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cumulonimbus

Nouvelle cartographie des extrêmes de température

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La cartographie des extrêmes a été une nouvelle fois mise à jour, pour y introduire les records de décembre 2015. En outre, cinq nouvelles stations ont été introduites, une station située en Belgique (Spa) et quatre stations frontalières (Dunkerque, Lille, Luxembourg et Maastricht). Cela permet désormais d’avoir une couverture quasi-complète du territoire belge en matière de records de température.

Désormais, nous disposons de onze longues séries qui commencent en décembre 1953. Quelques séries encore plus longues ont été ramenées à la période décembre 1953-décembre 2015 pour que toutes les séries soient parfaitement comparables entre elles. Pour Rochefort par exemple, nous avons de bonnes garanties d’homogénéité à partir de 1952 (il existe une rupture au niveau des maxima en 1951, décelée par la méthode statistique, mais dont la raison est encore inconnue). Toutefois, le fait de ne pas prendre en considération 1952 et 1953 (décembre excepté) pour cette station n’enlève qu’un seul record, celui de juillet 1952 avec 37,1°C le 6. Par ailleurs, certains anciens records sont de toute façon mis en commentaire en dessous des tableaux si leur indice de fiabilité est suffisant.

Par région climatique, nous avons donc les longues séries suivantes :

Pour le littoral : Dunkerque (FR), représentative aussi pour l’ouest de la côte belge, aux abords immédiats de l’eau

Pour l’ouest de la plaine flamande : Beitem (Roulers) et Eeklo

Pour le centre de la plaine flamande : Deurne (Anvers)

Pour l’est de la plaine flamande : Maastricht (NL), représentative surtout pour l’est de la Campine

Pour le centre du pays : Beauvechain

Pour le centre-est du pays (plateau hesbignon) : Bierset (Liège)

Pour le Hainaut : Lille (FR), surtout représentative pour la région de Tournai et de Mouscron

Pour les contreforts de l’Ardenne (vallée) : Rochefort

Pour l’Ardenne (plateaux) : Saint-Hubert

Pour les Hautes-Fagnes : Mont-Rigi

Pour la Gaume : Luxembourg (LU), représentative pour les parties plus hautes de la Gaume et pour la région d’Arlon

La longue série de Kleine Brogel (Campine) n’a pas été prise en compte ici, car il existe une rupture d’homogénéité en 1992 à cause d’un changement environnemental (abattage d’arbres).

La longue série de Virton (Gaume) a certes été reprise, mais à titre indicatif car elle est incomplète et se termine déjà en 2006.

Pour l’Entre-Sambre-et-Meuse, nous disposons d’une série un peu moins longue, mais encore très intéressante car commençant en octobre 1965 : Dourbes.

Pour Uccle (Bruxelles), la série n’est vraiment exploitable qu’à partir de février 1968 (utilisation malheureuse d’un abri non conforme avant cette date). Plusieurs correctifs ont déjà été expérimentés pour homogénéiser la série, mais les résultats ne sont pas encore tout à fait probants en ce qui concerne les températures au jour le jour (et donc les extrêmes). Pour les moyennes par contre, calculées notamment pour suivre l’évolution climatique, les correctifs sont bons car les sous-estimations et surestimations s’annulent les unes les autres au bout d’un temps relativement court.

À côté de ces longues séries, nous disposons d’un bon nombre de séries plus courtes (30-35 ans, parfois près de 40 ans) qui viennent compléter les longues séries précitées. En outre, pour chacune des séries (longues ou courtes), les extrêmes ont également été déterminés à partir de 1988 (dernier saut climatique connu) pour en faire la cartographie de notre climat « réchauffé » actuel (présentée en premier d’ailleurs). Grâce à cela, tous les records assez récents deviennent comparables sur un grand nombre de stations. La mise à jour des toutes dernières années n’est cependant pas intervenue partout.

