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cumulonimbus

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  1. Après un aperçu glabal des caractéristiques générales du climat maritime et du climat côtier, je vais analyser cette fois-ci sur le climat de la côte belge en hiver. Normalement, le climat de la côte devrait être pareil à celui de l'intérieur des terres en hiver puisque l'intérieur des terres est plus froid et que la brise de terre devrait souffler en permanence. Or, rien n'est moins vrai. Il arrive même souvent que l'air vienne de la mer, pourtant plus chaude, en plein hiver. En effet, la circulation atmosphérique générale prévaut en général sur les vents locaux en hiver. La situation atmosphérique la plus fréquente est celle des perturbations atlantiques qui nous viennent de l'ouest et qui circulent entre l'anticyclone des Açores et les dépressions au nord de l'Atlantique, dont la dépression mère est souvent située près de l'Islande. Cette année-ci, certes, cette situation a souvent fait défaut, mais il s'agit bien d'une exception. Normalement, les zones de pluie se succèdent sur nos régions, entrecoupées de périodes plus claires mais plus instables avec des averses. C'est une succession de fronts chauds et de fronts froids, avec des températures qui dépassent parfois 10°C, notamment dans les secteurs chauds des perturbations. Le vent au sol souffle alors de sud-ouest, donc une direction plus ou moins parallèle à la ligne côtière. En raison des frottements moindres, le vent a tendance à souffler plus fort à la côte. Ce temps pluvieux et venteux est typique. Et pourtant, il pleut (un peu) moins à Ostende qu'à Bruxelles. Ceci est essentiellement dû au passage plus rapide des perturbations, qui ont moins de temps de déverser leurs précipitations. Le temps y est légèrement plus ensoleillé aussi, en raison d'une fréquence un peu moindre de stratus bas. Tout porte à croire que la température y est plus élevée aussi, mais ce n'est souvent pas le cas. L'air atlantique, en effet, est plus chaud à la source que l'eau de la Mer du Nord. Et comme la mer absorbe plus de chaleur que la terre ferme, l'air au contact de la mer se refroidit un peu plus malgré le fait que les terres soient plus froides. Mais leur pouvoir d'absorption de la chaleur est moindre, ce qui fait que l'air, dans un premier temps, y reste plus proche de sa température d'origine. Il est typique de constater, en hiver, que la zone à températures les plus douces se situe sur une ligne allant de Dixmude à Zelzate en passant par Bruges. Plus à l'Ouest, il fait plus frais en raison de la mer, plus à l'est, il fait plus frais aussi puisque la terre froide, à la longue (donc lorsque le trajet de l'air y est plus long), refroidit à nouveau l'air. Un tableau synoptique classique est: Ostende: 10°C, Zelzate: 11°C, Uccle: 8°C, Bierset: 7°C. Lorsque le vent souffle du nord, la zone la moins froide se trouve à nouveau sur le littoral. Il s'agit dans ce cas d'air polaire direct, à l'origine plus froid (et non plus chaud) que la Mer du Nord. Dès que cet air quitte l'eau et sa source de chaleur, le réchauffement cesse aussitôt et l'air, au-dessus de la terre ferme, tend à retrouver sa température d'origine, donc polaire. En cas d'air polaire, l'air est surtout très froid en altitude, de l'ordre de -10°C à 1500 mètres et de -20°C à 3000 mètres. Sur mer, en début d'hiver surtout (température de l'eau à 9, voire 10°C), cet air se réchauffe à sa base jusqu'à 4 ou 5°C. Ceci fait qu'on arrive à un seuil d'instabilité (presque) absolue jusqu'à 1500 mètres d'altitude et, l'humidité aidant, les averses sont très nombreuses et très intenses, avec des rafales de vent. On observe typiquement de la pluie froide et de la grêle à la côte. A l'intérieur des terres, le refroidissement se fait rapidement, les averses perdent un peu de leur énergie mais tombent sous forme de neige. Il arrive souvent que le pays entier soit recouvert de neige (si l'air polaire est vraiment direct), à l'exception d'une mince bande côtière. Plus tard, en février, la neige a un peu plus de chance de tenir à la côte aussi. Par air continental, le climat côtier dépend de la direction du vent. Par vent de nord-est soutenu, il fera nettement plus doux (mais plus nuageux aussi) à la mer en raison du parcours de l'air sur une partie de la Mer du Nord. Si le vent de nord-est faiblit, la brise de terre a tendance à se manifester et la composante donnera un vent d'est. Lorsque le vent souffle de sud-est ou de sud, nous avons habituellement affaire à un flux d'air doux, mais refroidi à la base par le continent (inversion). La côte belge, par sa géographie, est particulièrement favorable aux inversions. Les polders sont plats, se refroidissent facilement mais fournissent aussi de l'humidité, qui risque de se transformer en brouillard ou en stratus. Cette humidité se combine alors à l'humidité résiduelle de la mer (que le vent de sud-est n'aura pas tout à fait réussi à repousser vers le large), ce qui rend difficile la dissipation de ces brumes. Et même si les brumes se dissipent, la mince couche d'air humide et froid ne s'évacuera pas, maintenant l'inversion. En fait, l'inversion existe dans ce cas dans les autres régions du pays aussi, mais sera plus marquée à la côte. Donc c'est le cas d'espèce où il peut faire nettement plus froid à la côte même en hiver, l'air doux de la mer étant repoussé vers le large. Il existe encore bien d'autres situations atmosphériques, mais je me suis contenté ici des cas principaux. Retenons ce qui suit: En moyenne, il fait plus doux à la mer qu'à l'intérieur des terres en hiver, mais il existe de nombreuses exceptions