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paix

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  1. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Pour reprendre sur ces histoires de jet complétement fou, en Février 2015 le jet aura de nouveau été complétement bloqué dans des méandres impossibles. Vous imaginez un type en phase terminale de la rage en train de convulser, vous avez un bon idée de l'état du jet... Même un gosse de 8 ans, si on lui disait de compter le nombre de maximums et de minimums, serait capable de dire que l'onde 5 a encore pris des stéroïdes anabolisants cette année... C'est sûr, le schéma à onde 5, limite onde 4 n'est pas nouveau en soi, en 1977 quand la Cali été dans le dur aussi, l'exagération des ondulations était patente : Mais cela devient une manie ces dernières années d'avoir une exagération des ondulations de grande échelle ces dernières années. Si on prend une année au hasard de la décennie 70 : Cela risque d'être compliqué de trouver l'onde qui a pris de la dope là... Alors que depuis quelques années, on retrouve toujours des situations où le jet méandre et se bloque sur des nombres d'ondes relativement grands, typiquement entre 5 et 9. En 2013 j'avais calculé l'amplitude des ondes pour la décennie 61-70 et 2003-2012, et entre temps j'avais oublié de poster Donc ce ne sera pas tout à fait à jour mais bon : L'amplitude des nombres d'ondes 7 - 8 - 9 augmente, dans la lignée de toutes les études à ce sujet. Sur le nombre d'onde 5 et 6 c'est moins flagrant, tant pis. La méthodologie n'est pas imparable surtout, c'est plus indicatif que démonstratif surtout. J'essayerais de calculer une déviation à la moyenne du vent zonal, on perdra l'info sur les nombres d'ondes mais j'aurais quelque chose de plus robuste. Ce qui fait que nous arrivons à ce résultat : Les seuls terres emergées où les températures furent réellement froides en Février 2015, ce fut l'Est de l'Amérique du Nord jusqu'au Groenland, le Maghreb, et quelques coins par ci par là en Antarctique, en Asie du Sud-Est et en Afrique du Sud. Et pour l'année 2014, c'est encore pire. Les deux seuls coins des terres émergées à avoir connu une anomalie annuelle significativement négative, c'est l'Est US et une partie de l'Antarctique : Bref la théorie de l'emmerdement maximum dans toute sa splendeur... L'Est des USA est l'un des endroits avec les meilleurs données météos, l'un des endroits qui a le plus de poids dans les décisions mondiales, et un des endroits où les types sont le plus prompt à s'exciter sur le refroidissement climatique imminent, et c'est là bas qu'il fait froid alors qu'ailleurs il fait une chaleur pas possible. Bon pour essayer de se remonter le moral la théorie de l'emmerdement maximum veut aussi qu'une tartine de confiture tombe toujours du côté confiture, sinon ce n'est pas drôle. Mais dans le même temps, un chat retombe toujours sur ces pattes, premier principe félin oblige Donc si on suspend une tartine de confiture, côté confiture vers le haut, sous un chat, on obtient un curieux résultat. La tartine ne peut pas tomber côté pain. Mais dans le même temps le chat ne peut pas tomber autrement que sur ces pattes. Ce curieux équipage convenablement jeté par une fenêtre se retrouvera donc en lévitation au dessus du sol (je décline toute responsabilité si quelqu'un tente l'expérience ). Comme quoi, la théorie de l'emmerdement maximum peut aussi avoir des résultats intéressant 'fin bref, tout ceci pour dire que l'Est des USA se retrouve facilement dans les descentes bien froides, ce qui aide quelque peu à oublier que la Californie crève de chaud et de soif pendant ce temps (littéralement parlant). Pour le Nord-Est des USA (cette région : http://www.erh.noaa.gov/er/hq/ ), il s'agit du mois de février le plus froid depuis 1934, et le second plus froid depuis 1895 : La déviation par rapport à la tendance linéaire est monstrueuse, Février 2015 est 6.1°C sous la prévision linéaire... Le mois de Février 1934, qui est le deuxième écart le plus important, est seulement à 5.3°C sous la tendance. Le pays aura été divisé en deux en Février, entre un tiers Est très froid, un tiers Ouest très chaud, et le tiers restant au milieu qui doit se dire que l'Amérique profonde, ce n'est pas si mal En attendant, comme l'Alaska a chaud et qu'il n'y a pas beaucoup de neige, les types importent de la neige pour les épreuves sportives locales. http://www.abc6onyourside.com/news/feature...ml#.VP3jgOElOjE Déjà, importer de la neige en Alaska en plein hiver, c'est démentiel. Mais en plus, on sait que le climat commence à péter un boulard, mais non on fait comme si de rien n'était, on continue la grosse teuf. À part qualifier cela de folie furieuse, je ne vois pas trop quoi dire d'autre... Et donc pendant que l'Est des USA se les pèle, la Californie n'arrive pas à s'en remettre de sa sécheresse : http://www.theguardian.com/us-news/2015/ma...ter-environment Les précipitations ont été moins déficitaire cet Hiver qu'en 2014, mais les températures ont été encore plus extrêmes. Du coup, plus d'évapotranspiration, et dans un contexte déjà extraordinairement sec, il faudra plus que des précipitations un peu déficitaire pour refaire le plein. Et toujours dans le genre sécheresse, une étude vient de sortir qui confirme encore que la sécheresse en Syrie n'est pas étrangère à la guerre civile là bas : http://www.pnas.org/content/early/2015/02/23/1421533112 Évidement, la réaction des négateurs a été une réaction de déni. Le fait est qu'en effet la Syrie a vu sa population multiplier par 7 depuis 1950 en effet, que la gestion de l'eau là bas n'a pas toujours été heureuse, que les précipitations ne se réduisent pas énormément, etc... Mais, à la fin, ce qu'il va bien falloir admettre, c'est que si les températures augmentent, cela augmentent l'évapotranspiration, et donc il faut plus de précipitations pour équilibrer le bilan. Et comme le dit le résumé de l'étude, c'est bien de cela dont il s'agit. Une combinaison de facteurs, la hausse des températures et la baisse des précipitations se combinant pour provoquer une forte sécheresse ; et pris dans un contexte politique donné le résultat fut la guerre. Il n'y a pas à chercher à faire remarquer que les précipitations baissent modestement, et que la tendance s'étend depuis une centaine d'années. De plus la sécheresse en Syrie est cohérente avec l'extension attendue vers le Nord de la cellule de Hadley.
  2. paix

    El Nino - La Nina

    Pour revenir un peu quand même à l'épisode actuel, et justifiait mon optimisme tout relatif La grosse différence avec 2014, c'est que cette fois-ci la MJO a l'air décidé à cycler. L'année dernière, on était dans el même bourbier, mais la MJO n'a absolument pas aidé. Ici, on est parti pour avoir une grosse amplitude la phase 6 - 7 - 8 ce qui serait un élément favorable : Classiquement, la MJO tend à voir son amplitude augmenter durant la phase La Nina, et tend à voir son amplitude diminuer en phase El Nino. Le renforcement de la MJO en phase La Nina est d'ailleurs impliqué dans l'oscillation de l'ENSO justement (cela fait beaucoup d'oscillations ). Les anomalies de convections de la MJO tendent en effet à détruire la phase froide de l'ENSO et sont favorables à la mise en place d'El Nino. En 2014, la MJO avait cruellement fait défaut à l'évidence, et cette différence entre 2015 et 2014 pourrait suffire à faire basculer le Pacifique dans un vrai état El Nino. La dernière fois que la MJO avait cyclé fortement en Jan-Mars c'était en 2012 en sortie de la Nina justement, et cela avait amorcé un début d'El Nino qui avait échoué à l'époque. Et la dernière fois que la MJO avait cyclé aussi fort en Jan-Mars c'était en 1997 justement : Alors qu'un an plus tard la MJO était décédée Je ne dis pas qu'on aura un super El Nino façon 97-98 du coup... En 2014 on avait des anomalies de l'Océan que tout le monde comparait à 1997, et pourtant échec mais c'est là malgré tout un élément favorable qui pourrait bien faire la différence. En tout état de cause, malgré la barrière de prévision du Printemps, je pense que d'ici 2 mois on sera malgré tout fixé.
  3. paix

