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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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Je n'arrivais pas à dormir, alors j'ai placé des points sur un graphique pour me détendre :D CFS est littéralement en train de couler. Il n'est pas si mauvais pour la banquise en général, cela s'est vu en Novembre. Il a surestimé l'ampleur des dégagements, c'était attendu, mais il a bien flairé l'embrouille. Et là il n'arrive même à rejoindre les niveaux des précédents records XD

post-3513-1352857137_thumb.png

En rouge, la plus faible valeur. En bleue, la deuxième plus faible...

Je n'ai pas mis plein de petits points sur les graphiques des précédentes prévisions, notamment celle pour 2012 (http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/people/wwang/cfsv2_fcst_history/201112/index.html) mais vous pouvez vérifier que CFS a bien capté la tendance, même si il a tendance a mal géré la magnitude exacte de l'anomalie. Sachant qu'il est déjà en dessous de tout, voire même encore en dessous, si en plus il sous estime la magnitude exacte des anomalies :s Dans le détail, la prévision pour le couple Juin/Juillet/Août n'est pas très cohérente (il y va sans doute un peu fort pour Juin, et pas assez pour Août), mais cela ne retire rien au fait que CFS voit la banquise en perdition, ce qui n'est vraiment pas un bon signal. Pour les prochains mois, il semble être assez cohérent, mais cela sera à affiner. Pour Décembre, le record est possible mais cela va être short, surtout que le challenger est 2010, le mois de Décembre 2010 étant réputé pour avoir complétement craqué.

Les données du volumes sont sorties également pour Octobre, là encore l'évolution est attendue, le record de 2011 est battu. Nous restons sur une trajectoire exponentielle.

Pour l'épaisseur, elle est au même niveau que 2011, à environ 1 mètre, c'est-à-dire au niveau du record, mais elle n'est pas notablement en dessous.

post-3513-1352860012_thumb.png

C'est bien la seule variable qui n'est pas en mode explosion des précédents records. On se réconforte comme on peut...

Sinon, si certains douterait encore que la banquise puisse un jour être totalement perdue, mi-Novembre, en pleine nuit polaire, on a toujours un "trou" -à ce niveau c'est même un cratère....- de douceur au dessus de l'Arctique. En fait, l'Arctique n'arrive toujours pas à se refroidir. On sauve ce qui peut l'être, mais si en 2012 alors que la banquise estivale n'est pas totalement perdue et que le réchauffement début juste, on est déjà là...

post-3513-1352861173_thumb.png

On est en 2012, et le bassin Arctique n'est déjà plus capable de se refroidir avec le cycle saisonnier. Ce qui génère encore un peu de froid, c'est le continent, la Russie et le Canada. Mais l'Arctique en lui même est en perdition. Pour l'instant on joue à se faire peur. L'embâcle côté russe, c'est quasi exclusivement un retour à la normale la dernière décade (et je dis bien, même pas un coup de froid....) fin Octobre. C'est symptomatique sur le graphique de l'aire en mer de Laptev, tout ce fait entre le 20 Octobre et le 1er Novembre, avant il n'y a rien, après c'est la débâcle. Alors c'est sûr qu'avec des si, ma tante serait mon oncle, mais ce n'est pas passer loin d'avoir aussi côté russe de voir un Océan vierge de glace jusqu’en Novembre et d'avoir un scénario façon mer de Beaufort. Au rythme où cela va, on va vite se retrouver avec un Arctique encore plus vierge qu'une pucelle (ou un puceau, je ne sais pas ce que vous préférez :P ) même durant la nuit polaire... Pour l'instant on joue plus à se faire peur qu'autre chose, mais à force de se faire peur, il va finir par y avoir vraiment de la casse.

Tenez, pour que vous puissiez appréciez, l'épaisseur moyenne 1000-500 hPa pour la deuxième décade Novembre...

post-3513-1352863288_thumb.png

Le bazar tient grâce aux continents essentiellement, sinon ce serait le plongeon sans rémission. L'embâcle depuis les côtes est symptomatique aussi. Le bord de la banquise est tellement au Nord et n'arrive tellement plus à progresser vers le Sud ; que l'embâcle part des côtes maintenant... En 2007, cela l'avait fait aussi, mais de cette ampleur sans doute pas. et en sachant que durant les événements de perte rapide de la banquise, les continents prennent dans les 3°C/décennie, entre 2°C et 4°C :

http://www.colorado.edu/geography/class_ho..._et_al_2008.pdf

Donc le support des continents, cela ne tiendra pas éternellement...

Un autre truc sympathoche, dans le même genre que l'épaisseur 500-1000 :

img24615.png

Les infra rouges descendant vers la surface. La colonne atmosphérique émet des IRs en proportion de sa surchauffe, et au dessus de l'Arctique cela prend tout son sens... De plus, la banquise absorbe bien les IRs (le rayonnement solaire, c'est plutôt pour l'Océan et l'IR plutôt pour la banquise). Il n'y a déjà aucune épaisseur, le fond de l'Océan est anormalement doux, alors si en plus cela tape par au dessous, cela ne va pas être triste l'état de la banquise en sortie d'Hiver. Faudrait que je vous parle un jour sérieusement d'énergétique de l'Arctique. À chaque fois je vous balance des cartes d'ULWR, DLWR, USWR, autre ^^' mais je ne prends pas le temps de lier cela et de montrer pourquoi c'est la cata...

Enfin, à l'échelle globale, on sera heureux d'apprendre que même en ENSO neutre, on peut pulvériser les records. Le jour où l'on se fera un vrai événement El Nino... vaut mieux pas imaginer en fait.

Octobre est ainsi le mois le plus doux d'après le NCEP NCAR, et après le début d'année a peine frais, la succession ininterrompue des mois hors normes emmène la moyenne annuelle vers les records. On n'est pas encore à battre les records en Nina, mais cela va bien finir par se faire...

Modifié par paix

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Je vais insister :P (depuis le temps, vous devez avoir l'habitude ^^' ) mais l'évolution en Novembre est très intéressante, car elle confirme encore un peu plus que la question n'est pas de savoir si l'Arctique pourrait être libre toute l'année un jour, mais plutôt quand. Nous sommes actuellement avec des températures très anormalement douces au Pôle Nord. Je vais essayer de détailler (désolé, j'ai l'impression d'apporter les éléments un peu anarchiquement). Il est déjà vrai que certains coins de l'Arctique comme Ostrov Vize sont quasi en permanence au niveau des records de Tx :

20069201211.gif

sur une superficie de l'ordre de 1 million de km². Bref je radote peut être avec Ostrov Vize mais cela dépasse l'endettement à ce niveau.

Il est surtout notable actuellement que les températures à 850hPa n'arrivent pas à descendre sous les -15°C au dessus du bassin Arctique, alors que nous sommes en plein dans la nuit polaire qui est censée être la mère de tous les miracles, et à un mois seulement du solstice.

rhavn062.gif

Ce que je voudrais montrer, c'est la différence entre ces deux sondages, un à l'île Котельный en plein dans l'Arctique et l'autre pas très loin de Визе.

En plein dans l'Arctique :

21432 Ostrov Kotelnyj Observations at 00Z 15 Nov 2012

-----------------------------------------------------------------------------
   PRES   HGHT   TEMP   DWPT   RELH   MIXR   DRCT   SKNT   THTA   THTE   THTV
    hPa     m      C      C      %    g/kg    deg   knot     K      K      K 
-----------------------------------------------------------------------------
1023.0      8  -18.1  -20.0     85   0.77    145      2  253.4  255.5  253.5
1004.0    157  -17.3  -19.2     85   0.84    210      6  255.6  257.9  255.7
1000.0    189  -12.3  -14.3     85   1.27    195     10  260.9  264.4  261.1
  998.0    204  -11.9  -13.9     85   1.32    194     10  261.4  265.0  261.6
  982.0    328  -10.9  -13.8     79   1.35    187     11  263.6  267.4  263.8
  956.0    533  -10.2  -19.6     46   0.85    175     14  266.4  268.9  266.5
  954.0    549  -10.1  -20.1     44   0.82    176     14  266.6  269.0  266.8
  930.0    745  -10.1  -19.3     47   0.90    185     17  268.6  271.2  268.7
  925.0    786  -10.1  -19.1     48   0.92    185     17  269.0  271.7  269.1
  850.0   1436  -11.9  -16.8     67   1.21    185     17  273.7  277.2  273.9
  840.0   1526  -12.5  -16.3     73   1.28    185     18  274.0  277.7  274.2
  789.0   2004  -13.5  -22.5     47   0.80    187     20  277.8  280.3  278.0
  775.0   2139  -14.7  -23.7     46   0.73    187     20  278.0  280.2  278.1
  731.0   2578  -18.5  -22.1     73   0.90    189     22  278.5  281.2  278.6
  718.0   2712  -18.9  -22.5     73   0.88    189     23  279.5  282.2  279.6
  700.0   2901  -19.1  -25.1     59   0.72    190     23  281.3  283.6  281.4
  658.0   3360  -20.7  -34.7     27   0.31    194     25  284.5  285.6  284.6
  644.0   3518  -21.1  -31.5     39   0.43    195     25  285.8  287.2  285.9
  639.0   3576  -21.3  -30.3     44   0.48    195     25  286.2  287.8  286.3
  600.0   4037  -25.1  -28.5     73   0.61    193     27  287.0  289.0  287.1
  580.0   4282  -26.7  -29.6     76   0.57    191     28  287.9  289.8  288.1
  557.0   4570  -28.3  -30.9     78   0.52    190     29  289.4  291.2  289.5
  500.0   5340  -32.5  -34.4     83   0.42    195     35  293.4  294.8  293.4

Et l'autre, pour les terres de l'Empereur, là où la banquise devrait être présente :

20046 Polargmo Im. Krenkelja Observations at 00Z 15 Nov 2012

-----------------------------------------------------------------------------
   PRES   HGHT   TEMP   DWPT   RELH   MIXR   DRCT   SKNT   THTA   THTE   THTV
    hPa     m      C      C      %    g/kg    deg   knot     K      K      K 
-----------------------------------------------------------------------------
1000.0     15                                                               
  998.0     22   -2.9   -4.5     89   2.76     70     14  270.4  278.0  270.9
  987.0    110   -3.7   -5.1     90   2.66    355     10  270.5  277.8  270.9
  950.0    414   -6.5   -7.1     95   2.37    175     39  270.6  277.2  271.0
  926.0    618   -8.3   -8.5     98   2.18     40     37  270.7  276.9  271.1
  925.0    626   -8.3   -8.5     98   2.19     40     37  270.8  276.9  271.2
  850.0   1280   -9.5   -9.6     99   2.18    115     25  276.2  282.4  276.6
  845.0   1325   -9.5   -9.6     99   2.19    122     24  276.6  283.0  277.0
  787.0   1867  -13.0  -13.3     97   1.75    210      6  278.6  283.7  278.9
  756.0   2173  -15.0  -15.4     96   1.53    325     14  279.6  284.2  279.9
  745.0   2285  -15.7  -16.2     96   1.46    328     12  280.0  284.4  280.3
  700.0   2750  -19.3  -28.3     45   0.53    340      6  281.1  282.8  281.2
  669.0   3085  -21.5  -34.5     30   0.31      0     16  282.3  283.3  282.3
  589.0   4006  -26.3  -41.6     22   0.17    340     16  287.1  287.7  287.1
  536.0   4688  -29.9  -46.9     18   0.11    343     21  290.7  291.1  290.7
  500.0   5180  -32.7  -49.7     17   0.08    345     25  293.1  293.4  293.1

À 850 hPa, c'est quasiment la même température, à -10°C. Pour autant, en surface c'est radicalement différent. La différence, elle est dû à une inversion en couche limite grâce à la banquise. Pour autant, c'est bien juste le fait qu'il y ait la banquise qui nous sauve du désastre complet dans l'Arctique. Cela peut sembler cucul et ne pas servir mon point ^^ mais ce que je veux dire, c'est que si l'Arctique est déjà aussi chaud même en plein Novembre à 850 hPa, si on vire la banquise en surface cela suit et il fera entre -5°C et 0°C sans problème. Pour l'instant, il y a encore de la banquise en Novembre, mais la difficulté de l'embâcle en cette année montre que nous atteignons la limite des possibles. Et qu'en surface, ne plus avoir de banquise peut impliquer des anomalies monstres (cf Vize justement qui tourne à +15°C d'anomalie sur l'Hiver 2011/2012), mais c'est juste en surface, en couche limite. En altitude, l'air est déjà pratiquement assez doux pour supporter un Arctique libre même pendant la nuit polaire. Un papier de recherche sur lequel je n'arrive plus à remettre la main ^^' parler justement des inversions dans l'Arctique. Ce qui fait que l'Arctique est aussi froid en BC, ce sont les inversions. Et le gugus montrait que les inversions allaient être fortement résorbées avec le réchauffement au cours du siècle à venir. De même, le gradient thermique au Pôle Nord augmentera sous l'effet du réchauffement, c'est un résultat largement attendu (moi je vous le dit, on aura un ouragan qui termine sa vie dans l'Arctique avant la fin de ce siècle...). Ce qui est important donc, c'est que l'air est déjà pratiquement assez doux (entre -10°C et -15°C à 850 hPa) en cette mi-Novembre en altitude pour supporter un Arctique libre de glace. Ce qui fait que le bazar donne encore vaguement l'impression de tenir, c'est le refroidissement sur le continent et le fait que l'Arctique n'est pas encore libre en Septembre. Cette possibilité impliquera bien évidemment et littéralement une explosion des anomalies au dessus de l'Arctique, mais ce n'est pas gênant. On le voit bien avec la mer de Kara, symbolisé par l'état de transe de la station d'Ostrov Vize. C'est possible (je radote, je radote :P mais Vize tient quand même les +15°C durant 3 mois en 2012. Imaginez le potentiel quand le réchauffement sera deux fois plus important... ) parce que c'est "juste" la résorption d'une inversion géante si je puis dire. Cela s'était vu en 2010 par exemple en Baffin. L'état de la colonne atmosphérique avait dépassé l'inimaginable en battant des records de plein été un mois de Décembre. Pour autant en surface, grâce à ce qu'il restait de neige et de banquise -pas grand'chose certes mais suffisamment pour sauver ce qu'il pouvait encore l'être-, on a réussi a évité une journée de chaleur à Iqalit en Décembre. Cela aurait fait un peu désordre :P (d'un autre côté, cela aurait peut être aidé à prendre conscience de la véritable nature de Décembre 2010...). Même si elle a pris cher, il reste une trace d'inversion qui a empêché de matérialiser en surface l'état réel de la colonne atmosphérique :

71909 YFB Iqaluit Observations at 00Z 16 Dec 2010

-----------------------------------------------------------------------------
   PRES   HGHT   TEMP   DWPT   RELH   MIXR   DRCT   SKNT   THTA   THTE   THTV
    hPa     m      C      C      %    g/kg    deg   knot     K      K      K 
-----------------------------------------------------------------------------
1032.0     34    0.2   -1.3     90   3.38    140     21  270.9  280.1  271.5
1000.0    272   -1.5   -1.8     98   3.37    135     30  271.6  280.9  272.2
  995.9    305   -1.7   -1.9     98   3.35    135     31  271.8  280.9  272.3
  988.0    368   -2.1   -2.2     99   3.31    135     32  272.0  281.1  272.5
  958.3    610   -3.2   -4.2     93   2.94    135     36  273.3  281.5  273.8
  949.0    687   -3.5   -4.8     91   2.83    136     37  273.7  281.6  274.2
  939.0    771   -2.9   -5.3     84   2.76    138     39  275.1  282.9  275.6
  926.0    881   -2.1   -5.6     77   2.73    140     41  277.1  284.8  277.5
  925.0    890   -1.9   -5.6     76   2.73    140     41  277.4  285.1  277.8
  923.0    907   -0.9   -5.9     69   2.68    144     41  278.6  286.2  279.0
  922.2    914    0.3   -7.0     58   2.46    145     41  279.8  287.0  280.3
  921.0    925    2.2   -8.8     44   2.14    146     41  281.9  288.2  282.3
  920.0    934    2.4   -9.6     41   2.02    147     40  282.2  288.2  282.5
  914.0    987    3.6  -10.4     35   1.90    151     39  283.9  289.7  284.3
  908.0   1040    7.4  -11.6     25   1.74    155     37  288.4  293.8  288.7
  897.0   1141    8.8  -14.2     18   1.43    164     34  290.8  295.3  291.1
  888.6   1219    8.4  -15.1     17   1.34    170     31  291.3  295.5  291.5
  850.0   1585    6.8  -19.2     14   0.99    170     37  293.3  296.5  293.4
  824.8   1829    5.4  -24.9      9   0.62    170     38  294.3  296.4  294.4
  794.4   2134    3.7  -32.0      5   0.33    170     36  295.7  296.9  295.8
  765.2   2438    2.0  -39.1      3   0.17    170     36  297.0  297.6  297.1
  755.0   2547    1.4  -41.6      2   0.13    174     36  297.5  298.0  297.5
  738.0   2729    1.0  -20.0     19   1.07    180     37  299.0  302.5  299.2
  736.7   2743    0.9  -19.8     20   1.08    180     37  299.0  302.6  299.2
  701.0   3140   -2.3  -15.3     36   1.67    180     37  299.8  305.2  300.1
  700.0   3151   -2.3  -15.3     36   1.67    180     37  299.9  305.3  300.2
  676.0   3427   -4.1  -18.1     33   1.37    183     35  300.9  305.4  301.1
  656.4   3658   -5.6  -16.5     42   1.61    185     34  301.8  307.0  302.1
  644.0   3808   -6.5  -15.5     49   1.79    187     32  302.4  308.2  302.7
  639.0   3869   -6.3  -21.3     29   1.10    188     31  303.3  307.0  303.5
  631.4   3962   -7.1  -21.8     30   1.06    190     29  303.4  307.0  303.6
  608.0   4255   -9.5  -23.5     31   0.95    190     34  303.9  307.1  304.1
  607.1   4267   -9.5  -23.7     31   0.94    190     34  304.0  307.2  304.2
  588.0   4513   -9.9  -27.9     21   0.66    186     36  306.4  308.7  306.5
  560.5   4877  -12.9  -29.4     24   0.60    180     38  307.0  309.1  307.1
  518.0   5476  -17.9  -31.9     28   0.51    180     41  308.0  309.9  308.1
  500.0   5740  -18.9  -34.9     23   0.40    180     42  309.9  311.4  310.0

Pour vous amusez à vous faire peur :D Virez mentalement le peu de glace qui restait en surface, prenait un gradient de 0.5°C/100m à partir du 8.8°C à 1100 mètres et estimez la température de surface :P

Et ce n'est pas juste de l'acte de masturbation intellectuelle. Les conditions de surfaces sont encore suffisantes pour tenir vaille que vaille l'inversion, mais l'évolution de l'Arctique est tellement massive que cela ne sera pas éternel. Cela finira par arriver comme le montre Ostrov Vize. Et à nouveau, je prend l'île Визе, mais ce n'est pas un problème local, c'est juste que c'est sur cette ostrov qu'on se marre le plus, donc tant qu'à boire du gros rouge qui tâche, autant que ce soit dans la joie XD À 500 bornes de là vers l'Est, à Острове Голомянный, cela plane à peine moins :

20087201211.gif

Et à 1200 bornes vers l'Ouest au Svalbard c'est un peu mieux (enfin, comme toujours, le "un peu mieux" est très très relatif. Quand on part de l'anomalie de Vize cela paraît mieux, mais dans l'absolu ce n'est pas tellement mieux...) :

aareng.png

Pour Svalbard, à la différence des deux autres stations, il n'y a pas une inversion permanente en BC donc la moyenne est un peu plus élevée, et comme il n'y a pas d'inversion permanente, il n'y a pas de résorption de l'inversion :P donc l'anomalie donne moins dans le genre foire aux gros rouges, mais l'évolution est sensible.

Pour l'instant on joue à se faire peur. L'embâcle côté russe, c'est quasi exclusivement un retour à la normale la dernière décade (et je dis bien, même pas un coup de froid....) fin Octobre. C'est symptomatique sur le graphique de l'aire en mer de Laptev, tout ce fait entre le 20 Octobre et le 1er Novembre, avant il n'y a rien, après c'est la débâcle. Alors c'est sûr qu'avec des si, ma tante serait mon oncle, mais ce n'est pas passer loin de voir aussi côté russe un Océan vierge de glace jusqu’en Novembre et d'avoir un scénario façon mer de Beaufort.

recent365anomregion8.jpg

Ce qui est donc important de voir, au delà de l'embâcle, c'est la potentialité de voir un jour l'Arctique totalement libre même en Novembre. Au rythme où cela va, on va vite se retrouver avec un Arctique encore plus vierge qu'une pucelle (ou un puceau, je ne sais pas ce que vous préférez :P ) même durant la nuit polaire... Pour l'instant on joue plus à se faire peur qu'autre chose, mais à force de se faire peur, il va finir par y avoir vraiment de la casse.

D'autre part, on peut répondre, oui mais le 15 Novembre, c'est précoce et la banquise atteint son maximum fin Mars :P Pour autant, Mars n'est plus dans la nuit polaire, et le rayonnement solaire en Mars et le même qu'en Septembre en gros. Les mois les plus déterminants seront ceux centrés autour du solstice, Novembre, Décembre, Janvier. Si en Janvier il n'y a toujours pas d'embâcle, c'est fini de toute façon, sauf peut être au Nord d'Ellesmere et Greenland. Mais comme pour le mois de Septembre, ce ne sont pas 1 ou 2 millions de km² désespérément accroché sur ces îles qui changera quelque chose.

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Merci Paix pour ces explications!

Le "fan club" te suit avec plaisir...

On attend la suite (en espérant qu'elle soit meilleure!)

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Pour l'instant avant de me lancer dans des analyses et apporter éventuellement des réponses, j'essaye de comprendre l'ensemble.

Ensuite viendra le temps des questions et peut-être à l'issue de ces réflexions je donnerai mon avis...

