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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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Ouaip le +20.0° à Verkhoyansk est un record quotidien :

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Le moi de Mai reste doux mais est moins excessif qu'Avril. Malheureusement, le "mal" est fait puisque l'enneigement a sauté précocement. Pour Verkhoyansk, avril a établi un record de température mensuelle à -4.6°C avec une anomalie positive de +7.8°C (précédent record à -5.2°C) :

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En conséquence de quoi l'enneigement est assez lourdement déficitaire, pour ne pas changer :

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Il s'agit de la semaine vers la mi Mai un peu près. Comparé aux années récentes, 2014 n'apparait pas spécialement basse, mais la tendance à la baisse reste. Pour la comparaison, 2014 est quasiment dans la moyenne de 10 ans 2004-2013 pour cette semaine 18. Le Soleil a donc tout loisir de chauffer les terres du Canada et de la Russie.

De plus, les conséquences de ces histoires sont de moins en moins anecdotiques. Alors que les USA sont à nouveau au prise avec la sécheresse, les prix de la vache ont pété le plafond ces derniers mois :

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Le graphique n'est plus tout à fait à jour mais depuis début 2014 les prix sont resté autour de 140$ les 100 pounds de vache sur patte et pas loin de 200$ pour la carcasse de 100 pounds. Pour l'Europe les impacts sont (pour l'instant ? ) inexistant vu que ce sont des marchés fortement régionalisé. Chez nous, les agriculteurs ont même le problème inverse, le prix des carcasses stagne alors que le prix au consommateur augmente, en gros ils se font floués. Cependant, sur les 25 dernières années la tendance est la même en Europe. Le prix de l'alimentation augmente, et de plus en plus. Le prix des céréales pour nourrir les bêtes notamment augmentent. Aux USA en particulier, il y a en plus la difficulté du nombre de tête de bétail. La taille du cheptel est passé à travers le plancher après des années de sécheresses à répétition. Elle est la plus faible depuis 63 ans. Du côté de l'offre il y a donc un sacré déséquilibre. En plus, contrairement aux commentaires optimistes de certains outre Atlantique, la vache n'est pas une drosophile. À moins d'inventer le veau éprouvette gavé aux hormones, il faudra plusieurs années pour que le processus de reproduction prenne place. Et donc il faudra quelques années pour que le cheptel se reconstitue. À la condition que les événements climatiques le veulent bien, ce qui n'est pas gagné....

Une part de la hausse est aussi dû évidemment à la fameuse "planche à billet", même si le terme est plutôt impropre. L'injection massive de liquidité dans l'économie permet la création de bulles financières, et à coup sûr la hausse des prix a aussi été amplifié de ce fait. Les liquidités crées doivent bien aller quelque part, et puisqu’elle ne vont pas dans l'économie réelle, elles vont alimenter la hausse des cours.

En attendant, McDo se retrouve en galère, entre les employés qui râlent contre des salaires trop bas et le prix de la viande trop haut. Et plus généralement, l'économie US en souffrira encore. À forcer de bidouiller les chiffres, les USA arriveront encore à une bonne année 2014 à tout les coups. Pour limiter l'inflation, ils "ajusteront" le panier du consommateur en virant la viande de bœuf au profit du poulet. Cependant, il n'en reste pas moins que le RC constitue un frein économique de plus en plus patent.

La question peut également se poser du calcul des coûts. La sécheresse de 2012 a été une des principales cause de la contraction du cheptel. Pour autant, c'est seulement maintenant que les conséquences s'en font sentir. Pour à peu près tout le monde, la hausse du prix de la viande est forcément dû aux méchants de la grande distribution qui prennent des marges de plus en plus confortables. Dans la réalité, ce n'est quand même pas aussi simple. La baisse des profits de McDo par exemple impactera les chiffres de l'économie américaine, et une partie de la baisse des profits est bien traçable à cette sécheresse de 2012. Cependant, faire le tri des patates et déterminer l'impact comptable de la sécheresse de 2012 devient vite très (très...) compliqué. De plus les médias n'aident pas à lire les événements. Chaque paroxysme de la crise est présenté "hors contexte". La dynamique de renchérissement des prix de l'énergie sous toutes formes (de la viande, c'est aussi de l'énergie, tout comme le pétrole...) est complétement ignoré. Les événements s’enchaînent, et une fois ceux-ci passé la nouvelle situation est considéré comme une référence valable. Du coup le fait que le pétrole a pris 400% en 10 ans ( ! ) ou que le bœuf à l'abattoir a prix 100% dans le même temps est ignoré au profit de discussions sur les tensions du moment, et les ménages à trois ou plus entre producteurs, consommateur, intermédiaires. La véritable mesure de l'inflation devrait même être le prix de l'énergie sous toute ses formes. La physique n'étant qu'énergie, en ramenant l'économie a ce principe fondamental la lecture serait plus facile. Combien de joules peut on avoir avec un euro ou avec un dollar. À l'évidence, de moins en moins.

En attendant la situation météo reste dominée par ses méandres géantes du jet stream. Pendant que les Balkans se font noyer, l'Europe de l'Est chauffe ;

http://www.wunderground.com/blog/weatherhi...ml?entrynum=275

Mai 2014 se distingue encore par ses larges ondulations du Z500 :

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Même si la moyenne lisse le bazar, et qu'il y a eu déjà des années très "ondulantes" aussi, cela devient récurrent cette manie qu'à le jet à rester bloqué complétement en vrac.

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Bé après un mois d'Avril record ou presque au niveau des températures globales :

http://www.climatecentral.org/news/noaa-ap...on-record-17466

Voici le mois de Mai qui pète tout :

post-3513-1401823386_thumb.png

On verra bien la NASA, mais l'idée est bien là, ça chauffe...

Et durant Juin, au niveau global, les températures à 850 hPa continuent de vouloir grimper :

post-3513-1401823386_thumb.png

Le volcan Sangeang Api est entré en éruption aussi. Malgré les commentaires très optimiste de certains - voyant un refroidissement à tout les coins de rues - l'hiver nucléaire est encore loin. Le panache de cendre n'a sans doute pas dépassé les 15 kms d'altitudes :

ftp://ftp.bom.gov.au/anon/gen/vaac/2014/I...01405310339.txt

OBS VA DTG: 31/0330Z

OBS VA CLD:

SFC/FL100 S0820 E11905 - S0805 E11910 - S0700 E11635 -

S0805 E11615 - S0820 E11905 MOV NW 15KT

SFC/FL450 S0750 E11830 - S1325 E12035 - S1520 E13350 -

S0800 E13425 - S0700 E12335 - S0750 E11830 MOV SE 60KT

FL300/FL500 S1825 E13015 - S2055 E12920 - S2320 E13305 -

S2005 E13400 - S1825 E13015 MOV SE 80KT

Une traduction en français serait :

Heure d'observation du nuage de cendre volcanique : 31 Mai 2014 à 0330Z

Observation du nuages de cendres volcaniques :

de la surface à 3000 m : S0820 E11905 - S0805 E11910 - S0700 E11635 - S0805 E11615 - S0820 E11905 se déplaçant vers le Nord Ouest à 15 nœuds

de la surface à 13.7 km : S0750 E11830 - S1325 E12035 - S1520 E13350 - S0800 E13425 - S0700 E12335 - S0750 E11830 se déplaçant vers le Sud Est à 60 nœuds

de 9 000 m à 15 km : S1825 E13015 - S2055 E12920 - S2320 E13305 - S2005 E13400 - S1825 E13015 se déplaçant au Sud Est à 80 nœuds

Ce qui recoupe ce que disait la NASA :

http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view...eoci=iotd_image

Avec une altitude de 12 ou 14 km au moins. De plus le matériel éjecté est faible, depuis début Juin le volcan n'émet presque plus. L'impact sur le climat sera donc négligeable. Au vu des données, l'éruption a sans doute été une VEI 3 ou 4. Par contre, depuis le Pinatubo, cela fait un bout de temps que nous n'avons plus eu de grosses éruptions. La prochaine ne saurait tarder en toute logique. En attendant, ce n'est pas le Sangeang Api qui va arrêter la marche au réchauffement de 2014. Si pour l'UAH le record reste peu probable, pour les autres bases de données, vu comment le début d'année carbure, tout est possible.

L'Australie continue de chauffer :

http://www.theguardian.com/environment/201...years-on-record

En plus avec El Nino qui se développe, le Sud et l'Est du pays pourrait continuer sur une tendance chaude et sèche.

Norfolk et Miami, toujours menacé par la montée du niveau de la mer :

http://www.washingtonpost.com/business/eco...d637_story.html

http://beforeitsnews.com/environment/2014/...em-2502142.html

Plu intéressant, les noms d'ouragans féminins auraient tendance à être perçu de manière plus positif par les gens, ce qui augmenterait la mortalité par manque de préparations des gens, toutes choses étant égale par ailleurs :

http://edition.cnn.com/2014/06/03/us/femal...canes-deadlier/

Il y a tout un tas de critiques auxquelles les auteurs ont tenté de répondre

http://phenomena.nationalgeographic.com/20...than-male-ones/

La conclusion reste en effet assez fragile, mais intéressante de plusieurs points de vues. Déjà, les gens tendent à lire les informations à travers le filtre de leurs conceptions du monde. Bien sûr, les gens feront bien plus attention à un catégorie 5 qu'à une tempête tropicale (quoique, comme le montre Alison, y a pas besoin de roxer de poney pour faire du dégât). Mais toute chose étant égale par ailleurs, les gens ne perçoivent pas les menaces de la même façon selon leur perception du monde. Un peu comme avec le réchauffement climatique en somme... De plus, la réaction de certains à travers Internet était de nier la conclusion. Le motif étant que lorsqu'un ouragan se pointe, personne ne se pose la question de savoir comment il se nomme. De manière consciente, ce doit être vrai. Cependant, inconsciemment, cela reste nettement plus discutable. En sciences cognitives, il est montré que les gens tendent à choisir, puis se justifient A POSTERIORI. De plus le déni de la conclusion de cette étude participe du même processus. Il est sûr que personne ne sortira jamais une phrase du type : "Ouah il s’appelle David, on va se faire lapider" ou "bah c'est Camille, cela passera comme une langue douce, chaude et humide". Il est cependant tout à fait plausible que nous adaptions partiellement nos comportements en fonction de notre perception des noms.

L'analogie avec le déni du réchauffement climatique est ainsi évidente. Les mécanismes psycho cognitifs -si je puis dire- reste les mêmes de toute façon, et une analogie est tout à fait possible.

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D'ailleurs, à propos de hausse du niveau de la mer, il y a une famille des îles Kiribati qui s'est fait jeté par la Nouvelle Zélande :

http://www.theguardian.com/commentisfree/2...n-is-now-needed

In a decision released last week the court endorsed earlier rulings that Ioana Teitiota – a Kiribati national – is not a climate change refugee. Teitiota, his wife and their children will be deported to Kiribati, where the court believes they can “resume their prior subsistence life with dignity”.

Quand on voit l'état dans lequel sont les îles Kiribati :

http://www.theguardian.com/environment/gal...n-sand-pictures

Il est évidement absolument certain qu'ils pourront reprendre leur vie précédente avec dignité...

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CO2: le seuil symbolique de 400 ppm dépassé en permanence depuis 3 mois

Climat, Réchauffement climatique

Depuis avril 2014, le taux de CO2 dans l’atmosphère, deuxième principal gaz responsable du réchauffement climatique après la vapeur d’eau, a atteint 400 ppm (parties par million). Et depuis 4 mois il n’est quasiment plus jamais descendu dessous. Pour le climatologue Xavier Fettweis, ce n'est pas une raison pour relâcher les efforts de réduction des émissions, au contraire.

http://www.rtbf.be/info/societe/detail_co2...mois?id=8312762

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Yep, éviter le seuil des 450 ppm devient de plus en plus compromis. Sinon, il y a un écrivain et éditeur outre atlantique qui a franchit le pas en qualifiant le RC de crime contre l'humanité :

http://www.tomdispatch.com/post/175847/tom..._humanity/#more

À ce niveau c'est même un crime contre la biodiversité, l'atmosphère, la litosphère, mais au moins le mot a été lâché.

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Et une information d'Higurashi :

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/07/...pposer-a-obama/

C'est déprimant... Bon, le nombre de j'aime sur la page FB ne représente que 0.006% du parc automobile (je n'ai pas ramené à la population totale, il est peu probable que les gamins de 2 ans aient leur permis, et la voiture avec). Mais juste par esprit de contradiction, en arriver à essayer de polluer le plus, on se dit qu'on touche le fond là. Et encore, si ce n'était que de la pollution dont on parlait. Ce genre de manip à tout les coups dégrade les performances des véhicules en question. Ils sont donc prêt à tout pour faire un "fuck" géant à Obama et à l'EPA (EPA = les gus en charge de la réglementation de la pollution aux USA). Et puis sur la page FB on trouve de ces trucs :

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Je n'ai jamais tenté d'enculer ma voiture par le pot d'échappement (faudrait déjà que j'en ai une :lol2: ) mais à tout prendre, je crois que je préfère encore la chèvre.