    El Nino - La Nina

    La NOAA a finalement décidé d'annoncer un événement El Nino, mais comme ils le disent eux même cela ne change rien au final http://www.climate.gov/news-features/blogs...-ni%C3%B1o-here C'est juste qu'à force de titiller la limite depuis l'Hiver 2013-2014, ils pensent que le Pacifique a suffisamment al tronche d'un El Nino, même si cela reste très précaire tout ceci. Il n'y a toujours pas de couplage Océan-Atmosphère bien patent, et tant que cela ne sera pas le cas, et bien on en restera au même point... En 2014 aussi, au Printemps, cela commençait à ressembler fort à un El Nino, mais pas de couplage donc échec. Cette fois-ci encore, on va attendre que les anomalies du vent zonal dépassent le 180° Ouest avant de se monter le bourrichon pour rien. Le fait est que la véritable question qui se pose n'est pas tant de savoir pourquoi tout le monde s'est excité pour rien en 2014 ( http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=482623 ), ce ne sera pas la première fois. Le fait est que l'ENSO est peut être déjà en train de réagir au réchauffement climatique, et entre l'événement foiré de 2005, l'événement un peu foiré de 2009-2010, l'événement foiré de 2014, l'événement un peu foiré de 2015-2016 ? cela commence à faire quand même. Sans compte que dans le même temps les anomalies du vent zonal ont été fortement négatives (en clair, les alizés ont pris de la dope quoi...), forçant un état PDO- marqué avec un enfouissement de la chaleur et du CO2 dans l'Océan profond, limitant quelque peu la casse sur le front du changement climatique. Bref, tout ses éléments ont de quoi amener à se poser des questions l'évolution du Pacifique avec le réchauffement climatique. Sans compter que par là dessus la déforestation déstabilise les grands pôles convectifs de la planète, et en premier celle de l'Amazonie dont les effets sont sans doute déjà en train de transparaitre à l'échelle globale. Et là dessus, on peut rajouter le réchauffement plus rapide de l'Hémisphère Nord, et la variabilité de l'Atlantique. Bref, on prend tout, on secoue bien comme il faut, et cela nous donne un joyeux bazar. Si on prend le paramètre "velocity potential" (je sais, cela fais déjà peur ), qui est une indication de la convergence / divergence et qui marche bien dans les tropiques, à 850 hPa environ (0.8458 sigma pour les fanas de la précision) cela ressemble à ceci, pour les 20 dernières années : et pour les 20 années de 1961 à 1980 : Le vent circule des basses valeurs vers les hautes valeurs, de cette façon : En basses couches (ce n'est pas le cas de cette carte prise en exemple ) le vent converge aux niveaux des 3 grands pôles convectifs de ce monde, le continent maritime, l'Amazonie, et l'Afrique équatoriale. Et il diverge sur la marge Est des continents (subsidence des alizées). Sur les cartes, on voit donc que le pôle convectif africain a faibli, le pôle convectif de l’Amazonie a faibli de manière moins net mais ce n'est pas la grande forme quand même, et que globalement on a pris un bon millier de kms à l'Ouest toute. Forcément, dans ces conditions, l'ENSO doit être un peu perdu. Si on regarde le vent à 850 hPa, entre 1995 et 2014 : et entre 1961 et 1980 : Il y a plein de points à remarquer là dessus. Déjà, pour éliminer les points connexes, il y a un maximum de vent au niveau de la Bolivie / Paraguay. C'est le jet de basses couches de la Cordillères des Andes. Le pôle convectif amazonien pompe l'humidité, qui est ensuite remise en circulation vers le Sud, les Andes interdisant tout franchissement. C'est une des raisons pour lesquelles le sud du Brésil est arrosé aussi copieusement alors que l'Atacama, de l'autre côté des Andes, est sec de chez sec. Ce jet s'affaiblit, et cela est sans doute une conséquence de la déforestation. Tout ceci à mettre en lien avec les sécheresses qui n'arrêtent pas s'acharner contre le Brésil, etc... bref pour l'Amazonie ce n'est pas la grande forme mais bon cela n'a rien de surprenant. De même, les alizées qui rentrent au niveau de la côte Atlantique tendent à décélérer ces dernières années, et à pénétrer moins profondément le continent. Ce qui n'est sans doute pas étranger non plus à la déforestation. Bref le pôle convectif de l'Amazonie tient toujours, mais les indices ne sont pas super rose, et la pression conjuguée de la déforestation et du changement climatique pourrait amener la vénérable au delà d'un point de non retour (j'avais tenté de retrouver un article à ce sujet que j'avais lu dans Sciences et Avenir au sujet de la déforestation mais sans succès :s Mère avait un peu crisé d'ailleurs, j'avais retourné tout les magazines dans la salle à manger pour essayer de le retrouver ) Pour le Pacifique, les alizées ont par contre tendance à se faire la malle vers l'Ouest. Le maximum des alizées a faibli (il n'y a plus la grosse tâche rouge en travers du Pacifique sur la carte 1995 - 2014 ... ), mais il s'est clairement carapaté vers l'Ouest. D'où le foin sur le renforcement des alizées, le Pacifique qui enfoui, enfoui encore, enfoui toujours, la PDO-, sur le refroidissement climatique, etc... Cependant, le fait est qu'à l'évidence les alizées du Pacifique n'ont pas pris des vacances prolongés en Papouasie tout seul. Il semblerait bien que la convection équatoriale est pris dans son ensemble un décalage d'un bon millier de kilomètres plein Ouest. L'autre point à soulever est le réchauffement différentiel du Pacifique Est et du Pacifique Ouest. Le Pacifique Est tend à se réchauffer un peu plus vite que le Pacifique Ouest, et ceci est d’autant plus vrai en profondeur où la thermocline tend à être un peu plus de niveau. Ceci est une évolution prévue et attendue avec le réchauffement climatique, et c'est un fait observé : Même si ce n'est pas super flagrant, le Pacifique Est (ici le Pacifique de 130°O à 80°O plus précisément) prend environ 0.5°C sur la période et le Pacifique Ouest prend 0.4°C. Avec le réchauffement climatique, on devrait s'attendre à ce que le Pacifique Est se réchauffe plus, et que la thermocline soit de niveau. De même, la circulation de Walker devrait faiblir. Ce qui amènerait un état parfois qualifié d' "El Nino permanent". En toute logique, l'ENSO devrait moins osciller ( un El Nino ou une La Nina par dessus un El Nino persistant, conceptuellement, cela devient compliqué ). Mais bon, de la théorie à la pratique il y a un monde... On notera aussi la forte chaleur en 2014, quelque soit le coin du Pacifique. Le couplage avec l'atmosphère a manqué de concrétisation, mais avoir le Pacifique qui se réchauffe de partout en même temps, cela n'aide pas non plus Certain ont poussé l'idée d'un El Nino modoki, forcé par le réchauffement climatique et le nivellement de la thermocline. Il est sûr qu’intuitivement on conçoit bien que l'oscillation océanique est liée à un gradient, et faire osciller une thermocline plate comme une planche à pain, conceptuellement cela devient compliquée là aussi D'où l'idée que l'ENSO serait donc en train d'évoluer vers un ENSO modoki, plus local et moins couplé. Et il est vrai que quand on voit 2004 - 2005 ou l'El Nino en cours, il y a matière à disserter. Pour autant ce n'est pas super convaincant, car cela n'explique par pourquoi la circulation de Walker a délocalisé ses activités, pourquoi le renforcement des alizées du Pacifique, etc... Certes, le signal modoki tend à se renforcer depuis quelques années, mais extraire ce signal ne peut pas suffire étant donnée que la circulation de Walker est visiblement en train d'évoluer ; et que la circulation de Hadley s'élargit pour sa part. Pour dire quelque chose sur l'ENSO modoki, il faudrait déjà arriver à le replacer dans ce contexte plus large je pense. La NOAA elle a plus une ligne de défense du type : les El Ninos faible tendent à avoir un maximum de réchauffement dans le Pacifique central. Mais là aussi cela n'explique pas grand'chose au final. La puissance du signal El Nino modoki augmente clairement ces dernières années. Donc peut être que oui, mais si cela est, pourquoi malgré tout cette évolution du signal, et comment le replacer dans ce contexte de l'évolution de la cellule de Walker et de la cellule de Hadley ? D'autant qu'au point où en est la déforestation, ce ne serait pas étonnant qu'elle commence à avoir un impact global via la cellule de Walker. Si la forêt amazonienne va bien vers un gros crash, le maintien du pôle convectif amazonien est tout sauf possible ; et même si on parle moins de l'Afrique là bas aussi l'avenir n'est pas des plus rose. Bref, 2015 sera à nouveau une année très chaude, portée par la forte anomalie du Pacifique. Mais pour le reste je ne saurais trop quoi dire. Enfin, le petit détail marrant qui tue tout. Si 2015 suit un schéma El Nino plus classique, ce qui semble plus probable qu'en 2014, on aura donc un réchauffement du Pacifique à travers 2015, un pic à l'Hiver boréal et une redescente en 2016. Ce qui amène donc la possibilité que 2015 soit l'année la plus chaude qui soit, battant 2014, mais aussi que 2016 soit encore plus chaude et envoie péter 2015 et 2014 Peut-être qu'on arrêtera de nous les briser avec 1998 après cela (enfin, il doit y avoir plus de chances d'avoir 3 années records d'affilées... )
  4. L'autre grande question, c'est de savoir si atteindre le pic pétrolier aura un quelconque impact positif sur les émissions de CO2. Pour l'instant, malgré la crise économique, malgré le protocole de Kyoto, etc... les émissions de CO2 dû aux combustibles fossiles explosent : Et ce n'est sûrement pas la grande sauterie de Paris en fin d'année qui changera quoi que ce soit. Pour faire de la philosophie de comptoir en citant des grandes phrases latines, qui custodiet ipsos custodes ? Certain arriveront sans doute à justifier que Kyoto a été une réussite (il devrait exister une loi qui dit que, dès qu'il existe une position indéfendable, il existe au moins un illuminé pour défendre cette position ), mais en pratique les émissions ont augmenté encore et encore en suivant les pires scénarios. Avec le grand bazar de Paris, on va encore nous faire pleurer de rire en cassant 20 fois par lignes le terme " accord juridiquement contraignant" au sujet d'une éventuelle signature, mais dans la pratique, on voit mal en quoi ce serait "juridiquement contraignant".... J'imagine bien Ban Ki Moon ajouter un paragraphe précisant qu'il donnera la fessé à Barack Obama si les USA ne respectent pas leur engagement (enfin après peut être qu'ils pratiquent déjà ce genre d'activités pour se détendre après de longues et épuisantes tractions, cela ne nous regarde pas ). Et plus sérieusement, j'imagine mal aussi les USA allaient bombarder les centrales à charbon des chinois si ces derniers ne respectent pas leurs engagements... 'fin bref, au mieux à Paris il n'y aura aucun accord signé, au pire on nous prendra encore pour des jambons avec une pseudo signature qui ne vaut rien. Ce qui nous ramène donc directement à la question de savoir comment les émissions vont pouvoir finir par baisser. Et donc à savoir si atteindre le pic pétrolier pourra aider entre autre. C'est sans doute une question des plus importantes qui soit, même si tout le monde s'en fout (tout le monde s'en fout du pic pétrolier, tout le monde s'en fout du RC, et la combinaison des deux c'est un vide tel qu'il n'en existe même pas d'exemple comparable dans la nature....). Alors certes oui, il y a une certaine quantité de carbone par baril de pétrole, et si on trace les émissions de CO2 dû au pétrole : Et la production mondiale (quasiment tout ce qui est produit est brûlé le lendemain) : Les deux courbes se superposent, évidement. Un baril de pétrole, c'est environ 110 kg de C. Si on part de la consommation actuelle de 85 millions de barils par jour, on émet donc par an avec le pétrole : émissions = 85 millions de barils jour * 365 jours par an * 110 kg par baril émissions = 3.5 Gt de C par an Ce qui correspond un peu près. Même si les émissions peuvent changer un peu en fonction de l'utilisation finale du baril, ce sera compliquer quand même d'augmenter les émissions dû au pétrole si sa consommation diminue Et là vu que les prix sont décidés à rester au tapis, ce sera tout aussi compliqué de ne pas avoir une destruction de l'offre. Donc, mécaniquement, baisse des émissions ? Et bien, c'est là le problème. Si on reprend les émissions de C de toutes les sources, en incluant aussi la déforestation tant qu'à faire : On se rend compte que le pétrole n'est plus la plus grosse source de CO2. J'ai déjà du le dire ( je radote avec l'âge ) mais avec la fin du pétrole pas cher en 2005, c'est le charbon qui a repris la suite. Et c'est une tendance qui se confirme année après année et qui est réellement inquiétante. J'ai rajouté la tendance exponentielle pour le charbon, afin de mieux apprécier ^^ Même si l'économie souffre de l’épuisement du pétrole, et que nous allons vers une régression généralisée, il y a sans doute encore loin avant que les émissions de CO2 ne se décide à baisser de ce fait. Il y a également les émissions dû à la déforestation, qui sont très probablement encore moins sensible à la conjecture économique. Les émissions totales en orages reprennent les émissions dû aux combustibles fossiles en bleu, plus les émissions dû aux changements d’occupation des sols (déforestation quoi). D'ailleurs, les dernières données montrent que la déforestation en Amazonie poursuit sa relance dans la continuité de 2013 et 2014 : imazon.org.br/publicacoes/deforestation-report-for-the-brazilian-amazon-january-2015-sad/?lang=en En plus là bas, avec la sécheresse et l'El Nino qui semble vouloir monter en puissance, cela promet pour l'Hiver austral... Si on reprend les prévisions de "Limits to the growth" qui jusqu'à présent colle plutôt bien : Elles disent la même chose. Le pic de pollution arrive après le pic industriel. Le timing exact importe assez peu (que l'effondrement économique prenne place en 2020 ou 2030 de toute façon c'est bientôt de manière pratique), mais l'idée que le pic de pollution puisse arriver après le pic industriel est une idée qui se défend. Cependant, vu que nous ne sommes pas encore au pic industriel (même si cela ne saurait plus tarder...), qu'on a déjà balancé assez de gaz à effet de serre pour faire sauter le climat de la Terre, et que nous ne sommes pas décidés d'infléchir nous même les tendances, il n'y pas de quoi être follement optimiste. Même si le timing est plus serré que prévu (genre 2015 est la date du pic industriel suite à l’effondrement des prix du pétrole ) il est déjà probablement trop tard pour pas mal de seuils. Notamment le fameux seuil des 2°C / 1000 Gt de C, auquel tout le monde s'attache. En prenant en compte tous les gaz à effet de serre qu'il soit, il y a déjà de quoi provoquer 3°C de réchauffement global. Et même pour le carbone seul, avec déjà 600 Gt de C émis : http://trillionthtonne.org/ des rétroactions positives du cycle de C, et tout le tremblement, il faut être vachement optimiste pour penser qu'on puisse éviter les 1000 Gt de C. Il vaudrait mieux viser l'objectif d'essayer de limiter les dégâts tant que faire ce peux, et se dire qu'une Gt de C, et bien c'est déjà une Gt de C en trop ; plutôt que de viser des objectifs improbables dans des grandes messes qui ne servent à rien. Ce qui est surtout inquiétant c'est la combinaison charbon + déforestation qui a du potentiel pour émettre le plus inefficacement possible du carbone même quand tout fout le camp. Sinon, dans le genre nouvelles sans intérêt, l'Ukraine est de plus en plus mal. La monnaie locale (la hryvnia) continue de plonger toujours plus bas, du coup réintroduction du rationnement, et le gouvernement qui dit que 2015 va être dur... Avec le risque d'inflation, de crise économique, de défaut souverain, bref que du bonheur. Avec la guerre civile, cela promet. On a d'ailleurs eu un ministre qui a eu vaguement un instant de lucidité, en disant qu'il y avait un risque de guerre à 3h d'avion de Paris. En pratique, si il n'y a pas la guerre en Ukraine, je me demande ce qu'il y a. Mais bon au moins il admet que la paix en Europe, c'est fini. On pourrait signaler aussi que Tripoli était à 3h d'avion en son temps, mais il est vrai que la Libye est en Afrique, et que de toute façon maintenant il n'y a plus de liaisons aériennes. Après on peut se rassurer en se disant que la Grèce, c'est à 3 h d'avion de Paris aussi, cela reste encore suffisamment "loin"... Et puis que bientôt il n'y aura peut être même plus de liaisons aériennes pour Kiev, donc cela augmentera notablement le temps de trajet. Faudra attendre que l'Espagne ou l'Italie ou le Portugal soient à leur tour rattrapés par la guerre pour passer à une distance de 2h d'avion, il y a encore un (tout ?) petit peu de temps avant d'en arriver là. Et en Europe, la déflation continue...
  5. paix

