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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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J'avais oublié les cartes IGN... C'est corrigé.

Le seuil des 400 ppm vient d'être franchi pour le globe en moyenne en ce mois de Mars :

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Évidement c'est un seuil plus symbolique qu'autre chose, mais cela illustre bien la progression constante de la concentration en CO2 de l'atmosphère. Il est aussi notable que la hausse, après un petit coup de mou en 2014, a repris fortement, avec une hausse annualisé de 2.7 ppm pour l'instant, environ. Avec l'El Nino dans le Pacifique qui se décide à monter en puissance, le rythme de hausse risque bien d'exploser. Un petit coup de +3 ppm pour 2016 ? Il faut aussi savoir que le taux de CO2 n'a pas augmenté tout à fait aussi vite que ce qui était attendu vu l'explosion exponentielle des émissions, et cela n'est sans doute pas étranger au Pacifique qui a vaillamment épongé sur la dernière décennie chaleur et CO2. La moyenne globale pour ce mois de Mars s'étend de Barrow, qui vient d'atteindre 410 ppm de CO2, au Pôle Sud qui est à 396 ppm actuellement, en passant par Mauna Loa qui est un peu au dessus de 400 ppm, et approche 405 en ce mois de Mai. Le point a déjà été soulevé plusieurs fois, mais il n'est pas inutile de rappeler que la dernière fois où l'atmosphère a été aussi chargé en CO2, c'était il y a 2 millions d'années environ. Quand le niveau de la mer était 25 mètres plus haut, que l'être humain moderne n'avait pas encore été enfanté, que l'Arctique était libre de glace, et cetera, et cetera, et cetera, ...

La réponse de certains négateurs a forcément été une variation de la fameuse sentence éclusé encore et encore, à savoir que le CO2 est de la nourriture pour plante, qu'un monde plus chaud et plus chargé en CO2 donnera un monde vert pétant, et que de toute façon on va vers un nouvel âge glaciaire. Le fait est déjà que l'être humain ayant inventé un truc qui s’appelle la tronçonneuse (et cela ne sert pas juste dans les jeux de zombies :whistling: ), le monde a quand mal a devenir plus vert. La déforestation a repris sa course en Amazonie :

http://blogs.discovermagazine.com/d-brief/...n/#.VVB5J5PL-jE

http://imazon.org.br/publicacoes/boletim-d...co-de-2015-sad/

En Indonésie, ce n'est même pas la peine d'en parler et avec l'El Nino naissant cela risque d'être un carnage encore à la fin de l'année. Et globalement, la déforestation se porte bien. Cependant, il y a aussi un autre point à prendre à considération, qui est la photosynthèse en elle même. En toute généralité, il est certain que des taux de CO2 plus élevés sont favorables à la végétation, cependant ce n'est pas le dernier mot de la discussion. Les plantes, tout comme les animaux, ont évolué pour s'adapter à des environnements pauvres en CO2. À la base la photosynthèse est un processus où les plantes captent du CO2 et avec l'aide la lumière le dissocie en O2 et en matière organique riche en carbone. Il faut savoir aussi accessoirement que les plantes respirent, c'est-à-dire qu'elles "brûlent" avec de l'O2 des sucres pour la fourniture d'énergie. Cependant, normalement, la photosynthèse l'emporte et la plante est un puits à CO2. Plus il y a de CO2, plus la plante capte du CO2, et plus elle est un puits net. Et on observe effectivement qu'environ un quart (25%) des émissions anthropiques de CO2 sont épongés par les plantes. Il existe cependant deux types de photosynthèse différente. La photosynthèse C3 et la photosynthèse C4. Et quand on creuse un peu le sujet, on se rend compte que la réponse est un peu plus subtile. La photosynthèse C3 est la plus ancienne, et elle est adapté à un environnement riche en CO2. Quand la concentration en CO2 a commencé à se casser la figure au Miocène, il y 20 millions d'années environ, des plantes ont évolué pour avoir une photosynthèse plus efficace. L'histoire de cette évolution est assez flou d'ailleurs.

Je n'aurais pas les billes pour faire un développement complet sur le sujet. On peut noter cependant les points suivants. En cas de hausse de CO2, les plantes C3 vont être privilégiés par rapport aux plantes C4 qui usent de l'énergie à concentrer le CO2. Les plantes C4 ne sont donc pas forcément ravis de voir le CO2 augmenter à fond de train. Un autre point, la photosynthèse C3 est très sensible à la hausse de CO2, et son efficacité augmente drastiquement avec la hausse de CO2. Par contre, la photosynthèse C4 passe déjà par une étape de hausse de la concentration de CO2 dans les feuilles pour arriver à la saturation de CO2. La hausse du CO2 a donc un effet beaucoup plus faible pour les plantes C4, si tant est qu'elle en est une. De plus, la photosynthèse est aussi en équilibre avec la température et l'humidité atmosphérique :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111...07.01682.x/full

http://www.uib.no/filearchive/kirschbaum_2...plantbiol_1.pdf

Certaines espèces à photosynthèse C4 pourraient même se révéler stresser par la hausse de CO2, et donc absorber moins de CO2... :

http://www.researchgate.net/profile/Bernar...5a520000000.pdf

Il reste également pas mal de questions non résolues à ce sujet, la réponse promettant d'être différente pour chaque écosystème :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111...07.01682.x/full

http://rstb.royalsocietypublishing.org/con...1498/1811.short

Bref, c'est là aussi la différence avec les négateurs, qui préfèrent nous asséner des évidences qui ferment la discussion, plutôt que de tenter d'aller voir un peu plus loin les forces à l’œuvre derrière certains faits.

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Et donc ce n'est pas la peine d'en rajouter. Nous avons déjà une tendance naturelle très marqué pour mettre de côte le réchauffement, comme l'autre illuminé qui débarque avec Louis XIV ( https://www.youtube.com/watch?v=-jMpIWbiaWA ). Le brave G. Marschall disait ainsi "Why Our Brains Are Wired To Ignore Climate Change", et en effet le réchauffement climatique semble être un danger lointain facile à mettre de côté. Alors si en plus Météo France se met à réifier ( j'avait envie de balancer un mot compliqué :lol2: ) le réchauffement climatique, à l'enfermer dans des théories abstraites, à partouzer sur des modèles que 99.9% des gens au moins ne comprennent pas, à s'enfermer dans sa tour d'ivoire, forcément cela ne va pas le faire... En cela Météo France nie le réchauffement climatique, et Météo France le nie avec d’autant plus de force que l’institution est censés être une référence, que l’institution porte nom de la France. Et Météo France nie le changement climatique avec d'autant plus de force que l’institution semble l'accepter. Aux USA, ils sont aussi dans le déni mais à la différence de chez nous, une partie des types qui sont dans le déni l'assume haut et fort. La proportion de type qui sont dans une forme de déni larvée façon par chez nous est plus faible Outre Atlantique. Chez nous on évite les types qui arrivent avec leurs gros sabots en gueulant "mais on sait bien que vous êtes payés pour vendre la peur du RC !", mais on a d'autant plus de types qui disent oui oui d'un côté, non non de l'autre.

Sur le coup je pensais y être allé un peu fort :lol2: (encore ? :whistling: ). Mais ce mois ci Météo France nous tend encore une perche. Et là c'est une perche, mais aussi le cordage, le treuil, le filin, et tout ce qui va avec...

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Donc dans les actualités façon "La Chaîne Météo" de Météo France, on apprend qu'il fait frais en France, qu'il fait frais, qu'il fait encore frais, mais à aucun moment on peut espérer voir passer l'évocation, même fugace, des records de chaleurs du mois de Mai. Ce n'est pas comme si Saint-Étienne avait battu son record du mois de Mai de plus de 1°C le 13 du mois (et le 12, 2ème plus précoce 30°C juste derrière les 32°C de 11 Mai 2012) pour prendre la valeur la plus symbolique (dans le tas il y aussi Clermont-Ferrand, Roanne, et j'en oublie sans doute, qui ont pété du record. Même dans le Nord-Est les températures ont atteint des valeurs remarquables. Strasbourg a connu son 5ème plus précoce 30°C -assez loin des records donc mais pas non plus complétement anodin...-). Et puis si ce n'était que la France dont il était question, on pourrait toujours se dire que le Massif Central est tellement, tellement loin de Toulouse que les types là bas savent à peine où se situe ce pays reculé et barbare... Mais dans le même temps, l'Espagne connaissait des températures excédentaires de 15°C à 20°C (excusez du peu...) et pulvérisait tout les records. Et cette vague de chaleur avait des racines profondes, avec des records battu du Golfe de Guinée à la Mer du Nord (c'est sûr, Toulouse est bien plus grande, bien plus importante, que ce si minuscule territoire...). Au passage, j'ai appris comme cela sur le blog de Jeff Masters que le Ghana avait approché son record national de Txx le 10 Avril (43.5°C contre 45°C en 2008). C'est sûr, le plus important c'est de baver sur la fraîcheur du mois de Mai sorti de nul part ailleurs que de l'imagination fertile des types qui écrivent les actualités. Le fait donc que l'Afrique et l'Europe ont connu une véritable vague de chaleur exceptionnellement précoce un début Mai est donc complétement escamoté par le fait bien plus important que le jour de l'Ascension (le Jeudi 14 Mai 2015 à tout hasard...) était plus "frais" en France. C'est sur, puisque Saint-Étienne par exemple -et le reste de la France en général- est passé de 33.7°C le 13 à 22.6°C le 14 (soit encore un bon 4°C au dessus des normales, ma bonne dame quel froid rigoureux, je n'en puis plus de fraicheur...), il faisait effectivement plus frais le 14 que le 13. Il y a de quoi resté vachement dubitatif malgré tout sur le traitement des actualités de Météo France.

Et Météo France démontre de nouveau que sa notion de "fraîcheur" est très élastique, pour dire le moins. Pourquoi privilégiez le mot "frais" par exemple en parlant de "un temps plus frais" ? On peut tout aussi bien dire "un temps moins chaud", "la fin des records", "retour aux normales de saison", et cetera, et cetera, et cetera... Même si c'est inconscient (et c’est le problème de l'actualité en générale, toute formulation d'un fait est déjà "partisane" en soi) et que cela semble anecdotique, la volonté de s'accrocher comme des sangsues à la sacro-sainte fraîcheur est quand même significative. À propos de Juillet 2014, j'avais suggéré pas tout à fait sérieusement que MF finirait bien par être capable de qualifier de frais un mois plus chaud que la normale 81-10 (ce qui était déjà plus ou moins le cas en Juillet 2014 soit dit en passant...). Mais là les types de MF continuent de nous prouver qu'ils peuvent réaliser tout nos fantasmes. En poussant encore un peu, ils finiront bien par y arriver à cet objectif mystique ; de déclarer qu'en fait le chaud c'est du froid, et cherche pas à comprendre faut être ingénieur à MF pour. Pour le reste des actualités, le niveau n'est pas tellement mieux. C'est sûr, il n'est pas réaliste de commencer le palmarès de tout les extrêmes du monde (on n'aurait pas fini sinon...). L'Australie et la Nouvelle-Zélande par exemple ce sont pelés le cul sévère, avec quelques valeurs records spectaculaires, cet Automne 2015, mais il est vrai que cela ne valait peut-être pas forcément un développement circonstancié si on ne traite pas d'autres événements comme la chaleur d'Avril-Mai dans les Caraïbes, Venezuela et par là par exemple (tjrs sur le blog Jeff Masters, j'ai aussi appris que le Venezuela avait battu son record de Txx :whistling: ). Il y a donc effectivement une limite à placer quelque part, sinon on n'a pas fini. Par contre si on commence à parler de l'Inde, pourquoi se limiter à l'Inde, alors que la chaleur de ce mois de Mai en Inde concerne l'Inde certes, mais aussi le Pakistan, l'Iran, la péninsule arabique ? Et à nouveau, il y a une unité physique, il s'agit bien de la même piscine de chaleur, de la même situation météo.

Le problème n'est pas vraiment sur l'impact que peut avoir une telle partialité du traitement de l'information. La plupart des gens ne doivent pas prendre le temps (ou plutôt perdre leur temps ?) à lire l'intégralité des actualités MF. Cependant, se pose à nouveau la question de savoir jusqu'à quel point les types de MF (et accessoirement du CNRM d'ailleurs) acceptent réellement le réchauffement climatique. Le point soulevé n'est pas de demander à MF d'écrire des titres qui lient tous les événements météos au RC, ce qui ne serait pas totalement faux même si ce serait abusé évidement (et ce qui saturerait le serveur en moins de 3 heures si l'intégralité des événements météos étaient traités en long en large et en travers :lol2: ). Cependant le traitement partiel de l'information révèle la volonté manifeste, même si inconsciente, de masquer des faits météo pouvant potentiellement être liés au RC. Ce processus est révélateur d'un déni du changement climatique. D'autant que quand MF est acculé et n'a plus d'autres choix que de parler de RC, c'est toujours pour nous ressortir une variation sur le mode "mais si ça c'est déjà passé, et t'inquiète donc pas tant il faudra que les événements se répètent pour en conclure quoique ce soit, et de toute façon les modèles disent que tout va bien". Le changement climatique est déjà une réalité dans le monde réel et sensible, et vouloir l'enfermer dans une rhétorique abstraite et l'isoler du monde réel est une démarche complétement inepte. MF y parvient cependant avec une certaine virtuosité... Sur ce, on peut aller enterrer un peu plus profond l'Arthur (oserais-je dire tutur ? :lol2: ), la volonté du monde reste caché derrière sa représentation et cela n'a pas changé.

http://www.nytimes.com/2015/05/13/opinion/...enial.html?_r=1

This is not climate denial of the Republican sort, where people simply pretend the science isn’t real. This is climate denial of the status quo sort, where people accept the science, and indeed make long speeches about the immorality of passing on a ruined world to our children. They just deny the meaning of the science, which is that we must keep carbon in the ground.
Modifié par paix

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Pour le message au dessus, il vient d'être retouché car certaines valeurs pour les records (à Saint-Étienne ou au Ghana ...) étaient erronées. Sinon, pour la sécheresse californienne, dans la série du "c'est la faute au voisin", maintenant v'là que c'est la faute aux immigrés latinos :

http://www.latimes.com/local/california/la...0524-story.html

http://www.capsweb.org/

C'est sûr, dans le fond c'est pas totalement faux. Une population plus importante a des besoins en eau plus important. Malgré tout, sans même parler de RC ( http://mediamatters.org/research/2015/05/2...verage-g/203650 ), il n'y a pas grand'monde qui veut bien admettre que la sécheresse est causé à la base par le manque de pluie et les températures excessives... On va bien finir par trouver un article qui affirme que c'est la faute aux musulmans après ça (c'est l'item suivant dans la petite liste que j'avais dressé :lol2: ).

