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cumulonimbus

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  1. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Bonjour Marco, Les records de pluviosité pour le mois de mai sont les suivants : 145,6 mm en 1965 ; 133,1 mm en 1971 ; 133,0 mm en 1984. Le nombre de jours de pluie : 29 en 1983 ; 26 en 1973 ; 25 en 1930, 1967 et 1972. En 1983, on a observé 25 jours consécutifs de précipitations mesurables, du 6 au 30 mai inclus. À noter que le mois de mai a été exécrable deux années consécutives, en 1983 et 1984. En 1983, on n'a certes relevé "que" 98,5 mm au pluviomètre, mais comme précisé ci-dessus, il a plu tous les jours, sauf les 5 et 31. Le 31 a d'ailleurs été le seul jour où la température a dépassé les 20°C, avec 23,8°C (mais avec un temps nuageux et lourd, et encore quelques gouttes de pluie non mesurables). Sinon, la moyenne des maxima a été fort basse avec 14,6°C. Notamment la période du 24 au 29 a été désagréable, avec constamment des stratus, stratocumulus ou nimbostratus, (pratiquement) pas d'éclaircies et des températures maximales de 10 à 12°C. L'insolation totale du mois, d'ailleurs, n'atteindra que 93h15, avec une seule journée vraiment ensoleillée, le 5. 1984 présente un profil encore pire, même si l'on n'observe que 23 jours avec précipitations mesurables. L'insolation, cette fois-ci, n'atteint que 66h45 (= record, le précédent record datant de ... 1983). Le 18 a été la seule journée vraiment ensoleillée. La température n'atteint pas un seule fois les 20°C (19,7°C le 18 aussi). Les précipitations sont nettement plus abondantes, avec 133 mm. Notamment la journée du 28 remplit bien les pluviomètres avec 34,1 mm. Il ne s'agit pas d'un orage, mais d'une pluie froide avec un ciel couvert et un maximum de 11,7°C. Ce froid humide s'accentuera encore les deux jours suivants avec seulement 10°C comme maximum le 30 (et toujours pas de soleil). La moyenne des maxima n'atteindra d'ailleurs que 13,8°C, encore moins que l'année précédente. Les minima, par contre, par un temps aussi couvert, ne sont pas spécialement froids, ni en 1983, ni en 1984. La forte pluviosité de 1965 (record), en contrepartie, est essentiellement liée à de très fortes pluies sur un jour (45,8 mm le 27, par exemple) alors que le mois dans son ensemble n'a pas donné une trop mauvaise impression. Il y a même eu des jours d'été. En 1971 (2e record avec 133,1 mm), le mois de mai a même été... beau (232h35 d'insolation) et assez chaud (moyenne des maxima de 20,2°C). Ici, ce sont clairement des phénomènes orageux qui sont à la base de la forte pluviosité. Le 16, il est tombé 41,6 mm d'eau. Les deux années suivantes (1972 et 1973, avec respectivement 25 et 26 jours avec précipitations) ont été plus maussades et plus frais que 1971, mais sans commune mesure avec 1983 et 1984. Autant 1972 que 1973 connaissent des "trous secs isolés" dans les séries de jours de pluie, ce qui fait qu'aucune d'elles n'est vraiment longue. C'est d'ailleurs le cas aussi pour 1984. Reste encore à signaler mai 1977, qui a été sauvé par une très belle période de temps sec et ensoleillé à la fin. Avant cela, il y a eu 27 jours consécutifs avec précipitations mesurables, du 22 avril au 18 mai inclus, avec là aussi fraîcheur et temps souvent peu ensoleillé. Cumulonimbus Source des données : IRM.
  2. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Le fait d'avoir "enfin" un mois avec une température inférieure à la normale n'est pas nécessairement rassurant. Par exemple, je trouve le mois d'août 2006 presque plus inquiétant que les autres mois chauds qu'on a eus. Les autres mois chauds ont été tous liés à des situations atmosphériques qui doivent "naturellement" donner des excès thermiques, sauf qu'ils ont été plus forts que ce qu'ils auraient dû être. Le mois d'août 2006, avec sa situation atmosphérique, aurait par contre dû (presque) battre des records de froid alors qu'il n'a été qu'à peine inférieur aux normes. Dans une certaine mesure, cette remarque vaut aussi pour l'hiver 2005/2006 qui, vu la fréquence des courants continentaux, aurait dû être un hiver nettement plus froid qu'il ne l'a été. Des courants polaires et continentaux trop chauds vont, pour le moment, dans le sens de la répartition du réchauffement climatique, plus fort aux pôles et sur les continents des hautes et moyennes latitudes que sur les océans et les basses latitudes (ainsi que dans l'hémisphère austral). Il ne s'agit évidemment pas d'une conclusion définitive, puisqu'il est possible aussi qu'il s'agisse d'une oscillation naturelle qui va dans le même sens que le réchauffement climatique, et qui le contrecarrera peut-être temporairement dans des années à venir. Toutefois, les courants polaires trop doux, c'est quelque chose qu'il faut surveiller de près. Tout ce que j'espère, c'est que le réchauffement climatique anthropogène ne doit pas être revu à la hausse lors d'une prochaine réunion de scientifiques. Cumulonimbus
  3. Bonjour, Les Néerlandais du KNMI (en se basant sur les modèles ECMWF jusqu'à T+240h) prévoient pour les Pays-Bas 75% de chances de poursuite de temps perturbé pour la période du 14 au 19, et 25% de chances d'un temps plus sec et plus chaud. Comme cette dernière solution serait liée à une remontée plus au nord de l'anticyclone des Açores, ce qui concernerait plus vite la Belgique que les Pays-Bas, je mettrais pour chez nous un rapport de 60% (perturbé) contre 40% (anticyclonique). Cb
  4. cumulonimbus

    Bilan climatologique d'avril 2007

    À mon avis, un autre record a encore été battu à Uccle en ce mois d'avril 2007 : le plus grand écart entre la moyenne des minima et la moyenne des maxima, qui comportait 12,9°C ! À ma connaissance, aucun mois n'a connu un tel écart entre minima et maxima. Il faudrait toutefois vérifier juillet 1921 en données homogénéisées. C'est le seul mois de la série qui pourrait éventuellement concurrencer avril 2007 dans ce domaine. Il serait aussi intéressant de consulter les données de Kleine Brogel, de Rochefort et d'Elsenborn. À mon avis, les écarts doivent y être assez impressionnants. Cb
  5. cumulonimbus

    Post ardu et "chiant"

