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paix

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  1. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Le lendemain 28 Avril, à marée basse (en tout cas plus basse que le 26), un petit retour sur la fameuse brèche s'impose pour voir à sec à quoi la chose ressemble. C'est donc le point 3 de la première carte. Effectivement y a un trou. Heureusement qu'il y a l'arbre à côté, il doit probablement un peu aidé à tenir la digue. Et une vue large vers le Nord-Ouest et vers Rochefort : Sur le chemin, les tâches sont bien des traces d'humidités laissées par l'eau du fleuve. Et de l'autre côté de Rochefort, au Sud du Port Neuf, sur la route qui sert également de digue, une fracture est visible : Photo prise ici : Je n'aurais pas vraiment d'argument (et sur la photo ce n'est pas forcément flagrant ) mais je serais prêt à parier que là aussi la Charente est en train de saper la digue, et de gagner. Et enfin pour terminer ce petit tour en photo de la victoire de la Charente, la Pointe Sans Fin, repère numéro 4 sur la deuxième carte, le 01er Mai à 17h : Il y a plusieurs points significatifs à ce niveau. Déjà au premier niveau d'analyse, effectivement c'est bien de l'argile grise avec un réseau racinaire dense. Et ce ne sont pas des petits blocs qui partent, le chanceux qui a terminé pris en photo se serait pris à deux mains plutôt qu'une. La Charente est en train de gagner du terrain. De plus, certains blocs sont encore verts pétant, donc à moins que la chlorophylle est une durée de survie de plusieurs mois, cela implique que les blocs viennent de se faire arracher. Cela faisait deux ou trois jours que les grandes marées avaient cessé. La Charente est bien en train de grignoter du terrain. L'autre niveau d'analyse, est de dire qu'à nouveau sur une simple considération géométrique, la Charente atteint dorénavant un niveau suffisant pour passer sur la Pointe Sans Fin avec une pellicule d'eau. Ce qui permet de tenir encore une fois, c'est ce terrain végétalisé qui empêche l'eau de passer. Pour montrer à quel point tout affleure, en regardant vers le Sud dans l'axe du chemin : Le canal est au niveau de la Charente, et on voit à quel point le terrain est plat de chez plat. Le dernier niveau d'analyse est de remettre la Pointe Sans Fin dans une perspective plus large. La Charente décrit une grande méandre juste avant son embouchure. Et la Pointe Sans Fin joue probablement un rôle important en cassant l'énergie qui pourrait venir de l'Océan, et donc en protégeant Rochefort. Il faudrait modéliser et tout le bazar, mais je suis prêt à parier que la Pointe Sans Fin a en partie aidé à amortir la surcote de l'onde de tempête de Xynthia pour Rochefort un peu plus en amont.
  2. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Première arrêt photo au point numéro 1 à 17h40 avant la montée des eaux : À l'évidence, l'arbre au premier plan commence à ne plus vraiment aimer les bains de minuit dans les eaux de la Charente. Toute l'écorce sur la moitié inférieur du tronc est parti, sans doute attaqué par le sel. Un peu plus loin dans le pré, et surtout un peu plus tard, à 17h55, l'eau monte : Allez savoir où commence la Charente, où finit le pré... Bon au moins la carte IGN est explicite, le terrain est inondable, et effectivement avec "seulement" 6.6 mètres à l'échelle, on nage déjà pas mal. Circuler dans ces près est très délicat d'ailleurs, parce qu'outre le fait qu'il faille essaye de suivre un minimum une terre ferme qui se dérobe sans cesse, des vaches habitaient le pré. Et un troupeau de vaches dans un champ inondé, c'est radical pour labourer, et le promeneur qui se serait égaré ne passera pas loin de se tordre la cheville à chaque pas (même le vélo ici vous pouvez oublier). Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion de leur tirer le portrait (elles n'étaient pas très coopératives et je n'avais pas un peu de bouffe pour les appâter ). Tout ceci pour dire qu'après pas mal de péripéties, je suis tombé sur le point 2, à 18h05 : Comme ce n'est pas un appareil photo, le "grand angle" n'est pas une réussite Sur la photo au fond il y a l'autoroute avec le panneau d'information où ils affichent classiquement des messages à la mords-moi le nœud. La position du panneau est l'angle d'ouverture plus ou moins approximatif (plus que moins ) a été indiqué sur la carte pour remettre en perspective. Le lit de la Charente se devine plus ou moins, mais on se rend bien compte que le qualificatif de terrain inondable n'est pas usurpé. Et l'eau monte toujours... Pour ceux qui ont de très beaux yeux, les espèces de formes brunes dans l'axe, ce sont les fameuses copines un peu vaches. On notera aussi le canal, qu'indique l'IGN, et qui passe sous l’autoroute. En avant donc pour suivre ce petit canal, et aller voir l'autoroute de plus près. Ce sera le point numéro 3. Le canal passe effectivement sous l'autoroute. Notons que le niveau de l'eau est assez proche du niveau de l'autoroute entre 1.5 mètres et 2 mètres. On peut voir aussi le panneau d'information sur la droite. Cependant, ce fait prend toute sa signification un peu plus loin, au point 4, à 18h25. C'est un gros plan, mais pour situer c'est le fameux canal, avec à main gauche le niveau "libre" qui suit le niveau de la Charente. Et à main droite, c'est le niveau régulé du canal, le même niveau que celui sous l'autoroute. Et pour compléter, il faut savoir que le niveau de l'eau est de 1.5 mètres SOUS le niveau de la Charente, et que ce n'est même pas tout à fait marée haute encore. En plus, d'après la carte de l'IGN, le terrain inondable est censé être drainé. Dans la pratique, c'est surtout un vaste champ de bataille où l'eau le dispute à la terre -et où l'eau l'emporte petit à petit-. Et trouver le moindre drainage quand il y a de l'eau un peu près partout relève de l’illusionnisme. Donc, si l'autoroute ne patauge pas encore, c'est juste parce qu'une écluse hors d'âge n'a pas encore déborder, et que le champ a assez de profondeur (dans le sens que le lit de la Charente est "loin"). On se demande pourquoi l'autoroute a été emporté lors du passage de Xynthia du coup... Le champ sert de "tampon" même si dans l'absolu théorie il pourrait être complétement sous l'eau. Le niveau de la Charente dépasse à peine, et l'eau est encore à tenter de se frayer un chemin dans l'herbe. Du coup, on n'est pas encore à avoir des cataractes d'eau qui se jette dans le petit canal, pour terminer à l'assaut de l'autoroute, mais la marge de sécurité n'est vraiment pas épaisse, sans exagérer. Pour illustrer, une petite photo dans le champ où l'on voit justement que l'eau le dispute à la terre : Désolé pour le doigt... En arrière plan, l'autoroute, et le champ où l'eau tente de circuler et se s'implanter. À Rochefort ce sont des terrains argileux en majorité, de l'argile grise bien lourde et profonde avec une végétation solidement implanté et avec un réseau racinaire important qui aide d'autant plus à tenir le sol et ralentit les écoulements ; ce qui explique que le champ arrive encore à tenir face au fleuve. Mais progressivement l'eau avance malgré tout. Une illustration au bord de la Charente (toujours sur la fin des 18 heures), ou un minuscule relief du terrain tente de résister : L'érosion est à l’œuvre et grignote le pré. On notera aussi que le carré de pécheur commence à avoir un accès un peu "court". L'érosion, c'est le thème à la mode ces derniers temps. Tout le monde parle d'érosion pour expliquer que la côte recule, et éviter ainsi de prononcer le gros mot de "hausse du niveau de la mer". Déjà que pour les côtes sableuses de l'Aquitaine, cela relève de la masturbation intellectuelle, mais à Rochefort c'est juste une insulte à la Science que de se cacher derrière l'érosion pour ne pas voir la hausse du niveau de la mer. Un autre jour, une photo encore plus explicite de l'érosion sera présentée, mais malgré tout ce n'est pas du tout le genre de terrain où un déficit d'apport de sable peut justifier une érosion... C'est simplement que l'eau monte et gagne du terrain.
  3. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Y a comme qui dirait un trou... Le parking sur le PPRN est référencé comme parcelle 21 (ce doit être le cadastre à tout les coups mais je n'ai pas vérifié), et est donc classé en RS3-1, i.e. . Sur la notion de moyennement urbanisé, cela semble effectivement le cas. Par contre sur la notion d'aléa submersion marine forte ou moyenne, si le machin barbote à chaque grande marée comme cela semble inévitable dans les années à venir ; le terme "aléa" est quand même un tantinet un euphémisme... Ensuite le long du chemin, le point n'a pas été rapporté pour ne pas alourdir la carte (il suffit de dérouler le long de la digue sur la carte en avançant d'une ou deux centaines de mètres vers l'amont), l'alternance d'une vue rapprochée pour montrer à quel point l'eau affleure, et vue plus éloignée pour montrer qu'il suffit de gagner encore 10 mètres de profondeur et 50 centimètres de hauteur pour que des bâtiments barbotent. Il faut suivre la laisse, on ne voit pas l'eau mais là où il y a le bazar de débris qui flotte, il y a l'eau. La Charente est donc déjà en train d'attaquer la pelouse : Un autre point intéressant, une usine de je ne sais trop quoi, au bord de la Charente, point numéro 4, arrivé à 18h50 : Il y avait un peu moins de 80 centimètres entre le bord de l'eau et la surface. Sur le PPRN, il s'agit de la parcelle 472, aléa submersion faible. Pour eux le risque que la digue lâche est plus faible, mais si la Charente atteint 7.5 mètres, le risque que le parking de l'entreprise barbote à son tour est réel. Le lendemain 27 Avril, encore une vives eaux sans surcote, et donc une bonne occasion de prendre de nouvelles photos. La hauteur prévue est de 6m85 à 18h54. Le site Vigicrues a enregistré ces valeurs : 17h15 5.86 17h30 6.12 17h45 6.38 18h00 6.60 18h15 6.74 18h30 6.84 18h45 6.86 19h00 6.89 19h15 6.82 19h30 6.7 19h45 6.55 Pour la petite anecdote, pour le coin exploré ce jour là, deux possibilités s'offrent. Soit passé par la route du camping et continuer à longer l’autoroute des Oiseaux, soit comme ce fut le cas ce jour là, passer par Vergeroux, suivre un petit chemin improbable qui longe le fort, et termine au bout milieu de nul part, mais quand même là où on voulez terminer Sur la carte Rochefort est dans le coin en bas à droite.
  4. paix

