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  1. cumulonimbus

    Chronique de la neige en Belgique

    La neige en février Février est le mois de la neige par excellence en Belgique. C’est ce mois-là que l’on rencontre les plus grandes épaisseurs, mais aussi les plus grandes fréquences de neige au sol. Des statistiques récentes (1984-2014) nous montrent qu’à Elsenborn, on observe en moyenne 15 jours de couverture neigeuse complète en février. En Moyenne Belgique, ce nombre tourne autour de 5 et en plaine, il passe de 2 (littoral) à 5 (Campine) au fur et à mesure qu’on se dirige vers l’est. Si l’on y ajoute les jours à couverture neigeuse incomplète, on arrive à 18 à Elsenborn, chiffre plus ou moins équivalent à ce qu’on observe sur le plateau des Hautes-Fagnes. En outre, février est le seul mois où chaque année, au moins un endroit de Belgique a été blanchi par la neige, du moins depuis 1962. Dans les années antérieures, il semblerait que février 1959 n’ait pas connu la moindre neige. Ce mois a été extraordinairement ensoleillé et doux sur les hauts plateaux de Belgique, au-dessus d’une inversion tenace qui a laissé les autres régions dans la brume et dans le froid, mais sans précipitations. Voici, date par date, les événements neigeux les plus intéressants de février. 1er février 1953 C’est sans conteste l’événement neigeux le plus intense que la Belgique n’ait jamais connu. En Haute Belgique tout au moins car en plaine, il a fait tout juste trop doux pour que l’événement se produise. La tempête, qui a dévasté la Zélande dans la nuit du 31 janvier au 1er février, arrive en Ardenne quelques heures plus tard en y générant un véritable blizzard. À Saint-Hubert, le vent souffle jusqu’à 100 km/h et d’énormes congères se forment aussitôt. À Botrange, avec 48 cm, c’est la plus haute couche de neige fraîche jamais mesurée en 24 heures. Mais cette mesure ne prend pas en compte les congères, qui atteignent là plusieurs mètres de hauteur. Les témoignages sont éloquents : « À Raeren (près d’Eupen), les préparatifs pour le Carnaval vont bon train puisque le "Rosenmontag", c’est pour le 9 février. En ce samedi 31 janvier, il fait sec et "pas froid du tout". Mais le soir, le vent se met à souffler fort, avec quelques flocons de neige. « Après avoir bien bu, dansé et rigolé à 400 dans une salle de fête, plus personne ne reconnaît le paysage dehors. Le vent hurle entre les maisons et la neige tombe horizontalement. À Herbesthal (juste à côté de Welkenraedt), les voitures se retrouvent sous un mètre de neige. « Dans les campagnes, un chemin creux menant à une ferme se retrouve rempli de neige : deux mètres de neige accumulés dans ce ravin ! Le dimanche matin (1er février), de gros tas de neige se sont formés contre les murs d’une autre ferme, des dunes de 4 à 5 mètres de haut ! « À Küchelscheid (à mi-chemin entre Ovifat et Montjoie, juste sur la frontière), les congères atteignent deux mètres, voire plus. Se frayer un chemin dans la neige équivaut à creuser un tunnel. Neige dans les Cantons de l’Est – source : Humo À Uccle par contre, la neige du matin est rapidement suivie de neige fondante, puis de pluie avec une accumulation maximale de 1 cm. À Florennes, il neige plus longtemps mais là aussi, la neige finit par se transformer en pluie, la limite du gel se trouvant à quelques 400 mètres d’altitude. 2 février 1953 À Botrange et à Saint-Hubert, il neige quasi sans discontinuer, depuis 48 heures, toujours par vent fort. Dans les Hautes-Fagnes, la couche de neige, hors congères, atteint déjà le mètre ! Par exemple Commanster (près de Vielsam), Küchelscheid (près de la frontière allemande), Luzery (Bastogne), Marvie (Bastogne), Sibret (Bastogne) et Thommen (près de Saint-Vith) sont toujours coupées du monde. À Eupen et à Bastogne, on creuse des « tranchées » pour ravitailler les magasins et les rendre accessibles. Mais parfois, il faut parcourir trois kilomètres rien que pour trouver du lait ! Küchelscheid ne sera « libérée » par l’armée qu’au cinquième jour de l’offensive neigeuse ! 2 février 2010 La neige atteint 66 cm à Mont-Rigi, la plus haute couche du 21e siècle en février. 4 février 2012 Peu de neige mais un froid de canard ! Au-dessus d’un mince tapis blanc, la température descend jusqu’à –19,4°C à Strée (entre Beaumont et Thuin), –18,4°C à Retie (près de Turnhout), –17,5°C à Ernage (Gembloux), –16,7°C à Gosselies et même –16,0°C à Knokke ! Capture d’écran d’une vidéo de « MarcM77 » (YouTube) » 4 février 1963 Au cours du plus long épisode neigeux de l’histoire dans les Hautes-Fagnes (123 jours consécutifs), la neige atteint son maximum de cet hiver-là, en l’occurrence 84 cm ! Durant ce même mois, des « dunes » de glace et de neige se forment le long de la côte belge ! Ostende en février 1963 – source : Kust erfgoed 7 février 1917 Une mince couche de neige gelée (5 cm) à Bruxelles, mais déjà le vingtième jour consécutif où il ne dégèle pas, même pas en journée. La vie est dure pendant la Grande Guerre. « Les pauvres sont bien à plaindre. Le charbon manque presque totalement. Le chemin de fer est réservé aux transports militaires. Les bateaux sont prisonniers dans les canaux. Les chantiers sont vides. Beaucoup de personnes, minées par les privations, succombent de froid facilement. » Témoignage d’Antoine Laurenty (Les carnets d’un citoyen belge, 1914-1918). Pendant ce temps, sur l’Yser… 8 février 2007 La période du 6 au 8 février a été la seule période avec de la neige (irrégulière) au sol dans la plupart des régions au cours de cet hiver-là qui, jusqu’à aujourd’hui, est le plus doux jamais enregistré. Ça valait bien une photo ! 8 février 1985 Des pluies soutenues, tombant par températures négatives, forment un gigantesque verglas, bientôt suivi de neige, puis à nouveau de pluie. Mais la neige ne fondra pas, pas plus que le verglas, et la situation persistera le lendemain encore, avec une alternance de pluie et de neige par températures négatives. 9 février 2018 Le non-événement ultra-médiatisé ! On attend 2 à 5 cm de neige… présentés comme un phénomène exceptionnel ! Et pour finir, il ne tombera même pas ça ! Pas mal d'ironie a d'ailleurs circulé sur les réseaux sociaux à ce propos, comme par exemple cette image : Malgré cela, nous avons une photo de notre plus belle station balnéaire sous la neige ! 9 février 1953 La couche de neige finit par atteindre 115 cm à Botrange, la plus haute couche mesurée officiellement en Belgique ! Dans les Cantons de l’Est, c’est le « Rosenmontag » le plus enneigé de l’histoire ! 10 février 1956 Le mois est glacial et le 10 n’échappe pas à la règle. Après un début de mois presque sans neige, celle-ci tombe en ce 10 février sous un vent turbulent de nord-est, en petites quantités mais avec des phénomènes de chasse-neige responsables d’accumulations neigeuses rendant certaines routes impraticables. 10 février 1929 Des chutes de neige persistant toute la journée donne des couches de 10 à 20 cm dans la région de Bruges. 10 février 1902 Une très forte averse de neige, mais très localisée, donne 35 cm de neige à Uccle ! À 15h15, il commence tout doucement à neiger, puis de plus en plus fort et ce, jusqu’à 23h15. Les disparités entre les différentes communes de Bruxelles sont énormes : Uccle : 35 cm Bois de la Cambre : 32 cm Boîtfort : 25 cm Bruxelles-ville : 19 cm À Anvers, pendant ce temps, on ne mesure que 3 cm, tout comme à Bouillon (!) 11 février 1952 La neige atteint 105 cm d’épaisseur à Botrange. C’est un record… qui sera déjà battu moins d’un an après ! 12 février 1991 La courte mais intense vague de froid de février 1991 amène la neige jusqu’au littoral : à Middelkerke, on mesure 14 cm. 15 février 1956 Un radoucissement temporaire du froid sibérien, lié à un vent fort de nord-ouest, provoque des chutes de neige cette fois-ci très abondantes sur l’ouest du pays. À Middelkerke, la couche atteint 23 cm, tout comme à Chièvres, tandis que Wevelgem (Courtrai) monte à 26 cm et Ramegnies (au sud de Leuze-en-Hainaut) atteint 34 cm ! 16 février 1969 Une tempête de neige d’une rare violence affecte tout l’est de la Belgique, parfois jusqu’à basse altitude. Cette neige, tombée dans le cadre d’un mois de février particulièrement neigeux, donnera au cours de ces jours des épaisseurs exceptionnelles : 95 cm à Neu-Hattlich (entre Eupen et Montjoie), 72 cm à Spa-Malchamps (aérodrome), 55 cm à Ouffet (près de Hamoir), 42 cm à Bierset, 35 cm à Brustem (près de Saint-Trond) et encore 29 cm à Kleine Brogel. À Saint-Nicolas (Liège), une partie de la toiture du stade de Tilleur s’effondre sous le poids de la neige ! Officieusement, on parle même de couches jusqu’à 130 cm dans les Hautes-Fagnes. 18 février 1895 Le service de tram Ans – Oreye – Saint-Trond est interrompu en raison des fortes chutes de neige. 19 février 1860 D’impressionnants orages de neige traversent le pays. En Ardenne, l’orage est accompagné de très fortes chutes de neige et les voitures [à l’époque encore tirées par des chevaux] n’y circulent que sur traîneau comme en pleine Russie. À Charleroi, l’orage qui éclate à 9 heures du soir provoque une grêle épaisse, puis de la neige avec une forte baisse de la température. Le matin, la neige a au moins « un pied » d’épaisseur dans la ville et la campagne environnante. À Courtrai par contre, il ne fait juste pas assez froid. Éclairs, tonnerre et grêlons à 7 heures du soir puis… une pluie battante ! 21 février 1942 Une tempête de neige secoue le Condroz. Avec le phénomène de chasse-neige qui l’accompagne, le temps est parfaitement polaire… et surtout très pénible en ces temps de guerre. 21 février 1901 Au-dessus d’une bonne couche de neige, les températures descendent excessivement bas dans certaines régions du pays, comme à Stavelot avec –25,0°C, Ville-du-Bois (Vielsalm) avec –26,4°C et Bernistap (Houffalize) avec –29,5°C (!) Parmi les températures reconnues, cette valeur de –29,5°C occupe la quatrième position des températures les plus froides de Belgique, après les –30,5°C du Barrage de la Gileppe (janvier 1942), les –30,1° de Rochefort (janvier 1940) et les –29,8°C de Ville-du-Bois (février 1895). Un gros travail d’encodage d’anciennes données est actuellement en cours à l’IRM et des valeurs encore plus basses pourraient être découvertes. C’est ainsi qu’une température de –30,6°C (mesurée à Zoutleeuw en janvier 1940) est actuellement à l’étude et peut-être en attente d’être validée. 24 février 1942 L’hiver très rigoureux de 1941-1942 n’a toujours pas dit son dernier mot. Tout le sud du pays est paralysé par la neige. Dans la région d’Arlon – Martelange – Bastogne, le trafic est totalement interrompu déjà depuis trois semaine. Si l’épaisseur moyenne de la neige y est estimée à 60 cm, certaines congères atteignent deux mètres ! 26 février 2018 Neige industrielle ! Une petite instabilité dans un air qui est déjà froid depuis plusieurs jours permet la formation de quelques cumulus accompagnés de l’un ou l’autre flocon de neige. Mais le vent d’est-nord-est qui nous vaut ce froid, avant d’arriver chez nous, passe au-dessus des bassins industriels. Les cumulus précités, au-dessus des bassins industriels allemands, ont reçu un coup de pouce dans leur développement grâce à la chaleur et la vapeur d’eau des fumées d’usine, mais aussi par une présence plus grande de noyaux de condensation issus de ces mêmes fumées. Ceci a permis, très localement, de former de grosses averses de neige qui, avec les courants généraux, se sont ensuite déplacées vers la Belgique. Notamment les régions de Hannut et de Waremme ont été touchées, mais l’aéroport de Charleroi, aussi, a reçu ses 2 cm de neige. Crédit photo : S.v Delfosse 27 février 2005 Au cours d’une offensive hivernale tardive et inattendue, la couche de neige atteint 58 cm à Elsenborn. 28 février 2015 Pendant ce mois qui s’achève, le sol de Mont-Rigi, tout comme celui de Wirtzfeld, a été non seulement enneigé tous les jours du mois, mais la couverture neigeuse a aussi été constamment complète. Un enneigement aussi constant n’est pas très fréquent, même pas dans les Hautes-Fagnes.
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    Chronique de la neige en Belgique

    La neige en janvier En janvier, les neiges sont bien plus fréquentes qu’en décembre, mais les plus grandes épaisseurs mesurées, dans pratiquement tout le pays, sont moindres qu’en décembre ou en février. Ceci est lié d’une part au hasard, mais d’autre part aussi à un fait climatique. Au début de l’hiver, les masses d’air polaires se réchauffent fortement sur la Mer du Nord et deviennent très instables. Cette instabilité survit quelques temps sur l’intérieur des terres, et se voit surtout renforcée par les ascensions forcées de l’air aux contreforts du massif ardennais. À la fin de l’hiver, c’est l’inverse qui se passe. L’instabilité des masses d’air polaires demeure médiocre sur la Mer du Nord, dont les eaux se sont refroidies entre-temps, mais à l’intérieur des terres, le soleil est à présent suffisamment fort pour relancer cette instabilité, qui par la suite sera renforcée par les mêmes contreforts du massif ardennais. En janvier par contre, l’instabilité manque parfois un peu de peps, tant sur mer que sur terre, et les épaisseurs extrêmes sont plus difficiles à atteindre. Bien sûr, ce qui précède n’a aucune influence sur les retours d’est et autres phénomènes neigeux d’origine frontale. Toutefois, les grandes accumulations de neige, surtout sur les Hauts Plateaux, sont le fruit de plusieurs événements neigeux qui se succèdent, pour autant qu’aucune période de dégel ne se glisse entre ces événements. Et en matière de records, il suffit d’un élément qui manque pour que le record ne se produise pas. À l’avenir peut-être, des situations atmosphériques inédites ou des anomalies dans la température de la Mer du Nord pourraient générer des records de neige même en janvier, mais en attendant, contentons-nous de ce qu’il y a déjà eu. Et l’on se rendra bientôt compte que ce n’est pas si mal, même si le record de neige dans les Hautes-Fagnes n’est « que » de 79 cm en janvier, contre 81 cm en décembre et 115 cm en février ! (Uccle : 29 cm en décembre, 23 cm en janvier et 35 cm en février.) Voici, date par date, les événements neigeux les plus intéressants de janvier. 1er janvier 2011 Alors que la neige de décembre 2010 a fondu en grande partie en plaine, les paysages sont encore bien blancs au-dessus de 150-200 mètres d’altitude. À Florennes, on mesure toujours 33 cm de neige, et 61 cm de neige à Mont-Rigi. 1er janvier 1979 Après les tempêtes de neige, les pluies verglaçantes voire les retours impromptus et temporaires de la douceur le 31 décembre 1978, l’hiver est bien là en ce 1er janvier 1979, avec une belle couverture neigeuse, un beau soleil accompagné de quelques nuages seulement et des températures extrêmement froides. Le cap des –20°C est même franchi en plaine. Dans la région de Saint-Trond, avec 13 cm de neige (mais qui paraissent plus en raison des congères), le thermomètre descend jusqu’à –21°C ! Deûlin (Marche-en-Famenne) – Crédit photo : Philippe Demoulin 2 janvier 1979 Un nouveau blizzard s’abat sur le pays en raison du passage d’un « polar low ». Les quantités de neige tombées ne sont certes pas énormes, mais les phénomènes de chasse-neige et de vent tourbillonnant avec les flocons transforment la Belgique en véritable paysage polaire. 3 janvier 1978 Un orage de neige, accompagné de rafales de 107 km/h, provoque un bref enneigement du sol à Bierset durant l’après-midi. Le pays entier est dans la tourmente ce jour-là, avec de fortes rafales, des orages et des températures tombant jusqu’à près de 0°C même en plaine sous les averses. En Haute Belgique, cet épisode s’inscrit dans un mois particulièrement enneigé avec, à Botrange et à Mont-Rigi, un enneigement persistant tout le mois (tout comme l’année d’après d’ailleurs). 4 janvier 2011 La couche de neige à Mont-Rigi, par rapport au 1er janvier (où il restait 61 cm) s’est même à nouveau épaissie. À l’aube, on y mesure 68 cm, l’une des plus importantes couches de neige jamais mesurées en janvier dans les Hautes-Fagnes, après les 79 cm de janvier 1963 et les 70 cm de janvier 1979. 7 janvier 2009 Une bonne petite couche de neige, modeste mais bien constituée (5 à 10 cm), et un froid exceptionnel dans les vallées du Brabant Wallon et de l’extrême nord de la Province de Namur. À Mélin (près de Jodoigne), la température descend à –23°C pendant qu’Éghezée et Ernage (près de Gembloux) descendent à –22°C. Même les plus grands hivers n’ont pas fait mieux dans la région ! 7 janvier 1963 Un dégel temporaire a fait fondre presque toute la neige à Uccle. Mais il reste des traces, qui persisteront jusqu’à l’arrivée de nouvelles neiges. Pendant 71 jours consécutifs, le sol d’Uccle est recouvert de neige, ne fût-ce que partiellement. Mais en matière de couverture neigeuse complète, tant l’hiver 1941-1942 que l’hiver 1978-1979 font mieux. 7 janvier 1942 On mesure 1 cm de neige à Uccle. Rien de particulier, à première vue. Mais cette neige persistera 39 jours consécutifs, avec un maximum de 13 cm à la fin du mois et de 15 cm au début du mois suivant. Pour Uccle, c’est la plus longue période jamais observée avec une couverture neigeuse complète. 7 janvier 1926 Comme ce sera le cas en 2011, la fonte massive de la neige provoque une crue catastrophique de la Meuse et de ses affluents. 7 et 8 janvier 2011 Un redoux intense, accompagné de pluies soutenues, provoque une fonte rapide des neiges, surtout en amont des fleuves et rivières, et occasionne des inondations catastrophiques dans de nombreuses régions de Belgique. Deûlin (Marche-en-Famenne) – Crédit photo : Philippe Demoulin 9 janvier 1985 Si le froid nous accompagne depuis plusieurs jours déjà (la veille, le thermomètre est même descendu jusqu’à –23°C dans la région de Saint-Trond, Koersel et Kleine Brogel et jusqu’à –22°C dans le Brabant Wallon), ce 9 janvier est le jour de la neige, qui tombe en abondance sur tout le pays. À Gosselies, la couche passe de 12 à 23 cm tandis que Spa passe de 26 à 36 cm. Même le littoral en profite, avec 7 cm à Middelkerke et 13 cm à Coxyde. 9 janvier 1918 Le conflit entre une masse d’air continental froid et une masse d’air polaire maritime un peu moins froid est responsable de très fortes chutes de neige. Bruxelles se réveille sous 18 cm de neige après une nuit où il a fait –9°C. Dans le contexte de la Grande Guerre, cela n’a pas été une partie de plaisir, sauf peut-être pour les enfants : les écoles ont dû fermer par manque de charbon ! Source : site « Bruxelles occupée 14 – 18 » 10 janvier 1956 Bien que l’année 1956 soit restée célèbre surtout pour son mois de février glacial, un évènement hivernal de taille s’est déjà produit en janvier, avec une tempête de neige et des congères rendant les routes impraticables. 11 janvier 1982 Une fois n’est pas coutume, c’est Bruxelles qui reçoit le plus de neige, avec 18 cm le soir à Uccle. 11 janvier 1979 Après quelques jours un peu moins froids, souvent accompagnés de pluies verglaçantes, la neige fait son grand retour en ce 11 janvier. À Florennes, la couche passe de 23 à 29 cm tandis qu’à Botrange, elle passe de 40 à 65 cm ! Pour Uccle, il faudra encore patienter quelques jours pour une augmentation significative de la couche. 12 janvier 2017 Le passage d’une petite dépression pile-poil au-dessus de notre pays provoque une chute de pression et un refroidissement adiabatique (par détente de l’air), provoquant en soirée une bulle d’air froid très localisée et une surprise neigeuse de brève durée le long du littoral belge. Voici le phénomène en chiffres : Passage de la bulle froid au littoral : Coxyde 12/01/2017 à 20h : 4,4°C (pluie faible) 12/01/2017 à 21h : 2,7°C (pluie modérée) 12/01/2017 à 22h : 0,3°C (neige modérée) 12/01/2017 à 23h : 2,6°C (pluie faible) 13/01/2007 à 00h : 2,5°C (pluie modérée) Middelkerke 12/01/2017 à 20h : 4,3°C (pluie modérée) 12/01/2017 à 21h : 2,3°C (pluie modérée) 12/01/2017 à 22h : –0,4°C (neige modérée) 12/01/2017 à 23h : 1,6°C (pluie faible) 13/01/2017 à 00h : 3,1°C (pluie faible) Cette bulle d’air froid se propage par la suite vers l’intérieur des terres : Semmerzake (près de Gand) 12/01/2017 à 22h : 4,1°C (pluie faible) 12/01/2017 à 23h : 0,3°C (neige faible) 13/01/2017 à 00h : 0,1°C (neige faible) 13/01/2017 à 01h : 0,9°C (neige faible) 13/01/2017 à 02h : 1,7°C (pluie et neige) Puis elle se dirige vers Anvers où elle devient peu perceptible avant de disparaître complètement. Au littoral, une belle couche de neige se forme, qui fondra aussi vite qu’elle n’est apparue. 13 janvier 1985 La neige atteint son maximum avec 23 cm à Uccle et à Beauvechain, 24 cm à Kleine Brogel, 30 cm à Florennes et 65 cm à Mont-Rigi. Le littoral souffre à nouveau de dégels trop rapides, avec désormais une absence totale de neige à Middelkerke. À quelques kilomètres à l’intérieur des terres, à la Base de Coxyde, on mesure encore 9 cm. Deûlin (Marche-en-Famenne) – Crédit photo : Philippe Demoulin 13 janvier 1979 La couche de neige atteint son maximum à Botrange avec 70 cm ! 14 janvier 1979 Uccle reçoit son paquet de neige, avec une couche qui remonte à 19 cm. À Florennes, à seulement 299 mètres d’altitude (station de l’époque, la station actuelle est à 279 mètres), on enregistre 54 cm (!) de neige. À Botrange, la couche atteint encore 67 cm tandis que la Gaume n’est pas en reste avec 23 cm à Virton. L’ouest du pays, en raison de l’influence de la mer, reste par contre orphelin de la neige. À Bruges, Roulers et Ypres, la neige ne recouvre même pas entièrement le sol tandis que Gand doit se contenter d’un petit centimètre. 14 janvier 1955 De très fortes chutes de neige précédant un dégel donnent jusqu’à 30 cm de neige en Basse Belgique. 15 janvier 2017 D’importantes chutes de neige sur les hauts plateaux ont fait passer la couche de 7 cm le soir du 12 janvier à 47 cm au petit matin du 15 janvier à Mont-Rigi. Pendant ce même laps de temps à Wideûmont, on passe de quelques restes de neige à une couche de 35 cm ! Mais la plus haute couche est mesurée à Murringen, à l’est de Bullange, avec 56 cm. Snowcam de Wideûmont – Source: IRM 16 janvier 1917 On mesure 51 cm de neige à Bertrix et 62 cm à Chiny. Pour cette dernière localité, située à quelque 375 mètres d’altitude, cette épaisseur de neige est vraiment exceptionnelle. 17 janvier 1982 Sur les hauteurs de Spa, on se réveille avec 3 cm de neige et on se retrouve l’après-midi à une terrasse sous un soleil radieux et une température de 14,5°C (mesure de l’aérodrome de Spa). C’est l’une des plus hautes températures jamais mesurées en janvier sur les hauteurs belges. Seules les années 1930 et 1949 ont fait encore mieux avec, respectivement, 17 et 16°C. En Basse et Moyenne Belgique par contre, il fait plus froid sous une inversion et la neige résistera mieux qu’en Haute Belgique ! 20 janvier 1981 La couche de neige atteint 61 cm dans les Hautes-Fagnes et gardera cette épaisseur durant 4 jours. À Saint-Hubert, la couche n’est « que » de 24 cm tandis qu’en Basse et Moyenne Belgique, le mois de janvier 1981 ne présente rien de particulier. 20 janvier 1940 Durant la nuit du 19 au 20, un ciel serein sur un sol enneigé, avec un vent calme, est responsable d’îlots de froid exceptionnel dans les vallées : Ciergnon descend jusqu’à –28,5°C et Rochefort, jusqu’à –30,1°C ! 23 janvier 1893 Tornade au-dessus de la neige ! Voici le témoignage de l’époque : « Vers 2h. de l’après-midi, nous écrit M. Blondeau, directeur de l’école moyenne de l’État à Stavelot, par un temps calme de dégel, une quantité prodigieuse de neige est soudain soulevée, poussée avec violence contre une maison, le long du chemin qui va de Cheneux à Rivage, hameau entre Stavelot et Malmédy. « Cette neige abat un mur de la maison et pénètre dans une chambre, où trois enfants qui y jouaient sont presque écrasés. Une armoire, lancée avec fracas, va se briser contre un mur, tandis que le poêle éclate. Tout cela en une minute. « Le père, qui à ce moment-là relevait un peu de neige dans le jardin, derrière l’habitation, accourt et parvient à sauver sa femme emprisonnée dans la cuisine ; un voisin, qui avait vu le tourbillon, arrive également et, par l’ouverture faite par la neige, parvient à dégager les enfants qui allaient mourir de froid ou d’asphyxie. « Cette trombe, qui marchait du nord-est vers le sud-ouest, avait enlevé de la surface du sol une couche de neige de 100 mètres de long sur 20 mètres de large et 15 centimètres de hauteur ». Quand on connaît le poids de la neige fondante, on s’imagine la puissance du phénomène. La situation atmosphérique : le dégel est intervenu quelques jours plus tôt après une période de froid extrême dans la région, jusqu’à –25°C à Stavelot. Le dégel a été porté par des vents septentrionaux, fortement réchauffés par la Mer du Nord mais restant froids en altitude, avec une grande instabilité. Immédiatement au contact de la neige fondante, les toutes basses couches de l’atmosphère se sont légèrement refroidies et stabilisées, notamment dans les vallées, d’où le temps calme de dégel, sans doute accompagné de brume. Juste au-dessus, bien entendu, l’instabilité persistait. Même de nos jours, l’effet de surprise de cette tornade aurait été total et imprévisible. Il pourrait bien s’agir d’une supercellule LT qui aurait dévié du flux général en prenant une trajectoire nord-est – sud-ouest. L’orientation de la vallée, entre Rivage et Cheneux, n’est sans doute pas étrangère non plus au parcours inhabituel de la tornade. En tout cas, le phénomène a été qualifié « d’extrêmement rare » par Albert Lancaster, le directeur de l’Observatoire Royal de Bruxelles de l’époque. 25 janvier 2013 Cette année-là, l’hiver frappe durement l’ouest du pays. À Middelkerke, avec 6 cm de neige, la température plonge à –12,5°C à 9 heures du matin. Une heure plus tôt à Moerbeke, également au-dessus d’une couche de neige complète, le thermomètre affiche –12,8°C tandis que Chièvres, à l’aube, enregistre –14,3°C ! Il est curieux de constater que Middelkerke, avec ses 6 cm, a plus de neige que Mont-Rigi (4 cm). Les températures n’ont rien de remarquable non plus en Haute Belgique. Liège, quant à elle, ne voit absolument rien de cet épisode hivernal (à part un « peu » de froid). Webcam de Melle – Source: IRM 25 janvier 1881 Par temps clair sur un sol enneigé, la température descend à –20,2°C à l’Observatoire Royal de Bruxelles (situé là où se trouve l’actuel Botanique). C’est la seule fois que la barre des –20°C est franchie en région bruxelloise depuis le début des observations officielles belges en 1833. D’après les annuaires des Pays-Bas autrichiens, une température encore (un peu) plus basse a été mesurée à Bruxelles le 28 janvier 1776, avec une valeur de –20,6°C selon l’Abbé Chevalier et de –21,1°C selon le Baron de Poederlé. 27 janvier 1952 On mesure 28 cm de neige à Coxyde ! 27 janvier 1942 Sur un sol très probablement enneigé, la température descend à –30,5°C au Barrage de la Gileppe. C’est la température la plus froide connue en Belgique depuis le début des observations. Les statistiques de cette station ont été retrouvées récemment et détrônent ainsi le record de Rochefort (–30,1°C le 20 janvier 1940). Il faut savoir que sur le peu de données disponibles en Europe (en raison de la guerre), nous retrouvons des extrêmes presque aussi intenses sur l’ouest de l’Allemagne et aux Pays-Bas, ce qui donne de la crédibilité à ce record récemment (re)découvert. Chez nous, les autres valeurs disponibles sont de –23,2°C à Gerdingen (en plaine !), –23,6°C à la Baraque Michel et –24,3°C à Wardin, tous des endroits moins sensibles au froid que le Barrage de la Gileppe. À noter encore qu’on assiste partout à une chute vertigineuse des températures la veille en après-midi à la suite de l’arrivée brutale d’une masse d’air arctique (–17,5°C la nuit aussi à Uccle), qui à nouveau se retirera à peine 24 heures plus tard. 28 janvier 1945 10 jours après la fin de la bataille des Ardennes, on mesure 49 cm de neige à Spa. C’est la seule station qui est restée opérationnelle dans la région durant le conflit. 31 janvier 2010 On mesure 56 cm de neige à Wirtzfeld. 31 janvier 1974 C’est l’un des seuls mois de janvier de l’histoire où aucun enneigement ne s’est produit, nulle part dans le pays. À cinq reprises certes, des flocons de neige se sont mêlés à la pluie en Haute Belgique, mais sans jamais laisser de traces au sol. Le mois a été très doux, mais sans véritables extrêmes. L’absence de neige est plus à rechercher dans l’absence de froid que dans l’excès de douceur. Ce n’est pas sans rappeler janvier 2008, sauf que ce mois-là a quand même réussi à fournir deux petits centimètres de neige dans les Hautes-Fagnes en date du 30. Par contre, janvier 2007, pourtant plus extrême dans ses coups de douceur, a connu une brève période avec jusqu’à 5 cm de neige et ce, en Flandre Occidentale ! 31 janvier 1953 Une profonde dépression dévalant du nord de la Mer du Nord vers le Danemark et le nord de l’Allemagne provoque la tempête du siècle sur les Pays-Bas et le pire blizzard de l’histoire ardennaise avec 48 cm de neige tombés entre le 31 janvier et le 1er février au Signal de Botrange.
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    Chronique de la neige en Belgique