à la règle. La pluviosité est légèrement moindre, mais surtout en cas d'air doux en provenance de l'Atlantique. Par air polaire maritime, les averses sont plus fortes et donnent aussi des totaux pluviométriques plus marqués, en dépit du passage plus rapide des averses. Par air continental (vent de nord-est), il peut y avoir quelques averses de neige côtières qui meurent très vite à l'intérieur des terres où il fait trop froid dans ce cas. L'insolation est légèrement supérieure à celle de l'intérieur des terres. S'il est vrai qu'en cas d'inversion par air continental, les stratus y ont plus de mal à se dissiper, par air maritime par contre, les stratus se forment surtout à l'intérieur des terres où il restent coriaces dans les secteurs chauds des perturbations, alors que la grisaille s'évacue mieux à la côte. Le vent est presque toujours plus fort à la côte qu'à l'intérieur des terres en hiver. En raison du frottement moindre, la force de coriolis s'applique mieux en mer que sur terre, où le ralentissement dévie également l'air. Un vent de sud-ouest à l'intérieur des terres soufflera souvent d'ouest à la mer, et un vent de nord à l'intérieur des terres y soufflera de nord-est. Ceci ne s'applique pas pous les vent d'est, de sud-est ou de sud puisqu'ils viennent de l'intérieur des terres et l'effet de la mer est alors annulé. Dans ce cas, ce n'est que plus au large que le vent changera de direction en raison de la diminution du frottement. Voilà. Dans ma 3e partie, je parlerai de la côte en été. Ce sera la partie la plus complexe. Cumulonimbus.
  2. Rien n'est facile dans le climat belge, et le climat côtier ne l'est pas non plus. Je vais toutefois essayer de commencer par ce qui est le moins complexe. Il est connu que la température est plus élevée à la côte en hiver et qu'elle est plus basse en été. C'est souvent vrai et c'est surtout marqué en début de saison. La température de l'eau de la Mer du Nord, au large, oscille entre 9 et 10°C en début décembre et se situe généralement entre 5 et 6°C à la fin du mois de février. Il est donc évident que le radoucissement du climat hivernal sera plus marqué en décembre qu'en février. La même chose vaut, en sens inverse, pour les mois de juin et d'août. Ce qui est moins connu, c'est que la variation diurne de la température est quasi nulle au large. Ainsi, si l'on mesure la température sur un bateau à 50 km au large et qu'il fait 10°C le matin, il fera 10°C l'après-midi aussi (à quelques dixièmes de degrés près), si la masse d'air n'a pas changé entre-temps. Il suffit d'aller regarder les températures sur les plateformes pétrolières pour s'en convaincre (elles sont parfois disponibles sur http://www.wunderground.com). Ceci est lié au fait qu'une journée de soleil, en été, ne suffit pas pour réchauffer significativement la surface de l'eau. Il faut plusieurs journées ensoleillées consécutives pour que la température de l'eau s'élève de 1°C. Plus près des côtes, l'amplitude diurne de la température réapparaît. Ceci est lié à deux facteurs : les eaux moins profondes sont moins brassées par les vagues et se réchauffent et se refroidissent donc (un tout petit peu) au cours des vingt-quatres heures de la journée, et l'influence des brises de mer et de terre se fait sentir aussi à l'approche des côtes. La brise de terre, notamment, peut transporter l'air refroidi de la terre ferme jusqu'à quelques kilomètres au large des côtes. En haute mer, les différences de température liées aux masses d'air sont fortement amorties aussi. Par air polaire direct, la température de l'air n'est que de 5 à 6°C inférieure à celle de l'eau ; par air tropical direct, la température de l'air n'est supérieure que de 3 à 4°C à celle de l'eau. La mer est donc un immense réservoir thermique qui transmet en grande partie sa température à l'air. Ceci n'est pas sans conséquence. L'air polaire direct est donc très fortement réchauffé à sa base, ce qui lui confère une grande instabilité. Les averses sont donc nombreuses et transportées, par le vent du Nord, à l'intérieur des terres. L'air tropical, lui, se refroidit à la surface de l'eau et la vapeur d'eau se condense souvent en formant des brouillards maritimes ou des stratus (stratocumulus en présence de turbulence). Dans ce cas, le temps peut rester désagréable et frais en mer alors qu'il fait chaud à l'intérieur des terres. A la côte, dans ce cas, le temps dépendra de la survenue ou non de la brise de mer. J'y reviendrai dans la partie II. Comme c'est le cas pour l'insolation, il faut la présence de la même masse d'air pendant plusieurs jours consécutifs pour que le température de l'eau s'élève ou s'abaisse. J'y reviendrai dans la partie II aussi. Pour le moment, je me contenterai de préciser trois caractéristiques du climat au large, et à la côte si le vent vient de la mer : - une assez grande stabilité des températures, avec une évolution diurne quasi-nulle, une réaction lente aux masses d'air et une différence atténuée au niveau des saisons (assortie d'ailleurs d'un retard : février = le mois le plus froid ; août = le mois le plus chaud). - une grande variété des types de temps au niveau des précipitations et des nuages. - un vent généralement plus fort en raison d'un frottement plus faible sur la mer que sur la terre. Toutefois, à l'intérieur des terres, la turbulence risque d'être plus forte ce qui fait que les plus grosses rafales de vent ont souvent été observées à l'intérieur des terres. A la mer, le vent moyen est certes plus fort, mais il est plus constant. Il y a toutefois des exceptions à cette règle. J'y reviendrai. Partie II (plus complexe) : pour lundi ou mardi. Cumulonimbus
  3. cumulonimbus

