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paix

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  1. paix

    la mort des abeilles

    Ce n'est plus la mort des abeilles, mais la mort des rhinos. Une femelle rhino blanc du Nord a claqué une rupture de kyste qui l'a laissé tout mourru : http://www.washingtonpost.com/news/speakin...or-the-species/ Sauf que c'était la dernière femelle fertile. Ils parlent de récupérer les ovaires, de tenter de forcer la maturation d'ovules et de se trouver un donneur de sperme, mais bon. En pratique l'espèce vient sans doute de faire le dernier pas vers l'extinction. Il reste deux femelles ménopausées qui n'en ont plus pour long, une femelle infertile, et un mâle qui n'a plus qu'à aller se trouver une poupée gonflable (on rigole, mais vous imaginez si ils doivent aller "traire" le gaillard pour un don de sperme ? ). Et le copain rhinocéros de Sumatra est mal en point aussi, l'espèce vient d'être reconnu éteinte à l'état sauvage pour la Malaisie. Il ne survit donc plus qu'une population d'une centaine de rhino à l'état sauvage en Indonésie, en tout et pour tout (plus quelques gaillards dans des zoos en Indonésie et Malaisie), population en plus éclatée entre 3 groupes : http://news.ku.dk/all_news/2015/08/the-sum...ld-in-malaysia/ Dans un pays où la déforestation explose, il n'y a pas de quoi être très optimiste. Si on fait les comptes, il ne reste plus que les rhinos blancs du Sud a gardé une certaine vitalité. Les rhinos noirs sont aussi au bord de l'extinction (trois ou quatre sous espèce ont déjà sauté et les trois ou quatre autres sous espèces ne vont guère mieux), le rhino de Java ils ne restent plus que des consanguins dans une presque île perdue de l'Indonésie, le rhino de Sumatra en comparaison ne va pas si mal mais l'espèce n'a quand même pas grand'chances de survie, et le rhino indien est classé "seulement" comme vulnérable mais dans la réalité c'est sans doute pire -surtout compte tenu de l'explosion économique et démographique en Inde qui met à mal son habitat-.
  2. Pour la prévi cela me semble bon Pour le vent traversier quelle limite avez-vous ? Un truc typique genre 20G30 KT plein travers, ou moins ? Après vu la diversité des avions annoncés cela doit bien varier d'un appareil à l’autre c'est sur
  3. paix

    A propos du réchauffement climatique

    À propos du Moyen Orient qui crève pendant qu'ici on se la touche sur savoir si on peut faire quelque chose, un papier d'Emmanuel Leroy Ladurie : http://documents.irevues.inist.fr/bitstrea..._2009_64_43.pdf Le rapport avec le Moyen Orient, c'est que justement le type n'a pas compris qu'il y en avait un Emmanuel, à son habitude, nous sort pleins de chiffres histoire d'avoir l'air intelligent et de minimiser sans en avoir l'air le réchauffement actuel. Bref, un grand copain de Météo France Le papier nous décrit donc avec force détails la mortalité en France depuis l'époque du Roi Soleil : https://www.youtube.com/watch?v=-jMpIWbiaWA Déjà on va un peu clarifier le sujet de la mortalité et donnait des chiffres que tout le monde "oublie". Par exemple on a déjà vu passer des types qui avançait une espérance de vie au Moyen Âge de 13 ans. Ouais, ok, et donc pour maintenir le taux de natalité, les types du Moyen Âge forniquaient comme des cochons tout en étant prépubères ? Théorie intéressante... En réalité, le chiffre qu'on nous sert tout le temps pour nous vendre une progression victorieuse vers un avenir radieux sont incomplets. L'espérance de vie à la naissance a effectivement connu une forte progression, passant d'environ 25 - 30 ans dans le temps, à plus de 70 ans actuellement dans les pays développés. Cependant, ce n'est pas le fin mot de l'histoire. L'espérance de vie dans le temps était surtout plombés par la mortalité infantile, les plus faibles étant éliminés à la naissance. C'est peut-être cruel mais ainsi va la vie. Et puis chez les êtres humains on ne perd en moyenne qu'un enfant sur deux, c'est toujours mieux que chez les tortures marines par exemple. Sur 200 œufs, à l'éclosion c'est la course à la mer et au final il n'y a que un ou deux bébés tortures qui atteindra l'âge adulte Bref, pour dire qu'en réalité, l'espérance de vie une fois passé les premières années est généralement bien meilleure et que vivre vieux dans le temps n'avait rien d'exceptionnel. Pour prendre le cas de l'Empire Romain par exemple -juste parce que j'ai les chiffres sous la main et la flemme de chercher plus loin -, l'espérance de vie à 5 ans est de 45 ans, à 10 ans elle est d'environ 50 ans, et à 20 ans elle est de l'ordre de 55 ans. En France, l'espérance de vie à 20 ans est actuellement autour de 75 ans par exemple, pas mieux que l'espérance de vie à la naissance. La différence est donc déjà nettement moins spectaculaire. En plus ce n'est pas le fin mot de l'histoire, puisqu'en général passer 65 ans on fout les vieux au rebut et on les laisse pourrir tranquillement en maison de retraite en les poussant à vivre le plus longtemps possible. Et tout cela juste pour améliorer les performances du système de santé français et de pouvoir se vanter que l'espérance de vie n'arrête pas d'augmenter... Du coup on a défini l'espérance de vie en bonne santé, ou l'espérance de vie sans incapacité, selon les versions : https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A9ranc...onne_sant%C3%A9 Et dans les pays développés l'espérance de vie en bonne santé est de 60 - 65 ans. Par rapport au jeune latin entrant dans l'âge adulte est qui pouvait espérer vivre jusqu'à 50 - 55 ans, la progression n'est pas non plus super flagrante j'ai envie de dire. Et en échange de la hausse de l'espérance de vie, nous avons une population de plus en plus dépendante de "l'offre de soins" -rien que le terme d'offre de soins étant une aberration sans nom-. On a même maintenant des types allergiques à la bouffe. Est-ce-qu'on a déjà vu un lion allergique à la viande d'antilope franchement ? Bref, on a gagné de l'espérance de vie (et encore pas tant que ça quand on regarde les chiffres un peu plus en profondeur), mais entre les dépressifs chroniques, les types qui doivent se piquer, ceux qui doivent prendre des cachetons, ceux qu'on a branché à une machine, les allergiques à un peu près tout et n'importe quoi (on va bien finir par trouver des types allergiques à l'oxygène ou à l'eau à ce rythme...) on le cherche encore le "progrès". C'est aussi une des raisons qui fait que dépenser des milliards dans la santé ne change pas grand'chose. Par exemple, le Bangladesh a une espérance de vie de 65 - 70 ans, et pourtant personne n'aura l'idée de dire que le Bangladesh est un pays riche et développé... Pour augmenter l'espérance de vie à la naissance, suffit de réduire la mortalité infantile. Ce qui n'est pas spécialement compliqué, suffit d'un minium d'hygiène et de temps pour s'occuper des moutards et c'est bon. C'est aussi la raison pour laquelle l'espérance de vie est si peu corrélée au PIB. Au dessus d'un PIB de 5000 dollars / habitants, la progression de l'espérance de vie devient faible, et au dessus de 15 000 dollars / habitants il n'y a plus aucune différence en pratique : https://www.google.fr/search?q=esp%C3%A9ran...wIViucaCh1mdQ43 Accessoirement, cela remet aussi en cause la théorie du salut par la croissance, mais évitons de trop digresser. Bref, donc Emmanuel Leroy Ladurie y va donc encore franchement en pondant des chiffres tous plus spectaculaires les uns que les autres, avec la conclusion à peine voilée que, au final, ah qu'on est bien tintin et que finalement, malgré le RC, tout va pour le mieux. Conclusion qui n'est plus du tout voilé quand on interroge directement le monsieur : http://www.liberation.fr/evenement/2003/08...718-1719_442098 Bon à la différence de MF, il n'a peur d'étaler son déni de réalité au grand jour. Lui au moins assume qu'il a l'intention de relativiser le RC actuel, et de dire que finalement ce n'est pas si grave. Quand MF le fait, il le font de manière plus subtil et on a juste l'impression d'être encore plus pris pour des cons, c'est pire encore -enfin à mon sens-. Ce monsieur est même invité au Sénat à répandre la bonne parole : http://www.senat.fr/rap/r03-195/r03-195_mono.html#toc1135 (pour les vendanges, vu comment c'est formulé, il a du "oublié" là aussi de préciser qu'en 2003 les vendanges avaient commencé en plein mois d'Août. C'est ballot pour un historien ces trous de mémoires à répétitions. Et puis faudrait qu'il prenne un minimum connaissances des bases de la météo, parce que là aussi vu comment c'est formulé : "un anticyclone, dont le noyau dur se situait au pays basque, avait été à l'origine d'une forte chaleur estivale sur l'ensemble de l'Europe Occidentale" y a du avoir des loupés dans les explications. La règle de Buy Ballot explique que le vent laisse les hautes pressions à main droite dans l'Hémisphère Nord, donc en clair que le vent vient du Nord-Ouest si l'anticyclone est sur le proche Atlantique. Formulé plus clairement, c'est pas une config à canicule quoi... ou alors il confond tempé et pression, qui sait... ) Bref, pour en revenir à la mortalité, parce qu'on cause mais on n'attaque pas le cœur du sujet Le problème est bien simple, il n'y a pas continuité de la méthode, et spécifiquement il donne des chiffres qui ne sont pas à périmètre constant. Pour les années avant la Révolution, les registres sont incomplets, et il ne peut que donner des chiffres dont le périmètre est très large : Ce qu'il est seulement capable de détecter, c'est un pic de surmortalité annuel et qui n'est pas attribuable de manière univoque et définitive à la seule chaleur. Le pic de surmortalité ayant commencé en Mars de l'aveu même de Le Roy Ladurie, on a un peu de mal à croire que la forte chaleur de l’Été 1719 soit la seule responsable. Ce chiffre n'est donc nullement, en aucun cas, comparable aux 17 500 morts de la canicule de 2003 annoncés un peu plus loin : Ces 17 500 morts sont strictement la surmortalité imputable à la seule canicule d'Août, la définition du chiffre est donc beaucoup plus restreinte. Si on veut jouer à qui a la plus grosse (le plus gros chiffres pardon ), il faut savoir qu'il y a eu environ 150 000 morts durant les mois de Juin - Juillet - Août 2003, et plus de 560 000 sur l'ensemble de l'année 2003. Conclusion du chercheur : Non, les chiffres ne supportent pas une telle conclusion. À part prouver que l'excès de mortalité de l'année 1719 prise dans son entièreté est supérieur à l'excès de mortalité dû à la chaleur en Août 2003 -autant comparer une pomme et un panneau publicitaire...- y a pas grand'chose de prouver. De plus, on peut contester avec force l'utilisation de ces chiffres qui ne reflètent pas le passé. Le passé ne se résume pas à une vie laborieuse où les gens crevaient en masse arrivaient à l'âge de 25 ans (et donc, corollaire, devait forniquer comme des drosophiles dès la puberté pour maintenir le taux de natalité....). On essaye de comparer deux choses qui ne sont pas comparables. Il faut apprécier la société de l'époque dans son ensemble, comprendre le système de pensée et de valeurs, la vie de l'époque. En plus faire cette leçon à un historien qui ne prétends pas faire de sciences dures, c'est franchement ridicule. Ce n'est pas parce que l'Ancien Régime n'avait pas Internet, le tracteur à 6 roues au mazout, et le GPS, que la mortalité infantile était forte, que c'était forcément une époque de rustres arriérés. Par exemple, la communauté avait un rôle beaucoup plus important, de l'entraide au village aux veillées le soir au coin du feu. Aujourd'hui, la solidarité doit être organisé par l’État et quand les vieux sont devenus trop vieux, on les met au rebut dans les maisons de retraites. On peut donc contester l'idée d'un progrès univoque d'un passé arrière vers un avenir radieux... D'autre part, Emmanuel Le Roy Ladurie oublie le Moyen Orient justement... Si les événements climatiques ont nettement moins d'impacts dans nos pays, c'est parce que nous avons les moyens de payer sur le marché libre et globalisé pour sauvegarder la nation. C'est particulièrement flagrant avec la canicule en Russie en 2010, où le pays a dû suspendre ses exportations de blé. Du coup, la Russie c'en est bien sorti, la Syrie ou l’Égypte nettement moins. Cependant, de manière générale, les pays les plus riches ont les moyens de payer pour éviter une crise de subsistance. Les pays les plus pauvres, qui n'ont pas les moyens, peuvent quand à eux aller gentiment crever (et surtout ne pas migrer, cela crée plus de problèmes que cela n'en résout les migrations. Ils n'ont qu'à mourir chez eux les pauvres..). Et de manière encore plus générale c’est tout à fait vrai. Étant donné un monde fini (ce qui est le cas de la Terre, jusqu'à preuve du contraire), si les organisations, bonhommes, États etc... riches accumulent des richesses à leur profits, les pauvres peuvent toujours aller se brosser. Celui qui a les moyens de payer sur ce grand marché mondial s'en sort bien au détriment de ceux qui ne peuvent pas. La vulnérabilité aux aléas climatiques a donc sans doute été réduite grâce à une meilleure connaissance de la météo, de la médecine, de l'agriculture, etc... Cependant, la vulnérabilité aux aléas climatiques a aussi été réduite parce qu'elle a été "délocalisée" plus loin. Comme quoi, cela a son avantage aussi, la délocalisation.
  4. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Il y a notre brave François qui a fait encore dans le déminage de terrain l'autre jour à ce sujet : http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0R71GY20150907 En prévenant qu'un échec de la COP21 était possible. C'est beau tout cet optimisme... Je maintient mon pari que l'échec de la COP21 sera du type "tout le monde se sépare fâché pour aller bouder dans son coin" L'échec façon "vient là que je te bourre le cul de paille sous les ponts de Kyoto" semble toujours un peu moins probable ; et une réussite de la COP21 semble impossible vu que personne n'a compris qu'il fallait tuer la bête, et non pas l'engraisser Bon il aura aussi brassé du vent sur les réfugiés, histoire de faire un peu plus dans le pathos ridicule. Le plus proche analogue historique de ce que nous vivons doit être ce qui est vulgairement nommé "les invasions barbares" qui ont présidé à la chute de l'empire romain. Même si les ressorts de ces migrations ne sont pas exactement les mêmes -bien que similaire-, du point de vue du résultat c'est la même chose. L'empire se débat pour savoir si il faut assimiler ou faire la guerre, et l'empire ne voit pas qu'il est en réalité en cours d'effondrement. Mais la connaissance de nos chers hommes politiques doit se limiter aux théories économiques de Friedmann et Keynes apprisses par cœur dans les jeunes années... Le Moyen-Orient est lui aussi victime du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources. Et forcément quand il n'y a plus ni eau, ni pétrole, ni blé, et qu'en plus les gens se font passer dessus par les bombardiers de l'USAF, il n'y a plus vraiment d'autres choix que de bouger.
  5. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Pour comparer, comme on parle banquise. Des fois cela ne fait pas de mal de savoir d'où l'on vient... La banquise en Août 56 (carte des danois, en pleine guerre froide ils avaient donc plutôt des infos sur la banquise pour l'hémisphère Ouest, et les soviétiques avaient les infos pour leur côté, mais cela donne une bonne idée) : Et Aout 2015, avec la référence 81 - 10 en mauve : On appréciera la progression entre 1956 et la médiane 81 - 10, et la progression entre la médiane 81 - 10 et Août 2015...
  6. paix

