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Les Forums de MeteoBelgique

paix

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Messages posté(e)s par paix


  1. J'avais le dernier message mais ce ne sera pas le cas dsl :blush: Ici ce sera vraiment le dernier. Je ne pensais pas avoir visé quoique ce soit. Puisque passion en parle cela découle aussi d'une conv avec lui, mais oas que. Comme on parlait MJO et NAO- ici je voulais juste montrer que la MJO n'a pratiquement rien changé à notre temps sensible et qur maintenant son temps est passé ; et qu'une explication est à chercher ailleurs. Je ne pensais pas avoir donné l'impression d'avoir visé ainsi qq'1, davoir eu un coup de sang, d'avoir fais dans le punching ball ou l'impression que les cpnditions où j'ai pu rédigé ai influé ma réflexion. J'ai tenté de me relire 20 fois mais à part la première phrase un peu sèche mais très générique je ne vois pad. Enfin bon, si les mots que j'écris correspondemt aussi peu à ce que je pense et que je suis incapable de me rendre compte de ce que j'écris cela ne sert à rien de continuer à débattre. Ce doit vraiment être avec moi qu'il y a un problème vu mes propres antécédents de débats.... Ce sera définitivement mon dernier message donc, et je pense que je vais demandé à me faire bannir de MB (et je ne dis pas cela pour faire pleurer sur moi ou quoi, je m'en fous. C'est un constat -d'echec certes- mais il n'ya rien de plus de sous entendu).


  2. Ok donc c'est la seance foutage de gueule en gros. Pour passion, cela fait une semaine que tu me prends pour un con et cela continue je vois. Là je suis énervé tu vois (accesoirement si je fais des blagues toutes les 3 lignes, que je me permes l'autocritique et dérisiin en racontant les conneries qui me passe pas la tête quand je sature et pète un fusible justemznt et que je fais exprès de ne viser personne spécifiquement c'est que je tiens pas à l'ambianve punching ball...). Tu sais bien que je n'ai pas forcément accès à Internet, justement parce que je préfère le monde réel et que 99.9% du temps je me passe très bien d'Internet... Quand je disais que j'étais épuisé, c'était parce que j'étais épuisé justement, pas énervé. Mais là maintenant oui je suis énervé... Comme d'hab j'avais dû aller choper Internet dans un lieu public pour mettre à plat cette discussion et me concentrer pendant des heures dans le brouhaha est très fatiguant... En plus en me tapant des bormes sous la pluie pour l'info, mais j airais mieux fais de rester chez moi je crois. Pour le reste, vu que tout le monde lis une ligne sur 48 au bas mot, je vais faire un résumé court : on s'en fout de la MJO. Ce n'est pas elle qui va forcer quoique ce soit, le signal de la MJO s'est fait broyer sur l'Atlantique. Et encore heuresement qu'il y avaait l'anomalie qui existait déjà auparavant en Barents / Kara sinon il n'en resterait vraiment plus rien de rien du tout. L'enjeu, ce n'est pas la MJO et la NAO- mais l'ondulation sur l'Atlantique, le schéma à ondes 3, l'AO qui est à la cave. Mais je vais vous laisser discourir de votre ami imaginaire la NAO et la MJO, ceci sera mon dernier message ici.


  3. Bon on va en rester là pour ce soir :whistling: Le sujet n'est pas épuisé, mais en tout cas je me suis certainement épuisé moi-même, ce qui est déjà pas si mal. Merci à Philippo d'avoir fait la pompom girl :whistling: (je te verrais bien avec un petit tutu rose, tu serais sexy je suis sûr :lol2: ). Allez je plie les gaules avant de vraiment péter un fusible.


  4. Il y a aussi une autre question à se poser, c'est l'amplification extrême de l'onde 3 et 4, qui est une configuration rare dans cette amplitude :

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    C'est le run d'hier, le run d'aujourd'hui n'est pas encore sur le FTP du NOMADS. Cette configuration force aussi pour la NAO- évidement, mais il n'est pas crédible de la relier à la MJO. C'est une configuration extrêmement atypique qui devrait attirer de suite l'attention. Elle se retrouve avec grande constance et grande persévérance dans toutes les sorties modèles malgré tout :

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    Cette anomalie est plus probablement lié au fait que l'Arctique force encore comme ... comme je ne sais même pas quoi en fait, on est au delà de toute référence à ce niveau...

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    La première carte est à 300 hPa cette fois-ci (et non 200 comme les autres) mais cela change peu de choses au final.

    Il y a une théorie qui veut que cela ne soit pas sans précédent que l'Arctique se fasse ouvrir en deux :

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    J'espère au moins pour le gars qui a déterré cette carte le premier, qu'il a rechercher à partir des records de Minsk et Moskva ou à partir d'un record marquant sans se faire toutes les cartes les unes après les autres... Enfin, admettons.

    Il y a deux différences absolument fondamentales, et qui sont liées l'une l'autre. Petit un, 1940 reste un blocage "froid". L'épaisseur 500 - 1000 ne pète pas le plafond, il ne dégèle pas au Pôle Nord, bref effectivement l'Arctique se fait ouvrir en deux mais l'Arctique garde une gueule d'Arctique et ne prend pas une gueule de succursale des Bahamas. Ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd’hui, avec par exemple une épaisseur 1000 - 500 hPa qui va pointer à plus de 5300 dam côté Pacifique, les températures qui dégèlent d'un peu partout etc...

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    Désolé, les cartes sont difficilement comparables l'une à l'autre. La première, il y a la Z500 en couleurs et la pression mer en blanc. La deuxième la T850 en couleurs et l'épaisseur en traits gris. La troisième, l'épaisseur est en couleur et le Z500 en traits noirs (je sais, ouille le mal de crâne...) et la quatrième est la T850. Il faut s'accrocher mais ça va le faire :blush:

    Enfin, deuxième différence, et qui justifie la première. En 1940, l'Arctique s'est fait ouvrir en deux par "en haut", il s'est pris un coup de hache stratosphérique. L'éclatement du vortex polaire sous les coups d'un SSW s'est propagé en troposphère et on a suivi un schéma classique d'AO-. Aujourd'hui, l'Arctique se fait ouvrir en deux par en dessous, à la force de son propre bad trip et sans forçage d'un SSW. Cela fait une putain de différence quand même... De plus, j'en profite pour enfoncer des portes ouvertes, mais les ballons sondes existaient déjà en 1940... Donc bien avant les satellites on savait mesurer l'ozone stratosphérique, la température en troposphère et stratosphère, ou autre. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire certains, on n'a pas "découvert" le trou d'ozone ou le RC simplement parce qu'avec les satellites on pouvait voir des trucs qu'on n'avait jamais vu :

    http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1256/wea.248.04/pdf

    Ce forçage arctique a sans doute aussi une bonne part de responsabilité dans la situation, et la complexité de la situation, qui nous attend, étant capable d'autonomie qui plus est. On note en particulier la très forte source d'activité ondulatoire qu'est la mer de Barents et de Kara, là où la météo pète un fusible complet ces derniers jours.


  5. Post suivant, ceci sera un intermède pour respirer. Sur le Pacifique, on a un nouveau record, en le cyclone de Pali :

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    Pas encore ouragan, mais vu la tronche il va finir par y aller. C'est le cyclone le plus précoce, et si il devient ouragan ce sera le seul ouragan de Janvier. La seule autre aberration de ce calibre, c'est Ekeka en 92 :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Hurricane_Ekeka

    Kerry Emmanuel avait toute une théorie à ce sujet avec les cyclones, le brassage de l'Océan, les climats constants, et l'ENSO, mais comme c'est un intermède je ne ferais que mentionner.

    Et dans l'Atlantique, encore plus dingue, on a une bonne chance d'avoir un cyclone subtropical également :

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    Une cyclogenèse tropicale semble a priori exclue (enfin on n'est plus à ça près au point où on en est... On en a déjà eu des mois où même sous acide personne n'aurait pu partir dans des délires pareils, mais là 2015 fait encore mieux. Bienvenue dans le 21è siècle...) mais on a une bonne chance d'avoir un cyclone subtropical de ce bazar, possiblement avec une de ses situations où le développement se fait au sein d'une enveloppe barocline plus large (comme Sandy, Karl, la tempête d'Hallowen, et Hazel -les seuls à ma connaissance dans l'Atlantique-).

    Ce n'est pas si anecdotique. Pali devrait probablement terminer éventré dans le Pacifique sans faire plus de grabuge. Mais la perturbation sur l'Atlantique va foutre un bordel monstre et elle a sans doute une très lourde responsabilité dans la galère où sont actuellement les modèles.

    La suite sera plus violente à nouveau.


  6. Il va donc falloir être encore plus fort :lol2:

    Celui qui trouve le détail qui tue tout à gagner le droit de se palucher sur sa victoire :

    post-3513-1452277183_thumb.png

    Alors ? :whistling:

    Bon la réponse se trouve surtout en animant et en s'explosant les yeux sur les vecteurs et courbes et tout... Mais la bonne réponse, c'est Bornéo. Ça y en a être où Bornéo ? Là où il y a pile en plein milieu de la divergence de la MJO, une grosse anomalie positive de convection sortie du néant complet.

    Sur la carte du 03 Janvier de la fonction de courant, cela part en choups sur Bornéo justement, et cette anomalie interagit avec l'anomalie forcé plus à l'Ouest par la baie de Bengale pour donner un truc pas très canonique mais diablement efficace pour tout perturber :

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    Pour être tout à fait honnête, cette anomalie trouve son origine dans l'Océan Indien Sud fin Décembre, mais quand cela se retrouve sur Bornéo avec l'Océan Indien Nord qui pousse comme un bœuf derrière cela fait boum. L'anomalie et l'activité ondulatoire sont au taquet, et c'est une des raisons qui fait que le PNA vient de se casser la gueule. On le voit sur la carte du 06 Janvier ci-dessus, l'anomalie négative qui est en vrac au beau milieu du Pacifique et qui fout en l'air le schéma du PNA+ trouve son origine dans la faible perturbation initiale au dessus de Bornéo.

    Si on regarde le champ total, la propagation de l'anomalie devient encore plus nette. La flemme de recalculer le truc, mais la croissance est très probablement très linéaire malgré sa croissance rapide, advection de tourbillon planétaire toussa :

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    Ce n'est pas anecdotique, car cette perturbation vient de flinguer le PNA positif. La possibilité d'une excitation de la NAO- par la MJO et le PNA via l’Amérique est donc sérieusement compromise, vu le cirque que c'est maintenant sur le Pacifique extratropicale. Cela garde encore vite fait une tronche de PNA+ mais à nouveau le gras du potentiel et le bon phasage des anomalies vient de se faire exploser. En gros, c'est plutôt positif, mais c'est pas avec du PNA positif à la grosse louche qu'on aura une chance raisonnable de transmettre un signal :

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    Il y aura encore une suite :P


  7. En avant vant, va falloir être fort mais ça va le faire.

    Le PNA est en partie forcé par la MJO :

    https://www.researchgate.net/publication/25...O-PNA_coherence

    Quand la phase active de la MJO atteint la baie de Bengale, la MJO tend à forcer du PNA négatif (par des processus à la fois linéaires et non linéaires que dit l'étude, mais on va s'épargner une nouvelle tartine de maths parce qu'il va y avoir des morts sinon :whistling: ) et cela se propage ensuite en NAO-. Réciproquement, quand la phase inactive de la MJO atteint la baie de Bengale, la MJO tend à forcer du PNA positif, cette fois-ci par des processus linéaires.

    La phase inactive de la MJO atteint la baie de Bengale un peu avant la Noël 2015 :

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    Il s'agit du potentiel de vitesse à 200 hPa. Les valeurs positives indiquent une convergence (ce sont les anomalies, donc convergence "anormale") et les valeurs négatives une divergence. Il y a de plus le vent purement convergent / divergent qui va donc des basses valeurs vers les hautes valeurs (il "sort" de la divergence -en négative- et "rentre" dans la convergence -en positif-). Il y a de plus les anomalies OLRs (Outgoing Longwave Radiations) qui indiquent les zones de convections dans les tropiques. Des OLRs anormalement faibles indiquent un renforcement de la nébulosité liée à la convection. Bref, donc, il y a clairement convergence en haute altitude au dessus de la baie de Bengale, et suppression de la convection dans le coin. Idem le 24 :

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    Le 25 :

    post-3513-1452273991_thumb.png

    etc... La MJO est en phase 6, on est donc dans une configuration permettant d'envisager l'excitation de la phase positive du PNA par la MJO. Allons voir la fonction de courant à 200 hPa (le vent laissant les basses valeurs à main gauche et les hautes valeurs à main gauche sans jamais diverger) ainsi que l'activité ondulatoire (les flèches ne représentent pas un vent !!! piège....) :

    post-3513-1452274283_thumb.png

    Il y a une petite anomalie négative au Nord de Bengale, positive sur la Chine et négative plus au Nord en réponse au forçage de la MJO. Ce pancake d'anomalies va se propager et forcer le PNA+. Et sur le Pacifique, le PNA est à peine négatif mais c'est ténu. On est assez loin de la bonne configuration proposée dans le papier sus mentionné mais globalement cela peut le faire. Les jours suivants :

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    Les anomalies se propage :

    post-3513-1452274463_thumb.png

    Et on suit l'excitation d'une phase positive du PNA :

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    Accélérons un peu le mouvement, paf on arrive le 31, le PNA+ arrive à son maximum, la MJO a bien travaillé :

    post-3513-1452275079_thumb.png

    On peut cependant noter que l'anomalie négative qui s'amplifie pour donner le PNA+ est assez anormalement au Nord et précède le forçage MJO. Si la MJO a donné un coup de pouce supplémentaire, on peut cependant raisonnablement penser que la MJO n'était pas seule à l'oeuvre. Par la suite, une fois que le maximum de signal est atteint sur le PNA, cela devrait suivre assez rapidement sur la NAO. Le 02 et 03 Janvier, l'activité ondulatoire se renforce sur l'Amérique en lien avec la crête sur les Rocheuses, les anomalies se propagent, cela commence à sentir la poudre :

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    Cependant... le signal ne se propage pas. Le 04 est probablement la journée la plus cruciale :

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    Le complexe dépressionnaire est bien parti pour soulever une crête sur l'Atlantique en réponse au forçage PNA+ et l'activité ondulatoire d'aval, pour tout faire voler en éclat sur l'Atlantique. Mais finalement cela foire magnifiquement, la dorsale s'effondre, et sa majesté le zonal passe en force et envoie péter tout le monde :

    2015010412_1_nh.gif

    (résultat, il pleut comme vache qui pisse dans une grand douceur ce 08 Janvier...)