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Les nouvelles ne sont pas joyeuses quand même, donc j'essaye de faire comme je peux mais bon :P

Pour les prix des MP agricole, le Food Price Index montre une évolution inquiétante, qui explique sans doute que l'UN est réagi fin Octobre.

post-3513-1353074385_thumb.jpg

C'est surtout le prix "real" en jaune qu'il faut voir. Les prix n'ont pas enregistrés un pic comme en 2008 ou 2011, mais reste cependant à un niveau très élevé dans la durée. Il y a une sorte de plateau, et en plus, ce plateau s'établit au seuil du risque d'une instabilité géopolitique (comme en 2007/2008 ou 2010/2011 avec les émeutes de la faim, le Printemps Arabe,...). Pour le maïs, il y a toujours cette absurdité criminelle des agrocarburants qui peut expliquer une partie de la hausse de fond. Les investissements spéculatifs n'ont évidemment rien arrangé. Il y a même certains qu'il faudrait poursuivre en justice pour crime contre l'humanité, mais vu que c'est pour le bien du financiarisme et de l'ultra libéralisme, personne ne moufte (cela me rappelle le référendum au sujet de l'Euro en Suède... mais je vais éviter de digresser, cela risque de dériver ^^' ). Cependant, en 2012, il se manifeste clairement quelque chose d'autre, qui est une inadéquation entre l'offre et la demande car l'offre arrive au bout des possibles. C'est une défaillance simultanée de la production de toutes les régions agricoles de l'Hémisphère Nord. Aux USA, c'est une sécheresse et une canicule exceptionnelle. Pour l'UK, l’Été pourri a eu raison des cultures. En Europe du Sud et Europe de l'Est, c'est là aussi la sécheresse et la canicule qui a frappé. Et maintenant, c'est dans l'Hémisphère Sud que la production défaille, en Argentine notamment où l'humidité aura sans doute raison des rendements (la récolte est seulement en cours, donc bon, on peut toujours espérer mais bon...) Dans le climat du 20ème siècle, la probabilité de ce type de simultanéité est de toute façon nulle, il n'y a pas à tortiller. Pour le blé par exemple, qui n'est pas concerné directement par le détournement en carburants, les prix se sont établis de manière stable sur un plateau, au delà du seuil de 2011 d'ailleurs :

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Et la volatilité est faible (comparé le range de variations en 2008 et maintenant... ). L'inadéquation entre l'offre et la demande pèse à l'évidence. D'ailleurs, c'est cela qui me rassure moyennement, pour l'instant les marchés MP sont plus épargnés quand 2008 par les partouzes spéculatives. Ce sont les marchés actions qui planent toujours, même si cela commence à baisser depuis mi-Octobre. Pour autant, les fondamentaux sont à la cave (voire même en dessous... Pour ceux qui conceptualisent mal le truc, dire que l'état de l'économie réelle est aussi désastreux que celui de l'Arctique est un bon résumé XD) et les marchés actions sont sur estimés de quelque chose comme 50/75 % (c'est comme avant-hier, après que le DJIA est touché un plus bas de 4 mois, un expert qui nous sort, les marchés sont sans doute un peu survendus maintenant XD le plus important, c'est d'y croire hein ^^ ), alors quand cela finira par lâcher prise sur les marchés actions, les dégâts collatéraux sur les marchés MP risquent de ne pas être triste... Bref, je disais donc que les fondamentaux pour les marchés MP sont sympa aussi, et là le marché reflète un peu mieux la réalité. Pour le blé, vu que je suis parti sur le sujet :

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Ce sont les données pour le monde entier. Pour 2012, les chiffres sont provisoires. Cependant, notons que la production en 2012 est parti pour être aussi basse qu'en 2010. D'autre part, ce la ne se voit peut être pas, mais le rendement (Yield, j'ai mélangé français et anglais ^^' ce sont les données de l'USDA alors je n'ai pas forcément pensé à changer les intitulés) en tonnes de blé par acre tend à ralentir sa hausse. C'est cela la magie des stat's :P avec les données de températures, certains arrivent à s'imaginer une stagnation des températures depuis 1995/1998/2002 (rayer la mention inutile :lol: ) . Là, pas grand monde ne pourrait penser que le rendement ralentit significativement sa hausse à la seule vue de la courbe, et pourtant, ralentissement significatif à 90% :P La hausse est de 0.0395 +/- 0.002 unité indéfinie entre 1960 et 2012 ; elle est de 0.0309 +/- 0.006 unité indéfinie entre 1993 et 2012. En effet, le croissance infinie dans un monde fini, c'est un truc d'économiste. Dans le monde réel, cela finit toujours par atteindre ces limites. De plus, cela se voit dans la production, qui avant était très fortement corrélée au rendement (corrélation de 0.993 sur 60/12) et peu à la superficie plantée (corrélation de 0.302 sur 60/12). Sur 93/12, cela évolue vers 0.960 et 0.521. Certes, la très forte hausse du rendement simultanément à la très forte hausse de la production biaise le résultat. Je n'ai pas tenté, mais la corrélation avec une autre série en forte hausse (comme celle des températures :P) aurait donnait une bonne corrélation même si les deux ne sont pas liées. Bref, ce que je veux dire statistiquement je n'ai pas approfondi le truc, mais on se doute bien et on voit bien que même d'une année à l'autre, le plus gros facteur est le rendement. Ces dernières années, le rendement commence à caler, donc la superficie plantée prend de l'importance, mais ce n'est pas suffisant. Si vous le préférez en plus simple, vous pouvez planter autant que vous voulez, si c'est une mauvaise année, vous aurez une mauvaise récolte :P Donc maintenant que le rendement commence à stagner, il ne faut pas espérer de miracles. Je n'ai pas sorti les données par pays, mais on peut vérifier que les pays les plus développés ont des rendements qui cale depuis 10/20 ans, et là c'est du visible de chez visible sur les graphiques. Pour les pays en cours de développement, le rendement est en hausse encore, mais cela finira par atteindre ces limites aussi. C'est pour une autre céréale cette fois, le seigle. Le seigle est produit quasi exclusivement en Europe et Amérique du Nord, donc les pays les plus développés (et les quelques % restant en Argentine et en Chine, qui ne sont pas des pays spécialement arriérés) :

clipboard01vau.jpg

La croissance infinie dans un monde fini, c'est un truc d'économiste... Le rendement est légèrement en baisse sur les 30 dernières années, mais ce n'est pas significatif.

Donc d'une part, on n'est plus capable d'augmenter le rendement, mais en plus avec le réchauffement, il y a des années où le rendement va prendre cher, comme en 2012.

Dans l'immédiat pour le blé, il faut aussi savoir que la Russie est dans une position délicate, et que même sans spéculation la hausse n'est-peut être pas finie. La Russie a produit 37.5 millions de tonnes de blé, et 69 millions de tonnes de grains tout compris. En 2010, la Russie avait sorti 41.5 millions de tonnes. La situation en Russie se dégrade donc très rapidement point de vue des stocks. Pour autant, à Moskova c'est l'attentisme. Si la Russie suspend ces exportations comme en 2010, ils mettent le feu au marchés, et vu la situation actuelle, cela risque de virer à un moment de panique sans précédent sur les marchés MP. Le plus kiffant, ce serait que la Russie se réveille quand les marchés actions se cassent le figure XD Ce serait délirant ^^ Mais bon revenons sur Terre. Une suspension des exportations, c'est ce que craint la Russie, échaudée par son expérience malheureuse de 2010 justement. Et si la Russie n'empêche pas ses exportations, elle va vite se retrouver à sec. Le gouvernement ne fait donc rien pour l'instant, mais à un moment il va bien falloir prendre une décision. On verra comment la Russie gère, mais il va leur falloir des doigts de fée pour arriver à sauver le marché intérieur sans faire paniquer les marchés MP. À force de danser au bord du volcan...

http://www.reuters.com/article/2012/11/14/...E8M74W020121114

De plus, pour l'HS comme je le disais, ce n'est pas joyeux, et si on aurait pu espérer un moment de répit avec le blé argentin et australien, c'est illusoire maintenant.

http://www.businessweek.com/news/2012-09-0...rnment-estimate

Alors que qu'à Kiev, ils n'ont pas les mêmes états d'âmes qu'à Moskva :

http://www.agriculture.com/markets/analysi...ures_11-ar27054

De plus, le bétail, la volaille, bref la viande sur pattes, à poil ou à plume, cela doit être nourri. Et sans blé pour le nourrir, on se reporte sur le maïs. Mais du coup, cela maintient la tension sur le maïs XD

http://www.agriculture.com/markets/analysi...-says_9-ar27501

(au passage, le prix de la viande va flamber pour cette raison. Nourrir un bœuf devient hors de prix a proprement parler. C'est McDo qui va être content XD Il se sont déjà pris une claque en Octobre - http://www.futuresmag.com/2012/11/09/mcdon...time-since-2003 -, si en plus ils doivent monter le prix de la bouffe :P )

Bref, je ne vais pas vous faire un état des lieux détaillé, mais sérieusement, tant que faire ce peux essayer d'être le plus autonome sur l'alimentaire. Comme le disait Candide, il faut cultiver son jardin...

Et toi, tu n'as pas d'avis sur la question ?

:whistling:

Je ne sais pas si c'est voulu, mais il est excellent le ton de cette réplique ^^

Pour l'instant avant de me lancer dans des analyses et apporter éventuellement des réponses, j'essaye de comprendre l'ensemble.

Ensuite viendra le temps des questions et peut-être à l'issue de ces réflexions je donnerai mon avis...

"Il faut pas attendre d'être parfait pour commencer quelque chose de bien" :P Chacun peut avoir un avis digne d'intérêt, il n'y a pas besoin de tout savoir. De toute façon, on ne peut pas tout savoir ^^

P.S. : D'ailleurs les marchés baissent encore ^^ Ce n'est pas un krach ni même un krach rampant (-0.2% à Wall Street, on a déjà vu mieux ^^), mais les marchés sont incapables de se ressaisir depuis 1 mois.

Modifié par paix

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"Je n'ai pas sorti les données par pays, mais on peut vérifier que les pays les plus développés ont des rendements qui cale depuis 10/20 ans, et là c'est du visible de chez visible sur les graphiques. Pour les pays en cours de développement, le rendement est en hausse encore, mais cela finira par atteindre ces limites aussi. " J'ai eu quelques états d'âmes à vous faire une telle affirmation gratuite ^^' alors je suis revenu avec encore plus de graphique :lol:

post-3513-1353108888_thumb.jpg

Stat's de la FAO. Pour l'Europe (ce n'est pas l'UE sorry :blush: erreur de dénomination et je viens seulement de m'en rendre compte. C'est l'Europe, Russie incluse), je ne vous fais pas de dessin, la tendance est encore plus plate qu'une planche à pain (il reste une vague tentative de hausse non significative à 0.003 tonnes de l'acre) et reste sur un plateau de l'ordre de 5 tonnes de l'acre. Si on sort la Russie justement, on s'aperçoit que ces rendements sont bas et peinent à augmenter, mais chez eux il y a des chances que ce soit pour ainsi dire structurel. je n'ai pas spécialement étudié la question donc je ne sais pas quels sont les facteurs qui peuvent jouer, mais je doute que ce soit juste des problèmes de pratiques agricoles. Enfin bref, il y a sans doute un potentiel pour augmenter le rendement, mais sur le long terme. En Chine, le rendement n'est pas encore au niveau de l'Europe mais s'en approche et commence à ralentir sa hausse également. Et pour l'Amérique Nord, les rendements ne sont pas fantastique non plus, mais là encore je n'ai pas approfondi la question ^^ (il y a des histoires de pucerons notamment, si vous voulez une étude non plus sur les sciences atmo's mais sur l'agronomie :Phttps://www.crops.org/publications/cs/articles/43/6/2050 ). Dans le détail on voit qu'il reste éventuellement du potentiel de hausse, mais un monde à 20 tonnes de l'acre comme en labo, on peut oublier...

D'ailleurs, comme le dit la FAO :

Questions often asked are: will yield increases continue to be possible? and what is the potential for a continuation of such growth? There is a realization that the chances of a new green revolution or of one-off quantum jumps in yields are now rather limited. There is even a belief that for some major crops, yield ceilings have been, or are rapidly being reached. At the same time, empirical evidence has shown that the cumulative gains in yields over time resulting from slower, evolutionary annual increments in yields have been far more important than quantum jumps in yields, for all major crops (see Byerlee, 1996).

In the following sections, the land-yield combinations underlying the production projections for major crops will first be discussed. Subsequently some educated guesses will be made about the potential for raising yields and for narrowing existing yield gaps.

Despite the increases in land under cultivation in the land-abundant countries, much of agricultural production growth has been based on the growth of yields, and will increasingly need to do so. What is the potential for a continuation of yield growth? In countries and localities where the potential of existing technology is being exploited fully, subject to the agro-ecological constraints specific to each locality, further growth, or even maintenance, of current yield levels will depend crucially on further progress in agricultural research. In places where yields are already near the ceilings obtained on research stations, the scope for raising yields is widely believed to be much more limited than in the past (see, for example, Sinclair, 1998). However, this has been true for some time now, but average yields have continued to increase, albeit at a decelerating rate. For example, wheat yields in South Asia, which accounts for about a third of the developing countries' area under wheat, increased by 45 kg p.a. in the 1960s, 35 kg in the 1970s, 55 kg in the 1980s and 45 kg in 1990-99. Yields are projected to grow by 41 kg per year over 1997/99 to 2030.

Intercountry differences in yields remain very wide, however. This can be illustrated for wheat and rice in the developing countries. Current yields in the 10 percent of countries with the lowest yields (excluding countries with less than 50000 ha under the crop), is less than one-fifth of the yields of the best performers comprising the top decile (Table 4.13). If subnational data were available, a similar pattern would probably be seen for intranational differences as well. For wheat this gap between worst and best performers is projected to persist until 2030, while for rice the gap between the top and bottom deciles may be somewhat narrowed by 2030, with yields in the bottom decile reaching 27 percent of yields in the top decile. This may reflect the fact that the scope for raising yields of top rice performers is more limited than in the past. However, countries included in the bottom and top deciles account for only a minor share of the total production of wheat and rice. Therefore it is more important to examine what will happen to the yield levels obtained by the countries which account for the bulk of wheat and rice production. Current unweighted average yields of the largest producers,10 are about half the yields achieved by the top performers (Table 4.13). In spite of continuing yield growth in these largest producing countries, this situation will remain essentially unchanged by 2030 for wheat, with rice yields reaching about 60 percent of the top performers' yields.

Based on this analysis, a prima facie case could be made that there has been and still is, considerable slack in the agricultural sectors of the different countries. This slack could be exploited if economic incentives so dictated. However, the fact that yield differences among the major cereal producing countries are very wide does not necessarily imply that the lagging countries have scope for yield increases equal to intercountry yield gaps. Part of these differences may simply reflect differing agro-ecological conditions. For example, the low average yields in Mexico of its basic food crop, maize (currently 2.4 tonnes/ha), are largely attributable to agro-ecological constraints that render it unsuited for widespread use of the major yield-increasing technology, hybrid seeds, a technology which underlies the average 8.3 tonnes/ha of the United States. Hybrids are at present used in Mexico on about 1.2 million ha, out of a total harvested area under maize of 7 million ha, while the area suitable for hybrid seed use is estimated to be about 3 million ha (see Commission for Environmental Cooperation, 1999, p.137-138).

However, not all, or perhaps not even the major part, of yield differences can be ascribed to such conditions. Wide yield differences are present even among countries with fairly similar agro-ecological environments. In such cases, differences in the socio-economic and policy environments probably play a major role. The literature on yield gaps (see, for example, Duwayri, Tran and Nguyen, 1999) distinguishes two components of yield gaps: one due to agro-environmental and other non-transferable factors (these gaps cannot be narrowed); and another component due to differences in crop management practices such as suboptimal use of inputs and other cultural practices. This second component can be narrowed provided that it is economic to do so and therefore is termed the«exploitable yield gap». Duwayri, Tran and Nguyen (1999) state that the theoretical maximum yields for both wheat and rice are probably in the order of 20 tonnes/ha. On experimental stations, yields of 17 tonnes/ha have been reached in subtropical climates and of 10 tonnes/ha in the tropics. FAO (1999c) reports that concerted efforts in Australia to reduce the exploitable yield gap increased rice yields from 6.8 tonnes/ha in 1985/89 to 8.4 tonnes/ha in 1995/99, with many individual farmers obtaining 10 to 12 tonnes/ha.

In order to draw conclusions on the scope for narrowing the yield gap, one needs to separate its«non-transferable» part from the«exploitable» part. One way to do so is to compare yields obtained from the same crop varieties grown on different locations of land that are fairly homogeneous with respect to their physical characteristics (climate, soil and terrain), which would eliminate the«non-transferable» part in the comparison. One can go some way in that direction by examining the data on the suitability of land in the different countries for producing any given crop under specified technology packages. The required data comes from the GAEZ analysis discussed in Section 4.3.1. These data make it possible to derive a«national maximum obtainable yield» by weighting the yield obtainable in each of the suitability classes with the estimated land area in each suitability class. The derived national obtainable yield can then be compared with data on the actual national average yields. This comparison is somewhat distorted since the GAEZ analysis deals only with rainfed agriculture, while the national statistics include irrigated agriculture as well. However, the findings seem to confirm the hypothesis that a good part of the yield gap is of the second, exploitable type. For a further discussion on this topic, see Section 11.1 in Chapter 11.

http://www.fao.org/docrep/005/Y4252E/y4252e06a.htm#TopOfPage

En gros, les rendements peuvent encore augmenter, mais il ne faut pas espérer de miracles non plus. Par là dessus, vous rajoutez le changement climatique. Les dernières années ont montré que la nouvelle normale, c'est qu'il n'y a plus de normale. Or le blé comme pas mal de plantes a besoin d'un climat un minimum stable pour pousser. Vu que le potentiel d'amériolation des rendements est de plus en plus faibles, une succesion d'évenements météos extrèmes a d'autant plus le potentiel de déstabiliser la production mondiale.

Modifié par paix

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Tiens, si vous voulez, il y a l'IEA qui vient de nous dater la date de la fin du monde XD Ce sera en 2017 ^^

http://fr.slideshare.net/internationalener...rgyoutlook.org/

https://www.iea.org/publications/freepublic...ion/English.pdf

Du à la durée de vie des installations tournant au combustible fossile, en 2017 il sera "too late" pour éviter les 450 ppm. En plus, l'IEA ne prend pas en compte les rétroactions du cycle du carbone :P En prenant en compte le cycle du carbone, il reste environ 100 gigatonnes de carbone "émissibles", c'est-à-dire 5 à 10 ans d'émissions au rythme actuel...

Dans le détail, on se fend la poire aussi :

The tide turns for US energy flows Energy developments in the United States are profound and their effect will be felt well beyond North America – and the energy sector. The recent rebound in US oil and gas production, driven by upstream technologies that are unlocking light tight oil and shale gas resources, is spurring economic activity – with less expensive gas and electricity prices giving industry a competitive edge – and steadily changing the role of North America in global energy trade. By around 2020, the United States is projected to become the largest global oil producer (overtaking Saudi Arabia until the mid-2020s) and starts to see the impact of new fuel-efficiency measures in transport. The result is a continued fall in US oil imports, to the extent that North America becomes a net oil exporter around 2030. This accelerates the switch in direction of international oil trade towards Asia, putting a focus on the security of the strategic routes that bring Middle East oil to Asian markets. The 2 World Energy Outlook 2012 United States, which currently imports around 20% of its total energy needs, becomes all but self-sufficient in net terms – a dramatic reversal of the trend seen in most other energyimporting countries.

Ça les gars, c'est ce qu'on appelle se toucher... Pour le coup, je ferais plus confiance aux chinois :

“Unconventional oil and gas resources, represented by shale gas and shale oil, have helped the US take a great stride on its “way to energy independence”. That also helped the Americans win time and raise the possibility for the US government to keep its promise “to rely mainly on slow development of new and renewable energies as well as technologies such as electric vehicles, biomass, wind energy and solar energy.” But we should understand the concept of America’s energy independence more accurate, America’s enormous potential of energy self-sufficiency makes it less dependent on imports year by year. Against the backdrop of oil market globalization, America may import relatively cheap oil from Saudi Arabia and other countries (e.g. Canada and Mexico, etc.) . The U.S. has no need, and indeed would not be able to achieve 100% energy self-sufficiency. America’s energy independence is more a political slogan than an actual policy objective. The essence of “energy independence” is to improve oil supply security.”

www.eri.org.cn/uploadfile/Executive_Summary.pdf (l'anglais est vers le bas ^^ je ne parle pas encore couramment le mandarin :D )

Il y a quand même lueurs qui brille dans le tas :

No more than one-third of proven reserves of fossil fuels can be consumed prior to 2050 if the world is to achieve the 2 °C goal, unless carbon capture and storage (CCS) technology is widely deployed. This finding is based on our assessment of global “carbon reserves”, measured as the potential CO2 emissions from proven fossil-fuel reserves. Almost two-thirds of these carbon reserves are related to coal, 22% to oil and 15% to gas. Geographically, two-thirds are held by North America, the Middle East, China and Russia. These findings underline the importance of CCS as a key option to mitigate CO2 emissions, but its pace of deployment remains highly uncertain, with only a handful of commercialscale projects currently in operation.

En gros, cela commence à devenir vraiment tendu pour éviter les 2°C, sans tenir compte des rétroactions du cycle du carbone (et on ne parle que d'un seul gaz, le CO2. Après, il y a aussi le CH4, le N2O, et tous un tas de composés totalement artificiels XD )

Et dans la présentation :

All-time high oil prices acting as brake on global economy

C'est bien, encore un effort et il finira bien par s'en trouver un qui finira par admettre que les subprimes, c'était la meilleure excuse bidon qu'ils aient pu trouver pour masquer l'effondrement en cours de l'économie...

Bref, moi aussi je vais aller me toucher aussi, cela me détendra ^^ Vaut mieux en rire qu'en pleurer comme dirait l'autre. Et sinon les gens commencer sérieusement a réfléchir au plan B, j'espère qu'il n'y en aura pas besoin mais vu comment cela part en choups, cela ne saurait être inutile. Surtout qu'il n'y aura pas de plan C là...

Modifié par paix

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J'allais me coucher, mais maintenant c'est un financier -même pas un économiste (y a encore quelques économistes éclairés)- qui s'inquiète de l'effondrement de notre civilisation ^^ J'étais parti pour vous redonner l'hymne à la joie, mais vu comment on est parti, ce sera le chant des partisans :P

Il s'agit de Jeremy Grantham qui travaille pour un fond d'investissement, GMO ( http://www.gmo.com/America/ ). Il n'a d'aucun vraiment rien de l'écolo barbu :whistling: Bon j'en ris -jaune :P - comme cela, mais j'insiste, c'est bien un financier, même si c'est publié dans Nature. Le gars son job à la base c'est de brasser des millions, pas de faire du social ou de l'écologie...