    Hiver 2015 - 2016

    Il va y avoir aussi le Pacifique qui va être très compliqué à gérer je pense. L'El Nino est maintenant pleinement développé, mais le reste du Pacifique atteint des températures de timbré, et une telle source de chaleur peut déstabiliser le jet. Le Pacifique Nord dans son ensemble est en surchauffe : Et il est difficile d'anticiper comment tout ceci pourrait réagir, puisque nous sommes dans une configuration inédite. L'El Nino atteint des records mais est centré plus sur le Pacifique Central que le Pacifique Est, ce qui est une première pour un événement de cet intensité (97 - 98 et 82 - 83 était manifestement plus centré Est). Et ceci couplé à l'anomalie du Pacifique Nord (et du Pacifique et de l'Océan Indien en général, bassins océaniques qui courent près le record annuel...) cela promet. Le schéma des anomalies garde un peu de familiarité avec des précédents connus, mais il est délicat malgré tout d'anticiper la réponse de l’atmosphère cet Hiver a une telle source de chaleur. Classiquement, une entrée convergente de jet sur l'Amérique Ouest tend in fine à provoquer des déferlements cycloniques sur l'Atlantique, ce qui force une NAO-. Mais vu l'anomalie du Pacifique, le "classiquement" est déjà une hypothèse osée en soi Il y a également l'anomalie négative de l’Atlantique équatoriale (l'espèce de La Nina de l'Atlantique) qui pourrais avoir un rôle. En un mot, ce n'est pas gagné cette histoire avec une configuration inédite au niveau du globe.
  7. paix

    Hiver 2015 - 2016

    Ouaip, c'est vrai qu'il y a parfois un peu confusion entre la circulation thermohaline (THC pour l'abréviation in english), l'AMOC pour Atlantic Meridional Overturning Circulation, et le Gulf Stream. Dans la pratique il est difficile de faire la différence entre la part de la circulation qui est dû aux vents (explication type Gulf Stream) et la part dû à la convection suite aux différences de densités (explication type THC). L'AMOC, et plus généralement la MOC, Meridional Overturning Circulation, désigne simplement la circulation des eaux sans plus de précisions. Cependant quand on parle de ralentissement de cette circulation on implique généralement qu'elle est dû à un affaiblissement de la convection océanique. Les eaux chaudes remontent vers le Nord est leur salinité augmente avec l'évaporation. Quand l'eau devient suffisamment dense parce que excessivement salée, elle "coule". Sauf si de l'eau douce venant du Groenland dilue la salinité, ce qui empêche la convection et ralentit donc la circulation générale. Les tendances depuis 1931 mettent bien en évidence cette région : Les deux seules autres régions a connaitre un refroidissement notable sont le Sud-Est des USA (personne ne sait vraiment pourquoi, ce doit surtout relevé de la théorie de l'emmerdement maximum histoire d'alimenter les discussions de comptoirs aux USA sur un âge glaciaire imminent ) et la périphérie de l'Antarctique (hausse de l'extension de la banquise). Ce ralentissement est un élément bien prévu par les modèles (pour une fois qu'ils ne sont pas à la rue, on peut le souligner -c'est à gauche qu'il faut regarder, à droite on s'en claque- ), avec des températures qui stagnent au sud du Groenland : http://journals.ametsoc.org/doi/full/10.11...LI-D-12-00490.1 Il a sans doute d'autres contributions à cette piscine froide, la variabilité naturelle étant comme partout forte. L'anomalie en 2009 - 2010 était nettement moins marqué par exemple. Cependant la tendance est bien là. Il est probable que l'AMOC ne connaisse pas un arrêt brutal au cours du 21è siècle, mais il est tout aussi probable qu'elle ralentisse notablement. Les variations de l'intensité de l'AMOC sont aussi liées à l'AMO (Atlantic Multidecenal Oscillation), et à la NAO (North Atlantic Oscillation). La difficulté dans le bazar, c'est que les réponses sont généralement déphasés de quelques années... En générale, un ralentissement de l'AMOC finit par induire avec un peu de retard un schéma NAO+.
  8. paix

    A propos du réchauffement climatique

    La banquise apparait un peu plus compact que les années précédentes du coup, mais la différence n'est pas énorme. Ce qui est curieux aussi c'est la divergence assez notable avec les données du DMI.
  9. Le Canada vient aussi de subit un gros coup d'arrêt au Printemps d'ailleurs. Ce sont les données pour les exportations car la mise à jour est plus récente (la production totale étant probablement un peu plus difficile à suivre en effet). Toujours est-il que les exportations sont orientées à la baisse, et il y a de quoi douter que la consommation intérieure puisse atteindre une vigueur telle qu'elle fasse baisser les exportations... Les USA et le Canada sont quand même 3e et 5e producteur mondial, respectivement... Et il y a encore des illuminés pour penser que les USA ont gagné la bataille des prix (et accessoirement que le pétrole est comme tout le monde soumis à la loi de l'offre et de la demande ...) : http://www.forbes.com/sites/jamesconca/201...t-saudi-arabia/ Quand la production se casse la gueule, le bon terme ce n'est pas "gagner" mais "perdre"... Problème de vocabulaire là. On comprend mieux pourquoi les américains ont été faire copain copain avec l'Iran même si l'Arabie Saoudite faisait un peu la poute du coup. Il faut bien aller le chercher quelque part le pétrole. En plus le Venezuela ne va pas fort bien, et ce pays est le 11e producteur mondial. On peut rajouter le Mexique, qui a atteint son pic en 2004 et est actuellement le 10e producteur mondiale. La baisse des prix a aussi eu un impact négatif : http://www.cnbc.com/2015/08/20/oils-latest...lty-mexico.html Et la chute de la production depuis 2004 s'est notablement accéléré ces derniers mois. Le sang commence à gicler pour les gros producteurs de ce monde. On pourrait encore espérer que l'Arabie Saoudite réussisse un miracle, mais c'est matériellement impossible, le pays est déjà quasiment au taquet pour le pétrole. Heureusement, l'Irak arrive à maintenir encore sa production malgré la guerre -alors que la Libye est quant à elle perdue pour la production de pétrole-. Et pendant ce temps, les marchés sont violemment chahuté, le risque d'un gros crash du système bancaire mondiale dans les mois à venir devenant de plus en plus réel. Et à propos de réel, dans le monde des vrais gens et non des traders, le commerce maritime mondial qui surnage juste au dessus de la ligne du décès complet repart à la baisse ; http://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND L'indice mesurant indirectement l'activité marchande pour des biens aussi divers que le charbon ou les céréales. Bref, la situation n'était déjà pas rose et malgré tout cela sent de plus en plus le cramé.
  10. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Il n'y a aucune chance que cela donne quelque chose à Paris. Ce n'est déjà pas gagné qu'un accord soit signé (certains sont déjà en "damage controle mode", à préparer le terrain pour un éventuel échec...) et même si c'était le cas, il n'y a aucune chance que l'accord soit d'une quelconque utilité. Ce n'est pas en promouvant la croissance économique qu'on résoudra le problème. Les énergies renouvelables n'ont de renouvelables que le nom et sont juste un alibi pour toujours plus de consommation et toujours plus de destruction de l’environnement. Les éoliennes et panneaux solaires viennent par exemple d'ici : ChinaFotoPress/Getty ImagesPHOTO: Rare earth discharge liquid outflows from a pipeline into a "rare earth lake" near Xinguang village on Nov. 26, 2010 in Baotou, Inner Mongolia of China. Cela fait rêver tout ce vert, cette impression de respect de l'environnement... En plus, organiser cette grande messe au Bourget ( http://www.cop21.gouv.fr/fr/paris-2015prat...aris-le-bourget ), qui est un aéroport, c'est un peu près comme tenir une conférence sur la paix dans le monde au milieu d'un arsenal de guerre.
  11. Bon là on peut mettre les pieds dans le plat et dire qu'on est au "pic pétrolier" des US (pic des pétroles non conventionnels, le vrai pic était dans les années 70), et probablement au pic pétrolier pour le monde. La production US est en chute libre et vu le prix du pétrole ces derniers jours ce n'est pas parti pour s'arranger. Maintenant, l'économie va détruire des capacités de productions parce que le prix du pétrole est trop bas. Et le prix est trop bas parce que personne n'a les moyens de payer un baril à 100 dollars et plus : http://petrole.blog.lemonde.fr/2015/09/02/...le-loup-est-la/ Et le Figaro qui s'interrogeait encore dans son magazine sur savoir qui profitent et qui souffrent du pétrole trop cher. Ouaip ben là il ne va y avoir grand monde pour en profiter. La production US est en déclin depuis début Juin : Et à la différence des gros creux de 2012 (passage d'Isaac dans le golfe du Mexique), de 2011 (passage de Lee), de 2008 (passage de Ike) et de 2005 (passage de ... enfin je ne vais pas vous faire toute la liste ), ce n'est pas la faute d'un ouragan. C'est la première fois que la production US subit un déclin aussi profond et durable (baisse de 4% sur 3 mois) depuis la fin des années 80. Le globe est déjà depuis quelques années dans la première phase de l'effondrement, l'effondrement financier. Le terme crise était très mal à propos, la crise est une moment bref et déterminant. Ici, on est en "crise" depuis 2008, ce n'est donc plus une crise. L'effondrement commercial va sans doute suivre, l'économie ne pouvant vraisemblablement pas survivre à ce nouveau choc financier en gestation. Après viendra l'effondrement des États nations, qui a déjà commencé par endroits (typiquement la Libye, mais aussi le Yémen, l'Irak, la Syrie ; et d'autres pays y vont comme l'Ukraine, le Venezuela, et possiblement comme la Grèce).
  12. paix

