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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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J'ai beaucoup parlé de l'Arctique, mais il y aussi un autre facteur qui entre en jeu, la fonte de la neige au Printemps. C'est probablement un facteur plus prépondérant d'ailleurs que la fonte de l'Arctique pour expliquer Juin/Juillet à l'échelle HN. C'est vrai qu'ici je me suis pas mal excité avec l'Arctique ^^ Parce qu'en Septembre c'est l'Arctique qui a complément craqué, mais il est vrai que la fonte de la neige au Printemps est un élément plus important à partir de Mai.

Comme d'habitude, je me suis lourdement aidé de google traduction, parce que moi et l'anglais... Donc c'est pas du Victor Hugo, mais cela passe ^^

La banquise arctique est en forte baisse cette année: La semaine dernière, des scientifiques ont annoncé qu'elle a atteint son point le plus bas jamais mesuré, fracassant le précédent record.

Mais il s'avère que ce n'est pas le changement le plus spectaculaire dans l'Arctique. Une étude menée par des chercheurs canadiens conclut que la neige de printemps est en train de fondre encore plus vite que la glace de l'Arctique. Cela a aussi des implications profondes pour le climat de la Terre.

La fonte des neiges du printemps est très important: il détermine le moment où le ruissellement printanier sort de la montagne pour remplir nos rivières. Et Chris Derksen à Environnement Canada, à Toronto, explique que la neige réfléchit aussi la lumière dans l'espace, aidant la Terre à ne pas se réchauffer trop rapidement.

"Lorsque vous supprimez la couverture de neige de la surface du sol, un peu comme lorsque vous retirez la glace de mer de l'océan, vous enlevez une surface très réfléchissant, très brillante, et vous exposer la terre nue ou la toundra présent en dessous, et qui absorbe plus d'énergie solaire » dit-il.

Cette terre plus sombre emprisonne la chaleur et réchauffe la planète. Les scientifiques ont gardé un œil sur cette tendance depuis des années.

Mais Derksen et son collègue Ross Brown ont produit une étude, qui a été acceptée pour publication dans Geophysical Research Letters, qui documente une augmentation spectaculaire de la vitesse de cette fonte des neiges. Il s'avère que, en Mai et Juin, la neige dans l'extrême nord est en train de disparaître.

"Elle diminue à un rythme plus rapide que la banquise d'été," dit Derksen. "Ainsi, la perte de la couverture neigeuse dans l'Arctique est vraiment une question aussi importante que la perte de la banquise."

Derksen s'attendait à voir un déclin progressif, mais il a été surpris quand il a examiné les mesures satellitaires pour les cinq dernières années et qu'il a vu la rapidité de cette perte. La perte des neiges se produit à un rythme de 18 pour cent par décennie, par rapport à 11 pour cent par décennie pour la fameuse banquise arctique.

«C'était un peu choquant», dit-il.

C'est également contraire à ce que les scientifiques avaient prédit. Il y a plus d'une douzaine de groupes de recherche du monde entier qui utilisent des modèles informatiques et des simulations pour prévoir à quel point les choses sont susceptibles de changer dans notre monde qui se réchauffe.

«Nous sommes en train de perdre la couverture de neige de l'Arctique au printemps à un rythme plus rapide que ce que les modèles prédisent», dit Derksen. Et ceci «remet quelque peu en question ce à quoi le scénario ressemblera dans 10, 20 ou 30 ans à partir de maintenant."

Même aujourd'hui, la fonte des neiges précoce est source de préoccupation pour les biologistes qui étudient la vie dans le Grand Nord. Syndonia Bret-Harte de l'Université de l'Alaska, à Fairbanks, affirme que cette modification affecte les rivières permettant aux poissons de frayer.

Elle accélère également la fonte du pergélisol, une couche de terre gelée qui contient beaucoup de carbone. Et quand le pergélisol fond, il libère des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Et puis il y a la question des incendies dans les forêts boréales.

"Si les choses se dessèchent plus rapidement au printemps, alors vous pouvez obtenir davantage d'incendies, et c'est une autre tendance que nous voyons dans ces dernières années, avec une augmentation de la fréquence des incendies et aussi de la taille des incendies», a déclaré Bret-Harte.

Et tandis que l'extrême nord ressent plus fortement ces effets, elle dit qu'ils nous touchent, nous aussi.

"Étant donné que l'Arctique agit comme un climatiseur géant... pour le reste de l'hémisphère Nord, le chauffage dans l'Arctique est aussi probablement la cause de rétroactions positives qui réchauffent le climat plus au Sud.

Les chercheurs disent que le réchauffement climatique a sans aucun doute contribué à cette fonte précoce des neiges au printemps. Et Philip Mote à l'Oregon Research Institute sur les changements climatiques, dit qu'il peut y avoir une relation entre la perte rapide de la banquise et la fonte des neiges précoces.

La fonte précoce des neiges "peut aider à mettre en place l'Arctique pour absorber la chaleur et faire fondre la banquise plus rapidement, de sorte qu'en fin de l'été, cette période de l'année, nous pouvons voir des niveaux très bas," explique Mote.

Mais il ya une grande différence entre la fonte des neiges et de la fonte de la banquise. Parce que la banquise s'amincit et est moins élastique, chaque année, il semble inévitable que la tendance à la fonte se poursuivre. Mais Mote souligne que l'accumulation à long terme de gaz à effet de serre ne peut pas être toute l'histoire de la fonte des neiges au printemps.

"L'atmosphère et l'océan réagissent différemment d'une année à l'autre, ce qui peut également influer sur la couverture de neige d'une manière qui est indépendante de gaz à effet de serre," dit-il.

Donc Mote n'est pas si sûr que la tendance dramatique de ces dernières années va se poursuivre. Cela dit, la tendance à long terme est clair: moins de neige, moins de glace et plus de réchauffement.

http://www.npr.org/2012/09/24/161701420/as...now-and-quickly

Quelques remarques si vous me le permettez.

Déjà, effectivement, la perte de la neige n'est pas un processus aussi irréversible que celui de la banquise. Elle est très variable en effet d'une année à l'autre, et arrivé en été nous repartons de toute façon sur la même base que les années précédentes. Alors il existe indirectement bien sûr des "mémoires" de l'état de la neige, mais rien de très marqué qui puisse faire que nous ayons passer un point de basculement.

De plus, nous pourrons noter que Mai et Juin 2012 ont fait fort en la matière, notamment Juin qui avait quasiment un déficit quasiment "absolu", il ne restait de neige que celle de la banquise et du Groenland :

post-3513-1348695552_thumb.png

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Effectivement, durant le Printemps, et même Juillet, il est probable que ce soit la couverture de neige qui est pesé dans la perturbation de la circulation atmosphérique HN, bien plus que la perte de la banquise. Notamment en Mai où j'avais sorti un "Sainte Mère d'Einstein !" en voyant l'état de la situation XD mais je pressentais bien que c'était en train de partir en vrille déjà, avec pour forçage principal la perte de la neige en effet :

post-3513-1348695720_thumb.png

Les incendies parlons-en, en effet...

http://neven1.typepad.com/blog/2012/06/sib...17744be0110970d

Gigantesques feu de forêt en Sibérie... Je ne vais pas vous traduire, mais la Sibérie a bien cramé cet Été. Sans compter que même aux latitudes plus méridionales, cela joue :

(je vous passe le fait qu'en plus c'est une ville de plus de 400 000 habitants qui était menacé, et qu'ils ont dû être à la limite d'une logique d'état de guerre pour s'en sortir -17 millions de $ de coût opérationnel, même pas de dégâts ou autre, juste coût opérationnel...-. Et les USA sont toujours dans le déni du RC :s )

Le problème, cela génère des suies, et ces suies pourraient avoir joué un rôle dans la fonte drastique du Groenland cet été, en diminuant l'albédo :

http://www.meltfactor.org/blog/

Bref, là encore cela sent bon le gros décrochage avec rétractions positives et effet de seuil à gogo.

Si on veut continuer à se rassurer, cela rappelle une étude d'Hansen et Sato de 2012 :

http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/201...Sensitivity.pdf

Notre meilleure estimation de la sensibilité climatique par rétroactions rapide à partir des conditions initiales de l'Holocène est de 3 ± 0,5 ° C pour 4 W/m2 de forçage CO2 (probabilité de 68%) (N.d.T. Un peu plus qu'un doublement, cela représente 580 ppm). Les rétroactions lentes, comme la désintégration des calottes glaciaires et les émissions de gaz à effet de serre (GES) par le système climatique, généralement amplifient la sensibilité totale du système climatique de la Terre. Les rétroactions lentes rendant la sensibilité du système climatique de la Terre du système fortement dépendant de l'état du climat initial et sur ​​l'ampleur et le signe du forçage du climat, en raison de seuils (points de basculement) dans les rétroactions lentes. Il est difficile d'évaluer la vitesse à laquelle les rétroactions lentes deviendront importantes à l'avenir, en raison de l'absence dans l'histoire paléoclimatique de tout forçage positif (réchauffement) rivalisant avec la vitesse à laquelle croit le forçage anthropique.

En gros, ce que Hansen dit, c'est que la sensibilité rapide est bien de 3°C comme toute la communauté scientifique (à quelques exceptions près) l'admet actuellement. Mais il est dit aussi que le forçage anthropique est si important qu'il risque de déclencher des rétroactions positives qui pourraient faire grimper la sensibilité "net de tout" à 5 ou 6°C au doublement....

post-3513-1348697849_thumb.jpg

J'avais eu une discussion avec passiion à ce sujet, qui me demandait pourquoi est-ce que la Terre était essentiellement faite de rétroactions positives, puisque cela faisait partir le truc en vrille ? En fait, et c'est le point sur lequel insiste Hansen, le forçage anthropique est sans précédent dans l'histoire climatique. Jusqu'à présent, les rétractions positives permettaient un ajustement de proche en proche si je puis dire. Gaïa existe ou pas, c'est pareil je m'en fous et je ne suis pas là pour faire de la théologie. Mais si on se place du point de vue de la Terre, la logique qui sous tend tout cela, c'est d'accompagner en douceur le changement plus que de vouloir s’opposer au changement à tout pris (le changement, c'est maintenant XD ). Mais actuellement, le forçage est si énorme et rapide, que le système n'arrive plus à suivre et part complétement en vrille.

Je vous parlais tantôt de la désintégration de la calotte glaciaire groenlandaise. Là encore, cela évolue très vite. L'étude en question donne pour best estimate 1.6°C au global pour commencer à attaquer le Groenland. Aussi bas, parce que l'Arctique collapse, que de tout part cela collapse, et qu'il n'y a pratiquement plus de tampon. Le Groenland est donc déjà très vulnérable. Pour l'Antarctique, pour l'instant c'est surtout l'Ouest qui inquiète. Mais quand la banquise Antarctique commencera à collapser aussi, ce qui ne saurait plus tarder maintenant, c'est pareil, il n'y aura plus aucun tampon et cela va craindre...

Bref, soyez sûr que la situation est bien catastrophique. Je n'ai juste pas le temps de vous redescendre toutes les informations depuis la blogosphère anglaise, et je raconte beaucoup de conneries ^^ mais si il y a un point sur lequel vous pouvez me faire confiance, c'est que maintenant il va y avoir de la casse.

Dans un autre registre, mais toujours en terme de collapse :P Le CAC40 vient aussi de se prendre une grande torgnole dans la gueule avec -2.82% a 3415 points. C'est pareil, pour l'instant les investisseurs pédalent à cheval sur un nuage au milieu des petits éléphants roses, encore plus camés qu'un dealer péruvien comme dirait ElNino27 :P , mais quand ils reviendront sur le plancher des vaches, et nos chers politiques avec, il va aussi y avoir de la casse au passage...

Bref, comme le dirait Churchill, ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le début de la fin. Mais c'est, peut-être la fin du début. Je n'ai rien d'autre à vous proposez que du sang, du labeur, des larmes, et de la sueur.

Modifié par paix

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Merci Paix pour cette analyse.

:thumbsup:

6 millions de km2 de neige en moins en juin, c'est vraiment énorme...

Difficile de calculer l'influence sur le bilan radiatif de la terre, mais on peut estimer qu'il y à une différence d'albédo de 50% entre la toundra et la neige, non ?

:whistling:

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Oui, à peu près. Je vous avez déjà montré ce genre de cartes pour Septembre pour l'Arctique, mais là c'est pareil. Quand on regarde le flux solaire réfléchie, le contraste entre la moyenne et 2012 est saisissant (la carte GFS, c'est bien une moyenne sur tous les points) :

post-3513-1348734122_thumb.png

post-3513-1348734144_thumb.png

Alors que la différence sur l'albédo est très net :

post-3513-1348734179_thumb.png

Cela a eu des conséquences très concrètes.

Si on fait un petit retour aux USA en Mars :

snow2011-2012.png

Inutile de dire qu'il y a comme une petite différence... Cela a été un facteur déterminant dans la vague de chaleur qui a suivi, notamment en évitant de dénaturer l'advection d'air douce en provenance du Sud. Il y a évidemment une (grosse) part de variabilité naturelle là dedans, mais cela ne peut pas être la seule explication par rapport à la magnitude de l'événement.

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Juste pour montrer rapidement, ce ne sont sans doute pas les meilleurs points, mais si on compare Int Falls, dans le Minnesota, le 18 à 00Z :

