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cumulonimbus

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  1. cumulonimbus

    Températures d'eaux de surface

    Bonjour ElNiño27, L'interaction entre la température de l'air et la température de l'eau est très complexe. Il peut arriver, par exemple, qu'une eau plus froide génère justement des températures plus chaudes sur le littoral. L'explication est la suivante : sur une eau très froide par rapport à l'air environnant, il se forme une inversion thermique marquée, mais souvent à sommet très bas (100 mètres ou moins). Cet air, dès qu'il touche la côte, peut directement se réchauffer en raison de sa faible épaisseur, puis devenir légèrement turbulent et se mélanger, au moins partiellement, avec l'air très chaud qui se trouve au-dessus. Une eau un peu moins froide formera une inversion moindre, mais aussi de l'air moins extrêmement stable dans les basses couches. Une légère turbulence subsiste alors même sous l'inversion, avec comme corollaire que le sommet de l'inversion se trouvera plus haut (quelques centaines de mètres). Cet air, en arrivant à la côte, se réchauffera certes aussi, mais moins en raison de son épaisseur, et il se mélangera plus difficilement avec l'air très chaud qui se trouve au-dessus. Ce qui fait que l'augmentation de la température près de la côte, et dans la région littorale en général, sera moindre. Parfois, cela compense même largement le fait que l'air, à l'origine, était moins froid quand il était encore au-dessus de l'eau (moins froide aussi). Bien sûr, je n'ai pas la prétention de connaître le climat péruvien puisque je n'ai encore jamais été dans cette contrée, mais je déduis cette explication d'autres régions côtières où j'ai déjà constaté le phénomène. Cumulonimbus.
  2. cumulonimbus

    Onde de tempête

    Toutes mes félicitations pour cet article super intéressant !!! Cumulonimbus
  3. cumulonimbus

    Les chaleurs tardives

    Tout d'abord, un grand merci pour vos compliments ! Et où situer la journée de hier dans tout ça. On peut dire que la température a atteint une belle valeur pour septembre, même si elle n'est pas exceptionnelle. À Uccle, la température maximale a atteint 28,9°C. C'est comparable au 29,0°C du 5 septembre 2005. Au cours des 40 dernières années, la température est montée un peu plus haut le 5 septembre 1973 (30°C), le 12 septembre 2006 (29,5°C), le 20 septembre 2003 (29,4°C) et le 11 septembre 1999 (29,1°C) Mais la valeur de 2003 est bien plus remarquable puisqu'elle s'est produite un 20 septembre. À Kleine Brogel, le maximum est monté à 31,0°C. C'est l'une des plus hautes valeurs depuis 1954. Le 11 septembre 1999, il y a fait 31,6°C et le 20 septembre 2003, il y a fait 31,5°C. Auparavant, on a encore pu noter 31,3°C le 19 septembre 1961. La valeur du 12 septembre 2006, par contre, est comparable à celle de hier, avec 31,1°C. Bierset et Beauvechain ont connu, respectivement, 28,8°C et 28,7°C. Dans ces deux stations, toutefois, les 30°C ont été déjà dépassés à plusieurs reprises depuis 1954, comme en 1959, 1961, 1973 et, à Bierset, aussi en 1999 et 2003. La plus haute valeur a été mesurée à Bierset le 12 septembre 1999, avec 30,6°C. À Anvers (Deurne), le maximum a été de 29,1°C. Là non plus, ce n'est pas exceptionnel, puisque des températures supérieures à 30°C y ont déjà été enregistrés, même pendant la deuxième décade et ce, sur la même période d'observation débutant en 1954 (même en décembre 1953 pour être précis). Les 29,6°C de Coxyde sont par contre plus remarquables. Il faut remonter au 5 septembre 1982 pour trouver une valeur similaire. Par ailleurs, ces deux valeurs sont les plus élevées de toute la série qui est disponible, de façon complète, depuis fin 1966. Il convient de noter toutefois que bon nombre de véritables vagues de chaleur en septembre ont été observées avant la construction des aéroports et aérodromes en question. En 1895, 1921, 1929 et même encore en 1949, le réseau thermométrique belge était bien différents, avec des stations souvent situées ailleurs par rapport à celles d'aujourd'hui. Toutefois, au niveau régional, une certaine comparaison reste possible, comme par exemple entre Bourg-Léopold, Gerdingen-Bree et Kleine Brogel, toutes les trois situées au Limbourg. Cb Sources (ici) : Meteociel.fr + IRM
  4. cumulonimbus

    Le 20 août 2009

  5. cumulonimbus

    Le 20 août 2009

    Bonjour à tous, Hier, 20 août 2009 a été une journée très particulière du point de vue météorologique. Ce qui apparaît en premier lieu, c’est le record battu à Kleine Brogel avec 38,2°C. Le précédent record remontait au 19 juillet 2006 avec 37,8°C. Avant cela, les 7 et 12 août 2003, on notait 37,7°C tandis que le 4 août 1994, la température s’élevait à 37,4°C. Des données sont disponibles, pour cette station, depuis décembre 1953. Toutefois, un abattage d’arbres est intervenu en 1992, ce qui fait que la série n’est homogène que depuis cette date. Par exemple, les 37,2°C du 3 août 1986 auraient pu donner une température plus élevée sans les arbres, et concurrencer le record d’hier. Néanmoins, cela n’enlève rien au fait que des températures supérieures à 38°C sont extrêmement rares en Belgique. On en a observé à Gerdingen et à Haacht le 27 juin 1947 (respectivement 38,0 et 38,7°C), à Ezemaal et à Ronquières le 6 juillet 1957 (respectivement 38,1 et 38,4°C), à Liège-Monsin le 9 juillet 1959 (38,4°C) et à Aubange le 8 août 2003 (38,6°C). Des températures du même ordre ont également été observées en 1921 et en 1925, mais les conditions de mesure ne sont pas tout à fait certaines. Entre autres, une température de 38,8°C a été notée à Rochefort le 22 juillet 1925. Les minima de la nuit du 19 au 20 août ont été très remarquables aussi. À Beauvechain, la température n’est pas descendue en-dessous de 23,7°C, tandis que Bierset n’est pas descendue en-dessous de 23,5°C. Chièvres, Gosselies et Uccle ont eu tous les trois un minimum de 22,6°C. Il s’agit ici de mesures synoptiques déterminant le minimum de la nuit, c’est-à-dire entre 20h et 8h (18h et 6h T.U.). Depuis le début des observations synoptiques en 1949, seules quelques valeurs ont été encore plus élevées. Il s’agit notamment des 24,2°C à Bierset de la nuit du 17 au 18 juin 2002, des 23,9°C d’Uccle observés à la même date, des 23,9°C de Bierset de la nuit du 15 au 16 juillet 2003 et des 23,8°C de Bierset également, la nuit du 11 au 12 août 2003. Gosselies a pour sa part égalé son record de la nuit du 17 au 18 juin 2002. D’autres endroits, comme l’aéroport de Bruxelles, ont connu un minimum un peu moins spectaculaire (22,3°C), mais qui s’est produit en début de nuit, avant une remontée curieuse de la température vers minuit. Ainsi, la température observée était de 22,5°C à 23h, 25,5°C à 1h et encore 24,1°C à 4h. Des phénomènes similaires ont été observés, entre autres, à Uccle et à Dourbes. Dans cette dernière station, la température est restée proche des 25°C entre 3 et 6h du matin, ce qui est très exceptionnel en Belgique. La cause est à rechercher dans une augmentation du vent en cours de nuit, avec un meilleur brassage de l’air, et notamment un mélange avec une couche d’air très chaud à quelques centaines de mètres d’altitude. D’autres stations, pour des raisons opposées, n’ont pas pu observer ce phénomène. Bierset, par exemple, est constamment restée dans l’air tiède et n’a pas connu de minimum en début de nuit. À Kleine Brogel et à Elsenborn, par contre, le vent n’a pas réussi à évacuer la mince couche d’air froid qui restait « collée » au sol (minima de 17,0°C et de 13,0°C respectivement). Le matin, entre 8 et 9 heures, l’air chaud a gagné toutes les régions, même là où la nuit avait été plus fraîche, avec des valeurs déjà comprises entre 23 et 26°C. Un très beau ciel a pu être observé au lever du soleil, avec altocumulus floccus et castellanus, dont certains se sont développés jusqu’à donner des cumulonimbus à base élevée, avec des averses éparses. Entre 11 et 12 heures, la barre des 30°C a été atteinte à peu près partout, avec un ciel qui s’est à nouveau dégagé, avec juste de rares cirrus et altocumulus floccus. Le vent a soufflé assez fort de sud et a fini par amener les maxima jusqu’à de très hautes valeurs pour la saison, le plus souvent entre 33 et 34°C. En début d’après-midi, le vent a commencé à tourner au sud-ouest, puis à l’ouest, et le maximum a généralement été atteint avant cette rotation, vers 14 heures au centre du pays, et vers 16 heures à l’est du pays. Par la suite, de l’air plus humide et un peu plus frais a envahi les basses couches (29°C environ), avec formation de cumulus aplatis juste en-dessous de l’inversion, et altocumulus castellanus au-dessus. Cette masse d’air du dessus, déjà très instable, s’est encore déstabilisée sous l’effet de l’air un peu plus frais qui s’est glissé en-dessous et qui l’a soulevée (en formant en plus une ligne de convergence entre le vent du sud et le vent d’ouest). Des cumulonimbus à base (d’abord) élevée se sont rapidement formés, donnant orages et précipitations. Par endroits, la température a chuté jusqu’à 19°C sous ces précipitations. Toutefois, aucune cote udométrique remarquable n’a été observée. Mais du côté de Zaventem, on a observé 10 mm d’eau en 10 minutes seulement (à ce propos, voir aussi l’intervention de Piet sous http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...t&p=349591). Au littoral, la rotation du vent du sud à l’ouest s’est combinée à la brise de mer et s’est opérée plus tôt. À Middelkerke, il ne faisait plus que 22,4°C à 14 heures avec un fort vent d’ouest et un ciel nuageux, alors qu’il faisait encore 29,3°C à midi avec un vent du sud. Il s’agit donc d’une journée qui a commencé sous une advection d’air tropical direct et qui a fini dans une configuration typique de spanish plume. En Belgique toutefois, il manquait un peu de « triggers » pour déclencher des orages vraiment violents, comme ce fut le cas aux Pays-Bas, où des grêlons gros comme des balles de ping pong ont été rapportés. Cumulonimbus Sources : IRM KNMI Météociel SkyStef’ Weather and Aviation Page
  6. Aujourd'hui 20 août 2009 À 8h du matin, on observait 24,4°C à Bierset, 24,2°C à Melle et 24,0°C à Uccle. Il s'agit de températures très élevées pour le matin, et elles font partie des températures les plus élevées jamais enregistrées à pareille heure. Seuls les 8 juin 1996, 18 juin 2002, 15 juillet 2003 et 12 août 2003 (et plus anciennement les 27 juin 1947, 29 juillet 1947 et 2 juillet 1952) ont sans doute fait encore mieux, tout au moins localement. Il est intéressant de noter que le minimum de la nuit dernière s'est produit à 11 heures du soir ou à minuit dans certaines stations, avant une remontée des températures. À Uccle par exemple, la température était de près de 23°C à 23 heures avant de remonter jusqu'à presque 26°C à 1 heure. À Dourbes, le minimum, de près de 23°C, a été observé à minuit, tandis que la température se situait constamment entre 24,5°C et 25,0°C entre 3 et 6 heures du matin. Des températures proches de 25°C à 6 heures du matin sont très exceptionnelles dans notre pays. Un phénomène similaire c'est toutefois produit dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1983. Selon le KNMI, une couche d'air à 27°C se trouvait à faible altitude, vers 150 - 200 mètres, alors qu'au niveau 850 mb, la température était de 19°C. Au-dessus de cette couche stable, l'air était manifestement très instable, avec formation de nombreux altocumulus floccus et castellanus le matin, dont certains ont même réussi à se développer jusqu'au stade d'averse, comme ce fut le cas, par exemple, à Diepenbeek. Il est 11 h 30 au moment où je clôture cette intervention. À Bruxelles, le ciel est peu nuageux à présent, avec quelques altocumulus floccus et de rares cirrus. Les températures de 11 heures étaient déjà de 29,5°C à Uccle, 28,4°C à Bierset (qui a pris un peu de retard) et 32,1°C à Kleine Brogel. On s'attend à de très violents orages cet après-midi, après des maxima qui pourraient dépasser 35°C par endroit. Wait and see... Cumulonimbus Sources : IRM et KNMI.
  7. cumulonimbus

