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Une situation d'inversion anticyclonique

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UNE SITUATION D'INVERSION ANTICYCLONIQUE

 

4 novembre 2024

 

Une zone de hautes pressions située essentiellement sur l’Allemagne et la Pologne achemine de l’air continental sec et très doux sur nos régions. Une inversion empêche cependant une partie du pays de profiter de la douceur et du beau temps.

 

En Haute Belgique, le temps est particulièrement beau avec un ciel serein (tout au plus quelques cirrus à l’horizon) et très bleu, et une visibilité particulièrement bonne. L’air très chaud en altitude (13 à 14°C au niveau 850 hPa vers 1570 m) permet aux Hautes-Fagnes et aux Cantons de l’Est de bénéficier de températures maximales élevées pour la saison, avec 16,7°C à Mont-Rigi et 16,5°C à Elsenborn. Dans cette dernière station, l’humidité relative descend temporairement jusqu’à 20% à 13 heures. À Mont-Rigi aussi, le taux d’humidité tombe nettement en dessous des 30%.

 

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Beau temps sec en Haute Belgique comme ici à Bullange

 

Mais c’est en contrebas des Hautes-Fagnes qu’on observe les températures maximales les plus élevées. À Solvaster (alt. 362 m), situé à quelques 8 kilomètres à l’ouest-nord-ouest de Mont-Rigi, la température monte jusqu’à 18,5°C. À Baelen (alt. 452 m), on atteint même 18,8°C. Un pseudo-foehn (air qui déborde du plateau fagnard et qui dévale en collant aux pentes et en se réchauffant adiabatiquement de 1°C par 100 mètres) pourrait être à l’origine de cette « surchauffe » locale.

 

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Source : BMCB Belgische Meteo Club Belge

 

Du côté du Plateau Ardennais, le temps est généralement encore très beau aussi, tout comme sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, mais les températures y sont un peu moins élevées, avec 12,8°C à Saint-Hubert, 14,4°C à Bièvre, 13,2°C à Florennes et 13,8°C à Dourbes.

 

En Flandre, et plus particulièrement sur la Province d’Anvers, c’est une tout autre histoire. Il fait humide et froid, et le brouillard est persistant. Il ne se lève que très temporairement pour se transformer en stratus, avec une grisaille tout aussi tenace. Les températures maximales sont très fraîches pour la saison, avec 7,2°C à l’aéroport d’Anvers (avec une humidité qui reste calée à 100%) ; 7,5°C à Stabroek ; 7,0°C à Sint-Katelijne-Waver et, du côté de Gand, 7,3°C à Semmerzake et 7,2°C à Melle.

 

Du côté de Bruxelles, la situation est très différente d’un endroit à l’autre. À l’aéroport, les brouillards et stratus sont tout aussi tenaces qu’à Anvers et la température maximale ne dépasse pas 7,3°C. À Uccle, on observe de belles éclaircies l’après-midi et la température monte temporairement jusqu’à 11,6°C. Dans d’autres communes, le ciel se déchire très temporairement en stratus fractus. La température, à Woluwe-Saint-Pierre par exemple, atteint 8,9°C.

 

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Stratus tentant de se dissiper, mais sans grand succès, au-dessus de Bruxelles-Schaerbeek

 

Sur le Brabant Wallon, la situation est tout aussi variable, avec par exemple 7,1°C à Beauvechain et 12,6°C à Ernage. Du côté de Liège et de la Campine, le temps est beau après dissipation du brouillard, mais avec parfois des stratus fractus. La température monte jusqu’à 12,8°C à Bierset ; 13,9°C à Kleine Brogel et 14,9°C à Koersel. Au Hainaut, il fait généralement plus doux qu’en Flandre Occidentale, avec 10,7°C à Chièvres et 14,0°C à Gosselies (où le temps est ensoleillé). À Sivry, on monte même jusqu’à 15,6°C. Enfin la Gaume est froide et brumeuse avec des maxima souvent compris entre 6 et 7°C (6,7°C à Buzenol).

