le détail ^^' mais si cela vous convient tant mieux :lol:

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Pour la banquise Arctique, il n'y a toujours pas reconstitution du volume. S'était attendu, mais là c'est clair et net.

L'épaisseur de la banquise est en régression par rapport à l'année dernière :

post-3513-1356989698_thumb.png

post-3513-1356989751_thumb.png

Si ce n'est en mer de Laptev où c'était du grand n'importe quoi l'année dernière, 2012 est encore en dessous de la référence de 2011. Ce n'est pas seulement à cause du plus faible reste à la sortie de l’Été. La comparaison des deux cartes montrent sans ambiguïté que la glace de première année est mal en point aussi, et que la reconstitution ne se fait pas.

Faut dire qu'en profondeur il y a de la réserve :

post-3513-1356990727_thumb.png

post-3513-1356991042_thumb.png

Et donc s'exciter sur les 100 W/m² d'anomalie des flux ULWR n'est donc pas totalement inutile. Cela montre à quel point la glace est fine et l'océan bouillant en dessous. D'ailleurs, dans le genre détail qui fait quand même une différence, l'atmosphère reste bien au dessus de la normale :

naefsnh-0-1-120.png

Alors certes on est toujours sous 0, mais la banquise est sensible au flux en infrarouge et cela réduit la différence de température avec l'Océan donc ralentit l'évacuation de la chaleur. Normalement, une glace plus fine et même plus fracturée devrait accélérer grandement les échanges d'énergies et constituait une rétroaction négative. Seulement là, il y a de la réserve dans l'Océan et vu le réchauffement de l'atmosphère...

Comme je m'excite facilement au sujet du rapport du GIEC, tenez un des (nombreux) papiers qui montrent que le GIEC est à côté de la plaque :

http://web.mit.edu/~rampal/rampal_homepage...al_etal2011.pdf

Au moins, si le GIEC reste sur ce qui est dit dans l'AR5, on pourra ressortir les mêmes articles de recherches en 2015 XD

Un autre article, je ne sais plus pourquoi je voulais le passer ^^

http://www.atmos.ucla.edu/csrl/publication...et_al_2009a.pdf

Et n article sur le phytoplancton :P

http://www.arctic.noaa.gov/reportcard/prim...oductivity.html

Modifié par paix

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N'empêchez à propos de l'Arctique, je me disais comme cela, dans un moment de solitude nocturne (ponctué de Nal Wiga XD ), je me faisais une réflexion comme cela. Dans le FOD dans l'AR5 il y a cette assertion :

It is very likely that the Arctic sea ice cover will continue to shrink and thin in the course of the 21st century as global temperature rises. There is high confidence that an increase in annual mean global surface temperature greater than 2°C above present will eventually lead to a nearly ice-free Arctic Ocean in late summer (see Figures SPM.5 and SPM.6).

Alors, il ne faut pas citer ou autre, mais dans l'hypothèse où cette assertion soit gardée telle quelle, le prochain rapport sera pour 2019 normalement. Or en 2019 il est pratiquement certain que l'Arctique sera proche d'être libre en Eté (sans doute entre 1 et 2 millions d'extension en moyenne). Cela remettrait en cause la cohérence des rapports des GIEC, l'abîme entre modèles, précédent rapports du GIEC, et réalités devenant bien trop grand pour être passé sous le tapis. Si le GIEC ne revient donc pas dès maintenant sur son optimisme, il se met dans une position très inconfortable pour l'AR6 je pense. EN tout cas, si cela est, je ne vois pas comment gérer l'AR6 sans qu'il n'y ai des pertes quelques part, soit sur la crédibilité, soit sur le caractère scientifique. Je ne sais trop quoi dire pour arriver à exprimer correctement ce que je pense, mais je me demande jusqu'à quel point le GIEC pourra être à des années lumières de la réalité, quelles pourraient être les conséquences d'un tel écart, notamment sur les politiques pour qui le GIEC est la référence, les conséquences sur la crédibilité du GIEC et des sciences climatiques, et toutes ces sortes de questions. Si le GIEC ne rejoint pas la réalité pour l'AR5 cela risque de devenir très compliqué pour la suite. Et si l'Arctique décroche encore plus violemment cela n'arrangera rien (Wandhams est convaincu qu'on sera à 1 millions en 2016 est au point où on est, il n'y a plus vraiment de limite vers le bas :s même le 0 est maintenant dans les barres d'erreurs du volume).

Modifié par paix

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Il y a le passiion comme cela qui avait un peu de mal a capté ce qui se passait avec l'Arctique. En effet, les flux de chaleurs sont très important dans l'Arctique. Or, tout le monde l'a remarqué, en Hiver par nuit clair, quand cela rayonne, on finit vite par devoir gratter (encore tout à l'heure d'ailleurs ^^ ). Donc, si l'Arctique perd de l'énergie, cela devrait finir par geler aussi :P Et pourquoi la prise d'épaisseur peine alors que les températures sont bien négatives, même si c'est les anomalies sont grassement positives ?

Et bien, l'Océan a grassement accumulé (si vous avez des doutes, revenez aux données Mercator) et l'atmosphère surchauffe (il n'y a pas de doutes à avoir à ce sujet : post-3513-1357088793_thumb.png ). Ceci a plusieurs effets. Déjà, pour épuiser la réserve de chaleur qui s'est constitué, il faut un rien en vouloir. Même avec un 20 W/m² d'anomalie généralisée à tout le bassin, cela ne ferait baisser la température des 100 premiers de l'Océan que de 0.756°C environ. Sans compter les flux de chaleurs océaniques qui sont à la hausse depuis une dizaine d'années. Donc cela fera baisser la température certes, mais avant d'arriver à résorber les dégâts de cet Été, il y a le temps... Cela se refroidit bien sûr progressivement, mais on a bien vu l'année dernière qu'après avoir péniblement réussi à résorber le plus gros pour Mai, la saison de fonte est parti en vrille et cela à recommencer à cumuler, et au final on arrive en 2013 avec des anomalies encore plus grasse parce qu'on accumule plus vite que l'on ne déstocke (cela s’appelle un réchauffement soit dit en passant :P ). D'autre part, la température de l'air importe car elle réduit le potentiel nécessaire à un flux. C'est de la conduction qui se fait entre la base et le sommet de la banquise, et celle-ci est une résistance thermique à franchir pour sortir les joules de l'Océan :

F = k * ( Tbase - Tsommet ) / épaisseur

k, la conductivité de la glace, vaut dans les 2.3 W/mK et quelques pouillèmes. La base de la banquise est toujours à -1.5°C ou -2°C, température de gel de l'Océan. Ceci fixé, pour faire passer un flux, on voit bien que si la température de surface est anormalement douce, cela ne le fait. Si il fait -20°C à la surface, on peut sortir 50 Watts environ, mais si la température grimpe à -10°C à la surface, on ne sort plus que 27 Watts. Donc -10°C c'est peut-être froid, n'empêche qu'on a perdu quasi 50% du flux dans la bataille...

De plus, la banquise est sensible au flux IR (elle absorbe très bien les IRs). Donc si l'atmosphère se réchauffe, et émet plus d'IR, la banquise le sentira passer, qu'on soit sous zéro ou pas.

Plus intuitivement, mettez un bol d'eau dehors par -1°C, et dans le congélo, vous verrez bien lequel prend glace le plus rapidement ^^

Sinon, revenons aux fondamentaux :P

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448205

Et l'appendice :

http://www.pnas.org/content/suppl/2008/12/...ppendix_PDF.pdf

Comme je le disais, il existe une rétroaction négative forte de l'épaisseur et des températures de la banquise. Une banquise fine laisse plus facilement l'énergie se carapater (moins d'isolation). La relation n'est pas linéaire avec l'épaisseur, et si il y a une grosse différence entre une banquise de 0.5m d'épaisseur et une banquise de 1m, il y a peu de différence entre une banquise de 3m et de 3m5, et donc cela stabilise la perte d'énergie de tel sorte que la banquise ne prend jamais plus de 3m à 4m d'épaisseur. Les plus grandes épaisseurs sont atteintes par accumulation de neige, et compression. Dans le climat du 20 siècle, cela limite donc les dérives. Si par "accident" -suite à la variabilité naturelle qui a toujours pu produire des événements extrêmes, ne l'oublions pas...-, il y a la banquise qui a pris cher dans un point particulier de l'espace-temps, la plus grande perte d'énergie qu'occasionne cette glace fine et ces températures plus chaudes suffit à limiter les dérives. Le système n'est donc pas totalement instable, c'est juste qu'on force tellement que le système n'encaisse plus.

Dans le modèle est inclus un terme de forçage. C'est un terme générique qui ne représente pas seulement le forçage par effet de serre mais aussi la modification globale des paramètres caractérisant l'Arctique du 20ème siècle. Il varie en gros entre 0 et 25 W/m². Bref, considérons que cela représente dans le modèle d'Einsenman un forçage de 19.5 W/m² environ (je n'ai pas recalculé, j'ai estimé cela en alignant sur les observations comme expliqué précédemment) pour 2012.

Déjà, une petite représentation de la perte d'énergie dE/dt, pour un mois d'Octobre par exemple, dans le modèle d'Eisenman en fonction de l'épaisseur de la banquise et du forçage :

post-3513-1357092040_thumb.jpg

On voit qu'une forte épaisseur limite radicalement les pertes d'énergies. Mais la hausse du forçage est pal mal efficace aussi dans cette activité.

Si on projette en 2D, en fonction du forçage :

clipboard01fch.jpg

et si on projette en 2D, en fonction de l'épaisseur :

clipboard01vpx.jpg

On voit bien l'évolution, et qu'il ne suffit pas qu'il gèle :P

De plus, il y a un délai d'embâcle qui permet de passer moins de temps à faire de l'épaisseur et plus à cumuler de l'énergie. Cette année, l'Arctique Central a commencé l'embâcle vers la mi Octobre seulement.

Si on se fait une petit simulation comparative en s'arrangeant pour passer à 0 mi Octobre :

clipboard01ex.jpg

En positif, on a la température, et en négatif l'épaisseur de banquise. Avec un forçage supplémentaire, cela fait une grosse différence, malgré que la tendance soit à l'embâcle. De plus, le seuil au 1er Octobre de l'année n+1 est supérieur au seuil du 1er Octobre de l'année n. Si on suppose que cela reflète vaguement la réalité, cela veut dire que cela va aller de mal en pis pour la saison de fonte de 2013. De plus, cela montre que la banquise est proche d'un seuil d'instabilité majeur. L'équilibre dans ce cas est de n'avoir de la banquise que de Janvier à Juillet. Alors certes c'est un peu exagéré d'initialiser à 0 mi-Octobre, mais bon cela montre que le bazar tient de moins en moins.