    El Nino - La Nina

    D'ailleurs, en 2014, il était prévisible que l'UAH ne batte pas le record, mais malgré tout les autres séries de T ont eu le record. Si là même les satellites arrivent à atteindre le record, vu leur biais froid, pour les autres séries ont va finir plusieurs dixièmes au dessus du record J'ai déjà du le dire mais faudrait que je refasse le même modèle pour les températures du GISS quand même, en calant un peu mieux le modèle.
  6. paix

    El Nino - La Nina

    Bien donc après l'El Nino de 2014 bien faiblard, le Pacifique semble vouloir renforcer l'événement El Nino en cours. Mais à nouveau, cela ne sert à rien de s'emballer pour la bonne et simple raison qu'à nouveau le couplage avec l'atmosphère a du mal à se faire. Cependant, on a quand même une chance d'avoir un renforcement de l'épisode en cours. Une nouvelle onde de Kelvin se met en place, avec des anomalies sous la surface qui deviennent conséquentes : C'est une coupe sur la profondeur le long de l’Équateur, à gauche c’est l'Ouest, la Papouasie, la Guinée, etc... et à droite c'est l'Est, l'Amérique latine. Y a une solide anomalie qui pointe à +5°C en cours de migration vers l'Est du bassin. En surface, le renforcement d'El Nino devient notable également, avec des anomalies de températures autour de +1.5°C à +2°C pour le centre du bassin, et des alizées quasiment nuls : De plus, les modèles sont généralement optimistes pour un El Nino modéré, à l'image du CPC par exemple : Cependant, la SOI a bien du mal à baisser : Et les anomalies OLR (outgoing longwave radiation) ne sont pas spécialement consistante avec un événement El Nino. On devrait observer des anomalies négatives indiquant un déplacement de la convection sur le centre du bassin, mais pour l'instant ce n'est pas ça qui est ça non plus : Enfin on notera que classiquement le printemps boréal est en général l'époque de l'année où la prévisibilité de l'ENSO est la plus faible. Pour la température globale, la petite simulation des températures de l'UAH montre que les satellites pourraient enfin battre le record de 1998 : Mais ce n'est pas gagné quand même Bien sûr comme à chaque fois il y a l'erreur qui va avec, l'ENSO n'est pas modélisé, ce sont des valeurs standards qui sont prises, cela suppose qu'il n'y aura pas d'éruptions volcaniques, etc.... plus l'erreur propre du modèle. Mais bon en gros on est sur une valeur possible pour 2015 de 0.4°C +/- 0.1°C pour la moyenne annuelle rapport à 1981-2010.
  7. paix