Dans un genre pas tout à fait différent, la superficie combinée de banquise et de neige en cette fin Mai est passé à travers le plancher. Il n'y a donc jamais eu aussi peu de "blanc" pour débuter l’Été qu'en cette année. Sachant que le but du blanc est d'empêcher l'hémisphère de chauffer excessivement, et que en ce mois de Mai cela chauffe (voire crame) de partout, la suite promet d'être intéressante. Le Canada et l'Alaska notamment profite de ce printemps chaud et sans neige :

http://www.adn.com/article/20150521/epic-f...-oil-operations

http://www.cbc.ca/news/canada/calgary/albe...ities-1.3085282

Modifié par paix

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Vu que cela devient franchement la boucherie en Inde, il est peut-être utile d'en discuter aussi d'ailleurs. La chaleur frappe l'ensemble des pays du "coin" (un gros coin de l'hémisphère Nord quand même), en allant de l’Égypte à l'Inde en passant par Israël ou l'Iran :

http://www.straitstimes.com/news/asia/sout...-fields-and-mel

Cependant pour le sous-continent indien la situation devient dramatique :

http://www.theguardian.com/world/2015/may/...es-20-year-high

http://www.lemonde.fr/international/articl...43075_3210.html

Si les températures sont spectaculaires, les points de rosées le sont tout autant.

Pour commencer par l'Iran, Chabahar a ainsi connu un Td à 31.9°C le 18, puis 32°C le 20 ! L'air n'avait jamais été aussi humide pour cet station en Mai. J'ai épluché assez rapidement les données de la station, si il n'y a pas erreur la valeur la plus élevée est 32.6°C le 06 Juin 2003 suivi par un 31.8°C le 18 Juin 2014. Il y avait aussi des valeurs très élevées (record même vraisemblablement) en Juin - Juillet 87, Juin 1998 et Juin 95 mais je n'ai pas réussi à remettre la main dessus. En tout cas, même si c'est une station qui est idéalement placé pour les grosses valeurs de Td, à ce niveau et en Mai c'est franchement exceptionnel :

http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=4089...=21&hora=12

Et c'est pareil, il ne faut pas perdre de vue que nous sommes en Mai, pas en Juin... Le Td là bas prend en moyenne un bon 2°C entre Mai et Juin (après, avec l'avancée de la mousson, le vent vire complétement et Juillet est moins humide). Cela laisse potentiellement la porte ouverte à des Tds à 34 - 35°C en Juin. Et il n'est pas inutile de rappeler que toute exposition prolongée à des points de rosée supérieur à 35° équivaut à une condamnation à mort : http://www.pnas.org/content/107/21/9552.full.pdf

Bref, fait chaud et humide, pour ne pas changer. Pour l'Inde en elle même, les valeurs de T et Td sont elles aussi exceptionnelles. Juste quelques valeurs prises ainsi pour illustre. Dans le centre, près de Nagpur, l'humidex a atteint 56 par exemple dans l'après-midi du 26 Mai... Et du coup les minimales peinent à descendre sous les 30°C, l'humidité limitant fortement la baisse :

http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=4286...=0&ndays=30

Même pour l'Inde, cela commence à arracher la gueule à ce niveau. Et pour parler de minimales :

http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=4236...=0&ndays=30

Une température qui ne descend pas en dessous de 33.2°C ... Avec l'arrivée de la mousson, les températures commencent à redescendre un peu. Cependant, c'est surtout le Sud qui est concerné pour l'instant par le front de mousson, le Nord en ayant pour quelques jours encore à transpirer.

Tout ceci, et surtout le fait que ce soit une vague de chaleur très humide, est vraisemblablement lié à la forte anomalie température de l'Océan Indien :

post-3513-1432919727_thumb.png

Au Texas, ils expérimentent également les joies du bouleversement du cycle hydrologique avec le réchauffement climatique. Après avoir souffert d'une sécheresse de 4 ans où ils priaient désespérément pour la pluie, ils viennent de se prendre les 4 ans de retard de pluies en quelques jours dans la tronche :

http://www.msn.com/en-us/news/us/governor-...area/ar-BBkeRNz

Le radio-sondage de Corpus Christi par exemple a mesuré le 21 Mai un total en eau précipitable de 52.10 mm d'eau dans la colonne atmosphérique, une valeur comparable à celle mesurée lors du passage d'Allison par exemple (http://en.wikipedia.org/wiki/Tropical_Storm_Allison). Allison avait cependant pris plaisir à leur passer dessus, leur repasser dessus, et leur re re passer dessus, ce qui avait donné un truc type les chutes du Niagara en continu pendant une semaine. En 2015, l'effet chutes du Niagara a été plus délimité dans le temps, ce qui a un peu "limiter" la casse. C'est malgré tout remarquable que des orages non tropicaux puissent donner de telles cataractes d'eau. Les plus grosses charges en eau se retrouvent habituellement dans les systèmes tropicaux (comme Ike avec 62.88 mm d'eau précipitable le 09 Septembre en marge de l'ouragan), pas dans les supercellules de Mai... Ce qui de nouveau n'est sans doute pas étranger au fait que le golfe du Mexique tourne au gros rouge qui tâche.

Modifié par paix

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Chabahar en Iran a donc battu a priori son record de point de rosée mensuel moyen. Comme quoi, il n'y a pas que l'Inde qui a eu chaud en Mai. Les données mensuels ne sont disponibles que jusqu'en 2010, il a donc fallu recalculé la moyenne à partir des données horaires des SYNOPs après 2010. Globalement, quand il n'y a pas beaucoup de "trous" dans la transmission des SYNOPs, les valeurs sont proches, donc va pour les SYNOPs :

0xF9oW.png

Et la réanalyse confirme que l'ambiance était particulièrement moitasse pour le bassin de l'Océan Indien :

l9CZxN.png

Si ce n'était pas limite subversif de parler de l'Iran et de hausse de l'humidité :lol2: , le point resterait malgré tout notable. En effet, l'une des plus importante conséquence du RC est le fait que l'atmosphère brasse de plus en plus d'humidité et de chaleur. Avec la hausse du niveau de la mer, ce sont sans doute là les deux plus gros enjeux du changement climatique. Isaac Held avait récemment parlé de hausse de θe et de hausse de θ'w sur son blog et c'est un développement intéressant :

http://www.gfdl.noaa.gov/blog/isaac-held/2...ress-over-land/

Fondamentalement, en physique, le plus important est de suivre l'énergie. Or l'énergie contenu dans l'atmosphère est bien plus lié à l'humidité de l'air qu'à sa température. Il serait d'ailleurs intéressant de construire une série de l'anomalie de θ'w ou de la θe (les deux montrent la même chose au final, même si ce sont deux concepts différents). La difficulté, c'est que la moyenne des θ'w / θe ; ce n'est pas la θ'w / θe des moyennes :lol2: En clair, il faut repartir des données horaires pour chaque station et calculer heure par heure la θ'w / θe avant de faire la moyenne. Calculer la θ'w / θe des moyennes de T et Td ne marchera pas :P Avec la réanalyse il serait sans doute plus simple de le faire, avec quelques lignes de codes et beaucoup de patience (le temps que l'ordi surchauffe correctement :lol2: ) c'est possible de couper court. Par contre en partant des données stations, il y aura pas mal de tricot à faire...

L'un dans l'autre, l'humidité relative globale devrait rester un peu près constante, c'est-à-dire que la charge en eau de l’atmosphère augmentera d'environ 7% pour 1°C de réchauffement. Il s'agit de la plus grosse réaction positive de l'atmosphère ( la sensibilité passe de 1.2° dans un scénario sans rétroaction à une sensibilité de 2°C quand la vapeur d'eau est prise en compte seul. Si on rajoute deux trois autres effets kiss cool, on arrive vite à 2.5°C ou 3°C de sensibilité au doublement de CO2 ). Cependant cette hausse de la charge en eau de l'atmosphère implique surtout une hausse du stress thermique, des précipitations plus violentes (comme au Texas en 2015, dans les Balkans ou en France en 2015, en Australie en 2010, au Brésil en 2013, etc...) mais aussi une évaporation plus importante donc des sécheresses plus importante (l'archétype en étant la sécheresse en Californie...)

Pour les autres conséquences de l hausse de l'humidité, il y a le stress thermique pour les organismes. Le principe de l'homéothermie chez les grosses bêtes à poil (je parle bien de mammifères n'est-ce-pas :whistling: ) c'est de transpirer pour se refroidir. Or la θ'w mesure justement cette capacité de refroidissement par évaporation de l'air. Le principe de la mesure de la Tw, la température du thermomètre mouillé, est très simple. On plante un thermo dans une mousseline trempé de flotte, on le laisse dans un courant d'air, et on voit jusqu'à quel point il se refroidit. C'est un peu près la même chose quand vous sortez de la douche un soir d'hiver et que vous vous rendez compte que vous avez oublié la serviette dans le placard :whistling: Obligé de traverser la crèche dans les courants d'air et trempé, on devient un bon thermomètre mouillé aussi. L'évaporation de l'eau va consommer de l'énergie (elle passe de l'état liquide à l'état gazeux, donc d'un état relativement "sage" à un état vachement agité, donc il lui faut de l'énergie pour) et refroidir donc la surface qu'elle quitte. C'est le principe de la mesure du thermomètre mouillé. Et plus l'air est chaud et sec plus l'air peut s'évaporer (ce n'est pas non plus un secret que la serviette de bain séchera plus vite suspendu au fil à linge un jour d’Été sec et chaud qu'un jour de brouillard en Hiver...). Or si le θ'w atteint plus ou moins 35°C, la peau qui est aussi à 35°C ne peut plus évaporer de transpiration dans l'air ambiant et c'est la surchauffe. Et donc c'est bien le problème avec l'humidité, quand l'air va finir par devenir excessivement humide cela va devenir un peu compliqué pour les homéothermes...

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Si ce n'était pas limite subversif de parler de l'Iran et de hausse de l'humidité :lol2: , le point resterait malgré tout notable.

Flûte alors :unsure:

J'adore les pistaches :P Je les achète au marché, pas dans des sachets de grands magasins et elles sont nickel. L'Iran en est le principal producteur mondial. Mais le pistachier (non, c'est pas un gros mot :blush: ) est un arbre qui est assez sensible au taux d'humidité, il est plus productif par temps sec.

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Il est vrai que la chaleur et l'humidité affectent aussi les arbres. Pour les poïkilothermes et les végétaux, l'enjeu est un peu différent car leur température varie avec celle l’environnement. Il est d'ailleurs vraisemblable qu'une partie de l'énergie du réchauffement climatique soit absorbée dans ce genre de bestioles, même si doit être une fraction très faible du total de cet excès d'énergie. Pour les poïkilothermes, en cas de fortes chaleurs, la solution est d'aller se mettre dans un trou et pioncer. Ils sont donc plus sensibles à la température sèche de l'air qu'à sa "température mouillé", et surtout aux minimales qui permettent de laisser un intervalle de temps de repos pour l'organisme.

Pour les arbres, c'est plus variable. Il y a un équilibre à trouver entre température, humidité, sels minéraux, et CO2 qui se fait notamment à travers la gestion de l'ouverture des stomas. Sans compte le risque de colonisation par les champignons, parasites, insectes et autre quand les conditions sont favorables. Le pistachier excessivement arrosé tend à pourrir sur pied par exemple.

Mais quelque soit l'organisme vivant, au delà de 40°C ou 45°C de température interne cela commence à devenir dangereux. Les protéines risquent de coaguler, les molécules risquent de se dissocier, etc... ce qui devient vite craignos si l'objectif est de rester vivant.

D'un point de vue évolutif il y a là un véritable problème car nous sommes parti pour connaitre une période de chaleur plus vu depuis au bas mot le Miocène, il y a plus de 15 millions d'année. Un bon paquet d'espèces, genres, etc.. sont plus jeune que cela, et ont donc prospéré dans des conditions relativement "froides" et pauvre en CO2. Le dernier gros pic de chaleur est le Pliocène il y a 3 millions d'années, mais même cette référence sera probablement dépassé d'ici un siècle ou deux. De plus le schéma de réchauffement n'est pas tout à fait le même que sur le dernier million d'année, et les tropiques se réchauffent sans doute plus fortement que lors des précédentes périodes interglaciaires par exemple. Il existe toujours des vétérans de l'ancien temps bien sûr (et pas forcément des "fossiles vivants" comme le cœlacanthe, mais aussi des fougères, fourmis, etc..) mais globalement la faune et la flore va vivre en 2 ou 3 siècles un changement complet de paradigme, paradigme qui avait provoqué quelques dizaines de millions d'années d'évolution... Le choc temporel promet d'être rude.

