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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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Le record de SST se retrouvant aussi en Méditerrané, ce qui explique les très fortes pluies dans le Sud-Est. Depuis le début de l'année de toute façon, l'Europe subit les conséquences du RC. L'excès d'humidité s'est manifesté dans les inondations en Grande-Bretagne, dans les Balkans, en France maintenant, etc... Et pendant ce temps la Californie ou le Brésil sèche. Dans la perception de ces événements on peut noter une évolution que je trouve inquiétante. Dans un train TER reliant deux gares perdues du Nord-Est, trois dames discutait des inondations dans le Sud-Est. Il est certain, comme elles le disaient, que ce n'est pas nouveau et que l'urbanisation n'a pas aidé. Depuis Nîmes en 88 :

Et Vaison-la-Romaine en 92 (les fameuses caravanes qui terminent explosés dans le pont...) :

on sait que la Méditerrané ne se résume pas au Soleil et à la Croisette, et que réfléchir un peu à l'occupation des sols n'est pas une mauvaise idée. Cependant elles ont continué en se plaignant de ce que les écolos faisaient aussi tout pour empêcher une gestion raisonnée des événements pluvieux. Je n'ai suivi complétement leur argument (et cela ne se fait pas d'écouter les conversations :blush: ), et je transcris aussi en fonction de ma propre compréhension. En plus à un moment c'est parti sur une histoire d'association des escargots qui avait fait échoué un projet de parc éoliens :lol: . Cependant l'idée était là quand même.

En Californie, le même argument est de sortie. Les gens préfèrent accuser les écolos d'avoir gaspiller l'eau pour les saumons :

https://www.google.com/webhp?hl=en#hl=en&am...fornia+drought+

https://medium.com/matter/why-the-californi...lt-55f81a947ce2

En Grande-Bretagne, au début de l'année, après les inondations de l'Hiver, le même argument du complot écolo avait été sorti. Certains ont été prompt à accuser les verts d'avoir empêcher le dragage des rivières, et la gestion des rivières, ce qui aurait conduit à la catastrophe :

http://www.dailymail.co.uk/debate/article-...10ft-water.html

On a un glissement qui est inquiétant je trouve, les écologistes étant maintenant des suspects potentiels. Pour certaines personnes, les écolos ne sont que des arriérés qui voudraient ramener la Terre à un état virginal pré anthropique, voire souhaiterait la fin de l'humanité. Et donc qu'ils complotent activement dans ce sens, expliquant que les événements météos prennent des proportions aussi catastrophique. Et en attendant, il n'y a pas grand monde pour essayer de faire le lien entre ces événements extrêmes et le RC. À se demander si un jour on se rendra compte que le RC existe bel et bien et nous impacte réellement et concrètement....

Modifié par paix

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D'ailleurs, il est aussi notable que Météo France soit aussi réticent à faire le lien avec le RC :

http://www.meteofrance.fr/actualites?articleId=14885301

Quid du changement climatique ?

On ne peut pas à ce stade attribuer au changement climatique des évènements ponctuels. Par ailleurs, on n'observe pas de tendance à l'augmentation du nombre d'épisodes de pluies diluviennes dans le sud-est de la France depuis qu'on peut les recenser de manière précise (à partir de 1958), y compris pour les épisodes les plus intenses.

On ne peut pas actuellement dire si les événements de pluies diluviennes dans le Sud-Est seront plus nombreux à la fin du siècle. Ces phénomènes sont d'une taille trop petite pour être reproduits par les modèles qui simulent l'évolution du climat.

Météo France est aussi dans une forme de déni, en essayant d'enfermer le RC dans le monde de la théorie et en ne le laissant pas devenir concret. Il n'y a sans doute pas d'évolution effectivement d'évolution du nombre d'épisode :

post-3513-1413032606_thumb.png

Et les modèles sont probablement incapable de dire quoi que ce soit à ce sujet, si tant est qu'il soit d'une utilité quelconque de manière générale. Mais la question n'est pas seulement celle-ci.