    Inversion de t°

    Je vais essayer de répondre à ta question. Le sol n'a presque jamais la même température que l'air. En tant normal, le sol se refroidit plus que l'air la nuit. C'est d'ailleurs au contact du sol que l'air se refroidit à son tour dans les basses couches, néanmoins pas autant que le sol. En journée, c'est l'inverse, le soleil réchauffe le sol, puis l'air se réchauffe à son tour, mais moins que le sol. En été, c'est très visible : le sol est surchauffé et l'air, à peine tiède. Dans le cas qui nous préoccupe maintenant, le sol s'est refroidi comme en temps normal et a refroidi l'air à son contact, les deux étant passés en-dessous de zéro. Suite à l'inversion, du brouillard et du stratus se sont formés, mais ils n'ont pas réussi à se dissiper en journée. Le stratus, toutefois, laisse passer un tout petit peu de rayons de soleil, qui d'ailleurs se dispersent dans tous les sens (phénomène de diffusion). Ce faible rayonnement est absorbé par le sol qui se réchauffe légèrement et cesse d'être gelé en journée. Mais la chaleur qu'il communique à l'air est insuffisante pour que l'air passe aussi au-dessus de zéro degré, ce qui fait que l'air reste gelé. Si le sol maintenait longtemps cette chaleur, l'air finirait par se dégeler à son tour, mais les journées sont encore trop courtes et, dès le soir, la situation s'inverse à nouveau, le sol reperd plus d'énergie qu'il n'en reçoit et regèle. Cette absorption du rayonnement diffus se fait aussi, en journée, au niveau des objets (toits, voitures, arbres) mais comme ils sont situés plus hauts, qu'ils sont plus petits (que le sol) et plus exposés à l'air (gelé), ils reperdent aussitôt par conduction thermique le peu de chaleur emmagasinée et restent gelés, en conservant leur givre. Cette situation n'est possible que par des températures proches de zéro degré. Sinon, tout gèle ou dégèle au bout d'un temps très court. Mais ce sont justement des températures faiblement négatives, donc proches de zéro, qui ont été observées en journée dans de nombreuses régions. Voilà. J'ai essayé d'être le plus clair possible. Cumulonimbus.
  4. cumulonimbus