    Souvenirs, souvenirs...

    C’est tôt le matin. On a mal dormi mais on part quand même. Un nimbostratus recouvre Bruxelles. Il pleut. Les rues sont vides et affreusement tristes, mais on part quand même. Bruxelles – Mons – Maubeuge. Peu à peu, les paysages deviennent plus beaux. Il ne pleut plus. D’épais rouleaux de stratocumulus ont remplacé le nimbostratus. Il fait toujours aussi sombre. Mons est derrière nous, on arrive à Maubeuge. Qu’est-ce qu’on aurait aimé voir un clair de soleil à Maubeuge ! Mais le ciel est toujours aussi couvert. Et soudain, catastrophe ! Embouteillage ! Voitures à l’arrêt ! Comment rejoindre la zone, maintenant ? Demi-tour. Puis à gauche. Autre route. Il nous faut absolument rejoindre la zone. Ah, la zone ! Une longue et étroite zone, en travers de la France, qui à l’Est frôle la Belgique, puis s’en va vers bien d’autres pays. Nous voilà sur une petite route, avec quelques voitures, qui vont toutes vers la zone. Solre-le-Château, Fourmie, Hirson. Et toujours ces stratocumulus. Et voilà, on y est enfin, dans la zone ! Plus d’angoisses. Il n’y aura plus d’embouteillages. Les gens qui sont dans la zone restent dans la zone. Les voitures sont garées et les gens dehors, à attendre, le long des routes. Et une éclaircie nous arrive. Un croissant de soleil nous éclaire quelques secondes. Mais trop de nuages encore. Nous aussi, on reste dans la zone mais on va à un autre endroit. Là-bas, au sud, il fait moins sombre. Et le croissant de soleil réapparaît, nous éclaire. Enfin, si l’on peut parler de clarté. Le croissant de soleil est plus faible que le plus faible des soleils d’hiver. Pourtant c’est moins obscur que sous les stratocumulus. Ici, ce sont des altocumulus et des éclaircies, plus larges au sud. Encore un ou deux kilomètres, et les conditions seront bonnes. Ici, presque plus de nuages. On s’arrête. On ne bouge plus. Le village s’appelle Montcornet. Le croissant de soleil se fait très mince et brusquement, la nuit tombe en quelques secondes à peine. Impressionnant ! Le spectacle commence. Le soleil n’est plus qu’une couronne. On peut la regarder sans avoir mal aux yeux. Que c’est beau ! Pendant deux minutes, on regarde tous le soleil, sans lunettes, sans rien. Puis, un petit point lumineux, tout petit mais très intense, se recrée, et en quelques secondes, le jour nous revient. Il ne fait pas très clair mais c’est le jour quand même. Le soleil redevient croissant, et le croissant s’épaissit petit à petit. Tout doucement, les gens le long des routes s’en vont. Nous aussi, on s’en va. Quelle chance qu’on a eu. Juste une éclaircie au moment où il fallait. Ou était-ce l’éclaircie d’éclipse dont parlent certains, qu’on aurait de toute façon eu même sans la chercher ? Peu importe. En tout cas, nous, on l’a vue, l’éclipse ! Maintenant, à notre aise, on peut rentrer. Mais d’abord, allons boire une Chimay à Chimay ! Quelle journée extraordinaire !
  8. Bonjour à tous, Par le présent article, j’essaierai d’aborder une question complexe : l’interaction des phénomènes climatiques au niveau des îles et des régions côtières. Pour ce faire, je donnerai d’abord une description globale de ce qui se passe au milieu des océans. 1. Le climat au milieu des océans Je ne vous apprendrai rien en affirmant que les écarts de températures sont très faibles au-dessus des océans. Par contre, certains d’entre vous seront peut-être surpris d’apprendre que les différences de températures entre le jour et la nuit sont carrément nulles au-dessus de l’eau. En d’autres termes, s’il fait 27°C à 14 heures au-dessus d’un océan tropical, il y a de grandes chances que la température reste très proche de ces 27°C à minuit et même à 6 heures du matin. En effet, il faut des jours, voire des semaines de soleil estival pour que la température de l’eau (et celle de l’air qui se trouve au-dessus) se réchauffe de 1°C. De même, le refroidissement s’opère tout aussi lentement. Pour ce qui est de la variation annuelle (ou saisonnière), elle est de 5 à 6°C au milieu des océans aux latitudes moyennes. Aux basses latitudes, cet écart est plus petit encore, tandis qu’il est un peu plus grand aux hautes latitudes, surtout s’il y a formation de glaces pendant une partie de l’année. En raison du pouvoir calorifique de l’eau, l’air qui circule au-dessus de cette eau prend une température très proche de cette dernière. Dans le cas d’une descente d’air polaire, la température de l’air observée à partir d’un bateau ou d’une plateforme ne sera guère que de 3 à 4°C inférieure à celle de l’eau. Dans le cas d’une remontée d’air tropical, cette température ne sera supérieure que de 2 ou 3°C de celle de l’eau. Dans les cas extrêmes, cet écart peut atteindre 5°C. Cela signifie donc que l’air d’origine froide est fortement réchauffé par le bas et l’air d’origine chaude est fortement refroidi par le bas, en passant sur l’océan. En d’autres termes, l’air est très instable dans le premier cas, avec des cumulus et des cumulonimbus, générateurs d’averses, qui se forment aisément. Si une influence anticyclonique se fait sentir, l’air restera très instable malgré tout dans les basses couches, mais l’inversion de subsidence empêchera un grand développement en hauteur des cumulus, et des stratocumulus cumulogenitus risquent de se former par étalement au niveau de l’inversion. Dans le second cas, au contraire, l’air devient très stable, avec souvent une ou plusieurs inversions dans les basses, voire très basses couches de l’atmosphère. Il en résulte, dans l’air humide océanique, une formation fréquente de brumes et de brouillards qui peuvent être très tenaces. Si le vent augmente et dépasse un certain seuil, ce brouillard se transformera en stratus. Si le vent augmente encore, les stratus se mueront en stratocumulus et la visibilité horizontale s’améliorera à nouveau. Toutefois en raison de l’humidité, la base des stratocumulus restera plutôt basse. Dans des conditions idéales, du beau temps est possible tant par masse d’air polaire que par masse d’air tropical, mais contrairement à l’intérieur des terres, ce temps ensoleillé a peu d’influence sur le déroulement de la température. À la rencontre des différentes masses d’air, il se forme des fronts qui, sur l’océan, sont presque toujours accompagnés de précipitations. Il s’agit généralement de perturbations classiques, associant un front chaud et un front froid, dont une partie est souvent occluse. À l’avant du front chaud (ou du front occlus), on observe l’habituelle succession de cirrus, de cirrostratus et d’altostratus, éventuellement accompagnés de cirrocumulus ou d’altocumulus. L’occlusion et la partie nord du secteur chaud sont caractérisées par un nimbostratus donnant des précipitations, et comportant parfois des cumulonimbus enclavés. La partie sud du secteur chaud présente un ciel plus chaotique, avec de nombreux altocumulus et des éclaircies s’élargissant de plus en plus vers le sud. Le front froid est quant à lui composé d’une ligne de cumulonimbus ou d’un nimbostratus plutôt actif, parfois suivi de la succession inverses des nuages du front chaud, en l’occurrence des altostratus suivi de cirrostratus et de cirrus. À l’arrière du système, des cumulus et des cumulonimbus se redéveloppent. Cependant, en n’importe quel point de la perturbation et de ses environs (et c’est particulièrement vrai sur l’océan), la succession classique des nuages peut être partiellement ou totalement masquée, pour un observateur sur un bateau, par des stratus, des stratocumulus ou des stratocumulus doublés de cumulus. Aux latitudes subtropicales, ce sont les anticyclones qui règnent en maître, avec souvent de grandes étendues de vent calme ou faible. Le temps y est plus ou moins beau, mais peut également être brumeux ou nuageux. Les précipitations, quand il y en a, ne sont en général pas abondantes. Dans les régions intertropicales, ces mêmes anticyclones génèrent les célèbres alizés, vents très constants qui finissent par converger dans la ZCIT (zone de convergence intertropicale). Lorsque cette ZCIT se trouve assez loin (durant la saison sèche), le temps est essentiellement anticyclonique mais demeure instable dans les basses couches. En effet, les alizés en provenance des zones subtropicales arrivent sur des eaux tropicales de plus en plus chaudes. De nombreux cumulus se forment alors, dont le développement s’arrête pour la plupart à l’inversion de subsidence. Certains parviennent toutefois à percer cette inversion et former des cumulonimbus isolés. La saison sèche, sur l’océan, est donc rarement tout à fait sèche. Mais le temps est généralement beau, sauf si les cumulus d’étalent en stratocumulus, provoquant ainsi une nébulosité plus abondante. Lorsque la ZCIT est proche (durant la saison des pluies), l’influence des anticyclones subtropicaux disparaît, de même que l’inversion de subsidence. Les cumulonimbus se développent alors aisément, avec des averses fréquentes et parfois des orages. Des perturbations plus organisées, telles que les ondes d’est, sont également possibles. Sur l’ITCZ (qui oscille selon les saisons entre le nord et le sud de l’équateur), des « doldrums » génèrent de fortes averses sous des nuages quasi immobiles, qui peuvent persister des jours et des jours (pot-au-noir). De part et d’autre de cette ITCZ, des amas orageux peuvent, dans certaines conditions, se transformer lentement en véritables cyclones tropicaux durant l’été et l’automne hémisphériques. 2. Plus près des côtes Aux latitudes moyennes, l’amplitude thermique annuelle (donc saisonnière) augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche d’un continent. C’est particulièrement vrai si l’on se rapproche de la côte orientale d’un continent, où la circulation atmosphérique générale achemine de l’air continental jusque loin au large. Les températures de l’air et de l’eau sont donc plus froides en hiver et plus chaudes en été, avec généralement un minimum en février et un maximum en août. Aux abords de la côte occidentale d’un continent, le phénomène est moins marqué, mais reste perceptible, en raison des masses d’air continental qui arrivent occasionnellement sur les mers périphériques. Ainsi, la Mer du Nord connaît une amplitude thermique annuelle de 10 à 12°C, ce qui est environ le double de celle du milieu de l’Océan Atlantique (à latitude égale). Des mers (quasi) intérieures, comme la Baltique ou la Méditerranée, connaissent des amplitudes plus marquées encore. On peut donc dire que l’air océanique, qui arrive sur les eaux côtières, a tendance à se déstabiliser en été et à se stabiliser en hiver. L’air en provenance du continent, qui connaît de plus grandes amplitudes encore, se déstabilisera au contraire sur les eaux côtières en hiver et s’y stabilisera en été. Cela veut dire concrètement que l’air hivernal froid et sec du continent peut se charger d’humidité et se déstabiliser sur les eaux côtières, générant alors de fortes averses de neige sur des îles comme celles de Frise (au nord des Pays-Bas et de l’Allemagne). Au contraire, l’air estival chaud et orageux du continent perdra très vite son activité orageuse au-dessus de l’eau. Par