En essayant de réagir de manière un peu plus construite quand même, on peut se dire que là pour les 450 ppm c'est vraiment mal barré. Cela illustre aussi la division assez profonde au sein des USA même. Les blancs conservateurs sont maintenant en minorité suite à l'immigration, comme le montre l'élection d'Obama face à McCain et Romney. Du coup, il y a une certaine crispation dans l'Amérique profonde -sans mauvais jeu de mots...- qui sourd à toutes les occasions possibles. Même si la frange la plus conservatrice du parti républicain est une minorité, elle dispose toujours de leviers pour s'opposer à toute action de l'exécutif étatsunien.

Il est notable également que les conséquences du RC ne modifient pas l'opinion des conservateurs. L'Arizona est cité dans l'article. Et pourtant, l'Arizona est touché aussi par la sécheresse -même si à un moindre degré que la Californie- et reste une des régions des USA les plus touchés par le RC :

http://www.bna.com/arizona-cities-look-n17179891580/

http://www.pennlive.com/midstate/index.ssf..._fire_risk.html

http://www.huffingtonpost.com/2014/07/19/l..._n_5601332.html

Cela ne semble pas démotiver les possesseurs de pick-up de vouloir polluer toujours plus.

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Tenez, un autre élément à souligner :

http://yeslab.org/reed-college-commencement-speech-2014

Le type, un universitaire et artiste, tient quand même des propos insurrectionnels "SOYEZ LA RÉVOLUTION" dans une université des USA, mais le seul truc qui ressort de la journée c'est qu'il s'est un peu emballé sur les décisions de l'université en question à bannir les énergies fossiles :

http://en.wikipedia.org/wiki/Igor_Vamos

Il ne fait pas semblant en plus, en parlant de changer le système, des faillites de l'économie du pétrole, de l'Océan qui meurt, etc... Il n'en appelle peut être pas explicitement à prendre les armes, mais il fait quand même un parallèle avec l'esclavage aux USA, question qui s'est résolue par la guerre de Sécession. Il n'y a donc pas besoin de faire une exégèse capillotracté pour en arriver à conclure que, pour lui, changer le système peut mener à voir les frères se lever contre les frères. Et que cela en vaut la peine. Pourtant tout ce qui reste à la fin c'est qu'il est un peu emballé sur les projets de l'université de s'éloigner des combustibles fossiles. Le discours, le logos, n'a jamais été aussi vide de sens, c'est effarant.

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Je vais encore dériver vers du très philosophique sur la fin, mais l'exemple se prête bien à montrer l’enchevêtrent entre le résultat scientifique, dans sa dimension purement technique ; et la démarche scientifique qui est façonné par la société.

Il y a donc eu de nombreux débats au sujet de ce papier sorti il y a peu :

http://eisenman.ucsd.edu/reprints/Eisenman...Norris-2014.pdf

Le résumé du papier donne les points clefs. Une erreur dans le calcul des données satellites a mené à des erreurs sur les valeurs de l'extension de la banquise. Cela pourrait mener à une surestimation de la valeur de la tendance d'évolution de la banquise antarctique. C'est une traduction libre et condensé du résumé, mais fidèle dans l'esprit je pense. Chaque mot a son importance dans le résumé, chaque mot. C'est bien le but d'un résumé d'ailleurs...

Pour commencer pas les choses qui fâchent, disons déjà que certains ont réagi au papier sans même l'avoir lu, ou tout du moins sans avoir fait un minimum d'effort de compréhension. Pour cela remettons-nous dans le contexte. La banquise antarctique gagne de la superficie depuis 1979 :

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Toute une littérature est dédié à ce sujet depuis quelques années pour tenter d'expliquer cet état de fait. L'argument qui revient le plus souvent est une modification de la circulation atmosphérique, forcée entre autre par le trou de la couche d'ozone. D'autres facteurs sont bien possibles, comme une influence de l'Océan, une rétroaction négative des précipitations neigeuses, etc... Bref, la banquise antarctique prend du gras, et tout le monde essaye de savoir pourquoi. La hausse de la banquise antarctique sert d'ailleurs souvent d'exemple pour justifier que le climat ne se réchauffe pas. Ou même, en allant plus loin, elle sert d'illustration à l'incurie des scientifiques, qui essayent de justifier par tout les moyens la hausse. L'argument devenant alors une moquerie sur le mode : "Si il fait du froid, c'est la faute au RC. Si il fait chaud, c'est la faute au RC.". Dans cet atmosphère passablement délétère, nous avons donc Eisenman et ses copains qui débarquent avec un article. Cet article explique qu'une partie de la hausse pourrait être un artefact des satellites.

Réaction immédiate et épileptique de certains, et même de gus qui ne doutent du RC a priori : "Ah ça y est, ils ont bidouillé les données pour les faire coller à leurs délires réchauffistes". Je vous fais grâce des réactions atterrantes que l'on trouve en français ou en anglais à ce sujet, et qui n soulève qu'une seule question : y-a-t il quelqu'un pour avoir fait l'effort de lire et réfléchir avant de l'ouvrir ?

Les amabilités passaient, intéressons-nous donc à ce que dit vraiment l'étude.

Et en premier lieu, de quoi parlons-nous ? En fait, au dessus de nos têtes volent des satellites qui sont régulièrement remplacés. Ces satellites mesurent des énergies entrantes et sortantes de l'atmosphère à différent niveaux. Pour la banquise, ce sont généralement les micros-ondes, autour de 90 GHZ qui sont utilisés. De mémoire, y a des satellites qui travaillent en 87, d'autre en 89, et d'autre en 91 GHz. La difficulté, c'est qu'un satellite a une durée de vie assez courte. Donc, outre le fait que l'espace soit devenu une gigantesque poubelle qui doit être surveillées pour éviter les collisions, les données d'un satellite sont disponibles assez peu de temps. Typiquement, un satellite envoie des données pendant 5 à 10 ans. Si nous voulons donc des séries sur des périodes de temps plus longues il faut rabouter comme on peut les différentes séries. C'est là que les bonnes blagues commencent. Notons aussi que le même problème existe pour les mesures de températures par satellites, que ce soit l'UAH ou le RSS. Entre les dérives des satellites, les séries de données qui doivent être mise bout à bout, des difficultés à extraire le signal venant de la surface seulement, etc... il y a de quoi être aussi sceptique sur les températures mesurés par satellites.

Pour obtenir une série continue à partir des données des différents satellites, on utilise un outil mathématique qu'est le bootstrapping. Je n'ai pas le cœur de vous faire tout un développement mathématique à ce sujet. De toute façon si vous voulez en savoir plus sur le sujet vous descendez aux appendices et matériel supplémentaire du papier (y a plus de pages dans les appendices et le matériel supplémentaire que dans le papier...) et vous demandez à google (google is watching you google is your friend). Toujours est-il que pour sortir une série de données continues, on doit en penser par des méthodes assez ardu. C'est de cet aspect très technique dont discute Eisenman (et c'est un habitué des papiers bien lourd mathématiquement d'ailleurs). Il y a eu un changement du bootstrap en 2007, qui concerne le lissage d'une transition entre deux satellites en Décembre 1991. Ce graphique compare la différence d'anomalies entre la version 2 du bootstrap, utilisé actuellement ; et la version 1 du bootstrap. On voit bien qu'il y a un truc qui foire en Décembre 91 :

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Notons cependant que nous avons une échelle qui va de -0.2 à 0.2 millions de km². Cela fait une différence, mais sur les millions de km² d'extension de la banquise ce n'est pas non plus énorme.

Derrière un écran, on oublie vite que mesurer des superficies de plusieurs millions de km², ne eput se faire avec une précision au centième de nanomètres carré près... Quand je voit 0.1 million de km² d'erreur, j'aurais plutôt tendance à relativiser l'importance de la découverte. Il ne faut pas oublier qu'ici, nous sommes dans le monde réel. Vu que les anomalies présentent un saut très net et significatif en Décembre 91, c'est significatif, mais cela ne sert à rien de s'exciter non plus parce qu'il manque quelques centaines de milliers de km². Et d'un point de vue de la série de données et de sa tendance :

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Le papier d'Eisenman ne remet pas en cause la tendance à la hausse. Il ne remet pas en cause la tendance à la hausse. La banquise antarctique, quoi qu'il en soit, est bien dans une phase d'expansion.

En rouge, la version 1 du bootstrap. En bleu la version 2 du bootstrap. Cela fait une différence, mais il y a quand un point fondamentale. les résultats d'Eisenman ne remettent pas en cause la tendance à la hausse de la banquise, ni le fait que cette hausse tend à être de plus en plus établi à mesure qu'on inclut des nouvelles données. Ce dont il est question ici c'est la MAGNITUDE de l'évolution en question, pas son SIGNE. Donc ceux qui réagissent comme des chiens de Pavlov en disant qu'on cherche à dissimuler la hausse aurait mieux fait de lire le papier avant de dire des énormités. D'autre part, cela a d'autres implications.

Les papiers qui discutent des causes de la hausse de la banquise antarctique reviennent souvent au fait que la modification de la circulation atmosphérique serait une bonne explication. Or, ces papiers s'appuient en partie sur une caractéristique particulière de la hausse. Cette caractéristique particulière est sa grande inhomogénéité spatiale, comme le montre la carte des tendances en Mars :

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On voit bien que certaines régions gagnent de la banquise (en rouge). Et d'autres régions perdent de la banquise (en bleu). Le papier d'Eisenman semble ne remettre que la magnitude de l'évolution, pas son allure générale. Ce n'est donc pas la peine là aussi de s'emballer et de jeter 10 ans de recherches à la poubelle. Si la tronche de l'évolution reste un peu les mêmes, les conclusions faites au sujet de la modification de la circulation atmo' reste pertinente.

Il ne sert donc à rien de commencer à balancer le bébé avec l'eau du bain. La connaissance de l'Antarctique a toujours été fragmentaire. Il est difficile d'avoir des données. À la différence d'autres régions du monde où il peut y avoir redondance avec différentes sources d'informations, pour l'Antarctique il faut faire confiance aux satellites.

Une illustration, on m'avait demandé mon avis sur le sujet suivant. Un type a depuis hier sa théorie, et il répondait ironiquement que du coup les manchots mourraient à cause d'un artefact de satellite. Manière de dire que tout le monde trifouille les données joyeusement, et que maintenant qu'Eisenman a fait rentrer la banquise antarctique dans le rang, cela ne colle plus aux données bidouillées sur les manchots. Sauf que dans le monde réel c'est un peu différent. Les manchots ne meurent pas à cause du froid, ils ne meurent pas à cause d'un excès de banquise (ça se saurait...). Donc que la banquise s'étendent un peu plus ou un peu moins, les manchots ne sont pas à ce détail près. On parle quand même de seulement quelques milliers de km² réparti autour d'un continent de 14 millions de km², les manchots ne sont donc pas en danger de ce fait. Le véritable danger qui menace les manchots est bien le réchauffement :

http://ecologie.blog.lemonde.fr/2014/01/30...bebes-manchots/

Et là encore, on retrouve la redondance des données. L'Antarctique reste mal connu, mais pour la région de la péninsule, et dans la continuité le Sud de la Patagonie on a des éléments qui se complètent pour pointer dans la même direction. Les thermomètres confirment que la péninsule se réchauffent, les données satellites montrent bien l’hétérogénéité de l'évolution de la banquise, et les manchots sont bien en danger localement. Pour le reste de l'Antarctique, on manque d'élements pour tirer des conclusions. On ne risque pas de se retrouver dans cette situation inconfortable : "Ah ben on croyait que les manchots disparaissaient à cause de la perte de la banquise.. ah ben.. ah ben en fait ils doivent disparaitre à cause d'un artefact des satellites".

Les réactions diverses et variés illustrent bien un fait que j'aime à rappeler. On décide, et après on essayer de ramer comme on peut pour se justifier a posteriori. Ce n'est pas un mal en soi. On est foutu comme cela, alors faisons avec. Mais sachant cela, il n'est pas interdit de réfléchir et délibérer honnêtement en son cœur avant de se la ramener. Parce que si c'est pour en arriver aux réactions qu'on a vu au sujet de ce papier... Autant faire la causette avec une limace, ce sera plus pertinent.

Il y a une remarque beaucoup plus pertinente à faire, et c'est là au nous arrivons vraiment au cœur du problème :

Although our analysis does not definitively identify whether this change introduced an error or removed one, [...]

"Bien que notre analyse ne permette pas d'identifier définitivement si ce changement introduit une erreur ou en retire, [...]"

Le pauvre Eisenman, qui n'arrive pas à aller au bout de son étude. On pourrait se dire que, puisque nous sommes dans une étude très technique et bien chargé en mathématique, c'est surtout un problème technique. Il manque d'outils pour aller plus loin. Ce n'est peut être pas faux, mais Eisenman a quand même de solides capacités en mathématiques et statistiques.

