Photos satellites

[bib 0]

Il y a trois grandes catégories de photos satellites : les « visibles », les « infrarouges » et les « spécialisées ».

Les « visibles » sont de simples photos, comme vous prendriez avec votre appareil à partir d’une navette spatiale. Elles montrent donc les nuages en blanc, tout simplement. Elles ont deux inconvénients : d’abord, la nuit, on ne voit rien, ensuite: l’aspect du nuage est le même quelle que soit son altitude.

Les « infrarouges » photographient non pas la lumière visible, mais la TEMPERATURE, aussi bien celle du sol que celle des nuages. Sur ces photos, les brouillards seront à peine visibles, comme un voile gris. Les nuages sont plus haut, et donc plus froids, donc ils ressortiront mieux. Ce qui est « photographié » c’est évidemment la température au sommet des nuages. Comme il fait plus froid quand on monte, les nuages épais et les nuages élevés paraîtront plus blancs.

On peut traiter la photo pour, par exemple, éliminer tous les nuages bas, ce qui explique qu’elles peuvent avoir des aspects très différents.

Les photos infrarouges sont souvent traitées numériquement pour faire ressortir la variation de température : elle est alors « coloriée » artificiellement (=fausses couleurs), elle deviennent encore plus lisibles, mais il faut toujours bien lire la légende pour savoir ce que cela représente.

Les « spécialisées » sont innombrables et répondent à des besoins très précis. Elles sont le résultat de la manipulation de plusieurs séries et sortes de « photos », superposées à des cartes ou combinées avec d’autres informations. Il y a des images représentant la force ou la direction du vent, l’humidité de l’air, les précipitations, la température du sol et de la mer, la hauteur du niveau de la mer… c’est à l’infini.

Celles qui peuvent nous intéresser sont celles qui combinent les nuages avec une carte pour bien voir où sont les continents, et éventuellement les fronts et les isobares.

Quand vous regardez une photo satellite, la première chose à faire est de lire les indications marquées en haut ou en bas : la DATE et l’HEURE sont importantes : on a parfois des surprises : la photo est vieille de plusieurs jours ou plusieurs mois ! Ensuite : IR ou visible, puis la légende quand il y a des « fausses couleurs ».

Pour vous exercer, consultez régulièrement cette carte http://fr.allmetsat.com/images/meteosat_sembach.php vous y voyez les principales masses nuageuses avec les indications météorologiques. N’oubliez de lire pas la légende !

Traduction des symboles, par colonne :

Basse pression

Haute pression

Front froid

Front chaud

Front occlus

Averse de pluie

Averse de neige

Pluie

Bruine……brouillard

Neige……brouillard givrant

Orages

Pluie givrante

Bruine givrante

Vent de sable

Voici un bon site : http://fr.allmetsat.com/images/europe.php

Modifié 22 juin 2005 par bib

[PABLO 0]

Merci bib

[bib 0]

Voici une photo en infrarouge, qui est une composition des images de plusieurs satellites

[bib 0]

et voici la même chose, mais en "visible" à minuit GMT: là où on ne voit pas de nuage, c'est la nuit ! La "carte du monde" a évidemment été rajoutée, sion ce serait tout à fait noir à cet endroit, comme vous le verrez sur d'autres photos plus "naturelles".

Pourtant, sur la photo IR, les nuages sont visibles partout.

Comparez le coin tout à fait à droite en haut, sur les deux photos. Il y a beaucoup plus de blanc sur la photo "visible": c'est parce qu'on voit les nuages bas, alors qu'on ne les voit pas, ou en plus transparent, sur la photo IR.

Dans les régions proches des pôles, il y a beaucoup de nuages très bas, en général.

Modifié 22 juin 2005 par bib

[bib 0]

En voilà une autre très intéressante. Elle combine les nuages, les températures au sol et les températures de la mer. La légende donne les températures.

Toutes ces images viennent du site renseigné dans le premier message.

[Yoluc 0]

Merci Bib, c'est très intéressant.

[chevalblanc 0]

Merci Bib pour ces renseignements... justement ça répond à mes questions que je me posais depuis un bout de temps et que je n'avais pas encore soulevé sur le forum !

