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CHALEUR ET SÉCHERESSE, ENCORE ET ENCORE

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LES PÉRIODES DE CHALEUR SE SUCCÈDENT LES UNES AUX AUTRES

 

Depuis quelques années, nous devons nous habituer aux étés chauds. D’aucuns diraient que 2018 ressemblait à 1976, 2020 à 2003, 2022 à 1947. Oui, peut-être. Un petit peu, mais pas vraiment. Et puis, 2019 ne ressemblait à aucun autre été tandis que 2021, le contre-exemple, aurait pu s’associer à un été pourri comme 1974, ou 1980, ou 1988. Ben non. L’été 2021, dans sa dimension catastrophique, ne ressemblait à aucun été pourri d’antan.

 

La Belgique a perdu son climat.

 

Plus rien, dans notre météo d’aujourd’hui, ne ressemble à celle d’avant. Avant, quand les livres de géographie parlaient de notre climat, ils le qualifiaient de tempéré océanique, à hivers doux, été frais et pluies tout au long de l’année. Certains livres précisaient : climat océanique à nuance continentale, puis qu’il existait une différence entre le climat d’Irlande et le nôtre.

 

De nos jours, nous nous retrouvons dans une sorte de climat hybride, semi-continental où l’influence des mers qui nous entourent – Manche, Mer du Nord voire Mer Baltique, et dans une moindre mesure Mer Méditerranée – se fait certes encore sentir, mais celle de l’Atlantique, de moins en moins.

 

La faute aux anomalies de pression en altitude, qui se font de plus en plus fréquentes et de plus en plus amples.

 

Août 2022 ne fait pas exception à la règle. Nous oscillons entre une chaleur tempérée, liée à l’influence de la Mer du Nord, et une chaleur pure et dure, quand l’air se fait continental ou tropical. Depuis le début du mois, nous connaissons des pressions trop fortes en altitude, résultant soit dans une circulation d’ouest molle, passant essentiellement au nord de nos régions, soit par une situation carrément anticyclonique, avec là une circulation d’ouest rejetée encore plus loin au nord. En surface, cela donne une succession d’anticyclones, dont seul le positionnement des noyaux détermine s’il fait assez chaud... ou très chaud. La pluie reste aux abonnés absents, avec juste le passage de quelques perturbations les 4 et 5 août, puis le 15 août, mais ne donnant le plus souvent que quelques millimètres d’eau, et encore, pas pour tout le monde.

 

Voyons cela de façon détaillée.

 

1er août 2022

 

L’anticyclone des Açores d’étend jusqu’à la Bretagne pendant qu’un noyau séparé se forme sur le sud de la Mer du Nord. Les restants d’un front froid traînent sur le sud-est du pays, avec stratocumulus plus tard doublés de cumulus (fractus) et pluies résiduelles sur les reliefs. Sur l’ouest du pays, le temps est déjà plutôt beau, avec cumulus aplatis sous un voile de cirrostratus, s’effilochant ensuite en cirrus et se dispersant.

 

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Webcam BMCB – Kluizen-Evergem – 1 août 2022 à 11h57

 

Les températures maximales : 20 à 21°C sur les hauteurs et 25 à 27°C en plaine (23°C au littoral).

 

 

2 août 2022

 

Situation de plus en plus anticyclonique sur nos régions. Le temps est beau avec cirrus, parfois cirrostratus, et bancs d’altocumulus, ainsi que cumulus tendant rapidement à s’aplatir.

 

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Webcam MB – Liers – 2 août 2022 à 14h01

 

Temps chaud avec 28 à 30°C en plaine (23 à 25°C au littoral) et 24 à 25°C sur les hauteurs.

 

 

3 août 2022

 

Un flux d’altitude de sud-ouest nous amène de l’air très chaud. Le temps est très beau avec cirrus et, l’après-midi, formation de cumulus humilis (sauf au littoral).

 

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Webcam BMCB – Herhet – 3 août 2022 à 15h59

 

Les températures atteignent 32 à 33°C en plaine (25 à 26°C au littoral) et 29 à 30°C sur les hauteurs avec un vent de surface quelque peu variable et régime de brise de mer d’ouest-nord-ouest à la côte.