Soyez persuasif. Soyez courageux. Soyez arrêté (si nécessaire -N.D.T. Pour Jimmy, c'est déjà fait XD- )

Une crise des ressources aggravée par le réchauffement climatique est imminente, soutient le financier Jeremy Grantham. Plus de scientifiques doivent parler.

14 Novembre 2012

Je n'ai pas encore rencontré un scientifique du climat qui ne croit pas que le réchauffement climatique soit un problème plus grave qu'ils ne le pensaient il ya quelques années. La gravité de ce changement n'est pas apprécié par les hommes politiques et le grand public. Le monde scientifique mesure soigneusement la rapidité avec laquelle nous nous approchons de la falaise et, sans aucun doute, mesurera soigneusement notre rapidité de chute -N.D.T. J'interromps ^^ mais elle me fait marrer cette phrase XD c'est génial cette image du scientifique qui passe son temps à tout mesurer imperturbablement :P -. Mais il ne fait pas assez pour l'arrêter. Je suis un spécialiste des bulles d'investissement, non de la science climatique. Mais les effets du changement climatique ne peut qu'aggraver le problème écologique que je vois se refléter dans les marchés financiers - la flambée des prix des matières premières et les pénuries imminentes.

Mon entreprise a mis en garde contre le gonflement considérable des actions japonaises en 1989 - la grand-mère de toutes les bulles - la croissance des actions aux États-Unis en 2000 et tout les risques à la fin 2007. Le mélange habituel de la pensée et de l'encouragement des investisseurs pieux dangereux et cynique intérêts industriels réalisés ces bulles possible. Les prix mondiaux des matières premières sont maintenant en train d'augmenter rapidement. Ceci ne constitue pas une bulle, cependant, mais c'est un véritable changement de paradigme, peut-être le changement économique le plus important depuis la révolution industrielle. Simplement, nous sommes à court.

L'indice des prix de 33 produits de base importants ont diminué de 70% au cours des 100 dernières jusqu'en 2002 - une énorme aide pour les pays industrialisés à devenir riche. Un seul produit, le pétrole, a stagné jusqu'en 1972, puis, avec l'avènement de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, il a commencé à augmenter. Mais depuis 2002, les prix de presque tous les autres produits de base, ainsi que du pétrole, a triplé en six ans, le tout sans une guerre mondiale et sans beaucoup de commentaires. Même si les prix venait à chuter de 20% demain ils auraient en moyenne encore doublé en 10 ans, soit l'équivalent d'une hausse de 7% par an.

Cette flambée des prix est une réponse à la croissance démographique mondiale et l'explosion des dépenses en capital en Chine. Particulièrement dangereux pour la stabilité sociale et le bien-être sont les prix alimentaires et les coûts de l'alimentation. La croissance de la productivité des céréales est tombée à 1,2% par an, ce qui est exactement égal au taux de croissance de la population mondiale. Il n'y a maintenant aucune marge de sécurité.

Ensuite, il y a la pénurie imminente de deux engrais : le phosphore (phosphate) et le potassium (potasse). Ces deux éléments ne peuvent pas être fabriqués, ne peuvent pas être substitués, sont nécessaires pour développer toutes les formes de vie, et sont exploités et épuisés. Il s'agit d'un ensemble d'états effrayant. Les anciens États soviétiques et le Canada ont plus de 70% de la potasse. Le Maroc dispose de 85% de tous les phosphates de haute qualité. Il est le plus important quasi-monopole dans l'histoire économique.

"Il est essentiel que les scientifiques sembler plus réaliste, plus désespéré, dans le constat sur le réchauffement climatique."

Qu’adviendra-il lorsque ces engrais seront épuisés est une question à laquelle je ne peux pas faire une réponse satisfaisante et, croyez-moi, j'ai essayé. Il semble n'y avoir qu'une seule conclusion: leurs utilisations doit être considérablement réduites dans les 20-40 prochaines années ou nous allons commencer à mourir de faim (N.D.T : starve en anglais, ce n'est pas de l'inflation par la traduction. C'est littéralement, la famine, la mort de faim... ).

L'aveuglement du monde quand il s'agit du problème des engrais se voit aussi dans le manque choquant de prise de conscience de la part des gouvernements et du public de l'augmentation des dommages à l'agriculture par le changement climatique, par exemple, la succession des phénomènes météorologiques extrêmes qui ont réduit les récoltes de céréales dans les dernières années. La reconnaissance des faits est retardée par la propagande franchement brillant et les faux-fuyants délivré par les intérêts énergétiques qui ont quasiment le contrôle du Congrès américain. (Il n'est pas sans rappeler le rôle joué par le secteur financier lorsque les bulles d'investissement commencent à se former ... mais cela, au moins, n'est que de l'argent.) Nous avons besoin que les producteurs de pétrole laissent 80% des réserves prouvées inexploitées pour atteindre un climat stable. En tant qu'ancien analyste pétrolier, je peux facilement calculer l'enthousiasme des compagnies pétrolières pour laisser 80% de leur valeur dans le sol - absolument nul.

Les effets néfastes des changements climatiques s'accélèrent. James Hansen de la NASA a crié des avertissements pendant 30 ans. Bien qu'au premier abord il ai été rejeté comme un fou, presque tous ses prévisions initiales, inquiétantes, se sont révélées conservatrice par rapport à ce qui s'est réellement passé (N.D.T : le pire c'est que c'est vrai malheureusement...). En 2011, Hansen a été arrêté à Washington DC, aux côtés de Gus Speth, ancien doyen de la faculté de l'environnement de l'Université Yale, Bill McKibben, un des environnementalistes les plus anciens et les plus passionnés pour avertir sur le réchauffement climatique, et ma belle-fille, le tout pour protester contre un gazoduc prévu d'acheminer le bitume canadien vers les raffineries aux États-Unis, bitume si épais qu'il nécessite même des masses d'eau pour le déplacer. De son siège en prison, Speth a dit qu'il avait tenu des postes importants à Washington, mais aucun n'est plus important que celui-ci.

Le président Barack Obama a raté la chance d'une vie pour obtenir une loi sur le climat passé, et ses grands spécialistes de l'environnement et de l'énergie John Holdren et Steven Chu ont manqué dans l'action. Les scientifiques sont naturellement protecteurs de la dignité de la science et sont horrifiés par la publicité et l'exagération. Ces craintes, malheureusement, ne sont pas partagés par leurs adversaires, ce qui crée une assez pénible bataille unilatérale. La surestimation peut généralement être dangereuse pour la science (elle l'est certainement pour des carrières), mais pour les changements climatiques, de manière unique, la litote est encore plus risquée et donc, sans doute, contraire à l'éthique.

Il est essentiel que les scientifiques prennent plus de risques pour leur carrière et se fasse entendre de manière plus réaliste, plus désespéré, dans le constat sur le problème de réchauffement planétaire. Les jeunes scientifiques sont obsédés par l'idée de la permanence, de sorte que ce soit probablement au plus âgés, aux scientifiques chevronnés et les retraités à faire le gros du travail. Être arrêté si nécessaire. Ce n'est pas seulement la crise de votre vie - c'est aussi la crise de l'existence de notre espèce. Je vous supplie d'être courageux.

http://www.nature.com/news/be-persuasive-b...cessary-1.11796

Quelques remarques de bidochon du traducteur.

Ici, il ne s'agit pas d'un économiste, comme je le disais il y en a encore quelqu’un pour avoir de la lumière à tous les étages. Il s'agit d'un financier... À un moment il dit aussi qu'il y a un gouffre entre la perception par le public et les politiques, et la perception par les experts. C'est ce qui est affolant. Cela donne l'impression d'être un délire personnel de paix sur MB parce que personne n'en parle :s (merci au fait les gentils modos de ne pas me taper sur la gueule quand je digresse ainsi ^^' ) mais tous les experts, du climatologue au financier, dise qu'on va à la catastrophe. Rendez-vous compte... Tous les experts, du climatologue au financier, disent qu'on va à la catastrophe, et pourtant le grand public ne le sait pas, anesthésié par les médias et les hommes politiques :s C'est de la folie.

Ensuite, pour l'agriculture, il est vrai que j'avais pensé à parler per capita, mais ne l'ai fait. La production augmente bien encore, mais per capita, cela stagne voire même décroit (pour le blé par exemple, c'est 100 kilogrammes au gus et à l'année qui est sorti, mais le pic a été atteint milieu des années 80, et depuis cela décroit doucement...

post-3513-1353295656_thumb.jpg

). Il utilise bien to starve en anglais, mourir de faim encore plus maigre qu'un anorexique. Par exemple, c'est l'image des petits africains famélique en train de crever de faim, "oubliés" par l'aide alimentaire. Voir google par exemple -âme sensible s'abstenir...- https://www.google.fr/search?q=starve&o...rI8fdtAb7xoD4DQ

Et c'est un financier qui parle... Moi je vous dis les gens, cultivez votre jardin, cela ne saurait être inutile. D'ici à ce qu'on retrouve les tickets de rationnement...

Pour la communication scientifique, c'est ce que disait Hansen en 2007 déjà (j'ai du vous en parlez tantôt, je ne sais plus où ^^ ) :

http://iopscience.iop.org/1748-9326/2/2/024002/fulltext/

Comme le disait un gars sur un blog, il ne s'agit plus seulement de communiquer sur des résultats scientifiques, mais sur l'urgence de la situation.

Enfin, c'est pire que ce que les scientifiques ont pu pensé, et cela se vérifie tout les jours. Un autre gars sur un autre blog ^^ disait cette fois que le débat n'était plus entre l'IPCC 2007 et les dissidents climatiques, mais entre la bonne science qui est pire que l'IPCC, et la bonne science qui est encore pire... Notre civilisation pourrait ne pas encaisser ne serait que 2°C de réchauffement au global. Alors même que nous sommes parti pour sur over shooté cette valeur. Et même en cas d'effondrement économique rapide, il est déjà quasiment impossible de s'en tenir à ce seuil. Je me suis amusé à simuler un peu comment tenir les 2°C en supposant que seul le CO2 entre en jeu et avec des rétroactions (rien que là, c'est quasiment de la touchette cette hypothèse...) mais sans géoingénierie ni pompage de carbone ou autres -si c'est un effondrement, ce n'est plus possible :P - et le seul scénario crédible, c'est un effondrement complet après 2015 avec pour ainsi dire retour à la préhistoire d'ici 2050... En gros, on a déjà bazardé dans l'atmosphère 600 gigatonnes de carbone, et en tenant compte des rétroactions du cycle du carbone, il ne faut pas aller au delà de 700, 800 au grand maximum (le seuil pour les 2°C est à 1000 gigatonnes environ, donc il faut retrancher à cette valeur ce qui sera émis par rétroactions). Sachant qu'actuellement, on sort 10 gigatonnes à l'année...

Si vous préférez en ppm (cela cause peut être plus ^^), on est quasi à 400 ppm de CO2. Les 2°C sont à 450 ppm, les rétroactions nous gratifieront de 30ppm, 20 en étant optimiste. Il reste donc 20 à 30 ppm émissible, sachant qu'on tourne à plus de 2 ppm de hausse l'an actuellement.

Bon allez, bonne journée quand même :P

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Bonjour Paix et tout le monde,

"Bon allez, bonne journée quand même"

Ouhais, si on veut, après avoir lu tout cela de grand matin. :blush:

Deux questions :

1. Dans l'hypothése ou aujourd'hui, on arrête toute émission de co2 et autres joyeusetés, combien de temps faudra t'il pour que la masse de co2 présente actuellement en trop dans l'atmosphère revienne à une "normale" (parce que si en 2050 c'est la préhistoire, alors en 2050, y a plus de co2 rejeté) ?

2. Le cycle 24 actuel du soleil est faible par rapport à des cycles passés. Certains disent que on se dirige vers une période froide (genre maunder ou dalton). Ceci pourrait contrebalancer un "éventuel réchauffement" ? Mais quid de l'atmosphère (et du climat) qui se verrait saturer en co2 et un refroidissement ? Comment ce dernier réagirait ?

Dans l'article du financier, il y avait la même inquiétude, à savoir, que la grande majorité des gens ne se soucient pas de ce qui peut arriver (ou plutot de ce qui va nous arriver). C'est l'effet cassandre (ou Lazarre si tu veux). J'en parlais à un ami dernièrement et il m'a dit "bah, on ira faire des réserves au grand magasin". Je lui ai répondu que s'il n'y avait rien dans le grand magasin, difficile de faire des réserves. Il y a eu une vague lueur d'inquiétude dans ses yeux, et puis, plus rien.

Comme je le disais dans un autre "post", tant que la cata ne s'abattra pas, on n'y croira pas.

Cela ne te rapelle rien, du temps de Noé : les gens mangeaient et buvaient jusqu'à ce que........ ??

Toutes les civilisations se sont un jour ou l'autre effondrés. Nous n'y échaperrons pas. Il faut espérer que le Day After soit gérable.

PS : n'oublie pas de dormir :sleeping: LOL

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Bonjour Paix et tout le monde,

"Bon allez, bonne journée quand même"

Ouhais, si on veut, après avoir lu tout cela de grand matin.

^^'

2. Le cycle 24 actuel du soleil est faible par rapport à des cycles passés. Certains disent que on se dirige vers une période froide (genre maunder ou dalton). Ceci pourrait contrebalancer un "éventuel réchauffement" ? Mais quid de l'atmosphère (et du climat) qui se verrait saturer en co2 et un refroidissement ? Comment ce dernier réagirait ?

La variation de l'activité solaire reste faible par rapport à l'ampleur du forçage anthropique. Avec l'actuel ralentissement de l'activité solaire, on a sans doute perdu 0.2 ou 0.3 W/m², ce qui peut expliquer le réchauffement un peu moins franc du collier depuis quelques années. Le déséquilibre radiatif de la Terre s'est ainsi sans doute légèrement tassé, en passant de 0.8 ou 0.9 W/m² au début du siècle (le 21ème hein :P ) à 0.5 ou 0.6 W/m² actuellement ( http://www.giss.nasa.gov/research/briefs/hansen_16/) . Les barres d'erreurs sont larges donc il ne faut pas chercher la précision au centième près, mais en gros on voit bien que même avec un profond minimum solaire, cela n'empêche pas la Terre de rester en déséquilibre et de se réchauffer.

En cas de passage dans un minimum de Maunder, nous pourrions encore perdre 0.5 W/m² au maximum :

http://www.eawag.ch/forschung/surf/publika...009/2009tsi.pdf

Cependant, le forçage par effet de serre continue à s'amplifier, et le passage en minimum de Maunder n'est pas garanti. Si cela devait arriver, le réchauffement serait très fortement ralenti mais sans doute pas arrêté. Le déséquilibre radiatif généré par l'Homme est déjà plus important que ce qui peut être résorbé par un minimum solaire, et continue de croître. D'autre part, une activité solaire aussi basse ne dure pas longtemps, quelques dizaines d'années, bien qu'il existe des périodes de faible activité qui persiste quelques siècle. Le pic "négatif" lui ne dure cependant pas bien longtemps, en tout cas bien moins longtemps que le forçage anthropique. Et les données se recoupent assez largement pour être confiant dans les reconstructions, même si sur une étude les barres d'erreurs sont assez larges.

Deux questions :

1. Dans l'hypothése ou aujourd'hui, on arrête toute émission de co2 et autres joyeusetés, combien de temps faudra t'il pour que la masse de co2 présente actuellement en trop dans l'atmosphère revienne à une "normale" (parce que si en 2050 c'est la préhistoire, alors en 2050, y a plus de co2 rejeté) ?

C'est vrai que j'y étais un peu comme un warrior ^^ on va causer un peu cycle du carbone tiens, cela ne pourra pas faire de mal et cela sera plus dans le sujet du topic ^^ (pensez à l'aspirine avant, on va parler en millions de milliards à un moment :D )

Déjà, on parle en parties par million en volume, ou ppm. Pour les gaz, la fraction molaire est égal à la fraction volumique (pour ceux qui ne voit pas ce qu'est une mole :P C'est un nombre de molécules). Ainsi, actuellement on est à 400 ppm de CO2 (plus proche des 390 que des 400, mais 400 c'est un chiffre rond, j'aime bien ^^). Cela veut dire qu'il y a 0.04% de CO2 dans l'air en terme de volume. Dit autrement, si vous prenez cent mètres cube d'air, il y aura 0.04 mètre cube (40 litres) de CO2. Cela ne fait pas beaucoup ^^

Cette quantité de CO2 peut aussi être compté en masse. Généralement, on compte en tonne de carbone plutôt qu'en tonne de CO2. Une tonne de carbone, c'est 3.67 tonnes de CO2. Dans l'atmosphère, 1 ppm représente 2.12 tonnes de carbone et 7.78 tonnes de CO2. Dans la littérature, on compte aussi parfois en pétagramme de carbone, c'est-à-dire un million de milliard de gramme de carbone :P C'est là que l'aspirine est utile ^^ 1 PgC, c'est 1 gigatonne de carbone.

Ainsi, au préindustriel, il y avait 280 ppm de CO2. Cela représente donc 590 gigatonnes de carbone (cela fait de la masse quand même mine de rien :lol: ). Actuellement, à 400 ppm, ce sont quasiment 850 gigatonnes de carbone qui sont dans l'atmosphère.

Pour éviter les 2°C (en sensibilité fast), il faut s'en tenir à 450 ppm. Vu comment on est parti, il peut cependant être préférable d'accepter de dépasser ce seuil, puis de revenir progressivement à des valeurs plus basses. En effet, la Terre ne s'ajuste pas automatiquement au forçage, et dépasse ce seuil de 450 ppm n'amène à un réchauffement de 2°C qu'après plusieurs décennies. Même si l'Homme n'extrait pas de CO2 de l'atmosphère, l'Océan continuera de toute façon à pomper du carbone hors de l'atmosphère et diminuera progressivement la concentration de CO2. Ainsi des auteurs ont calculé qu'avec des émissions de 1000 gigatonnes de carbone, quelque soit la trajectoire d'émission, cela amenait à un réchauffement maximum de 2°C (sous des concentrations de CO2 de 450 à 500 ppm puisque que la Terre n'est pas à l'équilibre). Puis l'Océan éponge, et ramène le CO2 atmo' sous le seuil des 450 avant que la température n'est le temps de s'équilibrer :

http://www.fraw.org.uk/files/climate/allen_2009.pdf

Ce sont bien ici 1000 gigatonnes émis, pas 1000 gigatonnes dans l'atmosphère, c'est bien la subtilité de l'affaire.

En cumulé, nous avons déjà émis ~560 gigatonnes de carbone ( http://trillionthtonne.org/ ). Un peu moins de 400 en 2012 par combustions, cimenterie, ... et un peu moins de 200 par le changement d'usage des sols (déforestation,...). Actuellement, le rythme est à 9.5 gigatonnes de carbone par an d'émissions diverses, et environ 1.5 gigatonnes par changement d'usage des sols. En gros évidemment, ne vous arrêtez pas à l'unité ^^ En théorie, il y a donc encore de la marge avant les 1000 gigatonnes. Le problème, c'est que là c'est la version bisounours de la chose.

Dans la réalité, toutes les études récentes montre que les rétroactions du cycle du carbone vont au minimum permettre de stabiliser la concentration de CO2. Et donc, dis autrement, si on arrive à 450 ppm, on restera à 450 ppm au moins quelques centaines d'années, en tout cas largement assez longtemps pour que l'atmosphère s'équilibre à 2°C.

Là où cela devient jouissif, c'est qu'aucun scénario d'émission actuellement ne permet d'envisager de rester à 450 ppm strictement. Le RCP 2.6 par exemple ( http://www.iiasa.ac.at/web-apps/tnt/RcpDb/...mp;page=compare ) dépasse la cible en milieu de siècle, avant de supposer que l'Homme met en place des mesures de capture de carbone pour diminuer la concentration de CO2. Et les scénarios qui prennent en compte qu'il faut s'en tenir strictement à 450 ppm, comme celui de l'IEA, sont déjà quasiment irréalisable.

Cependant, si on veut être complet, les rétroactions du carbone commencent à entrer en jeu, et donc la Terre risque de devenir émettrice nette de carbone un certain temps, avant que la situation ne se stabilise et que l'Océan puisse commencer à jouer son rôle d'éponge géante à CO2. Une étude (sur laquelle je n'arrive plus à remettre la main, sorry :s ) montrait ainsi qu'il restait ainsi 200 gigatonnes émissibles en gros, le reste étant fourni par les rétroactions du cycle du carbone. Sur le compteur que je vous ai passé ( http://trillionthtonne.org/ ), c'est en fait l'objectif 750 gigatonnes de C, celui à droite, qu'il faut vise. C'est aussi sur ce sujet que Katlin Alexander a dis qu'elle voulait se cacher sous son bureau... ( http://climatesight.org/2012/10/02/permafrost-projections/ ). L'objectif pour stabiliser à 2°C est donc encore en dessous de l'objectif 450, qui est souvent repris officiellement. La cible doit être aux alentours de 420 ou 430 un peu près. Au rythme actuel, cela représente une quinzaine d'années d'émissions (le compteur dit 2027). C'est là que j'arrive un peu comme un bon sauvage :P En gros, à moins effectivement d'un scénario de fin du monde, ce n'est plus évitable. Il faudrait une décroissance des émissions de plus de 5% des émissions par an. En 2009, au plus fort de la crise, cela n'était tombé que de 1.3% environ. Une baisse à 5 ou 6% par an, c'est un effondrement complet de notre civilisation quasiment du jour au lendemain, ce n'est pas réalisable autrement. Vu que je ne pense pas non plus que cela va se terminer en fin du monde d'ici 30 ans ^^ (je ne suis pas non plus dépressif, faut pas croire :P ), on peut oublier les 2°C, ce n'est plus évitable.