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Tenez, tant que je suis là, les USA sont en train de voter la résolution mettant fin à la crise du "fiscal cliff". Un tel spectacle est effrayant, sidérant et déprimant.

Bon c'était couru d'avance, les USA nous ont fait un psycho drame depuis un mois sur le fiscal cliff, pour trouver un accord à l'arraché où un compromis tellement à droite à été trouvé qu'on se demande si il y a encore un centre gauche et même un centre droit aux USA. Demain, les investisseurs -avec sans doute quelques grammes restant du champagne de la veille pour aider-, vont patauger dans une folle euphorie, l'économie est sauvé, achetez, achetez mes braves. Bref du foutage de gueule à se dire que la propagande des médias est efficace a anesthésié le peuple pour l'empêcher de voir clair dans cette histoire et masquer la manipulation des cours, mais bon admettons.

Il y a plusieurs points intéressants à souligner, dans l'ordre de leur lien avec le réchauffement ^^

Déjà, l'économie des USA est en train d'être précipiter vers l’abime. On se demande pourquoi on a poussé la Grèce au bord de la guerre civile quand on voit l'état du budget fédéral des États-Unis d’Amérique. Maintenant, on prend les mêmes et on recommence, pour un nouveau relèvement du plafond de la dette. Cela doit les occuper de faire mumuse avec des dizaines de milliards de dollars. Cependant, les USA n'ont plus les moyens de rembourser. Pour l'instant cela tient parce qu'il y a encore une confiance dans les USA, mais le dollar va finir par se casser la gueule à ce rythme. D'ailleurs les chinois achètent de l'or pour avoir un actif qui aura toujours une valeur. J'éviterais de digresser sur le sujet vu que le topic n'est pas prévu pour, mais le fiscal cliff est un détail de cette faillite annoncé des USA. D'autant que le Japon est dans un état épouvantable et que le risque systémique pour l'économie mondiale d'un décrochage du Japon est encore plus pressant qu'un risque de décrochage des USA. Et je ne vous parle même pas de la Chine dont l'économie est dans un état épouvantable malgré ce que l'on veut nous faire croire.

Il y a aussi cette crise sociale dont on parle peu. Le deal qui vient de passer prévoit de passer l'imposition des plus hauts revenus de 35 à 40%. Lors de la dernière guerre, le taux était monté à quelque chose comme 90% je crois, il y a donc une sacré marge de progression avant de faire dans le "rouge" et pourtant les républicains n'arrêtent pas de l'agiter, le chiffon rouge.... Historiquement, c'est donc un niveau très bas qui n'a pas même pas atteint par certaines législation républicaines au siècle dernier. Pour dire que cela fut un point de blocage, et cela montre une fracture sociale de plus en plus importante où chacun campe sur ses positions et il y a une victimisation, une recherche de boucs émissaires et autre, enfin bref c'est vraiment malsain. J'en reste sur la même position, mais quand on voit comment on a terminé par avoir des camps d'extermination, cela va finir par imploser. C'est d'ailleurs pareil en France, quand on voit la politique du président, c'est à regretter de ne pas avoir voter pour Marine, au moins les choses auraient claires, mais bon. Chacun essaye de tirer la couverture à soi et de décharger les tensions du corps social sur tout ce qui ressemble à un bouc-émissaire.

Pour le climat, c'est à désespérer d'obtenir des progrès avant que cela ne devienne trop tard. Même devant le fiscal cliff, il trouve un compromis vain à minuit moins un. Alors pour un truc comme le RC qui est plus diffus, sans date buttoir. Joe Romm en parle longuement : http://thinkprogress.org/climate/2013/01/0...-climate-cliff/

Bon pour essayer de rester optimiste, les USA n'ont jamais été le centre de l'Univers malgré tout, et certains pays arrivent à se bouger :

http://www.nature.com/news/mexico-passes-c...nge-law-1.10496

Mais ils sont bien seuls les pauvres...

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À propos du Mexique, je noterais aussi qu'ils se sont bougé suite à la grande sécheresse de 2011/2012. El texto de la ley general de cambio climatico (en espanol) esta aqui :

http://www.diputados.gob.mx/LeyesBiblio/pdf/LGCC.pdf

Et a été approuvé à la quasi unanimité des députés présents. C'est important parce que cela montre qu'avec un peu de volonté politique, même des pays qui sont encore "émergents" peuvent se bouger. Cela a d'autre implications également. Cela confirme qu'il faut être qu'un pays se fasse démonter pour qu'il se bouge. Cela risque de prendre un peu de temps alors pour chaque pays de ce bas monde, et cela ne rassure pas vraiment sur notre capacité à agir avant qu'il ne soit trop tard. De plus le Mexique a fait "cavalier seul". Les COP (les grandes réunions de tout les pays de ce monde dont la dernière, à Doha, sera totalement oublier avant le prochain Conférence des Parties. Tenez, vous connaissez la dernière blague à ce sujet ? Ils ont l'intention de faire le COP19 en Pologne XD Après le pétrole, le charbon. Il ferait mieux de faire le COP à Niue, tant qu'à se balader à travers le monde en jet, autant avoir l'air un peu crédible), les COP donc disais-je n'ont servi à rien jusqu'à présent et il faut descendre à l'échelon national ou sub national pour arriver à faire bouger les choses. D'autre part, le Mexique n'a pas baissé les bras quand bien même il n'émettent pas grand'chose (enfin, relativement aux USA et à la Chine, ils sont quand même les 11ème dans le palmarès des pays qui balancent le plus de CO2 dans l'atmosphère). Ils ont donc réussi à éviter l'argumentaire de la tragédie des communs. Si le Mexique arrive à faire appliquer la législation, cela changera le total en 2050 de moins de 1% au niveau global, mais au moins quand on veut on peut. Je noterais également que ce sont les pays qui polluent le plus qui seront le moins affecté directement par le réchauffement climatique :

http://www.sciencedaily.com/releases/2011/...10303120848.htm

Cela se voit bien pour le Mexique. Ce n'est pas un petit pollueur non plus, mais le Mexique n'est jamais que 1.6% du total des émissions, et pourtant c'est le Mexique qui vient de se faire défoncer et tente de faire quelque chose du coup.

Pour remettre en contexte quand même, en 2011 et 2012, la sécheresse a dévasté le Mexique, avec des rendements agricoles qui ont perdus 40%, des millions de personnes plongés dans la pauvreté, des vagues de migrations vers les grandes villes, 2.6 milliards d'aides fédérales d'urgence, ravitaillement de villes en eau potable,... :

http://www.cnnexpansion.com/economia/2012/...00-mdp-a-mexico

http://www.informador.com.mx/mexico/2012/3...liar-sequia.htm

Bref cela n'a pas fait dans la dentelle. Il y a bien sûr l'effet de la Nina qui est un facteur important, mais le changement climatique a bien aidé à l'évidence. Comme cela, je suis retombé sur un vieil article de 1990 qui mettait déjà en évidence un risque de plus grande fréquence des sécheresses dans l'Ouest Américain et le Mexique avec une hausse de la concentration du CO2 :

http://pubs.giss.nasa.gov/docs/1990/1990_Rind_etal_1.pdf

Quasi 25 ans plus tard, la réalité continue de coller aux prévisions, mais on est encore à se tâter pour savoir si nous devons vraiment réduire les émissions. Les atteintes à l'agriculture et à l'eau sont les problèmes les plus graves que posent le RC et pourraient précipiter l'effondrement de régions entières.

Sinon, une étude vient encore un peu plus confirmer que la fracturation hydraulique pour récupérer du gaz est un désastre écologique. Souvent, c'est le thème de la pollution et des micros séismes qui ressort, mais il y aussi des fuites sur les puits qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre, et le taux de fuite pourrait être proprement vertigineux, aux alentour de 9% :

http://www.nature.com/news/methane-leaks-e...ral-gas-1.12123

Les analyses se basent souvent sur des taux de fuites de 2% environ, et la conclusion est déjà que comparer au charbon, le gaz n'est pas moins polluant. Le taux de 2%, c'est en gros le seuil au delà du quel le gaz ne présente plus d'avantage par rapport au charbon sur le réchauffement à un 50 ans : http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10584-011-0217-3 Mais alors si en réalité c'est 9% :s même un écolo serait prêt à défendre le charbon plutôt que le gaz avec des taux pareils.

De plus, Shell misère encore avec Kulluk, une plateforme de forage : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/d...n-alaska_43792/

Cet Été, Shell avait tenté d'aller forer en Arctique, notamment avec Kulluk, et les résultats ne furent pas brillants : http://maritime-connector.com/news/offshor...g-beaufort-sea/

Outre le fait qu'il faut avoir l'intelligence d'une huître décérébré pour aller profiter de ce que l'Arctique est maintenant libre de glace (Shell espére peut être réchauffé suffisamment l'Arctique pour forer avec des ouragans plutôt que de la banquise. Nouvelle devise de Shell : Better to drill with hurricane than with ice ?), cela montre que les réserves de pétrole ne sont pas au mieux pour qu'ils s'acharnent ainsi sans rien maîtriser (à la limite, autant espérer qu'ils provoquent une marée noire en Arctique, cela calmera peut être les velléités d'aller forer à l'arrache) et que techniquement ce n'est plus comme en 70 où on mettait un coup de pioche et paf, plein de pétrole qui sort. Nous commençons à devoir racler les fonds de tiroir pour maintenir la production. En plus les USA sont convaincus d'être posés sur des réserves de pétrole qui dépassent celle de l'Arabie Saoudite... C'est beau de rêver éveillé, sans compter que pour suivre la hausse de la demande, c'est 4 fois la production de l'Arabie Saoudite qu'il faudra remplacer d'ici 2050 (les scénarios de l'IEA seraient d'ailleurs à mourir de rire si nos gouvernements ne les prenaient pas au sérieux). C'est notable car la limite de production de gaz et de pétrole ne sera pas la géologie mais physique et économique. Si les forages deviennent des aventures techniques aux coûts faramineux, réserves ou pas réserves on aura un nouveau choc pétrolier.