    On arrive le 06 Janvier, il y a vite fait une anomalie positive sur le Groenland qui indique la tentative avortée de NAO-, mais on reste sur un schéma classique de NAO+ sur le cœur de l'Atlantique. Cela donne donc une valeur proche du neutre, mais en tout cas la tentative de putsch a fait long feu. La NAO+ est affaiblie mais n'a pas été formellement renversée :

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    Si on avait été cherché la NAO-, cela aurait dû être début Janvier, entre le 03 et le 06. Cela aurait mieux collé avec les temps de propagation et avec l'analyse de la situation. Le reste d'anomalie au Groenland est effectivement là et bien là, et je ne défend pas la théorie que la MJO n'a rien à voir là dedans. Mais il est semble évident que la tentative de NAO- aurait dû avoir lieu plus tôt si la MJO forçait. Là très clairement, le zonal a tout pulvérisé. On est revenu au neutre point de vue de la NAO parce que le reliquat du forçage de la MJO est encore vite fait plus vif que mort au Groenland, mais on n'a clairement pas réussi à faire plier fondamentalement le zonal :

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    La tentative de la NAO- la semaine prochaine s'appuie évidement sur ce reliquat et la MJO n'est donc pas à strictement parler indépendante de la tentative future de la NAO-, mais le gras du signal c'est fait broyer dans l'Atlantique.

    Et ce n'est pas fini, il y a encore mieux à venir dans le post suivant :whistling:


  8. Donc, je sais, je suis chiant, con, buté, et imbus de ma personne. Cependant, non, non et non. Désolé, 'va y avoir beaucoup d'images mais il faut que ce qui doit être dit soit dit.

    La NAO, ce n'est pas, cela n'a jamais été, et cela ne sera jamais, un jet qui ondule sur l'Atlantique au premier ordre. La NAO a été identifié dans les premiers temps par un dipôle de pression. Quand la pression en Islande est anormalement haute, la pression aux Açores est généralement anormalement basse, et réciproquement. Cependant la NAO n'est évidement pas le seul mode de variabilité de l'Atlantique, et il arrive que les pressions en Islande et aux Açores ne soient pas synchrones. On peut alors parler de NAO neutre. Si on reste donc sur un schéma NAO uniquement, on a donc les 3 cas suivants.

    La NAO+ représente effectivement une pression anormalement basse en Islande et anormalement haute aux Açores. Le jet est alors plus au Nord que la climato, et représente une situation qui est dénommé "zonale" habituellement. La NAO+ est liée à des déferlements anticycloniques plus fréquent que la normale, ce qui tend à remonter le jet vers le Nord. Pour mémoire, la convergence du flux de moment turbulent est liée à l'accélération zonale par l'équation d [ u ] / dt = - d ( u' v' ) / dy. Si certain ont le courage, ils peuvent vérifier que dans un champ de déferlement anticyclonique, le jet se barre effectivement au Nord. Cependant on ne parle pas de jet qui ondule.

    Idem pour la NAO-, ce n'est pas une histoire de jet qui ondule. Le jet se barre effectivement plus au Sud que la climatologique, forcé par des déferlements cycloniques. Idem, ceux qui ont la foi et sont assez cinglés pour se farcir des maths tout seul, peuvent le vérifier avec l'équation sus mentionnée.

    En Été, le jet est climatologiquement plus au Nord, et en hiver il est plus au Sud. Ainsi, à la louche, en terme de temps sensible, une NAO- estivale donnera un peu près le même ressenti que la NAO+ hivernale :whistling:

    La régression du jet dans la NAO (c'est-à-dire concrètement l'anomalie du vent zonal ramené à une unité de la NAO. Si la NAO est de 1 en Janvier, le vent aura en moyenne une anomalie du vent zonal de +8 m/s sur l'Atlantique Nord. Si la NAO est de 2, le vent aura en moyenne une anomalie zonale de +16 m/s. Et de -8 m/s si la NAO est à -1, etc...) :

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    Ce sont des archétypes, mais pour illustrer. C'est par exemple le cas fin Décembre 78, le jet polaire s'enfonce, s'enfonce, s'enfonce, et au moment où on passe du côté polaire du jet, paf schneekatastrophe :

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    On ne peut pas dire que cela ondule vraiment... Idem en Février 2010, c'est finalement assez "zonal", c'est juste que le jet a décidé de rentrer au bled du coup on est largement du côté polaire du jet :

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    Les régimes de blocages, à savoir le blocage scandinave (avec une crête sur l'Europe centrale en moyenne) et le blocage atlantique (avec une crête atlantique), se projettent assez mal dans la NAO. D'où l'intérêt effectivement d'étoffer la description des régimes de temps sur l'Atlantique en incluant ces deux compères. Il y a notamment une bonne paire de blocages atlantiques qui finalement on plus une tronche de NAO+ que de NAO-, aussi paradoxale que cela puisse paraître. C'est notamment le cas de l'IFS de ce matin, qui a bien calmé ses hormones :

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    Il entrevoit toujours une ondulation sur l'Atlantique. Cependant, si on veut rester à une vision strictement NAO, il est clairement plus proche de la NAO+ que de la NAO- ce matin. C'est la raison pour laquelle le froid ne rentre absolument plus, à la différence de GFS (si tant est qu'on puisse considérer la percée de l'iso -5°C en direction de la France comme une arrivée du "froid", la normale étant plus ou moins vers les 0 / -1°C dans le Nord de la France à 850, et vu l'origine océanique du flux -sujet où il y a unanimité...-, le tableau est vite peint). Et pourtant, ondulation et tentative de blocage atlantique il y a.

    La constante là dedans, ce n'est donc pas la NAO-. La constante dans les modèles, c'est la tentative d'ondulation. C'est important de le reconnaître, car c'est déjà un bon pas pour commencer l'analyse.

    Il y a un autre élément notable, qui est le délai de propagation :

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    On est en MJO 6 depuis le 23 Décembre, en MJO 7 depuis le 30 Décembre, et en MJO 8 depuis le 07 Janvier :

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    Cela nous fait donc au 08 Janvier, 16 jours depuis le début de la phase 6 et 09 jours depuis le début de la phase 7. Normalement, à cette distance des phases de la MJO, on devrait être déjà être en NAO-, avec un pic de NAO- qui se dessine franchement pour les jours à venir. Le blocage Atlantique, à cette distance des phases, est très marginalement favorisé, et la tendance devrait être clairement à la NAO-. Actuellement, on est neutre avec enfin la première valeur négative (-0.2 qq chose, youhou ... ) :

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    On est donc à l'évidence à l'extrême limite possible de la corrélation avec le MJO.

    Pour l'explication bateau de la MJO, c'est donc mal barré. En effet, puisque la NAO- n'est pas l'élément auquel se tiennent les modèles, mais plutôt le blocage atlantique, cela pose de sérieuses questions sur le rôle de la MJO. Si la MJO forçait classiquement, MJO 6 / 7 -> PNA+ -> NAO- il est très invraisemblable que les modèles seraient en train de pédaler autant dans la semoule. On imagine mal comment les modèles pourraient passer à côté de la baleine dans l'aquarium et soit incapable de se raccrocher à ce rocher que serait la NAO-. Le signal de la NAO- aurait déjà dû émerger début Janvier (ce qui était prévu fut un temps je rappelle...) et on devrait être dans la "montée en puissance" de la NAO-, et non être tout juste neutre en train d'espérer de la NAO- pour dans 8 jours...

    Je va' continuer sur un autre post pour me simplifier la vie (le forum limite les images par post pour éviter de faire exploser bande passante, temps de chargement, et autre, ce sur quoi je comprend le problème :lol2: Cependant, je ne suis pas venu pour faire dans la dentelle). Si voulez attendre les éléments qui continueront d'étayer l'analyse, vous pouvez. Si vous préférez, vous pouvez cependant me taxer de suite de gros bœuf qui n'a rien compris à la MJO, NAO et PNA.


  9. Ainsi, la Terre au cours de son histoire a connu des périodes de "climat constant", en particulier durant le Tertiaire et l’Éocène, mais aussi plus marginalement durant le miocène, durant son maximum thermique. Harvard a un petit dossier synthétique à ce sujet :

    https://www.seas.harvard.edu/climate/eli/re...le/climate.html

    pour proposer des théories visant à réconcilier tous ces éléments. On ne sait toujours pas expliquer clairement les climats chauds et constants du passé. En gros, en forçant un peu sur le CO2 avec les GCMs, cela passe pas trop mal mais il faut quand même attaquer sévère les tropiques et laisser tomber l'Arctique subtropical. Mais rien de très convaincant qui pourrait réellement expliquer ces climats. La recherche continue donc à ce sujet pour tenter de résoudre le paradoxe.

    Autre raison de ce sujet, et autre illustration, la situation de la banquise donc. Ici dans le détroit de Béring. Saint Paul est malheureusement un peu au Sud et n'est pas forcément pris par les glaces mais en général ce n'est pas loin. Sauf que cette année la banquise est à Nome, voir Kotzebue... Saint Paul peut donc chauffer et la mer ouverte alimente en chaleur humide le profil vertical, favorisant une forte nébulosité qui joue le rôle de rétroaction positive qui aide la mer à rester ouverte, etc...

    http://weather.uwyo.edu/cgi-bin/sounding?r...&STNM=70308

    Saint Paul, en Fahrenheit :

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    Et c'est encore le cas aujourd'hui :

    http://www.ogimet.com/display_metars2.php?...&lugar=PASN

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    C'est plus marginalement le cas pour Nome :

    http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ord=...6&ind=70200

    Mais qui ayant déjà été rejoint par la banquise a eu plus de mal à stabiliser.

    L'influence ce faisant sentir jusqu'à Bethel par exemple :

    http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ord=...6&ind=70219

    La différence avec Décembre 2012 très prise de banquise est spectaculaire :

    http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ord=...6&ind=70219

    Mais n'ayant sans doute pas grand'chsoe à voir avec la masse d'air (le refroidissement radiatif peut parfois atteindre 850 hPa alors on va prendre 700 hPa mais cela ne change pas grand'chose) :

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    Un autre argument en faveur de la rétroaction positive de la nébul dans l'Arctique . Le point va à Abbot, ses copains et ses publications, et non aux GCMs qui nous prédisent une banquise en pleine forme jusqu'aux trompettes du jugement dernier et au delà.

    Tient et toujours dans le même sujet, l'île d'Heiss est encore à +0.8°C ce midi... Bientôt le climat subtropical en Arctique aussi :blowup:


  10. D'ailleurs, je suis en train de me dire, je pensais avoir mis des cartes de la Terre à l'époque mais non :blush: Désolé, autant pour moi. Le Cénozoïque est très étudié car le placement des masses continentales est très similaires au placement actuel. La configuration géologique n'était donc très probablement un facteur pouvant expliquer les différences. La véritable spécificité des premiers temps du Cénozoïque, c'est le maintien d'une communication entre l'Atlantique et le Pacifique. Le détroit de Panama ne sera consolidé qu'à la fin du Pliocène, précipitant la Terre vers les âges glaciaires comme le montre Bartoli et ses copains 2005 :

    https://www.researchgate.net/profile/M_Sarn...0c65f000000.pdf

    Cependant, il semble très vraisemblable que la persistance d'une communication entre l'Atlantique et le Pacifique ne soit pas de nature à remettre en cause les analogies possibles.

    La terre au Miocène donc, très similaire à aujourd'hui :

    post-3513-1451697596_thumb.jpg

    Hormis le détroit de Panama, l'autre différence apparente est la Paratéthys. La Téthys est une très vieille mer qui s'enfonçait anciennement en coin entre l'Eurasie (alors sans l'Inde) et l'Afrique. Avec le basculement de l'Afrique vers le Nord et la remontée de l'Inde qui a tapé un véritable sprint géologique à travers la Téthys, la mer s'est progressivement fermé, la Méditerrané étant plus ou moins ce qu'il en reste aujourd'hui. la Paratéthys s'est développé, dans une faille du Jurassique. Avec la course vers le Nord de l'Inde et de l'Afrique, la chaîne qui des Alpes à l’Himalaya se soulève, isolant la Paratéthys. Elle devient alors une vaste mer intérieur peu profonde, parfois en communication avec la Téthys. La marge Ouest de cette mer formera la mer pannoniene :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Pannonian_Sea

    La mer pannoniene ayant disparu, les autres restes de la Parathétys sont la mer Noire, la mer Caspienne, et la mer d'Aral.

    Cette configuration explique le côté très marécageux et fluviale de l'Europe centrale à l'époque. Le climat était déjà moitasse à l'époque, mais en plus au bord d'une mer intérieur peu profonde avec tout les cours d'eaux qui s'y jettent et les transgressions / régressions successives, cela devait faire particulièrement "splouch splouch" à l'époque dans le coin.

    L’Éocène est un peu plus différent mais reste très similaire à la situation actuelle :

    post-3513-1451698393_thumb.jpg

    La seconde synthèse du projet NECLIME par Utescher, Böhme et Mosbrugger en 2011 peut aussi aider à y voir plus clair au milieu de toutes ces études :whistling:

    http://www.wahre-staerke.com/~madelaine/neclime_2011.pdf


  11. Bon puisque tout espoir est définitivement mort pour avoir une température ne serait qu'en dessous de 5°C... On va se rabattre sur les tempêtes. Il y a déjà Gerd qui pousse pas mal sur l'Atlantique mais ne donnera que peu de vent dans les terres. Par contre les deux derniers GFS charge pas mal la mule :whistling: Ce ne sont que des runs et cela aura changer d'ici là, mais le 18Z est quand même à encadrer :lol2:

    À 150 heures, on a le fils spirituel de Lothar qui nous pulvérise le Nord de la France, et la Belgique à 156 heures (avec du Beaufort 12 dans le détroit... hurricane !!!!!!! )

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    (à 168 heures, il y a encore du Beaufort 10 pour la Poméranie...)