    La neige en décembre Décembre ! Le mois rêvé pour la neige, qui va si bien avec les activités de Noël ! Malheureusement, décembre n’est pas le mois le plus neigeux en Belgique. De la pluie, du vent et de la douceur, ou alors de la bruine, du brouillard et juste un peu de fraîcheur sont bien plus caractéristiques que la neige dans notre climat. Mais comme vous allez le voir, les exceptions sont suffisamment nombreuses… pour ne plus être des exceptions. Voici les événements neigeux les plus remarquables en décembre en Belgique. 1er décembre 2010 La couverture neigeuse est encore modeste, mais elle marque le début de l’un des mois de décembre les plus enneigés que la Belgique n’ait jamais connu. Il n’y a que 1879 qui a peut-être fait mieux. À partir de 300 mètres, le sol est resté constamment enneigé durant tout le mois, et même en plaine, certaines stations ont connu un enneigement presque continu. À Kleine Brogel par exemple, seul le 12 décembre n’a pas connu de neige au sol. À Uccle, ce sont 4 jours : du 11 au 13 et le 16. Donc 27 jours d’enneigement, ce qui constitue un record pour décembre à cette station. 1er décembre 1973 La neige tombée à la fin du mois précédent est toujours bien présente. À Botrange, la couche atteint comme la veille 81 cm. Ailleurs, la neige a certes un peu diminué, mais les épaisseurs restent remarquables, comme par exemple à Uccle (25 cm) et Beauvechain (28 cm). Deûlin (Marche-en-Famenne) – Crédit photo : Philippe Demoulin 2 décembre 1973 Un froid extrême pour la saison vient s’ajouter à la neige, avec sous un brouillard persistant des maxima qui ne dépassent pas –6 à –8°C au centre du pays et peinent à atteindre les –10°C dans la région de Saint-Trond. En soirée, les températures chutent encore davantage, pour atteindre –16°C (sur 20 cm de neige) à Saint-Trond à 18h. Durant la nuit, Rochefort descendra à –21,7°C ! De faibles chutes de neige augmentent encore la couche (26 cm à Uccle et 30 cm à Beauvechain). En seconde partie de nuit, les températures remontent partout à l’approche d’une zone de neige plus organisée. L’hiver 1973-1974, qui commence en grande pompe, ne donnera cependant pas de suite. L’ensemble de l’hiver sera plutôt doux, avec des pluies fréquentes. 3 décembre 2010 Journée particulièrement hivernale à la côte. La couche de neige est certes relativement mince (4 cm), mais un brouillard coriace accompagne une bulle froide extrême qui s’est formée dans les dunes. En début de matinée, la température chute jusqu’à –13,6°C à Middelkerke ! 3 décembre 1973 Avant l’arrivée d’un dégel généralisé, précédé de pluies verglaçantes, la couche de neige remonte à 33 cm à Beauvechain. Pendant ce temps, la couche reste stable à Botrange depuis le 30 novembre, avec 81 cm. À Uccle, par contre, la couche a un peu diminué mais garde encore fière allure avec ses 24 cm. 3 décembre 1925 La couche de neige remonte jusqu’à 28 cm à Uccle (elle avait déjà atteint 34 cm les 29 et 30 novembre). 4 décembre 1964 De fortes chutes de neige sont observées dans tout le pays. Uccle se réveillera sous 15 cm de neige. Cette couche augmentera encore un peu pour atteindre 16 cm le lendemain. À Botrange, cet épisode neigeux donnera 43 cm de neige. 4 décembre 1917 La neige atteint 28 cm à Bokrijk, près de Genk. 5 décembre 1980 La neige atteint 38 cm à Saint-Hubert et 37 cm à Spa. 6 décembre 1998 Une neige lourde provoque une couche de 20 cm à Uccle. Malgré les températures légèrement positives, cette couche augmentera encore un peu en journée sous les averses, pour atteindre 21 cm à 13 heures. Il s’agit de la Saint-Nicolas la plus enneigée pour Uccle. Ces averses ont un caractère très local. Beauvechain n’atteint que 11 cm et Bierset, 12 cm. Zaventem, situé à une quinzaine de kilomètres d’Uccle mais quelques dizaines de mètres plus bas, n’enregistre que 8 cm avec des températures montant jusqu’à 3°C. 6 décembre 1980 On observe 66 cm de neige à Botrange. Dans les Hautes-Fagnes, c’est cette année-là qu’on connaît la Saint-Nicolas la plus enneigée. 7 décembre 1998 Alors que la neige tend à fondre à basse altitude en raison des températures trop élevée, elle s’accumule dans les Hautes-Fagnes pour atteindre 50 cm à Botrange. 10 décembre 1981 La neige atteint 20 cm à 7h et 21 cm à 19h à Bierset. 11 décembre 2017 Un retour d’est nous vaut une situation très particulière, avec de la neige en Flandre et de la pluie en Ardenne, et une limite entre les deux qui est nette à couper au couteau ! Au sud du pays, le temps est pluvieux et doux avec des vents de sud-est tournant au sud et au sud-ouest et des températures de 8 à 10°C dans les vallées et de 4 à 6°C sur les hauts plateaux. Au nord et au centre du pays, les vents soufflent d’est à nord-est, et plus tard de nord, et il neige ! Les couches sont loin d’être négligeables, avec des accumulations qui finiront parfois par dépasser les 10 cm. À Assebroek (près de Bruges), on relève même 17 cm à 15 heures, pendant qu’il continue à neiger. Source : webcam Stad Oudenaarde 11 décembre 2010 La neige, qui à Florennes atteignait encore 18 cm à une heure du matin, ne couvre même plus la moitié du sol à 19 heures. Mais ces traces subsisteront jusqu’au 15, où des chutes de neige renouvelleront la couche, ce qui fait que Florennes (279 mètres d’altitude) arrivera tout juste à avoir 31 jours sur 31 avec de la neige au sol. 14 décembre 1981 On observe 28 cm de neige à Spa. 17 décembre 2010 Mont-Rigi dépasse une première fois la barre des 50 cm à 13 heures. 17 décembre 1950 Dans le cadre d’un très long enneigement (du 13 décembre au 5 janvier), la couche atteint 18 cm à Uccle. 18 décembre 1950 À Saint-Trond, la couche de neige atteint 25 cm. 19 décembre 2010 Mont-Rigi dépasse une seconde fois la barre des 50 cm, et cette fois-ci pour longtemps. En effet, ce seuil sera dépassé pendant 13 jours consécutifs ! 20 décembre 2010 À une heure du matin, la neige atteint son maximum à Mont-Rigi, avec 74 cm ! De nombreuses régions, d’ailleurs, croulent sous la neige, avec par exemple 53 cm à Elsenborn et 36 cm à Florennes. 22 décembre 2010 Le dégel de la veille et les pluies, parfois fortes, de ce jour font craindre le pire pour Noël. En bien des endroits, la couche diminue fortement et, surtout, perd en qualité. Dans les Hautes-Fagnes par contre, rien à craindre ! La snowcam de Mont-Rigi – source : IRM 23 décembre 2010 La neige revient en force, avec un vent de nord-nord-est qui commence à former des congères. Le soir, les épaisseurs (hors congères) sont de 27 cm à Bierset et de 34 cm à Florennes. Dans le sud, de fortes pluies sont encore observées, mais avec des températures qui ont notablement baissé. Ainsi, à Saint-Hubert, il bruine et il pleut par –5°C, avant qu’il ne se remette à neiger en fin de soirée. Mont-Rigi, quasi épargnée par le dégel, mesure encore 62 à 63 cm de neige. 24 décembre 2010 Un Noël blanc de rêve sur la majeure partie du pays. Seule la bande côtière ne peut pas en bénéficier. De nombreuses stations connaissent des couvertures neigeuses tout à fait exceptionnelles, comme Bierset avec 32 cm et Kleine Brogel avec 26 cm. Mais en raison des congères, cet enneigement paraît encore beaucoup plus impressionnant. À Florennes, les congères sont même telles qu’une mesure valable de la couche de neige est carrément impossible. Cependant, celle-ci est évaluée à plus de 40 cm. À Uccle, on mesure 16 cm le soir de Noël ainsi que le jour de Noël, mais 20 cm le matin du 24. À Mont-Rigi, la couche a atteint 68 cm le soir du 24 décembre et 69 cm au moment de la messe de minuit ! Grand-Place de Bruxelles – crédit photo : Robert Vilmos (MétéoBelgique) 24 décembre 2005 Le comble de la frustration ! La neige, présente depuis un mois déjà dans les Hautes-Fagnes, fond le 24 sous la pluie et un dégel se propageant jusqu’aux plus hauts plateaux. Le 26, il reneige et cette neige tiendra jusqu’à la fin du mois. En d’autres termes, un mois entier avec couverture neigeuse… sauf à Noël ! 25 décembre 1964 Un Noël blanc un peu incomplet : il manquait la neige le 24, à la veillée de Noël. En ce 25 par contre, le pays entier est recouvert de 15 à 20 cm de neige. Source : L’Avenir 25 décembre 1962 Le plus long enneigement jamais enregistré à Uccle (du 25 décembre 1962 au 5 mars 1963, soit 71 jours) commence tout juste après la veillée de Noël, sous forme de traces. La couche ne deviendra complète qu’à partir du 27. 27 décembre 2001 En soirée, la couche de neige atteint 58 cm à Elsenborn. 27 décembre 1927 Un conflit de masses d’air (vents de sud-ouest doux et vents de nord-est froids) provoque d’énormes chutes de neige sur l’ouest du pays. À Bruges, on mesure près de 45 cm de neige ! 27 décembre 1906 La couche de neige atteint 35 cm à Brasschaat et à Turnhout, dans la Province d’Anvers. À Libramont et à Hestreux, à ce moment-là, on observe 50 cm. Uccle, par contre, n’enregistre « que » 16 cm de neige. 29 décembre 1968 La couche de neige atteint 29 cm le soir à Uccle. C’est la couche de neige la plus épaisse pour un mois de décembre à cette station. 30 décembre 1985 On mesure 14 cm à Coxyde et 12 cm à Middelkerke. Une fois n’est pas coutume, c’est au littoral qu’on mesure les plus grosses épaisseurs de neige du pays. 30 décembre 1978 Une arrivée massive d’air extrêmement froid met brutalement fin à une période de temps pluvieux et très doux. À Anvers, il fait encore 8°C au petites heures du matin, puis le gel arrive à 12 heures et le thermomètre chute à –8°C en fin de soirée. À Bruxelles, le gel arrive à 14 heures, et à 16 heures à Charleroi. Les pluies deviennent verglaçantes, puis sont suivies d’une neige très fine. Le nord du pays, en fin de soirée, est déjà blanc, et les autres régions suivent rapidement. 31 décembre 1978 Accompagnés de températures extrêmement basses, le verglas et la neige (avec congères) sèment le chaos dans tout le pays. Les épaisseurs ne sont pas impressionnantes en soi, mais les congères forment d’énormes murs de neige aux endroits exposés (par la configuration locale de l’environnement urbain ou naturel). Les seules mesures hors congères qui nous semblent fiables sont celles d’Uccle et de Saint-Trond avec, respectivement, 14 et 13 cm. Les maxima, généralement atteints le matin, se situent autour de –10°C au nord et au centre du pays, tandis que le froid devient extrême le soir en toutes régions, avec parfois –15°C dès le début de la soirée. Dans le sud du pays, le froid arrivé dans la nuit du 30 au 31 recule à nouveau en seconde partie de nuit, avec des montées spectaculaires de la température, avant un retour en force du froid en matinée. Voici le détail de Saint-Hubert et de Spa. Saint-Hubert 01h : 0°C, pluie verglaçante, vent E 04h : 8°C, pluie, vent fort SW, rafales de 87 km/h 07h : 2°C, pluie, vent fort W, rafales de 82 km/h 10h : –6°C, brouillard, vent W 13h : –9°C, neige faible, vent N 16h : –10°C, neige faible, vent NE, 1 cm de neige 19h : –12°C, neige faible, vent NNE, 3 cm de neige 22h : –14°C, neige faible, vent NNE, 5 cm de neige 01h : –18°C, chasse-neige, vent N, 6 cm de neige Spa 01h : –6°C, neige, vent N, 6 cm de neige 02h : –2°C, pluie verglaçante, vent ESE, 6 cm de neige 03h : –1°C, pluie modérée, vent ESE 04h : 0°C, pluie modérée, vent SE 05h : 2°C, pluie faible, vent SW, rafales 43 km/h 06h : 0°C, pluie faible, vent W, rafales 59 km/h 07h : –7°C, brouillard, vent WNW, plus que 2 cm de neige 08h : –9°C, brouillard, vent WNW 09h : –11°C, le brouillard s’est dissipé, vent WNW 10h : –12°C, neige faible, vent NNW, 3 cm de neige […] 22h : –17°C, neige en grains, vent N, 6 cm de neige Notons enfin que l’écart de température sur 24 heures à Saint-Hubert, entre le maximum de 8,0°C atteint aux petites heures et le minimum de –19,0°C atteint en fin de soirée, est avec 27,0°C l’un des plus grands écarts jamais mesurés en Belgique. Seul Kleine Brogel fera encore un tout petit peu mieux, mais en plein été, avec un minimum de 9,6°C et un maximum de 37,2°C le 3 août 1986, soit un écart de 27,6°C.
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    La neige en novembre Novembre : souvent une prolongation d’octobre en un peu moins doux, avec pluie et vent ou alors bruine et brouillard. Parfois même, il fait beau et presque chaud, comme le 1er novembre 2015 avec localement 21 voire 22°C. Et d’autres fois… c’est le plein hiver comme le montrent les événements repris ci-dessous : Voici les événements neigeux les plus remarquables en novembre en Belgique. 1er novembre 1934 On observe 7 cm de neige à Uccle. À part 1926, où quelques traces de neige ont également été observées à Uccle un 1er novembre, la Toussaint 1934 est la seule de l’histoire où Bruxelles connaît la neige. Sous l’influence de courants polaires, la neige intéresse une grande partie du pays, à l’exception des plaines flamandes, tout juste pas assez froides. 6 novembre 1980 Un enneigement précoce, d’un petit centimètre, est enregistré à Kleine Brogel. 7 novembre 1980 Des traces de neige en plaine sont relevées en différents endroits. De la neige au sol est encore assez rare à basse altitude durant une 1re décade de novembre. 7 novembre 2016 À Mont-Rigi, 1er d’une série de 7 jours consécutifs avec de la neige au sol. Ce n’est pas si fréquent d’avoir un véritable épisode neigeux si tôt dans la saison. 9 novembre 2001 La couche de neige atteint 8 cm à Spa et 7 cm à Saint-Hubert. 10 novembre 2016 La couche de neige atteint 12 cm à Mont-Rigi. 10 novembre 2004 La couche de neige atteint 8 cm à Elsenborn et 7 cm à Spa. 11 novembre 1985 1er jour d’un enneigement qui durera jusqu’à la fin du mois à Botrange. L’un des enneigements les plus longs observés en Belgique en novembre (même 1 jour de plus qu’en 1962 à l’intérieur du mois de novembre). À la fin du mois, cet enneigement atteindra 40 cm (voir plus loin dans le texte). 12 novembre 1962 Le sol devient blanc au Signal de Botrange. C’est le premier jour d’une impressionnante série de… 123 jours consécutifs avec enneigement au sol (jusqu’au 13 mars 1963). L’un des multiples aspects du mémorable hiver 1962-1963 ! 16 novembre 1919 Un enneigement précoce atteint 13 cm à Uccle, 18 cm à Huy et 40 cm à Drossart. 18 novembre 1985 À Bierset, c’est le premier de douze jours consécutifs de neige au sol. C’est assez rare, si tôt dans la saison. 19 novembre 1972 L’épaisseur de la neige atteint 38 cm à Botrange. 20 novembre 2013 Un petit enneigement assez précoce dans certaines régions du pays, pour marquer le début d’un hiver… qui sera l’un des moins neigeux de l’histoire belge ! 24 novembre 1877 D’impressionnantes chutes de neige s’abattent sur Bruxelles. En une seule journée, la couche monte jusqu’à une trentaine de centimètres ! 24 novembre 1971 L’épaisseur de la neige atteint 40 cm à Botrange. 24 novembre 2010 À Mont-Rigi, c’est le premier jour d’un épisode neigeux particulièrement long, de 51 jours, qui durera jusqu’au 13 janvier 2011. Le maximum de novembre avec 5 cm, est encore très modeste, mais en décembre, cette couche montera jusqu’à 74 cm le 20, et encore une fois jusqu’à 69 cm à Noël ! 26 novembre 2005 Un polar low précoce déverse 21 cm de neige à Uccle. À Zaventem, où il fait un brin plus doux, la couche ne dépassera pas 5 cm. En Haute Belgique, on atteindra 20 cm à Elsenborn et 27 cm à Mont-Rigi en soirée. 27 novembre 2005 L’épisode neigeux de la veille en Basse et Moyenne Belgique atteint son maximum en ce 27 en Haute Belgique, avec 33 cm à Elsenborn et 35 cm à Mont-Rigi. Au centre du pays, pendant ce temps, la neige encore présente au sol donne au paysage un curieux mélange d’automne et d’hiver. Forest (Bruxelles) – crédit photo : Robert Vilmos (MétéoBelgique) 27 novembre 1973 La couche de neige atteint déjà 28 cm en soirée à Beauvechain (matin : 3 cm) et 23 cm à Uccle (matin : 9 cm). À Anvers, on observe des orages de neige et, malgré un franc dégel (jusqu’à 3°C), la neige atteint 10 cm (et remontera à 13 cm le soir, toujours avec du dégel). 28 novembre 1973 La couche de neige s’élève désormais à 34 cm à Uccle comme à Ottignies, et 40 cm à Beauvechain et à Gembloux. Par contre, Florennes n’aura reçu « que » 25 cm de neige, Bierset 23 cm, Zaventem 20 cm et Gosselies 18 cm. Les quantités de précipitations très variables dans les averses et des dégels temporaires plus ou moins longs entre les averses sont responsables de ces disparités. 29 novembre 1985 La neige atteint une épaisseur de 40 cm à Botrange et de 31 cm à Elsenborn. À Florennes, on relève encore 16 cm. 29 novembre 1969 De très fortes chutes de neige les 28 et 29 provoquent un enneigement de 22 cm en Campine, ce qui est déjà une hauteur remarquable pour une région située en plaine. 29 et 30 décembre 1925 La couche de neige, comme en 1973, atteint 34 cm à Uccle. Ailleurs dans le pays, pendant ces deux jours-là, on observe des pointes de 44 cm au barrage de la Gileppe, 50 cm à Bastogne et 62 cm à Drossart. Carte postale – Source : « Aperçu climatique des Hautes-Fagnes » (Pascal Mormal et Christian Tricot) 30 novembre 2017 Des courants polaires directs de plus en plus froids déterminent notre temps, avec de la neige jusqu’en plaine. En effet, avec des températures descendant jusqu’à –7°C au niveau 850 hPa (1385 m) et jusqu’à –37°C au niveau 500 hPa (5300 m), les conditions deviennent suffisantes pour de la neige même à basse altitude. La surprise neigeuse est là surtout pour l’ouest du pays : l’épaisseur de la neige est évaluée à 10 cm le soir à Alost et à 5 cm à Dilbeek, à l’ouest de Bruxelles. Une station privée à Haaltert, à quelques 5 kilomètres au sud-ouest du centre d’Alost, enregistre 9 cm à 18h50. À peu près au même moment, on mesure 5 cm à Hal et 4 cm à Gand.  Dans les Hautes-Fagnes, la couche de neige est présente toute la journée, avec un maximum de 7 cm environ. Il y a donc plus de neige à Alost qu’à Mont-Rigi ! Halle – Capture d’écran d’une vidéo de Studio Dewolf (YouTube 30 novembre 1993 Un front chaud envoie d’abord de l’air chaud en altitude, avec des pluies verglaçantes, puis le front recule à nouveau et la pluie se transforme en neige. Malgré des épaisseurs relativement modestes (7 cm le soir à Uccle, 13 cm à Hastière), la neige tombée sur le verglas sème le chaos sur le réseau routier. 30 novembre 1973 Avec la persistance de courants polaires directs, la couche de neige finit par atteindre 81 cm à Botrange ! C’est la plus haute couche de neige jamais observée en Belgique en novembre. Au même moment à Spa, la couche n’atteint « que » 36 cm.
  5. cumulonimbus

    Chronique de la neige en Belgique

    La neige en octobre C’est le premier mois où l’on peut se mettre à rêver de neige… et même sérieusement l’espérer. Voici quelques événements neigeux d’octobre en Belgique. 3 octobre 1994 Enneigement le plus précoce dans les Hautes-Fagnes avec 2 cm à Botrange et 1,5 cm à Mont-Rigi. 6 octobre 1917 Couche de neige à Drossart 11 octobre 1975 Premier de trois jours consécutifs avec de la neige au sol à Botrange (2 cm) 13 octobre 1905 Les plus hauts plateaux sont couverts de neige. 14 octobre 1971 Un peu de neige est observée à Botrange. 14 octobre 2015 Une fine couche de neige est observée le matin à Mont-Rigi, dont il subsiste des traces jusqu’au soir. À Elsenborn et à Wirtzfeld, le sol est enneigé en matinée. Selon un témoignage, des flocons se mêlent à la pluie dès 200 mètres d’altitude tandis que les premières traces au sol apparaissent vers 400 mètres. Botrange – crédit photo : « Neibofly » (MétéoBelgique) 15 octobre 1993 Un bref enneigement partiel a été observé sur les Hauts Plateaux. 15 octobre 2015 Des traces de neige sont (encore) observées à Mont-Rigi. 16 octobre 1887 Toutes les Hautes-Fagnes sont recouvertes de 10 à 15 cm de neige. 16 octobre 1919 L’enneigement le plus précoce sur le sol de Bruxelles (même si c’est très peu). 16 octobre 2015 On observe 2 cm de neige le matin à Mont-Rigi et à Bullange. Saint-Hubert se retrouve tout blanc aussi, l’un des enneigements les plus précoces pour cette région. 20 octobre 1974 3 cm de neige sont observés sur le sol de Saint-Hubert. À Botrange, c’est le premier de trois jours consécutifs avec de la neige au sol. 22 octobre 1905 La couche de neige atteint 13 cm à Hockai (Stavelot). 24 octobre 1908 De très fortes chutes de neige tombant l’après-midi en Flandre donnent des couches incroyablement épaisses pour la saison, surtout en plaine, avec notamment le soir 13 cm à Zomergem (au nord-ouest de Gand, non loin d’Eeklo). Les relevés du 25 au matin font encore état d’une couverture neigeuse au sol en de nombreux endroits. 24 octobre 1992 Les hauts plateaux, tant fagnards qu’ardennais, sont brièvement recouverts de neige avec un maximum de 2 cm à Elsenborn. 24 octobre 2003 De la neige au sol est temporairement observée dans de très nombreuses régions même à basse altitude (comme par exemple à Bruxelles). Sur les hauts plateaux, l’épaisseur maximale atteint 2 cm. 27 octobre 1869 C’est le premier de cinq jours consécutifs avec de la neige au sol à Bruxelles. 28 octobre 1950 La neige tient au sol jusqu’en moyenne Belgique. 29 octobre 1950 La neige tient toujours en haute Belgique, avec 6 cm à Spa-Malchamps, tout comme à Saint-Hubert. 29 octobre 1941 Premier de trois jours consécutifs avec de la neige au sol à Uccle (Bruxelles). 30 octobre 1941 À Uccle, on observe 5 cm de neige le matin, et encore 3 cm le soir. 31 octobre 1974 On mesure 10 cm de neige à Botrange (après 4 jours consécutifs de neige au sol).
  6. cumulonimbus

    Automne 2018

    17 octobre 2018 Si le premier « nouvel » anticyclone a disparu des cartes météorologique, un deuxième se prépare déjà sur l’Atlantique. Son noyau se trouve juste au nord des Açores, mais il s’étire rapidement en direction de l’Irlande. L’ancien anticyclone (continental) perd lentement son influence sur nos régions tandis qu’un front froid de basses couches (à l’avant de fronts plus marqués) aborde notre pays le matin et nous place dans des courants de nord un peu moins doux qui, lentement, gagnent tout le pays en cours de journée. Après la dissipation de brumes matinales par endroit, le temps est à nouveau beau cependant, avec des cirrus et parfois quelques cumulus bas et très plats qui parviennent à se former dans l’air (un peu plus) frais en dessous de l’inversion. Ces cumulus n’affectent pas le sud et l’est du pays. Au littoral par contre, on observe aussi quelques stratocumulus. Les températures maximales montent moins haut que les jours précédents, mais restent encore élevés pour la saison, avec 17-18°C au littoral, 19-21°C en plaine et à peu près autant, voire même un peu plus sur les hauteurs (situation d’inversion). Elsenborn affiche 21,1°C ; Saint-Hubert, 20,5°C et Bièvre, 22,5°C. La Gaume fait encore un peu mieux avec 22,8°C à Aubange. En Campine, c’est Kleine Brogel qui fait le meilleur score avec 22,0°C. À présent, nous pouvons encore dresser un autre petit bilan de la vague d’extrême douceur que nous avons connue entre le 10 et le 16 octobre (toute une semaine), en l’occurrence le nombre de jours d’été : Zeebruges : 0 jour d’été (max : 23,9°C le 13) Middelkerke : 0 jour d’été (max : 24,6°C le 13) Coxyde : 0 jour d’été (max : 24,9°C le 13) Dunkerque (FR) : 1 jour d’été (les 13 octobre 2018, max : 25,7°C le 13) Beitem : 0 jour d’été (max : 24,9°C le 13) Passendaele : 0 jour d’été (max : 24,4°C le 16) Kruishoutem : 3 jours d’été (les 13, 15 et 16 octobre 2018, max : 26,3°C le 13) Semmerzake : 0 jour d’été (max : 24,7°C le 13) Melle : 1 jour d’été (le 13 octobre, max : 25,0°C le 13) Gand (Zelzate) : 2 jours d’été (les 11 et 13 octobre 2018, max : 26,2°C le 13) Lille (FR) : 0 jour d’été (max : 24,7°C le 16) Chièvres : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 25,2°C le 16) Gosselies : 0 jour d’été (max : 24,5°C les 13 et 16) Uccle : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 25,6°C les 13 et 16) Zaventem : 1 jour d’été (le 13 octobre 2018, max : 25,0°C le 13) Beauvechain : 0 jour d’été (max : 24,7°C le 13) Gembloux : 0 jour d’été (max : 24,7°C le 16) Sint-Katelijne-Waver : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 25,7°C le 13) Deurne : 1 jour d’été (le 13 octobre 2018, max : 26,0°C le 13) Essen : 2 jours d’été (les 13 et 14 octobre 2018, max : 26,2°C les 13 et 14) Retie : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 26,4°C le 13) Stabroek : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 26,0°C le 13) Schaffen : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 26,2°C le 16) Gorsem : 3 jours d’été (les 13, 14 et 16 octobre 2018, max : 26,0°C le 13) Diepenbeek : 4 jours d’été (les 11, 13, 14 et 16, max : 26,5°C le 13) Koersel : 6 jours d’été (les 11, 12, 13, 14, 15 et 16 octobre 2018, max : 27,3°C le 13) + 1 (6 octobre) Kleine Brogel : 5 jours d’été (les 11, 13, 14, 15 et 16 octobre 2018, max : 27,2°C le 13) Genk : 3 jours d’été (les 13, 14 et 16 octobre 2018, max : 26,5°C le 13) Maastricht (NL) : 3 jours d’été (les 13, 14 et 16 octobre 2018, max : 27,3°C le 13) Bierset : 1 jour d’été (le 13 octobre 2018, max : 25,0°C le 13) Elsenborn : 0 jour d’été (max : 22,7°C le 13) Mont-Rigi : 0 jour d’été (max : 22,0°C le 13) Spa : 0 jour d’été (max : 23,3°C le 13) Hastière : 2 jours d’été (les 13 et 16 octobre 2018, max : 25,0°C les 13 et 16) Florennes : 0 jour d’été (max : 23,7°C le 16) Dourbes : 1 jour d’été (les 16 octobre 2018, max : 25,1°C le 16) Humain : 0 jour d’été (max : 24,2°C le 16) Saint-Hubert : 0 jour d’été (max : 22,1°C le 13) Bièvre : 0 jour d’été (max : 24,0°C le 13) Buzenol : 1 jour d’été (les 13 octobre 2018, max : 25,0°C le 13) Aubange : 2 jours d’été (les 13 et 14 octobre 2018, max : 25,4°C le 13) Pas mal d’endroits ont connu 2 jours d’été, ce qui est vraiment exceptionnel pour une 2e décade d’octobre. En Campine, ce nombre est souvent bien supérieur. Koersel a enregistré 6 jours d’été consécutifs, ce qui est tout à fait unique à cette époque de l’année. À cela s’ajoute encore 1 jour de la 1re décade, ce qui fait 7 jours. Il faut remonter à 1921 pour retrouver un tel nombre de jours d’été en octobre quelque part en Belgique. Kleine Brogel et Diepenbeek se défendent bien aussi, avec respectivement 5 et 4 jours d’été. Le 17 octobre ne donnera plus nulle part un jour d’été en raison de l’inversion (air plus frais à l’arrière du front de basses couches) en plaine, tandis que les hauteurs n’ont de toute façon pas réussi à avoir un jour d’été, mais là, cela aurait été complètement hors normes si cela s’était produit.
  7. cumulonimbus