    A propos du réchauffement climatique

    La méthode souvent employé pour quantifier ceci est l'EROI, Energy Return On Invested. C'est bien le retour sur investissement, c'est-à-dire l'énergie produite comparé à l'énergie dépensé pour construire les installations. Exemple, un type tout seul sur une île déserte avec des chevreuils pour toute subsistance. On va dire que le type doit consommer un chevreuil par semaine pour faire fonctionner son petit corps d'homme. Si il met 3 jours pour choper un chevreuil, son EROI sera de 2 pour 1 environ, le chevreuil est donc bien une source d'énergie pour lui. Le reste de la semaine, il pourra s'occuper à se construire une cabane, une bibliothèque, etc... Mais si à force de chasser le chevreuil ceux-ci deviennent rare, il va devoir alors mettre alors plus de temps à choper son chevreuil hebdomadaire. Si il doit mettre une semaine pour chasser, son EROI est de 1 pour 1, il est à l'équilibre. Le chevreuil n'est plus une source d'énergie, mais au moins il peut encore vivre. Par contre, la cabane, la bibliothèque et tout il peut oublier. Et si la situation empire et que le chevreuil devient vraiment rare, il va peut-être mettre deux semaines pour attraper son chevreuil. Son EROI est alors de 1 pour 2 environ. Le chevreuil est devenu un puit d'énergie pour lui, il s'épuise littéralement à courir les culs blancs. Il peut alors se mettre à bouffer l'écorce des arbres pour tenir un petit peu, mais jusqu'à preuve du contraire l'écorce des arbres, ça ne nourrit pas son homme. À un moment, malheureusement pour lui, mais il meurt d’épuisement à courir le chevreuil. Sans doute que la ressource chevreuil n'était pas complétement "épuisé", mais le bonhomme a clairement atteint son "pic chevreuil" et il n'a plus assez de forces pour exploiter les quelques chevreuils restants. Bref donc il y a plusieurs papiers qui montrent que le "retour sur investissement" des énergies renouvelables est dans les choux pour dire le moins : http://www.sciencedirect.com/science/artic...301421513003856 Comme le disait la madame de ce blog, et comme le souligne l'article, il y a plusieurs calculs possibles de l'EROI http://ourfiniteworld.com/2015/08/26/defla...collapse-ahead/ Sa critique étant surtout sur le fait que l'EROI est souvent défini par des modélisations sur des productions en toute généralité, avec parfois une réflexion qui dérive vers la très basico-basique "réflexion de stock" (type on a sucer X barils de pétrole en 2014, les réserves connues en 2014 sont de..., bouarf ..., allez disons Y, on peut donc tenir encore Y / X années -le rapport Y / X étant optimisé pour être immensément grand évidemment... -, ce qui est à l'évidence totalement foireux comme approche et fait dire aux gars qui vendent du rêve des énormités plus grosses qu'eux) ; alors que l'économie a besoin d'un flux permanent d'énergie. En prenant en compte ces limites sur le calculs de l'EROI -le papier au dessus reconnait ces limites-, on se rend donc compte que les énergies renouvelables ont un rendement pourri de chez pourri. Et donc que si les voisins d'outre Rhin calent un peu dans la marche victorieuse vers un monde vert, c'est justement que le vert ça ne fournit pas assez d’énergie pour avancer et marcher. Un peu près comme l'écorce des arbres en fait... C'est tout aussi vert et ça n'a jamais permis à son homme d'aller bien loin.
  13. paix