Quand on s'intéresse d'un peu plus près aux données et qu'on évite de prendre le paramètre qui nous arrange, il est vrai que le bassin méditerranéen tend à connaitre moins de précipitations depuis 1951 :

XqjJXo.png

Et avec le RC, cela accélère d'autant l'évaporation donc même une faible baisse des précipitations peut devenir dramatique. La sécheresse en Syrie est une des raisons du chaos qui règne là bas maintenant :

http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkbl...g-more-like-it/

Mais pour revenir au sujet, alors que les RR baisse un peu, le nombre de jours de pluies lui dévisse complétement :

lZhIvZ.png

Il n'y a donc pas 36 000 solutions, si le total de RR baisse un peu mais que le nombre de jours de pluie baisse beaucoup, c'est que les pluies se font de plus en plus sur quelques événements violents. Et c'ets tout à fait ce qui est observé, la fraction du cumul annuel de pluie apporté par les jours de pluie extrêmes (supérieur au centile 95 et au centile 99 des cumuls quotidiens) augmente :

LjV5Tp.png

3OpNf2.png

C'est vrai un peu partout, et c’est sans doute moins net en Méd'. Mais climatologiquement, la Méd se résume quand même déjà à beaucoup de Soleil et quelques jours de grosses pluies. Si cette tendance s'accentue encore un peu, c'est qu'il y a bien évolution.

Et pour cette année, toute l'Europe aura baigné de manière récurrente dans une chaleur humide. Après les inondations en Grande-Bretagne cet Hiver, dans les Balkans au Printemps, voici les inondations en France à l'Automne. L'Océan mondial est très doux cette année, et c'est particulièrement vrai pour la mer Méditerrané et l'Océan Atlantique :

Bvefyv.gif

Cet excédent de chaleur a pour conséquence une surcharge en humidité de l'atmosphère, et en conséquence là où il pleut c'est le déluge.

Et il y a un nouveau rapport de l'American Meteorological Society qui soulève ce point :

Over land where sufficient data exist, extreme precipitation, as represented by the annual maxima of one-day precipitation amounts, has increased significantly, with a median increase about 7% per degree Celsius global temperature increase (Westra et al. 2013). The increase since 1951 in these precipitation extremes in the Northern Hemisphere can be partially attributed to human influence on the climate (Zhang et al. 2013). The best estimate suggests that human influence has intensified annual maximum one-day precipitation by 3.3% on average, corresponding to a 5.3% increase per one-degree increase in global mean temperature and consistent with model-simulated changes and the observed intensification when uncertainties are taken into account. Taking this hemispheric perspective into account, extreme one-day precipitation events that were expected to recur once every 20 years in the 1950s are estimated to have become 1-in-15-year events in the early 21st century due to human influence (Zhang et al. 2013). The evidence from multiple studies, including those mentioned above, indicates that human influence has changed the frequency of high-impact temperature and precipitation extremes on average over land where there are sufficient observational

data to make this assessment. At large spatial scales, an attributed reduction in the recurrence time for a defined extreme temperature or precipitation event from 20 years to 15 years over half a century translates into a fraction of attributable risk (FAR) of about 25%. This corresponds to an increase in the frequency of events exceeding the defined threshold that is attributable to anthropogenic causes [note, however, that the contribution by anthropogenic forcing to the magnitude of an event may be different (e.g., Dole. et al. 2011; Otto et al. 2012)]. This type of finding gives us confidence that there is a basis for studying individual events and for posing, in an operational mode, the question of whether their intensity and likelihood has been affected by human influence on the climate.

http://www2.ametsoc.org/ams/assets/File/pu...Full_Report.pdf

Modifié par paix

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La première image n'est pas visible :innocent:

D'ailleurs c’est vrai je n'avais pas fait gaffe la légende ne s'affiche pas avec l'image :blush: En bleu c’est une tendance à la hausse plus ou moins forte et plus ou moins significative, en vert une tendance non significatif, et en ocre une tendance à la baisse plus ou moins forte et plus ou moins significative.

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D'ailleurs c’est vrai je n'avais pas fait gaffe la légende ne s'affiche pas avec l'image :blush: En bleu c’est une tendance à la hausse plus ou moins forte et plus ou moins significative, en vert une tendance non significatif, et en ocre une tendance à la baisse plus ou moins forte et plus ou moins significative.

T'inquiète je crois qu'on l'avait déjà tous compris ^^

Par contre, je remarque qu'il y a beaucoup de vert/bleu et ocre sur la tranche de latitude 50-51° (au pif)..qu'en déduire ? Stabilité des pluies et fréquence ?

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Sur le GISS, septembre 2014 est le mois de septembre le plus chaud jamais relevé à l'échelle planétaire.

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Modifié par passiion

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T'inquiète je crois qu'on l'avait déjà tous compris ^^

Par contre, je remarque qu'il y a beaucoup de vert/bleu et ocre sur la tranche de latitude 50-51° (au pif)..qu'en déduire ? Stabilité des pluies et fréquence ?