 
-----------------------------------------------------------------------------
   PRES   HGHT   TEMP   DWPT   RELH   MIXR   DRCT   SKNT   THTA   THTE   THTV
    hPa     m      C      C      %    g/kg    deg   knot     K      K      K 
-----------------------------------------------------------------------------
1000.0     43                                                               
  964.0    361   20.6   14.6     68  10.95    200     10  296.8  328.8  298.8
  958.0    415   20.0   15.0     73  11.31    202     11  296.8  329.7  298.8
  936.3    610   18.0   14.1     78  10.90    210     15  296.7  328.5  298.7
  925.0    713   17.0   13.6     80  10.69    210     14  296.7  327.8  298.6
  903.4    914   15.2   13.4     89  10.84    210     13  296.9  328.4  298.8
  882.0   1118   13.4   13.3     99  11.00    203     16  297.0  329.1  299.0
  871.5   1219   12.9   12.8     99  10.73    200     17  297.6  328.9  299.5
  850.0   1429   12.0   11.6     97  10.19    220     20  298.7  328.7  300.5
  840.4   1524   11.5   11.2     98  10.01    235     25  299.1  328.6  300.9
  820.0   1730   10.4   10.2     99   9.61    242     24  300.1  328.6  301.8
  810.3   1829   10.4   10.2     99   9.73    245     24  301.1  330.1  302.9
  810.0   1832   10.4   10.2     99   9.74    245     24  301.1  330.1  302.9
  799.0   1946   11.2    7.9     80   8.43    237     24  303.2  328.6  304.7
  784.0   2105   10.4    5.4     71   7.22    227     23  304.0  325.9  305.3
  781.2   2134   10.4    4.2     65   6.64    225     23  304.3  324.6  305.5
  769.0   2266   10.6   -1.4     43   4.51    225     23  305.9  320.0  306.7
  758.0   2385   10.0   -5.0     34   3.49    225     24  306.5  317.6  307.1
  753.2   2438    9.6   -5.4     34   3.41    225     24  306.6  317.4  307.2
  725.7   2743    7.2   -7.8     34   2.93    225     26  307.2  316.6  307.7
  700.0   3040    4.8  -10.2     33   2.53    230     25  307.8  316.0  308.2
  681.0   3264    2.6  -11.4     35   2.36    237     22  307.7  315.4  308.2
  673.4   3353    1.9  -12.7     33   2.16    240     21  307.9  315.0  308.3
  648.3   3658   -0.6  -16.9     28   1.57    230     21  308.5  313.8  308.8
  627.0   3925   -2.7  -20.7     24   1.18    226     25  309.0  313.1  309.3
  624.1   3962   -3.0  -20.8     24   1.17    225     25  309.1  313.1  309.3
  600.2   4267   -5.7  -21.9     27   1.11    225     20  309.5  313.3  309.7
  569.0   4686   -9.3  -23.3     31   1.03    228     25  310.0  313.6  310.2
  555.0   4877  -11.0  -22.0     40   1.19    230     27  310.2  314.3  310.4
  541.0   5074  -12.7  -20.7     51   1.37    233     25  310.4  315.1  310.7
  512.3   5486  -16.0  -24.0     50   1.08    240     21  311.3  315.0  311.5
  500.0   5670  -17.5  -25.5     50   0.97    245     24  311.6  315.0  311.8
  494.0   5760  -18.1  -26.1     50   0.93    245     26  312.0  315.2  312.2
  477.0   6020  -18.9  -29.9     37   0.67    245     31  314.1  316.6  314.3
  472.1   6096  -19.5  -30.8     36   0.62    245     33  314.3  316.6  314.4
  452.9   6401  -21.9  -34.6     31   0.45    240     34  315.0  316.7  315.1
  435.0   6697  -24.3  -38.3     26   0.32    240     32  315.7  316.9  315.7
  421.0   6933  -26.5  -38.5     31   0.33    240     30  315.8  317.1  315.9
  416.5   7010  -27.0  -39.2     31   0.31    240     29  316.2  317.4  316.2
  400.0   7300  -28.7  -41.7     28   0.25    245     29  317.6  318.6  317.6
  387.0   7536  -30.7  -45.7     22   0.17    256     30  318.0  318.6  318.0
  382.4   7620  -31.4  -47.0     20   0.15    260     30  318.2  318.8  318.2
  366.1   7925  -33.9  -51.6     15   0.09    265     32  318.8  319.1  318.8
  342.0   8402  -37.9  -58.9      9   0.04    265     30  319.6  319.8  319.6
  306.5   9144  -44.8  -61.6     14   0.03    265     27  320.2  320.3  320.2
  300.0   9290  -46.1  -62.1     15   0.03    265     28  320.3  320.4  320.3
  264.0  10123  -53.7  -66.7     19   0.02    261     29  321.1  321.1  321.1
  250.0  10470  -56.7  -68.7     21   0.01    260     29  321.6  321.7  321.6
  219.7  11278  -63.5  -73.9     23   0.01    250     26  323.3  323.3  323.3
  213.0  11470  -65.1  -75.1     24   0.01    255     28  323.6  323.7  323.6
  209.1  11582  -64.9  -74.9     24   0.01    270     42  325.6  325.7  325.6
  209.0  11586  -64.9  -74.9     24   0.01    270     42  325.7  325.7  325.7
  203.0  11767  -60.3  -71.3     22   0.01    270     40  335.7  335.7  335.7
  200.0  11860  -59.1  -70.1     23   0.02    270     39  339.0  339.1  339.0
  195.0  12019  -57.5  -69.5     20   0.02    267     38  344.0  344.1  344.0
  182.0  12455  -56.1  -69.1     18   0.02    261     34  353.2  353.2  353.2
  173.0  12776  -57.5  -69.5     20   0.02    255     31  356.0  356.1  356.0
  172.3  12802  -57.4  -69.5     20   0.02    255     31  356.6  356.7  356.6
  163.0  13153  -56.1  -69.1     18   0.02    267     37  364.5  364.6  364.5
  156.5  13411  -56.1  -69.1     18   0.02    275     41  368.7  368.8  368.7
  153.0  13555  -56.1  -69.1     18   0.02    270     39  371.1  371.2  371.1
  150.0  13680  -57.1  -70.1     18   0.02    265     38  371.5  371.6  371.5
  149.2  13716  -57.2  -70.2     18   0.02    265     43  372.0  372.1  372.0
  146.0  13851  -57.5  -70.5     18   0.02    265     39  373.7  373.8  373.7
  139.0  14161  -56.7  -69.7     18   0.02    265     31  380.4  380.5  380.4
  135.4  14326  -57.0  -70.0     18   0.02    265     26  382.7  382.8  382.7
  132.0  14487  -57.3  -70.3     18   0.02    254     32  385.0  385.1  385.0
  129.0  14630  -58.3  -70.9     18   0.02    245     37  385.7  385.9  385.7
  123.0  14930  -60.3  -72.3     19   0.02    260     42  387.4  387.4  387.4
  122.9  14935  -60.3  -72.3     19   0.02    260     42  387.4  387.6  387.4
  117.0  15240  -60.1  -72.7     18   0.02    270     34  393.3  393.4  393.3
  113.0  15458  -59.9  -72.9     17   0.02    268     32  397.6  397.7  397.6
  111.0  15569  -59.1  -72.1     17   0.02    267     30  401.1  401.2  401.1
  108.0  15740  -60.3  -72.3     19   0.02    265     28  402.0  402.1  402.0
  105.0  15916  -60.5  -72.5     19   0.02    263     26  404.9  405.0  404.9
  102.0  16096  -59.3  -72.3     17   0.02    261     24  410.6  410.7  410.6
  100.0  16220  -59.5  -72.5     17   0.02    260     23  412.5  412.6  412.5
   91.7  16764  -59.9  -72.9     17   0.02    265     32  422.1  422.2  422.1
   91.7  16762  -59.9  -72.9     17   0.02    265     32  422.0  422.2  422.1
   87.3  17069  -58.3  -72.2     15   0.03    285     25  431.3  431.4  431.3
   86.9  17100  -58.1  -72.1     15   0.03    284     24  432.2  432.4  432.2
   85.0  17239  -58.9  -71.9     17   0.03    279     20  433.3  433.5  433.3
   83.6  17344  -57.5  -71.5     15   0.03    276     17  438.2  438.4  438.2
   83.2  17374  -57.5  -71.5     15   0.03    275     16  438.8  438.9  438.8
   79.3  17678  -57.9  -71.9     15   0.03    245     17  444.2  444.3  444.2
   78.8  17717  -57.9  -71.9     15   0.03    250     17  444.9  445.0  444.9
   75.6  17983  -55.0  -71.0     12   0.04    280     16  456.2  456.4  456.2
   75.4  17997  -54.9  -70.9     12   0.04    280     16  456.8  457.0  456.8
   72.0  18288  -56.6  -71.9     13   0.03    275     12  459.1  459.3  459.1
   70.8  18398  -57.3  -72.3     13   0.03    275     14  459.9  460.2  460.0
   70.0  18470  -56.7  -71.7     13   0.03    275     15  462.7  463.0  462.7
   68.7  18593  -56.7  -71.7     13   0.03    280     16  465.3  465.5  465.3
   67.3  18719  -56.7  -71.7     13   0.04    274     17  468.0  468.2  468.0
   65.4  18898  -57.3  -72.3     13   0.03    265     19  470.4  470.6  470.4
   62.3  19202  -58.4  -73.4     13   0.03    280     20  474.6  474.8  474.6
   60.9  19347  -58.9  -73.9     13   0.03    273     20  476.6  476.8  476.6
   59.4  19507  -58.6  -73.6     13   0.03    265     21  480.8  481.0  480.8
   57.0  19762  -58.1  -73.1     13   0.03    282     15  487.5  487.8  487.5
   56.5  19812  -58.3  -73.2     13   0.03    285     14  488.2  488.5  488.3
   53.9  20117  -59.3  -73.8     14   0.03    285     18  492.7  492.9  492.7
   51.3  20422  -60.4  -74.5     14   0.03    300      4  497.2  497.4  497.2
   50.5  20518  -60.7  -74.7     14   0.03    285      6  498.6  498.8  498.6
   50.0  20580  -60.7  -75.7     12   0.03    275      7  500.0  500.2  500.0
   47.3  20926  -60.3  -75.3     12   0.03    294     13  509.0  509.2  509.0
   46.5  21031  -58.6  -74.3     12   0.03    300     15  515.5  515.8  515.5
   46.2  21073  -57.9  -73.9     11   0.04    307     15  518.2  518.5  518.2
   44.3  21336  -58.2  -74.2     11   0.04    350     12  523.7  523.9  523.7
   38.3  22250  -59.3  -75.3     11   0.04      0      0  543.2  543.5  543.2
   33.4  23107  -60.3  -76.3     11   0.04      3      3  562.2  562.5  562.2
   30.7  23635  -58.3  -75.3     10   0.05      5      5  581.3  581.7  581.3
   30.0  23780  -58.3  -75.3     10   0.05      5      6  585.1  585.5  585.1
   28.6  24079  -57.9  -75.9      8   0.04     30     11  594.1  594.5  594.2
   27.3  24384  -57.5  -76.4      7   0.04     10     14  603.5  603.9  603.5
   26.0  24689  -57.1  -77.0      6   0.04    340     16  613.0  613.4  613.0
   25.8  24730  -57.1  -77.1      6   0.04    341     16  614.3  614.7  614.3
   23.7  25264  -58.9  -77.9      7   0.04    359     17  624.1  624.5  624.1
   23.6  25298  -58.9  -78.0      7   0.04      0     17  625.2  625.5  625.2
   22.5  25603  -58.6  -78.5      6   0.04    355     20  634.6  634.9  634.6
   21.4  25908  -58.4  -79.0      5   0.04     20     15  644.1  644.5  644.1
   20.0  26330  -58.1  -79.7      5   0.04     25     18  657.6  657.9  657.6
   19.4  26518  -58.1  -80.0      5   0.03     35     19  663.1  663.4  663.1
   18.5  26822  -58.2  -80.5      4   0.03     30     17  672.1  672.4  672.1
   16.8  27432  -58.4  -81.5      4   0.03      5     22  690.5  690.8  690.5
   16.0  27737  -58.4  -82.0      3   0.03     25     18  699.9  700.2  699.9
   15.4  27974  -58.5  -82.3      3   0.03      6     19  707.3  707.6  707.3
   15.2  28042  -58.7  -82.5      3   0.03      0     19  708.8  709.1  708.8
   14.5  28346  -59.6  -83.0      3   0.03    350     15  715.8  716.1  715.8
   14.1  28526  -60.1  -83.2      3   0.03    347     18  719.9  720.2  719.9
   13.2  28956  -58.6  -84.0      2   0.03    340     25  739.2  739.5  739.2
   12.6  29232  -57.7  -84.4      2   0.03    354     22  751.8  752.1  751.8
   12.5  29261  -57.8  -84.5      2   0.03    355     22  752.5  752.8  752.5
   11.9  29566  -58.6  -85.0      2   0.02    340     17  760.2  760.5  760.2
   11.4  29870  -59.4  -85.5      2   0.02    320     24  767.9  768.2  767.9
   10.9  30141  -60.1  -85.9      2   0.02    333     36  774.9  775.1  774.9
   10.8  30175  -60.0  -86.0      2   0.02    335     38  776.3  776.6  776.3
   10.3  30480  -59.4  -86.5      2   0.02    340     40  789.7  790.0  789.7
   10.0  30680  -58.9  -86.8      2   0.02    345     39  798.6  798.9  798.6
    9.9  30743  -58.7  -86.9      2   0.02    347     39  801.7  802.0  801.7
    9.4  31090  -58.8  -87.5      1   0.02    355     42  814.1  814.3  814.1
    8.9  31394  -58.9  -88.0      1   0.02    350     29  825.1  825.4  825.1
    7.3  32614  -59.2  -90.0      1   0.02    340     52  870.9  871.1  870.9
    7.1  32827  -59.3  -90.3      1   0.02                879.1  879.3  879.1

Et que l'on compare à Topeka, à 1100 bornes de là, 12 heures plus tôt :

-----------------------------------------------------------------------------
   PRES   HGHT   TEMP   DWPT   RELH   MIXR   DRCT   SKNT   THTA   THTE   THTV
    hPa     m      C      C      %    g/kg    deg   knot     K      K      K 
-----------------------------------------------------------------------------
1000.0     89                                                               
  980.0    270   18.6   16.2     86  11.96    175      5  293.4  327.7  295.6
  976.0    305   18.8   16.4     86  12.16    177      7  294.0  328.9  296.1
  942.0    606   16.8   15.2     90  11.66    190     27  294.9  328.6  297.0
  941.6    610   16.8   15.2     90  11.69    190     27  295.0  328.7  297.1
  928.0    734   17.4   16.2     93  12.64    198     32  296.8  333.5  299.1
  925.0    761   17.2   16.0     93  12.51    200     33  296.9  333.3  299.1
  908.6    914   16.1   15.3     95  12.20    210     37  297.2  332.8  299.4
  891.0   1081   14.8   14.6     99  11.86    218     42  297.6  332.2  299.7
  876.6   1219   14.4   14.1     98  11.68    225     46  298.6  332.9  300.7
  867.0   1312   14.2   13.8     97  11.57    225     44  299.3  333.3  301.4
  851.0   1470   14.2   12.6     90  10.88    225     40  300.9  333.2  302.9
  850.0   1480   14.2   12.4     89  10.75    225     40  301.0  332.9  302.9
  816.0   1826   15.2    2.2     41   5.53    210     33  305.6  322.7  306.6
  815.7   1829   15.2    2.2     41   5.52    210     33  305.6  322.7  306.6
  786.6   2134   12.4    0.1     43   4.91    220     22  305.8  321.1  306.8
  770.0   2313   10.8   -1.2     43   4.57    229     17  306.0  320.3  306.8
  758.5   2438    9.9   -1.3     46   4.62    235     14  306.3  320.8  307.2
  731.1   2743    7.7   -1.4     53   4.75    245     14  307.1  322.0  308.0
  730.0   2756    7.6   -1.4     53   4.75    244     14  307.2  322.1  308.1
  719.0   2881    6.8   -5.2     42   3.63    231     16  307.6  319.2  308.3
  704.5   3048    5.3   -6.7     42   3.29    215     18  307.7  318.3  308.4
  700.0   3100    4.8   -7.2     41   3.20    220     17  307.8  318.0  308.4
  672.0   3432    2.4   -9.6     41   2.76    211     18  308.7  317.7  309.2
  653.3   3658    0.3   -9.4     48   2.88    205     18  308.8  318.1  309.3
  625.0   4013   -3.1   -9.1     63   3.09    205     20  308.9  318.8  309.4
  605.1   4267   -5.4  -11.4     63   2.65    205     21  309.1  317.7  309.6
  591.0   4453   -7.1  -13.1     62   2.37    205     22  309.2  317.0  309.6
  559.5   4877  -11.2  -14.8     75   2.19    205     24  309.2  316.4  309.6
  553.0   4967  -12.1  -15.1     78   2.15    206     25  309.2  316.3  309.6
  516.4   5486  -16.0  -20.1     71   1.51    210     29  310.6  315.7  310.9
  501.0   5715  -17.7  -22.3     67   1.28    201     29  311.2  315.6  311.5
  500.0   5730  -17.9  -22.4     68   1.27    200     29  311.1  315.5  311.4
  475.4   6096  -20.8  -25.4     66   1.03    200     32  312.1  315.7  312.3
  419.2   7010  -28.0  -32.9     63   0.58    225     20  314.3  316.4  314.4
  400.0   7350  -30.7  -35.7     61   0.46    225     26  315.0  316.7  315.1
  384.7   7620  -33.1  -38.3     59   0.37    220     25  315.4  316.8  315.5
  352.3   8230  -38.5  -44.1     55   0.22    205     30  316.2  317.0  316.2
  333.0   8621  -41.9  -47.9     52   0.15    207     30  316.6  317.2  316.6
  316.0   8974  -44.7  -51.7     45   0.10    209     30  317.5  317.9  317.5
  308.0   9144  -45.4  -55.3     32   0.07    210     30  318.9  319.1  318.9
  300.0   9320  -46.1  -59.1     22   0.04    205     28  320.3  320.5  320.3
  298.0   9364  -46.3  -59.3     21   0.04    206     28  320.6  320.8  320.6
  250.0  10510  -53.9  -69.9     12   0.01    220     35  325.8  325.9  325.8
  243.9  10668  -55.0  -70.3     13   0.01    220     35  326.5  326.6  326.5
  241.0  10745  -55.5  -70.5     14   0.01    222     34  326.8  326.9  326.8
  230.0  11043  -55.3  -71.3     12   0.01    228     31  331.5  331.6  331.5
  217.0  11414  -56.9  -71.9     13   0.01    236     27  334.6  334.7  334.6
  212.0  11562  -56.7  -71.7     13   0.01    240     25  337.2  337.2  337.2
  211.3  11582  -56.8  -71.8     13   0.01    240     25  337.3  337.3  337.3
  201.4  11887  -58.6  -73.6     13   0.01    255     37  339.1  339.1  339.1
  200.0  11930  -58.9  -73.9     13   0.01    260     37  339.3  339.4  339.3
  199.0  11962  -58.9  -73.9     13   0.01    260     36  339.8  339.9  339.8
  186.0  12389  -55.7  -71.7     12   0.01    268     30  351.6  351.7  351.6
  182.9  12497  -55.9  -72.1     11   0.01    270     29  353.1  353.1  353.1
  171.0  12925  -56.5  -73.5     10   0.01    275     25  358.8  358.9  358.8
  164.0  13191  -55.7  -73.7      9   0.01    279     22  364.5  364.6  364.5
  161.0  13309  -56.3  -74.3      9   0.01    280     21  365.4  365.5  365.4
  159.0  13388  -55.3  -74.3      8   0.01    281     20  368.4  368.5  368.4
  151.0  13716  -56.2  -76.1      7   0.01    285     17  372.3  372.4  372.3
  150.0  13760  -56.3  -76.3      6   0.01    275     20  372.9  372.9  372.9
  145.0  13975  -57.1  -78.1      5   0.01    268     19  375.1  375.1  375.1
  138.0  14289  -54.9  -78.9      4   0.01    259     18  384.3  384.4  384.3
  128.0  14770  -54.9  -81.9      2   0.00    244     16  392.7  392.7  392.7
  120.0  15180  -57.7  -84.7      2   0.00    232     14  394.9  394.9  394.9
  118.9  15240  -57.6  -85.0      2   0.00    230     14  396.2  396.2  396.2
  115.0  15449  -57.1  -86.1      1   0.00    233     18  400.8  400.8  400.8
  106.0  15959  -61.5  -88.5      2   0.00    240     28  401.9  401.9  401.9
  100.0  16320  -61.5  -88.5      2   0.00    255     25  408.6  408.6  408.6
   88.5  17069  -63.3  -90.3      1   0.00    225      8  419.4  419.4  419.4
   84.2  17379  -64.1  -91.1      1   0.00    220     14  423.9  423.9  423.9
   81.4  17586  -62.7  -91.7      1   0.00    217     17  430.9  430.9  430.9
   80.2  17678  -63.1  -91.9      1   0.00    215     19  432.0  432.0  432.0
   76.3  17983  -64.3  -92.5      1   0.00    255     14  435.6  435.6  435.6
   75.2  18072  -64.7  -92.7      1   0.00    254     16  436.6  436.6  436.6
   72.6  18288  -64.2  -92.7      1   0.00    250     22  442.1  442.1  442.1
   70.0  18510  -63.7  -92.7      1   0.00    265     18  447.8  447.8  447.8
   67.7  18715  -63.3  -93.3      1   0.00    318     10  452.9  452.9  452.9
   65.7  18898  -64.2  -93.9      1   0.00      5      2  454.9  454.9  454.9
   60.7  19378  -66.5  -95.5      1   0.00    135     12  460.1  460.1  460.1
   59.4  19507  -65.0  -94.5      1   0.00    170     15  466.3  466.3  466.3
   58.2  19634  -63.5  -93.5      1   0.00    180     13  472.5  472.5  472.5
   56.5  19812  -62.9  -93.2      1   0.00    195     11  477.7  477.8  477.7
   51.8  20351  -61.1  -92.1      1   0.00    168     11  494.1  494.1  494.1
   51.2  20422  -61.3  -92.0      1   0.00    165     11  495.2  495.2  495.2
   50.0  20570  -61.7  -91.7      1   0.00    170     11  497.7  497.7  497.7
   48.8  20726  -62.1  -92.1      1   0.00    170     10  500.4  500.4  500.4
   46.4  21031  -62.8  -92.8      1   0.00     75      5  505.8  505.9  505.8
   44.1  21336  -63.5  -93.5      1   0.00     85     18  511.3  511.3  511.3
   42.3  21599  -64.1  -94.1      1   0.00     79     16  516.1  516.1  516.1
   38.1  22250  -61.0  -91.8      1   0.00     65     11  539.7  539.7  539.7
   36.9  22442  -60.1  -91.1      1   0.00     67     10  546.9  546.9  546.9
   31.3  23470  -61.1  -92.1      1   0.00     75      7  570.7  570.7  570.7
   31.3  23466  -61.1  -92.1      1   0.00     75      7  570.5  570.6  570.5
   30.0  23730  -60.3  -91.3      1   0.00     45     14  579.7  579.7  579.7
   29.8  23774  -59.9  -90.9      1   0.00     45     11  582.0  582.0  582.0
   29.5  23835  -59.3  -90.3      1   0.00     45     13  585.2  585.2  585.2
   27.0  24384  -59.3  -90.3      1   0.00     45     27  600.0  600.1  600.0
   26.4  24531  -59.3  -90.3      1   0.00     47     27  604.1  604.1  604.1
   26.0  24627  -57.9  -89.9      1   0.00     49     28  610.7  610.7  610.7
   24.5  24994  -58.8  -89.9      1   0.01     55     29  618.4  618.5  618.4
   24.3  25053  -58.9  -89.9      1   0.01     57     27  619.7  619.7  619.7
   23.4  25298  -58.2  -89.6      1   0.01     65     20  628.7  628.7  628.7
   22.0  25680  -57.1  -89.1      1   0.01     49     14  642.9  643.0  642.9
   21.2  25908  -58.0  -89.6      1   0.01     40     10  646.9  646.9  646.9
   20.2  26213  -59.2  -90.3      1   0.01     70     15  652.1  652.2  652.1
   20.0  26280  -59.5  -90.5      1   0.01     70     16  653.3  653.4  653.3
   19.9  26311  -59.5  -90.5      1   0.01     65     15  654.2  654.3  654.2
   19.3  26518  -58.0  -89.4      1   0.01     30      7  664.9  664.9  664.9
   18.4  26822  -55.9  -87.8      1   0.01      0     11  680.7  680.8  680.7
   18.1  26911  -55.3  -87.3      1   0.01     10     12  685.4  685.5  685.4
   17.5  27127  -55.2  -87.2      1   0.01     35     14  692.2  692.4  692.2
   16.7  27432  -55.2  -87.2      1   0.01     30     16  702.0  702.1  702.0
   15.2  28042  -55.0  -87.0      1   0.01     40     22  721.8  722.0  721.8
   14.5  28346  -55.0  -87.0      1   0.01     30     21  731.9  732.1  731.9
   13.8  28651  -54.9  -86.9      1   0.02     10     20  742.2  742.4  742.2
   13.7  28691  -54.9  -86.9      1   0.02     11     21  743.6  743.7  743.6
   13.3  28882  -51.7  -84.7      1   0.02     14     28  760.9  761.1  760.9
   13.2  28956  -51.3  -84.5      1   0.02     15     30  764.6  764.9  764.6
   12.5  29286  -49.7  -83.7      1   0.03     10     25  781.5  781.8  781.5
   11.4  29870  -50.8  -84.3      1   0.03      0     16  797.7  798.0  797.7
   10.5  30423  -51.9  -84.9      1   0.03     27     14  813.3  813.7  813.3
   10.4  30480  -51.6  -84.8      1   0.03     30     14  816.3  816.7  816.3
   10.0  30740  -50.5  -84.5      1   0.03    355      8  830.0  830.4  830.0
    9.9  30785  -50.3  -84.3      1   0.03      0      8  832.2  832.6  832.2
    9.5  31075  -49.3  -83.3      1   0.04    355     11  846.7  847.3  846.8
    9.2  31285  -51.1  -85.1      1   0.03    352     13  847.7  848.1  847.7
    8.5  31800  -50.1  -84.1      1   0.04    343     19  871.0  871.5  871.0
    8.4  31878  -48.3  -82.3      1   0.05    342     20  881.0  881.7  881.0
    8.2  32004  -48.7  -82.7      1   0.05    340     21  884.3  885.0  884.3
    8.0  32198  -49.3  -83.3      1   0.05                889.4  890.0  889.4

Le profil de thêtaE est remarquablement conservé. Et il a bien été advecté (le profil). Int Falls le 17 à 12Z, cela tourne à 300K de thêtaE en BC. Ce ne sont sans doute pas les meilleurs points et tout, mais quand on regarde le profil atmosphérique a été conservé de manière remarquable pour cette époque de l'année. C'est une autre conséquence, local mais bien une conséquence, de la perte de la couverture neigeuse.