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http://www.nytimes.com/2015/06/07/opinion/...d-humidity.html

Il n'y a par exemple plus beaucoup d'espèces "Dumbo" avec des grandes oreilles pour faciliter les déperditions d'énergie. Les éléphants ont des oreilles, mais elles servent aussi de radiateur pour se refroidir. Les reptiles eux préfèrent la voile dorsale (cas du spinosaure par exemple pour prendre un exemple connu :P mais aussi de certains lézards actuels). La fonction est la même, servir de radiateur géant à emporter avec soi. Sur cet exemple d'adaptation par exemple, il est clair que la pousse des oreilles ne se fera pas en 500 ans, alors que la hausse des températures elle si. Et pour être tout à fait rigoureux, tout les mammifères ne transpirent pas à proprement parler. Les chiens préfèrent tirer la langue et laisser la salive s'évaporer, mais l'un dans l'autre le but est toujours de forcer l'évaporation de l'eau. D'où que nos braves toutous bavent comme des escargots et ont la langue bien pendue :shifty: Bref ceci dit, au milieu des cris de joie sur le gaz non conventionnel qui serait le "pont" vers une société décarbonnée, il y a BP ( http://fr.wikipedia.org/wiki/BP_%28entreprise%29 ) qui vient de sortir son Statistical Review of World Energy. Et même si personne n'y a fait attention, il rappelle brutalement un principe établi au 18ème siècle, à savoir que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme... Merci Antoine (Lavoisier :whistling: ), tu peux aller ramasser ta tête et retourné dans le néant. En effet, si on brûle du carbone avec de l'oxygène, on émet une quantité équivalente de CO2, selon la bonne vieille équation ultra basique :

C + O2 = CO2

Ce qui se dit en français, les combustibles fossiles brûlés dans l'atmosphère émettent du dioxyde de carbone. Ceci dit donc, tout le monde a oublié ce "petit détail". Depuis l'année dernière, on sait de chez on est certain que la consommation de combustibles fossiles a augmenté en 2014, donc on peut être absolument certain que les émissions de CO2 ont aussi augmenté en 2014. Sauf que, au mois de Mars 2015, l'IEA a sorti cette nouvelle extraordinaire, affirmant que les émissions auraient stagné en 2014 :

http://www.iea.org/newsroomandevents/news/...ed-in-2014.html

Il y a plusieurs possibilités. On peut imaginer Fatih Birol a trouvé la pierre philosophale entre temps, et donc le moyen de transformer du carbone en or histoire d'arrondir ses fins de mois. Ou alors que Fatih Birol a chopé son diplôme de je ne sais quoi dans un paquet surprise, et qu'en fait il n'a jamais fait d'études secondaires pour lui apprendre que le carbone ne disparait pas par la simple action de l'Esprit Saint. Dans tout les cas, Fatih Birol et l'IEA ont vraiment pris les gens du monde entier pour des gros crétins, merci bien. Le problème, c'est que les gens aiment être pris pour des gros crétins apparemment, et donc le réflexe pavlovien a été de se mettre à baver, remuer la queue et tirer la langue. Vas-y fait péter le champagne et les pu..., les émissions de CO2 ont arrêté d'augmenter, l'Homme est vraiment un être supérieurement génial mouaahhh... Pour illustrer :

http://www.theguardian.com/environment/201...-chinas-economy

http://phys.org/news/2015-03-carbon-emissi...ze-economy.html

http://arstechnica.com/science/2015/03/glo...talled-in-2014/

https://enjeuxenergies.wordpress.com/2015/0...-businessgreen/

http://www.bloomberg.com/news/articles/201...time-since-2001

http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/...25_1652612.html

Bref, une débauche orgiastique du grand n'importe quoi. En plus, ce n'est pas tout à fait comme si Corinne Le Quéré avait déjà sorti (comprendre avant Mars 2015) une estimation des émissions en 2014, plaçant en gros la hausse à 1% ce qui représente donc environ 10 gigatonnes de carbone émises en 2014 :

http://cdiac.ornl.gov/GCP/carbonbudget/2014/

Mais bon, c'est une femme, elle a une voix aussi sensuelle que celle d’Édith Cresson, et elle n'a pas ce physique avantageux que devrait avoir toute pu... femme. Bref elle cumule les tares, la pauvre. Et comme en plus ses résultats impliquent que les émissions ont augmenté en 2014, c'est encore moins intéressant. Donc, personne n'en a jamais parlé.

Et donc voici venir BP il y a deux jours :

http://www.bp.com/en/global/corporate/abou...rld-energy.html

qui en gros confirme :

1/ que le gaz, bé ça émet du CO2, qu'il soit conventionnel ou pas (c'est vraiment ballot...)

2/ que la consommation de charbon a augmenté dans le monde, et que pas de chance le charbon ça émet aussi du CO2

3/ et que net de tout les émissions de CO2 ont effectivement augmenté en 2014, donc que la pierre philosophale de Fatih n'existe pas

post-3513-1434099410_thumb.png

Les émissions vu par BP depuis 1965. Le dernier point au dessus de tout les autres, c'est bien 2014 avec 35.5 Gt de CO2 émis soit 9.7 Gt de carbone (BP ne prend en compte que les postes d'émissions liés au charbon, gaz et pétrole -puisqu'il y a aussi les cimenteries-, d'où une valeur légèrement plus faible que celle de Le Quéré).

Donc, nous en revenons à ces deux points basiques, et finalement connu pour sûr depuis un an. La consommation de combustibles fossiles a effectivement augmenté en 2014. Et donc les émissions de CO2 avec. En corollaire, cela confirme tout un tas de choses. Il y a déjà le fait que l'IEA a toujours sorti des chiffres de son chapeau magique, et que ses statistiques sont une succession ininterrompu d'échecs et d'erreurs, et en voici une nouvelle preuve. Faut croire que l'IEA aime dire des énormités. Mais à nouveau ce n'est pas le plus marquant. Ce qui frappe, c'est le déni permanent dans lequel nous sommes collectivement. Nous nous arrêtons uniquement aux informations qui vont dans le "bon sens", et les prétendus experts (météorologistes, économistes, philosophes, etc..) sont les premiers à nous dire que tout va bien. Le RC n'est pas si grave, la preuve il n'y pas eu de records de chaleur en Mai. Et de toute façon les émissions sont en train de baisser. Et de toute façon la culture alternative prouve qu'il y a encore une réelle critique de notre modèle économique. Etc...

Et pour continuer cette fuite en avant, nous ne reculons devant rien. Certains évitent de parler d'émissions de CO2, c'est plus simple:

http://www.lemonde.fr/economie/article/201...52008_3234.html

http://english.alarabiya.net/en/business/e...er-in-2014.html

D'autres défoncent les chiffres au pic à glace, merci pour eux :

http://www.carbonbrief.org/blog/2015/06/10...lled-last-year/

Les rares types qui ont compris que les données de BP impliquaient une hausse des émissions, arrivent à trouver le moyen de lire le truc à l'envers malgré tout. Une hausse de 0.5% devient magiquement une stagnation. Quelques autres titres de la presse sur internet en parlaient aussi en évitant de confondre hausse et stagnation, mais en tentant de minimiser la hausse des émissions. Et cette fois-ci sans même faire référence à l'IEA. C'est sûr il vaut mieux éviter de montrer trop crument que l'IEA nous prend pour des bouffons... Bref le traitement de l'information reste partial et très orienté "tout va bien" pour ne pas changer.

Et c'est sûr que 0.5% de hausse, ce n'est pas énorme (cela implique un temps de doublement de 140 ans), mais c’est une hausse exponentielle malgré tout. En clair, une hausse qui va de mal en pis année après année. Bref, on refuse de voir que ces conneries de croissance verte, développement durable, et autre oxymorons du même genre, ne sont rien d'autres que des conneries justement, que Kyoto n'a servit à rien, et qu'au final le budget carbone est en train d'exploser. Et que ce n'est pas la masturbation intellectuelle sur des chiffres qui risquent de nous aider beaucoup. Une illustration connexe, l'Allemagne va elle aussi devoir se rendre compte que la révolution verte n'est rien d'autre qu'un échec :

https://carboncounter.wordpress.com/2015/05...onger-feasible/

Nous essayons de continuer à nous convaincre qu'une croissance perpétuelle dans un monde fini est possible, qu'il suffit que cette croissance soit "verte" pour que cela marche. Alors que la seule solution est bien simple, c'est la décroissance. En plus, nous approchons du fameux sommet de Paris, et cette agitation frénétique pour faire croire que le monde est en marche pour la révolution verte est inquiétante. On peut commencer à ouvrir les paris pour l'issue de la conférence de Paris (en évitant les mauvais jeux de mots pourris :whistling: ). Est-ce-que ce sera un échec façon "vient là que je te bourre le cul (de paille) sous les ponts de Kyoto" ? Avec des grandes promesses délirantes sur des objectifs impossibles à tenir, mais qui pourront prétendument être atteintes grâce au nucléaire, au solaire, à l'éolien, et je ne sais quelles autres conneries ? Ou bien est-ce-que ce sera un échec façon "spirit of denial, spirit of diplomatia, spirit of Copenhaguen" ? Où tout le monde se quitte fâché et retourne boudé dans son coin ? Les événements récents (dont la frénésie digne d'une assemblée de concombre décérébré sur le rapport de l'IEA) seraient des arguments pour la première hypothèse, mais je parierais plus sur la deuxième option malgré tout. Et puis n'oublions pas que les négateurs du changement climatique ont encore 6 mois pour commettre un acte complétement illégal ; mais malgré tout encensé par le monde entier. Après la reconnaissance de la légalité du vol, j'espère qu'ils forceront une jurisprudence en faveur du viol cette fois-ci, j'avais des envies comme cela l'autre jour...

Modifié par paix

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Le fait que l'Allemagne n'arrive pas à tenir ses engagements alors que c'est censé être un pays riche et très "environnement friendly" est significatif car il montre bien l'échec de la révolution verte.

Avant de parler de l'Allemagne, on peut repartir des chiffres très concret des émissions globales :

VDbAJU.png

Lorsqu'on voit que les émissions continuent d'augmenter exponentiellement et de suivre le pire des scénarios, le seul mot pour qualifier ce ramdam est "échec" :

Train_wreck_at_Montparnasse_1895_FAIL.jp

Il faut appeler un chat un chat et un échec un échec sinon autant revenir à la communication par phéromones des fourmis. Même si la Chine et les USA sont les plus gros pollueurs et ne sont pas très "environnement friendly", si quelques pays avaient réussi cette impossible révolution verte les émissions auraient nécessairement été un peu moins fortes. Depuis les années 70 et la grande messe de Stockholm on nous les brise avec le développement durable et tout les oxymorons qui vont avec, on nous les brise avec la technique qui pourra triompher de toutes les difficultés. Et pourtant, le résultat est juste un échec monumental, aucun pays n'arrive à réduire significativement ses émissions (et la situation économique est désastreuse au passage..). Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Le premier, très important à prendre en compte, est la délocalisation des émissions des pays riches vers les pays pauvres. Quand on fait de la Chine et de l'Inde et des pays d'Asie du Sud et de l'Est l'atelier du monde, les émissions suivent :

http://www.pnas.org/content/108/21/8903.full.pdf

http://www.researchgate.net/profile/Jim_Wa...ea0a071d7c9.pdf

http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/es202239t

En gros, les pays riches refilent le problème aux pays pauvres. Les pays riches se parent ainsi d'une apparence de propreté, et peuvent accuser les pays pauvres (dont la Chine...) de tous les maux. En français, cela s’appelle "hypocrisie" mais vu que les mots ont perdu toute signification ces derniers temps... C'est une des raisons pour laquelle les émissions globales explosent malgré l'apparence de chevalier blanc que tente de se donner certains pays.

Une autre raison est le fait que la croissance verte, ça ne marche pas comme le montre l'exemple de l'Allemagne :

http://en.wikipedia.org/wiki/Renewable_energy_in_Germany

La part d'électricité produite de manière "renouvelable" est effectivement élevée, mais il n'y a pas que l'électricité. La part de l'énergie totale primaire produite de manière "renouvelable" stagne à 10 - 11 % depuis 5 ans, alors que l'objectif en 2020 est à 18%. Vas-y, rame encore un peu... Les avions qui fonctionnent avec un réacteur nucléaire, c'est peut-être une bonne idée mais dans la pratique on en est loin. Et en effet une bonne partie de l'énergie est utilisée pour le transport, les processus industriels, etc... Sans compter le pétrole consommer pour le plastique, les cosmétiques etc... Bref on ne va pas commencer à faire la liste parce qu'elle serait longue, mais il ne suffit pas d'avoir une éolienne ou deux qui tourne pour repeindre un pays en vert. L'électricité n'est pas la seule forme d'énergie consommé, et le pétrole n'est pas seulement consommé pour l'énergie. Une illustration connexe, ce blog rappelle qu'il existe une multitude de processus industriels pour pouvoir pondre une éolienne justement :

https://carboncounter.wordpress.com/2015/06...fossil-fuels-2/

La question reste donc largement ouverte, le 100% renouvelable, on fait comment en pratique ? Sorti des grands discours qui brassent de l'air plus efficacement qu'un ventilo, ça se passe comment concrètement ?

Une autre raison de l'apparente bonne performance de certains pays est l'affaiblissement de l'économie. Et la fin de la croissance n'est surement pas du aux gouvernements communisants qui cherche à détruire l'économie pour décarboner... Une bonne solution pour noyer le poisson est de gonfler les chiffres, évidement. Un autre exemple de "z'y va que j'te défonce les chiffres au pic à glace" :

http://www.pwc.co.uk/assets/pdf/low-carbon...-index-2014.pdf

http://www.carbonbrief.org/blog/2014/09/gl...climate-change/

screen-shot-2014-09-08-at-144438.png

Il s'agit de l'intensité carbone, en clair la masse de CO2 émise pour produire 1$ de richesse globale. Présenté ainsi, cela semble tout beau tout propre. Avec le temps on émet de moins en moins de CO2 pour produire de la richesse. Sauf que le gars a pris le PIB mondial en dollar courant, c'est-à-dire non corrigé de l'inflation... Et n'importe quel économiste un peu censé vous dira qu'il faut corriger de l'inflation au moins si on veut y voir quelque chose. Un dollar d'aujourd'hui vaut beaucoup moins qu'un dollar des années 90. C’est par exemple la raison pour laquelle une baguette valait dans le temps 1 franc, et que maintenant elle vaut 1 euro... L'inflation est un bon moyen de gonfler les chiffres. Et tant pis si les salaires n'augmentent pas autant que l'inflation, et donc si les gens sont de plus en plus pauvres relativement à la taille de l'économie. Le plus important est de gonfler les chiffres, d'avoir la plus grosse (économie, évidement :whistling: ). L'intensité carbone en dollar courant donc :

post-3513-1434191090_thumb.png

Je n'ai pas les mêmes valeurs car j'ai calculé en tonne de carbone et non en tonne de CO2 (il y a un rapport 0.27273 entre les deux), mais globalement la courbe a la même tête. Cela baisse fortement. Sauf qu'en corrigeant de l'inflation (dollars constant de 2014) :

post-3513-1434191265_thumb.png

Cela baisse nettement moins... L'année la plus performante a été 2009 et non 2014 du coup. On note également la mauvaise performance du début des années 2000. Forcément, c'est l'époque où les pays riches ont refiler le problème aux pays d'Asie, et notamment la Chine. Et ces pays tournant au charbon et n'ayant pas (à l'époque en tout cas) des technologies aussi abouties pour contrôler la pollution, forcément la croissance mondiale manquait un peu de peinture verte. Et depuis 5 ans, l'efficacité énergétique mondiale stagne à nouveau franchement.

Bref, la croissance verte ce n’est pas encore pour demain.