    À 222 heures, la tempête suivante fait pâle figure en comparaison, avec du Beaufort 9 seulement :

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    Mais c'est sans compter le retour d'occlusion avec du Beaufort 10 en Mer du Nord qui revient défoncer la côte :

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    Enfin à 334 heures, une nouvelle tempête mais qui reste plus en mer avec du Beaufort 9 cette fois :

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    Évidement, ce n'est qu'un run, demain cela aura changé (avec à tout les coups une grosse patate :whistling: ). Cependant cela illustre le potentiel. À 144 heures, l'IFS est d'ailleurs très proche de GFS, avec un noyau secondaire qui envoie du lourd aussi même si ce n'est pas les 160 en rafales de GFS :whistling:

    post-3513-1451689974_thumb.png

    Il faudra aussi se méfier du risque de submersion. L'Océan est à un niveau record, et même sans tempête constituée cela finira par déborder. Et si cela déborde ce n'est pas la faute à l'érosion, à la tempête, à Louis XIV ( http://www.sudouest.fr/2011/01/31/on-paye-...305315-1504.php ), ou à que sais je encore. C'est juste que l'Océan est à un niveau record dû au réchauffement climatique. En tant normal le vent d'Ouest souffle tout le temps en Europe. La différence, c'est qu'avant on soufflait sur un verre à moitié vide. Maintenant on souffle sur un verre plein à ras la gueule. On souffle sur un verre à moitié vide, cela ne déborde pas. On souffle sur un verre plein à ras la gueule, cela débord (et il est très facile de faire l'expérience pour vérifier soi-même...). Donc non, les submersions ne seront pas les forces divines d'un funeste fatum fracassant indifféremment ce futile jouet qu'est la faible humanité... C'est juste le RC. Niveau de l'Océan à Brest :

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    et au niveau mondial :

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  12. En fait c'est marrant de déterrer des bestioles du passé :whistling: Évidement je connaissais déjà les gros balèzes du Miocène genre Indricothérium et Chalicothère, les ancêtres des chevaux et des primates, mais j'en ai découvert d'autres en rédigeant le sujet :whistling: Après je n'y connais pas grand'chose en paléobiologie mais c'est fun de faire revivre ces espèces anciennes. Il y a évidemment un biais vers les gros mammifères, ceux qui ont laissé le plus facilement des ossements. Les petites bestioles ne sont pas forcément très bien conservés (surtout quand il n'y a pas d'ossement :lol2: ). De plus toutes ces espèces n'ont pas coexisté en même temps au même endroit, certaines préfèrent la rypsilvie, d'autre des forêts ouvertes, etc... Le climat a évolué également, et les espèces thermophiles comme les gros crocros ont pu prospéré seulement aux époques les plus chaudes. De plus, la faune et flore américaine divergeait assez significativement de la faune et flore eurasienne, les continents étant la plupart du temps nettement séparés. C'est donc un assemblage un peu disparate, mais on retrouve des bestioles sympathiques comme tout. La base NOW a plein de références à ce sujet sur les fossiles des mammifères uniquement cependant (la simple consultation ne nécessite pas de s’enregistrer) :

    http://pantodon.science.helsinki.fi/now/

    Par exemple, il y a une famille de rhinocéros qui a vécu jusqu'au Miocène, et qui n'avait pas de cornes (c'est ballot, pour des rhinocéros :lol2: ). L'Indricothérium, sans doute le plus gros mammifère qu'ai porté la Terre, est de ceux-là :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Hyracodontidae

    Il y aussi l'Hyracodon, qui lui aussi n'a pas vraiment une tête de rhinocéros :

    https://es.wikipedia.org/wiki/Hyracodon

    https://research.amnh.org/paleontology/peri.../hyracodontidae

    Et encore Acerathérium :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Aceratherium

    Mais aucun n'a de cornes ^^

    Il y a aussi Plesiacerathérium et Protacerathérium qui a déjà plus une tronche de rhino mais toujours sans corne :

    https://it.wikipedia.org/wiki/Plesiaceratherium

    https://it.wikipedia.org/wiki/Protaceratherium

    Des ancêtres des tapirs comme Paleotapirus :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Palaeotapirus

    Les premiers primates avec Pliopithèque :

    https://es.wikipedia.org/wiki/Pliopithecus

    Il y aussi les mammifères marins, avec Metaxytherium :

    https://es.wikipedia.org/wiki/Metaxytherium

    D'autres prédateurs, l'amphicyon :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Amphicyon

    L'image évoque bien ce qu'aurait pu être un safari au Miocène en Europe je trouve

    post-3513-1451659928_thumb.jpg

    Il y a des ancêtres des chevaux, avec Anchithérium :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Anchitherium

    Plein de muscardins qui devaient vivre dans les profondes forêts de l'époque :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscardinus

    http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/...f/g2006n2a6.pdf

    Dans les petites bestioles, il y a pas mal de salamandres, comme Chelotriton :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Chelotriton

    ou Orthophya :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Orthophyia

    Plus loin dans le temps, on a aussi un des tout premiers ancêtres du cheval, l'hyracothérium

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyracotherium

    Ou des bestioles qui ont aussi été trouvé en Belgique comme Eggysodon

    https://en.wikipedia.org/wiki/Eggysodon

    Et toujours en Belgique, des cousins du castors avec Sténéofiber :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9n%C3%A9ofiber

    Mais ces trois là avait déjà disparu au Miocène.

    Pour revenir à notre sujet donc, dès 1987 le problème est soulevé :

    http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029...p00729/abstract

    Et en 1995 Greenwood et Wing mettent le doigt là où cela fait mal en disant clairement que les GCMs sont à la rue et que c'est plus un problème avec les GCMs que les proxys :

    https://repository.si.edu/bitstream/handle/...amp;isAllowed=y

    Ils parlent beaucoup palmiers et crocodiliens. Certains palmiers sont a priori capables de résister à un gros coup de gel (certains arrivent à résister même quand ils se prennent du -15°C en pleine gueule), mais c'est vrai uniquement pour les palmiers adultes et pour une brève période de temps. Les palmiers sont incapables de vivre avec une température hivernale proche de zéro en moyenne. De même, les crocodiliens sont un très bon indicateur de la température moyenne de la saison la plus froid. Certains crocodiliens de nos jours arrivent à encaisser des températures ponctuellement très basses, mais ce sont des sujets adultes et sur une brève période de temps. Une véritable dynamique de la population ne peut pas se mettre en place que si le mois le plus froid est assez largement au dessus de 0°C, au moins vers les 5°C tant pour les palmiers que pour les crocodiliens. La présence de palmiers et de crocodiliens un peu partout dans le monde à l’Éocène, et plus largement au Miocène, est donc un très indicateur du fait que les températures hivernales restaient au dessus du gel même dans l'intérieur des terres. En Arctique c'était plutôt des arbres à feuilles caducs (voir l'illustration du chameau d'Ellesmere au dessus par exemple), mais c'est plus probablement en réponse à la nuit polaire. Les crocodiliens prospéraient jusqu'à 80°N à l’Éocène comme le montre Markwick. Cependant ces méthodes d'estimations peuvent être potentiellement conservatrices (la méthode n'a en effet pas que des avantages, évidemment, tout n'est pas tout noir ou tout blanc). En effet certaines études montrent que les plantes pourraient être plus sensible au gel dans un environnement riche en CO2 :

    http://droyer.web.wesleyan.edu/INT.pdf

    Et puisque l'évolution général s'est faite du chaud vers le froid, il est possible que les espèces se soient adaptés avec le froid au cours du Cénozoïque. Les plantes du passé pourraient donc être en toute généralité moins résistante au gel qu'estimé actuellement. En tout cas, on a là dans l'idée général un puissant indicateur que même dans la nuit polaire il ne devait pas geler, ou à peine. D'où l'importance de savoir d'Ostrov Vize restant hors gel même par 80°N au solstice d'Hiver ou presque. Si Ostrov Vize dit que oui, si les crocodiliens disent que oui, et les modèles disent que non... Bon voilà quoi, ils sont gentils les GCMs mais bon. Récemment Pond et ses copains, en 2012, ont synthétisé un peu les recherches qui avaient proliféré sur la végétation du Miocène à travers le monde :

    http://ic.ucsc.edu/~jzachos/eart290t/Readi...d_etal_2012.pdf

    Il y a également d'autres méthodes, qui confinent au jeu d'équilibriste des fois :whistling: Böhme, toujours lui, en 2004, a estimé que l'Europe devait être dans les alizées d'après la distribution des poissons têtes de serpents dont on a parlé :whistling:

    http://www.wahre-staerke.com/~madelaine/boehme_geology.pdf

    Ce qui pose de très sérieuses question sur la cellule de Hadley. La ZCIT serait alors remonté jusqu'à l'Afrique du Nord... Cela devient vraiment fou, mais au moins des questions pertinentes sont soulevées. Si la ZCIT remonte aussi au Nord, cela confirme de toute façon encore une fois le très faible gradient de température entre les pôles et l'équateur. De plus, on ajoute une preuve de plus que les étés n'étaient pas typé "Août 2003" mais "Juillet 2014"... Cependant cela n'aide pas vraiment à voir comment l'atmosphère pourrait tourner. C'est là qu'on rentre dans les limites et difficultés de la paléoclimatologie. Il est compliqué de reconstruire les vents (il existe des indicateurs indirects mais c'est délicat) et le régime des pluies qui pourraient apporter des précisions. Les études pédalent un peu sur la saisonnalité des pluies. Bruch et ses copains en 2011 défendent la théorie que les précipitations n'étaient pas maximales à la saison chaude, ce qui est un peu contradictoire avec les résultats de Böhme (ce qui ne veut pas dire climat méditéranéen pour autant... Vu la végétation sempervirente et exubérante, il est clairement impossible de justifier une saison sèche estivale très marquée) :

    http://ic.ucsc.edu/~jzachos/eart290t/Readi...h_etal_2011.pdf

    En 2014 on va encore plus loin dans la folie :whistling: avec Utescher et ses copains Quan, Liu et Tan qui montre qu'avec le refroidissement du Miocène, l'Europe serait passé d'un régime d'alizées à un régime de vent d'Ouest :whistling:

    http://www.nature.com/articles/srep05660#ref15

    On va laisser un peu le Miocène, pour revenir plus tôt dans le temps. L’Éocène est vraiment le cœur du problème et l'archétype du climat constant qui ne veut pas se laisser modéliser. Les reconstructions montrent donc une Terre avec un gradient pôles - équateur limité. Dans les tropiques les données montrent un réchauffement assez modéré de ces régions. Par exemple, un forage en Tanzanie permet de calculer que la température de l'Océan local était vers les 30 - 35°C durant une bonne partie du Cénozoïque, un peu plus chaud que maintenant mais pas tant :

    https://marine.rutgers.edu/pubs/private/Pea...20al%202007.pdf

    Alors que les pôles chauffent comme il faut avec des températures hivernales vers les 10°C en Antarctiques et une forêt subtropical implantée sur la côte :

    http://www.nature.com/nature/journal/v488/...ature11300.html

    comme le montre un projet de 2012. Et en Arctique, c'est pire encore, avec des températures de l'Océan allant jusqu'à 23°C ( ! ) au moment du maximum de réchauffement de l’Éocène, le fameux PETM :

    http://www.nature.com/nature/journal/v441/...ature04668.html

    Et une forêt subtropicale également sur la côte :

    http://geology.gsapubs.org/content/42/12/1027.short

    En tirant sur les incertitudes et en forçant les modèles avec de très hauts niveaux de CO2 certains arrivent encore un peu près à vaguement coller aux données du passé, mais ce n'est vraiment pas convaincant. Huber et Caballero en 2011 ont notamment tenté en forçant un peu à l’Éocène (un peu beaucoup, il a fallu monté à plus de 4400 ppm de CO2 alors que les estimations actuelles placent la valeur vers les 1000 ppm. Même si je suis leur argument sur le fait que c'est plus une méthode de monter le thermostat qu'un reflet exact de la valeur, y a quand même un facteur 4 bien tapé entre les deux...). Ils trouvent que "en gros" cela colle. Le "en gros", c'est quand même l'Afrique à 40 - 50°C de moyenne et toujours pas de réductions très sensible du gradient équateur - pôle :

    http://web-static-aws.seas.harvard.edu/cli...-2011-print.pdf

    En gros, cela colle, mais ce n'est quand même pas très convaincant :

    http://88.167.97.19/temp/Built%20for%20sta...ty_ngeo1200.pdf

    De plus, Huber et Baballero tente de justifier que le gradient de température pouvait être similaire à celui d'aujourd'hui, mais en faisant des estimations sur des points fortement distant et peu nombreux, ce qui peut biaiser le résultat. De nombreux études pointent directement des gradients faibles en analysant le "continuum" de la végétation localement. C'est le cas en Europe avec l'étude de Jimenez et Moreno en 2007 :

    http://www.ugr.es/~gonzaloj/Welcome_files/....%20Palaeo3.pdf

    qui montre au cours du Miocène un très faible gradient à travers l'Europe, les espèces thermophiles ne s'effaçant que très progressivement avec la latitude. La difficulté qui ressort à nouveau est surtout la quantification des précipitations. Il n'y a avait très probablement pas de sécheresse estivale, la présence d'une strate arborée exubérante et sempervirente, des poissons têtes de serpents comme le montrait une autre étude, et autres éléments, étant tout à fait incompatible avec un stress thermique et hydrique majeur au maximum saisonnier. La difficulté est de quantifier cependant exactement le cycle des précipitations ( climat subtropical chinois avec un minimum d'Hiver marqué et maximum d’Été important ? climat subtropical plus homogène comme Buenos Aires ? climat subtropical encore inconnu avec des maximums doubles aux saisons intermédiaires ? Malgré certaines études qui rapprocheraient plus nos climats du Miocène du subtropical chinois, il y a plus d’éléments en faveur d'un climat subtropical très lissé sans saison sèche très marqué de mon avis, type Buenos Aires). De plus, cette étude abonde dans le sens de l'étude de Böhme de 2004 cité précédemment. En effet, Jimenez et Moreno ont identifié un climat semi-désertique limité à la péninsule Ibérique au Miocène, avec un très fort gradient, le Sud de la France étant déjà subtropical humide. Cela pourrait indiquer l'effet de barrière du relief dans un flux d'alizées... L'Ibérie serait alors resté au sec au contraire du reste de l'Europe, étant sous le vent du relief.