    Inversion de t°

    Bonjour, Effectivement, nous avons connus de fortes inversions ces derniers jours sur une bonne partie de l'Europe occidentale. Par moment, ces inversions provoquaient des différences de températures de 12°C, voir même de 15°C au niveau de la couche limite. Cette couche limite se situait le plus souvent vers les 500 mètres d'altitude. Un phénomène particulier : à Elsenborn, la température atteignait +10,7°C l'après-midi du 1er février pour replonger à -10,7°C au matin du 2, soit un écart de 21,4°C ! Il ne faut pas nécessairement un anticyclone pour avoir des inversions. On n'en a déjà vu au centre d'une dépression stationnaire. Les marais barométriques sont également propices aux inversions. Ce qu'il faut, c'est peu ou pas de vent et une masse d'air (relativement) chaude qui arrive sur un sol nettement plus froid. C'est d'ailleurs vrai en mer aussi, si celle-ci est plus froide que l'air environnant, une inversion se formera si les autres conditions sont réunies également. Cumulonimbus.
  5. cumulonimbus

    Inversion de t°

    Salut Bib, Il est clair qu'il s'agit d'une windshear. Mais toutes les windshears ne sont pas des maximums de vent nocturne. La caractéristique de cette windshear est effectivement sa (relativement) faible différence dans la vitesse de vent. La direction du vent n'est d'ailleurs pas très différente non plus. Par exemple, lorsque le vent souffle d'est au-dessus de l'inversion, il soufflera d'est-nord-est en-dessous. Il ne faut pas oublier qu'on se trouve en régime anticyclonique. Des windshears plus importantes se sont produites cet hiver, avec des vents de nord-est surmontés de vents de sud-est, voire de sud au-dessus de l'inversion, mais là, d'autres phénomènes sont intervenus. On a même pu parler d'une sorte de mini-front froid avec les restes de l'air froid russe qui arrivaient jusqu'ici dans les basses couches alors que plus haut, nous avions affaire à un flux méridional. L'exemple que j'avais donné était, pour des raisons de clarté, épuré de tout autre phénomène météorologique. En réalité, ce n'est jamais aussi parfait qu'en théorie. En ce qui concerne le low level jetstream, les inversions ne sont évidemment pas les seules à le générer. Toutefois il existe des théories intéressantes (mais pas encore prouvées) qui disent que ces maximums de vent nocturne liés aux inversions peuvent aussi entretenir, en été, des super-cellules orageuses pendant toute la nuit (ceci, en général, lorsque l'anticyclone se retire mais envoie encore de l'air chaud juste avant les orages). Pour ta question purement mathématique, je n'ai hélas pas de réponse. Je ne connais pas les formules qui permettent de calculer le vent (théorique) par rapport à la pression ou à la température. Cumulonimbus
  6. cumulonimbus