En consultant les cartes de météo France, je m'interrogais sur l'utilité des cartes "infra-rouge" ... bon, pour les "visible" et "composition colorée", j'avais fini par comprendre la signification

Encore merci !

[bib 0]

Merci !

Je passe à l'étape suivante: la "lecture" des image satellites publiées sur MB. Vous voyez que celle de Météo France donne les nuages élevés (blanc) et bas (gris).

La photo IRM ne donne que les élevés. On va "lire" cette dernière.

Il y a grosso, modo, deux grandes zones de nuages: une grande "barre" oblique qui s'approche de l'Angleterre: ca, c'est un front froid, donc de l'air froid qui essaie de venir chez nous, pousse l'air chaud et humide vers le haut, ce qui forme cette bande de nuage, avec la pluie que nous attendons tous.

L'autre bande de nuages est sur l'Espagne et le Sud de la France: ils ont un aspect tout à fait différent: ce sont de gros flocons qui se sont réunis en une grande tache. Ils se forment surtout la journée sur un sol chaud: l'air (humide!) est chauffé par le bas, donc il monte et forme des nuages en forme de choux-fleurs qui deviendront des orages (cumulo-nimbus). Sur les photos de nuit, ils disparaîtront ou au moins diminueront fortement, tandis que le front froid restera plus ou moins le même.

Regardez la photo demain, et vous verrez cette évolution.

Modifié 22 juin 2005 par bib

[MLVH 0]

... Merci pour ces explications, Bernadette !

[Poussin 0]

Un très bel exemple de Spanish Plume sur cette carte.

Ca sentait les orages à plein nez cela mais cela ne remonte pas encore sur nos régions, tant mieux!!

[bib 0]

On aimerait bien qu'elle nous chatouille, cette plume espagnole ! Donc pour ceux qui ne l'auraient pas lu ailleurs, c'est une zone d'air très humide venant du Sud de l'Espagne, qui remonte vers chez nous en formant des orages.

La situation d’aujourd’hui est vraiment très didactique, parce qu’elle est simple et claire. J’en profite donc ! Excusez- moi : se cela fait beaucoup à la fois, mais je vais sûrement ralentir le rythme après, et vous aurez tout le temps de relire.

Voici donc l'évolution pendant la nuit: vous voyez comme ces nuages d'orages bien denses se sont "défaits", aplatis : ils se sont vidés de leur eau, et quand le sol s’est refroidi, l’ascendance qui les a formés s’est arrêtée. Ils redémarreront quand le sol aura été bien chauffé.

On les appelle des orages de masses d'air parce qu'ils sont éparpillés dans une masse d'air, contrairement aux orages "en ligne" le long d'un front, ou encore, les orages se formant sur les reliefs, qui eux, se forment à un endroit bien précis.

On retrouve un phénomène comparable pendant la saison des pluies en Afrique centrale, très visible sur les photos. Vous voyez pourquoi j'ai insisté au début: "pour lire une photo satellite, il faut d'abord regarder l'heure à laquelle elle a été prise".

Par contre, le front à gauche n'a pas bougé, alors que normalement, il devrait s'approcher de nous. Pour savoir pourquoi, on va regarder la carte synoptique: c'est la carte où sont reportées les OBSERVATIONS de centaines de stations météo. A ne pas confondre avec les cartes de prévision, qui sont faites "à l'avance", et donc peuvent différer de la réalité.

Modifié 23 juin 2005 par bib

[bib 0]

Voici donc, toujours pêchée sur votre site préféré (dans "pression atmosphérique"), la carte qui décrit la situation.

Check-list:

1. cherchez l'HEURE à laquelle les observations ont été faites. Il y en a toutes les 3 heures, mais pour le public, on laisse souvent celle de la nuit pendant toute la journée.

2. Repérez les zones de pluie que vous avez vues sur la photo: vous voyez à gauche ce grand front froid, et sur le Sud Ouest de l'Europe, la zone de pluie orageuse qui est une zone de pression relativement basse, mais détachée du grand front qui lui, fait le tour de la terre, et produit ces ondulations pluvieuses.