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Juste pour montrer rapidement, ce ne sont sans doute pas les meilleurs points, mais si on compare Int Falls, dans le Minnesota, le 18 à 00Z :

(...)

Le 18 de quel mois ??

:unsure:

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Mars 2012 toujours ^^ Juste pour montrer que la colonne d'air n'a pas été dénaturée en étant advectée. Et cela, vous ne le faites que si il n'y a pas de neige (logique, me direz-vous XD)

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Je vais continuer les traductions :P

Celle-ci, merci Boitsfort pour le montage :

Julienne Stroeve, avec toutes les précautions d'usages qui sied si bien aux scientifiques, parle quand même d'un "climate shift". Ce qui est sympa aussi, c'est Jennifer Francis qui à un moment dit : "I like to hope that ... wake up people" et juste à ce moment elle détourne les yeux vers la gauche XD Je serais prêt à parier à 100 contre 1 qu'inconsciemment, elle n'y croit même pas. Si elle est droitière (je ne sais pas mais statistiquement il y a de grandes chances), le détournement de regard vers la gauche, ce n'est pas bon signe... C'est bien d'aimer penser mais ce n'est pas suffisant pour faire que les choses soient :P je dis cela, c'est vrai que de prime abord c'est un détail, mais pour continuer sur le sujet de la perception que peuvent avoir les scientifiques de la situation, c'est aussi un indice de plus de la conscience qu'ils peuvent avoir de la gravité de la situation. Il y a de fortes chances qu'ici, Francis soit en train de se "mentir" à elle même si je puis dire...

Tenez, Peter Sinclair a aussi eu une entrevue plus longue avec Jennifer Francis. Désolé, je n'ai pas traduit (je vous le ferais si vous voulez, mais la semaine pro' ;) )

Sa conclusion est d'ailleurs très intéressante :

"I think it's probably not the most important point to focus on when the sea ice leaves, it's in some way already gone to the point where the system has shifted so substantially that we are really at a whole new state for the Arctic system."

Ceci faisant suite à une remarque sur l'impact déjà sensible sur les activités humaines (ships, fishing, oil exploration), sur les écosystèmes et sur la circulation atmosphérique.

Je vous l'avais déjà montrer avec les cartes d'absorption du rayonnement solaire notamment, la banquise était dans un tel état que la baisse de l'albedo est déjà plus proche d'une situation d'Arctique libre que d'autre chose. Le point le plus important, ce n'est donc pas de savoir si on sera à zéro en 2022 ou en 2027, mais bien le "climate shift" qu'évoque Stroeve, Francis, et d'autres. Le climat a basculé, l'âge des conséquences ne fait que commencer...

Sinon, pour en revenir à l'Arctique, l'embâcle progresse mollement est le déficit vient encore de se prendre un gadin. On approche à nouveau du seuil des 2.5 millions manquant (2.606 millions de km² pour un déficit de 2.482 millions de km²). Cette année, c'est moins net, mais je pense que comprendre comment se passe la reprise d'embâcle est intéressant :

post-3513-1348831458_thumb.jpg

La phase 1, c'était la phase "bouchage de trous" comme je le disais :P On a retrouvé un pack qui avait un peu plus une tête de pack et un peu moins une tête de champ de tir. Cela a aussi affecté l'aire, parce que vu l'éclatement du pack il y avait des trous même en adoptant une définition large. Il s'était passé la même en 2011, avec un bond assez brusque à la mi Septembre et une résorption partielle du déficit. En 2011 cependant, cela s'était produit plus précocement, et il y avait alors eu un plateau. En effet, ce n'était pas de l'embâcle au sens de progression vers le Sud du bord libre de la banquise, et donc la hausse avait calée. C'est la phase 1' de 2011 :P Et la phase 2, c'est une embâcle plus franche, mais lente par rapport à la moyenne, avec un creusement à nouveau du déficit. Ce qui est notable, en 2012 la première phase a été plus tardive, confirmant un peu plus que c'est un rien parti en vrille ce mois de Septembre en Arctique. La minimum ne sera pas particulièrement tardif (14 Septembre) mais le creusement continue du déficit depuis quelques jours ne trompe pas. Maintenant, l'intérêt est de suivre la progression de l'embâcle. Est-ce-que les 3 millions de déficit sont possibles ? Je pense que oui.

L'intérêt maintenant, comme le dit Jennifer Francis, ce sera cet Hiver. CFS est absolument constant à nous montrer Beaufort encore ouvert en Novembre, et d'une manière générale à nous montrer un déficit record de banquise. Cela ne sera sans doute pas tel quel, mais le potentiel est sympathique et l'impact sur la circulation atmosphérique promet d'être poilant...

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Oyé les gens, les russes auraient trouvé une nouvelle île. L'île Northbrook (остров Нортбрук) était déjà connu depuis bien longtemps, mais sa partie orientale et occidentale seraient en fait séparée. Bon cela ne changera pas la face du monde ^^ pour ne pas dire que c'est complétement anecdotique :D mais la fonte du glacier local a permis de révéler que l'isthme entre les deux bouts de l'île n'en était pas un en fait.

http://ria.ru/arctic_news/20120911/747603677.html

Sinon, l'extension de Septembre a confirmé le "precipitous drop" de la banquise :

post-3513-1349172216_thumb.png

Avec 3.61 millions de km², il manque environ la moitié (48%) de la normale...

Sinon, pour Ostrov Vize c'est officiel, la Tm de Septembre a dépassé des records de Txx quotidiens. Il ne faut plus chercher à comprendre à ce niveau. Le précédent record de Tm de 2008 de 0.3°C est battu avec une marge de 1.4°C pour atteindre les 1.7°C. Je n'ai pas les données détaillées de l'île, mais en gros, cela doit faire un peu près un sigma (sans doute un chouïa moins quand même je pense)...

clipboard01xmo.jpg

Sur l'année météo courante (de Décembre 2011 à maintenant), l'anomalie s'élève à 7.2°C :whistling:

Modifié par paix

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On parle beaucoup actuellement, à juste titre, de la fonte accélérée de la banquise. Savez-vous si des sites existent permettant d'évaluer l'impact potentiel en temps réel de l'eau douce libérée sur le gulf-stream, sur sa direction et sa puissance?

Merci!

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Oula ^^ Réellement en live, dans le détail je ne sais pas, mais en tout état de cause, la fonte de la banquise Arctique ne sera pas suffisante pour impacter significativement la dérive Nord-Atlantique. Par ici il y a deux trois trucs sympa : http://rads.tudelft.nl/gulfstream/ mais après je ne pourrais pas vous être plus utile.

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C'est parce que Philippe dans ses prévisions saisonnières parle aussi de cette fonte polaire hors norme de cette année et de son impact 'potentiel' (j'ai bien dit potentiel) sur le gulf stream en général et sur le prochain hiver en particulier même si on est bien conscients que cet élément à lui seul ne va pas diriger l'ensemble de l'hiver qui s'annonce.

Alors je me disais, s'il existe des sites sympas mesurant déjà ce phénomène, cela pourrait être intéressant....

Merci!

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Ah bon ? Pour la dérive Atlantique-Nord cela ne changera pas grand'chose à ma connaissance, la circulation d'eau plus douce pourrait avoir un impact mais rien qui ne sorte du cadre de la variabilité connue de l'Atlantique. C'est sûr que la gyre de Beaufort et la dérive transpolaire seront lourdement impactée et qu'en tout état de cause il y aura une modification des courants, mais en l'état actuel les observations ne montrant pas que cela part en cacahuètes alors qu'on a perdu ~75% de volume depuis 30 ans. Pour cet Hiver oui, (comme le disait Francis d'ailleurs :Dhttp://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=447996 Promis, je vous traduirais cela cette semaine ;) ). La question, c'est surtout de savoir si nous serons du bon côté ou pas :P De toute façon, le zonal à la 90 on peut oublier, ce sera un zonal mou ou des grandes ondulations qu'on mangera cet Hiver.

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CFS est toujours aussi flippant d'ailleurs :s Cela n'arrête pas d'empirer... Pour connaître un peu le coco, ce n'est vraiment pas bon signe. Je ne sais pas ce qui pourrait se passer si l'Arctique Central reste ouvert même en Novembre/Décembre, mais si CFS a raison, on le saura bien vite....

post-3513-1349202216_thumb.png

Cela ne sera sans doute pas tel quel, mais il envoie paître le précédent record d'un bon 13%. Pour une entité physique comme la banquise, il y a quand même très peu de chances que les 13% soient entièrement un délire made in CFS.

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Allez bande de moules, je va' vous expliquer la théorie du copain Einsenman sur la stabilité de la banquise hivernale, par le détail ^^ Ne vous inquiétez donc pas si vous êtes encore à me lire dans une heure XD

L’intérêt, c’est d’une part d’étudier un « toy model », un modèle jouet, histoire de « désacraliser » la modélisation pour les sciences atmosphériques. Les équations qu’utilisent Einsenman n’ont rien de bien compliqué quand nous prenons le temps de le regarder. Et ce sont des équations qui disent des trucs très basiques : l’énergie se conserve, l’énergie rayonnée par un corps augmente avec sa température (plus la température est élevée, plus c’est chaud XD ),… Les sciences atmosphériques ont plus des problèmes de sciences appliquées, du type comment résoudre le système des équations sans faire crever la bécane ? Mais les équations sont très basiques et font appel à des principes physiques ubiquitaires (sinon, cela vaudrait dire qu’on ne sait pas pourquoi un moteur ou un guidage laser marche ^^ ). C’est pour cela que je voudrais prendre le temps d’expliquer. Le modèle d’Einsenman, avec un ordinateur qui tient un peu la route, tout le monde peut le faire tourner (d'ailleurs, vous allez voir que je vous ai trafiqué deux trois trucs sur le tableur et que c'est quasiment une amorce de modélisation. Bien sûr si quelqu'un veut la feuille de calcul, qu'il demande il n'y a pas de soucis ;) ). Et donc la stabilité de la banquise, ce n’est pas juste une question d’opinion personnelle. Comme tout le reste d’ailleurs, la science n’est pas négociable.

D’autre part, j’en reviens toujours à la même chose (je n’ai pas beaucoup de sujet de conversation, alors c’est comme la confiture, moi tu en as, plus tu étales :lol : ) mais pour la stabilité de la banquise hivernale, c’est vraiment mal embarqué si CFS a raison. C’est pour cela que j’insiste aussi lourdement. Je ne sais pas ce qui pourrait se passer si on se retrouve en 2040 avec un Arctique à 7/8 millions même en Décembre, et avec un VP strato toujours plus puissant. Pas sûr que quelqu’un sache vraiment d’ailleurs. Alors le « je ne sais pas » n’implique pas forcément que ce soit la cata ^^ mais vu l’état du système en 2012, je préférais éviter de trop tester les limites….

Donc le papier en question :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2629232/#FD2

Qui précède celui-ci (c’est plus une « suite » et cela apporte des choses évidemment, mais rien de bien fondamental. C’est surtout une reprise du modèle que nous allons détailler, mais avec une approche mathématique un peu (beaucoup ^^) plus raide) :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=447500

Abstract

À la lumière du récent recul rapide de la banquise arctique, un certain nombre d'études ont examiné la possibilité d'un seuil critique (ou «point de basculement») au-delà duquel la rétroaction glace-albédo provoque la fonte totale de la couverture de glace dans un processus irréversible. L'accent a généralement été centré sur le minimum annuel (en Septembre) de la banquise, où celle-ci est souvent considérée comme particulièrement sensible à la déstabilisation par la rétroaction glace-albédo. Ici, nous examinons les processus physiques centraux associés à la transition de la condition océanique d'un Arctique couvert de glace, à un Arctique libre de glace. Nous montrons que, bien que la rétroaction glace-albédo favorise l'existence de plusieurs états différents de la banquise, les effets thermodynamiques stabilisateurs de la banquise atténuent ceci à partir du moment où l'océan Arctique est recouverte de glace pendant une fraction suffisamment importante de l'année. Ces résultats suggèrent que des comportements de type seuil critique sont peu probable lors de l'approche actuelle d'une condition de couverture permanente par la banquise à une condition d'Arctique libre de glace. Dans un climat plus chaud, cependant, nous constatons qu'un seuil critique associé à la perte soudaine de la banquise hivernale résiduelle peut être probable.

En gros, il dit que le système a quand même une certaine stabilité et il peu probable d'atteindre un point où l'Arctique part complètement en vrille et n'est plus récupérable. Par contre, avec un maintien du forçage et une poursuite du réchauffement, la stabilité de la banquise hivernale n'est pas garantie. Dis ainsi, cela peut sembler encore bien obscur ^^ mais l'intérêt de l'étude se porte bien sur les conditions d’existence d'un Arctique libre sur une base saisonnière (tiens, si vous me permettez, comme est-ce que vous traduirez "seasonal ice free Arctic" sans faire un truc machin de périphrase à rallonge ? Le français c'est bien, mais faut toujours faire des phrases à dormir debout pour traduire...). Bref, donc voila, l'étude, c'est juste de savoir jusqu'à quel point le bazar est stable quand on lui tabasse la gueule.

Le recul de la banquise arctique au cours des dernières décennies est censé être accéléré par la différence d'albédo (c.-à-d. la réflectivité) entre la banquise et les eaux océaniques exposées. Parce que la banquise nue ou couvert de neige est très réfléchissante pour le rayonnement solaire, l'accroissement de la superficie d'eau libre qui est exposée alors que la banquise recule conduit à une augmentation du rayonnement solaire absorbé, accélérant ainsi la perte de la glace. Un certain nombre d'études récentes ont discuté de la possibilité que cette rétroaction positive glace-albédo pousse la baisse rapide du minimum annuel (Septembre) de la banquise à franchir un seuil critique, après quoi la banquise fondra sans retour sur une trajectoire irréversible à un état périodiquement libre de glace.

D'un point de vue heuristique, on pourrait s'attendre dans une description schématique de l'état moyen annuel de l'océan Arctique que deux états stables, l'un de couverture complète par la banquise et l'autre d'absence permanente de glace, puissent coexister sous le même forçage climatique. L'état libre de glace restera chaud en raison de l'absorption de la plus grande partie du rayonnement solaire incident, alors que l'état de couverture par les glaces qui permet la réflexion de la majorité du rayonnement solaire et reste en dessous de la température de congélation. Dans un tel schéma, ces deux états stables seraient séparés par un état intermédiaire instable dans lequel l'océan Arctique est en partie recouvert par la banquise et absorbe juste assez le rayonnement solaire de sorte qu'il reste à la température de congélation. L'ajout d'une petite quantité de banquise supplémentaire à cet état instable conduirait à moins d'absorption de l'énergie solaire, un refroidissement, et une plus grande extension de la couverture de glace. Si le climat se réchauffe, l'état instable nécessiterait une augmentation de l'étendue des glaces pour réfléchir suffisamment le rayonnement solaire et rester à la température de congélation. Au-delà d'un seuil critique, le climat deviendrait tellement chaud que l'état d'englacement permanent atteindrait la température de congélation. A ce stade, l'état stable de couverture permanente et l'état instable intermédiaire fusionnent et disparaissent dans une bifurcation nœud-col, ne laissant que l'état chaud libre de glace état. Ce scénario suggère que si un océan Arctique couvert de glace a été chauffé au-delà du point de bifurcation, il y aurait une transition rapide à l'état libre de glace. Il s'agirait d'un processus irréversible en ce sens que l'océan Arctique ne pourrait regeler que si le climat était refroidi à un second point de bifurcation au delà duquel, même un océan Arctique libre de glace serait devenu suffisamment froid pour geler, ce qui représente un climat beaucoup plus froid que le point de départ à laquelle la glace a disparu. Ainsi, la rétroaction glace-albédo pourrait, en principe, entraîner une boucle d'hystérésis dans la réponse au réchauffement climatique dans l'Arctique.

Ici, nous étudions les processus physiques centraux qui sous-tendent la possibilité d'un tel seuil de bifurcation pour la future perte de banquise. Nous illustrons la discussion avec un modèle intégrant les variations saisonnières du système climatique banquise-océan-atmosphère de l'Arctique.

À la fin personne n'a rien capté je parie XD En fait, ce que dit Einsenman, il existe trois états de l'Arctique.

Deux sont stables et un est instable. Un état stable est l'Arctique couvert de glace en permanence. La glace réfléchit le rayonnement solaire, le système reste en mode "caille caille". L'autre état est l'Arctique libre de glace en permanence. L'Océan absorbe le rayonnement solaire, et le système reste chaud. Entre les deux, un état instable, qui est l'Arctique libre de glace périodiquement.

Jusque là, cela va je pense ^^ c'est après quand il commence à parler de bifurcation nœud-col et d’hystérésis que cela doit se compliquer :D

La bifurcation nœud-col n'est pas un seuil critique pour être clair dès le début. Pour le cas qui nous intéresse, une bifurcation nœud-col explique qu'il existe un forçage climatique donné où la banquise ne peut plus exister. En exagérant, mais si on balance 1500 ppm de CO2 avec un réchauffement de 35°C en Arctique, ne vous inquiétez pas que la banquise ne peut plus exister :D mais entre l'état pré industriel à 280 ppm où un Arctique libre ne peut pas exister et cet extrême, il existe bien à un moment un point de basculement où un Arctique englacé ne peut plus exister. Avant ce point, il existe deux états. Un stable, qui est un Arctique couvert de glace en permanence ; et un autre instable où l'Arctique est partiellement pris par la glace (partiellement au sens temporelle de "seasonal ice free"). Instable, cela veut dire qu'il peut exister, mais si on force un peu, cela part en cacahouètes vers un des états stables.

Visuellement :

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La bifurcation, c'est quand les deux états, celui stable de l'englacement permanent et celui instable de l'englacement partiel, ne peuvent plus exister et qu'il ne reste que l'état stable chaud.