D'ailleurs, à propos des USA, après s'être pris la tête su le fiscal cliff, ils vont maintenant pourvoir maintenant recommencer leur cirque avec le plafond de la dette. Entre temps, ils ont finalement voté une aide fédéral de "urgence" avec 2 mois de retards pour les États victimes du passage de Sandy. Une explication est bien sûr que les républicains sont réticent à lâcher des sousous pour des États très majoritairement démocrates. Cependant, il ne faut pas négliger l'aspect plus terre à terre que les USA sont en faillite non encore déclaré et qu'ils n'ont plus de pognon. S'adapter au RC, c'est bien, mais il faut avoir les moyens. D'ailleurs, M. Romney avait sorti cette phrase fabuleuse au sujet d'une aide fédérale pour je ne sais plus quelle catastrophe : "Nous ne pouvons pas - nous ne pouvons pas nous permettre de faire ces choses sans mettre en péril l'avenir de nos enfants. C'est tout simplement immoral, à mon avis, que nous puissions continuer à accumuler des dettes de plus en plus importantes et les transmettre à nos enfants, sachant très bien que nous serons tous morts et enterrés avant qu'elles ne soit payées. Cela n'a aucun sens du tout.". Le genre de phrase qui transpire tellement le bon sens que cela en devient pathétique. Et que la société est en train de se cliver entre un groupe qui traite l'autre "de riches égoïstes qui se servent sur le dos des employés" lorsque l'autre considère les "pauvres comme des assistés incapables de s'adapter à la réalité du monde", dans des États qui sont en train de sombrer économiquement (l'état de la zone euro est de plus effrayant d'ailleurs, les derniers chiffres montrent que l'Allemagne est en train de perdre pied à son tour...).

D'ailleurs, pour parler du premier émetteur, la Chine, ce n'est pas avec l'équipe de gagnants qui vient de débarquer que cela risque de s'arranger. La Chine a des problèmes bien plus urgents que le climat d'une certain façon, et Xi Jinping est conscient des défis économiques et sociaux qui se posent à lui, et le côté "bombe à retardement" de la situation actuelle en Chine. Pour le climat ce n'est donc pas de bonne augure. En plus, la Chine bidouille déjà tout ses chiffres (pour le pipeau sur les chiffres économiques il y aurait moyen d'écrire un bouquin) mais si on reste au sujet du topic, en Chine 1 +1 ne fait pas 2 apparemment : http://www.nature.com/nclimate/journal/v2/...limate1715.html .

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Tenez, je suis en train de m'amuser à dépoussiérer des vieux trucs. C'est effrayant de se dire que 30 ou 40 ans plus tard, on est toujours au point zéro de la prise de conscience même si les bases physiques sont connus de manière certaine depuis tout ce temps.

Le rapport Charney de 79 et le rapport JASON de 79, les deux premiers documents important concernant le changement climatique, pour l'administration US :

http://www.atmos.ucla.edu/~brianpm/downloa...rney_report.pdf

http://books.google.fr/books?id=9wdSAAAAMA...amp;redir_esc=y

Il représente une première synthèse, mais plutôt "technique" car les incertitudes sont encore importantes. En fait, comme souvent les incertitudes ne sont pas sur la physique mais sur nos sociétés, nos émissions de gaz à effet de serre, notre capacité à nous adapter,... Bref des trucs que des scientifiques ne peuvent évaluer. En tout cas ils définissent clairement que le CO2 est à la hausse, les températures avec, que la sensibilité climatique est en gros de 3°C au doublement, que l'amplification polaire est d'un facteur 2 ou 3. Le rapport Charney dit explicitement : "If carbon dioxide continues to increase, the study group finds no reason to doubt that climate change will result ans no reasons to believe these changes will be negligible. [...] A wait-and-see policy may mean waiting until is too late". À l'époque, il y avait déjà un bon paquets de papiers pour confirmer que la hausse du CO2 a des conséquences, notamment trois papiers de Manabe (

Manabe, S., and R.T.Wetherald (1975). The effects of doubling the CO2 concentration on the climate of a general circulation model,

Manabe, S., and R.T.Wetherald (1980). On the distribution of climate change resulting from an increase in CO2 content of the atmosphere,

Manabe, S., and R.Stouffer (1979). Study of climatic impact of CO2 increase with a mathematical model of global climate, )

Un rapport de 1983 est sorti par l'académie des sciences. Il est lié à un débat à l'époque sur les carburants synthétiques et les émissions de CO2 associées :

http://books.google.fr/books?id=TkErAAAAYA...p;q&f=false

Là où c'est poilant, c'est qu'il a été dirigé par un scientifique qui n'adhère pas totalement aux conclusions de la recherche à ce sujet (il a fondé le Georges C. Marshall Institut, bien connu pour avoir quelques difficultés dans son rapport au réel, allant du RC au tabagisme). Il a adouci le résumé à l'intention des décideurs, et pourtant même là cela n'a rien de bien réjouissant et le résumé va même au delà de certaines conclusions des rapports successifs du GIEC ^^ Quand je vous le dis que le GIEC a de sérieux problèmes dans son rapport au réel avec, même un dissident climatique notoire sort des synthèses encore plus alarmantes que le GIEC.

Sont notamment développés les risques d'asséchements de certaines régions des latitudes moyennes comme un bon bout des USA (tient comme par hasard les USA ont de plus en plus de problèmes avec les sécheresses...), avec des conséquences sur l'agriculture (tient comme par hasard les tensions sur la production agricole vont de mal en pis depuis une dizaine d'années) ; le risque de déstabilisation de la calotte glaciaire Ouest Antarctique ; la possibilité d'une hausse du niveau de l'Océan de 1m à 2m (au rythme où le GIEC révise ses estimations à la hausse, il lui faudra encore deux ou trois rapports pour pondre ce chiffre...) ; l'importance des autres composés que le CO2 dans la modification du climat. Le résumé du rapport recommande de diminuer les émissions tant que faire ce peut et de développer ce que l'on appelle maintenant les "renouvelables", sans pour autant recommander des mesures actives pour réduire les émissions.

Le résumé est cependant biaisé (on se demande bien pourquoi d'ailleurs, ce n’est pas comme si tout le monde aller lire le détail :lol:), et l'argumentation concernant ce point est malheureusement empêtré dans des considérations plus "philosophiques" comme la tragédie des communs, des considérations plus "politiques" comme le débat à l'époque sur les synfuels, et l'un dans l'autre la justification pour dire qu'il faut éviter les fossiles mais qu'il ne faut pas pour autant tailler dans le vif mais que quand même mener des politiques pour promouvoir les renouvelables, semble franchement bancale. Je caricature un peu, mais vous pouvez lire c'est vraiment du genre, oui il faut faire quelque chose mais il ne faut pas s’affoler mais quand même il faut faire quelque chose, bref la réponse typique du gars qui tourne autour du pot pour ne pas admettre qu'il serait de bon ton d'arrêter de tergiverser et de se sortir les doigts de là où je pense ^^ Le résumé s'arrêtant à il faut faire quelque chose mais sans tailler dans le vif, cela biaise la perception du détail pour le lecteur flemmard, détail qui, juste après avoir dit qu'il ne faut pas tailler dans le vif, propose des politiques qui reviennent à tailler dans le vif avec "délicatesse" au final :P (pour ceux qui doutent, chercher la définition de "stringent" :D ) De la définition de tourner autour du pot XD Ce que dit le détail est en fait une tentative de bon sens, c’est-à-dire cela ne sert à rien de se focaliser sur les synfuels ou le CO2 seul, mais qu'il est possible d'envisager une meilleure efficacité par des politiques qui soient plus globales, par exemple "stringent" pour l'usage des renouvelables. L'argumentation est cependant laborieuse, et le résumé en profite pour sortir une version la plus soft possible. Enfin bref les bases du changement climatiques sont déjà établies, et hormis le fait que du résumé a d'un seul coup disparu la mention des politiques contraignantes pour l'utilisation des renouvelables, la conclusion est clair, le changement climatique est un problème sérieux.

Et ensuite la conférence de Toronto 88 qui réunit 300 scientifiques et politiciens :

http://www.cmos.ca/ChangingAtmosphere1988e.pdf

Il ne fait pas dans le faux consensus comme le GIEC quelques années plus tard, et c'est à lire. Le changement climatique est même comparé indirectement au risque de guerre nucléaire... Il parle des risques pour la sécurité alimentaire, des risques de conflits et d'instabilité géopolitiques, .. À ce moment, il n'y a plus d'incertitudes majeur sur la science, et ils discutent clairement des conséquences pour nos sociétés.

Et en 1992, ce sont 1700 scientifiques qui signent ce court texte qui ne fait que redire qu'il faut agir maintenant pour éviter un désastre :

http://www.ucsusa.org/about/1992-world-scientists.html

Et en même temps, le GIEC commence à produire ces pavés qui aurait pu être édité chez Plon (Plomb, ahahah ... ^^ Je sais, c'est pourri XD )

http://www.ipcc.ch/ipccreports/far/wg_I/ip...full_report.pdf

http://www.ipcc.ch/ipccreports/far/wg_II/i...full_report.pdf

http://www.ipcc.ch/ipccreports/far/wg_III/...full_report.pdf

Bon je n'ai pas tout lu (je me demande si il existe un seul être humain pour avoir lu tout les rapports du GIEC d'ailleurs, le nombre total de pages cumulés doit donner la migraine...)

Le GIEC entre alors dans un long processus de consensus a minima, mais confirme au moins ce qui était su.

Je vous raconte cela parce que ce sont des rapports de synthèses qui représentent l'état des connaissances à l'époque où ils ont été rédigés. Dès les années 80, on savait même si cela restait imprécis, les enjeux du changements climatiques, ses conséquences potentiels, et été exprimé la nécessité de limiter les émissions de GES. Et dans les années 80, l'intérêt pour l'environnement arrivait à surnager, avec notamment l'accord pour la protection de la couche d'ozone, et des déclarations d'élus conservateurs (comme Bush et Tatcher) se disant "vert", même si cela ne fut pas vraiment suivi d'effets. Depuis, la question du changement climatique a sombré dans l'ignorance la plus totale, avec comme apothéose la conférence de parties à Doha. Et des hommes politiques ont viré du tout au tout, comme Lucien Bouchard qui déclarait en 88 que le RC menaçait la survie de notre espèce et qui maintenant accuse les verts d’intégrisme religieux en substance ( http://www.lapresse.ca/debats/le-cercle-la...en-bouchard.php ). En 30 ans, on a reculé je trouve, et cela ne s'arrange pas.

Et maintenant, en 2012, on se rend compte que les prévisions de températures du GIEC était rigoureusement exactes ( http://tamino.wordpress.com/2012/12/20/fak...al-temperature/

compare2.jpg ), que l'amplification polaire se fait bien avec un facteur 3, que les inquiétudes pour le Groenland et l'Ouest Antarctique étaient justifiées, que les sécheresses commencent à affecter les latitudes aux alentour de 30°N à 40°N de l'HN, que les perturbations géopolitique sont bien là et ne font que commencer, que la sécurité alimentaire va vite devenir un problème si on continue sur ce rythme de destruction des récoltes,...

En général, quand une théorie permet de décrire correctement les observations et faire des prévisions exactes, c'est quelle doit être valide quelque part. Et les prévisions de la théorie disent que cela ne fait que commencer. Cela montre encore une fois qu'il ne suffit pas de savoir pour agir. Les données justifiant une action sont connues depuis les années 80, et rien n'a été fait depuis.

