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cumulonimbus

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  1. cumulonimbus

    Météo fiction

    4 novembre 2024 Une saison désespérante… Non, deux saisons désespérantes… Non, trois ! Printemps, été et automne sans soleil ! Quelques chiffres (entre parenthèses, la normale) : 53 h 20 de soleil (120 h) en mars, 59 h 15 (158 h) en avril, 121 h 05 (199 h) en mai, 88 h 55 (202 h) en juin, 108 h 40 (195 h) en juillet, 149 h 50 (188 h) en août, 73 h 15 (154 h) en septembre et … 38 h 05 (113 h) en octobre. C’est, globalement, moins de la moitié de ce qu’on a normalement. Seul le mois d’août a été « simplement » pourri, les autres mois ont été « catastrophiquement » pourris. Avril, juin et octobre ont par ailleurs été les plus sombres jamais observés à Uccle, tandis que mars occupe la quatrième place dans ce domaine, mai, la cinquième place, juillet, la troisième place et septembre, la deuxième place. Et personne n’a vraiment d’explication à cela. Bien sûr, nous avons eu les situations atmosphériques typiques pour le temps gris : anticyclones mal placés à l’ouest de nos régions, cut-off-lows s’attardant au-dessus de nos têtes, ainsi que de longues séquences de flux zonaux, avec les perturbations se succédant les unes aux autres. C’est l’explications de la fréquence de ces situations qui nous manque. Pour une fois, nous sommes complètement dans l’obscurité, et c’est le cas de le dire. Au niveau mondial, on estime le réchauffement climatique à 0,7°C en 10 ans, ce qui est très inquiétant. Depuis le début du 20e siècle, la Terre se sera donc réchauffée de 1,5°C environ au total. Ce qui est plus inquiétant encore, c’est que la répartition régionale ne correspond pas du tout aux modèles prévus. Le très fort réchauffement de l’Islande, par exemple, n’était pas prévu au programme puisqu’on s’attendait à ce cette zone soit quelque peu épargnée du réchauffement. Le pôle nord a partiellement retrouvé sa glace grâce à quelques hivers plus froids que d’ordinaire. L’extension et la forme ressemble pour le moment à la situation qu’on a connue dans les années 2007-2008. Le refroidissement des latitudes autour de 60° s’est peu à peu résorbé. L’est de l’Europe s’est réchauffée de 2,5°C environ, tandis que certaines zones de l’hémisphère austral, comme le sud de l’Amérique du Sud par exemple, connaissent un léger refroidissement. Tout est à repenser donc, pour modéliser notre avenir climatique. L’absence de soleil, chez nous, n’a aucune explication non plus. Est-ce un concours de circonstances, un phénomène qu’on aurait pu déjà connaître au siècle dernier ? Peut-être. Il devient de plus en plus difficile de distinguer les oscillations naturels des faits anthropogènes. Il reste à espérer que l’année prochaine, la situation se normalise, au niveau insolation tout au moins.
  2. cumulonimbus