    A propos du réchauffement climatique

    De manière générale, on va terminer vers les niveaux de 2007, 2010 et 2011 pour l'extension et l'aire, c'est-à-dire en gros le "paquet des deuxièmes" derrière le niveau de 2012. La particularité de cette saison est la très forte fonte sur place en Juillet. Par rapport à d'autres années, il y a eu peu de transport et compaction de la banquise (comme 2007 par exemple) et beaucoup de fonte sur place (plus comme les années précédentes). Si cette tendance continue l'Arctique libre a plus de chances de se produire vers 2030 que 2020, mais l'un dans l'autre ce la ne change rien fondamentalement, l'Arctique prend l'eau de toute part et la banquise ne tiendra jamais jusqu'à la moitié de ce siècle (et encore moins jusqu'en 2080 comme semble encore prêt à le croire le GIEC). Pour l’anecdote, cette année un chinois (quelle surprise...) a traversé la route du Nord à la voile en 14 jours, un record : http://barentsobserver.com/en/arctic/2015/...sea-route-27-08 Je cherchais depuis l'autre jour le nom du type le plus à même d'être cité, mais incapable de m'en souvenir (Alzheimer -Alois de son prénom- quand tu nous tient...). Au final c'est Paul Feyerabend (c'est pareil, on va l’appeler Paul, ce sera plus simple) : http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Feyerabend Citer Frédéric a son avantage, on peut mélanger religion et science et tout embrouiller mais pour autant il est prompt à tirer des généralités de certaines critiques valables, généralités qui ne tiennent pas la route (quand il en arrive à écrire : "périsse les ratés et les faibles", ce n'est pas de la grande philosophie mais j'ai envie de répondre : "Oui bah tu t'es vu mec ? Va te pendre et on en reparle après". -et ceci reste valable même si on ne lit pas sa phrase particulièrement littéralement-). En plus Karl Marx a aussi critiqué la bourgeoisie et la religion ; et ce n'est pas pour autant qu'il en déduit des généralités foireuses. Cependant, toujours est-il que Frédéric avait raison dans sa charge contre la Science. Bref, donc Paul, philosophe de son état, faisait remarquer que la Science était un paradigme pris dans un contexte socio culturel donné. Ce n'est pas pour faire du relativisme à tout va, mais il faut garder à l'esprit qu'il n'y a pas de vérité universelle. Le problème de Sks, c'est bien que les gugus s'emparent de ce paradigme pour construire une théorie du RC, et ils considèrent cette théorie comme une vérité universelle. Que la Terre se réchauffe, ok. Que les méthodes des négateurs ne correspondent pas toujours vraiment aux standards scientifiques, ok. Mais ce n'est pas une excuse pour pondre une étude qui n'a pas vraiment d'autre but que d'aller casser la margoulette à ces rabouins de négateurs. C'est encore plus flagrant quand sur Sks on peut lire "On n'est pas pour la dictature, mais quand même ce sera bien de trier factuellement les résultats de recherche Google". Oui d'accord, mais déjà on définit factuellement ? Et si le contrôle de l'information n'est pas une pratique dictatoriale, alors qu'est ce qui en est une ? http://www.skepticalscience.com/10-things-...ate-change.html La théorie du RC est aussi aux prise avec un contexte socio culturel donné. Et si les négateurs nient, ce n'est pas en essayant de tirer à vue avec une étude mal ficelée qu'on les fera changer d'avis. Au contraire, vouloir imposer une seule vérité universelle bâti à partir du paradigme de la Science est une pente dangereuse, à cette même pente où l'information est contrôlée démocratiquement...
  14. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Après avoir tapé sur MétéoFrance, on va taper sur Skeptical Science http://www.skepticalscience.com/adapting-t...tion-china.html Bel exemple de folie collective. L'air est pollué, construisons des abris bus qui dépollue l'air. Comme le faisait remarquer un commentaire (certains ont encore un peu de lumière), je cherche un mot bien plus fort que désespéré. Respirer, qui doit être de toutes les nécessités vitales la plus nécessaires (on peut tenir 3 min sans respirer, 1 jour sans pisser, 3 jours sans boire, 30 jours sans manger) doit maintenant être assuré par un gadget technologique. Notre Vie avec un grand V ne nous appartient plus et dépend d'un abri bus... Bon sorti de l'abri bus, on notera à nouveau que les gens essayaient de promouvoir de plus en plus frénétiquement une solution technique a un problème qui n'est pas technique. Le problème c'est la technique justement, et cette volonté de promouvoir le "business as usual" est un peu contradictoire avec la nécessité de sortir justement du business as usual. Comme le ferait remarquer le bonhomme à la fin de l'article : http://www.theguardian.com/environment/cli...stands-in-china "Disclaimer: I have no financial interests in Arup Engineering nor Sino Green or in any of their products or services. " ce qu'on peut traduire simplement en français par "on ne m'a pas refilé du flouze pour cet article". Sur ce point je ne doute pas de sa bonne foi. Cependant, comme l'admet explicitement l'auteur de l'article, il connait professionnellement les types qui ont eu l'idée (l'accès de démence ?) de cet abris bus qui permet à l'Humain de respirer. Il est donc bien question malgré tout de capitalisme, de pognon, d'entreprise, etc... Toutes les entreprises capitalistes sont toujours dans la recherche du profit par définition même du bazar. On est toujours dans la logique de l'accumulation du capital, de la croissance, du toujours plus, qui n'a mené nul part jusqu'à présent et ne mènera pas plus loin demain. Et si certains ont des doutes, la page de Sino Group : http://www.sino.com/en-US/Our-Business/Hotels-Yacht-Club C'est vachement "vert" tout ceci, les 15 lumières allumés, la télé grande écran, la vue sur la ville consommant des gigawatts d'électricité, etc... La page pour les investisseurs pour ceux qui veulent : http://www.sino.com/en-US/Investor-Relatio...nancial-Reports Et chez Arup c'est encore mieux : http://www.arup.com/Markets/Energy.aspx C'est bien connu, le pétrole est un combustible vert. Par définition d'une entreprise capitaliste, il n'existe aucune entreprise qui puisse faire dans la protection de l'environnement (si tant est qu'il existe une telle chimère que "la protection de l'environnement"). C'est un oxymoron, et le concept n'est pas seulement irréalisable, il est aussi tout à fait impossible à conceptualiser si je puis dire. La raison d'être de toute entreprise est de faire rentrer du cash, et donc il faut bien que cette richesse vienne de quelque part. Et la source de richesse première, c'est la nature. Tout le reste, ce n'est que de la transformation et des signes abstraits. Une entreprise ne peut donc prospérer qu'en détruisant les ressources naturelles pour les convertir en signes de richesses (typiquement, un billet vert sorti de l'imprimante du gouvernement US). Certaines entreprises qui sont au bout de la chaine de transformation (en bref, dans le secteur tertiaire) ont un impact environnementale parfois nettement moins visible mais l’impact est toujours là. Bon et sinon plus sérieusement, les types à Sks affichent ouvertement leurs penchants sectaires. http://www.skepticalscience.com/heres-what...ian-papers.html http://www.realclimate.org/index.php/archi...kes/#more-18658 Apprenons de nos erreurs, ils pourront en prendre de la graine après avoir forcé pour publier un truc aussi édifiant. Pour être honnête, j'ai survolé le bazar. Sur le fond de l'article je leur fais confiance, à force de déceler les erreurs méthodologiques ils doivent être rodés C'est plus le principe du papier qui est franchement critiquable, pour dire le moins. Il n'est d'ailleurs pas inutile de préciser qu'ils ont fait le tour des journaux pour publier leur torchon, et ils se sont fait refoulés moult fois de l'aveu d'un des auteurs. Pour le principe du truc, ils ont en fait réunis une collection de papier qui ne correspondait pas aux vues d'un soi disant "consensus", et ils ont cherchés les erreurs méthodologiques dedans. On évitera le procès d'intention, mais ce serait tentant de résumer cela en disant que les types avaient envie de casser du négateur et ont tenté de se couvrir avec la Science. Comme le faisait remarquer McKitrick, le papier est en fait une synthèse d'articles de blogs déjà paru précédemment : http://www.earth-syst-dynam-discuss.net/4/...-supplement.pdf Pour le côté scientifique on repassera... Pour bien faire, une méthode plus adaptée aurait été simplement de suivre la méthode scientifique, c'est-à-dire publier une réponse spécifique à chaque papier dans le journal de publication. Exemple, le type dit dans le journal "truc-machin" que A + B = C. Si le gus en face n'est pas d'accord, il publie dans le journal "truc-machin" que A + B = D. Et ainsi va la science. Il est clair que ramasser un ensemble de papiers choisis arbitrairement et les critiquer dans un journal qui n'a rien à voir avec la choucroute, ce n'est pas très scientifique et c'est aussi très cavalier comme méthode. Après, si ils veulent, ils peuvent faire un papier qui analyse les études qui ont réfutés les précédentes études, et en tirer une synthèse. C'est un peu lourd, mais si on veut respecter la méthode scientifique c'est quand même déjà plus adaptée comme approche. Plus fondamentalement, Sks essaye en fait de fermer la théorie du RC dans le seul paradigme de la méthode scientifique, et c'est un magnifique échec. L'idée n'est peut-être pas clairement exposée, mais le problème est clairement là, dans cette volonté de tout ramener à la méthode scientifique et à une quête de la vérité. Un des points sur lequel Nietzsche (on l’appellera Frédéric après, ce sera plus simple à écrire comme le grand Frédéric), un point sur lequel Frédéric est convaincant donc, et sa critique de la science. Il montre que la science est aussi une croyance, une croyance en la vérité. Cette recherche de la vérité en science et finalement très similaire à la vérité révélée dont les religions se prétendent dépositaires. Lui qui a voulu tuer Dieu, il ne pouvait s'empêcher d'étriller la science. Frédéric remet en cause cette science qui affirme que la vérité est nécessaire, qu'il y a un impératif de vérité. Si Frédéric veut tuer Dieu, il doit donc aussi tuer la science... Pour revenir à nos affaires, éloignons nous un temps de Frédéric. Les auteurs du papier partent du présupposé que 97% des scientifiques sont d'accord sur la réalité du changement climatique, ce qu'ils appellent "le consensus". Partant donc de ce consensus, ils choisissent donc des papiers qui ne rentrent pas dans les 97%. Déjà à ce niveau c'est foireux, parce le chiffre de 97% est complétement sorti du chapeau. Il y a une différence fondamentale entre le monde tel qu'il est, indépendamment de notre volonté, et la représentation que nous avons de notre monde. Le consensus à 97%, c'est une représentation de la représentation que nous avons de notre monde, autant dire que cela commence à devenir franchement bancal. À Sks ils essayent de défendre ce chiffre, mais cela relève déjà d'une dérive, l'impératif de vérité est une croyance. Et pire encore, vouloir imposer une vérité sur la représentation que nous avons de ce monde nous mène sur une pente dangereuse qui relève plus du sectarisme que d'autre chose. Cela rappelle furieusement le type sur Sks qui disait encore il y a quelques jours "ouais non je ne suis pas pour la dictature écolo, mais ce serait quand même bien que Google filtre les résultats des recherches internet". Un groupe ne peut pas invoquer la science pour imposer sa vision du monde. La science est déjà un sujet bien assez délicat et souvent bancal pour dire les choses franchement, pas la peine de charger plus la barque. Quand on mélange religion et science, les gens bondissent. Par contre quand des types veulent utiliser la science pour imposer leur idéologie, cela ne gêne personne. Schizophrénie, quand tu nous tient... Par exemple, la théorie d'Isaac sur le fait que la masse multiplié par l'accélération égale la sommes des forces extérieurs dans un repère galiléen est fausse. Il a obtenu ce résultat en ignorant les vitesses de déplacement proche de la vitesse de la lumière (bon en même temps on en peut pas lui en vouloir, mesurer la masse d'une pomme chutant à la vitesse de la lumière à son époque aurait été un peu délicat ). L'Albert est donc venu remettre bon ordre dans cette histoire, sauf que les évidences s'accumulent et laissent à penser que l'Albert s'est lui aussi loupé quelque part. Pour autant, les lois de la mécanique qu'on doit à l'Isaac sont encore utilisés même si elles sont manifestement fausse. Au prétexte que l'Isaac a ignoré des données importantes pour ses lois et que ses résultats ne collent pas au "consensus" qui s'est établi autour des résultats de l'Albert, on devrait donc rejeter la théorie de l'Isaac ? Ce qui importe ce n'est donc pas seulement le résultat scientifique pur mais aussi son "utilité". Les lois de l'Isaac sont une représentation suffisante de notre monde. Le problème avec Sks est bien là, ils veulent fermer la théorie du RC par la science, en faire un tout cohérent établi par l'impératif de vérité. C'est en quelque sorte un acte de foi, et en voulant tout ramener à la quête d'une sainte vérité on dérive franchement. Comme dit explicitement dans l'article en question : L'Homme ne peut pas appréhendé le monde sous un seul angle, sous le seul angle de la rationalité pure, de la quête d'une vérité unique. Une partie de la théorie du RC ne relève pas de la science. Le RC relève aussi de la représentation du monde que nous avons. C'est bien pour cette raison que le Saint Père s'est emparé du sujet, et a entraîné avec lui la Sainte Église Catholique qui compte quand même un milliard d'âmes. Et comme il disaient dans son encyclique : Le problème du papier qui a été rédigé entre autre par des types de Sks est donc bien là. D'un strict point de vue scientifique, dans le cadre de ce paradigme, la méthode mise en œuvre est déjà franchement contestable. Et c'est sans doute une des raisons du fait qu'ils se soient fait jetés de plusieurs journaux de publication. Et pire encore, en voulant imposer une vision unique du monde basé sur la rationalisation et la quête d'une vérité absolue, ils tendent franchement à dériver vers le sectarisme.
  15. paix