Modifié par paix

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Pour la banquise, cela continue d'être joyeux. L'épaisseur se prend une grande claque cet Hiver :

bpiomasplotdailyheff2ss.png

Cela compromet franchement l’Été à venir. Dans certains secteurs de l'Arctique central, on n'a toujours pas le mètre d'épaisseur alors qu'on arrive à la mi Janvier... On a déjà fait la moitié de la saison d'embâcle et on a toujours une glace de première année qui tire la tronche :

post-3513-1357669375_thumb.png

Comparé à 2011 qui avait déjà touché le fond :

post-3513-1357671478_thumb.png

Mercator confirme d'ailleurs, avec une épaisseur moyenne de 1.1m qui indique que cela ne progresse pas tellement par rapport à Décembre (Mercator a des valeurs en moyenne un peu plus faible que PIOMAS. Mi Décembre, il était à 1.0m et fin Décembre à 1.1m. Avec l'arrondi au dixième, il ne faut donc pas non plus craindre une baisse de l'épaisseur par rapport aux 1.2m de PIOMAS fin Décembre ^^ ). Bref il n'y a plus grand'chose à espérer pour cet Été. Et le volume est toujours très bas :

bpiomasicevolumeanomalyz.png

Sinon, une nouvelle étude confirme que la banquise de première année n'a pas les mêmes propriétés thermodynamique ( ce qui confirme le modèle simplifié de l'albédo de la banquise d'Einsenman soit dit en passant) :

http://www.agu.org/pubs/crossref/pip/2012GL053738.shtml

Pour ceux qui veulent faire mumuse, toutes les données sont ici :

http://doi.pangaea.de/10.1594/PANGAEA.786717

Ce qui confirme des études antérieurs, notamment : http://www.iup.uni-bremen.de/seaice/amsred..._2008_SHEBA.pdf (en plus, l'auteur principal s'appelle Light XD ). La banquise de première année laisse donc passer plus facilement le rayonnement solaire et absorbe plus d'énergie, ce qui en retour accélère la fonte, et... Et comme les GCM n’intègrent pas cela, ils sont d'autant plus à la rue.

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Pour les gaz à effet de serre non plus ce n'est pas joyeux. Vu comment on est parti en 2012, les émissions vont sans doute atteindre environ 32.5 gigatonnes de CO2 (n'est pas un chiffre officiel, juste une estimation sur la croissance du PIB ^^ ). Par contre, dans l'atmosphère, cela continue de cumuler. L'année 2012 a d'ailleurs le triste honneur d'être l'année avec la deuxième plus forte hausse, derrière 1998. Les données sont encore provisoires, mais la concentration en CO2 pour 2012 sera de l'ordre de 394 ppm au niveau global, soit une progression de 2.77ppm. Il n'y a que 1998 à faire pire (+2.84) :

http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/global.html

Et la tendance à l'accélération se confirme. L'accroissement du taux de CO2 en ppm/an est le suivant :

post-3513-1357777966_thumb.jpg

Si on continue à ce rythme, les 450ppm seront passés en 2035.

Le N2O continue aussi sa hausse. Il représente un forçage de 0.19 W/m² environ maintenant, alors qu'il a une durée de vie longue. Et le CH4 continue d'augmenter pèpère.

Une nouvelle étude qui confirme que pour arriver à tenir le seuil des 450 ppms c'est franchement compromis :

http://www.pwc.com/en_GX/gx/low-carbon-eco...-index-2012.pdf

Et à nouveau, cela sans tenir compte des aérosols ou des rétroactions du cycle du carbone....

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Cela date un peu maintenant, mais un pavé de Chris Monney sur le déni du changement climatique. Cela reste très centré sur les USA, mais en Europe ce n'est pas tellement mieux, on accepte dans le discours le changement climatique mais on ne fait rien pour lutter contre.

Lire aussi : Kate Sheppard sur la campagne de dénigrement suite au Climategate.

"Un homme avec une conviction est un homme difficile à changer. Dites-lui que vous êtes en désaccord et il se détourne. Montrez-lui des faits ou des chiffres, et il remet en question vos sources. Faites appel à la logique et il ne échoue à comprendre votre point." Ainsi écrivait le célèbre psychologue Leon Festinger de l'université de Stanford (PDF), dans un passage qui aurait pu se référer au déni du changement climatique -le rejet persistant, de la part de tant d'Américains aujourd'hui, de ce que nous savons sur le réchauffement climatique et ses causes anthropiques-. Mais il était trop tôt pour cela -c'était les années 1950- et Festinger décrivait en fait une étude de cas célèbre en psychologie.

Festinger et plusieurs de ses collègues avaient infiltré les Seekers, une petite secte de la région de Chicago dont les membres pensaient qu'ils étaient en communication avec des aliens -dont un, "Sananda", qu'ils croyaient être l'incarnation astral de Jésus-Christ-. Le groupe était dirigé par Dorothy Martin, un dévot dianétique, qui transcrivait les messages interstellaires à travers l'écriture automatique.

Grâce à elle, les aliens avaient donné la date précise d'un cataclysme déchirant la Terre : le 21 Décembre, 1954. Certains des disciples de Martin quittèrent leur emploi et vendirent leur propriété, en attendant d'être secourus par une soucoupe volante au moment où le continent se fendrait et une nouvelle mer engloutirait une grande partie des États-Unis. Les disciples allèrent même jusqu'à supprimer les soutiens-gorge et les fermetures éclair de leurs pantalons -le métal, croyaient-ils, pourrait représenter un danger sur le vaisseau spatial.

Festinger et son équipe était avec le culte quand la prophétie échoua. Tout d'abord, les "boys upstairs" (ainsi était parfois appelé les aliens) ne se se montrèrent pas pour sauver les Seekers. Puis le 21 Décembreest arrivé sans incident. C'était le moment que Festinger attendait : Comment des gens émotionnellement investi dans un système de croyance pouvait réagir, maintenant qu'il avait été solidement réfuté ?

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Lire aussi : la vérité sur Climategate.

D'abord, le groupe lutta pour trouver une explication. Mais la rationalisation se mit en place. Un nouveau message arriva, annonçant qu'ils avaient tous été épargnés à la dernière minute. Festinger résuma la nouvelle annonce extra-terrestre : "Le petit groupe, assis toute la nuit, avait répandu tant de lumière que Dieu avait sauvé le monde de la destruction". Leur volonté de croire en la prophétie avait sauvé la Terre de la prophétie !

Depuis ce jour, les Seekers, auparavant timide vis-à-vis de la presse et indifférent à l'évangélisation, commencèrent à faire du prosélytisme. "Leur sentiment d'urgence a été énorme", écrivit Festinger. La dévastation de tout ce en quoi ils avaient cru les avait rendu encore plus certains de leurs croyances.

Dans les annales de refus, il n'y a pas grand'chose de plus extrêmes que les Seekers. Ils perdirent leur emploi, la presse se moqua d'eux, et il y eu des efforts pour les éloigner de jeunes esprits impressionnables. Mais bien que l'étrange culte de Martin puisse se trouver à l'extrémité de l'éventail du spectre des auto-illusions humaines, il y a beaucoup à tout le monde. Et depuis l'époque de Festinger, un ensemble de nouvelles découvertes en psychologie et en neuroscience a également démontré comment nos croyances préexistantes, bien plus que les faits nouveaux, peuvent fausser nos pensées et même la couleur de ce que nous considérons comme nos conclusions les plus impartiales et logiques. Cette tendance vers le soi-disant «raisonnement motivé» permet d'expliquer pourquoi nous trouvons des groupes tellement polarisés sur les questions où la preuve est donc sans équivoque : le changement climatique, les vaccins, les «tribunaux de la mort», le lieu de naissance et la religion du président (PDF), et bien d'autre. Il semblerait que les gens s'attendent à être convaincus par les faits vont à l'encontre de, vous savez, les faits.

La théorie du raisonnement motivé s'appuie sur une idée fondamentale des neurosciences modernes (PDF) : Le raisonnement est effectivement imprégné par les émotions (ou ce que les chercheurs appellent souvent «affects»). Non seulement les deux sont inséparables, mais nos sentiments positifs ou négatifs sur les gens, les choses et les idées surgissent beaucoup plus rapidement que nos pensées conscientes, en quelques millisecondes, assez rapide pour être détecter avec un dispositif d'EEG, mais bien avant que nous en soyons conscient. Cela ne devrait pas être surprenant : l'évolution nous a obligés à réagir très rapidement aux stimuli de l'environnement. Il s'agit d'une "compétence de base de la survie de l'humanité", explique le politologue Arthur Lupia de l'Université du Michigan. Nous repoussons les informations menaçantes au loin ; nous ramenons à proximité de l'information conviviale. Nous appliquons de combat ou de vol réflexes non seulement aux prédateurs, mais les données elles-mêmes.

Nous appliquons le réflexe fuir ou combattre non seulement aux prédateurs, mais aussi aux données elles-mêmes.

Nous ne sommes pas mus uniquement par les émotions, bien sûr, nous réfléchissons également, nous délibérons. Mais le raisonnement vient plus tard, fonctionne plus lentement et, même alors, il ne peut pas se produire dans un vide affectif. Au contraire, nos émotions rapide peuvent nous mettre sur la voie d'une pensée qui est fortement biaisée, en particulier sur des sujets qui nous tiennent.

Pensez à une personne qui a entendu parler d'une découverte scientifique qui remet en cause profondément sa croyance en la création divine, un nouvel hominidé, disons, qui confirme nos origines évolutives. Qu'est-ce qui va se passer, explique le politologue Charles Taber de l'Université Stony Brook, est une réponse négative du subconscient à la nouvelle information et que la réponse, à son tour, guide le type de souvenirs et les associations formées dans l'esprit conscient. "Ils récupèrent des pensées qui sont en accord avec leurs croyances antérieures," dit Taber, "et qui va les amener à construire une argumentation et contester ce qu'ils entendent." (N.D.T. : Le gars a aussi dit : Le modèle du Siècle des Lumières selon lequel la raison dépourvue de passion est un devoir de citoyen est empiriquement en faillite. C'est une remarque intéressante pour comprendre notre société, l'Occident qui se réclame la civilisation de la démocratie, des droits de l'Homme,... alors que ce n'est qu'une vaste illusion. La construction mentale qui s'est opéré depuis les Lumières reste).