    A propos du réchauffement climatique

    D'ailleurs à propos de maths, de biais cognitif, et de déni, je repensais comme cela à un type qui avait dit il n'y a pas longtemps sur son blog que le déni de la l'Holocauste et le déni du RC ne sont pas comparable. Son argument pouvait se résumer à cette phrase, mettre côte à côte des équations mathématiques et une photo des camps d'extermination serait vraiment déplacé. Il n'a pas tort sur ce point. Cependant, qui connait encore le noms des 6 camps d'exterminations, la conférence de Wannsee, les Einsatzgruppen, qui pourrait disserter sur l'implication de la Wehrmacht dans cette histoire, etc... ? Peu de monde pourrait réellement argumenter sur l'Holocauste, sorti des poncifs et platitudes d'usages. Idem pour le RC, que le fait que la concordance entre la dérivée seconde de la température, la régression quadratique, la pente des pentes, la courbe du CO2, et tout le tremblement, passe au dessus de la tête de beaucoup, ce n'est pas un problème. La réalité, c'est qu'une croissance infinie dans un monde fini, ce n'est juste pas possible ; et que si on veut bien accepter d'arrêter la politique de l'autruche un instant il n'y a pas besoin de grandes démonstrations pour comprendre qu'on est quand même mal actuellement, point de vue crise économique et sociale et écologique. Un autre type disait d'ailleurs dans la même idée que d'une certaine manière, ce n'est pas comparable, car aujourd’hui c'est encore pire. Pour donner quand même quelques chiffres encore D'après la réanalyse, Février va terminer à 12.9°C quelque chose, soit le deuxième Février le plus chaud derrière 2010 et devant 1998 ... Ce qui fait que le début d'année, Janvier - Février 2015, est le troisième plus chaud derrière 2007 et 2010, toujours d'après la réanalyse. Il n'y aura pas besoin que l'El Nino monte tellement plus en puissance qu'actuellement pour catapulter 2015 au sommet...
  8. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Pour expliquer mieux, j'ai l'impression d'avoir fait le message à l'arrache Quand on prend une voiture qui roule à vitesse constante, elle parcourt toujours la même distance en un laps de temps donné. Ici la voiture passe un poteau toute les minutes par exemple, et donc elle avance à vitesse constante. Si on trace un graphique : La distance parcourue augmente linéairement, et la vitesse est constante. La température globale, c'est un peu comme la distance que parcourt la chariotte. On peut supposer que sa vitesse est constante, donc que la T augmente linéairement : La vitesse de la température est donc de 0.006596118°C par an, ou 0.06° par décennie. C'est comme dire que la voiture a une vitesse de 1 poteau par minute par exemple, chaque minute la voiture sera un poteau plus loin. La température, chaque 10 ans, elle sera 0.07° plus loin. Cela ne parait pas énorme ainsi, mais en 140 ans cela fait quand même 1°C plus loin, sachant que le dernier âge glaciaire par exemple (quand Paris était squatté par les mammouths et qu'il neigeait en Août...) c'était seulement 5° au global. Sauf que la température ne semble pas augmenter linéairement, au contraire elle semble accélérer. Quand une voiture accélère, sa vitesse augmente, et elle va plus loin de plus en plus vite donc. Ici, on va dire sur la première minute, la voiture est un poteau et demi plus loin. Et sur la deuxième minute, la voiture est deux poteaux plus loin (ce n'est pas super bien représenté j’admets ). Et donc la vitesse augmente. L'accélération est alors non nulle : ( à ne pas reproduire évidement ) Si donc la vitesse augmente, la distance parcourt n'augmente plus linéairement mais en suivant une quadratique : Pour les températures on peut donc modéliser mathématiquement le bazar avec une équation du type : température = coefficient1 * temps * temps + coefficient2 * temps + coeffcient3 pour faire simple T = u * t² + v * t + w avec u = 0.00007040821 v = -0.2676439 w = 254.0865 Ce qui donne une courbe de ce genre : La difficulté ici, on s'éloigne un peu de l'intuition physique. Dans cette équation, où est passé la vitesse ? C'est là qu'il faut connaitre la dérivation pour travailler au corps l'équation, mais pour faire simple la réponse c'est que la vitesse s'écrit alors : vitesse de la température = dT/dt = 2 * u * t + v On retrouve un truc linéaire, la vitesse augmente de 2 * u par pas de temps. Dit en français, avec les chiffres et tout, la température a diminué de 0.03°C sur 20 ans entre 1880 et 1900 ; elle a augmenté de 0.02° sur 20 ans entre 1900 et 1920 ; elle a augmenté de 0.09° entre 1920 et 1940 ; elle a augmenté de 0.13° entre 1940 et 1960 ; elle a augmenté de 0.2° entre 1960 et 1980 ; elle a augmenté de 0.25° entre 1980 et 2000 ; et elle augmentera -sauf cataclysme intersidéral entre temps...- de 0.31° entre 2000 et 2020. Le réchauffement va donc de plus en plus vite... Si on s'amuse à sommer tout les réchauffements par période de 20 ans, on trouve environ 1°C d'ailleurs. Cette méthode de calculer le réchauffement par "petits bouts" peut être améliorer en calculant la pente (i.e. la vitesse de réchauffement donc) de la tendance linéaire sur une période de 20 ans (ici un tout petit peu moins, 17 ou 18 ans, à cause du bazar incroyable et invraisemblable sur 1998...), ce qui donne : Ici c'est en °C par décennie la vitesse, donc pour avoir sur deux décennies, suffit de multiplier par deux Par exemple, pour 2020, le réchauffement sera de l'ordre de 0.16° par décennie donc environ 0.32° par décennie, ce qui correspond bien aux chiffres données à l'instant. Ce que j'essaye de démontrer ici, c'est que tout se tient dans cette histoire. Soit on calcule directement l'équation du second degré qui décrit la température, et on peut retrouver que la vitesse du réchauffement ne cesse de monter. Soit on peut partir de l'idée de calculer la vitesse de réchauffement point après point, et on démontre aussi que cette vitesse ne cesse de monter... Ce n'est certes pas une surprise, mais quand en plus on ajoute la courbe du CO2 là dessus : Tout s'emboîte vachement bien au final, il n'y a pas à chercher un refroidissement ou une pause imaginaire qui n'existe pas. Et les mathématiques, quand on en prend soin et qu'on évite de les retourner dans tous les sens pour les violer, peuvent bien aider. Les négateurs du réchauffement climatiques s'amusent à tracer ce genre de graphique : Sauf que on ne peut pas s'attendre comme dans une voiture que la température accélère tout le temps de manière très régulière. C’est la grosse différence avec une voiture Il y a plusieurs points là dedans qui sont marquants. Déjà, il n'y a aucune raison à justifier particulièrement le creux tout relatif du réchauffement, si on ne s'est pas intéressé également au maximum de réchauffement dans les années 90, début des années 2000. La température va et vient autour de sa tendance, il n'y aucune autre justification. Les scientifiques passent leur temps, soit à essayer de mener des combats d'arrière garde quand les négateurs soulèvent des points sans intérêt, soit à tendre le bâton pour se faire battre en abusant de modèles dont l'utilité n'est pas toujours franchement flagrant.... On est bien aidé ainsi. L'autre point, c'est que tout le monde s'excite quand il fait froid, mais quand il fait chaud plus personne n'est là. Ici on en a encore la preuve. Dans les années 90 ou 2000 il n'y avait personne pour tracer ce genre de graphique : Et personne pour écrire des articles à rallonge sur la PDO et la chaleur de l'Océan profond pour justifier encore et encore que le climat de la Terre a, et oui..., que le climat de la Terre a sa propre variabilité naturelle, et que, et ben non..., le climat ne prendra pas gentiment son petit 0.1° / décennie chaque décennie. D'ailleurs, un autre exemple. Tout le monde s'excite sur la vague de froid aux USA actuellement (même si, il est vrai qu'elle est exceptionnelle, encore plus dans un contexte de RC, et que personnellement je ne me serais pas attendu à ce qu'une descente froide pareille puisse finir par se produire même à grands coups de jet stream qui s'en va mettre des beignes dans la gueule de l'Arctique). Pour autant, en attendant Janvier est un des mois de Janvier les plus chauds qui soit, la Californie est dans le dur, le Brésil aussi, etc... Et toujours dans le genre détail marrant, tout le monde s'excitait aussi l'année dernière parce qu'il faisait -50°C en Sibérie ( ce n'est jamais que la Sibérie, mais bon ce doit être un détail... ). Cette année, on atteint encore -50°C en Sibérie ( quelle surprise... ) mais là tout le monde est tellement à fond sur l'est USA, encore plus que l'année dernière, que -50°C en Sibérie cela n'intéresse plus personne. Bref, les discussions, à part se focaliser sur les plus grosses anomalies froides possibles en oubliant tout le reste, les discussions donc sont vide de sens. Pour illustrer aussi d'une autre manière : En traits pleins, la vitesse de réchauffement depuis la date en abscisses jusqu'à 2015 (par exemple, les 0.07°C / décennie de réchauffement en 1880, ce sont les 0.07°C / décennie de réchauffement sur toute la période 1880 - 2015 dont on parlait tantôt ; et le point en 1995 avec 0.16°C / décennie, c'est 0.16°C par décennie entre 1995 et 2015 ; et cela correspond plutôt bien aux 0.31°C en 20 ans entre 2000 et 2020 ). Et en traits tiretés, la même mais jusqu'en 1954 (par exemple, en prenant le point en 1880, on peut dire que le réchauffement 1880 - 1954 est de 0.04°C / décennie ). Conclusion, en 1954 on pouvait affirmer que le climat allait à l'âge glaciaire ? Ce n'est seulement un problème de savoir si la tendance est significative ou pas, c'est juste que la température ne pourra jamais augmenter tout le temps à la même vitesse strictement.
  9. paix

