Condamnation!

[huymétéo 0]

Et oui, Myriam, meme si il arrive qu'on ennuie nos professeur, quelques part au fond de nous, on les aime bien. Et je suis bien placer pour le dire, étant dans mes derniers mois du secondaire, je peux vous dire que beaucoup de prof et leur cours vont me manquer. J'ai toujours su respecter les professeurs et d'ailleurs, la preuve en est, j'ai jamais eu une seule heure de colle et si sur mes 5 années et demi deja faites, j'ai eu 5 notes, c'est beaucoup, et encore, je compte les devoirs non-fait avec.

Pour revenir au sujet qui est l'amende, je trouve cela un peu trop salé, bien que ce qu'il a fait doit etre puni, un renvoi de l'ecole et 500€ grand maxi aurait pu suffir.

[Renard 0]

... c'est dangereux de mettre ses coordonnées en public sur un forum !

OK bien reçu !

... je suis tellement en prise avec mon métier, que oui parfois cela fait mal, que oui je me remets en question mais que je repars aussi le lendemain pleine de courage ...

Toute ma sympathie à toi et à tous les profs comme toi !!!

[IceCactus 0]

Les conséquences d'un acte "banal" sont bien illustrées ici.

Cela semble tellement banal de lancer quelques insultes, et objets et, pourquoi pas, pimentées de menaces de représailles et pourtant...

Cela n'est pas banal du tout et entraîne parfois des dommages graves. Les dégâts dépassent bien souvent les intentions premières et il faut en assumer les responsabilités. À lire les faits, la punition, ou plus exactement la réparation, semble bien méritée.

L'élève a-t-il seulement présenté des excuses à sa victime ?

Les professeurs sont bien souvent mis à rude épreuve par les élèves et c'est un métier pénible dans ces circonstances. Ils ont beaucoup de mérite.

Il y a bien des circonstances de la vie où il faut savoir se maîtriser et avoir conscience de la portée de nos actes. Par exemple, cela semble anodin de boire un peu d'alccol, mais un accident de roulage peut en découler avec des morts !

Cela peut paraître injuste car les conséquences sont en apparence

disproportionnées par rapport aux écarts initiaux.

[Renard 0]

... J'ai beaucoup de chance d'enseigner dans une école technique et professionnelle où les élèves montrent encore un certain respect et puis il y a aussi la tolérance zéro au niveau discipline. Les contrats de disciplines sont d'application immédiate !...

Voilà une école où les sanctions sont, au moins, immédiates ! Bravo !

Quant aux dommages civils, 125.000 EUR à payer pour rembourser 3 ans de salaire à l'administration, je persiste : c'est n'importe quoi !

Et je ne suis pas le seul (voir tous les messages du topic)

Il y a quelque chose de malsain dans ce jugement, stratégie du parapluie ou du bouc émissaire, je ne sais pas ...

Je termine avec la réaction de Icecactus, que je comprend, mais avec laquelle je ne suis pas d'accord : nous commettons tous, tous les jours, des actes qui semblent anodins ou banals mais qui pourraient entrainer des dommages graves.

Prennez une journée, réfléchissez à tout ce que vous faites, et aux conséquenses possibles si ...

Dans la majorité des cas, les dommages graves résultent d'une convergence de plusieurs fautes ou circonstances malheureuses.

En isoler une seule, ça me met mal à l'aise ...

Modifié 2 décembre 2006 par Renard

[fenec des banquises 0]

Je vois que l'on commence à bien discerner les différents problèmes de ce dossier.

C'est très important parce que comme dit plus haut, il ne faut pas tout mélanger.

La relation est quadruple dans cette affaire:

1) incident entre le prof et l'élève. le fautif (l'élève en l'occurence) doit réparer le dommage de la victime (le prof) Ce dommage, il n'en est pas question dans l'arrêt de la Cour d'appel de LIEGE qui a fait la une il y a qq jours. L'élève a sans doute du payer des dommages et intérêts pour dommage moral (souvent symbolique, qq centaines d'euros tout au plus, parfois peu au regard des souffrances psychologiques des victimes) et éventuellement le dommage matériel (lunettes brisées, vêtements déchirés par exemple).

2) les faits (menaces, coups - pas ici -,...) peuvent ^tre sanctionnés pénalement. Il s'agit ici de la relation fautif - société. Les faits ne sont ici - au niveau pénal - pas très graves, le dossier répressif aura pu être classé sans suite (donc pas de sanction PENALE)

3) l'école est doublement impliquée: au niveau scolaire, avec une éventuelle sanction administrative (renvoi,... mais pas financière ici) mais aussi (4) au niveau de son dommage propre (et c'est là l'objet de l'arrêt dont on parle) qui est constitué des rémunérations versées à la prof pendant son incapacité (voir mes précédents messages)

Ce qui est important, et le paralèlle avec les accidents de la route est judicieux, c'est de se rendre compte des conséquences parfois dramatiques d'une faute. Si vous prenez la voiture saoul, que vous renverser qq et qu'il est indisponible pour son employeur pendant trois ans, vous devez rembourser les frais médicaux, le dommage matériel et moral de la victime, le salaire versé par l'employeur (ou l'assureur de l'employeur) à la vicime durant son incapacité etc...

Idem si votre chien mort le voisin...

Conclusion: soyez attentifs aux conséquences de vos actes, et pensez à bien assurer votre responsabilité civile (auto mais aussi familialle, professionnelle,...)

[Myriam 0]

Quant aux dommages civils, 125.000 EUR à payer pour rembourser 3 ans de salaire à l'administration, je persiste : c'est n'importe quoi !