    Météo fiction

    1er septembre 2017 Lorsqu’on regarde les chiffres du mois d’août qui vient de s’écouler, il nous apparaît comme parfaitement normal. La moyenne de la température a été de 17,6°C, pour une moyenne des maxima de 22,4°C et une moyenne des minima de 12,9°C. On a relevé 9 jours de précipitations pour un total de 79,4 mm. L’insolation, quant à elle, a été de 207 h 15. En dehors du nombre de jours de précipitations, un peu faible, toutes les autres valeurs se situent dans les normes. Pourtant… Rien n’a été normal pendant ce mois d’août ! À la fois un record de chaleur et un record de froid, un record de sécheresse et des pluies torrentielles, la plus forte rafale jamais observée à Uccle et probablement les plus gros grêlons ! Le début du mois a été marqué par la canicule. La plus longue vague de chaleur officielle, qui a commencée le 14 juillet, s’est poursuivie jusqu’au 12 août. La première décade du mois, avec une moyenne de 26,3°C, a d’ailleurs été la plus chaude jamais observée, battant largement le record de 2003. Par ailleurs, on y a relevé 8 jours avec une température de plus de 30°C et 3 jours avec une température de plus de 35°C. Les 37,9°C du 8 août constituent un record absolu pour Uccle. Ailleurs dans le pays, les 40°C ont été frôlés en maints endroits, avec 39,6°C à Kleine Brogel, 39,4°C à Chièvres, 39,1°C à Rochefort et 38,7°C à Coxyde. À Middelkerke, on observait 37,2°C à 13 heures, avant que ne s’instaure la brise de mer, ramenant la température en-dessous de 30°C en quelques minutes. À Coxyde, le même phénomène a été observé, mais une heure plus tard. La raison de cette canicule, exceptionnelle tant dans sa durée que dans son intensité, se retrouve dans la combinaison d’une sécheresse sans précédent (49 jours consécutifs sans pluie) et d’anticyclones très persistants sur nos régions ou juste à l’est de celles-ci. Le 12 pourtant, tout bascule. Une dépression thermique remonte de l’Espagne tandis qu’un front froid ondule à l’ouest de l’Europe. En d’autres termes, une situation typique de « spanish plume », sauf qu’elle a été particulièrement explosive cette fois-ci. Reprenant les choses depuis le début. La matinée du 12 est particulièrement chaude et sèche, avec 34,2°C à Uccle à 11 heures et un ciel presque serein, avec juste quelques altocumulus castellanus. Ensuite le vent tourne à l’ouest-sud-ouest et la température baisse quelque peu. Le temps devient brumeux, avec quelques cumulus et stratocumulus à assez basse altitude. Au-dessus, l’air continue a être chaud, avec 23°C au niveau 850 mb, à 1570 mètres. L’air semble donc assez stable et calme, relativement chaud et surtout très humide. On est encore une fois passé à côté des orages, se disent certains. Mais à 18 heures, un énorme cumulonimbus arrive à la vitesse grand V, précédé par un arcus impressionnant. Le vent, plutôt calme jusque là, se lève soudain : 172 km/h dans le plus violent downburst jamais vu. Si aucune tornade n’a été signalée, les dégâts au sol auraient fait parier plus d’un sur le passage d’une tornade. Arrivent ensuite les précipitations. 52 mm en moins d’une heure, et des grêlons plus gros que des œufs de poule. Et ce n’est pas fini ! Après le passage cette ligne de convergence, le vent tourne au nord, tandis que le front froid proprement dit doit encore passer… Normalement, dans les « spanish plumes », le front froid est affaibli si des phénomènes violents se passent sur la ligne de convergence. Cette fois-ci, non. Au niveau 850 mb, la température est encore de 14°C à l’arrière de la ligne de convergence, tandis qu’elle est… de –1°C derrière le front froid. À son passage, le vent remonte à 110 km/h tandis qu’une nouvelle averse donne à nouveau 20 mm en quelques minutes. Le lendemain, la température maximale ne dépasse plus 14,7°C. Ce qui signifie : 34,2°C le 12 et 14,7°C le 13 avec, entre les deux, un minimum qui descend jusqu’à 9,7°C. C’est le plus grand écart jamais vu à Uccle. La deuxième moitié du mois est caractérisée par une nouvelle situation de blocage, mais exactement inverse à la première, avec des hautes pressions étendues à l’ouest, sur l’océan, et un vent soufflant constamment de nord. On observera encore 8 jours de pluie avec toutefois des quantité assez faibles. Le ciel reste désespérément couvert de stratocumulus, parfois doublé de cumulus. Le 24, la température maximale ne dépasse pas 10,8°C, la valeur de loin la plus basse pour un mois d’août à Uccle. La nuit du 26 au 27, quelques éclaircies plus larges poussent le minimum jusqu’à 3,9°C, également un record. À Kleine Brogel, on relève 0,2°C tandis qu’à Rochefort et Elsenborn, il gèle avec respectivement –0,7°C et –1,9°C. Le 29, le temps devient plus instable, avec des averses faibles à modérées en Basse et Moyenne Belgique, mais fortes en Ardenne. La température est une nouvelle fois en chute libre, avec un maximum de 11,7°C à Uccle. L’observateur de MétéoBelgique à Botrange signale même de la neige fondante l’après-midi, avec un thermomètre qui oscille temporairement entre 2 et 3°C. Si des mois coupés en deux, voire des saisons coupées en deux (comme l’été 2006) n’ont rien d’exceptionnel en météorologie, c’est l’intensité du contraste qui appelle des questions. L’hypothèse la plus souvent avancée pour expliquer ce phénomène est toujours à rechercher au pôle nord. Depuis plusieurs années, la fonte de la calotte polaire entraîne une multitude d’icebergs vers des latitudes plus basses, y perturbant tant les régimes de température que de précipitations. Cette été-ci, la calotte polaire s’est même littéralement cassée en deux, laissant le pôle lui-même… libre de glaces ! Les deux « moitiés » de la calotte se trouvent quant à elles à des latitudes beaucoup trop basses, où elles s’effritent en libérant de gros blocs de glace. Cette année encore, le nord de l’Océan Atlantique et de la Mer du Nord est beaucoup trop froid, tandis que le reste de la planète se réchauffe irrémédiablement. Il en résulte chez nous un conflit entre deux situations atmosphériques antagonistes. D’une part, une remontée fréquente des anticyclones subtropicaux, donnant de fortes canicules, et d’autre part des descentes d’air anormalement froid lorsqu’un anticyclone se forme sur le nord de l’océan. C’est sans doute cela qui nous a valu à la fois les records de chaleur et les records de froid. La tendance générale de ces dernières années donne d’ailleurs des étés très contrastés et des hivers à tendance froide, voire très froide. Tout ceci est probablement temporaire. Mais personne ne peut encore dire comment évoluera le climat une fois que la majeure partie de la calotte polaire aura disparu, pendant les mois d’été tout au moins. Cumulonimbus
  3. cumulonimbus