    Inversion de t°

    Bonjour Trebor, Je vais tenter de répondre à tes questions. Les inversions de température sont des phénomènes très complexes. Alors je vais d'abord prendre les cas simples avant d'aborder les situations complexes. Par ciel serein et vent calme, la situation est facile à comprendre. Le sol se refroidit assez rapidement et l'air en contact avec le sol se refroidit à son tour. Par exemple, en journée, il y avait une température de 10°C et de 7°C à 300 mètres d'altitude, puis en fin de nuit, le sol se refroidit à -4°C. L'air au contact du sol se refroidit jusqu'à 0°C. On aura alors 4°C à 100 mètres, 6°C à 200 mètres et 7°C à 300 mètres d'altitude (par exemple). Si l'air est assez humide, du brouillard se formera. En journée, le soleil réchauffera à nouveau le sol, l'inversion disparaîtra (ou s'atténuera en hiver) et le brouillard se dissipera aussi. S'il y a beaucoup de vent, la situation est simple aussi. Le brassage de l'air entre la basse et la haute altitude est trop important et l'inversion n'a aucune chance de se former. L'air sera juste un peu plus stable la nuit et un peu plus instable le jour en raison de la variation diurne de température qui interviendra malgré tout. Là où la situation devient complexe, c'est lorsqu'il y a peu de vent. Qui dit peu de vent la nuit dit très peu de vent près du sol (en raison du frottement). On assiste alors à un écoulement dit "laminaire" dans les premières centaines de mètres de l'atmosphère, c'est-à-dire que la vitesse du vent augment (légèrement) au fur et à mesure que l'on s'éloigne du sol. Et, à partir d'une certaine hauteur, cet air devient turbulent. Dans ce cas, l'inversion se formera aussi près du sol, au départ (air assez calme), mais les "tourbillons" de la turbulence au-dessus entraîneront une partie de cet air refroidi vers le haut. Or, en s'élevant, cet air se refroidit par détente puisque la pression baisse (refroidissement adiabatique) et on retrouve, à quelques centaines de mètres, un air encore plus froid qu'au sol, qui s'arrêtera à la couche limite (sommet de l'inversion). Dont, en reprenant les données de l'exemple précédent, on aura toujours un sol à -4°C, un air au contact du sol de 0°C, puis à 100 mètres, on observera -1°C et à 200 mètres, on observera -2°C (détente adiabatique). A 300 mètres, toutefois, au-dessus de la couche limite, on aura toujours 7°C (toujours dans le cas de l'exemple). En d'autres termes, l'inversion ne se trouve plus au sol, mais un peu au-dessus. En plus, comme cette inversion est plus nette à 300 mètres (on passe brusquement de -2°C à 7°C), le vent qui y souffle aura encore tendance à se renforcer (maximum de vent nocture qu'on nomme aussi "low level jet"), ce qui auto-entretient la turbulence. Si l'air est assez humide, du stratus se formera, les fameux "stratus de turbulence". Ces inversions sont souvent coriaces et risquent de persister en journée. Il faut vraiment que la température dépasse 10°C (dans le cas de l'exemple) pour que cette inversion (et le stratus) se dissipe. Les Ardennes, souvent, se trouvent au-dessus de cette couche d'inversion avec turbulence. Mais le sol ardennais se refroidit lui aussi, forme une mince couche froide qui n'est toutefois pas suffisamment épaisse pour générer de la turbulence à son sommet. Donc la nuit, il fait froid sur les plateaux ardennais, mais en journée, l'inversion se dissipe facilement et les Ardennes connaissent des maximas élevés. Les régions situées plus bas restent sous l'inversion (et éventuellement le stratus) et demeurent froides même en journée. Cette situation est typique de la fin de l'automne et de l'hiver. En octobre ou en mars, le soleil est en général suffisamment fort pour venir à bout même des inversions à sommet turbulent. Voilà. J'espère que j'ai su répondre à ta question. Cumulonimbus.