 

En tout cas, l’inversion thermique persiste presque partout, même là où il fait doux. Celle-ci se situe autour des 400 mètres, avec un « nez » vers les 850-900 mètres où les températures atteignent 16-17°C.

 

C’est beaucoup, mais pas un record. La nuit du 31 octobre au 1er novembre 2014, on a observé en air libre 19°C à 820 mètres d’altitude et même 22°C à 500 mètres d’altitude au-dessus de Beauvechain. En surface, ce 1er novembre-là, on est monté jusqu’à 21,9°C à Stembert (Verviers).

 

 

5 novembre 2024

 

On prend les mêmes et on recommence. Enfin presque. Une plus grande partie du pays se retrouve sous les brouillards et stratus qui persistent toute la journée. À l’ouest d’une ligne qui va grosso-modo de Chimay à Turnhout en passant par Charleroi, Gembloux et Diest, le temps reste désespérément gris et les températures maximales ne dépassent guère les 8°C.  

 

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Source : IRM

 

À l’est de la ligne en question, il fait généralement beau et les températures sont nettement plus élevées. C’est en Province de Liège et au Limbourg qu’il fait le plus doux, avec des températures souvent comprises entre 13 et 14°C, tant sur les hauteurs qu’en plaine. En Ardenne et sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, il fait un peu plus frais avec 11°C. Les zones à la limite du champ de stratus connaissent une alternance d’éclaircies et de stratus fractus.

 

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Webcam MB – Cerfontaine – 5 novembre 2024 à 14h

 

Sinon le ciel est peu nuageux avec quelques cirrus, parfois après dissipation d’un brouillard matinal se levant assez lentement, même sur les hauteurs. Ceci est lié au fait que l’air est partout beaucoup plus humide que la veille. Il n’y a que les Hautes-Fagnes qui, temporairement en début d’après-midi, se trouvent encore dans un air assez sec avec un taux d’humidité de 40%.

 

La cause, une inversion qui se trouve à un niveau plus élevé, vers 650 mètres d’altitude. Ce n’est qu’au-dessus de cette altitude que l’air est vraiment sec, et nos reliefs ne sont pas assez (ou tout juste assez) hauts pour en bénéficier pleinement.

 

 

6 novembre 2024

 

Durant la nuit, les stratus s’épaississent suffisamment pour donner de la bruine, qui se propagent lentement à tout le pays. Les quantités de précipitations sont toutefois faibles, de 0,0 à 0,6 mm.

 

En journée, un second noyau anticyclonique donne une composante maritime à la masse d’air.

 

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Source : KNMI

 

La couche nuageuse conserve son épaisseur et une légère turbulence, en dépit de vents horizontaux très faibles, transforme partiellement les stratus en stratocumulus.

 

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Webcam MB – Cerfontaine – 6 novembre 2024 à 16h

 

L’inversion monte en altitude et les Hauts Plateaux (sauf les environs immédiats de Mont-Rigi) ne sont plus au-dessus de l’inversion et ne bénéficient plus de la douceur et du soleil. Quelques petites disparités locales : Mont-Rigi atteint 11,2°C avec un début d’éclaircies alors que Botrange et Sourbrodt, sous une grisaille complète, restent à 10°C. On voit qu’on est là tout juste en dessous de l’inversion.

 

En Basse et Moyenne Belgique, la visibilité horizontale s’améliore sous les stratocumulus à base (un peu) plus élevée, la Haute Belgique par contre se retrouve dans les nuages, c’est-à-dire dans le brouillard.

 

Sporadiquement, on observe encore de la bruine.

 

Les températures s’égalisent assez bien cette fois-ci, avec des maxima de 9 à 11°C presque partout dans le pays, sauf sur l’extrême ouest où il fait plus doux avec 12 à 13°C.

