Climat méditerranéen

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Bonjour à tous,

À l'aube des vacances, je vais vous parler du climat méditerranéen.

Ce climat se caractérise par une mauvaise saison (fin de l'automne, hiver et début du printemps) où le temps est doux mais variable, avec régulièrement de la pluie, et une bonne saison (fin du printemps, été et début de l'automne) où le temps est chaud, sec et ensoleillé.

Si l'on se réfère à ces critères, on peut trouver ce climat également ailleurs qu'en Méditerranée, comme dans le sud du Portugal, sur la côte du Maroc, mais aussi en Californie, au milieu du Chili, dans certaines parties de l'Afrique du Sud et dans le sud de l'Australie (dans l'hémisphère sud, les saisons sont bien sûr inversées). Toutefois, l'été, dans ces régions, est généralement un peu moins chaud que dans un climat méditerranéen "pur".

Dans le bassin méditerranéen, il existe par contre quelques petites zones où le climat n'est pas méditerranéen. C'est le cas notamment de la plaine du Pô en Italie et de la côte adriatique près de Venise, du nord de la Grèce autour de Thessaloniki, de Kavala et d'Alexandroupolis, et de la Mer Noire où le climat, en raison d'un hiver plus froid, présente déjà des caractéristiques continentales.

Dans cet article, je me contenterai de détailler le climat méditerranéen en Méditerranée, et en été (vive les vacances !)

Comme je l'ai dit, l'été y est généralement chaud et sec. Ceci est dû notamment à la présence d'air chaud en altitude, en raison de la remontée vers le nord des anticyclones subtropicaux. On note souvent des températures de 20, voire 25°C à 1500 mètres d'altitude et 10°C voire plus à 3000 mètres d'altitude. D'autre part, l'eau de la mer est légèrement moins chaude que les terres environnantes, ce qui contribue également à limiter l'instabilité. Toutefois, la Méditerranée étant une mer chaude, il n'y a que peu de brumes comme on en rencontre en Californie par exemple. La différence de température entre les basses et les hautes couches de l'atmosphère, en Europe méridionale, est souvent idéale pour le grand beau temps (pas trop instable, mais trop stable non plus).

Au sol, le régime est souvent anticyclonique aussi, par des extensions de l'anticyclone des Açores dont des cellules se détachent et se déplacent vers l'est. Ce sont ces cellules qui donnent pas mal de nuances au climat méditerranéen. Lorsqu'une nouvelle cellule s'approche, les vents tournent d'abord au nord et ces vents portent souvent des noms célèbres comme le mistral ou la tramontane. Ce sont justement les montagnes situées au nord qui déssèchent ces vents (effet de foehn). Mais il s'agit à l'origine d'air polaire, ce qui tempère fortement la chaleur. On observe alors 25 à 27°C avec beaucoup de soleil.

Ensuite, l'anticyclone se déplace, on se trouve près du noyau, le vent se calme et les températures montent rapidement, surtout à l'intérieur des terres (jusqu'à 35°C ou plus en Espagne et en Grèce, entre 30 et 35°C en Italie). Le long des côtes, tous les systèmes locaux de brises de terre et de mer fonctionnent alors à merveille, parfois pendant des semaines d'affilée, et les températures se limitent généralement à 30°C. On voit alors des cumulus se former à l'intérieur des terres, mais pas sur la mer.

Ensuite, une fois que l'anticyclone se trouve à l'est, les vents se mettent à souffler du sud. C'est le sirocco qui amène des températures étouffantes. Ce sirocco peut d'ailleurs avoir des caractéristiques fort différentes d'un endroit à l'autre. Sur les côtes méridionales des grandes îles (Corse, Sardaigne, Sicile, Crête) et sur les "Costas" espagnoles, le temps devient alors fort humide. La température ne dépasse guère 34 ou 35°C en raison de l'eau de la mer, mais toute l'humidité reste prisionnière en-dessous d'une inversion et on a une impression d'étouffement. Sur les côtes septentrionales de ces mêmes îles, ainsi que sur la côte adriatique italienne et certaines côtes grecques, le scirocco subit un effet de foehn et est au contraire très sec et très chaud, avec des températures parfois supérieures à 40°C et des nuages lenticulaires. Il fait aussi très chaud à l'intérieur des terres, tellement chaud parfois qu'en dépit de l'air chaud en altitude, l'air devient instable et des orages de chaleur isolés peuvent se former.

À l'arrivée d'une nouvelle cellule anticyclonique, le vent tourne à nouveau au nord et il se forme un front froid. L'activité de ce front dépendra grandement de la subsidence en altitude en raison des anticyclones subtropicaux qui, à ce niveau, au moins tendance à se détacher en cellules séparées.