    Bonjour à tous, En ces temps de records successifs, j’aborderai le problème épineux de l’homogénéisation des données. Toutes les stations météorologiques qui disposent de longues séries d’observations, comme Bruxelles-Uccle, Paris-Montsouris ou De Bilt aux Pays-Bas, connaissent le problème d’homogénéisation des données. L’instrumentation, les méthodes d’observation et les critères d’emplacement ont évolué au fil des ans. Des calculs statistiques ou des observations parallèles selon l’ancienne et la nouvelle méthode (pendant un certain nombre d’années) permettent en général d’obtenir des correctifs très valables pour harmoniser les moyennes. Il n’en va pas de même pour les observations au jour le jour, car les correctifs utilisés sont justement des correctifs moyens, c’est-à-dire qui oscillent autour de la correction moyenne en question. J’aborderai ici un à un les différents problèmes qui se posent. 1) Le déplacement des stations d’observation Au XIXe siècle, les stations météorologiques ont été généralement installées en bordure des grands centres habités, villes ou stations balnéaires (Ostende et Bruxelles pour la Belgique). Par la suite, le tissu urbain a souvent englobé ces stations au fil des décennies, ensuite ces stations ont été déplacées, puis la ville les a souvent rattrapées à nouveau. Ce fut le cas de Bruxelles notamment. La station a été installée en 1833 sur les lieux de l’actuel Botanique, en bordure du pentagone qui formait jadis Bruxelles. Vers la fin du XIXe siècle, les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse se sont fortement développées, et la station a été déplacée à Uccle entre 1885 et 1890, donc vers une commune semi-rurale à l’époque et qui l’est restée jusqu’aux abords de la seconde guerre mondiale. Par la suite, Uccle est devenue très résidentielle et, en dépit de la persistance d’espaces verts, on peut la considérer actuellement comme commune semi-urbaine. Entre 1885 et 1890, les observations ont été menées en parallèle à l’Observatoire de Bruxelles et à Uccle, et des correctifs ont été déterminés pour ramener toute la série sur les conditions d’observations à Uccle. Les moyennes obtenues sont de bonne qualité et comparables aux données actuelles, surtout à partir de 1843 (année où les observations bihoraires ont été introduites), mais il n’en est pas de même pour les valeurs au jour le jour, et donc pour les records. Je ne citerai qu’un exemple : le record du 25 janvier 1881, la seule fois où la température est descendue en-dessous de –20°C à Bruxelles. Il faut savoir que le site de l’actuel Botanique se trouve à flanc de vallée, alors que Uccle se trouve sur un plateau. On connaît les énormes différences qui peuvent exister au niveau des températures minimales, par temps clair et calme, entre vallées et plateaux. Il n’est pas impossible que sur le plateau d’Uccle, la température n’ait même pas atteint les –15°C ce matin-là. Ceci ne remet évidemment pas en question l’existence de cette température très basse, par contre le problème se pose si on veut l’intégrer dans la série d’Uccle. En fait, elle a été adaptée en fonction du correctif moyen, qui n’est que de quelques dixièmes de degré, et qui ne reflète en rien les disparités locales qui peuvent exister certaines nuits. Vu le peu d’autres stations qui existaient en 1881 et les informations très parcellaires dont on dispose sur la situation atmosphérique, il est évidemment impossible de reconstituer la température telle qu’elle aurait été si elle avait été mesurée à Uccle. 2) Les heures d’observation Il s’agit là d’un facteur qu’il ne faut pas sous-estimer, notamment pour la détermination des maxima et des minima sur 24 heures. Bien sûr, cela ne va rien changer au niveau d’un extrême relevé au cours d’un mois donné, par contre cela peut avoir une grande influence sur le décompte des jours d’été, de chaleur ou de gel. Je l’illustrerai ici par quelques exemples. À Bruxelles puis à Uccle, au XIXe siècle, les maxima et minima ont été le plus souvent mesurés sur une période de 24 heures allant de midi à midi. Soient les jours A et B (B étant le lendemain de A). Jour A : min = 13,6°C ; à 12h = 20,7°C ; max = 21,8°C Jour B : min = 16,7°C ; à 12h = 25,3°C ; max = 27,4°C (Jour C : min = 18,1°C ; à 12h = 23,3°C ; max = 24,7°C) Pour le jour B, le maximum ne pose pas de problème. Par contre pour le jour A, comme la période de mesure va de 12h jusqu’à 12h le jour suivant, le maximum relevé ne sera pas de 21,8°C, mais de 25,3°C (la température de midi du jour suivant). Ce qui fait que deux jours d’été seront comptabilisé alors qu’en réalité, il n’y en a eu qu’un. Cela n’affectera pas le maximum absolu du mois (qui reste 27,4°C dans l’exemple), mais bien la moyenne des maxima et surtout le décompte des jours d’été. Le nombre impressionnant de jours d’été de juillet 1852 a peut-être été inférieur en réalité. Là aussi, il est impossible de reconstituer les données puisqu’on ne dispose que de peu d’informations sur le passage des fronts et autres variations atmosphériques influençant la température. Les relevés des maxima et des minima sur une période de 24 heures allant de 8 heures à 8 heures (XXe siècle) ne posent certes pas de problèmes pour les maxima (sauf dans les très rares cas où le maximum se produit aux petites heures du matin), mais ce sont les minimas qui sont affectés cette fois-ci. Soient les jours B et C (C étant le lendemain de B ). (Jour A : min = 0,7°C ; à 8h = 0,9°C ; max = 3,6°C) Jour B : min = -2,5°C ; à 8h = -1,3°C ; max = 6,7°C Jour C : min = 3,3°C ; à 8h = 3,7°C ; max = 9,2°C Le minimum du jour B ne pose pas de problème. Le relevé du minimum du jour C, par contre, n’indiquera pas 3,3°C, mais –1,3°C puisque la période va de 8h le jour précédent jusqu’à 8h le jour même. Donc 2 jours de gel seront comptabilisés au lieu d’un. La moyenne des minima en sera également affectée. D’une façon générale, les observations de 12h à 12h surestiment la moyenne des maxima tandis que les observations de 8h à 8h sous-estiment la moyenne des minima. La moyenne du mois, quant à elle, n’en est pas affectée (pour autant qu’il ne s’agisse pas de la division par deux des moyennes des maxima et minima, comme ce fut le cas entre 1833 et 1842). La meilleure façon d’observer les maxima et les minima serait de choisir comme période 0h à 0h puisque alors, c’est le jour calendrier qui devient la référence. C’est ce qui se fait d’ailleurs à l’heure actuelle. Toutefois pour Uccle, la seule série vraiment très longue donc nous disposons est celles des relevés de 8h à 8h. Donc, au niveau climatologique, c’est celle-là qui est utilisée pour comparer les relevés actuels aux relevés anciens (du XXe siècle tout au moins). 3) Les différents abris utilisés Dans des posts précédents, il a déjà souvent été question de l’abri ouvert et de l’abri fermé. Uccle n’est d’ailleurs pas la seule station a être confrontée à ce problème, c’est le cas aussi à Paris-Montsouris. Les très anciennes stations d’observation ont souvent commencé à travailler sans abri. Heureusement, on dispose souvent d’une description très précise de la manière dont les observations ont été effectuées. À l’Observatoire de Bruxelles, par exemple, on accrochait le thermomètre sur la façade nord du bâtiment, à quelques centimètres du mur et à 3 mètres du sol (et on veillait soigneusement à éviter toute source de chaleur provenant du bâtiment). Des relevés en d’autres points de l’observatoire, menées en parallèle, permettent de se faire une idée plus ou moins précise de la validité des données. Elles ne correspondent certes pas aux normes actuelles, mais elles ne sont pas tout à fait fantaisistes non plus. Vers la deuxième moitié du XIXe siècle, les abris sont apparus sous diverses formes. Il a encore fallu attendre une centaine d’années pour que ces abris soient « normalisés ». La raison, c’est qu’on sous-estimait largement les effets du rayonnement indirect. Le but recherché est que le thermomètre, par conduction thermique, ait la même température que l’air. L’exposition aux rayons du soleil, bien sûr, donnent une température bien supérieure à celle de l’air, mais le rayonnement indirect (absence d’abri ou abri ouvert) influence aussi la température du thermomètre (1 à 2°C en été), ce qui fait que celui-ci est plus chaud que l’air. La nuit, c’est l’inverse qui se produit. Le thermomètre non abrité ou mal abrité rayonne et devient plus froid que l’air environnement, exactement comme les voitures qui se couvrent déjà de givre lorsque la température de l’air est encore légèrement supérieure à 0°C. Au niveau du thermomètre placé dans un abri ouvert, la différence nocturne est de 0,5 à 1°C par ciel serein et peu de vent. À l’Obervatoire de Bruxelles, les températures ont été mesurées sans abri de 1833 à 1878, puis sous abri ouvert jusqu’à 1890. À Uccle, les mesures ont été prises sous abri ouvert de 1885 à 1968, puis sous abri fermé. Entre 1885 et 1890, les mesures ont été effectuée parallèlement à Bruxelles et à Uccle. De 1968 à maintenant, les mesures sont effectuées parallèlement sous abri ouvert et abri fermé afin de déterminer les différences. Les mesures sous abri ouvert ne sont toutefois plus publiées. Elles sont uniquement utilisées en interne, pour déterminer des correctifs. C’est ainsi que le 15 avril de cette année, la température officielle (et exacte) a été 28,7°C. Sous abri ouvert, elle était de 29,3°C, ce qui permet de dire qu’elle était supérieure aux 28,7°C de 1949, mesurés sous le seul abri ouvert qui existait à l’époque. Les correctifs sont de deux natures : ceux qu’on applique aux moyennes et ceux qu’on applique aux événements journaliers. Les correctifs des moyennes mensuelles sont tout simplement obtenus par la différence entre les moyennes de l’ancien et du nouvel abri, relevées en parallèle. Ces différences moyennes sont assez stables et ne varient qu’en fonction des saisons (entre 0 à 0,4°C en hiver, 1,4°C en été pour les maxima ; plus ou moins 0,5°C pour les minima). Cela permet donc de bien reconstituer les anciennes moyennes d’avant 1968. Les correctifs au jour le jour sont obtenus par périodes de 5 jours. Par exemple, pour déterminer le correctif à appliquer à la valeur du 26 avril, on prend la moyenne de tous les écarts des 26 avril (1968, 1969…2007), et on procède de la même façon pour les deux jours qui précèdent (24 et 25 avril) et les deux jours qui suivent (27 et 28 avril), puis on refait la moyenne des 5 valeurs. Ceci permet de bien « lisser » la courbe des correctifs. J’ai fait l’expérience en calculant sur une période de référence de 1971 à 2000 (merci Excel !). Pour les maxima, l’écart est de 0,1°C en début d’année et monte lentement jusqu’à atteindre 1,5°C au cœur de l’été, puis redescend à nouveau. En avril par exemple, l’écart passe de 0,9°C au début du mois à 1,3°C à la fin de celui-ci. La valeur sous abri ouvert de 28,7°C du 17 avril 1949, si elle était corrigée selon cette méthode, correspondrait à 27,5°C sous l’abri fermé actuellement (donc 1,2°C en deçà du record de cette année). Si tout était aussi facile… En effet, l’écart entre les deux abris dépend d’un tas de facteurs, dont l’insolation, le type de nuages et le vent. Si l’on prend un mois au hasard, par exemple avril 2005, l’on constate de ces écarts ont varié entre –0,1 et 2,0°C pour les maxima. Ce qui signifie qu’en appliquant le correctif moyen (de 0,9 à 1,3°C), on commettrait encore des erreurs, moindre certes qu’en utilisant les données brutes, mais non négligeables. Le plus souvent, elles sont inférieures à 0,5°C mais, dans certains cas, elles peuvent atteindre jusqu’à 1°C (et rarement plus). Selon le critère de fiabilité choisi, on pourrait alors dire que la température du 17 avril 1949 a été de 27,5°C ± 1,0°C (les chances que la valeur soit dans cette fourchette sont alors très grandes). Si l’on prend 27,5°C ± 0,5°C, on a déjà une évaluation très raisonnable. Pour les températures maximales, les différences entre l’abri ouvert et l’abri fermé sont minimes par temps couvert (faible rayonnement). Par temps ensoleillé, elles sont surtout très grandes (1,5 à 2°C) par temps calme. Par temps venteux (davantage de conduction thermique par rapport à l’air), ces écarts sont plus faibles. Les plus gros écarts sont souvent observés par temps nuageux avec éclaircies, notamment par stratocumulus et cumulus. La réflexion des nuages vient s’ajouter aux autres sources de rayonnement indirect. Les cirrostratus, dans une moindre mesure, augmentent aussi cet écart. Si ceux-ci deviennent plus épais, c’est juste l’inverse qui se produit. Un brouillard qui se dissipe tard en journée, par effet de réverbération lorsque le soleil perce, peut aussi donner de gros écarts. Il est donc inutile de chercher une corrélation entre la durée de l’insolation et la différence entre abris. Il suffit d’ailleurs qu’une l’éclaircie se produise juste au moment du maximum pour que l’écart devienne plus grand. Il en est de même pour le vent. Une journée en moyenne venteuse, mais avec une accalmie pendant le maximum, produira quand même un gros écart par temps ensoleillé. J’ai constaté une certaine tendance à avoir d’importants écarts entre les deux abris par air polaire direct (grosse réverbération en raison des cumulus et cumulonimbus éclatants). Par temps serein, l’écart est légèrement plus grand par air continental (vent de nord-est) que par air tropical (vent du sud). Toutefois ce sont des tendances qui sont loin d’être absolues. Bien d’autres aléas interviennent, dont notamment le comportement du vent. Le seul point positif, c’est que les records de chaleur, tout au moins entre mars et octobre, se produisent toujours avec plus ou moins le même type de temps et que l’écart est, par chance, souvent proche de l’écart moyen. En d’autres termes, en appliquant le correctif aux anciens records, on a souvent des valeurs proches et donc assez comparables aux records actuels. Pour les minima, l’écart est plus faible, nul par temps couvert et jusqu’à 1°C par ciel serein sans vent. La marge d’erreur est donc plus faible aussi. L’écart moyen est légèrement supérieur en été (plus grosse fréquence de nuits claires) qu’en hiver. 4) Conclusion Je dirais pour conclure que l’homogénéisation des données est tout à fait possible pour comparer des moyennes décennales anciennes par rapport aux moyennes actuelles (par exemple 1901-1930 versus 1971-2000). Elle reste encore assez efficace pour comparer la moyenne d’une année à l’autre ou d’un mois à l’autre (par exemple avril 1949 versus avril 2007). L’erreur ne sera pas supérieure de 0,1 ou 0,2°C. Cela devient plus délicat pour déterminer un record. Par exemple, les 36,2°C du 19 juillet 2006 pourraient être comparés au 6 juillet 1952. La température sous abri ouvert était de 37,1°C. En appliquant le correctif moyen pour cette date (1,4°C), on obtiendrait 35,7°C. Si l’on prend une évaluation raisonnable, on dirait 35,7°C ± 0,5°C, ce qui signifie qu’il subsiste un risque que le vrai record reste celui de 1952 (ou que celui-ci ne soit qu’égalé). Heureusement que l’abri ouvert existe encore et qu’il indiquait 38,2°C le 19 juillet 2006, ce qui confirme le record (idem pour le 15 avril 2007). Cela devient par contre plus délicat pour les stations qui ne disposent plus des anciennes méthodes de mesure et qui ne travaillent qu’avec des correctifs. En d’autres termes, il faut se méfier de certains records (surtout s’ils sont anciens) à l’échelle des continents, comme ceux qui figurent dans le Guiness Book. 5) Sources - IRM - Infoclimat et autres forums français - A. Quételet (pour le XIXe siècle) Cumulonimbus
  6. cumulonimbus