contre, l’air atlantique deviendra particulièrement instable sur une mer quasi intérieure comme la Méditerranée, dont les eaux sont nettement plus chaudes en été et en automne, et y provoquera des intempéries significatives. Aux latitudes plus basses, les eaux côtières sont soumises aux alizés ce qui, sur la façade ouest des continents, provoque une évacuation des eaux de surface vers le large. Elles sont alors remplacées par des eaux plus froides remontant des profondeurs (upwelling). Il s’y forme des zones nettement plus fraîches que le continent en question, mais plus fraîches aussi que les eaux au large. Il s’agit de zones où il pleut très peu, voire pas du tout, mais où les brumes et brouillards sont fréquents. Parfois, des courants plus chauds peuvent entraver l’upwelling à une saison déterminée, voire pendant plusieurs années consécutives. Il s’agit du célèbre phénomène « El Niño » (eaux chaudes), qui alterne avec « La Niña » (eaux froides) le long des côtes péruviennes. Ceci a évidemment d’énormes répercussions sur les précipitations, et pas seulement dans la zone concernée. La variation diurne des températures maritimes (jour-nuit) suit un tout autre parcours. En effet, celle-ci reste à peu près nulle jusque très près des côtes, même quand il s’agit d’un grand continent. Ce n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres du littoral que les différences commencent à se faire sentir, d’une part en raison des eaux moins profondes qui parviennent à se réchauffer un peu le jour (et se refroidir un peu la nuit), et d’autre part en raison des systèmes de brises de mer et de terre qui commencent à y exercer leur influence. Toutefois à la station marine belge du Westhinder, pourtant située à seulement 24 km de la côte, des différences de température sensibles entre le jour et la nuit ne se font sentir que quelques jours par an, lorsque le vent est bien orienté à l’est ou au sud-est (donc de l’intérieur des terres). La station marine néerlandaise du Noordhinder, située à quelque 50 km des côtes, n’observe déjà plus du tout de différences notables entre le jour et la nuit. Au large de la côte est des États-Unis (ou de la Chine), la situation n’est guère différente. Si une station marine X, à 50 km du littoral américain, connaît une moyenne de 3°C en février et de 21°C en août (amplitude annuelle assez grande), ces 3°C tout comme ces 21°C seront observés en moyenne de jour comme de nuit (amplitude diurne nulle ou presque). Cette inertie thermique des eaux côtières, jusque très près des côtes, a toute son importance dans l’explication des brises de mer et de terre. 3. Le climat des zones côtières Aux latitudes moyennes (et même assez hautes), la variation thermique annuelle du climat côtier dépend essentiellement du côté de l’océan où l’on se trouve. Des villes américaines comme Boston ou New York partagent en grande partie le climat continental qui règne à l’intérieur du continent américain. C’est tout aussi vrai à Shanghai ou à Qingdao, qui connaissent le climat continental chinois. En Europe par contre, où la circulation d’ouest fait pénétrer l’air océanique jusque loin à l’intérieur des terres, les amplitudes thermiques annuelles restent encore assez modestes même dans des villes comme Cologne ou Hanovre, pourtant situées bien loin des côtes. L’amplitude thermique diurne, par contre, est à peu près la même des deux côtés de l’Atlantique (et de tout autre océan). Presque nulle à quelques dizaines de kilomètres au large, elle devient presque continentale à quelques dizaines de kilomètres à l’intérieur des terres, une fois que l’on sort de la zone d’influence de la bise de mer. Les régions côtières proprement dites connaissent un moyen terme entre les deux, avec toutefois quelques particularités spécifiques sur lesquelles je reviendrai. Pour bien comprendre cette spécificité côtière, et surtout le système des brises de mer et de terre, notre côte belge est un exemple idéal car elle est rectiligne avec un arrière-pays plat. Par beau temps, la brise de mer s’y lève en fin de matinée, quand la différence thermique entre la mer et l’arrière-pays devient suffisante pour créer un appel d’air. Cette brise de mer est d’abord faible et souffle perpendiculairement au littoral. Puis, en après-midi, un véritable petit centre de hautes pressions se forme sur la mer. La brise de mer se renforce et subit un effet de Coriolis, en commençant à souffler de façon oblique vers la côte, puis de façon presque parallèle. Pour un observateur qui regarde vers la mer, le vent viendra alors de droite. Cette brise de mer persistera encore un moment en soirée, jusqu’à ce que l’arrière-pays se refroidisse suffisamment pour que le phénomène s’inverse. La brise de terre, qui se mettra alors à souffler, sera néanmoins plus faible et moins influencée par la force de Coriolis que la brise de mer en raison du frottement plus important de l’air au-dessus des terres. Sur la ligne côtière, la température suit à peu près celle de l’arrière-pays durant la nuit et la première moitié de la matinée. Le maximum de la température est atteint vers 11 heures, juste avant l’arrivée de la brise de mer. Ensuite, la température décroît à nouveau pour arriver à des valeurs proches de celles du large durant l’après-midi, lorsque la brise de mer est à son moment le plus fort. En soirée, avec l'affaiblissement du vent, il arrive parfois que la température remonte un peu avant de rechuter avec l’avènement de la brise de terre. L’intensité de la brise de mer dépend en premier lieu de la différence de température entre la terre et la mer. En hiver, mais aussi par temps très nuageux en été, le phénomène est faible ou absent. Par beau temps au début de l’été, lorsque la mer est encore froide mais le continent, déjà chaud, le phénomène est à son plus fort. D’autres facteurs ne sont pas à négliger, loin de là. La pression atmosphérique et le degré de stabilité de l’air ont une grande importance aussi. Par temps très stable, la brise de mer a du mal à se mettre en place, même par grandes différences de température. Le rafraîchissement côtier est alors limité, et ne pénètre pas loin à l’intérieur des terres. Par temps instable par contre, les cheminées d’ascendance de l’arrière-pays réchauffé par le soleil attirent l’air frais de la mer, et renforcent ainsi la brise de mer, qui pénètre en outre plus loin à l’intérieur des terres. Le vent général est à prendre en considération aussi. Il peut très bien s’allier à la brise de mer (et donc la renforcer) tout comme il peut s’opposer à elle. Une combinaison du vent général et de la brise de mer, avec une résultante des forces, est également possible. À la côte belge, par exemple, les vents généraux de nord et de nord-est s’allient à la brise de mer (parce que soufflant dans la même direction qu’elle). Les vents de sud-est et de sud s’opposent à la brise de mer et l’empêchent même carrément de souffler s’ils sont assez forts. Sinon, la brise de mer arrive à les vaincre mais apparaîtra plus tard en journée, en milieu d’après-midi par exemple, avec une chute parfois brutale des températures sur les plages. Le vent de sud-ouest, quant à lui, se combine à la brise de mer en matinée, en donnant comme résultante un vent d’ouest-nord-ouest ou de nord-ouest. En après-midi, lorsque la brise de mer aura normalement tourné au nord-est par effet de Coriolis, le vent de sud-ouest s’opposera à la brise de mer en provoquant un fléchissement général du vent. Le rafraîchissement côtier, dans ce cas, est également moins marqué. Il va de soi que toutes ces variations de vent et de température ont un effet immédiat sur la nébulosité et les précipitations. D’habitude, la brise de mer a un effet inhibiteur sur les averses et les orages. Il se forme en outre, sur une large bande côtière, une zone d’éclaircies dites côtières, en raison des courants de compensation (descendants) de la convection sur l’arrière-pays. Le ciel est alors serein ou presque sur le littoral, avec des cumulus voire des cumulonimbus à l’intérieur des terres, et des bancs de stratocumulus loin au large. Dans certains cas cependant, les cisaillements de vent liés à la brise de mer n’inhibent pas les orages, mais les renforcent au contraire. C’est particulièrement vrai pour les supercellules, qui ont besoin de wind shears pour se former. Par temps venteux et perturbé à grande échelle, les brises de terre et de mer disparaissent. La côte partage alors avec la mer et l’arrière-pays proche le même type de temps. La continentalisation, avec une stabilisation ou une déstabilisation de l’atmosphère selon l’heure et la saison, n’interviendra que loin à l’intérieur des terres. D’autres côtes que la côte belge peuvent présenter des profils beaucoup plus complexes, surtout si elles sont découpées et bordées de relief accidenté. Dans certains golfes, par exemple, le basculement de la brise de mer en raison de la force de Coriolis peut faire en sorte que cette brise, passé une certaine heure, ne traverse plus une grande étendue d’eau. Dans ce cas, la température remonte à nouveau, après un premier maximum observé en fin de matinée avant l’arrivée de cette brise de mer. On peut alors observer des courbes de température diurne moyenne assez curieuses, avec systématiquement un premier maximum en fin de matinée et un second maximum en fin d’après-midi, alors qu’en début d’après-midi, l’air frais en provenance du large envahit la totalité du golfe en question. Ceci peut avoir une grande influence sur l’activité orageuse qui, si elle se produit en fin d’après-midi, n’épargnera plus le golfe comme elle le ferait dans le cas d’une côte rectiligne. Les brises de vallées peuvent aussi sensiblement renforcer la brise de mer lorsque ces vallées débouchent sur la mer, et provoquer des rafales de vent telles qu’elles constituent un véritable danger pour la navigation de plaisance. En d’autres endroits, le vent dominant peut être suffisamment fort et constant pour empêcher neuf fois sur dix l’avènement de la brise de mer, avec comme conséquence un climat côtier particulièrement chaud en été, surtout si cela se passe à des latitudes basses. La Méditerranée orientale connaît ce phénomène avec les vents dits « étésiens », soufflant du nord et donnant des températures particulièrement élevées sur la Riviera turque en été. En Égypte, en contrepartie, ces vents viennent constamment de la mer et pénètrent assez loin à l’intérieur des terres, ce qui fait que la région d’Alexandrie est nettement plus fraîche en été que celles de Tel Aviv, de Beyrouth ou d’Antalya, pourtant situées bien plus au nord. Au Maroc par contre, la côte est par endroit particulièrement fraîche en raison de phénomènes d’upwelling. À Essaouira, la moyenne des maxima de juillet et d’août (respectivement 21,3 et 21,6°C) est à peine plus élevée que celle de Middelkerke !! D’autres stations comme Casablanca sont certes moins fraîches, mais connaissent également des moyennes très modérées. À San Francisco, le phénomène est plus marqué encore, Tout près de la côte, la moyenne des maxima de juillet et d’août (respectivement 16,2 et 16,9°C) est digne de la Norvège, alors qu’on se trouve à la latitude d’Athènes ! Ces phénomènes d’upwelling ne concernent toutefois qu’une très mince bande côtière, avec un arrière-pays souvent brûlant. En plus, de tels phénomènes inhibent les précipitations, avec des totaux annuels très bas. Pourtant il ne fait pas toujours beau, avec des brumes et des brouillards souvent très persistants, accompagnés parfois de petites bruines désagréables qui ne donnent pourtant pratiquement rien au pluviomètre. D’autres côtes, comme celles du Golfe Persique, connaissent au contraire des températures exceptionnellement élevées en raison d’eaux particulièrement chaudes. Les Émirats Arabes subissent à peu près partout des maxima moyens de l’ordre de 39 à 40°C le long des côtes en été, alors que les minima moyens tournent autour de 30°C. L’on retrouve aussi des températures du même ordre dans la région de Djibouti. 