    Automne 2018

    15 octobre 2018 En effet, la circulation zonale échoue complètement et nous restons bien dans l’air chaud. Les perturbations circulent loin à l’ouest de nos régions tandis qu’un anticyclone est centré sur le Belarus et l’Ukraine. Nous nous retrouvons dans un large secteur chaud, déjà dans la zone d’influence de l’anticyclone. Tout au plus, nous avons encore quelques petits nuages de ces perturbations situées à l’ouest (altocumulus). À nouveau, la nuit est extrêmement douce. Bierset, avec 17,3°C, s’approche encore un peu plus de son record, qui est de 17,4°C le 15 octobre 1990. Mais d’autres valeurs sont très élevées aussi, comme les 16,8°C de Beauvechain (pas loin des 17,1°C du 14 octobre 1990) et les 16,2°C d’Uccle (17,0°C le 15 octobre 1990). En matinée, on observe quelques nappes d’altocumulus épais, puis le ciel se dégage progressivement, avec temporairement encore quelques altocumulus et de rares cirrus. Parfois, on observe une petite tendance floccus / castellanus. Au littoral, par ailleurs, les bancs d’altocumulus persistent l’après-midi, mais le temps est assez beau quand même. Les températures, très élevées, se situent à 22-23°C au littoral, 24-25°C en plaine et 20-22°C sur les hauteurs. Le seuil du jour d’été est à nouveau atteint à quelques stations, comme Angleur (26,1°C), Koersel (25,1°C), Kleine Brogel (25,1°C) et Kruishoutem (25,0°C). D’autres stations montent fort haut aussi, comme Aubange (24,8°C), Retie (24,8°C), Schaffen (24,8°C) et Genk (24,6°C). Pendant ce temps, un anticyclone est en train de se former sur la Mer du Nord. Il n’affecte pas encore la météo de nos régions, mais pourrait devenir intéressant dans les jours à venir. En attendant, un flux de nord-est, commandé par cet anticyclone, s’est déjà dangereusement rapproché de notre côte belge, sans l’atteindre toutefois. Un front chaud est resté temporairement bloqué au large de notre littoral et a bien failli nous revenir sous forme de front froid. Mais le flux du sud a gagné et le front chaud est remonté vers le nord. L’anticyclone, toutefois, fait de la résistance. Source : KNMI 16 octobre 2018 Le nouvel anticyclone est remonté vers la Scandinavie, où il s’est complètement résorbé dans sa course vers l’est, mais l’ancien reste en place et la fraîcheur septentrionale ne nous menace donc plus. Que du contraire. Encore une journée d’octobre extraordinaire ! Voyons les chiffres ! Dunkerque (FR) : 24,6°C (ancien record : 25,9°C le 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Middelkerke : 23,7°C (record : 24,6°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1973) Zeebruges : 22,8°C (courte série ; 23,7°C le 16/10/2017 ; 23,9°C le 13/10/2018) * Passendaele : 24,4°C (courte série ; 24,9°C le 16/10/2017 ; 24,3°C le 13/10/2018) * Beitem : 24,3°C (record : 25,3°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1953) Kruishoutem : 26,0°C (record : 26,3°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1985) Zelzate : 24,7°C (record : 26,2°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1982) Lille (FR) : 24,7°C (record : 25,0°C les 11/10/1970, 12/10/1990 et 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Chièvres : 25,2°C (record : 25,8°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1982) Gosselies : 24,5°C (record : 25,9°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1984) Sivry : 24,2°C (série incomplète ; 23,6°C le 12/10/1990 ; 24,8°C le 13/10/2001 ; 23,2°C le 16/10/2017 ; 23,6°C le 13/10/2018) * Uccle : 25,6°C (record : 25,7°C les 12/10/1990 et 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Zaventem : 24,5°C (record : 25,4°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1984) Beauvechain : 23,9°C (record : 26,1°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1953) Sint-Katelijne-Waver : 25,1°C (record : 25,9°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1983) Deurne : 24,5°C (record : 26,0°C le 16/10/2017 et le 13/10/2018, série disponible depuis 1953) Stabroek : 25,2°C (record : 26,0°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1976) Essen : 24,8°C (série incomplète ; 24,2°C le 13/10/2001 ; 24,9°C le 16/10/2017 ; 26,2°C le 13/10/2018) * Retie : 25,6°C (courte série ; 25,0°C le 16/10/2017 ; 26,4°C le 13/10/2018) * Schaffen : 25,7°C (série incomplète ; 25,6°C le 16/10/2017 ; 26,2°C le 13/10/2018) * Gorsem : 25,2°C (record : 26,6°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1982) Koersel : 26,4°C (record : 27,3°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1983) Kleine Brogel : 25,1°C (record : 27,2°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1953) Maastricht (NL) : 25,1°C (record : 25,5°C le 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Angleur : 25,8°C (série incomplète ; 27,0°C le 12/10/1990 ; 24,8°C le 13/10/2001, mais aussi 25,1°C le 18/10/2014) Bierset : 24,2°C (record : 25,7°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1953) ** Elsenborn : 22,4°C (record : 23,3°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1987) Mont-Rigi : 21,8°C (record : 22,2°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1953) Spa : 22,9°C (record : 23,3°C le 13/10/2018, série disponible depuis 1982) Hastière : 25,0°C (record : 25,4°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1977) Florennes : 23,7°C (record : 24,5°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1976) Dourbes : 25,1°C (record ex-aequo : 25,1°C le 11/10/1970, série disponible depuis 1965) Saint-Hubert : 21,5°C (record : 22,3°C le 12/10/1990 et 13/10/2001, série disponible depuis 1953) Bièvre : 23,9°C (courte série ; 23,2°C le 13/10/2001 ; 22,4°C le 16/10/2017 ; 24,0°C le 13/10/2018) * Buzenol : 22,7°C (série incomplète ; 23,0°C le 14/10/1990 ; 22,2°C le 13/10/2001 ; 22,2°C le 16/10/2017 ; 25,1°C le 13/10/2018) Aubange : 22,6°C (série incomplète ; 23,2°C le 14/10/1990 ; 23,4°C le 13/10/2001 ; 23,4°C le 17/10/2017 ; 25,4°C le 13/10/2018) * * : pour les courtes séries et les séries incomplètes, les valeurs précédentes susceptible d’être (ou d’avoir été) des records sont indiquées. Si la valeur du 18/10/2018 est supérieure aux valeurs de 1990, 2001, 2017 et celle toute récente du 13/10/2018 (quand elles sont disponibles toutes les quatre), il y a de grandes chances que le record de la 2e décade d’octobre ait été effectivement battu à la station en question. Cependant, cela n’a pas été le cas cette fois-ci. Comme vous pouvez le voir par ailleurs, de nombreux records décadaires ont certes été approchés, mais pas battus. Seule Dourbes a réussi à égaler son record, alors qu’Uccle, pour la deuxième fois déjà, n’a été qu’à un dixième de degré de son record à lui. Il n’en reste pas moins que de telles valeurs sont exceptionnelles pour la saison. Un bon nombre de records de la journée d’été la plus tardive, par contre, ont été égalés, voire battus. En plus, le vent a été assez faible et le temps, plutôt beau (juste des bancs d’altocumulus et quelques cirrus dans de belles éclaircies), ce qui a donné une grande impression estivale. À nouveau, les altocumulus présentaient parfois une petite tendance castellanus, générant même ici et là des virga. Webcam MB – Beausaint – 16 octobre 2018 à 17h40 Liste des jours d’été les plus tardifs Aujourd’hui 17 octobre ne sera sans doute plus un jour d’été nulle part, pas plus que les jours à venir, ce qui nous permet de dresser la liste actualisée des jours d’été les plus tardifs enregistrés en Belgique (depuis 1950) : Middelkerke : 4 octobre 1983 (25,7°C) Coxyde : 4 octobre 1983 (26,0°C) Dunkerque (FR) : 16 octobre 2017 (25,9°C) Beitem : 16 octobre 2017 (25,3°C) Kruishoutem : 16 octobre 2017 (25,2°C) et 16 octobre 2018 (26,0°C) Gand (Zelzate) : 16 octobre 2017 (25,9°C) Lille (FR) : 16 octobre 2017 (25,0°C) Chièvres : 16 octobre 2018 (25,2°C) La Hestre : 13 octobre 2001 (25,6°C) [pas de données pour 2018] Gosselies : 13 octobre 2001 (25,9°C) Uccle : 16 octobre 2017 (25,7°C) et 16 octobre 2018 (25,6°C) Zaventem : 16 octobre 2017 (25,0°C) Beauvechain : 16 octobre 2017 (25,1°C) Sint-Katelijne-Waver : 16 octobre 2017 (25,9°C) et 16 octobre 2018 (25,1°C) Deurne : 16 octobre 2017 (26,0°C) Stabroek : 16 octobre 2017 (25,6°C) et 16 octobre 2018 (25,2°C) Retie : 16 octobre 2017 (25,0°C) et 16 octobre 2018 (25,6°C) Schaffen : 16 octobre 2017 (25,6°C) et 16 octobre 2018 (25,7°C) Gorsem : 16 octobre 2017 (25,8°C) et 16 octobre 2018 (25,2°C) Koersel : 16 octobre 2017 (26,1°C) et 16 octobre 2018 (26,4°C) Kleine Brogel : 16 octobre 2017 (25,2°C) et 16 octobre 2018 (25,1°C) Maastricht (NL) : 16 octobre 2017 (25,5°C) et 16 octobre 2018 (25,1°C) Angleur : 18 octobre 2014 (25,1°C) * Bierset : 13 octobre 2018 (25,0°C) Elsenborn : 2 octobre 2011 (25,1°C) Mont-Rigi : 21 septembre 2003 (25,1°C) Spa : 24 septembre 1983 (25,4°C) Hastière : 16 octobre 2017 (25,0°C) et 16 octobre 2018 (25,0°C) Florennes : 2 octobre 2011 (25,0°C) Dourbes : 16 octobre 2018 (25,1°C) Saint-Hubert : 20 septembre 2003 (25,8°C) Buzenol : 13 octobre 2018 (25,1°C) Aubange : 14 octobre 2018 (25,2°C) Luxembourg (LU) : 2 octobre 2011 (26,0°C) * Le 18 octobre 2014, Angleur est la seule station connue à avoir atteint le seuil du jour d’été avec 25,1°C. Koersel l’a manqué de peu, ce jour-là, avec 24,9°C tandis que Liège-Monsin affichait 24,5°C. Potentiellement, un jour d’été a pu avoir lieu plus tard encore dans la saison, mais ce n’est pas confirmé dans les données officielles (publiées). Ainsi, les 21 et 22 octobre 2012, le 22 octobre 2013, le 26 octobre 2006 et le 30 octobre 2005 ont connu des températures de 24°C ou plus sur le réseau thermométrique belge. Le 22 octobre 2012, Couvin manque de peu un jour d’été avec 24,8°C, tandis qu’Elsenborn et Hockay, malgré l’altitude, enregistrent 24,0°C. Le 22 octobre 2013, c’est au tour d’Angleur de manquer de peu son jour d’été, avec 24,8°C également. À cette date, c’est toute la vallée de la Meuse qui fait de belles performances, avec 24,2°C à Monsin et 24,0°C à Hastière. Nous pouvons donc résumer par ce qui suit : Parmi les données officielles publiées, c’est Angleur qui est champion, avec son jour d’été le plus tardif le 18 octobre 2014. Suit un gros peloton de stations avec leur jour d’été le plus tardif le 16 octobre tant en 2017 qu’en 2018. Quelques stations ont ce record rien qu’en 2017 ou rien qu’en 2018. Sinon, ce sont les 13 octobre 2001 et 12 octobre 1990 qui viennent à la rescousse des stations qui n’ont pas pu pleinement bénéficier des chaleurs de 2017 et 2018. En altitude et au littoral, le jour d’été le plus tardif est généralement plus précoce, et se situe le plus souvent au début du mois d’octobre, voire même au mois de septembre (pour les régions situées au-dessus de 400-500 mètres d’altitude). Avant 1950, des jours d’été potentiels ont été les 27 septembre 1937 (localement en Campine) et le 18 octobre 1921 (sur une bonne partie du territoire belge), mais nous ne disposons pas de données (fiables) de l’époque pour pouvoir l’étayer. En ce moment, l’IRM lance un appel de recherche pour d’anciennes photos de stations météo de son réseau, afin de pouvoir déterminer avec précision la localisation, l’instrumentation et le type d’abri de ses stations, ce qui permettrait de procéder à une homogénéisation des données d’avant 1950 et, par exemple, de déterminer le jour d’été le plus tardif pour des années comme 1921 ou 1937. https://www.meteo.be/meteo/view/fr/40977017-WANTED+%3A+Recherche+d%27anciennes+photos+de+stations+meteo+de+l%27IRM.html
  8. cumulonimbus

    Automne 2018

    Encore un jour d'été (hier 15 octobre) pour : Angleur : 26,1°C Kleine Brogel : 25,1°C Koersel : 25,1°C Kruishoutem : 25,0°C Jour d'été manqué de peu pour : Aubange : 24,8°C Retie : 24,8°C Schaffen : 24,8°C D'autres infos suivront bientôt (en fonction de l'évolution de la météo).
  9. cumulonimbus

    Automne 2018

    1er octobre 2018 Après le passage d’un front froid, notre pays se retrouve dans une circulation de nord-ouest, nous acheminant de l’air polaire maritime instable. Nous connaissons donc une succession d’averses et d’éclaircies, avec un nombre plus élevé d’averses sur l’ouest du pays en matinée, et plus élevé sur l’est en après-midi. En fin d’après-midi, les averses diminuent partout. En général, les cumulonimbus sont particulièrement bien visibles, et séparés par de belles éclaircies. Webcam IRM – Zeebruges – 1 octobre 2018 à 8h00 Lorsque le terrain est bien dégagé, et notamment au littoral, les averses, et parfois les virga de gros cumulus, sont visibles de loin, ce qui fait plus penser aux giboulées du printemps qu’à des averses d’automne, d’autant plus que les températures sont assez basses pour la saison, avec des maxima de 13-14°C en plaine, 12°C au centre et 8-9°C sur les hauteurs. Les températures (relativement) encore plus basses en altitude permettent ce ciel clair, avec près de –2°C au niveau 850 hPa sur le nord du pays et, temporairement, jusqu’à –24/–25°C au niveau 500 hPa en début de journée sur le nord du pays, bulle d’air froid se déplaçant ensuite vers le sud (modèle WRF NMM). 2 octobre 2018 Un système frontal traverse le pays, nous amenant pluies et bruines, avant le retour d’éclaircies sur certaines régions. Après un nimbostratus pluvieux qui s’accroche jusqu’en début d’après-midi (ouest et centre du pays) ou fin d’après-midi (est), le plafond se relève avec des stratocumulus se déchirant ensuite en éclaircies, avec un mix de cumulus et de stratocumulus. Au sud du pays et ce, dès l’Entre-Sambre-et-Meuse, le ciel reste couvert toute la journée, avec là des stratocumulus le matin avant l’arrivée des pluies. Dans certaines régions, et notamment celle de Florennes, il tombe de la pluie ou de la bruine presque tout au long de la journée. En dépit de la présence d’un secteur chaud sur une grande partie du pays, les températures mettront un certain temps pour remonter. Il faudra généralement attendre de bonnes éclaircies (là où il y en a) pour avoir des valeurs de 17°C ou plus. En fin de compte, les maxima assez variables atteindront 15 à 18°C en Basse et Moyenne Belgique, mais resteront bien plus bas dans le sud du pays sous la pluie, et ce même dans les vallées. Hastière par exemple ne dépassera pas 12,0°C, tout comme Buzenol tandis qu’Aubange ne fait guère mieux avec 12,2°C. Sur les hauteurs, on note généralement entre 9 et 11°C. 3 octobre 2018 Le temps devient temporairement plus frais à l’arrière du système frontal, mais un anticyclone se développe rapidement sur la Bretagne et la frange sud d’un front chaud (d’une perturbation circulant loin au nord) est déjà en passe de nous replacer dans de l’air plus doux. Le temps est généralement assez beau avec des cirrus et des cumulus se développant à midi et en début d’après-midi. Ils ne dépassent pas le stade humilis, au grand maximum le stade mediocris, avec une légère tendance à l’étalement. Dans le sud du pays, des nuages frontaux sont encore présents en début de matinée, tandis qu’au littoral, les cumulus sont présents dès le matin, avec une évolution l’après-midi en nappes de stratocumulus plus ou moins étendues, en dessous desquelles quelques cumulus survivent. Webcam IRM – Zeebruges – 3 octobre 2018 à 18h40 Avec un petit vent d’ouest à nord-ouest, les maxima se situent le plus souvent entre 16 et 18°C en plaine et entre 11 et 13°C sur les hauteurs. Il s’agit là de valeurs proches des normes saisonnières. 4 octobre 2018 L’anticyclone se trouve désormais sur l’Europe centrale. Le beau temps nous revient avec de l’air de plus en plus doux et de plus en plus sec. Après la dispersion de quelques stratocumulus matinaux, le ciel est bleu avec, en milieu de journée, quelques cumulus très discrets. Sur l’est du pays, les stratocumulus mettent un peu plus de temps à se dissiper tandis que le sud est plus sujet aux brouillards matinaux. De ce fait, il existe de grandes disparités au niveau des températures minimales. Le centre et l’est du pays, et dans une moindre mesure aussi l’ouest et le centre-sud tendent à avoir un ciel très nuageux à couvert la nuit, et parfois encore en matinée, avec des températures minimales élevées, souvent entre 10 et 12°C, voire 13°C (Anvers). Sur le massif ardennais, des éclaircies nocturnes temporaires font dégringoler la température aux endroits exposés, avant que celle-ci ne remonte. À Elsenborn, la température tombe à 0,8°C à 3 heures du matin, mais remonte au-dessus de 4°C dès 6 heures (minimum : 0,6°C). Dans le sud du pays par contre, le ciel reste dégagé et les températures matinales sont froides même à basse altitude, avec par exemple 1,7°C à Buzenol. En journée, les températures remontent partout, avec 18°C en bordure de mer, 19 à 20°C en plaine et 15 à 16°C sur les hauteurs. 5 octobre 2018 Des pressions élevées à l’est et des pressions (un peu plus) basses à l’ouest sont garantes d’un temps ensoleillé, sec et très doux, après une nuit parfois froide. On retiendra notamment les 0,8°C d’Elsenborn et les 2,2°C d’Aubange, mais aussi des valeurs plutôt fraîches en plaine, avec 4,0°C à Genk, 4,7°C à Koersel et 4,8°C à Kleine Brogel. En journée, les températures remontent vite pour atteindre 21°C au littoral, 22 à 23°C, localement 24°C en plaine et 18 à 20°C sur les hauteurs. Il s’ensuit quelques gros écarts entre la nuit et le jour : Koersel: 4,7°C / 24,0°C Aubange : 2,2°C / 21,4°C Elsenborn : 0,8°C / 19,7°C Genk : 4,0°C / 22,4°C Le temps est très ensoleillé, avec comme seuls nuages des traînées d’avion qui persistent parfois longtemps, surtout en matinée. Au littoral, on note aussi quelques cirrus. Webcam MB – Beausaint – 5 octobre 2018 à 12h00 L’air assez sec et le faible vent du sud donnent une grande impression de douceur l’après-midi. 6 octobre 2018 Une perturbation ondule au nord-ouest de notre pays et aborde notre littoral en soirée. Nous restons du côté doux, avec des températures élevées pour un mois d’octobre. Le vent de sud, puis de sud-ouest est un peu plus fort et le ciel est un (tout petit) peu plus nuageux aussi, avec quelques cirrus, des bancs d’altocumulus castellanus et, ici et là, quelques cumulus humilis très aplatis. Webcam IRM – Uccle – 6 octobre 2018 à 12h05 Les températures, souvent encore un peu en hausse par rapport à la veille, atteignent 23 à 25°C en plaine (centre et est du pays) et 20 à 21°C sur les hauteurs. Koersel connaît un jour d’été avec 25,1°C. Le nord-ouest du pays se retrouve rapidement confronté à l’influence du front froid tout proche, avec des vents qui tournent rapidement vers le nord dans les basses couches. Ce pseudo-front, qui précède le véritable front froid, s’avance vers le sud-est et concerne le centre du pays en soirée et le sud-est du pays pendant la nuit. Il se matérialise par la présence de castellanus plus développés. Les plaines occidentales voient de ce fait la montée des températures quelque peu « cassée » par l’arrivée trop rapide des vents du nord, avec des maxima qui ne dépassent pas 21-22°C (et 18-19°C au littoral). Au centre du pays, c’est en début de soirée que la température chute de plusieurs degrés au passage du pseudo-front. 7 octobre 2018 La front froid suit le pseudo-front et traverse lentement le pays. Un nouvel anticyclone s’installe au large du Golfe de Gascogne, avec une crête se développant sur la Mer du Nord, qui commandera un air plus froid mais rapidement plus sec sur nos régions. La chute des températures est marquée, avec des maxima qui n’atteignent plus que 15 à 17°C en plaine et 10 à 11°C sur les hauteurs, avec un vent de nord à nord-est renforçant la sensation de froid, surtout en matinée. Le littoral est le premier à retrouver le beau temps, avec disparition des nuages post-frontaux dès le matin, faisant place à un ciel d’abord presque serein (bancs nuageux loin au large), puis un peu plus nuageux avec cirrus par moment épais et quelques cumulus. Au centre du pays, les nuages post-frontaux (cirrostratus / altostratus doublés de stratocumulus) se dispersent peu avant midi, laissant la place à un ciel garni de cirrus et de quelques cumulus. Le sud-est du pays reste nuageux à très nuageux, avec d’abord des altocumulus / stratocumulus et encore quelques éclaircies, puis un épais voile d’altitude, qui ne fera place à de nouvelles éclaircies qu’en fin d’après-midi, avec à nouveau altocumulus / stratocumulus. En Ardenne par contre, on observe un ciel le plus souvent couvert, avec même des nuages bas, se traduisant en brouillard sur les parties hautes. La nuit, le dégagement du ciel en toutes régions donnera lieu à une forte baisse des températures. 8 octobre 2018 Les hautes pressions s’installent sur nos régions sous la forme d’un long anticyclone, orienté sud-ouest – nord-est et s’étendant du Golfe de Gascogne aux États Baltes. Un front chaud « sec » (sans nuages) traîne sur le sud du pays. La journée commence dans le froid, avec des températures basses même en plaine. Essen descend jusqu’à 0,0°C ; Koersel, jusqu’à 0,8°C et Genk, jusqu’à 1,5°C. En Haute Belgique, il gèle à Elsenborn avec –0,6°C tandis que Bièvre affiche 0,9°C. Le temps est beau, avec un léger voile de cirrus, mais les températures ne décollent pas encore vraiment. Les maxima, l’après-midi, se situent généralement entre 16 et 18°C, très localement 19°C en plaine et entre 15 et 17°C sur les hauteurs. La Gaume, au sud du front chaud « sec », bénéficie déjà d’un temps plus chaud, avec 19 à 20°C. Le ciel, là, est moins voilé mais on y note des brouillards matinaux en bien des endroits. 9 octobre 2018 Les hautes pressions reprennent place à l’est de nos régions, avec comme conséquence le retour du beau temps sec et doux sur tout le pays, après une nuit froide cependant. Cette situation sera responsable de quelques gros écarts de température entre le matin et l’après-midi (min/max), comme par exemple à Dourbes (2,3°C/22,4°C), à Elsenborn (0,8°C/20,6°C) ou à Aubange (3,8°C/22,6°C). Le temps est très beau, avec juste quelques voiles de cirrus (le moins au littoral). Le matin, on note aussi quelques bancs de brume et de brouillard, principalement dans le sud du pays. Les températures maximales : 19°C au littoral, 20 à 21°C en plaine, mais aussi sur les hauteurs. En effet, une inversion, située vers 500 mètres d’altitude, ne parvient à se résorber que partiellement. Les endroits les plus privilégiés sont les vallées (notamment la Meuse) et la Gaume. Angleur atteint 22,3°C ; Hastière, 22,1°C et Aubange, 22,6°C tout comme Sivry. 10 octobre 2018 La situation atmosphérique reste la même dans les grandes lignes, cependant le changement de forme de l’anticyclone nous place dans un flux de sud-est plus continental. De ce fait, le temps est beau et très doux après une nuit qui, à bien des endroits, a de nouveau été froide. Quelques écarts importants sont enregistrés, comme à Elsenborn (2,0°C/21,3°C), Kleine Brogel (5,9°C/23,7°C) ou même Angleur (8,3°C/25,4°C). Sur les plateaux par contre, les minima restent élevés, comme à Uccle (10,5°C), à Bierset (10,0°C) et à Gosselies (9,9°C), mais aussi à Saint-Hubert (10,0°C) et à Mont-Rigi (10,5°C). En journée, le temps est vraiment très beau, plus beau encore que la veille, avec un ciel parfaitement serein dans presque toutes les régions. Ici et là cependant, des brouillards matinaux ont été observés. Les températures : 21°C en bordure immédiate de la mer, sinon 23-24°C en plaine et 20-21°C sur les hauteurs. Une meilleure résorption de l’inversion explique les températures plus élevées que la veille en plaine, alors que celles-ci restent stables sur les hauteurs. Les plus fortes valeurs reviennent à nouveau aux vallées, avec 25,4°C à Angleur et 24,2°C à Hastière. En plaine, les vents soufflent d’est avec de petites rafales bien agréables ; sur les hauteurs, les vents soufflent de sud-est, en accord avec le flux général, et les rafales sont un peu plus marquées. 11 octobre 2018 Dans un flux du sud, une première perturbation traverse le pays en matinée. Elle sépare de l’air tropical continental de l’air tropical maritime. Une seconde perturbation nous atteindra en soirée et durant la nuit et prendra un caractère orageux sur l’ouest et le centre du pays. Elle est liée à une convergence préfrontale précédant un front froid peu actif. Le temps est d'abord très nuageux avec altostratus / altocumulus (parfois aussi stratocumulus) distillant un peu de pluie, puis le tout s’effiloche en gros cirrus avant le retour du ciel bleu avec quelques (rares) cirrus résiduels et formation de quelques petits cumulus. Dans le sud du pays, on note aussi quelques castellanus en fin d’après-midi. Cette évolution a donné une nuit bien moins froide que les précédentes, avec des températures ne descendant presque plus nulle part en dessous de 10°C. Les stations d’Uccle (15,4°C), Beauvechain (15,5°C) et Bierset (15,5°C) ont connu une nuit particulièrement douce. En journée, l’air tropical maritime donne des températures sensiblement les mêmes que celles de l’air tropical continental de la veille, avec des valeurs de 23°C au littoral, de 23-25°C en plaine et de 19-20°C sur les hauteurs. Le vent plus fort donne cependant une impression un peu moins chaude. L’évolution des températures en altitude est très intéressante aussi. Avant la première perturbation (celle de la matinée), l’air est fort doux à tous les niveaux, avec notamment 18°C à 1000 mètres d’altitude (et 14°C au niveau 850 hPa vers 1500 mètres). Ensuite, l’air tropical maritime à l’arrière du front a une origine un peu plus fraîche, avec 14°C à 1000 mètres (et temporairement 10°C au niveau 850 hPa vers 1500 mètres), mais est fortement réchauffé tant par les eaux du Golfe de Gascogne que par les terres françaises, ce qui donne une structure de basses couches plus instable et plus turbulente. C’est ce qui explique la formation des cumulus, qui buttent toutefois contre une inversion de plus en plus basse. En soirée, cette inversion est tellement basse qu’elle se confond avec l’inversion ordinaire liée au cycle diurne. En d’autres termes, l’air chaud nous revient massivement, avec notamment une couche à 20°C située entre 400 et 500 mètres. Au-dessus cependant, l’augmentation des températures est moindre, ce qui provoque de l’instabilité dans les couches moyennes cette fois-ci (gradient de plus de 0,8°C par 100 mètres entre 1000 et 3000 mètres d’altitude). L’augmentation du vent à l’approche de la seconde perturbation provoque un brassement de l’air, avec des bulles d’air chaud qui se retrouvent même au niveau du sol. Notamment dans les endroits encaissés, où le rayonnement du soir avait déjà amené de la fraîcheur, on note de belles remontées de la température, comme dans la vallée de Mélin (près de Jodoigne), où l’on observe 14,9°C à 21h10 et 18,7°C à 23h20. En plaine, on note une remontée du même ordre à Anvers, tandis que d’autres stations, notamment celles des (bas) plateaux connaissent le maintien d’une grande douceur tout au long de la soirée. Une convergence pré-frontale se forme dans cet air chaud et, l’instabilité aidant, une véritable ligne orageuse se forme et aborde l’ouest du Hainaut peu avant 22 heures avant de se propager vers le centre du pays aux alentours de minuit. Ces orages n’iront cependant pas beaucoup plus loin, s’effondrant soudain complètement. Les tout derniers impacts sont enregistrés vers 00h45. Crédit photo : Kévin Dewachter (Belgorage) C’est donc sur l’ouest, le sud-ouest et le sud (Entre-Sambre-et-Meuse) qu’on a les meilleures cotes de précipitations, mais aucune d’elles n’est vraiment importante. On retiendra les 8 mm de Cerfontaine, les 7 mm d’Agimont et les 6 mm de Rumillies et de Pont-de-Loup. Mais à l’est, il reste le vent, et il est parfois même plus fort là où les orages sont déjà « déglingués ». Ernage, notamment, mesure une rafale de 61 km/h tandis que Beauvechain enregistre 58 km/h, tout comme Humain. Cela laisse supposer que des rafales plus fortes aient pu passer entre les mailles du filet. De façon isolée, quelques averses plus conséquentes (mais non-orageuses) sévissent aussi sur des régions plus au nord et à l’est, avec 7 mm tant pour Anvers que pour Hastière. Ces rafales et ces pluies s’accompagnent d’une petite baisse temporaire des températures. Malgré cela, on peut encore parler de minima plutôt élevés pour la saison. 12 octobre 2018 L’air maritime à l’arrière du faible front froid reprend rapidement des caractéristiques tropicales au sein d’un flux de sud-sud-ouest à l’avant de nouvelles perturbations. Il s’agit d’un véritable train de perturbations atlantiques, qui restera cependant à l’ouest de nos régions et affectera surtout les Îles Britanniques. Notez aussi sur la carte la tempête tropicale « Leslie », qui aura bientôt, quoiqu’indirectement, une grande influence sur le temps de nos régions. Source : KNMI Chez nous, l’air maritime en question se réchauffe à la fois par le bas et par le haut. Par le bas grâce au réchauffement du sol par le soleil, par le haut en raison de la présence d’air tropical au-dessus d’une inversion, qui est poussée de plus en plus vers le bas. Mais temporairement, la température redescend jusqu’à 10-11°C au niveau 850 hPa (à présent vers 1550 mètres). Cette configuration permet une petite instabilité de basses couches, avec la formation de quelques petits cumulus (buttant contre l’inversion et se transformant parfois soit en stratocumulus isolés, soit en cumulus fractus) tandis qu’au-dessus, le ciel est temporairement voilé de cirrus et de cirrostratus, laissant cependant bien passer le soleil. Notamment sur le sud et l’est du pays, les nuages résiduels de la perturbation de la nuit du 11 au 12 sont encore visibles le matin, sous forme de stratocumulus et d’altocumulus. Les températures maximales atteignent 21°C au littoral, 23-24°C, localement 25°C en plaine et 20-21°C sur les hauteurs, avec un petit vent de sud quelque peu turbulent. 13 octobre 2018 Le flux perturbé reste orienté vers les Îles Britanniques tandis que l’air tropical devient de plus en plus direct sur nos régions. À noter que la tempête tropicale « Leslie », la veille encore sur les Açores, se trouve vers midi non loin du Portugal. Elle s’extra-tropicalise alors et touchera le Portugal en soirée avec quelques très fortes rafales (par exemple 101 km/h à 21h à Cabo Carvoeiro et 108 km/h à Monte Real, pourtant à l’intérieur des terres, à 1h le 14) et une baisse subite des températures, signe qu’elle s’est transformée, au moins partiellement, en système frontal. Source : KNMI Chez nous, pendant ce temps, il fait très beau et particulièrement chaud pour la saison. Voyez les valeurs maximales (souligné = record pour la 2e décade d’octobre) : Dunkerque (FR) : 21,8°C (ancien record : 25,9°C le 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Middelkerke : 24,6°C (ancien record : 23,8°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1973) Zeebruges : 23,9°C (courte série ; 23,7°C le 16/10/2017) * Passendaele : 24,3°C (courte série ; 24,9°C le 16/10/2017) * Beitem : 24,9°C (record : 25,3°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1953) Kruishoutem : 26,3°C (ancien record : 25,2°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1985) Zelzate : 26,2°C (ancien record : 25,9°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1982) Lille (FR) : 22,4°C (record : 25,0°C les 11/10/1970, 12/10/1990 et 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Chièvres : 25,1°C (record : 25,8°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1982) Gosselies : 24,5°C (record : 25,9°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1984) Sivry : 23,6°C (série incomplète ; 23,6°C le 12/10/1990 ; 24,8°C le 13/10/2001 ; 23,2°C le 16/10/2017) * Uccle : 25,6°C (record : 25,7°C les 12/10/1990 et 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Zaventem : 25,0°C (record : 25,4°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1984) Beauvechain : 24,7°C (record : 26,1°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1953) Sint-Katelijne-Waver : 25,7°C (record : 25,9°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1983) Deurne : 26,0°C (record ex-aequo : 26,0°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1953) Stabroek : 26,0°C (ancien record : 25,6°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1976) Essen : 26,2°C (série incomplète ; 24,2°C le 13/10/2001 ; 24,9°C le 16/10/2017) * Retie : 26,4°C (courte série ; 25,0°C le 16/10/2017) * Schaffen : 26,2°C (série incomplète ; 25,6°C le 16/10/2017) * Gorsem : 26,0°C (record : 26,6°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1982) Koersel : 27,3°C (ancien record : 26,1°C le 16/10/2017, série disponible depuis 1983) Kleine Brogel : 27,2°C (ancien record : 25,7°C le 15/10/1990, série disponible depuis 1953) Maastricht (NL) : 24,9°C (ancien record : 25,5°C le 16/10/2017, série [utilisée] depuis 1953) Bierset : 25,0°C (record : 25,7°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1953) ** Elsenborn : 22,7°C (record : 23,3°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1987) Mont-Rigi : 22,0°C (record : 22,2°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1953) Spa : 23,3°C (ancien record : 22,6°C le 13/10/2001, série disponible depuis 1982) Hastière : 25,0°C (record : 25,4°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1977) Florennes : 23,3°C (record : 24,5°C le 12/10/1990, série disponible depuis 1976) Dourbes : 24,3°C (record : 25,1°C le 11/10/1970, série disponible depuis 1965) Saint-Hubert : 22,1°C (record : 22,3°C le 12/10/1990 et 13/10/2001, série disponible depuis 1953) Bièvre : 24,0°C (courte série ; 23,2°C le 13/10/2001 ; 22,4°C le 16/10/2017) * Gouvy : 23,6°C (série incomplète ; 24,1°C le 12/10/1990 ; 21,2°C le 13/10/2001 ; 22,0°C le 16/10/2017) Buzenol : 25,1°C (série incomplète ; 23,0°C le 14/10/1990 ; 22,2°C le 13/10/2001 ; 22,2°C le 16/10/2017) Aubange : 25,4°C (série incomplète ; 23,2°C le 14/10/1990 ; 23,4°C le 13/10/2001 ; 23,4°C le 17/10/2017) * * : pour les courtes séries et les séries incomplètes, les valeurs précédentes susceptible d’être (ou d’avoir été) des records sont indiquées. Si la valeur de 2018 est supérieure aux valeurs de 1990, 2001 et 2017 (quand elles sont disponibles toutes les trois), il y a de grandes chances que le record de la 2e décade d’octobre ait été effectivement battu à la station en question. La valeur est alors soulignée au même titre que les autres records. ** : les données d’Angleur sont malheureusement manquantes. Cependant, au vu de la température de Bierset, il est peu probable que le record ait été battu à Angleur. Comme vous pouvez le constater, de très nombreux records décadaires ont été approchés, et certains même battus. Dans un cas, c’est même le record pour tout le mois qui a été battu (Koersel : 27,3°C ; ancien record 26,6°C le 03/10/2011). La plus haute température observée en Belgique a été de 28,4°C à Kinrooi (Ophoven), entre Brée et Maaseik, non loin de la frontière avec les Pays-Bas. Malheureusement, nous ne disposons pas d'une série de mesures, à cette station, qui permettrait de comparer avec le passé. Quelques heures plus tôt, ce sont déjà les minima qui ont fait parler d’eux. À Uccle, les 17,0°C égalent le record de la nuit la plus chaude, qui date du 15 octobre 1990. Bierset, avec 17,2°C, atteint presque son record (17,4°C, également le 15 octobre 1990). À Gand-Zelzate, le minimum ne descend pas en dessous de 17,9°C, mais là, 2017 a fait encore mieux avec un minimum de 18,3°C. À Zaventem par contre, les 16,2°C ont suffi pour battre le record, qui était de 16,0°C le 14 octobre 1990 (le 15 octobre 1990, un bref intermède plus frais, peu avant le lever du soleil, avait empêché un record à l’ époque à cette station). À noter qu’il s’agit là de mesures synoptiques qui concernent vraiment la nuit, en l’occurrence la période de 20h (le soir de la veille) jusqu’à 8h (le matin du jour même). Toutes ces séries remontent jusqu’à 1982. La journée du 13 octobre 2018 a non seulement été chaude, mais aussi splendide, avec un ciel bleu juste garni de quelques cirrus. En outre, un bon petit vent de sud à sud-est, avec quelques petites rafales, ont rendu la température particulièrement agréable. En soirée, des cirrus plus épais, tendant même vers le cirrostratus, annoncent la venue prochaine d’une perturbation. Mais l’anticyclone, plus coriace que prévu, donnera du fil à retordre à cette perturbation. De plus, les restants de « Leslie », qui finiront par se retrouver sur le Golfe de Gascogne, ne seront sûrement pas étrangers au maintien du beau temps chaud encore le lendemain. Le phénomène des records de chaleur qui sont battus année après année. 2017 a fourni de nombreux records pour la 2e décade d’octobre, et voilà que 2018 en bat déjà un certain nombre. Est-ce symptomatique du réchauffement climatique ? Oui, mais pas nécessairement. En 1959, on enregistre des températures qui battent (souvent à plates coutures) les records de la 3e décade de février avant que ces records ne soient eux-mêmes battus… en 1960 ! En outre, en 1961, c’est au tour de la 2e décade de février de pulvériser tous les records. Les températures de 1959, 1960 et 1961 restent jusqu’à nos jours parmi les plus élevées observées en février et la 3e décade notamment n’a pas réussi à faire mieux au cours d’années plus récentes. À côté de cela, les années 40 ont déjà connu une pluie de records de chaleur, avec de nombreux records battus à la fin mai 1944, à la fin août 1944 (est du pays), à la fin juin 1947, à la mi-septembre 1947, à la mi-avril 1949 et au début septembre 1949. Certains de ses records n’ont toujours pas été battus jusqu’à nos jours, comme les célèbres 36,6°C d’Uccle du 27 juin 1947. Cela revient à dire que le réchauffement climatique joue certainement un grand rôle dans l’évolution des températures de nos jours, mais on ne peut pas tout lui attribuer. 14 octobre 2018 On ne voit plus grand-chose de « Leslie ». Sur la carte, il s’agit de la petite dépression sur le nord de l’Espagne, au sud-sud-ouest de celle sur le Golfe de Gascogne. Source : KNMI Mais comme tant de fois par le passé (et notamment en 2017), une tempête tropicale vient tout chambouler sur nos cartes météorologiques. Déjà la journée d’aujourd’hui, 14 octobre, ne devait plus appartenir à la série de jours chauds que nous venons de connaître. En plus, les prévisions ont complètement changé. Il n’est plus question de l’arrivée de courants d’ouest, avec pluies et rafraîchissement général. Au contraire, les prévisions sont « chaudes » aussi, et à quelques gouttes de pluie près, même plutôt ensoleillées. Pour la énième fois de cette année 2018, la circulation zonale semble échouer. En ce 14 octobre, les températures sont à nouveau particulièrement élevées, même si on perd un ou deux degrés par rapport à la veille. Partout, le temps est beau, avec parfois quelques altocumulus ou stratocumulus le matin, puis des cirrus en journée. Dans le sud du pays, on observe quelques altocumulus en journée aussi. Au littoral aussi, on note quelques altocumulus, prenant là, parfois, la forme de castellanus. Avec un vent toujours orienté au sud, les minima sont déjà élevés, avec par exemple 16,0°C à Uccle et même 16,9°C à Gand-Zelzate. Quelques points seulement sont un peu plus frais, comme Anvers avec 11,3°C et Buzenol avec 11,4°C (et Aubange, à 8h, ne mesure que 10,2°C). En journée, les maxima se situent le plus souvent autour de 22 °C au littoral, autour de 24°C en plaine (26°C en Campine) et entre 21 et 22°C sur les hauteurs. Les valeurs les plus chaudes ont été enregistrées à Essen (26,2°C), à Kleine Brogel (26,0°C), à Genk (26,0°C) et à Koersel (25,6°C). Après cela, Gorsem et Aubange, avec 25,2°C, ont également encore eu un jour d’été. Enfin, voici la liste des jours d’été les plus tardifs jamais observés, actualisée avec les données de 2018. Middelkerke : 4 octobre 1983 (25,7°C) Coxyde : 4 octobre 1983 (26,0°C) Dunkerque (FR) : 16 octobre 2017 (25,9°C) Beitem : 16 octobre 2017 (25,3°C) Kruishoutem : 16 octobre 2017 (25,2°C) Gand (Zelzate) : 16 octobre 2017 (25,9°C) Lille (FR) : 16 octobre 2017 (25,0°C) Chièvres : 13 octobre 2001 (25,2°C) et 13 octobre 2018 (25,1°C) La Hestre : 13 octobre 2001 (25,6°C) [pas de données pour 2018] Gosselies : 13 octobre 2001 (25,9°C) Uccle : 16 octobre 2017 (25,7°C) Zaventem : 16 octobre 2017 (25,0°C) Beauvechain : 16 octobre 2017 (25,1°C) Sint-Katelijne-Waver : 16 octobre 2017 (25,9°C) Deurne : 16 octobre 2017 (26,0°C) Stabroek : 16 octobre 2017 (25,6°C) Retie : 16 octobre 2017 (25,0°C) Schaffen : 16 octobre 2017 (25,6°C) Gorsem : 16 octobre 2017 (25,8°C) Koersel : 16 octobre 2017 (26,1°C) Kleine Brogel : 16 octobre 2017 (25,2°C) Maastricht (NL) : 16 octobre 2017 (25,5°C) Angleur : 18 octobre 2014 (25,1°C) Bierset : 13 octobre 2018 (25,0°C) Elsenborn : 2 octobre 2011 (25,1°C) Mont-Rigi : 21 septembre 2003 (25,1°C) Spa : 24 septembre 1983 (25,4°C) Hastière : 16 octobre 2017 (25,0°C) Florennes : 2 octobre 2011 (25,0°C) Dourbes : 11 octobre 1970 (25,1°C) Saint-Hubert : 20 septembre 2003 (25,8°C) Buzenol : 13 octobre 2018 (25,1°C) Aubange : 14 octobre 2018 (25,2°C) Luxembourg (LU) : 2 octobre 2011 (26,0°C) Au vu des prévisions, des jours d’été ne sont toujours pas à exclure aujourd’hui (15 octobre) et demain (16 octobre), ce qui nécessiterait peut-être encore une nouvelle actualisation de la liste. À suivre…
  10. cumulonimbus

