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cumulonimbus

Les nuits chaudes en Belgique

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Normalement, les nuits torrides sont le propre du sud de l’Europe, et plus particulièrement de la Grèce et du sud de l’Italie, où les coups de sirocco se réchauffent encore davantage, localement, par un effet de pseudo-foehn.

 

C’est ainsi qu’à Messine, le 26 juin 2007, la température minimale n’est pas descendue en-dessous de 30°C, après un maximum, la veille, de 43,4°C. Un minimum similaire a été enregistré un jour plus tôt sur la célèbre île de Capri, où l’on notait en outre 34,0°C dès 8 heures du matin. À Palerme la même nuit, le minimum a été de 29,8°C, pour une température de 37,6°C à 8 heures du matin ! À Gibilmanna, un peu à l’est de Palerme, le minimum n’est même pas descendu en-dessous de 31,1°C !

Pareils excès, bien sûr, ne sont pas possibles en Belgique. Pourtant, qui de vous ne s’est-il jamais plaint d’avoir passé une nuit blanche dans notre pays, tout simplement parce qu’il faisait trop chaud pour dormir ?

 

Avant d’analyser jusqu’à quel point il peut faire chaud la nuit, en Belgique, voyons d’abord la méthodologie pour déterminer les minima de la température.

 

D’aucuns se sont sûrement déjà posé la question de savoir pourquoi il existe si peu de statistiques à propos des nuits chaudes. La réponse vient du type de période utilisé en climatologie pour déterminer un minimum. Cette période, en fait, est de 24 heures. En Belgique, il existe actuellement deux types d’observations en la matière. Il y en a une qui coïncide avec le jour calendrier en heure GMT, c’est-à-dire qui va de 00h à 24h GMT. L’autre s’étend de 8h (la veille) à 8h, en heure locale cette fois-ci. Ce second type de période, déjà fort ancien, a été introduit à une époque où les moyens de communication (tant les transports que les télécommunications) n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Il était donc difficile d’envoyer des observateurs en pleine nuit dans toutes les stations pour y faire des relevés. Il a donc été décidé que les thermomètres à maxima et minima seraient lus dès la première heure à l’arrivée dans la station, c’est-à-dire à 8 heures.

 

Afin de conserver de longues séries climatologiques homogènes, cette habitude de prendre les relevés à 8 heures a été maintenue jusqu’à nos jours. Parallèlement en de très nombreuses stations, les observations de 00h à 24h GMT ont été introduites dès que les moyens de communication ont commencé à se moderniser.

 

Malheureusement, comme nous allons le voir dans l’exemple qui suit, de nombreuses nuits chaudes ont échappé à l’observation dans les deux méthodes d’observation utilisées.

La nuit du 19 au 20 août a été particulièrement chaude. En fait, la température n’est pas descendue en-dessous de 22,6°C à Uccle. Voyons maintenant comment cela se reflète dans les statistiques :

 

Observations de 00h à 24 h GMT, c’est-à-dire de 02h à 02h LT en été

 

Heure 02 h 05 h 08 h 11 h 14 h 17 h 20 h 23 h 00 h

Temp. 24,6 24,1 24,0 29,5 32,8 27,9 20,3 17,8 17,4

 

 

L’on peut déjà remarquer que la température à 20 heures (des suites d’un orage) est plus basse que le minimum de la nuit (chaude) précédente, qui était de 22,6°C. En plus, la température continue de descendre le soir dans l’air rafraîchi par l’orage. Et dans les statistiques climatologiques, l’on retrouve effectivement un minimum de 17,4°C pour Uccle, la température observée à 02 heures au cours de la nuit suivante.

 

Observations de 08h à 08h LT

 

Heure 08 h 11 h 14 h 17 h 20 h 23 h 02 h 05 h 08 h

Temp. 15,5 24,5 29,5 31,2 29,7 23,1 24,6 24,1 24,0

 

 

Ici, l’on peut voir que le début de la matinée du jour qui précède est plus frais que le moment le moins chaud de la nuit du 19 au 20 août. Et cela transparaît effectivement dans les relevés climatologiques de 08h à 08h LT, où le minimum est de 15,8°C (minimum qui s’est sans doute produit quelques minutes après 8 heures la veille, donc au moment « réel », quelque peu en retard, où le relevé a été fait).

 

Cela signifie que le minimum nocturne de 22,6°C, qui a dû se produire peu après 23 heures avant qu’une bouffée d’air chaud ne fasse à nouveau remonter la température, n’apparaît dans aucune des séries climatologiques, puisque dans le premier cas, le minimum officiel est de 17,4°C et dans le second, de 15,8°C. Et le cas n’est pas rare. Bien souvent, les nuits très chaudes sont suivies par des journées orageuses, et bien souvent la matinée de la veille est encore moins chaude que la nuit en question, puisque l’air tropical n’est pas encore (vraiment) arrivé sur notre pays à ce moment.

Il existe pourtant un type de données qui révèle parfaitement bien l’existence de nuits chaudes : ce sont les données synoptiques. Ici, les minima et les maxima sont lus par demi-périodes, en l’occurrence des périodes de 12 heures. Les minima concernent une période allant de 18h GMT (la veille) à 06h GMT, les maxima concernent une période de 06h GMT à 18h GMT. En d’autres termes, les minima ne concernent que la nuit en question, il s’agit donc d’un véritable minimum nocturne, sans influence d’autres moments de la journée, que ce soit de la veille ou du jour même. La même remarque vaut, par ailleurs, pour le maximum diurne.

 

Ces observations, introduites en 1949, n’avaient au départ aucun objectif climatologique. Elles servaient juste à donner une image ponctuelle (synoptique en fait) des données de tout un réseau météorologique afin de pouvoir établir des cartes destinées aux prévisions. À l’époque du télex et des débuts de l’informatique, on essayait encore de consommer le minimum de mémoire possible et l’on codait les observations avec un minimum de caractères. Les températures étaient transmises sans décimales (inutiles pour les prévisions) au sein d’un groupe de 5 chiffres, dont les 3 premiers représentaient la pression atmosphérique et les deux derniers, la température. « 23 » correspondait tout naturellement à 23°C, mais « 51 » correspondait à –1°C et « 61 » à –11°C (et « 62 » à –12°C, « 63 » à –13°C, « 71 » à –21°C, etc.).