Oui, Si il y a des régions où cela aumente et des régions où cela diminue, il y aura entre les deux des zones où il n'y aura pas de changement significcatif.

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Octobre 2014 en 2e place des mois d'octobre les plus chauds au niveau globale sur la réanalyse :

2e10.png

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Une illustration du forçage arctique en Octobre 2014 :

post-3513-1415490203_thumb.png

La normale

post-3513-1415490349_thumb.png

L'observation cette année...

Les conséquences concrètes sont bien là. Sur une coupe verticale de l'arctique, en excluant le Groenland, ici cela se traduit par la moyenne de 0°E à 270°E, on peut voir ceci :

post-3513-1415490427_thumb.png

L'observation cette année

post-3513-1415490445_thumb.png

Ce sont les isentropes, les iso thetas, les iso températures potentielles. On note un réchauffement bien sûr, mais surtout un relâchement du gradient vertical de theta. Cela indique une baisse de la stabilité statique. Ce n'est donc pas juste un réchauffement, puisque la source de chaleur est en surface. Le chauffage modifie aussi l'équilibre local.

Et pour les anomalies de vent :

post-3513-1415490561_thumb.png

Et de géopotentiel (l'échelle n’est pas centré su zéro) :

post-3513-1415490601_thumb.png

On a une anomalie anticyclonique très nette. Un relâchement des isentropes et une anomalie de tourbillon anticyclonique correspond à une destruction de tourbillon potentiel, de PV (potential vorticity). Or c'est tout à fait ce qu'il y a à attendre en cas de chauffage localisé uniquement en surface. Si l'anomalie de chauffage pouvait se propager plus en altitude, elle forcerait une anomalie cyclonique en surface. C'est ce qu'il se produit avec la convection profonde par exemple, le max de chauffage est vers 600 hPa suite au relargage de chaleur latente, ce qui force des anomalies de PV miroir autour de l'anomalie de chauffage. Mais l'Arctique n'en est pas encore là, et pour l'instant on assiste à des anomalies anticycloniques.

Cela explique que les modèles réagissent encore et toujours en balançant des anomalies anticycloniques énormes sur l'Arctique :

post-3513-1415490949_thumb.png

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À ce sujet aussi d'ailleurs, pour cet été, toujours à propos de l'Arctique. Le forçage a été moins spectaculaire et n'a pas provoqué des records de températures absolument délirant comme on a déjà pu voir (Tn ou Tm qui battent des records de Txx par exemple....) mais à l'évidence il y a encore amplification des ondes, comme c'est visible dans le vent méridional total à 300 hPa pour Juillet - Août :

post-3513-1416243372_thumb.png

Et ces anomalies :

post-3513-1416243386_thumb.png

Qui mettent en évidence l'amplification des ondes 6 et 7 particulièrement.

En effet, le vent zonal présentait des anomalies favorables, avec un canal étroit de fort vent zonal vers 40°N et des vents quasi négatif au nord et sud :

post-3513-1416243195_thumb.png

Les ondes se sont trouvés piégés dans les moyennes latitudes et ont complétement pété un boulard. D'ailleurs cela revient aussi à dire que le gradient de température était relâché entre l'Arctique et le reste de l'Hn aussi, ou autre. Un jour j'essayerais un peu de réunifier les différentes vues possibles quand même, entre anomalies de PV, gradient de température, résonance de sondes, etc... 'fin bref l’Été n'a pas été triste encore.

La chose ne s'est cependant pas manifesté par des canicules mémorables. Pour autant, la Californie a continué de cramer au Soleil, et la Chine aussi est passé en mode sécheresse :

http://www.marketwatch.com/story/worst-dro...sket-2014-08-13

En plus, le Brésil continue de souffrir sérieusement de la sécheresse également. San compter l'Australie qui s'avance dans la sécheresse... Et les coûts financiers des sécheresses sont très délicat à estimer. Pour l'instant ils sont évalués à 4 milliards de dollars pour les USA et le Brésil, 5 milliards pour la Chine. Mais les sécheresses ont un impact dans la durée très profond qu'il est parfois difficile à quantifier.