En d'autres termes, quand nous pensons que nous sommes en train de réfléchir, on peut au contraire être en train de rationaliser. Ou, pour utiliser une analogie offerte par psychologue Jonathan Haidt de l'Université de Virginie : Nous pouvons penser que nous sommes des scientifiques, mais nous sommes en fait être des avocats (PDF). Notre «raisonnement» est un moyen pour une fin déterminée, gagner notre «affaire» et est traversé par des préjugés. Ils comprennent les «biais de confirmation», dans lequel nous donnons plus d'attention aux éléments de preuve et des arguments qui renforcent nos croyances, et «biais infirmation», dans lequel nous dépensons une énergie disproportionnée à essayer de discréditer ou de réfuter les arguments et les opinions que l'on trouve antipathique. (N.D.T. : C'est d'ailleurs là qu'on peut voir que le RC est un problème du genre gros problème. Le biais d'infirmation est réellement un gouffre énergétique et cela prend du temps, donc si il se trouve de par le monde autant de gus pour donner dans le biais d'infirmation, paradoxalement c'est que l'argument antipathique qui est en face, ce n'est pas du flan.)

C'est beaucoup de jargon, mais nous comprenons tous ces mécanismes quand il s'agit de relations interpersonnelles. Si je ne veux pas croire que mon conjoint est infidèle, ou que mon enfant est un intimidateur, je peux aller très loin pour expliquer un comportement qui semble évident pour tout le monde -tout le monde qui ne soit pas trop investi émotionnellement pour l'accepter quand même-. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas aussi motivés pour percevoir le monde avec précision, ce que nous sommes. Ou que nous ne changeons jamais notre esprit, ce que nous faisons. C'est juste que nous avons d'autres objectifs importants en plus de la précision -y compris l'affirmation identitaire et la protection de la perception que l'on a de soi- et qui souvent nous rendent très résistant à changer nos croyances lorsque les faits disent que nous devrions.

La science moderne est issue d'une tentative d'éliminer ces défaillances subjective -ce que ce grand théoricien du 17ème siècle de la méthode scientifique, Francis Bacon, surnommé les "idoles de l'esprit"-. Même si les chercheurs individuels ont tendance à tomber en amour pour leurs propres théories, les processus plus larges de l'examen par les pairs et le scepticisme institutionnalisé sont conçus pour faire en sorte que, finalement, les meilleures idées prévalent.

Nos réponses individuelles aux conclusions auxquelles la science parvient, cependant, sont tout autre chose. Ironie du sort, en partie parce que les chercheurs emploient tellement les nuances et s’efforcent de divulguer toutes les autres sources d'incertitude, les preuves scientifiques sont très sensibles à la lecture sélective et à une mauvaise interprétation. Donner des idéologies ou des données scientifiques partisanes qui sont pertinentes pour leurs croyances, c'est comme les libérer dans l'équivalent du raisonnement motivé d'un magasin de bonbons.

Effectivement, un grand nombre d'études psychologiques ont montré que les gens réagissent aux connaissances scientifiques ou techniques de manière à justifier leurs croyances préexistantes. Dans une expérience classique de 1979 (PDF), des avocats pour et contre la peine capitale ont été exposés à des descriptions de deux fausses études scientifiques : l'une soutenant et l'autre rejetant la notion selon laquelle la peine capitale dissuade les crimes violents et, en particulier, les assassinats. Ils leur a été également montré des critiques méthodologiques détaillées du fausses études -et dans un sens scientifique, aucune de ces études n'était plus valable qu'une autre-. Pourtant, dans chaque cas, les avocats ont plus fortement critiqué l'étude dont les conclusions n'étaient pas en accord leurs positions, tout en décrivant l'étude qui était la plus sympathique idéologiquement comme plus «convaincante».

Depuis lors, des résultats similaires ont été trouvés pour la façon dont les gens réagissent à des "preuves" d'action positive, le contrôle des armes, la précision des stéréotypes gays, et bien d'autres. Même lorsque les sujets de l'étude sont explicitement demandé d'être impartial et équitable sur les preuves, ils échouent souvent.

Et ce n'est pas juste que les gens tordent ou lisent sélectivement les preuves scientifiques pour appuyer leurs points de vue préexistants. Selon une étude menée par le professeur Kahan Dan et ses collègues de la Yale Law School, des gens profondément ancrés vues sur la morale et sur la façon dont la société doit être commandé, fortement prédire qu'ils considèrent être un expert scientifique légitime dans la première place et donc où qu'ils considèrent comme «consensus scientifique» de mentir sur les questions contestées.

Dans la recherche de Kahan (PDF), les individus sont classés en fonction de leurs valeurs culturelles, comme des «individualistes» ou «communautaristes», et comme «hiérarchique» ou «égalitaire» dans leurs perspectives. (En simplifiant un peu trop, on peut penser que les individualistes hiérarchiques en tant que conservateurs de droite, et les communautaire égalitaire en tant que libéraux de gauche.) Dans une étude, des sujets dans les différents groupes ont été invité à aider un ami proche à déterminer les risques associés au changement climatique, la séquestration des déchets nucléaire, ou d'une loi sur le port d'armes : «L'ami vous dit qu'il ou elle a l'intention de lire un livre sur la question mais qu'il aimerait avoir votre opinion pour savoir si l'auteur semble être un expert compétent et digne de confiance." Un sujet a ensuite été présenté avec le curriculum vitae d'un faux expert "dépeint comme un membre de la National Academy of Sciences qui avait obtenu un doctorat dans un domaine pertinent d'une université d'élite, et qui était maintenant sur la faculté de l'autre". Un sujet a ensuite été présenté, avec un extrait du livre par cet «expert», dans lequel le risque de la question concernée a été dépeint comme élevé ou faible, bien-fondé ou spéculatif. Les résultats ont été sans appel : lorsque la position du scientifique est que le réchauffement climatique est réel et causé par l'homme, par exemple, seulement 23 pour cent des individualistes hiérarchiques ont convenu que la personne était un "expert digne de confiance et compétent". Pourtant, 88 pour cent des communautaristes égalitaires accepté l'expertise du même chercheur. Des divisions similaire ont été observé concernant le fait que les déchets nucléaires puissent être stockés en toute sécurité sous terre et si laisser les gens portent des armes est dissuasif. (Les alliances ne se vérifie pas toujours. Dans une autre étude (PDF), les hiérarchiques et communautaristes sont en faveur de lois qui obligeraient les malades mentaux à accepter un traitement, alors que les individualistes et égalitaires étaient opposés.)

En d'autres termes, les gens ont rejeté la validité d'une source scientifique, car sa conclusion contredit leurs opinions profondément ancrées -et par conséquent, les risques relatifs inhérents à chaque scénario-. Un individualiste hiérarchique estime qu'il est difficile de croire que les choses auxquelles ils accorde de l'importance (le commerce, l'industrie, la liberté d'un homme de posséder une arme à feu pour défendre sa famille) (PDF) pourrait conduire à des résultats néfastes pour la société. Alors que les communautaristes égalitaires ont tendance à penser que le libre marché cause un préjudice, que les familles patriarcales gâchent les enfants, et que les gens ne peuvent pas gérer leurs armes. Les sujets de l'étude n'étaient pas «anti-sciencitiques», pas dans leur esprit en tous cas. C'est juste que la «science» était tout ce qu'ils voulaient qu'elle soit. "Nous sommes arrivés à une situation malheureuse, une mauvaise situation, où les citoyens divers, qui dépendent de divers systèmes de reconnaissance culturelle, sont en conflit", a déclaré Kahan.

Et qui sape la notion classique que la façon de persuader les gens se fait par des preuves et des arguments. En fait, les tentatives frontales de persuader peuvent parfois déclencher un effet de retour de flamme, où les gens non seulement ne parviennent pas à changer d'avis lorsqu'ils sont confrontés avec les faits, mais aussi où ils peuvent tenir leurs vues erronées de manière encore plus tenace que jamais.

[...] (je coupe un peu, ce sont des exemples bien américains sur la mosquée de Ground Zero, Saddam Hussein et les attaques du 11 Septembre, et ce genre de choses)

Une question-clé et à laquelle il est difficile à répondre, est de savoir comment «irrationnel» tout cela est. D'une part, cela n'a pas de sens de se débarrasser d'un système entier de croyance, construit au fil d'une vie, en raison d'une nouvel extrait de l'information. «Il est tout à fait possible de dire,« Je pris cette décision pro-capital-sanction motivées par la vraie information que je suis arrivé au cours de ma vie, »explique le psychologue social Jon Krosnick de Stanford. En effet, il y a un sens dans lequel le refus de la science pourrait être considéré comme profondément «rationnel». Dans certaines communautés conservatrices, explique Kahan de Yale : «Les gens qui disent : 'Je pense qu'il y a quelque chose avec le changement climatique', cella va les marquer comme un certain type de personne, et leur vie va aller moins bien."

Cela peut aider à expliquer une tendance curieuse que Nyhan et ses collègues ont trouvé quand ils ont essayé de tester la fausse proposition (PDF) que le président Obama est un musulman. Quand un chercheur non blanc était chargée de leur étude, les sujets de la recherche étaient disposés à modifier leur esprit à propos de la religion du président et mettre à jour leurs opinions erronées. Mais quand seuls les chercheurs blancs étaient présents, les sujets de l'enquête, républicains en particulier, étaient plus susceptibles qu'auparavant de croire au mythe qu'Obama est musulman. Les sujets ont utilisé la "désirabilité sociale" pour adapter leurs croyances (ou leurs opinions soutenues, en tout cas) en fonction de celui qui écoutait.

Ce qui nous amène aux médias. Quand les gens grandissent polarisés sur un faisceau d'indices, ou une affaire résolue de fait, la cause peut être une forme de raisonnement partial, mais ils pourraient aussi être recevoir de l'information biaisée au départ ou à une combinaison complexe des deux. Dans le cas de la mosquée de Ground Zero, par exemple, une étude de suivi (PDF) a montré que les répondants qui ont regardé Fox News étaient plus susceptibles de croire la rumeur de Rauf et trois de celles qui sont liées -et ils les croient plus fermement que les non téléspectateurs de Fox-.

Ok, donc les gens gravitent vers les informations qui confirment ce qu'ils croient, et ils sélectionner les sources qui les envoient. Mais cela a toujours été ainsi, n'est-ce-pas ? Peut-être, mais le problème est sans doute de plus en plus aigu, compte tenu de la façon dont nous consommons l'information aujourd'hui, à travers les liens d'amis, Facebook, ou des tweets qui manquent de nuance ou de contexte, ou des médias de "diffusions restreinte", souvent très idéologiques qui ont une audience relativement faible. Ces compétences de base de survie de l'homme qui sont nôtre, dit Arthur Lupia du Michigan, «ne sont pas bien adaptées à notre ère de l'information."

Si vous vouliez montrer comment et pourquoi les faits sont abandonnés au profit d'un raisonnement motivé, vous ne pourrez pas trouver un meilleur cas de test que le changement climatique. Après tout, c'est une question où vous avez des informations très technique d'une part et des croyances très fortes sur l'autre. Et bien sûr, un prédictande clé pour savoir si vous acceptez la science du réchauffement de la planète est de savoir si vous êtes un républicain ou démocrate. Les deux groupes ont été de plus en plus divisés dans leurs opinions sur le sujet, alors même que la science devient plus claire.