 

À partir du 1er janvier 1982, l’encodage a été réformé et les températures du synoptique ont enfin pu être exprimées en décimales. Désormais, les températures ont leur propre paquet de 5 chiffres, commençant par « 1 » comme indicateur pour « température » (à titre d’exemple, « 6 » est mis pour « précipitations », « 7 » pour « type de temps », « 8 » pour « type de nuages », etc.). Ainsi, quand on lit « 10237 », cela signifie « 23,7°C », et quand on lit « 11098 », cela signifie « –9,8°C », le deuxième « 1 » étant l’indicatif des températures négatives.

Grâce à cela, nous disposons à présent, pour bon nombre de stations, de l’équivalent d’une série trentenaire climatologique complète, allant de 1982 à 2011 (et continuant même en 2012). Celle-ci permet enfin d’établir des statistiques fiables en matière de nuits chaudes en Belgique.

 

À partir de là, il nous est possible d’affirmer que la nuit la plus chaude jamais observée en Belgique s’est produite à Bierset (aéroport de Liège), dans la nuit du 6 au 7 août 2003, où la température n’est descendue à aucun moment en-dessous de 24,8°C.

 

Ci-dessous, le relevé de quelques observations horaires (en heure belge) nous permet de mesurer l’amplitude de cette nuit chaude :

 

00h 28,0°C ESE 11 km/h (1/8) altocumulus, cirrus

01h 25,4°C ESE 11 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

02h 25,6°C .SE 11 km/h (5/8) altocumulus, cirrus

03h 26,9°C SSE 11 km/h (5/8) altocumulus castellanus, cirrus

04h 25,4°C .S. 07 km/h (4/8) altocumulus, cirrus

05h 26,4°C SSE 11 km/h (2/8) altocumulus, cirrus

 

 

N.B. : pour des raisons de facilité, toutes les vitesses de vent, exprimées en m/s dans les synoptiques et en noeuds dans les sondages, ont été converties en km/h. 2 m/s = 7 km/h (7,2 km/h) ; 3 m/s = 11 km/h (10,8 km/h), etc.

 

Inutile de dire qu’on n’est pas prêt de revoir de telles températures à l’aube, 26,4°C à 5 heures du matin !!! Sans parler des 28°C qu’on observait encore à minuit…

 

En deuxième position du hit parade des nuits chaudes, l’on retrouve Spa-Malchamps, avec 24,3°C à la même date, tandis que la troisième position revient à nouveau à Bierset, avec 24,2°C la nuit du 17 au 18 juin 2002. À Uccle, la nuit la plus chaude s’est produite à cette dernière date, avec 23,9°C comme minimum. En outre, cette nuit-là a été particulièrement pénible en raison d’une énorme humidité. À Bierset et à Zaventem, les points de rosée atteignaient 23°C en début de nuit, pour encore se situer vers les 20-21°C en fin de nuit.

 

Maintenant, il s’agit d’expliquer le pourquoi de ces nuits chaudes en Belgique qui, par ailleurs, ne se produisent souvent que très localement.

 

Il faut savoir que les hautes températures nocturnes en été, contrairement aux autres saisons, se produisent le plus souvent par ciel serein ou peu nuageux, tout au plus nuageux avec des bancs d’altocumulus. En effet, la seule masse d’air capable de produire des nuits vraiment chaudes dans notre pays est l’air tropical direct. L’air maritime méridional, qui produit les nuits douces d’hiver, est un peu trop frais (en raison de l’Océan) pour donner des températures nocturnes exceptionnelles en été.

 

L’air tropical direct, quant à lui, est un air sec à l’origine, d’autant plus qu’il a subi un effet de foehn en passant au-dessus des Alpes ou des Pyrénées. Dans les basses couches cependant, cet air s’imbibe d’humidité en arrivant sur nos régions, surtout si la période de beau temps a été brève après une longue période de temps « pourri », et que nos terres sont encore détrempées. C’est pour cela que la chaleur, pour un observateur au sol, est souvent moite est insupportable en Belgique.

 

En journée, l’effet combiné du soleil et de l’afflux d’air chaud entraîne des températures très élevées, parfois supérieures à 35°C. La nuit, le sol et l’air en contact direct avec celui-ci se refroidissent. À quelques centaines de mètres de hauteur toutefois, l’air reste chaud, comme le montrent les deux extraits de sondage atmosphérique (par ballon) ci-dessous.

 

Uccle 07/08/2003 à 01h32| Uccle 12/08/2003 à 01h29

 

Altit. Temp. Vent(dd+ff)| Altit. Temp. Vent(dd+ff)

0100 m 26°C .E. 09 km/h | 0100 m 24°C SSE 04 km/h

0180 m 27°C ESE 13 km/h | 0170 m 27°C SSE 18 km/h

0360 m 31°C .SE 20 km/h | 0260 m 30°C .S. 27 km/h

0870 m 27°C .SW 09 km/h | 0500 m 30°C .S. 25 km/h

1150 m 25°C .W. 13 km/h | 1260 m 24°C SSW 20 km/h

1610 m 22°C .NW 23 km/h | 1600 m 21°C .SW 18 km/h

 

 

Dans les deux cas, l’on peut très bien voir la couche chaude qui se situe au-dessus d’une inversion située vers 300 mètres, à laquelle correspond un petit maximum de vent. Dans pareille configuration, ce sont surtout les plateaux un peu bombés qui restent en contact avec l’air chaud durant la nuit. En fait, le sol du plateau se refroidit aussi, mais l’air qui se refroidit à son tour tend à descendre dans les vallées, et est constamment remplacé par de nouvelles bouffées d’air chaud. L’exemple de Bierset, déjà mentionné précédemment, montre très bien le phénomène :

 

22h 27,8°C .NE 11 km/h (2/8) altocumulus castellanus, cirrus

23h 27,1°C .NE 11 km/h (1/8) altocumulus, cirrus

00h 28,0°C ESE 11 km/h (1/8) altocumulus, cirrus

01h 25,4°C ESE 11 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

02h 25,6°C .SE 11 km/h (5/8) altocumulus, cirrus

03h 26,9°C SSE 11 km/h (5/8) altocumulus castellanus, cirrus

04h 25,4°C .S. 07 km/h (4/8) altocumulus, cirrus

05h 26,4°C SSE 11 km/h (2/8) altocumulus, cirrus

 

 

N.B. : des rafales de 31 km/h ont été observées avec la remontée de la température jusqu’à 26,9°C à 3 heures.