Ce serait plutôt, comme on dit, que les extrêmes se touchent. Et là où nous avons un problème très technique, sourd en fait l'aspect tentaculaire du système technique qui structure notre société. Et encore une fois, on passe de discussions purement scientifiques, à quelque chose de plus philosophico - sociologique, mais il le faut bien. Là est bien le problème. Maintenant nous ne voyons le monde qu'à travers le filtre des ordinateurs. Nous sommes les jouets de ce que nous crache les ordinateurs à la gueule. Jacques Ellul en parle intelligemment dans son bouquin Le système technicien. La technique, pour Ellul, est le facteur déterminant de la société. Plus que la politique et l'économie. Elle n'est ni bonne ni mauvaise. Elle est ambivalente. Elle s'auto-accroît en suivant sa propre logique. Elle piétine la démocratie. Elle épuise les ressources naturelles. Elle uniformise les civilisations. Elle a des effets imprévisibles. Elle redn l'avenir impensable. Grâce à l'informatique, la technique a changé de nature : elle forme, à l'intérieur de la société, un "système technicien". L'informatique, en unifiant tout les sous-systèmes (téléphoniques, aérien, de production et distribution d'énergie, etc...) lui a permis de devenir un tout organisé, lequel vit à l'intérieur de al société, la modèle, l'utilise, la transforme. Mais ce système, qui s'auto-engendre, est aveugle. Il ne sait pas où il va. Et il ne corrige pas ses propres erreurs.

Dans le temps, quand nous sortions un thermomètre dehors, nous avions aussi une sensation thermique. Si le thermomètre dit 20°C alors qu'on se pèle grave les miches, à tout les coups le thermomètre est erroné. Maintenant, nous avons rendu le monde si compliqué à lire que nous sommes obligé de passer par des ordinateurs pour nous rendre intelligible notre environnement. Je me suis peut être parfois excité à ce sujet mainte fois, et même si cela reste mon opinion, une telle réalité me semble inacceptable. Je préfère partir dans le Larzac avec quelques moutons qu'être biberonné par des ordinateurs. Pour en revenir à quelques chose de plus constructif et ne pas quitter tout à fait le domaine technique :

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La première qui vient souvent, est de ce dire : "ah bah voila une photo de satellite". Et bien oui, mais non. Ce n'est pas, ce n'est absolument pas une photo. Et ce n'est pas seulement une histoire entre Magritte et ses pipes. Ce n'est pas une photo. Et à mon avis, c'est le problème que rencontre Eisenman au fond. Magritte avait raison de souligner que sa peinture n'était pas une pipe mais une représentation de pipe. Malheuresement dans notre cas, cette image n'est ni l'Europe, ni même sa représentation. C'est un condensé d'électronique qui a couté une fortune ou deux aux États qui l'ont développés, se baladant en orbite au dessus de nos têtes, qui envoie une série de 0 et de 1 quand il se fait rentrer dedans par une onde électromagnétique spécifique. Si je ne dis pas de conneries, c'est du 0.8 micromètres, donc c'est du "visible" mais que l’œil ne pourrait même pas voir (y a même du visible à 1.1 micromètres...). Ceci n'est donc pas une photo mais une énergie capté par un satellite, et qui a du retraité par ordinateur pour en faire quelque chose de lisible. Et pour toutes les longueurs, c'est le même processus en jeu. Nous avons donc perdu cette capacité à percevoir, à sentir, à palper notre environnement. On doit faire confiance à un ordinateur qui nous balance les résultats. Après, je suis bien conscient que j'utilise aussi toute cette technologie, et qu'au fond elle rend de bon service. Mais quand même, le problème d'Eisenman pourrait être là.

En effet, exprimons nous autrement. Le brave Eisenman voudrait bien essayer de continuer, il a pleins d'outils mathématiques qui lui vienne en tête, mais il lui manque un point d'appui pour savoir dans quelle direction partir. Il pourrait comparer les images satellites visibles aux superficies calculées de la banquise. Après tout, cela se voit quoi, c'est visuel les images visibles. Oui mais non... Ce ne sont pas des photos justement, les images visibles sont aussi retraités comme les données en micro-ondes, et donc il est impossible de faire une comparaison. Il manque un élément sensible qui lui permettrait de réorienter son analyse. Alors bien sûr, à force d'ajuster les séries de 0 et de 1 qui sortent de partout, tant des modèles que des satellites, dans une sorte de boucle itérative géante, en rebondissant de papier en papier, on finira bien par savoir qui a raison de qui a tort. Mais on est complétement esclave de la technologie, de ce que veulent bien nous dire les ordinateurs. La technique sert l'homme pour mieux l'asservir. Et Eisenman a beau être un surdoué des maths, il sera bien plus libre en élevant des moutons dans le Larzac qu'en élevant des 0 et des 1 dans une machine. Alors, on pourrait dire, oui mais il manque de données, ce n'est pas un problème dans le rapport à la technique. Sans doute, mais il les a pourtant les données. Et il reste bloqué, en vrac, au milieu du gué. Il ne sait pas où il peut aller, il doit faire confiance aux ordinateurs pour savoir où il peut aller. Et c'est à ce niveau que cela coince.

J'avais lu comme cela une fois une histoire. Les prémisses, c'était une planète où les mecs avaient une technologie très évoluée. Ils s'étaient construit une représentation du monde complément fausse mais cohérente, avec la technologie qui leur servait d'interface. Et l'histoire commence quand un joyeux voyageur venu d'une autre planète débarque là dedans. Forcément, toutes les représentations s’effondrent, et l’histoire raconte les réactions de tout à chacun, allant du déni à l'acceptation en passant par la transcendance et autre. Bon on n'en est peut être pas là encore (enfin j'espère :lol2: ). Mais forcément quand notre seule accès à la compréhension passe par le bon vouloir d'une machine, il ne faut pas s'étonner d'avoir quelques fameux loupés.

D'ailleurs, pour en revenir à ce que je disait hier, et pour en revenir à un de mes sujets de conversation favori ici même ^^ Je radote, mais ce doit être l'âge :lol2: On a un problème fondamental dans notre rapport aux chiffres et au langage. Le discours, le verbe, logos en grec, a été vidé de sens comme le montre le discours de l'autre gus au dessus, ou comme le montre nos chers politiciens qui brassent de l'air encore plus efficacement qu'une turbine de soufflerie. Tout passe par des chiffres maintenant, les 0 et 1 du satellite, les chiffres du chômage, le PIB, la taille du sexe, la croissance, etc... Hannah Arendt en parlait déjà dans "Condition de l'homme moderne" et on retrouve la même idée, pas encore tout à fait éclose mais déjà présente, dans les récits bibliques. Jésus est donné en tant que verbe par nature, logos en grec. Et, curieux paradoxe, mais qui au final résume bien le chapitre d'Arendt sur la vie politique, c'est la parole incarnée qui accomplit la parole. Au contraire, dans l'Apocalypse, la bête dont le chiffre est le 666, est la seule entité de toute la Bible qui est caractérisé par un chiffre. Il y a des chiffres un partout dans la Bible, comme les 7 jours de la semaine, les 12 tribus d'Israël, etc... Mais la bête de l'Apocalypse est la seule a avoir pour marque, à être caractérisé par, un chiffre. Je ne suis pas spécialement contre les chiffres (surtout quand on voit le temps que je passe devant l'ordinateur :lol2: ). Mais nous sommes des êtres humains, fait pour le discours -réfléchi si possible...-, l'action et la vie politique. Nous ne sommes pas des machines. Il faudrait penser à garder les chiffres à leur place, et ne pas laissé le discours mourir.

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Les conséquences d'El Nino et du RC continuent de peser sur cette année. Le premier semestre aura ainsi été marquée par une chaleur humide pour l'ensemble du globe :

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La charge en eau est la troisième plus forte depuis le début de l'année, assez loin cependant de 1998 et 2010. La température est la cinquième plus chaude, derrière 2010, 2005 et 2007, au coude à coude avec 2013.

Et le phénomène a des conséquences très concrètes.

Pour le Pacifique Ouest, c'est une sécheresse extrême. Les USA ont sorti d'excellent chiffres économique à l'instant, avec une croissance de 4% du PIB et une inflation contenu à 2% au deuxième semestre. Cependant, en sans vouloir faire dans le complotisme, ils sont évidement passer par la casse "balancer de l'argent par les fenêtres" et la case "bidouille des chiffres", littéralement parlant et de manière tout à fait démontrable, pour masquer la réalité. Depuis le début de l'année, le prix de la viande outre Atlantique explose à cause de la sécheresse, et cela va de mal en pis. Pour la vache :

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Et le cochon :

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la tendance est évidente. Et ce n'est pas seulement de la spéculation, la faute aux traders qui investissent l'argent qui sort de la planche à billet dans le cochon ou la vache. L'argent que distribue le gouvernement US part plutôt dans les marchés actions. La réalité, c'est que la puissance agricole des USA est à la peine face aux conséquences du RC. En bout de chaîne, pour le consommateur, cela va dire que le prix d'une livre (450g et qqs) de bœuf a pris 300% en 30 ans par exemple, alors que l'inflation a pris seulement 230%...

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En attendant, les USA forcent la croissance en distribuant l'argent gratuitement aux plus riches. Sans faire dans le socialisme, mais à force d'enrichir une fraction de la population au détriment de la majorité, cela risque de coincer à un moment cependant. Il y a toujours environ 15% de la population qui pointent à la version locale des Restos du Cœur, et les chiffres semblent repartir à la hausse après une pause entre fin 2013 et début 2014. Cela a aussi des conséquences pour des symboles du soft power US, comme McDo.

Et quand on parle de la sécheresse en Californie, les milliards dansent :

http://www.foodbusinessnews.net/articles/n...CDC9}&cck=1

En surface, l'eau est pompé jusqu'à la dernière goutte, et les réservoirs sont de plus en plus vide :

http://www.slate.com/articles/technology/f...t_shocking.html

Et comme il n'y a plus d'eau en surface, les Etats du Sud Ouest des USA va la chercher là où elle se trouve, en profondeur. L’épuisement des aquifères est un sujet qui inquiète de plus en plus. Ce sont des réserves d'eau qui sont lentes à se recharger, et beaucoup sont alors qualifiées de "fossile". Il n'y aura pas de l'eau dans le sol très longtemps. Une récente étude a choqué ces propres auteurs quand ils ont calculé le volume d'eau qui sortait de ces réservoirs sous le sol :

http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2014-242

L’épuisement des réservoirs d'eau profond contribue également à l'élévation du niveau de la mer :

http://news.nationalgeographic.com/news/20...sea-level-rise/

En plus, ils viennent de découvrir que la pollution des nappes par l'industrie du pétrole, c'est peut être moyen. Mais surtout, qu'en période de sécheresse, cela craint vraiment :

http://www.propublica.org/article/ca-halts...nating-aquifers

Au moins ils ont réussi à fournir un effort de réflexion. Tout le monde semble l'oublier, mais l'eau est aussi une ressource rare, et la gaspiller ou la polluer à tout va, finit par avoir des conséquences. On est dans monde fini, l'eau qui est contaminé, et bien elle est contaminé et n'est plus potable. L'eau qui est sorti du sol, et bien elle est sorti du sol et elle n'y retournera pas. Les miracles c'est à Lourdes, pour le reste on ne peut pas faire grand'chose d'autre que de réfléchir un minimum aux conséquences de nos actes.

Chez nous, ce serait plutôt l'excès d'eau qui pose problème cette année. De manière prévisible, nous allons être gentiment convié par Bruxelles à aider la Bosnie et la Serbie après les inondations :

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14...n.htm?locale=en

http://ec.europa.eu/enlargement/news_corne...ds/index_en.htm

C'est un peu délicat parce que bien sûr on ne va pas laisser la Bosnie et la Serbie pourrir sur place. Ce que je veux montrer, ce sont deux points importants :

1/ tout le monde s'en cogne du RC, mais cela nous coûte des sous quand même cette histoire

2/ tout le monde s'en cogne de l'Europe, mais elle balance notre argent à tout va (le coup de fournir l'Ukraine en gaz alors que l'Europe ne produit pour ainsi dire pas de gaz est quand même aberrant, et personne ne moufte... )

Bref, les conséquences du RC sont en train de se diluer dans une vaste crise politico économique, et tout le monde oublie que les milliards commencent à danser un peu partout.

Et pour ce mois de Juillet carrément tropical, il aura aussi des conséquences. Il reste deux jours pour le finir, mais il est acquis que nous avons réussi à faire un mois de Juillet, chaud, humide, pluvieux, arrosé, sombre, enfin bref le truc le truc tout à fait impossible chez nous. Ce mois n'a pas seulement donné l'impression que les joueurs de foot ont ramené l'Amazonie et Manaus avec eux. Si tout le monde se plaindra sans doute d'un mois pourri (le nombre de barbecues noyés a du atteindre des sommets...), le mois de Juillet a été très chaud malgré tout. Il y a bien sur les inondations dont parle Cb :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=482800

mais il y a aussi un autre problème qui émerge. Qui dit chaud et humide, dit moustique. Et même moustique tigre :

http://vigilance-moustiques.com/saison-des-moustiques-2014/

DÉBUT MARS : La saison des moustiques a démarré très tôt cette année : hiver doux, pluviométrie généreuse…

A LONG TERME - 2014 est aussi annonciateur d’un phénomène nouveau, prévu pour durer : la France, l’Europe, et plus généralement les pays des zones tempérées vont devoir s’habituer à vivre avec des moustiques nuisants et potentiellement dangereux de plus en plus nombreux (voir détail partie III). De fait, les dispositifs de veille et de vigilance de plus en plus sophistiqués s’organisent en France et en Europe (voir partie IV-3).