    Eté 2015

    Tout le monde a eu le droit à la chaleur cette fois-ci, avec des valeurs parfois proches des records pour une dernière décade d'Août. Pour Nancy, la température a atteint 33.2°C (provisoirement) non loin des 33.6°C du 26 Août 2011 et 34.0°C du 21 Août 2012. Et à l'autre bout de la France c’est le même topo, Biarritz a atteint 37.7°C, non loin des 38.6°C du 21 Août 2011. A priori il n'y a pas eu de record décadaire, mais la chaleur n'en reste pas moins remarquable pour une fin Août. Dans le même temps, après les fin Août de 2009, 2010, 2011, 2012 on serait presque habitué à une telle chaleur tardive.... La persistance d'une légère inversion vers 850 hPa a cependant empêché les températures d'exprimer leur plein potentiel plus au Nord, Lille calant par exemple à 24.7°C et ratant le jour d'été alors que Charlevilles un peu plus au Sud a enregistré 29.5°C de température maximale. Et MétéoFrance qui fait encore dans le ridicule : http://www.meteofrance.fr/actualites/28300...-sur-l-hexagone "Avec une température maximale de 15,1 °C, Paris a connu sa 8e journée d'août la plus fraîche depuis 1873." On pourrait dire que Biarritz a connu le 27 Août sa 10e journée la plus chaude pour une fin Août depuis 1931, ça marche aussi (et 11e la plus chaude pour une deuxième quinzaine si je me suis loupé sur mes comptes. Je vérifierais les données à l'occasion quand même sans compter juste sur les doigts un fichier texte P.S. : pour une fin Août à Biarritz, ie. la dernière décade, sinon la comparaison n'est pas équitable. Comme Août est un mois qui se refroidit, toutes les Tx basses sont groupir en dernière décade, et donc il est plus exact de dire que le 15.1°C, vu qu'il s'est produit un 27 Août, est le 8e plus frais de dernière décade. Comparer le 34.3°C à Biarritz au 40 qq chose de début 2003 n'aurait pas de sens, le climat perd quelques degrés en le début et fin de mois. La comparaison équitable est donc bien de dire que Biarritz a connu sa 10e journée la plus chaude le 27 Août pour une fin Août, et le 29 Août pire encore. Mais forcément MF n'est là que pour mettre en avant la fraîcheur...). Mais forcément cela sonne moins sexy. Pour la petite histoire quand même, sans vouloir encore m'acharner sur MF mais c'est tellement énorme, Jeudi matin le prévi interrégional à Lyon s'inquiétait plus de l'épaisseur du cirrus sur le nord Auvergne et le risque de débordement de quelques altocumulus. Pour les températures il avait juste commenté en disant "largement supérieur aux normales de saison", et il ne trouvait rien de remarquable à la prévi' des tempé's. Résultat, Lyon est passé ce matin en jaune canicule.... Faudra quand même que les types de MF m'expliquent un jour comment ils sont câblés pour pouvoir ainsi se focaliser sur la fraîcheur en permanence.
  16. Les marchés commencent aussi à réagir et il y a eu de sérieuses turbulences avec une baisse brutale de al plupart des bourses du monde. En 2008 on avait réussi à éviter de peu l'effondrement du système financier, mais cette fois-ci on repasse à table et les chances d'éviter un joyeux feu d'artifice sont mince cette fois-ci, pour dire le moins. Après, il y a toujours la possibilité d'un quasi miracle, mais le nouveau crash qui se prépare a toutes les chances d'achever le travail commencer en 2008. En attendant, pour commencer, la production de pétrole US est en train de subir un recul majeur. Le "pic" de production de pétrole étatsunien a probablement été atteint ce Printemps (le vrai "pic" a été atteint dans les années 70, depuis les gouvernements successifs n'ont fait que bouger les chaises sur le pont du Titanic comme dirait l'autre - en chantant lalalala tout va bien et en se bouchant les oreilles-). Et il pourrait fort bien amener un pic de production mondiale, vu que ces dernières années la seule nouvelle source de pétrole sont les non conventionnels en effet. Si le principal producteur de pétrole non conventionnel se prend une gamelle, cela augure de beaux jours pour la production mondiale dont la croissance dépend justement de ces pétroles... Les données ne sont pas lissées. La production US est très volatil et il est un peu délicat de choisir comment lisser sans risquer de prendre un parti pris flagrant, j'ai donc éviter de trop bidouiller le truc. L'EIA trafique déjà assez les chiffres, pas la peine d'en rajouter (histoire de dire que je sors les données du site de l'EIA ). La baisse puis hausse de 2012 est dû à la saison des ouragans et au passage en particulier de Ike. Depuis le début du boom du pétrole non conventionnel en 2011, suite à la crise financière de 2008, la production US enregistre donc son premier déclin qui ne soit pas réellement "conjecturel", même si cela dépend de la définition qu'on donne à conjecturel et structurel (il n'y a pas à s'inquiéter du fait qu'on pourra toujours trouver des types qui argumentent que la crise actuelle est conjecturel et passagère et que dans 5 ans la production USA aura au moins été multiplié par 15 ou 20 ...). Toujours est-il que la production US est en repli depuis le printemps et que le repli actuel, si il n'est pas très marqué encore, s'inscrit dans la durée et ne correspond absolument pas à un événement météo passager (la neige de Février, Katrina, ou autres excuses bidons). C'est le plus important repli depuis la crise de 2008, et ce n'est guère une surprise. Depuis Octobre 2014 le compte des plateformes de forage aux USA suit plus ou moins la théorie du pendu, un saut dans le vide suivi d'un arrêt dans le vide. La station s'est un peu stabilisé ces derniers mois, mais la situation n'est guère brillante. D'autant plus lorsqu'on prend conscience que les pétroles non conventionnels ne sortent pas du sol juste en mettant un coup de pioche dans le sol et que sans moyen de forage c'est vite compromis cette histoire : Le résultat, une solide hémorragie sur les places boursières : Et cette fois-ci il faudra sans doute plus que les plans d'urgence de 2008 pour arrêter l'hémorragie, sachant que les états sont tous à sec. Et d'autres pays souffrent de la baisse des prix du pétrole, notamment l'Algérie : http://geopolis.francetvinfo.fr/le-prix-du...-lalgerie-75175 Alors que pour le Venezuela, il n'y a pas plus grand'chose à espérer là : http://www.courrierinternational.com/artic...ampleur-inedite Le truc marrant dans cette débâcle, c'est que la faillite des entreprises du pétrole, charbon et gaz et autre permet de découvrir qui finance quoi. Et, surprise, les magnats de l'or noir aiment bien refiler des billets verts à des types qui vendent du rêve à la télé : https://firstlook.org/theintercept/2015/08/...is-horner-coal/ Les faillites récentes dans le charbon US pour ceux qui seraient intéressés : http://www.wsj.com/articles/alpha-natural-...r-11-1438557901
  17. paix

    Eté 2015

    On peut aussi noter le contraste de température très marqué entre le Nord et le Sud hier Jeudi 27 (et encore aujourd'hui). Alors que des Pays de la Loire à la Belgique, les températures maximales peinent à atteindre 15°C renvoyant aux frais souvenirs de la fin Août 2006 par 15°C sous une pluie battante, il fait plus de 30°C de l'Aquitaine à l'Alsace rappelant les chauds souvenirs de fin Août 2011 2010 et 2009 :
  18. paix

    A propos du réchauffement climatique

    À propos de l'Arctique qui devient plus chaud et humide, une nouvelle étude vient fournir des chiffres pour montrer l'ampleur de l'évolution : http://www.ingentaconnect.com/content/bpl/...000011/art00024 Un réchauffement de surface de 1.5°C à 2.5°C en 10 ans, c'est comme passer du climat de Paris au climat de Bordeaux en 10 ans... Et les événements récents reviennent en remettre une couche. L'Alaska subit actuellement une tempête avec des conséquences invraisemblables pour le coin : https://www.adn.com/article/20150827/high-w...flooding-barrow Érosion côtière, 67 mm de pluie à Nome en 3 jours (pour une normale mensuelle de 82 mm, Juillet, Août et Septembre étant quand même les seuls mois avec des pluies significatifs à Nome) et autres joyeusetés. Le résultat à Barrow : L’Été 2015, malgré la prédominance de conditions chaudes et anticycloniques, aura été particulièrement humide et arrosé pour l'Arctique, les pluies de cet Été ayant pris un caractère diluvien (pour le coin) avec une facilité déconcertante. Le recul de la banquise permet aux vagues de prendre plus d'ampleur, et une nouvelle étude là aussi vient confirmer ce fait : http://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.1175/JCLI-D-15-0190.1 Le recul de la banquise expose donc les côtes Arctique a un risque nouveau, l'érosion, qui était encore il y a peu pour ainsi dire inconnu pour la plupart des rivages. Conjugué à la hausse du niveau de la mer, le résultat est à la hauteur des espérances avec les zones côtières de l'Arctique qui déguste. P.S. : Tient, et Sachs Harbour qui se prend 7 mm de flotte par 9°C... http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=...=28&hora=12 Les normales ? 25 mm de pluie en Août et 6°C ou 7°C de Tx, sachant qu'on est fin Août et que cela est censé refroidir vite là haut.
  19. paix

    A propos du réchauffement climatique

    D'ailleurs, pour continuer avec l'optimisme béat qui entoure la conférence de Paris, on peut noter aussi que l'intensité carbone est calculée de manière à optimiser le résultat. L'intensité carbone, très simplement, c'est la masse de carbone qu'il faut balancer dans l’atmosphère pour produire un dollar de richesse. Pour bien faire comprendre, prenons l'exemple de la baguette de pain de 250 grammes dans une boulangerie standard du fin fond de la France, entre 3 vaches et 4 moutons Dans les années 70, la baguette coûtait environ 1 franc, dans les années 2010 on n'est pas loin d'1 euro. Sachant qu'il y a 6.55957 francs dans un euro, on peut donc dire que la baguette des années 70 coûtait 15 centimes d'euros. Le prix de la baguette a donc été multiplié par 6 en 40 ans (si vous cherchez encore votre pouvoir d'achat, vous savez où il est passé...). Ce phénomène s'appelle l'inflation, et tout les prix montent avec le temps. C'est vrai aussi pour le dollar, si vous relisez par exemple le Petit Lord Faunteleroy (abstraction faite que le bouquin est vraiment cucul C'est le premier exemple qui me passe par la tête), la domestique frise l'attaque cardiaque quand le gamin lui refile 25 dollars, et Dick ne demande que quelques dollars pour se lancer dans les affaires. Aujourd'hui, avec 25 dollars, il y a tout juste de quoi aller deux fois MacDo du coin, et ce n'est même pas garanti que vous fassiez une attaque dans la foulée (faudrait insister un peu plus avec le MacDo avant de pouvoir en arriver là ). Et pour se lancer dans les affaires avec quelques dollars, vous pouvez oublier. En plus aux USA ils n'ont pas changé de monnaie depuis le début, donc ce n'est surement pas la faute au passage à l'euro. Revenons donc à notre baguette qui "coûtait" donc 15 centimes d'euro dans les années 70 et coûte maintenant pas loin d'un euro (on doit être à 80 ou 90 centimes pour être tout à fait exact actuellement). Le prix de la baguette a donc pris un facteur 6 dans la tronche. Dans le même temps, la production d'une baguette de pain n'a pas beaucoup changé. L'agriculture dans son champ avec son élevage de tracteurs diesel à 6 roues balance toujours autant de carbone dans l'atmosphère pour semer et récolter le blé, le camion diesel qui transporte le blé au moulin pas mieux, et cetera... Enfin je ne vais pas vous raconter la vie d'une baguette, je pense que tout le monde est au clair là dessus mais donc quand on somme toutes ces émissions, d'après des types qui ont dû beaucoup réfléchir à la question, la baguette émet 150 grammes équivalent de CO2 en gros. Si on suppose que la fabrication d'une baguette n'émet pas plus de CO2 maintenant que dans le passé, on a donc les rapports suivant : 1975 : intensité carbone = 150 / 0.15 soit 1000 grammes équivalent CO2 par euro 2015 : intensité carbone = 150 / 0.9 soit 170 grammes équivalent CO2 par euro Et voila ! la révolution technologique est en marche, l'intensité carbone c'est amélioré d'un facteur 6 (waouh....) entre 1975 et 2015. Vous pouvez sourire, on vous prend pour des cons. Alors évidement il est probable que la baguette de pain émettent un peu moins aujourd'hui que dans le passé, mais même si l'efficacité de la production a permis de baisser les émissions de disons 25% par baguette (aucune idée du chiffre exact mais intuitivement je pense que ce doit être dans ces eaux là, voire même moins. Ou pas ), on est toujours loin de la réduction de 600% calculée précédemment. L'inflation fausse la comparaison. La monnaie perd sa valeur au fil du temps, et donc cela dilue littéralement les chiffres au fil du temps. Il y a de plus en plus de monnaie en circulation avec le temps, donc les chiffres sont complétement dilués dans cette plus grande masse d'argent. C'est la raison pour laquelle en économie en général on fait des comparaisons à "dollars constant" en corrigeant de l'inflation justement. Sauf que, dans le cas du changement climatique, corriger de l'inflation donne un résultat nettement moins "vert" donc tout le monde "oublie" en général de corriger de l'inflation. À nouveau, il ne s'agit pas d'une théorie du complot. C'est juste que nous sommes tous dans une société fait de grands récits sur la technologie qui nous apportera une croissance verte, sur le développement durable, les éoliennes, sur les rêves cornucopiens et que sais-je encore. Spontanément tout le monde se rattache à ces récits et bidonne les chiffres en conséquences. Exemple, Sks qui vient encore de nous démontrer comment boucler un bilan contre toutes les évidences. Pour revenir à la discussion sur l'intensité carbone, la situation est donc plutôt verte pas mûre qu'autre chose (il y avait des mirabelles vertes à l'épicerie du coin tient d'ailleurs mais on était short mirabelles pour une tarte alors tant pis va, et pourtant au final elles se dénoyautaient pas mal. Pas compris pour le coup ). L'intensité carbone pour le monde donc, vu dans le monde bisounours de ceux qui ne savent pas que l'inflation existe et vu dans le monde réel où l'inflation galope : La courbe qui devrait être présentée est celle en bleu, à dollars constant, mais comme elle baisse à peine et stagne même franchement depuis quelques années on range cette courbe dans le placard à balai au profit de la courbe rouge. La baisse y est plus nette et du coup on peut vanter les miracles que fait la technologie au quotidien. En réalité, ce sont juste les "miracles" de l'inflation. Et vu que les USA aiment descendre à la cave pour imprimer du petit billet vert, ça peut bien baisser. Les valeurs de la courbes dépendent un peu de savoir l'année de référence pour corriger de l'inflation (les dates qui reviennent souvent sont 2005, 2001 et l'année en cours, mais on pourrait faire le calcul en dollars de 1970 si on veut) et de savoir si on parler en tonnes de CO2 ou en tonnes de C (rapport de 0.2727 entre les deux) mais globalement l'allure des courbes et les conclusions sont toujours les mêmes. Quand les types -parfois censé être des spécialistes en plus...- nous vendent une amélioration de l'efficacité énergétique, ils sont donc en train de joyeusement nous bourrer le cul de paille. C'est juste que l'inflation augmente la masse monétaire, et que dans cette plus grande piscine de billets vert les chiffres sont forcément plus dilués. L'intensité carbone n'a en réalité diminué que d'environ 30 - 40% depuis les années 60, et maintenant que les progrès les plus faciles ont été réalisé il devient très difficile de l'améliorer encore. En plus avec le retour du charbon (d'ailleurs faudra préciser à l'Allemagne que le charbon c'est brun, pas vert), poursuivre l'amélioration semble plus que compromis.
  20. paix