 

 

4 août 2022

 

Un air encore un peu plus chaud aborde le pays, mais l’ouest et le centre en seront grandement épargnés grâce à une ligne de convergence sur l’Ardenne. En Gaume, sous un ciel estival garni de cirrus, d’altocumulus et de quelques cumulus, les températures montent à 34°C, voire localement 35°C tandis qu’on observe encore 29 à 30°C sur les hauteurs ardennaises et fagnardes. Ailleurs dans le pays, sous un petit vent de nord-ouest, les températures ne dépassent pas 27 à 29°C en plaine et 23 à 24°C au littoral. Le ciel est plus nuageux dans ces régions, avec cirrus et altocumulus parfois denses, avec tendance floccus et castellanus et parfois accompagnés de voiles d’altitude. Plus vers l’ouest, aussi cumulus humilis et éclaircies progressivement de plus en plus présentes.

 

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Webcam BMCB – Kluizen-Evergem – 4 août 2022 à 11h57

 

En fin de soirée, un amas orageux frôle le sud du pays tandis qu’on entend aussi le tonnerre, ici et là, ailleurs dans le pays.

 

 

5 août 2022

 

En deuxième moitié de nuit, des orages éclatent ici et là. Une offensive plus significative tente de toucher l’ouest de l’Ardenne et de la Gaume, mais n’y arrive pas.

 

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Éclair visible depuis Léglise vers 3h15 – Crédit photo : Benjamen Kampouris (Belgorage)

 

Cependant la perturbation laisse de la pluie derrière elle, dont certaines régions peuvent bénéficier pour quelque peu soulager les effets de la sécheresse. À Gosselies et Florennes par exemple, on relève 9 mm d’eau. Il s’agit à Charleroi tantôt de pluies continues, tantôt d’averses tombées en cours de nuit, avec même un coup de tonnerre. À Florennes, il s’agit de pluies plus continues, accompagnées de fortes brumes. Quelques endroits isolés au nord de Diest connaissent des précipitations encore plus intense, avec 17,5 mm à Balen. À l’ouest du pays par contre, bien des endroits ne reçoivent pas une goutte.

 

Dans cette dernière région, le temps redevient rapidement beau, avec cumulus mediocris et, occasionnellement, des bancs de stratocumulus. À l’opposé, sur les reliefs de l’est du pays, le temps reste longtemps gris avec stratocumulus, au début accompagnés de fractus, et des éclaircies seulement en après-midi, avec cumulus là aussi.

 

Avec un vent qui a tourné au nord partout, les températures se situent à 21°C au littoral, 23 à 24°C en plaine et 19 à 20°C sur les hauteurs.

 

 

6 août 2022

 

Le régime anticyclonique a pleinement repris ses droits, mais la position du noyau, au large de l’Irlande, nous protège encore des grandes chaleurs. Les vents soufflent à présent de nord-est, mais il s’agit d’air maritime qui nous arrive via un détour autour d’une crête s’étendant jusqu’au Danemark.

 

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Source : KNMI

 

La nuit est assez froide, avec des minima inférieurs à 10°C presque partout, et parfois inférieurs à 5°C comme à Genk (4,7°C) et Elsenborn (4,5°C). En journée, les valeurs restent modestes, avec 20 à 21°C au littoral, autour de 23°C en plaine et 18 à 19°C sur les hauteurs. Le temps est beau, avec cirrus et cumulus s’aplatissant progressivement. En matinée, quelques cumulus ont encore été assez développés pour donner quelques gouttes de pluie.

 

 

7 août 2022

 

L’anticyclone ne bouge presque pas, mais chez nous, les vents de surface basculent au nord. Après une nouvelle nuit fraîche (mais moins que la précédente), les maxima grappillent quelques petits degrés pour se situer entre 20 et 22°C au littoral, entre 24 et 25°C en plaine et entre 21 et 22°C sur les hauteurs. La Gaume, plus abritée, connaît des valeurs jusqu’à 27°C. Le temps est très beau avec quelques cirrus, surtout le soir, et parfois quelques rares cumulus à la mi-journée.

 

 

8 août 2022

 

Une vaste zone anticyclonique s’étend de l’Océan au sud de la Mer Baltique. Une langue d’air (un peu) plus frais se trouve sur l’est de la Mer du Nord et descend de la Norvège pour atteindre, via le Danemark, le nord de l’Allemagne et des Pays-Bas. Cet air frais ne nous atteindra pas.