    Du coup les scientifiques moulinent toujours avec les GCMs pour essayer de faire chauffer les pôles sans faire sauter la baraque et pouvoir définir plus exactement le climat du passé. Une des dernières tentatives en date, Naggos en 2013 :

    http://rsta.royalsocietypublishing.org/con.../20130123#ref-7

    Cependant, arriver à simuler que l'Europe était alors dans les Alizées au Miocène n'est pas encore possible avec les GCMs :lol2:

    Ainsi, la Terre au cours de son histoire a connu des périodes de "climat constant", en particulier durant le Tertiaire et l’Éocène, mais aussi plus marginalement durant le miocène, durant son maximum thermique. Harvard a un petit dossier synthétique à ce sujet :

    https://www.seas.harvard.edu/climate/eli/re...le/climate.html

    pour proposer des théories visant à réconcilier tous ces éléments. On ne sait toujours pas expliquer clairement les climats chauds et constants du passé. En gros, en forçant un peu sur le CO2 avec les GCMs, cela passe pas trop mal mais il faut quand même attaquer sévère les tropiques et laisser tomber l'Arctique subtropical. Mais rien de très convaincant qui pourrait réellement expliquer ces climats. La recherche continue donc à ce sujet pour tenter de résoudre le paradoxe.


  13. Bon maintenant que j'ai commencé à m'exciter je vais terminer le sujet :whistling: L'attention qu'on accorde aux événement n'est pas toujours adapté à l'importance propre de ces événements, mais il est vrai qu'hier soir j'ai pété un plomb quand j'ai vu que l'Arctique dégelait encore :wallbash: :wallbash: :wallbash: :wallbash: :wallbash: En plus dans le même temps, plus les modélisations pour chez nous passent et plus le pseudo temps moins doux de début Janvier termine en fait aussi doux que Décembre, et même pour les Vosges la neige on va pouvoir se la caler là où je pense et profond ... 'fin bref ce n'est pas le premier record qui tombe dans le monde ni dans le coin (Ostrov Vize avait broyé le record de Septembre aussi d'ailleurs, plus tôt dans l'année). Cependant, ces petites îles éparpillées sur un vaste territoire au final (y a quand même 1500 bornes à vol d'oiseau de Svalbard au nord de la péninsule du Taïmir, cela représente déjà un bout honnête de l'Arctique) sont intéressantes je trouve. Elles ne sont pas nécessairement atteintes par l'Atlantique (pour le Svalbard c'est clairement le cas, mais plus à l'Est c'est de moins en moins vrai), il y a encore des vrais stations et des sondages atmosphériques, et sont dans le même temps de plus en plus proche du 0°C, même en pleine nuit polaire. Cela rejoint aussi ce que je voulais dire sur les climats constants, comment est-il possible de tenir hors gel sans forcément être dans le maximum des advections océaniques ou atmosphériques de l'Atlantique même dans la nuit polaire la plus totale. C'est un enjeu, et si c'est possible de tenir hors gel sans que l'Atlantique n'aide trop cela pue à terme quand même... Bref, toujours est-il que Ostrov Vize a atteint le point de dégel ce matin, à +0.0°C, égalant le record mensuel de Janvier 2012 :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=2006...=01&hora=18

    Ostrov Golomjanny (jamais sûr de comment réécrire en français :whistling: en russe c'est Острове Голомянный ) a dégelé, avec +0.1°C :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=2008...=01&hora=18

    Là tous les records viennent de se faire projeter dans le mur. Le record mensuel de Janvier 2012 à -1.2°C est passé, de Février 1956 à -1.1°C y passe aussi, et Mars a eu chaud aux fesses (+0.4°C en 2011). L'île d'Heiss ( Острове Хейса ) est passé pas loin de son record avec +0.7°C. La plus haute valeur de Janvier est +1.9°C en 1974 :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=2004...=01&hora=18


  14. Un type me faisait remarque que peut-être j'y avait été un peu fort :whistling: L'enjeu n'est pas d'être pour ou contre les modèles, les modèles il y en a partout et je me sers souvent de modèles, quelques qu'ils soient. Le problème ici est sur un type spécifique de modèles, les GCMs ou General Circulation Models (voir le lien au dessus). Même si les scientifiques savent que les GCMs ont de gros défauts -surtout pour les climats plus chauds où dans la pratique les GCMs n'ont aucune utilité pratique- cela ne les empêchent pas de les utiliser massivement. C'est le cas du GIEC, qui est fait aux trois quart de données des modèles au sens GCMs, mais aussi d'une foule de rapports, dont ceux de MF en particulier. C'est pour cette raison que j'ai mis le lien de certains de ces rapports. Dans celui consacré à la hausse du niveau de la mer, il y a notamment cette phrase :

    Dans ce rapport, en conformité avec les auteurs du rapport du GIEC, nous accordons une crédibilité supérieure aux projections basées sur la modélisation des processus physiques (il est important de rappeler que ces modèles rendent assez bien compte des observations des dernières décennies).

    pour prendre un exemple. Déjà il est totalement faux de dire que les modèles rendent bien compte des observations. Le niveau de la mer augmente plus rapidement que prévu, et on sait même dire pourquoi. Le Groenland et l'Antarctique sont en train de s'effondrer à la mer, phénomène que les GCMs sont incapables de simuler correctement (tout comme ils sont incapables de simuler la banquise correctement, les modification de la cellule de Hadley, et pour la variabilité haute fréquence comme l'ENSO par exemple on peut oublier...). Même au quotidien, on se rend compte. À l'Hiver 2014, quand le Sud-Ouest se plaignait de la "érosion", manière polie de parler du fait que la mer monte et que de toute façon l'Aquitaine est foutue, un expert nous a fait remarquer que les niveaux d'érosions étaient ceux attendus en 2030... Et oui bienvenu dans le monde réel mon grand. On a beau être bac+8, avoir pondu des articles et écris des centaines de lignes de codes, on peut toujours être complétement perdu dans son monde virtuel et incapable de se rendre compte que le monde réel existe. L'enjeu ici, c'est qu'en France en particulier, et dans le monde en général, tout le monde se base sur les GCMs pour prévoir ce qui doit advenir.

    Pour résumer et schématiser un peu, en France MF n'arrête pas de nous expliquer que le niveau de la mer montera de 40 à 60 centimètres au pire pour l'horizon 2100, que le climat sera plus chaud, plus sec en Été et plus humide en Hiver. En gros, à la louche, cela correspondrait à de la NAO+ plus haute en latitude en moyenne. Or la paléoclimatologie et les études empiriques montrent au contraire que pour la France on va vers un climat subtropical humide, vers une hausse des précipitations surtout en Été, que le niveau de la mer montera de 1 à 2 mètre(s) d'ici la fin du siècle et d'au moins 20 - 30 mètres à plus long terme. À part dire qu'il va faire plus chaud, les deux approches donnent des résultats opposés sur un peu près tout les points... Alors certes l'empirisme, la paléoclimatologie et le cassage de cailloux ont aussi leurs limites, incertitudes, et autres. Mais là même avec la meilleure volonté du monde en tirant sur les marges d'incertitudes et tout, on a deux prévisions qui sont radicalement différentes en tout point. Et de mon opinion personnel, je préfère faire confiance à des cailloux qu'à des suites de 0 et 1... Le réel est préférable au virtuel.

    De plus le problème n'est pas nouveau. J'espérais pouvoir apporter d'autres éléments hier soir, mais quand j'ai vu qu'il était une heure du matin et que je venais de balancer une dizaine de noms en "thérium" quelque chose je me suis ouais non on va s'arrêter là quand même va y avoir des morts sinon :lol2: mais dès 1995 justement, Greenwood et Ring mettent le doigt là où ça fait mal :

    https://repository.si.edu/bitstream/handle/...amp;isAllowed=y

    Global climate during the Mesozoic and early Cenozoic is thought to have been warmer than at present, but there is debate about winter temperatures. Paleontological data indicate mild temperatures even at high latitudes and in mid-latitude continental interiors, whereas computer simulations of continental paleoclimates produce winter temperatures closer to modern levels. Foliar physiognomy and floristic composition of 23 Eocene floras from the interior of North America and Australia indicate cold month means generally >2 °C, even where the mean annual temperature (MAT) was <15 °C. Reconstructed Eo- cene latitudinal gradients of MAT are curvilinear but are about 0.4 °C per 1° of latitude in continental interiors at mid-latitudes, much less than the 0.8-1.0 °C per 1° of latitude observed in eastern and central North America today, but similar to modern gradients in the Southern Hemisphere mid-latitudes and on the west coast of North America. Latitu- dinal temperature gradients reconstructed here are broadly representative of Eocene cli- mates, showing that the discrepancy between proxy data and simulations will not be re- solved by regional adjustments to paleogeography or reinterpretation of individual fossil assemblages. Similar discrepancies between proxy data and general circulation model simulations for other time periods suggest that there is a basic flaw with the way climate models simulate heat transport to, or loss from, continental surface

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    Et 20 ans plus tard, les modèles sont toujours incapables de simuler les climats constants, et pourtant on préfère faire confiance aux modèles qu'à des approches plus empiriques. La science est quand même censé partir du réel à la base, en tout cas dans ma conception de la science. Je vais essayer de continuer à développer quand même le sujet, mais en tout cas c'est clairement une des raisons de ce sujet, cela me gonfle de voir seulement des prévisions basés sur des GCMs qui ne sont pas foutu de simuler correctement quoique ce soit d'utile et pertinent pour un climat plus chaud. Pour un climat plus froid, cela marche bien (comme pour les âges glaciaires par exemple), la cellule de Hadley se contracte, on est plus facilement dans un schéma moyen typé "NAO-" avec le maintient de l'intégrité de la zone barocline mais plus au Sud, un climat plus sec, un plus fort gradient pôles - équateur, une forte banquise, beaucoup de glace partout, etc... Mais pour les climats plus chauds, il n'y a pas moyen cela ne veut pas.

    Et une note plus légère, ce petit graphique qui n'est pas une mauvaise synthèse :

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  15. D'ailleurs pour continuer sur le sujet, on peut étudier les vitesses verticales :

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    Avec Gerd au beau milieu de l'Atlantique (là c’est le nom des buveurs de bière, pour les cuisses de grenouilles l'onde se nome "N" et les rosbeefs n'ont pas donné de nom :lol2: ). On voit que les vitesses verticales collent mieux aux advections thermiques :

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    qu'aux advections de tourbillons à 500 hPa et 300 hPa :

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    De plus, les précipitations (ce n'est pas très fin, c'est du 0.5° ... mais on va faire avec) montre plutôt une structure en T-bone avec le bouclier du front chaud très développé et très fortement précipitant :

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    Le creusement n'est pas violent pour autant, cela devrait bien souffler en Bretagne sans tout défoncer non plus, mais cela reste un beau cas et une bien belle bête :

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  16. J'allais me coucher, et voila qu'en fermant le renard roux je tombe sur Polargmo qui continue de monter en température ....

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=2004...=01&hora=00

    Mais putain, va falloir euthanasier aussi Janvier 2016, c'est pas possible des mois pareils ! En Décembre 2015, du pôle Sud au Pôle Nord c'est du n'importe quoi complet chaque jour, chaque heure, et maintenant v'là que Janvier 2016 s'y met aussi ... Et Ostrov Golomjanny truc machin un peu plus loin est à -1.8°C, a pulvérisé le record de première décade (-2.1°C), de deuxième décade ( -2°C ) et est à moins de 5 dixièmes de son record mensuel établi en Janvier... 2012 ( ! ) -sinon le record mensuel serait encore à -2°C-. Et tout ça à 00 UTC. Le mois va être long encore... Même Ostrov Kotel'nyj encore plus à l'Est n'est pas si loin des record à -14.3°C ( quotidien à -13.5°C, décadaire à -9.7°C, mensuel à -7.2°C pour une normale de -25°C ). Tain mais on va finir avec l'arctique hors gel avant 2050 à ce rythme... Bon sur ce j'ai enterré déjà le sujet que je venais de créer alors pour une fois je vais me faire de la pub, que ma modestie m'excuse :lol2: : http://www.forums.meteobelgium.be/index.php?showtopic=15812 et je vais essayer d'aller dormir sur ce...

    P.S. : je crois que la discussion commençait ici en fait : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=505288


  17. Puisqu'il faut bien commencer d'une manière ou d'une autre, commençons par un truisme, ce sera plus facile :whistling: Les modèles dit climatiques, les fameux GCMs (General Circulation Models) sont des déchets et sont incapables de prévoir quoique ce soit d'utile. Pour savoir ce qu'est un GCM :

    http://www.ipcc-data.org/guidelines/pages/gcm_guide.html

    La seule chose qu'ils savent nous dire, c'est que la Terre se réchauffe avec plus de gaz à effet de serre. Avec ça on est bien avancé... Ils ne sont pas capables de simuler correctement la réduction de la banquise et de l'enneigement, ni dans l’hémisphère Nord ni dans l'hémisphère Sud. Ils sont incapables de simuler correctement la hausse actuelle du niveau de la mer, la sous-estimant systématiquement. Ils sont incapables de simuler les rétroactions positives du cycle du carbone. Ils sont incapables de simuler correctement l'expansion actuelle de la cellule de Hadley. Pour l'Atlantique, ils ne savent que simuler une migration vers le Nord de la zone barocline. Une éventuelle perturbation de la zone barocline leur est totalement inconnu. Ils simulent donc bien gentiment des hivers plus doux et humides et des étés plus chaud et secs, bref une "méditérranéesation" du climat et une tendance plus NAO+. La cellule de Hadley s'étend, mais les éléments de la circulation atmosphérique restent fondamentalement les mêmes. L'épreuve de la réalité est rude depuis 10 ans, le bon vieux zonal ayant été perdu corps et bien entre temps. Mais ce n'est pas grave, MF y croit toujours à ces Hivers et ces Étés typés NAO+ et à une France méditerranéenne. Quelques morceaux d'anthologies :

    http://www.developpement-durable.gouv.fr/I...fevrier2015.pdf

    http://www.developpement-durable.gouv.fr/I...lume_4_VF_2.pdf

    Du grand MF, déni de la réalité, déni du RC, déni d'un peu près tout sauf des éblouissantes réussites de MF dans un monde totalement virtuel ou les données mesurées n'ont pas leur place. Bienvenue dans la tour d'ivoire de Toulouse. Enfin bon, ils ne participent pas au rapport du GIEC pour rien. Il existe cependant une autre méthode pour la météorologie et la climatologie que n'ont pas encore réussi à tuer ni le GIEC ni MF malgré leurs tentatives répétées. Il s'agit de partir des observations, et de voir les enseignements qu'on peut en tirer. Pour le climat, il existe une formidable source d'informations qui est la paléoclimatologie. Cette source d'informations démontre que l'utopie du "tout modèle" que poursuivent frénétiquement certains scientifiques est en échec patent. Et même si cela est déjà plus parti du corps du développement, pour illustrer, cette opinion :

    http://88.167.97.19/temp/Built%20for%20sta...ty_ngeo1200.pdf

    d'un professeur de l'université de Bristol. Il met bien en évidence l'échec complet des modèles à simuler les réchauffements passés. Supposer que les modèles sont capables de simuler le réchauffement climatique à venir est donc une hypothèse totalement délirante. Et pourtant, au GIEC, ils ont l'air d'y croire... Les modèles sont capables de simuler un climat sans changement abrupt où les éléments de la circulation générale ne changent pas. Ils sont par exemple tout à fait à même de simuler le climat du dernier âge glaciaire. Cependant, les modèles sont construits à partir de certaines hypothèses pour pouvoir simplifier quelque peu les équations brutes. Ces hypothèses font que les modèles sont proprement incapables de simuler un changement climatique radical où les hypothèses sous-jacentes sont remises en cause. Dit plus simplement, suivant un proverbe de Dieu seul sait où, quand on a comme seul outil un marteau, tout paraît être un clou. On va donc partir de la paléoclimatologie, voir ce que nous raconte les fossiles, et essayer d'imaginer ce que pourrait devenir le climat de l'Europe en cas de réchauffement.