En conséquence de quoi, le cheptel US et australien est en baisse. Pour le cheptel US, la tendance est fermement établi direction la cave depuis plusieurs années déjà... Ce qui contribue à une tension grandissante sur les prix de l'alimentation :

http://www.fao.org/worldfoodsituation/foodpricesindex/fr/

Pour la sécheresse au Brésil, on notera aussi l'influence spécifique de la déforestation :

http://www.theguardian.com/environment/201...g-rivers-dry-up

Tout n'est pas du au RC malheureusement, et l'Homme détruit son environnement par tout les moyens possibles.

Modifié par paix

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On entend et lit tellement de choses sur le réchauffement climatique, et parfois même tout et son contraire, que les gens ne savent plus trop quoi penser.

Et j'en suis à ce point aussi.... ;)

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On entend et lit tellement de choses sur le réchauffement climatique, et parfois même tout et son contraire, que les gens ne savent plus trop quoi penser.

Et j'en suis à ce point aussi.... ;)

L'article pour une fois est quand même clair... Le papier que cite l'article a essayé en fait de réanalyser la concentration en aérosols de la stratosphère avec un nouvel instrument. Et l'étude trouve que le forçage aérosols de la stratosphère est un peu plus important qu'estimé auparavant. Cependant la variation de température qu'explique l'étude est faible par rapport à la variation attendue de la T. La principale explication du rythme un peu ralenti de la hausse de T si on peut dire reste le forçage de la PDO et le maintient de conditions froides dans le Pacifique. Sachant que de tte façon, sorti de la base de données de températures RSS qui manifestement est complétement à la dérive, le réchauffement continu. C'est bien ce que dit l'article, le RC continue malgré tout, les types ont juste essayé de recalculer le forçage aérosols avec des conséquences pratiques très limités sorti de ce domaine de la recherche en particulier. Un ajustement à la marge en somme...

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D'ailleurs, à propos du RC qui continue, les ours polaires confirment un peu plus encore :

http://www.msn.com/en-us/news/world/study-...gion/ar-BBejZyi

Et les pertes continuent à s'accumuler au Brésil avec la sécheresse :

http://g1.globo.com/economia/agronegocios/...s-diz-abag.html

http://www.washingtonpost.com/world/taps-r...eacc_story.html

Les 4 milliards de dollars dont il était question tantôt sont déjà caduques. Pour le cœur économiques d'un de ces fameux BRICS, qui sont censés relancer la croissance mondiale, cela l'a fout mal.

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A propos de ce qui se passe près des grands lacs actuellement :

http://www.slate.com/blogs/future_tense/20...re_extreme.html

Ouaip, une autre manifestation de la hausse de la teneur en vapeur d'eau de l'atmosphère. Comme il fait encore suffisamment froid pour que cela tombe en neige, cela rétroagit favorablement sur la température et favorise le froid. Même si c'est moins spectaculaire qu'un snow lake effect, on a vu la même chose ces dernières années en Sibérie avec l’humidité sorti de l'Arctique.

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D'ailleurs une vidéo montre l'instabilité extrême, avec les nuages qui sortent littéralement du lac Érié :

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D'ailleurs, à propos du RC qui continue, les ours polaires confirment un peu plus encore :

http://www.msn.com/en-us/news/world/study-...gion/ar-BBejZyi

Et les pertes continuent à s'accumuler au Brésil avec la sécheresse :

http://g1.globo.com/economia/agronegocios/...s-diz-abag.html

http://www.washingtonpost.com/world/taps-r...eacc_story.html

Les 4 milliards de dollars dont il était question tantôt sont déjà caduques. Pour le cœur économiques d'un de ces fameux BRICS, qui sont censés relancer la croissance mondiale, cela l'a fout mal.

D'ailleurs, en dehors des litres de sang versé et des billets verts cramés, il y a une autre conséquence. En particulier pour la sécheresse en Californie, mais ce doit être vrai ailleurs, et pas seulement avec le RC. La production agricole de la Cali' nourrit quasi à elle toute seule le Canada et les USA en fruits et légumes genre avocats, concombres, tomates, carottes, salades, brocolis, etc ... (je vous laisse compléter la liste :lol2:) et tout ce qu'on veut dans ce genre. Face à la sécheresse, des états envisagent de revenir au tracteur local pour éviter d'être dépendant de la Californie :