    A propos du réchauffement climatique

    En 2013, j'avais eu l'occasion de passer quelques temps à Rochefort en France. Pour l’anecdote, il y a au moins un point commun entre la ville de Rochefort en France, et la ville de Rochefort en Belgique. Le marquis de Lafayette aura marqué l'histoire des deux villes. À Rochefort, il se sera embarqué à bord de l'Hermione pour voguer vers les Amériques. Et à Rochefort, il sera arrêté par les autrichiens dans un hôtel qui existe toujours : http://www.hotellafayette.be/historique.html Une petite photo du bâtiment avant de rentrer dans le vif du sujet : Bref ceci dis, c'était l'occasion de faire un tour de la Charente, et de voir un peu les effets de la hausse de la mer. Rochefort s'était fait sévèrement étrillé en Février 2009 par le passage de Xynthia. Et alors même que la question du réchauffement climatique pouvait être abordé, et ces conséquences concrètes mises en évidences, tout le monde a donné de sa personne pour se jeter comme des sacs de patates sur le couvercle de la boîte de Pandore et la maintenir lourdement fermé. Il y a deux points sur lesquels le changement climatique peut être soulevé. D'une part Xynthia était une tempête fort atypique. Elle s'est formé très au Sud, a eu une trajectoire méridionale, et a profité de la chaleur anormale de l'Océan Atlantique dans son berceau pour acquérir un quasi cœur chaud. Avec Xynthia, nous retrouvons de nouveau cette imbrication entre la hausse des températures, la hausse de humidité, et la hausse de l'énergie ; avec en bonus la méridionalisation des flux qui donne des trajectoires spécieuses à certains phénomènes météos. La tempête Xynthia a d'ailleurs des similarités avec la tempête Sandy qui avait frappé la Nouvelle-Angleterre en 2012. Il y a quelques temps, j'avais établi à partir de documents Météo France une présentation de Xynthia en mettant l'accent sur ce point. Si j'ai la motivation de ne pas respecter la sacro sainte propriété de Météo France je tenterais de la repasser sur le forum. Déjà sur ce seul point, tout le monde a protesté à grands cris et surtout en répondant aux mauvaises questions histoire d'être bien sûr d'enterrer le sujet. La question n'était pas de savoir si nous allons vers plus ou moins de tempêtes, ou bien si d'un seul coup par un miracle du CO2 les tempêtes sont apparu avec le changement climatique au large de l'Atlantique ou autre. Il y a toujours eu des tempêtes, le territoire français c'est toujours fait passer dessus par des violentes dépressions, ce n'est pas la première fois ni la dernière fois que cela bastonne, peut être qu'il y aura plus de tempêtes dans le futur, ou peut être qu'il y en aura moins. Mais tout ces points, on s'en fout, contrefout, archifout. Le véritable point, c'est que Xynthia, comme Sandy en son temps, n'était pas des tempêtes "normales" et elles avaient clairement pris de la dope quelque part. Bref, tout le monde a préféré s'exciter sur des questions sans intérêts pour ne pas aborder les questions avec intérêts. Et surtout il y a un deuxième point, encore plus patent. À la limite, le point précédent pourrait encore être discuté, par exemple savoir si le fait que Xynthia s'est fait des injections d'air chaud et humide ( une tempête ne tourne pas à l'EPO mais à l'ACH ) a vraiment changé ses performances ou pas. Mais il y a point encore plus patent, une baleine au milieu de l'aquarium que personne ne voit. L'Océan est monté de quasiment 25 centimètres au marégraphe de Brest depuis 1800. Sur une surcote de 1m, 1m50 à tout casser, cela est loin d'être négligeable. Et pourtant, personne, mais alors personne, n'a jamais mis le mot Xynthia a proximité de l'expression hausse du niveau de la mer. Et de manière générale, personne n'a remué la poussière autour du sujet de la submersion. Il est logique que si la mer monte, les conséquences d'une submersion soient aggravées. Mais à ce sujet c'est un silence assourdissant qui règne. Pour montrer l'étendue de ce néant, il est notable qu'Emmanuel Garnier s’excite et se batte contre des moulins à vent dans son bouquin sur les dérèglements climatiques de l'an mil à nos jours. Autre le fait que de manière générale son livre ne serve à rien d'autre qu'à conforter les certitudes oisives d'un intellectuel oisif engoncé dans son canapé, au sujet de Xynthia il tente de démontrer que les submersions ne sont pas choses nouvelles en France. Là aussi, ce n'est pas une "nouvelle" en effet, mais on se demande bien à quoi il peut répondre vu que tout le monde n'a parlé - pour mieux l'étouffer - que du fait tempétueux. Il passe des pages à démontrer que la météo a toujours exister et que l'un dans l'autre, outre les canicules / vagues de froids / tempêtes / etc, les submersions et bien, ô surprise, ont aussi toujours existé. Il aurait du tenté de démontrer que la température en France a toujours existé également, nous aurions eu le raffinement de la pertinence. Malgré tout, il a bien là un mérite. Il met en exergue un néant absolu, un vide sidéral. Si nous considérons le marégraphe de Brest donc : Le niveau de la mer augmente, et augmente de plus en plus vite. Cette hausse du niveau de l'Océan a contribué évidemment à la submersion engendrée par Xynthia. Pour revenir donc à Rochefort, les photos sont prises au fil de la Charente pour illustrer cette hausse de la mer. Les photos ont été prises durant des marées de vives-eaux du Printemps et de l'Ete 2013, mais sans aucune surcote ou décote notable. Elles mettent en exergue le fait que Rochefort est déjà, littéralement à fleur d'eau, à chaque marée un peu accentuée. Voire même que localement cela déborde... La submersion faisant suite à Xynthia était donc inévitable, et la situation se détériora vraisemblablement de plus en plus rapidement au cours de ce siècle. Pour situer un peu au préalable, même si le sujet reviendra au cours de la discussion, des hauteurs. Rochefort a un point de mesure sur la Charente, dont les données sont visibles ici : http://www.vigicrues.gouv.fr/niveau3.php?i...p;idstation=789 Ce point de mesure monte actuellement sur les plus grandes marées à 6.9 ou 7.0 mètres de hauteur. Par rapport à la référence régionale de La Rochelle, Rochefort monte environ 0.4 ou 0.5 mètres plus haut. Ainsi, à la Rochelle, les plus hautes marées atteignent 6.5 ou 6.6 mètres. Les cartes IGN sont disponibles ici : http://www.geoportail.gouv.fr/accueil La méthode pour vérifier le calage entre les deux échelles sera explicitée un peu plus loin (ne vous attendez pas à quelque chose de transcendant, c'est très artisanal ), mais normalement le point zéro de l'IGN (Nivellement Général de la France) correspond bien à 4.2 mètres au marégraphe. Pour les infos sur les marées, les niveaux, et ce genre de choses : http://maree.info/127/ports-rattaches Par exemple ce 07 Mai 2015, la hauteur prévue à La Rochelle est de 5.85 mètres à 19h29, donc Rochefort devrait atteindre 6.30 mètres à 19h45. Et Vigicrues donne effectivement 6.36 mètres à 19h45. Il y a une légère surcote de 6 centimètres dû au fort vent d'Ouest, mais elle reste faible. Pour en revenir aux carte de l'IGN, cela implique que toutes les cotes à 3 mètres ou moins sont potentiellement submersibles en cas de grande marée. Cela représente un bon bout de territoire déjà... Après dans la réalité cela ne déborde pas à chaque marée non plus. Il y a les arrondis, les "digues" -dont l'utilité véritable reste une question ouverte vu leur hauteur...- et le fait qu'il faut un minimum d'énergie à l'eau pour pénétrer les terres. Cependant, pour avoir traîner pas mal dans le coin, ce n'est pas exagéré. En toute logique, à l'horizon 2100, toutes les cotes à 4 et 5 mètres sont donc susceptibles de barboter. Et avec une bonne tempête (voire un ouragan), les côtes à 6 mètres et plus peuvent y passer aussi. Il n'est pas inutile de rappeler non plus qu'avec Xynthia, le marégraphe a pointé seulement 7.7 mètres. Étant donné que 6.9 mètres est déjà le niveau des grandes marées, il n'y a pas d'illusion à se faire. Le niveau de la mer atteint avec Xynthia sera dépassé d'ici 50 ans à chaque marée à gros coefficient. De plus, le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) a été mis à jour après Xynthia. Pour Rochefort, il est disponible ici : http://www.ville-rochefort.fr/cadredevie/r...eurs/prevention Et une circulaire du gouvernement qui recadre les PPRN après Xynthia : http://www.developpement-durable.gouv.fr/I.../27-07-2011.pdf Évidement, on voit là les dégâts engendrés par l'optimisme aberrant du GIEC. Le scénario pessimiste retenu pour l’aléa 2100 est une hausse de 60 centimètres du niveau de la mer. Sauf que 60 centimètres, c'est plutôt le scénario "bisounours en train de planer" pour dire le moins. La hausse sera plus probablement comprise entre 1 et 2 mètre. Suivre le PPRN en même temps permet aussi de comparer la réalité déjà vécue sur le terrain et la théorie administrative... Bref, allons-y pour une balade le long de la Charente Le 26 Avril 2013, marée coefficient 105, hauteur prévue de 6.85 mètres à 18h13. Les données vigicrues sont : 17h15 6.44 17h30 6.59 17h45 6.68 18h00 6.76 18h15 6.78 18h30 6.8 18h45 6.72 19h00 6.65 19h15 6.47 Donc pour commencer, au Sud de Rochefort, au pied du pont transbordeur à 18h10, repère 1 : Le truc au milieu de la photo est censé être la . Pour l'instant à Rochefort au sujet de ces "digues" ils sont seulement à l'étape -fin de citation-. En français clair et plein, les digues seront là encore pour longtemps et tout le monde s'en tamponne le coquillard avec un tibia de langoustine. Et il n'y a pas besoin d'être extra lucide pour comprendre qu'elles ne servent pas à grand'chose. Derrière la digue, le terrain est tout à fait plat au moins jusqu'à la cité Allaire et le centre commercial. Si la digue est dépassé - comme en Février 2010 - l'eau peut aller loin. Notons aussi que sur la carte IGN, au pied de la digue il est censé exister une frange de terre ferme. Cela peut sembler un détail (surtout vu la taille du terrain) mais sur cette fameuse terre ferme mais quand même submergé, on rencontre ce genre de choses : Les arbres sont sous la ligne de flottaison de 30 ou 40 centimètres. Et vu la taille des arbres ils ne sont pas spécialement vieux non plus. Donc, à moins qu'un arbre puisse vivre entièrement sous l'eau, quand ces gaillards étaient des arbrisseaux qui dépassaient à peine de terre le niveau de l'eau devait être plus bas. Un petit zoom sur l'un d'eux (pour certaines photos, il ne faut pas se demander comment c'est possible J'ai eu de la chance de ne pas terminer dans la Charente à un moment ) : Pour les fannas de l'histoire des routes de France, en arrière plan on note les restes de l'ancien pont transbordeur qui a du être démantelé début des années 90 (et dont mention est porté sur la carte de l'IGN). Pour en revenir à l'arbre, de l'équipe ce doit être celui qui nage le plus. En arrière plan, les roseaux délimitent également le cours de la Charente. Sur ce qui devrait être de la terre ferme, le manque de fond empêche les courants de transporter les débris, et on devine bien la laisse qui sera déposé à marée basse. Et pour remettre en perspective, une photo du 20 Mai 2013 prise depuis le viaduc : Le pont transbordeur au fond à droite, les piles de l'ancien pont sur la Charente, et sur les berges rochefortaises de la Charente les arbres nageurs. Si on ne sait pas qu'il y a une digue, on ne l'a voit pas... Ce n'est pas non plus un effet de perspective, derrière le terrain est rigoureusement plat sur une bonne profondeur. Le temps d'aller un peu plus loin, une autre séance photo a lieu au repère 2, vers 18h30 : Ici il n'y a pas grand'chose à dire. La Charente pousse, mais la "digue" - l'espèce de surélévation visible sur la photo - n'est pas en péril imminent. Par contre en continuant sur le chemin, ce n'est plus la même histoire. L'eau déborde clairement, avec en bonus une laisse. Par rapport aux cartes IGN, on peut aussi s'appuyer sur Google Earth pour faire un zoom sur le coin concerné : La vue est prise au niveau du gros point noir, sur le chemin. Derrière, il y a un écoulement vers la Charente qui est porté sur la carte IGN. Par contre la digue est rompue à peine en amont de cet écoulement. Et "derrière", il y a Rochefort. Le niveau est là aussi rigoureusement plat sur une certaine profondeur, et la ville commence tout de suite. Avec seulement 50 centimètres d'eau en plus, le débordement pourrait devenir franchement conséquent. Une vue rapprochée de cette fameuse digue :
  5. paix