    Post ardu et "chiant"

    Merci Piet
  7. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    En termes de températures exceptionnellement chaudes et répétitives, il ne reste plus que deux périodes "anciennes" qui restent comparables à celle-ci : octobre 1921 et juin-juillet 1976. 1921 : voici la série de températures maximales en valeurs corrigées (à 0,5°C près) pour les faire correspondre à ce qu'elles auraient été si elles avaient été mesurées selon la méthode actuelle (abri fermé) : 01/10 : 23,0°C 02/10 : 25,0°C 03/10 : 22,5°C 04/10 : 26,0°C 05/10 : 26,5°C 06/10 : 27,0°C 07/10 : 26,5°C 08/10 : 26,0°C 09/10 : 27,0°C 10/10 : 26,5°C 11/10 : 24,0°C 12/10 : 20,0°C 13/10 : 21,0°C 14/10 : 16,0°C 15/10 : 18,0°C 16/10 : 19,5°C 17/10 : 23,5°C 18/10 : 25,0°C 19/10 : 24,0°C 20/10 : 21,0°C S'il n'y avait pas eu une période de froid en fin de mois, qui a "tout foutu en l'air", avec même une gelée le 25, ce mois d'octobre aurait détenu un record qui n'aurait toujours pas été approché jusqu'à nos jours. 1976 : températures maximales en valeurs réelles car déjà mesurées selon la même méthode qu'aujourd'hui (abri fermé) 23/06 : 30,0°C 24/06 : 32,6°C 25/06 : 33,8°C 26/06 : 33,6°C 27/06 : 34,0°C 28/06 : 32,6°C 29/06 : 30,6°C 30/06 : 33,0°C 01/07 : 32,1°C 02/07 : 33,6°C 03/07 : 35,4°C 04/07 : 34,0°C 05/07 : 33,3°C 06/07 : 32,2°C 07/07 : 32,0°C 08/07 : 30,5°C Si cette série était tombée entièrement en juin ou entièrement en juillet, ce n'est pas dit que juillet 2006 aurait eu son prédicat de mois le plus chaud de tous les temps. Ce sont là les deux seules séries qui peuvent encore plus ou moins tenir tête avec ce qui se passe actuellement (même si la comparaison est difficile puisqu'il s'agit d'autres saisons). Au niveau froid, on ne peut évidemment pas en dire autant. Les températures froides de décembre 1996-janvier 1997 font piètre figure face à n'importe quel phénomène de froid extrême des temps anciens. Cumulonimbus. Edit : j'oubliais la source : IRM bien entendu.
  8. cumulonimbus

    Joyeux anniversaire Angela

    Bon anniversaire, Angela ! Que tout se passe bien pour toi !
  9. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    En 1987, cette moyenne était de 16,4°C. En 1993, elle était de 16,3°C. À ma connaissance, ce sont les plus élevées, mais il faudrait vérifier. Cb
  10. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    L'extrême sécheresse du printemps 1893 a été signalée dans de nombreux autres endroits d'Europe. Nombre de jours consécutifs de précipitations < 1 mm : 45 jours à Strasbourg (18/03 - 02/05) 45 jours également à Karlsruhe (mêmes dates) 55 jours à Paris (14/03 - 08/05) Et à Uccle, en prenant ce critère-là : 44 jours (19/03 - 02/05). Sources : Infoclimat et IRM (pour Uccle)
  11. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Au niveau des précipitations, il semblerait qu'il existe un super record à Uccle, très difficile à battre : 0,5 mm en 2 jours en avril 1893. Cb
  12. cumulonimbus

    Eruption en Colombie

    Qui se souvient encore des images dramatiques de l'éruption du Nevado del Ruiz en 1985, également en Colombie, où une enfant s'était retrouvée prisonnière des coulées de boue ?
  13. cumulonimbus