    A propos du réchauffement climatique

    À propos de tendances des températures de surface, encore et toujours. La tendance à la hausse des températures pour la série du GISS de la NASA a clairement rejoint le territoire d'une tendance significative. À nouveau, il suffit d'attendre que les nouvelles données arrivent, et magie la tendance monte... Bien sûr, le fait que 2014 soit l'année la plus chaude aide un peu, c'est toujours plus facile de trouver une tendance au réchauffement quand le dernier point de la série est le plus chaud mais malgré tout, la tendance à la hausse de la tendance (ça c'est du groupe nominal ) se poursuit. Évidement, le fait que 2014 soit l'année la plus chaude peut biaiser le truc. Cependant, il y a deux points à soulever. De un, le fait d'avoir 18 années écoulées depuis 1998 diminue d'autant l'importance de la toute dernière donnée. Si par un hasard totalement improbable 2015 avait le même niveau de température que 2008, la hausse serait toujours significatif... L'autre point, est l'évidence que de toute façon 2015 n'atteindra jamais le niveau de température de 2008. Vu qu'El Nino semble décider à monter en puissance, 2015 sera vraisemblablement l'année la plus chaude, ou moins dans le top 3 à défaut. Cependant, pour tenter de s'éloigner un peu de ces problèmes de choix des points de début et fin des tendance, on peut regarder la valeur de la pente de toute les tendances linéaires sur 17 ans depuis 1880. Il y a des hauts et des bas, mais la tendance est à la hausse de la valeur de cette pente (faut suivre ). Certes le réchauffement sur 17 ans est le plus faible depuis 1970 mais il reste significatif, et surtout on en a rien à cogner. Le climat ne peut pas, il ne peut pas, se réchauffer tout le temps strictement à la même vitesse. Il y a le fait que plus de données permettent de rendre une tendance significative, à n'en pas douter. Mais surtout, la hausse à des hauts et des bas. Au début des années 2000, quand on était sur un "haut", il n'y avait personne pour s'exciter sur le fait que le réchauffement s'emballe, les scientifiques n'étaient pas sur la défensive à publier 15 000 papiers pour justifier que la température ne peut pas augmenter de manière monotonique en invoquant l'excuse du Pacifique, etc... La différence entre la réponse forcée, à long terme ; et la variabilité court terme est un fait, point. Pas besoin de chercher à défendre que c'est normal qu'elle existe et que les modèles ne sont capable de simuler que la réponse forcée, pas la variabilité (il y a des champions pour confondre tout à ce sujet, et croire que les modèles sont mauvais parce qu'il ne simulent pas correctement l'ENSO, l'AMO, etc...). Encore une fois, il est normal que la tendance à la hausse se fasse avec des hauts et des bas, et c'est absurde de justifier un creux quand on n'a pas justifier la crête précédente. De plus sur ce graphique, il y a la courbe de la tendance à la hausse de la pente de la tendance des températures (outch ). En clair, les températures se réchauffent de plus en plus vite. On va se faire un peu de maths, cela ne fera pas de mal. Soit la température T, le temps t, et trois coefficients quelconques a b c. Si les températures se réchauffent : T = a * t + b Pour le GISS, a = 0.006596118 et b = -12.847556311 Donc en 1880 : T = 0.006596118 * 1880 - 12.847556311 T = -0.447°C Bref, en 1880 on se pelait les miches. C'est ainsi qu'est tracé la droite à travers les points de la température du GISS : Sauf que les points sont au dessus de la courbe en majorité en début et fin de période. On peut donc faire mieux avec une tendance non linéaire : Visuellement cela colle mieux, et mathématiquement on peut démontrer que ce n'est pas qu'une vue de l'esprit. L'autre point c'est donc que les températures "accélèrent". La tendance quadratique s'écrit : T = u * t * t + v * t + w avec u = 0.00007040821 v = -0.2676439 w = 254.0865 Là où les choses deviennent intéressantes, on peut écrire : dT / dt = 2 * u * t + v Cela peut sembler vachement abstrait ainsi, mais en tripatouillant un peu le truc on peut démontrer que la valeur de accélération des températures donc, s'écrit donc : accel = 2 * u *10 accel = 0.001408 Le fois dix, c'est juste pour passer d'une valeur par an, à une valeur par décennie. Et donc : Et donc si on reprend ce graphique : La hausse de plus en plus rapide des températures, l'accélération de la hausse donc, suit vachement bien celle prévu par la linéarisation de l'équation quadratique. La pente de la pente, en bleu, et la linéarisation de la quadratique, se suivent fidèlement. À n'en pas douter donc, les températures se réchauffent, elles se réchauffent de plus en plus vite, l'accélération du réchauffement suit très bien celle du CO2 : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=491533 Et se focaliser sur une période de 17 ans pour démontrer quoique ce soit n'a aucune intérêt. Les températures continueront d'aller et venir autour de leur tendance. Le sujet revient sur le tapis parce que le Pacifique semble vouloir se secouer justement. Du coup, les températures globales devraient repartir à la hausse. On va attendre pour voir, mais ce qui est sûr, 2015 ne risque pas de faire dans la fraîcheur à nouveau. Y a bien une chose qui est sûr, les températures vont continuer à se réchauffer de plus en plus vite, mais toujours soit plus rapidement soit moins rapidement que la tendance...
  10. N'empêche, toutes ces pages de blabla, qui peuvent se résumer à un concept d'une vulgaire simplicité. Une croissance infinie dans un monde fini n'est pas possible. Et pourtant, tout le monde se convainc que la solution de la finitude du monde, c'est toujours plus de croissance... הֲבֵל הֲבָלִים אָמַר קֹהֶלֶת, הֲבֵל הֲבָלִים הַכֹּל הָבֶל, vanité des vanités, dit le Qohelet, vanité des vanités, tout est vanité.
  11. Pour continuer un peu sur la même idée que la courbe de Laffer, et la sortie de modèle, un autre point peut être soulevé. Sans doute qu'on redira par moment la même chose, mais pour essayer de donner le plus d’éléments possible. Face à l'absence de toute reprise économique, le maintien d'un fort taux de chômage, et la réalité de plus en plus criantes que les politiques pour résoudre la crise restent peu efficaces, il est un sujet qui revient à la mode, à savoir la stagnation séculaire. En gros, on tente d'expliquer l'absence de reprise économique en disant que nous sommes dans le creux de la vague de cycles économiques longues, et qu'il n'a pas sûr qu'on puisse faire grand'chose. Et après chacun bouche les trous en trouvant la cause et les remèdes suivant son goût. Toute similitude avec le débat des négateurs du RC serait évidement purement fortuite... Dans les deux cas, les gens tentent de justifier le fait que la situation ne correspond pas vraiment aux attentes d'un progrès constant en plaquant des grandes idées ad hoc vide d'explications, qui sont ensuite étayés au gré des humeurs de chacun. Et à ce petit jeu, le coup des "cycles indépendant de notre volonté" est vachement pratique, que ce soit pour les températures ou la production mondiale... Donc, tout le monde tourne autour du pot et réinvente sa propre stagnation séculaire : http://www.vox.com/2014/10/28/7078167/secular-stagnation http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?p=29380 http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkbl...it-cant-get-up/ http://www.bis.org/events/conf140626/rogoff_paper.pdf http://krugman.blogs.nytimes.com//2014/10/...tagnation-isnt/ Etc... Bon on s'en fout un peu au fond de la stagnation séculaire, ce qui est surtout marquant c'est de voir tout le monde s'étriper autour d'un concept que chacun comprend totalement différemment. Pour certains c'est le manque de demande, et il faut que les gouvernements dépensent directement dans l'économie. Pour d'autres c'est le manque d'offre qui en est la cause, les gouvernements doivent donc en profiter pour éliminer les dettes et attendre que l'économie reparte. Par contre, tout le monde est d'accord sur un point, la croissance est l'objectif. Or, comme le faisait remarquer Donella Meadows : http://www.developerdotstar.com/mag/articl...ene_system.html Tout le monde sait intuitivement que le nœud du problème est la croissance, mais que tout le monde pousse justement dans le mauvais sens. Pour sauvegarder le système il faut une décroissance, et non une croissance. Et tout le monde passe à côté de ce point, comme dans La lettre volée d’Edgard Poe. Si on repart d'un autre courbe très classique en économie, la courbe de l'offre et de la demande : À un certain prix, il apparait un équilibre entre l'offre et la demande. Quand l'offre se réduit, les prix augmentent : Jusque là tout va bien. C'est la cherté de la rareté. L'argument utilisé pour balayer l'hypothèse qu'on soit à court de pétrole pour alimenter la croissance mondiale est donc le suivant : http://www.vox.com/2014/10/28/7078167/secular-stagnation Si le pétrole devient rare, les prix explosent. Or à l'évidence les prix du pétrole ne montent pas tant que cela, donc nous ne sommes pas à court de pétrole. Et donc, retour à la théorie de la stagnation séculaire, à essayer de savoir si le gouvernement doit investir pour relancer ou réduire le poids de ses dettes, et à tout les débats foireux à ce sujet. Sauf que la manifestation du manque de pétrole ne peut pas se traduire par une hausse continue des prix. C'est là que l'approche économique, où les gens réfléchissent à travers des modèles dans le silo hermétique de leur domaine scientifique, se plante (toute similitude etc... La seule différence, c'est que les types qui essayent de se rassurer avec un retour à des concepts périmés de la main invisible, et les types qui essayent de se rassurer avec des modèles foireux, sont de part et d'autre de la barrière). Le pétrole est absolument indispensable à l'économie. Il ne peut pas être substitué par un autre carburant (aucune solution technologique ne nous sauvera...), il doit rester gratuit ou presque, et sans le pétrole il n'y a réellement plus rien qui tourne dans notre économie. Donc quand on se tape le mur du manque de pétrole, les prix n'augmentent pas jusqu'à 800$ le baril. Sans exagérer, en partant d'un dollar constant pour éliminer certains scénarios où le dollar termine en rouleau de PQ alors que le baril vit encore, si on atteint 800$ le baril, on a le droit à une guerre thermonucléaire dans la semaine qui suit. Cela n'arrivera pas, évidement. Mais le prix du baril ne peut tout simplement pas s’ajuster à la hausse, c'est impossible. L'économie mondiale n'y survivrait pas. Il n'y a aucune possibilité de substitution, aucune possibilité de payer, donc effondrement quasi immédiat de l'économie. Ce qui se passe en réalité, et ce que l'on observe, c'est une destruction progressive de l'offre et de la demande, alternativement, sous la pression des prix du baril qui fluctue. Quand le baril grimpe, les salaires baissent, les États s'endettent et rendent le crédit "gratuit" en imprimant de la monnaie et en baissant les taux d'emprunts, et la croissance économique cale. Bref, d'une part, on essaye de sauver le moindre dollar (euros / yen / livre / ... rayer la mention inutile) et d'autre part on ajuste la production à la baisse. En gros ce qui se passe depuis 2008 chez nous... Dans le même temps, comme les prix n'augmentent pas assez pour les producteurs, certains se retrouvent en difficulté malgré la hausse des prix. Les USA ont sans doute réussi à développer le pétrole et gaz de roche mère, le Canada a développé le pétrole des sables bitumineux, mais dans le même temps on a perdu l'Irak, la Syrie, la Libye, le Yémen, etc... Le bilan total pour la production n'est donc pas fameux. Et quand le baril baisse, ce sont les producteurs qui perdent la tête, comme on va très vite le voir au Venezuela, aux USA, et en Algérie donc. Pendant ce temps, pour les importateurs cela n'a aucun effet net car les prix restent malgré tout encore élevé. Malgré la dégringolade des prix du pétrole, ceux-ci restent à un niveau élevés et qui n'est guère supportable. Historiquement, le baril à 40$ / 50$ a toujours représenté la ligne rouge pour l'économie : Et ces pays sont aux prises avec une crise économique qui ne peut pas se résorber. La baisse des prix conduit donc plutôt à une déflation, ce qui augmente le poids des dettes et handicape encore plus l'économie. Actuellement, les prix bas vont donc rapidement détruire de l'offre, et les prix repartiront à la hausse pour aller détruire de la demande, etc... Le pays dont la situation est la plus préoccupante pourrait bien être l'Algérie. Le pays a quelques réserves de changes, mais la santé du président fait que la gestion de l'Algérie laisse à désirer. Avec en plus une baisse des exportations qui se conjugue à une baisse des prix, et la Libye voisine dans un chaos complet, il y a moyen que la guerre civile des années 90 deviennent rapidement aussi sympathique d'une animation de parc Disney en comparaison... Et sinon, dans le domaine du transport maritime : http://www.reuters.com/article/2015/02/04/...N0VE4AE20150204 Bon là aussi on s'en fout un peu, mais c'est juste histoire de dire qu'à moins que la téléportation marche, le commerce international de matières premières est dans un sale état.
  12. paix

    A propos du réchauffement climatique

    En effet, il est à attendre que la troposphère se réchauffe sur toute son épaisseur, et gagne en épaisseur justement. Au même titre que l'humidité relative d'ailleurs, paramètre que mesure aussi les ballons-sondes. C'est une source d'informations précieuses qui est complétement négligé. La tendance est à sonder de moins en moins souvent, et de manière de plus en plus approximative. En France par exemple (depuis début des années 2000 je crois), la pression n'est plus mesuré en tant que telle, juste extrapolé à partir de l’altitude GPS du ballon-sonde... Là aussi c'est n'importe quoi. Les satellites sont un outil précieux, mais ils sont complémentaires aux radiosondages. Ils ne les remplacent pas. De même pour la couche d'ozone d'ailleurs. Parfois, on considère que la couche d'ozone n'est surveillé que depuis l'ère des satellites, en oubliant les campagnes de radio sondages. Ce qui mène à des raccourcis dangereux, le trou ayant été détecté au début de l'ère des satellites, certains sont prompt à crier à l'artefact. Alors que les ballons sondes, depuis les années 50, ont été exploré cette fameuse couche d'ozone. Et ces données ont été importantes pour "caler" les satellites. Après je ne dis pas, les données des ballons sondes sont utilisées dans la littérature à l'occasion, mais elles restent une source d'informations complétement marginalisée et qui tombent petit à petit en décrépitude. Et en plus une source d'informations qui dit que le tout satellite, c'est bien mais ça a ces limites quand même...
  13. paix