C'est aussi pour cela qu'Hansen s'excite autant avec un seuil à 350. Si on atteint les 450 ppm, on va sans doute commencer à provoquer l'effondrement de la calotte glaciaire de l'Est Antarctique. Si maintenant vous voulez vraiment la version flippante, il faut savoir qu'à 450 ppm, le réchauffement au bout de plusieurs milliers d'années, en prenant en compte toutes les rétroactions lentes, est de 4°C. En effet, à 450 ppm, la calotte glaciaire du Groenland s'effondre (donc la belle couleur blanche qui fait plein d'albédo sur des millions de km², on oublie...), la calotte glaciaire de l'Ouest Antarctique s'effondre (idem, hausse de l'albédo, donc encore plus de réchauffement), et la calotte glaciaire de l'Est Antarctique est salement amoché. Et que trouve-t-on sous l'Antarctique ? Du permafrost avec plein plein plein de carbone... http://www.bris.ac.uk/news/2012/8742.html

Donc si on dépasse les 2°C, le permafrost Arctique va stabiliser la concentration de CO2. Puis, quand l'Antarctique va commencer à s'effondrer, c'est lui qui va mettre un coup pied dedans. Et donc, sur l'échelle de plusieurs dizaines de milliers d'années, le climat ne reviendra pas à des valeurs préindustriels. Il va basculer vers une nouvelle période chaude. C'est pour cela que James Hansen parle de 350 ppm de CO2 comme valeur cible. On le raille parfois à ce sujet, mais vu comment c'est parti...

Et pour terminer sur une belle apothéose, il faut savoir que là, on parle seulement de CO2. On suppose qu'à notre échelle de temps, le CH4 et le N2O sont compensés par le forçage négatif des aérosols. Et sur une échelle de plusieurs milliers d'années, ils retourneront à des valeurs pré industriels. Cependant, les quelques très rares études sur le cycle du CH4 montre qu'il convient de ne pas non plus se laisser aller à patauger dans un optimisme béat à ce sujet... Il n'y a pas de risques, comme on entend parfois, d'une catastrophe des clathrates de méthanes avec un réchauffement énorme du au CH4. Par contre, il est bien possible que le relargage chronique de CH4 puisse limiter la diminution de sa concentration atmosphérique. La majorité des émissions de CH4 termineront au final en CO2 de toute façon, c'est pour cela d'ailleurs que les études du cycle du carbone se concentre sur le CO2. C'est ce que les anglo-saxons appellent du "long tail", de la longue queue littéralement (rien de grivois ici évidemment :whistling: ). C'est l'équilibre du système au bout de plusieurs milliers d'années. Par contre, sans les aérosols le potentiel de réchauffement du à tous les gaz à effet de serre (CH4, CO2, N2O essentiellement) est déjà au delà de 2°C... Si les aérosols sont donc éliminés, il y a une possibilité de dépasser le seuil des 2°C avant même que le CO2 n'atteigne un seuil critique.

Dans l'article du financier, il y avait la même inquiétude, à savoir, que la grande majorité des gens ne se soucient pas de ce qui peut arriver (ou plutot de ce qui va nous arriver). C'est l'effet cassandre (ou Lazarre si tu veux). J'en parlais à un ami dernièrement et il m'a dit "bah, on ira faire des réserves au grand magasin". Je lui ai répondu que s'il n'y avait rien dans le grand magasin, difficile de faire des réserves. Il y a eu une vague lueur d'inquiétude dans ses yeux, et puis, plus rien.

Excellent ! :lol: Et pour d'autres ressources comme le pétrole, c'est pareil. Le pic de production a été dépassé même si pour l'instant cela tient plus ou moins. Qu'est-ce que nous ferons quand il y aura aussi des ruptures d'approvisionnement de fuel, d'essence,... ?

Comme je le disais dans un autre "post", tant que la cata ne s'abattra pas, on n'y croira pas.

Cela ne te rapelle rien, du temps de Noé : les gens mangeaient et buvaient jusqu'à ce que........ ??

Toutes les civilisations se sont un jour ou l'autre effondrés. Nous n'y échaperrons pas. Il faut espérer que le Day After soit gérable.

Yep tout à fait ^^ Notre particularité, nous sommes une civilisation "mondiale" maintenant, et en fait ce serait aussi bien que l'effondrement soit gérable, parce que nous emmenons avec nous la Terre. La Terre s'en sortira au final, je ne m'en fais pas pour cela, mais passer d'une période froide à une période chaude en moins d'un millénaire, cela va laisser des traces. Mais cela ne prend pas du tout le chemin du gérable :s

PS : n'oublie pas de dormir

Oui ^^

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L'avis d'un scientifique anglais. C'est pire que ce qu'on vous dit :whistling:

http://archive.org/details/ES121114Show

Les scientifiques et les officiel ne disent pas au public la terrible vérité : nous nous précipitons vers un changement climatique catastrophique. Une révision, résumé et critique d'un discours de rupture de terre par le professeur Kevin Anderson, directeur adjoint du Centre Tyndall en Grande-Bretagne. Prenant la parole à l'Institut de Cabot de Bristol 6 Novembre, Anderson a déclaré à la foule à guichets fermés que notre avenir n'est pas possible. Radio Ecoshock 121114 1 heure.

anderson_k.jpg

Professeur Kevin Anderson

Les dissidents climatiques auraient-il raison ? Les scientifiques sont-il connivence avec le gouvernement pour cacher la vérité sur le changement climatique?" Oui ", selon le scientifique britannique Kevin Anderson - mais pas le scandale dont vous avez entendu parler. Les scientifiques de haut niveau et les rapports gouvernementaux ne vont pas vous dire que nous nous dirigeons vers un changement climatique catastrophique.

Les émissions sont en train de déraper hors de tout contrôle, nous conduisant à un monde plus chaud de 6°C en moyenne, beaucoup plus vite que n'importe qui pensait cela possible. Pourquoi le public ne le sait-il pas ?

Pourquoi les conférences mondiales parlent toujours de rester en dessous de 2 degrés, comme si cela était possible?

Dans un discours dévastateur à l'Université de Bristol Mardi Novembre 6th, 2012, le professeur Kevin Anderson accusent les scientifiques du climat de trop garder le silence au sujet des évaluations irréalistes fournis par les gouvernements, et nos terrible chance d'atteindre un réchauffement bien au delà du seuil des 2°C.

En fait, dit Anderson, nous sommes presque assuré d'atteindre 4 degrés de réchauffement, dès 2050, et possiblement de s'élever bien au-delà - au-delà du point où l'agriculture, l'écosystème et la civilisation industrielle ne peuvent survivre.

Tout cela vient de l'un des meilleurs spécialistes mondiaux du climat, au courant des dernières recherches et des derniers chiffres. Kevin Anderson est de l'Université de Manchester et de l'une des première institution de modélisation du climat au RU, le Centre Tyndall pour la Recherche sur le Changement Climatique. Il a prononcé le discours «De vrais vêtements pour l'Empereur, Relever les défis du changement climatique" à l'Institut Cabot de l'Université de Bristol en Grande-Bretagne.

http://www.ecoshock.info/2012/11/kevin-and...t-tell-you.html

Un papier qui montre que les 2°C ne sont plus évitables :

http://rsta.royalsocietypublishing.org/con...934/20.full.pdf

Or, même 2°C est déjà trop. Comme le montre les données paléoclimato, avec 2°C nous revenons au Pliocène, quand l'Océan était 25m plus haut, que l'Europe baignait dans un climat subtropical,..

Un rapport de la banque mondiale :

Préface

J'ai l'espoir que ce rapport nous fasse un choc tel qu'il nous pousse à agir. Même pour ceux d’entre nous qui sont déjà impliqués dans la lutte contre le changement climatique, j’espère que ce rapport les fera travailler avec un sentiment d’urgence encore plus fort.

Ce rapport décrit ce que sera le monde si le réchauffement climatique atteint 4°C, et selon les prévisions quasi-unanimes des scientifiques c’est ce qui se produira avant la fin du siècle en l’absence d’un changement drastique de politique.

Les scénarios d’élévation de 4°C de la température sont accablants : inondation des villes côtières, menaces sur la production alimentaire menant à une hausse des taux de sous-alimentation et de malnutrition ; désertification accrue des régions sèches, humidification accrue des régions humides ; vagues de chaleur sans précédent dans de nombreuses régions, en particulier sous les tropiques ; aggravation substantielle de la pénurie d’eau dans de nombreuses régions, augmentation de la fréquence des cyclones tropicaux de grande intensité ; perte irréversible de biodiversité, avec notamment la disparition des récifs coralliens.

Et, plus grave encore, une planète à +4°C serait si différente de celle que nous connaissons actuellement qu’elle susciterait de grandes incertitudes et que de nouveaux risques menaceraient les capacités de prévision et de planification indispensables à notre adaptation à ces nouvelles exigences.

Si des mesures ne sont pas prises pour lutter contre le changement climatique, non seulement l’accession à la prospérité de millions d’habitants des pays en développement sera compromise mais les efforts de développement durable déployés depuis des décennies seront remis en cause.

http://climatechange.worldbank.org/sites/d...mary_French.pdf

Le plus grave danger comme le rappelle Jeff Masters est la sécheresse :

Les leçons de 2012: les sécheresses, non les ouragans, sont le plus grand danger.

Posté par: Dr Jeff maîtres , 3:34 PM GMT le 16 Novembre 2012

Les dévastations et les pertes de vies colossales causées par l'ouragan Sandy fait de la tempête un des plus grands désastres de l'histoire américaine. La tempête et ses conséquences ont à juste titre fait les gros titres de la météorologie cette année, et Sandy sera sans aucun doute dans les mémoires comme l'événement météorologique mondiale la plus remarquable de l'année 2012. Mais étonnamment, Sandy n'est probablement même pas la catastrophe météorologique la plus meurtrière ou la plus coûteuse de cette année aux Etats-Unis - les dommages provoqués par Sandy de peut-être $ 50 milliards seront probablement éclipsés par les coûts énormes de la grande sécheresse de 2012. Bien qu'il faudra plusieurs mois avant que les coûts de la pire sécheresse en Amérique depuis 1954 soient connus, la sécheresse de 2012 devrait réduire le PIB américain de 0,5 à 1 points de pourcentage (N.D.T. !!!!!!!! Et après, on viendra nous parler de croissance et que nous pouvons nous adapter au RC ! Déjà en 2012 on est incapable de faire de la croissance, le RC détruit le PIB -1.6% par an en Mondial-, donc oublié uen quelconque embellie économique dans ces conditions...), a déclaré la Deutsche Bank Securities cette semaine. "Si les Etats-Unis étaient en croissance de 4 pour cent, ce ne serait pas un problème aussi important, mais à moins de 2 pour cent, cela est notable", a déclaré Joseph LaVorgna, économiste en chef à la Deutsche États-Unis (N.D.T : entre parenthèse, pour les 2%, merci la planche à papier... la solvabilité des USA est encore plus désastreuse que la Grèce, mais osef, continuons à rêver... ). Puisque le PIB américain est d'environ 15 $ milliards de dollars, la sécheresse de 2012 représente un choc de 75 à 150 milliards de dollars à l'économie américaine. C'est dans le même ordre que l'estimation de 77 milliards de dollars des coûts de la sécheresse, faites par l'économiste Chris Purt de l'Université de Purdue en Août. Alors que le nombre de victimes de Sandy est de 113 aux États-Unis est au deuxième rang du nombre de morts pour un ouragan aux États-Unis depuis 1972, il est susceptible d'être dépassée par le nombre de morts dans les vagues de chaleur qui ont accompagné la sécheresse de cette année. Les vagues de chaleur associées à la sécheresse aux États-Unis en 1980 et en 1988 a provoqué 10.000 et 7.500 décès respectivement, selon la NOAA National Climatic Data Center, et la vague de chaleur associé à la sécheresse à 12 milliards de dollars au Texas en 2011 a tué 95 Américains. Avec Juillet 2012, le mois le plus chaud de l'histoire américaine, je m'attends à que le bilan des morts par la chaleur aux États-Unis cette année soit beaucoup plus élevé que le bilan des morts suite à Sandy.

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Figure 1. La liste des dix plus chers aux États-Unis de catastrophes liées au climat de la NOAA National Climatic Data Center (NCDC) est dominé par les ouragans et les sécheresses. Trois des cinq plus grands désastres sont la sécheresse. Les chiffres pour l'ouragan de sable et la sécheresse 2012 sont des données préliminaires provenant de sources médiatiques, et ne sont pas du NCDC.

Sécheresse: la plus grande civilisation de l'ennemi naturel

Les gens ont peur des tempêtes, et les ouragans spectaculaires et dévastateurs comme l'ouragan Sandy et l'ouragan Katrina ont suscité plus de débats aux États-Unis sur les mesures à prendre contre le changement climatique que n'importe quel autre événement météorologique. Mais je soutiens que cette attention est déplacée. La sécheresse est notre plus grand ennemi. La sécheresse affecte les deux choses dont nous avons besoin pour vivre - la nourriture et de l'eau. L'histoire des civilisations est rempli de contes de grandes tempêtes qui ont tué des milliers de personnes et causé des souffrances indicibles et des destructions. Mais les villes touchées par les grandes tempêtes vont inévitablement se rétablir et se reconstruire, souvent plus fortes qu'avant. Je m'attends à ce que New York, la côte du New Jersey, et d'autres zones battues par Sandy feront de même. Mais la sécheresse peut faire s'effondrer les civilisations. Des experts des sécheresse Justin Sheffield et Eric Wood de Princeton, dans leur livre de 2011, Sécheresse, dresse la liste de plus de dix civilisations et cultures qui se sont écroulées probablement en raison de la sécheresse. Parmi eux: Les Mayas entre 800 - 1000 AD. La culture Anasazi dans le Sud-Ouest américain durant les 11 - 12ème siècles. L'ancien Empire akkadien (N.D.T : Gilgamesh, c'est pour vous ^^) de Mésopotamie. La dynastie chinoise Ming de 1500 - 1730. Quand les pluies s'arrêtent et le sol sèche sur place, les villes meurent et les civilisations s'effondrent, puisque les gens abandonnent les terres qui ne sont plus en mesure de leur fournir de la nourriture et de l'eau dont ils ont besoin pour vivre.

67.jpg

Figure 2. Ruines du Palais Falaise dans le parc national Mesa Verde dans le Colorado. Débutant en 1150 après JC, l'Amérique du Nord a connu une sécheresse de 300 ans appelé la Grande Sécheresse. Cette sécheresse a souvent été citée comme une des principales causes de l'effondrement de l'ancienne civilisation Anasazi aux États-Unis Sud-Ouest, et l'abandon des endroits comme le Cliff Palace.

Les grands sécheresses à venir

Nous ne devrions pas supposer que la civilisation mondiale du 21e siècle est à l'abri d'un effondrement dû à la sécheresse. Si nous continuons sur notre chemin actuel d'émissions de dioxyde de carbone sans cesse croissante, la planète plus chaude que nous allons créer va sûrement engendrer des sécheresses beaucoup plus intenses que tout ce que nous avons vu dans l'histoire, mettant sérieusement à l'épreuve la capacité de notre économie mondiale fortement interconnecté à faire face. Les catastrophes à venir des grandes sécheresses auront lieu à un moment où le changement climatique provoquera en même temps des pluies records et des inondations dans les zones qui se trouvent sur ​​le chemin de tempêtes. Le réchauffement climatique met plus d'énergie thermique dans l'atmosphère. Cela signifie que l'eau s'évapore plus des océans pour créer des pluies plus abondantes et causer des tempêtes plus fortes, et il y aura plus d'énergie thermique pour augmenter l'intensité des vagues de chaleur et sécheresses. Tout dépend de savoir si vous êtes sur la trajectoire de la tempête en vigueur ou non pour savoir de quel extrême vous ferez l'expérience. À l'avenir, si vous n'êtes pas en cours de cuisson dans une sécheresse record, vous allez être emporté par une inondation record. Il suffit de demander aux habitants du Midwest. En 2011, les habitants du Midwest ont enduré la plus grande inondation jamais enregistrée sur leurs trois grands fleuves - le Mississippi, le Missouri et de l'Ohio. En 2012, la même région a enduré la pire sécheresse depuis 1954, et un été chaud parmi les dix premiers.

Un des plus grand groupes de recherche scientifique, le National Council Research, a publié une étude de 18 mois le 9 Novembre 2012, intitulé "Le climat et le stress social: Implications pour l'analyse de la sécurité" . Ils ont déclaré: "Il est prudent de s'attendre à ce que, au cours d'une décennie certains événements climatiques - y compris des événements uniques, les conjonctions d'événements qui se produisent simultanément ou successivement dans des endroits particuliers, et les événements qui affectent les systèmes intégrés au niveau mondial qui assurent le bien-être -. va produire des conséquences qui dépassent la capacité des sociétés touchées ou système mondial de gestion et qui ont des implications globales de sécurité suffisamment graves pour rendre obligatoire la réponse internationale." En d'autres termes, les États échouent, des millions souffrent de la famine, des migrations de masse et des guerres éclatent, et les agences nationales et internationales seront trop bouleversée pour y faire face. Nous avons été très chanceux que la sécheresse 2012 US n'a pas eu lieu l'année suivant la grande sécheresse russe de 2010. Cette sécheresse a fait grimper les prix alimentaires aux plus hauts niveaux depuis 1992, et contribué à déclencher des troubles sociaux qui ont conduit au "Printemps Arabe", révoltes qui ont renversé plusieurs gouvernements. De graves sécheresses l'une après l'autre sur quelques années dans les régions céréalières majeurs du monde pourrait provoquer une famine mondiale sans précédent et des troubles, et le changement climatique ne cesse d'augmenter les chances que cela se produise.

DustBowlblacksunday.jpg

Figure 3 Black Sunday: Le 14 Avril, 1935, un "blizzard noir" a frappé l'Oklahoma et le Texas avec des vents à 60mph (90 kmh), balayant la terre végétale desserré par la grande sécheresse du Dust Bowl qui a commencé dans les années 1930.

[...]

Jeff Master

http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...l?entrynum=2296

Il faut bien voir également que la population mondiale reste sur une croissance exponentielle, c'est-à-dire que pour suivre l'agriculture doit suivre la même croissance. Ce n'est donc pas juste un "pic" de production agricole, mais une divergence de plus en plus sensible.

Une étude récente ( http://www.nature.com/nature/journal/v491/...ature11575.html ) montrée qu'au final l'état de sécheresse n'aurait pas progressé de manière importante depuis 60 ans, mais cela est à remettre dans le contexte qu'il est difficile de trouver une définition satisfaisante de la "sécheresse". De plus, et c'est le principal point que je soulèverais, c'est du global, hors il est attendu que els latitudes subtropicales s’assèchent et les hautes latitudes s'humidifient. Je ne pense pas que cette étude soit suffisante pour remettre en cause la tendance à l'asséchement constaté régionalement du à ces particularités méthodologiques (sans que je ne remette en cause les conclusions de l'étude :P ). En France, cela se voit avec Toulouse par exemple, qui est en train de glisser vers un climat BSk. Cependant, pour revenir à ce que dit Jeff Masters, il a raison de souligner que nous sommes déjà des miraculés du changement climatique quelque part. Sans l'année 2011 entre 2010 et 2012 l'approvisionnement mondiale des matières premières agricoles seraient déjà en état de collapsus. C'est pour cela que les Nations Unies ont prévenu d'un risque majeur de crise alimentaire en 2013. Cela tient encore, mais on approche les limites du possibles. Ce n'est pas parce que ce n'est pas encore la famine mondiale que la situation n'est pas très proche du point de rupture, de la rupture de l'approvisionnement alimentaire mondial.

Sinon Tamino a un article sur les morts par la chaleur. Je ne vais pas tout vous traduire :P mais c'est du Tamino, c'est-à-dire un must-read ^^

http://tamino.wordpress.com/2012/11/19/death-by-heat-wave/

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Bonsoir Paix,

Hum, un chiffre à rectifier :

"Puisque le PIB américain est d'environ 15 $ milliards de dollars,................."

Il manque 3 0 (trois zéros) derrière le 15 :-)

(je lis tout avec attention)

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Oui en effet merci pour la remarque et pour votre attention ^^ 15 000 milliards de $ en effet, à quelques milliards près :D

L'avis d'un psychologue, pour changer :whistling:

Réchauffement global : La psychologie de l'ignorance d'un super risque.

Supposons que vous êtes un ingénieur malveillant essayant de concevoir une grave menace pour la Terre. Votre objectif est de créer une force qui fait beaucoup de dégâts furtivement, en quelque sorte qui échappe à l'attention des gouvernements qui pourraient autrement entraver vos plans. Eh bien, il s'avère que la menace que vous cherchez existe déjà, et son nom est le réchauffement climatique. Quatre vingt dix-huit pour centdes experts s'accordent à dire que le monde se réchauffe, que les humains contribuent à cet effet, et que notre incapacité à agir dès maintenant contribuera à la mort, la maladie, les blessures, les vagues de chaleur, les incendies, les tempêtes et les inondations. En dépit de ces prévisions désastreuses, Barack Obama et Mitt Romney - tout deux croient au changement climatique d'origine humaine - ont ostensiblement omis le réchauffement de la planète du menu de cette année des enjeux électoraux (N.D.T. Comme je disais, en Europe ont en parle plus facilement mais pas grand monde ne se bouge, ce qui revient au même in fine).

Qu'est-ce qui, dans la psychologie humaine, rend les impacts de météores et les volcans si convaincants, tandis que le réchauffement climatique languit en tant que pensée politique accessoire ? La réponse a de multiples facettes, mais je vais me concentrer sur trois, en commençant par le test de Hollywood. Selon le test d"Hollywood, le contenu des films de notre culture reflète nos peurs les plus vives. Au cours des dernières décennies, les producteurs de Hollywood ont financé des dizaines de films catastrophe à gros budget. Par ordre décroissant de fréquence, ces films représentent des invasions d'aliens (environ 100), des épidémies et des pandémies (37), des tsunamis et des vagues destructrices (20), des tremblements de terre (16), des volcans (14), et des impacts de météore, d'astéroïdes et de comètes ( 14). Absent de la liste est une représentation saisissante de réchauffement de la planète, mais deux films, The Day After Tomorrow et Lost Raiders City, décrit le réchauffement climatique en tant que catalyseur pour des inondations, des tornades, des ouragans, et une longue période glaciaire (N.D.T. : J'ajouterais

, qui est quand même un bien meilleur film que Lost Raiders City je dois dire). L'important film documentaire d'Al Gore documentaire, An Inconvenient Truth, est peut-être le seul film qui se concentre entièrement sur le réchauffement climatique, et du coup il est long sur l'information, et court sur les stars d'Hollywood et les scènes graphiques de dévastation. Et ceci résume le premier problème majeur avec le réchauffement climatique : les conséquences précises ne sont pas assez vive. Les êtres humains sont plus à la l'aise à se concentrer la dévastation modérée, localisée, spécifique d'un tremblement de terre majeur que sur les dévastations immenses, mais glauques, que le réchauffement climatique va apporter à la moitié du 21ème siècle.