Nous avons donc au final une quarantaine de stations, qui peuvent être réparties comme suit par région climatique :

Littoral : Dunkerque (FR), Middelkerke, Knokke

Ouest de la plaine flamande : Beitem, Eeklo, Kruishoutem, Moerbeke

Centre de la plaine flamande : Stabroek, Deurne, Sint-Katelijne-Waver, Zaventem

Est de la plaine flamande (Campine) : Geel, Gorsem, Koersel, Kleine Brogel (à partir de 1993), Meeuwen, Lanaken, Maastricht (NL)

Centre du pays : Uccle, Beauvechain

Région liégeoise : Bierset, Liège-Monsin

Hainaut : La Hestre, Gosselies, Néchin, Lille (FR)

Entre-Sambre-et-Meuse + Famenne : Florennes, Dourbes, Hastière, Malonne, Rochefort, Ciney

Haute Belgique (province de Liège) : Spa, Hockay, Elsenborn, Mont-Rigi

Haute Belgique (province de Luxembourg) : Nadrin, Libramont, Saint-Hubert

Gaume et sud de l’Ardenne : Arlon, Luxembourg (LU)

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La cartographie des extrêmes a été réactualisée, avec pas mal de stations incluant déjà août 2016.

 

Cb

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Bonjour,

 

Etant inscrit sur ce forum depuis ma plus tendre enfance, je viens de tomber sur ce topic qui m'intéresse particulièrement.

 

Je suis en ce moment en dernière année de master en statistiques et biostatistiques à la Louvain School of Statistics, Biostatistics and Actuarial science (LSBA) à Louvain-La-Neuve et je prépare justement un mémoire à propos de "Temporal analysis of extreme values from climatological data", et qui pourrait probablement déboucher sur une thèse si mes analyses sont convaincantes.

La base du mémoire serait donc les "valeurs extrèmes", un domaine en statistique mais qui a d'importantes applications en météorologie (ou en finance, en assurances,...).

 

Mon objectif serait enfaite de pouvoir quantifier l'évolution des valeurs extrêmes (des minimas et maximas des t°c, par exemple), et de leur amplitude afin de pouvoir expliquer (ou non) d'une certaine manière le réchauffement climatique, car on sait (selon diverses sources que je n'ai plus ici sous la main, mais je pense que ce résultat doit être assez connu ici...) que les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les t°c ou précipitations extrêmes, surviennent plus et avec une amplitude plus large en ces temps de "réchauffement climatique".  Même si encore une fois, la significativité statistique et la frontière du lien de cause à effets est en général encore assez poreuse...

La partie "applications" de mon mémoire est donc fort large et n'est vraiment restreinte. Je pourrais aussi essayer d'analyser le lien de cause à effets de certains de ces extremas avec le "réchauffement climatique".

 

A priori, le cadre serait uniquement univarié et la modélisation serait paramètrique dont l'inférence se ferait de manière bayésienne ou fréquentiste (vraisemblance).

 

Bref, tout ça pour dire que si vous êtes "intéressés" (je pense notamment à Paix qui avait l'air d'avoir une grosse connaissance statistiques et en climatologie, mais je vois qu'il est partit?), ou si vous avez des références, articles ou autres faisant référence à ce domaine, n'hésitez pas !

D'ailleurs mon post était initialement pour te demander "cumulonimbus" où tu avais trouvé toutes tes données de t°min et t°max ? Pour la Belgique principalement, cela m'intéresserait fortement de pouvoir les utiliser, surtout si l'historique est assez long  ! Je pourrais, s'il en est, bien sûr poster mes "résultats" ici.

Pour le moment je me base sur les bases de données gigantesques et mondiales : http://berkeleyearth.org/analysis-code/

Mais étant donné que nous sommes en Belgique, il pourrait être intéressant d'utiliser des données qui sont belges..... (et, de ce fait, ne plus trop axé le mémoire sur le "réchauffement climatique" mondiale)

 

Un grand merci !