 

 

7 novembre 2024

 

Durant la nuit, l’inversion est temporairement montée jusqu’à 1100 mètres d’altitude, mais elle redescend déjà, poussée vers le bas par une nouvelle forte subsidence. En effet, le nouveau noyau anticyclonique s’est déplacé vers le continent en se fondant quasiment à l’ensemble anticyclonique. En altitude, après une petite faiblesse centrale de la crête (quasi-scission en deux), nous avons à présent un noyau qui s’est bien restructuré sur la Mer du Nord, s’étendant de l’est des Îles Britanniques au Danemark.

 

Des éclaircies sont présentes dès le matin sur les plus hauts plateaux des Fagnes. Sur les Cantons de l’Est, le brouillard et les stratus se déchirent en fin de matinée (un peu plus tôt ou plus tard en fonction de l’altitude) pour faire place à un ciel quasi-serein, juste garni de quelques cirrus.

 

Ci-dessous, deux images de Bullange vers 10h30. À l’aérodrome, le ciel est déjà bien dégagé, mais on voit encore bien le brouillard en contrebas.

 

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C’est à ce moment-là aussi que cela se dégage sur le Plateau Ardennais et, à 13 heures, l’ensemble de la Haute Belgique est au soleil.

 

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Source : IRM

 

Au-dessus de l’Entre-Sambre-et-Meuse et du Condroz, les stratus se transforment d’abord en stratocumulus avant de se déchirer, là en début d’après-midi. Dans ces régions, les éclaircies se développent en même temps sur les plateaux et dans les vallées. À noter que ces éclaircies n’atteignent tout juste pas Namur.

 

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Stratocumulus se déchirant dans le ciel de Dinant

 

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Éclaircies se profilant à l’horizon de Namur (Jambes). Ces éclaircies, cependant, ne se développeront pas

 

Ailleurs, les stratus ou stratocumulus persistent.

 

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Au-dessus de Bruxelles, ce sont des stratus, avec un ciel désespérément uniforme et gris

 

Les températures, qui restent coincées entre 8 et 9°C sous la nappe nuageuse, montent jusqu’à 12°C sur le plateau des Hautes-Fagnes, là où le soleil est le plus franc. Sur l’Ardenne et l’Entre-Sambre-et-Meuse, il fait 10 à 11°C.

 

En fin d’après-midi, les éclaircies sont en recul à nouveau.

 

 

Les jours suivants

 

Les 8 et 9 novembre sont des journées particulièrement grises. Le 8, l’inversion située vers 900 mètres d’altitude, empêche à nouveau les Hautes-Fagnes de bénéficier d’un temps meilleur. Il fait gris et froid partout, avec des températures qui, l’après-midi, ne dépassent guère 5 à 6°C en plaine et 3°C sur les Hauts Plateaux. Le 9, il fait un peu plus doux avec des maxima de 6 à 10°C et quelques rares éclaircies sur les reliefs ainsi que le versant nord de ceux-ci. Mais l’inversion, qui est montée jusqu’à 1000 mètres, ne permet toujours pas aux Hautes-Fagnes de bénéficier de températures plus douces. Au contraire, c’est là qu’il fait le plus froid avec 6°C. En France, dans les Vosges par contre, il fait particulièrement doux avec 18°C à Épinal, à Remiremont et au Col de Bussang. Nancy par contre doit se contenter de 10°C.

 

Le 10 novembre marque un jour de transition vers un temps plus perturbé. Là aussi, il y a des inversions, mais il s’agit cette fois-ci d’inversions frontales, qui ont un mode de comportement totalement différent.

 

Sur l’ensemble de la 1re décade de novembre 2024, on peut cependant dire que la situation d’inversion anticyclonique a largement prédominé. Cela se marque d’ailleurs dans les totaux d’heures d’insolation, de 35h 35min à Mont-Rigi pour seulement 5h 12 min à Uccle. Les côtiers ont été encore plus mal lotis avec moins d’une heure de soleil sur 10 jours (55 min à Zeebruges).  

 

Il s’agit cependant d’une situation on ne peut plus normale pour un début novembre, mais avec l’avantage de présenter une large palette de situations possibles par régime d’inversion anticyclonique. Ci-dessous, nous allons décrire des cas d’inversion qui ont été plus extrêmes et qui ont parfois eu des conséquences dramatiques.

