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symphorinois

Histoire surprenante et insolite des mots.

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Je vous propose, durant cet été, une balade à travers des expressions, des locutions, des mots de la langue française. On devrait s’amuser et s‘étonner de ces racines qui unissent les francophones notamment en France, au Québec et en Belgique.

Quelle langue « acrobatique » que ce français qui permet de trouver une « maison louche » dans un village où, la nuit, le seul établissement ouvert est une « maison close ».

Chaque jour, dans la mesure du possible, je vous proposerai l’histoire d’un mot en l’illustrant d’une photo originale. Le mot choisi sera fonction de mon humeur…

Histoire de se cultiver cet été en s’amusant du texte et de vos commentaires.

[ Source : R. HENRY – Ed. Frison-Roche.- Paris 1997]

ONCLE SAM (1-07/07/05))

Cette expression naquit dans la ville de Troy (dans l’état de New York), pendant la guerre de 1812 (entre les américains et les anglos-canadiens). L’inspecteur du gouvernement était Uncle Sam Wilson et, quand la guerre éclata, l’intendant Elbert Anderson, de New York, acheta de gros approvisionnements de bœuf, de porc et de marinades pour l’armée.

Or, c’est Wilson qui, après inspection des denrées, les frappait du tampon marqué « E.A.U.S. » signifiant « Elbert Anderson pour les Etats-Unis ».

Le sigle U.S. pour United States était encore nouveau et le personnel de l’intendance en vint à conclure que U.S. signifiait « Uncle Sam » Wilson.

Ces mêmes employés, une fois mobilisés, propagèrent ce quiproquo dans l’armée. La presse le reprit, avec ironie au début, mais, peu à peu, l’Oncle Sam fit son chemin au point de représenter aujourd’hui la nation américaine.

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C'est une super idée sympho ! thumbsup.gif

Modifié par Andenne

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J'attendrai tes "billets" avec grand plaisir!

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Ton idée me plaît bien, Symphorinois thumbsup.gif !

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Invité Kikoo

Il est vrai qu'un peu de culture de notre langue natale ne s'avère pas inutile! thumbsup.gifthumbsup.gifthumbsup.gif

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AUBERGE : on n’est pas sorti de l’auberge (2-08/07/05)

Au Québec, au dirait « qu’on n’est pas sorti du bois ». L’expression signifie qu’on se trouve dans une situation précaire et qu’on n’est pas prêt d’en avoir fini avec les difficultés.

L’origine de cette locution est incertaine. Selon quelques étymologistes, il faudrait remonter à une effroyable histoire (vraie) d’aubergiste tueur de clients ! Il s’agirait de faits qui eurent lieu au début du XIXe siècle à l'auberbe de Peyrebeille, dans un coin perdu des montagnes de l’Ardèche. Des crimes horribles y furent commis, les patrons assassinant les clients pour dérober leur argent. Les criminels restèrent impunis pendant 20 ans. Finalement, la justice s’en mêla et ils furent exécutés. Tout voyageur désirant passer la nuit à Peyrebeille n’était évidemment pas « sorti de l’auberge ».

Une autre version, moins romantique et dramatique, se base sur l’argot des truands chez lesquels « auberge » signifie « prison ».

« Les condés et l’bignole m’ont retapissé devant l’curieux. J’vais encore me farcir trois piges de cabane. J’suis pas sorti de l’auberge… ». Traduction : Les agents de police et le concierge m’ont reconnu devant le juge. Je vais encore prendre trois ans de prison. Je ne suis pas près d’en sortir.

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très sympa, ton sujet ! Encore !

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Selon quelques étymologistes, il faudrait remonter à une effroyable histoire (vraie) d’aubergiste tueur de clients ! Il s’agirait de faits qui eurent lieu au début du XIXe siècle

Serait-ce cette histoire qui a inspiré Claude Autant-Lara, pour l'élaboration du sénario de son film "L'Auberge Rouge", avec Fernandel?

Symphorinois, peut-on te soumettre des expressions populaires dont on désirerait connaître les origines supposées? smile.gif

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Effectivement, Toine. L'histoire de cette auberge est à l'origine du film.

Pas de problème à propos des expressions populaires. Mais il y en a tellement. Je doute que ma documentation puisse y faire face. Mais tous les membres de MB peuvent se mettre à l'oeuvre. Un petit devoir de vacances bien agréable !

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ECHALOTE (3-09/07/05)

Gérard de Nerval écrivait : « Des huîtres d’Ostende avec un petit ragoût d’échalotes découpées dans du vinaigre… ». Qui ne connaît cette façon « acide et savoureuse » de déguster les huîtres, à moins qu’on ne se contente de citron… Notons que la sagesse populaire connaissait l’efficacité de l’acidité du vinaigre ou du citron contre le bacille d’Eberth, courant à une époque où la typhoïde galopait dans certaines régions ostréicoles.

Mais revenons à nos échalotes, mot dérivé du latin Ascalona cepa (oignon d’Ascalon). La ville d’Ascalon, sur la Méditerranée, était l’une des cinq cités royales des Philistins. Elle passa successivement aux Hébreux, aux Grecs, aux Romains et aux Arabes. En 1099, lors de la première croisade, elle fut prise par les croisés qui apprécièrent ses oignons, dont il rapportèrent des bulbes en Europe. Et le nom de cet oignon passa d’Ascalon à échalote en transitant par l’ancien français « échalogne », ingrédient indispensable notamment dans les potages.

Or, devinez quel est le croisé qui s’empara d’Ascalon ? Godefroid de … Bouillon !