L'hiver doux et humide façon Amazonie, c'est bien, mais pas trop quand même. Cet hiver n'a pas été le plus doux en tant que tel, mais il a en tout cas été le moins froid qu'il soit depuis des siècles. Le gel a quasiment été absent un peu près partout en Europe de l'Ouest. Outre la flore qui va tirer la gueule vu que le repos végétatif est passé on ne sait où, les insectes vont pouvoir s'épanouir pleinement. Le gel, c'est peut-être froid et des gens ont sans doute même trouver cet hiver encore trop froid, mais les écosystèmes locaux ont besoin de gel pour fonctionner correctement. Du coup, la progression des moustiques a été aisé cette année :

http://vigilance-moustiques.com/moustique-...sion-saccelere/

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Le meilleur passage :

De plus, le CNEV (Centre National d’Etude des Vecteurs) signalait dans une étude publiée récemment, que la souche française du moustique tigre « est parfaitement capable de transmettre la dengue et le chikungunya ».

Alors bien sur il y a sans doute encore un peu de temps avant de voir des cas de dengue autochtone à Berzée. Mais en attendant avec ce début d'année chaud et humide on prépare quand même le terrain à des épidémies de maladies éradiqués depuis longtemps ou même inconnues par chez nous. On parle aussi du retour du paludisme en Europe :

http://vigilance-moustiques.com/le-retour-...isme-en-europe/

Et il n'est pas dit que ce soit seulement les virus les plus bénins du palu' qui fassent leur come back. Le plasmodium falciparum, encore inconnu en Europe, pourrait bien se ramener avec ses autres copains plasmodium. Et comme tout le monde semble oublier que nous vivons une période de réchauffement rapide :

L’introduction et la propagation des moustiques du genre Aedes dans la Région européenne de l’OMS sont un problème croissant, dont les ressorts sont la mondialisation des échanges et des voyages, l’urbanisation continue et les défis environnementaux, notamment le changement climatique. Les moustiques des espèces Aedes albopictus et Aedes aegypti sont des vecteurs efficaces de maladies potentiellement graves comme la dengue et le chikungunya.

l'OMS s'inquiète du manque de préparation de l'Europe face à ces maladies :

La veille entomologique, qui reste insuffisante sur la plupart des territoires de la Région européenne de l’OMS, ne permet pas actuellement de donner une image fidèle de la répartition des populations d’insectes vecteurs et, par conséquent, ne permet pas une évaluation précise du risque posé par les espèces invasives de moustiques dans tous les pays de la Région.

http://vigilance-moustiques.com/loms-mobil...oustique-tigre/

Pour finir sur ce sujet, si vous voulez le catalogue complet de tout les maux qui pourraient nous affecter avec ces moustiques :

http://vigilance-moustiques.com/nouveaux-v...e-et-la-france/

De quoi rendre hypocondriaques certains je pense :lol2:

Le RC, ce n'est pas seulement des cataclysmes avec des cadavres tièdes à ramasser à la pelle. Le chikungunya n'est que rarement mortelle, mais si une épidémie se déclenche, on va le sentir passer, dans tout les sens du terme.

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Après nous, le déluge. Tout à fait l'état l'esprit des USA, qui sont prêt à précipiter le monde dans la guerre, et tant pis pour les conséquences. Maintenant que le roi est nu, il joue son va tout, et son va-t-en guerre. Et l'Europe suit...

Enfin bref, après nous le déluge. Comme à l'accoutumé, notre horizon ne dépasse plus que péniblement l'année. Fut un autre temps, Colbert avait décidé de planter des arbres pour la Marine Royale, en sachant pertinemment qu'ils ne pourraient fournir du bois que dans 200 ou 300 ans. Comme quoi, avoir un horizon qui dépasse l'année, ce n'est pas un effort surhumain :

http://www.aveniragricole.net/011-3483-Ber...ar-Colbert.html

Et en voici encore l'illustration, après nous le déluge. La banquise n'étant pas un niveau record, il y a encore eu des discussions sans fin sur l'alarmisme ambiant, le fait que l'Arctique, tout bien réfléchi, ne se porte pas si mal, et que sais-je encore comme balivernes, billevesées, bêtises, et autres fariboles.

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Alors certes oui, cette année nous n'aurons pas le record. Cependant la tendance linéaire est toujours là :

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Obstinée, têtue. La tendance ne se préoccupe pas de savoir si une année est record ou pas.

Et l'énergie continue de rentrer dans le système. La mer de Laptev est à nouveau à 10°C ou 12°C en absolu, c'est-à-dire un excédent de localement 7°C ou 9°C ...

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Cette année, la débâcle a été exceptionnelle en mer de Laptev, et au mois de Juin l'Océan était déjà libre au delà de 80°N. Il faudrait vérifier, mais il y a de bonnes chances que ce soit un record. En conséquence, l'humidité augmente dans l'Arctique. Il y a encore eu des fortes averses et des orages ces jours-ci sur les côtes de l'Arctique, en Sibérie. Même si il doit être un peu près impossible de démontrer une quelconque tendance dans ces événements, l'impression est que cela devient une manie quand même pour le coin. De plus, cela finira par avoir des conséquences. Entre un Océan libre de glace qui chauffe à 15°C et un Océan couvert en permanence de glace, cela fait une sacrée foutue différence. L'Arctique libre représentera une augmentation de 5% environ de la superficie océanique de l'HN. Espérer que cela puisse passer inaperçu est de la folie furieuse. La chaleur et l'humidité qui sera relâchée modifiera lourdement le climat. Que ce soit directement, par l'injection de vapeur d'eau et de chaleur dans l'atmosphère, et indirectement en modifiant la circulation atmosphérique. Ergoter sur quelques km² est donc franchement risible.

Et le point focal est peut-être la banquise, mais ailleurs les événements se poursuivent. L'Hémisphère Nord continue à chauffer, à accumuler de l'énergie, et tout indique que le système climatique est toujours loin, très loin, de l'équilibre. Pendant que nous ergotons sur quelques km², la Terre est en feu, littéralement parlant :

http://motherboard.vice.com/read/the-north...here-is-on-fire

http://www.geoengineeringwatch.org/catacly...ern-hemisphere/

Et pendant que nous ergotons sur quelques km², le dragon respire comme dirait Jason Box :

http://www.meltfactor.org/blog/?p=1329

Quand il parle du dragon, c'est la métaphore d'un changement climatique qui s'emballe avec les rétroactions positives :

Le chemin que nous suivons est celui du réveil d'un réchauffement climatique auto entretenu (N.D.T. le "dragon") qui ravage les systèmes agricoles mondiaux, menant à une grande famine, à des conflits. L'élévation du niveau de la mer sera un petit problème en comparaison.[...] Nous sommes dans l'âge des conséquences.

http://climatecrocks.com/2014/07/21/siberi...igation-begins/

De toute façon, les USA sont partis pour déclencher la 3e guerre mondiale. La seule question encore pertinente est de savoir si les USA la déclencheront avant de s'effondrer, ou si elle se déclenchera sur les ruines fumantes des USA. Après nous le déluge, donc. On n'aura peut être en effet jamais l'occasion de voir le déluge sur l'HN provoqué par toute l'humidité venu de l'Arctique. En attendant, même si notre horizon est limité à l'échelle de quelques mois, le système climatique continue sur sa lancée. Ce n'est pas parce que la banquise ne battra pas de record cette année que c'est la fin du RC. Nous ne pouvons pas battre des records chaque année, et à l'évidence la banquise est toujours sur sa trajectoire de forte baisse.

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Yep, sous la pression des événements ils commencent à remettre en cause l'American Way of Life. Il est sûr que les habitudes sur le gazon vert pétant et le fameux "faites l'envie de vos voisins" avec son jardin s'accorde mal avec une telle sécheresse. J'espère pour eux que l'Hiver ne sera pas sec à nouveau...

Sinon, il y a un gars qui m'a demandé mon avis au sujet de ce graphique :

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Il y a plusieurs points à signaler. Pour commencer, nous pouvons partir des données de l'HadCrut4. Ces données sont disponible ici entre autre :

http://www.woodfortrees.org/data/hadcrut3vgl

Le mec a tracé en bleu les données de températures de l'HadCrut4, en gris pointillé quelque chose qui serait censé représenter une tendance, et en rouge le CO2 mesuré à Mauna Loa. Visuellement, on a l'impression que le CO2 et la température ne colle pas, et c'est fait exprès. Le mec qui a pondu ce graphique a sciemment cherché à dissimuler la relation entre température (nous dirons T) et concentration en ppm du CO2 (nous dirons CO2). Ce graphique est à l'évidence faux.

Pour comprendre, on peut déjà essayer d'estimer la date des points d'inflexion retenus. Après avoir regardé son graphique, à quelques mois près, il a du prendre la période de Juillet 57 à Mai 77 ; puis Juin 77 à Juillet 2003 ; et enfin Août 2003 à Mai 2014. Si on trace les tendances linéaires sur ces périodes, nous obtenons quelque chose de complétement différent :

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La bonne question donc, c'est comment il a fait pour tracer sa courbe en pointillée ? ...

Notons que les courbes oranges des tendances par périodes présentent de net saut. C'est normal, chaque régression linéaire se fait sur une période différente, et il y a peu de chances que cela se recoupe aux mêmes points. Je n'ai pas cherché à aligner de manière plus satisfaisante les différentes tendances pour plusieurs raisons.

Déjà, nous voyons que la tendance depuis 2003 est nul ou un peu près, ce qui ne doit pas être étonnant vu qu'on prend une période courte de seulement 10 ans. Notons aussi que depuis 1998, la tendance est positive, et reste quand même plutôt significative. Les mecs qui cherchent donc à dissimuler la réalité du RC sont donc obligé de déplacer le point de départ de leur période "pas de réchauffement" au fur et à mesure que le temps passe...

L'autre point est que la tendance grise pointillé sur la dernière période exagère bien trop la pente négative. Elle donne l'impression d'une baisse de température, ce qui n'est pas du tout le cas. Je ne sais pas comment le gars a fait son graphique, mais il n'a pas représenté de vrais tendances, il a juste essayé d'accentuer visuellement son impression personnelle du genre "mais si, vous voyez bien, cela se refroidit". Les sciences ne sont pas une question d'opinion, mais de faits.

Enfin on peut noter un "saut" assez net en 2003 entre les deux dernières tendances oranges. En fait, la température n'évolue pas linéairement, et jamais personne n'a prévu cela. La température va et vient autour d'une tendance long terme qui reste là, obstinée, têtue.

Cette vidéo l'explique bien :

Bon c'est en anglais, mais il ne raconte rien de bien exceptionnel. Il explique juste que le chien (the dog) va et vient, alors que le proprio du chien (the owner) reste sur le même chemin, qui est la tendance (the trend). Il conclut en disant que le chien est la météo (the weather) et le proprio la tendance (the trend).

Ici c'est pareil même si on regarde des périodes un peu plus longues. La tendance orange va et vient autour d'une tendance de fond en jaune qui reste là, malgré tout. En 2003 on a un saut entre les deux dernières tendances car on a eu un réchauffement un peu plus important entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Il est donc normal que la tendance depuis soit neutre, sinon nous nous serions bien trop éloigné de la tendance en jaune. Il n'y a donc aucun ralentissement de la hausse de températures quand nous regardons sur une période suffisamment longue. Mais comme la hausse n'est pas linéaire, il y a des va et vient qui sont naturels. On explique le "vient" actuel par le Pacifique qui n'est pas dans une configuration spécialement favorable au réchauffement. C'est probablement ce que représente son "negative" en bleu sous le graphique, pour signifier que la PDO est négative, donc que le Pacifique est plutôt "froid" pour faire court. Mais il y aura d'autres "va" et bien d'autre "vient" encore, et la température ira ainsi jusqu'à la fin des temps.

Maintenant que nous sommes bien d'accord que la température augmente, encore et toujours, selon la tendance en jaune, la bonne question maintenant c'est de savoir pourquoi ? Et bien regardons le CO2.

Le CO2 est un gaz à effet de serre, et donc une variation de sa concentration massique dans l'atmosphère génère une variation de température. En clair, si le CO2 augmente, la T augmente. Si le CO2 baisse, la T baisse. Normalement, tout le monde est au moins d'accord au minimum sur ce point. Après, on peut toujours discuter de savoir si la sensibilité de la T au CO2 est forte ou pas. Mais au minimum on est tous bien d'accord que si le CO2 varie, la T doit varier avec. D'ailleurs, à l'évidence, le mec qui a tracé ce graphique est bien d'accord, puisqu'il met en relation CO2 et T. La bonne question, c'est donc de savoir quel est ce lien ?