  7. Bonjour à tous, Je suis à la recherche de données et d'informations complémentaires sur certains grands événements climatiques au 19e siècle. Je vous donne les informations parcellaires dont je dispose. Si jamais vous en savez plus, cela me ferait plaisir de partager avec vous ces connaissances. 1816 : il paraît qu'il a neigé dans la région bruxelloise au début du mois de juin, au début du mois de juillet et à la fin du mois d'août. Le responsable de cette "année sans été", comme on la surnommait à l'époque, serait l'éruption du volcan Tambora au cours de l'année précédente, dont les poussières se seraient réparties dans la haute atmosphère autour du globe tout entier. Il existe aussi des témoignages québecquois faisant état de gelées en plein été. Quelqu'un pourrait-il me confirmer (ou m'infirmer) ces chutes de neige estivales à Bruxelles ? 1823 : il semblerait qu'il s'agisse du mois de janvier le plus froid de tous les temps. J'ai entendu dire qu'il existait des relevés de température à Gand à l'époque hollandaise. Existait-il aussi d'autres relevés sur le territoire de la future Belgique et si oui, en a-t-on conservé la trace? 1826 : un été caniculaire, digne de ce qu'on a vécu en 2003. Qui en sait plus ? 1834 : pour cette année-là, des moyennes sont déjà disponible à Bruxelles (observatoire). D'après les moyennes, on a observé le mois de janvier le plus doux de tous les temps, plus doux encore que le record de janvier 1975. Quelqu'un sait-il si cette douceur était simplement liée à la constance de courants océaniques ou si, au contraire, la moyenne était le fruit de quelques températures extraordinairement élevées pour la saison ? Par ailleurs, ce mois de janvier 1834 suit un mois de décembre exceptionnellement doux aussi. 1838 : à nouveau un mois de janvier particulièrement froid. Quelqu'un en sait-il plus ? 1845 : une vague de froid unique au mois de mars. On dit que les étangs étaient encore gelés à Pâques (23 mars). La seule donnée dont je dispose est la température minimale de -13°C le 14 mars. Mais je ne sais pas si c'était un mois neigeux et si des gelées permanentes très tardives ont encore été observées. 1866 : il existe des temoignages comme quoi Bruxelles était recouverte d'une couche de neige au matin du 17 juin ! D'autres témoignages font également état de chutes de neige dans les Ardennes un mois plus tard, le 17 juillet. Mais je ne sais pas si ces informations sont fiables. 1879 : un mois de décembre extrêmement froid. A Paris Mont-Souris, la température est descendue jusqu'à -23,9°C et à Paris Saint-Maur, on a même observé -25,6°C. Ces records n'ont plus jamais été approchés depuis. Et qu'en était-il en Belgique ? 1883 : l'année de l'éruption du Krakatoa. Là, aussi, un refroidissement a dû se produire dans les années qui suivirent. Mais je ne dispose d'aucune info à ce propos. 1888 : des gélées permanentes auraient encore été observées vers le 20 mars. Aux Pays-Bas, on parlait aussi de la tempête de neige du siècle à l'aube du printemps. A Uccle, hélas, les mesures de neige ne débutèrent... qu'en 1889. Existe-t-il des témoignages sur cette tempête de neige (pour autant qu'elle ait touché la Belgique) ? 1899 : des températures proches de 20°C ont été observées aux Pays-Bas le 10 février. La Belgique était-elle concernée aussi par ce phénomène ? La même année, le 1er novembre aurait également été extraordinairement doux. Voilà, j'espère qu'avec mon résumé, vous avez appris des choses. A mon tour maintenant d'apprendre des choses. Je vous remercie d'avance pour toute info. Cumulonimbus.
  8. cumulonimbus