    El Nino - La Nina

    Yep, l'El Nino risque de mal passer pour beaucoup Pour autant je reste toujours aussi peu convaincu des comparaisons avec 1997 / 1998. La région Niño 3.4 a effectivement atteint des valeurs d'anomalies exceptionnelles plus vu depuis 1997 : Et c'est parti pour continuer ainsi jusqu'en 2016 : Pour autant, même si l'événement n'est pas fini, il n'y a pas du tout la structure d'anomalies classique d'un El Nino : La région Niño 4 continue à bien chauffer, alors que la région Niño 1+ 2 a bien du mal à chauffer pour sa part. Il n'y a pas le gradient habituel des anomalies de SST Est - Ouest, le max de réchauffement étant centré sur le Pacifique central et non le long des côtes sud-américaine : De plus, dans le Pacifique le schéma classique des anomalies n'émerge pas et on a plutôt un réchauffement en bloc du Pacifique et de l'Océan indien qu'autre chose. Il y a un signal très fort pour avoir en conditions El Niño un papillon d'anomalies positives centrée sur l'Est du Pacifique équatoriale, et une banane d'anomalies négatives dans le Pacifique Ouest : Si on calcule l'anomalie moyenne pour quelques années El Niño récentes, ce signal émerge fortement : Sur le mois d'Août en cours on ne retrouve absolument pas ce signal : Le signal d'anomalies négatives (ou au moins d'anomalies plus faibles...) dans le Pacifique Est est présent par endroit mais ne présente absolument pas le schéma classique. Et pour l'Océan Indien c'est un carnage avec un réchauffement uniforme de l'ensemble de l'Océan. Pour autant l'atmosphère semble réagir de manière un peu plus canonique. On verra bien la suite, mais l'ENSO continue de se comporter bizarrement à mon sens.
  21. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Ouaip c'est une bonne illustration de notre folie technique. J'étais motivé à un moment du coup j'ai sorti les données de la banque mondiale pour le PIB mondial en dollars constants de 2005, et le résultat est beaucoup plus net que pour les USA : Sachant qu'en plus les données du PIB sont bidonnées et qu'ils ne savent plus quoi inventer pour gonfler les chiffres (maintenant les filles de joies et les types qui se piquent comptent dans le PIB : http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/...98153_3214.html C'est bien connu, c'est parce que grand mama faisait le trottoir dans sa jeunesse que la croissance était aussi forte durant les 30 Glorieuses...). On a là une bonne idée de l'ampleur du désastre économique si le type qui a pondu ce torchon mettait son programme en application. Pour le coup, les types qui prônent le charbon sont plus cohérent au moins. Avec une "croissance négative" de 80% en 35 ans, ce sera très rentable de planter des éoliennes entre tout les culs de vache que compte les USA en effet... Il y a bien sûr le problème des ressources pour construire toutes ces éoliennes et tous ces panneaux solaires également. Pour arriver à construire toutes ces capacités, il faut des terres rares : https://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_rare Qui sont, comme leur nom l'indique, "rare". Si vous vouliez un scoop, en voila un... Dans le même genre j'avais assité à une conf' d'un type (en plus à Toulouse, il faut croire que tout le monde chope un pet au casque dans cette ville ) qui vendait son rêve cornucopien. En gros, mais je ne dénature pas sa pensée en simplifiant ainsi, il racontait qu'on pourrait trouver des substituts aux terres rares, et que de toute façon il y en avait bien assez des terres rares. Mais bien sûr... En attendant, les terres rares vont subir le même sort que le pétrole avant elles, pic puis déclin. Sans compter que qualifier les éoliennes d'énergies vertes implique que l'exploitation des terres rares soit elle aussi "verte". En pratique, c'est plutôt brun toxique (et sans exagérer, en comparaison le charbon est "propre" : http://www.google.fr/search?q=earth+rare+t...wIVy34aCh34bA2T ). Et les chinois qui triment Dieu seul sait combien d'heures par jour dans les mines ne doivent pas vraiment avoir conscience qu'ils aident de riches occidentaux à se vanter d'être "écolo" avec leurs petites éoliennes. Le torchon en question cité précédemment règle la question bien plus simplement, il ne parle pas de terres rares. Cela évite de soulever les deux trois problèmes évoqués précédemment. Il suffit de supposer qu'on trouvera une poule aux éoliennes, qui nous pondra spontanément chaque jour une éolienne. Il y a également le fait que des pays qui ont tenté la voie verte se sont magnifiquement viandé : https://carboncounter.wordpress.com/2015/05...onger-feasible/ L'Allemagne est capable les jours de grand vent de sortir la plupart de sa consommation des énergies renouvelables, mais au jour le jour ce n'est plus vraiment le cas. Ou alors il faudrait écrire chaque ou presque un article avec en gros titre "Allemagne : 0.1% de la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables". C'est sûr c'est moins sexy que les titres ronflants sur l’Allemagne qui sort quasiment toute sa production des énergies renouvelables. Et à la longue, tout les jours le même titre ce serait lassant. Si on reprend les données de BP pour 2014 sur l'Allemagne pour l'énergie primaire, du meilleur élève au pire : Pétrole : 36% (ça commence mal) Charbon : 25% (il y a de quoi être ébloui par tout ce vert brun) Gaz : 21% Renouvelables : 10% (ouf sauvé... ou pas ?) Nucléaire : 7% Hydroélectricité : 1% Les raisons pour lesquelles l'Allemagne n'arrivera jamais à tenir ses objectifs de réductions d'émissions de CO2 et n'arrivera jamais à faire de l'électricité verte sont toujours les mêmes. Pour que l'économie continue de croitre il faut toujours plus d'énergie abondante et peu chère. La deuxième loi de la thermodynamique, toujours elle... L'énergie c'est une quantité d'énergie en effet. Entre frapper une balle de tennis et plier un camtar lancé à 90 km/h sur un arbre, on comprend que l'énergie mise en jeu n'est pas tout à fait la même dans les deux cas. Cependant, la "forme" de l'énergie compte également. Il est plus facile de récupérer l'énergie d'une balle de tennis lancé à 200 km/h que l'énergie sous forme de chaleur d'un feu, même si le feu libère probablement plus d'énergie. Pour le pétrole et le solaire, c’est un peu près pareil. Le pétrole est une source d'énergie très concentré et assez facile à récupérer alors que le solaire est très diffus. L'énergie bombardé par le Soleil sur Terre est peut être très supérieur à l'énergie consommé chaque année sur Terre, mais c'est une source d'énergie diffuse malgré tout. Il pourrait exister d'autres sources d'énergies, comme la chaleur des Océans par exemple. Cependant il s'agit là d'une source d'énergie encore plus diffusive que l'énergie solaire, et il est très difficile de l'utiliser. Un ouragan est capable d'utiliser cette énergie assez efficacement, mais en pratique au quotidien ce n'est pas gagné. C'est bien la raison pour laquelle jamais personne n'a eu l'idée d'aller traire l'Océan (et que Dieu nous en garde, on est déjà tombé bien bas avec le solaire et l'éolien mais en arriver à vouloir la chaleur océanique...). C'est le problème évoqué par ce blogueur : https://carboncounter.wordpress.com/2015/06...rgy-transition/ Cela rejoint un peu la question de l'intermittence des sources renouvelables, même si cet argument n'est pas complet. Le torchon en question cité précédemment évite là aussi ces questions en oubliant de parler des variations au jour le jour de la production et en faisant des hypothèses gratuites sur des révolutions techniques dont on ne voit pas comment elles pourraient se produire. En fait, c'est la même logique circulaire que pour les World Energy Outlook de l'IEA. On pose que le style de vie américain n'est pas négociable, on calcule ce qu'il faudrait comme énergie pour remplir cette condition, et après on rame pour boucler le bilan, l'action de ramer pour boucler le bilan donnant suffisamment de matière pour faire un PDF. Cela donne des chiffres délirants et déconnectés de la réalité. Et pour l'IEA, ils ont tellement pété un boulard avec tout ces chiffres qu'ils sont capables de réinventer les données actuelles et d'écrire une réalité qui n'existe pas ( http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=496889 ). C'est beau la folie... Si on part du principe que notre mode de vie n'est pas négociable, que la technique est la solution, on arrive toujours à des contradictions et on se gaufre en beauté. Le monde est fini et la seule solution viable c'est la décroissance un peu près maitrisée sinon ce sera la grande régression pas du tout maitrisée, mais il n'y a pas d'autres voies : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...mp;#entry469528 Le monde est fini et les lois de la thermodynamique sont ce qu'elles sont... Sks est un bon site de ressources pour le climat mais pour le reste ils sont encore plus dans le déni que les types qui proposent des centrales à charbon comme solution http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=498303
  22. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Tient, il y a Sks qui repart dans le soutien des énergies renouvelables : http://skepticalscience.com/100-percent-renewable-power.html http://web.stanford.edu/group/efmh/jacobso...USStatesWWS.pdf Il y aurait 15000 problèmes à soulever avec ce papier, mais en premier lieu ils admettent qu'il faudrait baisser la consommation d'énergie pour les USA. Ils passent d'une consommation de 2400 Tw à une consommation de 1591 Tw en 2050, soit une baisse de 34% de la consommation énergétique. Le premier problème qu'on peut soulever donc est celui-ci : La consommation d'énergie (source BP) et le PIB (source World Bank) sont fortement liés. Comme on prend le cas des USA en particulier la relation n'est pas tout à fait net (ils contrôlent le dollar et un peu près le monde en fait et ils s'en servent à cœur joie pour forcer leur croissance au détriment du reste du monde), mais en gros le PIB corrigé de l'inflation prend 0.5% si la consommation d'énergie prend 1%. Et ce n'est pas la peine de retourner le problème dans tout les sens pour justifier mais si l'efficacité énergétique, mais si l'utilisation plus efficace de l’électricité etc... C'est l’énergie (et le pétrole) en particulier qui alimente la croissance, et si on faisait le même graphique pour le monde le résultat serait plus net encore malgré la course à l'efficacité énergétique de ces dernières années. Donc les auteurs du papier propose aux USA de subir d'ici 2050 une récession économique de ~70% en dollars constants. C'est-à-dire qu'en comptant l'inflation, ils proposent de couler l'économie des USA de l'ordre 80-90% (si le dollar n'implose pas d'ici là...). Très crédible comme scénario en effet. De plus, on pourra dire que oui mais en 19 qq chose (ce doit être vers 1975) les USA avaient une conso final d'énergie de 1591 TW et le PIB n'était pas inférieur de 70% au PIB actuel. Oui mais justement la relation se fait avec un facteur 0.5 (il est certain d'ailleurs que l'évolution n'est pas linéaire soit-dit en passant, mais admettons). Sauf qu'on parle d'une relation linéaire sur des pourcentages, ce qui induit déjà une non linéarité en soi. Bref si les USA ont la bonne idée de baisser leur consommation d'énergie, leur économie s'effondre. Et pour le monde, c'est pis encore, on n'a pas encore trouver le moyen de vendre nos dettes aux martiens en échange de barils de pétrole. Il y a de quoi attendre avec impatience l'échec de la COP21. En tout cas, ce torchon est une bonne illustration de ce qui nous attend si les gouvernements se décident à signer un truc. Ils nous vendront du rêve sur les éoliennes et le solaire. Perso, vaut mieux qu'ils ne signent rien et se quittent fâcher, c'est plus propre de ne pas se faire bourrer le cul de paille.
  23. paix