    On va commencer par ce lien :

    http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=472227

    Et une petite frise chronologique pour mettre les choses en contexte :

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    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_....C3.A9ologiques

    Nous sommes actuellement dans l'anthropocène. Juste avant nous avions l'Holocène, encore avant le Pléistocène. Le pléistocène est l'époque des cycles glaciaires / interglaciaires de grandes amplitudes :https://fr.wikipedia.org/wiki/Glaciations_quaternaires . Encore avant, le Pliocène, une période un peu plus douce et au climat sans doute un peu moins changeant mais avec encore . Encore avant, le Miocène, avec un maximum thermique vers 16 millions d'années avant notre ère. L'Oligocène, qui est le premier à connaître un froid planétaire suffisant pour faire geler l'Antarctique. Encore avant, c'est l’Éocène, une période chaude de la terre avec des périodes de réchauffement abrupt qui mène la température encore plus haut. L'événement le plus célèbre en est le PETM : https://en.wikipedia.org/wiki/Paleocene%E2%...Thermal_Maximum . Et encore, le Paléocène, là aussi une période très chaude. Nous nous limiterons généralement à ces 60 millions d'années, qui représentent déjà une belle diversité climatique alors même que la géographie planétaire a peu évolué. En toute logique, l'atmosphère est un système dynamique, donc à mêmes causes mêmes effets. C'est donc un bon champ d'étude pour savoir ce qu'il pourrait se passer si le climat se réchauffe. Au passage, je disais que le taux de CO2 au Miocène était de l'ordre de 500 ppm, mais la valeur est probablement trop élevée vu les études, elle était plus probablement vers les 400 ppm. On est donc déjà à un niveau de chauffage équivalent à celui du Miocène (en négligeant tout les autres gaz à effet de serre, ce qui est une hypothèse fausse, délirante et dangereuse, mais tellement répandue...). Sachant que le Miocène était 3 à 4°C plus chaud que l'Holocène, cela complique singulièrement l'objectif d'atteindre les 1.5°C. Enfin je dis ça, je dis rien...

    Rentrons plus avant dans le sujet avec cette étude de Zachos et Pagani en 2001 (cité 5275 fois au jour d'aujourd'hui ^^ ) qui étudie les variations du climat sur les 60 derniers millions d'années :

    http://www.essc.psu.edu/essc_web/seminars/.../Zachosetal.pdf

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    On peut voir l'évolution de la concentration en oxygène 18 des sédiments de la zone benthique qui est un indicateur de la température (pour la version température globale, il y a le lien au dessus au sujet de la sensibilité climatique). Les différentes glaciations de l'hémisphère Sud et Nord sont également indiqués. L'Antarctique prend glace à partir de l'Oligocène, l'Hémisphère Nord à partir du Pliocène. Puis viennent les événements climatiques, les événements tectoniques, les événements biologiques (l'expansion des plantes C4 par exemple en réponse à la baisse de la concentration en CO2 de l'atmosphère), et enfin la variation de la concentration en carbone 13. Le climat a donc connu des périodes notablement plus chaudes, en particulier au Miocène et à l’Éocène. Ce sont ces deux périodes qui font l'objet des plus importantes recherches, puisqu'elles sont potentiellement un analogue à notre situation actuelle. Une autre étude célèbre et monumentale de Marckwik en 1998 étude les fossiles crocodiliens pour en déduire l'évolution des conditions climatiques passés :

    http://palaeogeography.net/about_me/refs_p...rkwick_1998.pdf

    Les crocodiliens (crocodiles, gavials, alligators) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Crocodilia sont des animaux dont la température moyenne du mois le plus froid, la température moyenne annuel, et les précipitations sont des facteurs contraignant très fortement leurs extensions géographiques. Ce sont donc de bons "biothermomètres". D'après l'étude, le mois le plus froid doit avoir une température d'au moins 5.5°C et l'année doit avoir une température moyenne d'au moins 14.5°C. Bonne nouvelle pour les illuminés de MF, ils vont pouvoir introduire des crocodiliens à la Météopole avec le RC. Cette étude des crocodiliens montre que par le passé les crocodiliens étaient beaucoup plus répandus, et remontaient au moins jusqu'à 50°N - 60°N. Pour éviter toute ambiguïté, l'auteur a séparé les crocodiliens (dont certaines familles ont disparu depuis) des crocodiliens "crown group" qui ont encore des représentant en vie à notre époque. Dans l'étude, l'auteur se concentre évidement sur le "crown group" pour pouvoir tirer des analogies (ce serait un peu bête de tirer des analogies de bestioles qui n'existent plus aujourd'hui :whistling: ). À l’Éocène, des espèces remontent jusqu'à Ellesmere, alors par 80°N, et l'Arctique Canadien ... C'est dire la chaleur de l'époque. Au Miocène, les crocodiliens sont encore présent jusqu'à vers 50°N et S, jusqu'à Londres et Bruxelles un peu près.

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    Dans l'Arctique Canadien toujours, vers Ellesmere en particulier, des restes de chameaux géants ont été retrouvés. Par exemple, cette étude de Rybczynski et ses copains en 2012 :

    https://www.researchgate.net/profile/Alan_H...7db1e000000.pdf

    Les camélidés sont ainsi originaire de chameaux géants et ancestraux vivant en Arctique il y a 50 millions d'années :whistling: En plus la fille qui a mené la recherche a l'air plutôt avenante :lol2:

    http://nature.ca/en/about-us/museum-news/n...arctic-canadian

    Le sujet principal n'est pas le climat d'Ellesmere au Cénozoïque alors arrêtons sur une dernière recherche de Estes et Hutchison en 1980 :

    http://www.sciencedirect.com/science/artic...031018280900644

    qui citent quelques bestioles qui trainaient aussi dans le coin, comme des tortues géantes, des salamandres, etc... Ce n'est plus vraiment le genre actuel d'Ellesmere :whistling:

    Pour l'Europe, surtout l'Europe Centrale donc, le climat jusqu'au Miocène inclus était plutôt doux et humide. C'est là que nous introduisons un joli terme, "equable climate". Je n'ai trouvé nul part de traduction française pour ce terme, alors je décide que ce sera climat constant en français ^^ Ce furent des climats avec une température annuelle élevée, une faible amplitude saisonnière, et des précipitations abondantes toute l'année, sur l'ensemble du globe. Ce furent des périodes géologiques où la Terre était très "equable" justement, avec peu de gradient, tant de températures que de précipitations, dans le temps et l'espace. Bref, à part le côté "plus chaud" ce sont des climats qui n'ont pas grand chose à voir avec les prévisions des modèles. En particulier, même si ce n'est pas possible de le démontrer formellement, il est probable que ce n'était pas des climats sujets à des canicules majeurs. MF qui s'amuse à nous raconter des histoires de grand méchant loup en nous racontant que l’Été 2003 sera frais en 2100 peut donc retourner à ces chères études. Il est probable que le niveau atteint en Août 2003 sera en réalité de plus en plus difficile à atteindre à cause de l'humidification du climat. Cependant, ce seront alors les vagues de chaleurs humides comme en 2014 qui deviendrait plus fréquente, précisément la vague de chaleur que MF a passé sous le tapis et niait à toute force en laissant les gens mourir de chaud plutôt que de passer une vigi orange. Et précisément le type de vague de chaleur qui pose de très fortes contraintes, tout franchissement d'une température du thermomètre mouillé de 35°C sur plusieurs heures signifiant plus ou moins un arrêt de mort. Toute ceci cependant est dépendant de certains facteurs cruciaux, dont la forêt. Au Miocène, il n'y avait personne pour raser les forêts, et la vitesse d'évolution du climat risque de pousser problème à la flore pour suivre. Or la couverture végétal est un facteur majeur du climat. En 2005, des allemands, Mosbrugger, Utescher et Dilcher, publie une étude complète sur le climat de l'Allemagne depuis 60 millions d'années. Ils repartent de la même méthode que pour celle des crocodiliens. En comparant les fossiles avec les conditions climatiques où vivent actuellement les espèces reliés aux fossiles, ils peuvent déduire des paramètres climatiques divers et variés. La précision de la reconstruction augmente avec le nombre de fossiles évidemment, par recoupement plus il y a de fossiles disponibles meilleure est la précision :

    http://www.pnas.org/content/102/42/14964.full

    La série la plus longue est pour le bassin de la Lusace, vers l'Allemagne de l'Est (pour mémoire, Berlin actuellement va de 0°C en Janvier à 19°C en Juillet avec 600 mm de flotte), le bassin de la Molasse (la Bavière en gros) et le cours inférieur du Rhin (les Pays-Bas en fait). Les données calculés sont la température moyenne annuelle (MAT), la température moyenne du mois le plus chaud, la pluviométrie annuelle (MAP), et la température moyenne du mois le plus froid (CMM) :

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    Le Miocène (sans doute ce vers quoi on s'achemine au final), présente une température moyenne annuel vers les 16 - 17°C, un mois le plus chaud vers 26°C, et un mois le plus froids vers 10°C, en Allemagne. Cela représente un solide réchauffement donc, et une baisse de la saisonnalité. De plus la pluviométrie annuelle est aux alentours de 1200 millimètres annuels. Ce serait à peu de choses près le climat de Buenos Aires par exemple :

    https://es.wikipedia.org/wiki/Buenos_Aires#Clima

    ou de Gualeguaychú :

    https://es.wikipedia.org/wiki/Gualeguaych%C3%BA#Clima

    Avec cependant moins de variabilité et moins de gel. Le climat en Argentine reste soumis parfois à l'intrusion d'air Antarctique, ce qui ne serait pas le cas dans ces climats. Le nombre de jour de gel serait plus probablement aux alentours de 5 en Allemagne en ces temps là. Pour bien plomber le moral, un Hiver à Buenos Aires :

    http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?lang...a=20&min=37

    En Belgique, vous enlevez les jours de gel, vous lissez encore plus le climat, et paf vous voila revenu au Miocène :whistling: Aux extrêmes, on note que les courbes indique un climat quasiment tropical, avec des moyennes annuelles à 22°C et un mois le plus froid vers 15°C. Vu que la période est très large (60 millions d'années) il est normal aussi d'avoir une certaine dispersion des valeurs. Cela ne représente pas seulement une "incertitude" mais aussi la variabilité climatique qu'il n'est pas possible de discriminer finement. En tout cas, le décor est bien planté.

    Une autre étude mené par Eronen et ses copains en 2010 a étudié les dents des herbivores. Non pour savoir si caries il y a... mais pour savoir leur régime alimentaire. Les dents sont en effet adaptés aux plantes que boulotte l'herbivore, et sont donc un reflet des conditions bioclimatiques de l'époque. L'étude en particulier s'intéresse à l'hypsodontie, la hauteur de la couronne des dents. Plus la couronne est haute, plus l’herbivore en question grignote des graminées et plus généralement de la nourriture fibreuse et abrasive. C'est le cas du cheval, du cerf, du castor, etc...

    http://www.mv.helsinki.fi/jeronen/pdfs/Ero...2010_EER_II.pdf

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    Au Miocène, prédomine les espèces ayant une faible hauteur de couronne. C'est par exemple le cas de Kalobatippus, un cheval primitif amateur de forêts plutôt que des steppes d'Asie centrale (qui n'existait pas à l'époque évidement ^^). C'est aussi le cas de l'indricotherium ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Baluchitherium_grangeri ), un gros bébé plus à l'aise dans les forêts tropicales que dans la prairie. Il y avait aussi le dicrocerus elegans ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Dicrocerus_elegans ) -si l'image d'une paire de bois ne vous évoque pas grand'chose, vous pouvez regarder les images par une petite recherche, il y en a des sympas-, l'Anchiterium ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Anchitherium , Wikipedia explique bien cette histoire de hauteur de couronne et d'émail), le Brachypothérium ( https://de.wikipedia.org/wiki/Brachypotherium ) lui aussi adapté à brouter les feuilles et bourgeons, Alicornops ( http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/...f/g2003n3a8.pdf ), Heteroprox qui devait apprécié les zones humides ( https://it.wikipedia.org/wiki/Heteroprox ), le gomphoterium dont ce type a des théories originales et pas forcément infondés : http://faluns-loire.pagesperso-orange.fr/m...mphotherium.htm, le plesiaceratherium ( https://it.wikipedia.org/wiki/Plesiaceratherium ) etc... il y avait aussi d'autres bestioles qui n'avaient pas ce problème d'hypsodontie vu que tout le monde n'est pas herbivore ^^ Des rongeurs comme les eumyarion ( http://doc.rero.ch/record/209749 ), des megacricedoton ( https://es.wikipedia.org/wiki/Megacricetodon ), des lagomorphes comme lagopsis ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Ochotonidae#L...ou_.C3.A9teints ), et encore d'autres comme Galerix -un compagnon d'Astérix surement ^^ - ( http://www.sciencedirect.com/science/artic...01669959380055V ), etc... Et il y a bien sûr une foule d'invertébrés, dont les fameuses fourmis, toujours là malgré les plus de 100 millions d'années de la famille ( http://www.antwiki.org/wiki/images/5/55/Dl...oj,_Croatia.pdf ) avec par exemple Attopsis ( https://en.wikipedia.org/wiki/Attopsis ).