 

À chaque fois que la température descend un petit peu, une nouvelle bouffée d’air chaud vient remplacer l’air un peu plus frais. Il s’agit en fait d’un air très mélangé et peu homogène. Mais les 31°C qui règne dans l’air libre n’atteignent pas le sol, même pas sur les plateaux bombés ou au sommet des collines. Dans l’exemple qui suit, vous allez voir que l’air chaud a plus de mal encore à atteindre la plaine, même si là aussi, on peut encore parler d’une nuit plutôt chaude. Nous sommes à présent à Deurne (aéroport d’Anvers) :

 

22h 29,9°C .NE 07 km/h (5/8) cumulus, altocumulus, cirrus

23h 28,1°C .E. 07 km/h (4/8) cumulus, altocumulus, cirrus

00h 25,3°C .E. 11 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

01h 24,5°C ESE 7 km/h (2/8) altocumulus, cirrus

02h 24,5°C ENE 4 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

03h 22,4°C .E. 4 km/h (1/8) altocumulus

04h 22,0°C NNW 4 km/h (0/8) serein

05h 23,0°C WNW 4 km/h (1/8) altocumulus

 

 

N.B. : ici, de petites rafales (22 km/h) ont été observées en soirée, avant la baisse des températures. Ensuite, le vent est resté fort calme.

 

La température minimale, en fin de compte, a été de 21,0°C, soit 3,8°C de moins qu’à Bierset. À Kleine Brogel, en Campine, la nuit a même été presque fraîche avec un minimum de 18,1°C et un vent presque calme.

 

Il s’agit là d’une situation très classique, avec un vent de sud-est modéré sur les plateaux, un vent d’est plus faible en plaine, voire un vent très faible et variable. Dans les vallées, ce sont alors les vents orographiques qui s’imposent.

 

Une situation aussi typique ne s’observe pas toujours. Parfois l’air chaud trouve son chemin jusque dans les plaines et les vallées, ou au contraire, même les plateaux les plus bombés ne peuvent pas bénéficier de l’air chaud. Les interactions entre la température du sol et la température de l’air sont très complexes et souvent de nature aléatoires. On peut cependant retenir quelques tendances générales (toujours par air tropical direct) :

 

- Lorsque le mouvement de l’air est présent, mais pas trop important, les contrastes entre les plateaux et les vallées (ou cuvettes ou plaines) est le plus grand. Comme déjà dit, le vent souffle par petites rafales (bouffées souvent chaudes) de sud-est ou de sud sur les plateaux, alors qu’il est faible d’est ou de directions variées dans les plaines (et vents orographiques dans les vallées). Les minima sont souvent supérieurs à 22°C sur les plateaux, mais parfois bien inférieurs à 20°C dans les zones déprimées.

 

- Lorsque le mouvement de l’air est plus important, le brassage de l’air est meilleur et la couche d’air chaud en altitude est moins marquée. Par répercussion, il fait un peu moins chaud sur les plateaux, mais beaucoup moins frais dans les zones déprimées.

 

- Lorsque le mouvement de l’air est très important (surtout à l’avant de zones orageuses), l’air est brassé sur toute son épaisseurs et les températures s’égalisent, tendent même à être plus chaudes à basse altitude, même la nuit.

 

- Lorsque le mouvement de l’air est nul, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les différences s’amenuisent aussi entre plateau et vallée, mais cette fois-ci dans le sens froid. En effet, l’air en contact avec le sol, même sur les plateaux, ne parvient pas à être remplacé par l’air plus chaud en altitude (pas de bouffées d’air chaud, donc).

Notons que l’on peut très bien passer d’une situation à l’autre au cours d’une même nuit. Voici un exemple, pris à Zaventem (aéroport de Bruxelles), où cela s’est produit au cours de la nuit du 15 au 16 août 1991 :

 

22h 25,1°C .SE 07 km/h (2/8) altocumulus, cirrus

23h 24,1°C .S. 07 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

00h 23,3°C .S. 11 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

01h 24,0°C .S. 11 km/h (3/8) altocumulus, cirrus

02h 24,7°C SSW 22 km/h (7/8) cumulonimbus, éclairs sans tonnerre

03h 22,2°C WSW 25 km/h (7/8) cumulonimbus, éclairs sans tonnerre

 

  

N.B. : des rafales jusqu’à 54 km/h ont été observées entre 2 et 3h.

Dans un premier temps, la température descend plus vite à Zaventem qu’à Bierset (où il faisait encore 24,9°C à 00h), mais elle remonte par la suite sous l’effet d’un vent qui se lève, juste avant les orages. Par après, en raison de ces orages justement, la température redescend à nouveau.

Le sondage ci-dessous montre bien ce brassage de l’air, avec disparition de la couche chaude vers 300 mètres et homogénéisation de toutes les couches, avec lente décroissance de la température avec l’altitude.

 

Uccle 16/08/2003 vers 02h00

 

Altit. Temp. Vent(dd+ff)

0100 m 24°C .S. 22 km/h

0170 m 24°C SSW 38 km/h

0290 m 23°C .SW 49 km/h

0850 m 19°C .SW 63 km/h

1190 m 18°C .SW 45 km/h

1550 m 16°C SSW 29 km/h

 

 

Le passage imminent d’une ligne de convergence préfrontale a notablement renforcé les vents.

 

Comme on peut voir, les températures nocturnes, comme tous les autres éléments de la météorologie, sont une matière complexe et sont souvent soumis à des aléas qui ne répondent pas à des explications logiques toutes faites.

 

Ci-dessous, vous trouverez des statistiques trentenaires avec, par décade, les nuits les plus chaudes qui ont été observées et ce, dans six stations représentatives dans le pays. Pour resituer ces nuits chaudes dans leur contexte, les minima sont précédés du maximum de la veille et suivis par le maximum du jour même. Toutefois, les records ne portent que sur les minima (chiffres du centre). Les maxima, avant et après, ne constituent pas nécessairement des records.