http://www.cbrdi.ca/wp-content/uploads/Cal...ecurity2014.pdf

C'est sûr que d'un certain point on s'en tamponne le coquillard avec un tibia de langoustine. Que la B.C. dépoussière ses tracteurs, c'est leur vie. Cependant, il y a une certaine tendance depuis quelques années à voir des mecs proposant des idées revenant ni plus ni moins qu'à "démondialisé" l'économie. L'économie, le système technicien, pour fonctionner, à besoin d'uniformiser et de techniciser le monde entier, tout en fragmentant dans l'hyper spécialisation etc... Jacques Ellul le montrait bien dans ses bouquins, je partirais de ces fondements. C’est aussi pour cela que les USA ont besoin de faire tomber la Russie, pour l'intégrer dans le système, et continuer à développer le système technicien. Enfin bref, qu'on soit pour ou contre la mondialisation, le système technicien, l'irréalité de l'économie, etc.. c'est ainsi que tourne le monde actu. Face aux premiers symptômes d'un effondrement généralisé qui couve, il y a de plus en plus en réaction une volonté de retour à une échelle plus locale, à "détricoter" la mondialisation. Il s'était passé la même chose dans les années 200 à 400 quand l'empire romain c'est effondré. D'un vaste machin très technique, on est arrivé à une multitude de seigneuries auto suffisantes passant leur temps à se foutre sur la gueule, ce qu'on appelle couramment le Moyen-Âge. Tainter a étudié cette décomplexification et en a tiré des enseignements intéressants :

http://cassandralegacy.blogspot.fr/2011/03...is-physics.html

Dans cette volonté de revenir à une plus petite échelle, qui s'exprime de différentes manières bien sûr, on a sans doute l'indication que le système arrive au bout de sa complexification.

La bonne nouvelle, c'est que de toute façon il n'y a qu'un chemin possible, celui de la décomplexification. Après, la question est de savoir si on sera assez grand pour se prendre par la main, ou pas. Dans un cas ce sera une transition, dans l'autre un effondrement, mais dans les deux cas on va terminer le cycle de toute façon.

Modifié par paix

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D'ailleurs les données de la NOAA montrent que le record de température pour le globe sera sans doute battu :

http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/2014/...lemental/page-1

Et c'est le cas pour le GISS également :

http://data.giss.nasa.gov/gistemp/tabledat...GLB.Ts+dSST.txt

Sachant qu'El Nino est encore en place et devrait perdurer encore un peu, cela promet pour 2015 ...

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D'ailleurs, en dehors des litres de sang versé et des billets verts cramés, il y a une autre conséquence. En particulier pour la sécheresse en Californie, mais ce doit être vrai ailleurs, et pas seulement avec le RC. La production agricole de la Cali' nourrit quasi à elle toute seule le Canada et les USA en fruits et légumes genre avocats, concombres, tomates, carottes, salades, brocolis, etc ... (je vous laisse compléter la liste :lol2:) et tout ce qu'on veut dans ce genre. Face à la sécheresse, des états envisagent de revenir au tracteur local pour éviter d'être dépendant de la Californie :

http://www.cbrdi.ca/wp-content/uploads/Cal...ecurity2014.pdf

C'est sûr que d'un certain point on s'en tamponne le coquillard avec un tibia de langoustine. Que la B.C. dépoussière ses tracteurs, c'est leur vie. Cependant, il y a une certaine tendance depuis quelques années à voir des mecs proposant des idées revenant ni plus ni moins qu'à "démondialisé" l'économie. L'économie, le système technicien, pour fonctionner, à besoin d'uniformiser et de techniciser le monde entier, tout en fragmentant dans l'hyper spécialisation etc... Jacques Ellul le montrait bien dans ses bouquins, je partirais de ces fondements. C’est aussi pour cela que les USA ont besoin de faire tomber la Russie, pour l'intégrer dans le système, et continuer à développer le système technicien. Enfin bref, qu'on soit pour ou contre la mondialisation, le système technicien, l'irréalité de l'économie, etc.. c'est ainsi que tourne le monde actu. Face aux premiers symptômes d'un effondrement généralisé qui couve, il y a de plus en plus en réaction une volonté de retour à une échelle plus locale, à "détricoter" la mondialisation. Il s'était passé la même chose dans les années 200 à 400 quand l'empire romain c'est effondré. D'un vaste machin très technique, on est arrivé à une multitude de seigneuries auto suffisantes passant leur temps à se foutre sur la gueule, ce qu'on appelle couramment le Moyen-Âge. Tainter a étudié cette décomplexification et en a tiré des enseignements intéressants :

http://cassandralegacy.blogspot.fr/2011/03...is-physics.html

Dans cette volonté de revenir à une plus petite échelle, qui s'exprime de différentes manières bien sûr, on a sans doute l'indication que le système arrive au bout de sa complexification.