Commençons par récupérer les données de CO2 pour Mauna Loa, disponible entre autre ici :

http://www.woodfortrees.org/data/esrl-co2

Les données ne sont disponibles que depuis 1958 et il y aura donc un léger décalage avec la T. Ce décalage est visible sur le graphique soit dit en passant (la courbe rouge démarre un poil après la courbe bleue). D'ailleurs, pourquoi ne pas avoir pris la T à partir de 58 ? Enfin, admettons.

Normalement, le CO2 s’homogénéise rapidement dans l'atmosphère, donc un point de mesure on ne peut plus local est un peu près représentatif de la concentration mondiale de l'atmosphère terrestre en CO2, à quelques pouillièmes près.

L'idée, schématiquement est la suivante :

Variation de la concentration en CO2 -> forçage -> variation de T

Le CO2 génère un forçage, c'est-à-dire des W/m², c'est-à-dire une puissance. Cette puissance est utilisé pour réchauffer la Terre. Le CO2 est comme une couverture qui empêche la chaleur de partir, et nous tient au chaud. C'est pareil quand on met une casserole sur le feu. Le feu, c'est le Soleil, et la casserole c’est la Terre. Si on met un couvercle, cela chauffe plus vite. Si on vire le couvercle, cela a du mal à chauffer (voire même, cela n'arrive pas à chauffer quand on a du matériel de daube, expérience vécue avec une plaque chauffante qui n’avait de chauffante que le nom :lol2: )

Il faut donc trouver le lien entre CO2 et chauffage, puis entre chauffage et température.

Pour le lien entre CO2 et chauffage, nous repartirons de ces formules (vers le bas de la page). Normalement elles sont acceptés un peu près par tout le monde quand même :

http://www.esrl.noaa.gov/gmd/aggi/aggi.html

ΔF = 5.35 * ln ( C / C0 )

C étant la concentration actuelle de CO2, et C0 la concentration initiale de CO2. Ce sont des formules empiriques. Ce n'est pas avec ce genre de formules que l'on fait les calculs en physique du rayonnement, et encore moins dans les modèles climatiques. Ces formules marchent à peu près bien, mais on n'est bien d'accord que cela reste une approximation. L'approximation marche pas trop mal, mais on est bien d'accord que ce n'est pas une formule exacte. Il faut bien voir aussi cette différence, entre les calculs simplifiés qui marchent bien et la théorie exacte qui est inutilisable en pratique. Ce n'est donc pas du bidouillage de scientifiques du climat véreux ces histoires, c’est juste que c'est ainsi que va la physique. Il y a bien un lien entre CO2 et forçage en W/m², et si certains veulent choper le mal de crâne du siècle, ce gus propose sur son blog de démontrer rigoureusement le lien entre masse de CO2 et puissance :

http://scienceofdoom.com/roadmap/atmospher...enhouse-effect/

Pour le reste, nous on se contentera de la formule simplifiée, ce sera aussi bien.

Donc :

ΔF = 5.35 * ln ( C / C0 )

ΔF est le forçage, c'est à dire une puissance par mètre carré. Par exemple, pour un radiateur de 1000 watts dans une pièce de 10m², on un chauffage de 100 W/m². Bref, pour le CO2 donc. Nous partons en 1958 d'une valeur autour de 316 ou 317 ppm. Au passage, cela ne sert à rien de prendre le point bas le plus bas ( ici 313.20 ppm ). Comme on calcule une tendance il faut un point bas "moyenné". Là on le fait complétement empiriquement, il y aurait moyen de faire mieux évidemment. Mais cela serait inexact de partir du point bas le plus bas. Et le niveau, c’est-à-dire la concentration en CO2 actuelle, est autour de 395 ppm. Nous pouvons donc calculer le forçage :

ΔF = 5.35 * ln ( 395 / 316 )

ΔF ~ 1.2 W/m²

Le CO2 a donc forcé depuis 1958 pour 1.2 W/m².

Maintenant, nous devons calculer de combien la T aurait varié pour un tel forçage. Nous allons donc prendre en compte la sensibilité climatique. La sensibilité dit de combien de °C la température s'élève pour 1 W/m² de forçage. il y a la valeur de 3°C pour 3.6 W/m², soit environ 0.8 °C / W/m² qui revient souvent. C'est le fameux 3°C au doublement. Sauf que c'est une sensibilité à l'équilibre (et encore, cela dépend ce qu'on apelle équilibre). À l'évidence, nous ne sommes pas à l'équilibre. Il faut donc prendre en compte une sensibilité transitoire. Là cela devient un peu plus délicat :lol: mais nous prendrons la valeur de 0.45 °C / W/m² environ. Je n'ai pas le cœur de commencer à disserter des heures durant sur cette valeur. Il existe une valeur qui s'appelle la TCR, Transient Climate Response, qui mesure de combien de °C la T s'est élevé après un doublement de CO2 en 70 ans environ (soit une hausse de 1% par an) :

http://www.ipcc.ch/publications_and_data/a...h9s9-6-2-3.html

Cependant, le CO2 n'augmente pas (encore ?) de 1% par an et nous ne sommes pas encore au doublement. La valeur de la TCR dans notre cas est donc sans doute un peu plus faible. Je n'ai pas sorti le chiffre de 0.45 °C / W/m² du néant, mais je pense qu'on peut admettre que ce n'est pas un trop mauvais chiffre. On peut donc calculer la variation de température que nous aurions du voir avec un tel forçage :

ΔT = ΔF * sensibilité

ΔT = 1.2 * 0.45

ΔT = 0.54°C

Il faut donc s'arranger pour que l'échelle du CO2, entre 315 ppm et 395 ppm environ, corresponde en gros à 0.55°C sur l'axe des températures. C’est-à-dire en gros 15 ppm pour 0.1°C de variation de T. Bon c'est un peu à la louche, d'une part parce que al variation n'est pas linéaire, d'autre part parce qu'on n'est pas là non plus pour redémontrer toute la physique depuis Démocrite. Quand on trace le graphique en essayant de casser 15 ppm de CO2 pour 0.1°C de CO2, oh magie :

Ibbsmz.jpg

La tendance à la hausse des T, en jaune, suit fidèlement la hausse du CO2, en vert. Ce pourrait-t-il alors qu'il y a ai un quelconque rapport entre T et CO2 ? ...

Alors évidement il y a des problèmes de non linéarités qui se devine. La tendance linéaire en vert visuellement ne suit pas tout à fait le CO2, car sa hausse est exponentielle. De plus cela reste assez approximatif. Je ne prétend par redémontrer toute la théorie de l'effet de serre. Juste pour dire, quand on prend les lois physiques connus, qu'on les viole, puis qu'on fait son graphique après, forcément cela ne colle pas. Au contraire, quand on part de la physique pour créer son graphique, cela marche nettement mieux. On pourra noter en plus que je n'ai pas cherché à faire coller les deux jeux de données. Je suis bien parti de ce qu'on sait sur le lien CO2 et T, et j'ai tenté de voir si cela donnait quelque chose. Je n'ai pas cherché à tracer d'abord, puis à essayer de tricoter n'importe comment pour que cela colle visuellement.

Alors forcément, faut maitriser un minimum son sujet (et encore, avec google on retrouve toutes les valeurs en 3 clics...) et il faut prendre 5 min pour poser ce que nous savons avant de tracer. C'est sur que c'est plus simple de tracer et ensuite d'essayer de rentrer des valeurs à l'arrache pour les axes verticaux...

Dans le même genre, quand je trace l'humidité avec la température sur un même graphique, comme cela m'est arrivé de le faire :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=477469

Je pars déjà de la physique, et plus spécifiquement de la relation de Clausius Clapeyron, qui nous dit dans sa version courte que l’humidité prend 7% par °C de hausse. Je m'arrange donc pour que l'axe vertical de droite, celui de l'humidité, prenne en gros 7% par °C. Ce qu'on peut tout à fait vérifier, sur l'axe de gauche quand la T prend 1°C, entre 20.5°C et 21.5°C, l'HU varie de 7.8 g/kg à 8.4 g/kg, soit une variation de 7.7%. Et quand la T prend 1°C, entre 21.5°C et 22.5°C, l'HU varie de 8.4 g/kg à 9 g/kg, soit une variation de 7.1%. Je ne m'amuse pas à tracer les deux séries, puis à essayer de bidouiller les axes pour que visuellement cela colle à notre petite opinion : "mais si, tu vois bien que cela suit. Mais si, si je te le dis..."

P.S. : D'ailleurs, pour aller jusqu’au bout, on notera que le graphique foireux, le CO2 varie de 270 ppm à 405 ppm, soit un forçage de :

ΔF = 5.35 * log ( C / C0 )

ΔF = 2.17 W/m²

Qui corresponde à 1.95°C de variation de température, entre -0.55°C et 1.4°C. En faisant le rapport on trouve une sensibilité de :

sensibilité = ΔF / ΔT

sensibilité = 1.12 °C / W/m²

Soit près de 4°C de TCR au doublement de CO2 (le doublement de CO2 est un forçage de 3.6 W/m² normalement). C'est juste du délire, personne n'a jamais soutenu que la TCR pouvait être aussi élevée. Cela correspondrait à une sensibilité à l'équilibre de 6°C ou 7°C au doublement. À côté de cela, les mecs du GIEC avec leur fourchette de sensibilité entre 1.5°C et 4.5°C au doublement, meilleure estimation de 3°C, ce sont des mickeys de foire...

Modifié par paix

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Dans ce graphique les trois tirets en pointillés doivent surtout vouloir représenter les 3 étapes de l'évolution de la température globale tel comme le montre aussi la bande en bas (refroidissement, réchauffement, refroidissement). Ces 3 phases sont bien visibles car de 1945 à 1976 il y a eu un léger refroidissement puis de 1976 à environ 2001 un réchauffement et depuis 2001 c'est pour l'instant assez stable (même si comme tu le dis il a mis refroidissement pour accentué la tendance).

Puis comme tu tentes de le montrer le fait que le CO2 augmente cela entraîne un forçage donc réchauffe l'atmosphère. Mais du fait que depuis environ 1998 et 2005 les oscillations océaniques n'augmentent plus mais diminue pour la PDO ceci va dans le sens inverse par rapport à avant et donc cela a une influence opposée sur la température et donc contrebalance l'influence du CO2 pour l'instant. Ce qui doit expliquer pourquoi depuis environs 1998 la température n'augmente plus comme lors du réchauffement 1976-1998 et devient stable depuis environs 2001.

Williams

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D'ailleurs, en y repensant, y des trucs hallucinants quand on y pense. Je ne suis pas pour revenir au Moyen Âge à pied non plus, mais là par exemple je sors des WC (je sais, c'est cool ma vie :lol2: ) et comme je ne sais combien de milliards de personne, j'ai été pissé dans de l'eau potable au final. Les WATER Closet ne sont rien d'autre que cela, un endroit où l'on peut souillé de l'eau potable. L'être humain a besoin d'environ 1.5 litre d'eau par jour et par personne (plus en cas d'efforts évidemment). Si on compte aussi l'eau pour la cuisine, disons qu'on est à 5 ou 10 litres par personne par jour. La consommation réelle est plus proche des 200 ou 300 litres par personne par jour, y compris en Californie (les chiffres de conso sont ici, à convertir en litre et à diviser par 3 ou 4 car la consommation de l'industrie est incluse avec : http://www.mercurynews.com/science/ci_2509...ly-around-state ). Entre le minimum incompressible et la consommation réelle, y a un bon facteur 10 entre les deux. Après chacun en pensera ce qu'il veut, mais je trouve cela hallucinant. La consommation pour les WCs représente environ 20% du total par foyer un peu près par exemple. Je ne voudrais pas paraître archaïque, mais pendant des centaines de millions d'années, toutes les espèces qui ont précédé l'être humain, et les êtres humains, ont fait leur besoins d'une manière ou d'une autre dans ce qu'on appelle maintenant des toilettes sèches ou toilettes "écologiques". Que ce soit les animaux qui font leurs besoins en plein air et recouvre les excréments, ou les latrines qui furent longtemps en usage pour l'être humain, jamais personne n'a jamais eu l'idée d'aller faire ces besoins dans de l'eau potable. D'ailleurs, sans même remonter aux dinosaures, mais ce fut même le cas de mère et de ses parents. Et pourtant elle n'est pas si âgée (sans vouloir lui manquer de respect :blush: ). Quand la famille de mère allait chez le pépé et la mémé à la campagne, c'était encore les toilettes sèches au fond de la grange. D'ailleurs, pour un peu, mère a failli ne pas connaitre l'eau courante :lol2: Et c'est pareil pour la grand-mère et le grand-père maternel, et encore plus pendant la guerre...