P.S. : Je vous adresse ce billet depuis Nieuport, connecté par hasard à un réseau WiFi ouvert. C'est beau la technique, non ?

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CANTONADE (4-11/07/05)

« Y a-t-il un médecin dans la salle ? » Voilà un bel exemple de « cantonade » (ce qui signifie : parler haut dans une assistance où l’on ne s’adresse à personne en particulier).

Autre exemple : « On demande Monsieur X au téléphone ».

L’expression vient du théâtre où une réplique « à la cantonade » s’adresse à des personnages qui ne sont pas en scène et que l’on suppose dans les coulisses. En occitan, la « cantonada » (prononcer cantounada) désigne l’angle extérieur des murs d’un bâtiment, autrement dit le coin de la maison (même famille étymologique que « canton », coin de pays).

Jadis, les troupes d’acteurs étaient itinérantes et dressaient leurs tréteaux en plein air, adossés à une maison ou à une grange, la scène étant délimitée par les deux « cantonadas » de la façade. En parlant « à la cantonade », on s’adressait donc à l’extérieur de la scène, à personne en particulier.

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BORDEL (5-12/07/05)

Les rois de France n’étaient pas des saints, loin de là ! Pourtant, il y en eut au moins un, Louis IX, qui devint Saint Louis. Il était marié à Marguerite de Provence. A cette époque (coutume qui réapparaît de nos jours), à la fin de la messe, les fidèles donnaient le baiser de paix à leur voisin ou voisine. Or, par hasard, la reine Marguerite rendit ce baiser à une fille publique « habillée comme une dame honnête » (robe de queue, collerette renversée et ceinture dorée)… Furieuse quand elle sut de qui il s’agissait, elle exigea du Roi une ordonnance chassant les prostituées de Paris (et Dieu sait s’il y en avait !). Naturellement la loi ne fut pas appliquée et les filles exercèrent un peu partout en cachette. La prostitution devint clandestine (rien de nouveau sous le soleil de MB).

Ce que voyant, Louis IX institua un impôt spécial pour ceux qui hébergeaient les prostituées (quels que soient les vices et les époques, les gouvernements trouvent toujours le moyen d’imposer une taxe). Mais, personne n’aime les taxes et presque toutes les filles quittèrent la capitale pour s’installer, non loin, dans de petites loges dont les parisiens trouvèrent vite le chemin…

Ces loges furent appelées « bord », mot saxon signifiant « petite loge en planche » (board en anglais). Très rapidement, ce mot devint « bordel ».

C’est donc indirectement à la reine Marguerite, épouse de Saint Louis, que l’on doit ces établissements qui, depuis 1258, ont traversé les âges…

Modérateur: le vert étant la couleur de modération, pour éviter toute confusion, j'ai modifié la couleur des textes wink.gif .

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POT AUX ROSES (6-13/07/05)

« Les femmes sont trop enclines à s’intéresser au rose dont elles se fardent les joues… », écrivait un ancien auteur. Comme elles voulaient avoir belle mine, elles utilisaient des secrets cosmétiques, jalousement gardés. Quand l’une d’elles arborait un teint frais, d’un rose délicat (ce qui était rare), les envieuses cherchaient et découvraient quelque fois son « pot au rose », c’est-à-dire le pot où se trouvait son fameux rose…dévastateur pour la concurrence féminine.

Aujourd’hui, nous disons « découvrir le pot aux roses », quoique la fleur (à part la couleur) n’ait rien à y voir.

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très chouette, Sympho: continue ! thumbsup.gif

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CASSE-PIEDS (7-14/07/05)

Ils importunent, ils dérangent. Aujourd’hui, ce n’est pas trop grave, les casse-pieds embêtent sans plus. Mais, au Moyen-Âge, les bourreaux des salles de « question » (c’est-à-dire de torture) cassaient réellement les pieds des suspects entre deux planches reliées à une vis. Ces experts savaient qu’à part le sexe, les pieds convenablement « travaillés » constituaient la partie la plus sensible. Belle époque…

P.S. : je parts quelques jours dans mes polders. Bonne continuation sur MB.

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J'aime bien tes "billets" Symphorinois!

Il faut continuer! et modifier ta signature...Cool, comme disent nos gosses laugh.gif

Bonnes vacances!

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Merci et bon séjour dans les Polders... dépaysant et relaxant au possible, très bon choix thumbsup.gif !

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symphorinois Ecrit le mercredi 13 juillet 2005, 21:49

quelques jours dans mes polders
Si mes souvenirs sont bons..... il doit avoir une ancienne abbaye en ruine, mais dans le coin, il y a une bonne bière !!!! moi, je vais aller à jardinnnnn plageeee les haricots adorent la lumière, mais aussi la chaleur !!!! je vais devoir faire du congelplage ...... des kg !!!!

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CANARI : un oiseau qui a du chien… (8-20/07/05)

Las Palmas, Santa Cruz de Tenerife… souvenirs de ces îles merveilleuses que sont les Canaries… lesquelles sont à l’origine de ce gentil et bel oiseau qu’est le canari. Or, si l’oiseau doit son nom aux îles, ces dernières doivent le leur… aux chiens. En effet, les romains, lorsqu’ils découvrirent la Grande Canarie, furent frappés (et probablement mordus…) par le grand nombre de chiens qui la peuplaient. Ils la baptisèrent donc « Canariae », de « canis », chien.

P.S. : Je suis revenu de mes polders. Bon Dieu, ce que vous avez pu écrire en quelques jours...

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