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Différences entre vents au sol et en altitude

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Bonjour,

Depuis plusieurs jours (du moins en Hainaut occidental), le vent au sol vient du N-NE. Par contre, les précipitations viennent du S-SE. Or, les cartes de prévisions que chacun d'entre-nous consulte régulièrement nous montrent des situations atmosphériques à des altitudes généralement de 500 ou 850 hPa. Sur quels types de cartes se base-t-on pour prévoir les vents au sol ? Existe-t-il des A. et des D. au ras du sol, différentes de celles en altitude, qui déterminent l'orientation des vents ? Où peut-on voir ce type de cartes ? Comment les établit-on ?

Merci à vous.

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Bonjour,

Depuis plusieurs jours (du moins en Hainaut occidental), le vent au sol vient du N-NE. Par contre, les précipitations viennent du S-SE. Or, les cartes de prévisions que chacun d'entre-nous consulte régulièrement nous montrent des situations atmosphériques à des altitudes généralement de 500 ou 850 hPa. Sur quels types de cartes se base-t-on pour prévoir les vents au sol ? Existe-t-il des A. et des D. au ras du sol, différentes de celles en altitude, qui déterminent l'orientation des vents ? Où peut-on voir ce type de cartes ? Comment les établit-on ?

Merci à vous.

Je ne pense pas qu'on cherche à savoir le type de vent qu'on a au sol car il n'a pas ou peu d'influence sur une prévision mais il faurait demander à pierre ou à un autre spécialiste si il est utile de calculer le vent au sol (direction, vitesse, ...à) .

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Bonjour,

Depuis plusieurs jours (du moins en Hainaut occidental), le vent au sol vient du N-NE. Par contre, les précipitations viennent du S-SE. Or, les cartes de prévisions que chacun d'entre-nous consulte régulièrement nous montrent des situations atmosphériques à des altitudes généralement de 500 ou 850 hPa. Sur quels types de cartes se base-t-on pour prévoir les vents au sol ? Existe-t-il des A. et des D. au ras du sol, différentes de celles en altitude, qui déterminent l'orientation des vents ? Où peut-on voir ce type de cartes ? Comment les établit-on ?

Merci à vous.

Je ne pense pas qu'on cherche à savoir le type de vent qu'on a au sol car il n'a pas ou peu d'influence sur une prévision mais il faurait demander à pierre ou à un autre spécialiste si il est utile de calculer le vent au sol (direction, vitesse, ...à) .

wink.gif

Le vent de surface (la référence est à 10 m du sol car c'est à cette hauteur qu'on le mesure dans une station meteo) est très important pour la plupart des activités qui se situent... près du sol (activités maritimes, transports, etc...).

Lorsqu'une tempête est annoncée, il est clair que ce qui intéresse la population est le vent prévu près du sol, pas à 5000 m... (en revanche, le vent en altitude a de l'intérêt pour d'autres domaines comme l'aviation, la météo de Haute Montagne, etc etc...)

Comme tu l'as remarqué, le flux en altitude ne correspond pas toujours au flux en surface (un anticyclone en surface peut être parfois doublé d'une petite dépression en altitude et inversement).

L'intérêt d'étudier le champs de pression en altitude et donc aussi le flux en altitude réside notamment dans le fait que beaucoup d’éléments météorologiques sont déterminés par des phénomènes d’altitude et évoluent en fonction de ceux-ci (la champs de température et d’autres paramètres jouent évidemment aussi).

Le champs de pression en surface est en grande partie déterminé par le flux en altitude :

-la sortie « gauche » d’un courant jet est par exemple une zone favorable à la cyclogénèse, donc à la formation d’une dépression en surface.

-La sortie « droite » est en revanche le siège de mouvements descendants (subsidence) et donc favorable à l’anticyclogénèse (formation d’anticyclone en surface).

-Les dépressions de surface virulentes et à creusement rapide sont souvent associée à un fort courant jet en altitude.

-les situations de blocages sont associées par exemple à des anticyclones en surface doublés aussi de hautes pressions en altitude.

etc etc les exemples sont innombrables.

Le flux en altitude ne détermine pas non plus totalement les pressions de surface. D’autres paramètres peuvent aussi jouer comme des paramètres thermiques. Ainsi, des anticyclones quasi-permanents en hiver se forment dans les régions continentales froides comme la Sibérie (le record de la pression la plus élevée a été observée en hiver en Sibérie), où l’air près du sol est très froid (donc très lourd), mais aussi sur les calottes polaires comme au Groenland, en Antarctique…

Ce type d’anticyclone ne concerne que les basses couches, mais il peut se renforcer en surface s’il est en plus doublé d’un anticyclone en altitude.