    A propos du réchauffement climatique

    Pour ceux qui sont en manque de records et de sensations fortes, il y a toujours et encore le glacier Jakobshavn. Il est établit un peu près en permanence des records le coco, et même en 2013 et 2014 (quand la banquise s'étendait tant et tant qu'on aurait pu croire à un nouvel âge glaciaire....) le Jakobshavn reculait et poursuivait son effondrement. En 2015, pas grand'chose ne change. Après un vêlage exceptionnel en Février qui a fait reculer le glacier au niveau du retrait minimum de 2014, un nouveau "morceau" de glace vient de terminer à la mer. Les estimations donnent une perte de 6 à 12 km² (la fourchette est un peu large en attendant une évaluation plus précise) et un volume de l'ordre de 10 km^3. À nouveau la particularité de ce glacier est qu'il n'est pas seulement en train de fondre, il s'effondre littéralement dans la mer : http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view...i=iotd_readmore Chaque année ou presque depuis la fin du dernier siècle, le Jakobshavn finit un peu plus loin dans les terres : http://imageshack.com/a/img909/7544/2a7P9D.jpg Actuellement, on a mis en route une boucle de rétroaction positive qui va accélérer la perte de masse et garantir que chaque année ou presque le glacier recule un peu plus en effet. Wikipédia a une image funky patate pour présenter le bouzin : En français, ice : glace calving : vêlage (pour ceux qui n'auraient aucune lumière en anglais, je vous rassure le terme anglais est tout aussi fleuri et imagé qu'en français ), c'est quand le glacier pousse très fort et lâche deux trois icebergs calving line : ligne de vêlage ice sheet : calotte glaciaire sea ice : banquise polynia : polynia (un "trou" dans la banquise, exemple cette année la banquise avait beaucoup de polynias et donc elle s'est fait mettre. Amis de la poésie, bonsoir ) ice shelf : barrière de glace Le Jakobshavn, fut une époque pas si lointaine (il y a encore 10 ans...) ressemblait à ce schéma. La barrière de glace servait de "bouchon" pour le glacier et le stabilisait. Seulement, au début des années 2000 la barrière de glace a sauté (avec les gros reculs des années 2001 - 2002 - 2003) et le glacier s'est retrouvé alors avec ses plus de 1000 mètres d'épaisseurs suspendus dans le vide. Sur l'image de Wikipédia, c'est comme si le glacier se retrouvait sans sa barrière de glace, avec une ligne de vêlage au bout des flèches indiquant l'écoulement de la glace. Toute l'épaisseur du glacier reste alors face au vide avec l'eau de mer qui rentre de partout et lubrifie la base. C'est ce qui a fini par arriver en 2003 - 2004 quand la langue de glace a complétement disparu (cf. l'image avec la ligne de retrait). Depuis 2005 le Jakobshavn est donc devenu une "cascade de glace", un mur de 1500 bientôt 2000 mètres de haut en équilibre instable face à la mer. Pas besoin d'un dessin pour comprendre que cela se finit assez mal du coup... La particularité du Groenland de manière générale est sa pente qui est incliné vers l'intérieur des terres. C'est-à-dire que le centre du Groenland est sous le niveau de la mer. Ce qui implique que plus les glaciers vont reculer et plus la mer va pouvoir avancer, lubrifier la base, et plus le Groenland va se transformer en une immense falaise de glace en équilibre instable au dessus de la mer : C'est la raison pour laquelle les scientifiques un peu sérieux pensent que l'Océan pourrait s'élever de 1 à 2 mètres d'ici la fin du siècle. Non pas seulement par la fonte, mais aussi par l'effondrement pur et simple du Groenland et de l'Antarctique à la mer. Et vu comment est parti le Jakobshavn ou le glacier des pins ou d'autres glaciers, la théorie est plus que crédible. Il reste à expliquer pourquoi le GIEC est dans le déni complet en cherchant frénétiquement à minimiser les conséquences du RC avec une hausse de 60 ou 80 centimètres au pire de l'Océan. Si on arrive à tenir une élévation aussi faible, c'est soit qu'on aura mis des filets de protection pour les falaises sur les glaciers, soit que la Terre aura pris un coup de froid digne de l'époque des mammouths... C'est aussi l'argumentation que tient J. Hansen quand il avance une hausse de 5 mètres de l'Océan d'ici la fin du siècle. Ce n'est réellement pas un problème thermique, c'est juste un problème dynamique. Et vu la vitesse à laquelle le Jakobshan dégeule de la glace, 5 mètres c'est dans le haut de la fourchette mais cela peut s’argumenter en effet. Et pour illustrer, une image récupérée du forum de Neven pour montrer la topographie sous le Jakobshavn : Le zoom est sur la branche Sud du glacier, à comparer à l’image plus générale de la ligne de retrait. Il y a des rebords (sill) qui peuvent servir de point d'arrêt pour le glacier, mais la fonte et l'inclinaison de la pente vers l'intérieur vont inexorablement poussé le Jakobshavn à perdre de la masse encore et encore. De plus, avec ce vêlage, toute la zone au Nord qui est aussi sous le niveau de la mer s'est retrouvé libéré, et un nouveau front va probablement s'ouvrir sur la face Nord de la branche Sud (cela va commencer à devenir compliqué à suivre avec le Nord du Sud et le Nord et le Sud ). La bonne nouvelle, c'est que le lit du Jakobshavn se projette ainsi jusqu'au centre du Groenland. C'est donc une sacrée saigné qui se prépare pour les décennies et les siècles à venir...
  24. paix

    Février 2012

    Février 2012, c’est la théorie du near-miss. Cela a failli très mal tourner, mais au final s’est passé. Et ce n’est pas parce qu’il était su d’avance que cela passerait, que cela n’a pas failli très mal tourner. L’évidence que début Février serait froid ne retire rien au fait que, physiquement, Février 2012 est l’un des premiers mois qui a capitulé face au désastre Arctique. La vidéo, ce n'est pas une blague ^^ Un système physique est déterministe, et donc si nous maitrisons toutes les variables d’intérêt, il est possible de savoir à l'avance quelle sera l'issue. Comme dirait l’Albert, Dieu ne joue pas aux dés Cela ne retire rien au fait que le camion est passé à 50 centimètres de la voiture, et que, les plaques de neige eurent été légèrement plus étendue, l’issue eut été nettement moins heureuse. En Février 2012, c’est pareil. Le gros lard a failli se vautrer sur nous, et cela s’est joué en partie à quelques plaques de neiges dans l’Est européen. Si je vous raconte cela, c’est parce qu’Octobre commence à devenir reminiscent de Février 2012, et je me suis rendu compte que les gens ont eu tendance à perdre tout pragmatisme quand l’événement survient… Je vais donc vous faire cela à froid, tant que vous n’êtes pas à croire aux T850 sous les -20°C que peuvent sortir GFS ou l’IFS quand ils sont dépassés par les événements Je vais ainsi vous faire chier avec des variables que personne ne consulte jamais, et donc si vous êtes déjà convaincu que Février 2012 était une vraie vague de froid, ne prenez pas la peine de vous attarder Commençons donc par des faits bassement terre à terre. Un GFS de fin Janvier, qui avait de quoi rendre hystérique : À 120 heures d’échéances. Le résultat, tout le monde le connait, avec tout juste -15°C dans l’Est de la France, et -26°C pour les pays Baltes… Et GFS n’est pas le seul, tout les runs entre le 28 et le 30 Janvier, que ce soit de l’IFS ou de GFS, sont un désastre. Fin Janvier, il n’y a pas un modèle pour arriver à anticiper correctement l’événement, et cela même à des échéances courtes (entre 96 et 144 heures). Qu’est qu’il y a donc bien pu se passer pour que les modèles puissent être ainsi dépassés par les événements ? C’est une longue, longue histoire, qui commence à l’Automne 2011 Depuis Novembre, une anomalie anticyclonique douce persiste au nord de Kara. Dans l’Arctique, du Svalbard à Otrov Kotel Nyj les records de douceurs atteignent une magnitude sans précédent, avec localement des anomalies de 15°C persistantes durant 3 mois, des minimales qui atteignent les records des maximales, la banquise qui fond dans l’Arctique Central… Fin Janvier, cette anomalie recommence à gonfler : La situation parait alors très favorable à un blocage puissant capable de générer une vague de froid. Et les modèles sont euphoriques, n’hésitant pas à faire débouler la Sibérie en Europe. En fait, ce que je voudrais démontrer par après, c’est qu’il n’y jamais eu de constitution d’un blocage, et dans ce sens il n’y a pas eu véritablement de vague de froid (dans l’expression « vague de froid », il y a quand même le mot « vague », ce qui implique un minimum de dynamisme. En Février 2012, la situation sera encore moins dynamique qu’un escargot paralytique…) Reprenons les fondamentaux si vous voulez bien http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/prec.../index.nh.shtml Ceci est la définition d’un blocage. Elle implique une inversion du gradient du Z500 marquée. GHGN, qui représente la « force » du blocage, doit être inférieur à -10 mètres par degrés de latitude. Une inversion du gradient du Z500 n’est pas suffisante donc pour faire un blocage. Un rapide calcul vous montre que cela génère un vent géostrophique de -9 m/s environ - (-9.81/0.0001) * (10/110000), un vent d’Est un minimum soutenu donc. Jusqu’à présent, toutes les vagues de froids s’étaient faites avec un blocage correctement constitué (si vous voulez, j’ai recalculé l’indice de blocage depuis 1960, je peux passer si quelqu’un me les demande ). Le blocage permet alors d’avoir une situation de circulation inversée, ce qui crée la dynamique d’une vague de froid. Pas de blocage, pas d’advection. Pas d’advection, pas de vague de froid. Pas de vague de froid, ben pas de vague de froid ^^ C’est basique, mais cela a toujours fonctionné ainsi… Si nous regardons l’indice de blocage sur l’Hiver : Nous pouvons voir une absence de blocage sur l’Europe. Il faut attendre la période entre le 7 et le 10 Février pour avoir un indice au-delà du seuil de 10, alors que le plus gros de la vague de froid est passé Dans la pratique, il y a quand même eu blocage avec advection négative de températures, les T850 inférieur à -15°C ne sont pas non plus apparu miraculeusement. Cependant, le coup de froid ne s’est donc pas fait dans un contexte très dynamique. Le plus gros de l’air froid n’a pas pu être advecté vers l’Europe de l’Ouest et s’est évacué vers la Scandinavie, ce qui explique la gamelle collective des modèles qui ont pu croire à l’existence d’un blocage fut un temps. Au moment où la vague de froid atteint son intensité maximale, les advections de températures plongent, mais ce n’est pas transcendant : Ce qui est surtout remarquable, c’est l’absence de blocage solidement constitué avant début Février. L’essentiel de la masse d’air froide s’est constituée quelque part entre Kiev, Moskva, et Minsk, avant de nous arriver dessus. Pour essayer de voir un peu mieux, on va se prendre un paramètre conservé qui est le ThêtaE. C’est comme toujours, en physique il faut suivre l’énergie si nous voulons comprendre : Si le ThetaE baisse, c’est soit par advection soit par refroidissement radiatif. Donc si ce n’est pas de l’advection (non continuité des iso thêta) c’est du refroidissement. C’est basique, mais c’est pareil cela a toujours fonctionné ainsi. Nous pouvons voir qu’au niveau de l’Oural, il n’y a quasiment aucune advection. Ce qui sauve les meubles, c’est l’injection à la pipette d’une goutte froide sous le gros lourd qui soutient l’édifice tant bien que mal. Cela se vérifie avec la propagation d’un faible blocage sur 60°E fin Janvier. C’est un refroidissement radiatif assez marqué dans la plaine russe qui sauve les meubles et permet une tentative de blocage européen en début de mois, mais l’absence de toutes advections soutenues depuis l’Est le condamne bien. L’édifice finit par s’effondrer, sans n’avoir jamais constitué de blocage sur l’Europe… On aura le droit à une deuxième tentative, avec l’isolement d’une deuxième goutte froide le 5/6 Février, mais cela terminera de la même façon. Après avoir un peu convulsé, cela se casse la gueule à nouveau pour terminer Février au chalumeau sur l’Europe de l’Ouest.
  25. paix