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Bon maintenant ce n'est plus une nouvelle, le pape François a donc balancé une encyclique sur la dégradation de l'environnement et ce genre de choses. Je n'ai pas encore tout lu (pour dire les choses franchement j'ai même plutôt survolé le truc :lol2: il y a de la lecture... je tenterais bien de trouver la version en latin, ce doit être délirant XD avec des notions comme spéculation, carbone, émissions de gaz polluants, qui sont complétement anachroniques en latin on doit se taper des barres toutes les 5 minutes ^^ ) mais le moins qu'on puisse dire, c'est que le pape rentre franchement dans le tas :

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/...laudato-si.html

Il ne faut pas perdre non plus de vue le fait qu'il doit y avoir un milliard de catholiques de par le monde, et que le pape d'un certain point de vue représente la plus grande communauté d'êtres humains sur Terre. Donc il reste malgré tout une autorité. Et à la différence de tout nos dirigeants soi-disant "démocratiquement élus", le pape n'est pas au service de quelques grands intérêts, financiers essentiellement (qui a dit "la Grèce ?" :whistling: ). Il ne se gêne donc pas pour poser ses couilles sur la table (dis ainsi, cela ferait presque blasphème :lol2: j'espère que mère ne me lit pas :blush: ). Il a notamment tout un pavé sur :

II. LA GLOBALISATION DU PARADIGME TECHNOCRATIQUE

qui représente une partie non négligeable de son encyclique. Dedans, on y retrouve le discours sur l'ambivalence de la technique, ni bonne ni mauvaise, mais qui devenue autonome s'accroît d'elle-même aveugle à toute autre chose. Pour le pape, la technique est en effet devenu un paradigme, qui n'est plus là pour accompagner mais est là pour prospérer d'elle-même d'où l'emballement d'une croissance infinie (c'est écrit quasiment en clair dès les premières lignes... il brode juste un peu dessus pour éviter que cela ne fasse réflexion de comptoir sur un forum :lol2: ). La différence entre la technique qui "accompagne" ou qui "prospère d'elle-même" pour dire les choses un peu naïvement est aussi une des raisons que notre société actuelle n'a rien, mais alors rien, à voir avec l'antiquité grecque. Forcément, c'est flatteur de se comparer aux grecs, mais bon il y a peu près autant de points communs entre nous et les grecs, qu'entre un gingko biloba et un phoque à fourrure de Guadalupe. On retrouve les mêmes réflexions déjà développés par Ivan Illich, Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, etc... Éléments de réflexion qui alimentent le mouvement des décroissants et des partisans de la deep ecology, ces dangereux terroristes qui ont cherché à se foutre devant la police (pour un peu on nous dira que Rémi Fraisse l'avait bien cherché et que même il était limite suicidaire...). Bref revenons à l'encyclique. Au passage le pape étrille tout les obsédés des chiffres, qui veulent absolument tout rationaliser :

107. On peut dire, par conséquent, qu’à l’origine de beaucoup de difficultés du monde actuel, il y a avant tout la tendance, pas toujours consciente, à faire de la méthodologie et des objectifs de la techno-science un paradigme de compréhension qui conditionne la vie des personnes et le fonctionnement de la société.

Ce qui est valable aussi pour le climat, les modèles sont bien gentils mais voila quoi. Ce n'est pas en se cachant derrière ces modèles mathématiques et que même que, laisse tomber tu peux pas comprendre, qu'on pourra avancer. Enfin bon, dans les centres de recherches et ailleurs ils ne doivent pas savoir ce que c'est une encyclique, même si cela ne ferait pas de mal à certains de sortir un peu de leur bulle des fois et se rendre compte que le monde réel existe vraiment, que ce soit en sciences économiques ou climatiques (le GIEC, si tu sais lire une encyclique...). Il y a cette phrase de l'Apocalypse d'ailleurs frappante de prescience qui, il y a déjà 2000 ans déjà, disait que la marque du Mal était les chiffres (désolé, je n'ai pas la TOB sous la main, ce sera la traduction Segond de wikisource :s ):

16.Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front,

17.et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.

18.C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.

Au delà du fait que le chiffre soit le 666, il est notable que la marque de la bête soit les chiffres, et que nul activité économique ne pourra se faire sans cette marque. Cela rappelle furieusement une tendance actuelle à tout chiffrer et tout commercialiser...

Un peu plus loin, le pape s'en prend au marché du carbone :

171. La stratégie d’achat et de vente de “crédits de carbone” peut donner lieu à une nouvelle forme de spéculation, et cela ne servirait pas à réduire l’émission globale des gaz polluants. Ce système semble être une solution rapide et facile, sous l’apparence d’un certain engagement pour l’environnement, mais qui n’implique, en aucune manière, de changement radical à la hauteur des circonstances. Au contraire, il peut devenir un expédient qui permet de soutenir la sur-consommation de certains pays et secteurs.

Là aussi, c'est ce que nous pouvons appeler porter ses couilles :whistling: Brasser du vent, c'est bien. Faire, c'est mieux. Cela fait des décennies qu'on nous vend du rêve sur la révolution verte (cf. juste au dessus pour un petit résumé condensé de quelques points saillants), et on est toujours au point zéro du début d'un quoique ce soit de significatif. En effet, toutes les solutions à la c*n invoquent une part plus ou moins grande de crédits carbone, d'éoliennes, et de voitures hybride (à ce sujet, faut-il rappeler qu'une voiture hybride a DEUX moteurs ? et que la croissance dans un monde fini, ce n'est pas possible ? ). Ces solutions ne font qu'alimenter le système technicien au lieu de le remettre en cause. Et donc ne mène nul part, merci à l'Allemagne d'en apporter la preuve en étant incapable de tenir son objectif de réduction des émissions alors qu'on nous le présente comme un pays vert pétant. Bref, comme dit, vient là que je te bourre le cul (de paille ?) sous les ponts de Kyoto. On pourrait en faire un proverbe japonais au point où on en est vu la profondeur du coït enduré...

Le pape reprend aussi son thème cher de la joie :

IV. JOIE ET PAIX

222. La spiritualité chrétienne propose une autre manière de comprendre la qualité de vie, et encourage un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation. Il est important d’assimiler un vieil enseignement, présent dans diverses traditions religieuses, et aussi dans la Bible. Il s’agit de la conviction que “moins est plus”.

La joie qui était le centre de son Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium (ne nous laissons pas voler la Joie ! Ne nous laissons pas voler l'Espérance !), et texte que je n'ai pas non plus avec moi :s (si ce n'est dans mes souvenirs XD ). Autant pour moi, il y avait des trucs intéressants de mémoire pour mettre en relief l'encyclique. Enfin bref, pour dire que cela rappelle l'idée de la simplicité volontaire / sobriété heureuse / simplicité joyeuse, ou peut importe comment on la nomme (point de vue plus catho, cela évoque aussi la petite voie de Sainte Thérèse je trouve).

Et le pape reste fidèle à la doctrine de la Sainte Église Catholique, à savoir la primauté de la dignité de la vie humaine :

50. Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent seulement de proposer une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur les pays en développement ne manquent pas, conditionnant des aides économiques à certaines politiques de “ santé reproductive ”. Mais « s’il est vrai que la répartition inégale de la population et des ressources disponibles crée des obstacles au développement et à l’utilisation durable de l’environnement, il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire ».

Même si le pape aurait pu dire franchement que la croissance démographique est aussi un problème, il évoque encore des expédients de solutions qui au final ne résolve rien (pour ceux qui doutent de l'efficacité des politiques de natalité, vous pouvez demander à la Chine...).

Bref comme je n'ai pas tout lu en effet, je m'abstiendrais d'un commentaire de texte exhaustif, mais en survolant le texte on retrouve l'ensemble des éléments déjà évoqués par une foule d'auteur, et parfois commenté sur ce forum, condensés avec la doctrine de la Sainte Église Catholique. La nouveauté, c'est qu'une autorité de notre temps ramasse l'ensemble et secoue un peu la poussière sur la table en y déposant le dossier. Cela fait tousser certains, mais il y a des fois rien ne vaut d'être un peu secoué. Ainsi, non la technique n'est pas une solution, non la croissance infinie dans un monde fini n'est pas possible, et il faut arrêter de nous bourrer le cul de paille sur les pseudos solutions foireuses qui ne mènent nul part ailleurs qu'à l'entretien du système.

Ce qui est intéressant également, ce sont les réactions variées à l'encyclique. Une des plus significatives est celle des Républicains aux États-Unis :

http://www.huffingtonpost.co.uk/2015/06/16..._n_7598416.html

En substance, ils sont en mode "damage control" comme ont dit en bon anglais. Et pour cela, un bon argument est de dire que le RC est une question politique et économique, donc le pape n'a rien à voir là dedans. Là aussi le coup de pied papale dans la fourmilière a eu son petit effet. Un républicain qui n'arrête pas de nous bassiner avec son "science is not settled" vient donc d'admettre publiquement, même si c'est à demi mots et à reculons, que son problème n'est pas avec la science mais avec la politique. Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, cela finit par venir. En effet, le déni du RC n'a aucune base scientifique. C'est un déni politique et économique. La question est de savoir si jouir encore 15 ou 20 ans, allez 30 ans ? de notre confort d'occidental pété de tunes au risque de terminer dans un suicide collectif qui emportera dans notre chute quelques milliards d'années d'évolution est acceptable. Ou plus exactement, la question est de savoir si on est près à se poser cette question, où si l'on préfère maintenir le modèle actuel sans se poser de questions trop dérangeantes et advienne que pourra. Pour le brave Jeb Bush, la réponse est donc oui, c'est bien un problème politique et économique, cela ne se fait pas de poser des questions aussi dérangeantes, et ce n'est absolument pas un problème scientifique. Bref, merci les scientifiques mais vous pouvez retourner vous faire cuire un œuf. C'est d'ailleurs bien pour cela que le pape François met ainsi les pieds dans le plat. L’Église est déjà intervenu pour réaligner sa doctrine avec les avancées scientifiques (comme en 1996 au sujet de l'évolution par Jean-Paul II). Sans compter que l'Histoire des rapports entre Église et Science n'a pas toujours été très heureux... Mais donc, si le pape François se fend d'une telle sortie, c'est bien parce que le problème est éminemment Humain, et non pas seulement scientifique. Et que l’Église peut bien avoir son mot à dire donc. Le pape François n'est pas là pour brasser du vent sur les températures des données satellites (à ce sujet, Tamino remet un peu l'église au centre du village, puisqu'il est question d'église :whistling:https://tamino.wordpress.com/2015/06/19/des...te-for-a-pause/ ), mais bien pour discuter de l'immense problème de notre temps, le combo d'une crise sociale, économique et écologique dans la suite de son Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium. Et au milieu de ce foutoir et de cette débâcle, l’Église est tout à fait à sa place.

L'autre réaction significative est celle des athées rationnels convaincus. Ils trouvent que oui, c'est bien qu'un leader de notre temps dise les choses franchement. Mais dans le même temps ils pensent que l’Église n'a pas vraiment sa place non plus. Et notamment sur un point précis, la croissance démographique. La croissance démographique n'est en effet pas compatible avec l'évitement d'une catastrophe d'ampleur planétaire et même géologique. Et vu comment l'encyclique est formulée, il peut flotter comme un doute en effet. Pourtant, il est important de rappeler à nouveau que la position officielle de la Sainte Église Catholique n'est pas celle d'une congrégation de lapins, au contraire. Le pape François a d'ailleurs une fois, dans une avion, fait remarquer que les catholiques n'ont pas vocation à être des lapins (ce n'était pas tout à fait dit ainsi, mais il y avait le mot lapin quelqu'un part en tout cas, et c'était bien dans le style très direct du pape :whistling: ). La Sainte Église Catholique n'a de cesse d'en appeler à une paternité responsable :

http://www.croire.com/Definitions/Mots-de-...ite-responsable

Et si la Sainte Église Catholique parle de "paternité", c'est histoire de dire de manière polie que les mecs avec leur kiki tout dur tout le temps ferait bien de respirer un peu des fois :lol2: Sans faire dans le machisme, mais biologiquement c'est quand même le mâle en toute généralité qui a une certaine facilité à mettre son fameux kiki tout dur partout justement (dès qu'on évoque la différence biologique qu'il peut exister entre un homme et une femme, on trouve toujours des féministes -et parfois des mecs qui ont oublié qu'ils en portaient deux- pour grimper au rideau malheureusement... ). Personnellement je ne suis pas forcément en accord avec le traitement de la question de la croissance démographique dans cette encyclique, et il aurait pu être pertinent de dire plus franchement les choses encore. Cependant le pape François respecte la doctrine de la Sainte Église Catholique en réaffirmant la primauté de la dignité de la vie humaine. Et donc même si le pape a rappelé et rappelle aux catholiques que l'attitude lapin n'est pas très catholique, il y a avant tout ce respect de la vie humaine. D'où le fait que le pape charge aussi contre les politiques de natalité. Même si il y a un peu des deux quand même, la problématique pour le pape est bien plus celle des moyens que des fins. Ce qui en plus s'inscrit tout à fait dans la problématique du système technicien, dont les politiques de natalités sont une autre illustration de cette furie d'auto accroissement. Rationalisation du corps, utilisation de techniques diverses, etc... Bref c'est bien plus pour ces raisons de dignité de vie humaine, de pays pauvres forcés par les pays riches à rejoindre leurs délires techniques, que le pape s'emporte.

Modifié par paix

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Et l'IEA continue de nous prendre pour des crétins :

http://www.iea.org/publications/freepublic...imateChange.pdf

Ils savent faire quelque chose d'autre à part bidonner les chiffres ????

The global economy grew by around 3% in 2014 but energy-related carbon dioxide (CO2) emissions stayed flat, the first time in at least 40 years that such an outcome has occurred outside economic crisis. Renewables accounted for nearly half of all new power generation capacity in 2014, led by growth in China, the United States, Japan and Germany, with investment remaining strong (at $270 billion) and costs continuing to fall. The energy intensity of the global economy dropped by 2.3% in 2014

Donc va pour un petit retour en primaire, calcul de pourcentages et règle de trois. Donc Totoland produit 100 roros de richesses par an en consommant 100 unités d'énergie. L'intensité énergétique (energy intensity dans le texte) est par définition le rapport 100 unités d'énergie / 100 roros, soit une 1 unité d'énergie par roro. Sachant que l'économie a cru de 3% en 2014 et l'intensité énergétique a baissé de 2.3%, n'y aurait-t-il pas un lièvre à lever quelque part ?

Donc croissance de 3%, en partant de 100 roros on a :

100 * 1.03 = 103

Totoland produit 103 roros en 2014.

Et l'intensité énergétique baisse de 2.3% donc :

1 * 0.977 = 0.977

Donc Totoland a une intensité énergétique de 0.977 unité d'énergie par roro.

L'énergie consommé est donc :

103*0.977 = 100.631

Totoland a donc consommé 100.631 unités d'énergie en 2014. Ce qui par rapport à 2013 représente une hausse (une augmentation, ou je ne sais pas quel mot comprend l'IEA) de 0.6%, c'est-à-dire que le monde a consommé plus d'énergie en 2014 qu'en 2013 (plus, ça veut dire en français que toto sur la plage a d'abord un seau, puis marave la gueule de son voisin pour lui chourer son seau, donc il a maintenant deux seaux. Deux, c'est PLUS que un).

Donc la consommation énergétique mondiale a bien augmenté en 2014 (pour info, BP place la hausse à 0.9%, comme par hasard c'est encore l'IEA qui a le chiffre le plus bas. C'est fou toutes ces coïncidences quand même, ce serait fait exprès on ne ferait pas mieux, mais non grand dieu non, l'IEA est au dessus de tout soupçon...). Bref, comment l'IEA arrive à "affirmer" -faut un peu travailler au corps le rapport, mais là aussi grand dieu non, l'IEA ne l'a pas fait exprès d'oublier ce chiffre si important...-, donc je disais comment l'IEA arrive à affirmer que la consommation d'énergie mondiale a augmenté en 2014 et que les émissions de CO2, et bien en fait, heu ben non en fait. Serions-nous là en présence d'un miracle digne d'une apparition mariale à Lourdes ?