Une des meilleures illustrations de cette difficulté vient de la recherche dans un domaine différent : sur notre volonté de contribuer à des causes charitables. Dans une expérience, on demandait aux gens de faire des dons pour sauver soit un enfant malade - accompagné d'une photo - soit huit enfants malades accompagnés d'une photo de groupe similaire. Toutes choses étant égales par ailleurs, huit enfants ont clairement besoin de plus d'aide qu'un seul enfant, mais l'enfant unique tira avec plus d'insistance sur la corde sensible des donneurs potentiels, provoquant un don moyen qui était de 77 pour cent plus élevé que la moyenne des dons donnés au groupe de huit enfants. La douleur d'un seul enfant - un bébé Jessica au fond du puits (N.D.T. cherchez pas, ça c'est de la référence culture qu'un frenchie ne peut pas comprendre ^^ ), par exemple - a la résonance émotionnelle d'un volcan en éruption ou un astéroïde en chute, tandis que la mort de littéralement des millions d'enfants souffrant de malnutrition en Afrique et en Asie inspire la même réponse étouffée que nous attribuons au réchauffement climatique.

Le deuxième problème avec le réchauffement climatique, c'est qu'il progresse trop lentement. Le monde continue à se réchauffer tandis que nous répondons à l'arrivée rapide de l'ouragan Sandy, soignant nos plaies après les tremblements de terre dévastateurs en Haïti, au Japon et au Chili, et le nettoyage après les tornades à Joplin, dans le Missouri, et Greensburg, au Kansas. Il y aura toujours des questions plus pressantes sur la table, et donc les hommes politiques préfèrent concentrer leur temps sur les secours en cas de catastrophe, le mur budgétaire et l'assurance maladie.

Les gens ne sont tout simplement pas conçus pour prendre les menaces lentes au sérieux. Nous sommes un peu comme la légendaire grenouille dans une casserole d'eau sur le poêle, qui est assis les bras croisés alors que la température de l'eau monte lentement à ébullition. La grenouille dans ce conte apocryphe ne réalise pas qu'elle est en cours de cuisson car l'eau se réchauffe trop lentement pour pour s'afficher sur son radar de détecteur de risques. L'analogie avec l'homme assis pendant que la planète se réchauffe est on ne peut plus évidente. Mais imaginez à la place que le réchauffement de ce siècle avec ses tempêtes, ces sécheresses, accompagné de vagues de chaleur et d'inondations ont été condensés afin de se produire d'ici la fin de l'année 2012 (les mayas l'avaient prévus, ce sera la fin du monde ^^). Nous aurions très peu de temps pour faire le maximum afin de minimiser les dégâts, mais les présidents du monde, les premiers ministres et des centaines de millions d'habitants des zones côtières n'auraient d'autre choix que de se préparer au pire.

Liée à ce second problème est un troisième : même si les températures sont à la hausse sur le long terme, il y a beaucoup de bruit quotidien et saisonnier qui brouille cette augmentation. Nous allons continuer à avoir des jours exceptionnellement froids, même avec l'augmentation de la température moyenne de la planète. Par exemple, les 16 années les plus chaude entre 1880 et 2010, ont toutes eu lieu entre 1995 et 2010, mais au cours de la même période de temps, les pays suivants ont connu leurs jours le plus froid dans les enregistrements : Afrique du Sud, Népal, Bangladesh, Finlande, Allemagne, Italie, Chili, Paraguay, Philippines, Mexique, Cuba, l'Antarctique, l'Irlande du Nord et l’Écosse. Ainsi, alors que la température moyenne de la Terre augmente, nous continuons à connaitre des poches isolées de temps très froid.

Nous sommes également en train d'approche de l'Hiver dans l'hémisphère Nord, et il est très difficile d'imaginer un jour d'été chaud quand il fait froid dehors. Dans une étude, les psychologues Jane Risen et Clayton Critcher ont rencontrés des personnes à l'extérieur et leur ont demandé s'ils croyaient au réchauffement de la planète (et avec les Hivers plus froids qu'on se tape à cause du RC dans les centres démographiques de l'HN, cela n'arrange rien...). La température de ces jours variait du très froid au très chaud, et les gens étaient beaucoup plus susceptibles de croire au concept du réchauffement climatique les journées chaudes. En effet, connaissant la température ambiante extérieure prédit leurs croyances dans le réchauffement climatique tout aussi efficacement que savoir s'ils étaient politiquement libéral ou conservateur. Bien sûr, cela n'a pas de sens du tout: la température d'un jour d'hiver froid ne devrait pas changer si vous vous attendez à la température de la planète à augmenter dans l'ensemble en 2050, près de 14.000 jours dans le futur.

Ainsi, le réchauffement climatique est la menace par la furtivité parfaitement conçue. Ses conséquences obscures ne sont pas assez vive pour impressionner nos cerveaux distraits, elles sont prévues d'approcher trop lentement pour attirer beaucoup d'attention pendant qu'il est encore possible de faire quelque chose pour que nous puissions les arrêter, et l'augmentation de la température de la terre est parsemée d'hivers froids et des jours exceptionnels qui détourne l'attention de la tendance sans équivoque au réchauffement. Si le réchauffement climatique était l'œuvre d'un ingénieur du mal, il aurait mérité des félicitations pour son travail bien fait.

http://www.huffingtonpost.com/adam-alter/g...en&ir=Green

Je rapprocherais cela aussi de ce que disait George Marshall. Même quand on n'y sera, on ne réagira peut être pas de manière toujours sensée parce qu'il y aura toujours plus urgent. Si vous préférez, pour être plus clair ^^ On va se faire une expérience par la pensée :P Admettons que nous allons effectivement à l'effondrement de notre civilisation suite à la synergie d'un crise économique, sociale, et écologique. Les États seront alors soumis à de très fortes contraintes avant de s'effondrer les uns après les autres sous la pression de facteurs tant interne qu'externe. La gestion de la situation passera alors bien plus surement par des solutions fiables, et donc bien plus surement par l'exploitation des ressources ultimes des fossiles pour les pays qui ont encore des ressources. Se préoccuper de l'écologie fragiliserait les États dans un contexte géopolitique mondial chaotique. Cela veut dire que les émissions de carbone risquent de ne pas se trouver en forte diminution immédiatement, et donc d'empirer une situation déjà pas joyeuse.

C'est pour cela, tant qu'il en est encore temps faut se secouer. D'autre part, il le rappelle avec les films d'Hollywood, il manque un récit social construit qui rende le réchauffement climatique globale crédible et permette de faire avancer la situation.

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On évoquait hier la possibilité d’exploiter en Wallonie des puits d’eau chaude afin de produire de l’énergie (voir article) Mais tout comme le CO2, la vapeur est un des principaux gaz à effet de serre! Sa durée de séjour reste toutefois limitée (1 à 2 semaines), son relâchement direct dans l’atmosphère pourrait-il quand même perturber le climat dans les régions et alentours des puits de forage?

J'ai envoyé cette question à l'émission RTL+ qui parlera du changement climatique ce jour à 12h40 sur RTL-TVI.

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Non pas spécialement, le cycle de l'eau est court et cela ne change pas la quantité de vapeur dans l'atmosphère. Celle-ci est essentiellement contrainte thermodynamiquement (plus il fait chaud, plus l'air peut contenir de vapeur). En tout état de cause cela ne peut avoir d"effet sensible sur l'effet de serre.

Modifié par paix

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Pour montrer que le GIEC n'est pas d'une grande utilité ^^ L'AR5, pas encore sorti, déjà hors course XD Pire que les smartphones. Et c'est l'UNEP qui le dit quand même...

The climate projections in the IPCC Fifth Assessment Report (AR5) do not include the effects of the permafrost carbon feedback on global climate, limiting its potential to help guide global policy over the next decade. The sections covering permafrost and the global carbon cycle will assess our current knowledge of the permafrost carbon feedback. However, all climate projections in the IPCC’s AR5 are likely to be biased on the low side relative to global temperature because none of the participating models include the permafrost carbon feedback. Other key reports, such as Global Outlook for Ice and Snow commissioned by UNEP and the Snow, Water, Ice, Permafrost in the Arctic assessment commissioned by the Arctic Monitoring and Assessment Programme (AMAP) mention CO2 and methane emissions from thawing permafrost, but do not quantify how these emissions influence global climate. The IPCC will release the AR5 in stages between September 2013 and October 2014, but to meet deadlines, participating model teams froze new model development in 2009, before the scientific community fully realized the potential effects of the permafrost carbon feedback on global climate. The modeling teams simply did not have time to incorporate the permafrost carbon feedback into their models. None of the global climate projections for the IPCC’s AR5 account for the effects of the permafrost carbon feedback, all are biased on the low side relative to global temperature and anthropogenic emissions targets based on these projections would be biased high.

En français :

Les projections climatiques du cinquième rapport d'évaluation du GIEC (AR5) ne comprennent pas les effets des rétroactions sur le climat mondial du carbone séquestré dans le pergélisol, ce qui limite son potentiel pour aider à orienter les politiques mondiales au cours de la prochaine décennie. Les sections portant sur le pergélisol et le cycle mondial du carbone permettra d'évaluer nos connaissances actuelles sur les évaluations de carbone du pergélisol. Cependant, toutes les projections climatiques dans l'AR5 du GIEC sont susceptibles d'être biaisées vers le bas par rapport à la température du globe, car aucun des modèles participants inclus une évaluation du carbone dans le pergélisol. . D'autres rapports importants, tels que Rapport Mondial pour les glaciers et la neige commandé par l'UNEP et la l'évaluation Eau, Neige, Glace, Permafrost dans l’Arctique commandée par l'Arctic Monitoring and Assessment Programme (AMAP) mentionnent les émissions de CO2 et de méthane provenant du dégel du pergélisol, mais ne quantifient pas la façon dont ces émissions influent sur le climat mondial. Le GIEC publiera l'AR5 en plusieurs étapes entre Septembre 2013 et Octobre 2014, mais afin de respecter les délais, les équipes de modélisation participantes ont gelé le développement de nouveau modèle en 2009, avant que la communauté scientifique est entièrement réalisé les effets potentiels de la rétroaction du carbone du pergélisol sur le climat mondial. Les équipes de modélisation n'ont tout simplement pas le temps d'y intégrer les rétroactions du carbone du pergélisol dans leurs modèles. Aucune des projections du climat mondial pour le GIEC AR5 ne tient compte des effets de la rétroaction du carbone du pergélisol, toutes sont biaisées vers le bas par rapport à la température globale et les objectifs d'émissions anthropiques en fonction de ces prévisions seront biaisées vers le haut.

En encore plus clair, oubliez la cible des 2°C, c'est virtuellement impossible, à moins de retirer activement du carbone de l'atmosphère. Les chiffres sont cauchemardesques, avec des émissions qui se chiffrent en centaines de gigatonnes de carbones, alors qu'il faudrait limiter à 1000 gigatonnes de carbone les émissions, et que 570 gigatonnes de carbone ont déjà été balancé dans l'atmosphère. Pour nos émissions ils ne restent donc pour ainsi dire aucune marge. C'est ce que je vous disait tantôt, il faudrait viser les 700 ou 800 gigatonnes de carbone pour éviter les 2°C, et encore sans compte le CH4 et le N2O. Il faudrait pour cela diminuer dès demain les émissions de 5% par an au niveau global. On peut toujours espérer... Et comme le rappelle l'UNEP, le GIEC est la référence grand public, et va servir de référence pour la deuxième moitié de cette décennie, au moment où cela devient un rien urgent de s'affoler un tant soit peu. On notera aussi à tout hasard que le carbone du pergélisol est vieux du genre vraiment vieux, cela veut dire qu'on a déjà plus chaud qu'à l'Holocène de facto.

Skeptical Science est parti pour en faire une grosse tartine sur le sujet : http://www.skepticalscience.com/crycapone.html

Toujours dans le genre, le GIEC est plus là pour endormir et donner la version bisounours de la chose :

http://iopscience.iop.org/1748-9326/7/4/04..._7_4_044035.pdf

In conclusion, the rise in CO2 concentration and global temperature has continued to closely match the projections over the past five years, while sea level continues to rise faster than anticipated. The latter suggests that the 21st Century sea-level projections of the last two IPCC reports may be systematically biased low. Further support for this concern is provided by the fact that the ice sheets in Greenland and Antarctica are increasingly losing mass (Rignot et al 2011, Van den Broeke et al 2011), while those IPCC projections assumed that Antarctica will gain enough mass in future to largely compensate mass losses from Greenland (see figure 10.33 in Meehl et al (2007)). For this reason, an additional contribution (‘scaled-up ice sheet discharge’) was suggested in the IPCC fourth assessment. Our results highlight the need to thoroughly validate models with data of past climate changes before applying them to projections.

Depuis le temps, il est connu que le GIEC sous estime la montée du niveau de l'Océan, ce n'est donc pas nouveau, mais on espère quand même que l'AR5 en tiendra compte...

P.S. : Cela n'a rien à voir, mais je suis tombé sur cela au moment de "Ajouter ma réponse" : http://www.boursorama.com/actualites/franc...46de074edc730f8 Même quand cela baisse et qu'on sait le chiffre trafiqué, c'est bon signe ^^ Quel monde de barges quand même, il y a des fois je me dis que je ne suis pas très net, mais en lisant cela je me dis qu'au moins je ne suis pas aussi atteint que certains "experts".

Modifié par paix

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J'étais parti pour parler de l'Arctique, et puis bon à la réflexion, à quoi bon ? quand on en est à faire dégeler l'air du Pôle Nord et à faire fondre ce qu'il reste de banquise âgée même un 30 Novembre, il n'y a pas plus grand'chose à dire.

Là, je vais vous parlez de comment dévaster tranquillement l'économie des USA. Le Mississippi est un axe fluvial majeur pour l'économie des USA, et il a un tel débit qu'il n'est pas censé se retrouver un jour à sec. Sauf cette année...

Pour donner une idée de l'enjeu, environ 10% des marchandises aux USA sont transportés via ce fleuve, mais surtout 20% du charbon et 60% du grain étasunien. Si la navigation doit être interrompu sur le fleuve, en sachant que la sécheresse a déjà mis à mal le secteur agricole (pour mémoire, dans les 70 milliard de dollars de coût total pour la sécheresse), cela risque d'avoir un impact macro économique sensible. Dans un pays où la bonne santé économique n'est du qu'à un bidouillage ininterrompu des chiffres (fallait bien que le président sortant se fasse réélire), cela promet. Enfin bref, si le Mississippi termine à sec, les USA vont le sentir passé. Et c'est bien le risque. C'est l'Engineer Corps qui est chargé de gérer le débit du fleuve (les mêmes qui ont du attraper des cheveux blancs l'année dernière avec la crue, quand le Mississippi a failli changer de cours). Et à Saint Louis du Mississippi, le trafic fluvial devrait être interrompu si le niveau descend sous les -5 pieds (-1.5 mètres environ). En dessous de ce niveau, il n'y a plus assez de fond...

http://www.nytimes.com/2012/11/27/us/hit-b...enges.html?_r=0

http://www.washingtonpost.com/business/apn...bf23_story.html

Et maintenant, l'instant de réalité :

post-3513-1354319496_thumb.png

Il devrait quand même un peu pleuvoir d'ici 8 jours (environ 25 à 30 mm d'après GFS), mais cela ne sera sans doute pas suffisant. Les records d'étiage :

(1) -6.10 ft on 01/16/1940
(2) -5.70 ft on 01/26/1963
(3) -5.60 ft on 01/01/1964
(4) -5.32 ft on 12/26/1989
(5) -5.00 ft on 12/12/1937
(6) -4.60 ft on 12/29/1933
(7) -4.50 ft on 01/16/2003
(8) -3.80 ft on 01/01/1990
(9) -3.53 ft on 12/08/2005
(10) -3.20 ft on 12/18/1988
(11) -3.13 ft on 10/21/2003
(12) -2.50 ft on 12/14/2000
(13) -2.38 ft on 11/07/2006
(14) -1.80 ft on 08/12/2005
(15) -1.30 ft on 01/15/1981
(16) -1.30 ft on 12/31/1980
(17) -1.00 ft on 01/26/2000
(18) -0.50 ft on 01/20/1982
(19) -0.26 ft on 12/07/2007

Il faut savoir cependant que, depuis l’Été, l'Engineer Corps vide les réservoirs pour essayer de soutenir l'étiage, le niveau est donc artificiellement élevé, et il drague le fleuve pour essayer d'abaisser le fond. Or c'est bien depuis l'Eté, et l'Engineer Corps n'a plus les ressources pour continuer à soutenir l'étiage. Ce qui est marrant, c'est la réaction des politiques : http://missoulian.com/news/state-and-regio...19bb2963f4.html

"Fifteen senators from eight Mississippi River states are urging the Army Corps of Engineers to take steps to keep barges moving on the Mississippi." Ben ouais mais c'était avant, quand James Hansen disait qu'il fallait arrêter de balancer du CO2 dans l'atmosphère, qu'il fallait se poser des questions...

Il a bon dos l'Engineer Corps, mais il n'y a plus d'eau quoi. À part pisser dans la rivière il ne va pas pouvoir faire grand'chose. Le seul point où ces chers politiques ont raison, c'est sur l'effet dévastateur que cela aura sur l'économie américaine. Cela pourrait réellement précipité la récession qui couve si le trafic fluvial est interrompu plusieurs semaines.

D'une manière générale, cela sent bon encore la situation gérée comme on peut, comme pour les incendies de 2012, ce qui n'est pas vraiment rassurant.

Et là je parlais juste de Saint Louis. À New Madrid, 400 kilomètres en aval, c'est encore pire -et avec le soutien d'étiage...- :

post-3513-1354320752_thumb.png

Et les records (c'est normal si vous voyez 2012 partout, vous ne voyez pas double je vous rassure...)

(1) -5.32 ft on 08/30/2012
(2) -3.50 ft on 08/28/2006
(3) -3.39 ft on 07/26/2012
(4) -2.93 ft on 08/15/2005
(5) -2.47 ft on 09/11/2000
(6) -2.31 ft on 02/13/2000
(7) -1.50 ft on 07/12/1988
(8) -0.60 ft on 12/31/1963
(9) -0.50 ft on 01/01/1964
(10) -0.10 ft on 06/30/2012
(11) 1.02 ft on 10/16/2006
(12) 2.08 ft on 09/19/2005
(13) 2.42 ft on 05/20/2000
(14) 2.70 ft on 09/19/1976

Et encore, heureusement que l'Ohio se porte vaguement mieux, cela soulage ce qui peut l'être. Comme on est quand même en Décembre, les précipitations seront sans doute plus efficace à soutenir le débit, mais le Mississippi est partout à un niveau très bas avec un risque que cela baisse encore plus.

En plus, la sécheresse a encore empiré ces derniers jours :

post-3513-1354321202_thumb.png

Et aucune amélioration sensible n'est attendu pour l'Hiver.

Ce qui est également marquant est le passage d'une crue exceptionnelle en 2011 (

-pensez-y si un jour vous voulez menez un attentat sérieux contre les USA...- ) à une sécheresse non moins exceptionnelle en 2012.

Si vous voulez Jeff Masters en cause :

http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...l?entrynum=2299

Dans tous les cas, cela n'intéresse personne et on ne risque pas d'en attendre parler.

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http://www.youtube.com/watch?v=I94X_rmIBEU

J'avais dit que je ne parlerais pas de l'Arctique, mais là force est de constater que c'est tellement délirant que je vais m'y remettre :s

Sur les modélisations de l'épaisseur :

post-3513-1354336169_thumb.png

Il y a bien une perte de la banquise épaisse au Nord du Groenland, mais à ce niveau :s Y-a-t-il encore quelque chose à dire ? Maintenant même fin Novembre on perd de la banquise de 3 mètres d'épaisseur et plus...

Je noterais à tout hasard que ce n'est pas juste un bug de modélisation, il y a bien un polynia au nord du Groenland :

asi-AMSR2-n6250-20121128-v5_nic.png

En plus, la banquise n'arrive pas à prendre de l'épaisseur. Il ne suffit pas qu'il gèle pour que la banquise se forme. Et vu que les températures planent à 15000 et que l'énergie qui s'échange n'a plus rien de normale depuis des mois, la banquise est incapable de prendre de l'épaisseur.

Pour Ostrov Vize dont je vous entretiens depuis un certain, la station continue à pulvériser les records. Cette fois, c'est Novembre qui va chercher le record mensuel, après une tentative de record de Txx par une Tn quotidienne au début du mois... Sur l'année météorologique, c'est du grand n'importe quoi avec une anomalie positive de +7.7°C. Sur 365 jours, chaque jour +7.7°C...

post-3513-1354336791_thumb.jpg

Et comme je le disais tantôt : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=450396

Le Groenland vient lui aussi de montrer qu'il savait y faire en terme d'anomalies positives.

On a quand même l'air de fiers baltringues nous, à ramer pour arracher quelques degrés sous la normale alors que le Groenland envoie du +22°C tranquille. Cela fait longtemps qu'il n'y a plus aucune proportion entre les anomalies chaudes et froides, mais là c'est une apothéose du genre.

Au cap Morris Jesup, à 750 bornes du Pôle Nord (et au niveau du polynia sus mentionné), la température a été positive ces derniers jours :

http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=...=30&hora=00

avec une pointe à 3.7°C... Après faut pas s'étonner que le pack puisse éclater ainsi même fin Novembre.

Un peu plus à l'Ouest et au Sud, du côté du Jacobshavn (le glacier qui est en train glisser dans la mer...), c'est encore pire :

http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=...=01&hora=00

On ouvre les paris sur le fait que le minimum de 2013 sera inférieur à celui de 2012 en extension ? J'attendrais un peu avant de me lancer, mais vu comment c'est parti... À ce rythme, si la banquise tient à plus d'un million jusqu'en 2020 on pourra aller brûler des cierges aux saints patrons des causes désespérés. En tout cas, la nuit polaire n'est d'aucun secours. Les inversions de basses couches continue à faire illusion en surface, et la hausse des précipitations neigeuses dans un contexte plus chaud et humide aide aussi, mais l'Arctique ne pourra jamais conserver une banquise hivernale dans ces conditions.