 

 

BIERSET 05°27’E 50°39’N 178 m d’altitude

 

Cette station est représentative pour tous les plateaux un peu bombés, ou situés non loin de vallées, en Province de Liège bien sûr, mais aussi en Province de Namur, au nord du sillon Sambre-et-Meuse, et à l’est de la Province du Brabant wallon

 

JAN déc 1 13,0 12,4 15,3 (05/01/1999)

JAN déc 2 12,5 12,0 12,5 (20/01/2007)

JAN déc 3 12,4 11,5 12,5 (28/01/2002)

FÉV déc 1 15,7 12,0 13,8 (05/02/2004)

FÉV déc 2 11,4 11,4 12,6 (19/02/1989)

FÉV déc 3 13,7 10,3 10,7 (28/02/2000)

MAR déc 1 13,5 11,9 15,8 (04/03/1998)

MAR déc 2 20,7 12,2 16,5 (17/03/2005)

MAR déc 3 16,8 13,9 18,0 (27/03/2006)

AVR déc 1 19,7 12,9 16,5 (02/04/2004)

AVR déc 2 24,3 13,6 25,9 (14/04/2007)

AVR déc 3 25,1 16,7 27,0 (25/04/2007)

MAI déc 1 26,3 17,8 27,2 (08/05/2011)

MAI déc 2 29,1 18,7 30,5 (11/05/1998)

MAI déc 3 32,8 21,2 28,1 (28/05/2005)

JUN déc 1 32,8 20,4 31,0 (08/06/1996)

JUN déc 2 31,6 24,2 33,3 (18/06/2002)

JUN déc 3 32,1 22,4 34,9 (28/06/2011)

JUL déc 1 30,3 20,4 27,2 (06/07/1991)

JUL déc 2 33,4 23,9 32,4 (16/07/2003)

JUL déc 3 33,3 20,5 29,2 (28/07/1994)

AOÛ déc 1 35,1 24,8 33,6 (07/08/2003)

AOÛ déc 2 32,4 23,8 35,7 (12/08/2003)

AOÛ déc 3 29,4 21,3 30,9 (24/08/1997)

SEP déc 1 30,5 20,8 22,0 (01/09/2005)

SEP déc 2 29,0 19,8 30,6 (12/09/1999)

SEP déc 3 25,4 19,5 22,5 (24/09/2006)

OCT déc 1 22,3 17,2 21,5 (04/10/2010)

OCT déc 2 24,0 17,4 23,5 (15/10/1990)

OCT déc 3 17,0 15,4 22,6 (26/10/2006)

NOV déc 1 15,3 14,0 19,3 (03/11/2005)

NOV déc 2 15,2 13,4 18,5 (16/11/2006)

NOV déc 3 14,9 13,4 14,4 (23/11/2003)

DÉC déc 1 12,5 11,8 12,5 (01/12/2001)

DÉC déc 2 11,8 11,7 14,4 (18/12/1987)

DÉC déc 3 11,9 11,3 12,1 (30/12/2002)

 

 

Comme vous pouvez le constater, Bierset est une station extrêmement exposée aux nuits chaudes en été, avec des températures qui, plus d’une fois, ne sont pas descendues en-dessous de 23°C. En hiver par contre, comme vous allez le voir plus loin, Bierset reste tout à fait dans la moyenne des autres stations. Pendant la mauvaise saison, en effet, les nuits douces s’observent souvent par temps venteux, voire couvert et pluvieux (air tropical maritime). L’air est donc très bien brassé et réparti de façon plus ou moins homogène sur le pays (sur les hauteurs ardennaises, il fait alors plus frais en raison du refroidissement adiabatique de l’air qui est forcé de s’élever et qui se détend).

 

 

UCCLE 04°21’E 50°48’N 100 m d’altitude

 

Cette station semi-urbaine de plateau est également représentative pour les parties hautes de Rhode-Saint-Genèse, de Waterloo, d’Ohain, de la Hulpe ou encore d’Overijse

 

JAN déc 1 13,6 11,8 13,6 (10/01/2007)

JAN déc 2 13,0 11,5 12,8 (20/01/2007)

JAN déc 3 12,2 11,5 13,6 (28/01/2002)

FÉV déc 1 15,5 12,7 16,7 (04/02/2004)

FÉV déc 2 13,4 10,7 18,1 (20/02/1990)

FÉV déc 3 12,6 10,5 12,0 (28/02/2008)

MAR déc 1 13,6 12,7 16,3 (04/03/1998)

MAR déc 2 ± 21 12,6 15,5 (17/03/2005)

MAR déc 3 17,4 13,9 18,1 (27/03/2006)

AVR déc 1 20,9 13,3 16,3 (02/04/2004)

AVR déc 2 23,5 15,1 21,6 (11/04/2009)

AVR déc 3 25,0 15,6 18,6 (23/04/1996)

MAI déc 1 26,9 17,6 25,9 (08/05/2011)

MAI déc 2 28,4 18,8 30,2 (11/05/1998)

MAI déc 3 ± 32 ± 20 25,2 (28/05/2005)

JUN déc 1 29,9 20,0 27,1 (10/06/1993)

JUN déc 2 31,8 23,9 31,7 (18/06/2002)

JUN déc 3 33,1 21,5 34,2 (28/06/2011)

JUL déc 1 30,5 21,9 33,9 (02/07/2010)

JUL déc 2 33,1 22,4 31,0 (11/07/1995)

JUL déc 3 32,0 21,8 29,3 (22/07/2006)

AOÛ déc 1 32,2 22,1 28,3 (09/08/1992)

AOÛ déc 2 31,8 22,6 33,4 (20/08/2009)

AOÛ déc 3 31,6 20,6 32,9 (26/08/2001)

SEP déc 1 27,4 19,7 21,1 (01/09/2009)

SEP déc 2 28,6 18,9 25,6 (14/09/2006)

SEP déc 3 24,2 18,4 21,5 (24/09/2006)

OCT déc 1 22,6 18,0 24,4 (03/10/1985)

OCT déc 2 23,0 17,0 22,2 (15/10/1990)

OCT déc 3 20,1 15,8 22,3 (29/10/2005)

NOV déc 1 14,9 14,0 16,1 (04/11/2010)

NOV déc 2 17,1 13,8 15,5 (14/11/2009)

NOV déc 3 14,7 12,9 15,0 (23/11/2003)

DÉC déc 1 12,5 12,0 13,4 (01/12/2001)

DÉC déc 2 13,9 12,2 13,5 (12/12/2000)

DÉC déc 3 13,2 12,0 14,2 (21/12/1989)

 

 

Uccle bénéficie déjà un peu moins de sa situation de plateau que Bierset, parce que l’observatoire n’est pas vraiment placé au sommet du plateau (Bois de la Cambre et Forêt de Soignes), mais un peu en contrebas, du côté ouest. Du point de vue des températures nocturne, cette station ressemble très fort à celle de Gosselies (aéroport de Charleroi).