    Heureux anniversaire, Adriatique :-)

    Désolé pour le retard... Bon anniversaire !!! Cumulonimbus
  14. cumulonimbus

    Joyeux anniversaire Delphine

    Moi aussi, je suis en retard. Bon anniversaire !!!! Cumulonimbus
  15. cumulonimbus

    Printemps - Eté 2007

    Une curieuse impression que j'ai, c'est que nous sommes à l'aube d'une surprise froide qui va nous tomber dessus un de ces quatre, et peut-être à un moment où l'on s'y attend le moins. Je m'explique : depuis plus de 9 mois, nous sommes dans une anomalie positive de plus de 3°C ! Je dirais que 0,7 à 0,8°C sont liés au réchauffement climatique global. Nos régions, depuis plusieurs années déjà, connaissent également un réchauffement plus important que le reste du globe en raison de la fréquence de situations atmosphériques anormales (trop de vents de sud entre autres) et aussi en raison de réchauffements anormaux de régions avoisinantes, d'où nous proviennent les (autres) vents. Ce deuxième phénomène est la conséquence directe du premier. Exemple : la Mer du Nord reste chaude en automne après un été chaud, et contribue au maintien de la période chaude. Idem en ce qui concerne la diminution des zones enneigées ou gelées qui, en raison de l'albédo, contribuent aussi au maintien d'une période chaude. Ceci est responsable pour d'autres 0,7 à 0,8°C environ d'augmentation de la température (total = plus ou moins 1,5°C). Les 1,5°C restants (des 3°C) sont à mon avis liés à une anomalie purement statistique, c'est-à-dire à des aléas qui vont pour le moment tous dans le même sens. Un peu comme un joueur au casino qui gagnerait dix fois consécutivement... (mais qui bien sûr pourrait tout reperdre la 11e fois). Ici, c'est la chaleur qui gagne à tous les coups... jusqu'au jour où elle perdrait ! L'élément statistique revient TOUJOURS à la moyenne un jour ou l'autre. En d'autres termes, ce retour à la moyenne pourrait se faire par un événement de compensation magistral, bien supérieur au réchauffement climatique décrit dans les 2 premiers points. Évidemment, nul ne peut prédire quand cela se produira. Cela pourrait se présenter sous la forme d'un mois de juillet particulièrement pourri et frais, ou alors sous la forme de chutes de neige imprévisibles en octobre, ou encore par la venue surprise d'un hiver 2007-2008 digne de 1962-1963 et consorts. Je reste sur mes gardes. Un été caniculaire pour cette année est loin d'être acquis, et peut-être même pas un bel été. Tout ce que je viens d'écrire est évidemment une idée très personnelle sur le climat, toutefois je crois dur comme fer que la période de douceur, exceptionnelle tant dans sa durée que dans son intensité, ne durera pas indéfiniment. Cumulonimbus.
  16. cumulonimbus

    Le saviez-vous (encore) ?