Il parait que le sombre arriéré qui a eu l'idée des WCs est le poète John Harington, mais ce jour là il aurait mieux fait de rester au lit, ou de se casser une jambe, ou je ne sais quoi...

Alors bien sûr il y le problème de l'hygiène qui est devenu prégnant avec le développement de zones de concentrations d'humains. C'est sur qu'entasser je ne sais combien de centaine de millier de gugus dans une ville sans sanitaires, cela devient vite un problème : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Puanteur et http://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse_d%27eau#Histoire

Pour autant, ne prendrait-on pas le problème à l'envers ? La véritable question je pense, c'est de savoir si c'est soutenable de continuer ainsi à surconsommer les ressources, sous toutes leurs formes :

post-3513-1407165000_thumb.jpg

http://www.consoglobe.com/humanite-toujour...us-gloutonne-cg

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Dans ce graphique les trois tirets en pointillés doivent surtout vouloir représenter les 3 étapes de l'évolution de la température globale tel comme le montre aussi la bande en bas (refroidissement, réchauffement, refroidissement). Ces 3 phases sont bien visibles car de 1945 à 1976 il y a eu un léger refroidissement puis de 1976 à environ 2001 un réchauffement et depuis 2001 c'est pour l'instant assez stable (même si comme tu le dis il a mis refroidissement pour accentué la tendance).

Ouaip mais n'empêche que c'est trompeur. Que la température n'augmente pas tout le temps au même rythme, tout le monde est bien d'accord. Mais de là à tracer une baisse alors qu'il n'y a pas de baisse, c'est trompeur.

Puis comme tu tentes de le montrer le fait que le CO2 augmente cela entraîne un forçage donc réchauffe l'atmosphère. Mais du fait que depuis environ 1998 et 2005 les oscillations océaniques n'augmentent plus mais diminue pour la PDO ceci va dans le sens inverse par rapport à avant et donc cela a une influence opposée sur la température et donc contrebalance l'influence du CO2 pour l'instant. Ce qui doit expliquer pourquoi depuis environs 1998 la température n'augmente plus comme lors du réchauffement 1976-1998 et devient stable depuis environs 2001.

Williams

Ah oui on est bien d'accord là dessus. Mais cela n'implique pas que la tendance à la hausse ne se poursuive pas, la tendance à long terme. La température va et vient autour de cette tendance, et là on est dans un "vient", mais là tendance est toujours là, suivant un peu près la courbe du CO2. Mon problème c'est que le mec qui a créé ce graphique cherche volontairement à casser visuellement le lien entre T et CO2. Il le fait, d'une part en traçant des tendances qui n'en sont pas, et d'autre part en dilatant la courbe du CO2 par rapport à la courbe de T. Après je ne remets pas en cause le fait que la température n'évolue pas tout le temps au même rythme, au gré des oscillations internes au couple océan-atmosphère.

Modifié par paix

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C'est une anecdote comme cela, mais pour rire (jaune) on peut noter qu'il y a une station sur les côtes arctiques qui a connu une température de point de rosée qui a failli battre le record mensuel de température.... C'est devenu tellement banal de battre des records avec une marge de 5°C ou 10°C, il faut trouver de nouveaux challenges :

http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=...=05&hora=12

Le Td a atteint 20.2°C à 06Z. D'après Wikipedia, les records en Juin, Juillet, et Août sont de 27°C, 29.5°C et 21.9°C :

http://en.wikipedia.org/wiki/Rytkuchi

Ce qui semble cohérent avec les stations alentours. Mais malheureusement il n'y a pas un paramètre Td maximum qui existe. On ne saura jamais si le Td a pu faire une excursion à 22°C, histoire que le Td poutre le record de Tx. Bon évidement le record de température est tombé avec une marge de 5.1°C mais cela devient une habitude. La situation de l'Arctique n'est pas vraiment brillante donc, avec une situation atmosphérique qui s'annonce en plus exceptionnel pour achever le peu de banquise qui reste :

post-3513-1407243804_thumb.png

Cependant savoir si 2014 est un peu exceptionnel, ou très exceptionnel n'a pas grand intérêt. Il y en a même qui espère que cette année soit le début d'une reprise de la croissance de la banquise apparemment. D'ailleurs, toujours pour se fendre la poire, on peut noter qu'un fameux blog "sceptique" avait annoncé en Juin une extension de 6.1 millions de km² au minimum de Septembre. C'est-à-dire la superficie de la banquise actuellement... Enfin bref si on quitte ces discussions stériles, puériles et pusillanimes sur le fait que 2014 ne sera pas un record, juste une des cinq plus basses valeurs depuis des centaines d'années, on peut se poser la question comme toujours de savoir : "quand ?". Chris sur son blog a sorti une analyse :

http://dosbat.blogspot.fr/2014/07/the-slow-transition.html

Pour expliquer que selon lui la fin de la banquise sera lente. Il faut comprendre par lente, qu'il estime que l'Arctique ne sera libre qu'à partir des années 2030. C'est donc la différence entre savoir si on tombera à zéro dans 10 ans ou 20 ans. À l'échelle géologique cela reste un crash, et même à notre échelle de temps c'est une évolution extrêmement brutale.

Pour faire court, il part du fait que nous passé depuis 2010 sur une banquise essentiellement annuel. Il reste un reliquat de vieille banquise accroché au nord d'Ellesmere et Greenland, parfois en mer de Beaufort on trouve encore un peu de glace de deuxième année qui a réussi à passé l’Été de fonte on ne sait trop comment, mais globalement la banquise a pris un comportement bien plus annuel. La majorité de la superficie de la banquise est ainsi constitué de banquise de première année, qui a pris de l'épaisseur en Hiver. Or, pour des considérations thermodynamiques, la croissance de la banquise de l'année est limité à 1.5 mètre ou 2.0 mètre environ. La banquise plus épaisse se forme dynamiquement, par chevauchement de plaque de glace, et par accumulation de neige.

Pour comprendre la raison de cette limite de croissance thermodynamique, j'avais employé ici même le modèle d'Eisenman (le type qui a sorti le fameux papier sur la banquise Antarctique, et qui a filé des attaques cardiaques à pas mal de monde). J'ai toujours la feuille de calcul d'ailleurs, si quelqu'un veut je peux lui repasser. Bref, pour faire court, lorsque la banquise s’épaissit, elle isole l'Océan sous elle qui reste autour de 0°C, de l'atmosphère au dessus à -30°C ou quelque chose comme cela. Vers 2 mètres d'épaisseur de banquise, l'Océan ne peut plus perdre de chaleur en faveur de l'atmosphère à travers la banquise. La "surface" de l'Océan -c'est-à-dire l'interface entre l'Océan et la banquise- cesse donc de se refroidir et de congeler. On arrive donc en fin d'Hiver avec une banquise essentiellement de l'année, avec une banquise de 2 mètres ou quelque chose comme cela d'épaisseur :

post-3513-1407243138_thumb.png

Pour Chris, chaque hiver la banquise pourra se reconstituer, reprendre son 2 mètres d'épaisseur, pour pouvoir affronter tant que bien mal la saison de fonte. Donc tant que la banquise arrive à se reformer en Hiver, on peut arriver à passer l’Été sans aller sous le seuil du 1 million de km² d'extension, même si cela peut quand même être le gros crash sur une année en particulier (comme en 2012).

Dans ces conditions, il faudra donc attendre que les Hivers se réchauffent suffisamment pour que la banquise n'arrive plus à finir son processus de croissance thermodynamique. Si elle n'atteint plus les 2 mètres d'épaisseur, elle peut alors se fait lessiver en un Été. Vu que les hivers ne sont pas encore tout à fait tropicaux (le 29°C / 18°C à l'autre station citée au dessus donne un humidex de 35 quand même...), il faudra donc patienter un peu avant de voir la banquise se faire sortir en Hiver.

En gros, c'est une des grandes questions qui se pose. Est-ce-que la banquise a passé un point de non retour, au delà du quel on va irrémédiablement au crash ? Ou bien est-ce-que la banquise a retrouvé un équilibre précaire dans ce cycle essentiellement annuel, et que le crash finira bien par arriver mais en forçant un peu plus quand même ?

Peter Wadhams est connu pour avoir prévu la fin de la banquise pour cette décennie :

http://news.bbc.co.uk/2/hi/7139797.stm

http://www.theguardian.com/environment/201...ollapse-sea-ice

Pour lui, la banquise tombera sous le seuil de l'arctique libre (1 million de km² d'extension) d'ici quelques année.

En effet, dans l'autre sens, on peut argumenter que "En fin de compte, elle fondra simplement d'un seul coup". La rétroaction albédo permet à l'Océan d'accumuler de l'énergie (un Td à plus de 20°C sur les côtes de l'Arctique, c'est quand même n'importe quoi). Cette humidité permet à une forte nébulosité basse de se mettre en place, limitant les pertes de chaleur, et cette chaleur ralentit la croissance de la banquise. En fin de compte, la banquise ne termine pas sa croissance thermodynamique, et elle se fait sortir l’Été suivant. De toute façon, il est probable que l'Hiver qui précède le premier Été garde une extension de banquise "correcte", que ce soit dans les années 2020 ou 2030 ou autre. Le paramètre ce sera surtout l'épaisseur de la banquise qui sera nettement inférieur à 2 mètres environ. L’Été sera juste un saut dans le vide suivi d'un arrêt rapide, façon pendaison, et ça se terminera en "pouf, elle est parti" :

http://neven1.typepad.com/blog/2014/08/poo...e.html#comments

C'est un fait qui a du se remarquer déjà :whistling: mais j'aurais tendance à penser que la banquise puisse sauter rapidement, d'ici les années 2020. Bon après, on me dira, j'avais prévu l'extension de 2013 assez en dessous de la réalité quand même :lol2: peut être que je me loupe ici aussi, qui sait. D'ailleurs, les prévisions de Wadham sont un peu courtes, mais c’est une possibilité réelle à ne pas exclure. Bref, il y a bien une tendance à la baisse. La question ce n'est pas de savoir si avoir 31 042 km² en plus ou en moins par rapport à 2012 ici ou là a une signification climatologique fondamentale qui remettrait en cause toute la théorie du réchauffement. C'est les capitaines de bâtiments nucléaires qui s'inquiètent de la localisation des floes plutôt :

http://barentsobserver.com/en/arctic/2014/...te-growth-28-06

Il y a bien une tendance à la baisse, la bonne question c'est de savoir quand on touchera le fond.

Dans un autre genre, on avait les séismes dû à la fracturation hydraulique pour l'extraction des hydrocarbures non conventionnelles aux USA :

http://tamino.wordpress.com/2014/07/07/fracklahoma/

Maintenant on a les séismes dû à l'extraction d'eau fossile en Californie :

http://www.takepart.com/article/2014/08/04...use-earthquakes

Tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin elle se casse...

La Californie est complétement à sec, donc ils n'ont rien trouver de mieux que de pomper l'eau du sous sol pour irriguer. Les conséquences sont spectaculaires par endroit, avec des subsidences de plusieurs mètres, des séismes, etc... Sans compter que l'eau fossile, et bien c'est comme le pétrole, à la fin il y en aura plus. Et au rythme où la Californie pompe, le "à la fin" risque d'arriver rapidement.

D'ailleurs, des tensions sociales commencent à poindre en Californie, en toute logique. Un mec sur Internet avait commenté un article sur les mesures de restriction de la consommation d'eau en s'excitant sur les milliers de migrants qui passe la frontière et qui boivent aux frais de la princesse une fois en Cali (traduction libre, mais en gros c'était l'idée). Outre le fait que les USA sont une terre d'immigration de toute façons, et encore plus la Californie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fort_Ross

Sorti de ces considérations, ce n'est pas complétement anecdotique je pense. C'est un gars parmi des dizaines de millions de californien, mais un tel stress hydrique va immanquablement mener à des tensions sociales de toutes façons. À la différence du Texas je pense, qui est relativement homogène d'un point de vue socio culturel, encore très blanc, conservateur et protestant pour faire court. La population du Texas a aussi encaissé le coup de la sécheresse depuis 2012 en puissant des ressources dans la foi chrétienne. Pour la Californie, il y a une plus grande diversité culturelle et démographique, il n'y a pas le même ancrage à la religion. Après je dis ça, je ne saurais rien du avec certitudes non plus, mais il y a quand même un risque que les tensions sociales soient plus exacerbés en Californie lors de cette sécheresse, qu'au Texas. Enfin, on verra bien.

https://engineering.stanford.edu/news/stanf...-climate-health

Naomi Oreskes et Eric Conway ont écrit un nouveau pavé, bien intéressant, et dont nous avons là un extrait :

Par Naomi Oreskes et Erik Conway 25 Juillet

Naomi Oreskes est professeur de l'histoire des sciences à l'Université Harvard. Erik Conway est un historien de la science et de la technologie à l'Institut de Technologie de Californie. Ils sont les co-auteurs de "L'effondrement de la civilisation occidentale : Une vue de l'avenir" (Columbia University Press), dont cet article est extrait.