    Printemps 2015

    Puisque nous sommes si bien lancé avec les records chez nos voisins outre Méditerranée, le 06 Mai n'aura pas vu de record a priori, mais les températures auront encore grimpé un peu plus et auront approché les records. À nouveau pour un début Mai c'est remarquable, les records sont censés tomber en deuxième partie de mois, pas les premiers jours du mois... J'ai essayé de casser les noms de patelins en bas à gauche rapport à l'étiquette de températures. Celle-ci est arrondi à l'unité (par exemple à Gabès, le 43°C, c’est en fait un 42.6°C). Donc, pour commencer avec Gabès justement. Après les 43°C du 05 Mai, encore 42.6°C aujourd'hui. À Kairouan, le record de 44.3°C a été battu hier 05 Mai avec 44.6°C. Aujourd'hui, 06 Mai 2015, il s'en ait fallu de peu avec 44.2°C. À Tozeur, le record de 43°C du 18 Mai 2001 a été battu le 05 Mai avec 43.3°C. Aujourd'hui, 06 Mai 2015, avec 43.1°C, le dépassement de la valeur de 2001 est encore confirmé. À Ouargala, le 06 Mai a connu une température de 44.6°C, en nette progression par rapport aux 43.5°C du 05 Mai 2015. Le record de 45.2°C du 19 Mai 2001 a eu chaud si je puis dire. À Touggourt, même topo qu'à Ouargala. Avec 44.4°C ce 06 Mai, on fait mieux que les 43°C d'hier 05 Mai. Le record de 45°C du 18 Mai était presque à portée de main. À Biskra, la température a atteint 43.2°C ce 06 Mai, après 42°C le 04 et 05 Mai. Le record de 43.7°C du 22 Mai 2006 tient encore. Plus au Sud, il fait très chaud aussi pour l'année. Ce n'est plus tout à fait " l'outre Méd' " là mais ce n'est pas tout les quatre matins que nous avons des records sur un territoire qui va du Golfe de Guinée à la Mer du Nord... À Tidjikja, en Mauritanie, les données sont très lacunaires (et c'est un euphémisme...) mais en s'essayant un peu à l'optimiste, il est vraisemblable que le record soit à 2011 pour l'instant, avec 46°C le 18 et le 30 Mai. Avec une température maximale de 46°C le 06 Mai 2015, le record a donc été possiblement été égalé. À Matam au Sénégal, la température est monté à 47.5°C ce 06 Mai. Le record de 48.5°C du 18 Mai 2011 a lui aussi eu chaud. À Mindelo, au Cap-Vert, la température maximale fut de 34.2°C le 02 Mai 2015, battant le record de 34.0°C du 24 Mai 2003. Plus au Sud encore, cette fois-ci la relation s'inverse. Les températures baissent au fil du mois de Mai avec la remontée de la ZCIT vers le Nord. Il est donc plus "logique" de poutrer du record pour les stations qui suivent. À Gaoua, avec 40.1°C le 01er Mai 2015, le record de 39.8°C du 01er Mai 2004 y est passé. A priori c'est donc le premier 40°C pour la station en Mai. Les températures ont un peu baissé depuis, mais la température maximale a malgré tout atteint 37°C ce 06 Mai. À Bohicon, pas de record, mais le précédent (qui date juste de 2014...) a été approché. Avec 36.2°C le 03 Mai, l'horizon des 37°C du 05 Mai 2014 n'était pas si loin. Si il n'y a pas erreur, le précédent record était les 36.2°C du 10 Mai 2007, ce qui signifie que c’est là la deuxième valeur al plus élévé pour un mois de Mai. À Cotonou, ce fut un appel court. La valeur de 33.5°C du 03 Mai 2015 a manqué d'un dixième le record de 33.6°C du 06 Mai 2000 a bien failli y passer. À Kara, ce fut aussi un loupé majestueux. Le 30 Avril 2015, la température atteint 39.3°C. Le 01er Mai, elle plafonne à 38.8°C. Le record pour Mai est exactement à 39°C, le 07 Mai 2011. À Sokode, avec 36.1°C le 01er Mai 2015, le record de 36.1°C du 01er Mai 2011 est égalé. Et encore plus au Sud (on s'arrêtera avant l'Antarctique quand même ), Douala atteint une température de 34°C le 04 Mai 2015, non loin du record de 35.2°C du 28 Mai 2013. De même à Ouesso, avec 35.4°C le 02 Mai 2015, manquant les 36°C du 12 Mai 2010. Cependant, il s'agit là du réchauffement des tropiques suite au changement climatique (la plus faible variabilité dans les tropiques implique des records plus fréquent) et de l'El Nino qui traine depuis l'année dernière. Ces valeurs n'ont plus de rapport direct avec les valeurs extrêmes enregistrées de Cotonou à Trappes. Et une petite carte d'anomalie des températures à 850 hPa, du 01er Mai au 04 Mai 2015 : ( je mettrais à jour quand la réanalyse aura les 05 et 06 Mai ). Cette monumentale anomalie positive prenant racine dans les tréfonds de l’Atlantique et de l'Afrique tropicale sera finalement advecté, avec en supplément l'humidité d'un Atlantique subtropicale bien chaud propulsé chez nous par un jet subtropical dopé à l'El Nino, jusque chez nous. C'est un peu dommage qu'il soit si peu question de ce sujet, pour une fois le réchauffement climatique a un côte sympa avec ses records battus un peu partout et sans plus de conséquences que cela ( cela nous change de Juin 2003... ).
  6. paix

    Printemps 2015

    Bon dans le Nord-Est de la France, on peut oublier les records de Tn, il a fallu qu'il fasse plus frais le 05 Mai au soir juste avant la limite fatidique des 18Z ... Sinon le record est tombé à Kairouan pour ceux qui veulent savoir : http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ord=REV&...8&ind=60735 Ou à Gabès : http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=6076...a=21&min=46
  7. D'ailleurs, une analyse simple et rapide des prix du pétrole montrent deux choses : les prix montent et la volatilité augmente. En général, pour un système dynamique qui oscille de plus en plus violemment, c'est qu'il flotte une odeur de carottes bien cuite. Le prix du WTI depuis 1946, en dollars de 2015 : Actuellement, à 60$ le baril, tout le monde parle de pétrole pas cher, ce qui laisse vachement dubitatif sur ce que peut être un baril à 20$ comme dans les années 90... Du pétrole gratuit peut être ? Et malgré tout, la production n'arrive pas à tenir le choc. Le Venezuela, qui n'a déjà plus de flouze, souffre en plus du réchauffement climatique, les températures là bas pétant le plafond aussi (le record de Tx d'Avril a du tombé dans le tas à Caracas si je ne me trompe pas) : http://uk.businessinsider.com/venezuela-el...lan-2015-5?r=US http://www.nytimes.com/2015/05/06/world/am...n-billions.html Et la volatilité au sens économique (écart type du rendement logarithmique) qui représente la variabilité des prix donc : Et l'hémorragie continue avec les pétroles non conventionnels. La production US est vraisemblablement en déclin à l'heure actuelle, et " l'espoir " réside maintenant dans l'Irak et l'Iran. Pour le reste, ce n'est pas encore cette année qu'on reviendra à un baril à 20 dollars.
  8. paix

    Printemps 2015

    On pourra aussi noter que Trappes a taper dans les records d'eau précipitable dans l'atmosphère ces jours-ci. L'eau précipitable est la colonne d'eau contenu dans l'air. À Trappes le 03 Mai à 12Z il y avait 31.47 mm d'eau dans le sondage, battant le record décadaire de 31.11 mm du 8 Mai 1988 à 00Z. L'horizon suivant sont les 32.36 mm d'eau du sondage du 13 Mai 1993 à 00Z. Les 23.94 mm du 04 Mai à 12Z et les 26.39 du 05 Mai à 00Z sont un peu plus raisonnable mais reste des valeurs très élevées. Malheureusement, les sondages à Trappes sont parfois lacunaires (en 1983 il doit manquer 9 sondages de 00Z et 12Z, soit un bon 4 jours sur un mois qui en compte 31...) et les sondages ne se font pas toujours sur la même épaisseur donc cela remet quelque peu en cause un calcul intégré sur la profondeur de la colonne atmosphérique... Ainsi la tendance à la hausse du contenu en eau précipitable depuis 1973 à Trappes est présente mais non significatif. Il serait logique que la valeur augmente, puisqu'une atmosphère plus chaude et aussi plus riche en vapeur d'eau. Mais vu que tout le monde ne jure que par les satellites et s'en cogne des sondages, ce n'est pas demain qu'on aura une série homogène des paramètres pertinents des sondages de Trappes. Malgré tout, cela permet un peu de situer. Dans un contexte de probable hausse de l'humidité atmosphérique, il semble que 2015 est marqué de nouvelles références. Ce qui n'est sans doute pas étranger aux fortes précipitations des derniers jours, ni au fait que l'activité orageuse depuis hier fasse un peu "flop flop" dans tout les sens du terme, le parapluie ayant pu être plus utile que le paratonnerre. Bref, encore le réchauffement climatique à l’œuvre, mais il ne faut pas espérer non plus que quelqu'un en parle. Il y aura également eu des valeurs remarquables ou même records dans le tas. C’est d’autant plus notable qu'au mois de Mai les valeurs records sont censés arrivés en fin de mois, et donc même si le record mensuel n'est pas tombé, souvent le record décadaire est au moins atteint. Alghero en Sardaigne a atteint 32.5°C, nouveau record. Murcia a atteint 36.6°C le 3 puis 36.5°C le 4, à chaque fois à 2°C du record de 38.5°C. Calvi vient d'atteindre ce matin 30°C quelque chose, non loin du record à 32.3°C. À Saint Girons, la température maximale de 31.4°C est à un cheveu du record de 32.1°C pour la station. Les records vont chercher loin au Sud également, puisque Tamanarasset a atteint 36.1°C le 04 Mai, le record étant à 39.1°C. Encore plus au Sud, on peut aussi noter d'autres valeurs remarquables comme les 33.5°C de Cotonou (record de 33.6°C a priori en Mai 2000 mais j'ai une doute ?). Kairouan a atteint 43.8°C, manquant de peu le record de 44.3°C. Dans le Nord de la France ce sont les minimales qui sont remarquables, avec pas moins de 15.8°C la nuit du 05 Mai à Reims par exemple. À Dôle, les températures ne sont aps descendus sous les 18.9°C ( ! ), je n'ai pas la valeur du record mais il est certain qu'il est tombé. Même si c’est moins spectaculaire, Coxyde et Florennes ne sont pas descendu sous les 13.3°C cette nuit du 05 Mai, et Uccle a enregistré 14.4°C de Tn. À Biarritz, aidé par le foehn, les températures ont atteint 29°C en début de nuit, le record mensuel des Tx n'étant pas si loin à 34.8°C... En un mot, fait chaud et humide.
  9. paix