    Météo fiction

    Merci ! La faute est corrigée. Cb
  4. cumulonimbus

    Météo fiction

    C'est une idée à moi, mais je n'exclus pas du tout qu'elle a déjà été émise ailleurs. Toutefois personnellement, je n'en ai pas encore entendu parler. Cb
  5. cumulonimbus

    Automne 2007

    Superbe et instructif ! Cb
  6. Plus haut dans la discussion, on a évoqué que la venue trop précoce de l'hiver n'était pas bon signe... Il existe pourtant une belle exception à la règle, c'est l'hiver 1941-42. Je me contenterai ici de reprendre les données de neige à Uccle, elles sont déjà très parlantes : 29 octobre : première neige. 30 octobre : 5 cm 31 octobre : neige fondante 3 novembre : à nouveau un peu de neige 4 novembre : 3 cm 5 novembre : neige fondante 8 décembre : 3 cm 27-30 décembre : un peu de neige PUIS 6 janvier - 15 mars : 69 jours consécutifs avec de la neige au sol !!!! Les plus hautes couches : 24 janvier : 13 cm 31 janvier-2 février : 13 cm 5 février : 15 cm 7 février (soir) : 15 cm 25-26 février : 17 cm D'accord, cet événement est très ancien, mais tout peut revenir en météorologie (surtout encore à l'heure actuelle, plus tard avec le RC, cela devient plus hypothétique). Cb
  7. La photo ci-dessous représente des cirrus en longues lignes parallèles, qui trahissent un flux puissant d'ouest en altitude. Au sol pourtant, tout est calme. Ici, nous avons affaire à une grosse différence dans les répartitions des pressions à basse et à haute altitude. À basse altitude, un anticyclone thermique s'est formé au-dessus de nos régions à la suite d'une invasion d'air polaire. À plus haute altitude, les hautes pressions se trouvent nettement au sud (Méditerranée) et les les basses pressions, au nord (Scandinavie). Nous nous trouvons exactement à la limite des deux zones d'influence, avec des isobares très resserrés (jet-stream) au-dessus de nos têtes. L'anticyclone thermique sera toutefois suffisant pour inhiber les averses, nous connaîtrons un temps maritime certes humide et frais, mais sans précipitations pendant quelques jours. La photo a été prise le soir du 28 août 2007.
  8. cumulonimbus

    A propos du réchauffement climatique

    Pour ceux qui comprennent le néerlandais, un tour d'horizon très complet sur le réchauffement climatique, ses conséquences, ses projections et ses incertitudes sous : http://www.knmi.nl/faq_klimaat/ Cb
  9. cumulonimbus

    Combien de bises

    À Bruxelles, vu le caractère multiculturel de la ville, toutes les coutumes (et tous les nombres de bisous) se mélangent. Cb
  10. cumulonimbus

    Automne 2007

    20 octobre 2007
  11. cumulonimbus

    Phénomènes climatiques en direct

    Une tempête subtropicale n'est une tempête tropicale, de la catégorie juste en-dessous du cyclone tropical. Une "tempête subtropicale" est juste la réunion d'un adjectif et d'un substantif, pour parler d'une tempête (peut-être tout à fait ordinaire, d'origine frontale) qui se serait formée vers 30° de latitude, donc dans une région subtropicale. Cb
  12. cumulonimbus

    Automne-Hiver 2007

    Dans des cas exceptionnels, il peut neiger par ... 16°C !! On a déjà vu cela par des masses d'air extrêmement sèches dans les basses couches, surmontées de nuages (et donc d'humidité) plus haut. Je crois que c'est au Canada que cela s'est vu. En Finlande, les températures les plus élevées observées lors de chutes de neige sont de 12°C, en Belgique, ces températures sont de l'ordre de 9°C. Il faut bien évidemment que Td soit très bas, ce qui est évidemment très rare en cas de précipitations (et de courte durée, puisque l'évaporation des précipitations fait aussitôt remonter Td). Cb
  13. cumulonimbus