Alors peut-être il ne faut donc pas s'étonner que plus d'éducation ne modifie les vues des républicains. Au contraire : dans une enquête menée en 2008 de Pew, par exemple, seulement 19 pour cent des républicains avec un niveau d'étude du supérieur ont convenu que la planète se réchauffe en raison des actions de l'homme, contre 31 pour cent des républicains qui n'ont pas un niveau d'étude du supérieur. En d'autres termes, un enseignement supérieur est en corrélation avec une plus forte probabilité de nier la science sur ce sujet. Pendant ce temps, chez les démocrates et les indépendants, plus d'éducation est en corrélation avec une plus grande acceptation de la science.

D'autres études ont montré un effet similaire : les républicains qui pensent qu'ils comprennent mieux le problème du réchauffement climatique sont les moins inquiets à ce sujet, et chez les républicains et les personnes ayant des niveaux élevés de méfiance à l'égard de la science en général, en apprendre davantage sur la question n'augmente pas sa préoccupation à ce sujet. Qu'est-ce qui se passe ici ? Eh bien, selon Charles Taber et Milton Lodge de Stony Brook, un aspect insidieux de raisonnement motivé, c'est que sophistiqués politiques ont tendance à être plus biaisé que ceux qui en savent moins sur ces questions. "Les gens qui ont une aversion pour certaines politiques, -par exemple, l'avortement- si elles sont peu sophistiqué il suffit de les rejeter du revers de la main", explique Lodge. "Mais s'ils sont sophistiqués, ils peuvent aller plus loin et commencer à venir avec des contre-arguments." Ces personnes sont tout aussi émotionnellement entraînée et partiale que le reste d'entre nous, mais ils sont en mesure de générer plus et des meilleures raisons pour expliquer pourquoi ils ont raison et leurs esprits deviennent plus difficiles à changer.

http://www.motherjones.com/politics/2011/0...s-mooney?page=3

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Une nouvelle étude est récemment sortie, tout à fait intéressante car elle confirme de manière totalement indépendante le réchauffement observé depuis les 130 dernières années :

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http://www.agu.org/pubs/crossref/pip/2012GL054271.shtml

Ils ont en fait reconstruit les températures globales avec des proxies, c'est-à-dire des variables qui permettent d'inférer une autre variable. Ils ont ainsi reconstruit la température de la Terre en analysant les coraux, les sédiments, les accumulations neigeuses sur les calottes glaciaires, et ce genre de choses. Cela permet d'avoir une série totalement indépendante des thermomètres. Cela montre également que la Terre réagit actuellement au réchauffement, et que les planctons ou les coraux sont bien impactés. Les proxies sont normalement utilisés pour reconstruire les températures du passé, par exemple les carottages de Vostock et Epica (pas le groupe de musique ^^ le Dome C :P ). Cette utilisation des proxies pour le réchauffement récent est donc une approche nouvelle. C'est ainsi une validation que le réchauffement de 0.8° à 0.9°C depuis 1880 n'est donc pas un artefact des thermomètres, du l'effet d'îlot de chaleur urbain, ou autre. La petite vidéo de la NOAA avec une comparaison du paleo index et des données thermométriques vers la fin de la vidéo :

Cela se comprend tout seul, mais en gros il dit qu'en compilant 173 données différentes du changement de température, ils peuvent produire une série robuste et sans ambiguïté, et donner une preuve claire du réchauffement depuis 130 ans. Après, il se présente (c'est le grand chef de la branche paléoclimato' du NCDC qui cause ^^ ). Il détaille ensuite les paleo proxies utilisés, tel que l'accumulation sur les calottes glaciaires, les stalagmites et stalactites, les sédiments des lacs et océans, et les coraux. Ensuite le narrateur explique qu'en paléoclimato' les proxies sont déjà utilisés, notamment les dates de vendanges. Après, il cause un peu du plancton, et de la modification des coquilles du plancton qui reflète la température du milieu. Les coquilles n'ont pas le même aspect quand elles sont en eaux froides et chaudes. Et il conclut en disant que l'indice paleo suit très précisément les données des thermomètres.

Je vais vous faire une brève digression sur la manière dont sont reconstruit les séries de températures pour l'occasion. À partir de données de stations qui ont été précédemment homogénéisés (là, c'est plutôt CumuloNimbus qui pourrait en parler ^^ ), il y a plusieurs moyens de reconstruire la température. On pourrait simplement faire la moyenne de toutes les stations, et calculer l'anomalie de la moyenne. Ce serait la méthode la plus simple, mais elle n'est pas employée. En effet, si on réfléchit un peu, cela a des conséquences bien curieuses.

Prenons une station A, B, C, D et E. Un jour, les températures sont A = 15°C, B = 18°C, C = 23°C, D = 12°C, E = 17°C. La moyenne est de :

Moy = (15+18+23+12+17) / 5 = 17°C

Cependant, si pour une raison ou une autre, les données de C n'ont pas été disponibles ce jour là :

Moy = (15+18+12+17) / 4 = 15.5°C

Donc cela pose un problème dès qu'il manque une station, et il faudrait alors avoir une station tout les kilomètre carrée pour représenter correctement la température ^^ De plus, la température est très variable d'un endroit à l'autre de la Terre, si on ajoute une station au Groenland en cours de route, cela plombera la moyenne globale, et réciproquement si on ajoute une station au Sahara. Et les stations sont présentes de manière très discontinues à la surface de la Terre, avec une grande variabilité, et avec le risque d'inhomogénéités. Cela ne le fait donc pas si on se contente de faire le moyenne globale.

Une meilleure solution est alors de faire la moyenne des anomalies. Le GISS est le premier à publier une méthode pour reconstruire les températures globales, et elle se révèle finalement plutôt simple et robuste :

citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.187.9839&rep=rep1&type=pdf

Il part d'une considération, qui est que les températures sont corrélées sur de grandes distances, malgré le niveau de température en absolu qui est différent. Si l'Hiver a été froid à Uccle par exemple, il y a de grandes que ce soit aussi le cas à Paris, ou à Berlin, ou à London.

Ce qui est donc calculé est une moyenne des anomalies, et non une anomalie de la moyenne. C'est le point central de la reconstruction des températures globales.

Si les normales à chaque stations sont les suivantes : A = 13°C, B = 15°C, C = 22°C, D = 12°C, E = 13°C, la normale globale est :

Norm = (13+15+22+12+13) / 5 = 15°C

L'anomalie est de

Anom = 17 - 15 = 2°C

Si on moyenne les anomalies de chaque stations :

Anom = (2+3+1+0+4) / 5 =2°C

On a le même résultat, heureusement :P Si maintenant les données de C ne sont pas disponibles, on a calculé que la moyenne est de 15.5°C. Par rapport à la normale, cela donne :

Anom = 15.5 - 15 = 0.5°C

Ouch, plus du tout 2°C...

Et si au contraire on moyenne les anomalies :

Anom = (2+3+0+4) / 4 = 2.25°C

Ce n'est pas tout à fait 2°C, mais cela part moins dans le champ. C'est ce point qui est à la base des moyennes globales de températures, et qui font qu'elles sont aussi robustes. Si une station a un biais constant (par exemple, elle est dans un aéroport dans un endroit cloisonné et tout ^^ ), ce biais sera présent pour chaque jour de l'année. Ainsi, la moyenne sera faussé, mais l'anomalie restera correctement évaluée. C'est pour cette raison que les températures globales sont données en anomalies et non en absolues. Par exemple, un mois sera à +0.71°C et non à 13.64°C soit +0.71°C. On sait que la Terre tourne autour de 14°C de moyenne au 20ème siècle en surface, mais il n'est pas nécessaire de connaître cette valeur pour calculer la température globale.

Skeptical Science a ainsi crée un outil DIY (Do It Yourself) pour les sceptiques qui voudraient reconstruire à leur manière la température globale :

http://www.skepticalscience.com/diy_instru...ure_record.html

Toutes les données et les codes qu'utilisent les agences sont d'ailleurs librement disponibles :

http://clearclimatecode.org/

http://www.cru.uea.ac.uk/cru/data/temperat...1_stns_used.zip

ftp://ftp.ncdc.noaa.gov/pub/data/ghcn/v3/...test.qca.tar.gz

http://www.metoffice.gov.uk/hadobs/hadsst3...SST3_median.zip

Et dans le genre DIY, je m'étais amusé à reconstruire les températures de l'archipel Canadien. Par une artifice statistique qui est valable dans ces conditions, j'ai pu avoir quand même une valeur absolue même en faisant la moyenne des anomalies (j'ai agrégé sur une station de référence en fait, sur une période commune qui est variable en fonction de la superposition des données des stations). Dans les premières années, quand on calcule la moyenne brute (courbe verte), cela part complétement en vrille sur certaines années par rapport aux trois méthodes de calcul de l'anomalie de la moyenne (agrégation chronologique, géographique, et mixte. D'après Hansen Et Leboeuf, 197, c'est la méthode chrono qui tient le plus la route, c'est celle que j'avais retenu) :

post-3513-1358137207_thumb.jpg

Les 3 méthodes (rouge, jaune, bleu) d'anomalies des moyennes donnent un résultat proche, un peu variable suivant l'agrégation qui permet de retenir une température moyenne absolue malgré tout. Par contre la moyenne brute en verte est complétement à côté. Il n'y a qu'en 30 et 31, c'est un peu coton il y a un trou de données assez important. Bref, la conclusion est toujours la même, c’est facile de critiquer mais quand on met les mains dans le cambouis on se rend compte que les scientifiques savent ce qu'ils font quand même.

Dans le genre, il y avait d'ailleurs eu R. Müller, dissident climatique notoire, qui était arrivé comme zorro en disant qu'il allait montré comment on construit des séries de températures. Sa conclusion, c'est que les séries de températures des 3 grands (NASA, CRU, NCDC) étaient tout à fait valable. Failed, try again :P Il s'était d'ailleurs fait lynché sur certains blogs pour ne pas avoir la "bonne" conclusion.

Modifié par paix

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Merci pour le développement du sujet :)

Au moins comme ça on éviter ( peut être ) les accusations à tort ( ou pas ) comme la fameuse courbe en crosse de Hockey :D

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Oui, tout à fait, c'est aussi un élément important pour confirmer l'efficacité de la paléoclimatologique. Une conclusion importante de l'étude est aussi celle-ci : " In addition to its value in vetting the thermometer-based record, our approach shows the potential of the un-calibrated paleo archive in understanding environmental change; this approach can be applied to aspects of environmental change where the instrumental record is even shorter (ocean pH, sea ice, hydrologic extremes). " Cela peut sembler curieux de prime abord, mais cela veut dire qu'on peut utiliser l'évolution relative du proxies sans chercher à lier une température directement. Cela confirme donc indirectement les autres reconstructions paléo en effet comme la crosse de hockey. Évidement, dans chaque papier qui fait de la reconstruction paléoclimato, il y a un blabla méthodologique sur la calibration à dormir debout ^^ mais cela montre que les proxies sont robustes pour reconstruire les températures du passé.