Nous sommes en 2393. Un historien raconte l'effondrement de la civilisation occidentale en raison d'un changement climatique catastrophique. Dans sa conférence d'anniversaire, elle explique comment le principe de la combustion du carbone et la foi aveugle dans le libre marché au cours de la fin du 20e et début du 21e siècles ont conspiré pour empêcher des actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour empêcher la Grande Migration de 2093 et l'inondation des grandes villes côtières du monde. Mais d'abord, elle doit introduire quelques concepts et des termes qui ne peuvent plus être familiers à son auditoire :

Pont vers les énergies renouvelables

Le sophisme, populaire dans les premières décennies du 21e siècle, que le problème des émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles pourrait être résolu par une plus grande combustion de combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel. L'erreur reposait sur une analyse incomplète, qui ne considérait que les sous-produits physiques de la combustion, en particulier dans la production d'électricité, et non les autres facteurs qui contrôlent la consommation d'énergie globale et le relargage net de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Cryosphère

Les parties de la surface de la Terre, y compris les glaciers, les calottes glaciaires, la glace de mer et le pergélisol sur les terres, qui étaient gelés.

Environnement

Le concept archaïque qui, en séparant les humains du reste du monde, a identifié le composant non humain comme quelque chose qui possède une valeur esthétique, récréative ou biologique (voir protection de l'environnement). Parfois, l'environnement "naturel" a été distingué de l'environnement "construit", contribuant à la difficulté que l'homme du 20ème siècle avaient à reconnaître et à admettre l'ampleur généralisée et globale de leur impact. Des penseurs radicaux, tels que Paul Ehrlich ainsi que Dennis et Donella Meadows (une équipe mari et femme du 20ème siècle -N.D.T. le duo de choc :lol2: dommage que sa femme soit déjà entre 4 planches depuis un bout de temps...-), a reconnu que les humains font partie de leur environnement et dépendent de lui, et que sa valeur était plus qu'esthétique et plus que récréative ; que le monde naturel est essentiel pour l'être humain, sa croissance, sa prospérité et sa santé. Ces arguments ont été souvent décriés (c'est rien de le dire...), mais l'idée de protection de l'environnement implique une reconnaissance au moins partielle de ce point.

Protection de l'environnement

Le concept archaïque de la fin du 20ème siècle qui mettait l'environnement non humain (voir l'environnement) sous protection juridique, généralement en réponse à des activités économiques préjudiciables (voir les coûts externes).

Les coûts externes

Dans les systèmes économiques capitalistes (voir capitalisme ; main invisible), les prix des biens et services étaient fondés sur ce que le marché "accepterait" (c'est à dire, ce que les consommateurs sont prêts et capables de payer), sans tenir compte des coûts sociaux, biologiques ou physiques associés à la fabrication, le transport et la commercialisation. Ces coûts supplémentaires, qui n'étaient pas reflétés dans les prix, ont été désignés comme «externe» parce qu'ils étaient considérés comme étant extérieur aux marchés et donc extérieur au système économique dans lequel les marchés fonctionnent (voir défaillance du marché). Les économistes de cette époque avaient du mal à accepter que l'on ne pouvait pas avoir une économie sans les ressources fournies par cet environnement «externe».

Les émissions fugitives

Les fuites de têtes de puits, des pipelines, des raffineries, etc considéré comme "fugitives" parce que les rejets étaient prétendument involontaire, alors que pour certains d'entre eux (par exemple, le rejet de méthane des puits de pétrole) ils étaient en fait délibérés. Bien que leurs existences étaient largement reconnu par les ingénieurs, les impacts des émissions fugitives ont été minimisés par le complexe de la combustion du carbone et de ses défenseurs, et donc ont été largement portées disparues (voir pont aux énergies renouvelables ; capitalisme ; coûts externes). Certains sont allés jusqu'à insister sur le fait que le méthane était un gaz ayant une valeur commerciale, et donc qu'il était impossible que les sociétés lui permettent de «s'échapper».

Optimisme de l'Adaptabilité Humaine

(1) La croyance qu'il n'y a pas de limites à la capacité d'adaptation humaine - que nous pouvons nous s'adapter à toutes les circonstances ou les modifier à notre convenance. La croyance en la géoingénierie comme une «solution» climatique était un sous-ensemble de l'OAH. (2) La capacité de l'homme à rester optimiste et de s'adapter à l'évolution des circonstances, même face à des difficultés de taille, et même si la forme de "l'adaptation" nécessaire est pénible.

La main invisible

Une forme de pensée magique, popularisée au 18e siècle, qui a jugé que les marchés économiques dans un système capitaliste étaient «équilibrés» par les actions d'une puissance immatérielle invisible, qui garantissait à la fois que les marchés fonctionnaient de manière efficace et qu'ils répondre aux besoins humains.

La défaillance du marché

Les coûts sociaux, personnels et environnementaux que les économies de marché imposent sur les individus et les sociétés ont été désignées par l'expression "défaillances du marché". Le concept de défaillance du marché était une reconnaissance précoce des limites de la théorie capitaliste.

Sciences Physiques

Les pratiquants dans un réseau de disciplines scientifiques par le mouvement de la philosophie naturelle du 18ème siècle. En majorité des hommes, ils ont insisté sur l'étude des constituants et des processus physiques de la planète - les éléments et les composés ; les forces atomiques, magnétiques et gravitationnelles ; les réactions chimiques ; les flux de l'air et de l'eau - menant à la négligence de domaines biologiques et sociaux, et mettant l'accent sur ​des méthodes réductrices qui entravent la compréhension des interactions cruciales entre les domaines physiques, biologiques et sociaux.

Puit

Un endroit où les déchets s'accumulent, que ce soit délibérément ou non. Les puissances industrielles du 20e siècle ont traité l'atmosphère et les océans en tant que puits, croyant à tort qu'ils étaient capables d'absorber tous les déchets humains produits à perpétuité.

La signification statistique

Le concept archaïque qu'un phénomène observé pourrait être accepté comme vrai que si les chances que cela se produise par hasard étaient très petites, généralement considéré comme inférieur à 1 pour 20.

Erreur de type I

L'erreur conceptuelle d'accepter comme vrai ce qui est faux.

Erreur de type II

L'erreur conceptuelle de rejeter comme faux ce qui est vrai. Au 20e siècle, on croyait qu'une erreur de type I était pire qu'une erreur de type II. Le rejet du changement climatique a prouvé la fausseté de cette croyance.

http://www.washingtonpost.com/opinions/14-...dc97_story.html

Elle soulève pleins de points intéressants. Elle parle de la fragmentation des domaines scientifiques qui nuisent à la compréhension globale des processus, de la duperie des statistiques, etc... Elle souligne aussi que la séparation entre environnement et être humain est spécieuse. On en revient encore à la séparation, la division, la fragmentation, qui nuisent à la compréhension globale. J'avais participé à un débat philo comme cela, une foi. La question était : "Est-ce qu'on peut faire le bonheur d'autrui ?". En voilà une bonne question... Bon évidemment il y a la manière dont est posée la question qui importe. Est-ce-qu'on peut, au sens de, a-t-on la capacité, ou au sens de a-t-on le droit ? Sorti de ces considérations, j'avais tenté d'ouvrir un peu la question en demandant si on peut faire le bonheur d'une vache. La remarque a été oubliée quasi instantanément XD En dehors de considérations ayant trait plus ou moins à la zoophilie (je tient à préciser, je n'ai jamais rien tenté avec une vache ou une chèvre :lol2: ) on peut effectivement se demander pourquoi autrui serait forcément un être humain. Quand on casse 15 000 cochons dans des hangars exigus, tout ça pour vendre du jambon pas cher au Leclerc du coin, est-ce-qu'on fait le bonheur des cochons ? Je ne parierais pas là dessus... Les philosophes aiment bien se poser de grandes questions complétement creuses des fois, et en l’occurrence de savoir si l'homme et l'animal est différent, en quoi sont-ils différents, si l'homme est un animal, et que sais-je encore comme foutaises. Déjà, un animal c'est un concept là aussi archaïque. Nous sommes tous des êtres vivants, donc de même nature que n'importe quel autre être vivant, que ce soit Ebola, le chêne au bord du ruisseau, la fourmi qui cavale partout, le poulet entassé dans un élevage, l'étalon en train de se faire une jument,.... La seule différence qui tienne, n'est que la différence entre espèces. D'ailleurs, cela rejoint ces questions vaseuses au sujet de l'être humain, à savoir si le gus à côté est vraiment humain ou pas trop à la réflexion, parce qu'il a la peau vachement sombre quand même. Nous sommes tous des êtres humains, la seule différence qui tienne n'est que la différence entre individus. Nietzsche, Freud, et les autres mecs de l'époque qui ont beaucoup brainstormé sur le sujet (un peu trop même...) ont mené l'Occident à adopter une pensée très égoïste de l'individu. Après on va éviter la philo de comptoir, mais il y a un point sur lequelle je rejoint Naomi Oreskes, séparer l'être humain et l'environnement n'est pas une bonne idée. Nous sommes des frères du sang avec Ebola, le chêne au bord du ruisseau, la fourmi qui cavale partout, le poulet entassé dans un élevage, l'étalon en train de se faire une jument, etc... Et à défaut de réaliser leur bonheur, je peux au moins éviter de leur faire du mal.

Et pour ceux qui seraient intéressés, je suis tombé sur cet article aussi :D

https://www.bostonglobe.com/magazine/2014/0...X3YJ/story.html

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J'allais oublié, la Suède crame :

http://www.thelocal.se/20140804/five-day-f...-out-of-control

Si certains trouvent que l’Été aura été peu propice aux barbecues cette année, ils peuvent aller en Suède, là ils se font un barbeuc' géant. Il y en a même un qui a donné de sa personne pour la viande, il y a déjà un mort :

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-903_en.htm

http://online.wsj.com/articles/thousands-e...s-on-1407230183

Ceci étant à mettre en relation avec l’Été fort chaud et plutôt sec que connait actuellement la Suède :

post-3513-1407256112_thumb.png

Quand on dit que l'Hémisphère Nord brûle, c'est littéralement, et ce n’est pas seulement dans le fin fond de la Sibérie Orientale.

Modifié par paix

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Je voulais juste faire une remarque sur le mécanisme d'adaptation des espèces vivantes à la surface de la terre. On entend souvent dire que le réchauffement actuel est bien trop rapide pour que la plupart* des animaux, des plantes etc.. puissent s'adapter ( en témoigne la vitesse actuelle d'extinction d'espéces ).

Cependant, j'ai récemment acheter un bouquin sur l'histoire de la terre et j'ai fouillé le net sur certaines notions de sciences et vie de la terre ( sur l'évolution de la vie au travers des âges géologiques particulièrement ). On peut se demander pourquoi le processus d'adaptation prend des milliers à millions d'années ( la réponse c'est justement que les évolutions environnementales ont prises cet ordre de grandeur en terme de temps pour évoluer, l'adaptation s'est donc calée sur les mêmes ordres de grandeur ). Vous suivez ? ^^'

Donc à ce que j'ai compris le temps que met une espèce pour s'adapter dépend de la vitesse d'évolution de son environnement. Par exemple, dans un monde ou les variations de l'environnement se font en moyenne sur des millions d'années, le mécanisme d'adaptation prendra des millions d'années. A l'inverse si elles se produisent en moyenne sur des milliers d'années, le mécanisme d'adaptatation prendra des milliers d'années. Les deux étant équilibrés l'espèce s'adapte en même temps que son climat évolu.

Si on passe d'évolutions environnementales lentes à rapides, le mécanisme d'adaptation va suivre avec un certain décalage ( ce qui se traduit par une non adaptation ponctuelle ou laborieuse au départ ). Cependant à terme ce mécanisme se sera "réglé" sur le nouveau temps d'évolution.

Je me demandais donc si on était pas un peu dans le catastrophisme version le jour d'après quand on entend que " toutes les espèces vont s'éteindre, on est dans la 6e extinction de masse ... ".

On a pas les moyens de les décellées actuellement, mais des variations ponctuelles aussi rapides qu'actuellement on certainement existées dans le passé lointain de la terre, et la vie s'en est sortie ( nous en sommes la preuve vivante aujourd'hui ).

Je pense que nous cernons encore mal le processus d'adaptation et les mecanismes biologiques qui relient la vie et son environnement. La vie trouve toujours son chemin comme on dit :lol:

Après je suis pas la pour relativiser mais je me faisais juste la refléxion.

* Il me semblait que certaines espèces évoluaient dans le sens contraire comme les insectes ou certains arbres.

Modifié par passiion

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Tu n'as pas tord "passiion"! Je suis biologiste et l'adaptation des espèces m'intéresse beaucoup, surtout l'adaptation au milieu désertique. Les adaptations peuvent aller "vite" et se faire à échelle de temps humaine. Par exemple, les chevaux relachés par les allemands en Namibie lors de leur déroute en 1915. Tout le monde pensait que ces chevaux allaient mourir... et bien non, les plus coriaces ont survécu et actuellement ces chevaux sont redevenus sauvages et se sont adaptatés au milieu désertique... alors que leurs ancêtres venaient d'Allemagne! Il y a d'autres exemples dans le même genre.