Et je ne suis pas le seul (voir tous les messages du topic)

Prenons 125000 € pour 3 ans --> 41666€ brut/an --> 3472 € brut/mois --> moins les 42.5% de taxes --> 1996 € on arrive donc bien + ou - au salaire d'un licencié qui a 25 ans de carrière derrière lui !!!!

Donc cela n'a rien d'excessif !

[Piet 0]

oui on arrive encore à faire la distinction entre être un fonctionnaire administratif qui travaille sur des dossiers et notre travail avec des enfants et des ados, la preuve, c'est que, même si nous en prenons souvent plein la poire que ce soient de la part des enfants mal éduqués, des parents qui ont déserté depuis longtemps leurs fonctions parentales et même des quidams qui trouvent que nous ne "foutons" rien, nous faisons fi de toutes ces gifles que l'on se ramasse sans cesse, que nous vivons avec nos déprimes en essayant de les surmonter (et s'il y a déprime, c'est que nous n'avons pas des coeurs de pierre) et que nous sommes toujours sur le pont pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être, l'avenir de "nos" gamins.

Je pourrais t'inviter à venir me ramasser à la petite cuillère certains jours quand la tension qui règne dans les classes est forte et que chaque seconde il faut rester sur le qui vive (il ne faut pas sous-estimer l'effet de groupe !) et pourtant j'estime que je suis encore dans une bonne école, avec des élèves convenables en général. Ces jours-là, c'est mon entourage -et moi- qui trinque.... en fin de journée!

Tout à fait d'accord avec Myriam. Le métier d'enseignant est sûrement pour moi le plus beau du monde or il devient de plus en plus difficile de l'exercer dans de bonnes conditions.

J'en sais quelquechose car j'ai bcp de connaissances travaillant dans l'enseignement, ainsi que des membres de ma famille (ma mère notamment). Il y a quelques années, pendant que je faisais un DEA à l'Université de Louvain-la-Neuve, j'ai fais parallèlement un mi-temps comme prof... Il n'a duré que le temps que je finisse mon DEA, mais c'était avec des élèves pas toujours commodes. 4h de cours un jour où ils sont agités est parfois une véritable épreuve de force, alors que pris séparément, les élèves sont parfois des "charmes". Quand on a envie de faire correctement son boulot, c'est de plus en plus difficile en moyenne. Les étudiants ont de plus en plus de "pouvoir" sur les profs, les directions deviennent parfois un peu "démissionnaires" et ne soutiennent plus toujours leurs enseignants par peur des parents, de perdre des élèves, par peur des procès, etc etc. Certains profs qui prennent leur métier à coeur patissent aussi dans quelques cas de collègues devenus complètement laxistes, qui habituent les élèves à avoir le droit de faire ce qu'ils veulent.

Certains parents sont parfois pire que les élèves eux-même en donnant du fil à retordre aux profs qui tentent d'être justes (et donc parfois intransigeants avec le petit "Kevin" à qui on a mis un 5/10 mérité et dont le père "veut casser la gueule au prof"). Heureusement, ce n'est pas partout comme ça, mais ça se déteriore toutefois en moyenne et, de plus, avec les diverses réformes de l'enseignement, on assiste à une forme croissante de "nivellement par le bas", sous prétexte (une belle utopie, mais une utopie quand même) que tout élève doit avoir le même niveau.

Ca existe peut-être à dysneyland, mais dans la vie réelle il y a toujours eu et il y aura toujours des différences de capacité entre deux enfants. Systématiquement réduire et simplifier certains programmes pour s'aligner sur les plus faibles risque de créer un enseignement à deux niveaux où les parents qui voudront une "base solide" pour leurs enfants les mettront dans le privé, car l'enseignement publique deviendra trop mauvais. Triste monde.

Bon, je déborde un peu du sujet ici.

En tout cas Myriam, je t'encourage dans ton métier car il est beau et parfois bien difficile à exercer. Et j'encourage au passage tous les enseignants qui prennent leur métier à coeur, d'ailleurs!

Modifié 4 décembre 2006 par Piet

[fenec des banquises 0]

Quant aux dommages civils, 125.000 EUR à payer pour rembourser 3 ans de salaire à l'administration, je persiste : c'est n'importe quoi !

Et je ne suis pas le seul (voir tous les messages du topic)

Prenons 125000 € pour 3 ans --> 41666€ brut/an --> 3472 € brut/mois --> moins les 42.5% de taxes --> 1996 € on arrive donc bien + ou - au salaire d'un licencié qui a 25 ans de carrière derrière lui !!!!

Donc cela n'a rien d'excessif !

125000€ c'est en plus un montant intérêts compris. (les intérêts sont dus à dater du décaissement - paiement par la communauté française - jusqu'au paiement)

[Renard 0]

125.000 EUR à payer pour rembourser 3 ans de salaire à l'administration, je persiste : c'est n'importe quoi !

Dans la majorité des cas, les dommages graves résultent d'une convergence de plusieurs fautes ou circonstances malheureuses.

En isoler une seule, ça me met mal à l'aise ...

Ce qui me met mal à l'aise, ce que j'estime (ce n'est que mon avis) être "n'importe quoi", ce n'est pas le calcul de la somme à payer, c'est le principe du remboursement du salaire payé par la Communauté pendant trois ans.

Pour moi, c'est gérer les conséquences, sans s'occuper des causes. En d'autres termes, c'est perdre le contrôle de la situation.

C'est bien beau la technique (le droit civil, pénal, etc..., la bonne gestion financière, etc...), mais ça manque de recul, de perspectives, de vision pour le futur ...

Les êtres humains, même les cas difficiles, ne peuvent pas se réduire uniquement à des dossiers ...

Bon, je m'emballe un peu, donc, j'arrête ... en assurant tout le monde

de mon respect pour toutes les professions ... Ici, je ne parle que des idées ...