 

Uccle est par ailleurs la seule station qui dispose de données synoptiques en décimales qui sont antérieures à 1982. Ainsi, nous pouvons savoir que durant le grand été de 1976, aucune température minimale n’a vraiment été exceptionnellement élevée, en raison de la grande sécheresse qui favorisait le refroidissement nocturne. Les seuls minima qui sortent un peu du lot sont les 20,8°C du 27/06/1976 et les 21,0°C du 28/06/1976. Par ailleurs, un allongement de la série d’Uccle, en la faisant commencer au 1er janvier 1975, ne changerait quasiment pas les statistiques, puisque ces anciennes valeurs ne dépassent pas, ou alors de très peu, les records établis sur la période 1982-2011.

 

 

ZAVENTEM 04°32’E 50°54’N 55 m d’altitude

 

Cette station est représentative pour une grande partie des plaines flamandes, à l’exception de celles de l’ouest flamand en raison des influences maritimes, et de celles de l’est flamand en raison des sols sablonneux de la Campine

 

JAN déc 1 13,6 11,5 13,4 (10/01/2007)

JAN déc 2 12,9 11,1 13,0 (20/01/2007)

JAN déc 2 12,4 11,1 12,1 (14/01/2011)

JAN déc 3 13,2 11,3 14,6 (28/01/2002)

FÉV déc 1 15,7 12,8 16,7 (04/02/2004)

FÉV déc 2 12,5 12,0 13,1 (19/02/1989)

FÉV déc 3 13,9 10,5 10,5 (28/02/2000)

MAR déc 1 14,3 13,7 16,2 (04/03/1998)

MAR déc 2 20,6 13,0 15,5 (17/03/2005)

MAR déc 3 17,5 13,0 17,3 (27/03/2006)

AVR déc 1 20,9 12,6 16,4 (02/04/2004)

AVR déc 2 23,8 12,9 21,6 (11/04/2009)

AVR déc 3 24,9 15,5 19,0 (23/04/1996)

MAI déc 1 27,7 15,8 26,4 (08/05/2011)

MAI déc 2 29,2 16,6 30,9 (12/05/1998)

MAI déc 2 31,1 16,6 27,3 (14/05/1998)

MAI déc 3 31,6 18,7 26,0 (28/05/2005)

JUN déc 1 32,6 21,4 29,9 (08/06/1996)

JUN déc 2 31,8 22,8 32,2 (18/06/2002)

JUN déc 3 28,8 19,8 29,5 (30/06/1987)

JUL déc 1 31,8 20,7 28,2 (07/07/1989)

JUL déc 2 33,4 20,6 31,2 (11/07/1995)

JUL déc 3 34,2 20,5 27,7 (23/07/1989)

AOÛ déc 1 31,9 22,6 28,9 (09/08/1992)

AOÛ déc 2 32,1 22,3 34,0 (20/08/2009)

AOÛ déc 3 32,2 20,3 33,6 (26/08/2001)

SEP déc 1 31,5 20,1 22,3 (01/09/2005)

SEP déc 2 29,7 18,5 26,4 (12/09/1999)

SEP déc 3 27,3 19,4 21,6 (22/09/1987)

OCT déc 1 23,7 18,0 25,5 (03/10/1985)

OCT déc 2 23,6 16,0 23,2 (14/10/1990)

OCT déc 3 19,2 15,5 15,7 (31/10/2001)

OCT déc 3 19,6 15,5 19,6 (24/10/2004)

NOV déc 1 14,9 13,8 16,2 (04/11/2010)

NOV déc 2 16,8 13,3 15,1 (14/11/2009)

NOV déc 3 13,1 12,9 14,4 (26/11/1983)

DÉC déc 1 13,3 12,5 14,1 (01/12/2001)

DÉC déc 2 12,9 12,9 15,1 (18/12/1987)

DÉC déc 3 13,3 12,3 14,3 (21/12/1989)

 

 

Même si ce n’est pas immédiatement visible dans ces statistiques (qui ne reprennent que les cas extrêmes, et donc occasionnels), Zaventem est nettement moins bien placée, pour les nuits chaudes d’été, qu’Uccle ou Bierset. Ici, c’est au niveau de la fréquence de ces nuits chaudes que cela se joue, et non de l’amplitude des quelques nuits chaudes qui parviennent à s’imposer même en plaine.

 

 

KLEINE BROGEL 05°28’E 51°10’N 55 m d’altitude

 

Cette station est représentative pour tous les endroits très sablonneux de la Campine

 

JAN déc 1 14,7 11,9 14,0 (10/01/2007)

JAN déc 2 11,8 11,1 12,3 (14/01/2011)

JAN déc 3 12,0 11,6 14,1 (28/01/2002)

FÉV déc 1 13,1 13,1 14,3 (08/02/1990)

FÉV déc 2 14,5 11,8 19,2 (20/02/1990)

FÉV déc 3 14,5 10,9 12,8 (28/02/2000)

MAR déc 1 14,3 13,4 16,9 (04/03/1998)

MAR déc 2 21,7 13,3 17,9 (17/03/2005)

MAR déc 3 19,2 12,4 19,2 (27/03/2006)

AVR déc 1 25,2 13,5 15,0 (05/04/1985)

AVR déc 2 20,3 11,9 19,3 (17/04/1988)

AVR déc 3 27,3 17,3 20,5 (23/04/1996)

MAI déc 1 24,6 16,7 23,1 (08/05/1988)

MAI déc 2 31,9 15,8 27,7 (14/05/1998)