La bonne nouvelle, c'est que de toute façon il n'y a qu'un chemin possible, celui de la décomplexification. Après, la question est de savoir si on sera assez grand pour se prendre par la main, ou pas. Dans un cas ce sera une transition, dans l'autre un effondrement, mais dans les deux cas on va terminer le cycle de toute façon.

Pour compléter un peu, parce qu'il y a des éléments qui peuvent sembler contradictoire dans l'évolution actuelle de notre civilisation. Le système technicien dont parlais Jacques Ellul est à la fois une simplification et une complexification. En effet, cette évolution procède d'un besoin de rendre les pièces les plus simples possibles, pour construire un système interconnecté globale, d'où la complexité. Par exemple, l'agriculture, comme le note justement P. Rabhi dans son Manifeste pour la Terre et l'Humanisme, l'agriculture donc, est devenu l'exploitation mécanisé de vastes champs. Pour que le tracteur, les engrais, les intrants, soient efficace, ils doivent être utilisé à grande échelle, dans des vastes parcelles identiques les unes aux autres. Il y a donc une hyper spécialisation de chaque pièce, ce qui les rend du coup plus simple. Chaque champ est une vaste superficie où n'est plus cultivé qu'une plante, et qui est traité comme tout les autres champs, à coup de tracteurs et d'intrants. Il est fini le temps de la paysannerie, des fermes de polycultures et d’élevage constitué comme des systèmes intégrés. De même pour l'ordinateur, qui est en quelque sorte la machine qui permet au système technicien de prendre forme. L'ordinateur n'est efficace que sur des vastes bases de données uniformisées, identique les unes aux autres. C'est la difficulté avec la numérisation des anciennes données météos par exemple. Les rapports étaient rédigés à la main par des observateurs, reflet de la personnalité de celui qui l'a écrit. Ils est compliqués de les mettre sous forme numériques, et cela prend du temps. Mais une fois la numérisation effectué, ces rapports deviennent des données dans un monde virtuel, et peuvent être traité en masse par l'ordinateur. Et ainsi l'écriture est devenue impersonnelle elle aussi, interchangeable, dans le monde virtuel du système technicien. De même pour le travail. Hannah Arendt montrait dans son bouquin Conditions de l'Homme moderne que l'homme vivait de plus en plus dans le travail, abandonnant la vie politique et faussant le rapport entre travail, œuvre, et vie politique. En effet, l'homme est devenu lui aussi une pièce du système technicien. IL a un "emploi" dans une "boîte", et ces mots veulent quand même tout dire. Nous sommes enfermé à des postes hyperspécialisés et simplifié pour les intégrer dans le système technicien. Et l'homme devient une pièce lui aussi qui peut passer d'un emploi à l'autre, ne sachant plus faire grand'chose au fond.

Il est donc clair que malgré la simplification dû au système, la complexification surgit dans la multiplication des interconnections, et du rapport du système technicien avec le fait humain qui ne peut être non plus totalement nié.

Le point de l'argumentation est dans le fait que ce type de la Colombie Britannique veut justement se retirer de ces interconnexions globales. Ce n'est pas le premier type qui a ce genre d'idée, en France on a bien eu un ministre qui a le bon goût de poser en marinière... Mais cette volonté de se "dé - s'intégrer" du système intégré, montre bien que le système n'est peut-être pas si loin que cela de se désintégrer justement... En dehors des discussions au sujet du protectionnisme, savoir si c'est bien ou si c'est pas bien, si cela a mené à la 2nde guerre mondiale ou pas, etc... ; question dont on en a rien à secouer pour le coup ; il n'en reste pas moins que cette tendance n'est pas pour aider le système. L'empire romain a subi la même évolution en s'effondrant, avec le retour à des structures locales autonomes et une décomplexification globale. Vouloir revenir à l'autosuffisance locale est donc la meilleure idée que l'on puisse avoir -puisque c'est la seule à avoir de toute façon-, si tant est qu'on soit capable d'assumer la logique jusqu'au bout. C'est-à-dire vouloir détruire le système, parce que vouloir se "dé s'intégrer" d'un système totalement intégré sans vouloir désintégrer le système est un non sens complet...