Lorsque l'anticyclone d'altitude tient bon, il continue à faire chaud à haut niveau et aucun orage ne peut se former. C'est souvent le cas dans le sud de l'Espagne, le sud de l'Italie et la Grèce. Le front se marque alors par des rafales de vent (parfois violentes) et des altocumulus castellanus, parfois aussi des cumulus ou des altocumulus lenticularis (la présence de l'un ou de l'autre type de nuage dépend douvent de la topographie des lieux). Le raffraîchissement a lieu, mais sans le moindre orage. C'est la sécheresse persistante.

Plus au nord (Côte d'Azur, Nord de l'Italie, Balkans), l'anticyclone d'altitude est moins développé et ces changements de cellules anticycloniques donnent alors lieu à des orages souvent spectaculaires, également accompagnés de fortes rafales de vent, voire de réelles tempêtes. Plus rarement, une dépression d'altitude, détachée des courants d'ouest, parvient à se fourvoyer jusqu'en Méditerranée (le Golfe de Gênes est un lieu de prédilection pour cela) et le temps reste orageux pendant plusieurs jours consécutifs, voire des semaines. La région de Venise, par exemple, connaît un été pourri environ une fois par dix ans. La mer étant assez chaude, les orages sont à peine atténués sur la mer, ou parfois même renforcée par la présence de cisaillements supplémentaires (interaction avec les brises de mer).

L'est de la Méditerranée connaît un climat particulier. Les cellules détachées de l'anticyclone des Açores sont arrêtées à un certain moment dans leur progression vers l'est en raison des contre-courants des moussons d'été qui balaient toute la Méditerranée orientale. En d'autres termes, les vents de sud-ouest humides qui règnent en été en Inde sont compensés par des vents du nord en Turquie, Israël et Égypte, et même sur les îles grecques. Ces vents du nord sont d'une très grande régularité (les cellules de l'anticyclone des Açores restant à l'ouest). Ils se lèvent vers la fin du mois de mai et persistent pendant toute la bonne saison. Les coup de scirocco, fréqents au printemps dans ces contrées, disparaissent presque complètement en été pour ne réapparaître qu'en automne. À Tel Aviv, par exemple, les records de chaleur, de l'ordre de 46 à 47°C, s'observent le plus souvent en mai. En juillet et août, la température ne dépassent jamais les 40°C en raison de la constance de la brise de mer qui, là, est même renforcée par ces vents du nord.

Ces derniers apportent aussi un très agréable rafraîchissement sur toutes les côtes nord des îles grecques, y compris la Crète, ainsi que sur les côtes d'Égypte. Alexandrie ne connaît pas un été exagérément chaud. Il faut rentrer dans les terres jusqu'au Caire pour retrouver la chaleur.

Sur les côtes turques du sud de l'Anatolie, par contre, ils sont responsable d'un été très chaud. En fait, l'Anatolie est surchauffée en été et ces vents du nord, en plus, empêchent partiellement la venue de la brise de mer. Ce phénomène est tellement constant que les eaux de la mer, à leur tour, deviennent chaudes (souvent des eaux de 30°C au mois d'août autour de Chypre). Les eaux turques sont bien plus chaudes que les eaux égyptiennes, pourtant situées nettement plus au sud. Ce phénomène touche également toutes les îles situées trop près de la Turquie, comme Rhode ou Chypre, qui connaissent des étés très anormalement chauds pour des îles. En contre-partie, leur chaleur est plus régulière (constamment autour de 35°C) que celle de la Sicile par exemple, où l'on passe de 28 à 44°C en quelques minutes lorsque le scirocco se lève.

Tout l'est de la Méditerranée a pourtant un point commun : la sécheresse. Aucun des phénomènes décrits ci-dessus n'est propice à la formation d'orages. Les vents du nord se dessèchent au-dessus des Balkans ou de l'Anatolie.

Encore un dernier mot sur les températures maximales moyennes le long des côtes en juillet et août. Elles se situent autour de 30°C en Andalousie (en raison de la proximité de l'Atlantique) mais sont plus élevée du côté d'Alicante. Sur la plupart des petites îles (Ménorque, Ibiza, Ponza, Capri, Myconos, ...), la température se situe autour de 28°C. On retrouve également ces températures à la Côte d'Azur et sur les côtes de l'Adriatique. Elles tournent à nouveau autour de 30°C sur les côtes algériennes et égyptiennes, et sont légèrement supérieures en Tunisie. La Corse, la Sardaigne et la Sicile connaissent des différences en raison de la topographie des côtes, avec une fourchette de 28 à 32°C. C'est le cas aussi de la Grèce continentale, mais avec une fourchette plus élevée (31 à 34°C). Le sud de la Turquie connaît les températures moyennes les plus élevées en bord de mer (35°C et plus près d'Adana). Au Liban et en Israël, la température redescend progressivement... en allant vers le sud !

Cumulonimbus

[Bréhat 0]

Merci pour cette belle évocation du climat des endroits de vacances et de rêve pour beaucoup

[dada 0]

Merci Cumulonimbus !

[aru1961 0]

Merci pour ces explications cumulonimbus

Et c'est le climat que je préfère

[Invité Kikoo]

Excellente explication, il n'y a rien à dire!