Tenez :

http://www.climatecentral.org/news/as-sea-...rn-alaska-15266

C'est le premier commentaire qui est intéressant je trouve :

By Arthur C. Smith III (Kaktovik, Alaska, 99747)

on November 20th, 2012

I’m glad to see in print, the report of what we have experienced up here and how significantly these details relate to a changing climate.

I live in Kaktovik, Alaska, which is on a small island in the Beaufort Sea, approximately 350 miles to the east of Barrow.

I believe for the first time in human history, the entire north coast of Alaska was ice free on November 1st; the Arctic Ocean was open and had reached a new record minimum for that date.

The world cannot underestimate the impact upon climate presented by such a large, newly opened body of water. Personally, I believe that the 2012 record Arctic sea ice minimum has crossed a threshold: the “tipping point” has been reached. The change in weather speaks to it, the change in animal behavior speaks to it, life in the arctic screams it… but will we listen?

Here in the Arctic, there is no choice but to listen, to see that daily life is changing in real time. I have lived here only nine years but in that short period of time, the change that I’ve witnessed is profound, to put it mildly.

Speaking of mildly, just to clarify the relative nature of the reader’s interpretation of the word “mild” being used to describe the start of the Alaskan Arctic winter. It is true that we’ve had a record warm September, warmer than normal temperatures in October and November, but the mitigation of temperature by open water has paled in the face of raging blizzards, one after another, week upon week, winds blowing in the 50’s mph for days upon days, gusts in the 70’s, record snowfall, aviation grounded, life at a standstill. Only here, can this scenario pass as quasi normal and equally pass unnoticed by the outside world. Anywhere in the lower 48, these conditions would merit national news coverage and likely some emergency relief.

But… the water is warmer, it is open. The air temperatures are warmer and the resultant increase in atmospheric energy has defined a fall, here in this part of the world, that no man living has ever seen; that no recorded history has ever documented. If not already on notice due the course of world climate events, be assured that the current exception of the Arctic experiencing “what no man has ever seen” will soon be shared by all man.

Arthur C. Smith III

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Et voici que Novembre au niveau global vient de battre tout les records. Ce qui est bien, il n'y a événement ENSO ni forte activité solaire ni aucun facteur naturel pour justifier cela... Le jour où on aura un El Nino qui tient un peu la route, cela promet.

post-3513-1354623349_thumb.png

Pour l'année météorologique, de Décembre à Novembre 2012, elle est la cinquième plus chaude à égalité avec 2009. Et vu comment est lancé Décembre, l'année civile (Janvier à Décembre) pourrait être dans les trois plus chaudes...

post-3513-1354623761_thumb.png

On notera l'anomalie à plus de 5° du côte de Kara et Barents... Pour l'Arctique, on est a égalité avec 2010, que ce soit pour Novembre ou pour l'année, c'est-à-dire au record.

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Cela va être (vraiment très XD ) long, alors je vous donne de la musique pour aider ;)

À la rencontre de l'AGU d'Automne (Union américaine de géophysique, en anglais American Geophysical Union, AGU), une présentation s'intitule littéralement "Est-ce que la Terre s'est fait baisé ?" (il ne manque pas de "s" ^^ ). Au moins, il ne fait pas dans la dentelle et cela annonce bien la couleur. Je vous donne le résumé :

CONTROL ID: 1503122

TITLE: Is Earth F**ked? Dynamical Futility of Global Environmental Management and Possibilities for Sustainability via Direct Action Activism (Invited)

AUTHORS (FIRST NAME, LAST NAME): brAd wErnEr1

INSTITUTIONS (ALL) : 1. Complex Systems Laboratory 0225, University of California - San Diego, La Jolla, CA, United States.

ABSTRACT BODY : Environmental challenges are dynamically generated within the dominant global culture principally by the mismatch between short-time-scale market and political forces driving resource extraction/use and longer-time-scale accommodations of the Earth system to these changes. Increasing resource demand is leading to the development of two-way, nonlinear interactions between human societies and environmental systems that are becoming global in extent, either through globalized markets and other institutions or through coupling to global environmental systems such as climate. These trends are further intensified by dissipation-reducing technological advances in transactions, communication and transport, which suppress emergence of longer-time-scale economic and political levels of description and facilitate long-distance connections, and by predictive environmental modeling, which strengthens human connections to a short-time-scale virtual Earth, and weakens connections to the longer time scales of the actual Earth.

Environmental management seeks to steer fast scale economic and political interests of a coupled human-environmental system towards longer-time-scale consideration of benefits and costs by operating within the confines of the dominant culture using a linear, engineering-type connection to the system. Perhaps as evidenced by widespread inability to meaningfully address such global environmental challenges as climate change and soil degradation, nonlinear connections reduce the ability of managers to operate outside coupled human-environmental systems, decreasing their effectiveness in steering towards sustainable interactions and resulting in managers slaved to short-to-intermediate-term interests. In sum, the dynamics of the global coupled human-environmental system within the dominant culture precludes management for stable, sustainable pathways and promotes instability.

Environmental direct action, resistance taken from outside the dominant culture, as in protests, blockades and sabotage by indigenous peoples, workers, anarchists and other activist groups, increases dissipation within the coupled system over fast to intermediate scales and pushes for changes in the dominant culture that favor transition to a stable, sustainable attractor.

These dynamical relationships are illustrated and explored using a numerical model that simulates the short-, intermediate- and long-time-scale dynamics of the coupled human-environmental system. At fast scales, economic and political interests exploit environmental resources through a maze of environmental management and resistance, guided by virtual Earth predictions. At intermediate scales, managers become slaved to economic and political interests, which adapt to and repress resistance, and resistance is guided by patterns of environmental destruction. At slow scales, resistance interacts with the cultural context, which co-evolves with the environment. The transition from unstable dynamics to sustainability is sensitively dependent on the level of participation in and repression of resistance. Because of their differing impact inside and outside the dominant culture, virtual Earth predictions can either promote or oppose sustainability.

CONTROL ID: 1503122

TITRE : Est-ce que la Terre s'est fait baisé ? Futilité dynamique de la gestion mondiale de l'environnement et possibilités de développement durable par l'action active directe. (Invité)

AUTEURS (FIRST NAME, LAST NAME) : brAd wErnEr

INSTITUTIONS (TOUTES) : 1. Complex Systems Laboratory 0225, University of California - San Diego, La Jolla, CA, United States.

RÉSUMÉ : Les défis environnementaux sont générés dynamiquement au sein de la culture mondiale dominante principalement par le décalage entre les échelles de temps court-terme du marché et des forces politiques pilotant l'extraction et l'utilisation des ressources ; et l'échelle de temps plus longue de l'ajustement des système de la Terre à ces changements. La demande croissante en ressources se traduit par le développement d'interactions non linéaires en deux sens entre les sociétés humaines et les systèmes environnementaux, interactions qui sont en train de devenir globales, soit par la mondialisation des marchés et d'autres institutions ou par le couplage avec des systèmes mondiaux de l'environnement comme le climat. Ces tendances sont encore intensifiées par la réduction de la dissipation suite aux progrès technologiques dans les transactions, les communications et les transports, qui suppriment l'émergence de plus longues échelles de temps et suppriment des niveaux économiques et politiques de description et de facilitation des connexions à longue distance ; et par la modélisation prédictive de l'environnement, ce qui renforce les relations humaines à une échelle de temps courte d'une Terre virtuelle, et affaiblit les connexions à des échelles de temps plus longue de la Terre réelle.

La gestion de l'environnement vise à orienter les intérêts des intérêts économiques et politiques d'un système couplé homme - environnement à l'échelle rapide économiques vers des considérations coûts bénéfices à une échelle de temps plus longue opérant aux confins de la culture dominante à l'aide d'une connexion linéaire, de type ingénierie, au système. Peut-être comme en témoigne l'incapacité généralisée à avancer significativement dans le traitement des défis environnementaux mondiaux comme le changement climatique et la dégradation des sols, les connexions non linéaires réduisent la capacité des gestionnaires à opérer en dehors des systèmes couplés homme-environnement, ce qui diminue leur efficacité dans l'orientation vers des interactions durables et entraîne l'asservissement des gestionnaires à des intérêts à court et à moyen terme. En somme, la dynamique du système mondial couplé homme-environnement au sein de la culture dominante empêche la gestion stable et durable de voies de développement et promeut l'instabilité.

L'action environnementale directe, la résistance prise en dehors de la culture dominante, comme dans les manifestations, blocus et sabotage par les peuples autochtones, des travailleurs, des anarchistes et autres groupes militants, augmente la dissipation dans le système couplé sur des échelles courtes et moyennes et pousse des changements dans la culture dominante qui favorise la transition vers un attracteur stable et durable.

Ces relations dynamiques sont illustrées et examinées à l'aide d'un modèle numérique qui simule les dynamiques à court, moyen et long terme du système couplé homme-environnement. À l'échelle rapide, les intérêts économiques et politiques exploitent les ressources de l'environnement à travers un dédale de gestion et de résistance concernant l'environnement, guidé par les prévisions de la Terre virtuelle. À des échelles intermédiaires, les gestionnaires deviennent asservis à des intérêts économiques et politiques, qui s'adaptent et répriment les résistances, et la résistance est guidé par des modes de destruction de l'environnement. À l'échelle lente, la résistance interagit avec le contexte culturel, qui co-évolue avec l'environnement. La transition d'une dynamique instable vers la durabilité est dépendante du niveau de participation et de répression de la résistance. En raison de leur impact différent à l'intérieur et à l'extérieur de la culture dominante, les prévisions de la Terre virtuelle peuvent soit favoriser, soit défavoriser la durabilité.

Bam dans ta gueule ^^ Bon la traduction fut épique parce que ce sont des phrases à rallonge (comme le dirait chaque prof de français qui se respecte, une phrase, c'est sujet verbe complément. Après, c'est à tes risques et périls ^^) et je ne garantis pas qu'elle soit bonne, mais bon l'idée générale est là. Par contre, pas sûr que tout le monde est compris ce qu'il voulait dire :lol:

Prenons des exemples concrets. La sensibilité climatique est un bon cas. Elle est de 3°C au doublement de CO2 (en clair, passer de 280 ppm à 560 ppm donne un réchauffement de 3°C). Cette sensibilité, donnée par le GIEC notamment, est la sensibilité rapide, ou sensibilité de Charney (du nom du gars qu'il l'a définit et donné sa valeur dans les années 70 dans un rapport que tout le monde a oublié depuis. Comme quoi, la science climatique n'est pas si jeune et ne commence pas en 90 avant la chute de l'URSS et la création du GIEC, contrairement à ce que voudraient faire croire certain... enfin bon bref admettons). Il existe cependant une autre sensibilité climatique, la sensibilité climatique du système. Elle est plus variable, mais aussi plus élevée. Hansen a pondu une étude complète à ce sujet (avant que certains ne répondent qu'Hansen est un excité, je préciserais qu'il n'ai pas le seul à avoir étudié cette sensibilité et je pourrais vous citer au moins 5 ou 6 gus qui ont planché aussi sur le sujet, indépendamment d'Hansen pour certains) :

http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/201...Sensitivity.pdf

clipboard01wdi.jpg

En pointillé, la sensibilité climatique rapide, aux alentours de 3°C. Elle n'est pas tout à fait constante et d'autres études confirment qu'elle augmente avec des forçages plus important. En gros cependant, elle est aux alentour de 3°C. D'ailleurs, pour montrer que les modèles ne sont pas déconnant quand les utilisent intelligemment :

http://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.117...LI-D-12-00479.1

Climate sensitivity increases by 23% between the first and third CO2 doublings.

Ce qui est très proche des résultats d'Hansen. La paléoclimatologie et les modèles montrent la même chose, nous sommes actuellement dans un creux de sensibilité climatique.

Bref pour en revenir à nos discussions. Nous nous paluchons actuellement avec une sensibilité rapide de 3°C, mais qui est virtuelle quelque part. Elle n'est qu'un équilibre transitoire. Si nous établissons comme objectif que la Terre ne se réchauffe que de 2°C à la fin de ce siècle (forçage radiatif de 2.5 W/m² environ), nous partons sur l'utilisation d'une sensibilité rapide, la sensibilité de Charney.

C'est là que la Terre se fait enculer à sec, parce que la Terre ne se stabilisera pas à 2°C. À 2°C, la calotte groenlandaise collapse et le permafrost relâche des centaines de gigatonnes de carbone. Et au bout de quelques dizaines milliers d'années, on termine avec un réchauffement "net de tout" de 4°C environ, la plus grande crise d'extinction de l'histoire géologique de la Terre en concurrence avec la crise du Permien-Trias, la disparition quasi complète de l’inlandsis Antarctique, une hausse du niveau de la mer de 50 mètres. Et il faudra des millions d'années pour que la Vie se rétablisse. Les explosions radiatives suivant les crises d’extension sont très lente.

En cela aussi, le GIEC ne sert à rien. Il se fie trop aux modèles (la banquise Arctique qui tient jusqu'en 2100 reste une belle théorie. Si la banquise hivernale tient jusqu'en 2100 ce serait déjà un miracle), pas assez à la paléoclimatologie, et ne synthèse que très partiellement et partialement les données scientifiques disponibles.

C'est cela que dit Werner en fait. Nous nous focalisons sur des modèles et une réalité virtuelle qui n'existe pas. La sensibilité de Charney n'est pas inutile, je ne dis pas, mais c'est une approche de court et moyen terme. Elle ne refléte pas toute la réalité. C'est pour cela que James Hansen souhaite une cible sur le CO2 de 350 ppm. On se fout pas mal de sa gueule à son sujet, mais viser 450 ppm de CO2, c'est déjà beaucoup trop pour la Terre et cela ne peut suffire à éviter une catastrophe.

De plus Werner dit un autre truc vachement important :

"La gestion de l'environnement vise à orienter les intérêts économiques et politiques d'un système couplé homme - environnement à l'échelle rapide économiques vers des considérations coûts bénéfices à une échelle de temps plus longue opérant aux confins de la culture dominante à l'aide d'une connexion linéaire, de type ingénierie, au système. Peut-être comme en témoigne l'incapacité généralisée à avancer significativement dans le traitement des défis environnementaux mondiaux comme le changement climatique et la dégradation des sols, les connexions non linéaires réduisent la capacité des gestionnaires à opérer en dehors des systèmes couplés homme-environnement, ce qui diminue leur efficacité dans l'orientation vers des interactions durables et entraîne l'asservissement des gestionnaires à des intérêts à court et à moyen terme."

Si vous préférez une traduction plus "brut de décoffrage" : La solution ne sera pas technique, en aucun cas. La technique pourra aider, mais elle ne résoudra jamais nos problèmes. Ma prof de philo' a sorti une fois : "La technique sert l'Homme pour mieux l'asservir". Cela m'a fait limite l'effet d'une révélation XD Imaginez-vous un monde sans Internet, le chaos social que ce serait. Les gens ne savent plus vivre sans la technologie et sans être connecté en permanence au monde entier. C'est un problème dans notre rapport à l'environnement que nous avons, dans les échelles de temps que nous employons comme le souligne avec instance Werner.

Et donc l'écologie est truffé d'idées d'une débilité si profonde que cela en est consternant. On parle de la bagnole électrique par exemple. Cela ne fait que déplacer le problème. Comment produit-on l'électricité ? Avec des centrales à charbon qui détruisent encore plus sûrement l’environnement qu'un bon vieux Diesel ? L'autre jour, en racontant mes aventures dans la neige, je disais comme cela que je m'amusais sur mon fidèle vélo à gratter les voitures en ville. Ce pourquoi j'ai failli me prendre une gamelle mémorable en dépassant, debout sur les pédales, dans une descente enneigée, une voiture, avec un stop en bas ^^ Cependant, c'est aussi parce que je considère que la voiture est une aberration et même si c'est une électrique ou une hybride, je me ferais une joie de lui faire la nique :D Si vous voulez que je le dise autrement, c'est quoi l'intérêt de mettre en branle 1 tonne de "technologie" pour déplacer un gugus de 65 kilos ? Quasiment tous les bourrins sous le capot servent à déplacer le char. C'est pour cela que le covoiturage est efficace. Si on rajoute un autre gugus, la voiture consomme combien en plus ? Deux gouttes au 100 ? Allez trois on va dire. Et cela parce que les 6 ou 7 litres que tètent titine, c'est pour elle et son embonpoint et non pour déplacer le bonhomme. Bref pour la bagnole électrique, c'est pareil. C'est quoi l'intérêt de faire un char d'assaut qui surconsomme, pour déplacer un gus ? Vouloir une voiture électrique est une aberration.

Pareil avec la croissance verte. La croissance dans un monde fini, c'est de l'aveuglement ou de l'imbécilité pure. Il y a toujours un moment où nous nous heurterons à la finitude de ce monde, que la croissance soit rouge sang ou vert nature.

Alors je ne dis pas qu'il faut revenir au Moyen-Âge à pied, mais c'est notre rapport aux autres et à notre environnement que nous devons interroger. Les anciens grecs, pour esclavagistes et guerriers qu'ils étaient, avaient quand même des conceptions un peu plus saines de la démocratie et de la technologie. Ils pratiquaient la démocratie par le tirage au sort, et ils utilisaient la technologie en complément de ce qu'offre la Nature. Ils avaient une conscience aigüe de leur place dans ce monde. En plus, ils n'avaient pas une conception complètement psychorigide de la sexualité... (dans le genre, notre culture est une apothéose il faut dire). D'ailleurs au sujet de la démocratie, Werner dit aussi ceci :

"L'action environnementale directe, la résistance prise en dehors de la culture dominante, comme dans les manifestations, blocus et sabotage par des peuples autochtones, des travailleurs, des anarchistes et autres groupes militants, augmente la dissipation dans le système couplé sur sur des échelles courtes et moyennes et pousse des changements dans la culture dominante qui favorise la transition vers un attracteur stable et durable. "

On n'est pas loin de propos insurrectionnels je trouve ^^ Il pense notamment aux mouvement pour les droits civils (ce n'est pas dis dans le texte je vous rassure ^^). Nous ne sommes plus en démocratie depuis longtemps, si tant est que nous n'y aillons jamais été, et ce que nous appelons démocratie est bien plus proche du néo fascisme que bien des groupuscules considérés comme tel. Les suédois avaient produit ces affiches lorsque ces dirigeants ont tenté à toute force d'imposer l'euro :

795_eu_fascism_sweden.jpg

Au final, la Suède n'est jamais entrée dans l'Euro et est loin du merdier dans lequel nous sommes. Pour en revenir à la croissance par exemple, super Mario et ses copains à la BCE et au FMI sont sans doute très intelligents et créatifs quand il s'agit de trouver des solutions à la crise de l'Euro, mais ils n'ont pas compris que la croissance ne reviendrait pas. Jamais. Nous avons atteint les limites de ce monde fini, et la croissance est une idée du passé. La Grèce ne pourra donc pas rembourser, les USA non plus d'ailleurs. Et à force de vouloir faire plaisir à ses copains banquiers et à croire en la croissance, la BCE finira par se mettre elle même au pied du mur sans s'en rendre compte. Et là...

Je semble m'éloigner du sujet ^^ mais pour dire qu'il ne faut pas avoir d'états d'âme à rentrer dans le tas comme le conseille Werner. On a l'illusion du progrès, qu'on n'est pas si mal que cela en Occident,... mais c'est juste parce qu'on est anesthésier par les médias. Je parlais tantôt de l'humanité d'Auschwitz, un gars a été à peine moins bourrin en parlant de la nostalgie de l'Occupation ^^ http://www.amazon.fr/gp/product/2359250531...;pf_rd_i=405320

et une critique :

http://www.scienceshumaines.com/catastroph...s_fr_28775.html

Au moins, en ces temps là, on savait qui était l'ennemi.

Là encore, je peux sembler un rien complétement excité du slip, mais rendez-vous compte que c'est un gars au Fall AGU meeting qui tient ces propos, et qui parle de résistance. Ce n'est donc pas le premier illuminé venu... D'ailleurs, souvenez-vous de ce financier qui disait : "Soyez persuasif. Soyez courageux. Soyez arrêté (si nécessaire)"

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=449833

Si ce n'est pas aussi un appel à la résistance ^^ Alors je ne dis pas qu'il faut plastiquer toutes les industries du pays, mais il est vrai que c'est une remise en cause de notre civilisation qui doit être mené, et pas des ajustements à la marge comme mettre un moteur électrique sur un char d'assaut civil.

Bref, la Terre est en train de se faire enculer (je vais éviter d'illustrer, mais j'aurais bien été tenté XD )

Pour illustrer quand même, mais moins vulgairement, prenons la grande partouze annuelle de l’environnement, la conférence sur les changements climatiques de l'UN. Présentement, la 18ème, tenu à Doha. Après l'échec de la rencontre de Copenhaguen en 2009, ces conférences ont sombré dans le désintérêt le plus total. France 5 avait monté un reportage sur la reconstitution de la conférence de Copenhaguen à Science Pô. C'était à regarder, très intéressant : http://www.france5.fr/videos/73115469

La reconstitution montre que la prise de conscience des actions à prendre pour rester sous les 2°C a généré le blocage de la conférence. Et par la suite, les conférences annuelles ont sombré dans l'ignorance. Pour Doha, ce fut une joyeuse farce qui ferait rire si l'enjeu n'était pas aussi tragique.

Die Spiegel en donne une lecture intéressante : http://www.spiegel.de/international/world/...e-a-869294.html

Je ne vais pas tout vous traduire ('y a déjà bien assez de blablas ^^) mais quelques extraits choisis.

Un rituel bizarre

Ce qui était considéré comme une question de survie de l'Homme il n'y a pas si longtemps, est à peine plus qu'une note de côté aujourd'hui. Même le dépérissement des forêts, le grand épouvantail des années 1980, n'a pas subi une chute comparable dans l'insignifiance.

Cela amplifie seulement la nature bizarrement ritualiste de la conférence sur le changement climatique à partir de cette semaine à Doha, au Qatar. Des milliers de négociateurs, d'écologistes et de lobbyistes de l'industrie se réunissent dans l'émirat arabe pour préparer la voie à un traité international visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Mais le monde a déjà tourné le dos à la question. Et comme si ce n'était pas assez énervant, les participants venus de 195 pays vont débattre d'un projet que tout le monde suspecte de ne plus être réalisable : l'objectif de 2 degrés.

