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bonjour,

j'ai quelques interrogations: crying.gifcrying.gifcrying.gif

Si je regarde la carte des pressions atmosphérique je vois la force et la direction du vent que je vais avoir.

mais whistling.gif Les masses d'air influencent le déplacemment des pressions, ou c'est le contraire.

Comment peut-on avoir des cartes de prévison de pression.

En général on nous explique les pressions, les masses d'air, la force de coriolis,.. mais très rarement on explique les interactions.

Si vous avez un lien.

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Bonsoir Guiliome.

Je viens à peine de voir ton sujet et ta question!

Milles excuses pour le retard!!!

Pour ce qui est des mouvements de masses d'air, ce sont les centres d'action (anticyclone/dépression) qui mettent en mouvement les masses d'air. Alors certaines masses d'air peuvent aussi avoir des conséquences sur la pression comme en hiver et sur la Sibérie: l'air peut y être tellement froid qu'il crée un anticyclone en surface très puissant (souvent au-delà des 1040 hPa). Pourquoi? Parce que l'air froid est plus "lourd" que l'air chaud. Et qui dit plus lourd, dit plus de poids, dit plus de pression.

On peut aussi avoir l'opposé en été: sur l'Espagne, l'air est tellement chaud qu'il s'élève et provoque une dépression thermique en surface. La différence de pression (que l'on nomme le gradient) est alors faible mais suffisant pour provoquer un flux d'air cyclonique autour du centre de basses-pression.

Pour ta deuxième interrogation, comment peut-on prévoir qu'une dépression va aller par là et qu'un anticyclone va aller par ici? Et bien vois-tu, il existe des centaines de postes d'observations en Europe, ainsi que quelques postes en mer (en général, des bateaux habilités à fournir des données météo). Il existe un message -que l'on nomme SYNOP- qui est envoyé toutes les heures. Dans ce message, apparait un groupe qui donne l'évolution de la pression atmosphérique sur les trois dernières heures. La suite en image:

user posted image

Il s'agit de la situation actuelle: un anticyclone est centre sur la mer du Nord avec un 1035 hPa. Quel sera son déplacement dans les prochaines heures. Imagine une station planté à Bruxelles et qui dit que sur les trois dernières heures, la pression a augmente de 1,5 hPa. Prenons une même station située à Londres. Elle indique que la pression a augmenté de 3,0 hPa sur les trois dernières heures. Une autre station située à Copenhage donne une petite chute de 1 hPa sur les trois dernières heures. Enfin, une station situé en Ecosse donne une hausse de 2.0 hPa depuis les trois dernières heures.

Il suffit alors d'écrire ces valeurs sur une carte et de regarder quel est l'endroit où la pression est le plus en hausse. Il s'agit de Londres. il est donc probable que l'anticyclone se dirige vers l'Angleterre. La suite? Et bien ce sont des supercalculateurs qui le font. Je parle de machines, pas d'humains! biggrin.gif Mais il y a alors de multiples facteurs différents qui entrent en compte et il est très difficile de placer correctement les centres d'actions. Nous discutons beaucoup des modèles sur le forum, de leur changement intempestif, etc... C'est simplement que les centres d'actions peuvent être très différents d'une mise à jour de modèles à une autre. Raison pour laquelle les prévisions peuvent être parfois complètement ratées.

Pour les plus expérimentés, les mouvements de centres d'actions ne sont pas aussi simples à calculer. J'ai donné une idée complète du pourquoi mais le comment est plus difficile. De la même façon dont on trace des isobares (ligne de pression atmosphérique identique), on trace des isallobares: ligne de même évolution de pression.

Vous tracerez donc une ligne avec les points où la pression est en hausse de 1,5 hPa, puis de 2,0, etc... Vous aurez donc une carte beaucoup plus précise sur l'évolution des centres d'action.

Difficile d'expliquer sans avoir de cartes mais je vais tâcher d'en trouver une.

thumbsup.gif

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J'ai aussi "loupé" cette question.... le pauvre a dû désespérer: peut-être peut-on lui envoyer un e-mail ?

Maxime donne l'explication moderne avec les moyens actuels: je vais donner un point de vue complémentaire.

Je n'ai jamais fait de prévisions, mais j'ai vu faire les prévisionnistes dans le temps, quand ils traçaient encore les cartes à la main. Les premières photos satellites commençaient à faire leur apparition. Les rares mesures en altitude étaient communiquées par radio par les pilotes, ou extraites des sondages par ballon...

Répondre commplètement serait très long, donc je vais donner ici juste deux exemples les plus simples.

Pour prévoir les déplacements des centres de pression, il y a, comme dit Maxime: l'observation des déplacements et des variations de pression dans les jours précédents, que l'on combine avec d'autres données.

Exemple: une dépression frontale se déplace vers l'Est à telle vitesse, on suppose qu'elle va continuer à le faire au même rythme. Mais elle s'approche d'un continent, qui, selon sa température, va influencer le déplacement: le ralentir, l'arrêter, le dévier (à cause, par exemple, d'un anticyclone froid qui est très stable). Et là, les cartes de température et vent en altitude interviennent aussi. Par exemple le jet-stream, qui entraîne ces dépresssions particulières, ondule souvent très fort à l'approche d'un continent, à cause des forts contrastes de température: on peut donc prévoir que les dépressions suivront ces ondulations.

Il y a des exemples inverses: la température en altitude varie, ce qui va entraîner la création d'une variation de pression en altitude, et créer une déflexion du jetstream.

C'est l'histoire de la poule et de l'oeuf: qui a commencé ?

Le prévisionniste tient aussi compte des statistiques climatologiques, en se disant "à cette saison, 70% du temps, nous avons ici un anticyclone ici" donc, il va supposer que l'évolution ira dans ce sens.

Il y a plusieurs sortes de dépression et de hautes pressions, en altitude et au sol. Chacune a ses conditions de formation, son mode d'évolution et tout cela interagit. Pour pouvoir faire des prévisions au-delà de la lecture des modèles, ils faut évidemment bien les connaître, ce qui n'est déjà pas évident. J'ai eu plusieurs élèves qui avaient un diplôme de météorologue (à partir de la licence en physique ou des études d'ingénieur) et ils ne connaissaient pas tout cela: c'est sur le tas qu'ils l'apprennent. Je n'ai pour ma part jamais trouvé de description claire des différentes sortes de dépression et hautes pressions, il a fallu que je fasse la synthèse de plusieurs ouvrages moi-même. On trouve facilement des livres de vulgarisation, ou alors on tombe dans la littérature hyper spécialisée, qui ne présente pas de vue d'ensemble.

Peut-être y en a-t-il actuellement ? Si oui, merci de renseigner les références.

Bon, ce ne sont que des exemples et maintenant, comme dit Maxime, les données et mécanismes sont intégrés dans de super-calculateurs: il y en a trop que pour pouvoir être gérées par le raisonnement humain.

Mais c'est quand même l'intuition des prévisionnistes qui aura le dernier mot, et qui va, entre les diférents modèles mathématiques, choisir l'un plutôt que l'autre. Et c'est là qu'i pourra utiliser sa compétence en la matière.

On ne pourra jamais se passer d'eux... thumbsup.gifwink.gif

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En tout cas merci Poussin et Bib, c'est toujours très intéressant et instructif de vous lire !! thumbsup.gif

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