    El Nino - La Nina

    Et même si El Nino est bien là, il continue de lutter pour exister. La région du Pacifique Ouest continue de se réchauffer malgré le renforcement des alizées, et globalement le Pacifique surchauffe et un schéma plus classique d'El Nino avec des ailes d'anomalies froides dans le Pacifique Est n'est pas prêt d'émerger... Enfin bon, au moins on a un El Nino qui tient un peu près la route, et qui risque bien de durer jusqu'en 2016. La carte des anomalie des températures de surface : Les anomalies dans la région 4 et dans le Pacifique Ouest de manière plus générale sont monumentales pour un événement El Nino : Plus qu'un réchauffement du Pacifique Est, c'est un réchauffement généralisé du Pacifique. Si on prend une définition un peu "large" du Pacifique tropical et équatorial (40°S à 40°N et 140°W à 260°W), on explose le plafond : Et même des coins du Pacifique qui ne sont pas censés se réchauffer en El Nino, et bien se réchauffe. Il est aussi à noter la monumentale anomalie dans le Pacifique Est, au large de la Californie. Personne ne sait trop si il est cause et / ou conséquence ( ou une combinaison plus ou moins pondérée des deux... ) de la crête persistante qui vaut à la Cali' sa sécheresse. Elle doit en tout cas rétroagir aussi sur la circulation de grande échelle vue l'anomalie. Et pour confirmer qu'on navigue à vue, un article du blog de la NOAA qui reprend les discussions de tantôt, au sujet du renforcement de la cellule de Walker, l'El Nino qui n'arrête pas partir en choups etc... et qui dit en gros qu'on ne sait rien : http://www.climate.gov/news-features/blogs...n%E2%80%99-away L'évolution récente de l'ENSO (sur ces 10 dernières années) est vraiment curieuse et cela ne va pas en s'arrangeant. Et sinon, tant qu'on parle du Pacifique, Roy Spencer et ses copains ont pondu une nouvelle série des températures par mesures satellites. Forcément ils trouvent que le réchauffement est plus faible que prévu, et rejoigne les estimations du RSS... http://www.drroyspencer.com/wp-content/upl.../Version-61.pdf Franchement, c'est quoi leur problème avec la réalité ? Déjà que les données satellites ne correspondent à rien de connu en terme de températures. Mais si ils s'acharnent, on n'a pas finir de sortir les incohérences des données sat's. À commencer par le "Pacifique chaud" de 1998 qui n'ont seulement ne correspond pas aux mesures de T, mais qui ne correspond pas non plus aux mesures de vents et de pression. La réalité est sans doute plus proche de cela : Et si cela ne suffit pas, il faudra expliquer comment le Pacifique a pu chauffé autant avec un renforcement de la circulation de Walker et des alizées, mise en évidence par la SOI qui est allé directement au plafond dès le Printemps 98 : http://www.bom.gov.au/climate/current/soihtm1.shtml Ou les bouées qui montrent des alizées renforcées : Je veux bien ne pas avoir un doctorat en rayonnement et je ne sais quoi et ne pas savoir corrigé l'impact de la dérive des satellite sur la série des T, mais y a un moment faut arrêter de vendre du rêve. On a déjà eu bien du mal en 2014 à extirper un réchauffement du Pacifique parce que l'atmosphère était resté en config "La Nina", alors en 98 faudra que les types m'expliquent comment il peuvent vendre un Pacifique chaud jusqu’en Octobre ( ! ) alors que l'atmosphère était déjà en grosse config' La Nina au Printemps. Et là maintenant ils sont deux équipes à se congratuler et à se taper sur l'épaule en vendant des années 90 chaudes à souhait, avec pour apothéose 1998. Au point où on en est rendu, prendre le problème par l'autre bout et corriger les T pour que cela colle à quelque chose plutôt que de s'inquiéter de la dérive des satellites pour que cela ne colle à rien de connu serait peut être moins absurde. Ce n'est même pas seulement par rapport aux autres séries de T, c'est par rapport à un peu près tout ce qui est connu que les données sat's sont attaquables. Elles nagent dans un monde à part. Bref, ce n'est pas encore aujourd'hui que les températures satellites auront une autre utilité que de rassurer certain sur le fait que le réchauffement n'existe pas. P.S. : D'ailleurs, au sujet de prendre le problème par un autre bout, on peut se demander si les très grosses anomalies OLR de 1998 dans le Pacifique n'ont pas contribué à la création de toutes pièces d'un Pacifique chaud
  10. Pour donner des chiffres de la rentabilité de certains pétroles, puisque je ne les avais donné que "à la louche" : http://insideclimatenews.org/news/20130219...-dilbit-bitumen http://www.postcarbon.org/publications/drill-baby-drill/ Et comme le rappelle le titre de ce blog, à la fin c'est l'entropie qui gagne : http://wotfigo.tumblr.com/post/26923273777...-minimum-energy Avant de causer rendement, une petite digression bien crue sur le titre de ce blog. Même en se faisant péter le caisson, on finit par se faire bouffer par les vers et c'est encore l'entropie qui gagne. À part devenir Dieu, on n'échappe pas au fait que nous vivons dans un monde fini. Bref pour le pétrole conventionnel, il faut brûler 1 baril pour en sortir 25 du sol. Pour le pétrole de schiste, aux USA, le rendement est de l'ordre de 5 pour 1. Au Canada, le rendement des sables bitumineux plonge à 3 pour 1. À nouveau, mais au Canada ils "minent" le pétrole. Cela donne le niveau d'aberration. Pour sortir un combustible liquide, on doit y aller à la pelleteuse et au camtar. Forcément que le rendement est nul. Et c'est peut-être bête mais vu que tout le monde s'en cogne des évidences, quand on doit brûler 2 barils pour en sortir 1 du sol, cela ne s’appelle plus une source d'énergie mais un puits... Le Canada, le Venezuela ou les USA souffrent donc énormément de la baisse des prix car ces pays exploitent des pétroles très lourds ou très compliqués à récupérer (autre aberration, le Venezuela doit même importer du pétrole léger pour diluer la mélasse qu'il sort du sol...). Donc des pétroles avec des rendements proche du néant, donc requérant des investissements colossaux. Et donc quand la machine à sous arrêtent de sortir des billets, on peut fermer la boutique. Certains nient également que les pétroles non-conventionnels existent en tant que concept. Il est sûr que les pétroles non-conventionnels, c'est un peu un terme fourre-tout, mais l'idée générale derrière ce concept est celle d'un rendement nullissime au possible. Le pic pétrolier ne sera pas géologique mais économique : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...mp;#entry469528 Ce n'est pas qu'un jour, en y mettant un coup de pioche, on se rendra compte que plus rien ne sort. Ce sera le jour où on sortira beaucoup de pétrole, et où on se rendra compte qu'on a plus de sous pour aller forer un peu plus loin et sortir encore plus de pétrole. Et pour les motivés qui seraient prêt à croire les inepties délirantes de l'IEA au sujet d'une prétendue stagnation des émissions, un petit rappel sur le fait que les chiffres chinois sont d'une grande "souplesse" : https://carboncounter.wordpress.com/2015/02...na-not-so-fast/ D'ailleurs, il est connu que les chiffres donnés par Pékin ne correspondent jamais à la somme des chiffres donnés par les provinces chinoises (et à quelque sujet que ce soit, du porc au CO2 en passant par toutes les statistiques qui peuvent exister), au point qu'il y a même eu des études à ce sujet : http://www.indiaenvironmentportal.org.in/f...0s%20carbon.pdf Mais cela ne gêne personne de se rassurer avec la prétendue baisse de la consommation de charbon en Chine, avec comme conséquence baisse des émissions globales et tout ce qui peut s'en suivre.
  11. Cela fait quelques temps qu'il y a de quoi se douter que les modèles ont craqué, mais là c’est officiel, l'européen a fondu un fusible ce soir... Il nous sort la version polaire d'un ouragan avec un cyclone qui "explose" ( creusement à 985 hPa contre un environnement à 1020 ... ) et qui est parfaitement symétrique et on ne peut plus froid ( -20° ) et tend à être à cœur chaud ou au pire neutre ( le vent géostrophique à 500 hPa doit être de l'ordre de 60 - 80 km/h aussi ). Quelqu'un a-t-il seulement un début de commencement pour expliquer que l'IFS fasse exploser une dépression barotrope avec du -20° à 850 hPa et un cœur borderline chaud en plein arctique un mois de Mai ????
  12. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Par hasard, je viens de tomber aussi sur ce lien : http://westernfarmpress.com/tree-nuts/cali...ls-farmers-foes Il serait temps d'aller se mettre au pieu, mais cela vaut la lecture Je va' vous le traduire : Dans le tas, il y a des trucs indiscutables. Notamment l'histoire des 80% qui sont en fait 40%, en Californie l'agriculture consomme sans doute plutôt 40% de l'eau plutôt que 80%. Cependant ce ne sont pas seulement les "écolos" qui ont poussé cette affirmation. D'une manière générale, tout le monde se tire dessus dans cette histoire, le voisin qui accuse le voisin d'arroser son jardin, les banlieusard qui accusent l'agriculture d'irriguer, l'industrie qui ne veut pas tailler dans la masse, le bâtiment qui prétend construire des maisons plus économes en eau, etc.. Bon après je ne connais pas plus que cela la Cali' et je les laisse bien volontiers laver le linge sale ( en faisant bien évidement des économies d'eau, et avec une lessive bio ) entre citoyens, mais je n'ai pas vraiment l'impression que quelqu'un soit prêt à prendre une part de responsabilité dans cette histoire. C’est peut-être très humain comme réaction mais c'est complétement inefficace. Comme le disait un barbu il y a quelque temps déjà : "Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ?". Après 2000 ans d'Histoire, nous en sommes toujours au point zéro de la sagesse et nous avons déchiré les pages qui auraient pu nous grandir. Le fait est également que le mouvement écolo a effectivement viré de la droite à la gauche en un siècle. Au début, les idées de conservation, de nature et ce genre de choses étaient plutôt des idées du parti Républicain. Dans des États républicains comme l'Utah ou le Colorado, plutôt orienté républicain, il reste d'ailleurs une sensibilité pour les grands espaces, les sports d'extérieurs ; alors que dans le même temps il y a une négation en bloc du réchauffement climatique. L'écologie a été rapatrié à gauche quand il a commencé à être question de régulations. Le mouvement écolo a alors été vu comme un cheval de Troie d'un nouvel ordre mondial très "communisant". L'effet pastèque en quelque sorte, vert à l'extérieur rouge à l'intérieur. Les républicains ne sont pas forcément contre l'environnement, tant que reste respecté la liberté d’entreprendre et que le gouvernement n'interfère pas. Le copain Obama est d'ailleurs taxe de communiste (socialist in english, mais chez eux la notion de socialiste est coloré très "rouge" ) par certains républicains. C'est ce que dit le type au final, il y a 50 ans cela a commencé à parler régulation, du coup les écolos ont viré pastèque aux yeux des agricultures (même si le texte n'est pas spécialement républicain en tant que telle et que des démocrates pourraient y adhérer aussi, il penche quand même plus à droite qu'autre chose). Ensuite, les écolos ont parfois du mal à comprendre, comme beaucoup de monde, que la solution ne sera pas technique. Il faut changer de paradigme, radicalement. La volonté d'ajuster à l'intérieur d'un cadre complétement obsolète explique aussi en partie ces tensions. Il est un peu tard pour disserter sur le sujet ( je risquerais de ne pas savoir exposer ma pensée clairement et calmement ) mais il y aurait un paquet à dire à ce sujet encore. Enfin bref, tout ça pour dire que malheureusement nous restons égal à nous même. Face aux difficultés, on préfère rester entre gens convenables et tirer à vue sur l'ambulance ou sur tout ce qui peut servir de bouc-émissaire (le musulman, le mexicain, l'écolo, etc... reste qu'à rayer la / les mentions inutiles) plutôt que de faire face. Cela promet pour la suite, et il y a encore au moins quelques années à tirer ainsi avant la fin du processus d'effondrement.