De plus, l'hystérésis est le fait que l'Arctique libre de glace puisse exister même avec un forçage plus faible. En effet, c'est bien un état stable, et il faut refroidir fortement pour permettre le regel de l'Arctique. Un cas d'hystérésis, c'est le tabac par exemple ^^ Il ne faut pas beaucoup de volonté pour commence, par contre il en faut beaucoup pour s'arrêter XD Une fois qu'on a commencé, le système devient stable :whistling:

Banquise Arctique et modèles climatiques

La théorie présentée ici décrit l'évolution thermique de la banquise, de la couche de mélange de l'Océan, et un bilan énergétique atmosphérique qui est en état d’équilibre avec le forçage sous-jacent de surface, incluant également une représentation de la dynamique d’export de la banquise, et le transfert de chaleur méridional par l’atmosphère. La thermodynamique de la banquise dans ce modèle est une approximation de l'équation complète de conduction de la chaleur de Maykut et Untersteiner, qui constitue la base thermodynamique pour la plupart des modèles actuels de la banquise. La glace se forme pendant l'hiver, à la base, et lorsque la surface atteint la température de congélation en été, l'ablation a lieu à la surface ainsi que sur la base. Notre modèle produit une simulation en cohérence avec les observations du cycle saisonnier moderne de la banquise arctique en utilisant une seule équation différentielle ordinaire non autonome à une dimension avec une variation saisonnière des paramètres basés sur les observations. Ici, nous fournissons un bref résumé des équations du modèle, qui sont entièrement dérivées des principes physiques de base tel qu'expliqué dans l'annexe SI ( http://www.pnas.org/content/suppl/2008/12/...ppendix_PDF.pdf à lire pour ceux qui aiment les équations :P ). La variable d'état E représente l'énergie par unité de surface stockée dans la glace de mer sous forme de chaleur latente lorsque l'océan est recouvert de glace ; et dans la couche de mélange océanique sous forme de chaleur sensible quand la mer est libre de glace,

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où Li est la chaleur latente de fusion de la glace de mer, hi est l'épaisseur de la banquise, cml est la capacité thermique spécifique de la couche de mélange, et Hml est la profondeur de la couche mélangée. La température de la couche de mélange est écrite en termes d'écart au point de congélation, Tml ≡ Tml - Tfr, où Tml est l'océan de la couche mélangée température et Tfr est prise à 0 ° C. L'évolution temporelle de E est proportionnelle au flux net d'énergie,

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Ici, l'équation de Stefan-Boltzmann pour le rayonnement infrarouge sortant a été linéarisé par rapport à l'écart de la température de surface au point de congélation, T (t, F) ≡ T (t, F) - Tfr, comme F0 (t) + M (t) T (t, F), où les paramètres représentent aussi les effets d'une atmosphère partiellement opaque et une convergence du flux de chaleur atmosphérique qui est une fonction du gradient de température méridien. Les valeurs variant avec les saisons de F0 (t) et FT (t) sont calculées en utilisant un modèle atmosphérique qui intègre les observations de la nébulosité dans l'Arctique, au sud des températures de surface de l'air au sud de l'Arctique, et le transport atmosphérique dans l'Arctique.

Le terme ΔF0 représente une perturbation spécifique au flux de chaleur en surface, qui est nulle par défaut, mais peut être augmentée pour prescrire un réchauffement dans le modèle. Le rayonnement incident en ondes courtes FS (t) et de le flux de chaleur basal FB sont spécifiés à des valeurs de l'Arctique Central. Le dernier terme de l'équation 2. compte pour l'exportation de la glace constante observationnellement fonction de v0 = 10% an-1 (17), lorsque la glace est présente (E <0), avec la fonction rampe R (x) définie pour x égal lorsque x ≥ 0 et égale à 0 lorsque x <0.

La température de surface T (t, E) peut évoluer entre 3 régimes différents. (i) En présence de glace (E <0) et que la température de surface est inférieure au point de congélation [T (t, E) <0], elle est calculée à partir d'un équilibre entre le flux d'énergie au-dessus de la surface de la glace et le flux de chaleur vers le haut dans la glace, −[1 − α(E)]FS(t) + F0(t) − ΔF0 + FT(t)T(t, E) = −ki T(t, E)/hi = kiLiT(t, E)/E. (ii) Lorsque la température de surface se réchauffe jusqu'au point de congélation [T (t, E) = 0], elle reste à ce stade alors que la glace subit l'ablation de surface. (iii) Lorsque la glace a entièrement fondu, la couche de mélange océanique est représentée comme un réservoir thermodynamique en utilisant T(t, E) = Tml = E/(cmlHml). En utilisant la fonction de rampe comme une notation commode pour combiner les cas (i) et (ii), la température de surface peut être exprimée par

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L'océan est représenté comme soit comme étant couvert de glace, soit comme étant libre de glace à n'importe quel instant. Pour modéliser la transition progressive entre ces régimes dans un Arctique partiellement couvert de glace, l'albédo varie entre des valeurs de la glace ( αi ) et couche de mélange océanique ( αml ) avec un lissage caractéristique donnée par le paramètre d'épaisseur ha,

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Nous considérons également une version partiellement linéarisé du modèle dans lequel l'équation 3. est remplacée par

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et il n'y a pas d'export de la glace (v0 = 0). Ce qui fait que les équations du modèle sont linéaires à l'exception de la rétroaction glace-albédo.

Ok y a beaucoup de math's ^^ mais cela ne dit rien de bien compliquer.

La première équation, c'est le stockage d'énergie. Quand il y a de la banquise, l'énergie est comptée négativement, et elle est égale à l'énergie nécessaire à faire fondre la banquise (c'est une chaleur latente, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de variations de la température). Quand l'océan est ouvert, l'énergie est stockée sous forme sensible (augmentation de la température de l'Océan). Si vous n'arrivez plus à suivre, revenez à ce que je disais à propos de l'énergétique de l'Arctique quelques messages avant ( http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=447497 ). L'unité de E, c'est normalement des J/m², c'est-à-dire des W*s/m² mais Einsenman utilise des W*an/m². Il y a un rapport de 31 536 000 entre les deux (le nombre de secondes en un an ^^ ). Comme je l’ai dis à chaque fois ^^ le mieux c’est de manipuler… (après vous pouvez juste lire, je m’en fous ; mais pour comprendre il n’y a rien de mieux que le papier crayon et un poignet vigoureux, éventuellement une caltoche si le calcul de tête ce n’est pas votre truc ^^ )

Donc, on y va pour de la manipulation :

E = -Li * hi

Donc Li doit être en W*an/m^3. Qu’est ce qu’on sait ? Que Li en J/kg, c’est 334 000 et quelques brouettes, or là on veut Li au minimum en J/m^3, après ce n’est que de la conversion. On doit donc multiplier par la masse volumique de la glace, 917 kg/m^3 et quelques brouettes.

Li = 334 000 * 917 (J/kg * kg/m^3)

Li = 306 278 000 J/m^3

Oufti ^^ On comprend pourquoi Einsenam n’utilise pas les USI… On va donc diviser par 31 536 000 :

Li = 9.7 W*an/m^3

Si on zieute dans l’annexe, Einsenman prend une valeur de 9.5 W*an/m^3. Cela va, on n’est pas encore trop des moules ^^

Si vous me permettez une digression, mais il ne faut pas oublier que ici on parle bien d’énergie. Et l’énergie, c’est en Joules. Ce n’est pas parce qu’il y a des Watts dans les unités que c’est une puissance ^^ Comme je le disais, en USI cela fait des chiffres de barbares, alors Einsenman a ramené cela à un truc un peu moins encombrant, mais c’est bien une énergie. Et une énergie, il faut plutôt concevoir cela comme un réservoir. Une puissance, c’est un flux, et c’est en Watts, et ce n’est pas la même chose. C’est la même chose avec les Watts heure. C’est bien une énergie qui ne veut pas dire son nom…

Bref, pour en revenir à l’équation, l’épaisseur de la banquise varie entre 0 et 4 mètres en gros, donc cela nous fait des valeurs de E entre 0 et 40 W*an/m^3 en gros.

Et quand il n’y a plus de banquise :

E = cml * Hml * Tml

Le paramètre cml * Hml est à peu près constant, la variable ici est bien la température. La couche de mélange fait dans les 50 mètres dans l’Arctique. La capacité thermique de l’eau c’est 4000 J/K*kg, et sa densité 1000 kg/m^3. Je ne vous re-détaille, mais c’est pareil que pour Li précédemment, en partant de J/kg faut se retrouve avec des W*an /K*m^2 :

cml *Hml = (50 * 4000 * 1000) / 31536000

cml * Hml = 6.3 W*an /K*m^2

Si on zieute dans l’annexe, Einsenman prend une valeur de 6.3. Vous voyez, pas besoin de s'inquiéter quand on voit une équation ^^ Vous arrivez à retrouver des résultats d’un papier de recherche ;)

La deuxième équation, c'est le fameux premier principe, ce sont les puissances, c'est à dire des flux de chaleurs. C'est pareil, tout ce qui rentre diminuer de tout ce qui sort égal ce qui reste ^^ Le "tout ce qui reste", c'est le membre de gauche, le dE/dt, la variation d'énergie dans le système avec le temps. Le membre de droit, c'est un peu la tambouille, Einsenman y va au plus simple des fois (il linéarise notamment une puissance 4 XD ) donc pour comprendre le détail, faut potasser l'annexe, mais en gros on retrouve :

l'albédo, avec α (alpha...) qui module le Fs, c'est-à-dire le rayonnement solaire incident (shortwave). L’albédo sera détaillé plus loin, mais ici c’est une rétroaction positive, la fameuse rétroaction glace-albédo dont on parle à longueur de journée pour l’Arctique ^^

F0, ΔF0 (delta F0) et FT qui sont les rayonnements d'ondes longues. Le delta F0, c'est le forçage, c'est en faisant mumuse avec qu'on va taper sur la tronche du système ^^ C’est ici que j’ai la flemme de détailler, il linéarise en fait une puissance 4. Sur le principe cela n’a rien de compliquer, mais je ne pense pas que cela apporte quelque chose si je détaille. En gros, c’est simplement pour dire plus le système est chaud, plus il perd de l’énergie. C’est une rétroaction négative qui stabilise le système.

FB, le flux de chaleur basal (par l'océan en dessous). Celui-ci est impliqué dans une autre rétroaction sur laquelle Eisenman ne s’appesantit pas (il en parlera plus loin, mais il dissèque le truc surtout dans son papier de 2011). En fait, la glace fine s’épaissit (l’équation de l’épaisseur est dans l’annexe) plus rapidement que la glace épaisse pour des raisons diverses et variées. Cela constitue une rétroaction négative qui stabilise le système et limite la mémoire de la banquise d’une année à l’autre. Une étude comme cela que je n’arrive plus à retrouver montrait que de toute façon, à la fin d’une saison d’embâcle, la glace de première année finissait toujours à 2 mètres au moins. Le problème, c’est que depuis 2010, ce n’est plus toujours le cas, notamment en 2012 avec une très forte pénétration de première année à moins de 2 mètres d’épaisseur. On verra bien, mais si on perd ce mécanisme, on n’est pas dans la merde si vous me passez l’expression…

Le dernier terme, c'est la perte de banquise par l'export dans l'Atlantique et le Pacifique (en gros, 10% par an essentiellement via Fram comme il le dit).

L'équation 3 donne la température de surface. Si l'Arctique est pris par la glace, la température est fonction des flux de chaleurs. Si l'Arctique est ouvert, c'est simplement la température de l'Océan.

L'équation 4 donne l'albédo de surface. Remarquez que l'albédo n'est pas simplement égal à 0.7 quand il y a de la banquise, et 0.2 quand il n'y a en pas. L'équation n'est pas linéaire (avec une tangente hyperbolique dans le tas), et il y a une transition entre la valeur de 0.7 et la valeur de 0.2 tout en douceur. C'est un point important, qui fait que l'albédo ne dépend pas seulement de la surface (dans le sens, plus il y a de banquise, plus il y a de réflexion) mais aussi de l'épaisseur de la banquise. Quand on a une banquise comme on a eu en Septembre, que l'extension soit de 3.5 ne change plus grand'chose au fait que c'était un vrai champ de tir avec un albédo en dessous de tout. D'où le fait que 2012 soit un bon test pour savoir ce qui pourra ce passer à l'avenir, parce que nous étions déjà, point de vue énergétique, dans une logique d'Arctique pratiquement libre (cf. ici http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=447219 ). Le paramètre ha est critique est détermine le lissage de la transition entre un albédo de 0.7 et un albédo de 0.2. Einsenman choisit une valeur de 0.5m, mais il en discute abondamment dans son papier de 2011 d’ailleurs. J’en reparlerais après pour éviter de sortir du sujet, mais les chiffres du volume sont sortis et confirme que la perte d’extension n’est rien comparé au crash du volume. Si 2012 avait eu une épaisseur de banquise à la 2007, avec un pack moins éclaté, on serait tombé à 1.5 millions d’aire… Il ne faut donc pas se laisser impressionner par la bonne tenue des chiffres d’extension (enfin, tout est relatif). La perte du volume est extrêmement sévère (plus de 80% de perte par rapport à la normale en 2012) et est le paramètre le plus pertinent pour suivre la situation en Arctique point de vue physique.

Allez, cela fait longtemps qu’on ne c’est pas fait de graphiques, cela commence à devenir trop sérieux ici ^^

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Les deux variables, se sont hi l’épaisseur de la banquise ; et Tml, la température de l’Océan. Bon moralité, le modèle d’Einsenman, ce n’est pas si compliqué ^^

Cycle saisonnier.

Dans un climat Arctique variant avec les saisons, le réchauffement pourrait être susceptible de provoquer la fonte de la banquise dans un premier temps jusqu’au point où l'ensemble de l'océan Arctique est libre de glace pendant une partie de l'année, contrairement à l’état actuel d’une couverture de glace pérenne dans la partie centrale de l’Arctique. Un réchauffement supplémentaire pousserait la période libre de glace à augmenter jusqu'à ce que l'océan Arctique devienne perpétuellement libre de glace. Nous étudions ce scénario théoriquement en augmentant le flux de chaleur de surface ΔF0 imposé dans les équations 2-4. Dans la Fig. 1A, les solutions d'équilibre du cycle saisonnier sont représentées en régimes avec la couverture de glace pérenne (courbe bleue), la couverture périodique de glace (courbes rouges), et les eaux perpétuellement libres de glace (courbe grise).

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Cycle saisonnier de la banquise dans un contexte de réchauffement climatique et de rayonnement solaire. (A) Cycle saisonnier de solutions stables de l'ensemble du modèle non linéaire complet sont illustrés en traçant la variable d’état du modèle E (énergie par unité de surface, de la chaleur sensible de la couche de mélange de l’Océan ou de la chaleur latente la banquise) en fonction du moment de l'année. Quatre solutions sont tracées, chacune avec différents niveaux de chauffage de surface ΔF0 : un état de la glace pérenne (courbe bleue, ΔF0 = 0), état périodiquement libre de glace avec la plupart de l’année couverte par la banquise (courbe inférieure rouge, ΔF0 = 21 Wm-2 ) ou avec la majorité de l’année libre de glace (courbe supérieur rouge, ΔF0 = 23 Wm-2), et un état perpétuellement libre de glace (courbe grise, ΔF0 = 19 Wm-2). Comme décrit dans l'équation 1., lorsque E> 0, il représente la température de la couche de mélange d'un océan libre de glace (E = cml*Hml*Tml). À E = 0, la couche de mélange océanique atteint le point de congélation (Tml = 0 ° C), et un refroidissement supplémentaire provoquera la croissance de la glace. Lorsque E <0, il représente l'épaisseur de la banquise (E = -Li hi) ; à noter que l'épaisseur de glace augmente vers le bas. Les solutions des modèles sont dessinées avec des lignes plus épaisses quand l'océan est recouvert de glace et de lignes fines quand l'océan est libre de glace. Les solutions sont obtenues en intégrant les équations 2-4 avec des valeurs de paramètres variant selon les saisons indiquées dans le tableau S1 de l’annexe SI jusqu'à ce que le modèle converse sur un état d’équilibre du cycle saisonnier. La région coloriée en gris clair à droite représente les premiers mois à devenir libre de glace dans un contexte de réchauffement climatique (délimité par des passages par zéro de la solution saisonnièrement libre de glace avec ΔF0 = 21 Wm-2), tandis que la région coloriée en gris clair vers la gauche représente les derniers mois qui sont couverts de glace dans un climat plus chaud (délimité par des passages par zéro de la solution saisonnièrement libre de glace avec ΔF0 = 23 Wm-2). (B) Le cycle saisonnier du rayonnement solaire incident spécifié dans le modèle basé sur les observations de surface de l'Arctique central, ce qui indique que les premiers mois à devenir libre de glace dans un contexte de réchauffement climatique (gris clair, région de droite) et les derniers mois à être couvert de glace dans un climat plus chaud (gris clair, région de gauche) reçoivent des quantités similaires de rayonnement solaire. Notez que la courbe de rayonnement est asymétrique en raison des différences saisonnières dans la nébulosité de l'Arctique, mais les résultats qualitatifs présentés ici ne dépendent pas de cette asymétrie.

Le minimum annuel de la superficie de la banquise et de l'épaisseur est communément appelé la banquise de "été", et le maximum annuel est communément appelé la banquise de "hiver". Cette nomenclature peut entraîner avec elle la conséquence que la rétroaction glace-albédo, qui dépend de l'ampleur du rayonnement solaire incident, serait plus importante lors du recul de la banquise d’été. En effet, il est souvent supposé que le seuil critique pour la perte de la banquise arctique estivale puisse être plus sensible que le seuil pour la perte de glace en hiver. Cependant, comme l'illustre la figure 1B., cette terminologie peut prêter à confusion, car la glace reçoit une quantité similaire de rayonnement solaire incident au cours de la période du maximum annuel et du minimum annuel. Les régions coloriées en gris clair dans la Fig. 1 illustrent les périodes de transition clés dans l'état de l'océan Arctique au cours de la transition d’une couverture de glace pérenne, aux conditions périodiquement libre de glace (région gris clair, à droite) et des conditions saisonnières libre de glace pérenne eaux libres de glace (région gris clair, à gauche). Ces deux périodes reçoivent des quantités approximativement équivalentes de rayonnement solaire incident (Fig. 1B), avec un rayonnement solaire un peu plus important au cours de la période associée à la perte de glace en hiver (zone gris clair à gauche). Ainsi nous devons nous attendre à ce que la rétroaction glace-albédo soit aussi forte au cours de la transition vers un climat perpétuellement libre de glace dans un climat très chaud (c'est-à-dire, perte de la glace en hiver) que lors d'un possible réchauffement de plus en plus imminent vers des conditions périodiquement libre de glace (c’est-à-dire, perte de la glace en été).

Je n’aurais pas grand’chose de plus à dire. Je soulignerais cependant que la question est bien de savoir sous quelles conditions la banquise hivernale est stable. Il n’est pas discutable que celle-ci puisse disparaître un jour. Il faut savoir que le 21 Mars est l’équinoxe, tout comme le 21 Septembre. En fait, le minimum et le maximum se produisent aux équinoxes (un peu avant quand même, mais de quelques pouillèmes), donc le rayonnement solaire est quasiment le même. Si un Arctique libre de glace est stable en Septembre, ce qui est bien parti pour être le cas d’ici quelques années ; il n’y a pas de raison qu’un Arctique libre de glace en Mars ne le soit pas à un moment.

Seuils de bifurcation.