 

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Source : KNMI

 

Les maxima, chez nous, sont même en légère hausse pour atteindre 21 à 23°C au littoral, 25 à 26°C en plaine et 22 à 24°C sur les hauteurs sous des vents qui soufflent de nord à nord-est. Cette configuration fait en sorte que la Gaume, mais aussi le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse connaissent à nouveau des températures plus élevées, de 27 à 28°C, voire 29 à 30°C dans l’extrême-sud de la Gaume.

 

Le temps est très beau avec des cirrus en matinée et des cumulus aplatis l’après-midi. Au littoral et au sud du pays, il n’y a pas de cumulus. Au littoral, il y a par contre quelques altocumulus le matin.

 

 

9 août 2022

 

L’extension du noyau anticyclonique vers la Mer du Nord, au sein d’une vaste ceinture de hautes pressions qui s’étend des Açores au nord-ouest de la Russie, rend l’air qui nous arrive de plus en plus continental.

 

À quelques rares cirrus près, le ciel est partout serein. Au large de la Côte belge, on observe quelques cumulus (fractus) en matinée. Au-dessus des reliefs, c’est l’après-midi qu’on voit quelques petits cumulus.

 

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Webcam MB – Beausaint – 9 août 2022 à 16h

 

Les températures, en hausse, atteignent 25 à 26°C sur les hauteurs et 26 à 29°C en plaine, mais seulement 21 à 23°C au littoral. En effet, le vent général de nord-est se combine à la brise de mer, ce qui résulte en un vent côtier de nord-nord-est soufflant à quelques 30 km/h avec des rafales jusqu’à 45 km, ce qui pour d’aucuns procure déjà une sensation de fraîcheur quelque peu désagréable. En outre, cette brise de mer est assez pénétrante et se fait sentir, l’après-midi, jusqu’aux environs de Bruges.

 

En contrepartie, la Gaume reste la plus chaude, avec 30°C à Buzenol et 31°C du côté de Torgny.

 

 

10 août 2022

 

L’anticyclone est toujours aussi vaste et comporte plusieurs noyau désormais. Pour nos régions, ce sont surtout les noyaux sur la Mer du Nord et sur la Mer Baltique qui jouent un rôle.

 

Le ciel est serein à peu nuageux avec cirrus et les températures dépassent à présent la barre des 30°C en de nombreux endroits, avec 30 à 32°C en plaine et 27 à 28°C sur les hauteurs. Le vent général de nord-est maintient des conditions de brise de mer au littoral, avec seulement 23°C au bord de l’eau. Mais contrairement à la veille, les conditions de fraîcheur ne pénètrent pas loin à l’intérieur des terres.

 

La sécheresse de l’air commence à se manifester aussi, avec une humidité relative descendant par endroit jusqu’à 25%.

 

 

11 août 2022

 

Les noyaux principaux de l’anticyclone se déplacent vers l’est, ce qui rend l’air encore un peu plus continental. L’humidité relative, cette fois, descend jusqu’20% par endroit, voire plus bas encore (18% à Humain).

 

Le ciel est à présent serein, à de rares cirrus près (un peu plus nombreux au sud du pays) et les températures montent encore un tout petit peu, pour arriver à 31-33°C en plaine et 27-28°C sur les hauteurs. Le vent général, qui souffle toujours de nord-est, maintient la brise de mer au littoral, mais la fraîcheur marine devient moindre. Même au large, la température de l’air atteint 23-25°C par moment, tandis que l’aéroport de Middelkerke enregistre 28°C.

 

Pendant ce temps, une répartition des pressions sur l’Espagne (basses pressions à l’ouest, hautes pressions à l’est) fait à nouveau en sorte que de l’air brûlant atteigne le sud-ouest de la France, avec 40,5°C à Mont-de-Marsan ; 40,2°C à Dax et encore 39,4°C à Bordeaux. Il n’est donc pas étonnant que le feu refasse des ravages dans la région.