 

 

Les situations d’inversion par le passé

 

Les inversions qui persistent toute la journée, par temps anticyclonique, sont le propre de la fin de l’automne et de l’hiver. L’expérience nous révèle que ce genre de situation se produit surtout lorsque le soleil n’atteint plus les 27 degrés d’angle au-dessus de l’horizon à sa position la plus haute de la journée. Cette période s’étend en gros de la fin octobre à la mi-février.

 

Lorsque les basses couches sont humides, du brouillard se forme et ne se dissipe plus. Tout au plus s’élève-t-il un peu pour donner des stratus bas. La température diurne, alors, n’est guère plus élevée que la température nocturne et se situe parfois plus de 10°C en dessous de la température des Hauts-Plateaux qui, au-dessus de l’inversion, connaissent un temps ensoleillé, sec et doux.

 

Lorsque l’air des basses couches est sec, il n’y a pas de brouillard, le soleil brille partout et les températures des plaines, en journée, sont moins froides que par temps de brouillard, mais restent en dessous du niveau des températures en altitude. L’inversion persiste et l'on observe alors fréquemment une brume sèche, un ciel délavé et un air poussiéreux, voire odorant. Cela ne change toutefois rien pour les Hauts Plateaux, où le soleil et la bonne visibilité restent de mise.

 

Ces situations ont existé de tout temps. L’inversion restée la plus célèbre est sans conteste celle de début décembre 1930. Un épais brouillard dans la zone à l’époque très industrielle d’Engis (entre Liège et Huy) atteignit son apogée les 3 et 4 décembre, provoquant la mort de plus de 60 personnes et en intoxiquant des milliers d’autres. C’est d’ailleurs de cette époque-là que date la première description scientifique du « smog » (même si le terme a été créé plus tôt, en 1905, par le médecin Henri-Antoine Des Vœux).

 

Nous n’avons pas de données chiffrées sur cette inversion, mais les témoignages de l’époque sont très parlants : « Nous n’avons pas vu les fumées s’élever, mais au contraire, se rabattre vers le fond de la vallée et se mélanger au brouillard ». Un témoin, observant depuis les hauteurs, raconte ceci : « il y a bien, ici et là, un clocher en flanc de colline qui parvient à s’extirper de la masse cotonneuse, une cheminée en hauteur et dont on aperçoit le déversement des émanations de l’usine. […] Une mer nuageuse. Telle est la dominante pour celui qui des hauteurs tente d’apprécier les méandres de la vallée ».

 

Ceci indique que l’inversion était fort basse, avec une couche froide d’une centaine de mètres seulement. Et cette centaine de mètres d’épaisseur retenait toute la pollution que pouvait produire un bassin industriel à l’époque !!!

 

Il n’y avait pas que la région de Liège à être affectée par ce brouillard. « Ici aussi le brouillard fait parler. Pareillement, il est des plus épais et enveloppe depuis deux jours la région de Mons et toute la vallée de la Senne. » Ou encore : « Bruxelles n’échappe pas à la pesanteur de l’épaisse nappe opaque qui recouvre les boulevards et qui se glisse à travers les ruelles de la cité. De la place Poelaert qui surplombe la capitale, on aperçoit l’habit cotonneux qui semble l’engloutir et dont seules quelques extrémités paraissent pouvoir s’extirper. »

 

Il s’agit de témoignages repris dans la thèse de doctorat d’Alexis Zimmer : « Brouillards mortels ».

 

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Source : Alexis Zimmer

 

C’est toute la façade nord-ouest de l’Europe qui a été affectée par ce brouillard, de Paris à Hambourg en passant par Lille, Maubeuge et bien sûr, Bruxelles et Anvers.

 

Un autre exemple extrême d’inversion : février 1959. Moins dramatique que décembre 1930, mais plus extrême. Presque le mois entier a été déterminé par des inversions thermiques, si bien que les températures moyennes du mois ont été déficitaires de 1 à 2°C en Basse et Moyenne Belgique, mais excédentaires de 4 à 5°C (!) en Haute Belgique. Le 8 février, le maximum était de –2,2°C à Bierset et de 9,8°C à la Baraque Michel.

