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Les Forums de MeteoBelgique
skcrobiac

Temperatures diurnes extrêmes

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Bonjour à tous!

Suite au message très intéressant de cumulonimbus concernant les Mille visages de l'été, je voudrais vous faire part, à moins que je n'enfonce des portes ouvertes sad.gif , de la méthode que j'emploie pour pronostiquer les températures maximales et minimales en surface, symbolisés respectivement par Tx et Tn.

Je me sers pour cela d'un diagramme d'état T-log P vierge que l'on peut notamment trouver ICI (puis en sélectionnant Europa et Belgien - Uccle)

Pour pronostiquer Tx, il suffit d'y reporter la température à 850hPa d'un modèle numérique pour une région considérée, calculée pour un instant aussi proche que possible du midi local (pour nous 12h TU convient parfaitement wink.gif . Dans le cas le plus simple (masse d'air unique pour la date considérée), il ne reste plus qu'à tirer une courbe vers le niveau de pression correspondant à la surface de la région considérée, c'est-à-dire

* une adiabatique sèche si la couverture nuageuse ne doit en principe pas dépasser 4/8

* une pseudo-adiabatique saturée sinon

Dans le cas de l'été, vu que la durée de l'insolation théorique varie grosso modo de 12h à 16h pour nous (equinoxes-solstice), on peut se servir systématiquement d'une adiabatique sèche (ce qui rejoint l'article de cumulonimbus).

La situation se complique dans un premier temps, si une inversion de subsidence se produit sous les 850hPa. Dans ce cas, on doit prendre comme température de niveau supérieur celle juste sous cette inversion, puis procéder comme plus-haut. Le hic, c'est qu'il n'y a guère que les sondages réels ou les sondages-modèles à court terme qui permettent de déceler ce genre de situation, soit pour du très court terme.

La situation se corse vraiment lorsque l'on assiste à un passage frontal. La détermination de Tx réside dans l'horaire de transition de masse d'air.

Pour un front froid, si la transition

* a lieu juste ou peu après le milieu de la journée, on peut ne pas apporter de correction;

* a lieu entre l'occurence du minimum écoulé et du maximum à venir, alors on procède en deux étapes. Premièrement on calcule deux Tx: Tx1 pour la masse d'air préfrontale, Tx2 pour la masse post-frontale. Ensuite on interpole la température atteinte dans la masse d'air juste devant le front (c'est pour cela qu'on a besoin de Tx1) que l'on compare à Tx2. On prend enfin le maximum des deux comme Tx. Un dernier accident peut survenir s'il pleut (ou neige) beaucoup, auquel cas il faut corriger à la baisse;

* a lieu avant ou juste à l'occurence du minimum écoulé, alors on calcule Tx comme pour une masse d'air unique, la masse froide

Pour un front chaud, on transpose simplement d'après le moment de passage:

* milieu de journée, peu ou pas de correction;

* après l'occurence du maximum, calcul de Tx1, Tx2; interpolation entre Tx2 et Tn à venir puis sélection du maximum absolu;

* peu après le minimum écoulé, on considère Tx de la masse chaude.

Pour le calcul de Tn, il existe une méthode vraiment simple et efficace: celle de McKenzie. Elle est donnée oar la formule suivante:

* Tn = 1/2 * (Tx+Td) - K

où Td est la température du point de rosée en surface déterminée au même moment que Tx (GFS par exemple procure ce type d'information de 6h en 6h, et donc pour 12h, ce qui convient parfaitement);

où K est une constante qui varie selon le vent moyen et la nébulosité nocturnes. Pour nos régions, K varie grosso modo de 1(vent supérieur à 30-40km/h, nébulosité 7 à8/8) à 7 (vent nul ou variable, pas de nébulosité). (J'essayerai de vous dresser une belle table)

A nouveau, s'il y a passage frontal nocturne, il faut recommencer toutes les comparaisons selon l'horaire de passage et selon les mêmes tests logiques que précédemment, ouf! whistling.gif

Je vous souhaite de bons calculs wink.gif

Modifié par skcrobiac

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Merci pour ces informations et le graphique skcrobiac thumbsup.gif

demain j'essaie wink.gif

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Merci pour ces informations et le graphique skcrobiac thumbsup.gif

demain j'essaie wink.gif

Toujours avec plaisir smile.gif

A la longue, tu pourrais même te constituer toi-même ta propre table "gaumaise" de terme correctif K, ce qui serait possible déjà si tu disposes de relevés archivés facilement traitables...

Bonne soirée

sleeping.gif

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Tu dois avoir déjà travailler dans un service météo.

Pour Mac Kenzie, il faut tenir compte aussi de la saison. L'hiver, les nuits sont bien plus longues qu'en été.

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Pour Mac Kenzie, il faut tenir compte aussi de la saison. L'hiver, les nuits sont bien plus longues qu'en été.

De fait, elles sont significativement plus longues. Toutefois, la diminution de température par le rayonnement terrestre suit la loi de Stefan proportionnelle à la quatrième puissance de ladite température. Or, comme les températures hivernales diurnes sont significativement plus basses que dans les autres saisons wink.gif , la quantité rayonnée par le sol n'entraîne pas de variation suffisante pour revoir la table des K, à l'une ou l'autre exception locale près...

Tout le doigté réside vraiment dans l'évaluation de la couverture nuageuse moyenne, mais c'est aussi ce qui permet de donner de "bonnes" fourchettes.

Bien à toi

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C'est fort intéressant.

Mais je ne vois pas l'incidence de la nature du sol, notamment par faible couverture nuageuse. En Campine par exemple, il chauffera plus vite et plus fort le jour, et se refroidira plus vite de nuit qu'un sol boisé, ou une surface d'eau importante.

En hiver, les chauffages des villes peuvent aussi faire monter la température de plusieurs degrés, surtout en cas d'inversion basses.

C'est peut-être inclu dans le facteur K ? Est-il calculé pour chaque station,ce qui résoudrait le "problème" ?

Merci !

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C'est fort intéressant.

Mais je ne vois pas l'incidence de la nature du sol, notamment par faible couverture nuageuse. En Campine par exemple, il chauffera plus vite et plus fort le jour, et se refroidira plus vite de nuit qu'un sol boisé, ou une surface d'eau importante.

En hiver, les chauffages des villes peuvent aussi faire monter la température de plusieurs degrés, surtout en cas d'inversion basses.

C'est peut-être inclu dans le facteur K ? Est-il calculé pour chaque station,ce qui résoudrait le "problème" ?

Merci !

A ce niveau, l'empirisme règne en maître! C'est l'accumulation d'observations passées qui mène au K, OK:lol: !

A ma connaissance, correspond à chaque pays une table (ou plusieurs, d'après l'étendue territoriale) du terme K qui lui est adapté (et la nature du sol y joue en effet un rôle implicite). Pour la Belgique, la table couvre en général bien les prévisions de minima si ce n'est pour les sommets (Elsenborn p.ex) où l'on peut encore déduire 2 à 3 degrés selon les situations (une espèce de K local en somme... ou en différence wink.gif )

Sur ce, aux plumes sinon demain chaos et KO assurés laugh.gif

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