Renewables-based power generation capacity is estimated to have increased by 128 GW in 2014, of which 37% is wind power, almost one-third solar power and more than a quarter from hydropower (Figure 1.1).

This amounted to more than 45% of world power generation capacity additions in 2014, consistent with the general upward trend in recent years.

La question est donc toujours entière. Les énergies renouvelables représente la moitié de la hausse de 0.6% de la consommation d'énergie en 2014 (faut arriver à suivre :lol2: ce n'est pas spécilament compliqué mais il ne faut pas se louper dans les pourcentages de pourcentages, et savoir qui représente quoi ...), donc 0.3% de la hausse en 2014. BP donne environ le même chiffre, les renouvelables et hydro électrique et autre représentant 0.4% de la hausse en 2014.

Résumons-nous. Pour BP, la consommation d'énergie mondiale a augmenté de 0.9% en 2014. De ces 0.9%, 0.4% vienne des éoliennes, barrages, géothermies, et tout ce genre de truc. Et 0.5% viennent de la HAUSSE (augmentation, plus c'est plus, ou je ne sais pas le mot que peut comprendre l'IEA) de la consommation des énergies fossiles. D'où 0.5% de hausse des émissions de CO2 que dit BP.

Je fais une petite digression pour préciser que la hausse de la consommation n'est pas la même chose que la hausse des émissions de CO2, mais que l'un va avec l'autre quand même. Antoine (celui qui a perdu sa tête) disait que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Donc si je brûle un baril un pétrole, j'émets environ 120 kg de carbone. Et donc si je brûle deux barils, j'émets environ 240 kg de carbone, soit DEUX fois plus parce que j'ai brûlé DEUX fois plus de pétrole. Et si certains ont des doutes vous pouvez faire l'expérience dans votre garage (surtout au prix du baril, c'est donné de cramer du carburant pour rien cette année). Sinon vous pouvez tenter avec du diesel, si il est de bonne qualité il brûle sans exploser (à la différence de l'essence... je ne suis pas responsable si votre garage part en fumée je précise :whistling: ). Donc si ma consommation de carburants fossiles augmente, mes émissions augmentent avec. La seule autre explication possible, c'est que Fatih Birol a trouvé la pierre philosophale et arrive à transformer le CO2 en or. Bref donc les émissions augmentent avec la consommation. Cependant, le charbon émet plus que le pétrole, qui émet plus que le gaz, pour la même énergie rendue. Donc si la hausse de la consommation de combustibles se fait avec de plus en plus de charbon, les émissions augmenteront plus vite que la consommation. Et si la hausse de la consommation de combustibles se fait avec de plus en plus de gaz, les émissions augmenteront moins vite que la consommation. Mais dans tout les cas, les émissions augmentent avec la consommation, c'est un principe absolument inviolable. Cette année, le "mix énergétique" est resté un peu près constant (45% de charbon, 35% de pétrole et 20% de gaz environ), donc il se trouve que les émissions augmentent au même rythme que la consommation. Ce qui explique que la consommation a augmenté de 0.5% et les émissions de 0.5% dans les chiffres de BP. Mais dans tout les cas, si la consommation de combustibles fossiles augmentent, alors les émissions augmentent, c'est un principe fondamentale, et l'IEA a beau être l'IEA ce n'est pas eux qui vont réécrire les lois de la physique (et évitons les blagues douteuses sur E=mc² :lol2: la combustion de carburant, c'est à une échelle macro, la relativité de l'Albert et l'équivalence masse - énergie on s'en cogne un peu beaucoup à cette échelle ).

Bref, donc pour bien insister, pour BP la consommation des renouvelables et tout ce qui s'en approche de près ou de loin a participé pour une part de 0.4% de la hausse totale pour 2014, les combustibles fossiles pour une part de 0.5%, le nucléaire prenant les miettes. Soit 0.4 + 0.5 = 0.9% de hausse totale pour 2014 de la consommation énergétique. Et donc 0.5% de hausse (à nouveau 0.5% c'est une HAUSSE EXPONENTIELLE, plus de plus en plus vite...) des émissions de CO2.

Et l'IEA a donc 0.6% de hausse de la consommation énergétique en 2014. De ce 0.6% la moitié soit 0.3% vient des renouvelables. Et le reste vient de ... ? Mais d'où viennent les 0.3% restant donc ? Des turcs (les copains à Fatih) qui pédalent à la cave ? - les donzelles mineures qui pédalent dans les caves, c'est au IMF, ne confondons pas tout :whistling: - Le nucléaire ? Je croyais que le Japon était sorti du nucléaire, que l'Allemagne n'était pas tout à fait pleinement enthousiaste et que la filière nuke en général n'était pas en grande forme ? Ces fripons de nippons auraient-il fait du nucléaire en douce sous le mont Fuji ? Ou bien 0.3% qui viendrait des combustibles fossiles ? Mais non c'est impossible, puisque l'IEA nous dit que les émissions de CO2 n'ont pas augmenté. Bref, souriez, vous êtes pris pour des gros cons par l'IEA, et vous pouvez même dire merci qu'ils condescendent à vous prendre ne serait que pour des gros cons.

L'autre équation impossible à résoudre pour l'IEA, est d'expliquer comment la consommation de carburant fossile a pu stagner. Pour le pétrole, il y a un truc cool qui s'appelle un marché, et où des types défoncés à la coke et ne sachant parler qu'en chiffres (nommés traders pour faire simple) s'échangent à qui mieux mieux des barils. La quantité de barils qui a circulé dans le monde est donc connu avec une faible incertitude, tout les contrats sur les barils étaient plus ou moins connus, pour le reste suffit de savoir compter -mais l'IEA sait-il compter ?-. Et la consommation de pétrole a donc nécessairement augmenté en 2014, de 0.8% dit BP et le chiffre peut difficilement être faux. Où alors c'est que des cryptos-alien venu de Jupiter ont dealé un peu de coke contre quelques barils. Pour le charbon et le gaz, ce sont des marchés régionaux et des ventes de gré à gré, donc parfois un peu plus difficile à suivre. Mais globalement, le gaz évolue un peu près avec le pétrole, et en plus le gaz est vu ces derniers temps comme une énergie presque verte, le pont vers un futur sans carbone (les ravages de la coke ça...), bref BP dit que la conso de gaz a pris 0.4% en 2014 et c'est très vraisemblable. Où alors c'est que les ukrainiens ont détourné un peu de gaz destiné à l'Europe pour se défoncer, ça coûte moins cher que la coke. À l'IEA ils doivent encore hésiter entre les deux explications apparemment. Reste donc le charbon, la "grosse incertitude" de 2014. Mais résumons nous. Le pétrole, 0.35 dixièmes du mix énergétique, a pris 0.8% et le gaz, 0.2 dixièmes du mix énergétique a pris 0.4%. Ce qui fait une hausse des fossiles hors charbon de 0.4% -et si les types de l'IEA ne sont pas d'accord là dessus c'est que soit ils nous prennent pour des cons, soient eux ont aussi ont dealé des trucs pas clairs en même temps qu'ils calculaient-. Pour avoir une hausse de 0.0% il faut donc envisagé l'équation suivante :

0.45 * variation inconnu du charbon + 0.35 * 0.8 + 0.2 * 0.4 = 0.0

Ce qui nous donne une baisse du charbon de l'ordre de 0.8% au niveau mondial (et pas qu'en Chine là...). À ce niveau, ce n'est plus une incertitude, c'est une belle gamelle comme on en a eu une durant la crise de 2010. Mais évidement, il n'y a que l'IEA a être clairvoyant et prescient et ce sont les seuls à pouvoir savoir que le charbon à reculer aussi fort au niveau mondial. Ou alors c'est juste qu'ils nous bourrent le cul de paille...

Dans un genre connexe, BP a confirmé aussi que la consommation chinoise de charbon a AUGMENTE de 0.1%. Pas une grosse augmentation, mais on est loin des chiffres délirants du gouvernement central sur lesquels tout le monde s'était jeté comme... comme un chien sur son os ? et encore se serait insultant pour les chiens. On sait, on sait de chez on le sait, que les chiffres du gouvernement central à Pékin sont bidons, que ce soit les émissions de CO2, les performances économiques, le nombre de porcs élevés en Chine etc... C'est tellement connu qu'il y a même eu des études qui ont passé le peer review et tout discutant de ses écarts de chiffres. Mais là aussi, personne pour corriger et dire :"oups, bah en fait c'est pire que ce qu'on vous dit, le charbon continue sa marche en avant en Chine, merci bien pour lui".

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Après, il est sûr que l'explication des crypto aliens est peu vraisemblable. Le plus probable est que l'IEA y a été à la barre à mine et à la masse histoire de forcer les chiffres dans le bon sens. Un petit 0.6% limite 0.5% de hausse de l'énergie mondiale, en tassant bien, avec un gros 0.1% de nucléaire en allant chercher le tracteur pour tirer les chiffres au plus possible, en travaillant au corps les émissions par type de combustibles, cela doit pouvoir passer. Ils ne sont quand même pas assez c*ns pour ne pas savoir que le bilan est béant ouvert (enfin j'espère pour eux...). En plus, à propos d'arrondi, même 0.3% de hausse, avec les arrondis et tout, cela devrait encore se voir. Les émissions en 2013 sont estimés à 32.2 Gt de CO2 par l'IEA, et donc 0.3% de hausse donne 32.3 Gt de CO2 en 2014, peu importe que 32.2 soit l'arrondi de 32.16 ou de 32.24 Gt. En plus les chiffres de l'IEA sont extrêmement bas par rapport à ceux de BP ou du CDIAC (les deux tournent à 34 ou 35 Gt de CO2 à périmètre constant, par rapport aux 32 Gt de Co2 de l'IEA il y a comme qui dirait un gouffre). Le problème, c'est que l'IEA y croit, que tout le monde croit l'IEA, et donc que pour Paris fin Décembre on peut voir venir gros comme une baleine dans un aquarium à poisson rouge la confrérie de la bonne blague, chacun se tapant sur l'épaule en brassant du vent. Et pour ceux qui croiraient encore au seuil des 450 ppm, des 2°, de l'accord à Paris malgré tout, et qu'on va tous finir heureux en se donnant la main et en chantant Kumbaya, il y a cette petite étude qui parle des émissions verrouillées :

http://iopscience.iop.org/1748-9326/9/8/08..._9_8_084018.pdf

Celle qui sont dû par la simple persistance des infrastructures. Sur un budget à ne pas faire sauter de 1000 Gt de carbone (en étant trèèèèèèès large), il y a déjà 600 Gt de carbone balancé dans l'atmosphère et au moins 200 Gt de carbone qui seront émis de par la simple persistance des infrastructures. Avec des émissions actuelles de 10 Gt de carbone par an, et en hausse malgré ce que veut nous faire croire l'IEA. C'est un peu cuit cette affaire pour faire simple.

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On en parlait je ne sais plus trop où de l'adaptation à la chaleur et du fait qu'une partie de l'énergie du réchauffement terminait in fine dans le corps des lézards et autre. Une nouvelle étude confirme que pour les ectothermes ( animaux à "sang froid" ) cela risque de devenir compliquer assez rapidement :

http://www.climatenewsnetwork.net/temperat...ving-creatures/

Manque plus que la même étude pour les arbres maintenant...

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Il y a un type qui vient d'avoir une expérience de proximité avec le réel :

http://www.skepticalscience.com/must-stop-...cture-2018.html

Les acronymes étant à la mode, on pourra appeler ceci une EPR. Il n'y a pas vraiment de différences avec l'EPR d'Atomic Anne, dans les deux cas "on" vous raconte des salades jusqu'à ce que le bazar vous saute à la figure. Le réveil - au sens métaphorique :whistling: - est alors un peu rude. Tant que nous sommes dans la minute sarcastique :

"I couldn’t accept [...]"

C'est beau de ne pas vouloir accepter (le "je ne peux pas" signifie bien plus "je ne veux pas" qu'autre chose. À ma connaissance ce n'est pas un "je ne peux pas" dans le sens permissif du "je n'ai pas le droit de ...", personne ne lui braque un flingue sur la tempe pour lui faire dire ça. C'est un "je ne peux pas" capacitif du "je n'ai pas les capacités de ...", son esprit se cabre tel un cheval rétif à cette idée) mais tout le monde s'en fout un peu quoi. Et surtout l'atmosphère. Le CO2 continue de s’accumuler dans l'atmosphère, et le fait que personne ne veuille l'accepter ne changera rien. Au mieux cela nous fera juste passer pour des bouffons défoncés à la ganja et planant avec les petits éléphants roses dans un monde où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais pour le reste, I couldn't accept, ouaip d'accord mais bon voila quoi. C'est comme avec papy qui a terminé entre quatre planches au fond d'un trou du cimetière, tu as beau ne pas l'accepter ça ne changera pas grand'chose, à part te mettre dans un état psy encore pire. 'fin bref, il a expérimenté le contact avec le réel et apparemment, après avoir vécu tout ce temps défoncé à la ganja (ou au LSD qui sait), cela pique un peu. Comme le dirait la blague d'intello, avant il fallait une bière pour faire admettre à un climatologue que nous allons défoncé le seuil des 2°C. Maintenant, un coca suffit.

Bon, sans s’attarder sur ce brave type qui vient de se bouffer le réel en pleine gueule, le sujet de base est toujours le même. À savoir qu'avec les installations déjà existantes, le budget carbone pour le seuil des 2°C est déjà cramé ou presque. L'idée qui revient sans cesse est qu'une centrale à charbon est construite pour 40 ou 60 ans, qu'une voiture est construite pour 10 ans environ, etc... Donc simplement en laissant vieillir les installations existantes, les émissions continueront pendant des années. Ce n'est pas une limite physique "en dur". On peut tout à fait imaginer dans la théorie absolu du truc de détruire des centrales au charbon ou autre. En pratique, on imagine quand même mal les chinois se ramenaient avec le bulldozer pour raser leurs centrales, ou les USA aller bombarder les centrales chinoises. Le papier de référence étant ici :

http://iopscience.iop.org/1748-9326/9/8/084018/

Pour prendre une analogie simple, c'est la même avec deux fumeurs qui décident d'arrêter de fumer. L'un vient de se faire un aller-retour au Luxembourg et est rentré avec des cartouches ras la gueule dans le coffre, alors que pour l'autre il ne lui reste qu'un fond de paquet. Même si rien n'oblige le premier à fumer son millier ou deux de clopes, il est quand même probable qu'il ne s'arrête pas tout de suite. Son "commitment" comme diraient les anglais, son engagement, est bien plus important que pour le deuxième.