MAI déc 3 29,4 19,0 21,9 (31/05/1996)

JUN déc 1 35,0 20,1 33,5 (08/06/1996)

JUN déc 2 32,9 20,5 34,3 (18/06/2002)

JUN déc 3 30,4 19,2 31,9 (30/06/1987)

JUN déc 3 35,0 19,2 27,2 (21/06/2000)

JUN déc 3 33,8 19,2 35,6 (24/06/2005)

JUL déc 1 31,0 21,5 29,7 (06/07/1991)

JUL déc 2 35,9 21,2 35,4 (11/07/1995)

JUL déc 3 32,4 22,0 25,4 (21/07/1998)

AOÛ déc 1 31,6 21,5 32,7 (09/08/1992)

AOÛ déc 2 33,3 20,5 30,0 (13/08/1990)

AOÛ déc 3 31,2 21,2 32,6 (24/08/1997)

SEP déc 1 22,8 17,5 22,7 (03/09/2006)

SEP déc 2 27,3 18,2 22,1 (18/09/1987)

SEP déc 3 27,2 18,9 22,5 (22/09/1987)

OCT déc 1 26,1 17,3 22,9 (07/10/1997)

OCT déc 2 25,3 15,6 24,7 (14/10/1990)

OCT déc 3 19,3 16,4 18,1 (27/10/1995)

NOV déc 1 17,7 13,9 14,1 (05/11/2010)

NOV déc 2 14,8 14,7 16,4 (20/11/1994)

NOV déc 3 15,5 12,5 15,2 (23/11/2003)

DÉC déc 1 12,6 12,1 13,8 (01/12/2001)

DÉC déc 2 13,6 12,1 12,8 (12/12/1994)

DÉC déc 3 13,4 12,7 13,4 (21/12/1989)

 

 

Pour Kleine Brogel, la même remarque vaut que pour Zaventem, quoique la situation défavorable, ici, transparaisse même dans les statistiques. Il est intéressant, aussi, de noter que si les mêmes dates tendent à revenir dans toutes les stations pour les extrêmes en hiver, ce n’est plus du tout le cas en été, ce qui montre bien que les situations atmosphériques propices aux nuits chaudes sont très différentes sur les plateaux par rapport à celles en plaine.

 

 

MIDDELKERKE 02°52’E 51°12’N 5 m d’altitude

 

Pour ce qui concerne les températures nocturnes, la station de Middelkerke peut être considérée comme représentative de l’ensemble de la côte belge, et notamment la bande située à quelques centaines de mètres à l’intérieur des terres, c’est-à-dire là où se trouvent les dunes et les stations balnéaires. À proximité immédiate de l’eau (plage, estacades portuaires), les conditions sont légèrement différentes par nuits chaudes, et même très différentes par nuits ordinaires lorsque le ciel est serein et le vent, faible.

 

JAN déc 1 14,0 10,9 12,3 (10/01/2007)

JAN déc 2 12,4 11,9 12,3 (19/01/2008)

JAN déc 3 11,3 11,0 11,9 (22/01/1993)

JAN déc 3 11,6 11,0 13,2 (28/01/2002)

FÉV déc 1 15,9 12,1 17,8 (04/02/2004)

FÉV déc 2 12,4 11,9 12,4 (19/02/1989)

FÉV déc 3 11,4 09,9 11,8 (26/02/2002)

MAR déc 1 13,6 10,9 12,2 (02/03/1997)

MAR déc 2 15,0 11,7 17,0 (20/03/2010)

MAR déc 3 14,2 11,8 17,1 (26/03/2006)

AVR déc 1 15,5 10,8 21,0 (10/04/2009)

AVR déc 2 21,7 12,4 18,5 (19/04/1988)

AVR déc 3 14,4 13,0 24,9 (29/04/1993)

AVR déc 3 16,2 13,0 18,0 (29/04/2007)

MAI déc 1 22,2 16,2 19,5 (08/05/1988)

MAI déc 2 23,8 16,6 26,2 (14/05/1998)

MAI déc 3 31,8 16,0 18,6 (28/05/2005)

JUN déc 1 27,5 19,0 23,2 (07/06/1997)

JUN déc 2 24,9 19,0 23,3 (11/06/1997)

JUN déc 3 22,7 18,6 28,5 (29/06/1987)

JUL déc 1 30,8 20,4 24,9 (07/07/1989)

JUL déc 2 23,2 19,4 30,4 (14/07/1982)

JUL déc 3 25,8 21,8 26,4 (26/07/2006)

AOÛ déc 1 31,7 22,0 28,5 (09/08/2004)

AOÛ déc 2 24,0 20,4 22,9 (20/08/1995)

AOÛ déc 3 22,0 19,3 22,7 (22/08/1995)

SEP déc 1 25,5 18,9 22,0 (06/09/2004)

SEP déc 2 27,3 19,4 24,7 (14/09/2006)

SEP déc 3 22,9 17,1 18,5 (25/09/2006)

OCT déc 1 18,2 16,5 18,1 (07/10/2009)

OCT déc 2 17,9 15,7 16,6 (18/10/1995)

OCT déc 3 16,6 15,7 18,1 (27/10/1995)

NOV déc 1 15,8 14,0 15,0 (03/11/1996)

NOV déc 1 14,9 14,0 16,3 (04/11/2010)

NOV déc 1 16,3 14,0 15,0 (05/11/2010)

NOV déc 2 14,1 13,8 15,2 (20/11/1994)

NOV déc 3 13,6 13,1 13,6 (26/11/1983)

DÉC déc 1 13,8 12,7 13,5 (01/12/2001)

DÉC déc 2 13,2 12,8 14,3 (18/12/1987)

DÉC déc 3 14,0 12,2 13,9 (21/12/1989)

 

 

Alors que normalement, les nuits tendent à être plus douces au littoral qu’à l’intérieur des terres en raison de l’influence de la mer, ce n’est plus le cas lorsque notre pays est envahi par de l’air tropical direct. Dans ce cas, en effet, l’eau de la Mer du Nord reste plus fraîche que la masse d’air en question, même la nuit. Il n’y a que vers la fin de l’été (août) et en automne où les eaux côtières sont suffisamment chaudes pour (potentiellement) faire augmenter la température de l’air en toute situation.