Nous commençons l'analyse de bifurcation avec la version partiellement linéarisé du modèle (équations 2, 4, et 5) pour mettre l'accent sur l'effet d'albédo en l'absence d’autres non-linéarités. Dans cette représentation, l'Océan Arctique est considéré comme un simple réservoir de rayonnement thermique avec un albédo dépend de la température, et le modèle présente une relaxation linéaire vers une solution stable dans chaque régime de l'albédo. Comme on pouvait s'y attendre, par analogie avec la discussion ci-dessus d'une moyenne annuelle de l’Océan de l'Arctique avec un bord variable de la glace de mer, la Fig. 2 montre que lorsque ΔF0 devient suffisamment important pour que l'océan restent perpétuellement libre de glace avec α = αml, une solution instable périodiquement libre de glace (courbes en pointillés rouges) apparaît dans une bifurcation nœud-col des cycles [pour une discussion de la théorie de bifurcations dans les systèmes périodiques, voir, par exemple, Strogatz].

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Diagramme de bifurcation pour le modèle partiellement linéarisé, où les effets non linéaires de la thermodynamique de la banquise ont été exclues, mais où la rétroaction glace-albédo a été retenue (équations 2, 4, et 5). Pour chaque valeur de du forçage de surface ΔF0, le modèle est intégré jusqu'à ce qu'il converge vers un état d’équilibre du cycle saisonnier, et le maximum annuel (courbe du haut) et le minimum annuel (courbe du bas) des valeurs de E sont tracés. Les solutions avec une couverture de glace pérenne sont indiquées en bleu, les solutions périodiquement libre de glace en rouge, et les solutions perpétuellement libre de glace en gris. Les lignes pointillées indiquent des solutions instables, qui ont été déterminées par la construction d'une carte annuelle de Poincaré et de trouver les points fixes (c.-à-intégrant numériquement le modèle pendant 1 an à partir d'un ensemble de conditions initiales et d'identifier les solutions avec la même valeur de E à l'fin de l'année comme condition initiale). Les courbes ont été lissées avec un filtre boxcar pour supprimer un petit niveau de bruit associé à l'intégration numérique. Noter que les lignes sont légèrement courbées dans les 2 points de bifurcation du fait de la transition en douceur albédo associé à hα > 0. L'axe vertical est étiqueté comme pour la Fig. 1A.

La solution instable sépare des solutions stables avec de la glace pérenne (courbes bleues) ou perpétuellement libres de glace (courbes grises). Le régime de glace pérenne rencontre l'état instable périodiquement libre de glace et disparaît en une seconde bifurcation nœud-col de cycles à l'endroit où ΔF0 devient suffisamment grand pour que la glace fonde complètement au moment du maximum annuel de E dans l'état froid stable. Parce qu'il y a un rayonnement solaire incident significatif à la fois pendant les périodes du maximum et du minimum dans le cycle saisonnier de E (Fig. 1), la rétroaction glace-albédo veille à ce que toutes solutions périodiquement libres de glaces soient instables (Fig. 2).

Einsenman commence à faire mumuse avec son joujou ^^ Il a viré les effets non linéaires dû à la thermodynamique de la banquise (le coup que la glace fine s’épaissit plus rapidement). Il n’y a donc pas de mécanismes stabilisateurs. Dès que la courbe associée au minimum atteint zéro (vers 42 W/m²), la banquise hivernale s’effondre même quand bien même il reste 3m où quelque chose comme cela d’épaisseur. Enfin, on parle bien de steady-state, des états d’équilibre. Ce n’est pas parce qu’on atteint zéro un jour, que pouf l’année suivant il n’y a plus du tout de banquise. Un état instable, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas. Cela veut juste dire que cela part en cacahuète pour un rien. Par exemple, Novembre 2012 aura une extension, que nous espérons pas trop basse, mais ce sera une réponse transitoire. Si on « bloque » le forçage et qu’on laisse la Terre se stabilisait, ne vous inquiétez pas que cela continuera à dégager à coup de milliers de km^3 dans l’Arctique avant d’arriver à un état stable.

De plus, Einsenman utilise ici un modèle simple, sans représentation de mécanismes comme la variabilité naturelle. Il se place bien du point de vue de la réponse forcée, ce qui lisse au taquet forcément son truc. C’est cependant ce qui fait que son modèle tient la route justement, il étudie la réponse forcée. C’est pareil, c’est ce qui fait que les prévisions saisonnières peuvent être fiables, que le climat peut être modélisé,…. Le plus important, c’est la réponse forcée, pas tout les tremblements de Parkinsonien qui font le bonheur quotidien de la météorologie (poils au chiens XD ).

Bref, ici il arrive avec une simplification qui montre bien ce que l’on sait, l’albédo est une rétroaction positive qui fait partir en vrille le système. D’ailleurs c’est ce que je disais à passiion, mais gardez cela pour vous ^^ le topic des prévisions saisonnières d’Infoclimat est un bon exemple de système instable avec de fortes rétroactions positives. ’ y a en un qui dit un mot de trop, et cela part en cacahuète pour 4/5 pages. Et pourtant le topic existe toujours ^^

Lorsque les effets thermodynamiques non linéaires de la banquise sont inclus (équations 2-4), la formation de glace basale est contrôlé par une diffusion du flux de chaleur vertical kiΔT / hi, où ΔT est la différence entre la température de surface et la température basale et la base est supposée être au point de congélation. Cela provoque la glace mince à croître nettement plus vite que la glace épaisse. Cela pourrait également poussait la glace mince à connaître une plus grande ablation à la base au cours de la saison de fonte estivale, mais la température de surface se réchauffe seulement jusqu'à ce qu'elle atteigne le point de congélation (ΔT = 0) et la fonte de surface commence, ce qui rend le taux de fonte moins sensibles à l'épaisseur. Ces 2 effets, tout deux non linéaires dans E, sont exprimées dans l'équation 3 par le terme −ki/h = kiLi/E dans le dénominateur et par la fonction rampe R (x), respectivement. Le résultat est une augmentation du taux de croissance de la glace mince qui est plus stabilisant pour glace la plus mince, comme l'ont soulignée et appliquée les études précédentes. Ceci est en contraste avec le terme stabilisateur linéaire indépendant de l’état de la couche de mélange,-FT (t) E / cml*Hml, qui s'applique lorsque E> 0 (équations 2 et 3).

Ces non-linéarités permettent l'existence d'une solution stable périodiquement libre de glace (fig. 3). Quand une valeur suffisamment grande de ΔF0 est choisie de telle sorte que la solution froide devienne libre de glace pendant une petite partie de l'année, une légère augmentation de la température entraînerait une plus longue période d'eau libre et une couverture plus mince de la glace saisonnière. Bien que l’accroissement de la période d’océan libre favorise le réchauffement grâce à la rétroaction glace-albédo, l'amincissement de la glace croît beaucoup plus rapidement en raison des effets thermodynamiques de la banquise qui sont non linéaire dans E. Au cours de la période de l’année où la couverte de glace est présente, la stabilité de la solution est contrôlée par cet effet de stabilisation fortement non linéaire, mais au cours de la période de l’année libre de glace, il est remplacé par l'affaiblissement du terme linéaire de stabilisation de la couche de mélange. Cela provoque les effets stabilisateurs thermodynamiques de la banquise de dominer la déstabilisation de la rétroaction glace-albédo et de permettre une solution stable périodiquement libre de glace seulement quand une couverture de glace est présente pendant une période suffisamment longue de l'année. Néanmoins, la rétroaction glace-albédo pousse ce régime à se réchauffer à un rythme accélérée en réponse à une augmentation du flux de chaleur (comparer les pentes des courbes rouges et bleues sur la Fig. 3). Comme la fraction couverte de glace de l'année diminue dans un contexte de réchauffement climatique, les effets de la stabilisation thermodynamique de la banquise deviennent moins prononcés dans le cycle annuel complet, et une bifurcation se produit lorsque la glace recouvre l'Océan Arctique au cours d'une fraction suffisamment faible de l'année pour permettre à la rétroaction glace-albédo de dominer. Ainsi, lorsque l'Arctique se réchauffe au-delà de ce point, le système n’accepte que la solution libre de glace (fig. 3).

Diagramme de bifurcation pour le modèle complet non linéaire (équations 2-4). Les axes et les couleurs sont comme décrit dans la Fig. 2 Légende. L'inclusion des effets non linéaires de la thermodynamique de la banquise stabilise le modèle quand la banquise est présente pendant une fraction suffisamment importante de l'année, ce qui permet des solutions stables périodiquement libre de glace (courbes rouges pleines). Pour un réchauffement modéré (ΔF0 = 15 Wm-2), l’épaisseur de la banquise modélisée varie de façon saisonnière entre 0,9 et 2,2 m. Un réchauffement supplémentaire (ΔF0 = 20 Wm-2) provoque la disparition de la couverture de glace en Septembre, et le système subit une transition en douceur vers un état périodiquement libre de glace. Lorsque le modèle est encore réchauffé (ΔF0 = 23 Wm-2), une bifurcation nœud-col se produit, et la couverture de la banquise en hiver disparaît brutalement dans un processus irréversible. Bien que les valeurs spécifiques de ΔF0 à laquelle les transitions se produisent soient sensibles aux choix de paramètres, les caractéristiques qualitatives de la Fig. 3 sont très sensibles aux variations des valeurs des paramètres du modèle (Fig. S4 SI annexe).

Là on atteint le cœur du problème les aminches. La banquise n’est sans doute pas un système complètement instable, et ceci parce que la banquise fine a une propriété intéressant qui est qu’elle est fine ^^ Cette faible épaisseur fait que l’énergie fout le camp plus facilement à travers la banquise (logique, me direz-vous…) et donc la base se refroidit plus facilement, et donc la banquise s’épaissit.

Si on reprend l’équation de la température du modèle :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P...09-6196-m03.jpg

Au dénominateur, il y a un terme qui a cette tronche :

ki * Li / E = ki / hi

C’est ce que souligne Eisenman dans son blabla, la température dépend de ce terme d’épaisseur hi.

On va y aller graphiquement, parce qu’il va falloir un peu de souplesse d’esprit là les gens ^^

tristesimplicit.jpg

(J’ai pris les paramètres pour le mois d’Octobre pour l’exemple, mais cela marche aussi en Juin ou en Mars. Y a juste pas de 13ème mois pour la banquise ^^). En fait, Ti est la température de surface, et donc se réchauffe quand la glace est plus fine. En effet, la chaleur s’évacue vers la surface et donc la réchauffe. Donc déjà quand le flux de chaleur, la surface se réchauffe. Or quand ce flux de chaleur augmente, c’est la base qui se refroidit ^^ Cela va encore ? Donc dans l’équation de la variation de l’épaisseur, il y a une fonction linéairement positive de la température de surface pour cette raison. Quand Ti augmente, la banquise croit plus vite… Ok ? So, on voit qu’une banquise mince (0.2m) croit de 5 m/an. On peut alors estimer que l’épaisseur de la glace sera de 0.6m en Novembre (0.2 + 4.9/12). Et on peut alors itérer en injectant les paramètres de Novembre pour calculer pour Décembre. Je l’ai fait rapidos, je termine à 2.3m en Avril et cela fond en Mai…. Si cela vous rappelle qq chose, c’est normal, c’est strictement le comportement de la banquise au 20ème siècle. Alors ce n’est pas de la super précision, mais je vais redire la même chose, quand on n’est pas foutu de terminer l’Hiver avec au moins 2m d’épaisseur, c’est que c’est franchement le moment de s’inquiéter.

Pour autant, si quantitativement cela tient la route, ce que fait Einsenman dans son papier de 2009 (celui dont on cause :P ) et de 2011 est plus qualitatif. Effectivement, il existe une bifurcation, et Einsenman le montre très bien. Cependant, à un moment, la rétroaction de l’albédo dominera et ferra partir le système en vrille. Mais quand ? That’s the question XD Avec les mots exacts d’Eisenman : « Although the specific values of ΔF0 at which the transitions occur are sensitive to parameter choices, the qualitative features of Fig. 3 are highly robust to changes in model parameter values ». La tronche de la courbe est donc un peu près connue, ce sera entre un scénario 2 et un scénario 3 que cela se jouera (cf ici : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=447500 ).

Le scénario 2, la rétroaction glace-albédo ne domine que très tardivement. Le scénario 3, la rétroaction glace-albédo domine totalement au cas simplifié de tout à l’heure. Entre les deux, un ensemble de possibilités en fonction des paramètres du modèle.

Ainsi, si en 2012, nous commençons à attaquer sévèrement la banquise même en Novembre/Décembre alors que nous sommes encore en régime transitoire avec un Arctique qui n’est pas encore totalement libre, c’est mauvais signe pour la stabilité de la banquise. C’est pareil en Février, pour obtenir quelque chose qui ressemble à une vague de froid, il a fallu mettre le feu à l’Arctique pendant 3/4 mois côté Russe avec une attaque de la banquise même dans l’Arctique Central, ce qui a empêché la banquise de faire ses 2 mètres.

Alors, nous verrons bien, nous n’avons pas encore assez de données physiques pour trancher. Mais je vais là aussi redire la même chose (je sais, je radote ^^), tant qu’à faire je préférais autant éviter de commencer à trop tester les limites du système…

Discussion

Comparaison avec les résultats des autres modèles.

Le traitement théorique présenté ici est conçu pour faciliter une interprétation conceptuelle simple, et à cette fin de nombreux procédés ont été négligés. Les facteurs incluant une possible rétroaction positive entre les nuages et la banquise, la dépendance de l'albédo de la surface de la banquise à la neige et à la couverture des puits de fonte, des rétroactions de la convergence des flux de chaleur, les changements dans la dynamique des glaces conduits par le vent, et les changements de rhéologie de la glace, pour un amincissement de la couverture de glace, pourrait potentiellement conduire à des seuils de bifurcation autres ou lisser les seuils étudiés ici , qui s'apparente à lisser une transition de phase du premier ordre en raison des fluctuations statistiques. Nous sommes confortés dans notre approche, cependant, parce que des comportements compatible avec les mécanismes proposés ici peuvent être trouvés dans les résultats publiés de modèles avec un large éventail de complexité. (i) Un "modèle jouet" qui est forcé par un cycle saisonnier avec une fonction échelon ne produit pas de solution stable périodiquement libre de glace dans le régime de paramètres publié, mais par un léger ajustement des paramètres modifiables du modèle on peut trouver une solution stable périodiquement libre de glace qui coexiste avec une solution stable perpétuellement libre de glace (Fig. S5 dans l'annexe SI), en accord avec les résultats présentés ici. (ii) Dans une variante du modèle utilisé dans cette étude qui est nettement plus complexe (représentant l'évolution simultanée de la couverture de banquise arctique fractionnée, l'épaisseur moyenne et la température de surface, ainsi que la température de la couche de mélange océanique), l'augmentation du niveau de forçage de gaz à effet de serre conduit à une transition graduelle vers une solution périodiquement libre de glace suivie d'un seuil de bifurcation durant la transition à des conditions perpétuellement libre de glace, comme dans la Fig. 3. (iii) En ce qui concerne les modèles climatiques les plus complexes actuellement, environ la moitié des modèles climatiques couplés océan-atmosphère globaux utilisés pour le plus récent rapport du GIEC prédisent des conditions périodiquement libre de glace pour l'Océan Arctique à la fin du 21ème siècle, et aucun ne prévoit un état perpétuellement libre de glace d'ici la fin du 21ème siècle. Cependant, un Océan Arctique perpétuellement libre de glace se produit dans 2 des simulations après quadruplement du taux de CO2. Aucun des modèles ne présente une transition brusque lorsque le minimum annuel (Septembre) de la couverture de glace disparaît, mais après un réchauffement supplémentaire un des modèles perd brusquement sa couverture de glace en Mars quand il devient perpétuellement libre de glace. Le mécanisme physique présentée ici peut aider à expliquer cette brusque perte simulée de la glace de Mars suite à la perte progressive de la glace simulée Septembre.

Conclusions.

Notre analyse suggère que le seuil de bifurcation de la banquise (ou «point de basculement») causé par la rétroaction glace-albédo ne devrait pas se produire dans la transition de l'état actuel des glaces pérennes à un océan périodiquement libre de glace de l'Arctique, mais qu'un seuil de bifurcation associée à la perte soudaine de la couverture de glace saisonnière qui reste peut se produire en réponse à un chauffage supplémentaire. Ces résultats peuvent être interprétés en visualisant l'état de l'océan Arctique, comprenant un cycle saisonnier complet, ce qui peut inclure des périodes avec couverte des glaces ainsi que des périodes sans glace. La rétroaction glace-albédo favorise l'existence de plusieurs états, en prévoyant la possibilité de transitions abruptes dans la couverture de banquise dans l'Arctique lorsque celui-ci est peu à peu contraint à se réchauffer. Parce que la même quantité de rayonnement solaire est incidente à la surface pendant les premiers mois à devenir libre de glace dans un contexte de réchauffement climatique, que durant les derniers mois à perdre leur glace dans un climat plus chaud, la rétroaction glace-albédo est aussi forte au cours des deux transitions. L'asymétrie entre ces deux transitions est associée à des non-linéarités fondamentales des effets thermodynamiques de la banquise, ce qui rend le climat de l'Arctique plus stable lorsque la banquise est présente que lorsque l'océan est exposé. Ainsi, lorsque la banquise recouvre l'Océan Arctique durant de moins en moins de mois de l'année, l'état de l'Arctique devient moins stable et plus sensibles à la déstabilisation de la rétroaction glace-albédo. Dans un contexte de réchauffement climatique, tel que discuté ci-dessus, ceci provoque un comportement seuil d’irréversibilité lors de la perte potentielle dans le futur de la banquise en hiver, mais pas lors de la perte possible de plus en plus imminente de la banquise d’été (Septembre).

La pertinence de toute théorie de base quand à l'évolution factuelle future du complexe système climatique doit être soigneusement qualifié. Parce que l'échelle de temps associée à la réponse de la banquise à un changement du forçage peut être décennale et l'échelle de temps associée à l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre peuvent être similaires, le système peut ne pas fonctionner à proximité d'un état d'équilibre. Dans l'approche graduelle d'un état stationnaire sous un changement continuel du forçage, la différence entre une région des solutions en régime permanent avec une sensibilité accrue au forçage, et un seuil de bifurcation discontinue réel (comme dans la Fig. 3) pourrait être difficile à discerner. Si les concentrations de gaz à effet de serre sont réduites après franchissement d'un seuil de bifurcation, cependant, l'irréversibilité possible de la trajectoire saurait certainement se trouver être pertinent.

La conclusion d’Einsenman rappelle à nouveau que nous sommes en régime transitoire, et que cela rend difficile l’évaluation. Quand il parle de complexité du climat, ce n’est pas pour dire que rien n’est prévisible et que demain il y aura peut-être un refroidissement. Le réchauffement climatique et l’effondrement de la banquise, tant estivale qu’hivernale, sont des résultats robustes. La difficulté, c’est bien que le système évolue tellement rapidement que la différence entre un effet de seuil et la « simple » poursuite du réchauffement pourrait ne pas être clair. Or, cette différence est essentielle une fois en régime établi. Un réchauffement reste largement réversible tant qu’il n’a pas passer de point de basculement.