Ici nous sommes un peu dans la même problématique. Nous avons des voitures, des centrales au charbon, etc... de partout et il est probable que toutes ces joujous techniques soient emmenés jusqu'au bout du bout du bout voire même encore plus loin (Fessenheim, si tu nous entend...). Ce n'est donc en effet en aucun une limite en dur mais c'est en tout cas un sacré foutu facteur d'inertie. Nous sommes arrivé plus ou moins au point où nous devons volontairement détruire des capacités d'émissions. C'est à dire brûler des capitaux, à une époque où la finance mondiale est de plus en plus détresse. Ce n'est pas gagné gagné cette histoire.

Et ce n'est pas non plus du fatalisme ou du défaitisme. Au lieu de s'acharner ainsi avec cette chimère des 2°C, comme si 2°C pouvait être un seuil, on devrait plutôt dire "pas un pas en arrière" pour paraphraser le brave Joseph. Chaque gigatonne de carbone émise est de trop, et de toute façon le seuil des 2°C est intenable maintenant. D'autant que nous ne parlons que de CO2 ici, mais il n'y a pas que le CO2. En prenant en compte tout les gaz à effet de serre, c'est plutôt le "seuil" des 3°C qui est en train de se jouer. En effet, sorti du CH4, les autres gaz à effet de serre ont une grande durée de vie dans l’atmosphère et à moins d'émettre des aérosols pendant des millénaires et des millénaires (ce qui s’appelle en français de la géo ingénierie) ils finiront bien par forcer le climat également. Sans compter que certains de ces gaz sont totalement artificiels et n'ont aucun cycle connu, donc on n'a pas fini d'écoper (pour les ordres de grandeur, le CFC12 dont la fabrication a été interdite en 1995 a toujours un forçage en 2014 d'environ 10% de celui du CO2 ...). Bref, on préfère se draper d'illusions et se piquer plutôt que de d'affronter la réalité.

Ces émissions sont surtout dû au charbon, qui a connu une "renaissance" depuis les années 2000 comme le dirait un article :

http://www.vox.com/2015/7/7/8908179/coal-g...-climate-change

http://www.pnas.org/content/early/2015/07/01/1422722112

En effet, avec l’épuisement du pétrole et la montée en puissance de certains pays d'Asie, le charbon est devenu un combustible de choix. Sans compter qu'il est encore relativement abondant et peu cher, et est distribué plus équitablement que le pétrole. La problématique du "pic charbon" est donc un peu différente du "pic pétrole" tout en étant un peu plus éloigné dans le temps (le pic pétrole était inévitable et maintenant il est imminent...).

Sans compter qu'en plus la déforestation émet du carbone, et ici est une autre activité qui n'est pas prête de s'arrêter. Et avec le réchauffement climatique, le puits de carbone terrestre commence un peu à dégueuler :

http://www.skepticalscience.com/are-we-ove...bon-budget.html

http://www.carbonbrief.org/blog/2015/04/wo...00-study-shows/

Aller on va aller se piquer encore un coup, histoire de continuer à éviter le réel et à planer avec les petits éléphants roses :

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Ces questions ont d'ailleurs un autre intérêt. En effet d'un point de vue géologique, nos émissions sont plus ou moins un "pulse" comme diraient les ingliches, une impulsation. C'est-à-dire une émission importante sur un très court laps de temps. En théorie, une bonne partie du CO2 pourrait alors être éponger au moins par l'océan, jusqu'à retrouver un équilibre entre le CO2 et la T. Cela implique que l'Océan se fasse défoncer la gueule à coup de barre à mine -ce qui est déjà plus ou moins le cas- en épongeant tout ce CO2. Cependant, cette jolie théorie où au final il ne reste qu'environ 1/3 de la quantité émise initialement dans l'atmosphère, ne marche que si on prend en compte le CO2 seul. Si il existe d'autre gaz à effet de serre (dont, à tout hasard, des gaz artificiel n'ayant aucun cycle connu et étant là pour des millénaires...), les températures pourront d'autant plus se réchauffer et se maintenir à un niveau élevées. Les rétroactions positives du cycle de carbone, le réchauffement des Océans, l'effondrement des inlandsis, auront donc tout le temps de se déployer et de stabiliser le CO2 a un niveau élevé, en tout cas plus élevé que si ce gaz est considéré seul. Sans compter qu'au passage l'Océan continuera à lutter pour absorber l'excédent de CO2 et auront donc le droit de poursuivre son traitement à base de coup de barre de mine dans la tronche. Bref, concrètement, cela implique que l'équilibre entre CO2 et T qui sera trouvé sera d'autant plus élevé qu'il y aura des gaz "compagnons" pour aider. In fine c'est l'Océan qui épongera la plus grande partie, les gaz type CFC12 finiront bien par disparaitre plus ou moins, mais il y aura quand même un équilibre plus chaud qui finira par être trouvé. L'alternative est évidement de continuer à émettre des aérosols, mais cela s’appelle de la géo ingénierie. Et concrètement faudrait déjà trouver un moyen d'émettre des aérosols sans émettre de CO2, et là ce n'est pas gagné.

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Merci pour tes posts :thumbsup:

En tout cas, personnellement, je doute que la géo-ingénierie soit une solution.. :shifty:

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En tout cas, personnellement, je doute que la géo-ingénierie soit une solution.. :shifty:

Yep. Pour la NASA, elle a effectivement mis à jour sa série de températures, mais c'est une évolution somme toute faite mineure et qui ne change strictement rien en pratique :

post-3513-1438446358_thumb.jpg

http://data.giss.nasa.gov/gistemp/updates_v3/

La Terre se réchauffe toujours de 0.15°C par décennie environ, 2015 est toujours parti pour exploser le plafond, et le réchauffement accélère avec le temps. Bref, rien de nouveau. Cependant, comme la correction tend a légèrement réchauffer les années récentes, le réflexe de certain a été d'accuser la NASA de manipuler les données, évidement. Comme toujours, une correction vers le froid, c'est dans le bon sens donc rien à dire mais une correction vers le chaud, c'est forcément que les scientifiques sont pourris jusqu'à la moelle. Il convient cependant de souligner quelques points. Déjà, la NASA ne mène l'analyse des températures que pour les Terres émergés, et non pour l'Océan. La NASA récupère les données océan de la NOAA. En l’occurrence il s'agit de l'ERSST, Extended Reconstructed Sea Surface Temperature, qui a été mise à jour. Ce n'est donc pas exactement la NASA qui a mis le briquet sous le thermomètre. L'ERSST est passé de la version 3b à la version 4 cette année :

http://rda.ucar.edu/datasets/ds277.0/docs/...-14-00007.1.pdf

Les changements sont surtout présents pour les années 40, durant la Seconde Guerre Mondiale, et pour les années récentes. Pour la Seconde Guerre Mondiale, l'incertitude a toujours été un peu plus forte suite aux conséquences de la guerre justement, qui a pas mal chamboulé les mesures de températures de l'Océan. Du coup dès qu'on touche un peu à la reconstruction cela tend à réagir plus dans les années 40. Pour le reste, ce sont surtout des corrections "techniques" -i.e. un peu près imbuvable pour le commun des mortels :lol2: - mais sans grand intérêt en pratique, et sans grandes conséquences.

De plus il y a nullement une probabilité égalité de corriger vers le froid et le chaud. Ce ne sont pas des erreurs de mesures, quelque chose du genre un beau bruit blanc distribué bien comme il faut. Les reconstructions de températures sont sujets à des biais et des erreurs nettement différents. Dans la situation qu'est la nôtre, il ne serait pas étonnant que les corrections vers le chaud soient plus fréquentes. En effet, les régions qui se réchauffent le plus (Arctique entre autre...) sont mal échantillonnés, le changement des méthodes de mesure (notamment le passage de l'abri ouvert à l'abri fermé) tend à "réchauffer le passé", etc...

Enfin, il est franchement douteux que la correction de l'ERSST serve à "préparer" Paris 2015. Les corrections sont très techniques et mineurs, et à part les négateurs habituels et quelques scientifiques, personne n'en a rien à secouer. L'année 2015 est toujours parti pour exploser le plafond et c'est surtout ce fait qui retiendra l'attention en fin d'année, et non pas de savoir si 2015 aura une anomalie de 0.85°C ou de 0.84°C.

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Oui, effectivement ;)

Par contre j'étais tombé y'a un moment sur ce lien en français que je tiens à partager au cas où quelqu'un serait intéressé : http://education.laglaceetleciel.com/antar...oire-de-science

Présenté à la manière d'un récit ponctué d'animations, de vidéos et de passages audio, il retrace les premières missions scientifiques en Antarctique, de la découverte de notre impact sur l'atmosphère jusqu'aux problématiques climatiques que l'on connait aujourd'hui.

Simple mais efficace je dirais :thumbsup:

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http://www.esquire.com/news-politics/a3622...tologists-0815/

En substance le type raconte qu'il trouve Jason Box (un glaciologue renommé : https://en.wikipedia.org/wiki/Jason_Box ) un peu déprimé -si ce n'est beaucoup- et discute avec Michael Mann et Gavin Schmidt à ce sujet. Pour ces types, il y a un conflit entre leurs recherches, qui ont de quoi démoralisé en effet (pour faire simple, on va vers un cataclysme sans précédent depuis quelques centaines de millions d'années au bas mot) et leur vie de tout les jours au sein de cette société. La discussion se centre notamment sur un commentaire de Jason Box, disant "on est foutu" (we're fucked en version originale). Gavin Schmidt réplique que ce genre de commentaire n'avance à rien et il faut plutôt essayer de faire avancer les choses plutôt que de d'avoir une attitude nihiliste.

Pour autant, les types continuent à défendre leurs ordinateurs, à dire qu'il n'y aura pas besoin de bouleverser son mode de vie, à mettre en avant que l'efficacité énergétique s'améliore, que les émissions de GES par tête de type stagne dans les pays développés (accessoirement, c'est parce que les 30 glorieuses sont passés depuis longtemps, et qu'après les 20 piteuses on a continué le naufrage que les émissions stagnent).

Et si l'article n'en parle pas explicitement, quand on en vient aux solutions, qu'elles sont-elles ? Les mêmes propositions délirantes sur les énergies renouvelables, la taxe carbone, reviennent en force. Position qu'illustre bien le brave James Hansen. Il a certes fait un énorme boulot pour faire avancer la science climatique, et en évitant de s'attacher excessivement aux modèles, pour autant il défend lui aussi la même position de la taxe carbone, des énergies renouvelables, etc... C'est bien beau tout ceci, mais ce n'est pas en nourrissant la bête qu'on l'abattra.

La solution ne sera pas technique, la solution ne sera pas un marché du carbone ou une taxe du carbone, la solution ne sera pas dans une vie à peine différente. Comme l'aurait dit un autre type, je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Ce n'est pas promouvoir la violence, au contraire. Simplement, quand la situation est complétement pourri il faut trancher dans le vif.

Le problème est la technique, notre rapport à la technique et notre volonté de puissance, le problème est notre rapport au monde et aux autres, le problème est le paradigme, le méta récit qui sous tend notre société. Nous n'arrivons pas à nous rendre compte de la faillite intellectuelle et morale dans laquelle nous sommes. J'aurais envie de dire nous croyons en la technique, tout comme au Moyen-Âge ils croyaient en Dieu. Pourtant, c'est encore pire que cela. Nous plions le langage pour nous nous enfermer dans nos illusions comme rarement auparavant. Un des derniers exemples en date où le langage c'est encore fait refaire une beauté à coup de merlin et de hache, la magnifique loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte. Dedans on trouve entre autre cette pépite :

« Art. L. 110-1-1. – La transition vers une économie circulaire vise à dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter en appelant à une consommation sobre et responsable des ressources naturelles et des matières premières primaires ainsi que, par ordre de priorité, la prévention de la production de déchets, notamment par le réemploi des produits, et, suivant la hiérarchie des modes de traitement des déchets, une réutilisation, un recyclage ou, à défaut, une valorisation des déchets. La promotion de l’écologie industrielle et territoriale et de la conception écologique des produits, l’utilisation de matériaux issus de ressources naturelles renouvelables gérées durablement et issus du recyclage, la commande publique durable, l’allongement de la durée du cycle de vie des produits, la prévention des déchets, la prévention, la réduction ou le contrôle du rejet, du dégagement, de l’écoulement ou de l’émission des polluants et des substances toxiques, le traitement des déchets en respectant la hiérarchie des modes de traitement, la coopération entre acteurs économiques à l’échelle territoriale pertinente dans le respect du principe de proximité et le développement des valeurs d’usage et de partage et de l’information sur leurs coûts écologique, économique et social contribuent à cette nouvelle prospérité."

D'accord, sur le principe tout le monde est d'accord. Le truc en est poisseux tellement il dégouline de bons sentiments. Pourtant il y a un gros problème quelque part, l'économie circulaire est censé générer de la "croissance". Verte, mais croissance. Quel est le sombre abruti qui a oublié de se relire ???? Comment, comment, comment on peut faire de la croissance avec un truc qui tourne en rond ? Chacun peut faire l'expérience chez lui, il descend dans la rue et se fixe l'objectif d'atteindre le carrefour le plus proche en tournant en rond sur place. C'est difficile à croire je sais, mais dans 10 000 ans il sera encore sur place à tourner en rond sans avoir jamais pu atteindre le carrefour. Si on fait faire de la croissance, il faut ajouter une certaine quantité à un moment dans le bazar. Principe de base mais bon... Personne pourtant ne veut faire face à ce mot de croissance. Quand les choses vont mal, on parle d'ailleurs de "croissance négative" et non de décroissance. Allez le langage, tu reprendras bien un coup de merlin dans la margoulette ? Sur ce point, nous avons l'exemple du 3e Reich (point Godwin atteint...) qui avait mis en place tout un langage technico administratif qui permettait aux braves allemands de continuer à envoyer à l'abattoir des gens sans se poser plus de questions. Il y a toujours eu de tout temps l'un ou l'autre type qui ont été bercés trop près du mur et qui ont vraiment un problème de câblage, mais à ces rarissimes exceptions sans importance près l'Allemagne nazie n'était pas un pays de psychopathes, ils ont juste réussie à trouver les mots justes. La déportation, c'était l'émigration des juifs vers l'Est etc... La comparaison a ces limites -en tant que tel nous n'envoyons pas les gens à l’abattoir- mais ce n'est quand même pas un mauvais parallèle.

