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sirocco

vague de chaleur humide

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Bonjour à tous,

Un de mes copains s'est rendu l'été dernier en vacances dans la ville de New-York. Il m'a expliqué que la ville avait subit pendant ses vacances une vague de chaleur intense et que cette canicule était bien plus insupportable que celle que nous avons connu cette année-ci ou pendant la forte canicule de 2003 ; en effet, le taux d'humidité élevé dans l'air associé à des températures caniculaires rendait l'atmosphère irrespirable.

J'aurais aimé savoir si une pareille vague de chaleur humide est possible chez nous;c'est vrai qu'il nous arrive de temps à autres de connaitre du temps chaud et humide (pour ne pas dire lourd !), mais cela n'est jamais si intense ni ne dure si longtemps comme à New-York.

Merci d'avance.

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ce que tu dis la me rappelle étrangement la période d'examens en juin 1996...

il faisait très chaud,pas de vent,humidité aussi élevée,l'impression était insupportable! pas l'ombre d'un nuage,et cela a duré 1 semaine je pense,c'était horrible...et rien de semblable à 2003 et 2006 (pas l'oublier celui-là),car pour ces 2 années,l'air était le plus souvent très sec et chaud sauf à l'arrivée d'un temps plus orageux.

vais aller voir sur les archives tiens!

(j'ai rectifié la date,c'est début juin 96...)

Modifié par sneeuw

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Une vague de chaleur humide est tout à fait possible en Belgique, mais elle n'apparaît généralement pas dans les records. Le temps caractéristique qui accompagne la chaleur humide comporte des températures de 28 à 32°C en journée et autour de 20°C au petit matin, parfois plus. En raison de l'humidité, il y a toujours une quantité importante de cumulus, dont le développement vertical dépend toutefois de l'instabilité en altitude. Une couche de stabilité peut totalement empêcher la formation d'orages. On note souvent aussi des altocumulus et des cirrus, tandis qu'une certaine brume, à la fois poussiéreuse et humide, contribuera à donner une ambiance blanchâtre. En effet, les cumulus ne trancheront pas nettement avec un ciel tout bleu (sauf si l'air humide est vraiment très instable - avec nombreux orages dans ce cas).

La chaleur humide se manifeste le plus souvent lorsque des courants méridionaux font suite à une longue période de temps pluvieux lié à des courants d'ouest. Le sol est encore "détrempé" et toute l'humidité n'a pas encore été chassée de l'air non plus.

De brusques conditions anticycloniques après une période pluvieuse peut donner les mêmes résultats, avec en plus un étalement des cumulus et une atmosphère grise. Les températures seront toutefois quelque peu freinées dans leur hausse.

Une pénétration d'air de nord-ouest sur une mince couche en-dessous d'une masse d'air très chaud de sud peut aussi donner de la chaleur très humide. En effet, la température ne baisse que de quelques degrés, alors que toute l'humidité reste prisonnière dans cette mince couche sous une inversion. Dans ce cas-là, il n'y aura pas de cumulus, mais juste de la brume. Le léger soulèvement de la masse d'air chaude au-dessus peut toutefois donner naissance à des altocumulus floccus ou castellanus. Cette situation se produit en général lorsqu'une dépression thermique se forme dans l'air très chaud sur l'Espagne ou la France, puis remonte vers les Pays-Bas ou le nord de l'Allemagne, nous plaçant ainsi dans un faible courant de nord-ouest de surface (parfois dans les "spanish plumes").

On a observé des périodes de chaleur humide en août 1974, en juin 1982, en août 1984, en août 1992 pour ne citer que quelques exemples. Toutefois, comme des valeurs voisines de 35°C n'ont été observées dans aucun de ces cas, ils ne figurent pas parmi les grandes vagues de chaleur.

Cumulonimbus

Modifié par cumulonimbus

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Un tout grand merci pour tes explications Cumulonimbus. Donc si j'ai bien compris, c'est surtout quand la Belgique est sous l'influence d'une masse d'air chaud (type subtropical ou continental) avec une humidification de l'air par un courant de nord-ouest (je crois me souvenir que cette situation s'est produite un jour ou deux pendant la canicule de 2003).

Mon père m'expliquait qu'en Italie, à la station balnéaire de Rimini sur la côte adriatique, il y régnait souvent une chaleur moite et désagréable et ceci beaucoup plus souvent que chez nous en Belgique;je n'y suis jamais allé mais je pensais plutôt que ces regions méditérranéennes étaient surtout réputées pour leur agréable chaleur sèche pendant la saison estivale...un peu bizzare non !

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Bonjour Sirocco,

Je connais bien le climat de Rimini, qui est un climat complexe et quelque peu atypique pour la Méditerranée. En effet, plusieurs zones climatiques y convergent. Notamment, il existe un climat continental paradoxalement humide sur toute la plaine du Pô dont l'extrémité sud est justement Rimini. En hiver, les températures y sont comparables à la Belgique, voire plus froides, alors qu'en été, il y fait très chaud. Toutefois ces terres très basses sont imprégnées d'eau notamment en raison du delta du Pô et des nombreuses lagunes le long des côtes, dont la plus connue est celle de Venise, mais il y en a aussi aux alentours de Ravenne.

Les vents dominants d'ouest et de nord-ouest font que le climat continental s'étend jusqu'à la côte, un peu comme à New York. Les environs immédiats de la mer connaissent toutefois en été un régime de brises de mer et de terre. Comme l'Adriatique a à peu près les mêmes températures que la Méditerranée, il y a en même temps une forte influence méditerranéenne à Rimini. Plus au sud, à partir d'Ancône, le climat devient tout à fait méditerranéen.

À Rimini toutefois, l'influence de la plaine du Pô reste très forte, avec un surplus d'humidité. En plus, la brise de mer forme une faible inversion, ce qui favorise l'emprisonnement de l'humidité dans les couches basses de l'atmosphère.

Toute la côte adriatique nord, de Venise à Rimini (et Riccione et Cattolica) a tendance à être fort brumeuse. Seul un renforcement de la brise de mer à la suite d'une circulation générale d'est amène suffisamment de turbulence pour faire lever la brume. Les locaux nomment ce vent justement "sirocco" en reprenant la siginification originale de ce mot : vent d'est.

La chaîne des Appenins jouent un grand rôle aussi. À l'avant des dépressions, les vents de sud et de sud-ouest subissent un effet de foehn et deviennent très chauds (38-39°C en été) en abordant l'Adriatique. Ce vent est nommé là-bas "garbino" (les touristes croient souvent que le sirocco est ce vent-là en raison de sa chaleur, mais il s'agit d'une confusion). Le garbino est en théorie très sec, mais il arrive souvent qu'il entre en compétition avec la brise de mer et que les deux masses d'air se mélangent. Dans certains cas, on garde la chaleur de l'un et l'humidité de l'autre, ce qui donne des journées étouffantes. Il y en a en général deux à trois par mois d'été normal. On observe parfois encore des 33-34°C à 11 heures du soir.

C'est vrai que ce phénomène est quelque peu comparable à ce que j'ai décrit pour la Belgique avec le vent de nord-ouest dans les basses couches, avec la différence toutefois que les températures à Rimini sont nettement plus élevées.

Cumulonimbus

Modifié par cumulonimbus

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