    Les grands épisodes neigeux

    Je confirme aussi l'abondance de la neige à cette période. Elsenborn : 53 cm le 1 et le 7 mars, Mont Rigi 52 cm le 7 mars. Source : www.skystef.be
  14. cumulonimbus

    Les grands épisodes neigeux

    Grand merci à tous pour vos compliments !!! Cb
  15. cumulonimbus

    Enneigement à Uccle

    Juste un mot pour remettre ce post en haut de la liste... Pour tous les amateurs de neige. Cb
  16. cumulonimbus

    L'été des vieilles femmes

    L’été des vieilles femmes est sans doute une notion inconnue en Wallonie, peu connue en Flandre mais très connue aux Pays-Bas (oudewijvenzomer) et surtout en Allemagne (Altweibersommer). C’est une sorte de bref retour de l’été, qui se produit entre le milieu et la fin de septembre (entre le 17 et 25), après une période de temps déjà automnal. Il fait beau et doux, avec une luminosité douce, parfois une très légère brume et des températures tournant autour de 25°C. Dans l’imaginaire allemand, on voit très bien des dames d’un certain âge en train de déguster des gâteaux sur la terrasses d’un salon de thé (ou plutôt d’un « Kaffeehaus », voire d’un « Kuchenkaffee » – café typiquement allemand où l’on sert du gâteau), sous les rayons d’un soleil ni trop fort, ni trop faible. Il s’agit pourtant d’une déformation étymologique. « Altweibersommer » ne provient pas du substantif allemand « Weiber » (femmes), mais de l’ancien verbe germanique « weiben » (tisser – pour les araignées). En fait, il s’agit de la saison où les jeunes araignées tissent de longs fils, particulièrement visibles sous la luminosité spéciale qui règne à cette saison. Par extension, on a parfois associé cette période aux vieilles femmes qui tissaient jadis (pour la dernière fois de la saison) dehors, devant la porte de leurs maisons. D’autres y voyaient encore une origine mythologique, associant cette période de beau temps à une ancienne déesse germanique aux longs cheveux blancs. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’un phénomène climatique récurrent, qui concerne toute l’Europe occidentale et centrale, donc aussi la Belgique. Un peu comme les saints de glace en mai. Et comme les saints de glace, le phénomène ne se produit pas toujours exactement à la période voulue par la tradition, mais parfois un peu avant ou un peu après. Si l’on se réfère uniquement à la période du 17 au 25 septembre (période traditionnelle), ce phénomène ne se produit qu’une année sur trois environ. Si l’on prend une période plus large, allant de la mi-septembre à la mi-octobre, l’on constate que ce phénomène se produit deux années sur trois, c’est-à-dire très souvent (époque étudiée : de 1968 à 2007, soit 40 années en incluant 2007). Le phénomène s’est produit « à l’heure » dans le calendrier et a été particulièrement marqué en 1970, 1980, 1983 et 1993, où le temps ensoleillé et agréablement doux est revenu alors que l’automne (frais) s’était déjà bien installé auparavant. Dans tous ces exemples, la température est remontée à 25-26°C pendant un jour ou deux, la période ensoleillé ayant été un peu plus longue. En 1990, après un septembre tout aussi frais, « l’été des vieilles femmes » est arrivé avec un gros retard. Du 12 au 14 octobre, il a fait de 23 à 26°C à Uccle. Le 13 octobre, qui était un samedi, a connu une soirée extraordinairement douce pour la saison, avec toutes les terrasses pleines de gens encore à minuit sur la Grand-Place de Bruxelles. En Allemagne, « l’été des vieilles femmes » est légèrement plus fréquent que chez nous. En 1975, par exemple, notre pays s’est retrouvé tout juste trop à l’ouest pour en bénéficier, avec un temps certes doux mais perturbé. L’Allemagne quant à elle a connu plusieurs remontées d’air chaud durant la deuxième moitié de septembre, avec quelques jours parfaitement délicieux. En 2007, l’air qui stagnait sur notre pays les 22 et 23 septembre était trop frais à la base pour encore être suffisamment réchauffé par le soleil d’arrière-saison. Avec 21 à 22°C, ce n’était juste pas assez pour parler d’un « Altweibersommer ». En Allemagne par contre, les conditions étaient bel et bien réunies pour en parler, avec 25°C en de nombreux endroits. Dans de très rares cas, la température est trop élevée pour le phénomène en question. En 2003, par exemple, la température atteignait 29,4°C à Uccle et 31,1°C à Zaventem le 20 septembre. En Allemagne, les valeurs étaient parfois plus élevées encore, ce qui fait qu’on parle alors tout simplement de chaleur, voire de canicule tardive. Ce fut le cas aussi en 1895, en 1947 et en 1959. En 1921, la température a encore atteint 30,1°C à Sittard aux Pays-Bas le 10 octobre. Il est probable que de pareilles valeurs aient également été atteintes dans la Campine toute proche. En de nombreux endroits, de toute façon, la température variait entre 25 et 30°C pendant 8 