    Automne 2018

    De l’air particulièrement chaud en altitude, puis des orages De l’air particulièrement chaud pour la saison s’est maintenu en altitude pendant plusieurs jours. Les couches moyennes de l’atmosphère sont cependant devenues graduellement plus instables. Dans la soirée d’hier, 11 octobre 2018, la température atteignait 20°C au-dessus de Beauvechain à 426 mètres d’altitude, avec un vent de sud soutenu au-dessus de l’inversion. Le vent augmentant aussi dans les toutes basses couches à l’approche des orages, cette inversion s’est partiellement résorbées avec des températures de surface remontant en plein milieu de nuit. Sur l’ouest du pays, ce sont plutôt les températures du soir qui sont restées élevées (le refroidissement nocturne n’ayant pas eu le temps d’intervenir), avec des valeurs ne baissant que très peu avant l’arrivée des pluies (orageuses ou non). À Gand-Zelzate, on observait encore 21,1°C à 22 heures, ce qui est fort élevé pour un mois d’ octobre. Plus vers l’est par contre, c’est à une véritable remontée des températures que l’on assiste, alors que la fraîcheur du soir avait déjà commencé à s’installer. À Anvers, la température atteignait 16,3°C à 21h pour remonter à 19,0°C à minuit. Pour les stations en plateau, le refroidissement du soir a été moindre, mais une petite remontée en pleine nuit restait perceptible. Uccle notait à 23 heures 18,8°C avec de petites rafales de sud. À Beauvechain, la valeur était de 18,5°C. Dans cette région, l’évolution des températures a été particulièrement intéressante dans la station de vallée toute proche de Mélin. À 21h10, la température n’affichait déjà plus que 14,9°C, mais elle remontera, un peu par paliers, jusqu’à atteindre 18,7°C à 23h20. Le vent, à ce moment, est monté jusqu’à 40 km/h, ce qui n’est pas si mal pour un endroit aussi encaissé. À l’est et au nord-est du pays, la remontée des températures apparaissait plus tard encore, avec 18,4°C à Kleine Brogel à 1 heure. En même temps, on observait 19,1°C à Retie et 19,2°C à Schaffen (avec là des rafales jusqu’à 47 km/h). Les orages Des orages en mer ont occasionnellement affecté l’ouest de la côte belge dès 21 heures tandis que des orages plus organisés, appartenant à une convergence pré-frontale, ont abordé l’ouest du Hainaut peu avant 22 heures avant de se propager vers le centre du pays aux alentours de minuit. Ces orages ne sont cependant pas allés beaucoup plus loin, s’effondrant soudain complètement. Les tous derniers impacts ont été enregistrés vers 00h45. C’est donc sur l’ouest, le sud-ouest et le sud (Entre-Sambre-et-Meuse) qu’on a les meilleures cotes de précipitations, mais aucune d’elles n’est vraiment importante. On retiendra les 8 mm de Cerfontaine, les 7 mm d’Agimont et les 6 mm de Rumillies et de Pont-de-Loup. Mais à l’est, il restait le vent, parfois même plus fort là où les orages étaient déjà « déglingués ». Ernage, notamment, a mesuré une rafale de 61 km/h tandis que Beauvechain enregistrait 58 km/h, tout comme Humain. Cela laisse supposer que des rafales plus fortes aient pu passer entre les mailles du filet. De façon isolée, quelques averses plus conséquentes ont également sévi sur des régions plus au nord et à l’est, avec 7 mm tant pour Anvers que pour Hastière. Ces rafales et ces pluies s’accompagnaient d’une petite baisse de la température, car l’air après la ligne de convergence était un peu plus frais. Plus tard dans la nuit, une autre (petite) baisse s’observera encore, mais il n’est pas clair si elle est liée au front froid qui suit, ou simplement à la poursuite du refroidissement nocturne. Malgré cela, on peut encore parler de minima assez élevés pour la saison. Petit retour dans le passé : 1921 Avec la persistance des beaux jours et du temps chaud, il sera certainement encore question des températures incroyablement élevées qui ont été observées jadis en 1921. C’est surtout la première décade d’octobre qui en avait été affectée, avec parfois un bonus pour le 11 octobre. Comme toujours, ce genre d’événement est susceptible des articles les plus divers dans la presse, et il faut sans cesse se demander si tous ces articles reposent sur des données correctement homogénéisées. Alors voyons voir ce qu’il en a réellement été à l’époque, sur base des informations les plus fiables qui sont encore disponibles. 1 octobre 1921 Un flux de sud-est à sud nous achemine de l’air déjà très doux. Le temps est beau et calme avec des températures de 22°C au centre et jusqu’à 24°C en Campine. 2 octobre 1921 En altitude, le flux est de sud, mais en surface, l’air est très calme. Il fait beau et les températures montent un peu plus haut encore, avec 24-25°C en Basse et Moyenne Belgique. 3 octobre 1921 Une petite dégradation du temps, liées à des basses pressions sur la Mer du Nord. Il pleut un peu et le vent de sud-ouest est bien présent. Mais l’air acheminé est très doux, avec près de 21°C un peu partout en plaine. Il est à noter que le beau temps revient déjà au littoral. 4 octobre 1921 L’influence anticyclonique se refait sentir, mais il faudra encore attendre un peu pour le grand soleil. Le vent est retombé entre-temps et les températures remontent à nouveau vers 24-25°C. 5 octobre 1921 Un petit vent de nord-est dans les basses couches n’empêche pas les températures de monter, car le flux général est de sud-est. Il refait beau et les températures atteignent des valeurs inédites à l’époque, de l’ordre de 26 à 27°C partout en plaine. 6 octobre 1921 L’air tropical se fait direct mais le vent reste très calme en surface, où une légère inversion persiste. Malgré cela, le soleil brille de tous ses feux et les températures atteignent à nouveau 26-27°C. Il est à noter qu’au niveau 850 hPa, les températures sont évaluées à 16-17°C. Sans la petite inversion, il aurait pu faire 30°C ! 7 octobre 1921 Le flux général bascule au sud-ouest et le vent se réveille quelque peu dans les basses couches. Malgré un soleil un peu moins présent, les températures s’envolent à nouveau, pour atteindre pour la troisième fois consécutive des valeurs de 26-27°C. 8 octobre 1921 Des infiltrations maritimes sont responsables d’un temps fort brumeux et souvent gris, sous une inversion bien installée. Au littoral, le vent souffle encore un peu et vient d’ouest à sud-ouest. À l’intérieur des terres, le vent est calme. Les températures maximales dépendent de l’épaisseur de la brume et des nuages bas. En cas d’éclaircies, il fait encore dans les 24-25°C, sinon autour de 22°C. 9 octobre 1921 L’anticyclone se replace bien et le flux nous revient du sud. Malgré un ciel qui ne se dégage que partiellement, le temps redevient chaud, parfois plus chaud encore que les jours précédents, avec jusqu’à 28°C en Campine, et à nouveau 26-27°C au centre. 10 octobre 1921 Grand beau temps avec de l’air tropical direct. Parfois un vent juste un peu trop faible en surface pour vaincre les inversions. C’est pour cela qu’il ne fait par endroit « que » 26°C. Sinon, on monte à 28, voire à 29°C ! Il n’est même pas exclu que les 30°C aient été atteints ici et là en Campine. À Sittard (NL), situé à seulement 5 kilomètres à vol d’oiseau de Maasmechelen, le thermomètre a affiché 30,1°C ! 11 octobre 1921 La situation atmosphérique évolue vers un marais barométrique. La masse d’air reste chaude, mais les inversions ont plus de mal à se résorber. Les moments de soleil diminuent et les températures en surface aussi. Mais pas partout. Aux endroits privilégiés, il fait encore 25°C ou plus. Conclusion Une chaleur d’octobre qui reste unique dans son genre et qui serait encore exceptionnelle même de nos jours ! Le plus souvent, on a enregistré à l’époque 5 jours d’été sur une période de 6 jours, parfois même 6 jours d’été sur 7. C’est la (très relative) fraîcheur du 8 octobre qui a formé à peu près partout une interruption. Ici et là cependant, le 8 octobre était chaud aussi et permettait de ce fait de former une série de 6 voire 7 jours d’été consécutifs. En outre, pendant 5 jours (sur les 7 en question), on a observé dans à peu près toute la Basse et Moyenne Belgique des valeurs de 26 à 27°C, voire 28°C ou plus. Et comme les 3 premiers jours de la décade était déjà fort chauds aussi pour la saison, on a connu cette année-là la décade d’octobre la plus chaude du siècle. Une chaleur tardive à peu près de même ampleur s’est produite en 2011, mais un peu plus tôt dans la saison, se retrouvant ainsi à cheval entre septembre et octobre. La chaleur tardive de 2011 étant un brin plus forte que celle de 1921, mais sur une période un peu moins « tardive », on peut raisonnablement estimer que ces deux événements climatologiques sont équivalents… sauf que celui de 2011 était aidé par le réchauffement climatique, et celui de 1921 pas ! Pour cette année, les résumés quotidiens pour la première moitié d’octobre devraient être prêts pour lundi prochain. En attendant, quelques valeurs d’hier, 11 octobre 2018 : Angleur : 26,1°C Koersel : 25,7°C Kleine Brogel : 25,0°C Genk : 24,9°C […] Uccle : 24,1°C
  11. cumulonimbus

    Automne 2018

    Souvenez-vous d’il y a sept ans ! 24 septembre au 3 octobre 2011 Une période de beau temps exceptionnelle ! Grâce à des hautes pressions à l’est et au sud de nos régions, le ciel a été presque constamment serein ou peu nuageux, avec des cirrus et de rares altocumulus en début de période. Seuls les 24, 25 et 27 ont temporairement connu de modestes développements cumuliformes. Le 26 a été un peu plus nuageux sous l’influence d’une faible occlusion venant mourir sur notre pays, avec des stratocumulus, altostratus, altocumulus et cirrus le matin, dont ne subsistaient que des altocumulus et des cirrus en journée. En après-midi, à nouveau quelques stratocumulus, parfois doublés de cumulus. Ensuite le beau temps est revenu, avec souvent même un ciel parfaitement serein. Le point d’orgue : le 1er octobre 2011 Sous un ciel serein ou presque (quelques très rares cirrus), la température est montée incroyablement haut pour la saison dans la plupart des régions en Belgique. À Uccle et à Middelkerke, le maximum a atteint 26,9°C ; à Beitem et à Kleine Brogel, 27,8°C ; à Coxyde, 28,0°C et à Chièvres, 28,9°C. À Beauvechain, on notait encore 26,5°C ; à Bierset, 25,3°C ; à Saint-Hubert, 24,1°C et à Mont-Rigi, 23,9°C. Avec une brise de mer qui ne s’est levée que très tard (vers 18 heures), c’est la côte belge qui a eu droit aux températures les plus extraordinaires. Là, tous les records ont effectivement été battus. Les 28,0°C de Coxyde ont battu à plate couture le précédent record, qui a été de 26,9°C À Chièvres, où l’on observe depuis 1954, les 28,9°C sont de loin de la température la plus élevée de la série. Des records ont également été battus à Beauvechain, Kleine Brogel et Saint-Hubert, dont on dispose de données depuis 1953. Les 2 et 3 octobre 2011 Par endroit, le 2 octobre a été encore plus chaud que le 1er, avec comme conséquence d’autres records encore. C’est le cas, par exemple, de Deurne, où les 25,4°C du 1er n’ont pas été suffisants pour battre un record, mais bien les 26,2°C du 2. Le 3 octobre, un troisième jour d’été en octobre est venu s’ajouter, et formant une série de cinq, voire de six jours d’été consécutifs puisque les derniers jours de septembre ont déjà été très chauds. Il faut remonter à 1921 pour retrouver une période aussi chaude si tard dans la saison (cette année-là, c’était plus tard encore). Voici quelques températures de ce 3 octobre : Kleine Brogel : 26,7°C, Zelzate : 26,2°C, Beitem : 26,1°C, Uccle : 25,6°C. Le tout sous un ciel à nouveau serein ou presque, avec quelques cirrus et de très rares altocumulus, un peu plus fréquents sur l'ouest du pays. Toutefois les traînées de condensation des avions (contrails) avaient tendance à persister longtemps, signe d'humidité dans les hautes couches et souvent l'annonce d'un changement de temps (qui est effectivement venu le jour d’après). En 2018, le beau temps qui nous attend sera sans doute moins extrême, mais viendra s’ajouter au nombre incroyable de situations anticycloniques que nous avons connues cette année-ci. À ce titre-là, 2018 tient vraiment le haut du pavé !
  12. cumulonimbus