Quand vous comparez la carte et la photo, il y a une grande règle: dans les "H" (anticyclone ou zone de haute pression), l'air DESCENT, donc les nuages ne savent pas se former. Tandis que dans les zones de basses pression, l'air a tendance à monter, donc: nuages, pluie...

Et nous voyons le fameux anticyclone géant et permanent des Acores, si recherché pendant nos vacances, qui nous envoie une grande crête (ou « dorsale »), donc une extension de ces hautes pressions vers notre pays. Il nous fait le coup depuis un bon bout de temps, ce qui explique cette sécheresse.

Or, les grands Anticyclones ont comme propriété d’empêcher la progression des fronts. Ceux-ci font alors le tour et vont arroser nos voisins du Nord.

Je vous préviens : la situation est rarement si claire et simple, mais les principes seront toujours les mêmes.

[bib 0]

Une belle image du monde.

On y voit très clairement, en commençant au Sud:

- les ondulations bien régulières du front polaire Sud (chez nous, elle sont plus près du pôle parce qu'on est en été, et fort perturbées par la présence de continents). Vous remarquerez qu'elles s'enroulent à l'envers des notres (sens des aiguilles d'une montre, chez nous: en sens contraire)

- la zone sans nuage des anticyclones des tropiques: c'est l'équivalent de notre anticyclone des Açores, mais il y en a plusieurs qui forment une ceinture de hautes pressions tout autour de la terre

- la zone pluvieuse intertropicale, qui est toujours présente mais change de place et de forme. En été elle est au Nord de l'Equateur, alors que pendant notre hiver, elle de déplace vers le Sud (ce qui cause les saisons sèches et humides). Pour le moment, elle s'est fort élargie du côté de l'Inde et du Sud-Est Asiatique où elle cause les moussons: comme vous le voyez, elles sont fort étendues !

- la ceinture d'anticyclone dont fait partie celui des Açores

- et enfin, notre front polaire, situé surtout en dehors de la carte (elle s'arrête à 60° N et S.)

[bib 0]

L'image satellite prend tout son sens quand on la compare avec la carte des pressions. On peut aussi la mettre en parallèle avec les précipitations, les températures...

Mais c'est surtout avec les pressions que c'est intéresant, parce qu'alors, on peut bien voir que les anticyclones correspondent à des zones sans nuage, tandis que les dépressions sont pratiquement toujours nuageuses (sauf au-dessus de déserts étendus, et encore.)

Voici les pressions, vous voyez que les zones vertes (hautes pressions) correspondent aux zones sans nuage de la photo.

Quand vous aurez fait quelques fois la comparaison, vous n'aurez même plus besoin de la carte des pressions: vous les repèrerez tout de suite directement sur la photo.

[Océanic 0]

Vent de sable

Je viens de trouver une photo satellite magnifique à ce sujet !

D'abord la situation favorisant ce phénomène:

Vu du satellite, splendide :

[Poussin 0]

Voici donc, toujours pêchée sur votre site préféré (dans "pression atmosphérique"), la carte qui décrit la situation.

Check-list:

1. cherchez l'HEURE à laquelle les observations ont été faites. Il y en a toutes les 3 heures, mais pour le public, on laisse souvent celle de la nuit pendant toute la journée.

2. Repérez les zones de pluie que vous avez vues sur la photo: vous voyez à gauche ce grand front froid, et sur le Sud Ouest de l'Europe, la zone de pluie orageuse qui est une zone de pression relativement basse, mais détachée du grand front qui lui, fait le tour de la terre, et produit ces ondulations pluvieuses.

Quand vous comparez la carte et la photo, il y a une grande règle: dans les "H" (anticyclone ou zone de haute pression), l'air DESCENT, donc les nuages ne savent pas se former. Tandis que dans les zones de basses pression, l'air a tendance à monter, donc: nuages, pluie...

Et nous voyons le fameux anticyclone géant et permanent des Acores, si recherché pendant nos vacances, qui nous envoie une grande crête (ou « dorsale »), donc une extension de ces hautes pressions vers notre pays. Il nous fait le coup depuis un bon bout de temps, ce qui explique cette sécheresse.