jours consécutifs ! En 1983, un second « l’Altweibersommer » a été partiellement masqué, en basse et moyenne Belgique, par des inversions anormalement prononcées pour une fin septembre. Les Ardennes, par contre, en ont pu pleinement profiter, avec des températures de 24°C (hauts plateaux) à 28°C (certaines vallées privilégiées) les 27 et 28 septembre. L’année d’avant, paradoxalement, c’est la côte qui a bénéficié de températures très élevées, jusqu’à 29°C à Middelkerke et Coxyde le 19 septembre (28°C au bout de l’estacade d’Ostende). Météorologiquement, comment explique-t-on cet « Altweibersommer » ? Il faut savoir, en fait, que l’automne est un jeu qui se joue à trois acteurs. Le premier acteur est l’Arctique, qui se refroidit rapidement au « crépuscule » de la nuit polaire. Le deuxième acteur est l’Océan atlantique qui lui, aux latitudes moyennes, ne se refroidit que très lentement, gardant longtemps la chaleur emmagasinée pendant l’été. Le troisième acteur est le continent qui, en contrepartie, se refroidit rapidement après la mi-septembre, et surtout après l’équinoxe. Les deux premiers acteurs, le pôle et l’océan, créent un contraste thermique de plus en plus marqué entre eux, ce qui a pour effet de renforcer la circulation d’ouest. Il s’ensuit une première arrivée massive de perturbations atlantiques, avec une dépression mère qui se creuse près de l’Islande et un anticyclone des Açores qui, petit à petit, est repoussé vers des latitudes plus méridionales. Des conditions automnales plus ou moins marquées s’installent donc. Le troisième acteur, le continent qui se refroidit, attire de plus en plus souvent des anticyclones. Ces anticyclones sont parfois assez puissants pour rejeter vers le nord la circulation perturbée d’ouest, voire d’arrêter tout à fait sa progression. Nous avons alors affaire à une situation de blocage, avec un anticyclone situé à l’est et des dépressions (éventuellement secondaires) bloquées à l’ouest, sur l’océan Atlantique. Entre ces deux centres d’action s’établit un courant de sud d’origine méditerranéenne, qui se dessèche en passant au-dessus des Pyrénées ou des Alpes et qui nous ramène du beau temps chaud. La force moindre du soleil et les nuits plus longues empêchent toutefois (sauf exceptions) l’installation d’une véritable canicule. En fait, l’air qui circule en altitude est chaud (on a déjà vu 19°C au niveau 850 mb, à 1610 mètres d’altitude, le 24 septembre 1983), mais près du sol, les inversions mettent du temps à se résorber en matinée, et le gradient reste généralement assez faible même en après-midi. Il en résulte un temps calme, avec peu ou pas de cumulus, une petite brume sèche et généralement une luminosité très douce, de même qu’une grande impression de douceur de l’air. Vers le 20 septembre, la température se situe alors généralement entre 25 et 28°C en basse et moyenne Belgique ; vers le 10 octobre, ces valeurs oscillent entre 22 et 25°C. Toutefois, les autres paramètres varient peu entre la mi-septembre et la mi-octobre, ce qui fait que l’impression globale reste grosso modo la même. Parfois, la réapparition du beau temps se fait à une saison plus tardive encore, mais dans ce cas, l’appellation et les caractéristiques ne sont plus les mêmes. En Allemagne, il est alors question du « Goldener Oktober ». En Belgique, encore plus tard, on parle de l’été de la Saint-Martin, qui se manifeste vers le 11 novembre. En fait, il s’agit alors d’anticyclones (mobiles ou non) qui interrompent le flux des perturbations, ne fût-ce qu’un jour, comme cela se passe à d’autres saisons aussi. Mais à cette saison-là, ce qui se remarque le plus, c’est qu’une période de beau temps (brève ou non) est douce pour la dernière fois (températures de 12-13°C, voire plus), avant que le temps anticyclonique ne s’accompagnera presque immanquablement de températures basses (sauf parfois dans les Ardennes, au-dessus de l’inversion). Ces 12-13°C de « l’été » de la Saint-Martin ne doivent donc pas être perçus comme une dernière manifestation de l’été, mais plutôt comme la dernière manifestation du « non-hiver » par temps anticyclonique. Le réchauffement climatique que l’on connaît ces dernières années a évidemment une influence sur ce phénomène, comme sur tous les autres d’ailleurs. À l’heure actuelle, les 25°C sont (un peu) plus facilement atteints que jadis en fin septembre ou début octobre. Mais le phénomène en lui-même reste inchangé. Tant que le pôle n’aura pas entièrement fondu, tant que les circulations d’ouest et leurs contraires (situations de blocage) continueront à exister, « l’Altweibersommer » gardera toutes ses caractéristiques, à 1 ou 2°C près. Cumulonimbus. Sources : Wikipedia (entrée : "Altweibersommer"), KMNI (article sur "Oudewijvenzomer" + données chiffrées) et IRM (données chiffrées, notamment pour Uccle).
  17. cumulonimbus