    Automne 2018

    24 septembre 2018 Une nouvelle fois, la tentative de flux atlantique perturbé échoue rapidement. Déjà le noyau d’un puissant anticyclone se forme la nuit du 23 au 24 au sud-ouest de l’Irlande pour se retrouver 24 heures plus tard sur le centre de l’Angleterre. Le beau temps, petit à petit, nous revient ! Le ciel est souvent lumineux avec quelques cirrus et des cumulus qui, la plupart du temps, ne se développent plus trop et tendent légèrement à s’étaler. Quelques-uns atteignent encore le stade de cumulonimbus avec averses, plus fréquemment en première moitié de journée. Avec des températures de –1 à 0°C au niveau 850 hPa et des vents de nord-ouest à nord au littoral, et d’ouest à nord à l’intérieur, le temps reste encore fort frais pour la saison, avec des maxima le plus souvent compris entre 14 et 16°C en plaine et entre 10 et 11°C sur les hauteurs. Ici et là il fait plus doux grâce à de meilleures éclaircies ou grâce à une situation géographique privilégiée. Kruishoutem monte à 17,5°C et Hastière, à 16,8°C. Mais le soir, cela redescend vite partout. 25 septembre 2018 Les hautes pressions se trouvent au-dessus de nos têtes avant de se déplacer vers l’est. Le ciel limpide dans la masse d’air frais est responsable de minima fort bas pour la saison. Pour certains endroits, il s’agit de la nuit de septembre la plus froide en près de 40 ans. Ci-dessous, une liste des températures minimales de la nuit dernière, suivis des records de septembre. Le plus souvent, ces records appartiennent à la 3e décade de septembre [1 er chiffre entre crochets]. Dans certains cas cependant, le record appartient à une autre décade. Ceci est alors signalé [2 e chiffre entre crochets]. Même liste que dans l’intervention : « 24-25 septembre 2018 : nuit froide ! À quel point ? » Province de Liège Bierset : 3,5°C [0,0°C (26/09/72) ; 1953-2018] Baraque Michel / Mont-Rigi : 0,8°C [–0,6°C (30/09/54) ; 1953-2018] Spa : 2,9°C [1,5°C (28/09/87) ; 1982-2018] Elsenborn : –2,5°C [–2,2°C (24/09/03); 1987-2018] Province de Luxembourg Saint-Hubert : 0,7°C [0,1°C (30/09/54) ; 1953-2018] Province de Namur Hastière : 6,1°C [1,8°C (25+26/09/03) ; 0,4°C (19/09/77) ; 1977-2018] Florennes : 3,0°C [1,6°C (25/09/02) ; 1,0°C (08/09/86) ; 1976-2018] Dourbes : 0,6°C [–0,8°C (26/09/72) ; –1,2°C (16/09/71) ; 1965-2018] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Zaventem : 3,4°C [3,1°C (26/09/86 + 27/09/08) ; 2,0 (20/09/86) ; 1984-2018] Uccle : 4,3°C [3,3°C (23/09/79) ; 1953-2018] Beauvechain : 5,0°C [2,2°C (26+27/09/72) ; 2,0°C (19/07/77) ; 1953-2018] Province du Hainaut Gosselies : 3,9°C [3,7°C (25/09/02) ; 3,0°C (19/09/08) ; 1984-2018] France – Département du Nord Lille : 3,4°C [1,2°C (23/09/79) ; 1953-2018] Dunkerque : 8,6°C [4,0°C (30/09/54) ; 1953-2018] Flandre Occidentale Middelkerke : 3,2°C [3,4°C (21/09/86) ; 3,0°C (10/09/86) ; 1984-2018] Beitem : 3,5°C [1,5°C (23/09/79) ; 1953-2018] Flandre Orientale Kruishoutem : 4,0°C [2,5°C (30/09/88) ; 1985-2018] Province d’Anvers Stabroek : 3,1°C [0,5°C (23/09/79) ; 1976-2018] Deurne : 2,6°C [1,7°C (28/09/69 + 23/09/79) ; 1,1°C (19/09/77) ; 1953-2018] Sint-Katelijne-Waver : 2,8°C [3,1°C (21/09/86) ; 2,9°C (20/09/86) ; 1983-2018] Province du Limbourg Gorsem : 1,6°C [1,4°C (25+26/09/03) ; 0,2°C (19/09/08) ; 1982-2018] Koersel : 0,3°C [0,4°C (25/09/03) ; 0,4°C (20/09/86) ; 1983-2018] Kleine Brogel : en panne [–1,6°C (23/09/79) ; –3,2°C (16/09/71) ; 1953-2018] Pays-Bas Maastricht : 3,2°C [1,7°C (26/09/72) ; 1,6°C (19/09/77) ; 1953-2018] Comme souvent par nuit radiative, la situation peut fort varier d’un lieu à l’autre. Certaines stations restent très loin des records, d’autres s’en rapprochent voire les battent, surtout quand il s’agit de séries relatives courtes (30 à 40 ans). À côté de cela, nous notons encore quelques autres valeurs très basses, mais dont nous ne disposons pas d’archives pour comparer. À Gouvy, la température a atteint 0,0°C ; à Buzenol, 0,8°C ; à Aubange, 1,0°C. À Zeebruges par contre, la température n’est pas descendue en dessous de 10,2°C (pour 3,2°C à Middelkerke). Comme quoi, la bordure immédiate de la mer reste douce pendant que les dunes deviennent froides. En journée, le temps est très beau partout avec cirrus et cumulus humilis. Au littoral, on note encore temporairement le matin des cumulus / stratocumulus plus turbulents et plus sombres. Les températures remontent, l’après-midi, à 15-17°C en plaine et 12°C sur les hauteurs. 26 septembre 2018 Les hautes pressions se situent désormais au sud-est de nos régions, avec une arrivée massive d’air très doux en altitude. Au niveau 850 hPa (vers 1640 m), on passe de –1°C à +14°C en moins de 24 heures ! Mais en surface, la nuit est d’abord froide. En Haute Belgique, il regèle par endroit (–1,4°C à Elsenborn), tandis qu’en Gaume, la température redescend à 2°C (Aubange). En Basse et Moyenne Belgique, les minima se situent souvent entre 3 et 6°C, mais parfois plus bas aux endroits exposés. En journée, le temps est beau, quelque peu voilé de cirrus en matinée et serein ou presque l’après-midi. Les températures maximales sont en hausse partout, avec une inversion qui se résorbe presque complètement en Haute Belgique. Les températures atteignent 18,0°C à Mont-Rigi et 18,7°C à Elsenborn ainsi qu’à Saint-Hubert. La vallée de la Meuse en profite bien aussi, avec 21,4°C à Hastière et 21,2°C à Angleur. En Basse et Moyenne Belgique, l’inversion se résorbe moins bien et les températures, bien souvent, ne sont guère plus élevées que sur les Hauts Plateaux, avec généralement 19 ou 20°C. Au littoral, il fait un brin plus frais avec 18°C. 27 septembre 2018 L’anticyclone s’éloigne vers les Balkans mais continue d’influencer le temps sur nos régions. Un nouvel anticyclone se forme sur l’Océan, mais ne nous concerne pas encore. En raison du rayonnement, la nuit redevient fort froide aux endroits exposés. On retiendra surtout les valeurs de –0,6°C d’Elsenborn et de 0,8°C à Aubange. De façon générale, les plaines et les vallées redescendent souvent (parfois largement) en dessous de 5°C tandis que les plateaux restent plus épargnés, avec 8,0°C à Beauvechain ; 7,9°C à Bierset ; 7,8°C à Uccle et 6,5°C à Gosselies. Le ciel est parfaitement serein partout et les températures deviennent très douces l’après-midi, avec 21 à 23°C en plaine (20°C au littoral) et 20 à 21°C sur les hauteurs. Quelques localités privilégiées connaissent des valeurs encore plus élevées : Angleur : 25,0°C Hastière : 23,6°C Gorsem : 23,2°C Koersel : 23,1°C Il s’ensuit que l’écart entre minimum et maximum de la température est parfois fort important : Aubange : 0,8°C / 23,0°C Hastière : 2,8°C / 23,6°C Dourbes : 2,4°C / 23,0°C Buzenol : 1,6°C / 21,8°C Diepenbeek : 2,8°C / 22,8°C On notera enfin la hausse parfois très rapide de la température en matinée : Elsenborn : 0,0°C à 8h ; 15,8°C à 11h (et 20,9°C à 17h). 28 septembre 2018 Le nouvel anticyclone maritime prend la relève et un front froid traverse notre pays. Au littoral, les stratocumulus se dégagent assez rapidement avec de belles éclaircies le midi et l’après-midi, accompagnées de quelques cumulus / stratocumulus et, au début, de quelques cirrus. Au centre du pays, le ciel est nuageux et brumeux le matin avec cirrus et stratus fractus, puis se couvre de stratocumulus (parfois doublés de cumulus) une bonne partie de la journée. En après-midi, on retrouve des éclaircies avec cumulus humilis et stratocumulus d’étalement, avant un ciel serein le soir. Sur le sud-est, il fait encore beau le matin, puis le ciel devient nuageux (altocumulus) avant de se couvrir (stratocumulus) alors que les éclaircies ne reviennent que le soir. Dans l’extrême sud-est, le temps reste beau et doux jusqu’en début d’après-midi avant que n’arrivent les stratocumulus. Les précipitations de ce front sont très faibles et le plus souvent nulles. Les températures minimales sont encore froides sur l’est et le sud, avec 0,1°C à Elsenborn et 3,5°C à Buzenol, mais plus douces sur l’ouest et le centre en raison des nuages. Ces mêmes nuages, ainsi que l’arrivée d’un air plus frais empêchent une forte hausse des températures en journée. Le plus souvent, les maxima se situent entre 15 et 17°C en plaine et entre 12 et 14°C sur les hauteurs. Seule la Gaume connaît encore un temps (nettement) plus doux, avec 21,2°C à Aubange et 18,9°C à Buzenol. 29 septembre 2018 Le nouvel anticyclone, comme le précédent, s’installe bien sur nos régions, avec d’abord de l’air froid. Celui-ci, en se combinant à une nuit claire, est responsable d’une autre nuit encore où il fait particulièrement froid. On épinglera entre autres les valeurs de –1,3°C d’Elsenborn, de 1,3°C à Kleine Brogel, de 1,5°C à Retie, de 1,9°C à Dourbes, de 2,0°C à Diepenbeek et de 2,4°C à Zaventem. Mais certains plateaux ne sont pas épargnés non plus cette fois-ci, comme Beauvechain (3,2°C), Bierset (2,9°C), Saint-Hubert (2,4°C) et Mont-Rigi (2,2°C). En journée, le temps est très beau, avec juste des cirrus. Malgré cela, les températures restent fraîches en journée, avec 15 à 16°C en plaine et 13 à 14°C sur les hauteurs. 30 septembre 2018 Nuit exceptionnellement froide en de nombreux endroits. Ci-dessous, une liste des températures minimales de la nuit dernière, suivis des records de septembre. Le plus souvent, ces records appartiennent à la 3e décade de septembre [1 er chiffre entre crochets]. Dans certains cas cependant, le record appartient à une autre décade. Ceci est alors signalé [2 e chiffre entre crochets]. Province de Liège Bierset : 4,4°C [0,0°C (26/09/72) ; 1953-2018] et 2,9°C la veille, 29/09/18 Baraque Michel / Mont-Rigi : 1,8°C [–0,6°C (30/09/54) ; 1953-2018] Spa : 4,6°C [1,5°C (28/09/87) ; 1982-2018] Elsenborn : –3,7°C [–2,5°C (25/09/18); 1987-2018] Province de Luxembourg Saint-Hubert : 4,4°C [0,1°C (30/09/54) ; 1953-2018] et 2,4°C la veille, 29/09/18 Province de Namur Hastière : 1,6°C [1,8°C (25+26/09/03) ; 0,4°C (19/09/77) ; 1977-2018] Florennes : 1,9°C [1,6°C (25/09/02) ; 1,0°C (08/09/86) ; 1976-2018] Dourbes : –1,2°C [–0,8°C (26/09/72) ; –1,2°C (16/09/71) ; 1965-2018] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Zaventem : 2,0°C [2,4°C (29/09/18) ; 2,0 (20/09/86) ; 1984-2018] Uccle : 3,8°C [3,3°C (23/09/79) ; 1953-2018] Beauvechain : 1,2°C [2,2°C (26+27/09/72) ; 2,0°C (19/07/77) ; 1953-2018] Province du Hainaut Gosselies : 2,9°C [3,7°C (25/09/02) ; 3,0°C (19/09/08) ; 1984-2018] Chièvres : 0,4°C [0,2°C (23+24/09/1979) ; –0,2°C (17/09/71) ; 1954-2018] France – Département du Nord Lille : 2,9°C [1,2°C (23/09/79) ; 1953-2018] Dunkerque : 7,9°C [4,0°C (30/09/54) ; 1953-2018] Flandre Occidentale Middelkerke : 1,5°C [3,2°C (25/09/18) ; 3,0°C (10/09/86) ; 1984-2018] Beitem : 2,1°C [1,5°C (23/09/79) ; 1953-2018] Flandre Orientale Kruishoutem : 1,9°C [2,5°C (30/09/88) ; 1985-2018] Province d’Anvers Stabroek : 1,0°C [0,5°C (23/09/79) ; 1976-2018] Deurne : 1,1°C [1,7°C (28/09/69 + 23/09/79) ; 1,1°C (19/09/77) ; 1953-2018] Sint-Katelijne-Waver : 0,9°C [2,8°C (25/09/18) ; 1983-2018] Province du Limbourg Gorsem : 1,4°C [1,4°C (25+26/09/03 + 29/09/18) ; 0,2°C (19/09/08) ; 1982-2018] Kleine Brogel : 0,5°C [–1,6°C (23/09/79) ; –3,2°C (16/09/71) ; 1953-2018] Pays-Bas Maastricht : 2,5°C [1,7°C (26/09/72) ; 1,6°C (19/09/77) ; 1953-2018] Il s’agit clairement d’un froid de rayonnement, avec les records tombant souvent aux endroits exposés, vallées ou plaines basses où l’air froid des basses couches peut s’accumuler. Les stations de plateau ont été généralement épargnées, comme par exemple Spa (4,6°C), Saint-Hubert (4,4°C) et Bierset (4,4°C). Une exception : Beauvechain, où l’air froid a débordé de la cuvette et influencé la station de plateau. L’évolution des températures de cette station est très intéressante : 4,6°C à 6h ; 5,4°C à 7h ; 1,2°C à 8h et 6,5°C à 9h. À noter que la station de vallée toute proche, Mélin, a observé un minimum de 0,4°C. Ce n’est pas la première fois, à Beauvechain, que de l’air froid déborde des vallées avoisinantes et plonge très temporairement le plateau dans un froid extrême. Le 14 janvier 1982 peu après 8 heures, le thermomètre plonge très temporairement à –21,7°C à cette station, pulvérisant ainsi tous les records, même ceux des grands hivers 1956 (–19,0°C), 1963 (–18,0°C) et 1985 (–16,8°C). Encore quelques autres données de cette nuit exceptionnelle du 29 au 30 septembre 2018 : Bièvre : –2,4°C Gouvy : –1,0°C Genk : –0,3°C Retie : 0,2°C Aubange : 0,2°C Gembloux : 0,7°C En journée, le temps est d’abord ensoleillé partout, avec un ciel serein (à l’exception du littoral), ensuite des nuages nous arrivent à partir du nord-ouest à l’approche d’un front froid. Au littoral, où des cumulus préexistaient en raison des eaux encore assez tièdes de la Mer du Nord (16-17°C), les nuages frontaux arrivent en cours d’après-midi, sous forme de cirrus et cirrocumulus suivis de nuages de l’étage moyen tandis que les cumulus persistent en quantité variable. Au centre du pays, on observe des altocumulus isolés dès le début de l’après-midi, mais les véritables nuages frontaux n’arrivent que le soir, sous la forme d’altocumulus et de stratocumulus. Sur le sud-est du pays, à quelques rares altocumulus près, le ciel reste serein toute la journée. Les températures maximales : le plus souvent 16-17°C en plaine, mais localement aussi 18-19°C (tant à Kleine Brogel avec 18,6°C qu’à Semmerzake avec 18,2°C ou Kruishoutem avec 18,1°C). Sur les hauteurs, il fait généralement autour des 15°C. En Gaume (Aubange) tout comme dans la vallée de la Meuse (Angleur), la température monte à 19,2°C. Ainsi se termine un mois de septembre qui aura été thermiquement normal dans les moyennes, mais avec de gros contrastes. De même, le total des précipitations à Uccle est normal, mais l’excès d’insolation (très anormal) et la faible fréquence de ces précipitations (anormale) montre qu’on reste sous une situation atmosphérique générale franchement anormale. Au-delà des chiffres de température, d’insolation et de précipitations, on peut dire que l’anomalie du climat de cette année est extrême et est occupée à battre à plates coutures celles de 1976 ou de 2003. Bien sûr, ici c’est plus subjectif, mais on peut affirmer sans peur de se tromper que la météo « belge » est aux abonnés absents depuis fort longtemps déjà. En 2018, la circulation « zonale » perturbée d’ouest a été quasiment absente entre le 3 février et hier, 30 septembre. Et au vu des prévisions, le rétablissement d’une véritable circulation d’ouest n’a pas encore l’air d’être à l’ordre du jour ! En 1976, cela avait été le cas entre le 24 janvier et le 29 août.
  13. cumulonimbus

    Automne 2018

    24-25 septembre 2018 : nuit froide ! À quel point ? Le tableau ci-dessous reprend les températures de la nuit dernière et les records correspondants. La 3e décade de septembre est en général la plus froide et coïncide avec les records de froid du mois. Dans certains cas cependant, le record appartient à une autre décade. Ceci est alors signalé. Structure des données Localité : min du 25/09/18 [record 3e décade septembre (date) ; record autre décade si plus bas (date) ; longueur de la série] Province de Liège Bierset : 3,5°C [0,0°C (26/09/72) ; 1953-2018] Baraque Michel / Mont-Rigi : 0,8°C [–0,6°C (30/09/54) ; 1953-2018] Spa : 2,9°C [1,5°C (28/09/87) ; 1982-2018] Elsenborn : –2,5°C [–2,2°C (24/09/03); 1987-2018] Province de Luxembourg Saint-Hubert : 0,7°C [0,1°C (30/09/54) ; 1953-2018] Province de Namur Hastière : 6,1°C [1,8°C (25+26/09/03) ; 0,4°C (19/09/77) ; 1977-2018] Florennes : 3,0°C [1,6°C (25/09/02) ; 1,0°C (08/09/86) ; 1976-2018] Dourbes : 0,6°C [–0,8°C (26/09/72) ; –1,2°C (16/09/71) ; 1965-2018] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Zaventem : 3,4°C [3,1°C (26/09/86 + 27/09/08) ; 2,0 (20/09/86) ; 1984-2018] Uccle : 4,3°C [3,3°C (23/09/79) ; 1953-2018] Beauvechain : 5,0°C [2,2°C (26+27/09/72) ; 2,0°C (19/07/77) ; 1953-2018] Province du Hainaut Gosselies : 3,9°C [3,7°C (25/09/02) ; 3,0°C (19/09/08) ; 1984-2018] France – Département du Nord Lille : 3,4°C [1,2°C (23/09/79) ; 1953-2018] Dunkerque : 8,6°C [4,0°C (30/09/54) ; 1953-2018] Flandre Occidentale Middelkerke : 3,2°C [3,4°C (21/09/86) ; 3,0°C (10/09/86) ; 1984-2018] Beitem : 3,5°C [1,5°C (23/09/79) ; 1953-2018] Flandre Orientale Kruishoutem : 4,0°C [2,5°C (30/09/88) ; 1985-2018] Province d’Anvers Stabroek : 3,1°C [0,5°C (23/09/79) ; 1976-2018] Deurne : 2,6°C [1,7°C (28/09/69 + 23/09/79) ; 1,1°C (19/09/77) ; 1953-2018] Sint-Katelijne-Waver : 2,8°C [3,1°C (21/09/86) ; 2,9°C (20/09/86) ; 1983-2018] Province du Limbourg Gorsem : 1,6°C [1,4°C (25+26/09/03) ; 0,2°C (19/09/08) ; 1982-2018] Koersel : 0,3°C [0,4°C (25/09/03) ; 0,4°C (20/09/86) ; 1983-2018] Kleine Brogel : en panne [–1,6°C (23/09/79) ; –3,2°C (16/09/71) ; 1953-2018] Pays-Bas Maastricht : 3,2°C [1,7°C (26/09/72) ; 1,6°C (19/09/77) ; 1953-2018] Commentaire Comme souvent par nuit radiative, la situation peut fort varier d’un lieu à l’autre. Certaines stations restent très loin des records, d’autres s’en rapprochent voire les battent, surtout quand il s’agit de séries relatives courtes (30 à 40 ans). Par endroit on peut dire qu’il n’a plus fait aussi froid en septembre depuis 1979, voire depuis 1977, 1972 ou même 1971. Plus loin dans le passé, en septembre 1931, la température est descendue jusqu’à 0,1°C à Uccle tandis que les gelées ont été généralisées au sud du sillon Sambre-et-Meuse ainsi qu’en Campine. À côté de cela, nous notons la nuit dernière encore quelques valeurs très basses, mais où nous ne disposons pas d’archives pour comparer. À Gouvy, la température a atteint 0,0°C, à Buzenol, 0,8°C et à Aubange, 1,0°C. À Zeebruges par contre, la température n’est pas descendue en dessous de 10,2°C (pour 3,2°C à Middelkerke). Comme quoi, la bordure immédiate de la mer reste douce pendant que les dunes deviennent froides.
  14. cumulonimbus

    Automne 2018

    21 septembre 2018 Les températures maximales de ce jour dépendent largement de l’heure de passage du front froid. L’est du pays, encore sous influence de l’air doux, a connu des maxima parfois supérieurs à 20°C (Diepenbeek : 20,6°C ; Genk : 20,6°C ; Kleine Brogel : 20,0°C), mais ces maxima sont relevés en tout début de matinée. L’après-midi, une fois que le pays entier est soumis à l’air polaire maritime à l’arrière du front, les températures atteignent quelques 17°C en plaine et 11 à 12°C sur les hauteurs. Le ciel, cependant, met encore un certain temps à se dégager après le passage du front. Au centre du pays, le ciel reste très nuageux à (légèrement) couvert jusqu’en début d’après-midi, avec des cirrus, cirrostratus et altostratus parfois mêlés d’altocumulus et doublés de cumulus en raison des basses couches devenant instables. Parfois des stratocumulus sont présents aussi, le tout générant encore des précipitations (souvent encore 3 à 5 mm en matinée). L’après-midi, le ciel devient bleu et il ne reste que les cumulus. Sur l’est et le sud, il faut attendre plus longtemps tandis qu’au littoral, les éclaircies apparaissent dès le matin. Mais là, les cumulus sont plus développés et finissent par former des cumulonimbus avec quelques averses, qui touchent aussi le nord-ouest puis le nord du pays (et de façon très isolée, aussi ailleurs). Sur la Mer du Nord, un peu plus au nord, les averses sont plus nombreuses et s’organisent en ligne au moment d’aborder les Pays-Bas. Déjà en Zélande, la soirée est chahutée avec régulièrement des averses et de fortes rafales de vent (jusqu’à 86 km/h à Vlissingen). La côte belge essuie quelques rafales aussi, avec par exemple 79 km/h le soir à Zeebruges. On remarquera enfin le passage d’une bulle d’air très froid pour la saison en altitude, avec temporairement –28°C au niveau 500 hPa vers 5500 mètres. 22 septembre 2018 Le front froid traverse durant la nuit toute l’Europe du nord-ouest et finit sa course contre les Pyrénées et les Alpes. Source : KNMI Mais l’été ne s’avoue pas encore vaincu. Une masse d’air chaud présente sur l’Espagne s’apprête déjà à remonter. En attendant, notre pays se trouve dans l’air frais d’un anticyclone mobile entre deux perturbations. Un premier front chaud (air légèrement plus chaud) aborde notre pays en soirée. Le temps au littoral, en raison des eaux tièdes de la Mer du Nord (17-18°C), présente un caractère instable avec des cumulus dont certains se développent en cumulonimbus avec averses. Mais au-dessus, le ciel se voile déjà à l’approche du front chaud, avec cirrostratus évoluant en altostratus. Ce voile nuageux et aussi cette instabilité se propagent ensuite vers l’intérieur, l’instabilité diminuant cependant en moyenne avec l’éloignement par rapport à la mer. Le voile nuageux, lui aussi, donne quelques précipitations. Dans le sud du pays, le voile s’effiloche en grande partie en mi-journée avant de se reformer, et les cumulus sont modestes, ce qui fait que le temps y est assez beau dans l’ensemble. Les températures maximales : 15°C au littoral, 14 à 17°C en plaine et 12 à 14°C sur les hauteurs. La Gaume, grâce à son temps meilleur, observe jusqu’à 18°C. 23 septembre 2018 L’air chaud de l’Espagne envahit massivement la moitié sud de la France et la moitié sud de l’Allemagne, mais souvent le ciel reste fort nuageux. Dans les zones à éclaircies, les températures montent particulièrement haut. C’est ainsi qu’à Lyon, le thermomètre affiche 32°C ! La Suisse connaît de très hautes températures aussi pour une fin septembre, avec 29,2°C à Genève et 27,5°C à Lucerne. Enfin en Allemagne, le temps est chaud (27,7°C) et beau l’après-midi (cumulus humilis et altocumulus lenticularis) avant que tout ne se déchaîne le soir avec des vents à 148 km/h et une température chutant de 10°C en 1 heure. Webcam Sporthaus zum See – Constance – 23 septembre 2018 à 15h50 Chez nous, le deuxième front chaud aborde le pays dès le matin mais ne concerne que le sud du pays, avec un petit noyau dépressionnaire qui se forme sur la pointe de la perturbation. Source : KNMI Le premier (pseudo-)front chaud n’a plus un grand rôle à jouer et la configuration atmosphérique fait en sorte qu’une grande partie du pays est soumise à des vents de nord-est, tournant graduellement au nord-ouest et acheminant dans les basses couches un air polaire maritime qui, sous un ciel couvert et pluvieux, est responsable de températures déjà fort basses pour la saison. La Gaume et une partie de l’Ardenne bénéficient de la frange nord de l’air chaud originaire d’Espagne, et connaissent des températures de 18 à 19°C malgré un ciel couvert aussi, et souvent pluvieux (Paris connaît en début d’après-midi de surprenants 23°C sous un ciel couvert de stratocumulus). La carte ci-dessous montre bien la limite très nette de l’influence de cet air doux. (Les chiffres : températures maximales de la journée.) Juste au sud de cette ligne, l’air doux ne constitue qu’une pointe dans le graphique des températures, mais plus loin au sud (sud de la Gaume), l’air doux persiste une bonne partie de la journée. Toutefois, cet air est partout particulièrement humide. Au niveau du ciel, le pays entier est logé à la même enseigne : nimbostratus pluvieux avec « embedded Cb », et par compensation ici et là, dissipation partielle du nimbostratus avec maigres éclaircies accompagnées d’altocumulus et de fractus. Parfois aussi altostratus avec cumulus (fractus) et nimbostratus. Au niveau des précipitations, le pays se fait parfois bien arroser dès le matin. À Dourbes par exemple, dans la nuit du 22 au 23, il tombe déjà 15 mm d’eau tandis qu’Elsenborn en reçoit 10 et Bierset, 9. En journée, il continue de pleuvoir et dans l’air froid qui concerne la majeure partie du pays, il fait franchement désagréable. À Coxyde, des pluies presque continues donnent 26 mm entre 8 et 20h. À Beitem, les pluies sont un peu plus discontinues, mais fortes par moment avec un total de 23 mm sur la même période. Les températures maximales se situent entre 12 et 14°C (11,8°C seulement à Zaventem, Beauvechain et Stabroek) et le vent est souvent de la partie aussi. Dans les régions concernées par l’air doux, le front froid arrive de façon brutale en début d’après-midi en Ardenne et en milieu d’après-midi dans le sud de la Gaume et s’accompagne d’averses, de gros coups de vents et d’une chute très brutale des températures. À Beausaint, le vent atteint 98 km/h et la température passe de 18,9°C (14h20) à 13,3°C (14h30) avant de baisser encore, jusqu’à 11,2°C (14h50). En d’autres termes, presque 8°C de perdus en une demi-heure. Le ciel pendant ce temps est gris et tourmenté, et s’assombrit encore dans le cadre d’une forte averse. À Torgny, dans l’extrême sud de la Gaume, le vent monte jusqu’à 97 km/h. La baisse de la température, là, est un peu plus progressive, mais on passe malgré tout de 19,3°C à 11,7°C en deux heures et demi de temps. Parmi les stations officielles, nous avons 76 km/h à Buzenol et Charleville-Mézières (FR), 83 km/h à Saint-Hubert, 98 km/h à Luxembourg (LU) et 101 km/h à Trêves (DE). Mais la région la plus durement touchée semble être celle de Han-sur-Lesse. « Une mini-tornade [sic] s'est déclenchée à Han-sur-Lesse, dans la commune de Rochefort, ce dimanche après-midi vers 14h, emportant la toiture des vestiaires du terrain de football, rapporte la télé locale Matélé. Les dégâts sont impressionnants, mais il n'y a aucun blessé. Le match a été reporté. « La mini-tornade a aussi été ressentie ailleurs dans le village. Un agriculteur a expliqué à Matélé qu'il a été projeté au sol alors qu'il était dans sa cour. « Ailleurs, la pluie a provoqué des dégâts avec de nombreuses chaussées inondées et des accidents qui se sont enchaînés depuis 13h30 jusque 15h environ. « L'E411 a notamment été inondée par endroits, ainsi que l'E42 Namur – Liège à la sortie Fernelmont. C'était le cas aussi sous ce pont de la route de Basse-Sambre. » RTBF Enfin, last but not least, les totaux pluviométriques sur 24 heures (23/09 à 8h -> 24/09 à 8h) : Strée (Huy) : 39,6 mm Coxyde : 33,0 mm Beitem : 27,7 mm Passendaele : 26,4 mm Kruishoutem : 24,0 mm Uccle : 23,0 mm Bièvre : 23 mm Angleur : 22,8 mm Hastière : 21,2 mm Gosselies : 21,0 mm Middelkerke : 20,0 mm Pour Elsenborn, nous n’avons pas la période complète, mais nous savons qu’il est tombé 39 mm entre 8h et 20h. À Spa, sur ce même laps de temps, il est tombé 33 mm. Pour les stations MB sur 24 heures (23/09 à 10h -> 24/09 à 10h), nous avons : 42 mm à Floriffoux-Marbais (mais « seulement » 22 mm à Floriffoux) 29 mm à Anthisnes 28 mm à Courrière 28 mm à Chaineux 26 mm à Botrange 25 mm à Havelange 25 mm à Cour-sur-Heure 25 mm à Izegem Cela nous change un peu des rapports sur la sécheresse dont nous avions l’habitude l’été dernier !
  15. cumulonimbus

    Automne 2018

    19 septembre 2018 Revenons une fois encore au Royaume-Uni et en Allemagne. Le Pays de Galles, le nord de l’Angleterre et l’Écosse connaissent des conditions de flux atlantique très perturbés accompagnés de pluies et de vents très forts (tempête « Ali »). À Aberdaron, au Pays de Galles, le vent de sud, puis de sud-ouest dépassent régulièrement les 100 km/h. Les plus fortes rafales sont observées vers midi, avec 120 km/h, le tout par un temps souvent gris avec quelques éclaircies (stratocumulus puis cumulus (fractus) sous un voile d’altitude) et des températures de 15-16°C en matinée puis de 13-14°C l’après-midi. À latitude quasi-égale sur la côte est, le vent souffle fort aussi, avec des pointes de 89 km/h à Donna Nook, mais avec un temps très doux grâce à l’effet de foehn, 23°C l’après-midi et un ciel très nuageux à faiblement couvert avec des nuages de l’étage moyen. À noter que le vent s’est plus acharné encore sur l’Irlande, avec des pointes de 144 km/h à Mace Head sur la côte ouest et encore des rafales dépassant 100 km/h sur la côte est et à l’intérieur des terres. Pendant ce temps, l’Allemagne connaît une vague de chaleur historique pour une 2e décade de septembre, avec à nouveau les 30°C atteints ou dépassés dans un bon nombre d’endroits, comme par exemple à Leipzig (30,6°C), à Francfort-sur-Main (30,5°C) ou encore à Berlin (30,0°C). Plus près de chez nous, on retrouve Cologne avec 29,5°C, Dusseldorf avec 28,5°C et Trêves avec 28,3°C. Il est intéressant de noter qu’à Cologne, il s’agit de 4 jours très chauds pour la saison, avec 28,2°C le 17 ; 33,1°C le 18 et 29,5°C en ce 19 septembre, tandis que le lendemain, la température atteindra encore 28,1°C. La Belgique pendant ce temps se retrouve sous un bon petit vent de sud-ouest qui achemine de l’air tropical fortement tempéré par des influences maritimes. Les valeurs maximales atteignent 22 à 23°C au littoral et 23 à 26°C en plaine (plutôt 23°C à l’ouest, plutôt 26°C à l’est). Sur les hauteurs, on note 22 à 24°C tandis que dans les vallées et en Gaume, les températures atteignent parfois 26, voire 27°C (et localement même 28°C, comme à Angleur). Le temps est beau avec quelques cirrus et quelques cumulus. Le matin, on observe parfois aussi des stratocumulus / altocumulus. 20 septembre 2018 L’Angleterre (à l’exception du sud-est) est désormais bien ancrée dans l’automne, avec fraîcheur et parfois de la pluie ou des vents encore très forts. L’Allemagne s’accroche à l’été avec 31,0°C à Dresde, 30,3°C à Nuremberg, 29,2°C à Francfort-sur-Main et encore 28,1°C à Cologne. En Belgique, c’est le statu quo, avec des températures presque identiques à celles de la veille, de l’ordre de 22-23°C au littoral, 24-26°C en plaine et 22-23°C sur les hauteurs. Le vent de sud-sud-ouest reste bien présent, ce qui rend les températures, tout comme la veille, très agréables. Le temps est beau, avec des cirrus tendant vers le cirrostratus en soirée, et temporairement quelques cumulus en mi-journée. À nouveau, on observe ici et là quelques altocumulus / stratocumulus le matin. En moyenne, le ciel est un peu plus nuageux au littoral, et un peu moins nuageux en Gaume. Nuit du 20 au 21 septembre 2018 Le front froid, qui ondulait toute la journée au nord de nos régions, forme une véritable perturbation frontale la nuit, avec un secteur chaud très ouvert et le front froid qui traverse le pays en fin de nuit et le matin. Cette configuration permet au vent de persister et de maintenir les températures nocturnes à un niveau fort élevé. À 2 heures du matin, celles-ci sont souvent encore supérieures à 20, voire à 21°C et ce, parfois après une remontée de la température en pleine nuit. À Anvers, on note 21,2°C et à Sint-Katelijne-Waver, 21,1°C. Le front froid atteint l’extrême-ouest du pays vers 6 heures du matin, le centre du pays entre 7 et 8 heures et l’est du pays après 8 heures. Là, le relevé des minima à 8 heures donne des valeurs fort élevées, avec un minimum de 19,1°C à Kleine Brogel, 18,8°C à Bierset et même encore 15,6°C à Elsenborn. Une bulle d’air chaud nocturne passe juste à l’est de nos régions. À Geilenkirchen en Allemagne (non loin de Heerlen aux Pays-Bas), la température oscille constamment entre 21,8 et 22,1°C entre 5 et 8 heures du matin, avec un vent assez fort et un taux d’humidité relativement bas. Genk et Diepenbeek en profitent un peu avec, à 8 heures du matin, 20,6°C aux deux stations. À la station MB de Maaseik, la température reste supérieure ou égale à 20°C pendant toute la deuxième moitié de la nuit, avec une pointe de 20,9°C à 8 heures avant une chute jusqu’à 13,7°C à 10h20. Une évolution similaire, à peu de choses près, a aussi été enregistrée à Bree. Au niveau des précipitations, le front froid donne bien quelques millimètres d’eau, mais aucun total impressionnant. Les plus fortes valeurs se situent autour des 8 à 9 mm. Parlons enfin du vent. Le passage du front froid se manifeste presque partout par quelques bons coups de vent. En bordure de mer, les rafales atteignent 75 à 80 km/h (79 km/h à Dunkerque et à Zeebruges, et 76 km/h à Cadzand (NL), non loin de Knokke). À l’intérieur des terres, de nombreuses valeurs autour de 65 km/h sont enregistrées. À Zaventem et à Chièvres, on atteint 68 km/h.
  16. cumulonimbus