 

En outre, par vent du sud, l’air est influencé par le sol sablonneux des dunes et des polders, ce qui fait qu’à bien des égards, par nuits « tropicales » tout au moins, le climat côtier se rapproche plus du climat de la Campine que de tout autre climat belge.

 

À cela s’ajoute encore qu’en journée et en début de nuit, la brise de mer souffle dans la région côtière, ce qui fait que les températures diurnes sont plus basses qu’ailleurs. L’air, déjà frais au départ, se refroidira dont facilement dès que la brise de terre s’installe, et passe au-dessus des sols sablonneux. Tous ces facteurs font en sorte que le climat de notre littoral est très défavorable aux nuits chaudes.

 

Il faut vraiment un concours de circonstances pour que la nuit reste chaude malgré tout le long de notre littoral. Le 9 août 2004, ce fut le cas par exemple. La brise de mer n’a pas soufflé durant la journée du 8, où il a fait beau avec quelques cumulus et quelques cirrus. Puis la nuit, un petit vent d’est à sud-est a continué à souffler tandis que le ciel s’est graduellement voilé de cirrus et d’altocumulus. L’ensemble de ces conditions a permis, exceptionnellement, le maintien de températures chaudes durant toute la nuit dans la zone côtière.

 

Dans la station d’Ostende, située au bout de l’estacade du port (dont la série n’est malheureusement pas complète), la nuit la plus chaude semble également avoir été observée le 9 août 2004, avec un minimum de 23,0°C. La nuit suivante, le minimum a été de 22,5°C. À la fin de l’été 2001, le 26 août, une température minimale de 22,5°C a également été observée au port d’Ostende, pendant qu’à l’aéroport (Middelkerke), la température est descendue jusqu’à 19,0°C. Ici, les eaux côtières chaudes de la fin de saison ont certainement joué leur rôle.

 

 

FLORENNES 04°39’E 50°14’N 299 m d’altitude

 

Florennes est à nouveau une station de plateau, mais située plus haut que Bierset. Elle est surtout représentative des parties hautes du Condroz occidental (à l’ouest de la Meuse) et du « vrai » Condroz (à l’est de la Meuse)

 

JAN déc 1 11,8 10,4 14,4 (05/01/1999)

JAN déc 2 12,3 10,5 11,3 (20/01/2007)

JAN déc 3 12,1 10,1 11,7 (28/01/2002)

FÉV déc 1 10,8 10,4 11,6 (08/02/1990)

FÉV déc 1 13,8 10,4 13,3 (05/02/2004)

FÉV déc 2 11,1 10,7 12,4 (19/02/1989)

FÉV déc 3 12,2 09,0 10,5 (26/02/2008)

MAR déc 1 12,9 11,0 15,1 (04/03/1998)

MAR déc 2 19,8 11,8 15,8 (17/03/2005)

MAR déc 3 21,8 13,8 20,8 (28/03/1989)

AVR déc 1 21,8 13,7 19,4 (07/04/2011)

AVR déc 2 24,8 12,2 26,4 (15/04/2007)

AVR déc 3 23,0 13,5 22,5 (29/04/1987)

MAI déc 1 28,4 15,9 22,5 (02/05/2005)

MAI déc 2 28,7 15,7 26,7 (14/05/1998)

MAI déc 3 30,7 19,6 26,0 (28/05/2005)

JUN déc 1 31,8 21,7 27,6 (08/06/1996)

JUN déc 2 31,7 22,5 31,7 (18/06/2002)

JUN déc 3 32,4 21,8 34,3 (28/06/2011)

JUL déc 1 30,4 22,4 26,1 (07/07/1989)

JUL déc 2 30,7 20,2 26,7 (16/07/2003)

JUL déc 3 34,1 21,9 29,8 (23/07/1989)

AOÛ déc 1 36,7 21,7 35,9 (07/08/2003)

AOÛ déc 2 31,0 22,2 33,5 (20/08/2009)

AOÛ déc 3 31,3 19,5 31,6 (26/08/2001)

SEP déc 1 25,8 18,5 19,4 (01/09/2009)

SEP déc 2 28,4 18,2 28,8 (12/09/1999)

SEP déc 2 26,6 18,2 22,9 (14/09/2006)

SEP déc 3 23,9 18,0 20,9 (24/09/2006)

OCT déc 1 21,5 16,3 24,0 (03/10/1985)

OCT déc 2 22,7 15,6 19,7 (19/10/1988)

OCT déc 3 17,8 14,3 16,7 (23/10/2006)

NOV déc 1 14,2 12,9 17,3 (03/11/2005)

NOV déc 2 12,7 12,4 12,8 (20/11/1994)

NOV déc 3 11,6 11,5 17,0 (25/11/2006)

DÉC déc 1 12,5 10,9 12,6 (03/12/1985)

DÉC déc 2 11,3 11,3 13,7 (18/12/1987)

DÉC déc 3 11,1 10,7 11,5 (30/12/2002)

 

C’est clairement une station de plateau, avec souvent des minima très élevés. Cependant, l’air au contact du sol s’y refroidit quand même, en moyenne, un peu plus qu’à Bierset. Le matin cependant, des températures extraordinairement élevées y ont déjà été enregistrées. Le 7 août 2003, on notait 25,6°C à 7 heures du matin et 26,1°C à 8 heures. Le 12 août, aux mêmes heures, on observait respectivement 25,0°C et 25,2°C.