    A propos du réchauffement climatique

    À propos de la théorie qui veut que le CO2 soit de la nourriture pour plante et que plus de CO2 c'est bon pour les plantes... À force de l'entendre, on va finir par se demander quand inventera-t-on des "lunettes de forêt" pour éviter d'être aveugler par le vert pétant de toute cette photosynthèse dopée au CO2. Dans la réalité concrète et pratique des choses la réalité est malheureusement un peu (beaucoup) plus subtile. Certes dans les années récentes le puits de carbone a capté de plus en plus de CO2 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Puits_de_carb...t_la_for.C3.AAt Et la tendance à la hausse semble continuer vaille que vaille malgré quelques années bien difficiles. Bon, sans même parler de photosynthèse et tout, à terme le puits terrestre de carbone va finir par lâcher prise. Entre le permafrost qui va se mettre à dégazer et les forêts de plus en plus sous pression suite à la déforestation et au changement climatique, il ne faut pas vraiment compter sur le pépère pour éponger le CO2. Cette charge reviendra principalement à l'Océan, qui a gagné le droit de souffrir pendant quelques millénaires pour éponger. Bref, pour en revenir à la photosynthèse donc. Il y a trois chemins de photosynthèses différents (et oui...) dont deux réellement importants. Pour les plantes du milieu aride, par exemple les cactus et plantes grasses, le chemin est la photosynthèse CAM (sans "e" ) mais elle n'a pas vraiment d'importance. C'est un chemin de photosynthèse inefficace au possible et qui est utile seulement en cas de gros stress hydrique. Pour le reste il y a la photosynthèse C3 et C4. La différence revient essentiellement au fait que les plantes C4 ont évolué à partir des plantes C3 il y a une trentaine de millions d'années en réponse à une atmosphère de plus en plus pauvre en CO2. Les plantes ont donc développé la fixation C4 qui en gros concentre le CO2 avant la photosynthèse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fixation_du_carbone_en_C4 Et là, il n'y a pas besoin d'être un docteur en fixation du carbone C4 pour voir arriver gros comme une baleine dans un aquarium à poisson rouge que la hausse de CO2 n'aura peut être pas des effets aussi délirants que promis pour les plantes C4... Là encore, ce n'est pas gagné gagné cette histoire. Avant d'aller plus avant, un peu de remise en contexte s'impose également. Les plantes C4 ne concernent qu’environ 5% des plantes de ce monde, mais compte pour 20 - 30 % de la productivité primaire globale et de la fixation du carbone. Ce n'est donc pas tout à fait anecdotique. La fixation C4 concerne entre autre chose, le millet, le maïs, le sorgho, la canne à sucre, l'amaranthe, etc... Ce sont des plantes plus adaptés aux climats chauds et secs, et elles ne se rencontrent habituellement pas en dehors des zones tropicales et subtropicales. À l'exception notable du riz, dont le bidouillage génétique pour en faire un C4 lui aussi est un sujet d'actualité (autant essayer de transformer un éléphant en hyménoptère j'ai envie de dire...), les cultures vivrières des pays dit pauvres suivent la voie C4. C'est pareil, on voit là aussi arriver le truc à 400 000 kilomètres... Bon, avant de battre des chevaux morts, quelques papiers permettent de jeter quelques lumières au sujet de la réponse, forte différente, des plantes C4 et C3 à la hausse de CO2 : http://cdn.intechopen.com/pdfs-wm/18412.pdf http://research.eeescience.utoledo.edu/lee...PhotosynRes.pdf http://www.environmentportal.in/files/The%...vated%20CO2.pdf Donc la fixation C4 du carbone permet à la plante d'ouvrir moins ses stomates, d'avoir une faible conductance stomatale, puisqu'elle concentre le CO2 avant la photosynthèse. Elle profitera surtout de la hausse du CO2 pour améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau donc. En pratique, cela implique que les plantes C4 montrent surtout une amélioration de la productivité dans un environnements plus riche en CO2 seulement dans les cas de déficit en eau. Des études montrent même à la limite dans certaines conditions expérimentales des réponses négatives à la hausse de CO2 pour des plantes C4 comme le sorgho. Cela promet pour le monde vert pétant gavé au CO2... En tout cas la hausse de la croissance (photosynthèse et donc fixation du carbone) des plantes C4 peinent donc à dépasser 10% avec un doublement de CO2 en moyenne. Cette hausse des performances est par contre d'environ 40% pour les plantes C3. En clair, quand on regarde la fixation du carbone par les plantes à travers le monde, un bon quart de cette fixation ne s'améliorera que de 10%. Quand on dit que le CO2 est de la nourriture des plantes, c'est vrai. Par contre, la hausse du CO2 a un impact bénéfique significatif pour une seule des trois voies de photosynthèse, la voie C3. Cela réduit quelque peu la portée de cette affirmation. Illustration avec un "conservateur" -ou peu importe comment on qualifie ce genre de vision du monde- pur jus et grand négateur du RC (rien que le titre annonce la couleur, buy the truth. La vérité a maintenant un prix aussi, intéressant) : http://buythetruth.wordpress.com/2009/06/1...co2-enrichment/ Le type raconte que la photosynthèse C4 concerne essentiellement les cultures des pays pauvres donc, le maïs, le millet, le sorgho, etc.. Il raconte que la hausse de CO2 améliore l'efficacité de l'utilisation de l'eau pour les plantes C3 et C4. Par contre la hausse du CO2 ne change pas grand'chose à la productivité des plantes C4, alors qu'elle dope la productivité des plantes C3. Bref jusque là on est d'accord. Et le type termine en concluant que les politiques visant à limiter la hausse de CO2 remettent en cause la capacité de cette planète à nourrir de plus en plus d'êtres humains. Mais mec... Justement, tu viens de montrer que précisément dans les pays pauvres où se produit le gros de la croissance démographique la hausse de CO2 ne changera pas grand'chose en pratique. Le but de toute cette argumentation c'est justement de lutter contre le complot néo malthusien des pastèques contre les pays pauvres (en théorie, parce que le complot néo malthusien des pastèques contre les pays pauvres je le cherche toujours perso) -à propos de pastèque il y en a une à la cuisine d'ailleurs -. Si la hausse de CO2 n'a en pratique aucun effet bien important sur la productivité dans les pays pauvres d'Afrique et d'Amérique, cela ne sert à rien de défendre la hausse du CO2 pour nourrir ces pays... Au moins le type a compris que la photosynthèse n'était pas une grosse boîte noire identique pour toute les plantes, grosse boîte qui transforment bêtement du CO2, de l'eau et du Soleil en O2 et en sucres. La plupart du temps, les discussions sur la photosynthèse se limitent à nous expliquer qu'avec plus de CO2 on va vers un monde qui rayonne de vert de partout. Affirmation qui est vrai y compris pour ceux qui ne nient pas le RC et sont censé être un peu plus réceptif aux avancés des sciences. Pour le maïs ou le sorgho ou le millet on risque un peu d'attendre avant de voir ses promesses se réaliser. Et à moins d'arriver à faire pousser le riz au fin fond du Sahel -faut faire breveter là-, l'Afrique -ou l'Amérique, c'est même combat- risque de dépendre encore un bout de temps des plantes C4 pour sa subsistance... Plantes C4 pour les quelles plus de CO2 n'amènent pas forcément une amélioration très notable de la productivité en toute généralité rappelons-le. De plus il y a une multitude d'autres facteurs qui vont s'entremêler. La hausse de la température, la modification des régimes de précipitations, l'eutrophisation, le changement de luminosité (via la modification de la couverture nuageuse, de la canopée, etc...) vont aussi se caramboler pour donner un résultat un peu près tout à fait inconnu. La voie C4 permet aux plantes d'avoir une conductance stomatale plus faible, et donc de perdre moins d'eau par transpiration. Cependant, cela implique également que les plantes C4 peuvent être potentiellement plus sensible au stress thermique que les plantes C3. En toute généralité il y a très peu de chance que la végétation s'en sorte "bien" et continue de pomper du CO2, mais dans le détail fin c'est impossible de savoir. Il y aura des changements de ratios entre les plantes C3 et C4 dans les écosystèmes, de espèces qui vont disparaître, mais dans le détail personne n'en sait vraiment quelque chose. Pour être vraiment très général, on va vers une atmosphère qui n'a plus été aussi chaude et riche en CO2 depuis au bas mot il y a 15 millions d'années durant le Miocène. Entre temps, un paquet d'espèces se sont adaptés à un environnement en moyenne "froid" et pauvre en CO2. Il y a donc peu de chance qu'on puisse revenir sur 15 millions d'années d'évolution en 2 ou 3 siècles. Dit en français clair et plein, il y a peu de chances que cela puisse se passer "bien" à un moment.
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