    Si certains veulent voir des dents fossiles aussi de toutes ces bestioles : https://proyectogeosfera.wordpress.com/2009...ones-en-humera/.

    Au maximum thermique du Miocène, les températures annuelles s'envolent même vers les 20 - 22°C, et le climat devient pratiquement tropical. Des espèces ectothermes thermophiles peuvent alors prospérer, comme le montre Böhme en 2003 :

    http://www.wahre-staerke.com/~madelaine/Mi...tic_Optimum.pdf

    Le refroidissement amorcé à la fin du Miocène sera fatal à ces espèces, refroidissement qui amènera ultimement la Terre aux grandes glaciations du pléistocène. En attendant, des crocodiliens reprennent donc leurs quartiers en Europe au maximum thermique du Miocène. Il y a diplocynodon ( https://en.wikipedia.org/wiki/Diplocynodon ) et gavialosuchus ( https://en.wikipedia.org/wiki/Gavialosuchus ). On retrouve aussi des salamandres comme Albanerpeton ( https://en.wikipedia.org/wiki/Albanerpeton ) et salamandra sansaniensis ( http://fossilworks.org/bridge.pl?a=taxonIn...;taxon_no=58729 ) et des caméléons ( https://en.wikipedia.org/wiki/Chamaeleo_caroliquarti ). On retrouve aussi des cordylidae ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Cordylidae ), des poissons têtes de serpents ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Channidae ), des varans ( https://en.wikipedia.org/wiki/Varanidae ). Et on peut ajouter les prédateurs ( http://diginole.lib.fsu.edu/cgi/viewconten...amp;context=etd ), tels que Metailurus par exemple ( https://en.wikipedia.org/wiki/Metailurus ). Il y a aussi les ancêtres des hyènes ( https://en.wikipedia.org/wiki/Hyena#Origins et http://foreninger.uio.no/ngf/FOS/pdfs/F&S_30.pdf ), qui ont sans doute commencé dans les forêts européennes en tant que petit insectivore arboricole évoluant vers le carnivore terrestre, tel que Protictitherium ( https://en.wikipedia.org/wiki/Protictitherium ) et Plioviverrops ( https://en.wikipedia.org/wiki/Plioviverrops ). Du chemin a été parcouru depuis... Dans les eaux, on retrouve le megalodon ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Mégalodon ). Bon on est là pour causer climat donc on va revenir au climat ^^

    Ainsi, Utescher et ses copains, en 2008, ont modifié la méthode pour calculer les climats analogues aux fossiles trouvés :

    https://www.researchgate.net/profile/Torste...e15d4000000.pdf

    Ils trouvent que les meilleurs climats analogues sont ceux du Sud-Ouest de la Chine, par exemple Nanning :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nanning#Climate

    On retrouve un climat assez proche de Buenos Aires, quoique un peu plus sec en Hiver. L'idée général est toujours celle d'un climat subtropical humide avec très peu de gel. L'étude estime le nombre de jours en Allemagne à travers le Cénozoïque, à quelque chose autour de 0 à 7, un peu moins dans les périodes les plus douces, un peu plus dans les périodes froides. Cela donne le niveau... Rien qu'à Nancy on est censé avoir au moins 80 j de gel par an :lol2:

    Une source d'information importante est le projet NECLIME :

    http://www.neclime.de/

    Les premiers résultats, dès 2007, publiés par Bruch et al. :

    https://www.researchgate.net/profile/Angela...cee39f8be5c.pdf

    montrent bien que le réchauffement dans les temps passés ne correspond pas aux prévisions délirantes de certains. Le projet NECLIME confirme en gros que le climat de l'Europe au Miocène est un climat subtropical humide pratiquement sans gel. D'après l'étude le mois le plus froid a une moyenne vers les 10°C, une température du mois le plus chaud vers 26°C, et des précipitations annuels de l'ordre de 1000 millimètres pour la Belgique. Vous prenez la température de Juillet 2006, les pluies de Août 2006, vous dupliquez douze fois, et vous voila au Miocène ^^

    D'autres résultats liés au NECLIME sont disponibles. Pour l'instant il n'a guère été question de flore, alors parlons de la flore, cette fois-ci dans les vallées des Alpes autrichienne et bavaroise :

    http://www.wahre-staerke.com/~madelaine/Molasse_wood.pdf

    avec Böhme, Bruch, et Selmeier en 2008. Ils retrouvent les mêmes résultats. Des températures moyennes très chaudes à l'année, autour de 17°C faisant même parfois des excursions jusqu'à 22°C (voir le graphique précédent où on pouvait aussi noter des valeurs extrêmes autour de 22°C à l'année). On n'est pas très loin du climat de Hanoï par exemple.... ( https://en.wikipedia.org/wiki/Hanoi#Climate ).

    Au Miocène, avec nos rongeurs, brouteurs, et autres nous pouvons ajouter au tableau notamment des Taxodium ou cyprès des marécages : ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Taxodiaceae ), des mûriers noires (https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%BBrier_noir et http://historia.unblog.fr/2007/08/04/decou...llions-dannees/ ), des chênes du vieux temps ( https://www.schweizerbart.de/papers/palb/de...ture_alveolaire ), des arbres de mangroves si je puis dire comme Xylocarpus, ( https://en.wikipedia.org/wiki/Xylocarpus ), des arbres proche des camphriers et canneliers ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinnamomum), des cousins aux pistachiers ( http://www.gmc.org.cn/upload/file/2013-11-...4b1ad7fbc55.pdf ). Toutes ces espèces ne se sont sans doute pas retrouvés tout le temps ensemble ; suivant les stations et les époques la population a pu évoluer vers tel ou tel peuplement. Mais il y avait en tout cas tout ces aminches présent à un moment au Miocène en Europe Centrale. Une autre étude à ce sujet :

    http://www.ugr.es/~gonzaloj/Welcome_files/...08.%20PALBO.pdf

    de Jimenez-Moreno et ses copains slaves en 2008. Ils retrouvent aussi des éléments de comparaison avec la végétation dans le Sud-Ouest chinois, toujours vers Nanning et par là bas (en gros, à nouveau c'est pour planter le décor, le détail fin peut-être différent suivant l'époque et la localisation exacte). Ils ont étudié une épaisse couche de sédiment datant du Miocène, et ont mis en évidence différentes végétations. Une flore typiques de zones humides, avec des cariers ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Carya ), des taxodiums à nouveau, des salix (familles des saules) et des alnus (faut pas retirer le "l" :lol2: ce sont des aulnes). Une flore typique des forêts sempervirentes avec des palmiers, des ilex (famille du houx https://fr.wikipedia.org/wiki/Ilex ), des dystilium ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Distylium ), des castanopsis ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Castanopsis ), des myricacées ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Myricaceae ), des cyrillacées ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyrillaceae ), du lierre, des engelhardia ( https://en.wikipedia.org/wiki/Engelhardia dont a retrouvé des traces au Danemark aussi dit wikipedia ) etc... Une flore de l'étage colinnéen du Miocène, avec donc les chênes déjà mentionnés, des cariers à nouveau, des caprinus (les charmes), des micocouliers, des acers (famille des érables). Et l'étage montagnard avec des fagacées (famille des hêtres - châtaigniers), des bétulacées (les bouleaux), des pins et des cèdres.

    D'ailleurs, une partie du charbon de l'Europe centrale date du Miocène -même si c'est une fraction modeste, la plus grosse part du charbon vient de temps plus ancien, le carbonifère au premier chef-, comme par exemple à Bełchatów (le polonais ne se prononçant comme il s'écrit ^^ ) :

    https://www.academia.edu/18377195/Chemical_..._central_Poland

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_ther...5%82chat%C3%B3w

    Et toujours pour la flore, mais la flore de Sibérie :

    http://journals.tubitak.gov.tr/earth/issue...-2-8-1005-6.pdf

    XJz3si.png

    Les résultats montrent des températures moyennes annuelles douces et homogènes une grande partie du Cénozoïque. Ce n'est qu'au Pléistocène que la température commence à se viander sévère. En Sibérie, les reconstructions placent la température autour de 10 à 15°C en moyenne annuelle (quelque chose entre Bruxelles et Toulouse en gros), avec des pluies importantes. Vers la Russie Européenne, en continuité avec le climat de l'Europe Centrale, les moyennes sont plus proches des 15 - 17°C à l'année. Actuellement, Norilsk, en plein coeur de la Sibérie, tourne à -10°C annuel :

    https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9D%D0%BE%....BC.D0.B0.D1.82

    Au maximum thermique du Miocène, le climat était donc de l'ordre de 20°C plus chaud...

    Il y aurait donc une réduction de la saisonnalité. Et surtout, une réduction du gradient de température Pôles - Équateur. Déjà avec Ellesmere qui tournait à 15 - 20°C de moyenne annuel on pouvait s'en douter, mais là avec l'Europe qui tourne aussi à 15 - 20°C à l'année, les gradients sont clairement affaiblis. D'où le nom de climat constant, il varie peu dans le temps et l'espace. Plusieurs études en parlent spécifiquement, la première datant de 1995 avec Greenwood et Wing (au moins, les pseudos scientifiques fanas de modèles ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas... ) :

    https://repository.si.edu/bitstream/handle/...amp;isAllowed=y

    HCgUv5.png

    C'est là que se trouve le nœud du problème, et sans doute la partie la plus importante du développement. Tout l'enjeu des equables climates est là. Les modèles ne savent pas, mais alors pas du tout, simuler ses climats chauds à faible gradient. Prétendre qu'ils sont capables de simuler quoique ce soit d'utile et pertinent regardant le RC est donc du délire. Il faudrait déjà que les modèles soient capables de décrire les observations avant de décrire le futur. Cependant je me rends compte que j'ai déjà beaucoup causé :blush: On va faire une pause parce qu'après il va falloir parler modèles justement, cellules de Hadley, gradient, rétroactions des nuages et autres. Si on se fait un aperçu de la question d'un coup il va y avoir des morts, mon ordi et moi compris je pense ^^

    P.S. : Tient j'ai réussi à le faire le 01/01 à 01h00 ^^ pas fait exprès :lol:


  18. Bon cela n'est pas encore tout à fait fini. Polargmo, ou l'île Heiss, ou je ne sais pas comment on dit, a donc atteint 0.4°C tantôt, battant le record décadaire (record mensuel à 1.7°C) :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=2004...=31&hora=18

    Au Svalbard cela continue de chauffer avec encore +8.0°C ce matin :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=0100...=31&hora=18

    Tant qu'à faire, autant tenir encore quelques heures et embarquer le record de Janvier avec, en faisant un petit +12 ou +13 histoire de ne pas faire semblant...

    Et la bouée là haut près du Pôle est encore à -6 ce soir. Tout va bien...

    Tant qu'on est dans le "coin" -un coin très vaste mais bon on va dire un coin-, Ostrov Golomie truc machin a battu son record décadaire aussi :

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=20087

    Par contre Ostrov Vize a craqué, l'île a atteint -0.9°C "seulement", à 5 dixièmes du record décadaire.


  19. On voit bien que l'activité du front chaud domine (à l'extrême, comme le cas de Xynthia par exemple, où le front chaud formait un bouclier en avant de al tempête). Elle donnera donc une tempête justement sur la façade Ouest de la France avec des rafales à 100 km/h possible sur les côtes et 120 km/h en mer :

    post-3513-1451575421_thumb.png

    Heureusement ce seront des marées de mortes eaux, parce que vu le niveau de l'Atlantique, ils auraient fini par écoper l'Océan jusqu'à Niort avec tout ces coups de vent...

    http://maree.info/127

    Comme tu disais ce sont des creusements très méridionaux qui remontent dans le flux, donc plutôt un schéma T-bone et front chaud diluvien. L'exemple de Xynthia en l'archétype extrême, mais on en a encore un cas ici. Le forçage d'altitude est présent mais peu marqué :

    post-3513-1451576391_thumb.png

    (à comparer avec Klaus par exemple qui a l'autre extrême est très dynamique : 2009012306_39.gif et 2009012306_1.gif )

    Le lien temporaire vers l'animation :

    http://rammb.cira.colostate.edu/ramsdis/on...&height=800

    L'image masse d'air qui montre aussi que l'anomalie d'altitude est peu marquée :

    post-3513-1451577102_thumb.jpg

    P.S. : D'ailleurs aux Azores, cela pousse pas mal avec du 40 nœuds dès 950 hPa... Le sondage est passé dans le secteur de la perturbation ce midi :

    post-3513-1451578881_thumb.png


  20. C'est là que Jean-Pierre Dupuy a tort, finalement. On est déjà à la catastrophe, là maintenant. Mais même en étant à la catastrophe, on refuse encore d'y croire et de faire tout ce qui est possible avec la dernière des énergie pour éviter de passer d'une catastrophe à une espèce de ground zero planétaire. Encore aujourd’hui on a la preuve, on préfère rejeter la faute sur El Nino ou autre plutôt que sur le RC :

    https://www.google.com/search?q=el+nino&amp...Wf7BjoQ_AUIBygB

    https://www.google.com/search?q=el+nino&amp...=global+warming

    https://www.google.com/search?q=el+nino&amp...=climate+change

    https://www.google.co.uk/search?q=global+wa...ICCgC&dpr=1

    https://www.google.co.uk/search?q=global+wa...=climate+change

    https://www.google.co.uk/search?q=global+wa...s&q=el+nino

    https://www.google.com/search?q=cambio+clim...h=983&dpr=1

    https://www.google.com/search?q=cambio+clim...s&q=el+nino

    https://www.google.com/search?q=cambio+clim...=es&tbm=nws

    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=changem...off&tbm=nws

    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#newwindow...s&q=el+nino

    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#newwindow...ment+climatique

    Donc, nous sommes à la catastrophe. L’Islande vient de se faire démonter par la tempête Franck :

    https://www.youtube.com/watch?v=R_DlgooDW-A

    https://www.youtube.com/watch?v=RAQ2LoL8aBk

    Avoir une tempête en Décembre en Islande est tout à fait habituel. Ce qui l'est moins cependant, c'est le niveau de l'Océan qui est à des niveaux records :

    post-3513-1451558729_thumb.png

    Ce qui permet à l'eau de rentrer plus facilement dans les terres.

    http://icelandreview.com/news/2015/12/30/e...age-east-fjords

    Ce qui l'est moins aussi, c'est la chaleur humide advecté par cette tempête. Il fait particulièrement doux même si a priori il n'y a pas de record mensuel qui soit tombé :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=0406...a=10&min=30

    La période de douce est particulièrement marquée, même si c’est toujours moins pire qu'en 2006 par exemple...