  13. L'EIA a annoncé il y a quelques temps que la production de pétrole des USA va baisser au Printemps : http://www.eia.gov/petroleum/weekly/archiv...lysis_print.cfm Les joies des "prévisions" de l'EIA (et de l'IEA aussi d'ailleurs), ils ne savent annoncer que les événements déjà actés. Un modèle de clairvoyance et de lucidité donc. Il était évident que la production US allait se viander, depuis le mois d'Octobre le compte des plateformes de forages est en chute libre, et le fond n'a pas toujours pas été atteint : En conséquence donc la production va finir par suivre. Si ce n'est pas Mai, ce sera Juin, de toute façon il est impossible de compenser une telle baisse des moyens de productions par une hausse de la productivité. Au Canada, la variabilité saisonnière est plus forte et pour bien faire il faudrait retirer le cycle annuel, mais même ainsi la baisse reste évidente : C'est peut être une remarque bête, mais pour sortir du pétrole du sol il faut généralement forer (enfin sauf dans certains coins du Canada où ils "minent" le pétrole. Et on se demande après pourquoi cela va mal...). Et si on n'a plus les moyens de faire des trous, bé forcément qu'à un moment la production finit par baisser... Et c'est valable pour le Canada également : http://business.financialpost.com/news/ene...__lsa=54e5-5027 Dans la débâcle il y a des industries pleines de dettes qui tombent : http://www.bloomberg.com/news/articles/201...gas-price-drops Et ce n'est surement pas fini : http://www.bloomberg.com/news/articles/201...-sold-this-year Au Canada un canard local parle d'hémorragie (et surement pas une hémorragie de pétrole...) : http://calgaryherald.com/business/energy/e...est-in-a-decade Pour l'instant il n'y a pas contagion mais vu que la finance mondiale se résume à une montagne de dettes ne valant rien ou un peu près rien, il ne faudrait pas trop titiller le château de cartes si on veut éviter un krach bien pire que celui de 2007. Pendant ce temps le Venezuela est toujours à la dérive : http://www.nytimes.com/2015/04/22/opinion/...-venezuela.html La question est ouverte de savoir combien de temps il reste à Maduro avant de se faire éjecter par un push... L'Angola commence aussi à se débattre pour maintenir sa production de pétrole : http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c58e0bd8-e8...l#axzz3YKYimsL0 Et de nouveau, ce n'est pas pour insister mais un peu quand même, la baisse des prix du pétrole n'a aucun effet bien sensible sur les économies : http://www.reuters.com/article/2015/04/23/...N0XK42220150423 http://www.markiteconomics.com/Survey/Pres...82a464ad147e9fd http://www.markiteconomics.com/Survey/Pres...1b561e4d3a8e577 L'économie européenne n'arrive toujours pas à se relancer alors que nous sommes censés nager dans le pétrole. C'est d'ailleurs sans doute plus le fait que la BCE a décidé de faire tourner la planche à billet qui aide les économies, plutôt que la baisse des prix du pétrole, qui permet le très relatif mieux qu'arrive à détecter les plus optimistes. Le retour de l'Iran sur le marché du pétrole permettra d'augmenter un peu l'offre pour pas cher, mais dans l'idée générale ce n'est quand même pas la joie. Le pic pétrolier ne sera pas géologique. Ce n'est pas du jour au lendemain, en mettant un bon coup de pioche, que nous nous rendrons compte qu'il n'y a pas que de la caillasse. Le pic pétrolier sera économique, il se produira quand il y aura un clash entre ce que peuvent payer les consommateurs et les coûts que doivent endurer les producteurs. La fin du pétrole pas cher a été acté à la fin des années 2000. Depuis la production a pu croître grâce à des pétroles non conventionnelles de toute sorte. Ces pétroles cependant ont un faible rendement et coûte cher à produire. Le pire est sans doute atteint au Canada avec les schistes bitumineux, où l'exploitation pétrolière devient carrément une activité minière : Le rendement de ce type de pétrole est proche du néant absolu. Dans le temps, il suffisait d'y mettre un coup de pioche et le pétrole jaillissait en abondance. La dépense énergétique pour faire sortir le pétrole et le conditionner pour ensuite le vendre était très faible. Le rendement énergétique était donc élevé. Dis autrement, avec un baril de pétrole, on pouvait sortir 30 ou 50 barils du sol. Aujourd’hui, avec un baril de pétrole, on sort au mieux 10 ou 15 barils de pétrole non conventionnel en moyenne (les chiffres, c'est en gros, comme cela je ne saurais dire exactement les valeurs). Et au Canada, sur les gisements de schistes bitumineux, ce doit être 1 baril pour 5 voire même moins. Le principe du truc, c'est quand même que si il faut brûler 1 baril de pétrole pour sortir un baril du sol, ce n'est plus une source mais un puits d'énergie qui a été découvert. C'est peut-être bête là aussi, mais au Canada ils ont du l'oublier. Par exemple, un type tout seul sur son île avec pour seul subsistance des chevreuils (où tout ce que vous voulez qui puisse se mange ). Si il doit manger un chevreuil par semaine pour vivre, et qu'il tue un chevreuil tout les deux jours, son rendement énergétique est positif. Ses petites cellules "brûle" un chevreuil par semaine pour en ramener 3 à la maison (pas de travail le dimanche ). Avec son stock d'énergie supplémentaire il peut en profiter pour se construire une cabane, ouvrir une bibliothèque, enfin bref ce construire son petit univers. Si à force de zigouiller du chevreuil il n'arrive plus à choper qu'un chevreuil par semaine, son bilan énergétique est équilibré. Mais du coup il ne peut plus entretenir sa cabane, sa bibliothèque, etc... Sa vie devient une lutte pour la survie, ses petites cellules "brûlent" un chevreuil pour en ramener un à la maison. Et si, continuant à dézinguer du chevreuil il termine par ne plus ramener qu'un chevreuil toute les deux semaines, autant arrêter l'exploitation du chevreuil. Il perd plus d'énergie à courir après les bestioles qu'il n'en récupère à la fin. Ces petits cellules "brûlent" deux chevreuils pour n'en prendre qu'un. Pour lui, le chevreuil n'est donc plus une source d'énergie mais un puits d'énergie. Alors après on peut toujours lui proposer la théorie de la substitution. Il peut se mettre à bouffer de l'arbre. C'est très énergétique, la preuve les arbres arrivent à pousser et vivent très longtemps... Sauf que la substitution ne marche pas, il lui faut une source d'énergie qui soit adapté. Le pétrole non conventionnel c'est un peu près la même chose. On n'est pas encore tout à fait rendu au point qu'il soit un puits d'énergie (au Canada à tout les coups il y a quand même bien un ou deux illuminées qui vont être assez c*n pour arriver à brûler plus de pétrole qu'ils n'en sortent du sol...), mais le pétrole devient tellement cher que nous avons un sérieux problème. Et la substitution ne marchera pas, il faut avoir une source d’énergie très concentré pour que la boutique tourne. Toujours au rang des idées complétement ... enfin voila quoi, il y avait eu comme cela un rapport sur la possibilité d'exploiter l'énergie des océans. Forcément, la conclusion était que ce n'était pas rentable. Les types auraient mieux fait de collectivement se casser une jambe ou aller chasser le chevreuil ou je ne sais quoi plutôt que de faire l'étalage d'une telle insanité crasse. Même si personne ne le dire, c'est pareil pour les énergies renouvelables. Ce ne sont pas des gisements d'énergie assez concentré pour être exploitable à grande échelle. La physique, toujours la physique. Première règle, tu ne peux pas gagner le jeu, deuxième de toute façon le jeu n'est pas équitable, et troisième, tu ne peux pas quitter le jeu. À la fin, c'est toujours l'entropie qui gagne. Donc plutôt que vouloir aller contre et terminer dans une apothéose digne de la bataille de Berlin, autant faire avec. Il faut comprendre à quel point l'expression "pétrodollar" est vrai. Les économistes tendent à penser qu'ils sont devant une feuille blanche et qu'ils peuvent écrire les règles du jeu comme ils veulent. Sauf que l'économie est soumise aux lois de la physique elle aussi. L'économie est sous tendu par des flux d'énergies permanent, par la transformation permanente d'énergie. Les combustibles fossiles ont pour eux l'avantage décisif d'avoir un fort contenu en énergie pour un volume faible. Cet avantage a été exploité pour construire l'économie moderne. Cependant, cela implique que les combustibles fossiles sont littéralement irremplaçables, on ne peut pas leur substituer une autre source d'énergie. Il reste donc que quand l'énergie devient plus difficile à extraire, moins rentable, il se passe de drôles de choses comme une grande volatilité des prix, qui tendent malgré tout à augmenter sur le long terme. Il ne faut pas oublier que le "pétrole pas cher" d'aujourd'hui est toujours 3 à 5 fois plus cher que le "pétrole pas cher" des années 90... En plus la fracturation hydraulique a pour elle l'avantage certain d'augmenter le nombre de séismes. L’Oklahoma est ainsi passé de deux séismes de magnitude 3 ou plus par an au début de ce siècle, à deux séismes par jour... En Novembre 2011 l’État a été secoué par un séisme de magnitude 5.7, le plus violent de son histoire. Il n'y a pas à dire, le pétrole non conventionnel provoque des séismes, pollue l'eau, a un rendement excessivement bas, coûte extrêmement cher à produire, alimente les émissions de CO2, entretient l'illusion que tout va bien, et permet de maintenir l'expansion du système technicien. Cela fait rêver. Bref, en un mot comme en cent, on arrive au pic pétrolier. Et si ce n'est pas cette année ou l'année suivante, cela sera d'ici quelques années maximum.
  14. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Le gouvernement Abbott a décidé d'établir un "Australian Consensus Center" à l'Université de l'Australie-Occidentale : http://www.theguardian.com/environment/201...stralian-centre http://www.theguardian.com/environment/pla...-climate-change https://theconversation.com/the-bjorn-supre...-deserves-40716 Et ce n'est pas une blague à l'évidence... Un gouvernement va officiellement payer un type pour dire que tout va bien avec le réchauffement climatique. Bjorn Lomborg est connu pour accepter à contre-cœur la réalité du réchauffement climatique, pour dans la foulée nier que ce soit un réel problème. Il préfère dire que le plus important, c’est l'aide au développement, et donc en corolaire -même si il ne l'a quand même jamais dis explicitement à ma connaissance- les écolos sont des affameurs des pauvres. Forcément avec un discours pareil il arrive à s'attirer toute les sympathies. Il prône la croissance économique et en même temps l'aide au développement. Le seul "petit" problème étant que son argumentation est systématiquement faussé, basé sur des "sources" qui n'en sont pas comme les blogs d'Internet, et qu'il a la capacité de faire dire aux rares études qu'il cite, ce que précisément elle ne disent. Bref, l'Australie a catapulté un type qui n'a aucune honnête intellectuelle et n'a rien d'un académicien, professeur adjoint d'une grande université. Il ne faudra pas compter sur l'Australie pour réduire les émissions de CO2. Dans le même temps, des conservateurs aux USA affirment que la sécheresse en Californie est bien d'origine anthropique. Cependant, il n'est pas question d'admettre que ce soit le réchauffement climatique. Au contraire, ce sont les politiques de protection de l'environnement qui aurait sacrifié les mesures nécessaires de gestion de l'eau pour soi-disant sauvegarder l'environnement... On retrouve le même discours qu'en UK en Janvier 2014, quand c'était les écologistes qui étaient là aussi accusé d'avoir provoqué les inondations, en préférant protéger l'environnement plutôt que la population. http://www.foxnews.com/us/2015/04/16/man-m...d-by-misguided/ Bref, le monde entier est d'accord pour dire qu'il n'y a pas de réchauffement et que les écolos sont le nouveau fléau à combattre. Après l'IEA qui nous invente une baisse surprise des émissions sorti de son imagination fertile et débridée, les années 2014-2015 sont bien rudes pour ceux qui s’inquiètent un peu pour le climat. D'ailleurs, avec le recul, même si c'était à attendre, le rapport de l'IEA a été bien plus repris et commenté -forcément- alors que le papier de Le Quéré qui montre tout le contraire -et est nettement plus crédible- a été complétement ignoré, évidement. Il ne faut surtout pas dire ce qui est, le plus important est encore et toujours de s'enfermer dans une illusion du réel, de donner corps à la virtualité où nous nous réfugions sans cesse. Il y a plus de chances de trouver un roux au beau milieu de la forêt amazonienne, que d'avoir eu une baisse des émissions en 2014, mais ce n'est pas grave, vas-y que je te vend de la baisse des émissions. Peut-on encore avoir un espoir que la conférence de Paris ne soit pas un échec retentissant ?
  15. paix