4. Le climat des îles Pour comprendre le climat des îles, il faut surtout bien se remémorer ce qui a été dit ci-dessus, et notamment le fait que les variations thermiques diurnes deviennent rapidement nulles au large, dès que l’on s’éloigne des côtes, alors que les variations thermiques annuelles sont souvent influencées par un continent jusque loin au large. En première approche, on peut donc dire, pour les îles, que la variation diurne de la température dépend de la taille de l’île, tandis que la variation annuelle de la température dépend de la proximité ou non d’un grand continent. Plus particulièrement les îles situées au large de la côte orientale d’un grand continent connaissent d’importantes amplitudes thermiques annuelles, comme Sable Island au large du Canada ou les Îles Kouriles entre le Japon et le Kamchatka qui, en dépit de leurs positions maritimes à des latitudes moyennes, connaissent encore des hivers très froids. Les amplitudes diurnes toutefois, en raison de la petitesse des îles, restent réduites (Sable Island : février = –4,2°C/1,4°C ; août = 14,8°C/20,3°C). En contrepartie, une grande île comme l’Irlande connaît une faible amplitude annuelle sur toute l’étendue de l’île, tandis que les variations diurnes à l’intérieur de l’île, aux endroits abrités, peuvent être assez grandes (Kilkenny : janvier = 1,4°C/7,7°C ; juillet : 10,4°C/19,9°C). Les bordures des îles connaissent généralement un climat côtier comme n’importe quelle ligne côtière. Dans un cas idéalisé – une île plus ou moins ronde, peu accidentée et non soumise à un vent général fort et constant –, il se forme en journée une dépression thermique sur l’île, à la suite de son réchauffement, avec des vents qui convergent vers elle dans un premier temps, puis qui tournent autour d’elle dans le sens dépressionnaire sous l’effet de la force de Coriolis. La nuit, c’est l’inverse qui se passe, avec un anticyclone thermique sur l’île en raison de son refroidissement. De même que le long d’une côte ordinaire, la brise de terre sera moins forte et moins influencée par la force de Coriolis en raison du frottement. Si l’île est assez grande, sa partie centrale ne sera plus affectée par les brises de mer et les amplitudes thermiques diurnes peuvent être conséquentes, surtout si le sol et le relief s’y prêtent. L’activité orageuse sera alors concentrée sur l’après-midi et le soir, alors qu’autour de l’île, cette activité orageuse se répartit sur toutes les heures du jour et de la nuit, avec un léger maximum tôt le matin (en raison du léger refroidissement de la très haute atmosphère, qui sur l’océan peut toutefois créer une différence supérieure à celle de l’amplitude thermique diurne dans les basses couches). En réalité cependant, rares sont les îles qui présentent un profil aussi idéalisé. Souvent les côtes sont irrégulières, le relief accidenté et les systèmes de brises de terre et de mer, fort complexes. En plus, ces vents locaux se combinent à un vent général, constant ou non, qui compliquent encore la situation. Il en découle que bien souvent, une partie de l’île est plus maritime que l’autre. À l’Île Maurice, par exemple, les alizés de sud-est sont tellement constants que les systèmes de brise de terre et de mer ne jouent qu’un rôle très secondaire. À l’aéroport de Plaisance, situé au sud-est de l’île, le vent souffle presque constamment de la mer, de sud-est à est, avec un air assez humide et de nombreux cumulus, dont certains deviennent des cumulonimbus. Ce n’est qu’occasionnellement, lors d’un fléchissement des alizés, que la brise de terre parvient à s’imposer pendant quelques heures de la nuit, avec un léger vent de nord-ouest. Plus loin à l’intérieur des terres, ces alizés buttent contre de petites montagnes (environ 800 mètres d’altitudes), ce qui renforce les courants ascendants et provoque un maximum d’instabilité sur le centre de l’île (« il pleut tout le temps à Curepipe », disent les Mauriciens). Sur l’ouest de l’île (du côté de Flic en Flac) règne un climat plus sec et aussi légèrement plus chaud en journée, car les alizés viennent cette fois-ci de l’intérieur de l’île et empêchent cette fois-ci la brise de mer de souffler en journée. En plus, un léger effet de foehn (base des nuages très basse sur l’est de l’île et fortes précipitations au centre) renforce encore cette augmentation de température (différence de 2 à 3°C entre l’est et l’ouest en journée). Toutefois ce foehn n’a absolument rien à voir avec celui des Alpes, des Rocheuses ou celui observé en Nouvelle Zélande. Les cumulus continuent à se développer même sur l’ouest de l’île, avec une base cependant plus élevée, et les cumulonimbus restent parfaitement possibles, même s’ils sont moins nombreux. De plus, les cyclones tropicaux, quand ils se produisent, affectent toute l’île avec d’énormes précipitations et des rafales de vent qui peuvent localement se renforcer outre mesure en raison de la complexité du relief. Comme vous le voyez, chaque île présente sa particularité, et il faudrait des explications « taillées sur mesure » en fonction des facteurs géographiques de chacune des îles pour en comprendre le climat. On peut néanmoins dire qu’une île perdue au milieu de l’océan ne présentera jamais d’extrêmes thermiques impressionnants. À Maurice (Océan Indien – latitude tropicale – hémisphère sud), la température ne dépassera pour ainsi dire jamais 35°C. À Tristan Da Cunha (Océan Atlantique – latitude moyenne – hémisphère sud), les jours d’été comme les jours de gel sont presque exclus. Les îles subpolaires restent épargnées du grand froid tant qu’une banquise ne se forme pas. Il en va tout autrement des îles situées non loin d’un grand continent ou dans une mer intérieure. J’ai déjà cité le cas de Sable Island et des Îles Kouriles pour le froid. Pour ce qui concerne la chaleur, des îles mêmes petites en Méditerranée peuvent présenter d’énormes excès. La raison en est la proximité du continent africain, avec le Sahara, et des vents qui en sont issus (de type « sirocco »). Ici aussi, quelques explications s’imposent. En effet, pendant la saison estivale, il arrive que des vents brûlants se mettent à souffler vers les côtes en Égypte, en Lybie, en Tunisie ou en Algérie. Ces vents, une fois qu’ils abordent la mer, se refroidissent assez vite par le bas pour prendre des températures proches de celle des eaux de la Méditerranée (environ 3 à 4°C en plus). Ce faisant, ils se chargent d’humidité. Seulement, vu les relativement courtes distances, cet air ne se rafraîchit que sur une mince couche, de quelques centaines de mètres d’épaisseur. Au-dessus se trouve une forte inversion, avec l’air brûlant du désert au-dessus. Il se forme donc une sorte de couvercle, qui fait que les deux masses d’air ne se mélangent pas, l’une restant humide et collant aux eaux de la Méditerranée, l’autre restant sèche et encore presque aussi chaude qu’au-dessus du désert. Classiquement, on observe près de 30°C juste au-dessus de la Méditerranée. Une légère turbulence fait que l’air se refroidit adiabatiquement jusqu’à 300 mètres, où il fait 27°C et où le point de saturation est parfois atteint avec formation de stratus ou de stratus fractus. À peine plus haut, vers 400 mètres se trouve le « nez » de l’inversion, avec 38°C. Puis la température décroit à nouveau, avec des valeurs restant toujours très élevées au niveau 850 mb, où il fait 26 ou 27°C. Une telle masse d’air, dès qu’elle aborde une île ensoleillée au sol chaud, se réchauffe en un clin d’œil vu la faible épaisseur de l’air « rafraîchi ». En outre, si l’île présente du relief, cette couche d’air humide et plus frais va être carrément arrêtée sur le versant sud de l’île, avec un pseudo-foehn du côté nord. En continuant toujours avec le même exemple, et en imaginant une île avec des collines allant jusqu’à 700 mètres d’altitude, il se produira la chose suivante : la mince couche d’air humide et plus frais butera contre l’île et, comme elle est relativement plus lourde, ne réussira pas à passer au-dessus du relief. L’air à 38°C, situé à 400 mètres d’altitude, y arrivera par contre. Il se refroidira adiabatiquement jusqu’à 35°C à 700 mètres. Puis, en rechutant de l’autre côté du relief, cet air reprendra, toujours adiabatiquement, ses 38°C à 400 mètres. Seulement, par la dynamique des pentes, cet air continuera à chuter et à se réchauffer adiabatiquement jusqu’à atteindre la côte opposée, avec une température de 42°C ! En plus, un tel pseudo-foehn empêchera en grande partie le refroidissement nocturne, avec des minima largement supérieurs à 30°C. En atteignant la mer, cet air se refroidira à nouveau par le bas pour retrouver ses 30°C à quelques dizaines de kilomètres au nord de l’île. C’est ainsi que des îles méditerranéennes même petites connaissent régulièrement des températures égales ou supérieures à 40°C en été. C’est le cas notamment de la Crète, de Malte et même des petites îles près de la Sicile, comme Stromboli (en partie influencée par la Sicile elle-même). Des îles plus grandes, comme la Sicile ou la Sardaigne, peuvent même dépasser les 45°C. Des phénomènes similaires s’observent également aux Îles Canaries, en raison des mêmes vents issus du désert et ne traversant qu’une petite portion de mer. Madère, par contre, est déjà situé plus loin et est grandement à l’abri de tels phénomène caniculaires, en raison de l’épaisseur plus grande de l’air refroidi par le bas. Les Açores, quant à elles, peuvent se ranger parmi les îles perdues au milieu de l’Océan. Toutes les masses d’air qui y arrivent sont maritimes sur toute leur épaisseur. Des excès thermiques y sont donc exclus. Bien d’autres cas particuliers restent à décrire dans le cadre du climat des îles et des régions côtières, et il est malheureusement impossible d’être complet dans ce genre d’article. Néanmoins, j’espère avoir réussi à vous donner une idée aussi précise que possible du climat de lieux qui sont, pour bon nombre d’entre vous, des lieux de prédilections pour les vacances. Cumulonimbus Source : www.meteorologic.net pour les données chiffrées.