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Pour l'Arctique c'est toujours une situation catastrophique. Cet Été promet d'être épique. En plus, il est à craindre que même pour ceux qui s'intéressant au sujet, il y en ai pour espérer que la banquise puisse se retaper l'année prochaine. L'épaisseur de la banquise est toujours très basse, d'après Mercator on reste à 10 ou 20 centimètres sous les niveaux de 2012, c'est énorme.

2013 :

post-3513-1358528681_thumb.png

2012 :

post-3513-1358528714_thumb.png

Au Nord du Groenland, c'est toujours l'apothéose du grand n'importe quoi. Le coup de de la débâcle en Décembre continue à laisser des traces profondes, là c'est sans doute irrécupérable avant la fin de l'Hiver :

201301121324noaa.jpg

201301081227noaa.jpg

N'oublions pas que la Terre est déjà plus chaude de 0.1 à 0.2°C sans doute qu'à l'Holocène environ, et que le Nord du Groenland n'a pas été libre de glace au cours de l'Holocène, et que la banquise au maximum thermique de l'Holocène tournait autour de 2 millions de km² d'extension, et que l'Arctique est la dernière région de l'HN a ne pas encore être clairement au delà des niveaux de l'Holocène. On s'achemine dans les 2 années à venir à une situation totalement inédite depuis 100 000 ans à l'échelle hémisphérique.

Je me suis aussi rendu compte que comme un boulet que je suis, il y avait des données d’Août que j'ai laisse se glisser à la place des données de Septembre à un moment. Cela change légèrement la conclusion parce qu'on devrait alors terminer vers les 3.5 millions, mais fondamentalement cela reste toujours la même chose, la seule question pour cet Été est de savoir si on va pulvériser le record de 2012 (c'est toujours très "ouvert" vers le bas je pense, quelque chose de l'ordre de 2.5 millions d'extent est à envisager) ou si on va se arriver à surnager et se maintenir entre le record de 2012 et 2007 :

post-3513-1358531215_thumb.jpg

J'ai aussi tenté de modéliser le résidu du coup, comme on s'y serait attendu c'est corrélé à l'AO hivernal (-0.56) au DA estival (-0.21) -j'ai un doute quand même avec mes données, parce que c'est le DA calculé par Bibi XD le jour où je saurais faire quelque chose de propre ^^ c'est dommage qu'il n'y ai pas de série longue de cet indice - avec un peu d'autocorrélation (-0.19). C'est surtout la corrélation entre minimum de l'année et reconstitution du volume à la saison d'embâcle qui frappe (-0.63), comme quoi le système n'est pas fondamentalement instable, c'est juste qu'on force comme des bourrins.

Pour revenir sur le motivated reasonning dont je parlais tantôt, voici un pavé des voisins : "World intransition A social contract for sustainatibility" où il est dit que les valeurs des gens évoluent vers une pensée post matérialiste, mais qu'ils n'arrivent pas pour autant à agir en conséquence. Un extrait -un peu long ^^" - (emphasis added :P ) :

2.1

Valeurs et changement de valeurs

[...]

Néanmoins, un processus de réflexion semble être actuellement en cours dans de nombreuses parties de la société dans un grand nombre de pays ; simplement un exemple, celui de l'Allemagne, pour le mettre en évidence, et prouver ce point : selon un sondage publié à l'Automne de 2010, réalisé par l'Institut Emnid et commandé par la Fondation Bertelsmann, une partie importante de la population allemande voit la croissance et le capitalisme avec scepticisme : seulement un tiers des citoyens de l'Allemagne estiment que la croissance aura automatiquement un impact positif sur leur propre qualité de vie personnelle. A des valeurs immatérielles telles que la justice sociale ou la protection de l'environnement est accordé une importance telle qu'elles influencent l'attitude qu'ont les Allemands envers le système économique, par exemple, 88 pour cent des personnes interrogées pensent que le système actuel n'est pas adapté pour prendre suffisament en compte la protection de l'environnement, la conservation des ressources et de la redistribution sociale. La majorité aimerait un «nouveau système économique», et ne croient pas vraiment à la résilience et la résistance à la crise des systèmes économiques purement pilotées par les marchés. Particulièrement les jeunes Allemands n'ont pas confiance dans la capacité auto-réparatrice des marchés, et appellent à une meilleure compatibilité entre croissance économique et protection de l'environnement. L'enquête confirment qu'en Allemagne, la pensée postmatérialiste n'est en aucune façon limitée à des personnes aisées et éduquées. Pour la majorité des répondants, la santé, les relations sociales et l'état de l'environnement ont été considérés comme des sources beaucoup plus importantes de qualité de vie personnelle que «l'augmentation de ressources en argent et de la richesse» (Figure 2.1-1). 75% des répondants ayant des qualifications supérieures, et 69% des répondants ayant un certificat de fin d'école simple, sont d'accord avec la déclaration "je considère la richesse être moins importante que la protection de l'environnement et la réduction de la dette" (Fondation Bertelsmann, 2010). L'opinion de plus en plus sceptiques quant à la performance du système économique actuel et de ses externalités ne réside pas seulement dans la réalisation des coûts sociaux du système

qui résultent des activités économiques reposant sur les avantages à court terme et les gains (section 1.1), mais aussi sur les améliorations de la richesse matérielle des ménages à faibles revenus, laissant la place à d'autres, postmatérialistes, orientations des valeurs et modes de vie. Celles-ci ont émergé de la niche éco (ou vert), et - comme on le verra dans ce qui suit - détermine de plus en plus les perspectives générales ; cela s'applique également dans les régions économiquement moins développées.

2.2.2

Les attitudes envers l'environnement et le développement durable dans différents pays et religions du monde

Inglehart voit l'émergence et la montée en puissance des nouveaux mouvements sociaux - comme les mouvements de conservation, de paix ou homosexuel - comme l'expression d'un changement de valeur culturelle plus large (Inglehart, 2008). Les préoccupations pour l'environnement naturel est, tout comme la mise en valeur de la tolérance, un élément d'un modèle de l'attitude postmatérialiste qui correspond à la diffusion des valeurs de l'expression de soi. L'histoire du mouvement de conservation dans les états occidentaux industrialisés a montré qu'au-dessus tout, à part un changement de valeur vers des attitudes post-matérialistes, directement et sensiblement affectés par la pollution de l'environnement et des dommages, crée la conscience de l'environnement (Hünenmörder, 2004).

Quelles que soient les raisons exactes responsables de ces développements, les résultats de la WVS documentent catégoriquement le niveau d'importance que l'opinion publique dans de nombreux pays dans le monde d'aujourd'hui accorde aux aspects de la durabilité. De nos jours, la population considère les problèmes environnementaux, notamment le changement climatique, comme l'une des questions politiques importantes - et cela non seulement dans les pays relativement riches du Nord, mais aussi dans beaucoup de pays en développement et de pays nouvellement industrialisés. Les résultats de la 5e vague WVS (2005-2008) montrent que, malgré la poursuite d'un haut profil de banalisation à travers les soi-disant climato-sceptiques, un total de 89,3% des personnes interrogées dans 49 pays (n = 62 684) considèrent le réchauffement climatique comme un problème grave ou très grave. Ce résultat et l'ensemble des résultats suivants indiqués sont basés sur les données WVS (2009). Même dans les pays où l'élément public du climato-scepticisme est relativement important - comme les USA, l'Afrique du Sud ou la Chine - la grande majorité des répondants voit le changement climatique comme un problème grave ou très grave (Figure 2.2-2).

Non seulement changement climatique, non seulement, mais aussi la perte des espèces végétales ou animales, ou la biodiversité, est considéré comme un grave ou très grave, de l'émission d'un nombre similaire de répondants (90,9%, n = 64 573). Le systèmes de valeurs matérialistes, i. e. la préférence de la sécurité physique et socio-économique, continue à jouer un rôle important dans un grand nombre de pays et ont tendance à dominer dans les sociétés matériellement moins prospères et en pleine crise, conformément à la théorie du changement de valeur (Inglehart, 2008). Cependant, différents éléments de l'enquête conçues pour donner un aperçu dans le classement de l'importance la conservation de l'environnement conduit à des niveaux élevés accord dans presque tous les pays qui ont été inclus dans l'enquête. Par exemple, la majorité des répondants (54,6%, n = 73 461) affirment que la protection de l'environnement doit être une priorité, même si elle provoque une croissance économique ralentie et une certaine perte d'emplois.

2.4

Le fossé entre attitudes et comportements

L'une des principales raisons pour lesquelles les gens ne font pas (toujours) ce qui - de leur propre aveu - est important pour eux est que les systèmes de valeurs sont souvent des concepts abstraits qui sont perçues comme une zone hypothétique de la vie Les enquêtes correspondantes ne sont donc pas perçue pour l'inclusion de toutes les conséquences prévisibles en réalité, et, par conséquent, les questions sont répondues par hypothèse. D'une manière générale, les recherches sociologiques et socio-psychologiques ont montré que la perception des problèmes ne déclenche pas nécessairement «correctement», c'est à dire par exemple des actions respectueuses de l'environnement (Diekmann et Preisendorfer, 1991; Kuckartz, 2010), ou qu'il y a peu de corrélation entre les attitudes et les comportements (Eckes et Six, 1994).

Il y a des« barrières »(Leiserowitz et al., 2006) qui empêchent les systèmes de valeurs d'avoir des répercussions sur le comportement, au niveau tant individuel que social ou structurel. Un véritable changement de comportement nécessite une base matérielle et cognitive. Le cadre socio-économique et juridique approprié doit également être accordé. Souvent, par exemple, l'intention d'utiliser les transports en commun respectueux de l'environnement pour les voyages privés et le commuting est entravée par un biais de statu quo, mais aussi par un manque d'informations de base, des inconvénients (supposés) en termes de coût (les deux, monétaires et non monétaires), et les mauvaises incitations fiscales, et un manque d'infrastructures Les tendances relativement stables vers un niveau assez élevé de sensibilité à l'égard des questions environnementales présentées à la section 2.2 ne doit donc pas cacher le fait que d'autres valeurs, parfois totalement opposées et des conditions cadres influencent aussi partiellement les décisions réelles

Des recherches sur les élection prouvent que, en dehors des facteurs de personnalité -qui, par exemple, comprennent les attitudes acquises dans le processus de socialisation - des déterminants liés à la structure (comme la hiérarchie sociale, la classe sociale ou le système politique) et des situations d'influences à court terme liés (comme la sympathie des candidats, des questions pratiques, ou le développement de la campagne électorale) a également une influence significative sur les décisions de vote (Schultze, 2003 ; Broschek et Schultze, 2006). Des domaines aussi divers que la recherche de diffusion, les études ethnologiques et expériences pertinentes de coopération au développement montrent que - au-delà de toute sorte de calcul de l'avantage rationnel - ce sont les pratiques culturelles des populations qui sont particulièrement importantes lorsque de nouvelles idées et technologies ou des comportements sont effectivement introduit (Rogers , 2003). L'introduction, par exemple, de pratiques simples et apparemment plausibles peut échouer si celles-ci entrent en collision avec les valeurs culturelles existantes ou les normes (Rogers, 2003). Le régime applicable des normes culturelles ne se contente pas de déterminer si de nouvelles pratiques quotidiennes de la société sont adoptée par un certain groupe social, mais aussi la façon dont l'adoption est effectuée.