 

Et voici, pour terminer, une septième station disposant d’une série d’observations plus courte (12 ans), mais intéressante à plus d’un point :

 

 

SPA 05°55’E 50°29’N 482 m d’altitude

 

Cet aérodrome, situé sur légère pente en contrebas du massif ardennais, est unique dans son genre et n’est pas représentative pour d’autres lieux

 

JAN déc 1 10,3 08,8 10,5 (10/01/2007)

JAN déc 2 10,3 08,3 09,8 (20/01/2007)

JAN déc 3 10,7 09,0 10,9 (28/01/2002)

FÉV déc 1 14,5 10,1 11,7 (05/02/2004)

FÉV déc 2 08,8 08,4 11,2 (12/02/2002)

FÉV déc 3 10,7 07,3 09,7 (26/02/2008)

MAR déc 1 08,4 08,0 09,4 (09/03/2000)

MAR déc 2 17,0 09,6 13,9 (17/03/2005)

MAR déc 3 18,1 10,7 15,7 (29/03/2003)

AVR déc 1 19,6 12,5 18,2 (07/04/2011)

AVR déc 2 23,8 15,1 25,6 (15/04/2007)

AVR déc 3 24,7 15,3 24,3 (28/04/2007)

MAI déc 1 22,5 16,3 23,2 (10/05/2000)

MAI déc 2 25,2 15,5 27,0 (16/05/2000)

MAI déc 3 29,1 18,3 28,1 (28/05/2005)

JUN déc 1 27,7 19,3 28,2 (09/06/2004)

JUN déc 2 30,7 22,0 31,6 (18/06/2002)

JUN déc 3 30,2 20,5 31,8 (28/06/2011)

JUL déc 1 31,1 19,9 27,6 (03/07/2010)

JUL déc 2 30,1 21,3 30,1 (16/07/2003)

JUL déc 3 30,2 22,7 33,1 (26/07/2006)

AOÛ déc 1 33,2 24,3 31,8 (07/08/2003)

AOÛ déc 2 ± 30 21,0 34,8 (12/08/2003)

AOÛ déc 3 28,2 19,3 30,3 (25/08/2001)

SEP déc 1 27,2 18,2 20,2 (01/09/2005)

SEP déc 2 25,5 16,9 25,2 (14/09/2006)

SEP déc 3 22,9 16,6 21,4 (24/09/2006)

OCT déc 1 16,0 15,2 20,8 (07/10/2009)

OCT déc 2 19,9 13,9 22,6 (13/10/2001)

OCT déc 3 16,0 13,0 15,2 (23/10/2006)

NOV déc 1 12,1 11,3 15,7 (03/11/2005)

NOV déc 2 10,8 09,6 11,2 (15/11/2006)

NOV déc 3 10,7 10,7 14,8 (25/11/2006)

DÉC déc 1 10,5 09,9 10,2 (01/12/2001)

DÉC déc 2 12,1 09,2 10,7 (12/12/2000)

DÉC déc 3 09,2 09,2 09,9 (30/12/2002)

 

 

Comme vous pouvez le voir, lorsque les conditions sont idéales, l’aérodrome de Spa peut aussi connaître des nuits très chaudes et ce, malgré l’altitude de la station. N’oubliez pas que la valeur de 24,3°C du 7 août 2003 constitue le deuxième minimum le plus élevé jamais observé en Belgique.

 

Certains d’entre vous pensent certainement que le réchauffement climatique est la cause principale de l’existence de ces nuits chaudes même dans notre pays. Le réchauffement climatique a certainement quelque peu augmenté la fréquence et l’intensité des nuits chaudes, mais des températures nocturnes très élevées ont existé de tout temps en Belgique. C’est ainsi que la nuit du 1er au 2 juillet 1952, la température n’est pas descendue en-dessous de 23°C à Zaventem (aéroport de Melsbroek à l’époque), tandis que les valeurs minimales ont été de 22°C à Uccle, Florennes et Spa. Pendant la journée qui suit, les maxima se situeront presque partout entre 31 et 34°C.

 

Les 6 juillet 1957 et 10 juillet 1959, Spa se distingue à nouveau avec des minima de l’ordre de 22°C. En 1949, c’est même le 5 septembre que les valeurs ne descendent pas en-dessous de 22°C à Uccle et à Bierset, pour ensuite atteindre 32 à 33°C durant l’après-midi.

Les nuits caniculaires, donc, n’ont jamais été absentes de notre pays, même s’il faut convenir qu’elles demeurent très éloignées des extrêmes que l’on peut observer en Méditerranée.

 

Cumulonimbus

 

Sources

 

IRM

Bulletins mensuels – Observations climatologiques

Bulletins mensuels – Observations synoptiques

Sondages d’Uccle

OGIMET

Synop Reports

 

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Waw, :rolleyes: Quel travail de synthèse. Merci cumulonimbus pour ces articles toujours aussi passionant :thumbsup:

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Je ne voudrais pas flooder mais je me dois de vous remercier pour ces données. Et surtout les explications très instructives qui vont avec. C'est imprimé. Avec les sources évidement au cas où je devais passer le document à d'autres personnes. Merci.

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Tout d'abord, un grand merci pour vos compliments !!

Et voici quelques informations sur la nuit dernière (18-19/08/2012)

En effet, plusieurs records décadaires sont encore tombés en matière de nuits chaudes (par rapport à la période 1982-2012).

À Uccle, le minimum a été de 23,1°C. Le précédent record décadaire a été de 22,6°C le 20/09/2009.

Tous mois confondus, il s’agit de la deuxième nuit la plus chaude, après les 23,9°C du 18/06/2002.

À Bierset, le minimum a été de 23,8°C, ce qui égale le précédent record décadaire du 12/08/2003.

Tous mois confondus, il s’agit de la quatrième nuit la plus chaude, après les 24,8°C du 07/08/2003, les 24,2°C du 18/06/2002 et des 23,9°C du 16/07/2003.

À Florennes, le minimum a été de 23,6°C, ce qui pulvérise, là, tous les records précédents, tous mois confondus. Le précédent record a été de 22,5°C le 18/06/2002.

Et voici encore le sondage de Beauvechain de la nuit dernière (basses couches)

Beauvechain 19/08/2012 vers 02h00

Altit. Temp. Vent(dd+ff)

0127 m 26°C SSE 11 km/h

0144 m 30°C .S. 31 km/h

0189 m 31°C .S. 54 km/h

0260 m 32°C .S. 45 km/h

0360 m 31°C .S. 32 km/h

0759 m 28°C SSW 29 km/h

1570 m 21°C .S. 16 km/h

Remarquez la minceur de la couche « fraîche » près du sol (17 m seulement) et le beau maximum du vent à quelques 60 mètres au-dessus du sol. En outre, 32°C en pleine nuit à une bonne centaine de mètres au-dessus du sol est tout à fait exceptionnel.

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génial "cumulo", j'avais vu ça sur 7s7 mais votre information est plus concise.

Je comprends mieux pourquoi je n'ai su m'endormir qu'à 4h du mat et encore ...

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