  9. Bonjour à tous, Il y tout juste cinquante ans, en 1959, se produisit le plus bel été que la Belgique n’ait jamais connu. Il n’aura certes pas battu des records de chaleur (une seule vague de chaleur significative au début du mois de juillet), mais des records de beau temps et, pour être plus précis, des records d’insolation. En ce sens, l’été 1959 n’a rien à voir avec les étés caniculaires comme 1947, 1976 ou 2003. On peut par contre le considérer comme étant le champion du beau temps agréable. Déjà le mois de mai annonce la couleur. Les valeurs de l’insolation sont partout très nettement au-dessus des normales, avec notamment 257h15 à Uccle (normale = 199h20). Ailleurs dans le pays, les valeurs sont similaires, avec 255h05 à Ostende (normale = 227h10) et 233h25 à Botrange (normale = env. 186h). Les précipitations sont également très déficitaires, avec seulement 10,2 mm à Uccle. Dans les Polders, il tombe encore moins d’eau, tandis que l’Entre-Sambre-Et-Meuse est la zone la plus « humide » avec 40 mm environ. Le temps a été ensoleillé dès le début du mois, mais d’abord froid sous l’influence de courants polaires influencés par des hautes pressions. Pendant tout le restant du mois, les anticyclones se sont postés au nord de nos régions, d’abord sur la Scandinavie, puis sur l’Océan au nord de l’Écosse. Sur les cartes d’altitude, on remarque une remontée anormalement forte des cellules anticycloniques chaudes, avec un front polaire rejeté loin au nord. Il en a résulté une quasi-constance des vents de nord-est, avec un temps généralement très doux en journée et un peu frais la nuit. La période la plus chaude s’est située entre le 9 et le 12 avec des températures généralement comprises entre 25 et 28°C. Deux de ces quatre jours ont été également chauds au littoral, tandis que les Hautes Fagnes ont connu des valeurs de 21 à 24°C. Le reste du mois a connu une alternance de périodes douces et de périodes temporairement plus nuageuses et plus fraîches, avec peu ou pas de précipitations. En juin, le temps est plus ensoleillé encore, avec 280h10 d’insolation à Uccle (normale = 201h55). C’est une valeur exceptionnelle. Seul le mois de juin 1976 fera encore un peu mieux, avec 305h50. Ailleurs dans le pays, en ce mois de juin 1959, les valeurs sont tout aussi remarquables, avec 292h25 à Ostende (normale = 230h10), 296h15 dans le nord du pays à Oorderen (normale = env. 210h) et encore 240h35 à Botrange (normale = env. 201h). La situation reste anticyclonique, surtout pendant la première moitié du mois, avec un anticyclone des Açores qui tente de s’unir avec des hautes pressions situées sur la Russie. En deuxième partie du mois, les anticyclones deviennent moins prégnants, mais de l’air assez chaud et sec continue à stagner sur nos régions. Seule la fin du mois est plus perturbée et plus fraîche. Les précipitations ont été à nouveau déficitaires et les températures ont été on ne peut plus agréables. Aucune canicule à signaler. Les températures oscillaient le plus souvent entre 20 et 25°C en Basse et Moyenne Belgique, avec parfois des pointes comprises entre 25 et 30°C. La barre des 30°C n’a toutefois été dépassée pratiquement nulle part. Au littoral, en raison des brises de mer, il a fait plus frais avec des maxima plutôt compris entre 15 et 20°C. Dans les Hautes Fagnes, les températures ont été plus variables, avec des périodes froides alternant avec des périodes assez douces, comportant des maxima jusqu’à 24°C. Le vent quant à lui, se partage assez équitablement les secteurs nord-est et sud-ouest. Après deux mois ensoleillés, en voici un troisième, juillet ! Cette fois-ci, le record est battu à Uccle avec 314h25 d’insolation (normale = 195h20). Il faudra attendre juillet 2006 pour trouver une valeur proche, en l’occurrence 308h40. Avant cela, juillet 1911 a connu près de 313 heures de soleil. Ailleurs dans le pays, juillet 1959 a été tout aussi remarquable, avec 308h55 de soleil au littoral (normale 222h35) et 278h40 dans les Hautes Fagnes (normale = env. 189h). La cause est toujours à rechercher dans la quasi-absence de circulation zonale à nos latitudes, avec une prédominance anticyclonique et le rejet du front polaire à des latitudes souvent très élevées. Entre le 7 et le 11 du mois se dessine une brève mais très intense vague de chaleur avec, le 9, des maxima supérieurs à 35°C en de nombreux endroits. Par exemple Deurne affiche 36,2°C, Chièvres, 36,1°C et Beitem, 36,0°C. À Liège-Monsin, on note 38,4°C tandis que Gerdingen-Bree, en Campine, arrive à 37,5°C. Cette chaleur est principalement due à une remontée d’air tropical continental, avec au niveau 850mb des températures de 18°C environ. Cela restera le seul épisode de chaleur éprouvante au cours de cet été 1959. Le reste du mois de juillet, une petite brise soufflant souvent de nord ou de nord-est tempère nettement la chaleur (mais pas l’insolation). Une position moyenne de l’anticyclone sur l’océan, avec juste des crêtes vers nos régions nous en donne l’explication. À partir du 18, une ceinture anticyclonique plus nette, au nord de nos régions, s’étendant de l’océan à la Scandinavie, nous place dans un bon courant général de nord-est. La fin du mois devient plus perturbée en raison d’une goutte froide se déplaçant lentement de l’Irlande vers nos régions en passant par l’Angleterre. Il en résulte des précipitations certes déficitaires dans l’ensemble, mais sans qu’on puisse vraiment parler de sécheresse, à l’exception de la Gaume. Le mois d’août est un peu moins ensoleillé, mais reste légèrement au-dessus des normes avec 217h40 à Uccle (normale = 188h10). À Ostende par contre, c’est un mois hyper ensoleillé qui s’ajoute aux autres, avec 264h30 d’insolation (normale = 210h50). Saint-Hubert se défend bien aussi, avec 243h40 (normale = 193h50). C’est la première moitié du mois, surtout, qui est plus perturbée avec un anticyclone qui reste résolument sur l’océan, à l’ouest de nos régions. Mais l’absence d’air froid en altitude nous maintient dans un régime en moyenne assez chaud, avec même des températures de 25 à 30°C pendant quelques jours, grâce à une crête anticyclonique passant au nord de nos régions, avec des vents de nord-est et un dessèchement temporaire de l’atmosphère. À partir du 15, le temps redeviendra plus franchement anticyclonique, avec du soleil et des températures agréables, souvent entre 20 et 25°C et parfois entre 25 et 30°C. Le littoral partage mieux cette douceur désormais, avec 21 à 22°C, et l’une ou l’autre pointe jusqu’à 30°C (maximum de 30,2°C le 20 à Ostende). À nouveau, les précipitations sont déficitaires, ce qui fait qu’on peut désormais parler d’une certaine sécheresse dans tout le pays. Septembre : on croit que l’été est fini, mais l’apothéose reste à venir. On se trouve devant le mois le plus ensoleillé de tous les temps, avec 286h55 d’insolation à Uccle (normale = 153h50), ce qui représente environ 80% de la durée astronomique possible. C’est la plus haute proportion jamais enregistrée. Même le magnifique mois d’avril 2007 ne fera pas aussi bien ! Ailleurs dans le pays, les valeurs sont extrêmes aussi, avec 287h45 à Saint-Hubert (normale = 152h20), 285h05 à Botrange (normale = env. 142h) et 283h50 à Ostende (normale = 169h10). Nulle part dans le pays, la durée d’insolation n’est inférieure à 270h. Avec cela, les températures restent toujours aussi agréables, souvent entre 20 et 25°C et parfois jusqu’à 30°C ou un peu plus les 11 et 12. Seulement pour un mois de septembre, la constance de telles valeurs devient exceptionnelle aussi. Les nuits par contre commencent à devenir nettement plus froides, surtout aux endroits exposés, où les minima sont souvent inférieurs à 5°C. Quant aux pluies, elles se manifestent surtout par leur absence. C’est un mois extrêmement sec, avec des cotes udométriques inférieures à 5 mm en de nombreux endroits. Le pluviomètre d’Uccle, par exemple, n’a reçu que 4,7 mm !! Cette fois-ci, la sécheresse commence à poser pas mal de problèmes dans le pays. En outre, on a observé à Uccle une période de 30 jours consécutifs sans pluie, du 22 août au 20 septembre inclus. Là par contre, le printemps 2007 fera mieux, avec 36 jours de sécheresse, du 31 mars au 5 mai inclus. La cause de cet été 1959 prolongé reste toujours dans la présence d’anticyclones, le plus souvent au voisinage de nos régions. Même si l’on n’a vu que peu d’omégas ou de « high over low » bien dessinés au cours de cette saison, on peut toutefois parler de blocage quasi absolu avec un rejet presque systématique des courants perturbés zonaux vers le nord. Et voilà octobre et ça continue encore ! On observe encore partout des valeurs d’insolation particulièrement élevées pour la saison, avec 187h25 à Uccle (normale = 113h00). À Saint-Hubert, cette valeur est de 189h40 (normale = 108h30) tandis que Botrange a observé 188h05 de soleil (normale = env. 107h). Comme cela arrive parfois en automne, la côte a fait un tout petit peu moins bien, avec 179h35 (normale 120h55). C’est surtout la première décade qui a contribué à ces hautes valeurs, avec un ensoleillement presque maximum et un véritable retour de l’été ou plutôt, une persistance de l’été qui ne nous a encore jamais quitté. Du 1 au 10, les maxima sont quasiment constamment supérieurs à 20°C dans presque tout le pays, avec des valeurs remarquables notamment entre le 1 et le 3 et le 7. Voici quelques exemples : 26,8°C le 3 à Eeklo, 25,8°C le 2 à Beitem, 24,4°C le 7 à Ostende. D’énormes écarts entre le jour et la nuit, parfois supérieurs à 20°C, ont également été observés aux endroits exposés. Ce fut le cas entre autres à Chièvres (–1,2°C/24,2°C le 1), Deurne (–1,0°C/19,5°C le 6), Kleine Brogel (–1,9°C/21,9°C le 9) et ce ne sont là que quelques exemples. La mi-octobre connaît une nouvelle série de journées ensoleillées avec des maxima de près de 20°C dans la plupart des régions, avant que l’automne ne s’installe le 19 avec un vent de sud-ouest, encore une certaine douceur mais des nuages et de la pluie. Cet épisode pluvieux rattrapera presque le déficit pluviométrique du mois. Une fin de mois plus froide donnera même un premier aperçu de l’hiver dans les Hautes Fagnes, avec des chutes de neige. Jusqu’au 10 du mois persiste un blocage avec courants du sud, hautes pressions à l’est et basses pressions à l’ouest. Ensuite, après un bref épisode perturbé, un nouvel anticyclone, originaire de l’Espagne, remonte vers la Scandinavie. Mais dès le 19, le blocage s’effondre et c’est la fin du plus bel été du siècle et même de la période de 1887 à 2009, depuis que l’on prend des relevés héliographiques. Cumulonimbus Sources : IRM - bulletins climatologiques - bulletins synoptiques - aperçu climatique des Hautes Fagnes - revues « Ciel et Terre » Wetterzentrale - NCEP Reanalysis 500 hPa und Bodendruck - NCEP Reanalysis 850 hPa Temperatur N. B. - Les données d’insolation et les normales reprises ici sont celles de l’héliographe classique. Très récemment, une instrumentation plus précise et plus sensible a été placée à Uccle, avec des normales désormais légèrement supérieures. - Lorsque les normales d’insolation sont précédées du mot « environ », cela signifie que les normales ne proviennent pas de la même station que les valeurs de 1959, mais d’une station proche.
  10. cumulonimbus