    Grands événements climatiques du 19e siècle

    Merci pour ce lien. Ça me confirme déjà que certains événements décrits ont vraiment eu lieu aux dates indiquées. En plus, je sais maintenant, grâce à ce site, que des observations ont été également été faites à Mons et à Liège au début du 19e siècle et que ces données sont manifestement encore disponibles de nos jours. Cela m'aide à m'orienter dans mes recherches. Encore merci, Cumulonimbus.
  9. cumulonimbus

    Grands événements climatiques du 19e siècle

    Merci beaucoup pour le lien. Cumulonimbus
  10. cumulonimbus

    Records sibériens

    Bonjour, Pour ceux que cela intéresse, voici les correctifs entre abri ouvert et abri fermé à Uccle (max/min). Janvier 0,0/+0,4 Février -0,4/+0,4 Mars -0,7/+0,4 Avril -1,0 / +0,4 Mai -1,3 / +0,6 Juin -1,4 / +0,6 Juillet -1,4 / +0,6 Août -1,4 / +0,6 Septembre -1,0 / +0,6 Octobre -0,5 / +0,5 Novembre -0,2 / +0,4 Décembre -0,1 / +0,4 Ce qui signifie que les anciens records de température devraient être corrigés comme suit: Janvier 15,3 -> 15,3 / -18,7 -> -18.3 Février 20,0 -> 19,6 / -17,7 -> -17.3 Mars récent (23,0) / récent (-10,2) Avril 28,7 -> 27,7 / récent (-4,7) Mai 34,2 -> 32,9 / -2,2 -> -1,6 Juin 38,8 -> 37,4 / 0,3 -> 0,9 Juillet 37,1 -> 35,7 / récent (4,4) Août récent (35,3) / 4,8 -> 5,4 Septembre 34,9 -> 33,9 / 0,0 -> 0,6 Octobre 27,8 -> 27,3 / -6,8 -> -6,3 Novembre récent (20,3) / -11,0 -> -10,6 Décembre récent (16,7) / -16,7 -> -16.3 Toutefois, il s'agit de corrections moyennes, qui sont assez utiles pour comparer, d'une année à l'autre, les moyennes des maximas et des minimas, mais qui restent imprécises pour déterminer les extrêmes car il peut y avoir des variations qui dépendent, entre autres, de l'insolation. Par une journée couverte et pluvieuse, la différence est minime, par journée ensoleillée par vent calme, cette différence sera maximale (exemple: le 9 mai 1976, on notait 29,8° sous l'abri fermé et 31,8°C sous l'abri ouvert). En outre, le 29 mars 1968, le record était de 24,2°C sous abri ouvert. Avec le correctif, on aurait atteint 23,2°C. Mais l'abri ouvert, qui existait déjà, donnait une température de 23,0°C. Le record du mois d'avril pose un problème aussi. En 1949, la température atteignait 28,7°C sous abri ouvert. Avec le correctif, on aurait 27,7°C. En 1968, sous abri ouvert, on notait 28,5°C alors que sous abri fermé, on notait 27,8°C. Quel est donc le record réel ? Autre problème: le 31 août 1929, on observait 35°C et le 4 septembre de la même année, on oberservait 34,9°C. Avec les correctifs, cela donnerait respectivement 33,6°C et ... 33,9°C ! Alors que le bilan radiatif moyen ne change presque pas en 5 jours. A noter que des données de l'abri ouvert et de l'abri fermé ont coexisté à Uccle entre février 1968 et mai 1983. Il existe aussi, depuis 1949, un abri fermé pour les observations synoptiques. Mais la mesure des maximas et minimas y est faite 12 h par 12 h au lieu d'une fois par 24 h. Il convient de dire qu'il existe aussi des différences minimes (quelques dixièmes de degré) entre l'abri fermé climatologique et l'abri fermé synoptique, ce qui met en lumière toute la difficulté de mesurer la température de l'air de façon précise. Pour la petite histoire, la température la plus basse observée à l'observatoire de Bruxelles (qui n'était pas encore à Uccle) est de -21°C en janvier 1881 (sous abri ouvert). Cumulonimbus
  11. cumulonimbus

    Les nuages

    Juste un lien Internet pour voir de très belles photos de nuages avec leur classification. Les commentaires sont hélas en allemand, mais les photos en valent la peine. Cumulonimbus. http://www.wolkenatlas.de/wbilder.htm Modérateur : sujet fusionné avec celui existant
  12. cumulonimbus

    Neige à Bruxelles (Uccle)

    Après la fin d'octobre particulièrement douce que nous avons connue cette année (22,4°C le 29 et 22,5°C le 30), de nombreuses personnes sont curieuses de savoir à quoi ressemblera la prochain hiver. Hélas, aucune corrélation sérieuse entre la météo de l'automne et celle de l'hiver qui suit n'a encore été trouvée, en dépit des nombreuses recherches intéressantes qui ont été déjà effectuées à ce sujet. Donc je me contenterai de parler du passé, pour vous montrer ce qui est possible à Uccle. Voici les plus hautes couches de neige observées à Uccle depuis 1889, triées décade par décade. Ces observations ont été à chaque fois relevées à 8 heures du matin. OCTOBRE 1re décade: averse de neige fondante (08/10/1904) 2e décade: traces de neige au sol (16/10/1919) 3e décade: 5 cm (30/10/1941) NOVEMBRE 1re décade: 7 cm (01/11/1934) 2e décade: 13 cm (16/11/1919) 3e décade: 34 cm (29 et 30/11/1925) DÉCEMBRE 1re décade: 28 cm (03/12/1925) 2e décade: 18 cm (17/12/1950) 3e décade: 26 cm (28 et 29/12/1968) JANVIER 1re décade: 18 cm (10/01/1985) 2e décade: 23 cm (13/01/1985) 3e décade: 18 cm (27, 28 et 29/01/1940) FÉVRIER 1re décade: 20 cm (06/02/1901) 2e décade: 27 cm (11/02/1902) 3e décade: 17 cm (25 et 26/02/1942) MARS 1re décade: 15 cm (02 et 03/03/1946) 2e décade: 12 cm (14/03/1906) 3e décade: 10 cm (28/03/1901) AVRIL 1re décade: 4 cm (06/04/1935) 2e décade: 10 cm (12/04/1913) 3e décade: 2 cm (30/04/1938) MAI 1re décade: traces de neige au sol (07/05/1902 et 01/05/1909) 2e décade: averse de neige fondante (14/05/1902) REMARQUES Le 10 février 1902 au soir, la couche de neige atteignait 35 cm à Uccle, ce qui constitue le record réel de neige à Uccle. Le matin du 11, il ne restait plus que les 27 cm repris dans le tableau. Le 28 novembre 1973 au soir, la couche de neige atteignait 34 cm, égalant ainsi le record de 1925 pour novembre. Le 29 décembre 1968 au soir, la couche de neige atteignait 29 cm. Il s'agit du record réel pour décembre. Au 10 cm observés le 28 mars 1901 au matin se sont encore ajoutés 5 cm, ce qui fait que le soir de ce jour-là, la couche de neige atteignait 15 cm. Hélas, les observations de neige faites le soir sont incomplètes, ce qui fait que les statistiques (cf. tableau) se limitent aux observations du matin. Toutefois, il est probable de tous les phénomènes exceptionnels aient été repris. J'espère que j'aurai donné de l'eau à la bouche aux amateurs de neige. Notez qu'à Botrange, la plus haute couche de neige a été 115 cm le 9 février 1953. Cumulonimbus.
  13. cumulonimbus