    Hiver 2014-2015

    Je me suis amusé donc à prendre en photos des hêtres, pour illustrer. J'ai évité de prendre des photos de tout les arbres que je croisais, le temps que je finisse on serait déjà à l'automne Le choix de l'illustration est donc nécessairement arbitraire mais j'ai essayé de rester objectif. Dans un monde idéal où tout va bien, dans le Nord-Est de la France, les arbres sont censés sortir fleurs et feuilles entre le mois d'Avril et le mois de Mai. Et par espèce, les arbres sont censés passer les mêmes stades de développement un peu près en même temps. Puisque ce sont des photos de hêtres, pour ces arbres la sortie des feuilles se fait entre mi et fin avril suivant le coin du Nord-Est en question. En Meuse et Champagne ce sera plutôt mi Avril, dans le fin fond des Vosges plutôt fin Avril. Et pour un même coin du Nord-Est, les hêtres sont censés sortir leur feuilles de manière synchrone, sur un laps de temps d'une semaine. On n'est pas censé voir un hêtre en feuilles alors que le voisin se tâte encore pour faire gonfler ses bourgeons. Évidement, tout ceci reste de la théorie Il serait exceptionnel de voir une année normale Mais toujours est-il donc que dans un coin froid et reculé du Nord-Est où la date de débourrement des hêtres est plutôt autour du 20 - 25 Avril, le 26 Mars je pouvais photographier ceci : De nouveau, c'est juste un hêtre, mais il y avait d'autres arbres tout aussi avancé le long de la route. De même c'est un arbrisseau encore, mais des grands arbres aussi étaient déjà avancé. C’est simplement que prendre une photo à 3 mètres du sol, c'est coton De plus la photo ne rend peut être pas bien (je ne sais pas ?) mais ce n’est pas juste un bourgeon gonflé et verdit, il y avait bien un début de feuille nettement individualisable qui pointait sur la plupart des bourgeons (sauf celui à l'apex au premier plan, il était encore au stade gros bourgeon souple et verdit). Enfin bref j'ai tenté que cela soit illustratif, j'espère que c’est le cas Et trois semaines plus tard, le 16 Avril, on se rend compte que c'est vraiment la chienlit : J'ai pris trois branches de trois arbres différents. Au premier plan, les bourgeons commencent à gonfler et devenir souple, derrière les bourgeons n'ont pas encore bronché et sont dur comme en plein hiver, et encore derrière l'arbre est en pleine feuille. En trois arbres distant de deux mètres, on a tout les stades du réveil d'un hêtre. C'est sûr que la normalité n'existe pas, mais avoir une telle dispersion du réveil des hêtres à la mi-Avril n'est pas franchement habituel non plus. De nouveau je n'ai pas pris en photos tout les arbres que j'ai croisé (et puis les bourgeons bruns et les feuilles vertes alternaient si vite, je risquais l’épilepsie ), ni d'arbres bien plus vieux (enfin j'ai une photo à deux mètres du sol, mais elle est tellement horrible je vous en fais grâce...) Mais cela se veut quand même un peu objectif et illustratif. L'année dernière, après l'absence totale d'Hiver, les arbres ont sortis fleurs et feuilles très tôt. Et comme le printemps fut quasi estival, l'un dans l'autre il aida quand même un peu à rattraper le coup en permettant une franche levée de dormance et en évitant d'avoir un débourrement étalé sur deux mois. Malgré tout les arbres ont souffert de l'Hiver 2013-2014, tout comme ils ont souffert de l'Hiver 2006-2007. Le pire c'est que certains ont été prompt à accuser un climat "frais et humide" (cela ne s'invente pas ...) justifiant la mauvaise floraison et donc la baisse de rendement des vergers... Les elfes sont peut être partis par delà les Havres Gris il y a bien longtemps, mais il n'y avait pas besoin en 2007 ou 2014 de s’appeler Galadriel pour entendre les arbres criaient leur souffrance, sauf à être doté d'une solide mauvaise foi. En 2015 c’est moins flagrant (heureusement, parce que déjà qu'un hiver doux fait du dégâts, alors deux hivers doux coup sur coup...). C’est aussi pour cela que je me suis amusé à courir après les hêtres (il faut bien que quelqu'un s'inquiète pour eux puisque tout le monde veut nier les évidences). En 2014, il n'y avait plus besoin de rien dire, c'était une évidence pour ceux qui ont un minimum d’honnête intellectuel. Cette année, c'est moins flagrant bien sûr. Et au final, à moins d'un gros coup de gel tardif on devrait s'en sortir pas trop mal. Mais à nouveau l'Hiver 2014-2015 a été déficitaire sur tout les paramètres importants. Nombre d'heures sous les 7°C, nombre de jour de gel, de fortes gelées (Tn <= -5°C), nombre de jour d'Hiver (Tx <= 0°C), gel du sol, etc... Autant de paramètres qui ont pris un coup dans le museau cet Hiver. Malgré un Hiver "normal" il aura été tout sauf normal. Et ce n'est pas l'affirmation délirante de MF disant que nous avons eu une "mini vague de froid" fin Décembre 2014 (cela ne s'invente pas non plus...) et un Hiver normal qui y changera grand'chose. L'Hiver 2014-2015 a été incapable à nouveau d'apporter la ration de froid qu'est censé apporter un Hiver de France. Et si les arbres ne sont pas aussi mal en point qu'en 2014, à l'évidence la situation ne s'est absolument pas normalisée pour autant. Et à nouveau, le climat continue de se réchauffer, donc l'Hiver 2014-2015 n'est qu'un précurseur. Il vaudrait mieux donc s'inquiéter maintenant tant que cela passe encore ; que dans 20 ans, quand il sera trop tard et que cela ne passera plus.
  16. paix

    El Nino - La Nina

    Lentement, l'El Nino arrive à s'arracher du Pacifique. L'Océan continue de se réchauffer, et les alizées ont faiblis. Ce n'est pas encore gagné pour un vrai événement El Nino qui se déploie jusqu'en 2016, mais on n'évitera plus en tout cas la persistance d'un Pacifique chaud, comme en 2014. Mais à nouveau, ce qui gêne la dynamique de l'El Nino, c'est le fort réchauffement du Pacifique Est : Le vent dans ces régions suit en première approximation le gradient des SST. Il souffle vers le chaud. Donc forcément si le Pacifique Est bout cela n'aide pas l'El Nino. La différence avec 2014 et qui autorise un peu d'optimisme pour le développement de l'El Nino reste la MJO. Elle cherche à rétropédaler et à tourner en rond (parce que Cicéron, c'est Poincaré, et donc tourner en carré est un peu compliqué ) vers la phase 1 ou 8, ce qui devrait continuer à modérément alimenter le Pacifique en anomalies du vent zonal. En aplat de couleur les anomalies totales, en rouge les anomalies du à la MJO. Le diagramme est centré sur le Pacifique un peu près : En attendant, les conséquences ne se font pas attendre. La température globale pour le début de l'année ( de Janvier à Mars ) est la plus chaude qu'il soit, les Océans de l'Hémisphère Nord n'ont jamais été aussi chaud, et Avril s'élance vers les records avec grande facilité...
  17. paix