    Dossier sur la ''possible'' tornade de Fraipont le 22

    Un grand merci pour ces témoignages et surtout pour les photos parlantes du "nuage mur" (wall cloud). Cb
  11. cumulonimbus

    Mesures d'insolation

    Merci beaucoup. Cb
  12. cumulonimbus

    Mesures d'insolation

    Bonjour à tous, J'ai une petite question. J'ai remarqué que les normes au niveau des mesures d'insolation ont été modifiées. Quelqu'un en sait-il un peu plus à ce propos ? Cb
  13. cumulonimbus

    Et de 7 !!!!!!

    Et voici les données de précipitations d'Uccle en 1920-1921. Octobre 1920 : 14,7 mm Novembre 1920 : 28,6 mm Décembre 1920 : 61,3 mm (les seuls normaux) Janvier 1921 : 77,3 mm (les seuls normaux) Février 1921 : 9,5 mm Mars 1921 : 38,9 mm Avril 1921 : 33,4 mm Mai 1921 : 18,1 mm Juin 1921 : 17,1 mm Juillet 1921 : 5,9 mm (avec une canicule de tous les diables) Août 1921 : 19,9 mm Septembre 1921 : 26,2 mm (heureusement que ça existait déjà à l'époque) Cb Source : statistiques MB
  14. Étude très intéressante, comme toujours. Cumulonimbus
  15. cumulonimbus

    L’année sans été 1816

    « L’été de cette année est peut être l’un des plus pourris de tous les temps, il se termine avec un déficit de plus de 3°C par rapport aux normales ! En Belgique, il est l’été l’un des plus froids jamais enregistré. En réalité, c’est même toute l’année 1816 qui aura été ratée : un hiver humide et doux, un printemps très froid et un été carrément automnal, avec même des jours de gelées ! La cause est sans doute l’énorme éruption du mont Tambora en Indonésie, qui rejeta des centaines de millions de mètres cubes de cendres, de gaz et de magma dans l’atmosphère. Ce cocktail éruptif envoyé dans la haute atmosphère diminua la luminosité du soleil pendant plusieurs années. » (Hubert Maldague sur MB) D’autres sources parlent encore de chutes de neige à Bruxelles en début juin, début juillet et fin août. C’est en juin 1816 que Mary Shelley écrivit Frankenstein, dans une ambiance glauque qui correspond exactement au climat froid, humide et sombre qui règnait en Suisse cette année-là. En outre, on parle aussi de récoltes dévastées et de famines. Que nous en disent les chiffres ? À Bruxelles, dans ces années-là, les températures ont été successivement mesurées par le Baron de Poederlé, l’Abbé Mann et Monsieur Kickx, père. Ces données ont été homogénéisées par la suite par ECA&D. Un cross-check de ces données me permet d’affirmer que ces températures ne sont absolument pas fantaisistes, même s’il est impossible de les reconstituer vraiment au degré près. Mais si l’on prend une marge de tolérance de 1 à 1,5°C, ces températures me paraissent tout à fait fiables. Qu’est ce que cela donne donc pour l’été 1816 ? Pour Bruxelles, la moyenne des minima et des maxima a été de 8,4°C/17,4°C en juin, de 10,3°C/19,3°C en juillet et de 10,0°C/18,7°C en août. C’est froid, mais moins extrême que l’on croyait. Cet été pourrait être comparé avec l’été pourri de 1956, où ces valeurs ont été, respectivement, de 9,5°C/16,3°C, 13,5°C/21,0°C et 11,1°C/18,5°C (ramené à l’abri fermé). Ce qui est frappant, par contre, c’est la constance du froid au cours des 3 mois de l’été 1816, alors qu’en 1956, au moins un mois a été plus ou moins potable. C’est vrai aussi pour les autres étés pourris du 20e siècle, où soit juin, soit juillet, soit août a été un peu moins mauvais. À partir des années 1990, les étés « pourris » ne comportaient plus qu’un mois vraiment mauvais (juillet 2000, août 2006). Du point de vue des extrêmes, on observe en juin 1816 un minimum de 4,7°C le 6, tandis que le maximum le plus bas a été de 10,6°C le 9. Cette dernière valeur peut être considérée comme extrêmement basse pour un mois de juin, toutefois les chutes de neiges, décrites dans certains témoignages, me semblent exclues. C’est encore plus vrai en juillet et en août, où aucune valeur proche du gel n’a été observée (minimum absolu de 8,7°C en juillet et de 8,3°C en août). Ce qui frappe, par contre, c’est la quantité de maxima inférieurs à 15°C en juin (10 jours). En juillet et en août, les maxima oscillent presque constamment entre 15 et 20°C. En outre, seuls deux jours d’été ont été observés au cours de l’ensemble des 3 mois. En tenant compte des aléas des anciennes mesures, il est possible qu’il y ait un 3e jour d’été quelque part (valeur brute entre 24 et 25°C qui pourrait donner 25°C actuellement), mais certainement pas plus. Le 21 juillet (pas encore fête nationale dans une Belgique qui n’existait pas) a été le jour le plus chaud avec 26,5°C. Et qu’en est-il du temps qu’il faisait ? Hélas pour Bruxelles, il n’existe aucune observation attestée d’autres paramètres, par contre des observations assez précises existent pour Haarlem aux Pays-Bas. Elles permettent de se faire une bonne idée du temps qui faisait. Du 1 au 11 juin, on a observé des courants polaires maritimes de nord-ouest, attestés par la direction prédominante du vent, les températures et le type de temps, souvent nuageux avec tantôt de la pluie continue, tantôt des averses, beaucoup de vent, des vents de tempête le 4 juin et de la grêle le 6 juin. En outre, il a fait particulièrement froid du 7 au 9 juin avec des maxima de 11°C environ et un temps généralement couvert et parfois pluvieux. Après un bref épisode de beau temps par vent d’est, les courants polaires maritimes nous reviennent jusqu’à la fin du mois, un rien moins froids mais toujours avec un cortège de nuages, de vent et parfois de pluie. Le mois de juillet apparaît comme un mois particulièrement pluvieux avec des courants zonaux et, parfois, une dépression qui passe au sud de nos régions, avec temporairement une petite composante est dans le vent et toujours beaucoup de pluie. Le bref épisode chaud des 20 et 21 juillet n’est même pas lié à du beau temps, mais à du temps nuageux et venteux, avec un vent tournant du sud-est au sud-ouest. À la fin du mois, on observe une nouvelle invasion marquée de courants maritimes d’origine polaire. Le mois d’août se caractérise par des courants prédominants de sud-ouest pendant la première moitié, et de nord-ouest durant la deuxième moitié. Cela se remarque par ailleurs aux températures maximales de Bruxelles, d’abord comprises entre 17 et 24°C, puis comprises entre 15 et 20°C. Durant tout ce mois, pas une seule belle journée à part entière n’est attestée. Il pleut très souvent, on observe beaucoup de vent, avec même une tempête le 17. Cela revient à dire que l’été a été réellement complètement pourri. Il ressemble très fort à l’été 1956, comme l’attestent également les séries homogénéisées de De Bilt. Les moyennes ramenées à cette station sont de 12,4°C en juin, 15,3°C en juillet et 14,5°C en août. C’est environ 2°C en-dessous des normes saisonnières. Les 3 mois réunis font 14,1°C. En 1956, cette moyenne a été de 14,4°C. Quelques étés ont été encore plus froids que 1816, comme 1725 et 1805. Ceci revient à dire que l’année 1816 mérite bien son nom d’année sans été. Toutefois les phénomènes de gel et de neige en plaine sont une légende, en Europe tout au moins. Cumulonimbus Sources : KNMI, ECA&D, IRM, littérature scientifique A. Quételet, MétéoBelgique (Hubert Maldague)
  16. cumulonimbus