Modifié par proto4426

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Bonjour proto4426,

 

Une grande partie de ces données proviennent de la bibliothèque de l'IRM. Cette bibliothèque n'est pas accessible au grand public et n’est pas visible de l'extérieur. Mais en allant à l'accueil de l'IRM avec un projet (le mien ayant été bien plus petit que le tien), on indique facilement où se trouve cette bibliothèque et l'IRM ne fait aucune difficulté pour pouvoir y accéder.

 

Pour ma part, j'y suis déjà inscrit depuis... 1982 !

 

En outre, le Bureau de climatologie (Pascal Mormal) est souvent disposé à aider, mais ils sont limités par le règlement de l'IRM quant aux données payantes ou gratuites.

 

Pour ce qui concerne les données présentes dans le cartographie des extrêmes :

 

Les séries commençant en 1984 sont issues des Bulletins mensuels – Observations climatologiques – Parties I et II qui sont publiées depuis janvier 1984. Certaines séries ont pu être prolongées jusqu’à septembre 1983 grâce aux bulletins Metagri qui ont débuté à ce moment-là. Avant les Metagri, des bulletins quotidiens ont été publiés et sont disponibles dans la bibliothèque depuis janvier 1976. Quelques stations des anciens bulletins ont été reprises dans les Metagri, ce qui a permis de prolonger les séries jusqu’au 1er janvier 1976. C’est le cas, par exemple, pour Florennes qui est reprise tant dans les anciens bulletins quotidiens que dans les Metagri et les bulletins mensuels actuels.

 

Les bulletins quotidiens puis les Metagri sont disponibles en bibliothèque jusqu’en 2004. Pour des dates ultérieures, il faut aussi s’adresser au Bureau de climatologie. Les bulletins mensuels, quant à eux, sont disponibles jusqu'en 2015 (consultables généralement avec une petite année de retard par rapport à la date actuelle).

 

Les longues séries débutant en décembre 1953 proviennent de stations reprises dans les Daily Data de l’ECA&D qui ne sont malheureusement plus accessibles depuis un certain nombre d’années. Il s’agit essentiellement d’aéroports et d’aérodromes comme Bierset, Beauvechain, Deurne, etc. En plus de cela, des données de stations comme Eeklo, Beitem et quelques autres stations ont été disponibles.

 

Certaines valeurs manquantes ont pu être complétées par les observations synoptiques – avec la prudence qui s’impose – publiées sur des sites d’accès général comme Ogimet, Infoclimat et Météociel.

 

Pour des études de grande précision, il faudrait cependant bien se renseigner sur l’homogénéité des données. Pour ma part, j’ai apporté une grande attention pour éviter, tant que faire se peut, toutes les discontinuités liées à des déplacements de station ou des changements de méthode de mesure. J’ai cependant conservé les séries de Bierset et de Zaventem où il y a certes eu un déplacement de station, mais avec des incidences minimes.

 

Pour la station d’Uccle, il faut faire très attention au changement d’abri intervenu en février 1968. Diverses méthodes d’homogénéisations ont été expérimentées, mais si les résultats sont très probants pour les moyennes (les erreurs négatives et positives se compensant), ils demeurent cependant relativement imprécis pour les températures au jour le jour et donc, fatalement pour les extrêmes. La raison pour laquelle je ne reprends les données d’Uccle qu’à partir de 1968. (À noter que le même problème se pose pour Paris-Montsouris).

 

La série la plus longue exploitable est celle de Rochefort, où les données sont fiables et (pratiquement) homogènes par rapport à celles d’aujourd’hui depuis la fin des années 1920. Avant cela, cependant, il existe des incohérences, notamment matérialisées par les 37,7°C de mai 1922 et les 38,8°C de juillet 1925, très probablement liées à l’installation d’un mauvais abri vers 1910 et enlevé quelque part à la fin des années 1920 (absence de métadonnées précises).