 

 

12 août 2022

 

Les basses pressions thermiques, à présent remontées sur la France, poussent un peu vers l’est la langue d’air très chaud, avec une zone particulièrement touchée, orientée sud-est – nord-ouest qui s’étend de Carcassonne à Cognac. Dans cet axe, on retrouve Carcassonne (40,6°C), Mautauban (39,7°C), Bergerac (39,7°C) et Cognac (39,7°C). Un peu à gauche et à droite, on trouve encore Toulouse (39,8°C), Brive (40,2°C), Albi (40,3°C) et Mont-de-Marsan (39,0°C). Les côtes du Golfe de Gascogne, grâce à un bon vent d’ouest, sont désormais épargnées par la canicule avec par exemple 27,2°C à Biscarosse.

 

Nos régions restent épargnées aussi par le pire de la chaleur, cette fois grâce à un vaste zone anticyclonique centrée sur la Mer Baltique, qui nous envoie des vents d’est à nord-est et qui limite la montée des températures à 32-33°C en plaine et à 27-28°C sur les hauteurs. Le ciel est parfaitement serein sur la majeure partie du pays (quelques rares cirrus sur le sud) et l’air, particulièrement sec. En après-midi et en soirée, l’humidité relative tombe en dessous de 20% en bien des endroits. Zaventem, Bierset et Buzenol descendent jusqu’à 18%, Humain jusqu’à 16%. Chièvres, Florennes, Dourbes et Ernage descendent également en dessous de 20%.

 

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Source : Kachelmannwetter

 

Au littoral, il fait plus humide et un régime de brise de mer maintient les maxima en dessous de 30°C (vers 26-27°C en bordure de mer). À peu de kilomètres à l’intérieur (Jabbeke), la brise de mer n’apparaît qu’en milieu d’après-midi, avec une petite augmentation du vent, une petite remontée de l’humidité mais une température qui baisse à peine.

 

 

13 août 2022

 

Les températures ne bougent pas. Il fait chaud, mais la grande canicule n’arrive pas. Il fait toujours dans les 32-33°C en plaine et dans les 27-28°C sur les hauteurs, sous un vent temporairement orienté au sud-est, mais qui revient au secteur est à nord-est, sauf sur une frange sud-est du pays. Il faut savoir que l’anticyclone n’évolue guère et que les basses pressions françaises ne jouent encore qu’un rôle secondaire pour nos régions.

 

Le ciel est à nouveau serein partout, à quelques cirrus près et de très rares petits cumulus sur l’est du pays. Le temps est aussi très sec, avec à nouveau plusieurs stations en dessous de 20% d’humidité. Et c’est Humain qui affiche une nouvelle fois la valeur la plus basse, avec 17%.

 

Au littoral, la brise de mer est d’abord contrecarrée, avec 31°C à Middelkerke en tout début d’après-midi. Ensuite, elle s’enclenche et la température baisse un peu, pour atteindre quelques 27°C en bordure de mer.

 

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Webcam MB – Le Coq – 13 août 2022 à 16h

 

 

14 août 2022

 

Les bases pressions sur l’ouest et le nord de la France commencent à influencer le temps de nos régions en nous envoyant des nuages élevées, plus tard moyens. Mais la langue d’air très chaud ne nous atteindra plus. Celle-ci intéressait encore, la veille, le centre-ouest de la France, mais elle s’est atténuée par la suite. Un anticyclone affaibli se trouve sur le nord-ouest de la Russie et continue à nous envoyer de l’air certes chaud, mais moins chaud qu’initialement prévu. Les températures ressemblent donc très fort à celles de la veille, avec 32 à 33°C en plaine l’après-midi, et 27 à 29°C sur les hauteurs. Il fait un brin plus humide en ce 14 août, mais avec des valeurs descendant encore à 20%, l’après-midi, en plusieurs endroits, on peut toujours parler d’air très sec.

 

Le temps est d’abord beau en première moitié de journée, mais avec d’épais cirrus spissatus. L’après-midi, de l’altostratus translucidus se fait de plus en plus présent, et s’accompagne de quelques altocumulus instables en soirée.

 

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Webcam MB – Braine-l’Alleud – 14 août 2022 à 21h04

 

Sur l’est et le sud-est du pays (et isolément aussi ailleurs), on observe également des cumulus humilis l’après-midi. Par contre l’altostratus apparaît plus tard dans cette partie du pays.

 

Les vents soufflent d’est à sud-est, plus tard de sud, et la brise de mer se fait assez molle, si bien que les températures côtières sont à peine moins élevées qu’à l’intérieur des terres, sauf en bordure immédiate de l’eau, où l’on ne dépasse pas 28°C.