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Il y aurait des tas de réponses à apporter.

Pour commencer :

Je me demandais donc si on était pas un peu dans le catastrophisme version le jour d'après quand on entend que " toutes les espèces vont s'éteindre, on est dans la 6e extinction de masse ... ".

Ce n'est pas du catastrophisme, c'est une réalité. Nous sommes déjà dans la sixième extinction.

Et en tout état de cause, nous sommes déjà dans la 6ème extinction, la seule question c'est de savoir si on accepte la réalité ou pas :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Extinction_de_l%27Holoc%C3%A8ne

On ne va pas commencer à faire la liste de tout les portées disparus, mais de sérieux trous commencent à apparaitre, y compris sur des espèces hautement symboliques comme le tigre, le rhinocéros, ou le dauphin. De plus il faut arrêter de regarder l'instant présent là aussi, et voir que l'extinction continuera de se déployer durant des centaines d'années au moins, si ce n'est plus. Les études confirment que la biosphère approche l'effondrement :

http://www.nature.com/nature/journal/v486/...ature11018.html

Ensuite il faut arrêter de forcer le trait pour décrédibiliser l'argument. Personne, personne n'a dit, personne a déjà dit que TOUTES les espèces vont s'éteindre.

Pour reprendre la question de L. Cabrol : "Et si la Terre s'en sortait toute seule ?", oui évidement la Terre s'en sortira. Elle a déjà connu je ne sais combien de crises géologiques, à commencer par l'extinction permien-trias, la mère de toutes les extinctions de masse. Partant de là, il y aura forcément un "après". Même si nous faisions tout ce qu'il fallait pour dynamiter la Terre, on aurait provoquer notre propre extinction avant de provoquer la fin de la vie sur Terre. Après chacun en pense ce qu'il veut. Pour ma part, je ne vois pas en quoi c'est rassurant de se dire qu'il y aura un après alors que nous sommes parti pour provoquer une rupture dans l'histoire géologique de la Terre.

Pour nous il y a quand même deux questions. La première, la plus immédiate, c'est l'effondrement de notre civilisation. Ici, la dégradation de l'environnement est une force à l’œuvre, même si il est bien sûr évident que les causes premières sont dans la déplétion des ressources. Ici, se demander si la Terre s'en sortira toute seule, si la vie trouvera son chemin, est totalement sans intérêt. Cela ne fait que nous éloigner de la problématique des conséquences de la dégradation de l'environnement pour notre civilisation. Et c'est peut être bête, mais si on ne fait rien, forcément cela n'ira pas en s'arrangeant... Donc se poser des grandes questions oiseuses ne fait que retarder l'action. Nous sommes déjà en train de morfler à cause du changement climatique, des problématiques liées à l'eau, etc... et on s'en fout de savoir à ce niveau si la Terre s'en sortira toute seule. Si on pouvait déjà essayé de sauver ce qui peut encore l'être de notre civilisation, ce serait déjà pas mal.

L'autre question, c'est que pour la première fois en quelque chose comme 3 milliards et demi d'années, il y a une planification et une volonté de destruction de l'environnement. La fameuse évolution tant vantée nous a doté de 1500 centimètres cube de neurones, il serait peut être de bon ton de se secouer un peu notre kilogramme et demi de matière grise et blanche, histoire de reconnecter nos neurones et voir un peu si il est acceptable de VOULOIR provoquer une crise géologique. Après on pourra trouver des arguments dans les deux sens, mais notre survenue dans les derniers de l'évolution ne devrait pas nous donner un sentiment de supériorité. D'ailleurs dans le sujet, ce n'est pas l'homme qui a le plus gros membre viril, il n'y a qu'à voir les chevaux. Mais aussi, ce n'est pas nous qui avons le plus gros cerveau, c'est la baleine bleue ( 6 kg et qqs pour le cerveau ). L'homme centre de l'Univers, cela ne se vérifie pas vraiment en pratique. Après chacun en pense ce qu'il veut, mais si je puis exprimer mon opinion, je trouve inacceptable de foutre en l'air les 3 milliards et demi d'années d'évolution qui nous ont précédé et nous accompagne encore aujourd'hui simplement pour le bon plaisir de quelques individus qui seront morts avant la fin du siècle. Si on peut manger, respirer, faire nos besoins, etc.. C'est parce que toute la biosphère a assuré, et assure en permanence la cohérence du substrat de notre vie biologique. Mais bon il est sûr que l’effondrement de la biodiversité, et l'ensemble des conséquences de la dégradation de l'environnement, se déploieront sur des milliers d'années, si ce n'est plus. Maintenant que nous avons l'habitude de vouloir tout, tout de suite, dépasser une vision à dix ans maximum semble compromis.

De plus, le mythe de l’adaptation revient tout le temps pour essayer de se rassurer. Sauf que les données montrent le contraire. L'humanité n'arrive pas à s'adapter à la déplétion des ressources et aux changements environnementaux. L'économie est de plus en plus mal en point, la guerre se ravive un peu partout, sans compter les déplacements de population qui grossissent. Je ne vois pas en quoi nous sommes parti pour nous adapter... Et pour les autres êtres vivants, on cherche vraiment en quoi ils sont en train de s'adapter. Une mesure globale le montre par exemple, la fraction de CO2 qui reste dans l'atmosphère. C'est-à-dire la fraction qui n'est fixé ni par l'océan ni par la biosphère. Cette fraction est probablement en train d'augmenter. Les forêts brûlent de plus en plus. Les coraux meurent en masse à chaque El Nino maintenant. Sans compter que nous sommes effectivement, nous sommes déjà dans la sixième extinction de masse. À moins de considérer que la mort est une forme d'adaptation, il n'y a pas vraiment d’éléments probant justifiant que la biosphère arrive à s'adapter jusqu'à présent.

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On a pas les moyens de les décellées actuellement, mais des variations ponctuelles aussi rapides qu'actuellement on certainement existées dans le passé lointain de la terre, et la vie s'en est sortie ( nous en sommes la preuve vivante aujourd'hui ).

Nop, aucune chance...

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Faudrait que je refasse le graphique un jour, il y avait tellement de points de données que OOo a failli crasher. J'ai un peu trop serré la courbe logarithmique (en orange) aussi. Cependant, hormis ces points, nous parlons d'un rythme de variation de la température sans précédent depuis au bas mot 60 millions d'années. Et cela ne va pas s'arranger avec le temps. Espérer que cela puisse être naturel ou que cela puisse bien se passer quelque part n'a aucun fondement.

On peut se demander pourquoi le processus d'adaptation prend des milliers à millions d'années ( la réponse c'est justement que les évolutions environnementales ont prises cet ordre de grandeur en terme de temps pour évoluer, l'adaptation s'est donc calée sur les mêmes ordres de grandeur ).

Nop. L'évolution se fait pas sélection de mutations aléatoires au niveau de l'ADN. Et ces mutations sont souvent délétères comme le montre le cancer. Le seul élément qui peut compresser le temps d'évolution, c'est le rythme de reproduction de l'espèce. Cependant, tout les êtres vivants ne sont pas des drosophiles ou des Ebola ( http://www.slate.fr/story/91505/cinq-coaut...bola-tues-virus )... C'est l'intérêt de l'existence des phénomènes épigénétique, qui peuvent moduler l'expression du code ADN. Et l'intérêt d'avoir des êtres vivants qui soit vraiment "vivant", c'est-à-dire capable d'agir pour remettre en adéquation l'individu et l'environnement. Si des évolutions rapides de l'environnement peuvent forcer une radiation évolutive, cela n'a rien à voir avec le temps de l'évolution en tant que tel. La modification de l'environnement remet en cause les équilibres des niches écologiques précédentes, ce qui augmente en toute logique la probabilité qu'une mutation aléatoire présente un avantage. Dans des niches écologiques déjà établies et qui tournent rond, il est d'autant moins probable qu'une mutation aléatoire représente un avantage. Pour autant les espèces ne vont pas commencer à muter POUR s'adapter. C'est la vision de Lamarck, et c'est dépassé depuis au moins 200 ans... C'est sur que cela rassure l'être humain d'avoir des schémas conceptuels simplistes mais la réalité n'est pas ainsi.

La vie trouve toujours son chemin comme on dit

Ouaip, là dessus on est bien d'accord mais cela n'a aucun rapport avec le reste :

Est-ce-que nous sommes dans la sixième extinction ? Oui, et cela ne dépend pas de savoir si la vie trouvera son chemin.

Est-ce qu'il a déjà existé des évolutions aussi rapides ? Peu probable, et cela ne dépend pas de savoir si la vie trouvera son chemin.

Est-ce-que la vitesse d'évolution dépend de la vitesse d'évolution de l'environnement ? Formulé ainsi, non, et cela ne dépend pas de savoir si la vie trouvera son chemin.

Est-ce-que la biosphère est aussi en train de partir à l'effondrement ? Probablement, et cela ne dépend pas de savoir si la vie trouvera son chemin.

Etc...

Cela ne sert à rien de battre des chevaux morts, évidement que la terre s'en sortira toute seule ; si c'est pour essayer de nier que la biosphère est mal en point et que cela n'ira pas en s'arrangeant. Il n'y a aucun rapport entre les deux propositions.

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Nop, aucune chance...

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Faudrait que je refasse le graphique un jour, il y avait tellement de points de données que OOo a failli crasher. J'ai un peu trop serré la courbe logarithmique (en orange) aussi. Cependant, hormis ces points, nous parlons d'un rythme de variation de la température sans précédent depuis au bas mot 60 millions d'années. Et cela ne va pas s'arranger avec le temps. Espérer que cela puisse être naturel ou que cela puisse bien se passer quelque part n'a aucun fondement.

Quand je parlais de passé lointain, je parlais du passé ... lointain, donc bien superieur à 60 millions d'années. La vie existe depuis des milliards d'années. D'ailleurs y'a deux superbes ouvrages qui en parlent.

http://www.amazon.fr/Histoire-Terre-6%C3%A...e/dp/2100575953

http://www.amazon.fr/Climatologie-pal%C3%A...9DSRF07RDGF99C5

Dans ce dernier ouvrage il y'a également exposé le fait qu'on ne peut pas deceler avec les moyens actuels des variations climatiques rapides à partir d'un certain point dans le passé. Notre vision devient de plus en plus "floue". Et vu l'histoire tumultueuse de la terre il y'a de grandes chances que des variations abruptes comme celle que l'on connait actuellement, ont eut lieu.

Modifié par passiion

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J'en doute franchement. Si nous en restons à l'histoire récente de la Vie, depuis le cambrien il y a 550 millions d'années, des variations atteignant 3° ou 4° en 200 ans semblent franchement improbable à mon sens. La température de l'atmosphère a toujours varié dans une fourchette de 20°, disons en gros entre 10°C et 30°C. Nous sommes actuellement sur une variation de l'ordre de 1°C en 100 ans, mais d'ici 2100 nous seront plus proche des 3°C voire 4°C en 200 ans. Une telle variation représente quand même 20% du delta connu des températures, cela commence à faire... En plus, dans les 60 derniers millions d'années, il y a déjà eu quelques événements costauds et rapides, comme le maximum thermique Éocène-Paléocène (PETM) qui peut servir de premier point de comparaison. Et à l'évidence, on est en train de faire mieux qu'au PETM en terme de rapidité de l'évolution. Les 60 derniers millions restent relativement court, mais peuvent déjà donner une idée de ce que peuvent être les variations géologiques de la température durant le dernier demi milliard d'année. Et à l'évidence, rien n'approche la vitesse d'évolution actuelle. En plus, actuellement, le forçage est constitué de CO2 et CH4, mais aussi de HFC, CFC, etc... Autant de molécules qui n'ont pas pu joué dans les temps passés. Si on admet que la température peut varier de 4°C en 200 ans, il faut trouver comment suffisamment de carbone ou d'aérosols ont pu se retrouver libérés en si peu de temps. Cela représente un forçage d'environ 5 W/m², et donc des quantités colossales de carbone et/ou aérosols. Et pour le Soleil, ce n'est même pas concevable que la puissance qu'il émet ai pu varié aussi rapidement. L'histoire de la Terre a beau être tumultueuse, je ne vois absolument pas comment on pourrait justifier qu'une variation aussi rapide ai déjà pu avoir lieu. Cela représente un transfert de carbone ou d'aérosols de l'ordre de plusieurs milliers de gigatonnes, cela représente une variation de température de l'ordre de 20% de la fourchette totale connue, ce sont des chiffres gigantesques qui sont convoqués. Après c'est sûr que si on remonte à l'Hadéen ou à l'Archéen, cela a peut être pu se produire. C'est sûr que la Terre ne terminera peut être qu'à +2°C d'ici la fin du siècle. Mais si on reste sur des hypothèses raisonnables, je ne vois vraiment pas comment cela a pu être.

Modifié par paix

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