    Automne 2018

    17 septembre 2018 « Hélène » s’est extra-tropicalisée tandis que « Joyce » n’est qu’une dépression tropicale. Ces systèmes assurent cependant une vive activité dépressionnaire sur l’Océan pendant que les pressions sont élevées sur le continent. Cette combinaison permet à l’été de revenir sur nos régions, avec des perturbations qui restent bien à l’ouest et au nord de nos régions. Mais avant cela, la nuit a de nouveau été bien froide par endroit, avec par exemple 2,2°C à Elsenborn, 5,5°C à Dourbes et 6,2°C à Hastière. À Aubange à 8 heures du matin, le thermomètre n’affichait que 5,0°C. En journée, le temps est très beau avec, par moment, un léger voile de cirrus. Les températures sont élevées pour la saison, avec 24 à 25°C au littoral, 25 à 27°C en plaine et 23 à 24°C sur les hauteurs. Les endroits les plus chauds : Aubange : 27,2°C Koersel : 27,2°C Angleur : 27,1°C Kruishoutem : 26,8°C Schaffen : 26,7°C Gorsem : 26,6°C Chièvres : 26,6°C Le vent souffle de sud en toutes régions, y compris au littoral, et s’oriente au sud-est en soirée. Pas trop loin de nos frontières, il fait plus chaud encore, avec 27,6°C à Trèves, 28,2°C à Cologne (aéroport) et 29,4°C à Nancy. En Belgique, on retiendra quelques gros écarts entre le minimum et le maximum : Aubange : (8h) 5,0°C / 27,2°C Elsenborn : 2,2°C / 23,7°C Dourbes : 5,5°C / 25,5°C Hastière : 6,2°C / 26,0°C Diepenbeek : 6,3°C / 26,1°C Chièvres : 7,3°C / 26,6°C 18 septembre 2018 Un temps bien atlantique s’installe déjà sur les Îles Britanniques, avec fraîcheur, pluie et vent fort (parfois plus de 90 km/h) sur les côtes occidentales. Sur les côtes orientales, le vent est fort aussi, mais un certain effet de foehn rend l’air plus doux et plus sec. Pendant ce temps, une chaleur exceptionnelle pour la saison sévit sur l’Allemagne, avec 33,1°C à Cologne (aéroport) ; 32,3°C à Hanovre et 31,8°C à Brême (!). Cette chaleur touche aussi, mais dans une moindre mesure (ciel plus nuageux) l’est de la France avec 31,4°C à Colmar et 30,7°C à Strasbourg. Cet air frôle la Belgique et affecte (sous une forme encore plus atténuée) le sud et l’est de notre territoire (Gaume, Campine, Province de Liège). Malgré cela, la température atteint localement presque 30°C. Ailleurs dans le pays, il fait beau et « assez » chaud. En effet, les cartes d’analyse montrent un pseudo-front froid (front de basses couches) qui aborde le pays dès le matin et le traverse rapidement avant de ralentir quelque peu sur le sud-est du pays. Ce front sépare l’air tropical direct très chaud d’un air tropical maritime un peu moins chaud. Il génère aussi une petite convergence diffuse, avec des vents de sud-ouest tendant vers le sud-sud-ouest à l’avant, et vers l’ouest-sud-ouest à l’arrière. Mais cela n’apparaît pas clairement. Cette pseudo-convergence sur ce pseudo-front permettra cependant à des altocumulus castellanus, présents sur l’Ardenne, de se développer suffisamment en après-midi pour générer de petites averses (« altocumulonimbus »). Webcam MB – Beausaint – 18 septembre 2018 à 16h00 À l’ouest de cette ligne (ouest et centre du pays), le temps est très beau et quelque peu turbulent, avec de ce fait un ciel très bleu et, l’après-midi, la formation de quelques cumulus plats juste en dessous de l’inversion générée par l’intrusion de cet air plus maritime. Au-dessus, on observe quelques bancs d’altocumulus et quelques cirrus en fin de journée. Au littoral, ces cumulus sont un peu plus nombreux et s’étalent très temporairement en nappes de stratocumulus cumulogenitus (mais avec encore suffisamment de trouées pour que le ciel ne soit pas vraiment gris). Les températures : 22 à 23°C au littoral, 23 à 25°C sur l’ouest du pays, 25 à 27°C sur le centre, le centre-est et le centre-sud du pays Sur l’est et le sud du pays, le temps est très beau également, avec là aussi quelques altocumulus et parfois quelques cumulus. Les températures dans les plaines et vallées : 27 à 29°C (28,8°C à Koersel et à Gorsem, 29,0°C à Genk, 29,1°C à Kleine Brogel, 29,7°C à Ophoven et 30,0°C à Maastricht (NL)). En Gaume, les températures atteignent 27,7°C à Buzenol et 28,0°C à Aubange. En Ardenne, comme dit précédemment, le temps est plus instable dans les couches moyennes de l’atmosphère, avec de temps en temps des altocumulus castellanus, dont certains parviennent à se développer jusqu’à donner de petites averses. Le soir par contre, il s’agit plutôt de bancs d’altocumulus ordinaires. Le maximum de Saint-Hubert est de 24,7°C. Quant aux précipitations qui atteignent le sol, elles sont minimes et ne dépassent pas quelques dixièmes de millimètres. Plus loin à l’est cependant, sur Cologne, de véritables orages se développeront sur cette ligne. Notons enfin quelques évolutions très intéressantes de la températures qui ont eu lieu dans la nuit du 17 au 18. À Elsenborn, où la température maximale du 17 a été de 23,7°C, la soirée devient rapidement très fraîche et le thermomètre affiche 9,1°C à minuit par vent très faible. Puis le vent se lève et la température remonte en flèche, pour atteindre 17,6°C à 2 heures ! Puis nouvelle baisse à l’aurore (11,8°C à 7 heures) et nouvelle remontée en flèche, jusqu’à 27,0°C en début d’après-midi (rappel : le record décadaire de cette station est de 28,8°C le 13/09/2016). Des remontées de températures en pleine nuit, certes de moindre amplitude, ont été observées en de très nombreux endroits en Belgique. À suivre…
  17. cumulonimbus

    Automne 2018

    Vénasszonyok nyara ! L’été des vieilles femmes est sans doute une notion inconnue en Wallonie, mais très connue en Flandre et aux Pays-Bas (oudewijvenzomer), et surtout en Allemagne (Altweibersommer), Pologne (babie lato), Tchéquie (babí léto) et Hongrie (vénasszonyok nyara). C’est une sorte de bref retour de l’été, qui se produit entre le milieu et la fin de septembre (entre le 17 et 25), après une période de temps déjà automnal. Il fait beau et doux, avec une luminosité douce, parfois une très légère brume et des températures tournant autour de 25°C. Dans l’imaginaire allemand, on voit très bien des dames d’un certain âge en train de déguster des gâteaux sur la terrasses d’un salon de thé (ou plutôt d’un « Kaffeehaus », voire d’un « Kuchenkaffee » – café typiquement allemand où l’on sert du gâteau), sous les rayons d’un soleil ni trop fort, ni trop faible. Il s’agit pourtant d’une déformation étymologique. « Altweibersommer » ne provient pas du substantif allemand « Weiber » (femmes), mais de l’ancien verbe germanique « weiben » (tisser – pour les araignées). En fait, il s’agit de la saison où les jeunes araignées tissent de longs fils, particulièrement visibles sous la luminosité spéciale qui règne à cette saison. Par extension, on a parfois associé cette période aux vieilles femmes qui tissaient jadis (pour la dernière fois de la saison) dehors, devant la porte de leurs maisons. D’autres y voyaient encore une origine mythologique, associant cette période de beau temps à une ancienne déesse germanique aux longs cheveux blancs. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’un phénomène climatique récurrent, qui concerne toute l’Europe occidentale et centrale, donc aussi la Belgique. Un peu comme les saints de glace en mai. Et comme les saints de glace, le phénomène ne se produit pas toujours exactement à la période voulue par la tradition, mais parfois un peu avant ou un peu après. C’est bien pour cela que l’institut météorologique allemand (Deutscher Wetterdienst) a étendu la période et parle d’un Altweibersommer si le phénomène se produit entre la mi-septembre et le début octobre. Si nous considérons la période du 15 septembre au 5 octobre au cours des 30 dernières années à Uccle, le phénomène s’est présenté, à des degrés divers, lors des années suivantes : 1989 : 17 au 22/09 (période de 6 jours) : 5 beaux jours, 4 jours d’été, max 27,3°C le 18/09 1992 : 26 au 27/09 (période de 2 jours) : 1 beau jour le 26, 1 jour d’été le 27, max 25,9°C le 27/09 1993 : 20/09 (1 jour) : 1 jour d’été, max 25,4°C le 20/09 2003 : 15 au 22/09 (8 jours) : 7 beaux jours (+ 1 le 14), 5 jours d’été, max 29,4°C le 20/09 2009 : 18 au 22/09 (5 jours) : 4 beaux jours, 1 jour d’été, max 25,7°C le 19/09 2011 : 24/09 au 03/10 (10 jours) : 9 beaux jours, 6 jours d’été (dont 3 en octobre), max 27,3°C le 29/09 2014 : 15 au 19/09 (5 jours) : 4 beaux jours, 2 jours d’été, max 25,7°C le 19 - Beau jour = insolation ≥ 8h et température ≥ 20°C - Jour d’été = température ≥ 25°C - Critères minima : 1 jour d’été et pas plus de 1 jour d’interruption dans les beaux jours et/ou jours d’été En 2006, les critères d’un altweibersommer étaient remplis, sauf qu’il ne s’agissait pas d’un retour de l’été, mais de la prolongation d’une période chaude antérieure. En 2003, il s’agit bien du retour de l’été, mais le premier jour très ensoleillé est le 14 septembre, avec toutefois « seulement » 20,4°C. En 2016, le retour de l’été est juste trop tôt pour être considéré comme un altweibersommer, avec une pointe de 31,2°C le 13 septembre et la belle période située entre le 12 et le 15 septembre. En 2017 au contraire, le retour de l’été se fait trop tard, avec 25,7°C le 16 octobre et une belle période du 14 au 16. Le 17 aurait pu s’ajouter à la série si le ciel n’avait pas été « jauni » par les sables du Sahara et les fumées des feux de forêt au Portugal, conséquence indirecte du parcours inhabituel du cyclone tropical « Ophelia ». Maintenant, comment explique-t-on cet « Altweibersommer » ? Il faut savoir, en fait, que l’automne est un jeu qui se joue à trois acteurs. Le premier acteur est l’Arctique, qui se refroidit bien (jusqu’à présent encore) au « crépuscule » de la nuit polaire. Le deuxième acteur est l’Océan atlantique qui lui, aux latitudes moyennes, ne se refroidit que très lentement, gardant longtemps la chaleur emmagasinée pendant l’été. Le troisième acteur est le continent qui, en contrepartie, se refroidit rapidement après la mi-septembre, et surtout après l’équinoxe. Les deux premiers acteurs, le pôle et l’océan, créent un contraste thermique de plus en plus marqué entre eux, ce qui a pour effet de renforcer la circulation d’ouest. Il s’ensuit une première arrivée massive de perturbations atlantiques, avec une dépression mère qui se creuse près de l’Islande et un anticyclone des Açores qui, petit à petit, est repoussé vers des latitudes plus méridionales. Des conditions automnales plus ou moins marquées s’installent donc. Le troisième acteur, le continent qui se refroidit, attire de plus en plus souvent des anticyclones. Ces anticyclones sont parfois assez puissants pour rejeter vers le nord la circulation perturbée d’ouest, voire d’arrêter tout à fait sa progression. Nous avons alors affaire à une situation de blocage, avec un anticyclone situé à l’est et des dépressions (éventuellement secondaires) bloquées à l’ouest, sur l’océan Atlantique. Entre ces deux centres d’action s’établit un courant de sud d’origine méditerranéenne, qui se dessèche en passant au-dessus des Pyrénées ou des Alpes et qui nous ramène du beau temps chaud. La force moindre du soleil et les nuits plus longues empêchent toutefois (sauf exceptions) l’installation d’une véritable canicule. Dans le cas de 2018, on peut même parler d’un quatrième acteur, voire de deux : les ex-cyclones tropicaux Helene et Joyce, qui contribuent à aspirer l’air chaud du sud. Il faut dire que 2018 est un cas particulier. On ne peut pas parler d’un véritable retour de l’été, mais pas non plus d’une véritable prolongation de l’été. Le temps s’est certes temporairement rendu un peu plus automnal, mais une vraie circulation d’ouest automnale n’a pas encore réussi à se mettre en place (pas plus qu’aux autres saisons d’ailleurs). Nous verrons dans quelques jours comment nous pourrons cataloguer l’altweibersommer de cette année-ci. En attendant, signalons que la réapparition du beau temps peut aussi se faire à une saison plus tardive encore (comme en 2017), mais l’appellation est alors autre, comme par exemple « Goldener Oktober » en Allemagne. En Belgique, plus tard encore dans la saison, on parlera de l’été de la Saint-Martin, qui se manifeste vers le 11 novembre. En fait, il s’agit alors d’anticyclones (mobiles ou non) qui interrompent le flux des perturbations, ne fût-ce qu’un jour, comme cela se passe à d’autres saisons aussi. Mais à cette saison-là, ce qui se remarque le plus, c’est qu’une période de beau temps (brève ou non) est douce pour la dernière fois (températures de 12-13°C, voire plus), avant que le temps anticyclonique ne s’accompagnera presque immanquablement de températures basses (sauf parfois dans les Ardennes, au-dessus de l’inversion). Ces 12-13°C de « l’été » de la Saint-Martin ne doivent donc pas être perçus comme une dernière manifestation de l’été, mais plutôt comme la dernière manifestation du « non-hiver » par temps anticyclonique. Le réchauffement climatique que l’on connaît ces dernières décennies a évidemment une influence sur ce phénomène, comme sur tous les autres d’ailleurs. À l’heure actuelle, les 25°C sont (un peu) plus facilement atteints que jadis en fin septembre ou début octobre. Cela se voit déjà dans la liste établie ci-dessus, ne portant pourtant que sur les 30 dernières années, mais où les occurrences sont plus fréquentes dans les années récentes. Cependant le phénomène en lui-même reste inchangé. Tant que le pôle n’aura pas entièrement fondu, tant que les circulations d’ouest et leurs contraires (situations de blocage) continueront à exister, « l’Altweibersommer » gardera toutes ses caractéristiques, à 1 ou 2°C près.
  18. cumulonimbus

    Été 2018

    27 août 2018 Des courants perturbés affectent le temps sur nos régions. Le ciel est d’abord couvert et pluvieux, puis nuageux à très nuageux avec quelques cumulus et de nombreux bancs de stratocumulus, parfois étendus. C’est au littoral que les éclaircies sont les plus larges, mais les stratocumulus y demeurent nombreux aussi. Il fait frais avec des maxima de 19 à 20°C en plaine (21°C en Campine) et 17 à 18°C sur les hauteurs, mais aussi en Gaume (où le ciel reste couvert plus longtemps). 28 août 2018 Une faible influence anticyclonique se fait sentir, toutefois l’air reste maritime et les températures n’augmentent que peu. En plus, le temps ne s’améliore que lentement. En effet, le ciel est très nuageux en matinée avec des stratocumulus, même si ceux-ci sont assez élevés et pas trop épais en général. L’après-midi, de belles éclaircies se développent (quelques cirrus, stratocumulus se dispersant). Au littoral, le ciel ne se dégage que partiellement tandis que vers le sud, le pays connaît un temps meilleur avec là, formation de quelques cumulus. En Gaume, on peut parler d’une véritable journée anticyclonique accompagnée de brouillard le matin, puis de beau temps avec de petits cumulus et de rares cirrus. En Gaume et dans la vallée de la Meuse, les températures sont les plus élevées avec des valeurs jusqu’à 24°C (Angleur : 24,1°C ; Hastière : 24,0°C ; Aubange : 23,6°C). Sinon, on observe 20°C au littoral, 20 à 22°C, localement 23°C en plaine et 20 à 21°C sur les hauteurs. 29 août 2018 Les faibles hautes pressions s’évacuent rapidement vers l’est tandis que plusieurs zones orageuses tentent de gagner notre pays, mais se déglinguent en partie avant d’atteindre la frontière franco-belge. Des températures très élevées, la veille, sur le sud-ouest de la France (36,9°C à Biscarosse et Cazaux) ont été suivies de violents orages sur la région avec notamment un arcus très impressionnant sur Lacanau. Ces orages sont accompagnés de puissantes rafales, dépassant les 100 km/h par endroit. Aux petites heures du matin du 29, ces orages gagnent Paris où il restent particulièrement violents, avant d’arriver à nos portes vers 8 heures du matin, où ils s’effondrent complètement. D’autres orages se développent sur la France en après-midi et résistent mieux, avec de l’activité orageuse sur notre pays aussi, principalement sur le sud et dans une moindre mesure sur le centre. Il s’ensuit un ciel assez chaotique, avec un mix de nuages à tendance stratiforme (stratocumulus, altocumulus, altostratus) et de nuages convectifs (cumulus, cumulonimbus, souvent « embedded Cb »). Ici et là, des arcus témoignent encore de la violence qu’avaient ces orages au départ (comme par exemple à Humain et à Haversin, au sud-est de Ciney). Aucun phénomène vraiment violent ne nous a été rapporté. Quelques cotes de précipitations (sur 24h) ont toutefois dépassé les 20 mm comme à Bièvre (24,7 mm) et à Middelkerke (20,3 mm). Dans le sud et l’est du pays, où des éclaircies ont également été observées, les températures ont été douces avec 24,3°C à Angleur, 24,0°C à Aubange, 24,0°C à Koersel et 23,6°C à Kleine Brogel. À l’ouest du pays par contre, les températures sont parfois restées très fraîches avec comme valeurs maximales 16,1°C à Coxyde, 16,4°C à Passendaele et 16,6°C à Beitem (mais 18,3°C à Zeebruges, en bordure immédiate de l’eau). Le centre du pays s’est retrouvé un peu entre les deux, avec 20-22°C. Les vents ont été fort variables avant de s’orienter de façon générale eu nord-ouest. 30 août 2018 Après le passage d’un front froid, nous nous retrouvons à nouveau sous des conditions assez anticycloniques, mais avec un temps assez frais pour la saison. Le ciel est d’abord peu nuageux, puis des cumulus se développent jusqu’au stade humilis / mediocris. À côté de cela on observe quelques cirrus et l’un ou l’autre banc d’altocumulus / stratocumulus. Au sud du pays (et même déjà dans l’Entre-Sambre-et-Meuse), on note encore un ciel très nuageux à couvert le matin, puis des cumulus, nombreux au départ, accompagnés de bancs de stratocumulus. Les cirrus tendent à y être plus nombreux aussi. Au littoral, des cumulus très plats (pratiquement des stratocumulus), présents le matin, se développent un peu en matinée avant de se disperser l’après-midi, faisant place à un temps très beau avec cirrus et quelques altocumulus / stratocumulus. Les températures maximales : 18-19°C au littoral, autour de 20°C en plaine et 16-17°C sur les hauteurs. 31 août 2018 La tendance anticyclonique se confirme, avec un noyau qui s’installe sur le sud de la Mer du Nord. Le temps est cependant légèrement couvert dans un premier temps, avec de l’altostratus translucidus (parfois accompagné de quelques altocumulus) qui s’effiloche ensuite en cirrus. L’après-midi, des cumulus se forment dans un ciel de plus en plus bleu. Le littoral connaît aussi quelques stratocumulus, mais ensuite le ciel devient presque serein (très peu de cumulus). En Gaume, le ciel reste plus longtemps voilé et les cumulus se développent peu. Les vents de nord-est, qui nous avaient habitués à du temps chaud (continent surchauffé jusqu’aux hautes latitudes et mers environnantes chaudes aussi), nous apportent à présent un air déjà plus frais, avec une petite ambiance pré-automnale. Les maxima, comme la veille, n’atteignent que 18-19°C au littoral, une vingtaine de degrés en plaine et 16°C sur les hauteurs. Conclusion L’été qui s’achève, en dépit d’une fin plus mitigée, est le plus chaud jamais observé sur une grande partie du pays. À Uccle, la température moyenne de 19,8°C (juin + juillet + août) vient se placer de justesse avant celle de 2003 (19,7°C) et largement devant celle de 1976 (19,2°C), de 1947 (19,0°C) et de 2006 (18,9°C). Mais 2018 restera surtout le grand été du nord du pays. On se souviendra des valeurs extrêmes observées le 27 juillet à Hechtel-Eksel (38,8°C), Kapelle-op-den-Bosch (38,5°C), Bassevelde (38,4°C), Zelzate (38,2°C), Wevelgem (37,9°C) et Westmalle (37,8°C). La veille déjà, des endroits comme Deurne et Kruishoutem affichaient plus de 36°C avec, respectivement, 36,7°C et 36,4°C. Puis le 7 août, pas mal de localités de la moitié nord du pays atteignent ou dépassent à nouveau les 36°C. Cela se répercute aussi dans les moyennes. À Gilze (NL), situé à une petite dizaine de kilomètres au nord de la frontière et station représentative pour les régions anversoise et campinoise, l’été 2018 dépasse de loin les canicules précédentes et bat à plates coutures des étés comme 1976 et 2003. Ainsi à Gilze, avec une moyenne de 19,7°C, l’été 2018 se place loin devant l’été 2003 (19,1°C) et l’été 1976 (18,8°C). De même, la période de 30 jours la plus chaude de l’été, du 11 juillet au 9 août, se place avec 22,6°C devant celle de 1976 (22,3°C du 21 juin au 20 juillet) et celle de 2003 (21,6°C du 15 juillet au 13 août). Seul 2006 reste encore de justesse devant, avec 22,7°C du 1 au 30 juillet. Rappelons qu’à Uccle, pour les mêmes périodes, la palme revient à 1976 (23,2°C), suivi de 2006 (23,1°C). 2018 ne vient qu’en troisième position avec 22,5°C, suivi de 2003 avec 22,2°C. Au sud du pays, la situation est différente. Même si la canicule y a été bien présente aussi cette année, elle n’arrive pas à battre les grandes chaleurs de 2003. À cet effet, nous disposons des températures moyennes de Trèves (DE), qui sont assez représentatives pour la Gaume aussi. En ce qui concerne la moyenne des trois mois d’été, 2018 se place, avec 20,0°C, loin derrière 2003 (20,8°C), mais parvient encore à devancer 1976 (19,7°C). En ce qui concerne les périodes de 30 jours les plus chaudes (mêmes dates que pour Gilze et Uccle), 2018 à Trèves, avec 23,1°C, n’arrive qu’en 4e position, loin derrière 1976 (24,0°C), 2003 (23,7°C) et 2006 (23,7°C également). Cela entre d’ailleurs en ligne avec les valeurs médianes [(min + max) / 2] d’Aubange en Gaume, où la période de 30 jours la plus chaude de 2018 (21,1°C) reste un gros demi-degré en dessous de celles de 2003 (21,9°C) et de 2006 (21,7°C). [Pour 1976, nous n’avons malheureusement aucune donnée pour Aubange]. Les valeurs globalement plus basses à Aubange par rapport aux stations précitées sont liées aux nuits qui y sont plus froides en moyenne. Une autre évolution intéressante est celle des eaux de Mer du Nord. Au début du mois d’août, la température de l’eau près de la côte belge (à quelques kilomètres au large de celles-ci) se situe entre 22,0 et 22,5°C, tandis qu’elle se situe entre 21,0 et 21,5°C plus loin au large. Autour du 7 août, au cœur de la période caniculaire (d'août), les températures des eaux côtières frisent les 23°C tandis que plus loin au large, la hausse est plus faible avec des eaux à 21,5/22,0°C. À noter que le 7 août vers 15 heures, alors que des vents forts acheminent de l’air chaud au-dessus de la mer jusque loin au large, la température de l’eau au large d’Ostende atteint temporairement 24,0°C pendant qu’au large de Zeebruges, on atteint 23,8°C. Cette hausse se transmet aussi plus loin au large, mais elle est partout très temporaire. Vers le 14 du mois, les eaux côtières cessent d’être plus chaudes que celles au large, avec partout des valeurs désormais proches de 21°C, ce qui reste énorme pour la Mer du Nord. Mais après, la situation se normalise étonnamment vite, avec en fin de mois des températures légèrement inférieures à 19°C près des côtes, et légèrement supérieures à 19°C au large, ce qui est à peine 1°C supérieur aux normes saisonnières. C’est lié à la faible profondeur de la Mer du Nord, ce qui fait qu’elle est plus sensible aux variations thermiques extérieures car son inertie thermique est moindre. En d’autres termes, une canicule qui touche la Belgique et qui parvient à se propager jusqu’à la région littorale aura comme conséquence, au bout d’un temps relativement court, de réchauffer les eaux côtières aussi. Après, une fois que la canicule a cessé, les eaux reprennent des températures (presque) normales après un laps de temps relativement bref aussi. Ceci repose la question de la recrudescence des trombes marines après une période très chaude. On a pu constater que le long de la côte belge, c’était rarement le cas, d’autant plus qu’au niveau atmosphérique aussi, le retour à la normale après une canicule était souvent progressif. Ce fut notamment le cas en 1976 et 2003. La seule exception à la règle a été 2006, où des courants très frais d’origine polaire ont immédiatement suivi une très longue canicule et où des phénomènes violents à répétition ont été enregistrés le long de la côte belge. Sinon, les trombes marines se formeront lorsque les autres conditions météorologiques s’y prêtent, c’est-à-dire une traîne active avec de l’air froid en altitude, avec un vent soufflant dans la bonne direction (l’effet écran de l’Angleterre pouvant être inhibiteur). Dans ce cas, une eau de la Mer du Nord, en fin de saison, est bien assez chaude pour engendrer le phénomène même avec une température proche des normes saisonnières. Suite en automne…
  19. cumulonimbus