    L'été des vieilles femmes

    Une bonne nouvelle sur ce plan-là : en remontant plus en arrière, on trouve bel et bien des hivers rudes après un "Altweibersommer". En 1941, la température a été souvent proche de 25-26°C dans le cadre d'un retour de l'été d'une semaine entre 22 et le 29 septembre. L'hiver qui a suivi a été le très rude 1941-42. En 1946, la température a oscillé entre 24 et 26°C juste un peu après, du 26 au 29 septembre, et a été suivi d'un très grand hiver, celui de 1946-47. Enfin en 1955, les températures se sont situées autour de 25-26°C du 21 au 23 septembre. Février 1956, par la suite, a été glacial. J'ai tenu compte de l'écart d'abri, en diminuant d'un petit degré les maxima de l'abri ouvert. J'ai recherché les grands hivers : 1837-38 1844-45 1890-91 1916-17 1928-29 1939-40 1941-42 1946-47 1955-56 1962-63 Il y a donc trois cas où le septembre précédent a connu une forte réviviscence de l'été, à la période ou très près de la période traditionnelle de l'"Altweibersommer". Cb P.S. Les hivers rudes plus récents sont repris dans les quarante ans (1968-2007) et n'ont effectivement jamais été précédés du phénomène de l'"Altweibersommer".
  18. cumulonimbus

    L'été des vieilles femmes

    En effet, ça y ressemble tout à fait. Pour la période 1968-2007, j'ai comptabilisé 1970, 1971, 1980, 1982, 1983, 1987, 1989, 1993, 1997, 2003 et 2006 comme ayant connu un "Altweibersommer" dans la période traditionnelle allant du 17 au 25 septembre. J'ai pris comme critère au moins deux journées douces et bien ensoleillées, dont une avec une température s'approchant ou dépassant les 25°C. En outre, j'ai comptabilisé à moitié des années dont juste un jour de douceur ensoleillée tombait dans la bonne période (1973 pour le 17, 1992 pour le 25). Bien évidemment, ces années sont reprises dans la période élargie du 15 septembre au 15 octobre. Si j'ai mis en évidence 1970, 1980, 1983 et 1993, c'est parce qu'au cours de ces années-là, un régime perturbé et frais était déjà bien installé en septembre et que le retour de l'été s'est fait de façon assez soudaine. En 2006, c'est à peu près tout le mois de septembre qui a été chaud. À part une toute petite fraîcheur (toute relative) de 20,2°C le 19, il n'y a pas eu d'interruption par rapport à une longue période chaude, prolongeant l'été. Toutefois, si l'on considère que le mois d'août 2006 avait déjà des caractéristiques automnales, ce qui fut le cas, on peut quand même parler d'un retour de l'été en septembre et donc, d'une forme d'Altweibersommer. J'ai donc comptabilisé cette année aussi. En 2003, après l'été caniculaire, il y a eu un réel refroidissement avec perturbations à la clé en septembre. Le retour de l'été entre le 15 et le 22 septembre correspond très bien à un "Altweibersommer", mais la température était à nouveau à ce point élevée (27 à 31°C à de nombreux endroits) durant 4 jours que le critère de temps "délicieusement doux" n'était plus vraiment rempli. Malgré tout, je l'ai comptabilisé dans la série. Cb
  19. cumulonimbus