Je déterre aussi ce papier d’Einsenman toujours, où il montre que la perte d’extension est aussi contrainte par des facteurs géographiques :

http://authors.library.caltech.edu/19835/1...ys_Res_Lett.pdf

Par exemple, jusqu’en 2007, la baisse de l’extension était contenu, et la variabilité quasiment nulle, parce que la banquise occupait alors tout l’Arctique Central. Il n’y avait alors pas de progression possible vers le Sud ; puisque le froid progressé vers le Sud, mais au dessus des continents. Et un continent, cela ne fait pas de banquise XD Pour les mêmes raisons, l’extension de Novembre est relativement protégé jusqu’à présent. Si CFS a raison par contre, cela voudra dire que 2012 a fait en Novembre ce que 2007 a fait en Octobre…

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Merci pour tes postes :thumbsup:

En attendant je ne réponds pas à ta question sur la frontolyse ^^ :s

Bon, je disais que les données du volume sont sortis. Cela est un chouïa moins pire que prévu avec 3.263 milliers de km^3 au minimum, l'épaisseur de la banquise c'est redressée un peu en Septembre et a amortie in extremis la chute. Les valeurs du minimum du volume de la banquise depuis 1979 :

post-3513-1349344066_thumb.jpg

Suivant la manière dont on fait les comptes, c'est de l'ordre de 75% à 80% qui a été perdu sur le minimum.

Le rapport entre l'aire au sens de l'université de l'Illinois et le volume au sens du PIOMAS était de 2.1 ou 2.2 mètres en Septembre 2007. Avec le même rapport en 2012, nous serions tombé à 1.5 ou 1.6 millions d'aire :s L'éclatement du pack continue donc largement à masquer la réalité de l'état de la banquise. Même si la perte est extrêmement sévère sur les chiffres d'extension ou d'aire, elle ne reflète toujours pas l'état réel de la banquise. Le volume reste le paramètre physique le plus pertinent à regarder.

Pour ceux qui voudraient savoir, la morue remonte de plus en plus au Nord du côté de Barents, avec de la poiscaille par 82°N...

http://www.imr.no/nyhetsarkiv/2012/septemb...ensrekord/nb-no

Et sinon, les anomalies de rayonnement sont toujours aussi importantes :

La normale des Upward Longwaves Radiations :

post-3513-1349345667_thumb.png

Et la réalité de 2012...

post-3513-1349345684_thumb.png

Modifié par paix

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Nature publie un papier qui remue de vieux sujets :whistling:

http://www.nature.com/nature/journal/v490/...ature11461.html

Fut un temps, c'est Rudimann qui en causait avec sa théorie de "overdue glaciation"

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_Ruddiman

Sinon, juste pour montrer, à propos du modèles, j'avais forcé la convergence avec quelques simplifications pour montrer que la glace de première année terminée généralement à plus de 2m. Du coup j'ai bidouillé vite fait pour obtenir aussi les trois premières courbes de la première figure d'Einsenman :

post-3513-1349359591_thumb.jpg

Bon comme j'ai un peu tailladé dans le tas (je n'ai même pas fais de macro, tout dans le tableur XD) alors j'ai une banquise un peu trop vigoureuse par rapport au modèle d'Einsenman (je termine à 4.25m d'épaisseur en Mai sans forçage ^^), mais globalement on voit que ce n'était pas déconnant. Ce que j'essaye de dire, je cause sans doute beaucoup sur ce topic ces dernières semaines ^^ mais il ne faut pas croire que c'est juste de l'opinion personnelle. C'est appuyé sur des données de la littérature, données qui n'ont rien de bien compliquées parfois (souvent ^^). Dans le tableur, je dis juste que l'énergie varie est fonction de tout ce qui rentre diminué de tout ce qui sort (l'équation 2). J'en déduis la température ou l'épaisseur, je recalcule mes flux (albédo notamment). Avec les nouveaux flux, je recalcule la variation d'énergie, le tout jusqu'à convergence. Et sans macro XD Juste à coup de références relatives/absolues et de copier/coller, pour vous dire... Et pourtant, cela a beau être relativement basique, cela confirme les données d'Einsenman et les données du monde réel... Bref, tout à chacun peut facilement vérifier dans la littérature que le problème avec l'Arctique est bien un gros problème du genre vraiment très très gros problème. Et que la question n'est pas de savoir si il y aura un collapse de la banquise hivernale un jour ou pas ; ou de savoir si la perturbation de la circulation est réel. La question, c'est sur les modalités, et sur savoir jusqu'à quel point il va y avoir de la casse au passage. Comme je le disais, les sciences atmo's ont plus des problèmes de sciences appliquées. Les résultats fondamentaux sont robustes, et ne sont vraiment pas joyeux...

Modifié par paix

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Tenez, je vous ai traduit les deux vidéos de la discussion entre Peter Sinclair et Jennifer Francis :

Votre travail consiste à étudier les effets des eaux de l'Arctique, des eaux libres, sur le flux du courant-jet et avance climat dans les latitudes tempérées. Avec ce que vous qualifiez de nouvel état pour l'Arctique, est-ce-que vous vous attendez à toutes sortes d'effets inhabituels ou remarquables disons durant le début d'hiver à venir ou à l'automne que nous bouger pour la saison prochaine?

Je pense que nous allons probablement avoir un Automne et un Hiver très intéressant. Avec autant d'énergie supplémentaire qui va être libéré dans l'atmosphère cet Automne (N.d.T : je vous renvoie aux cartes d'ULWR made in GFS ^^ http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448229 ), je ne vois pas comment on ne pouvait pas avoir un hiver intéressant. Et cela dit, il est toujours très difficile de prédire qui va obtenir plus de neige par exemple, ou un hiver froid et neigeux, et quels endroits vont peut-être avoir un hiver plus doux. Nous savons que le courant-jet se déplace vers le nord. Vous savez que les vagues dans le courant-jet deviennent de plus en plus grande et quand cela arrive elles se déplacent plus lentement. Donc, peu importe ce que les gens connaitront comme temps, il va probablement durer plus longtemps, ce qui tend à augmenter la probabilité d'événements extrêmes. Et donc, je pense que nous allons connaitre un hiver très intéressant, mais à ce stade nous ne pouvons pas dire où ces extrêmes vont se produire.

Pouvons-nous établir un parallèle entre les événements extrêmement chauds que nous avons vu sur l'Amérique du Nord au cours des 6 derniers mois et ce que nous voyons dans l'Arctique cet été?

Eh bien, le schéma de cet été, si vous parlez de la sécheresse et de la canicule en particulier et de ce qui s'est passé en Amérique du Nord et surtout ne pas oublier que cela a été accompagnée d'un été extrêmement froid et humide dans le long de la côte ouest du Pacifique et aussi un été très pluvieux en Angleterre et dans ce coin, je veux dire toutes ces choses sont liées. Mais le schéma d'été, je ne pense pas que ce soit directement lié à la perte de la banquise. Il y a un lien avec réchauffement de l'Arctique plus rapide que le reste de la planète. Mais pendant les mois d'été, je pense que le lien est plus fort avec le fait que la neige fond plus tôt dans les terres du nord de l'Amérique du Nord et aussi en Sibérie. Et quand vous avez la neige qui fond plus tôt, surtout au printemps quand le soleil est très fort, vous exposez alors le sol au fort soleil qui lui permet d'assécher et de réchauffer beaucoup plus tôt, que cela a fonctionné et donc c'est aussi contribuer à l'Arctique réchauffe plus vite que les latitudes tempérées. Et donc je pense que c'est un rôle roi à faire le même genre de chose avec le courant-jet, mais dans la saison d'été, plutôt en automne et en hiver où la perte de glace de mer en plus de l'effet.

Que pensez-vous que cela nous apprend en terme de conditions de la banquise ?

Eh bien, je pense qu'il est assez clair que ce qui se passe depuis les trentes / quarante dernières années, c'est que la glace est devenu progressivement plus mince et nous sommes à 99,9% sûr que c'est à cause de l'augmentation des gaz à effet de serre et autres effets humains sur le système climatique qui se sont produits au cours de cette période. Et comme la glace s'amincit et maintenant je veux dire, elle est tellement plus mince, qu'il n'est plus nécessaire d'avoir une météo estivale inhabituelle pour faire une grande différence dans la quantité de banquise là-bas. Elle est si vulnérable maintenant à toute fluctuation dans l'atmosphère ou tout courant légèrement anormale dans l'océan et vous le savez il n'y a aucune raison de penser que cela va revenir à une couverture de banquise épaisse n'importe quand bientôt.

Diriez-vous que nous avons eu un été exceptionnel dans l'Arctique?

Non, je ne dirais pas que nous avons eu. Nous avons eu une grosse tempête au début Août, mais ces grosses tempêtes ne sont pas rares. Si elle était survenue il y a trente ans, je ne pense pas que cela aurait eu un impact non négligeable sur la banquise. Là encore, c'est parce que c'est tellement mince maintenant qu'il est beaucoup plus facile de la briser par le vent, il est beaucoup plus facile de la faire fondre par injection d'air chaud venant du sud comme les tempêtes ont tendance à faire et donc cela n'a pas été un été inhabituel du point de vue de la météo. Et donc cela rend tout ceci plus remarquable je pense.

Diriez-vous que les cyclones, comme nous l'avons vu en Août ou en général sont en augmentation dans l'Arctique ou ne voyez-vous pas tendance?

Il y a eu des recherches qui suggèrent que les tempêtes ont été plus nombreuse et un peu plus intenses. Et probablement que c'est parce que le bord de la glace s'est déplacée vers le nord. Cette lisière des glaces est une grande discontinuité de température à la surface, et ainsi de suite, tout comme les tempêtes aime suivre le Gulf Stream le long de la côte Est, elles aiment aussi se laisser entraîner dans de zone de température discontinues, avec des grandes différences de températures comme on en voit à la lisière de la banquise. Et donc je pense que c'est un facteur que nous savons aussi qu'il y a beaucoup plus d'évaporation qui se passe dans les eaux nouvellement exposées dans l'Arctique. Et donc cela fournit encore plus d'énergie pour la tempête et donc cela permet un léger renforcement de la tempête, mais nous voyons certainement un impact important lorsque la tempête vient parce que la banquise est là pour être un tampon entre l'Océan et l'Atmosphère, et donc maintenant elle peut générer des vagues qui viennent alors sur les côtes et causer plus de l'érosion, ce qui est déjà le cas.

Diriez-vous qu'avec les eaux plus exposés, nous puissions avoir un nouvel effet de rétroaction et qui pourraient considérablement se développer dans les prochaines années, c’est-à-dire que l'eau exposée entretient plus de cyclones à même de briser la glace, ce qui expose encore plus les eaux ?

Bien sûr, je pense que vous savez que c'est juste un exemple de la rétroaction, au tout début, nous avons parlé et les autres rétroactions sont bien sûr celles où lorsque vous exposez plus les eaux océaniques qui sont beaucoup plus sombre que la glace qui est habituellement présente, bien sûr, vous avez maintenant beaucoup plus d'énergie solaire provenant du soleil qui va directement dans l'océan au lieu d'être réfléchie dans l'espace et qui ne serait alors jamais entré dans le système climatique. Ainsi, plus il y a de perte de glaces, plus l'énergie est absorbée par les océans et c'est une rétroaction positive comme on dit, qui contribuent à la fonte encore plus de la glace.

Dans le passé, dans un passé récent, le consensus général a été que nous devions nous attendre à Arctique libre, à un moment durant la période des années 2030 à 2040 ce qui semble être une sorte d'estimation prudente. Est-ce encore un consensus utile ?

Je pense que c'est toujours dans la fenêtre de possibilité, mais je pense que si vous aviez demandé à l'ensemble des scientifiques il y a cinq ans et que vous leur demandez aujourd'hui, je pense que vous trouverez que cette date tendrait à être plus précoce. Ceci dit, je pense que le concept d'un Arctique libre de glace n'est probablement pas le point le plus important. Je pense que nous allons à un moment où il y aura peu de glace et si vous en perdez un plus, cela n'aura vraiment pas un grand effet sur quoi que ce soit parce que vous voyons déjà un accès très facile à l'océan Arctique pour les navires, pour la pêche, pour les explorations pétrolières . Nous voyons déjà de gros impacts sur les écosystèmes là et nous assistons également à des effets sur la circulation atmosphérique à cause de cette perte de glace. Je pense donc que ce n'est probablement pas le point le plus important de se concentrer sur le moment où la banquise disparait parce que en quelque sorte elle est déjà parti dans le sens où le système a évolué de manière si substantielle que nous sommes vraiment dans un état tout nouveau du système de l'Arctique.

Et son moment de solitude ^^

La quantité de banquise perdue comparée à n’importe quelle année que nous pouvons regarder en remontant même aux derniers millénaires, il n'y a vraiment rien de tel que ce que nous avons vu arrivé cette année. Cette perte de banquise cet Été est tout simplement un incroyable exemple de la façon dont le système climatique évolue, directement sous nos yeux. Je veux dire, c'est quelque chose que tout le monde peut voir. Nous n'avons pas besoin d'être un scientifique. Et je veux espérer que cet événement sévère pourra aider les gens à se réveiller et se rendre compte que c'est un gros problème. C'est un vrai problème, cela se passe maintenant. Cela n’est pas en train de se produire dans les générations futures, et nous devons vraiment commencer à faire quelque chose.

Bref, comme le dit Jennifer Francis, pour cet été, la canicule des USAs a été plus probablement forcée par la perte de la couverture neigeuse précoce. Les conséquences sont les mêmes que pour la perte de la banquise Arctique, et participe à l’amplification Arctique. Je n'avais pas fait de distinction stricte jusqu'à présent, mais là vu la tournure que cela, cela devient nécessaire ^^ En effet, la situation durant ce mois de Septembre a été marqué par une remontée persistante des hauts géopotentiels vers le Groenland, laissant les descentes polaires nous tomber dessus ^^

Ainsi, nous pouvons noter le vent zonal à 500 hPa moyenné s’est pris un gadin en ce mois de Septembre entre 30°N et 50°N

post-3513-1349459344_thumb.jpg

Et la tendance est significative au seuil 90%. Pour nous, c'est mauvais parce que nous nous sommes retrouvés du coup dans une situation de blocage persistante mal foutue, avec l'anticyclone qui se barre vers le Groenland. Cela complique aussi les prévisions saisonnières ^^ Tout les sites un peu sérieux annoncés un Automne modérément doux et sec, plus zonale et humide sur la fin. Une telle persistance d'une crête anticyclone au vert pays n'était pas vraiment anticipé. De manière générale, cela ne cesse d'être un pétage de plomb complet pour l'HN. Le problème, cela fait 2 ans que cela dure :s Il va falloir se résoudre un jour à accepter que ce soit les nouvelles normes :(

Nous le retrouvons aussi sur les valeurs de l'AAM :

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On a une anomalie négative extrêmement persistante sur le flanc Sud du jet. Cela signe la remontée et le ralentissement général du jet, comme l'explique Francis.

Si je fais donc la distinction maintenant ^^ C'est que vu comment cela part en vrille complet depuis fin Août, le fait que la banquise est collapsé pèse maintenant lourdement.

Tenez, dernier exemple en date :

500g.png

Il est où le cucul, elle est la tête ? C'est un champ de bataille immense. Ce n'est pas une AO-, ce n'est pas une AO+ ^^ Il y a rien du PNA là dedans, ni de la NAO d'ailleurs, on se retrouve avec Z500 à 5600 sur Kara, vous n'avez pas de manifestation dans le Z500 du renforcement du vortex polaire, et on se demande où est passé la zone barocline là dedans...

Si j'ai sorti les données du NCEP NCAR, c'est pour montrer que ce n'est pas une anomalie comme il y en a déjà eu. La circulation atmosphérique est sévèrement mise en mal, et aux latitudes moyennes le zonal est en train de nous lâcher.

Si vous me permettez, Foucart disait ceci sur le monde :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011...72712_3244.html

La fonte estivale de la banquise arctique renforce le pessimisme des chercheurs

LE MONDE | 15.09.2011 à 15h52 • Mis à jour le 18.09.2012 à 12h53

Par Stéphane Foucart

Le retrait estival de la banquise arctique - cette vaste surface de mer gelée autour du pôle Nord - se poursuit à un rythme soutenu, aggravant les prévisions les plus sombres. Le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain a annoncé, mardi 13 septembre, que la glace de mer de l'hémisphère Nord est désormais au plus proche de son minimum annuel et ne s'étend que sur environ 4,3 millions de kilomètres carrés. Exploitant d'autres instruments satellites, l'université de Brême (Allemagne) vient de publier sa propre estimation - environ 4,2 millions de km2.

Ces deux évaluations sont très proches du dernier record, mesuré à la fin de l'été 2007, qui pointait à quelque 4,2 millions de km2. Ce retrait inattendu avait alors abasourdi la communauté scientifique : la moyenne relevée entre 1979 et 2000 est de l'ordre de 6,5 millions de km2. Le décrochage brutal de 2007 avait fait dire à certains glaciologues que l'Arctique était sans doute entré dans un nouveau régime climatique.

Ils n'ont, pour l'heure, pas été démentis. Selon le NSIDC, les cinq dernières années ont ainsi vu les cinq superficies de banquise estivale les plus basses jamais observées. Cet été, "les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est ont été simultanément ouverts", note par ailleurs l'université de Brême. C'est le cas depuis 2008.

Les effets directs du retrait de la banquise arctique sont connus : réduction de l'habitat de la faune arctique - ours polaire, phoque, etc. - et extension vers le nord de certaines zones de pêche.

Quant à ses effets indirects, ils sont susceptibles de provoquer des changements de grande magnitude dans le système climatique. Ainsi, le retrait de la glace de mer expose au rayonnement solaire l'océan qui, de couleur sombre, absorbe une plus grande quantité d'énergie : la chaleur stockée dans l'océan augmente.

Cet effet, connu sous le nom d'"amplification arctique", est également responsable d'une augmentation des températures de l'atmosphère plus forte dans les régions arctiques qu'aux latitudes moyennes.

Ces changements de température induisent à leur tour des changements de pression et peuvent, à terme, modifier la circulation atmosphérique dans l'hémisphère Nord. Et, ainsi, y redistribuer les zones de précipitations.

La disparition de la banquise estivale - qui continuera durablement à seau cours des mois d'hiver - marquera donc le passage d'un cap. Une fois celui-ci franchi, les températures de l'Arctique augmenteront plus vite encore qu'aujourd'hui, accentuant la fonte des glaciers du Groenland qui, au contraire de la banquise, sont d'importants contributeurs à l'élévation du niveau marin.

Quand la banquise arctique aura-t-elle disparu en été ? Début 2007, le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) tablait sur 2080 environ. Cette estimation n'a plus cours.

"Si la tendance actuelle se poursuit, nous pensons que l'océan Arctique pourrait être presque libre de glace, à la fin de l'été, dès l'année 2016, plus ou moins trois ans", estime l'océanographe Wieslaw Maslowski, professeur à la Naval Postgraduate School de Monterey (Californie).

Soit entre 2013 et 2019. "Attention, il s'agit d'une projection, pas d'une prévision, tempère M. Maslowski, dont les travaux sont en cours de publication. C'est ce que nous pensons qu'il se produira si la tendance actuelle se poursuit, ce qui peut ne pas arriver."

Pour établir cette projection, M. Maslowski et ses coauteurs ne se sont pas focalisés sur la réduction de la surface de banquise : ils ont cherché à estimer l'évolution de son volume. Car les variations de superficie de banquise, observées par satellite, ne disent rien de ses variations d'épaisseur. Évaluer celles-ci est très complexe. Mais une autre équipe, au Polar Science Center de l'université de Washington, parvient à des résultats comparables à ceux de M. Maslowski.

La tendance actuelle se poursuivra-t-elle dans la prochaine décennie ? Certains en doutent. Une étude publiée en août dans Geophysical Research Letters (GRL) estime, à partir d'un modèle climatique, que la moitié de la perte de banquise relevée entre 1979 et 2005 dans l'hémisphère Nord est due à un cycle naturel. Et que, dans la prochaine décennie, l'envers de ce cycle pourrait contrecarrer l'effet des gaz à effet de serre anthropiques.