 

 

15 août 2022

 

Les perturbations nous remontant de France se composent d’une convergence préfrontale, d’une occlusion et d’une ligne post-frontale. Au vu de la chaleur, cela aurait pu être bon pour une sérieuse offensive orageuse. Mais l’environnement est globalement trop sec et les orages n’ont pas pu vraiment s’organiser. Et, le plus souvent, ils n’ont donné que très peu de précipitations.

 

La ligne de convergence, qui passe durant la soirée du 14, ne donne rien à part l’une ou l’autre goutte de pluie, et un vent s’orientant temporairement entre le sud-ouest et l’ouest. L’occlusion ne génère que localement des orages à l’aube, notamment sur la Zélande et le nord-ouest de notre pays. Les éclairs sont cependant visibles de loin, et sont même signalés par l’observateur de Bruxelles-National. Quant aux précipitations, on relève 5,1 mm à Stabroek ; 2,9 mm à Sint-Katelijne-Waver et 1 petit millimètre à Anvers-Deurne. De l’autre côté du pays, on observe une fine petite pluie en deuxième moitié de nuit à Buzenol, donnant au total 1,9 mm.

 

Durant la journée du 15, c’est principalement la ligne post-frontale qui génère de l’instabilité, avec d’abord des orages en début d’après-midi en Gaume et dans le Namurois, ensuite ce sont l’est et le nord du pays qui sont concernés, avec réactivation des foyers en début de soirée à nouveau sur la Zélande et le nord-ouest du pays. Mais seul le côté de Liège reçoit des précipitations significatives, avec 20 mm à Bierset. Là, on peut véritablement parler de mauvais temps toute la journée, avec un ciel couvert de stratocumulus en matinée, mêlés plus tard à des nuages convectifs avec de fortes averses, parfois orageuses, l’après-midi. Ce n’est qu’en fin d’après-midi et en soirée qu’on y voit des éclaircies. Le thermomètre ne dépasse pas 23,8°C (pour 29°C à l’ouest du pays).

 

Au centre et à l’ouest, le temps est presque beau, avec une dispersion des altocumulus / stratocumulus dès la matinée, suivie de belles éclaircies avec cumulus, atteignant parfois le stade de congestus. Au littoral, on peut même parler de vrai beau temps, avec des cumulus bien moins nombreux. Du côté de Gand par contre, il y a formation de quelques cumulonimbus orageux. Les températures, au centre et à l’ouest, sont élevées avec 28,6°C à Uccle ; 29,0°C à Passendaele ; 28,1°C à Beitem et Semmerzake, et encore 27,1°C à Middelkerke.

 

Les orages de la région gantoise ont donné très localement 5 mm d’eau. On mesure aussi jusqu’à 20 mm juste à l’ouest de Liège, dont l’essentiel est tombé vers 15 heures avec, là, des rafales de 50 km/h (une station privée à Saint-Nicolas donne 16 mm entre 14h50 et 15h15 sur un total journalier de 18 mm). Enfin, un petit 4,2 mm est tombé aussi sur Beauvechain. Sinon, la récolte pluvieuse de ce petit épisode orageux a été maigre, avec bien des stations qui n’ont rien reçu du tout.

 

 

16 août 2022

 

L’air reste assez chaud sur la Belgique, mais est désormais plus humide, sous un régime (un peu) plus dépressionnaire. Une ligne de convergence est responsable d’une activité orageuse sur l’ouest du pays l’après-midi.

 

Mais d’abord, le temps est nuageux à beau sur tout le pays, avec cirrus denses et altocumulus, parfois castellanus en matinée, puis cumulus l’après-midi sous un ciel voilé, les cirrus évoluant en cirrostratus, voire en altostratus translucidus. En soirée, ce voile s’effiloche à nouveau. Le plus souvent, les cumulus ont une extension modeste. Sur les reliefs, on note la présence de quelques congestus, mais le voile d’altitude est moins présent. En Gaume, on peut même parler de beau temps, avec cirrus et cumulus. Ce n’est que le soir que les cirrostratus / altostratus arrivent jusque là.