Il reste un mantra concernant le sauvetage du climat que la courbe de température de la Terre ne peut pas être autorisée à grimper au-delà de 2 degrés Celsius (3,6 degrés Fahrenheit). Les climatologues ont calculé de combien les émissions de dioxyde de carbone les voitures, les cheminées et les champs peuvent augmenter sans mettre en péril l'objectif de 2 degrés. Si nous échouons dans cette mission, au moins en fonction de leurs modèles informatiques, la vie sur la planète va devenir intolérable.

Mais un coup d’œil à leurs calculs révèle que la limitation du réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius n'est plus réaliste. Notre soif d'énergie est trop énorme et nos efforts pour nous sevrer des combustibles fossiles ont été trop insignifiants.

Au lieu de diminuer, les émissions continuent d'augmenter année après année. Si rien ne change, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a prédit la semaine dernière que les émissions mondiales de carbone s'élèveraient à environ 58 gigatonnes en 2020 - bien plus que les 44 gigatonnes nécessaires pour se conformer à l'objectif de 2 degrés.

Selon le World Energy Outlook 2011 publié par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les subventions aux combustibles fossiles mondiales ont bondi de 30 pour cent à 523 milliards de dollars (403 milliards d'€) l'année dernière. Bien que les pays dépensent de plus en plus sur les énergies renouvelables, les subventions pour le charbon, le pétrole et le gaz sont encore six fois plus élevées. Environ 1200 nouvelles centrales au charbon sont prévues dans le monde entier, et même l'Allemagne a généré plus d'électricité à partir du charbon au cours des neuf premiers mois de cette année qu'il y a bien longtemps.

Refus d'admettre la défaite

En temps de crise, la combustion de combustibles fossiles contribue à l'industrie, tandis que le climat doit attendre. Selon une étude réalisée par l'institut de recherche économique d'Oxford, presque tous les grands producteurs de gaz à effet de serre dépensent de moins en moins d'argent à sauver la planète. L'Espagne en crise planifient une réduction de € 3,8 milliards (4,9 milliards de dollars) de son budget de la protection du climat d'ici à 2015, la Grande-Bretagne va réduire les dépenses de € 3,1 milliards, et même l'Allemagne coupe les dépenses liées au climat de 1,5 Md €. Quand les pays sont classés par leurs dépenses pour la protection du climat en pourcentage des dépenses totales, les États-Unis viennent en dernier.

Fatih Birol, économiste en chef de l'AIE à Paris, n'est pas le seul qui voit la cible de 2 degrés comme une "belle utopie" - bien intentionnée, mais malheureusement totalement irréaliste.

Mais presque personne ne va l'admettre. Les activistes du climat ne pourront pas l'admettre, parce qu'ils ont peur que sans objectifs stricts, aucun gouvernement ne puisse être contraint de réduire les émissions. Et pas ne le front les politiques en Europe ou en Allemagne, parce que ce sont eux qui injectèrent l'objectif de 2 degrés dans le débat mondial en premier. «Si nous n'atteignons pas l'objectif, cela va devenir beaucoup plus cher pour beaucoup d'entre nous que ce que nous puissions imaginer aujourd'hui», prévient le commissaire européen pour l'action climatique Connie Hedegaard.

C'est pourquoi Jochem Marotzke, directeur de l'Institut Max Planck de météorologie de Hambourg, est courageux quand il dit: "Bien que physiquement parlant, il est encore possible d'atteindre l'objectif de 2 degrés, il me semble que c'est difficilement réalisable politiquement." Il pense que c'est plus réaliste de limiter le réchauffement planétaire à 3 degrés Celsius. «Et même cela, bien sûr, serait associée à des efforts massifs à travers le monde», a-t-il ajouté.

Il y a un refus d'admettre la réalité à tous les niveaux. Ce n'est pas seulement du déni brut du réchauffement, mais tous ces mécanismes psychologiques d'adaptation à une dissonance cognitive. S'attacher au 2°C paralyse l'action climatique mais tout le monde s'y accroche dans le pieux espoir que cela finisse par le faire. J'en causais tantôt avec passiion d'ailleurs, sur pourquoi les dissidents climatiques et ce genre de considérations. C'est paradoxal mais c'est aussi parce qu'il y a ce refus d'admettre la réalité que nous pouvons savoir que la situation est aussi grave. Face à une réalité aussi rude qui est l'effondrement de notre civilisation et de tous les écosystèmes, nous avons des réactions diverses, comme le déni, la compartimentalisation, ... Cela revient toujours à un refus d’admettre la vérité au fond. Je parle sans doute abusivement de déni, il s'agit d'une réaction psycho spécifique, mais cela ne change pas le fait qu'au fond l'Europe ne fait pas tellement plus face à la réalité que les USA.

De manière simpliste, face à un événement, il n'y a pas 36 réactions possibles.

Soit l'événement est réel et est accepté.

Soit l'événement est réel et n'est pas accepté

Soit l'événement n'est pas réel.

Cela se voit dans le processus de deuil par exemple. Pour un deuil, si le gars a vraiment clamsé, les étapes du deuil sont déjà un refus de la réalité (déni pur et simple puis colère et marchandage, d'une manière générale il n'y a pas acceptation du décès), puis l'acceptation et le retour à une vie normale. De plus, on ne met pas en place des réactions psychologiques de défenses en place pour un rien.

Si le RC n'était pas réel, les gens s'en tamponnerait le coquillard avec un tibia de langoustine et personne n'en parlerait. Dit autrement, si il y a déni, c'est parce qu'il y a une réalité à nier. Et la puissance et l'ampleur du refus d'acceptation de la réalité est à proportion de la gravité de la situation. Si autant de gens de par le monde dépensent autant d'énergie à nier le RC ou à refuser d'accepter la réalité d'une manière ou d'une autre, c'est que le RC est un problème réel, et grave vu l'acharnement qu'on met à se voiler la face. C'est là un bien cruel paradoxe...

C'est une véritable tragédie grecque au fond, comme le montre Sandy. Sandy est le diminutif du diminutif de Cassandre, j'en causais tantôt :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=449468

Dans la tragédie grecque, les héros sont écrasés par un destin implacable et ne peuvent échapper à une fin tragique. Ici, la situation n'est pas tellement plus joyeuse. Il n'y a plus de dieux tout puissants, mais il y a toujours cette sorte de fatalité. Notre propre refus d'admettre la réalité nous pousse à la catastrophe. Nous même rendons notre destin implacable. Nous sommes notre propre fatalité.

Par exemple, si à chaque fois qu'il fait froid les gens sont là à dire "il est où le RC ?" c'est bien qu'ils savent quelque part au fond d'eux qu'il y a le problème du RC. Si le RC n'était pas un problème, ils continueraient à parler du chaud ou froid mais ils arrêteraient bien vite de parler du RC. Alors je ne dis pas, ils sont sincère pour la plupart quand ils disent qu'il y a contradiction, consciemment ou inconsciemment. La plupart des gens ne savent pas que le RC peut provoquer plus de "froid" -si on peut qualifier cela de froid :s cf. le psychodrame de la semaine dernière ^^ - aux latitudes moyenne. Je veux dire, inconsciemment ils ont besoin de se rassurer. Ils ont besoin de saisir chaque événement qui contredit apparemment le RC pour se rassurer et se dire que ce ne sont que des conneries. Si quelque part au fond de leur inconscience il n'y avait pas cette idée que le RC existe, les gens ne penseraient jamais au RC à chaque événement météo. Et puis on ne peut pas dire qu'on soit forcé à réagir dans un sens précis. Ce n'est pas comme si nous avions une dictature écolo au nom du RC, alors que le RC n'existe pas. Pour le RC, la léthargie est telle à ce sujet que les actions visant à le combattre ne dérangent pas vraiment les gens et ne les forcent donc pas à réagir dans un sens précis.

C'est un des arguments des dissidents climatiques d'ailleurs, la lutte contre la dictature des pastèques (vert -écolos- à l'extérieur, rouge -communistes- à l'intérieur. Je sais, la comparaison avec la pastèque est franchement douteuse XD). La flemme de démonter en détail l'argument, mais il n'y a pas de dictature des pastèques. Et que les dissidents climatiques s'agitent ou pas ne changent pas grand'chose. Il n'y a qu'à voir en Europe ou le lobbying pour tout et n'importe quoi est moins fort, les États ne font que repeindre la façade en vert. Cela ne dérange personne et le risque d'une dictature des pastèques relève plus du délire paranoïaque si commun aux USA que d'autre chose. Encore, si les gens sont sincèrement convaincus de cela, on peut comprendre qu'ils se sentent obligé de réagir dans ce sens. Cependant à nouveau en Europe, il n'y a pas de craintes d'une dictature des pastèques et cela n'empêche pas la lutte contre le RC d'être à peine moins avancé qu'aux USA (c'est un peu mieux quand même, et il y a une vague volonté politique de faire quelque chose, mais bon l'un dans l'autre...)

À propos de tragédie grecque ^^ Cela traînait sur mon bureau depuis un bout de temps. D'habitude, je ne publie pas ce que j'écris, tant c'est mauvais. De plus, certaines parties ne sont pas tout-à-fait achevées. Cela ne vaut rien mais admettons. Je le poste non pour vous humiliez d'un récit bien mauvais ; mais parce qu'il le faut bien.

http://www.youtube.com/watch?v=HzKnuRLfTbE

Les garçons de la neige

Une grande salle

Le chœur

Le chœur

Les garçons de la neige. Étrange tragédie, pourrait on se dire, et pourtant, si grave.

Aucun antique récit grecque dépoussiéré, aucun mythe ancestral. Cette trame est ancienne, vieille pièce qui a traversée les âges ; mais la voici contant une histoire d'aujourd'hui, une histoire tragiquement neuve.

Déjà est façonné par la fatalité le rôle de chacun. La tragédie, être somnolant et sommeillant, n'attend plus qu'un rien, une broutille, pour se réveiller. Et résonne déjà ce geste insignifiant, ce bourdonnement d'insecte qui brise les assoupissements les plus légers. La tragédie pourra alors se tourner et se retourner en grommelant. Et son agitation ajoutera à l'agitation de ce frémissement, fera fuir un peu plus vite encore son engourdissement. Déjà la certitude de la savoir tout à fait alerte à son heure hante ces lieux ; il ne reste plus qu'à savoir comment jaillira un si funeste destin de son engourdissement.

Tenez, les voici, les garçons de la neige. Seuls, seuls dans la science, seuls dans le silence. Ils savent déjà, ils voudraient refuser, mais ne refuseront pas. Et déjà cette connaissance pèsent sur eux, sur ces gars émaciés et sombres. Si jeune, si libre, et pourtant ce sont eux, les fils du destin. Tout à l'heure, ce sont eux qui mourront. Et sans une once d'hésitation, ils feront face, fiers et farouches.

Voici la Reine, vénérable et vêtu comme au veuvage. Voyez, vieille et voilé déjà, mais vive et vaillante encore ; elle qui va à son ouvrage. Pauvre naïve, victime des vicissitude de la Vie.

Elle ne sait pourquoi son visage est voilé, ni pourquoi elle est vieille. Elle ne peut voir que vient vers elle la victoire du destin. L'épouse soumise et résigné verra, veule, partir ses neveux.

Le gros gars qui végète, qui coule dans son coin, guettant d'un œil glauque les garçons de la neige, c'est le Roi. Lui aussi est une allégorie à son insu.

Il croit connaître, il se croit garant des connaissances, mais ignore tout. Derrière son air bourgeois, l'arrogant ne cogite plus depuis longtemps. Lui n'a pas la grandeur d'être le géniteur de ces garçons de la neige et épouser une femme de leur famille lui suffit.

À ces côtés, son aînée. La princesse se pavane et porte haut ces parures. Première née, elle passe et pose mais ne reste.

La cadette, dans l'ombre de sa sœur, révoltée résignée qui refuse par raison de rejoindre la cause des garçons. Son refus de choisir, marque son front de rides bien précoces.

Toutes deux si différentes, toutes si semblables. Fleurs flétries avant l'heure, elles se fanent déjà.

Fort loin du Roy, la Nourrice, affectueuse femme, qui fait fuir toutes les faiblesses. Force des enfants, le parfum de son âge est fête pour les enfants. Fors les mots, un amour fort pour les garçons l'habite.

Et elle, assise, la poitrine animé d'un souffle lent et profonde, c'est la tragédie. Hélas, elle aussi devra mourir. Étrange tragédie, où même la tragédie meurt.

Les garçons et la nourrice

La Nourrice

Et voilà, le lit est froid, les draps tirés et pliés. Quel sotte idée leur a donc encore traversé l'esprit ?

Les trois garçons entrent sans un bruit. La Nourrice se retourne pourtant brusquement.

La Nourrice

Dieu ! Vous êtes gelés, vous êtes trempés ! D'où venez-vous ?

Les Garçons de la neige

_De dehors.

_C'était beau dehors.

_C'était calme dehors.

La Nourrice

Êtes-vous devenu fou ? Regarde tes mains satins, elles sont bleuies. Et toi, tes joues rouges sont pâles et froides. Et toi, tes jambes sont arqués tant tu es trempé. Venez vous déshabiller. Venez à table, grignoter quelques croustillantes tartines grillés ; et boire un chocolat chaud. Là, le lait est sur le feu.

Les Garçons de la neige

_Les cent et milles étoiles illuminent la voûte céleste.

_La neige, fille de l'eau et de l'air, scintille de ces milles cristaux de glaces.

_Sur le grand manteau blanc, sur l'hermine de l'Hiver, il ne fait plus peur.

_L'atmosphère était pur et azur.

_Cela dormait encore. Le sapin, la petite souris au creux du tronc noueux, la chouette, cela dormait encore.

_Il n'y avait plus de bruits. Tout était vrai.

La Nourrice

Êtes-vous allé dans la neige ? Dites le moi donc, êtes-vous allé dans la neige ?

Les Garçons de la neige

Ne te fais pas du mauvais sang Nounou, Nounou plus forte que les mauvais génies de la nuit, Nounou plus forte que tout. Ne te fais pas du mauvais sang.

La Nourrice

Ils me reviennent après avoir bien failli attrapé la mort dehors, et ils me disent de ne pas m'inquiéter !

Enlevez plutôt vos vêtements, ne restez pas ainsi.

Les Garçons de la neige

Nous voulions rêver Nounou. Rêver éveillé et goûtez la félicité de ces instants volés. Rêver une dernière fois.

Surprendre la Nature avant les premiers rayons, quand elle est encore belle et sereine. La voir et croire que tout est encore possible.

La Nourrice

Le coq n'a pas encore chanté, je vous trouve sorti du lit, et je ne devrais pas m'inquiéter, et entendre vos récits ! Je devrais tirer une chaise à côté de l'âtre, m'asseoir, pour mieux vous écoutez, peut-être !

Les Garçons de la neige

_La Lune pleine et sereine veille sur nous.

_La Lune douce et rousse,

_La Lune

_La Lune, lumière de notre nuit, qui éclaire et guide nos pas.

_Comme toi Nounou, vieille qui veille nos nuits.

La Nourrice

Ah misère ! Quelle folie vous a donc saisi ?

Les Garçons de la neige

Le lait bout, Nounou.

La Nourrice

Je parle, je râle, et j'oublie la casserole. Allez, prenez vos bols.

Les Garçons de la neige

Nounou, le souci t’ennuie. Mais ne te fais pas de souci.

La Nourrice

Me diriez-vous à la fin, quelle folie vous a saisi ?

Les Garçons de la neige

Une folie ? Non, nounou, non. C'est la beauté et la pureté de la volonté. Comme dehors, où tout était beauté et pureté.

La Nourrice

Que dites-vous ? Vous auriez pu ne pas revenir, n'est pas là de la folie ?

Les Garçons de la neige

Un jour, bientôt, très bientôt, nous ne reviendrons plus.

Nounou, nounou plus forte que tout, pour la dernière fois, nous voudrions être des petits garçons. Il faut savoir s'étreindre et pleurer, surtout quand on est grand.

La Nourrice

Derrière vos grands airs, sourd la peur. Laissez les mots, venez.

Un silence, puis une étreinte mutuelle.

Les Garçons de la neige

Nounou ?

La Nourrice

Oui ?

Les Garçons de la neige

Peut-tu nous promettre une chose ? Ne soit pas triste, si un jour nous ne rentrions pas.

La Nourrice

Les jours passent et trépassent ; et nul n'est éternel. Devenez-vous même les garçons ; je sais déjà que ce jour là vous ne rentrez pas.

Je n'ai pas à savoir votre devoir, c'est la seule chose qui importe.

Les Garçons de la neige

Tu as raison, nounou.

La Nourrice

Allez, terminez votre petit déjeuner. Ma journée ne fait que commencer pour votre nourrice aussi.

La nourrice sort par la porte de droite

Les garçons

_Avons-nous fait le bon choix ?

_Doutes-tu ?

_Il doute toujours.

_N'y a-t-il rien de plus important ?

_Oui, nous doutons toujours.

_Pourquoi doutons-nous ?

_Pour être sûr d'avancer.

_Ce sera un moment bien long.

_Ce sera un immense sanglot.

_Oui, ce doit être cela.

_Une mort lente et atroce.

_Une mort d’épuisement.

_Parlons bas, on pourrait nous attendre.

_À quoi bon ? Déjà le destin nous tient.

_Que les choses soient bien faites.

_Oui, bientôt, on saura.

_Cette tragédie sera amplifiée, déformée.

_Nous ne pouvons déjà plus rien.

_Mais l'heure n'est pas encore venu.

_Oui, que les choses soient bien faites.

_Bientôt, très bientôt, mais pas encore.

_Je voudrais aller au lit, terminer ma nuit.

_Ce sera une épreuve pour moi aussi, mais restons fort.

_Et pour moi aussi, mais vivons bravement cette journée.

_Il nous faudra beaucoup de courage.

_Tu sais ce que l'on dit des gens courageux.

_Ce sont ceux qui ont eu la force de tenir un instant de plus.

Entre la cadette

Les garçons et la cadette

La Cadette

Le Soleil est encore sous l'horizon, que déjà la maison s'agite. Je croise la nourrice, bouleversé. J'arrive ici, je sent l'odeur du pain chaud autant que de la froide humidité. Que se passe-t-il donc ?

Les Garçons de la neige

Nous nous sommes levé tôt.

La Cadette

Et me feriez-vous croire que la nourrice est dans tous ces états pour cette seule raison ?

Les Garçons de la neige

Nous nous sommes levé très tôt ce matin.

La Cadette

Je vous ai connu plus franc et bravache, les garçons...

Les Garçons de la neige

Et toi aussi, tu es déjà levé.

La Cadette

Moi ? À voir l'émoi matinal, je me suis levé.

Les Garçons de la neige

Nous aussi.

La Cadette

Ah les filous, les fieffés fabulateurs. Faribole, vous dis-je ! Feriez-vous preuve d'un peu de foi ?

Les Garçons de la neige

La neige du petit matin était immaculé. Nous l'avons violée.

La Cadette les regarde, comme résignée

La Cadette

Ainsi, vous avez fait fi du froid matin, et foncer à la fraîche dans la neige fraîche, fort mal fringuer pour cette activité. Vous formez une fine équipe de fous furieux, à vous trois. Pauvre vieille femme, se fatiguant sans fin pour vous.

Les Garçons de la neige

Non, ne dis pas cela ! Elle, l'esprit plein d'entrain, son chagrin nous étreint déjà.

La Cadette

Que dites-vous ?

Les Garçons de la neige

Cela peut-il encore avoir de l'importance ?

La Cadette

Que de mystères !

Les Garçons de la neige

Promet-nous de taire ces vers !

La Cadette

En mon âme, en mon cœur, je les enterrerais.

Les Garçons de la neige

Blanquette, la chèvre, la brave bête, fut parfaite. Elle a tenu tête toute la nuit, et au loup s'est offerte à l'aube. À cette fête s'apprête tes trois frères.

La Cadette

D'effroi, je suis roide !

Les Garçons de la neige

_Sois-le ! Le Roi, usant et abusant de son sceptre, fera raser la sylve centenaire. Ce soir luira, puissant, notre épuisement ! Ce soir, puisant en nos dernières forces, nous serons présent.

_Et pelletant sans relâche, nous amasserons la neige, nous protégerons la forêt sous ses flocons d'eau et d'air.

_Ce soir, elle pourra dormira, paisible, sous le grand manteau albe ; et nous à ces côtés.

La Cadette

Dormir ?

Les Garçons de la neige

Dormir.

La Cadette

Ciel, l'hystérie, la crise d'hystérie ! Furieuse frénésie, folie furieuse !

Les Garçons de la neige

Garde toi ! Tu t'agite à trébucher.

La Cadette

Pourquoi ? Pour quoi ?

Les Garçons de la neige

Pour refuser, résister ! Rejeter la facilité ! Et espérer ; au combat de la liberté dans cette société délité et abandonné.

La Cadette

Vivez ! Voyez et goûter comme est bonne la Vie. Profiter ! Si le vous voulez, vous pouvez devenir des princes.

Les Garçons de la neige

Vouloir ? Les gens veulent toujours plus ! Ils veulent tout, tout de suite. Ils veulent du temps, ils veulent de l'argent. Ils passent leur temps, ils pensent leur temps, à vouloir ! Mais pensent-il à Vivre ?

Nous ne voulons pas de cette Vie sans vie !

La Cadette

Horreur de l'aurore ! Blafarde lueur du jour nouveau qui éclaire la vérité crue d'un errements fraternel.

Les Garçons de la neige

Que tu dis ! Voilà tu sais ; et nous, nous sommes prêt à affronter cette journée.

La Cadette

Ne comprenez-vous pas ? Le Roy devra vous digrâcié ! Traité en traître, traînée dans les rues, tourmenté par la vindicte populaire, une fin d'une infinie tristesse, et vous vous dite prêt ? Mourir, peut être ! Mais je vous en conjure, que ce soit digne. Épargnez vous cet foucade !

Les Garçons de la neige

La dignité ? Quelle dignité peut-il exister dans la médiocrité ?

La Cadette

Si vous avez choisi, que puis-je d'autre que de vouloir vous protéger du pire ?

Les Garçons de la neige

Tu pourrait être de ceux qui nous crachent au visage et nous jettent des pierres quand le Roy nous saisira, et tu veux nous protéger !