    Été 2018

    22 août 2018 La der des ders dans le centre et le nord du pays… L’été est sur le point de nous quitter. En ce 22 août cependant, des conditions anticycloniques maintiennent encore un temps estival sur nos régions. En outre, de l’air méridional dans les couches moyennes de l’atmosphère est responsable de températures plutôt élevées au niveau 850 hPa (vers 1520 mètres), de l’ordre de 15°C environ et grimpant même jusqu’à 17-18°C en fin de journée sur le sud du pays. En surface toutefois, des vents d’ouest à nord-ouest tempèrent la chaleur, avec un air un peu plus humide et un peu plus frais sous une inversion. Cela n’empêche pas le temps d’être beau après la rapide dissipation de quelques stratocumulus matinaux. L’après-midi, des cumulus se développent sous l’inversion le midi et l’après-midi, avant de se résorber à nouveau en soirée. À côté de cela, on note aussi quelques cirrus. Vers le sud du pays, les cumulus s’aplatissent de plus en plus en raison d’une inversion plus basse. En franchissant le massif ardennais, les vents d’ouest à nord-ouest perdent complètement leur nuance maritime, avec en Gaume un temps chaud sous un ciel quasiment serein (rares cirrus et cumulus très isolés). Les températures : 24 à 26°C sur le centre-ouest et le centre des plaines et 27 à 29°C sur l’est des plaines ainsi que dans les vallées et le sud du pays. Sur les hauteurs, le thermomètre affiche 25 à 27°C. Quelques valeurs : Aubange : 29,4°C Koersel : 28,2°C Kleine Brogel : 28,1°C Angleur : 28,1°C À noter que la canicule est toujours aux portes de nos frontières, avec 31,5°C à Metz (FR) et 32,9°C à Trèves (DE). Au littoral et sur l’ouest du pays par contre, les conditions sont déjà moins favorables, avec des stratocumulus persistant une bonne partie de la journée, temporairement surmontés d’altostratus translucidus. En fin d’après-midi, le ciel se dégage au littoral tandis que quelques cumulus / stratocumulus subsistent dans les éclaircies à l’intérieur. Les températures sont déjà plus fraîches dans cette région, avec 21°C au littoral et 23 à 24°C sur les plaines de l’ouest. 23 août 2018 La der des ders dans le sud et l’est du pays… C’est encore le plein été en Gaume, en Ardenne et à l’est des plaines, avec du soleil, quelques bancs d’altocumulus et des cumulus déjà un brin plus instables (des orages « lèchent » le sud du pays). En région liégeoise, on observe des bancs de stratocumulus le soir. Les températures continuent à être élevées, avec 28,0°C à Aubange, 27,2°C à Buzenol, 26,4°C à Bièvre et à Strée (Huy), 26,0°C à Gouvy et même encore 25,1°C à Saint-Hubert. Ailleurs, l’été a déjà perdu ses couleurs. Aux stratus matinaux succèdent des nappes étendues de stratocumulus qui, l’après-midi, se doublent de cumulus. À ce moment, on observe aussi quelques maigres éclaircies. Les températures restent douces, mais plus tout à fait estivales avec 23 à 24°C (22°C en bord de mer). Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, on est un peu entre les deux, avec des stratus (voire du brouillard) persistant assez longtemps, puis se transformant en stratocumulus. Mais l’après-midi, les éclaircies sont meilleures avec cumulus restant un peu à la limite du stratocumulus. Le soir : nouvelles nappes étendues de stratocumulus. Dans les vallées et endroits abrités, les températures atteignent encore 25°C. Un premier front froid traverse le pays en soirée, avec un peu de vent, quelques précipitations et une baisse marquée des températures. Un deuxième front froid traversera le pays en deuxième moitié de nuit et sera suivi d’air maritime d’origine polaire (encore fort indirecte). 24 août 2018 Les températures sont en chute libre. On n’atteint plus les 20°C presque nulle part et, là où on les atteint encore, c’est tout juste. Exception : les lieux très privilégiés comme Angleur (22,0°C) ou Koersel (21,3°C). En altitude aussi, la chute des températures est bien marquée. À minuit (nuit du 23 au 24), on atteignait encore, au niveau 850 hPa (1474 m), 10°C au-dessus de Beauvechain, tandis qu’au cours de la soirée du 24, cette valeur n’est plus que de 4°C à ce même niveau 850 hPa (1452 m). Mais le temps est encore assez beau après dispersion des nuages frontaux (le plus tard sur l’est du pays), avec cumulus d’abord dans un ciel bleu, puis sous une nappe de cirrus, évoluant par la suite en cirrostratus (+ quelques cirrocumulus). Des nappes d’altocumulus font également leur apparition. En toute fin de journée, le voile nuageux se disperse à nouveau, notamment à l’ouest voire le centre du pays. Les températures maximales : 19-20°C en plaine, 15-17°C sur les hauteurs. Des perturbations post-frontales traverseront le pays en soirée et la nuit. Celles-ci, localement, donneront de fortes précipitations, notamment en fin de soirée à Zeebruges. En tout, il tombera 17,6 mm d’eau à cette station, recueillie entre 22h et 2h. Quelques autres stations recueilleront beaucoup d’eau aussi, comme par exemple Essen avec 17,3 mm. Mais bien souvent, la pluviosité reste inférieure à 5 mm. 25 août 2018 Une circulation d’ouest-nord-ouest, avec de l’air polaire maritime instable et froid, s’instaure sur notre pays. Cependant, une grande partie du pays profite de l’effet d’écran (ombre pluviométrique) formé par l’Angleterre. L’image radar ci-dessous montre admirablement bien cette protection de l’Angleterre dont notre pays bénéficie par circulation d’ouest-nord-ouest à nord-ouest. On pourrait imaginairement prolonger sur la Mer du Nord la limite d’influence des averses et on tombe alors exactement sur la limite des côtes anglaises. Source : IRM De ce fait, au sud d’une ligne qui va grosso modo d’Anvers à Liège, il fait relativement beau avec des cumulus dont une partie se développe jusqu’au congestus et une autre partie tend à s’étaler dès le stade mediocris. Ici et là, on voit aussi une amorce de cumulonimbus. Les averses sont rares ou inexistantes. Au nord de cette ligne, le temps fait plus penser aux giboulées du printemps qu’à la fin de l’été, avec des ciels de traîne (très) active présentant une alternance de ciels bleus et de nuages menaçants, cumulonimbus générant régulièrement des averses et parfois des orages. Géographiquement, le passage de l’un à l’autre est assez abrupt. Dès qu’on est un peu au sud de la ligne en question, les averses cessent. En Ardenne et surtout en Gaume, les nuages post-frontaux sont encore très présents le matin. Le littoral, situé du « bon » côté, connaît de très nombreux de cumulus dans un ciel très bleu en raison de la forte instabilité des basses couches. Les cumulonimbus du « mauvais » côté sont parfois visibles de très loin, notamment en début de soirée. Source : IRM Les températures : le plus souvent 17 à 18°C en plaine (littoral compris), très localement 19 voire 20°C, et 14 à 15°C sur les hauteurs. Dans les régions avec peu ou pas d’averses, le temps est encore assez agréable, surtout grâce au soleil. Dans les régions à averses par contre, les températures descendent assez fort sous chacune des averses. À Retie par exemple, il fait 17,2°C à 14h, puis 13,9°C à 15h. À Ell aux Pays-Bas (juste au nord de notre frontière campinoise), c’est un véritable yo-yo qui se met en place, avec 16,4°C à 12h, 12,0°C à 14h, 17,1°C à 17h et 14,4°C à 20h. Ceci est lié aux températures très froides en altitude pour la saison, avec 3°C au niveau 850 hPa (vers 1440 m), –6°C au niveau 700 hPa (vers 2980 m) et –25°C au niveau 500 hPa (vers 5520 m). Cette dernière valeur est presque la plus froide qu’on puisse rencontrer à cette altitude en août. Ci-dessous, une comparaison des conditions météo entre Turnhout et Uccle. Ces photos sont assez représentatives de toute la journée. Source : Weer TURNHOUT Source : IRM Cela se ressent bien dans la pluviosité aussi. La région d’Anvers est intéressante à ce niveau. Stabroek et Essen, au nord d’Anvers, reçoivent respectivement 7,7 et 4,3 mm. L’aéroport de Deurne n’en reçoit plus que 0,9, tandis que Sint-Katelijne-Waver, au sud, reste sec. Sinon, on retrouve encore des précipitations dans le Limbourg et dans la Province de Liège, avec environ 7 mm là où il est tombé le plus d’averses. Dans les régions « abritées » par l’Angleterre, les quelques petites averses, là où il y en a encore eu, n’ont généré que quelques dixièmes de mm. Le soir et la nuit, le ciel se dégage en de nombreux endroits et la nuit est fort froide aux endroits exposés. À Elsenborn à 23 heures, il ne fait plus que 3,9°C. 26 août 2018 La nuit a été particulièrement froide sur l’est et le sud du pays et, localement, aussi ailleurs. À Elsenborn, la température minimale est descendue jusqu’à 0,2°C ! Depuis que cette station est pleinement opérationnelle (fin 1986), c’est la troisième température la plus basse qui y a été observée au mois d’août, après les –0,6°C du 30 août 2007 et les 0,0°C du 15 août 1994. Mais d’autres endroits ont eu très froid aussi. À Gouvy, le thermomètre est même descendu à 0,0°C. En Gaume, Buzenol est descendu jusqu’à 2,6°C et à Aubange, jusqu’à 3,8°C. Bièvre, non loin de Bouillon, a enregistré 2,3°C. Sinon, les stations suivantes sont encore descendues en dessous de 5°C : Saint-Hubert : 3,9°C (record = 2,8°C le 31 août 1956) Dourbes : 4,7°C (record = 2,5°C le 29 août 1979) Genk : 4,9°C En revanche, certaines stations de plateau n’ont eu qu’un froid très modéré, comme Uccle (9,0°C), Beauvechain (9,0°C), Bierset (8,3°C) et Gosselies (8,2°C). Au littoral, la différence a été grande entre le bord de l’eau (minimum de 12,0°C à Zeebruges et de 11,8°C à Dunkerque) et la zone déjà plus fraîche des dunes (minimum de 7,5°C à Middelkerke). En journée, des courants maritimes de sud-ouest, avec en surface des vents de sud-sud-ouest tournant au sud, font remonter les températures partout, mais elles restent en deçà des normes saisonnières, avec des maxima de 17 à 18°C au littoral, 18 à 20°C, localement 21°C en plaine et 16 à 17°C sur les hauteurs. En matinée, le temps est généralement beau avec des cirrus et des altocumulus et, plus tard, la formation de quelques cumulus. L’après-midi, le ciel se couvre de cirrostratus puis d’altostratus (tantôt opacus, tantôt translucidus) et quelques cumulus seulement persistent. Parfois aussi passage abrupt du ciel bleu à l’altostratus. Le temps reste le plus longtemps beau en Gaume, et le moins longtemps au littoral et sur l’ouest. Des pluies sont observées dès le milieu de l’après-midi au littoral, en début de soirée sur le centre du pays et en fin de soirée sur l’extrême est. Ces précipitations donneront une moyenne de 5 mm sur l’ouest et le centre du pays, ainsi que sur le nord et le nord-est, mais nettement moins sur le sud-est. C’est Coxyde qui, avec 11,0 mm, reçoit le plus d’eau avec dès la fin de l’après-midi des pluies par moment modérées et continues. Enfin, pour être complet, on notera les vents forts qui ont régnés en soirée au-dessus de la Mer du Nord. Alors que Zeebruges et Dunkerque n’ont enregistré que 50 km/h au plus, les bouées et plate-formes du sud de la Mer du Nord ont enregistré des vitesses nettement supérieures, comme la bouée 62170 (à quelques 40 km au large de Dunkerque) avec 89 km/h. La bateau-phare 62304, au large de Calais, a même eu 100 km/h. La plate-forme néerlandaise « Euro Platform », quant à elle, est montée à 76 km/h. À suivre…
  20. cumulonimbus

    Été 2018

    16 août 2018 Avant d’analyser la journée du 16 août et surtout les orages de la nuit du 16 au 17 août, nous allons préciser deux notions importantes : l’entrée droite d’un jet-streak et l’anomalie de tropopause. 1. Le jet-streak n’est autre qu’une accélération du jet-stream. En français, on pourrait aussi dire qu’un « rapide de jet » n’est autre qu’une accélération du « courant-jet » (ou simplement du « jet »). Le jet-stream, comme tout autre vent, est la résultante entre la force du gradient de pression et la force de Coriolis, qui fait en sorte qu’il souffle parallèlement aux isobares (puisqu’à l’altitude du jet-stream, la force de frottement n’intervient pas). Dans le cas d’une augmentation ou d’une diminution de ce vent, les forces entrant en ligne de compte devraient augmenter ou diminuer aussi (interdépendance des causes et conséquences). Or, la force de Coriolis intervient avec un petit retard par rapport à la force du gradient de pression, ce qui fait que l’air se déporte vers la gauche lors d’une accélération du jet, et vers la droite après cette accélération (ou plutôt, lors de la décélération du jet). Il y a donc une accumulation d’air du côté où l’air est déporté, et un vide d’air de l’autre côté. Ce qui revient à dire qu’il y a un vide d’air en altitude à l’entrée droite du jet-streak (en cours d’accélération) et à la sortie gauche de ce même jet-streak (en cours de décélération). Or ce vide d’air demande d’être comblé, et va provoquer une aspiration qui renforce les mouvements vers le haut de l’air instable, ce qui favorise les orages. Il faut évidemment que l’air soit instable au départ (disons : un tant soit peu instable), pour que le phénomène puisse s’enclencher. En d’autres termes, il faut qu’il y ait un bon « phasage » entre les zones instables et les zones propices à l’aspiration du jet pour que les orages puissent se développer au maximum. 2. L’anomalie de tropopause, ou plutôt l’anomalie basse de tropopause est une zone où l’altitude de la tropopause est nettement plus basse qu’ailleurs. Sans entrer dans des détails très complexes comme le tourbillon absolu et le tourbillon relatif, on peut dire que l’anomalie de tropopause est intimement liée aux variations du jet-stream et provoque des intrusions d’air stratosphérique à des altitudes où cet air ne devrait pas se trouver. Il s’agit là d’air froid et sec se retrouvant dans les couches moyennes de l’atmosphère, ce qui va également renforcer l’instabilité et surtout avoir un effet sur les rafales descendantes des orages. Maintenant que ces notions sont précisées, nous pouvons procéder à l’analyse météorologique du jour. Le 16 août 2018, à la suite du déplacement vers l’est des hautes pressions (anticyclone s’étendant de l’Europe centrale à l’Europe du nord-est), marque d’abord le retour du beau temps chaud, après une transformation certes lente des stratocumulus matinaux en cumulus. Ces cumulus, par ailleurs, ont une présence irrégulière et leur développement est faible. Au-dessus, on note des cirrus, formant parfois un voile partiel. Au sud du pays, les stratocumulus se dissipent plus vite ou sont absents, et les cumulus (encore) moins nombreux. En Gaume par contre, on observe du brouillard matinal. L’humidité de l’air, en fait, reprend des valeurs normales pour la Belgique, même par beau temps. Avec un vent de sud basculant progressivement à l’ouest, puis au nord-ouest (soirée) et au nord (nuit), les températures maximales se situent le plus souvent entre 25 et 27°C en plaine et autour de 25°C sur les hauteurs. La Gaume, certaines vallées et la Campine connaissent des valeurs plus élevées (Angleur : 29,1°C ; Aubange : 28,4°C ; Koersel : 28,1°C). Quelques points du pays, en raison d’une nuit du 15 au 16 assez fraîche, subissent de gros écarts entre minimum et maximum : Aubange : 5,8°C / 28,4°C Gouvy : 6,5°C / 27,0°C Elsenborn : 5,9°C / 26,0°C Ces minima assez bas sont en gros contraste avec Uccle, qui n’est pas descendu en dessous de 16,2°C, et Deurne, qui n’est pas descendu en dessous de 16,7°C. Au littoral, la brise de mer suit grosso modo la rotation du vent général et se confond en partie avec lui. La conjonction de ces vents provoque cependant un renforcement de ceux-ci, avec des rafales de 40 à 50 km/h en fin d’après-midi. Il s’ensuit que la hausse des températures reste limitée, avec des valeurs maximales proches de 23°C. Le temps côtier : nappes étendues de stratocumulus en matinée, parfois doublées de cumulus, puis beau temps avec dispersion d’abord des stratocumulus, puis des cumulus, avec un ciel garni de quelques cirrus. Le soir, apparition des nuages précurseurs de la zone orageuse : stratocumulus turbulents, à base quelque peu tourmentée. En effet, un double front froid, sur le sud-est de l’Angleterre en journée, est aux portes de notre pays. Cela se matérialise en journée par une ligne d’averses encore assez modestes sur le sud-est de l’Angleterre puis la Manche et la Mer du Nord, mais cette ligne se dédoublera et se renforcera rapidement sur notre pays. Dans un premier temps, on peut parler d’un cisaillement très important des vents qui, dans les basses couches, s’étaient graduellement orientés au nord et qui la nuit passent parfois même au nord-est en raison d’une petite dépression thermique sur la France, alors qu’à partir de 1000 mètres d’altitude environ, le vent continue de souffler de sud-ouest. Mais c’est la dynamique d’altitude, surtout, qui va faire exploser l’activité orageuse, avec la présence d’une anomalie de tropopause et le positionnement de la Belgique en dessous d’une entrée droite de jet-streak. Lors d’une première phase, l’interaction des éléments précités avec la progression du double front froid n’est pas idéale, ce qui fait que les orages sont d’abord modestes (une cellule se déplaçant de l’ouest du Hainaut à la région gantoise et une autre se déplaçant d’Audenaerde à Anvers en cours de soirée). Mais plus tard dans la nuit, le phasage entre la dynamique en altitude et la convection devient idéal et un orage multicellulaire formé près de Maubeuge prend rapidement des caractéristiques sévères avec de la grêle, une intense activité électrique et de fortes rafales d’abord en province du Hainaut, puis en province de Namur. On notera des rafales particulièrement violentes sur Beaumont et Laneffe (Hainaut) vers 2 heures du matin, puis sur Mettet et Hamois (Namur) entre 2 et 3 heures du matin. Plus ou moins en même temps, une autre zone pluvio-orageuse arrose copieusement la région de Bruxelles, avec 20 mm d’eau tombés en une heure seulement à Uccle. Après 3 heures du matin, c’est au tour de la province du Luxembourg à être frappée par les orages, avec un campement scout détruit par les rafales. Puis c’est au tour de la province de Liège, avant que la structure ne commence à perdre de son intensité en s’éloignant sur l’Allemagne. À côté de cela, nous avons encore d’autres orages qui affectent, entre autres, le Brabant Wallon et le Limbourg. Au total, nous aurons 33 mm de précipitations à Uccle et à Courrière, 29 mm à Sivry, 27 mm à Zaventem et à Havelange, 24 mm à Braine-le-Château et 23 mm à Sint-Katelijne-Waver. À nouveau, pour voir des photos et lire un texte plus complet sur les orages, rédigé par l’équipe de Belgorage, je vous invite à suivre le lien suivant : http://belgorage.be/breves-et-articles/vents-violents/base-de-donnees-breves-et-articles-2018-08-17-orages 17 août 2018 Le double front froid, qui a fini par fusionner en un seul, reste traîner sur le sud du pays. L’air chaud, qui a été chassé de notre territoire, reste très près de nos frontières méridionales. À Thionville (FR) et Trèves (DE), les températures dépassent encore 25°C tandis qu’Aubange, en Belgique, en profite encore tout juste avec 25,2°C. Le ciel gaumais, par ailleurs, conserve ses caractéristiques de côté chaud d’une perturbation, avec des altocumulus castellanus, puis la formation de modestes cumulus, très plats, en dessous d’un petit voile d’altitude. Le reste du pays se trouve du côté maritime plus frais, avec cumulus mediocris dans un ciel très bleu, après disparition des altostratus, altocumulus et stratocumulus post-frontaux. C’est le littoral, surtout, qui bénéficie du très belle journée, avec là du soleil dès le matin et quelques rares cumulus. La Haute Belgique, en contrepartie, connaît encore du mauvais temps une bonne partie de la journée (avec une activité orageuse jusqu’à 8-9 h du matin). Températures maximales : 20-21°C au littoral, 22-24°C en plaine (22°C à l’ouest, 24°C à l’est), 17-18°C sur les hauteurs et 25°C dans l’extrême sud-est de la Gaume. 18 août 2018 Nouvelle mais faible poussée anticyclonique sur notre pays. Les nuages de la frange sud d’un front chaud nous concernent principalement l’après-midi. L’air chaud n’est toujours pas très loin, mais reste pour le moment hors de nos frontières. Le temps est d’abord assez beau avec des bancs d’altocumulus, puis des cumulus se forment temporairement avant que le ciel se couvre de stratocumulus. Sur le sud et l’est du pays, le temps demeure beau avec quelques cirrus, altocumulus et cumulus. Les températures maximales sont assez fraîches sur l’ouest et le centre du pays, avec le plus souvent 21 à 22°C. L’est est plus doux avec 22 à 24°C en plaine et dans les vallées, et autour de 21°C sur les hauteurs. Quelques points abrités sont plus chauds, comme par exemple Angleur avec 26,0°C. A contrario, quelques minima assez bas ont été observés à Elsenborn (4,3°C), Bièvre (6,9°C) et Mont-Rigi (7,1°C). 19 août 2018 Une nouvelle canicule se redessine à nos frontières, avec 31,4°C à Francfort et encore 29,4°C à Trêves. Dans notre pays, l’été revient principalement sur l’est et le sud. Notre pays est soumis à un régime de hautes pressions, mais en raison de vents de sud-ouest, l’air de nos contrées reste d’origine maritime. L’ouest et, dans une moindre mesure, le centre du pays subissent le passage de bancs de stratocumulus, principalement en matinée. Sinon le temps est beau, avec quelques cumulus, eux-mêmes parfois à la limite du stratocumulus, et quelques cirrus. Les températures maximales : le plus souvent 24 à 25°C en plaine et 22 à 23°C sur les hauteurs. Comme déjà dit précédemment, l’est et le sud connaissent des valeurs plus élevées, avec par exemple 26,6°C à Angleur, 26,0°C à Kleine Brogel et à Aubange, 25,7°C à Dourbes et à Genk, et 25,6°C à Gorsem. 20 août 2018 Un train de perturbations affaiblies, circulant sur le versant nord de l’anticyclone, nous vaut un temps gris mais doux. Les stratus du matin évoluent en stratocumulus qui couvrent tout le ciel et qui se doublent de cumulus l’après-midi. Parfois la couche de stratocumulus s’élève un peu et s’amincit, avec des cumulus qui viennent s’encastrer dans cette couche. Les éclaircies demeurent toutefois maigres avec, ici et là seulement, des stratocumulus qui montent assez haut pour qu’on puisse parler d’altocumulus. À noter qu’au littoral, le plafond des stratocumulus est assez haut dès le matin, en raison des eaux restant chaudes également la nuit. Les minima sont élevés, avec des valeurs le plus souvent comprises entre 17 à 19°C en Basse et Moyenne Belgique. Les maxima, par la suite, atteignent 22 à 24°C, sauf sur les Hautes Plateaux où ils se situent vers 19-20°C. L’air chaud reste proche, avec 30,1°C à Strasbourg et du beau temps accompagné de cumulus l’après-midi, et de quelques stratocumulus seulement. La limite des 25°C se trouve au Grand-Duché du Luxembourg. 21 août 2018 La limite des 30°C se trouve désormais juste au sud de nos frontières, mais ne nous atteint pas. Les 25°C, par contre, sont atteints presque partout dans notre pays. Un air maritime « dégradé », c’est-à-dire réchauffé et quelque peu asséché, se met à stagner sur notre pays. Une vieille perturbation est responsable d’un ciel parfois nuageux. On assiste à une convection modérée, avec des cumulus atteignant le stade mediocris, parfois congestus. À côté de cela, on note quelques bancs d’altocumulus et de stratocumulus. Par endroit, on observe aussi des brouillards et stratus matinaux. En moyenne, c’est au littoral et sur l’extrême ouest que le ciel est le plus nuageux, et dans le sud du pays qu’il l’est le moins. Dans l’air plutôt calme et sous le ciel quelque peu brumeux, il fait même un peu lourd par moment. Les températures maximales atteignent 23°C au littoral ainsi que sur l’extrême ouest des plaines, sinon les valeurs sont comprises entre 25 et 28°C en plaine et entre 22 et 24°C sur les hauteurs. Les températures les plus chaudes : 28,4°C à Koersel et 27,6°C à Aubange. À Uccle, la moyenne globale de l’été dépasse toujours les 20°C, ce qui est du jamais vu en Belgique. Reste à voir dans quelle mesure le coup de fraîcheur annoncé fera baisser cette moyenne.
  21. cumulonimbus

    Été 2018

    Voici déjà la période du 8 au 15 août. 8 août 2018 Revenons un instant sur les orages de la nuit du 7 au 8 août. Ces orages ont affectés notre pays en plusieurs vagues. Mais les tout premiers orages, durant la journée du 7, ont échoué en raison de la sécheresse. Ainsi, les cellules formées sur le nord de la France vers 14h ne donneront plus que quelques gouttes vers 15h sur la Flandre Occidentale. De même, une vigoureuse cellule formée au nord-ouest de Paris nous arrive en se renforçant… avant de s’effondrer en début de soirée sur le Hainaut et la Province de Namur. Mais une ligne de convergence pré-frontale marquée (vents de sud-est à l’avant, vents de nord-ouest à l’arrière) réussira à amener la nuit une activité orageuse soutenue sur notre pays, et d’abord, une bouffée d’air chaud spectaculaire qui, en bien des endroits, fera même remonter les températures en fin de soirée. Comme déjà évoqué dans le résumé du 7 août, nous avons à 23h une couche d’air à 31°C vers 300 mètres d’altitude et, avec le renforcement du vent de surface, cet air chaud vient se mélanger à l’air déjà quelque peu refroidi par le sol. Dans le Brabant Wallon et dans le Namurois, nous avons plusieurs stations (Gembloux, Montignies-sur-Sambre, Floriffoux) qui oscillent entre 25 et 26°C vers 23 heures et qui remontent à 28 voire 29°C sur le coup de minuit. À Anvers pendant ce temps, on note le même phénomène avec des températures similaires. Les stations de plateau, restées plus chaudes, connaissent une moindre remontée (températures restées à 28-29°C) mais ont la même surprise de ressentir ce vent chaud, sec et parfois fort en pleine nuit. Enfin à Elsenborn, où la convergence arrive plus tard, on assiste à un véritable yo-yo thermique, avec 22,0°C à 22h ; 25,2°C à 23h ; 19,7°C à 1h et 23,7°C à 2h. Les orages se caractérisent, eux, par de fortes rafales, une activité électrique intense et une grosse chute des températures en raison de l’évaporation des précipitations dans l’air sec. Le vent atteint 107 km/h à Cambrai, 90 km/h à Uccle et… 130 km/h à Retie ! À l’arrière, le vent s’oriente au nord-ouest, mais pas longtemps. D’autres zones de convergence nous attendent encore, avec de nouvelles vagues orageuses. À nouveau de fortes rafales sont observées, notamment à Corenne (Province de Namur) vers 0h45, avec de nombreux dégâts. À l’est du pays, des rafales sont encore observées aux petites heures du matin. Au niveau des précipitations, par contre, cela reste assez modeste, sans doute à cause de l’évaporation d’une partie des précipitations (valeurs : cf. résumé du 7 août). Pour des images et un texte plus axé sur les orages, voir le compte-rendu de l’équipe de Belgorage sous : http://belgorage.be/breves-et-articles/foudre/base-de-donnees-breves-et-articles-2018-08-08-orages La journée du 8 août, par contre, est bien plus calme. Sous un vent de sud-ouest à ouest, le temps redevient assez beau après l’évacuation des stratocumulus et cumulus fractus post-orageux, avec des cumulus de plus en plus plats et encore quelques bancs de stratocumulus. Dans le sud du pays, le ciel met parfois un peu plus de temps à se dégager avec là, encore de l’altostratus le matin. Les températures maximales perdent un bon 10°C par rapport à la veille, mais restent douces pour l’été belge, avec 22°C au littoral, 23 à 25°C en plaine et dans les vallées et 20 à 21°C sur les hauteurs. 9 août 2018 Nous n’avons pas encore fini d’en découdre avec la zone orageuse. Le front froid, à l’arrière des convergences orageuses, avait traversé le pays la veille mais nous revient en tant que front chaud. Et des convergences, formées du côté chaud de ce front, intéressent à nouveau le sud du pays. Cela se traduit notamment par une ligne d’orages multicellulaires, précédée par un imposant arcus, qui traverse tout le sud et l’est du pays selon une trajectoire SSW -> NNE. Ces orages sont bientôt suivis par d’autres, tandis qu’une zone de précipitations non-orageuses mais intenses intéresse l’ouest du pays surtout l’après-midi. C’est ainsi que des régions jusqu’à présent très durement touchées par la sécheresse reçoivent enfin leur lot de pluie. Quelques chiffres : Passendaele : 40 mm Beitem : 34 mm Middelkerke : 32 mm (dont 26 mm entre 14 et 20 heures) Armentières (FR) : 30 mm Bergues (FR) : 29 mm Izegem : 28 mm Rumillies : 24 mm Ce qui signifie que l’ouest du Hainaut et la Flandre Occidentale ont pu quelque peu rattraper leur énorme déficit en précipitations. En outre, le sud et l’est du pays ne sont pas en reste non plus, avec par exemple 30 mm à Bree au Limbourg et 29 mm à Buzenol en Gaume. Même si les précipitations sont très inégalement réparties, y compris dans les régions à fortes pluies, on peut dire que c’est surtout le centre et le centre-sud du pays qui sont épargnés, avec 0 à 1 mm en région carolorégienne, et 2 à 3 mm en région bruxelloise. Dans le Brabant wallon, on a souvent entre 1 et 5 mm. Le temps au littoral et sur l’ouest du pays est très nuageux en matinée avec altostratus translucidus doublé d’altocumulus / stratocumulus, puis couvert et pluvieux avec nimbostratus (et cumulus / stratocumulus dans les « accalmies » de la pluie). Le vent, dans ces régions, s’oriente dans le cadran ouest à nord durant l’après-midi et devient progressivement fort avec des rafales dépassant 50 km/h en plaine et même 80 km/h au littoral. Les températures maximales, atteintes en fin de matinée, se situent entre 20 et 22°C. L’après-midi, il ne fait plus que 16 à 17°C (18°C en bord de mer). Dans le sud du pays, on observe des éclaircies le matin, accompagnées d’altocumulus castellanus, puis des cumulonimbus orageux parfois accompagnés d’un arcus menaçant, tandis que des éclaircies apparaissent entre les orages, accompagnées d’altocumulus et d’une quantité variable de cumulus, parfois accompagnés de stratocumulus. Les températures maximales atteignent le plus souvent 23°C dans les vallées et 20°C sur les hauteurs. Un vent d’ouest à nord-ouest avec rafales s’y lève aussi, mais seulement en soirée. L’est du pays, également copieusement arrosé (17 mm à Bierset, Kleine Brogel, Genk et Gorsem, 16 mm à Angleur et à Koersel) connaît une alternance d’éclaircies et d’averses (orageuses), avec cumulonimbus et, entre les nuages d’averses, des altocumulus et plus tard des altostratus, ainsi qu’une quantité variable de stratocumulus et de cumulus (fractus). Les maxima, souvent atteints en fin d’après-midi mais parfois aussi vers midi, en fonction des éclaircies, atteignent 24°C dans les plaines et vallées, et encore 22 à 23°C sur les hauteurs. Vent fort en soirée, dépassant 70 km/h à Bierset. Le centre du pays, malgré des précipitations bien moindres, ne connaît pas le beau temps non plus, avec un altostratus translucidus doublé d’altocumulus parfois instables (tendance à asperatus sur le Brabant Wallon), et plus tard un mix de stratocumulus et de nuages convectifs, souvent accompagnés de (petites) averses. Températures maximales de 23 à 24°C et le soir, comme dans les autres régions, du vent fort. 10 août 2018 Une timide influence anticyclonique (crête de l’anticyclone des Açores) est cependant suffisante pour permettre le retour d’un beau temps relatif et temporaire, avec une instabilité résiduelle. Le ciel est clair le matin, puis des cumulus se forment dès la matinée, atteignant souvent le stade mediocris avant de se résorber en humilis, avec une légère tendance à l’étalement. Quelques exemplaires, cependant, parviennent à se développer en petit cumulonimbus avec ici et là une averse. En soirée, aussi parfois quelques cirrus. Au littoral, on note une instabilité plus marquée, notamment au-dessus de la mer, avec des cumulonimbus parfois visibles de loin (et ce dès le matin) au sein de larges éclaircies. Avec un vent de sud-ouest bien présent, les températures ne dépassent pas 21 à 23°C en plaine (24°C en Campine) et 18 à 19°C sur les hauteurs. Malgré cela, les taux d’humidité restent encore fort bas (dessèchement rapide de l’air entre les perturbations), avec des valeurs souvent comprises entre 30 et 40%, voire inférieures à 30%, ce qui est peu pour de l’air d’origine maritime. En soirée, une perturbation post-frontale génère des pluies plus continues, abondantes sur l’extrême ouest, avec 25 mm à Coxyde (dont 23 mm en soirée). 11 août 2018 Une circulation zonale d’ouest tente de se mettre en place, mais cela ne réussit que très partiellement. Les influences anticycloniques sont encore trop présentes et l’air se dessèche encore trop fort au-dessus de terres (toujours) pas assez humidifiées en de nombreuses régions. Le temps redevient donc plutôt beau, avec un ciel serein le matin, puis formation de cumulus humilis en matinée, cumulus tendant à s’aplatir encore davantage en journée, et apparition d’un voile temporaire de cirrus en fin d’après-midi. Ici et là, on note aussi du stratus fractus le matin. Il n’y a qu’en Gaume où les cumulus atteignent encore le stade de mediocris. À noter qu’au littoral, au-dessus des eaux désormais chaudes de la Mer du Nord, les cumulus se forment aussi, là surtout en matinée. Le côté océanique de l’air se ressent au niveau des températures maximales, qui ne dépassent pas 19 à 20°C au littoral, 21 à 22°C en plaine (23°C en Campine) et 18 à 19°C sur les hauteurs. 12 août 2018 La circulation zonale ne réussit pas, la poussée anticyclonique réussit. C’est le retour de conditions très estivales. Les températures remontent très fort, avec 25 à 26°C au littoral, 27 à 29°C en plaine et 22 à 24°C sur les hauteurs (plus fortes valeurs : Koersel : 29,4°C ; Kleine Brogel et Angleur : 28,6°C). Le temps est beau avec des cirrus, formant par moment un voile partiel. À cela s’ajoute un grand nombre de traînées d’avion, restant longtemps visibles. On observe aussi quelques bancs d’altocumulus, nettement plus nombreux au littoral (avec là quelques stratocumulus le matin et un ciel globalement plus voilé). Le vent est orienté au sud et souffle par petites rafales. À noter que la nuit du 11 au 12 a déjà été très fraîche par endroit, ce qui nous vaut quelques gros écarts entre le minimum et le maximum : Elsenborn : 3,0°C / 23,7°C Aubange : 7,6°C / 27,2°C Genk : 9,3°C / 28,4°C Bièvre : 6,3°C / 25,2°C 13 août 2018 De nouvelles zones de précipitations, souvent abondantes, mettent progressivement fin à la très longue période de sécheresse que nous avons connue. Une première zone de précipitations, associée à une convergence pré-frontale, traverse le pays durant la nuit. Il s’agit souvent pluies intermittentes, parfois continues, parmi lesquelles subsiste une faible activité convective (embedded Cb’s – un peu d’orage dans le sud du pays). Cet épisode donne souvent quelques 3 à 5 mm d’eau, mais parfois beaucoup moins. Après cependant, le temps devient fort instable sur le pays dans le cadre d’une traîne très active. Dès le matin, on entend gronder le tonnerre à Coxyde, avec 16 mm de pluie qui viennent s’ajouter aux 4 mm de la première zone de précipitations. Quelques heures plus tard, le tonnerre gronde à nouveau dans l’ouest du Hainaut, puis les orages se développent en grand nombre sur tout le pays. Ces orages donnent parfois lieu à de gros totaux pluviométriques : Gembloux : 36 mm Gosselies : 27 mm Retie : 24 mm Sivry : 19 mm Montignies-sur-Sambre : 19 mm Poederlee : 19 mm Les 20 mm de Coxyde, tombés avant 8 heures, appartiennent encore au « jour » précédent (périodes 8h -> 8h). Le temps est typiquement celui d’une traîne, avec alternance d’éclaircies et d’averses, cumulus et cumulonimbus, accompagnés de fractus et de stratocumulus cumulogenitus. Parfois les éclaircies sont suffisamment larges pour voir les cumulonimbus de loin. Dans le sud du pays principalement, on note encore de nombreux stratocumulus le matin. En Ardenne, ces stratocumulus sont particulièrement nets et bien dessinés, avec dès le départ une très bonne visibilité. Certaines cellules orageuses sont suffisamment puissantes pour former des arcus et, à l’arrière de ceux-ci, des « sillages turbulents » (« whale’s mouth ») bien développés. Les températures maximales, en baisse, atteignent 21 à 22°C en plaine et 17 à 18°C sur les hauteurs. Le vent souffle de sud-ouest et, au littoral, temporairement d’ouest. 14 août 2018 La météo se calme déjà. Le ciel reste gris, mais avec peu ou pas de précipitations la plupart du temps, et les températures se radoucissent déjà. Des stratocumulus occupent le ciel, qui se doublent bientôt de cumulus et qui se déchirent en quelques éclaircies l’après-midi (avec parfois des altocumulus). Cela permet aux cumulus de se développer un peu plus, et à même former localement quelques averses. Le matin, on observe parfois aussi des stratus. Au-dessus de la mer, le temps est instable dès le matin, tandis que l’après-midi, les éclaircies sont larges. Le vent souffle en moyenne d’ouest et les températures maximales atteignent 21°C au littoral, 22 à 24°C en plaine et 17 à 18°C sur les hauteurs. 15 août 2018 Un flux océanique, d’ouest à sud-ouest, persiste sur notre pays mais redevient de plus en plus anticyclonique. Le temps est doux, mais reste un peu gris. En matinée, le ciel est couvert de stratocumulus, qui se déchirent quelque peu en fin de journée. Parfois, ces stratocumulus sont doublés de cumulus. Au littoral, il y a quelques éclaircies en matinée aussi. En Gaume, on peut parler de beau temps avec cumulus, les stratocumulus ne constituant que quelques passages nuageux. Les températures sont du même ordre de grandeur que la veille, avec 21°C au littoral, 22 à 24°C en plaine et 19 à 20°C sur les hauteurs (là, il fait un peu plus doux que la veille). À suivre…
  22. cumulonimbus