    Tornade du 20 septembre 1982 à Léglise

    Bonjour Windstorm (et à tous), Après plusieurs semaines très chargées sur un plan professionnel, j’ai enfin pu bénéficier de trois jours de repos « bien mérité », où j’ai à nouveau eu le temps de me consacrer à la météorologie. Ici, j’essaierai de te donner quelques informations complémentaires qui t’aideront peut-être à mieux comprendre ce qui s’est passé le jour de la tornade de Léglise, le 20 septembre 1982. Tout d’abord, quelques mots sur le patron atmosphérique général de ce jour et des jours qui ont précédé. À partir du 14 septembre, notre pays a bénéficié de courants continentaux devenant rapidement chauds, sous l’impulsion de hautes pressions qui se sont formées sur le continent, à l’est de nos régions. Le vent soufflait faiblement, principalement d’est à sud, avec une brume sèche et des cumulus ne dépassant pas le stade humilis. Les températures au sol oscillent le plus souvent entre 26 et 28°C (ce qui est beaucoup pour la saison) tandis que les sondages d’Uccle révèlent une légère inversion de subsidence, située généralement entre 1500 et 2000 mètres d’altitude. À partir du 18 septembre, la pression diminue légèrement et l’inversion de subsidence disparaît. Très rapidement, l’air se déstabilise et, tandis que les températures restent stables au niveau du sol, elles baissent rapidement à 3000 mètres d’altitude, passant de 6 à 7°C en début de période à 0°C durant la nuit du 18 au 19. Inutile de préciser qu’on se trouve là dans une situation très instable, qui se matérialise par une première série d’orages localisés mais très violents durant l’après-midi du 18, avec par exemple 52 mm d’eau au pluviomètre de Zaventem (mais 0 mm à Uccle, à seulement une quinzaine de kilomètres). Le 19 septembre, on passe progressivement de l’air continental à de l’air tropical maritime, avec un flux provenant de sud à sud-ouest à tous les niveaux. La température gagne encore un petit degré en surface, avec des valeurs de 28 à 29°C, tandis qu’en altitude, la température remonte un peu aussi (2°C à 3000 mètres d’altitude). On reste donc dans une situation potentiellement instable, avec formation de cumulus congestus qui n’atteignent tout juste pas le stade de cumulonimbus. Pendant ce temps, une ligne d’orages préfrontaux se forme sur la France et sépare l’air tropical maritime de l’air maritime un peu plus frais. Le vrai front froid, quant à lui, se trouve au large et ondule en coupant les Îles Britanniques en deux. Le 20 septembre, l’on se retrouve, en Belgique aussi, à l’arrière de ces orages préfrontaux qui, en passant la nuit, ont généré quelques phénomènes orageux, plus significatifs sur l’ouest et le sud de la Belgique. En journée, une mince couche d’air maritime se trouve coincée en-dessous de l’air tropical maritime. En d’autres termes, nous assistons à une configuration stable dans les basses couches et instable au-dessus, le tout séparé par une quasi-inversion (isothermie sur plusieurs centaines de mètres). Cela se remarque nettement dans les températures maximales, qui ne dépassent plus 22 à 23°C dans la plupart des régions (ce qui est encore très doux pour la saison). En outre, le ciel est souvent très nuageux avec des cirrostratus et des altostratus, auxquels se mêlent des altocumulus dont certains prennent des formes de castellanus. On voit à cela aussi que l’instabilité se cantonne aux moyennes et hautes couches de l’atmosphère. Vers le milieu de la journée, les basses couches se déstabilisent à leur tour, sans pour autant arriver à vaincre la couche d’isothermie. Il se forme alors juste des cumulus humilis à sommets très aplatis juste en-dessous de cette couche stable, et nettement en-dessous des nuages précités. Puis vers le milieu de l’après-midi, tout se déstabilise, probablement en raison de phénomènes dynamiques, les cumulus deviennent congestus avant de former des cumulonimbus dont l’un comportera la tornade de Léglise. Toutefois même après cet épisode orageux, l’air reste relativement doux. Le véritable front froid ne passera que le lendemain (21 septembre) dans le courant de l’après-midi, avec des nimbostratus et une pluie modérée, avant une importante chute des températures sous un ciel nocturne devenu serein. Pour en revenir à ce qui s’est passé le 20 septembre, une analyse plus approfondie des températures (observations synoptiques trihoraires) confirme la théorie de Maddox sur les discontinuités thermiques entre les zones à éclaircies et les zones plus nuageuses, pouvant constituer des « triggers » pour la convection. En effet, il existait ce jour des zones plus « fraîches » sous les altostratus épais, distillant un peu de pluie (17 à 18°C), et des zones plus « chaudes » dans les petites éclaircies avec cirrus et altocumulus (22 à 23°C). Là, des cumulus se sont aussitôt formés et il est probable que cette disparité dans les températures ait formé de petites zones de convergence ayant favorisé et renforcé les orages. Toutefois, l’essentiel de l’instabilité aurait été liée à des phénomènes dynamiques en altitude, comme lors des tornades d’hiver (voir infra). Extraits des sondages par ballon faits à Uccle 20 septembre 1982 à 00 heures (pression, altitude, température, humidité et vent) .1001mb...100m..21°C..64%..SSW...4noeuds ..850mb..1490m..14°C..62%..SSW..26noeuds ..700mb..3100m...2°C..89%...SW..24noeuds ..500mb..5740m.-13°C..42%...SW..28noeuds ..300mb..9410m.-43°C........SW..40noeuds 20 septembre 1982 à 12 heures (pression, altitude, température, humidité et vent) ..998mb...100m..20°C..68%....S..12noeuds ..958mb...450m..17°C..80%..SSW..18noeuds ..920mb...800m..17°C..72%..SSW..24noeuds ..850mb..1470m..12°C..85%..SSW..32noeuds ..700mb..3060m...2°C..76%..SSW..29noeuds ..560mb..4820m.-10°C..15%..SSW..31noeuds ..500mb..5690m.-16°C..38%..SSW..34noeuds ..300mb..9350m.-42°C.......SSW..50noeuds 21 septembre 1982 à 00 heures (pression, altitude, température, humidité et vent) .1007mb...100m..16°C..90%..SSW..15noeuds ..850mb..1530m...9°C..81%..WSW..34noeuds ..700mb..3110m...0°C..59%..WSW..43noeuds ..500mb..5740m.-14°C..12%..WSW..34noeuds ..300mb..9410m.-42°C........NW..29noeuds On notera que dans le sondage d’Uccle du 20 septembre à 12 heures, donc à l’avant des orages, on n’observe pas de wind shear significative, mais un écoulement presque laminaire de l’air. Dans le sondage qui suit (donc à l’arrière des orages), l’air n’est que légèrement plus frais jusqu’à une altitude de 4000 mètres environ. Ceci me rappelle quelque peu les tornades du 1er octobre 2006, qui étaient d’un type plutôt hivernal, avec l’aspiration au niveau du jet-stream comme l’un des moteurs de l’instabilité, avec seulement un rôle secondaire pour la convection thermique et les phénomènes de convergence et/ou de wind shear dans les plus basses couches de l’atmosphère. Des études plus approfondies devraient évidemment être menées pour déterminer les causes exactes de la violence de la tornade du 20 septembre 1982 à Léglise. En tout cas, a priori, elle me semble atypique et assez éloignée des tornades des 24 et 25 juin 1967 qui elles, ont un mode de formation plus classique (spanish plume) avec wind shear, inversion fragile, front sec à moyenne altitude et tout le tralala. Cumulonimbus Source des données chiffrées : IRM
  17. cumulonimbus

    Vendredi 10 avril 2009

    Cette température ne se classe pas mal parmi les températures les plus élevées de Kleine Brogel durant la 2e décade d'avril depuis 1954. Elle arrive en fait en 5e position, après les 30,7°C du 16/04/07, les 30,0°C du 15/04/07, les 29,4°C du 20/04/68 et les 28,9°C du 14/04/07. Cette 5e position est partagée avec les 27,0°C du 20/04/96. Il convient toutefois de signaler qu'un abattage d'arbres est intervenu en 1992 à Kleine Brogel, ce qui a eu comme effet d'amplifier quelque peu les extrêmes. Si la station avait eu les mêmes conditions environnementales dès le début, il est probable que les 26,3°C du 19/04/88 auraient donnés plus de 27°C. En outre, les températures extrêmes d'avril 1968 auraient alors été très proches de celles d'avril 2007, ce qui est d'ailleurs le cas dans bon nombre d'autres stations. Cb
  18. cumulonimbus

    Vendredi 10 avril 2009

    Bonjour à tous, Vendredi dernier, le 10 avril, des températures remarquables ont été observées à plusieurs endroits du pays. Ainsi, le maximum a atteint 23,5°C à Uccle et à Bierset, 23,8°C à Zaventem, 25,6°C à Schaffen (près de Diest) et 26,6°C à Kleine Brogel. La côte belge a connu des valeurs proches de 22°C, ce qui peut être considéré comme exceptionnel aussi. À signaler également que Kleine Brogel a déjà connu un jour d'été, ce mois-ci, à la date du 3 (25,2°C). Des jours d'été sont très rares en Belgique durant la première décade d'avril. Il faut remonter à 1985 pour trouver quelque chose de similaire. Ainsi, le 4 avril de cette année-là, plusieurs postes au Limbourg ont connu un jour d'été. Ce fut le cas, notamment, à Lanaken (25,4°C), Kleine Brogel (25,2°C) et Meeuwen (25,0°C). Uccle n'a pas été tellement loin non plus d'un jour d'été, avec 24,3°C. Avant cela, en 1946 et en 1969, il n'est pas exclu que la barre des 25°C ait été localement atteinte aux endroits privilégiés lors de la première décade d'avril. Le 4 avril 1946, Rochefort a noté 24,7°C tandis que Denée-Maredsous est montée jusqu'à 24,5°C et Gerdingen-Bree (Limbourg), jusqu'à 24,0°C. En 1969, Kleine Brogel est montée jusqu'à 24,7°C et Bierset, jusqu'à 24,0°C le 9 avril. En 1968, un jour d'été s'est peut-être produit, ici et là, même au mois de mars. Kleine Brogel n'en a pas été loin avec 24,8°C tandis que Bierset notait 24,4°C le 29 mars 1968. Toutefois les 26,6°C de Kleine Brogel de vendredi dernier sont sans doute la plus haute température jamais relevée en Belgique durant une première décade d'avril. Durant la deuxième décade d'avril, les jours d'été sont déjà plus fréquents. On en a noté, entre autres, en 1949, 1968, 2003 et 2007. Des jours de chaleur ont également déjà été observés. On se souviendra des 30,4°C de Stabroek (nord d'Anvers), des 30,1°C de Koersel (Limbourg) et des 30,0°C de Kleine Brogel du 15 avril 2007. Le lendemain, on observera 30,2°C à Stabroek et 30,7°C à Kleine Brogel. Cette dernière température est sans doute la plus élevée jamais observée en Belgique en avril, battant de peu les 30,6°C observés à Rochefort le 17 avril 1949. En 1968, les 30°C ont également été dépassés (30,2°C) à Kleine Brogel, mais durant la troisième décade. Pour ce qui concerne Uccle, les 23,5°C de vendredi dernier arrivent en deuxième position sur une période de plus de 40 ans, après les 24,3°C du 4 avril 1985 et devant les 23,1°C du 8 avril 1969. Cumulonimbus Source : IRM
  19. cumulonimbus

    Phénomènes climatiques en direct

    Le refroidissement éolien a évidemment un effet sur les objets environnants, à condition que leur température de départ soit différente de celle de l'air. En effet, le vent favorise tant le gain que la perte de chaleur, ce qui fait que l'objet, par temps turbulent, prendra plus rapidement une température proche de l'air que par temps calme (pour autant qu'il n'y ait pas d'autres facteurs en jeu). Il me semble d'ailleurs qu'à l'IRM, des expériences ont été menées sur une boule à 37°C, de diamètre X qu'on laissait X temps à l'air libre pour savoir quelle température elle aurait après cet exposition à l'air libre. Je ne connais hélas plus les tenants et aboutissants de cette expérience. Cb
  20. cumulonimbus