Dans un autre sujet, la dépression climatique devient une réalité. Les scientifiques coincés entre leurs découvertes, et les implications politico socials de ces découvertes, n'ont pas toujours la grande forme point de vue psy :

http://grist.org/climate-energy/climate-de...sk-a-scientist/

Sujet qui avait déjà dû être évoqué il me semble :

http://www.climatecodered.org/2013/01/rebu...f-will-for.html

Et pour revenir quand même plus à de la physique de l'atmosphère :

http://www.nzherald.co.nz/world/news/artic...jectid=11361676

C'est sûr que l'accord entre la Chine et les USA est un premier pas, mais pour l'instant cela ne change pas grand'chose. Il faut espérer que ce premier débloque les négociations, notamment à Paris en 2015, mais en tout état de cause pour l'instant l'accord historique sur les émissions de CO2 entre la Chine et les USA n'empêchera pas le climat d'aller bien au delà des 2°C de réchauffement. Si tant est que cette cible est un quelconque sens d'ailleurs, parce que il est déjà quasiment acquis qu'elle sera dépassé (en ppm équivalent CO2 le seuil des 450ppm / 2°C est déjà explosé) et que même actu avec pas tout à fait 1°C de RC on ne peut pas dire que tout se passe bien...

Modifié par paix

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Je ne sais pourquoi mais je viens d'y repenser. Les scénarios les plus élevés d'émissions envoient le CO2 à plus de 1000 ppm. Or il est prouvé que l'exposition permanente à de tels taux de CO2 peut avoir de légers impacts négatifs sur la concentration et ponctuellement sur la respiration (sensation d'étouffement). Le seuil légal à ne pas dépasser dans l'industrie n'est d'ailleurs pas tellement plus élevé. Certes, il est de 5000 ppm, mais sur des journées de boulot de 40h (8h / jour). En continu, 24 heures par jour et 365 jours par an, cela tape sur le système bien avant les 5000 ppm. Il est évident que si vous cherchez pour les seuils de toxicité du CO2, vous allez trouver 5% (50 000 ppm ) ou qq chose comme cela. Mais cela, c'est la dose létale en exposition aigüe. Vous êtes exposés à ce seuil durant quelques minutes, vous terminez par aller brouter le pissenlit par la racine. Cela n'a aucun intérêt dans le cas présent, où l'on parle d'une exposition chronique. En chronique, le premier seuil universellement admis est de 1000 ppm.

Cela se comprend d'autant mieux lorsque l'on sait que le taux de CO2 n'a pas atteint les 1000 ppm depuis 40 millions d'années environ ou qq chose comme cela. L'évolution est peut être lente, mais en 40 millions d'années les animaux vivant de la respiration ont eu tout le temps d'optimiser leur métabolisme pour des faibles concentrations de CO2 quand même.

Je donne peut être l'impression d'atteindre le point Godwin, m'enfin jusqu'à présent la définition de gazer est bien de faire mourir par le gaz. Et que dans la borne supérieur des possibles se trouve cette possibilité que la concentration de H2O ou CO2 dépasse les seuils incompatibles avec la Vie. Et qu'on a condamné à mort quelques gugus pour avoir gazer d'autres gugus, après avoir inventé le concept de crime contre l'humanité.

P.S. : je ferais d'ailleurs la même remarque que pour l'histoire du Tw. N'importe qui connaissant l'état des réserves de pétrole et de gaz peut penser que l'économie carbonné aura fini son agonie bien avant les 1000 ppm atmo. Ce serait oublier que plus le réchauffement est important, plus les rétroactions sur le cycle du carbone risque d'être violemment positives. Ce papier par exemple montre que le RCP 6.0 qui reste dans le champ des possibles, termine net de tout à 850 ppm environ : http://www.nature.com/ngeo/journal/v5/n10/full/ngeo1573.html . Si on considère l'évolution du climat comme étant un sujet de préoccupation sur les qqs dizaines d'années à venir, c'est sûr que cela n'a aucun intérêt. Pour autant, il est quand même probable qu'il y ai encore des humains ou des animaux vivant sur Terre d'ici 1000 ans....