Selon Jennifer Kay et ses coauteurs du National Center for Atmospheric Research à Boulder (Colorado), la prochaine décennie pourrait ainsi voir une stabilisation, momentanée, de la glace de mer arctique. Voire un léger gain...

Aujourd'hui, l'estimation la plus couramment acceptée est celle d'une disparition de la banquise arctique estivale entre 2020 et 2050. Mais, en privé, bon nombre de scientifiques font des pronostics bien plus inquiétants.

.

Je voudrais aussi rappeler qu'il ne s'agit pas là d'être pessimiste/optimiste ; et que ce n'est pas là une question d'opinion personnelle. Je n'ai que 24 heures dans mes journées ^^ et si je n'ai pas le temps de tout expliquer et justifier, ce n'est pas pour autant que la situation n'est pas critique. Toute la communauté scientifique, et pas seulement Francis mais aussi Overland ou Wadhams, ou sans d'autre encore que je ne connais pas, disent la même chose, et cela est appuyé par la littérature scientifique (celle publiée dans des revues, pas celle qui se prétend l'être) et par les données du monde réel.

Nous devons manger pour vivre, indiscutablement. Or, les profonds chamboulements de la circulation sont en train d'éprouver la capacité de notre agriculture à produire en suffisance. Les USAs restent aux prises avec une sécheresse marquée par exemple :

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Le problème, c'est de passer d'un extrême à l'autre surtout. L'année dernière, les USA connaissaient des inondations catastrophiques. Cette année, ils connaissent une sécheresse exceptionnelle. Pareil, en Espagne, Juillet et Août ont été saharien, et en Septembre c'est le déluge avec une dizaine de morts et Andalucia y Murcia dans un triste état. Le réchauffement multipliera les extrêmes comme le dit Francis, et les extrêmes c'est tout et son contraire. Hors, pour l'agriculture, il est important d'avoir un climat un minimum stable.

Il est aussi important de comprendre qu'en l'état actuel des choses, la question de la stabilité de la banquise hivernale est particulièrement critique. Quand on voit le chaos que c'est déjà sans banquise estivale, je préfère autant éviter de savoir ce qui pourrait se passer sans banquise hivernale.

Modifié par paix

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Tenez, je vais continuer à vous faire de la traduction ;) Je vous disez que Jennifer Francis n'était pas la seule que je pouvais citer, alors ici je vous explicite ce que raconte Peter Wadhams.

Tenez, un peu de musique pour se remonter le moral, parce que là nous allons parler de catastrophe mondiale, d'effondrement, et autres...

Un expert de l'Arctique prédit l'effondrement final de la banquise dans les quatre ans.

Comme la banquise tombe à son plus bas historiques, le professeur Peter Wadhams prévient qu'une "catastrophe mondiale" (N.d.T. "global disaster" en VO...) se déroule actuellement dans les latitudes nordiques

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Le professeur Peter Wadhams appelle à un examen "urgent" de nouvelles idées afin de réduire les températures mondiales. Photographie: John McConnico / AP

L'un des experts mondiaux de premier plan de la banquise a prédit l'effondrement final de la banquise arctique en été d'ici quatre ans.

Dans ce qu'il appelle une "catastrophe mondiale" qui se déroule actuellement dans les latitudes nord alors que la zone de la mer qui gèle et fond chaque année tombe à son plus bas niveau jamais enregistré, le professeur Peter Wadhams de l'Université de Cambridge appelle à un examen "urgent" de nouvelles idées pour réduire mondiale températures.

Dans un email au Guardian, il dit: «Le changement climatique n'est plus une chose pour laquelle nous pouvons planifier de faire quelque chose d'ici à quelques décennies, et que nous devons non seulement de toute urgence réduire les émissions de CO2, mais il est aussi urgent d'examiner d'autres façons de ralentir le réchauffement climatique , comme les diverses idées de géoingénierie qui ont été mises en avant. "

Il s'agit notamment de réfléchir les rayons du soleil vers l'espace, ce qui rend plus blanc des nuages, ​​et d'ensemencer l'océan avec des minéraux capable d'absorber plus de CO2.

Wadhams a passé de nombreuses années à recueillir des données sur l'épaisseur de la glace à partir de sous-marins qui passent au-dessous de l'Océan Arctique. Il a prédit l'imminence de la débâcle des glaces de mer durant les mois de l'été en 2007, lorsque la précédente plus basse extension record de 4,17 millions de kilomètres carrés a été enregistré. Cette année, celle-ci a plongé de façon inattendue un autre 500,000 km carrés à moins de 3,5 millions de kilomètres carrés. «J'ai prévu [l'effondrement de la banquise au cours des mois d'été] pendant de nombreuses années. La principale cause est tout simplement le réchauffement climatique : alors que le climat s'est réchauffé, il y a eu une croissance moindre de glace durant l'hiver, et plus de fonte des glaces pendant l'été.

«Au début, cela n'a pas [été] remarqué, les limites de la banquise estivale a reculé lentement, à un rythme qui suggérait que la glace durerait encore 50 ans ou plus ; mais à la fin, la fonte estivale a dépassé la croissance d'hiver telle que toute la calotte glaciaire fond ou se rompt pendant les mois d'été.

"Cet effondrement, je avais prédit qu'il aurait lieu en 2015-16 au moment où l'été arctique (Août à Septembre) deviendrait libre de glace. L'effondrement final vers cet état est maintenant en train de se produire et sera probablement terminée à ces dates".

Wadhams dit que les implications sont «terribles». "Les points positifs sont l'augmentation des possibilité de transport à travers l'Arctique, un accès accru aux ressources pétrolières et gazières offshore de l'Arctique. Le principal inconvénient est une accélération du réchauffement climatique."

"Comme la banquise recule en été, l'océan se réchauffe (jusqu'à 7°C en 2011), ce qui réchauffe les fonds marins aussi. Les plateaux continentaux de l'Arctique sont composées de pergélisol, les sédiments congelés datant de la dernière période glaciaire. Comme l'eau se réchauffe, le permafrost fond et libère d'énormes quantités de méthane piégé, un gaz à effet de serre très puissant, ce qui pourrait causer une grande accélération du réchauffement climatique. "

Faisons les comptes ^^ Jeff Masters qui parle de "crippling civilization", Jennifer Francis qui a un grand moment de solitude quand elle a essayé de se convaincre que cela aiderait à faire bouger les choses, Wadhams qui donne dans le "global disaster" et le "terrible implications", Nature qui publie "Imminent and irreversible planetary collapse", la Navy des USA qui se prépare à un chambardement géopolitique dans les décennies à venir, sans compter tout ce que je ne vous ai pas repassé sur le forum (ce n'est pas pour faire mon pauvre titi, mais j'ai dans les 130 onglets ouverts dans le renard de feu, dont un paquet à exploiter encore pour ce topic.... Ne croyez pas que je vous dis tout, je n'ai juste pas le temps matériellement de tout vous redonner sur le forum). Bref, là, je crois que c'est le moment de s'inquiéter XD

Si vous me permettez, très modestement et très humblement de faire quelques remarques à propos de ce que dit Wadhams.

Je ne pense pas que la géoingénierie soit une solution. D'une part, techniquement ce n'est pas impossible mais c'est quand même risqué. Il faut être sûr de maîtriser le truc, mais du genre à 99.99% au minimum. Cela foire, les conséquences pourraient être encore plus désastreuse.

Plus fondamentalement, "philosophiquement" je ne pense pas que la solution puisse être technique, ou en tout pas que : "Emportés par de rapides galops. Nous allons plus vite que Pégase.". Sans savoir où nous allons... Le RC n'est pas le seul problème. L'état de l'économie est au moins aussi catastrophique que celui du climat, et socialement cela va finir par péter. Le problème est bien plus profond et touche les tréfonds des fondements de notre construction sociale. Espérer une solution technique, c'est croire que nous puissions continuer dans le même système cette gigantesque cavalerie qui nous mène au désastre (quand je me dis que la cavalerie à Austerlitz, c'était Murat et l'exaltation du courage à chaud ; et que maintenant la cavalerie c'est la métaphore polie pour parler de la fuite en avant des acteurs économiques...)

Bref, c'est l'Homme qui devrait se poser des questions sur lui-même plutôt que sur ce monde d'objets qui l'assiste au quotidien.

Pour le méthane, le risque est surtout celui du CO2 in fine je pense. Cela ne change pas grand'chose au final vous me direz ^^ mais le CH4 se décompose assez rapidement en CO2 et d'un point de vue plus rigoureux, il est plus pertinent de parler en terme de tonnes de carbone bazardé au total dans l'atmosphère. Voir ce que disait David sur Real Climate par exemple : http://www.realclimate.org/index.php/archi...e-game-upgrade/

De plus, j'ai fais mumuse avec les données d'ULWR du NCEP NCAR (cf. ici pour ceux qui comment à flipper ^^ : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...852&st=1540 ), et là c'est moi qui est flippé XD

post-3513-1349487415_thumb.jpg

2012 est... Comment dire ? Complétement aberrant ? délirant ?

Si on zoome sur les 45 derniers jours (depuis mi Août) :

ulwrzoom.jpg

Comme dirait Francis "the system has shifted so substantially that we are really at an all new state for the Arctic system." :s

Maintenant, c'est là qu'on se fend la poire :

ulwrecart.jpg

Par moment en Septembre, nous étions à 7 W/m² de plus que le précédent record !!!!! Sur une superficie de 15 millions de km² Oo Un rapide calcul vous dira que cela fait quasiment 1*10^19 J rebalancé dans l'atmosphère :s C'est de la folie furieuse. Et à près cela, on s'étonne que les modèles météorologiques se sont vautrés en Septembre...

Sinon, pour continuer dans la joie et l’allégresse :

post-3513-1349488111_thumb.png

J'espère qu'il va arrêter de creuser un jour... Et j'espère surtout qu'il se vautre, mais une erreur de 13/14% par rapport au précédent record, ce serait énorme et c'est franchement improbable. Peut être qu'il se plante de 5 ou 10%, et encore, mais 15% à échéance aussi courte :s Sur Septembre c'est compréhensible, il était bien à 25/30% même en Août d'excédent. Mais 15% d'erreur vers le bas en Novembre, c'est franchement gros. Et là je ne vous parle même de la normale...

post-3513-1349488335_thumb.png

Et jusqu'au mois de Janvier (Janvier...) on a une anomalie résiduelle en Beaufort.

Bref, je ne sais pas où l'on va ainsi pour l'Hiver les copains, mais on y va, et à la grâce de Dieu....

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As-tu déjà été aussi pessimiste avant ? T'envoies du lourd là :(

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As-tu déjà été aussi pessimiste avant ? T'envoies du lourd là :(

C'est ce que je disais juste avant, ce n'est pas une question d'être pessimiste ou optimiste, mais tout simplement réaliste. Les données sont ce qu'elles sont, et ne dépendent pas de notre interprétation. Là où je suis peut être pessimiste, c'est lorsque je pense que notre civilisation s'effondrera et ne tiendra pas le choc du 21ème siècle ; et que notre histoire se terminera dans le sang et les larmes. Comme le disait un autre gars (le Frédéric d'IC pour ceux qui connaisse), dans quelques dizaines d'année, ce sera rendez-vous en terre inconnue, mais façon post tipping point :D Et j'ajouterais, et sans la caméra, et c'est en effet un bon résumé.

Cependant, si j'étais vraiment pessimiste ^^ je ne passerais pas mon temps à publier sur MB. Maintenant, nous sommes sûr qu'il y aura de la casse au passage pour notre civilisation ; mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir :P Je veux essayer de faire réagir justement, parce que nous avons encore un peu de temps devant nous pour éviter le pire.

Ce qui fait que la situation est critique est la conjonction de plusieurs facteurs. Il y a un facteur de vulnérabilité. Nous sommes notamment très fortement dépendant du monde d'objets que nous avons crée, et nous vivons dans une bulle technique. Quand cette bulle technique éclatera, elle jettera l'Homme moderne à terre, nu. L'effondrement de l'URSS dans les années 90 s'était plutôt bien passé car les gens avaient une relativité autonomie pour subvenir aux besoins nécessaires. Aujourd'hui, nous sommes complétement dépendant de la grande distribution pour assurer nos besoins biologiques. J’en reviens à ce que disait Illich quand il parlait de la distinction entre autonomie et hétéronomie. Je ne suis pas là pour faire l'apologie de l'autonomie, mais soyons conscient que notre civilisation a atteint un tel niveau de complexité dans l'ensemble de ses systèmes que le bazar est devenu extrêmement inefficace et vulnérable.

De plus, il n'y a pas que le problème du réchauffement climatique. L'environnement est dans un état désastreux de manière général (le "Imminent and irreversible planetary collapse" de Nature par exemple était au sujet de la biosphère en général...). Et l'économie est aussi dans un état au moins aussi catastrophique que le climat, et le titre du papier de Nature pourrait aussi bien s'appliquer aux écosystèmes de la biosphère ; qu'à notre "écosystème", notre système économique.

Cependant, le facteur le plus critique, nous n'arrivons pas à réfléchir en dehors de ce modèle. Ce qui est l'écueil majeur en l'état actuel des choses. Quand nos chers politiques brassent de l'air à tout va à propos de la croissance, en l'invoquant de plus en plus fiévreusement, je ne pense pas qu'ils y croient vraiment. Mais ils ne savent pas faire autre chose, alors ils continuent à vendre du rêve... Si vous permettez une digression par exemple :

http://www.youtube.com/watch?feature=playe...p;v=PUH9cnV8SYM

Comme le dirait Delamarche "On va payer la note, et la note va être très salée...", et c'est aussi vrai pour l'économie que pour le climat. Mais surtout, le journaliste est une vrai tête à claque, et il illustre bien ce déni qui dépasse le cadre de la problématique du RC. Nous n'arrivons pas à accepter l'évidence que tout les systèmes, tant ceux construit par l'Homme que ceux physique de notre environnement, sont en cours d'effondrement. Ce qui intéressant, c'est par rapport aux remarques de Marshall sur "How to talk to climate deniers" :

(je ne retrouve plus le post où je vous en causais, il y avait un peu de français pour aider à faire passer le supo ^^). Là encore, le cadre d'analyse que propose George Marshall est tout à fait adapter à ce débat qui tourne court. Ce n'est pas un débat sur les chiffres, qui sont de toutes façon, soit désastreux, soit complétement bidouillés pour maintenir encore un peu le moral sur les marchés ou permettre la réélection d'Obama. C'est un débat sur deux conceptions de ce monde, où Olivier Delamarche passe limite pour un rigolo parce que nous refusons d'accepter la réalité.

La Grèce a fait défaut, l'Espagne fera défaut (heureusement, le pépé et la mémé sont mort et incinérés depuis plus de 10 ans maintenant :) ), et ainsi de suite jusqu'à ce que nous arrêtions de forcer comme des tarés. C'est la même pour le climat, aujourd'hui c’est la banquise estivale qui collapse, et ce n'est qu'un immense jeu de domino qui vient de commencer.

C'est cela qui fait que je suis aussi pessimiste. Tu pourrais argumenter qu'actuellement, la situation n'est pas joyeuse mais cela tient vaille que vaille. En effet, c'est tout à fait exact. La situation n'est pas encore catastrophique, actuellement. Je pense cependant que nous n'arriverons probablement pas à prendre conscience des enjeux avant d'arriver à l'effondrement de notre civilisation. Nous nous paralysons nous même dans l'inaction. Mais comme j'ai quand même encore un peu d'espoir ^^ et que je ne suis pas complétement pessimiste, je poste sur MB sans relâche (tu vois, il est 3h du mat' et je me fais encore du café XD Si je tiens jusqu'à 40 ans sans faire de crise cardiaque j'aurais de la chance :s ).

Sinon, pour revenir dans le sujet ^^

Je vous parlais de cet article de RealClimate : http://www.realclimate.org/index.php/archi...e-game-upgrade/ au sujet du méthane. Voici ce que dit Kate :

Projections du pergélisol

2 octobre 2012 par climatesight

Au cours de mon été à l'Université de Victoria, deux doctorants du laboratoire (Andrew MacDougall et Chris Avis) ainsi que mon superviseur (Andrew Weaver) ont écrit un article au sujet de la modélisation de la rétroaction positive du carbone du pergélisol, qui a été récemment publiée dans la revue Nature Geoscience. J'ai lu une version préliminaire de cet article il y a quelques mois, et je suis très heureuse de pouvoir enfin le partager ici.

L'étude de la rétroaction positive du carbone du pergélisol est à la fois excitante (parce qu'il a été laissé de côté des modèles climatiques pendant si longtemps) et terrifiante (car il a le potentiel d'être véritablement un facteur crucial). Il y a environ deux fois plus de carbone gelé dans le pergélisol qu'il y en a circulant dans l'atmosphère tout entière. Puisque les niveaux élevés de CO2 provoque un réchauffement dans le monde, une partie du pergélisol dégèle et libère le carbone en tant que CO2 - provoquant un réchauffement plus important, et ainsi de suite. Les précédentes simulations des modèles climatiques impliquant le pergélisol ont mesuré le CO2 libéré lors du dégel, mais en fait ne l'ont pas injecté dans l'atmosphère pour lui permettre de changer le climat. Cette étude de l'Université de Victoria est la première à fermer cette boucle de rétroaction (dans le langage des modèles climatique parlons, nous appelons cela "fully coupled").

La partie du pergélisol de la composante terrestre était déjà en place - elle a été développé pour la thèse de doctorat de Chris, et mis en œuvre dans un article précédent. Elle consiste à convertir le modèle de sol existant à une seule couche en un modèle multi-couches où certaines couches peuvent être congelés toute l'année. De plus, au lieu des quatre scénarios RCP, les auteurs ont utilisé des DEPs (Diagnostic des trajectoires d'émissions): exactement les mêmes que les RCPs, sauf que les émissions de CO2, plutôt que des concentrations, sont donnés en entrée au modèle. Cela était nécessaire afin que les émissions supplémentaires de la fonte du pergélisol puissent être prise en compte pour les calculs des valeurs de concentration sur le moment.

En conséquence, le pergélisol a ajouté une quantité supplémentaire de 44, 104, 185 et 279 ppm de CO2 dans l'atmosphère pour les DEP 2.6, 4.5, 6.0, et 8.5 respectivement. Cependant, le réchauffement supplémentaire en 2100 était sensiblement la même pour chaque DEP, avec des estimations centrales d'environ 0,25 ° C. Fait intéressant, l'effet logarithmique du CO2 sur le climat (l'ajout de 10 ppm dans l'atmosphère provoque un réchauffement plus important lorsque la concentration de fond est de 300 ppm que quand elle est de 400 ppm) a réussi à annuler les quantités croissantes issues de la fonte du pergélisol. En 2300, les estimations centrales de réchauffement supplémentaire étaient plus variables, et échelonnaient de 0,13 à 1,69 ° C lorsque les intervalles d'incertitude complets ont été pris en compte. La modification de la sensibilité du climat (au moyen d'une rétroaction artificielle), en particulier, a eu un effet important.

En raison de la fonte du pergélisol, la terre bascule d'un puits de carbone (absorbeur net de CO2) à une source de carbone (émetteur net de CO2) des décennies plus tôt qu'elle ne l'auraient fait autrement - avant 2100 pour chaque DEP. L'océan continue d'absorber du carbone, mais dans certains scénarios, la source de carbone de la terre l'emporte sur le puits de carbone de l'océan. Autrement dit, même sans émissions anthropiques, la terre émet plus de CO2 que l'océan peut absorber. Les concentrations continuent à monter indéfiniment, même si les émissions anthropique soudainement chutent à zéro. Il s'agit de la partie du papier qui m'a donné envie de me cacher sous mon bureau.