    El Nino - La Nina

    Sans doute un effet d'El Nino, des inondations frappent la côte Ouest des Amériques : http://www.eldiario.ec/noticias-manabi-ecu...r-inundaciones/ L'Océan s'est bien réchauffé sous l'effet de la propagation d'une onde de Kelvin océanique. Avec la forte chaleur des océans par là dessus, le résultat ne se fait pas attendre. Pour l'El Nino, il semble prendre un peu consistance, mais le couplage avec l'atmosphère a toujours du mal, notamment du point de vue des anomalies de vent zonal. La prochaine phase de la MJO (qui semble vouloir court-jus les phases 3 à 6 et reprendre direct en phase 7 ou 8, pourrait être déterminante pour aider l'El Nino a enfin décoller. Enfin cela a quand même un peu plus une tronche d'El Nino que l'année dernière.
  18. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Ouaip, à l'évidence. Les infos ne sont pas toujours fiables même quand elles émanent d'institutions reconnues. Pour autant, en tricotant un peu, il y a toujours moyen de démêler l'écheveau et de savoir un peu ce qu'il en est. Dans un autre sujet, une nouvelle étude remet (encore ...) en cause les données satellites, montrant qu'elles sont (de nouveau...) grassement biaisé vers le froid : http://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.117...LI-D-13-00767.1 Depuis que les données satellites existent, de nombreuses corrections ont été apporté, et bien plus souvent pour corriger un biais froid qu'un biais chaud : http://en.wikipedia.org/wiki/UAH_satellite...orrections_made Les versions successives de la série des températures par satellites n'ont cessé d'augmenter la tendance au réchauffement, et à l'évidence ce n'est pas fini. http://www.theguardian.com/environment/cli...-global-warming Bref, pour résumer, la fiabilité des données satellites pour la température de ce globe est nulle à complétement nulle depuis que ces données existent. Mais évidement, comme ces données ne montrent qu'un faible réchauffement et des éléments contradictoires avec la théorie du réchauffement par effet de serre, elles sont largement utilisés. Dernière exemple en date, un sénateur états-unien arguant que la Terre ne se réchauffe plus depuis 17 ans... En attendant, rien ne vaut les données des ballons sondes et des thermomètres, ils ne sont pas d'une fiabilité irréprochable mais au moins on est sûr qu'ils mesurent bien une température.
  19. paix

    A propos du réchauffement climatique

    L'IEA a fumé un énorme pétard... http://www.iea.org/newsroomandevents/news/...ed-in-2014.html Faudra qu'ils expliquent d'où ils sortent ces chiffres abracadabrantesques. Rien que la valeur de 32 Gt de Co2 pour 2013 sort du néant complet. Le projet EDGAR (rien à voir avec Poe...) de l'UE donne 35.3 Gt de CO2 en 2013 : http://edgar.jrc.ec.europa.eu/ Et le CDIAC donne 36.3 Gt de CO2 : http://cdiac.ornl.gov/GCP/ http://www.earth-syst-sci-data.net/6/235/2...-6-235-2014.pdf Donc déjà dire que les émissions de 2014 sont à 32.3 Gt de CO2, inchangés par rapport à 2013, implique que les émissions en 2013 ont été de 32.3 Gt de CO2 en toute logique. Ce qui relève juste d'un gros délire hallucinatoire. Bon après apparemment l'IEA ignore certaines émissions comme celle liées à la cimenterie, ce qui fait représente environ 2 Gt de CO2, mais cela n'explique pas que l'IEA puisse trouver des chiffres aussi bas. Certes les chiffres ne sont pas non plus connus avec une grande précision ( +/- 5% en gros ), mais se retrouver 10% sous deux estimations convergentes, cela ne les choque pas apparemment. Et en plus, prétendre que les émissions n'ont pas augmenté en 2014, restant à 32 Gt de CO2 c'est juste du délire. Le CDIAC estime qu'on se retrouve dans des valeurs autour de 37 Gt de CO2 pour 2014. Mais surtout, la consommation de combustibles fossiles a augmenté en 2014. Faudra que l'IEA nous explique par quels processus magique on peut brûler du carbone et de l'oxygène sans émettre une quantité correspondante de CO2... Cela promet pour les discussions à Paris.
  20. paix

    Printemps 2015

    Les modèles semblent en effet se diriger vers le réchauffement final de la stratosphère. De l'autre côté la MJO semble vouloir cycler fort, et elle se dirige maintenant vers une phase 3 et 4 généralement plus favorable à un régime zonal chez nous. L'un dans l'autre je ne suis pas très optimiste pour un temps printanier en Avril malgré tout. Peut-être un peu sec mais pas spécialement doux en tout cas.
  21. paix