    Hiver 2014-2015

    Nop c'est bon problème réglé
  14. Et il n'y a pas qu'au Venezuela que cela commence à sentir la poudre : http://www.aljazeera.com/news/2015/02/oil-...3102439772.html J'ai déjà faire cette blague foireuse quelque part, mais à ce rythme, papa Le Pen pourra bientôt se rappeler du bon vieux temps en Algérie L'Algérie a sans doute des réserves de changes conséquentes, mais la situation n'est guère tenable quand même. Le pays fait face à une chute de ses exportations de pétrole et de gaz : Et le gouvernement achète littéralement la paix sociale. Avec un président qui est plus proche de l'état d'un zombie que d'un être vivant, dans un pays inefficient au possible, il ne faudrait pas là non plus que les prix se maintiennent trop longtemps. Sinon, certains vont ressortir les kalachnikov de la guerre civile, elles ne doivent pas être bien loin. C'est aussi la raison pour laquelle les prix du baril ne pourront pas descendre plus bas, et finiront probablement par remonter en milieu d'année. Cela fait à peine 6 mois qu'on parle des prix bas du pétrole, et l'offre est déjà totalement étrangler. Aux USA, les nouveaux forages pour la production sont littéralement en chute libre : Dernières données au 31 Janvier. Les prix bas actuels sont tout simplement insoutenables, ils provoquent une destruction massive de l'offre. Que ce soit de la destruction à coup d'insurrections et de kalachnikov, ou destruction plus en "douceur" par cession de l'activité faute d'argent frais, le pétrole va connaitre une sacrée foutue destruction de l'offre en 2015. L'autre point, parce que cela vaut la peine d'être soulevé vu qu'on essaye de nous noyer le poisson en parlant de tout sauf des trucs importants, le QE version Mario Draghi vient d'entériner le premier acte de la fin de l'Eurozone. En effet, à hauteur de 80%, ce sont les banques nationales qui rajouteront leurs propres dettes. Le risque ne sera mutualisé que pour 20% des rachats. En gros, Wurschteln Sie sich durch ! Il n'y aura donc pas d'Eurobond, et la prochaine étape est probablement l'extension du coup d'essai mené à Chypre en 2013 : empêchez les euros de circuler d'un pays à l'autre. En gros, descendez le drapeau européen, , chacun pour soi et Dieu pour personne. Après, sur ce point les choses restent très spéculatifs car, malgré le foin qu'on fait sur Syriza, le parti est européiste et atlantiste malgré tout. À voir, parce que pour les électeurs grecs, le risque de se faire bourrer le cul de paille comme aux dernières élections est réel. Si le gouvernement grec cède et accepte de mettre en coupe réglé le pays au profit de Bruxelles, il y a peu de chance qu'on passe à la deuxième étape. De toute façon, quelque soit la trajectoire, la Grèce ne pourra jamais rembourser, ils ont une dette qui approche les 200% du PIB, une économie exsangue, etc... Il y aura forcément un défaut, à voir comment il est géré. Mais Mario Draghi a clairement ouvert la possibilité de sortir la Grèce de l'Eurozone là, et plus généralement ouvert la possibilité de l'éclatement de l'Eurozone.
  15. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Et dans la suite du décompte de toutes les séries qui ont battu le record pour 2014, on trouve aussi les données des ballons sondes. Les données ne sont pas aussi fiables que les données de surface, mais elles sont à prendre en compte malgré tout. Surtout pour comparer aux données satellites, dont le biais froid et l'acharnement à mettre 1998 en première place est juste ridicule. Un nouveau papier est sorti il y a peu, remettant en question les estimations des températures mesurées par satellites : http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00382-013-1958-7 Mais bon il n'y a pas besoin d'être grand druide pour comprendre que les satellites, et surtout la série RSS, sont dans un autre monde, fait de feuilles de cannabis et d'éléphants roses se roulant dans les nuages. Si on reprend les données RATPAC de la NOAA à 850 hPa et de la réanalyse du NCEP NCAR, pour comparer à l'UAH, on obtient ce résultat : La tendance à la hausse de l'UAH est de 25% inférieur à la hausse des données du RATPAC, de 40% inférieur à la hausse des données de la réanalyse. Malheureusement, les données par ballons sondes sont totalement négligées, et en plus on coupe les budgets dans plusieurs pour payer les ballons... La série de température du RATPAC est donc sujette elle aussi à caution, mais elle est toujours plus crédible que la série de températures issue des satellites. Pour être tout à fait juste, on peut comparer aussi avec le niveau d'au dessus, à 700 hPa, déjà un peu au dessus de la zone de pondération maximum des satellites mais comptant quand même : La différence est moins sévère, mais c'est toujours l'UAH qui court en bas. En plus, 1998 refuse de venir comme l'année la plus chaude. La forte intensité de l'El Nino 1997-1998 a sans doute permis, via la convection tropicale, de faire pénétrer le signal de température et d'humidité dans toute la profondeur de la troposphère. Il n'y a cependant aucune raison de garder 1998 comme l'année la plus chaude qui soit, ni comme la plus humide. Même si cela peut sembler curieux de prime abord, ce qui ressort aussi est la forte chaleur de la troposphère en 2013, en 3ème ou 4ème position derrière 2010 - 1998 - 2005, avant que 2014 ne vienne balayer tout cela. Ce qui est cohérent avec les très fortes anomalies de contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère en 2013, la hausse exceptionnellement de la concentration de CO2 en 2013, etc... Après 2013 qui a tenté le record, 2014 qui l'a eu, 2015 est en plus bien parti (disons qu'il y au moins 99.9% de chance...) pour battre à son tour le record. Si peu pour une pause.
  16. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Entre 1700 et 1850, le réchauffement est dû à la sortie du Petit Âge Glaciaire. Si nous n'avions pas émis de gaz à effet de serre, les températures seraient restées vraisemblablement autour du niveau de la fin du 19ème siècle, avec un faible maximum aux alentours de 1950 associé à l'activité solaire qui atteint un maximum. Durant la deuxième moitié du 19ème siècle il n'y a probablement pas de réchauffement ni de refroidissement. Et donc il est possible de séparer ce réchauffement entre une partie allant du 18e siècle et le 19e siècle, qui correspond à la sortie du petit âge glaciaire ; et une partie depuis 1900 qui correspond à la hausse massive de gaz à effet de serre. Le fait est que depuis 1900, le forçage d'origine anthropique a contribué pour 80 - 90 % du réchauffement total, ce qui justifie de se focaliser sur les gaz à effet de serre en tant que cause du réchauffement. Dans un autre sujet, le Berkeley Earth a confirmé lui aussi que 2014 est l'année la plus chaude, mais avec une marge encore plus faible cette fois-ci http://static.berkeleyearth.org/memos/Glob...-Newsletter.pdf
  17. Oui, une des conséquences de l'injection massive de liquidités est la chute de l'Euro. Avec un peu de chance, on peut viser l'objectif un euro pour un dollar cette année, surtout au vu des montants mis sur la table par la BCE... Du coup, comme l'Euro se casse la figure, mécaniquement le pétrole en Euro remonte. Pour le Brent, depuis le 1er Décembre, la tendance est déjà perceptible : En euro, le baril est revenu au niveau de mi-Décembre, alors qu'en dollars on n'a pas dépassé le niveau de fin Décembre (le baril rebaisse à cette heure-ci). Et si on normalise le prix depuis le 1er Janvier (valeur 1 du baril au 1er Janvier) : Voir le carburant remonter ne fera pas forcément plaisir, mais là c'est le choix entre Charybde et Scylla... Laisser l'Europe aller à la déflation (avec en bonus, défaut de la Grèce) ; ou tenter de tenir le statu quo de l'énergie trop cher pour tout le monde. Entre les deux, Mario Draghi n'a sans doute pas fait le pire choix, mais c'est vrai qu'il n'y a plus vraiment de "bon choix", juste le choix du moins pire dans l'immédiat. Mais à terme il est sûr que si l'Euro continue de faiblir, les prix à la pompe finiront par remonter.
  18. paix