    Bonjour à tous, Voici un aperçu des phénomènes climatiques spectaculaires et parfois peu connus qui se sont produits en Europe et dans le monde au cours des toutes dernières années. Le phénomène le plus extraordinaire et le plus récent s’est produit sans conteste dans le nord de l’Italie, le 19 janvier 2007, alors que l’Europe du nord était soumises aux rafales de la tempête Kyrill (130 km/h dans certaines régions, et plus localement, jusqu’à 200 km/h à moyenne altitude en Allemagne). En Italie du nord par contre, à une latitude de 45° nord, les températures ont oscillé entre 23 et presque 30°C en plein hiver dans un région s’étendant du Piémont à l’Émilie en passant par la Lombardie. Ainsi, on a observé 29,4°C ( !!) à Brossasco, à 580 mètres d’altitude. Pendant ce temps, Turin a noté 25,1°C et Milan (aéroport de Malpensa) a noté 23,1°C. À Orméa (840 mètres d’altitude), on notait 25°C !! Il est inutile de dire que tous les records ont été pulvérisés. C’était un peu comme si en Belgique, les températures avaient dépassé les 20°C en plusieurs endroits en plein janvier. Que s’était-il passé ? Un concours de circonstances et un accident barométrique. Un fort flux de sud-ouest, humide et déjà extrêmement doux à la base (15°C), entraîné notamment par la tempête Kyrill, a été dévié par une mini-crête anticyclonique au sud-ouest des Alpes provoquant une cassure et faisant brièvement dévier le courant de telle manière qu’il provenait de nord-ouest. Ce vent de nord-ouest frappa de plein fouet les Alpes, subit un effet de fœhn maximal dans un sens inhabituel et provoqua cet air extrêmement chaud en Italie. Quelques jours plus tôt, le 13 janvier 2007, on observait déjà la présence d’air exceptionnellement chaud dans les Alpes avec 15,6°C à 2040 mètres d’altitude (Sestrières). L’absence de fœhn, ce jour-là, laissa toutefois de l’air plus froid stagner à plus basse altitude (inversion) avec des températures de 4 à 8°C en plaine. Ces phénomènes extrêmement chauds font partie d’un phénomène extrême d’une ampleur beaucoup plus grande : la vague de douceur en Europe, avec le mois de janvier le plus chaud jamais vu et même l’hiver le plus chaud jamais vu dans de nombreux pays. Outre les 7,2°C (janvier) et les 6,6°C (hiver) mesurés à Uccle, de nombreux records ont été battus ailleurs aussi. À Moscou par exemple, la température moyenne de janvier a été supérieure aux normes de 5°C ! Le 11 janvier, le maximum y a atteint 8,4°C. Le jour précédent, c’est à Vilnius et à Minsk que des records ont été battus (respectivement 10,9 et 10,3°C). Sans oublier notre quasi-record à Uccle de 14,9°C le 18. Et comme si ce n’était pas encore assez, New York a aussi égalé son record de chaleur, avec 22°C le 6 janvier (comme le 26 janvier 1950). Pourtant, il n’a pas fait chaud partout dans le monde. Saviez-vous que le pôle sud a connu en 2006 l’une de ses années les plus froides jamais enregistrées ? Saviez-vous que les Alpes australiennes (pourtant pas bien élevées) ont reçu 30 cm de neige en plein été (décembre), ce qui est un phénomène rarissime ? Saviez-vous que l’Arabie Saoudite, l’Iran et le Koweit étaient frappés d’une vague de froid d’une rare intensité, avec de nombreuses gelées ? Et qu’en plus, le pôle nord présentait aussi des températures inférieures aux normes, aux alentours de –42°C en début décembre ? Un peu plus tôt en 2006, nous avons connu l’automne de loin le plus chaud de l’histoire. La zone des valeurs extrêmes s’étendait de l’Angleterre jusqu’en Russie, en englobant aussi de nombreux pays nordiques. Pendant ce temps, des phénomènes froids et neigeux se produisaient ailleurs dans le monde. À Buffalo (États-Unis), le 12 octobre, on observa 22 cm de neige, du jamais vu en 137 ans d’observations (précédent record : 15 cm de neige le 31 octobre 1917). La banquise de l’Antarctique, durant ce printemps austral, était particulièrement étendue et des invasions d’air froid frappaient régulièrement l’Afrique du Sud, avec des gelées inhabituelles même en-dessous de 1000 mètres d’altitude. En novembre (fin du printemps austral), c’est la Tasmanie qui fut victime du froid, avec de la neige à partir de 400 mètres d’altitude. En Australie, la neige est également apparue à Ballarat (435 mètres), près de Melbourne. Il s’agit là de phénomènes tout à fait hors saison. Plus près de chez nous et passés totalement inaperçus : les gelées très précoces en Italie, avec –2,6°C à Rome le 4 novembre et les –0,7°C de Pescara le 5 novembre. À Catane, en Sicile, la température est descendue jusqu’à 0°C tout juste le 4. Le mois d’août, caractérisé chez nous par la pluie, les nuages et une fraîcheur toute relative, a généré des records de froid en Italie. C’est à Gênes, notamment, que le record a été pulvérisé avec 10,7°C le 13 au soir (précédent record : 13,7°C en 1975). Ceci n’a pas été tant lié au froid de la masse d’air en général, mais à son intense instabilité, privant l’Italie de soleil et amenant dans les basses couches l’air froid d’altitude lors de très fortes averses. Le record de Gênes s’est produit juste après une averse de grêle. Un phénomène similaire s’est produit en Sicile, à Palerme, avec une température de 17,9°C lors d’un orage (le 7 août), battant le précédent record de froid qui était de 18,2°C (26 août 1975). Pendant que nous étouffions sous le torride juillet 2006 (rappelons-le, le plus chaud jamais enregistré avec une moyenne de 23°C à Uccle et une pointe jusqu’à 36,2°C), l’Argentine grelottait. On observait –3°C à Buenos Aires et +1°C aux chutes d’Iguazu, en pleine forêt tropicale (frontière entre Argentine, Brésil et Paraguay). À Porto Alegre, au Brésil (en bord de mer), la température descendit jusqu’à 3°C. Le début du mois de mars 2006, qui n’était déjà pas très chaud chez nous, a été extrême en Irlande, avec –5°C à Dublin le 4 mars, température rarement atteinte même en plein hiver. À Aberdeen, en Écosse, on a relevé 26 cm de neige le 3 mars, la plus grosse couche de neige en mars depuis le début des observations en 1957. Des coulées d’air polaire direct, associées à des températures au niveau 850 mb (sans doute très bas en altitude) de –8°C en sont responsables. Le 12 février 2006, New York a reçu 63 cm de neige en moins de 24 heures, égalant ainsi le record de 1947. Un mois plus tôt, c’est le Kazakstan qui pulvérise ses records de froid (-42°C dans la nouvelle capitale, Astana). New Delhi, en Inde, s’approche aussi de son record de froid avec 0,2°C (record : -0,6°C en 1935). Il n’en reste pas moins que c’est la température la plus basse en 70 ans. L’automne 2005, en Europe, a aussi fait parler de lui par sa douceur. N’oublions pas qu’en Belgique, il détenait le record jusqu’à … 2006. C’est toutefois en Norvège que les températures les plus folles ont été observées, avec 26°C à Molde, à plus de 62° de latitude nord, le 11 octobre. Le précédent record était de 20°C ! C’est bien évidemment un effet de fœhn qui a été responsable d’une telle température. Pour la petite histoire, le record de la deuxième décade d’octobre à Uccle est de 25,7°C ! En mars 2005, nous avons échappé de peu à la plus grande vague de froid que l’Europe n’ait connue au mois de mars. Aux Pays-Bas, la température est descendue jusqu’à –20,7°C à Marknesse le 4 mars, du jamais vu depuis… 1845 ! À De Bilt, le record a également été battu avec –14,4°C. À Amsterdam, la température est descendue jusqu’à –16,7°C. Ailleurs en Europe, les températures n’auraient même rien eu à envier aux grands hivers, pourtant on était en mars ! Munich : -24,5°C ; Göteborg : -20,1°C ; Gospic, en Croatie : -23,2°C. En Italie, de nombreux records de froid ont été battus, avec –9,7°C à Bologne, -12,6°C à Plaisance et –10,5°C à Forlì, toutes des villes situées dans la plaine du Pô. En de nombreux endroits d’Europe, la neige était également au rendez-vous. C’était le cas en Angleterre, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, entre autres. On observait 11 cm à Paris mais 50 cm dans certaines régions des Pays-Bas ! Enfin 2003, surtout connue pour sa grande vague de chaleur, a également eu une vague de froid sans précédent dans l’Europe du Sud-est, et notamment dans le Sud de l’Italie qui a vu la neige au sol le 8 avril à Bari, Brindisi et Lecce. Un peu plus au nord, à Termoli, sur la côte adriatique (mais toujours à 42° de latitude nord), on observa même entre 25 et 30 cm de neige ! À Bari, le record de froid pour avril a été également battu avec –1°C. Ceci, bien évidemment, ne remet nullement en question le réchauffement climatique. Mais cela permet de prendre conscience que dans nos régions (Europe du Nord-Ouest), le réchauffement est momentanément beaucoup plus fort que dans le reste du monde, ce qui peut nous donner une idée erronée du climat mondial actuel. Un réchauffement global de 0,8°C, qui est même moindre dans certaines régions (et très localement, on observe un refroidissement), permet toujours des phénomènes de froid de grande envergure. Source : essentiellement « Meteo Giornale » sous http://www.meteogiornale.it/news/archive.php Pour tous ceux qui comprennent l’italien (et je sais que vous êtes nombreux), c’est une mine d’or de renseignements (et pas seulement sur l'Italie) !