 

La qualité et l’homogénéité des très anciennes données peut être (en partie) vérifiée dans l’ouvrage de L. Poncelet et H. Martin « Esquisse climatographique de la Belgique » qui comporte pas mal de métadonnées.

 

Dans les publications disponibles en bibliothèque, seules les stations d’Uccle et de Rochefort figurent tant dans les anciens bulletins mensuels (1928-1983) que dans les nouveaux (à partir de 1984). Il est cependant probable que d’autres stations (comme par exemple Liège-Monsin) disposent de séries bien plus longues, mais dont une partie n’a pas été publiée.

 

Toutes les séries sont présentes sous deux formes : la série complète et la série depuis 1988, qui isole les données générales disponibles de celles qui sont affectées par le réchauffement climatique actuellement en cours.

 

Enfin pour finir, les données publiées sur des sites européens et mondiaux doivent être passées au peigne fin quant à d’éventuelles inhomogénéités car les ruptures n’y sont souvent pas signalées. Pour Uccle, par exemple, on retrouve dans une même série des données mesurées sous abri ouvert (désormais considérées comme non conformes, différences jusqu’à 2°C certains jours d’été) et des données mesurées sous abri fermé (conformes, mesurées depuis 1968). De même pour Maastricht, un important déplacement de la station en 1952 n’a (la plupart du temps) pas été pris en considération dans les sites de données internationaux, mêmes sérieux.

 

Voilà. J’espère que j’ai répondu à tes questions.

Modifié par cumulonimbus

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Un tout tout grand merci pour ta réponse plus que détaillée... !!!!

 

Je vais aller voir avec l'IRM alors après avoir regardé ce qu'en disent les personnes chez earth&life à LLN dont je viens d'apprendre l'existence.

 

Encore merci pour ces infos intéressantes !!

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La cartographie des extrêmes vient d'être actualisée (1er octobre 2017).

 

Pour les stations reprises dans les bulletins quotidiens, l'actualisation va pratiquement jusqu'au jour d'aujourd'hui.

 

Pour les stations reprises dans les bulletins mensuels, les données sont disponibles jusqu'en juin 2016 (dernier bulletin publié).

 

Malheureusement, certaines stations ont cessé d'être opérationnelles. La date de fin correspond alors aux dernières données disponibles. 

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Salut Cumulonimbus,

 

Je me demandais si tu envisageais de mettre tes données à jour prochainement?

Je me doute que ça doit représenter un gros travail de bénédictin... j'en profite pour te remercier et te féliciter pour le travail fourni!

 

Bien à toi,

Poplecerf

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Le 05/07/2019 à 15:12, Poplecerf a dit :

Salut Cumulonimbus,

 

Je me demandais si tu envisageais de mettre tes données à jour prochainement?

Je me doute que ça doit représenter un gros travail de bénédictin... j'en profite pour te remercier et te féliciter pour le travail fourni!

 

Bien à toi,

Poplecerf

 

Merci beaucoup. ?

 

Une mise à jour est prévue pour septembre.

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Cette cartographie des extrêmes ne sera plus mise à jour. Elle restera ainsi un reflet de la première phase du réchauffement climatique dans nos régions. Notamment la partie concernant les séries commençant en 1988 (après le premier saut climatique) constituent, jusqu'en 2017, des séries trentenaires entièrement incluses dans cette phase. Si l’on ajoute à cela les longues séries des stations où celles-ci sont disponibles, nous avons une bonne image de ce que notre climat a été capable de faire avant et au début du réchauffement climatique.

 

Ces séries ont l’avantage ne ne pas reprendre les valeurs complètement folles des années 2018, 2019 et 2020.

 

Une autre cartographie des extrêmes, dont la philosophie reste encore à déterminer, sera réalisée dans le courant de l’année 2021. En tout cas, utiliser des séries linéaires pour déterminer l’exceptionnalité d’un événement n’a plus beaucoup de sens dans un climat qui change aussi rapidement que celui que nous connaissons actuellement.

Modifié par cumulonimbus

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