    A propos du réchauffement climatique

    La vapeur d'eau est recyclé très vite (une semaine maximum), ce n'est pas un forçage mais une rétroaction. Dit en français, la vapeur d'eau augmente à cause de la température et seulement à cause de la température. Ce qui se vérifie, et explique la série d'événements extrêmes liés aux cycles de l'eau (sécheresse aux USA depuis 2012, en Amazonie en 1998 / 2005 / 2010, en Australie en 2013, etc... et inondations en Europe en 2014, en Australie en 2010-2011, au Burundi en 2014, etc... liste loin d'être exhaustive). http://www.climate.gov/news-features/under...limate-humidity La vapeur d'eau augmente bien : Et suit fidèlement les températures : https://tamino.wordpress.com/2010/08/08/urban-wet-island/ À tout les étages :
  19. Et à ce sujet, les prix du pétrole ont bien un impact négatif sur l'économie, même chez les importateurs de pétrole. C'est sûr, cela fait plaisir de payer son litre de carburant à 1 euro. D'accord. Maintenant, on divise les salaires par deux pour les indexer sur les prix. C'est déjà moins drôle, n'est-ce-pas ? Et maintenant, vous imaginez devoir rembourser le crédit de 20 000 euros contracté pour acheter la charrette, plus le crédit à la consommation de 2000 euros pour acheter la dernière télé 4K, plus le crédit de 100 000 euros sur la maison, avec un salaire divisé par deux. Là plus personne ne rigole... C'est facile d'aller interroger des types à la station-service et de leur demander de dire à la caméra qu'ils sont tout content que le prix du carburant baisse. Sauf que cela implique une déflation -donc baisse des salaires aussi ... - et que l'économie risque de ne pas tenir longtemps à ce rythme. D'où le fait que Super Mario de la BCE a décidé de noyer l'Eurozone sous les liquidités, histoire d'éviter que les gens se rendent compte qu'il vaut mieux payer son carburant à 1.5 euros, plutôt que de rembourser ses crédits avec un salaire en baisse. Bref, pour dire que tout les pays de la zone Euro sont maintenant en déflation, même l'Allemagne : http://www.telegraph.co.uk/finance/economi...ary-crisis.html Et comme le dit l'article, ce n'est pas seulement les prix de l'énergie qui baisse. La plupart des composantes de l'indice des prix sont à la baisse, indiquant que la baisse des prix du pétrole est en train d'impacter l'ensemble de l'économie. "Heureusement" que Super Mario a décidé de lancer la planche à billets parce qu'encore quelques mois à ce régime et les gens auraient franchement regretté l'époque du litre de carburant à 1.5 euros. Et une autre bonne nouvelle, le commerce internationale était déjà dans le coma dépassé, là on est passé au stade au delà : http://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND L'indice qui mesure le commerce maritime (essentiellement le commerce de matières premières type charbon, métaux, etc...) a atteint son plus bas niveau depuis Août 1986. Encore 4% de baisse (en gros si ce n'est pas demain, ce sera après-demain), on sera au plus bas depuis Dieu seul sait quand, bienvenue dans le monde des zombies : Donc soit l'économie mondialisée fonctionne dorénavant grâce au transplanage (faudrait demander à Harry plus de portoloin...), soit l'économie réelle est dans le décès. Entre les deux explications, un doute me saisit... http://www.infiniteunknown.net/2015/02/02/...ew-29-year-low/ Si le foutoir économique actuel tient encore plus ou moins c'est juste grâce aux gouvernements qui font tout pour noyer le poisson sous les liquidités, les manipulations de statistiques et les bavardages -pauvre poisson-. Mais bon, si on dépasse l'horizon des deux ou trois prochaines années cela craint. En plus avec la Grèce qui va faire défaut, on va encore moins s'ennuyer. Comme le faisait remarquer quelqu'un sur BFM Tv, vous devriez aborder un sujet de fond avec votre banquier. Puisque vos crédits (que vous n'arriverez pas à rembourser puisqu'on est en déflation maintenant...) sont déjà dans le bilan de la banque, vous pouvez bien vous permettre de ne pas repayer, c'est déjà dans le bilan de la banque. Je pense que votre conseiller financier sera heureux de vous recevoir...
  20. D'ailleurs, pour continuer à tracer des cycles thermodynamiques avec des données économiques ^^ Une autre représentation peut être pertinente, celle du PIB en fonction des dettes publiques. Je vais prendre l'exemple des USA, pour les raisons que l'on sait, mais à nouveau ce n'est pas spécifique à ce pays. Depuis 1930, la courbe du PIB en fonction de la dette publique (et en plus, c'est juste la dette publique, pas la dette totale..) a cette tête La tendance est toujours la même, une baisse du retour sur investissement. La dette fédérale a beau grimpé encore et encore, le PIB n'augmente plus franchement... D'où une espèce de plateau sur la fin. Si on corrige les données depuis 1960 de l'inflation (les données de l'inflation que j'ai avant 1960 ne sont pas tout à fait les mêmes, y a une légère rupture en 1960), la tendance au plateau est évidente : Le diagramme thermodynamique de l'économie est bien toujours le même, baisse du rendement. La question à 80 000 000 000 000 $ (le PIB mondial actuel, ça en fait des zéros...), on fait quoi quand un dollar émit par le gouvernement résulte en 0% de croissance ? Et accessoirement, on fait quoi quand un dollar émit par le gouvernement résulte en 5% de décroissance ? On reste toujours dans le même sujet, à savoir qu'à partir d'un moment plus si lointain que cela, on aura beau arroser la production, celle-ci ne manquera pas de se casser la gueule inéluctablement, avec une évolution temporelle qui a cette aspect : Et un diagramme thermodynamique qui a cet aspect... Pour ceux qui aiment bien les mathématiques, on peut tenter un changement de variable, en régressant le PIB sur le LN des dettes déflatées : On retrouve exactement la même équation, forcément. Cette modélisation a ces limites, car avec le logarithme on ne sait modéliser que la partie ascendante de la courbe sur le diagramme. Sur le diagramme complet, Nous avons actuellement juste les points intermédiaires de la hausse : Et la régression logarithmique reste une approximation, pas trop mauvaise actuellement mais qui reste indicative et n'a pas plus de valeur que cela. Faudrait que je retrouve comment on modélise un cycle complet Faudrait définir aussi proprement les variables du cycle, utiliser la dette comme variable représentant le capital cela peut sembler vachement tiré par les cheveux Même si cela se défend dans le sens où, de par le fait que nous sommes dans un système d'argent dette (cf. la vidéo qui ouvre ce sujet...) ce n’est pas une mauvaise approximation de la taille réelle de l'économie. En cela il y a baisse progressive du rendement. C'est là l'inanité des discussions économiques actuelles qui restent dans le même modèle périmé. Le FMI avec son multiplicateur financier nous a ainsi fournit un joyeux moment de divertissement : http://www.telegraph.co.uk/finance/financi...-on-Greece.html http://www.eurobank.gr/Uploads/Reports/Eco...rch%2020123.pdf Ce n'est pas grave, la Grèce ce sont juste 10 millions de personnes. Et de toute façon, les grecs sont tous des fainéant corrompus, c'est un détail cette erreur... Avec la courbe de Laffer, c'est même combat. Le brave Laffer avait une autre théorie connexe à ce sujet, qui est la baisse du coût opportunité des loisirs. En français plein et littérale, quand les gens sont surtaxés, ils préfèrent aller se toucher que d'aller travailler pour gagner un salaire qui sera pompé (sans mauvais jeu de mots ? ) par le gouvernement. Sans aller beaucoup plus loin, si en plus l’État assure des minimas sociaux via ces prélèvements, en gros tout le monde se barre à Pôle Emploi. C'est plus rentable de se faire subventionner par l’État que d'aller travailler pour payer la retraite / le chômage du branleur d'à côté. Outre le fait qu'on peut se demander la pertinence d'une telle approche, elle néglige totalement la possibilité d'un chômage involontaire de masse. Les théories économiques, que ce soit le marxisme, le keynésianisme ou la théorie de l'offre ou autre, suppose qu'il n'y a pas de limites à l’expansion de l'économie. Elles traitent simplement des rapports entre production et capital, sans jamais se soucier, ni des réserves ni des déchets (dans les deux cas, termes à prendre dans un sens très, très général...). Toutes ces théories sont productivistes, et ne mesure pas la dépendance de l'économie aux ressources, ni l'impact sur la production de déchets. Le problème aujourd'hui, c'est que l'économie refuse de repartir, même en affamant les chômeurs, en balançant des milliards par les fenêtres, etc... L'économie libérale cherche à retrouver un équilibre mais ne peut pas en retrouvant un étant donné l'étranglement des ressources. Face à la crise, on voit resurgir tout un tas de théories prônant la libéralisation de l'économie, la réduction de la dette des États, le désengagement de l'Etat etc... Mais toutes ces approches manquent le point que l'argent est de l’argent dette adossé à des flots d'énergies, le fameux pétro-dollar. Et quand il n'y a plus de pétrole, on a beau libéraliser, diminuer les taxes, diminuer les subventions, etc... À part foutre encore plus la merde comme en Grèce et devoir revenir 3 ans plus tard la queue entre les jambes (c'est le cas de le dire au FMI...) sur le mode "oups, on s'est trompé dans une multiplication", cela n'a strictement, mais alors strictement aucun impact positif. Et l'autre point de nouveau est le lien entre économie et technique. Le développement de la production dans notre économie moderne, c’est le développement d'une technique aliénante, autonome et s'accroissant d'elle-même. Bertrand Méheust, dans un de ses bouquins, La nostalgie de l'Occupation se demander ainsi si il n'y avait pas moyen de démontrer l'inanité de la théorie de la correction perpétuelle. Je n'ai pas le bouquin sous la main donc littéralement je ne saurais plus dire ce qu'il écrivait. Dans l'idée, il partait de l'exemple d'un mec qui faisait remarquer à propos de la mort des abeilles, que l'Homme s'était rendu compte de ce fait, et que c’est lui-même qui causait la mort des abeilles. Donc qu'il n'y avait pas de problème, suffisait de laisser faire. B. Méheust soulevait ce point pour faire remarquer que d'après certains, tout problème a sa solution technique, c'est la correction perpétuelle. J. Ellul en parlait déjà dans son bouquin, Le système technicien, à l'époque. Là aussi je n'ai pas le livre sous la main mais c'est le point qu'il soulève quand il dit que le système technicien s'auto accroit. La réponse à l'intuition de B. Méheust vient à nouveau de la croissance de l'entropie qui n'est pas soutenable à terme. À force de corriger par la technique, on complexifie le système, jusqu'à ce cela finisse mal. Il y a un autre type qui philosophait aussi sur le fait qu'inventer la voiture, c'est inventé l'accident de voiture, inventer le bateau, c'est inventer le naufrage, etc... J'ai oublié son nom d'ailleurs. Enfin bref, comme le faisait remarquer un gus sur internet, juste avant le pic pétrole, on aura du pétrole en abondance comme jamais dans l'histoire. Et enfin de nous casser la gueule, on sera au sommet en toute logique. L'opulence actuelle est la crête de la vague. Comme disaient les latins en leur temps : "Arx tarpei proxima capitoli". C'est plus facile de s'éclater par terre en partant de très haut.
  21. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Heu je n'ai jamais dis que le Petit Âge glaciaire n'existait pas... Mais en 1850 il est fini. D'autant que le Petit Âge Glaciaire n'est pas un événement global comme le montre la NASA justement. Il aura essentiellement concerné l'Hémisphère Nord, et surtout les latitudes extratropicales. Comme le dit la NASA, le Petit Âge Glaciaire est aussi lié à une NAO négative et une PDO positive de manière récurrente, ce qui donne un schéma d'anomalies contrastées, et pas juste du tout bleu partout. D'où le fait qu'il ressorte si peu sur les reconstructions globales, avec une baisse de 0.4°C à 0.6°C entre l'an 1000 et l'an 1700. Si on prend les températures en Antarctique par exemple, à savoir Vostok ou : Il n'y a pas vraiment d'optimum climatique médiéval ou de petit âge glaciaire là dedans... De même pour la banquise de l'HN : Elle n'a pas tout à fait suivi le cycle OCM / PAG ... Ces deux événements restent limités dans leurs extensions géographiques. De plus, la tendance de fond est au refroidissement, depuis le maximum de l'Holocène. Et cette tendance explique bien mieux le point bas atteint au 18ème siècle que le Petit Âge Glaciaire : Au niveau global, l'OCM et le PAG sont bien plus deux légères déviations sur la tendance à la baisse depuis le maximum de l'Holocene que deux événements bien distincts. La bonne question, c'est de savoir ce qui ce serait passé après 1850 si nous n'étions pas intervenu. Pour certains ont aurait continué vers un nouvel âge glaciaire (cela aurait fait plaisir à certains fadas de neige ), pour d'autres on est plus sur un interglaciaire type Holstein, le Marine Isotope Stage 11, et l'Holocene aurait pu duré. Mais bon là le devient très académique et théorique, parce que la réalité c'est qu'on a inversé cette tendance et que nous au plus chaud depuis plus de 100 000 ans. Sachant que le climat a évolué depuis 1850 quasi exclusivement à cause de la hausse des gaz à effet de serre, je ne vois pas en quoi il est pertinent de parler longuement des autres facteurs. Comme pour le tabac, on sait bien que le cancer du poumon ce n'est pas que la clope et les pollutions diverses. Sauf que la plupart du temps, on ne parle que de ces facteurs, pour la bonne raison que maintenant c'est la principale cause, et de loin, de cancers. Il y a aussi des causes génétiques, etc.. mais comme pour le climat, on ne va pas s'exciter sur des facteurs marginaux et qu'on ne peut pas maitriser en plus.