    De la difficulté de prévoir le climat

    Voici une traduction partielle d'un article paru sur Meteo Giornale, signé par Marco Rossi. [...] la nouvelle de la fonte des calottes polaires sur Mars. Dans les années 80, par contre, les calottes martiennes étaient en phase de nette progression. On estimait, à l'époque, une chute de la température martienne de 20°C. Mais le réchauffement a concerné aussi d'autres planètes, même le très lointain Pluton, où le soleil brille très faiblement. La nouvelle du réchauffement de 10°C de la superficie de Jupiter a été diffusée sur « TG2 Scienze » (N.d.T. émission télévisée italienne) d'il y a quelques jours, grâce aux découvertes faites par les senseurs infra-rouges du Space Telescope. Les 6 dernières années, sur Jupiter, une nouvelle «tache rouge» est née sur la superficie de la planète où, en l'occurrence, un nouvel ouragan s'est développé à la suite d'un intense réchauffement. Une situation similaire a été observée sur Saturne, où un ouragan a été photographié par la sonde Cassini, à la suite d'un réchauffement de 2°C environ sur le pôle sud de la planète. Sur Triton, le plus grand satellite de Neptune, un réchauffement de plus ou moins 7°C a été mesuré. Il faut dire que les variations vers le haut ou vers le bas de la température de la Terre, même brusques, ont toujours existé, mais nous bénéficions d'une biosphère qui « limite les dégâts » et maintient en équilibre la quantité d'énergie solaire entrante. Il semblerait, en plus, que les variations concernent surtout les composantes énergétiques de l'ultra-violet, qui sur Terre sont filtrées par la couche d'ozone et n'arrivent donc pas jusqu'à la superficie terrestre. Sur les autres planètes par contre, les radiations solaires ne se heurtent pas à un bouclier protecteur, notamment aussi en raison de l'absence d'un champ magnétique qui les protègent (les autres planètes) des particules énergétiques émises durant les phases d'activité maximale du soleil. Le phénomène est toutefois digne d'intérêt, même pour les débats en cours sur les changements climatiques actuels que connaît la Terre. Le soleil est en phase de nette augmentation de son activité. Durant les derniers cycles, nous avons atteint le maximum de taches solaires depuis 1600. L'activité solaire sera, selon les prévisions, en nette baisse à partir de 2020 environ, si l'on se réfère à certaines théories sur les variations des champs de flux magnétique. Ce ne sera donc pas à partir du cycle solaire prochain (de 11 ans), mais de celui qui suit. Nous verrons alors si pareille théorie se réalise, donc si elle aura des conséquences sur le climat terrestre ou sur celui des autres planètes du système solaire. Nous aurons alors définitivement la preuve que le réchauffement actuel est soit dû uniquement à l'activité de notre étoile, soit dû à l'Homme qui a définitivement altéré l'environnement dans lequel il vit. Article d'origine sur : http://www.meteogiornale.it/news/read.php?id=16132 À méditer...
  20. cumulonimbus

    De la difficulté de prévoir le climat

    C'est en effet un très bon sujet de discussion. Quand j'aurai mon cerveau un peu plus réveillé (il n'est pas matinal, le pauvre), je répondrai de façon plus extensive. Cb
  21. cumulonimbus

    Jeu :ou est-ce?

    Un grand merci aussi ! Cumulonimbus
  22. Salut Bib, Ici, hélas, je n'ai pas de réponse définitive non plus, aucune théorie ne me convainc jusqu'à présent. Wait and see... Cb
  23. Pour en revenir au sujet "neige", voici quelques données qui n'ont rien d'une prévision, mais qui indiquent les extrêmes possibles en matière de neige précoce. Chute de neige (fondante) la plus précoce : 19 septembre 1952 dans les Hautes Fagnes. À Uccle, cette date se situe le 8 octobre 1904. Première neige au sol : 11 octobre 1975 (2 cm à Botrange). À Uccle, on a observé des traces de neige au sol le 16 octobre 1919. Le 30 octobre 1941, on a observé 5 cm de neige au sol à Uccle. À Zomergem en Flandres, on a même observé 13 cm le 24 octobre 1908. Dans les années récentes, des averses de neige plus ou moins fondante ont été observées dans de nombreux endroits du pays le 24 octobre 2003. Cb Source : IRM
  24. cumulonimbus

    Rencontre des membres 2007

    Un grand merci à tous pour cette superbe journée à Beauvechain, et aussi pour les photos et les commentaires qui resteront la partie écrite (... les écrits restent) du souvenir. Et encore... Bravo à tous ! Cumulonimbus
  25. cumulonimbus