    records meteo

    J'avais reçu cette information lors d'une émission à la télé, sur Arte si je me souviens bien. Comme les autres informations météorologiques étaient fiables dans le cadre de cette émission, je pars du principe que cette information était juste aussi. Je ne me rappelle hélas plus du jour et de l'heure de cette émission, elle date d'il y a quelques mois. Cumulonimbus.
  14. cumulonimbus

    records meteo

    Bonjour meteor59, Peu de gens le savent, mais le record de température de Lybie a été annulé. En effet, il s'agit d'une erreur de lecture du thermomètre. L'observateur a aussitôt envoyé le rectificatif par télégramme, mais il était déjà trop tard: la presse du monde entier a déjà pris connaissance de ce (faux) record de température et l'a publié. Depuis, ce record circule dans la plupart des ouvrages parlant de records, et même dans des ouvrages météorologiques. Il existe d'ailleurs une variante qui parle de 58,0°C observé le 3 septembre 1922 au même endroit. Ce chiffre est également faux. Le record de température mondial reconnu par toute la communauté scientifique est celui de la Vallée de la Mort (Californie) où la température a atteint 56,7°C le 10 juillet 1913. Il est probable que des températures plus élevées aient existé, mais elles n'ont pas été mesurées ou alors mesurées avec une instrumentation inadéquate et invalidées par la communauté scientifique. Cumulonimbus.
  15. cumulonimbus

    Memoires aériennes

    Bonjour, Je suis nouveau sur ce forum, et j'ai un souvenir de temps violent en avion à vous communiquer. C'était le 9 juillet 1969, sur un vol d'Alitalia de Milan à Rimini. Départ par beau temps à Milan, avec quelques cumulus de beau temps, puis développement de plus en plus massif de ces cumulus (cumulus congestus) et, pour finir, des cumulonimbus. Jusque là, rien d'anormal, cela arrive souvent. Mais l'orage dans ce cumulonimbus était d'une violence inouïe, avec observation de tornade au sol (je l'ai appris par après). L'avion s'est retrouvé dans des turbulences extrêmes (6 blessés à bord dont une femme gravement atteinte). Evidemment, à partir de ce moment-là, on ne voyait plus rien par le hublot (on ne pensait pas regarder d'ailleurs). Deux chutes spectaculaires de l'avion (plusieurs centaines de mètres sans doute), vraisemblablement dûs à des phénomène de décrochage (stall). Nous n'avons jamais pu atterrir à Rimini, il fallait revenir à Milan. J'avais huit ans à l'époque. Mais les images que j'en ai gardé sont tellement précises que j'ai pu reconstituer, après coup, le nom des nuages et tous le reste. A l'époque, le film "Airport" était sorti au cinéma. Le seul élément vraiment réaliste dans ce film, ce sont les cris des gens lorsqu'ils sont pris de panique. Je l'ai entendu. Et enfin, la cerise sur le gâteau (si je puis m'exprimer ainsi en pareilles circonstances), c'était la grêle. Elle était à ce point forte que l'on pouvait croire que l'avion était attaqué à la mitraillette. Je ne sais pas si des articles de journaux sont encore disponibles sur Internet à propos de cet événement, mais je vous fais part de mon témoignage. Cumulonimbus.
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