Ce scénario n'a pas été trop difficile à atteindre, soit

- si la sensibilité du climat était supérieure à 3°C de réchauffement par doublement de CO2 (environ 50% de chances, puisque 3°C est l'estimation médiane par des scientifiques d'aujourd'hui),

-ou si l'humanité suit le DEP 8,5 au moins jusqu'en 2013 avant d'arrêter toutes les émissions (un scénario très intense, mais je ne voudrais pas sous-estimer notre capacité à déterrer des combustibles fossiles et à les brûler très vite),

le dégel du pergélisol veille à ce que les concentrations de CO2 continuent d'augmenter dans une boucle auto-entretenue. Les scénarios ne vont pas au delà de 2300, mais je suis sûr que si vous les aviez laissés assez longtemps l'océan aurait fini par gagner et le CO2 commencé à tomber. L'océan gagne toujours à la fin, mais les choses peuvent être assez méchante jusque-là.

Comme si cela ne suffisait pas, le journal énumère tout un tas de raisons pour lesquelles les valeurs sont probablement sous-estimées. Par exemple, ils ont supposé que toutes les émissions du pergélisol ont été du CO2, plutôt que le beaucoup plus puissant CH4 qui est facilement produit dans les sols appauvri en oxygène, le modèle UVic est également connu pour sous-estimer l'amplification arctique du changement climatique (de combien le réchauffement de l'Arctique est plus rapide que le reste de la planète). La plupart des incertitudes - et elles sont nombreux - vont dans le sens que nous ne voulons pas, ce qui suggère que le problème sera pire que ce que nous voyons dans le modèle.

Ce document a été dans mon dossier mental "oh merde", parce que cela m'a fait réaliser que nous sommes en train de perdre le contrôle sur le système climatique. Peu importe le chemin que nous suivons - même si nous parvenons à des émissions légèrement négatifs, c'est à dire une élimination artificielle du CO2 de l'atmosphère - ce modèle suggère que nous avons obtenu un supplément de 0,25 ° C dans le pipeline en raison du pergélisol. Cela ne semble pas beaucoup, mais ajoutez les 0,8°C que nous avons déjà vu, et prenez en compte l'inertie technologique (il n'est tout simplement pas possible d'arrêter toutes les émissions en une nuit), et nous arrivons dangereusement près de la grande non-linéarité (c'est à dire le point de basculement) que beaucoup prétendent se situe entre 1,5 et 2°C. Prenez en compte l'inertie politique (la plupart des gouvernements sont nul part sur le point de créer un plan pour réduire les émissions), et nous avons déjà largement passé ce seuil.

Tout simplement parce que nous allons probablement dépasser le point de la première bascule, cependant, ne signifie pas que nous devrions baisser les bras et abandonner. 2°C est mauvais, mais 5°C est terrible, et 10°C est impensable. La situation peut toujours s'aggraver si nous le lui permettons, et comment irresponsable serait-il si nous avons fait?

http://climatesight.org/2012/10/02/permafrost-projections/

Encore un autre scientifique qui s'inquiète franchement... Je voudrais avoir le temps de poster encore plus sur MB, ne croyez pas que je choisis mes traductions en fonction du caractère plus ou moins catastrophique. L'état d'esprit de la communauté scientifique mondiale ne peut être exposé aussi brièvement dans ces quelques courts posts, mais je prétends que cela n'en soit pas moins un reflet pas totalement imprécis. Enfin, je parle bien des personnes qui publient dans des revues scientifiques, et tout le tremblement. Nous pouvons toujours trouver des scientifiques qui pensent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, nous sommes sûr d'avoir raison car les données sont factuelles, vérifiées et publiées dans la littérature. J'insiste peut être lourdement, mais je ne suis pas pessimiste. Je ne suis pas toujours d'une grande rigueur ^^ mais puisque je ne suis pas scientifique et que je ne connais presque rien aux sciences atmosphériques, je m'en tiens aux données validées par les scientifiques.

Ceci dit, elle ne parle pas exactement de "climate shift", mais c'est tout comme :

"nous sommes en train de perdre le contrôle sur le système climatique." Quand elle dit cela, elle ne prétend pas que nous ayons eu un jour le contrôle du climat. Elle veut bien sûr dire que le système climatique est en train de partir en vrille.

"Il s'agit de la partie du papier qui m'a donné envie de me cacher sous mon bureau." Y a-t-il besoin de commenter ?

Si vous me permettez, je donnerais mon avis, très humblement et modestement. Je pense que notre civilisation se sera effondré avant que nous ayons pu injecter de grandes quantités de CO2 dans l'atmosphère. Le seuil des 450 ppm n'est plus évitable, mais j'imagine mal que nous puissions suivre un scénar' façon DEP 8.5 ou DEP 6.0 vu la situation en 2012. Cependant, cela ne change rien au fait que nous sommes en train de passer tous les seuils qui faisaient que le climat était stable. Vu la trajectoire que prend l'évolution du climat, le permafrost va nous lâcher, le Groenland va nous lâcher (j'ai posté à ce sujet si vous vous souvenez), la banquise va nous lâchez,... sans avoir besoin d'aller jusqu'au DEP 8.5 Bref la situation du climat est effectivement extrêmement critique.

J'en reviens à la même chose, mais il faut comprendre que nous forçons vraiment comme jamais auparavant sur le système. C'est la seule raison qui fait que le climat est au bord du gouffre. Un rapide calcul pour montrer l'ampleur de ce qui se passe. Les derniers millions d'années, le taux de CO2 est passé de 180ppm en âge glaciaire à 280ppm en interglaciaire. L'effet radiatif du CO2 est logarithmique, le logarithme du rapport est ainsi de 0.44 environ, et la transition c’est faite sur quelques millénaires. Actuellement, nous sommes à 400ppm de CO2, et le seuil des 450ppm n'est plus raisonnablement évitable. Par rapport à 280ppm, le rapport logarithmique est de 0.47 environ, et la transition s'est faite en 2 siècles... Ainsi, ce n'est pas moi qui suit pessimiste, les données sont ce qu'elles sont, pour le meilleur et pour le pire.

Si vous lisez les commentaires, c'est pareil. Cela frise la dépression par endroits :

on October 2, 2012 at 9:34 pm | Reply Dana Nuccitelli

My mental “oh shit” folder is getting pretty full.

Andy S covered this paper on SkS too, though the server is currently down.

on October 3, 2012 at 6:51 am | Reply pendantry

Mine’s already overflowed :(

on October 4, 2012 at 6:50 pm | Reply sean

I think we need a mental ”oh shit” 2T hard drive.

_Mon dossier mental "Oh merde !" est en train de devenir bien plein.

_Le mien déborde déjà :(

_Je pense que nous avons besoin d'un disque dur mental "Oh merde !" de 2T (N.d.T. : 2 To)

Thank you for a good summary. The expression “oh shit” folder is a really good. I found this citation that I use in order to keep my mental state from sinking even more

“It’s far too late and things are far too bad for pessimism.”

Merci à toi pour ce bon résumé. L'expression dossier "Oh merde !" est vraiment bonne. J'ai trouvé cette citation que j'utilise pour éviter à mon état mental de s'enfoncer encore plus :

"Il est beaucoup trop tard et les choses sont bien trop mauvaises pour le pessimisme."

Et dire que je me plaignais d'avoir des réactions de dépressif de base des fois XD Je vais même paraître optimiste en comparaison ^^

Skeptical Science a commenté. Je ne vous traduirais pas tout, ce serait redondant, je vous redonne juste l'introduction et le "take home message" :

Modélisation de la rétroaction du carbone du pergélisol

Publié le 4 Octobre 2012 par Andy S

Une récente expérience par modélisation montre que la rétroaction du changement climatique de la fonte du permafrost est susceptible d'augmenter les températures globales d'un quart jusqu’à un degré Celsius d'ici la fin de ce siècle. Ce réchauffement supplémentaire sera en plus de l'augmentation de température causée directement par les émissions provenant des combustibles fossiles. Même dans le cas peu probable où nous devions arrêter toutes les émissions dans un avenir proche, cette rétroaction climatique du pergélisol continuerait probablement comme un processus auto-entretenu, annulant toute tentative naturelle par les océans et la végétation à l'avenir de tirer vers le bas les niveaux atmosphériques de dioxyde de carbone. Éviter un changement climatique dangereux en réduisant les émissions de combustibles fossiles devient plus difficile une fois que les émissions de pergélisol sont correctement prises en compte.

[...]

Résumé

La fonte du pergélisol libère du carbone dans l'atmosphère qui aura un effet appréciable supplémentaire sur le changement climatique, l'ajout d'au moins un quart de degré Celsius d'ici la fin du siècle et peut-être autant que d'un degré. (En comparaison, Swart et Weaver (2012) ont calculé que la combustion des ressources sur place des sables bitumineux de l'Alberta serait d'augmenter la température de 0.24 à 0.50 ° C)

L'effet de la rétroaction à venir du pergélisol sur la température n'est pas sensible à la trajectoire d'émission que nous avons choisi de suivre.

La réponse de la rétroaction du pergélisol à nos émissions historiques, même en l'absence d'émissions futures de l'homme, est susceptible d'être autonome et devraient annuler les futurs puits de carbone naturels que sont les océans et la biosphère au cours des deux siècles suivants.

Malheureusement, il y a plusieurs bonnes raisons d'envisager que les perspectives de MacDougall et al. soient optimistes, comme les auteurs eux-mêmes le montrent clairement. Cependant, aussi mauvais et inévitable qu'ils soient, les rétroactions du pergélisol ne sont que le (dé) glaçage sur le gâteau des combustibles fossiles que nous sommes occupés à faire cuire. Il est encore à nous d’influencer sur la gravité du changement climatique va être.

Et Tamino avec reprend le sujet :

Oh Merde

Climatesight a un billet qui est à la fois fascinant et inquiétant. Il rend compte des recherches récentes que les émissions de carbone provenant de la fonte du pergélisol pourraient avoir un impact beaucoup plus important que ce qui avait été pris en compte.

Comme il y a environ deux fois plus de carbone gelé dans le pergélisol que contenu dans l'atmosphère, cela pourrait être un vrai facteur crucial... et pas dans le bon sens. Comme climatesight dit: «Ce document a été dans mon dossier mental "oh merde", parce que cela m'a fait réaliser que nous sommes en train de perdre le contrôle sur le système climatique.». Par «perdre le contrôle», elle ne signifie pas que nous ayons jamais eu de contrôle dessus - c'est juste que les mécanismes naturels qui ont gardé la stabilité du climat depuis 10.000 ans ou plus ne seront plus en mesure de le faire, ou pour empêcher le genre de changements rapides qui provoquent des catastrophe pour les rats qui vivent sur la terre (les espèces à deux jambes).

Pendant ce temps, Joe Romm a repris un billet de Neven disant que les chiffres actualisés sur le volume de la banquise arctique ont été publié par PIOMAS. Oui, cette année a brisé l'ancien record. Voici un diagramme du volume annuel minimum:

icevolbar.jpg

Pour ceux (comme moi) qui préfèrent un graphique chronologique, ici c'est la même chose:

icevol.jpg

Cette année, le volume minimum annuel est inférieur à 20% de la valeur en 1979. C'est vrai. Depuis 1979, le minimum du volume de la banquise de Septembre a diminué de plus de 80%. Ouais, je l'ai dit, plus de 80%.

Mettez ça dans le dossier "oh merde" aussi.

La preuve est devant nos yeux. Le système climatique est hors de contrôle. Je ne veux pas dire "notre" contrôle, nous n'en avons jamais, je veux dire hors du contrôle de ses propres mécanismes d'auto-régulation. Il change d'une façon étonnante, avec une rapidité effrayante, et cela va empirer.

Nous ne sommes plus en mesure de pouvoir considérer les changements à venir "acceptables" ou même "tolérable". L'adaptation n'est pas une option viable. Les changements à venir impliquent des pénuries de nourriture et des pénuries d'eau, et tous les conflits humains (comme la guerre nucléaire) que ce genre de tensions induits.

La raison pour laquelle il est en train de changer : nous. Nous n'avons pas le contrôle, nous n'en avons jamais fait, mais nous avons un impact. Donc, nous avons le choix. Nous pouvons agir dès maintenant, accepter une certaine douleur pendant que cela est encore supportable, et de réduire - de façon spectaculaire - la douleur à long terme, ou nous pouvons continuer le chemin égoïste, en ne sacrifiant rien, agissant comme si un Hummer et une télévision à écran plasma sont nos droits donnés par Dieu, en consommant comme si il n'y avait pas de lendemain. Devinez quoi ? Si nous gardons cela en place, il ne sera pas.

Quel choix pensez-vous aura réellement lieu ?

Oh merde.

http://tamino.wordpress.com/2012/10/04/oh-shit/

Là, c'est Tamino qui craque ^^ Et lui aussi est un scientifique sérieux et tout. C'est vrai qu'il a eu tendance à devenir de plus en plus cynique avec le temps, mais là c'est l'apothéose je crois.

Un commentateur dit notamment ceci :

At some point very soon national academies of science need to step up their commentary on climate change, beyond mere media releases on how there is a consensus that warming is occurring. This is about more than just the communication of the science, this is about the communication of the urgency of the impending catastrophe. There needs to be a very vocal, highly-sustained, profession-wide and policy-focussed clarion call to governments around the world, and to the blithely somnambulent public at large.

À un certain point très bientôt les académies nationales de la science doivent intensifier leurs commentaires sur le changement climatique, au-delà de simples communiqués de presse sur la façon dont il est généralement admis que le réchauffement est en cours. Il s'agit bien plus que communiquer à propos de la science, il s'agit de communiquer à propos de l'urgence de la catastrophe imminente. Il doit y avoir un appel très vocal, très soutenue, à l'échelle d'une profession et la politique axée clairon pour les gouvernements partout dans le monde, et au public somnolent allégrement en général.

Olivier Delamarche aussi a tendance à devenir "cynique" (je ne sais pas, j'ai l'impression que ce n'est pas le bon terme ?). D'une certaine manière, c'est un mécanisme de défense face à cette évidence qui est que tout fout le camp.

Et donc pour en revenir au même sujet, il y a un gouffre réel entre la perception que peuvent avoir les scientifiques et la perception que peut avoir la population du changement climatique :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012...70117_3244.html

Si le changement climatique s'impose comme une réalité pour près de 90% des personnes interrogées dans le cadre d'un sondage international réalisé par Ipsos dans treize pays, la perception et l'explication de ce changement diffèrent selon les pays.

Selon cette étude, menée pour l'assureur Axa et présentée jeudi 4 octobre, 77% des personnes interrogées estiment que "le changement climatique a été scientifiquement prouvé", 23% pensant l'inverse. Cette proportion diminue dans les pays où le climato-scepticisme s'est fortement exprimé : aux États-Unis, les sondés ne sont plus que 65% à reconnaître la validité scientifique du changement climatique. Le taux tombe à 63% en Grande-Bretagne et à 58 % au Japon. En France où le débat a aussi été vif, un tiers des personnes interrogées pense que la preuve scientifique du réchauffement n'a pas été apportée.

La prise de conscience de la catastrophe ne doit pas pour autant être une raison de baisser les bras. Si je vous raconte cela, ce n'est donc pas parce que je suis pessimiste, mais justement pour essayer d'aider à la prise de conscience. Je ne pense pas qu'il ai beaucoup de monde pour me lire. Mais si le peu de gens qui me lit arrive à saisir la démesure des enjeux et à les communiquer autour d'eux, au moins cela aura été quelque peu utile. L'urgence est dans le monde réel, il y a une urgence absolue à agir. Les actions visant à limiter nos émissions de carbone ne souffrent plus aucun délai. Cependant, cela ne peut pas se faire au détriment d'une économie dans un état déjà désastreux. Nous devons donc nous trouver collectivement un nouveau modèle. C'est en partie pour cela que je dis que la solution ne sera pas seulement technique. Nous avons du mal à accepter les évidences, et encore plus de mal à agir en conséquences. Là est la tragédie de l'histoire. Pour autant, tant que la pièce n'est pas fini d'être écrite, tant que notre civilisation ne s'est pas effondrée, nous pouvons encore échapper à notre destin.

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En tout cas, au début j'était plutot dans le clan des sceptiques, je ne niais certainement pas le réchauffement mais j'en minimisais l'importance de l'Homme. Pour moi, tout cela ne tenait plus qu'a une variation naturelle légérement augmenter par le relachement de CO2.

Mais force est de constater maintenant qu'a l'allure où vont les choses, une variation naturelle ne suffit plus à expliquer les choses, l'Homme est responsable du plus gros et notre chère Terre nous le fera payé comme elle l'a toujours fait avec ceux qui ont essayer de la dominer (dinausores, etc).

Si il y a bien une chose que j'ai peur, c'est quand on essayera de contrer par quelques façons que ce soit le RC, j'ai déja entendu des choses stupides comme repeindre des régions en blanc pour augmenter l'albédo mais je crois que certains dirigerants seront capables à l'avenir de balancer quelques bombes nucléaires histoire de créé une diminution de température sans se soucier des conséquences possible.

Celui que cela interesse de savoir vers où on va, au niveau humanitaire: http://minuit-1.blogspot.be/

Modifié par huymétéo

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En tout cas, au début j'était plutot dans le clan des sceptiques, je ne niais certainement pas le réchauffement mais j'en minimisais l'importance de l'Homme. Pour moi, tout cela ne tenait plus qu'a une variation naturelle légérement augmenter par le relachement de CO2.

Oui j'étais aussi comme toi y'a pas longtemps encore :shifty::lol:

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En tout cas, au début j'était plutot dans le clan des sceptiques, je ne niais certainement pas le réchauffement mais j'en minimisais l'importance de l'Homme. Pour moi, tout cela ne tenait plus qu'a une variation naturelle légérement augmenter par le relachement de CO2.

Mais force est de constater maintenant qu'a l'allure où vont les choses, une variation naturelle ne suffit plus à expliquer les choses, l'Homme est responsable du plus gros et notre chère Terre nous le fera payé comme elle l'a toujours fait avec ceux qui ont essayer de la dominer (dinausores, etc).

Si il y a bien une chose que j'ai peur, c'est quand on essayera de contrer par quelques façons que ce soit le RC, j'ai déja entendu des choses stupides comme repeindre des régions en blanc pour augmenter l'albédo mais je crois que certains dirigerants seront capables à l'avenir de balancer quelques bombes nucléaires histoire de créé une diminution de température sans se soucier des conséquences possible.

Ouaip, la géoingénierie c'est vraiment un terrain glissant :s

Celui que cela interesse de savoir vers où on va, au niveau humanitaire: http://minuit-1.blogspot.be/

Tiens c'est cool comme site ^^ Un des premiers graphiques sur lequel je tombe :

http://www.bloomberg.com/apps/chart?h=200&...IND&img=png

Le commerce maritime mondiale est dans le coma... Ce n'est pas comme cela que la croissance va revenir XD

Je reviens ... Je vais me pendre ... :whistling:

^^ Attends moi XD

Oui j'étais aussi comme toi y'a pas longtemps encore :shifty::lol:

Désolé :s Je sais que c'est rude, mais il faut voir cela positivement. Prendre conscience de la situation, c'est une chance de pouvoir faire quelque chose...

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