 

Sur l’ouest du pays, comme déjà mentionné plus haut, il y a des orages. Les vents généraux, qui soufflent de sud à sud-ouest, se heurtent l’après-midi à ce qui pourrait ressembler à une brise de mer, mais qui est en fait une ligne de convergence qui finira par traverser le pays. Les orages se manifestent surtout dans le Westhoek et débordent sur l’ouest du Hainaut. Ils sont responsables de fortes baisses de la température et de quelques rafales de vent, mais ne donnent pas énormément de précipitations. À Beitem, on mesure 3,9 mm de pluie et des rafales jusqu’à 68 km/h. À Jabbeke, on recueille 2,4 mm, à Middelkerke, 5 mm.

 

Les températures, en ce 16 août, atteignent 28 à 30°C en plaine (26°C au littoral) et 25 à 26°C sur les hauteurs. En Campine, on observe 30,8°C à Koersel.

 

Une autre perturbation orageuse, d’un autre calibre, affecte en début de soirée la ville de Paris, où l’on assiste à un véritable déluge. À Paris-Montsouris, on observe 39,1 mm d’eau tombé entre 18 et 19 heures, sur 47,0 mm tombés dans le cadre de l’orage. À Saint-Germain-des-Prés, ces chiffres sont respectivement de 23,6 mm et 30,8 mm. L’aéroport de Charles De Gaulle note aussi une rafale de 68 km/h, tandis qu’au sommet de la Tour Eiffel, le vent atteint 104 km/h. Des restants de cet amas orageux atteigenent la frontière belge peu après 22 heures. Une station privée près de Mouscron reçoit 15 mm d’eau dans le cadre de cet orage, entre 22h30 et 23h10.

 

Le matin du 17 août est souvent gris, avec des brumes, bruines et petites pluies répandues, voire des averses. Est-ce la fin de la sécheresse ? Où juste une atténuation temporaire de celle-ci ? Wait and see…

 

 

Conclusion

 

Les étés des cinq dernières années sont marqués par la récurrence, l’amplitude et parfois la solidité des situations de blocage. Le plus souvent, cela a mené à de longues périodes sèches, voire très ensoleillées et très chaudes. Parfois c’était le contraire aussi, avec des pluies à répétition, peu mobiles et allant jusqu’à entraîner des inondations catastrophiques. Des orages à déplacement lent se manifestaient aussi, parfois au sein de périodes très sèches, et provoquaient des inondations aussi, cette fois-ci à échelon local. Où sont-elles, nos braves pluies d’antan ?

 

Ont-elles disparu ? Non. C’est en hiver qu’on a encore le plus de chances d’en avoir. En été, à cause de la trop faible différence de température entre le pôle et les latitudes tempérées, cela devient compliqué. Mais pas impossible. Qui sait ? Peut-être 2023 et 2024 auront à nouveau des étés bien belges, ou alors 2025 et 2026. Il y en aura sûrement encore, des étés pluvieux et frais, mais la tendance générale n’est plus celle-là.

 

Dans les années 2009-2013, un vent d’optimisme soufflait sur la planète : le réchauffement climatique était moins grave que prévu, on restait nettement en deçà des prévisions, on voyait même la température mondiale à peine bouger de 1998 à 2013 !

 

Et maintenant, c’est la panique, on est bien au-dessus des projections, tout va tellement vite qu’on commence à vraiment avoir peur.

 

Ce qu’on oublie, c’est qu’il y a aussi des oscillations naturelles, qui se superposent au réchauffement climatique. De 2009 à 2013, on avait peut-être une oscillation naturelle froide qui ralentissait le réchauffement climatique, l’annulait même temporairement. Maintenant, il n’est pas exclu qu’on ait une oscillation naturelle chaude qui accélère encore ce réchauffement climatique, mais temporairement.

 

Si nouvelle oscillation froide il devait y avoir par après, cela nous permettrait de souffler à nouveau un peu pendant plusieurs années. Mais à très long terme, il y a lieu d’être pessimiste. Le réchauffement climatique se poursuivra de façon irréversible, parfois un peu plus vite, parfois un peu plus lentement, mais il se poursuivra.

 

La solution : un peu forcer sur le « lentement », en étant plus écologique et, surtout, nous adapter à notre climat futur, en mettant tout en œuvre pour nous protéger des eaux, des chaleurs et d’un tas d’autres choses encore.

 

 

 

Modifié par cumulonimbus
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