  17. En Belgique, il existe des cas d'espèce très différents en ce qui concerne l'heure de la température maximale. Il est vrai qu'en moyenne, celle ci est atteinte environ deux heures après le midi solaire par temps ensoleillé. Le midi solaire, à Uccle, est en moyenne à 12h43. Il varie légèrement en raison de l'orbite elliptique de la Terre, avec chaque année un maximum et un maximum secondaire, ainsi qu'un minimum et un minimum secondaire (voir les nombreux sites d'éphémérides pour plus de détails). Cette oscillation se situe grosso modo entre 12h30 et 12h55, avec une heure de plus pendant l'heure d'été. Ce qui revient à dire que le maximum se situe souvent vers 15h en hiver et vers 16h en été. Quelques situations particulières. 1) Le temps venteux et pluvieux. Les variations de température liées au passage des différentes masses d'air sont plus importantes que la variation entre le jour et la nuit, atténué par les nuages, surtout en hiver. En pareil cas, tant le maximum que le minimum peuvent se situer à n'importe quel moment de la journée et de la nuit. 2) Les situations d'inversion. Dans certains cas, surtout en automne, il arrive que l'inversion et le brouillard qui y est associé persistent longtemps en matinée et ne se dissipent qu'en après-midi. La température obervée à 13h voire à 14h peut encore être très proche du minimum observé le matin, puis, au moment de la dissipation du brouillard, la température monte en flèche. Toutefois, le maximum peut n'être atteint qu'en fin d'après-midi. Si l'inversion ne se résorbe pas (cas fréquent en hiver), la variation diurne de la température est tellement faible que là aussi, le maximum peut être atteint à n'importe quelle heure (avec toutefois une prédilection l'après-midi). 3) Les périodes très chaudes. Les villes ont souvent tendance à conserver la chaleur dans les murs et l'asphalte ou le béton des rues et trottoirs, et à la restituer très tard. Le maximum des villes est parfois atteint très tard en fin d'après-midi ou début de soirée, alors que les campagnes environnantes, au même moment, se raffraîchissent déjà. (À Bruxelles par exemple, la Grand-Place reste chaude très longtemps, on peut y prendre son verre en terrasse jusque très tard le soir par beau temps en été.) 4) La différence entre vallées et collines. Le fond des vallées se refroidit vite la nuit et se réchauffe vite le jour, avec une grande amplitude thermique et un maximum qui a peu de retard sur la position du soleil. Le sommet des collines, par contre, est baigné dans l'air de couches plus élevées, qui ne reçoivent que plus tard (et de façon atténuée) la chaleur transmise du sol (des régions plus basses autour du sommet). Le temps y est en moyenne plus frais, l'amplitude thermique plus faible et les minima et maxima atteints plus tard. Cette amplitude plus faible peut toutefois faire qu'à certaines heures de la nuit, le temps y est moins frais que dans la vallée, en dépit de l'altitude. 5) Les sols sablonneux. Ils tendent à se comporter comme le fond des vallées (cf. point 4). 6) Le régime des brises le long du littoral. Là, c'est un cas plus particulier encore. Il faut savoir qu'en pleine mer, à quelques dizaines de kilomètres au large des côtes, il n'y a pas de différence entre le jour et la nuit. Il faut en effet plusieurs jours de grand soleil pour que l'eau de la mer se réchauffe d'un degré. Dans le sens inverse, c'est tout aussi vrai, l'eau met beaucoup de temps pour reperdre ce degré. Il se fait donc qu'en journée, l'intérieur des terres est nettement plus chaud que la mer (avec différence maximale au moment où le maximum, justement, est atteint sur les terres). La nuit, c'est évidemment l'inverse, avec un maximum de différence au petit matin, quand le minimum est atteint sur les terres. Il résulte de ces différences l'installation d'un régime de brise de mer en journée, et un régime de brise de terre la nuit. En d'autres termes, la côte partage le climat de l'intérieur des terres la nuit et celui de la mer en journée. Là aussi, toutefois, des retards apparaissent dans la formation de ces vents, retard qui se surimpose au retard déjà existant au niveau des maxima et des minima. Cela a comme conséquence que la brise de mer ne s'enclenche souvent que vers 11h, voire midi, puis elle persiste longtemps en soirée avant que ne réapparaisse la brise de terre. Il se fait que le minimum le long des côtes se produit en même temps qu'à l'intérieur des terres (brise de terre), puis la température monte en matinée (parfois très haut) jusqu'au moment où la brise de mer s'enclenche et apporte l'air marin plus frais. Il se fait donc que le maximum est alors atteint vers 11 heures environ ! Les observations synoptiques permettent parfois de bien suivre ce phénomène. Le maximum est déjà atteint vers 10h à Ostende (au bout de l'estacade, donc sur la mer). Il sera atteint vers 11h à l'aéroport de Middelkerke (à quelques centaines de mètres de la côte) et vers midi à l'aérodrome de Coxyde (à quelques kilomètres de la côte). Bien sûr, c'est à Coxyde aussi que le maximum sera le plus élevé. À partir du moment où l'on atteint la zone où la brise de mer n'arrive plus (20 à 30 km de la côte en moyenne), le maximum se comporte à nouveau normalement et se produit à l'heure habituelle). Chez nous, le sol sablonneux de la côte ajoute une complication en plus puisqu'il se comporte d'une façon plus continentale que plus loin à l'intérieur des terres, alors que la mer fait évidemment juste l'inverse. Cela explique les températures très élevées qui ont déjàà été relevées à Coxyde et Middelkerke en fin de matinée, avec un important refroidissement juste après. Par ailleurs, le vent général peut renforcer la brise de mer (et la faire venir plus tôt) ou au contraire, diminuer la brise de mer (et la faire venir plus tard, voire pas du tout), avec comme conséquence d'autres heures encore pour les maxima de température. Dans d'autres pays, avec des côtes découpées, des îles voire des côtes où brise de mer et brise de vallée se combinent en raison du relief, la situation peut devenir très complexe. Le mieux est alors de se fier aux gens du pays, qui connaissent souvent leurs phénomènes locaux, même si cles expriment parfois en termes très simples (comme par exemple : chez nous, il fait souvent étouffant peu avant midi, puis nous avons du vent... etc.) Cumulonimbus
  18. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    À ma connaissance, il est tombé jusqu'à présent 0,1 mm d'eau en avril à Uccle.
  19. Apparemment, le cyclone Gamède y a bien fait le ménage si la pureté de l'air s'y maintient 6 semaines... Cb
  20. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Merci pour cette information. Je croyais que cette station se trouvait encore toujours à côté de Brucargo. Cb
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    Printemps - Eté 2007