Bon et puis on ne va pas continuer à critiquer la loi (on y serait encore demain...) mais le moment comique ne semble jamais prendre fin avec cette loi. Il y aussi la répression de l’obsolescence programmé dedans. C'est pareil, sur le principe tout le monde est d'accord. En pratique, faudra prouver que le metteur en vente a volontairement fait ce qu'il fallait pour. Bonne chance aux assoc's de consommateurs pour prouver le caractère délibéré et intentionnel alors que l'obsolescence programmé est devenu pour ainsi dire un réflexe spontané pour quasiment tout le monde, y compris pour le consommateur qui en général n'en a rien a carré. Et de toute façon, même sur le concept de répression de l’obsolescence programmé c'est foireux de partout, mais bref admettons et revenons à nos scientifiques dépressifs.

Sks illustre à merveille ce propos. Si le site est une bonne source d'informations scientifiques, pour le reste ce sont des tanches finis :

http://www.skepticalscience.com/10-things-...ate-change.html

Sans tout commenter -il y aurait tellement à dire...- mais pour sortir les contradictions les plus flagrantes. Le point numéro 8 propose de trier les informations factuellement :

For example, Google’s idea to rank websites based on facts when you search is one option Lewandowsky supports “in principle”.

Technology can also be used, in combination with social science, to identify “sock puppets” (a fake internet persona created by an unknown person) and “people who seek to scam online fora via multiple identities.” It can also be used to help keep trolls out of comment streams, Lewandowsky suggests.

As he explains: “There is evidence to suggest that comment streams are important and can unduly shape people's perception of an issue (i.e. not by the facts or arguments but by the emotive quality), and so this is a real challenge to deal with that’ll require both technology and clever social architectures.”

En gros, pour appeler un chat un chat, cela s’appelle le contrôle de l'information. Dire que Jason Box est un glaciologue, d'accord c'est factuel. Pour le reste qu'en est-il ? Jason Box est un glaciologue, un blond, un père de famille, etc... Si on trie les résultats de Google factuellement, qu'est ce qui doit ressortir ? Qu'il soit blond ? En quoi est-ce plus "factuel" que le fait qu'il soit glaciologue ?

Nous ne faisons que courir après les ombres de la vérité sans jamais pouvoir les saisir, et il n'y a bien souvent pas grand'chose de factuel même dans les sciences dites "dures". Et dans les autres domaines... À partir des faits dans ce monde réel, nous nous construisons une représentation du monde qui n'a plus rien de "factuel". Que peut-t-il y avoir de factuel dans une démonstration mathématique quelconque ? Les hypothèses de bases peuvent être factuelles, mais la démonstration est laissé à l'appréciation du type qui trace son chemin dans les équations. Il n'y a pas une démonstration qui soit plus factuel qu'une autre, aucune démonstration ne l'est. Et même, passons sur questions de savoir ce qu'est un fait, de ce qui ne l'est pas. Contrôler les résultats de Google, c'est bien un contrôle. La Chine fait aussi bien avec l'internet local, et trie elle aussi les résultats factuellement -factuellement du point de vue du parti... -. Mais forcément, comme la Chine est peuplé de jaunes, et que le jaune est fourbe par nature, quand la Chine contrôle internet c'est de la dictature. Par contre quand ce sont les gentilles dictatures démocraties occidentales qui propose de contrôler Internet, c'est pour le bien de tous. Le bon mot est sans doute : "It's not fascism when we do it". Et en effet le type dit quelques lignes plus loin :

10. Dictatorships are not the answer

Do we need a more ‘totalitarian’ style government to enforce the policies needed to address climate change? Short answer: no.

Mais mec, relis toi... Deux paragraphes au dessus il est proposé explicitement de contrôler par des moyens techniques l'information sur Internet. Si ce n'est pas une pratique dictatoriale, qu'est qui en est une alors ? On s'en fout de savoir si c'est Google qui de fait met en place le contrôle ou les gouvernements, de toute façon l’État a été vidé de sens et de substance depuis longtemps. Le contrôle de l'information est une pratique dictatoriale, il n'y a pas à essayer de faire rentrer une sphère cubique dans une pyramide conique. Il y a un type qui a écrit un bouquin, Le meilleur des mondes, qu'il est urgent de relire là.

Dans le même genre, Sks avait proposé un cours en ligne, Denial 101x, pour apprendre à gérer la désinformation entre autre chose :

https://www.edx.org/course/making-sense-cli...qx-denial101x-0

Dedans, ils y avaient notamment une discussion sur la vision du monde qu'a chacun. Et en particulier sur le gouvernement. Le résultat concret, on le voit arriver gros comme une maison. Le gouvernement est une des solutions pour la majorité des écolos, plus de réglementations, plus de contrôle d'Internet, et autres doux délires (mais évidemment, un gouvernement démocratique et non dictatorial). C'est là que j'ai appris que j'étais finalement bien plus conservateur que je ne l'aurais jamais imaginé moi même :lol2: En quelque sorte l'effet pastèque comme diraient les conservateurs justement, vert à l'extérieur rouge à l'intérieur. C'est bien le problème, le gouvernement. Dans notre système actuel d’États nations bouffé par la technique, les gouvernements non plus rien de démocratique et relève déjà d'une sorte de fascisme mou, et ce n'est surement pas en rajoutant de la réglementation à la réglementation qu'on s'en sortira. Le problème est la croissance, et la croissance de la réglementation n'est pas la solution... C'est comme foutre deux moteurs dans une voiture pour en faire une "hybride" ou comme défendre le PIB. C'est de la croissance, plus c'est plus, et ce n'est sûrement pas la croissance qui est une solution.

Nos scientifiques dépressifs sont donc dans cette position intenable, où ils se rendent compte que le climat commence à péter un boulard mais où dans le même temps ils défendent d'une manière ou d'une la technique, la croissance, et tous un tas d'autres idées qui ne feront qu'empirer la situation. James Hansen a l'air de s'en sortir plutôt bien à ce petit jeu de la dissonance cognitive, mais pour les autres scientifiques :

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Nous sommes tout à la fois dans un drame, parce que les personnages de cette pièce sont des bourgeois grotesques qui se débattent pathétiquement avec l'intrigue ; et dans une tragédie parce que nous nous prenons pour des rois et nous sommes écrasés par notre propre destin.

Cela ira mieux demain va...

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Oui, effectivement ;)

Par contre j'étais tombé y'a un moment sur ce lien en français que je tiens à partager au cas où quelqu'un serait intéressé : http://education.laglaceetleciel.com/antar...oire-de-science

Présenté à la manière d'un récit ponctué d'animations, de vidéos et de passages audio, il retrace les premières missions scientifiques en Antarctique, de la découverte de notre impact sur l'atmosphère jusqu'aux problématiques climatiques que l'on connait aujourd'hui.

Simple mais efficace je dirais :thumbsup:

Tient et à propos de banquise, vu que nous sommes parti pour nous viander je remets ici deux trois trucs sur la réaction de l'atmosphère. Je ressorts 2012 notamment, à l'époque il y avait eu matière à causer, et on peut reprendre ces éléments pour appuyer dessus une évolution de l'HN sans banquise. Atteindre le record sera assez compliqué cette année mais ce n'est pas hors de portée, la difficulté et l'enjeu va être de faire sauter toute la banquise à faible concentration mais forte épaisseur dans l'Arctique canadien. Pour l'instant, il y a un écart de seulement 250 000 km² avec l'aire de 2012 (un peu plus avec l'extension, environ 500 000 km²) et nous sommes peu ou prou au niveau de 2011 et 2010. Pour l'évolution de l'atmosphère sans banquise cependant, en 2012 donc, la France a touché du doigt les alizées :

post-3513-1438508151_thumb.png

post-3513-1438508164_thumb.png

Si un vent de Nord-Est barotrope peut-être autre chose que des alizées, faudra me dire quoi... Il manque effectivement une certaine persistance saisonnière comme tu disais, du coup on a seulement approché de très près la chose :whistling: mais bon... Effectivement une des conséquences les plus frappantes de 2012 est un décalage des cellules de circulations atmosphériques vers le Nord. Une des meilleures illustrations que nous avons est l'ouragan Sandy qui s'est payé le loisir de se barrer plein Ouest par 40°N dans l'Atlantique Nord.

Sandy_2012_track.png

C'est la première fois depuis au bas mot un millénaire qu'un ouragan se paye un voyage pareil. Tout les cyclones tropicaux qui ont impacté NYC étaient sur une trajectoire Sud -> Nord. Dans le passé, nous pouvons aussi le savoir grâce aux dépôts de sédiments et à la reconfiguration des plages lors de passage d'ouragans. Il est possible que certains faibles systèmes se soient barré plein Ouest eux aussi (l'ouragan de Long Island en 1938 a fini par tourner en rond en Nouvelle-Angleterre) mais c'était alors des systèmes faibles justement, avec seulement un tourbillon de basse couche. Faire bouger un gros bébé comme Sandy nécessite un flux d'Est faible, établi et peu cisaillé sur la profondeur de la colonne atmosphérique. Et vu le bulldozer que c'est pris la côte Atlantique, d'un point de vue paléoclimato il est très vraisemblable que des traces d'un précédent auraient été retrouvé si jamais il y en avait eu un. Le système le plus similaire connu est l'ouragan vagabond de 1903, et lui aussi était quand même plus Sud -> Nord que Est -> Ouest :

1903_Atlantic_hurricane_4_track.png

En plus, la ville de NYC est la plus vulnérable en cas d'ouragan remontant vers le Nord-Ouest justement. Étant donné la configuration de la baie de New-York, l'eau est canalisé par Long Island et reflue sur Staten Island et Brooklyn, et si la trajectoire est vraiment optimisé il est peu probable que Rockaway Peninsula tienne très longtemps dans son rôle de cordon littoral protégeant la grosse pomme. Ce n'était pas tout à fait la configuration de Sandy, mais ce n'est pas passé loin et ils ont déjà dû pas mal écoper fin Octobre à NYC. Bon maintenant que La Nouvelle Orléans et New York se sont fait torchés, on attend plutôt le tour de Miami (pour Miami aussi, la question n'est pas de savoir si ils finiront par se faire exploser la gueule, mais quand...) mais avec le RC qui continue ils n'ont sans doute pas fini d'écoper à New York. L'autre cas qui ressort de 2012 est Nadine, qui elle aussi s'est tapé un trip dans l'Atlantique, en allant titiller les Acores trois ou quatre fois, et en privilégiant à nouveau une trajectoire Est -> Ouest en plein Atlantique Nord. Il n'y a là aussi aucun précédent connu mais la climato est plus pauvre.

Une autre conséquence est la mise en circulation d'humidité. Pour le coup, 2015 se suffit à lui-même pour illustrer, avec Sachs Harbour qui a pris un mois de précipitations en 24h -et par des températures grassement positives de 3°C à 4°C ... -, le 29 Juillet :

http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=7146...=30&hora=00

Il est donc difficile de savoir comment l'atmosphère réagira à une perte complète de la banquise. La remontée vers le nord des cellules de circulations ou le plus grand brassage d'humidité sont effectivement des conséquences probables, mais dans le détail fin il est difficile de dire ce qu'il en sera. Il est sûr que l'atmosphère ne va pas basculer du jour au lendemain d'un état normal à un chaos complet dès que le dernier glaçon aura fondu, mais il y aura des conséquences et on peut déjà en percevoir quelque une. Cela reste pour l'instant du local, il est sûr que tout le monde s'en claque que Sachs Harbour s'est pris des seaux d'eau sur la tronche mais ce peut être une indication de ce que les régions subpolaires et polaires vont prendre de plus en plus de flotte en Été avec la fin de la banquise. Mais il est tout aussi certain que personne ne sait vraiment ce qui se passera quand la banquise aura définitivement plié bagage, et les modèles ne risquent pas d'être d'un grand secours. Le plus marrant -même si il est vrai que c'est peu probable- serait de voir les modèles météos devenir complétement incapable de modéliser quoique ce soit correctement, et donc gros problème pour la prévision :lol2:

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À propos de la théorie qui veut que le CO2 soit de la nourriture pour plante et que plus de CO2 c'est bon pour les plantes... À force de l'entendre, on va finir par se demander quand inventera-t-on des "lunettes de forêt" pour éviter d'être aveugler par le vert pétant de toute cette photosynthèse dopée au CO2. Dans la réalité concrète et pratique des choses la réalité est malheureusement un peu (beaucoup) plus subtile. Certes dans les années récentes le puits de carbone a capté de plus en plus de CO2 :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Puits_de_carb...t_la_for.C3.AAt

post-3513-1439067506_thumb.jpg

Et la tendance à la hausse semble continuer vaille que vaille malgré quelques années bien difficiles. Bon, sans même parler de photosynthèse et tout, à terme le puits terrestre de carbone va finir par lâcher prise. Entre le permafrost qui va se mettre à dégazer et les forêts de plus en plus sous pression suite à la déforestation et au changement climatique, il ne faut pas vraiment compter sur le pépère pour éponger le CO2. Cette charge reviendra principalement à l'Océan, qui a gagné le droit de souffrir pendant quelques millénaires pour éponger. Bref, pour en revenir à la photosynthèse donc. Il y a trois chemins de photosynthèses différents (et oui...) dont deux réellement importants. Pour les plantes du milieu aride, par exemple les cactus et plantes grasses, le chemin est la photosynthèse CAM (sans "e" :whistling: ) mais elle n'a pas vraiment d'importance. C'est un chemin de photosynthèse inefficace au possible et qui est utile seulement en cas de gros stress hydrique. Pour le reste il y a la photosynthèse C3 et C4. La différence revient essentiellement au fait que les plantes C4 ont évolué à partir des plantes C3 il y a une trentaine de millions d'années en réponse à une atmosphère de plus en plus pauvre en CO2. Les plantes ont donc développé la fixation C4 qui en gros concentre le CO2 avant la photosynthèse :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fixation_du_carbone_en_C4

Et là, il n'y a pas besoin d'être un docteur en fixation du carbone C4 pour voir arriver gros comme une baleine dans un aquarium à poisson rouge que la hausse de CO2 n'aura peut être pas des effets aussi délirants que promis pour les plantes C4... Là encore, ce n'est pas gagné gagné cette histoire.

Avant d'aller plus avant, un peu de remise en contexte s'impose également. Les plantes C4 ne concernent qu’environ 5% des plantes de ce monde, mais compte pour 20 - 30 % de la productivité primaire globale et de la fixation du carbone. Ce n'est donc pas tout à fait anecdotique. La fixation C4 concerne entre autre chose, le millet, le maïs, le sorgho, la canne à sucre, l'amaranthe, etc... Ce sont des plantes plus adaptés aux climats chauds et secs, et elles ne se rencontrent habituellement pas en dehors des zones tropicales et subtropicales. À l'exception notable du riz, dont le bidouillage génétique pour en faire un C4 lui aussi est un sujet d'actualité (autant essayer de transformer un éléphant en hyménoptère j'ai envie de dire...), les cultures vivrières des pays dit pauvres suivent la voie C4. C'est pareil, on voit là aussi arriver le truc à 400 000 kilomètres...