    Été 2018

    +++ Orages de la nuit du 16 au 17 août +++ Un rapport complet sera fait sur cet épisode, en même temps que les résumés quotidiens à partir du 8 août, dans le courant de la semaine prochaine.
  23. cumulonimbus

    Été 2018

    A priori, il s'agirait d'une rafale descendante. Mais des investigations sont en cours, sur le terrain, par l'équipe de Belgorage. Je vous tiendrai au courant.
  24. cumulonimbus

    Été 2018

    En complément du Newsflash qui vient de paraître sous http://www.meteobelgique.be/article/nouvelles/la-suite/2289-bilan-de-la-vague-de-chaleur-de-juillet-aout-2018.html voici encore quelques comparaisons de la période chaude que nous venons de vivre avec celles du passé. Les séries de 30 jours les plus chaudes à Uccle Les valeurs les plus hautes de la moyenne mobile des 30 derniers jours n’ont été atteintes que hier, 9 août 2018. Cela s’explique : ces 30 jours s’étendent désormais du 11 juillet au 9 août 2018, ce qui fait que la (seule) journée très froide du 10 juillet a été sortie de la liste (moyenne : 15,3°C). La journée d’hier, 9 août, quoique déjà plus fraîche avec 17,5°C, a été toutefois été moins fraîche que celle du 10 juillet. Au vu des prévisions, les valeurs de la moyenne mobile n’augmenteront plus ces prochains jours, ce qui fait qu’on peut définir la période du 11 juillet au 9 août comme la plus chaude de 2018. Avec une moyenne de 22,6°C, elle vient se positionner à la 3e place des périodes de 30 jours les plus chaudes observées à Uccle, après 1976 (23,2°C, du 21 juin au 20 juillet) et 2006 (23,1°C du 1er juillet au 30 juillet). 1911 se retrouve désormais en 4e position, suivi par 2003 et 1994. Dans le détail, nous avons ceci. Période : moyenne ; moy. des max ; moy. des min. ; jours d’été ; jours de chaleur 21/06/1976 – 20/07/1976 : 23,2°C ; 29,2°C ; 17,2°C ; 22 jrs été ; 17 jrs chaleur 01/07/2006 – 30/07/2006 : 23,1°C ; 28,7°C ; 17,4°C ; 26 jrs été ; 8 jrs chaleur 11/07/2018 – 09/08/2018 : 22,6°C ; 28,4°C ; 16,6°C ; 25 jrs été ; 9 jrs chaleur 19/07/1911 – 17/08/1911 : 22,4°C ; 28,5°C ; 16,1°C ; 25 jrs été ; 14 jrs chaleur 15/07/2003 – 13/08/2003 : 22,2°C ; 27,6°C ; 16,9°C ; 21 jrs été ; 9 jrs chaleur Remarquons que quatre fois seulement, la moyenne des maxima a été supérieure à 28°C à Uccle pendant une période de 30 jours. Et ailleurs dans le pays ? Nous pouvons faire la comparaison avec la station d’Aubange, située en Gaume. Cette station dispose des minima et maxima de température relevés à 8 heures. Nous n’avons pas de moyenne, nous ne pouvons que calculer la médiane entre le minimum et le maximum. L’analyse de la série d’Uccle nous montre cependant qu’en été, sur les relevés de 8 heures à 8 heures, la différence entre la moyenne vraie et la médiane entre le minimum moyen et le maximum moyen est très faible, voire nulle. Sur un échantillon de 30 ans à Uccle (1988-2017), l’écart se situe le plus souvent entre 0,0 et 0,2°C et ne dépasse que rarement 0,3°C. Pour les séries qui nous intéressent, l’écart est presque nul. Période : moyenne (médiane) 21/06/1976 – 20/07/1976 : 23,2°C (23,2°C) 01/07/2006 – 30/07/2006 : 23,1°C (23,1°C) 11/07/2018 – 09/08/2018 : 22,6°C (22,5°C) 19/07/1911 – 17/08/1911 : 22,4°C (22,3°C) 15/07/2003 – 13/08/2003 : 22,2°C (22,2°C) Pour 1911, les données ont été homogénéisées (abri ouvert à abri fermé) selon les correctifs utilisés par l’IRM. Nous allons donc utiliser les médianes pour comparer Aubange à Uccle. Voici les données pour Aubange : Période : médiane (min/max) ; moy. des max ; moy. des min. ; jours d’été ; jours de chaleur 15/07/2003 – 13/08/2003 : 21,9°C ; 30,2°C ; 13,6°C ; 25 jrs été ; 16 jrs chaleur 01/07/2006 – 30/07/2006 : 21,7°C ; 28,8°C ; 14,5°C ; 27 jrs été ; 10 jrs chaleur 11/07/2018 – 09/08/2018 : 21,1°C ; 29,4°C ; 12,8°C ; 28 jrs été ; 12 jrs chaleur Et le même échantillon pour Uccle : Période : médiane (min/max) ; moy. des max ; moy. des min. ; jours d’été ; jours de chaleur 01/07/2006 – 30/07/2006 : 23,1°C ; 28,7°C ; 17,4°C ; 26 jrs été ; 8 jrs chaleur 11/07/2018 – 09/08/2018 : 22,5°C ; 28,4°C ; 16,6°C ; 25 jrs été ; 9 jrs chaleur 15/07/2003 – 13/08/2003 : 22,2°C ; 27,6°C ; 16,9°C ; 21 jrs été ; 9 jrs chaleur La première chose qui apparaît, c’est que la vague de chaleur de 2003 a frappé beaucoup plus fort le sud du pays que le centre. Si les nuits d’Aubange sont plus fraîches que celles de l’agglomération bruxelloises, les maxima diurnes sont particulièrement élevés à Aubange et, en 2003, dépassent même les 30°C en moyenne sur une période de 30 jours. Il faut dire qu’en intensité, Aubange a connu en 2003 la pire période caniculaire que notre pays n’ait jamais connue, avec du 2 au 13 août douze jours consécutifs au-dessus de 30°C dont 8 (!) au-dessus de 35°C. On se souviendra des mémorables 38,6°C, relevés le 8 août ! Mais 2018 n’a pas été triste non plus, avec 12 jours supérieurs à 30°C (certes pas consécutifs) entre 24 juillet et le 7 août, et 3 jours au-dessus de 35°C (maximum : 36,6°C le 7 août). En 2018, Uccle a aussi connu ses deux jours au-dessus de 35°C, avec 35,4°C les deux jours (26 et 27 juillet). En extrapolant à partir des données d’Arlon et de Virton (malheureusement, aucune des trois stations – Aubange, Arlon et Virton – ne couvre à elle seule les cinq événements), on peut établir pour Aubange, avec une raisonnable certitude, le classement suivant pour les périodes de 30 jours les plus chaudes. N°1 = 1976 N°2 = 2003 N°3 = 2006 N°4 = 2018 N°5 = 1911 En fait, c’est 2003 qui vient se hisser en 2e position, car sa canicule affecte plus particulièrement le sud et l’est du pays, alors que les autres canicules se sont réparties de façon plus homogène sur toute la Belgique (excepté le littoral, qui présente encore d’autres particularités et où 1976, en raison d’une constante brise de mer, n’a pas été si chaud que ça). Et à présent, un bref descriptif des étés au sens large (mai et septembre y compris) pour se faire une idée plus globale des ressemblances et différences entre grands étés en Belgique. 1911 : l’été a eu du mal a démarrer, avec un mois de juin globalement frais et pluvieux. C’est bien pour cette raison que l’été 1911 n’apparaît pas dans les statistiques des étés les plus chauds (moyennes sur les trois mois). Mais ensuite apparaît une très longue période de temps chaud et sec qui s’étend du 5 juillet au 13 septembre. Au cœur de cet été, nous avons la fameuse période du 19 juillet au 17 août, qui occupe désormais la 4e place parmi les périodes de 30 jours les plus chaudes observées à Uccle. L’été 1911, qui en fin de compte n’a rien à envier aux grands étés de nos jours, a de nombreux points communs avec 2018, sauf que tout se déroule environ un mois plus tard. Au début de la période chaude, des orages éclatent encore, alimentés par l’humidité laissée par les pluies de juin, puis tout se dessèche par les anticyclones qui se succèdent les uns aux autres, dans un mouvement sud-ouest – nord-est, avec des totaux mensuels de précipitations inférieurs à 5 mm par endroits. Le soleil est omniprésent et l’humidité relative, certains jours, tombe en dessous de 20%. Lorsque les cellules anticyclones sont à l’est de notre pays, celui-ci est soumis à des bouffées de chaleur particulièrement intenses, avec des températures atteignant plusieurs fois 34-35°C au centre du pays et plus de 35°C à l’est et au sud. Plusieurs valeurs de 36-37°C, observées en Campine, en Gaume et dans la vallée de la Meuse, sont cohérentes par rapport aux autres données du pays et semblent donc être exactes. Nous ne disposons cependant plus des métadonnées qui permettraient de le vérifier à coup sûr. Jusqu’à la deuxième décade de septembre, on observe encore ici et là des 30°C et plus. 1921 et 1947 : ces étés (et notamment 1947) possèdent une quantité impressionnante de journées caniculaires, mais présentent un caractère plus disparate, avec des périodes (très) fraîches venant interrompre les périodes de chaleur. De ce fait, ils ne parviennent pas vraiment à se faire remarquer, ni dans les mois calendrier, ni dans les périodes de 30 jours les plus chaudes. De 1921, on retiendra surtout l’extrême sécheresse, qui a duré de février à octobre, et de 1947, on retiendra le fameux 27 juin qui, notamment au centre du pays, a fourni le jour le plus chaud de l’histoire, et qui l’est resté jusqu’à nos jours dans cette partie du pays (comme à Uccle). 1976 : cet été partage avec 1921 son extrême sécheresse, ayant débuté bien avant l’été, et avec 2003 son extrême chaleur. Les caractéristiques propres à 1976 sont, entre autres, la période de 16 jours consécutifs avec des températures supérieures à 30°C et des pointes de 35°C voire plus. Cette période, suivie par d’autres phénomènes caniculaires juste après, a donné à 1976 la période de 30 jours la plus chaude de l’histoire. Elle s’inscrit aussi dans une très longue période de temps presque constamment chaud, qui dans la plupart des régions s’étend du 7 juin au 19 juillet. À cela s’ajoute une nouvelle période de temps chaud (quoique moins extrême) qui s’étend du 9 août (6 août en Gaume) au 26 août. On remarquera par ailleurs un premier coup de chaleur déjà en début mai. Quelques épisodes estivaux froids, cependant, en début juin et fin juillet, ainsi qu’une tendance aux nuits fraîches au mois d’août empêcheront cet été de se hisser à la première place dans les moyennes sur les trois mois. 2003 : c’est lui le gagnant, c’est lui l’été le plus chaud ! Si l’on calcule la moyenne des trois mois (juin, juillet et août), 2003 dépasse 1976 d’un demi-degré environ, et même plus dans le sud du pays. Contrairement aux autres étés caniculaires, 2003 n’a pour ainsi dire connu aucune fraîcheur. À tout moment ou presque, il faisait au moins assez chaud, et le plus souvent très chaud. Globalement, on peut dire que le temps ressenti comme vraiment chaud s’est étendu, presque sans interruption, du 29 mai au 29 juin et du 10 juillet au 13 août. Mais comme précisé ci-dessus, les interruptions même un peu plus longues (du 30 juin au 9 juillet) ne présentaient aucun phénomène de « froid » estival. Le sud du pays a été le plus durement touché par cette canicule. La Gaume a connu un énorme phénomène caniculaire au début du mois d’août, certes un peu plus court qu’en 1976, mais encore plus intense. À part Aubange, Virton a aussi connu une très forte canicule, avec un thermomètre dépassant 30°C pendant 12 jours consécutifs, dont 5 avec 35°C ou plus, et un maximum de 37,2°C le 8 août. En 1976, il s’agissait de 16 jours consécutifs dont 4 avec 35°C ou plus, et un maximum de 35,6 juillet le 3 juillet. Malheureusement, cette station n’est plus opérationnelle, ce qui fait qu’une comparaison avec 2018 est impossible. 2006 : c'est le fameux été coupé en deux. Avec déjà des phénomènes chauds en juin (dont une vague de chaleur officielle) et une très longue période de chaleur qui s'étend du 30 juin au 30 juillet, l'été était parti pour battre tous les records en termes de moyenne pour tout l'été. Mais dès le premier jour du mois d'août, le temps change radicalement, avec un mois qui devient, lui, le plus sombre et le deuxième plus pluvieux de l'histoire à Uccle. À cela s'ajoute encore un nombre élevé de phénomènes violents dans le pays, comme des orages, des coups de vent, des chutes de grêle et même des tornades, en partie liés aux températures élevées de la Mer du Nord, sur laquelle circule de l'air beaucoup plus froid. Malgré cela, 2006 parviendra à se hisser à la 4e place parmi les étés les plus chauds (sur les trois mois) après 2003, 1976 et 1947. Mais 2006 perdra sans doute cette 4e place... au profit de 2018. 2018 : on retiendra aussi un début très précoce, avec des jours d’été dès le 8 avril et des jours de chaleur dès le 19 avril dans certaines régions du pays. Mai et juin sont déjà chauds et forts secs par endroit, pendant que d’autres régions souffrent d’inondations en raison de violents orages. Mais par la suite, dans le courant du mois de juin, la sécheresse se généralisera, et s’accentuera encore en juillet, où elle est en outre aggravée par les différents coups de chaleur. C’est probablement 2018 qui comporte les taux d’humidité relative les plus bas observés en été en Belgique. À nouveau, la longueur de la période estivale a fait souffrir (il a fait chaud presque sans interruption du 27 juin au 7 août !), avec notamment les 26 et 27 juillet, ainsi que le 7 août des chaleurs extrêmes, atteignant parfois 37 ou 38°C, voire plus (38,8°C à Hechtel-Eksel le 27 juillet, mais aussi de très fortes valeurs à l’ouest ce jour-là, avec 38,4°C à Bassevelde et 38,2°C à Zelzate). C’est le restant du mois d’août qui va déterminer si 2018 deviendra ou non l’été le plus chaud de tous les temps (juin + juillet + août). Mais une bonne place au hit-parade lui est d’ores et déjà réservée, même si la deuxième moitié d’août devait s’avérer complètement pourrie.
  25. cumulonimbus

    Été 2018

    7 août 2018 Une journée torride ! Des hautes pressions à l’est de notre pays et des basses pressions à l’ouest placent notre pays dans un flux de sud acheminant de l’air tropical direct. Dans les vents de surface, même si des effets locaux sont encore présents, la prédominance sud apparaît aussi, principalement en milieu de journée. Rien d’étonnant donc que les températures soient particulièrement élevées, avec des valeurs maximales le plus souvent comprises entre 35 et 36°C en plaine et encore 31 à 33°C sur les hauteurs. Même le littoral a chaud, avec des maxima de 32 à 34°C. En Gaume, le thermomètre monte jusqu’à 37°C, tout comme en Campine. De nombreux records sont approchés, mais en général pas battus. Il faut dire que dans la partie sud et est du pays notamment, la canicule de 2003 est un véritable poids lourd, avec des records très difficiles à battre. Ci-dessous, un tableau reprenant les températures d’hier, suivis des records décadaires, des records du mois et des records tous mois confondus. Vous verrez que bien souvent, le record de la 1re décade d’août est souvent le record du mois et, dans les régions à l’époque durement touchées par la canicule de 2003, aussi le record tous mois confondus. À l’ouest du pays, quelques records du mois d’août sont égalés, tandis qu’à nos frontières, à Dunkerque, le record de la 1re décade d’août est battu. Structure des données Localité : max du 07/08/18 [record 1re décade août (date) ; record août (date) ; record tous mois confondus (date) ; période d’observation] Province de Liège Angleur : 36,4°C [36,8°C (06/08/03) ; 37,0°C (12/08/03) ; 38,1°C (02/07/15) ; série incomplète] * Bierset : 35,5°C [36,1°C (04/08/94) ; 36,1°C (04/08/94) ; 37,5°C (02/07/15) ; 1953-2018] Baraque Michel / Mont-Rigi : 31,2°C [33,6°C (08/08/03) ; 33,6°C (08/08/03) ; 33,6°C (08/08/03) ; 1953-2018] ** Spa : 33,5°C [35,0°C (08/08/03) ; 35,0°C (08/08/03) ; 35,0°C (08/08/03) ; 1982-2018] Elsenborn : 33,1°C [35,1°C (08/08/03) ; 35,1°C (08/08/03) ; 35,1°C (08/08/03) ; 1987-2018] Province de Luxembourg Saint-Hubert : 32,1°C [34,4°C (06+08/08/03) ; 34,4°C (06+08/08/03) ; 34,4°C (06+08/08/03) ; 1953-2018] Aubange : 36,6°C [38,6°C (08/08/03) ; 38,6°C (08/08/03) ; 38,6°C (08/08/03) ; série incomplète] * Province de Namur Hastière : 35,0°C [36,8°C (07/08/03) ; 37,4°C (12/08/03) ; 37,4°C (12/08/03) ; 1977-2018] Florennes : 34,3°C [36,7°C (06/08/03) ; 36,7°C (06/08/03) ; 36,7°C (06/08/03) ; 1976-2018] Dourbes : 35,2°C [36,4°C (07/08/03) ; 36,5°C (12/08/03) ; 36,5°C (12/08/03) ; 1965-2018] Provinces du Brabant (FL + WA) + Bruxelles Zaventem : 34,7°C [35,9°C (04/08/90) ; 35,9°C (04/08/90) ; 36,0°C (26/07/18) ; 1984-2018] Uccle : 34,8°C [35,3°C (04/08/90) ; 35,3°C (04/08/90) ; 36,2°C 19/07/06) ; 1968-2018] Beauvechain : 35,0°C [35,4°C (04/08/94) ; 35,4°C (04/08/94) ; 35,8°C (27/07/18) ; 1953-2018] Province du Hainaut La Hestre : 34,8°C [35,8°C (06/08/03) ; 36,0°C (12/08/03) ; 36,4°C (27/07/18) ; 1986-2018] Gosselies : 35,1°C [36,6°C (06/08/03) ; 36,6°C (06/08/03) ; 37,0°C (19/07/06) ; 1984-2018] France – Département du Nord Lille : 36,1°C [36,6°C (10/08/03) ; 36,6°C (10/08/03) ; 37,6°C (27/07/18) ; 1953-2018] Dunkerque : 34,6°C [34,2°C (08/08/75) ; 35,1°C (24/08/16) ; 38,3°C (19/07/06) ; 1953-2018] Flandre Occidentale Middelkerke : 34,3°C [35,6°C (06/08/03) ; 35,6°C (06/08/03) ; 36,0°C (19/07/06) ; 1984-2018] Beitem : 34,7°C [35,6°C (06/08/03) ; 35,6°C (06/08/03) ; 36,8°C (27/07/18) ; 1953-2018] Flandre Orientale Kruishoutem : 35,6°C [35,6°C (04/08/90+06/08/03) ; 35,6°C (04/08/90+06/08/03) ; 36,4°C (19/07/06+26+27/07/18) ; 1985-2018] Zelzate : 36,0°C [36,6°C (04/08/90) ; 36,6°C (04/08/90) ; 38,2°C (27/07/18) ; 1976-2018] Munte / Semmerzake : 35,4°C [35,4°C (04/08/90) ; 35,4°C (04/08/90) ; 36,9°C (19/07/06) ; 1986-2018] ** Province d’Anvers Stabroek : 34,6°C [35,8°C (06/08/03+03/08/13) ; 35,8°C (06/08/03+03/08/13) ; 36,9°C (19/07/06) ; 1976-2018] Deurne : 35,5°C [36,0°C (04/08/90) ; 36,0°C (04/08/90) ; 37,2°C (27/07/18) ; 1953-2018] Sint-Katelijne-Waver : 35,2°C [35,8°C (04/08/90) ; 35,8°C (04/08/90) ; 36,6°C (27/07/18) ; 1983-2018] Province du Limbourg Gorsem : 35,2°C [36,4°C (04/08/90+04/08/94) ; 36,4°C (04/08/90+04/08/94) ; 36,8°C (19/07/06) ; 1982-2018] Koersel : 37,1°C [37,3°C (03/08/13) ; 37,6°C (20/08/09) ; ? (26/07/18) ; 1983-2018] *** Kleine Brogel : 36,5°C [37,7°C (07/08/03) ; 38,2°C (20/08/09) ; 38,2°C (20/08/09) ; 1953-2018] Pays-Bas Maastricht : 35,8°C [36,2°C (04/08/94) ; 36,2°C (04/08/94+12/08/03) ; 38,2°C (02/07/15) ; 1953-2018] * Bien que la série d’Angleur soit incomplète, toutes les valeurs pertinentes pour déterminer un record de chaleur semblent présentes, du moins depuis 1983. La même remarque vaut pour Aubange, du moins depuis 1986. ** Il s'agit de stations géographiquement et climatologiquement tellement proches qu'on peut en faire une série (quasi-)homogène. *** Une valeur de 39,0°C a été enregistrée à cette station à cette date, mais elle n’a pas été validée par l’IRM. Au-delà de la chaleur, la journée est extrême aussi par la grande sécheresse de l’air. À Uccle, l’humidité relative de l’air tombe à 17% à 16 heures, ou en d’autres termes, on a une température de 34,8°C pour un point de rosée de 6,5°C. À Schaffen, on tombe même à 16% (14h, 16h et 17h), tout comme à Kleine Brogel (17h et 18h). D’autres stations à humidité relative très basse : Retie : 17% (16h) Beauvechain : 17% (15h) Elsenborn : 17% (17h) Ernage : 18% (14 et 15h) Bierset : 18% (16 et 17h) Spa : 18% (17h) De telles valeurs sont très rares en Belgique et n’ont même pas été atteintes lors de l’été 1976. Il est en outre remarquable que cela concerne des stations très variées au niveau géographique et que même les stations non reprises ici connaissent généralement des taux d’humidité à peine supérieurs. C’est dire à quel point le déficit de précipitations, combiné à la chaleur, a desséché les sols de notre pays. Mais dans quelques heures déjà, la situation va changer. Nous y reviendrons. En attendant, un soleil de plomb brille dans un ciel serein ou presque (quelques cirrus) une bonne partie de la journée. Dans le sud du pays, on observe aussi des altocumulus castellanus le matin, et quelques cumulus l’après-midi. Une première petite dégradation du temps concerne l’ouest du pays et notamment le littoral en milieu d’après-midi, avec quelques précipitations. Cela se traduit notamment par des cirrostratus / altostratus et des amas de cumulus à base élevée, à la limite du stratocumulus castellanus, voire de l’altocumulus castellanus. Pendant ce temps, une grosse cellule orageuse au nord de Paris se déglingue complètement avant d’arriver chez nous, mais est responsable d’un ciel plus nuageux. Il s’agit d’altocumulus, entre autres d’altocumulus castellanus en dessous d’épais cirrus en provenance d’enclumes de cumulonimbus. Il se forme même un véritable voile de cirrostratus et d’altostratus translucidus en soirée. Ici et là, des restants de cumulonimbus donnent au ciel un caractère plus menaçant. Mais il continue à faire très, très chaud. À 19 heures, une large partie centrale du pays connaît encore des températures de 33 à 35°C. Dans la partie sud-est du pays, il fait même beau jusqu’en soirée, mais avec aussi une petite tendance orageuse dans l’extrême sud-est du pays, avec là de la convection à partir du sol (cumulus se développant en cumulonimbus isolés, qui ne font qu’effleurer le pays). Par la suite, la soirée reste longtemps chaude, avec parfois même un regain de chaleur vers 22 ou 23 heures, juste avant l’arrivée de la véritable offensive orageuse. Avec un vent de sud-est se renforçant, la température passe de 28,8°C (22h) à 29,3°C (23h) à Zaventem. De telles petites hausses, avec un vent se renforçant, sont également observées à Gosselies, Florennes, Schaffen et Kleine Brogel (là on passe de 27,6°C à 22h à 29,0°C à 23h). C’est surtout ce vent chaud et sec qui est impressionnant pour le promeneur du soir. À Bruxelles, peu avant minuit, la température se situe encore à 28-29°C pendant que les éclairs se rapprochent de plus en plus à partir de l’ouest. Puis tout se déchaîne avec de fortes rafales, quelques gouttes de pluie et une température baissant rapidement. Au nord de Bruxelles, à Neder-Over-Heembeek (station MB), on mesure à 23h40 une rafale de 92 km/h par une température de 29,8°C. Une demi-heure plus tard, on y relève plus que 21,4°C. Les orages de la nuit du 7 au 8 Comme nous venons de voir, nous avons de l’air très chaud et très sec à l’avant des orages. Un sondage atmosphérique réalisé à 23h à Beauvechain, juste avant les orages, nous montre que l’air est encore plus chaud à quelques centaines de mètres d’altitude, avec 31°C à 300 mètres (soit à un petit 200 mètres au-dessus du sol de Beauvechain). Les 21°C du niveau 850 hPa (1486 mètres) sont remarquables aussi. Au-dessus, l’air est bien instable, avec des gradients de 0,8°C par 100 mètres dans les couches moyennes (entre le niveau 850 hPa et le niveau 500 hPa), ce qui est vraiment beaucoup pour nos contrées. À cela s’ajoutent de beaux cisaillements tournants, avec des vents de sud-est dans les basses couches qui tournent progressivement au sud-sud-ouest dans les couches moyennes et à l’ouest-sud-ouest dans les couches supérieures. Selon les premières informations reçues, il y aurait même eu une faible tornade vers minuit à Corenne (à l’est de Florennes). Mais cela, bien évidemment, reste à confirmer. En tout cas, les conditions sont idéales pour de puissantes rafales descendantes. En effet, les précipitations tombant dans l’air chaud et sec s’évaporent fortement et provoquent de ce fait une baisse supplémentaire de la température dans l’environnement de ces précipitations, ce qui accélère la chute de l’air et son étalement une fois arrivé au sol. C’est à Retie qu’on observe la plus forte rafale officiellement mesurée, qui atteint 130 km/h (!) entre minuit et une heure. Sinon, on relève 97 km/h à Zaventem, 94 km/h à Chièvres et à Sint-Katelijne-Waver 94 km/h et 90 km/h à Uccle. Comme toujours en pareil cas, il se peut que des rafales plus puissantes soient passées entre les mailles du filet. En tout cas, les pompiers ont eu du travail : « Les pompiers ont réalisé de nombreuses interventions : près d'une centaine à Bruxelles, essentiellement pour des branches d'arbres arrachées et des tuiles de toit envolées. Plusieurs tunnels de la capitale ont également fermés suite à des inondations, et rouverts ce matin vers 6h. « Les pompiers de Wallonie picarde sont intervenus à une trentaine de reprises, essentiellement pour le tronçonnage d'arbres couchés sur la voie publique. » RTBF On nous signale également que les atterrissages à l’aéroport de Bruxelles-National étaient impossibles à cause du vent pendant une courte période. Une autre caractéristique importante de ces orages : la foudre. Selon l’IRM, 17.000 impacts ont été enregistrés entre 3 et 5 heures. Toujours selon la RTBF, des incendies se sont déclarés dans des habitations à Ath et à Tournai, tandis que la foudre est tombée sur une cabine électrique à Comblain-au-Pont, en région liégeoise. Enfin au niveau des précipitations, on relève 23 mm à Buzenol, 19 mm à Frassem et à Torgny, 18 mm à Mont-Rigi et 16 mm à Étalle. En gros, c’est au sud et à l’est du pays qu’il est tombé le plus. Le plus souvent, ces orages n’ont donné qu’entre 5 et 10 mm de précipitations, et un petit 10 à 15 mm ici et là, ce qui signifie qu’ils ne mettent pas (encore) vraiment fin à la sécheresse que nous connaissons. Autres signes de la sécheresse : ces précipitations sommes toutes modestes ont parfois créé des ennuis malgré tout, en raison du ruissellement.
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