A l’opposé, lorsque l’air près du sol est surchauffé, on assistera parois à la formation en surface de dépressions thermiques.

Quant aux cartes sur lesquelles ont se base pour calculer des vents en surface…et bien ce se sont essentiellement les cartes de pressions prévues en surface (un modèle les calculera mieux qu’un météorologue, mais l’expertise de ce-dernier peut être importante pour évaluer les déviations possibles du modèle, pour déterminer les phénomènes régionaux qui passent au travers de la maille générale du modèle, etc…).

A nos latitude (mais ce n’est pas valable pour toutes les latitude), on peut dire (approximation géostrophique) que le vent est grosso-modo parallèle aux isobares et que le flux avance en laissant les basse pressions à gauche et les hautes pressions à droite (loi de Buys-Ballot dans l’hémisphère nord).

Ceci est valable en atmosphère libre. Près du sol, la friction avec la surface va jouer et le vent ne sera plus tout à fait parallèle aux isobares, mais légèrement dévié vers les basses pressions (cette déviation sera plus forte sur terre que sur mer).

Quant à la force du vent, elle sera proportionnelle à la différence de pression (plus le gradient de pression est élevé, plus le vent sera fort), mais d’autres paramètres jouent aussi comme la latitude du lieu et la courbure des isobares : à différence de pression égale, le vent sera plus fort avec une courbure anticyclonique que cyclonique (non non, vous ne rêvez pas !). Toutefois, le gradient de pression étant souvent plus important autour des dépressions, le vent sera quant même souvent plus important autour des dépressions.

Enfin, la stabilité ou pas de l’air peut jouer. Dans de l’air stable, donc avec un écoulement plutôt laminaire, la différence entre le vent moyen en surface et les rafales sera moins importante que dans de l’air instable, plus turbulent.

Cette différence sera aussi souvent moins marqué en mer que sur les terres (plus de friction sur terre donc plus de turbulence) etc…

Si tu veux toutefois avoir accès à une prévision de vent en surface sans te casser la nénette, les modèles le calculent comme des grands (cf. site comme Wetterzentral) et te donnent un résultat « clé sur port ».

Tout ceci sera plus ou moins bon sur une surface plate et homogène, mais des paramètres peuvent parfois perturber tout ça (fronts, côtes, présence de reliefs, orages, etc etc…) et la maille des modèles est parfois trop grande pour bien « capter » les modifications du champs de vent liés à ces phénomènes régionaux.

Ainsi, si tu te bases uniquement sur des cartes de surface et en appliquant les règles de base énoncées plus haut, des vents régionaux comme le mistral ou la tramontane (accélération entre 2 massifs par effet venturi) seront mal captés ou tout du moins souvent sous-estimés.

Pourquoi ? Parce que ces vents sont liés aux étranglements (entre les Pyrénées et le Massif central et entre le Massif central et les Alpes) par lesquels le flux d’air doit passer et que le relief ne sera pas parfaitement modélisé par le modèle (trop « lissé »).

Dans ce cas, un modèle régional à maille fine et avec une bonne modélisation du relief sera plus performant, mais l’expertise humaine restera importante.

D’autres éléments comme la brise de mer ou les modifications du vent à proximité de cellules orageuses sont aussi des exemples parmis plein d’autres.

Il est clair qu’on ne détermine pas l’évolution d’une cellule orageuse avec le vent en surface ! Celle-ci évoluera de manière plus complexe et, de toute façon, modifiera à proximité d’elle le champs de vent.

Bon, tu as une réponse longue, mais encore très générale. Je stoppe volontairement ici (c’est l’heure du rosé, Ongbak ne me contredira pas), mais je suis sûr que d’autres membres répondront aux questions supplémentaires que tu pourrais te poser…

Bref, le sujet est lancé.

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Là, un grand merci pour l'exposé !

Si tu veux toutefois avoir accès à une prévision de vent en surface sans te casser la nénette, les modèles le calculent comme des grands (cf. site comme Wetterzentral) et te donnent un résultat « clé sur port ».

C'est ici : Wellenhöhe in m und 10m Wind in Knoten ? Pas disponible pour les terres ?

Encore merci !

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