    Septembre

    Septembre est un mois qui est caractérisé, lui aussi, par de gros contrastes d’une année à l’autre. Il ne faut même pas remonter très loin pour s’en rendre compte. Il suffit de comparer septembre 2001 et septembre 2006. Les deux étaient on ne peut plus opposés d’un point de vue météorologique. Pourtant ils avaient un gros point commun : les situations de blocage. Seulement, dans le premier cas, le blocage était particulièrement défavorable pour nous alors que dans le second, il était justement particulièrement favorable. En septembre 2001, nous nous sommes constamment retrouvés, pendant le première moitié du mois, à des courants de nord-ouest très frais commandés par un anticyclone bloqué à l’ouest de nos régions et des creux dépressionnaires à l’est. Ensuite, les basses pressions sont restées coincées juste au-dessus de nos têtes (cut-off-low). Ce n’est que tout à la fin du mois qu’on a pu observer une discrète amélioration des conditions atmosphériques. Il en a résulté un mois de septembre frais et très exceptionnellement pluvieux, avec un total de 199,4 mm d’eau, battant le record de 1984, qui était de 198,8 mm. La fréquence des pluies était fort élevée aussi (23 jours), même si là, aucun record n’a été battu. La journée du 9 septembre a été particulièrement pénible, avec 25,2 mm d’eau, 0 h 20 d’insolation et un maximum de 11,6°C, la deuxième valeur la plus basse pour une première décade de septembre depuis 1833 ! En septembre 2006, c’est tout le contraire qui s’est passé. La situation de blocage nous a quasi constamment valu des courants méridionaux, de sud-ouest, de sud ou de sud-est. Souvent, le noyau anticyclonique était très près de nous, avec du temps ensoleillé et des températures très élevées, jusqu’à 29,5°C durant la deuxième décade. Il en a résulté le mois de septembre le plus chaud depuis le début des observations en 1833, avec une moyenne de 18,4°C (plus qu’un mois d’été normal). La sécheresse était très marquée aussi, avec seulement 9,2 mm d’eau (l’une des valeurs les plus basses depuis 1833). Toutefois, les grosses pointes de chaleur sont beaucoup plus anciennes. En 1929, la température a dépassé 33°C à Uccle. En 1949, la température a frôlé les 35°C à Gerdingen (Bree). En 1919, une authentique vague de chaleur a encore été observée du 9 au 13 septembre à Uccle. En 1895, le thermomètre affichait encore 29°C durant la 3e décade de septembre (à Uccle aussi). Ailleurs dans le pays, on a par exemple observé 7 jours avec des températures supérieures à 30°C à Rochefort en 1947, avec 33,3°C le 19. Des vagues de chaleur officielles ont encore été observées en de nombreux endroits au cours de la 2e décade de septembre. Plus près du présent, en 2003, on a encore observé 31,5°C à Kleine Brogel le 20 septembre. À l’aéroport de Bruxelles, le thermomètre indiquait 31,1°C tandis qu’à Uccle, il faisait 29,4°C. Dans de nombreuses régions du pays, il s’agissait des 30°C les plus tardifs jamais enregistrés. Les nuits très froides, à Uccle, sont anciennes. Il faut remonter aux années 30 pour trouver des températures inférieures à 3°C. Une quasi gelée a été observée en 1931. Ailleurs dans le pays, les nuits très froides sont beaucoup plus récentes. En 1985, on a observé des gelées dès la première décade de septembre, avec –1,2°C à Rochefort et –1,6°C à Saint-Vith. L’année d’après, la température descendait jusqu’à 0°C à Kleine Brogel à la même période. Le 16 septembre 1971, on observait –3,2°C à Kleine Brogel. À partir de la 3e décade, les gelées deviennent même fréquentes en Campine et dans les Ardennes. Au niveau de l’insolation, les différences peuvent être énormes. 1959 a connu 287 heures de soleil. C’est, relativement à la durée astronomiquement possible, le mois le plus ensoleillé de tous les temps, même loin devant avril 2007. En 1984 par contre, il a fallu se contenter de 67 heures de soleil, ce qui ne serait même pas loin d’un record pour octobre. En 1998, le 13 septembre, une partie du pays a été touchée par des précipitations tout à fait exceptionnelles, avec des totaux de 147 mm à Wijnegem, 140 mm à Viersel et 136 mm à Braschaat. À Uccle par contre, il n’est tombé « que » 24 mm. Aucune couverture neigeuse n’a été observée jusqu’à présent en septembre. Des chutes de neige fondante ont par contre déjà été observées dans les Ardennes un 19 septembre, en 1952. En 2007, la situation atmosphérique rappelle un peu celle de 2001, avec une quasi-constance de courants de nord-ouest, mais ceux-ci sont nettement plus atténués, et aussi moins frais que cette année-là. Cumulonimbus. Sources : IRM (pour les chiffres) + Wetterzentrale (pour les situations atmosphériques).
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