    Si je suis bien informé, l'IRM utilise une série de températures assez longue, s'étendant sur plus de 100 ans et que les dernières années chaudes n'influencent encore que très peu. Il existe aussi une période de référence 1961-1990 qui est utilisée. Les Pays-Bas utilisent la période de référence 1971-2000 pour déterminer le degré d'anomalie d'une année. Il existe déjà certaines études qui se basent sur la période de référence 1976-2005. La condition est évidemment qu'il y ait au moins 30 ans. Il est vrai que l'on peut utiliser indifféremment les périodes 1931-1960 et 1961-1990 puisqu'elles sont similaires (en dehors des aléas purement statistiques). Il s'agissait là d'une période de stabilité climatique s'étendant sur près de 60 ans. Si l'on prend comme référence 1901-1930 ou une période antérieure, il existe une faible différence, le 19e siècle et le début du 20e siècle ayant été plus froids. Là où le problème se pose réellement, c'est dans les années récentes où le réchauffement climatique s'est fait fortement sentir. Deux optiques sont possibles et elles se défendent tous les deux. Soit on utilise comme l'IRM des normales "anciennes", ou tout au moins à début "ancien", se basant sur une très longue période, ce qui fait ressortir énormément d'anomalies chaudes dans ces dernières années et très peu d'anomalies froides. C'est un très bon indicateur de l'évolution du climat qui change. Soit on utilise à chaque fois la série trentenaire la plus récente possible pour faire ressortir les anomalies interannuelle dans un climat que l'on considère d'office changé. Cela met moins en lumière l'évolution générale du climat, mais permet par contre de mieux apprécier si la variabilité interannuelle se maintient, se renforce ou diminue. Pour moi, les deux méthodes se valent et elles sont très complémentaires l'une par rapport à l'autre pour comprendre le climat dans toutes ses dimensions. Cumulonimbus
  22. cumulonimbus