    Par contre, plus au Nord, pour le Svalbard, c'est un record clair et net avec +8.7°C, précédent record à + 7.2°C en Décembre 2002 :

    http://www.yr.no/sted/Norge/Svalbard/Svalb...statistikk.html

    Et record de nouveau atteint hier avec de nouveau +7.7°C. Ce sont des valeurs normales pour un mois de Juillet, et c'est une valeur aussi douce ou plus douce que les records de Octobre à Avril inclus...

    Une période de douceur exceptionnelle donc pour cet archipel. Plus au Nord encore, une bouée a indiquée une température de -0.1°C à quelques centaines de kilomètres du Pôle Nord... Polargmo, une île russe, a aussi atteint le dégel par 80.5°N avec +0.1°C... Je n'ai pas encore la valeur exacte de la maximale, mais le précédent record décadaire de 1966 a été au moins atteint (record mensuel à + 1.7°C le 1er Décembre 1993) :

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=200...2&year=2015

    Et tout ceci a sans encore à voir avec le fait que l'Atlantique subtropical est de nouveau chaud et humide comme une forêt vierge :

    post-3513-1451559170_thumb.png

    Une partie est sans doute récupéré du Pacifique mais une partie est très probablement d'origine "locale" vu la température de l'Océan (cf. le craquage complet de Joaquin ou Kate les mois derniers... )

    De plus, le mythe continue de courir depuis que c'est c*n de LCM l'ont lâché, mais il n'y a eu aucun, mais alors aucun record de froid, dans les régions arctiques ces derniers mois. C'est la grande douceur qui domine. Toutes les stations de l'Arctique russe baigne dans la grande douceur :

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=200...2&year=2015

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=219...2&year=2015

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=200...2&year=2015

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=206...2&year=2015

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=214...2&year=2015

    http://pogodaiklimat.ru/monitor.php?id=200...2&year=2015

    Idem pour l'Alaska :

    http://pafg.arh.noaa.gov/cliMap/akCliOut.php

    http://pafg.arh.noaa.gov/cliMap/akCliOut.php

    Idem pour le Canada, l'Islande, etc... Il n'y a que la côte Ouest du Groenland et Baffin a être un peu au frais, mais pas de quoi péter trois pattes à un canard :

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=0425...=0&ndays=30

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nuuk#Geography

    http://ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=7132...=0&ndays=50

    https://en.wikipedia.org/wiki/Iqaluit#Climate

    Il faudra que LCM me montre où ils ont vu leur record de froid en Arctique...

    Il a donc fait bien doux un peu partout :

    http://mashable.com/2015/12/28/freak-atlan...k/#BMcgkOSGpaq0

    En attendant, la banquise est à des niveaux records de non extension, avec un déficit de plus d'un million de km² :

    post-3513-1451560657_thumb.png

    C'est bien simple, il n'y a plus de banquise en Barents, et même en Kara l'embâcle est très déficitaire, pire qu'en 2012. La baie d'Hudson vient a peine de terminer son embâcle avec un retard d'un mois, à peine mieux qu'en 2010, l'extension en mer de Béring et en mer d'Okhotsk est déficitaire mais moins lourdement. Il n'y a qu'en baie de Baffin, le seul coin au frais (et non pas dans les records de froid. Il y a une différence entre être 5°C sous la moyenne -être au frais- et 20 ou 25°C en dessous -être dans les records- encore...), où la banquise est proche de la normale.

    Aux USA, le Mississippi connait une crue historique. L'El Nino aide sans doute pas mal, mais malgré tout le Mississippi n'a jamais connu une telle crue en Décembre, et de manière générale le Mississippi n'a pas pour habitude d'être en crue en Décembre :

    http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...r-928-mb-low-hi

    Le Mississippi à Thèbes :

    post-3513-1451561119_thumb.png

    Les évacuations ont commencés :

    http://stlouis.cbslocal.com/2015/12/29/bre...te-immediately/

    Et maintenant, ils peuvent à nouveau prier que le Mississippi ne défonce pas tout dans son cours inférieur ( avec notamment la structure de l'Old River qui a de quoi faire cauchemarder sur un scénario catastrophe si la structure ne tient pas le choc : https://fr.wikipedia.org/wiki/Structure_de_...d'Old_River ). Là encore, ce n'est pas tout à fait dans le schéma El Nino. De plus il est très probable que le Pacifique et le golfe du Mexique extrêmement chaud (et encore, ce n'est rien de le dire...) ont fourni plus d'humidité qu'il n'en fallait. Dallas a atteint un Td de 21.1°C le 26 Décembre.... C'est Dallas, mais quand même. D'où aussi des tornades, et de manière général un temps complétement fou :

    Un petit résumé pour les USA :

    http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...nter-weather-an

    En Europe, on a donc le continent coupé en deux. La moitié Sud connaît une sécheresse historique pour un mois de Décembre, merci la chaleur ensoleillé. L'Ebro est tombé bien bas, et de manière général on est sur des niveaux plutôt typique d'un mois d'Août bien sec que d'un mois de Décembre :

    http://www.publico.es/sociedad/cambio-clim...quia-pleno.html

    http://www.elperiodico.com/es/noticias/med...rcelona-4776959

    Le risque d'incendie est donc maximale en plein Hiver...

    http://www.antena3.com/noticias/sociedad/n...5122200258.html

    http://www.20minutes.fr/societe/1756891-20...us-900-hectares

    Et on va pouvoir aller pisser dans la piscine de Cattenom parce que là ce n'est pas sur Pierre-Percée qu'il faudra compter (EDF va faire une révision des réacteurs à Cattenom d'ailleurs, les différents tranches du réacteur vont être alternativement arrêté l’année prochaine. En plus ils embauchent même sans qualif :whistling: ) :

    post-3513-1451562987_thumb.jpg

    Et pendant que le Sud de l'Europe traverse le désert, le Nord de l'Europe va finir complétement noyé avant la fin de l'Hiver :

    http://www.bbc.com/news/uk-35196493

    http://www.bbc.com/news/uk-35203820

    http://www.theguardian.com/environment/liv...r-british-isles

    Ceci devrait couter l'équivalent de 0.5% du PIB au Royaume-Uni ....

    http://www.independent.co.uk/news/uk/polit...n-a6788316.html

    Des inondations majeures touchent l'Argentine, le Paraguay, l’Uruguay, et le Brésil :

    http://www.eltiempo.com/multimedia/fotos/i...ruguay/16469205

    http://www.univision.com/noticias/inundaci...0-000-evacuados

    El Nino est probablement en cause :

    http://www.elmundo.es/ciencia/2015/12/30/5...32088b4660.html

    Mais l'extension des inondations est assez inhabituelle, le Brésil est plutôt au sec durant un événement El Nino. Eux aussi ont eu leurs lots de tornades :

    http://metra-noticias.blogspot.fr/2015/12/...-norte-del.html

    Il y a encore un tout petit peu d'équilibre qui se fait, avec des températures déficitaires du coup vers le Sahara et jusqu’en Inde :

    http://www.ndtv.com/india-news/cold-condit...-punjab-1260978

    Mais aller chercher quelques degrés sous la normale alors qu'ailleurs on explose les records montre le côté pathétiquement désespéré de cet ultime manifestation du froid. Cependant, en Afrique, c'est la sécheresse qui menace (même si en Éthiopie, il est vrai que la sécheresse et la famine sont permanentes :lol2: )

    http://allafrica.com/stories/201512300897.html

    http://www.bloomberg.com/news/articles/201...llions-affected

    Il ne faudra pas compter sur l'Antarctique pour améliorer le tableau général :

    post-3513-1451568635_thumb.png

    L’Australie est en flammes, mais là c’est moins exceptionnel cependant :

    http://www.skynews.com.au/news/top-stories...t-over-yet.html

    http://www.theguardian.com/australia-news/...ears-to-recover

    Le mois de Décembre sera probablement le mois le plus chaud au niveau global, avec une anomalie qui devrait être à nouveau aussi forte que celle de Novembre et Octobre :

    post-3513-1451563405_thumb.png

    Et pour rappel, on avait eu un mois d'Octobre et un mois de Novembre historique, avec une température globale qui explose, des records à gogo un peu partout, des fortes inondations dans le Sud-Est de l'Inde, des inondations côtières sur la façade Atlantique des USA, etc... Bref, on est à la catastrophe, là maintenant. Ce n'est pas dans 40 ans que le RC se fera sentir. Cette année est rendue plus extrême encore par l'événement El Nino évidement, mais on a également les conséquences du RC qui sont manifestes.


  21. http://www.skepticalscience.com/why-we-nee...15C-target.html

    At the same time, the targets are so ambitious that many climate analysts are rolling their eyes. The agreement aims to limit warming to “well below” 2°C above pre-industrial levels, and recognizes that avoiding 1.5°C of warming “would significantly reduce the risks and impacts of climate change.” [...] Yet Mr. Gedden and other critics of the Paris Agreement are missing the point of the climate negotiations.

    Bon je ne suis pas un "climate analyst" et je ne roule pas des yeux à la vue de l'accord de Paris, et je ne suis pas vraiment critique de l'accord (c'est juste de la m...e en barre et il n'y a plus rien à critiquer, autant vouloir discuter de la qualité esthétique d'un étron un lendemain de cuite -interdiction de s'essuyer sur les murs :whistling: -) mais bon on va considérer que cette critique peut malgré tout concerner le discours que je tiens.

    In particular, the lower 1.5°C target is a signal to these countries that the world recognizes the existential threat that comes with more warming. [...] The critics are correct in arguing that the world is unlikely to avoid 1.5°C of warming, or even 2°C of warming. Yet to dismiss the targets entirely is to dismiss the needs of countries that are full members of the international climate negotiations.

    D'accord, et là ce n'est pas de l'hypocrisie ??? Je suis désolé pour ce brave intellectuel de "gauche" ; mais là si on traduit en français, cela veut dire que brasser du vent en sachant que c'est parfaitement inutile suffit comme "action".

    Les hypocrites, ceux dont les conduites n'expriment pas les pensées du cœur. Comment traduire pour que ce brave illuminé comprenne ? Hypocrite, ce n'est pas forcément être langue de serpent. Brasser du vent en disant qu'on s'inquiète du problème, tout en sachant que cela est parfaitement vain, est hypocrite aussi. Si nous croyons ce que nous disons sur les nations insulaires, nous nous sortirions les doigts pour faire ce qui est possible pour éviter les 1.5°C, au lieu de brasser du vent.

    Je refais la scène.

    Jean-Charles, l'intellectuel sus mentionné, Gabriel-Athanase, et Manu -un brave gars mais un peu mat quand même- sont dans une grosse bagnole, faisant la nique à la signalisation. Vient que la grosse berline finit dans un platane façon accordéon. Les quatre compères sont tous diversement amochés. Les quatre sortent de la carcasse et se rendent compte qu'ils ont tous divers traumatismes et des hémorragies plus ou moins graves. L'intellectuel sus-mentionné observe la scène, prenant frénétiquement des notes. Le brave Manu, qui était à la place du mort, est le plus mal en point. Il a la jambe pété et est en train de pisser le sang par jet, bref un truc assez moche à voir. Jean-Charles et Gabriel-Athanase tiennent conseil pour savoir que faire. Sur les conseils de l’intellectuel, chacun fumant une clope pour passer le temps, ils s'accordent à dire qu'il faudrait éviter de perdre plus de deux litres de sang chacun si on veut éviter le choc hémorragique, ce qui pourrait conduire à une issue funeste (aux dernières nouvelles, contrairement aux délires de certains intellectuels de "gauche" justement, la mort est un symptôme qui ne se soigne pas encore). Bref, ils regardent Manu et lui tapent sur l'épaule, lui annoncent qu'ils ont l'intention de faire ce qu'ils peuvent pour limiter la perte de sang à 2 litres, et vont s'asseoir sous le platane (lui aussi a vraiment mal la gueule, mais s'inquiétait des arbres est passé de mode depuis longtemps). Pour passer le temps, ils s'en grillent une troisième. Cependant, Manu finit par tousser discrètement et faire remarquer qu'il commence à se sentir vraiment mal. Jean-Charles et Gabriel-Athanase se sentent un peu fatigué -l'hémorragie ? quelle hémorragie ? mais non, c'est sans doute la cuite de la veille cette fatigue. Et puis le prénom de Gabriel-Athanase nous sauvera-. Malgré tout, dans leurs grandes mansuétudes, ils se relèvent quand même et vont voir Manu. Ils discutent alors encore. Jean-Charles et Gabriel-Athanase ont envie d'aller se rasseoir sous le platane pour s'en griller une sixième, mais Manu commence à devenir tout pâle et a tremblé. Il insiste lourdement pour avoir de l'aide. Exaspéré, et de plus en plus fatigués, Jean-Charles et Gabriel-Athanase finissent par dire à Manu qu'ils feront ce qu'ils peuvent pour limiter les pertes de sang à 1.5 litre. Notre intellectuel, la clope dans une main, le stylo dans l'autre, retourne avec les deux compères sous les platanes. Il peut alors écrit frénétiquement que c'est un accord historique. Même si tout le monde sait bien que le brave Manu a déjà perdu 1 litre et qu'il n'y a plus grand-chose à faire pour éviter qu'il ne finisse tout sec vu comment il pisse le sang, cet accord est un signal clair en direction de Manu. Il met en évidence que Jean-Charles et Gabriel-Athanase se sentent profondément concerné par l'état de Manu. C'est juste bête qu'il va y rester quand même... D'accord. Et ma main dans ta gueule pour te remettre les idées en place ?

    By agreeing on the temperature limits, we are officially recognizing the scientific evidence that harm will come with more warming.

    Fantastique. Ils auraient du mettre alors une limite à 1°C dans l'accord de Paris aussi tant qu'à faire, histoire d'en rajouter une couche et dire que oui oui on est très, trèèèès profondément concerné.

    This helps ensure that countries like Kiribati which are most at risk will receive the needed international assistance, a key tenet of international climate policy since the creation of the U.N. Framework Convention on Climate Change in 1992. Though they have not received much attention in the international media, the adaptation, capacity-building, and finance sections are as central to the Paris climate agreement as the sections on emissions and temperature targets.