 

L’insolation a été extraordinaire aussi en Haute Belgique et a pulvérisé tous les records (jusqu'à aujourd'hui d'ailleurs) : 182 heures à l’aérodrome de Spa, 186 heures à Botrange et 191 heures à Saint-Hubert, ce qui était digne d’un mois de juin. Du 2 au 8 février et du 12 au 20 février, on n’a vu aucun nuage au-dessus de nos reliefs belges. En plaine par contre, on a observé des périodes de 10 jours consécutifs, voire plus, où le brouillard ne s’est jamais levé. À Anvers, le soleil n’a pas brillé une seule minute entre le 6 et 15 février, soit 10 jours. Ce fut le cas aussi à Chièvres et à Kleine Brogel, mais juste un jour de moins (du 6 au 14 février). Il a aussi fait particulièrement froid pendant cette période, avec 7 jours d’hiver à Anvers, Chièvres et Beauvechain (mais parfois 12 à 13°C au même moment sur les hauteurs). À noter, dans ce cas-là aussi, que les situations d’inversion (anticyclonique) commencent à cesser à partir de la mi-février, avec un soleil qui monte de plus en plus haut au-dessus de l’horizon. Les 27 et 28 février, la Basse et Moyenne Belgique, avec 17 à 19°C, a même fini par largement dépasser la Haute Belgique.

 

Une situation d’inversion « très froide » s’est produite en janvier 1985 : à la fin de la grande vague de froid, notre pays a été soumis, tout comme nos pays limitrophes, à un fort régime d’inversion entre des basses couches glaciales et un air « moins glacial » au-dessus.

 

Le 16 janvier 1985, bien que le pic du froid fût passé, a encore été une journée très froide, avec des minima localement inférieurs à –20°C au Hainaut (!) et des maxima ne dépassant pas –7 à –11°C en plaine. À 1200 mètres d’altitude, la température est remontée jusqu’à –3°C au-dessus d’une inversion vers 1000 mètres. Le soleil perçait encore, mais avec une brume sèche crasseuse et persistante. Sur l’ouest du pays, il faisait plus humide avec stratus et brouillard.

 

Les jours suivants, le brouillard (ou plutôt smog) et les stratus se sont généralisés par températures proches de –5°C tandis qu’il faisait plus de 0°C vers 1000 mètres d’altitude. Le 19 janvier, les stratus ont fini par se déchirer, laissant place à nouveau à une brume sèche tout aussi polluée.

 

On est loin de la situation catastrophique de décembre 1930, mais on a tiré la sonnette d’alarme. Dans le bassin encore très industriel de la Ruhr, on a même pris des mesures drastiques : interdiction de rouler entre 6 et 10 heures et entre 15 et 20 heures, fermeture des écoles, alerte dans les hôpitaux et interdiction pour les entreprises d’utiliser des combustibles à haute teneur en soufre. On a appris la leçon mais, malgré tout, de nombreuses populations, y compris la nôtre, sont restées confrontées des jours et des jours à un air très malsain.  

 

Beaucoup plus récemment, les 12 et 13 novembre 2022, nous avons connu une situation d'inversion « chaude » cette fois-ci, avec du soleil sur une grande partie du pays et des températures de 14 à 17°C en plaine, mais 17°C les deux jours dans les Hautes-Fagnes et jusqu’à 21°C sur le versant nord des Hautes-Fagnes en raison d’un pseudo-foehn. Mais du brouillard a quand même partiellement affecté l’ouest du pays le 12, avec là 9°C et une atmosphère désespérément grise.

 

Comme nous pouvons le voir, les « patates anticycloniques » hivernales nous offrent toute une palette de conditions météorologiques fort différentes, mais cependant avec un point commun : la pollution restant coincée dans les basses couches de l’atmosphère.

 

 

 

Modifié par cumulonimbus
À présent complet

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