La Cadette

Moi ? Jamais !

Les Garçons de la neige

Ton cœur n'a de cesse d'hésiter, et saisi d'indécision, tu choisis la facilité.

La Cadette

Cette fois-ci, les choses seront différentes.

Les Garçons de la neige

Voilà des années, fonctionnait les camps de la mort, ou plutôt les abattoirs de masse. Ces noms seuls sont synonymes d'infamie. Et encore aujourd'hui, les choses n'ont pas changés. Nous nions que c'est là l'acte d'êtres humain comme nous, digne du respect du à nos semblables. Que nous aurions pu être ces gardiens, incapable de reconnaître dans le regard de ceux qui passent, le regard d'un frère, notre propre regard ; est là une vérité si crue que nous la nions. Crois-tu que nous ayons appris de ce passé ?

Derrière ces milles mains veules qui veulent nous saisir, la même nature humaine. Derrière ces milles regards méprisants, la même nature humaine.

Et crois-tu que nous valions-mieux que tous ceux qui nous cracheront au visage ? Nous seront juste fort un peu plus longtemps. Nous nierons juste un peu moins longtemps. Assez pour passer de l'autre côté. Mais pas plus.

Cadette, fais ce que tu crois devoir faire. Nous partons.

La Cadette

Oh, désespoir, oh démence !

Les garçons de la neige s'éclipse

La Cadette

Dilemme insoutenable, qui me nargue. Taire cette

Arrive l'aînée

L'aînée et la cadette

La Cadette

Sœur, un grand malheur m'afflige et me déchire en cette heure. Mon cœur désire se confier, mais la raison me l'interdit. L'impétueux torrent du tourment me submerge. J'ai promis de ne dire mot ; ah la douloureuse parole !

L'Aînée

Que de comédie ! Crains-tu que ta sœur ne te trahisse ?

La Cadette

Non ! Je crains trahir.

L'Aînée

Le bel état d'âme ! Qui peut connaître notre conversation, si ce n'est nous ? Personne n'en saura rien.

La cadette est prise d'une violente convulsion

La Cadette

Soit.

L'Aînée

La chose doit être grave pour seoir en toi un tel émoi !

La Cadette

Les garçons, veulent couvrir le chantier dans la montagne de neige, et s'opposer au Roy.

L'Aînée

Que dis-tu ? Ces rats ratés râlent et ragent mais rarement réfléchissent ! Racler à harassement de la neige ! De quel race sont-ils donc pour se ravaler ainsi ? Et tu renâcla à me rapporter cela ? Quelle stupidité !

La Cadette

Et toi ? Par ton ramage, tu ramène l'univers à tes parures, à ta ramure de princesse ! Tu parade, mais encore plus rarement que les garçons, tu réfléchit !

L'Aînée

La jalousie s’immisce dans tes veines, cadette. Ton sang bout !

La Cadette

Non, sœur, j'ai peur. Mon cœur se déchire, entre raison et passion.

L'Aînée

Que veut-tu dire ?

La Cadette

J'hésite, incertaine dans mes pensées. Je sens le souffle de leur action me pousser à les rejoindre ce soir.

L'Aînée

L'espoir noir de la victoire de la mort les ronge et les dévore. Les voici seuls, brandissant l’étendard de sang. Seuls, sous les ailes de la nuit sombre ; corbeau aux yeux perçants les couvrant de son ombre. Seuls, dans l'inconscience. Et tu voudrais les rejoindre ?

La Cadette

Je ne sais pas.

L'Aînée

Sous la prétention de l'action, sourd la pulsion de destruction de ce peuple et de ce royaume. Passion funeste où se meurt la raison. S'opposer à la cité ! Pathétique. Réfléchis un instant, cesse de te laisser aller !

La Cadette

Pourquoi cela ? Éclot la bonté en leur cœur pour cette forêt, et tu dis pathétique ?

L'Aînée

La bonté ?

Sens mon sang, mon pouls filant !

Angoissant moment, menace cette société qui pourtant apporte prospérité !

La Cadette

Oui, tu as peur, mais tu me vois affaibli par ces affres. Moi aussi, j'ai peur, je ne sais que faire, que dire.

L'Aînée

Nous, je n'ai pas peur ! À quoi bon discuter, tu ne veux rien entendre. Tu passes ton temps à tergiverser. Nous n'avons plus rien à nous dire.

La Cadette

Sœur, je t'en prie, attends !

L'Aînée sort sans ajouter mot.

Le chœur

Le chœur

C'est fait, la tragédie est réveillé. La Cadette a trahit sa parole et vendu les garçons. L’Aînée a trahit sa parole et vendue la Cadette. Dehors, la rumeur se répand. La traînée de feu embrasse les poudres. On répété, on déforme, on oublie et on invente. On, milles et une personne au même regard, milles et une personne aux mêmes mains, à la même langue.

Le roy et son conseil

Le Conseil

Sire, la cité bruisse et murmure. Il se susurre cent et milles rumeurs. Des soupçons circulent, bruit sourd qui se souffle de voisin en voisin.

Le Roy

Que se passe-t-il ?

Le Conseil

Je ne suis que le messager majesté. Il se dit, ce n'est qu'une suspicion, que des perturbateurs ont l'intention de saccager le chantier au soir venu.

Le Roy

Et bien, faites les arrêtez !

Le Conseil

C'est que l'affaire est plus complexe. Il est à craindre que ces agitateurs, soit même des conspirateurs.

Le Roy

Que veut-tu dire ?

Le Conseil

Ce serez les garçons, les neveux de la Reine, qui ont formenté ce projet.

Le Roy

J'aurais du m'en douter. Ils convoitent le trône. Bien, partez les quérir.

Le Conseil

Je m'employe à cette besogne, sire.

Le Conseil sort sur une révérence

Le Roy

Le Roy

Voilà qui est étrange. Ce sont des aiglons qui n'ont pas encore déployé leur ailes, et déjà ils cherchent à s'envoler hors du nid. Que peuvent-ils espérer ?

Le roy et les garçons

Les Garçons de la neige

Roy, nous voici.

Le Roy

Les garçons ! Ce malaise qui pesse sur la cité me presse ; et la cité ne me laisse pas le choix. Je souhaite que votre fougueuse jeunesse se laisse éclairer par la sagesse de l'aînesse.

Les Garçons de la neige

De quoi veut-tu parler ?

Le Roy

Ne le savez-vous donc pas ?

Les Garçons de la neige

Savoir quoi ?

Le Roy

La nuit passé, des désœuvrés ont enseveli sous la neige le chantier. Souvenez-vous, je suis certain que cela vous évoque quelque chose.

Les Garçons de la neige

Si tu sais, pourquoi nous demander, Roy ? Qu'attend-tu comme réponse ?

Le Roy

Pourquoi ? Mon conseil suggère une conspiration, un acte séditieux pour renverser le vieil Roy.

Les Garçons de la neige

Mais tu doutes. Tu doutes, car tu connais déjà l'explication au fond de toi. Et cette explication te parait si invraisemblable, que tu refuse de la croire.

Le Roy

Les garçons, votre sang ne vous met pas au dessus des lois. Au contraire, votre premier devoir est de les respecter et de les servir. Aucun acte irréparable n'a été commis, rien ne vous empêche de revenir à la raison.

Les Garçons de la neige

Nous ne pouvons pas. Il est trop tard.

Le Roy

Voulez-vous donc mourir ?

Les Garçons de la neige

Nous ne voulons pas mourir. Non, nous ne le voulons pas. Mais nous sommes prêt à accomplir jusqu'au bout notre mission.

Le Roy

Quel mission ? Pelleter de la neige ? Antigone est morte pour avoir voulu enterrer son frère. Mais vous, vous voulez mourir pour un tas de neige ! C'est comique.

Les Garçons de la neige

C'est tragique.

Le Roy

Comique, tragique, ou tragi-comique, peu importe. C'est surtout effrayant de bêtise.

Les Garçons de la neige

Effrayant dis-tu ? Tu as peur, car tu sais que nous avons raison. Tu sais que nous mourons pour une cause, non stupide, mais pour une cause juste. Nous mourons pour la Vie.

Le Roy

Mourir pour la Vie ! Quelle sotte idée ! Elle s'offre à vous, jeunes gens, et vous voulez la refuser, et mourir ?

Les Garçons de la neige

Oui, mourir pour la Vie.

Le Roy

Ne comprenez-vous donc pas ?

Les Garçons de la neige

Comprendre ? Nous avons passé notre vie à ne pas comprendre, alors qu'il fallait comprendre, et cela ne nous empêche pas de vivre encore aujourd'hui ! Et que comprendre, dans ce monde fou ?

Le Roy

Pour sûr, vous n'avez jamais rien compris ! La cité, ce sont milles et une barques. Chacun dans sa barque, chacun dans sa galère. Il faut bien que quelqu'un navigue entre et les garde du naufrage ou de l'échouage.

Les Garçons de la neige

Multitudes de barques au bois qui craque, barques qui croulent sous leurs charges ! Et le gouvernail qui bat la coque, qui tient le gouvernail ?

Le Roy

Le gouvernail ? Quel importance ! Chacun son gouvernail. Que risquons-nous ?

Les Garçons de la neige

Pour sûr, nous dérivons ! Nous dérivons, mais quelle importance ? Continuons à dériver !

Le Roy

Que voulez-vous dire ?

Les Garçons de la neige

L'ouragan approche ! La formidable tempête gronde et gonfle, déforme les nuages en de fantastiques rouleaux de furie, soulève des vagues gigantesque. L'air déchiré d'éclairs vire au vert et noir, couleurs maudites. Le vent jette à la mer les oiseaux du ciel et, cognant tant et tant l'océan, assomme les poissons.

Et toi, jouant de la gaffe, tu éloigne ou approche les deux ou trois barques à ton côté ; alors que quelques encablures plus loin dix ou vingt barques s'éperonnent sans merci ; alors que l'horizon se pare d'un horrible rictus de hargne et de colère.

Qui tient le gouvernail, et qui rame pour faire avancer le bateau ? Y-a-t-il encore seulement un gouvernail, y-a-t-il encore seulement une rame ?

Le Roy

Des mots, des mots ! Croyez-vous que cela existe une cité où tous peuvent se tenir dans la même barque, autour du même gouvernail ? Je ne suis pas là pour diriger !

Les Garçons de la neige

Le délire de la rage te révèle, Roi ! Redresse-toi ! Hurle cette catharsis à cette cité ! Rugit cette révélation, cette vérité crue ! Crie ! Crie que tu n'es rien, qu'un pantin !

Mais non. Pantin de rien, ton verbiage est vent.

Ton verbiage n'est jamais vrai !

Un Roy ? Un guignol.

Le Roy

Silence ! Cessez vos inepties ! Soyez sûr que je sers la cité. Et ce, sans hésiter, sans vaciller.

Les Garçons de la neige

_Servir la cité ? Quel cité ? Regarde tous ces gens, pressés d'aller et venir. Goûtent-il simplement la joie d'être vivant ? Savent-ils seulement qu'ils sont vivants ? Ils errent éternellement en quête d'une jouissance illusoire. Pour cette illusion de l'argent, tu cèdes et trahit notre terre ! Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché ; alors vous découvrirez que l'argent ne se mange pas.

_Roy, regarde nous. Regarde nous ô Roy !

_Tu n'as même pas le courage de nous dévisager ! Tu sais que nous ne voulons pas renverser ton illusion de pouvoir solidement établi par alliance avec notre tante, notre Reine ; et par ton art de laisser les affaires de la cité au dieu argent. Tu le sais au fond de toi, mais tu ne peux l'accepter ! Alors tu nous accuse de haute trahison. Crois-tu que nous puissions vouloir d'un sceptre et d'une couronne brisé ?

Le Roy

Cessez vous dis-je ! Qui êtes-vous pour vous élevez au dessus de votre Roy ?

Les Garçons

Jamais nous ne cesserons ni ne céderons !

Le Roy (pour lui même)

Que faire ? Rien ne les convaint.

Les Garçons de la neige

Que faire dis-tu ? Laisse ces fils invisibles t'agiter, pantin ! Tressaute, sursaute ! Sois toi même pantin, sois rien !

L'aînée et la cadette font irruption

L'Aînée

Père, permets-nous de vous réclamez que vous agissiez avec la plus grande fermeté.

Le Roy

Je leur laisse une dernière chance. À eux de la saisir. Ce soir, les ouvriers ont pour mission de déclencher une avalanche pour résoudre définitivement le problème de la neige et dégager le chantier. Personne n'est obligé de savoir que des jeunes garçons ont l'intention d’être sur place.

La Cadette

Est-ce là tout ? Laisser un crime impuni, c'est atteindre l'ordre établi !

Les Garçons de la Neige

Cadette, tu le niais, mais tu es devenu toi aussi une de ces personnes si profondément humaine qui ne reconnaît plus ses frères déchus.

La Cadette

Que m'inmporte ? Jamais je ne laisserais des aliénés menacer ce palais !

Les Garçons de la neige

Alors, tout est dit. Adieu.

Le chœur

Le dénouement approche. Le Roy a refusé de livrer les garçons, non par crainte mais par vanité. Il est préférable de les laisser mourir seul, seul dans le silence. La Cadette n'aura pas été assez forte assez longtemps. Voici une princesse devenue vindicte populaire. Dans les rues, l'inquiète croit et enfle. Que fais le Roy ? Son pouvoir aurait-il vacillé face aux garçons ? Mais les garçons n'écoutent plus. Ils marchent déjà dans la grande hermine de l'Hiver qui les tient au chaud dans la bise glaciale.

Les garçons et les ouvriers

Les Ouvriers

Hé, les gars ! Qu'est ce que vous faites ici ?

Les Garçons de la neige

Nous venons pelleter de la neige.

Les Ouvriers

Ouais, et moi je suis la Reine. Il ne faudrait pas que vous restiez là les gars. Il y a de l'explosif qui traîne un peu partout.

Les Garçons de la neige

Ne vous inquiétez pas pour nous. Nous savons ce que nous faisons

Les Ouvriers

_Ouais, ils disent tout cela. C'est comme l'autre, le père Boiteau, je m'y connais qu'il disait. Depuis, il a perdu un bras et la main qu'il avait au bout.

_Allez, les petits gars, foutez le camp. Vous comprenez, je ne voudrais pas qu'ils vous arrivent la même.

Les Garçons de la neige

Alors, ne faites pas sauter les explosifs, et il ne nous arrivera pas malheur.

Les Ouvriers

_Le patron nous mettrais à la porte sinon ! Faut nous comprendre, moi j'ai une jolie fiancée qui voudrait bien s'établir.

_Et moi, j'ai déjà une femme et des gosses. Ce serait moche de se retrouver à la rue. Déjà qu'avec ce qu'on gagne, il n'y a pas de quoi épargner.

Les Garçons de la neige

Cela paye bien ?

Les Ouvriers

_Bof, assez pour faire vivre la petite famille mais pas plus. Enfin, moi je suis célibataire, mais qu'est ce que vous êtes taxés alors. Vous comprenez, nous ne sommes que les petits mains. Ils s'en foutent les chefs de savoir que c'est risqué comme boulot. Ils veulent juste du résultat pas cher. Et puis, vous savez, de nos jours, quand vous avez trouvé un taf, vous êtes bien content alors vous prenez sans rien dire.

_Mais, vous pelletez vraiment ?

Les Garçons de la neige

Nous te l'avons dit.

Les Ouvriers

Vous êtes quand même de curieux gaillards. Vous êtes taillés comme des allumettes, et pourtant la pelle à la main vous êtes aussi efficace qu'une bonne charge d'explosif.

Les Garçons de la neige

Nous croyons en ce que nous faisons.

Les Ouvriers

À c'est sûr que cela aide. Tenez, c'est comme l'autre camarade, le Jeannot. Je vais arrêtez la clope qu'il disait. Mais il n'y croyait pas, moi je vous le dis. Depuis il n'a jamais autant fumé.

Les Garçons de la neige

Et vous, croyez-vous en ce que vous faites ?

Les Ouvriers

Ben non, mais faut bien vivre quoi. Et faites gaffe bon Dieu ! Vous venez de mettre un coup de pelle sur une charge !

Les Garçons de la neige

Est ce qu'il y en a encore beaucoup ?

Les Ouvriers

_Non pas trop, on n'est pas là pour faire sauter la montagne. Tenez, il y en une là-bas, une de ce côté, une autre par ici, celle sous votre pelle, et c'est tout.

_Dites, vous m'inquiétez un peu quand même. Cela va finir par nous péter à la figure.

Les Garçons de la neige

Est-ce qu'il y a moyen de les désactiver ?

Les Ouvriers

_Non.

_Si, quand même.

_Oui tu as raison, elles sont toujours désactivable, mais le Jeanot a raison, c'est trop tard.

_En fait les garçons, si vous voulez, elles sont commandées à distance, et elles doivent être mises à feu dans un instant. Le temps d'en tripatouiller une, les trois autres vous auront refait vos gueules d'anges.

Les Garçons de la neige

Depuis où les faites vous exploser ?

Les Ouvriers

De l'abri, de l'autre côté du verrou, là où il y a les rochers. D'ailleurs, faudrait penser à déguerpir, la mise à feu doit avoir lieu dans quelques minutes.

Les Garçons de la neige

Ne t'inquiète pas, nous partirons au bon moment.

Les Ouvriers

Oui. Et bien je vous souhaite bien du courage dans cette neige pour courir. M'enfin, si vous courrez comme vous pelletez, cela ne posera pas trop de problèmes me direz-vous. Moi je n'ai plus les jambes pour cela.

Les Garçons de la neige

Au revoir

Les Ouvriers

Vous êtes sûr que vous allez partir ? Parce que là nous allons nous mettre à l'abri les gars.

Les Garçons de la neige

Oui, nous partirons, nous te le promettons.

Les Ouvriers s'éloignent, mais l'un deux hésitent.

L'Ouvier

En fait vous voulez rester et mourir ?

Les Garçons de la neige

Nous ne nous le voulons pas. Mais ce qui doit advenir adviendra.

L'Ouvrier

Est-ce important ? Le résultat sera le même.

Les Garçons de la neige

Ne discute pas tant ! Sauve toi.

Un instant d'hésitation, puis l'Ouvrier rejoint les garçons

L'Ouvrier

Non je reste. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi mais je reste. Nous partirons ensemble, et même en Enfer si Dieu le veut.

Les Garçons de la neige

Prends, nous avions emmené quatre pelles si une devait casser. Nous compactons la neige juste en dessous des charges.

Eirini

Le messager

La Reine n'a pas frémi à l'annonce de la mort de ces neveux. Ses yeux n'ont pas quitté son ouvrage. Ses mains ont à peine tremblé, juste assez pour que la pointe d'une aiguille puisse réclamer une goutte écarlate. Sereine, elle a attendu d'être seule. Elle s'est levée, à saisi son petit coupe papier dans un tiroir du bureau. Elle s'est levé pour mieux s'allonger sur le lit, et teindre de pourpre les draps blancs.

La Cadette, prise de remords, a voulu rejoindre les garçons. Il était trop tard. Elle est morte de froid et de chagrin sur le bord de la route.

À cette annonce, le Roy a décidé de célébrer cet événement. Sous des flots de libations à la paix et de prospérité, il a noyé la terreur et la pitié. La cité pourra s'étendre encore et encore, le Roy est là pour s'en assurer. La tragédie à peine éveillé, a été noyé, la tête fermement tenu sous l'eau par la main du garant de l'ordre.

Ainsi, tout est achevé. Il ne reste plus rien, que l'illusion.

Modifié par paix

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Non pas spécialement, le cycle de l'eau est court et cela ne change pas la quantité de vapeur dans l'atmosphère. Celle-ci est essentiellement contrainte thermodynamiquement (plus il fait chaud, plus l'air peut contenir de vapeur). En tout état de cause cela ne peut avoir d"effet sensible sur l'effet de serre.

Je ne comprend pas comment ça ne peut pas influencé l'effet de serre .

Gaz a effet de serre by wikipedia --> The first people is l'eau :lol:

Si l’atmosphère contient plus de vapeur d'eau, comme dans un sona, sa sera d'autant plus chaud pour ma part ^^

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Je ne comprend pas comment ça ne peut pas influencé l'effet de serre .

Gaz a effet de serre by wikipedia --> The first people is l'eau :lol:

Si l’atmosphère contient plus de vapeur d'eau, comme dans un sona, sa sera d'autant plus chaud pour ma part ^^

L'humidité absolue est fixée par des considérations thermodynamiques. Elle augmente avec le réchauffement (l'humidité relative est elle un peu près constante à 55%) donc cela amplifie le réchauffement. Par contre son injection dans l'atmosphère ne change pas grand'chose, l'eau précipite en 8 jours maximum : http://tamino.wordpress.com/2010/08/08/urban-wet-island/

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Je ne comprend pas comment ça ne peut pas influencé l'effet de serre .

Gaz a effet de serre by wikipedia --> The first people is l'eau :lol:

Si l’atmosphère contient plus de vapeur d'eau, comme dans un sona, sa sera d'autant plus chaud pour ma part ^^

C'est ce que j'avais vu également sur Wiki et il y a déjà quelques temps quelqu'un m'en avait parlé sur un autre forum.

De fait c'était en réponse à un autre intervenant qui prétendait que le moteur à eau existait depuis longtemps mais que de toute évidence les pays producteurs de pétrole s'acharnaient à bloquer son développement pour les raisons économiques que l'on imagine... :shifty: Mais si réellement demain tous les pots d'échappements rejetaient de la vapeur d'eau, les cheminées des chaudières, les centrales électriques, les avions... quelles seraient les conséquences niveau climatologique? Le CO2 reste un gaz transparent, il permet encore de laisser passer des rayonnements; une couche de nuages l'est nettement moins avec un effet albedo au-dessus et un "blocage" par en-dessous.

Il y a aussi beaucoup de régions où l'eau est rare et plus précieuse que le pétrole! Même si la transporter s'avère certainement plus facile et moins dangereux, ça restera un enjeu important tandis que d'autres contrées mieux alimentées en abuseront sans remords. Même si l'on est un peu plus attentif à l'énergie de nos jours, il faut avouer qu'il existe encore pas mal de gaspillage. Si on commence à "vaporiser" tous les océans pour notre bon plaisir... Bon ça c'est une image hein!

Je raconte peut-être des bêtises, désolé :blush:

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