Bon, avant de battre des chevaux morts, quelques papiers permettent de jeter quelques lumières au sujet de la réponse, forte différente, des plantes C4 et C3 à la hausse de CO2 :

http://cdn.intechopen.com/pdfs-wm/18412.pdf

http://research.eeescience.utoledo.edu/lee...PhotosynRes.pdf

http://www.environmentportal.in/files/The%...vated%20CO2.pdf

Donc la fixation C4 du carbone permet à la plante d'ouvrir moins ses stomates, d'avoir une faible conductance stomatale, puisqu'elle concentre le CO2 avant la photosynthèse. Elle profitera surtout de la hausse du CO2 pour améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau donc. En pratique, cela implique que les plantes C4 montrent surtout une amélioration de la productivité dans un environnements plus riche en CO2 seulement dans les cas de déficit en eau. Des études montrent même à la limite dans certaines conditions expérimentales des réponses négatives à la hausse de CO2 pour des plantes C4 comme le sorgho. Cela promet pour le monde vert pétant gavé au CO2... En tout cas la hausse de la croissance (photosynthèse et donc fixation du carbone) des plantes C4 peinent donc à dépasser 10% avec un doublement de CO2 en moyenne. Cette hausse des performances est par contre d'environ 40% pour les plantes C3. En clair, quand on regarde la fixation du carbone par les plantes à travers le monde, un bon quart de cette fixation ne s'améliorera que de 10%. Quand on dit que le CO2 est de la nourriture des plantes, c'est vrai. Par contre, la hausse du CO2 a un impact bénéfique significatif pour une seule des trois voies de photosynthèse, la voie C3. Cela réduit quelque peu la portée de cette affirmation.

Illustration avec un "conservateur" -ou peu importe comment on qualifie ce genre de vision du monde- pur jus et grand négateur du RC (rien que le titre annonce la couleur, buy the truth. La vérité a maintenant un prix aussi, intéressant) :

http://buythetruth.wordpress.com/2009/06/1...co2-enrichment/

Le type raconte que la photosynthèse C4 concerne essentiellement les cultures des pays pauvres donc, le maïs, le millet, le sorgho, etc.. Il raconte que la hausse de CO2 améliore l'efficacité de l'utilisation de l'eau pour les plantes C3 et C4. Par contre la hausse du CO2 ne change pas grand'chose à la productivité des plantes C4, alors qu'elle dope la productivité des plantes C3. Bref jusque là on est d'accord. Et le type termine en concluant que les politiques visant à limiter la hausse de CO2 remettent en cause la capacité de cette planète à nourrir de plus en plus d'êtres humains. Mais mec... Justement, tu viens de montrer que précisément dans les pays pauvres où se produit le gros de la croissance démographique la hausse de CO2 ne changera pas grand'chose en pratique. Le but de toute cette argumentation c'est justement de lutter contre le complot néo malthusien des pastèques contre les pays pauvres (en théorie, parce que le complot néo malthusien des pastèques contre les pays pauvres je le cherche toujours perso) -à propos de pastèque il y en a une à la cuisine d'ailleurs :whistling: -. Si la hausse de CO2 n'a en pratique aucun effet bien important sur la productivité dans les pays pauvres d'Afrique et d'Amérique, cela ne sert à rien de défendre la hausse du CO2 pour nourrir ces pays... Au moins le type a compris que la photosynthèse n'était pas une grosse boîte noire identique pour toute les plantes, grosse boîte qui transforment bêtement du CO2, de l'eau et du Soleil en O2 et en sucres. La plupart du temps, les discussions sur la photosynthèse se limitent à nous expliquer qu'avec plus de CO2 on va vers un monde qui rayonne de vert de partout. Affirmation qui est vrai y compris pour ceux qui ne nient pas le RC et sont censé être un peu plus réceptif aux avancés des sciences. Pour le maïs ou le sorgho ou le millet on risque un peu d'attendre avant de voir ses promesses se réaliser. Et à moins d'arriver à faire pousser le riz au fin fond du Sahel -faut faire breveter là-, l'Afrique -ou l'Amérique, c'est même combat- risque de dépendre encore un bout de temps des plantes C4 pour sa subsistance... Plantes C4 pour les quelles plus de CO2 n'amènent pas forcément une amélioration très notable de la productivité en toute généralité rappelons-le.

De plus il y a une multitude d'autres facteurs qui vont s'entremêler. La hausse de la température, la modification des régimes de précipitations, l'eutrophisation, le changement de luminosité (via la modification de la couverture nuageuse, de la canopée, etc...) vont aussi se caramboler pour donner un résultat un peu près tout à fait inconnu. La voie C4 permet aux plantes d'avoir une conductance stomatale plus faible, et donc de perdre moins d'eau par transpiration. Cependant, cela implique également que les plantes C4 peuvent être potentiellement plus sensible au stress thermique que les plantes C3.

En toute généralité il y a très peu de chance que la végétation s'en sorte "bien" et continue de pomper du CO2, mais dans le détail fin c'est impossible de savoir. Il y aura des changements de ratios entre les plantes C3 et C4 dans les écosystèmes, de espèces qui vont disparaître, mais dans le détail personne n'en sait vraiment quelque chose. Pour être vraiment très général, on va vers une atmosphère qui n'a plus été aussi chaude et riche en CO2 depuis au bas mot il y a 15 millions d'années durant le Miocène. Entre temps, un paquet d'espèces se sont adaptés à un environnement en moyenne "froid" et pauvre en CO2. Il y a donc peu de chance qu'on puisse revenir sur 15 millions d'années d'évolution en 2 ou 3 siècles. Dit en français clair et plein, il y a peu de chances que cela puisse se passer "bien" à un moment.

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Pour ceux qui sont en manque de records et de sensations fortes, il y a toujours et encore le glacier Jakobshavn. Il est établit un peu près en permanence des records le coco, et même en 2013 et 2014 (quand la banquise s'étendait tant et tant qu'on aurait pu croire à un nouvel âge glaciaire....) le Jakobshavn reculait et poursuivait son effondrement. En 2015, pas grand'chose ne change. Après un vêlage exceptionnel en Février qui a fait reculer le glacier au niveau du retrait minimum de 2014, un nouveau "morceau" de glace vient de terminer à la mer. Les estimations donnent une perte de 6 à 12 km² (la fourchette est un peu large :lol2: en attendant une évaluation plus précise) et un volume de l'ordre de 10 km^3. À nouveau la particularité de ce glacier est qu'il n'est pas seulement en train de fondre, il s'effondre littéralement dans la mer :

http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view...i=iotd_readmore

Chaque année ou presque depuis la fin du dernier siècle, le Jakobshavn finit un peu plus loin dans les terres :

http://imageshack.com/a/img909/7544/2a7P9D.jpg

Actuellement, on a mis en route une boucle de rétroaction positive qui va accélérer la perte de masse et garantir que chaque année ou presque le glacier recule un peu plus en effet. Wikipédia a une image funky patate pour présenter le bouzin :

Antarctic_shelf_ice_hg.png

En français,

ice : glace

calving : vêlage (pour ceux qui n'auraient aucune lumière en anglais, je vous rassure le terme anglais est tout aussi fleuri et imagé qu'en français :lol2:Mvc-569f.jpg ), c'est quand le glacier pousse très fort et lâche deux trois icebergs

calving line : ligne de vêlage

ice sheet : calotte glaciaire

sea ice : banquise

polynia : polynia (un "trou" dans la banquise, exemple cette année la banquise avait beaucoup de polynias et donc elle s'est fait mettre. Amis de la poésie, bonsoir :whistling: )

ice shelf : barrière de glace

Le Jakobshavn, fut une époque pas si lointaine (il y a encore 10 ans...) ressemblait à ce schéma. La barrière de glace servait de "bouchon" pour le glacier et le stabilisait. Seulement, au début des années 2000 la barrière de glace a sauté (avec les gros reculs des années 2001 - 2002 - 2003) et le glacier s'est retrouvé alors avec ses plus de 1000 mètres d'épaisseurs suspendus dans le vide. Sur l'image de Wikipédia, c'est comme si le glacier se retrouvait sans sa barrière de glace, avec une ligne de vêlage au bout des flèches indiquant l'écoulement de la glace. Toute l'épaisseur du glacier reste alors face au vide avec l'eau de mer qui rentre de partout et lubrifie la base. C'est ce qui a fini par arriver en 2003 - 2004 quand la langue de glace a complétement disparu (cf. l'image avec la ligne de retrait). Depuis 2005 le Jakobshavn est donc devenu une "cascade de glace", un mur de 1500 bientôt 2000 mètres de haut en équilibre instable face à la mer. Pas besoin d'un dessin pour comprendre que cela se finit assez mal du coup... La particularité du Groenland de manière générale est sa pente qui est incliné vers l'intérieur des terres. C'est-à-dire que le centre du Groenland est sous le niveau de la mer. Ce qui implique que plus les glaciers vont reculer et plus la mer va pouvoir avancer, lubrifier la base, et plus le Groenland va se transformer en une immense falaise de glace en équilibre instable au dessus de la mer :

vfiVlO.jpg

C'est la raison pour laquelle les scientifiques un peu sérieux pensent que l'Océan pourrait s'élever de 1 à 2 mètres d'ici la fin du siècle. Non pas seulement par la fonte, mais aussi par l'effondrement pur et simple du Groenland et de l'Antarctique à la mer. Et vu comment est parti le Jakobshavn ou le glacier des pins ou d'autres glaciers, la théorie est plus que crédible. Il reste à expliquer pourquoi le GIEC est dans le déni complet en cherchant frénétiquement à minimiser les conséquences du RC avec une hausse de 60 ou 80 centimètres au pire de l'Océan. Si on arrive à tenir une élévation aussi faible, c'est soit qu'on aura mis des filets de protection pour les falaises sur les glaciers, soit que la Terre aura pris un coup de froid digne de l'époque des mammouths... C'est aussi l'argumentation que tient J. Hansen quand il avance une hausse de 5 mètres de l'Océan d'ici la fin du siècle. Ce n'est réellement pas un problème thermique, c'est juste un problème dynamique. Et vu la vitesse à laquelle le Jakobshan dégeule de la glace, 5 mètres c'est dans le haut de la fourchette mais cela peut s’argumenter en effet.

Et pour illustrer, une image récupérée du forum de Neven pour montrer la topographie sous le Jakobshavn :

post-3513-1440167638_thumb.jpg

Le zoom est sur la branche Sud du glacier, à comparer à l’image plus générale de la ligne de retrait. Il y a des rebords (sill) qui peuvent servir de point d'arrêt pour le glacier, mais la fonte et l'inclinaison de la pente vers l'intérieur vont inexorablement poussé le Jakobshavn à perdre de la masse encore et encore. De plus, avec ce vêlage, toute la zone au Nord qui est aussi sous le niveau de la mer s'est retrouvé libéré, et un nouveau front va probablement s'ouvrir sur la face Nord de la branche Sud (cela va commencer à devenir compliqué à suivre avec le Nord du Sud et le Nord et le Sud :lol2: ). La bonne nouvelle, c'est que le lit du Jakobshavn se projette ainsi jusqu'au centre du Groenland. C'est donc une sacrée saigné qui se prépare pour les décennies et les siècles à venir...

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Petite image des événements marquants de Juillet 2015 :

201507.gif

http://www.ncdc.noaa.gov/

A noter aussi que le jour du dépassement de notre crédit annuel de ressources est de plus en plus tôt, cette année on l'a atteint le 19 août :

http://www.footprintnetwork.org/images/upl...EOD14french.pdf

"Le Jour du Dépassement (« Global Overshoot Day ») indique chaque année la date où l'Empreinte Ecologique dépasse la biocapacité. Il intervient cette année le 19 août alors qu'il était tombé début octobre en 2000, selon Global Footprint Network — une indication claire que le processus d'épuisement des ressources naturelles s'accélère."

On peut s'imaginer la "dette", envers la planète, que l'on enrichie chaque année de façon de plus en plus forte. :rolleyes:

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Tient, il y a Sks qui repart dans le soutien des énergies renouvelables :

http://skepticalscience.com/100-percent-renewable-power.html

http://web.stanford.edu/group/efmh/jacobso...USStatesWWS.pdf

Il y aurait 15000 problèmes à soulever avec ce papier, mais en premier lieu ils admettent qu'il faudrait baisser la consommation d'énergie pour les USA. Ils passent d'une consommation de 2400 Tw à une consommation de 1591 Tw en 2050, soit une baisse de 34% de la consommation énergétique.

Le premier problème qu'on peut soulever donc est celui-ci :

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La consommation d'énergie (source BP) et le PIB (source World Bank) sont fortement liés. Comme on prend le cas des USA en particulier la relation n'est pas tout à fait net (ils contrôlent le dollar et un peu près le monde en fait et ils s'en servent à cœur joie pour forcer leur croissance au détriment du reste du monde), mais en gros le PIB corrigé de l'inflation prend 0.5% si la consommation d'énergie prend 1%. Et ce n'est pas la peine de retourner le problème dans tout les sens pour justifier mais si l'efficacité énergétique, mais si l'utilisation plus efficace de l’électricité etc... C'est l’énergie (et le pétrole) en particulier qui alimente la croissance, et si on faisait le même graphique pour le monde le résultat serait plus net encore malgré la course à l'efficacité énergétique de ces dernières années. Donc les auteurs du papier propose aux USA de subir d'ici 2050 une récession économique de ~70% en dollars constants. C'est-à-dire qu'en comptant l'inflation, ils proposent de couler l'économie des USA de l'ordre 80-90% (si le dollar n'implose pas d'ici là...). Très crédible comme scénario en effet. De plus, on pourra dire que oui mais en 19 qq chose (ce doit être vers 1975) les USA avaient une conso final d'énergie de 1591 TW et le PIB n'était pas inférieur de 70% au PIB actuel. Oui mais justement la relation se fait avec un facteur 0.5 (il est certain d'ailleurs que l'évolution n'est pas linéaire soit-dit en passant, mais admettons). Sauf qu'on parle d'une relation linéaire sur des pourcentages, ce qui induit déjà une non linéarité en soi. Bref si les USA ont la bonne idée de baisser leur consommation d'énergie, leur économie s'effondre. Et pour le monde, c'est pis encore, on n'a pas encore trouver le moyen de vendre nos dettes aux martiens en échange de barils de pétrole.

Il y a de quoi attendre avec impatience l'échec de la COP21. En tout cas, ce torchon est une bonne illustration de ce qui nous attend si les gouvernements se décident à signer un truc. Ils nous vendront du rêve sur les éoliennes et le solaire. Perso, vaut mieux qu'ils ne signent rien et se quittent fâcher, c'est plus propre de ne pas se faire bourrer le cul de paille.

Modifié par paix

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