    Magnifiques Photos : Réel ou truqué ?

    Géniales, ces photos !!! Cumulonimbus
  23. cumulonimbus

    Les records en Belgique

    Pour la petite histoire : Différences entre Uccle et Zaventem (environ 15 km à vol d'oiseau) : 20/04/1968 : Uccle = 27,8°C, Zaventem = 28,9°C 15/04/2007 : Uccle = 28,7°C, Zaventem = 27,7°C
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    Les records en Belgique

    Les 28,7°C du 17 avril 1949 ont été relevé sous un abri ouvert, qui n'est plus celui qui est utilisé maintenant. Le 20 avril 1968, les deux abris (ouvert et fermé) existaient déjà et étaient utilisés en parallèle. Sous l'abri ouvert, on notait 28,5°C ce jour-là, alors que sous l'abri fermé (celui qui est considéré comme conforme actuellement), on mesurait 27,8°C. Il s'agit donc d'un écart de 0,7°C. Ce serait trop simple, évidemment, si l'écart était toujours le même entre les deux abris. En moyenne, cet écart est de 1°C en avril, il peut toutefois varier entre 0 et 2°C. 0°C par temps couvert ; 1,5°C par temps ensoleillé avec peu de vent ; 2°C lorsque la réflexion du soleil sur certains nuages vient s'ajouter au rayonnement indirect émis du sol et d'autres sources. En juin et juillet, on peut encore multiplier tous ces chiffres par un facteur de 1,4 environ. Fait est que la température de 28,7°C sous abri ouvert en avril 1949 a été relevée par temps ensoleillé. Il est donc probable que la température "conforme" se situait quelque part entre 27 et 28°C. Donc les 28,7°C sous abri fermé de hier sont bel et bien un record. Cumulonimbus P.S. Par chance, cet abri ouvert a été abandonné beaucoup plus tôt, voire jamais utilisé dans les autres stations du réseau belge, ce qui fait que les autres données (sauf les très anciennes) sont beaucoup plus fiables. À Paris par contre, ce même abri ouvert a été utilisé jusqu'en 1948, ce qui fait que le record parisien de 40°C et une poussière, relevé en juillet 1947, est sujet à discussion aussi. À Uccle, l'abri fermé a été installé le 1er février 1968. Toutes les températures postérieures à cette date peuvent être comparées sans problème avec les données actuelles. Source de ces informations : MarcV (sauf pour Paris, où je les ai trouvées sur un forum français)
  25. cumulonimbus

    Printemps - Eté 2007

    Pour en revenir à l'année 1834. Les moyennes ont été reconstituées le mieux possible, mais elles restent approximatives. Plusieurs problèmes se posent : 1) Les relevés n'ont pas été faits à Uccle, mais à l'Observatoire de Bruxelles, situé à l'actuel Botanique. Des observations parallèles à Uccle et à Bruxelles entre 1885 et 1890 ont permis de déterminer un correctif qui n'est qu'un correctif moyen. On peut retrouver une telle comparaison, à l'heure actuelle, entre Uccle et Zaventem. Les aléas peuvent être énormes en hiver. Un janvier doux, pluvieux et venteux donne peu de différences. Un janvier anticylonique et modérément froid, avec inversions thermiques répétées peut donner de très grosses différences, Uccle étant beaucoup moins influencé par les inversions que Zaventem, voire Bruxelles ville (cf. janvier 1982). 2) Les relevés de 1834 ont été faits sans abri, le thermomètre accroché au mur orienté au nord, à 3 mètres du sol. Là aussi, un correctif moyen a été adopté (pour les homogéniser par rapport aux mesures sous abri). Ce correctif peut toutefois fortement sous-estimer ou sur-estimer les températures des mois avec très forte radiation (mois très ensoleillés) ou avec très faible radiation (mois particulièrement sombres). 3) Entre 1833 et 1842, les moyennes ont été obtenues via la division par deux de la moyenne des maxima et des minima. À partir de 1843, la même méthode a été utilisée en parallèle avec le calcul de la moyenne en fonction de 12 observations bihoraires. Là encore des correctifs moyens ont été calculés dès le XIXe siècle pour homogéniser ces données par rapport aux moyennes établies de façon bihoraire. 4) L'ensemble de ces données a été homogénisé au début des années 1980 sur la base de l'abri ouvert, puis re-homogénisé plus tard sur la base de l'abri fermé. Cela fait beaucoup de correctifs moyens. Dans certains cas, cela peut tomber très près de la réalité, mais parfois, cela peut s'en écarter sensiblement. C'est pour cela que je prendrais ces très anciennes données avec beaucoup de précautions. À partir de 1901, il n'y a plus que le correctif moyen entre abri ouvert et abri fermé qui intervient. En ce qui concerne les moyennes mensuelles, ce correctif moyen est très fiable. Même si j'utilise moi-même beaucoup ces anciennes données, j'émettrais toutefois beaucoup de réserves pour déterminer un record de nombre de mois consécutifs au-dessus de la moyenne par rapport à une année aussi ancienne que 1834, même s'il est tenu compte des moyennes de l'époque. Cumulonimbus
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