  22. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Pour dire les choses plus franchement et sans prendre de gants... Les auteurs ont bidouillés les données et votre graphique ne vaut rien. Les données de Loehle et al. vont effectivement jusqu'en 1990 mais ils ont du corrigé leur papier à cause des nombreuses erreurs de leur reconstruction : http://scienceandpublicpolicy.org/images/s...e_McCulloch.pdf Forcément ils essayent à tout pris de minimiser. Mais quand vous lisez les corrections apportées à l'étude, on apprend que le MWP plus chaud que les récentes années dont ils parlent dans l'abstract veut dire en fait MWP plus chaud que les années 1930... C'est sûr qu'en manquant de précision, en délayant, en noyant le poisson, on peut dire ce que l'on veut. Ils le disent eux même dans leur étude : Les données courent jusqu'à la fin du 20e siècle, mais à toute fin utile elles s'arrêtent en 1935. Et un peu plus loin : C'est là le sens de l'abstract, le MWP n'est même pas significativement plus chaud que les années 1930 - 1940. Donc pour dire les choses clairement et sans faire dans le détail, votre courbe ne vaut rien. Les types ont fait leur étude à l'arrache, et le papier n'a passé la relecture que parce que c'était Energy & Environment et que ce journal n'est pas très regardant sur la qualité des papiers. Et malgré tout, les types ont dû apporter des corrections et avaler leur chapeau. Il y avait des cancers du poumon avant que les gens ne fument. Les jeux existaient avant Internet. Et le climat variait avant que les hommes n'émettent du CO2. Sauf que maintenant, la principal cause de cancer du poumon c'est la clope. Le principal lieu de jeu c'est internet. Et la principale cause du changement climatique est l'émission de gaz à effet de serre. Personne n'a jamais dit que le monde a commencé à exister en 1850 et qu'avant il n'y avait rien, il ne se passait. C'est juste qu'aujourd'hui, la cause principale du changement climatique est l'émission de gaz à effet de serre. Et ce n'est pas une sinusoïdale, mais une exponentielle. C'est encore plus fun, cela veut dire que cela se réchauffe, mais surtout de plus en plus vite. Parce que le réchauffement n'a pas commencé il y a 400 ans... La température était probablement proche de l'équilibre à la fin du 19è siècle, après la fin du petit âge glaciaire. C'est seulement par après que le réchauffement essentiellement forcé par l'homme à commencé. La corrélation entre les températures et le forçage CO2 est flagrante. Et encore plus durant les 50 dernières années où le forçage est devenu si important qu'il tracte les températures et écrase toute variabilité. Il ne sert à rien de disséquer la série de températures en petits bouts. Le CO2 est un forçage. Là dessus se rajoute la variabilité années après années. Ce qui importe c'est la période entre 1850 et 1910 qui marque la fin du petit âge glaciaire. Puis après le décollage des températures qui suivent de plus en plus le CO2 au fur et à mesure que celui prend du poids. Que la température augmente en faisant des bonds, en faisant le en remuant la queue et des allers-retours, ou linéairement en suivant sagement le CO2 on s'en fout. La température est tracté par le CO2 depuis le début du 20è siècle.
  23. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Si les données s'arrêtent en 1935, c'est sûr qu'on ne verra que très peu le réchauffement récent... Actuellement on en 2014, l'année 1935 c'était il y a 80 ans. Pour l’anecdote, c'est à cette époque que G. Calendar a calculé pour la première fois la température globale, la hausse de CO2, la sensibilité du climat, et a démontré que le climat se réchauffait sous l'action anthropique. Même avec de l'ordre de 0.1°C de réchauffement il avait déjà détecté la hausse et il n'a pas eu besoin d'attendre que la T augmente de 0.9°C pour se demander si la T augmente vraiment. 'fin bref, pour revenir aux courbes, la première : http://junksciencearchive.com/MSU_Temps/Moberg2005.html s'arrête en 1979, comme dit explicitement dans l'en tête des données : ftp://ftp.ncdc.noaa.gov/pub/data/paleo/co...-moberg2005.txt En laissant de côté 40 ans de données et environ 0.6°C de réchauffement, on peut démontrer plein de choses c'est sûr. Comme il a calculé sa température par rapport à la normale 1961-1990, je vais reprendre directement les données de l'HadCrut4 pour l'hémisphère Nord, histoire de se simplifier la vie Tout de suite, cela n'a plus la même trogne... On ne voit plus que le réchauffement récent, la hausse toute à la fin de la série. À côté, les hauts et bas de la température ferait presque office de planche à pain. J'ai aussi ajouté dessus l’anomalie de T calculé à partir de la concentration de CO2. J'ai pris une valeur standard de la sensibilité climatique transitoire, à savoir 1.8°C au doublement de CO2. Cela correspond généralement à des valeurs de 2.5° à 3.5° de réchauffement au doublement de CO2, à l'équilibre. Il s'agit de la courbe verte. À l'évidence les 3 courbes collent bien et ne montrent qu'une chose, la hausse récente des températures. Comme c'est un peu le bazar le graphique, un petit zoom sur les deux derniers siècles : L'anomalie de température calculé par la concentration de CO2 tend à légèrement sous estimer la hausse, car il s'agit d'une valeur calculé pour le globe. Or là on parle des températures de l'HN, qui tendent à augmenter un peu plus vite à cause de sa plus faible inertie thermique. De plus la température calculée par Modberg ne colle pas exactement à la valeur de l'HadCrut4. Mais dans les grandes lignes, ça se tient vachement bien cette histoire quand même. Si on croit Modberg donc, 2014 - 2010 - 2005 sont très probablement les trois années les plus chaudes depuis 2000 ans, et de loin. De même pour la reconstruction de températures par Loehle, 2008. Autre le fait qu'elle a été critiquée et est probablement erronée, la correction de certaines erreurs fait qu'elle s'arrête à toute fin utile en 1935 : http://scienceandpublicpolicy.org/images/s...e_McCulloch.pdf Que voulez tirer comme enseignement d'une courbe qui ne contient que l'entame de la période de réchauffement actuelle, et qui a dû être corrigée ? Si on prend donc une série globale et en n'oubliant pas d'arrêter les données au jour d'aujourd'hui, et bien on trouve ce genre de courbes : En sachant que même là, le dernier point reste une moyenne centrée sur l'an 2000. Vu que le réchauffement a bien continué ces 10-15 dernières années.... on peut étendre la courbe bleue d'au moins 0.1°C vers le haut en plus. P.S. : D'ailleurs, il n'y a pas que Marcott qui obtiennent ces résultats. Hansen : http://www.see.ed.ac.uk/~shs/Climate%20cha...nsen%202013.pdf trouve la même courbe, même si il travaille sur des échelles de temps plus large. Il estime que la température moyenne atteinte au pic de l'Holocene est autour de 14.2°C-14.3°C, à comparer à la valeur de 13.9°C / 14°C estimé pour la période de référence 51-80 et 61-90, qui correspond aussi un peu près à la valeur calculé pour le 20ème siècle. Bref pour dire que si on part avec ce genre de valeurs, on retrouve les mêmes résultats que Marcott, à savoir que la période autour de l'an 2000 dépasse de 0.1°C la crête de l'Holocene. P.S.2 : Ce qui implique d'ailleurs en français littéral, que le tir groupé des années records ces dernières années représente un point haut plus vu depuis l'Eémien, il y a 120 000 ans. Si on veut donc être pleinement objectif, on peut donc dire que 2014 n'est pas seulement l'année la plus chaude depuis 1880 mais aussi et surtout que les dernières années sont les plus chaudes depuis -115 000 avant JC... P.S.3 : Après j'arrête Faut aussi savoir qu'après l'Eémien, le prochain horizon c'est le fameux Pliocène, il y a quasi 3 millions d'années. L'époque où le niveau de la mer était plus haut de 25 mètres (comme disait l'autre type, il y a deux choses à savoir. La moitié de l'humanité vit à moins de 150 km des côtes, et l'être humain ne sait pas respiré sous l'eau...) et où Ellesmere était peuplé de chameaux et de : http://www.livescience.com/27639-camel-fos...-in-arctic.html Et au rythme où cela va, on aura dépassé l'horizon de l'Eémien d'ici la deuxième moitié du siècle.
  24. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Pour la Californie et le Brésil, l'au ne coule toujours. À San Francisco, il est tombé 0.0 millimètres d'eau en Janvier, alors que c'est censé être le mois le plus arrosé de l'année. San Francisco bat ainsi le record de Janvier ... 2014 avec 0.2 millimètres. En plus, les températures élevées continuent d'aggraver sévèrement ce déficit pluviométrique. La température a atteint 23.3°C fin Janvier, battant le record de 22.7°C datant de ... 2014. Sachant qu'encore avant le record datait de 2009 seulement, avec 22.2°C. Bref, oui on peut faire pire, on peut faire toujours pire. En conséquence, la sécheresse s’aggrave à nouveau dans l'Ouest : Après 3 ans de sécheresse, si il ne pleut pas d'ici Avril, la situation promet d'être désastreuse à nouveau. La sécheresse et la hausse du niveau de la mer menace la région de Sacramento de salinisation : http://www.sacbee.com/news/politics-govern...cle8203548.html Et pour l'agriculture cela promet d'être un joyeux carnage alors que la Californie reste le principal producteurs de fruits et légumes des USA : http://www.slate.com/blogs/future_tense/20...e_horrible.html Au Brésil, la situation vire à la crise sociale. Le manque d'eau provoque aussi une chute de la production d’hydroélectricité. Les coupures d'électricité s'ajoutent aux coupures d'eau, et les gens commencent à protester contre le manque d'eau et d'électricité : http://www.theguardian.com/world/2015/jan/...drought-history Et le ministre des sciences et technologies qui tente de nier que la sécheresse puisse avoir un quelconque avec la dégradation de l'environnement : "rien de moins, dans son essence géopolitique, que la tête de pont de l'impérialisme.". Faudra expliquer à certains types, au Brésil ou chez nous ou ailleurs, le sens du proverbe "qui sème le vent récolte la tempête". Cette sécheresse est évidement liée à la déforestation de l'Amazonie, tout comme au réchauffement climatique. En 2007 un papier prévoyait déjà un asséchement du Brésil suite à la déforestation : http://www.csr.ufmg.br/~britaldo/Gilvan.pdf Quand une théorie se vérifie expérimentalement, c'est qu'elle n'est pas trop fausse a priori. Les précipitations à São Carlos avaient commencé à se reprendre fin de l'année dernière, mais comme en Californie, depuis début 2015 c'est direction la cave : Et là bas aussi la chaleur aggrave les chose. São Carlos a tapé 36° en Janvier, pas tout à fait sûr que ce soit un record mais c’est exceptionnellement chaud pour la saison en tout cas pour le coin. http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...l?entrynum=2907 Bref, keep calm and brace yourself, climate disruption is looming...
  25. paix

    A propos du réchauffement climatique

    La cause du réchauffement est bien anthropique. Le climat ne c'est pas spécialement réchauffé au Moyen-Âge, comme le confirme de multiples études indépendantes : Les années récentes sont probablement les plus chaudes depuis de l'Holocène. Ce qui importe ce n'est pas tant le record que la poursuite de la tendance au réchauffement. Sur la série de l'HadCRUT4 d'ailleurs, l'année 2014 est aussi la plus chaude qui soit de la série, mais surtout la tendance se poursuit. Sur le graphique, le point pour 2020 en partant des données déjà disponibles et en extrapolant un peu sera potentiellement 0.2° au dessus de la valeur pour 2000. Le fait que le réchauffement ne soit pas linéaire n'a rien à voir avec le fait qu'il soit naturel d'origine.
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