2.4.1

Le manque d'orientation à long terme et l'aversion aux risques

La transformation des sociétés vers des activités économiques à faibles émissions de carbone ne peut réussir que si les acteurs concernés, en particulier les consommateurs et les électeurs, prennent leurs décisions de façon à ce que les coûts et bénéfices pour les générations futures soient également pris en compte de manière adéquate. Souvent, de telles décisions orientées vers le long terme sont accompagnés par la hausse des coûts dans le court terme que les décisions exclusivement orientées à court terme. Par exemple, il existe toujours une demande relativement faible d'appareils ménagers économes d'énergie car ceux-ci ont tendance à être très coûteux au point d'achat. À moyen et à long terme, cependant, le prix d'achat plus élevé est compensé par la baisse des coûts de fonctionnement. Ceci s'applique également aux investissements dans l'isolation des bâtiments et la conversion des systèmes de chauffage, les achats de voitures, et ainsi de suite. Avec l'ensemble de ces décisions, l'exacte valeur tangible de l'avantage futur est incertain, et est donc difficile à saisir, à la différence du coût relativement élevé au moment où l'achat est effectué. Le fait que de nombreuses personnes soient caractérisés par une aversion aux pertes, en particulier dans les situations de décision incertains (Kahneman et Tversky, 1979; Paech, 2005), contribue encore plus à cet effet d'une prise de conscience primordial des effets à court terme. Donc, compte tenu de l'architecture du temps décrit des coûts et avantages, les options qui sont plus chers dans le court terme, mais moins cher à long terme ont souvent tendance à être «laissés pour compte». Il existe de nombreuses causes de l'absence d'orientation à long terme et / ou d'aversion aux pertes des différents décideurs. Un rôle particulièrement important est joué par des facteurs subjectifs tels que le manque de connaissances et d'incertitude quant à la pression d'agir. Plus l'incertitude est grande, plus il devient probable que ceux qui décident ne tiendront pas compte des gains futurs, ce qui explique pourquoi des projets à long terme sont plus difficiles à réaliser. Comme les pertes ont généralement un niveau extrêmement élevé d'influence négative sur la perception des bénéfices, par opposition à l'influence beaucoup plus faible positif de la prestation perçue dans le cas des gains, les consommateurs vont tenter de s'abstenir de toute action qu'ils perçoivent comme pouvant conduire à des pertes (substantielle) (Kahneman et Tversky, 1979). Le plus tard les avantages d'une action deviennent apparents, et plus tôt les coûts - la répartition typique des coûts et avantages des mesures de transformation sur une période de temps - plus le risque de perte est estimée à, réduisant ainsi la probabilité que les acteurs individuels seront les bienvenus et en charge les options d'action tels. Dans tous les cas, la partie inférieure de la revenu disponible ou le niveau de vie de ceux qui décident, la plus répandue à court terme orientée action et la prévention des pertes sont (Lorenzoni et al., 2007).

http://www.wbgu.de/fileadmin/templates/dat...u_jg2011_en.pdf

À nouveau, on notera à quel point le bourrage de crâne et le formatage de cette société est efficace pour nous faire taire. L'aversion au risque également, explique l'attitude sceptique de semer le doute. Dans l'incertain, on évite de se projeter dans l'avenir. Comme le RC est marqué de nombreuses incertitudes (notamment sur la sensibilité climatique) il n'est pas compliqué d'exagérer les incertitudes pour paralyser l'action et cela évite d'avoir à construire une théorie valide pour contrer le RC. Suffit de tirer à vue, peu importe les contradictions du discours.

Modifié par paix

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Ce n'est pas nouveau. On s'en doute depuis au moins 2010. Cela ne remet cependant pas en cause le réchauffement des Hivers. Il n'y a pas de refroidissement significatifs des Hivers aux latitudes moyennes (ici ou là ponctuellement des tendances négatives mais non différentes de zéro), juste une plus grande fréquence des extrêmes froids. Cela se voit en 2005 2006 et 2012 (DA- avec blocage sur Barents et Kara) ou de manière plus hémisphérique avec 2010 et son AO- hors catégorie.

je trouve toujours étrange que chaque fois qu'une situation exceptionelle va dans le sens du réchauffement climatique, elle est exploitée mais jamais dans l'autre sens.

Les effets d'annonce qui corroborent un réchauffement climatique sont rarement suivis d'effet : "nous n'aurons plus que des canicules" (on attend depuis 2007), plus d'étés pourris (nb : caractéristiques de refroidissement climatique) plus du tout de neige en hiver (tiens, elle revient de plus en plus souvent depuis lors)

est ce la faute aux journalistes qui l'inventeraient ou à la peur de perdre son emploi si d'aventure les variations climatiques étaient , en partie, naturelles ? (là, je taquine ! il est évident que les variations climatiques sont toujours le fait de l'homme !!)

modération : message déplacé

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je trouve toujours étrange que chaque fois qu'une situation exceptionelle va dans le sens du réchauffement climatique, elle est exploitée mais jamais dans l'autre sens.

Les effets d'annonce qui corroborent un réchauffement climatique sont rarement suivis d'effet : "nous n'aurons plus que des canicules" (on attend depuis 2007), plus d'étés pourris (nb : caractéristiques de refroidissement climatique) plus du tout de neige en hiver (tiens, elle revient de plus en plus souvent depuis lors)

est ce la faute aux journalistes qui l'inventeraient ou à la peur de perdre son emploi si d'aventure les variations climatiques étaient , en partie, naturelles ? (là, je taquine ! il est évident que les variations climatiques sont toujours le fait de l'homme !!)

Est-ce que tu pourrais dire d'ou tu tiens ces différents effets d'annonce ?

Je n'ai absolument jamais entendu personne dire qu'il n'y aura plus que des canicules et plus du tout de neige en hiver ?

:huh:

Si tu veux discuter, il faut partir de quelque de concret plutôt que des 'on dit', non ?

:whistling:

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je trouve toujours étrange que chaque fois qu'une situation exceptionelle va dans le sens du réchauffement climatique, elle est exploitée mais jamais dans l'autre sens.

Où tu vois une situation climatique 'dans l'autre sens' exceptionnelle ? La "vague de froid" qu'on vient d'avoir ?

Les effets d'annonce qui corroborent un réchauffement climatique sont rarement suivis d'effet : "nous n'aurons plus que des canicules" (on attend depuis 2007), plus d'étés pourris (nb : caractéristiques de refroidissement climatique)

Rien de plus faux. C'est vrai qu'il y aura sans doute plus de canicules dans les décénnies qui viennent mais le réchauffement va induire pas mal d'étés pourris avec beaucoup d'excès de précipitations quand la Mer du Nord sera surchauffée.

plus du tout de neige en hiver (tiens, elle revient de plus en plus souvent depuis lors)

On a jamais dit que le réchauffement allait diminuer la neige à nos latitudes, en tout cas pas dans les 10 ans qui viennent, ceux qui ont suivi mes conférences sur les tendances saisonnières le savent très bien. Bien au contraire, on peut s'attendre à des records d'ici 2020.

est ce la faute aux journalistes qui l'inventeraient ou à la peur de perdre son emploi si d'aventure les variations climatiques étaient , en partie, naturelles ? (là, je taquine ! il est évident que les variations climatiques sont toujours le fait de l'homme !!)

Il y a évidemment des variations climatiques naturelles et le cycle solaire en fait partie. J'ai été le premier à dire que les vagues de froid des hivers 2009-10 et 11 étaient dus au fameux cycle des 23 ans solaires. Ceux de 2012 et 2013 sont à mon avis à rechercher ailleurs. Je prépare un article sur cette série d'hivers récents avec Cumulonimbus et plus de détails sur quelques éléments d'explication sur le pourquoi, justement de cette série, à paraître début mars.

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Où tu vois une situation climatique 'dans l'autre sens' exceptionnelle ? La "vague de froid" qu'on vient d'avoir ?

Rien de plus faux. C'est vrai qu'il y aura sans doute plus de canicules dans les décénnies qui viennent mais le réchauffement va induire pas mal d'étés pourris avec beaucoup d'excès de précipitations quand la Mer du Nord sera surchauffée.

On a jamais dit que le réchauffement allait diminuer la neige à nos latitudes, en tout cas pas dans les 10 ans qui viennent, ceux qui ont suivi mes conférences sur les tendances saisonnières le savent très bien. Bien au contraire, on peut s'attendre à des records d'ici 2020.

Il y a évidemment des variations climatiques naturelles et le cycle solaire en fait partie. J'ai été le premier à dire que les vagues de froid des hivers 2009-10 et 11 étaient dus au fameux cycle des 23 ans solaires. Ceux de 2012 et 2013 sont à mon avis à rechercher ailleurs. Je prépare un article sur cette série d'hivers récents avec Cumulonimbus et plus de détails sur quelques éléments d'explication sur le pourquoi, justement de cette série, à paraître début mars.

tout ce que j'ai dit en terme d'effet d'annonce, ce n'est pas MB qui l'a dit mais cela à chaque fois été dit dans la presse, suite aux paroles de climatologues.

Ils ont même oser dire que le court refroidissment de février 2012 était dû au réchauffement climatique !!!! J'en viendrais à contacter Breughel pour lui dire que s'il a caillé, c'est à cause d'un réchauffement climatique dû à l'homme qui avait entrainé une anomalie de froid !! Il m'enverrait au bucher pour sorcellerie.

Pour nos deux hivers 2012 et 2013 , regarde la faible activité du soleil, alors qu'il devrait être à son maximum et tu comprendras.

La Nasa annonce même deux cycles solaires nuls, sans tache solaire. Il en résultera un refroidissement climatique naturel comme lors des "glaciations" de type Maunder, dalton desquelles nous n'avons pas encore fini de nous relever complètement.

L'influence humaine aura t'elle un effet d'annulation du refroidissement ? on verra mais je n'en suis pas certain.

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