    Hiver 2014-2015

    Donc cet Hiver aura été parfaitement normal en Europe de l'Ouest d'après les chiffres de la température moyenne et de la pluviométrie. Mais pendant ce temps, dans le monde réel, le débourrage est déjà bien avancé, alors que nous seulement en Mars. Si l'Hiver effectivement n'a pas été aussi spectaculaire que l'année dernière, il n'en reste pas moins que le froid fut particulièrement absent cet Hiver. Et ceci malgré les actualités délirantes de Météo France qui ressemblent de plus en plus à celle de LCM, parlant d'une "petite vague de froid" fin Décembre... Mais oui, bien sûr. On attend impatiemment le jour où il qualifieront de "mini vague de froid" le seul -5°C généralisé de l'Hiver qui battra celui de 2013-2014. Pour avoir accès aux données complètes de Luxeuil, je me suis permis de vous sortir quelques chiffres qui auront de quoi remettre un peu en perspective l'Hiver 2013-2014. Ce qui suit est donc totalement illégal, puisque je ne suis pas censé sortir des données MF sans avoir préalablement demandé une autorisation. Enfin, MF ferait mieux de s'inquiéter de la somme des données complétement inexploités, plutôt que de se réfugier derrière des modèles compliqués et derrière l'argent. Et se montrer jaloux alors qu'on ne fait rien de son potentiel est juste risible. Bref, pour reprendre donc. La température n'est pas seulement mesurée en air libre, mais dans certains pays comme la France la température est aussi mesurée au niveau du sol, et dans le sol. Les données de Luxeuil sont propres à Luxeuil mais, pour cet Hiver en tout cas -car c'est là le sujet-, elles sont un peu près représentatives de l'ensemble du pays malgré tout. Au sujet du permafrost, il est beaucoup question de température de sol. En effet, si les vastes étendues gelées de la Sibérie et du Canada passent le point de fusion, il y a le risque de voir un relargage de carbone qui amplifie le réchauffement climatique. Cependant le réchauffement des sols est un phénomène planétaire, non pas limité aux seules terres boréales. En France aussi, les sols gagnent donc en température. C'est un argument majeur de l'origine anthropique du réchauffement. En effet, l’atmosphère se réchauffe, la cryosphère se réchauffe (il y a une perte nette de neige et de banquise de part la monde), la lithosphère se réchauffe, et l'hydrosphère se réchauffe aussi. À tout les coups, même si ce doit être impossible à prouver, mais une partie de l'énergie supplémentaire du RC doit aussi partir dans les poïkilothermes. Ce n'est donc pas un quelconque transfert d'énergie d'un compartiment à l'autre, il existe nécessairement une source d'énergie externe. Et comme en plus l'activité solaire tend à baisser depuis 50 ans, cela réduit le champs des possibles... Si on exclut la possibilité d'une troupe céleste de dragons venu cracher le feu sur terre, à part la hausse des gaz à effet de serre il ne reste plus vraiment d'autres explications. Cet Hiver donc n'aura donc pas failli, pour la France en tout cas, à perpétuer cette tendance au réchauffement du climat, malgré un Hiver normal d'un certain point de vue. Si on repart des données de Luxeuil donc, malheureusement une partie des données de températures du sol n'étaient pas disponibles. L'étude se limitera donc à la température minimale atteinte durant tout l'Hiver à 10 centimètres sous le sol. Et le sol, à Luxeuil, aura donc atteint au plus froid une température de 1.1°C, la troisième valeur la plus élevé de la série. Malheureusement, entre 2010 et 2014 il y a un trou. L'Hiver 2013-2014 a très vraisemblablement connu une valeur plus élevé, le record semblant même probable. De même les mesures commencent en 1983, et il est possible que l'Hiver 1974-1975 est connu une valeur plus forte également. Malgré tout, les sols cet Hiver auront été particulièrement chaud. Si peu pour un Hiver normal... La tendance linéaire est spectaculaire ( 10°C par siècle ) mais elle est a relativisé. D'une part, Luxeuil est une station assez particulière en France. Ce doit être le coin de France où il gèle le plus en plaine, et où l'influence continentale est présente. C'est donc une des stations qui se réchauffe le plus en France. D'autre part, la série commence sur les Hivers froids des années 80, ce qui fait augmenter artificiellement la tendance. Pour comparer un peu aux données de températures de l'air, la température minimale moyenne de cet Hiver a cette tête à Luxeuil, sur la même période : La tendance est de 6°C par siècle. Par contre si on considère l'ensemble de la série, la tendance est moitié moindre, à 3°C par siècle : Il ne faut donc pas s'affoler devant les 10°C par siècle de la tendance des Tnn du sol. La véritable valeur est plus probablement autour des 4°C à 5°C par siècle. Ce qui reste une valeur importante, mais à remettre en contexte. Si Luxeuil n'est surement pas la station la plus chaude de France, elle est une de celle qui se réchauffe le plus à défaut. Tout ceci pour dire deux choses donc. Les sols se réchauffent bien, synchronisé avec les températures de l'air. Ce n'est guère une surprise, les sols ont une faible capacité thermique et une mauvaise conduction thermique, ils font plus suivre le mouvement général qu'autre chose. Et aussi cet Hiver n'aura pas été aussi normal que cela puisse paraître. Il faut continuer à fouiller un (tout) petit peu dans les paramètres, et ne pas se contenter de la température moyenne. Ce qui aura fait défaut à nouveau cet Hiver, comme l'Hiver dernier, c'est le froid. Sorti du -10°C extrait aux forceps fin Décembre de quelques rares stations de France, il n'y aura jamais eu de froid en France cet Hiver. Si ce n'est dans le monde onirique des actualités du site MF... Comme nous n'avons pas connu de vague de chaleur digne de Janvier 2007 non plus, l'un dans l'autre les températures non rien de remarquable. Il n'empêche, si on considère le nombre de jour de gel ou la température minimale de cet Hiver, le même constat s'impose. L'Hiver n'aura peut être pas été si normal que cela. Considérons déjà le nombre de jours où le thermomètre descend sous 0°C. En supposant que Luxeuil suive la normale jusqu'en Mai pour le nombre de jour de gel, ce qui n'est pas une grosse hypothèse vu l'époque de l'année, l'Hiver 2014-2015 se sera distingué par un faible nombre de jours de gel. A priori, l'Hiver 2014-2015 sera en dixième place sur 70 années de mesures, pouvant peut être aller jusqu'à la quinzième place si il gèle bien en Avril. Mais en tout cas, cela reste une valeur particulièrement faible. En Lorraine, la première gelée a d'ailleurs été exceptionnellement tardive sur certaines stations, n'intervenant pas avant début Décembre... De même, la température la plus froide de l'air libre atteinte cet Hiver n'aura pas été spécialement basse. Avec -11.9°C, la minimale de cet Hiver 2014-2015 est la douzième plus chaude qu'il soit à Luxeuil. Pour l'instant comique, il est notable que l'Hiver 2011-2012, qui aura connu la fabuleuse vague de froid de Février 2012, est seulement en 19ème position en partant du fond du classement. Dans un certain sens, le froid de 2011-2012 est moins extrême que la douceur de 2014-2015... De même, la normale 81-10 est prise en référence dorénavant. Comme disait un type il faut vivre avec son temps. Sauf qu'il y a de quoi douter que la normale 81-10 soit représentatif de quoique ce soit, si ce n'est du besoin de minimiser les valeurs des anomalies. Pour remettre à nouveau un peu contexte, avoir un Hiver normale sur 81-10, rien qu'en température moyenne et sans chercher la complication, implique quand même d'avoir un Hiver plus doux que 70 - 80 % des Hivers des deux cents dernières années. Ce n'est pas exceptionnel, mais la notion de "normalité" est quand même très relative. Cependant pour venir au cœur du problème, c'est que la France est censé être un pays au climat océanique pour la majorité de son territoire, où pousse entre autre chose des pommiers, des hêtres, des centrales nucléaires, des stations de ski, etc... Pour s'arrêter uniquement sur les vergers -il y aurait tellement de choses à dire sur tellement de sujets différents...-, il est notable qu'en 2013-2014 le rendement de la production chuta pour des fruits comme les pommes ou les poires à cause d'un manque de froid. Et heureusement que 2015 a connu vite fait deux coups de frais fin Décembre - début Janvier et en Février pour récupérer un peu le truc cet Hiver, parce que pour la satisfaction des besoins en froid c'était mal barré encore cet Hiver. Les espèces comme le pommier, le hêtre, le poirier, et même le blé, etc... ont besoin de prendre un bon coup de froid dans la tronche en Hiver pour pouvoir se développer l'année suivante. Et ce n'est pas la première fois qu'on note un tel problème de débourrage le Printemps venu. En 2001, 2007 et en 2008 entre autre, le problème s'était aussi présenté. Au Maroc il arrive à faire pousser des pommiers à force de balancer des produits pour forcer la levée de la dormance des bourgeons. Mais quand on sait que c'est de la cyanamide d'hydrogène qui est utilisé, donc avec une fonction cyanure, donc un produit toxique, cela donne vachement envie. Enfin, cette histoire de toxicité donnera bien l'idée à un type de faire des OGM en forçant le pommier et le manioc a faire des trucs ensemble, histoire d'endurcir le pommier face à la chaleur... Bref, toujours est-il qu'un Hiver en France, cela sert aussi à apporter du froid. Et à moins de croire que la Réunion et la métropole, bé c'est presque le même climat, et que le pommier-manioc chouté au cyanure même en Lorraine cela peut se faire, on peut se demander si la normale 81-10 a une réelle pertinence. À la différence du passé on perd maintenant en rendement à cause du manque de froid. Ce ne sont plus les intempéries, les gelées tardives, les Étés frais et pluvieux, ni même la sécheresse et la chaleur de l’Été qui gâtent les cultures, événements qui ont certes toujours existé comme nous le rappellent certains (et certains bouquins...). À l'évidence, le climat change. Maintenant, ce n'est même plus la douceur hivernale qui pose problème. C'est carrément un déficit de froid en plein Hiver, dans la durée, qui se fait sentir. Et la température moyenne ne suffit pas à elle seule à décrire cette évolution. L'anomalie de température de l'Hiver 2013-2014, pour spectaculaire qu'elle soit, est loin d'être la plus forte. Et elle ne décrit ainsi pas la disparition quasi complète du froid, un phénomène bien plus significatif encore. Le climat est en train de changer et remet à terme - i.e. à l'échelle de quelques décennies - en cause la pérennité à terme de certaines culture et certains arbres, tout simplement. Alors certes d'aucun diront que je me complait dans une posture excessive, que je suis catastrophiste et frustré, etc... Mais bon il ne faut pas oublier que le RC actuellement, c'est seulement 0.9°C environ au global, ce qui correspond à l'équilibre par rapport à un niveau de CO2 de 350 ppm. Actu on a 400 ppm de CO2, tout gaz compris on est même plus proche des 500 ppm de CO2. Tout ceci pour dire que le climat n'a pas finit de se réchauffer. Et que si, sur un Hiver doux mais pas non plus excessif on n'est déjà plus foutu d'assurer les besoins en froids , et que si sur un Hiver normal on a quand même un déficit d'apport des besoins en froids ; faut pas espérer que cela se passe bien en 2050 avec 1°C de plus dans les dents. Comme d'habitude, il faut s'attendre à ce que nous laissions la rupture se déployait, et il faut s'attendre à l'incrédulité naïve du "on n'a pas vu venir" quand on sera à la rupture. En attendant, les hêtres, pommiers, poiriers, et tout ce qu'on veut de ce genre souffrent déjà d'un manque de froid en Hiver sur 2013/2014, et 2014/2015 a réussi son boulot malgré tout mais cela ne passe pas si large alors qu'il est censé être "normal"... Ceci pour dire deux choses donc. Les sols se réchauffent bien eux aussi, même en France, main dans la main avec les températures de l'air. Et ensuite l'Hiver cela ne sert pas seulement à produire des jolis chiffres. L'Hiver est là pour garantir aussi un certain froid nécessaire à un bon paquet d'activités en France, et la normalité ce n'est pas juste des chiffres qu'on peut tordre.
  22. paix

    Vitesses moyennes

    Normalement, c'est le vent moyen sur les 10 dernières minutes (par rapport à l'heure ronde s'entend).
  23. paix

    El Nino - La Nina

    Pour préciser un peu, rapidement, car j'ai peut être amené une confusion, je en sais pas ? Le ralentissement de la circulation de Walker observé est bien du au réchauffement climatique : ftp://soest.hawaii.edu/coastal/Coastal%20...inds%202006.pdf Et d'ailleurs c'était plus net dans les années 80 - 90 justement : Récemment la circulation de Walker s'est un peu renforcé mais surtout le maximum s'est barré vers l'Ouest. La question, c'est de savoir comment réconcilier l'ENSO modoki, le renforcement récent de la cellule de Walker ( http://www.nature.com/nature/journal/v501/...ature12534.html ), sa tendance à l'affaiblissement à long terme, etc... L'autre point c'est que même si on a effectivement une situation "El Nino like" avec le changement climatique, ce n'est pas directement comparable. Dans le même temps, la circulation de Hadley va également s'affaiblir et s'élargir, et donc les connections entre le Pacifique et le reste du monde ne seront pas les mêmes que dans un cas d'El Nino très classique. Sans doute que c'est par exemple déjà le cas avec la Cali' qui reste au chaud et au sec malgré l'El Nino et maintenant malgré la MJO et l'El Nino. Dans la théorie classique du 20e siècle cela ne colle pas trop, mais pris dans un contexte de RC avec la cellule de Hadley qui s'étend vers le Nord et une activité ondulatoire exacerbé, cela peut se comprendre.
  24. D'ailleurs, sans faire d'exégèse poussé du fameux "il y a un risque de guerre à 3h d'avion de Paris", mais c’est aussi à replacer dans le contexte d'un continent en paix depuis un bout de temps. Si on exclu les guerres en Géorgie, Tchétchénie, et autres conflits dans le Caucase, et deux trois événements comme les chars à Budapest en 1956 ou les chars à Moskva en 1993 ; il y a la guerre pour la première fois en Europe depuis 15 ans et la fin du communisme dans les Balkans, et c'est seulement le deuxième cas d'un conflit armée depuis la Seconde Guerre Mondiale. Et encore dans les années 1990, c'était la fin du communisme, on était d'une manière plus évidente dans une dynamique "positive" point de vue de l'Occident et globalement la chute du communisme ne c'est quand même pas trop mal passé (à part en Bosnie où cela fut dramatique :s ). En plus on a enfermé l'Histoire dans une rhétorique abstraite ( http://www.amazon.co.uk/In-Defence-History...s/dp/1862073953 ), pour éviter de dire que la Seconde Guerre mondiale est un conflit très humain... Le retour à la réalité doit être un peu dur à vivre. Même si ce n'est pas encore la fin des jours heureux, cette histoire commence à sentir la poudre. D'où l'accès de lucidité, ce sont des choses qui arrivent quand la réalité ne colle plus aux prévisions délirantes. Comme le disait un philosophe, le réel est notre destin. Bon sinon dans les détails plus pertinents dont tout le monde s'en fout, le pétrole refuse obstinément d'aller sous les 40 - 50 $ : Tout le monde pense que nous sommes en train de nous noyer dans le pétrole etc... Mais bon dans les années 90 on considérait que le pétrole pas cher c'était 10 ou 20 dollars, soit un bon 3 fois moins cher. Et surtout malgré les stocks US qui explosent (comme le faisait remarquer un dessin humoristique, ils vont finir par stocker des barils sur la Lune à ce rythme...). Le marché reste dans un état précaire, pris entre surproduction, rendements décroissants, demande en berne, et à part les vœux pieux des prévisions économiques, il n'y aucun signal montrant que le baril à 50$ aidera la croissance. Et pendant ce temps, l'offre continue de se faire savater, offre qui cherche à se maintenir et donc force une surproduction : http://www.reuters.com/article/2015/03/10/...N0M51NS20150310 Tandis que les USA taillent dans le gras pour maintenir à tout prix (c'est le cas de le dire...) la production malgré la baisse des prix.
  25. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Et une nouvelle étude qui a mesuré directement l'effet de serre : http://www.nature.com/nature/journal/vaop/...ature14240.html C'est-à-dire que les auteurs ont mesuré une hausse du rayonnement infra rouge consistant avec la théorie de l'effet de serre.
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