Or, les grands Anticyclones ont comme propriété d’empêcher la progression des fronts. Ceux-ci font alors le tour et vont arroser nos voisins du Nord.

Je vous préviens : la situation est rarement si claire et simple, mais les principes seront toujours les mêmes.

A noter également la présence d'un Low sur l'Espagne. On peut y voir un front: ceci est un creu en altitude.

Je pense que dans ce cas-ci, il s'agisse d'un creu thermique, dû à la présence au sol d'air très chaud qui s'élève en altitude en mouvement cyclonique, ce qui explique le Low!

[bib 0]

Voici une photo d'aujourd'hui où on voit un magnifique brouillard côtier. Il est bien limité à la mer. Cela se passe quand de l'air chaud et humide arrive sur une mer plus froide. L'air en contact avec la mer se refroidit, et l'humidité en excès se condense pour former ce très mince brouillard. Aujourd'hui, le vent était faible. On voit se former des cumuli sur les hauteurs: là, c'est le contraire qui se produit: le sol se réchauffe avec le soleil, l'air en contact avec le sol se réchauffe, devient plus léger et monte en "cheminées": entre les cheminées, l'air descend. L'air qui monte se refroidit et atteint ainsi son niveau de condensation = base du nuage.

Donc on a la même masse d'air chaude et humide qui va se stabiliser sur la mer, et s'instabiliser sur les terres.

Je ne suis pas arrivée à trouver quand la photo a été prise, j'imagine que c'est pendant la journée.

AERONET_Lille - 2005/195 - 07/14

Satellite: Terra -

Modifié 16 juillet 2005 par bib

[bib 0]

un agrandissement de notre région.

[Océanic 0]

Magnifique photo bib. Interessant de voir à quel point cette langue nuageuse évite soigneusement les terres, même dans la bande marittime la plus étroite.

Ce n'est pas toujours le cas, comme avant-hier et le jour d'avant.

[bib 0]

mais... ce ne sont pas des nuages...

C'est un fin brouillard mais qui peut être très très dense. Ceux qui ont navigué en mer ont sans doute déjà vécu cela: en arrivant sur un courant plus froid, soudain on se retrouve dans un brouillard à couper au couteau, sans transition.

Regardez bien du côté de Calais: il longe vraiment la côte.

J'ai connu un pilote d'avion léger qui a décollé d'Ostende un jour où c'était comme cela. Normalement, il devait tourner vers les terres après le décollage, mais la tour lui a demandé de voler vers la mer. Il est tombé dans ce brouillard...et n'en n'est pas ressorti. Il est mort avec ses 3 passagers. Je le connaissais un peu et j'avais volé avec cet avion quelques jours avant: c'était un ancien de la guerre (un Messerschmitt 4 places de reconnaissance): extrêment instable et mal équipé, il lui était techniquement impossible de voler dans les nuages. Ce jeune pilote s'est laissé prendre : ce brouillard côtier qu'on imagine pas quand on est sur le sol est vraiment une salo...rie de m..rrrddd..

[Océanic 0]

Je pensais que la situation était semblable à celle-ci (avant-hier,midi) :

avec cette fois-ci plus de chance pour nos amis côtiers .

[bib 0]

Je n'avais pas suivi de si près, ta photo complète la petite leçon, c'est génial. En effet, s'il y a un peu de vent, ce brouillard peut pénétrer un peu sur la terre, mais pas longtemps: dès qu'il rencontre un sol plus chaud, il se dissout.

L'inverse existe aussi: l'air humide venant d'une mer tiède condense en arrivant sur la terre plus foide: ce sera dont surtour la nuit et/ou en hiver.

[ostmeteo182 0]

Merci, pour ce cours........Je retourne sur mon chemin, un instant..... je pense, en Galice, et ce, pendant plusieurs jours....là, le brouillard avançait sur les terres, mais comme tu dis, à couper au couteau, jusque 11h30..... juillet 1996 midi avec un soleil de plomb, le brouillard avait disparu

Modifié 15 juillet 2005 par ostmeteo182

[cruze 0]

voici une image sintéllite:

[cruze 0]

encore une autre mais en noir et blanc :

mince désolé l'image et trop grande

Modifié 16 juillet 2005 par cruze