    Si les Kiribati se retrouvent sous l'eau d'ici la fin du siècle, ce qui est pratiquement certain, l'adaptation ne sera plus vraiment nécessaire... La reconnaissance que plus de réchauffement cause plus de dommages, et que les états insulaires vont se retrouver dans le dur n'est pas nouvelle. Mettre un seuil à 1.5°C juste pour reconnaitre encore plus formellement que c'est le cas, en sachant que le seuil est intenable, est juste débile et hypocrite, vu que tout le monde s'en fout dans les faits :

    http://www.radionz.co.nz/news/national/284...39;-in-kiribati

    Et justifier que viser 1.5°C peut rendre le seuil des 2°C plus facilement atteignable est tout aussi profondément débile. La logique n'est pas sans fondement (qui peut le plus peut le moins...) mais il faudrait déjà que 1.5°C ou même 2°C soit possible. Demander à la Lune d'arrêter de tourner autour de la Terre serait plus réaliste comme objectif.

    post-3513-1451514446_thumb.png

    On est déjà à 0.9°C de réchauffement, on sera à 1.5°C dans 30 ans maxi à moins d'un événement sans précédent dans l'Univers, et ce n'est pas juste de l'extrapolation. Le CO2 n'est pas le seul gaz à effet de serre, si on arrête d'émettre du CO2 on arrête d'émettre des aérosols. Or on a déjà pour 2°C bien tapé de réchauffement assuré si tout les GES s'y mettent. Et les hypothèses délirantes sur le captage de CO2 ou le fait que le seul GES soit le CO2 sont sans fondements. Il n'y aucune méthode connue pour capter du CO2. Et si tant est qu'on en trouve une elle sera obligatoirement un gouffre énergétique monstrueux, donc on ne trouvera pas de méthode. Et il n'y a aucune raisons de penser que pouf, les CFC, HCFC, etc... vont magiquement disparaitre quand on arrêtera les émissions, laissant le climat se relaxer gentiment vers un équilibre CO2 - T. Même dans ce cadre d'hypothèses surannées, on devrait être à zéro point zéro en 2040 quand on atteindra 1.5°C pour laisser la relaxation CO2 - T se faire. Même en admettant que notre brave intellectuel travaille dans ce cadre d'hypothèses délirantes, il doit bien admettre qu'on a jusqu'à 2040 pour terminer à zéro point zéro si on veut éviter 1.5°C de réchauffement. Il faudra m'expliquer comment il peut encore y croire.

    http://www.nature.com/news/is-the-2-c-worl...fantasy-1.18868

    En plus il n'y a aucun accord contraignant. La seule contrainte, c'est la transparence, celle de dire tout haut, où je pollue. Tu parles d'une contrainte... Cela fait 40 ans que les pays polluent à tout crin sans n'avoir jamais rougi de honte, on se demande pourquoi magiquement avec cet accord, la procédure de révision tout les 5 ans fera mourir de honte la Chine ou les USA... En plus l'accord ne doit pas entrer en vigueur de suite. L'eau aura encore le temps de couler sous les ponts avant que les États ne se décident à se bouger dans les faits, et non juste en bavant un accord vide.

    Yet Mr. Gedden and other critics of the Paris Agreement are missing the point of the climate negotiations. The issue facing international negotiators is not the statistical odds of staying within stated temperature limits. The issue is what happens if we do not.

    C'est là que Jean-Pierre Dupuy a tort, finalement. On est déjà à la catastrophe, là maintenant. Mais même en étant à la catastrophe, on refuse encore d'y croire et de faire tout ce qui est possible avec la dernière des énergie pour éviter de passer d'une catastrophe à une espèce de ground zero planétaire. Encore aujourd’hui on a la preuve, on préfère rejeter la faute sur El Nino ou autre plutôt que sur le RC :

    https://www.google.com/search?q=el+nino&amp...Wf7BjoQ_AUIBygB

    https://www.google.com/search?q=el+nino&amp...=global+warming

    https://www.google.com/search?q=el+nino&amp...=climate+change

    https://www.google.co.uk/search?q=global+wa...ICCgC&dpr=1

    https://www.google.co.uk/search?q=global+wa...=climate+change

    https://www.google.co.uk/search?q=global+wa...s&q=el+nino

    https://www.google.com/search?q=cambio+clim...h=983&dpr=1

    https://www.google.com/search?q=cambio+clim...s&q=el+nino

    https://www.google.com/search?q=cambio+clim...=es&tbm=nws

    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=changem...off&tbm=nws

    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#newwindow...s&q=el+nino

    https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#newwindow...ment+climatique


  22. D'ailleurs, comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seul, le CO2 est en train lui aussi d'exploser si je puis dire. Comme le disait Anouilh, et voila, le ressort est bandé, cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul. C'est propre la tragédie :

    http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/weekly.html

    La dernière semaine, le CO2 est monté de 3.68 ppm ( ! ) par rapport à la même semaine de 2014, et la hausse de Décembre sera sans doute vers 3 ppm. Alors que la moyenne annuelle de hausse était récemment plutôt autour de 2 à 2.5 ppm par an. En effet, durant El Nino, la hausse de CO2 est généralement plus forte. L'Océan plus chaud dégaze plus de CO2, l'Indonésie en flammes rejette du CO2. À ce niveau c'est quand même violent cependant... Même si El Nino aide probablement bien, les rétroactions du cycle du carbone sont très probablement positives indépendamment de l'ENSO, et maintenant qu'on a lancé l'infernale machine elle n'est pas prête à s'arrêter. Bon avec le pic pétrolier en cours les émissions commencent à caler ( http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...mp;#entry505196 et l'EIA vient d’admettre dans le STEO de 2015 du bout du bout des lèvres que la production en 2016 n'arrivera plus à augmenter sans pour autant le dire explicitement : post-3513-1451484952_thumb.png . La production a atteint un pic cet été de 96 millions et quelques de barils par jour, et ce niveau ne devrait pas être dépassé en 2016 ). En effet, les émissions en 2015 ont légèrement reflué par rapport aux niveaux de 2014 :

    post-3513-1451485223_thumb.png

    Cependant, l’optimisme qui découlerait de la mauvaise lecture de ces chiffres doit être modéré. En premier lieu, c’est la crise économique qui engendre la baisse des émissions, et non l'inverse (et une quelconque volonté politique n'a rien à faire là dedans, cela fait 40 ans qu'on nous parle d'écologie, il n'y a pas de raisons que pouf tout d'un coup il se soit passé un truc magique en 2015). Pour illustrer, le commerce mondial est totalement décédé :

    http://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND

    Plus bas que ça ce n'est plus possible... La baisse de la consommation de pétrole et du charbon est lié au pic pétrolier est précède la crise économique, les relations de causalités ne marchent pas encore contre le temps :

    http://ourfiniteworld.com/2015/12/21/we-ar...ergy-to-fix-it/

    D'autre part, malgré le fait qu'on soit actuellement au pic pétrolier ne changera pas grand chose au fait qu'on émet toujours suivant le pire des scénarios d'émissions. Cela finira bien par baisser forcément, mais bon là c'est déjà un peu mort pour rester sous 1.5°C voire même sous les 2°C.

    Enfin, il n'y a aucune volonté politique de faire baisser les émissions. Le plus comique est la COP21, qui finalement est arrivé à un accord (j'ai pu pensé que ce serait un échec du type, il y n'y aurait pas d'accord ; mais il est vrai qu'à la réflexion dès le début de la COP je me suis dit que finalement le plus probable serait un échec façon vient là que je te bourre le cul de paille). On est déjà à 0.9°C de hausse sur le préindustriel, il y a déjà assez de CO2 pour aller à 1.3 ou 1.4°C même si on arrête tout demain (du genre demain, pas dans 5 ans...), et il y a déjà assez de gaz à effet de serre pour aller à 2°C. Parler d'un seuil à 1.5°C est juste absurde. Il faut peut-être être ambitieux et viser haut dans la vie ; mais souhaiter que n'advienne pas un événement qui adviendra peu importe notre volonté c'est de la folie furieuse. En plus, à part des déclarations d'intentions, le texte de la COP21 est vide de chez vide. Et forcément, comme tout le monde joue à qui sera le plus con, on peut parier qu'on en trouvera bien pour nous dire que la volonté politique a fait baisser les émissions et précipiter la crise économique. Sauf que la volonté politique n'a rien à foutre là dedans vu que cela fait 40 ans que l'on brasse du vent pour rien. La baisse des émissions et la crise économique est juste la manifestation du pic pétrolier.

    D'autre part, la fin des émissions implique aussi la fin des émissions des aérosols. En pratiquant la masturbation intellectuelle, on peut toujours limiter le problème au seul CO2. Dans ce cadre complétement faux de réflexion, on peut dire la chose suivante. Le plus probable est effectivement qu'à la cessation des émissions, les températures se stabiliseront à peine au dessus du réchauffement atteint à ce moment. Par exemple, demain le virus de la peste, de la grippe et d'ebola s'accouple pr donner un super virus qui décime l'humanité en une semaine. Bon, et bien le CO2 baissera alors doucement pour rejoindre un équilibre vers 1°C de réchauffement et 360 ppm de CO2 (à la louche). Sauf qu'il y a les aérosols, les rétroactions positives du cycle du carbone, et tout le tremblement. Bref, tout ce qui fait qu'une fois le ressort bandé, cela n'a plus qu'à se dérouler tranquillement, la pierre de la tragédie nous passant dessus. On a pour 0.35 W/m² actuellement de forçages dû à des agents qui n'ont aucun, mais alors aucun, cycle. Pas un puits, pas une source, rien nada, que dalle. Juste la patience et la foi, du genre celle qui fait attendre quelques milliers d'années. Ce sont des molécules artificiels tel que CFCs, HCFCs, etc... Rien qu'avec eux, le réchauffement aura largement le temps de se poursuivre avant de s'équilibrer. Par là dessus on rajoute les rétroactions du cycle du carbone. Au total, si l'humanité se fait décimer dans la semaine qui vient, on est déjà assurer d'atteindre les 1.5°C d'ici la fin du siècle. Par là dessus on rajoute le fait qu'il est plus probable que les émissions mettront un peu de temps pour redescendre, et on arrive à la conclusion que tenir ne serait ce que 2°C est déjà tout à fait impossible.

    Enfin pour bien terminer, le CO2 n'a pas atteint de tels niveaux depuis des millions d'années. Cela implique que les organismes ne sont pas prêt à vivre avec des fortes concentrations de CO2. Des effets adverses sont certains à partir de 1000 ppm de CO2 environ, mais même dès 600 ppm cela pourrait poser problème :

    http://www.skepticalscience.com/how-sapien...centration.html

    Sachant qu'en plus cela pourrait être pire que cela. Étant donné que personne ne vit en permanence dans une ambiance à 600 ppm, on n'est pas bien sûr de savoir les effets. Même si c’est peu probable, on ne peut pas exclure le risque d'un "stress CO2" avec une acidification du sang faible mais permanente durant la vie, qui use prématurément les organismes, pour des valeurs relativement basses de CO2 (dès 600 ppm).


  23. Hier, je suis passé au Parc Sainte-Marie à Nancy. Il est en centre ville donc relativement protégé, mais cela fait peur quand même.... Le noisetier local a déjà une montée de sève :

    D'ailleurs j'ai essayé de regarder un peu pour trouver ce qui pourrait se passer après, mais là c'est le flou total. Le charme qui commençait à peine, avec les bourgeons un peu gonflé, devrait peut-être pouvoir attendre le printemps si le temps redevient plus frais et sombre ( ? ). Alors que le noisetier lui est pratiquement débourré (manque plus qu'une petite feuille qui pointe et il est officiellement débourré le machin), je ne sais pas comment il va pouvoir gérer. Parce que du coup il se retrouve à rentrer dans le cycle végétatif en Décembre. Si le froid ne l'abîme pas trop (on va espérer que le jet ne craque pas son slip sur l'Atlantique....), je ne sais même pas comment il va pouvoir faire durant le Printemps / Été ???? il n'aura pas la possibilité de refaire un autre cycle végétatif d'ici Avril, alors il risque de se retrouver comme un con au milieu du gué. Chais pas où on y va, mais là on y va. En plus ce n'est pas le seul, pas le courage de me faire tout les arbres de Lorraine, mais le mélange températures douces et ensoleillement excédentaires est explosif, on a un temps d'Avril en Décembre après le pseudo coup de froid de Novembre. Habituellement, quand il fait doux il ne fait pas vraiment Soleil en Décembre, ce qui fait que les arbres continuent de pioncer. Emmanuel Leroy Ladurie peut nous rassurer avec ses fraises en Décembre, mais là on se prend un truc sans précédent.


  24. Mais pour continuer à radoter sur le même sujet, il faut savoir, et j'insiste je sais mais cela ne fait pas de mal :whistling: que la NAO- c'est plus un problème de position Nord / Sud du jet, qu'un jet qui fait des boucles et des loopings sur l'Atlantique. On peut avoir des creusements importants en NAO- et un jet sous stéroïdes en NAO- tendu de la Caroline au Sahara, ce n'est pas forcément contradictoire. Le fameux 31 Décembre 78, il y avait 80 km/h en rafales d'Ouest à Bordeaux, pendant qu'il y avait 60 km/h en rafales d'Est à Uccle et 70 km/h à Hamburg sous la neige (ach, schneeeekatastrophe :lol2: ). Ce n'est pas encore la tempête mais cela commence à booster quand même... Ici les modèles cherchaient clairement la NAO- mais aucun modèles ne l'a trouvé (ou alors très temporairement, pendant 24h, max 48h cela dégoulinait sur certains scénarios. Mais ces scénarios y allaient à reculons et dès que possible l'Atlantique venait tout fracasser). En attendant, ici on a encore un cas de creusement possible Lundi et Mardi, qui pourrait faire son petit effet.

    On aurait pu effectivement, cela cherchait à déferler cycloniquement sur l'Atlantique, la MJO aurait pu aider, la transition NAO+ -> blocage -> NAO- est un grand classique, mais non cela ne veut pas. Le supplice de tantale, tu la vois, tu la vois, tu la vois, et ben non dans ton cul, ce sera l'Atlantique. Il y a des tas de raisons pour lesquels le jet refuse de descendre vers le Sud, qui vont sans doute de considérations très générales sur le fait que la cellule de Hadley est particulièrement étendue cette année, à des considérations plus spécifiques et immédiates comme la crête Ouest américaine. C'est pour cela que je ne suis guère confiant sur la possibilité d'un jet très au Sud, et je pense qu'il faut plus espérer voir le jet nous faire le grand 8 sur l'Atlantique pour ramener du froid.

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