Double P.P.S. :lol: : D'ailleurs dans l'absolu il n'est pas tout à fait impossible que le seuil de toxicité du CO2 soit encore plus bas vu qu'aucun être humain n'a encore jamais été exposé à des tels seuils de CO2, et que les modèles physio sont ici plus complexes (à la différence du Tw ou le seuil de 35°C est très intuitif). Un papier ( http://www.alfaintek.com/assets/files/D_S_Robertson.pdf , ce n'est pas un modèle du genre, mais c'est surtout parce qu'il pose la question que personne ne se pose :lol: ) argumentait comme cela que le seuil de toxicité chronique pourrait même être autour de 400 - 450 ppm. Objectivement l'étude en elle-même ne vaut sans doute pas grand'chose, mais la question est quand même pertinente. Il n'existe aucune preuve définitive sur la toxicité à l'échelle d'une vie humaine. Il existe un risque de stress métabolique chronique -comme un stress oxydant mais version CO2-, question que pratiquement personne (à part l'étude sus mentionné et l'une ou l'autre ici ou là) ne s'est posé vu que vivre à 1000 ppm n'est pas actuellement possible. Comme dit, le seuil le plus bas "ferme" est 5000 ppm dans l'industrie, mais sur des critères d'une exposition encore relativement modéré. Le seuil de 1000 ppm est souvent cité pour le contrôle de la qualité de l'air des bâtiments, mais c'est tout. Une vie à 1000 ppm, personne ne sait ce que cela fait réellement, mais une chose est sûr cela ne passera pas inaperçu.

Sinon, pour ceux qui s'intéressent au désert du Chihuahua, vous pouvez rechercher les travaux de Brandon Bestelmeyer et de ses copains.

Sks vient aussi de publier à ce sujet, montrant que nous approchons des niveaux de CO2 dangereux à respirer tout simplement...

http://www.skepticalscience.com/how-sapien...centration.html

Jusqu’à quand la situation peut-elle continuer d'empirer ?

Dans le détail Sks ne redis rien de bien particulier. Dès 600ppm de CO2 il peut apparaitre des problèmes de concentrations et autre. Et dès 1000 ppm de toute façon l'organisme ne supporte plus. L'étude parle surtout des aptitudes cognitives, c'est sur que pour l'espèce qui a la prétention de s'appeler homo sapiens sapiens cela l'a fout mal de se dire qu'on va perdre notre intelligence "supérieur"... mais bon sorti des problèmes cognitifs, la vie à 1000 ppm de Co2 dans une atmosphère bien moite se résumera à comater à l'ombre en ayant l'impression permanente d'étouffer. Joyeuse perspective... La question est surtout ouverte pour des seuils plus bas, et là Sks est un peu décevante. Dès 600 ppm de CO2 apparemment niveau cognitif il y a des impacts. Cependant, la question se pose aussi pour le stress chronique d'une exposition à des niveaux de CO2 de l'ordre de 400 à 600 ppm. L'article qui parle de 426ppm comme un seuil, et dont je parlais tantôt, est traité un peu légèrement. Il est certes vrai que le papier en lui même ne vaut pas grand'chose, mais la question cruciale, sorti du fait que le papier soit de la daube ou pas, c'est de savoir si il y a bien un risque pr une exposition chronique, sur l'échelle d'une vie, à 400 ou 600 ppm de CO2. En tout les cas, même si, par nos émissions propres, nous n’atteindrons sans doute jamais les 1000 ppm, sans doute même jamais les 600 ppm, il n'en reste pas moins que des rétroactions positives du carbone sont déjà à l’œuvre. À l'horizon de 1000 ans, 600ppm est probable, 1000ppm pas tout à fait impossible. Il devient de plus en plus douteux que l'homo sapiens sapiens passe un nouveau millénaire vu son ingéniosité à s'auto détruire lui même ; mais les autres animaux sont dans la même situation que nous. Ils n'ont jamais connu de niveaux aussi élevés de CO2 depuis au bas mot 40 millions d'années, et je ne pense pas qu'il reste beaucoup d'espèces capables de respirer normalement avec 600 ppm ou 1000 ppm de CO2.

Modifié par paix

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À noter que, pour l'instant, 2014 est en passe de devancer largement 2011 au tableau des années record en terme de température moyenne (11.9 pour 2014 contre 11.6 pour 2011, calculé à partir de la moyenne actuelle). Bien sûr, un mois de décembre très froid, style 2010, est toujours possible pour rétablir la balance, mais...

Modifié par Frédéric Bruls

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À noter que, pour l'instant, 2014 est en passe de devancer largement 2011 au tableau des années record en terme de température moyenne (11.9 pour 2014 contre 11.6 pour 2011, calculé à partir de la moyenne actuelle). Bien sûr, un mois de décembre très froid, style 2010, est toujours possible pour rétablir la balance, mais...

Pour le moment, on ne peut vraiment pas dire qu'on est parti vers un mois de décembre très froid...

post-911-1416841384_thumb.png

Bonne journée à tous !

:thumbsup:

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