    Rectificatif

    Malheureusement cette valeur de -19,4°C, qui a été transmise dans les synoptiques, est inexacte. La valeur réelle relevée à Beitem, et confirmée dans les relevés climatologiques, est de -9,6°C. Cette valeur est par ailleurs proche d'autres stations voisines de Beitem, dont Ypres qui a également mesuré -9,6°C. Cela signifie donc qu'aucun record n'a été battu à cette station. Parmi quelques valeurs très basses observées la nuit du 6 au 7 janvier 2009, on peut noter les -21,8°C à Ciney, les -21,4°C d'Elsenborn, -21,0°C de Gorsem et les -20,2°C de Koersel. Par ailleurs, la valeur très basse d'Ernage (-21,9°C) n'est pas remise en question. Cumulonimbus Source : IRM
  21. cumulonimbus

    A propos du réchauffement climatique

    Merci beaucoup pour ce lien. Cb
  22. cumulonimbus

    Vague de froid : Est-ce maintenant officiel

    J'ai fait la recherche, en appliquant tes critères, sur la période 1971-2000, où je dispose d'une série complète et homogène de données pour Uccle. Voici le résultat : Vagues de froid 1971 = (1) du 01/01 au 07/01, c'est-à-dire 7 jours (12 jours si l’on compte depuis le 24/12/70) 1971 = (2) du 04/03 au 09/03, c'est-à-dire 6 jours 1972 = du 29/01 au 02/02, c'est-à-dire 5 jours 1973 = pas de vague de froid 1974 = pas de vague de froid 1975 = pas de vague de froid 1976 = du 26/01 au 07/02, c'est-à-dire 12 jours 1977 = pas de vague de froid 1978 = du 17/02 au 22/02, c'est-à-dire 6 jours 1978-79 = du 31/12 au 08/01 , c'est-à-dire 9 jours 1980 = du 10/01 au 20/01, c'est-à-dire 11 jours 1981 = du 16/12 au 21/12, c'est-à-dire 6 jours 1982 = du 07/01 au 15/01, c'est-à-dire 9 jours 1983 = pas de vague de froid 1984 = pas de vague de froid 1985 = (1) du 03/01 au 21/01, c'est-à-dire 19 jours 1985 = (2) du 09/02 au 21/02, c'est-à-dire 13 jours 1986 = du 05/02 au 05/03, c'est-à-dire 29 jours 1987 = (1) du 07/01 au 22/01, c'est-à-dire 16 jours 1987 = (2) du 27/01 au 03/02, c'est-à-dire 8 jours 1988 = pas de vague de froid 1989 = pas de vague de froid 1990 = pas de vague de froid 1991 = du 29/01 au 15/02, c'est-à-dire 18 jours 1992-93 = du 27/12 au 05/01, c'est-à-dire 10 jours 1994 = pas de vague de froid 1995 = du 27/12 au 31/12, c'est-à-dire 5 jours 1996-97 = du 22/12 au 12/01 , c'est-à-dire 22 jours 1998 = du 01/02 au 05/02 , c'est-à-dire 5 jours 1999 = pas de vague de froid 2000 = pas de vague de froid vagues de chaleur 1971 = pas de vague de chaleur 1972 = pas de vague de chaleur 1973 = pas de vague de chaleur 1974 = pas de vague de chaleur 1975 = du 29/07 au 09/08 , c'est-à-dire 12 jours 1976 = du 22/06 au 08/07 , c'est-à-dire 17 jours 1977 = pas de vague de chaleur 1978 = pas de vague de chaleur 1979 = pas de vague de chaleur 1980 = pas de vague de chaleur 1981 = pas de vague de chaleur 1982 = pas de vague de chaleur 1983 = du 04/07 au 12/07 , c'est-à-dire 9 jours 1984 = pas de vague de chaleur 1985 = pas de vague de chaleur 1986 = pas de vague de chaleur 1987 = pas de vague de chaleur 1988 = pas de vague de chaleur 1989 = pas de vague de chaleur 1990 = du 26/07 au 05/08 , c'est-à-dire 11 jours 1991 = pas de vague de chaleur 1992 = pas de vague de chaleur 1993 = pas de vague de chaleur 1994 = du 19/07 au 27/07 , c'est-à-dire 9 jours 1995 (1) = du 07/07 au 13/07 , c'est-à-dire 7 jours 1995 (2) = du 29/07 au 06/08 , c'est-à-dire 9 jours 1996 = pas de vague de chaleur 1997 = du 05/08 au 21/08 , c'est-à-dire 17 jours 1998 = du 09/05 au 14/05 , c'est-à-dire 6 jours 1999 = pas de vague de chaleur 2000 = pas de vague de chaleur
  23. cumulonimbus

    Phénomènes climatiques en direct

    Quelques chiffres sur la nuit du 6 au 7 janvier 2009, en Belgique et ailleurs. Je reprends ici les chiffres tels qu'ils ont été publiés sur le site "Meteo Giornale". En Belgique, on a mesuré aux différents aéroports -14,1°C à Bruxelles (Zaventem), -14,7°C à Anvers (Deurne), -15,5°C à Liège (Bierset) et -14,7°C à Charleroi (Gosselies). Aux Pays-Bas, on a relevé -18,2°C à Eindhoven et -16,2°C à Maastricht. En Allemagne, on a relevé -19,2°C à Cologne (aéroport), -19,8°C à Düsseldorf, -20,9°C à Berlin (aéroport de Schönefeld), -21,8°C à Leipzig et -23,1°C à Halle. Dans des localités moins connues, on a observé -26,2°C à Oschatz. Plus étonnantes : les températures assez basses au sud de l'Angleterre et au pays de Galles, avec -10,3°C à Bournemouth et -7,8°C à Culdrose. À Marseille, on parle de 20 cm de neige. De fortes chutes de neiges ont été signalées aussi dans le nord de l'Italie, à Milan et à Turin, où il s'agit d'une neige "mouillée" très lourde. Cela n'empêche qu'à Milan, la couche atteint 35 à 40 cm par endroits. Certains quartiers (même côtiers) de Gênes ont également connu la neige, ce qui est plus rare. Dans cette ville, il existe un couloir d'air froid en provenance du Piémont qui n'affecte en général que certains quartiers, alors que d'autres sont nettement plus soumis à l'influence maritime particulièrement douce dans la région. Ce n'est pas la première fois qu'il existe de grandes disparités neigeuses à l'intérieur même de Gênes. Source : Meteo Giornale. Cb
  24. cumulonimbus

    Vague de froid : Est-ce maintenant officiel

    Je vous propose ici la définition du KNMI néerlandais pour une vague de froid. Une période de 5 jours d'hiver consécutifs (maximum inférieur à 0°C) dont au moins 3 jours ont connu une température minimale inférieure à -10°C (gel sévère). La station de référence aux Pays-Bas est De Bilt, située comme Uccle au centre du pays. Comme nous partageons avec les Pays-Bas la même définition pour une vague de chaleur, pourquoi ne pas le faire pour une vague de froid. Lorsqu'une vague de chaleur (ou de froid) ne concerne qu'une partie réduite du territoire national, les néerlandais parlent d'une "vague de chaleur (ou de froid) locale". Il s'agit souvent, dans ce cas, de la partie orientale des Pays-Bas. À Uccle, la dernière vague de froid qui répond à ces critères remonte à l'hiver 1996-97, avec une période de 12 jours d'hiver consécutifs (du 30 décembre 1996 au 10 janvier 1997), dont 3 présentaient des minima inférieurs à -10°C, en l'occurrence les 1, 2 et 3 janvier 1997. Le 29 décembre 1996 présentait également un minimum inférieur à -10°C mais se situait en dehors de la vague de froid puisque le maximum dépassait légèrement le 0°C. Il va sans dire que les vagues de froid, toujours selon ces critères, sont nettement plus fréquentes en Ardenne. Par contre, ce n'est pas nécessairement le cas en Campine, où les températures inférieures à -10°C sont certes plus fréquentes, mais où le maximum tend à monter plus haut, ce qui rend les jours d'hiver (un peu) plus rares. Cb
  25. D'après les informations dont je dispose pour le moment, le minimum d'Elsenborn a été de -21,4°C et le minimum de Beitem (près de Roulers - Roeselaere) a été de -19,4°C. Pour Beitem, c'est vraiment exceptionnel ! Cette station dispose d'une série de mesures remontant jusqu'à décembre 1953, c'est-à-dire qu'elle englobe quelques uns des tout grands hivers, comme 1956, 1963, 1979 ou 1985. Pour janvier, le record est battu. Le précédent record remonte au 8 janvier 1985 avec -18,8°C. En 1966, on a relevé -17,5°C le 18 janvier, lors d'une courte vague de froid qui a principalement touché l'ouest du pays. En 1956, une température similaire à la nuit dernière, donc -19,4°C, a été observée le 23 février. Au cours de ce même mois, on a observé -17,8°C le 18. Le record de froid, tous mois confondus, sur 56 ans, a donc été égalé. Pour Elsenborn, la période d'observation est hélas plus courte. La station a été installée en fin 1986 et les données sont disponibles depuis le 1er janvier 1987. Sur cette période, on n'a observé que deux fois une température encore plus basse que les -21,4°C de cette nuit, en l'occurrence le 3 février 1998 avec -21,9°C (grâce au rayonnement au-dessus de la neige) et -21,6°C le 13 février 1999 (pour les mêmes raisons, mais avec un froid plus répandu sur le pays qu'en 1998, où il était très localisé). En janvier par contre, il s'agit de l'égalisation du record puisqu'on a également observé -21,4°C le 2 janvier 1997. En janvier 1987, il a fait -20,3°C le 12. Toutefois la série est encore courte. Il est très probable qu'il a fait encore plus froid à Elsenborn en 1956, 1963 et 1985, et peut-être même en 1979, mais cela n'a pas été mesuré. Selon la même source d'informations (télétexte), il aurait fait -21,9°C à Ernage. Il s'agit certainement d'une valeur exceptionnelle, mais je ne dispose d'aucune série climatologique pour cette station. Dans les autres stations par contre, les minima ont souvent été moins extrêmes, même s'il a fait très froid partout. Cumulonimbus Sources : IRM et teletekst de VTM. EDIT : deux des valeurs précitées (de la nuit dernière) sont confirmées par Piet dans un autre post : -19,0°C à Kleine-Brogel -21.9°C à Ernage -21.4°C à Elsenborn Pour Kleine Brogel, cette valeur se place très bien parmi les températures froides, mais ce n'est pas un record. En janvier, il a fait -22,8°C le 8 janvier 1985, -19,5°C le 7 janvier 1971, -19,2°C le 13 janvier 1968 et -19,1°C le 2 janvier 1979. En février, on a observé -22,2°C le 16 janvier 1956. Cela signifie donc que depuis décembre 1953, cette valeur se retrouve quand même parmi les toutes premières, mais à presque 4°C du record. Cb
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