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Les Forums de MeteoBelgique

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Beaucoup d'amateurs de phénomènes météo extrêmes se plaignent en ces temps "anticycloniques" de la monotonie des conditions atmosphériques....

Beaucoup de gens se plaignent de la grisaille et veulent "partir au soleil".

Un peu futile? Oui....Mais c'est la nature humaine.

En revanche, ce type de situation anticyclonique persistante possède des inconvénients dont, je trouve, on ne parle pas assez !

Elles sont généralement associées à une qualité de l'air médiocre, voire parfois inquiétante.

Ce jeudi 21 déc, par exemple, les indices de qualité de l'air étaient déjà franchement mauvais pour de nombreux points du pays.

En été, on fait généralement énormément de foin pour les pics d'ozone, à juste titre d'ailleurs. Notons que cet ozone, néfaste à notre niveau, nous est bien utile plus haut dans l'atmosphère (fameux ozone stratosphérique de la "couche d'ozone").

En hiver, pas d'ozone à craindre car celui-ci ne se forme que dans des situations où le rayonnement UV est important (UV qui vont interragir avec les polluants). Les longues journées d'été ensoleillées et sans vent sont donc favorables à la formation d'ozone, les conditions se détériorant de plus en plus si la situation perdure (et l'ozone formé initialement au-dessus des villes et zones industrielles se propageant ensuite vers les campagnes).

De manière générale, les situations anticycloniques, surtout à proximité du centre de l'anticyclone ne sont pas bonnes pour la qualité de l'air car en plus de l’absence de vent pour brasser un peu toute la pollution, certaines portions de l'anticyclone sont le siège d'une inversion de température, dite "inversion de subsidence", qui constitue un véritable couvercle pour les mouvements verticaux.

A l'opposé d'une masse d'air instable (T° décroissant vite avec l’altitude) qui va favoriser les mouvement verticaux et donc la répartition verticale des polluants, cette inversion va bloquer ces mouvements verticaux et donc emprisonner sous celle-ci les polluants.

En été, lorsque cette inversion existe (il faut être dans certaines portions d'un anticyclone), elle se situe généralement vers 1500 ou 2000 m et ne descend guère plus bas, car généralement, l'air des basses couches se réchauffe suffisamment en journée pour permettre de la convection sur les 1000 à 1500 premiers mètres de l'atmosphère et donc de mélanger un peu cette crasse avec l'air du dessus l'après-midi. Ca limite les dégâts….

Dans les situations anticycloniques d’hiver durables, en revanche, cette inversion de subsidence peut graduellement descendre bien plus bas. On se retrouve au final avec de l'air sec, assez pur et plutôt doux, surmontant des basses couches où l'air est plus humide et aussi plus frais. Entre ces deux couches, une inversion marquée de subsidence (souvent bien plus marquée qu'en été) est présente. Cette inversion est un puissant couvercle empêchant les mouvements verticaux.

Comme si ce n’était pas assez, cette inversion peut en plus se coupler avec ce que l'on appelle une inversion "radiative" présente dans les basses couches (qui se résorbe la journée en été, ce qui est moins le cas en hiver), ce qui stabilise encore plus le tout.

Bref, l'humidité et les polluants restent plaqués en bas et cette "crasse" s'accumule dans une fine couche proche du sol et, si le vent est en plus faible et que les polluants ne sont pas au moins un peu dispersés horizontalement, ça donne des concentrations en polluants particulièrement importantes en cas de situation qui perdure.

On a quelques périodes anticycloniques d'une semaine pratiquement chaque hiver, la qualité de l'air devient "à chier" au fil des jours chaque fois et on fait tous avec (pour certains sans le savoir), mais je trouve que si le CO est systématiquement mentionné dans les avertissements durant ces périodes, la population est trop peu informée concernant la qualité de l'air pour les particules fines…..

Or des concentrations élevées de particules fines sont par exemple néfastes sur l'organisme à court terme, mais aussi et surtout à long terme.

Quelques infos sur celles-ci ici: http://www.questionsante.be/outils/particulesfines.pdf

Ce jeudi, alors que l'inversion de subsidence est assez haute (sur l'est du pays: 1200 à 1300 m environ en se basant sur le sondage de 13h), les quantités de particules fines sont déjà fort importantes comme l'atteste l'image ci-dessous, tirée du site d' IRCEL-CELINE que tout le monde peut consulter : http://www.irceline.be/~celinair/french/homefr_java.html

La qualité de l'air est médiocre partout mais dans les détails, c'est dans la région de Charleroi que l'on rencontre les plus mauvais indices avec, à Marchienne-Au-Pont, des taux de particules fines supérieurs à 200 microgramme/m3 ce jeudi. Pour ceux que ça ne dit rien, sachez que c'est bcp.

Plus encore que la côte, l'est des Ardennes (pas visible dans le tableau, mais Vielsalm est sur le site dans "actuels" des particules fines) est la région la plus épargnée par cette pollution, non qu'elle soit déjà au-dessus de l'inversion de subsidence qui est encore trop haute, mais simplement parceque les zones industrielles majeures en sont éloignées et que le vent d'est à nord-est maintient en plus cette région à l'abri de la crasse du sillon Sambre et Meuse.

Ce week-end, comme l'inversion va lentement descendre, les plus hautes crêtes vont graduellement passer dans de l'air qui, en plus d'être « propre », sera aussi nettement plus sec (tout bon pour les bronchiteux chroniques!).

En plaine, il faut espérer que le vent de nord-est mélange un peu mieux tout, mais là où le soleil finira par s'imposer, il ne faut pas croire pour la cause que la qualité de l'air sera excellente....

Cliquez sur l'image attachée pour la voire en taille réelle car sinon, il faut une loupe....

post-32-1166718714.jpg

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Comme je le notais dans mes observations du 20/12/2006:

Le brouillard revient ici, le vent est toujours aussi nul.

Dans le Tournaisis, après 8 semaines d'arrêt, les cimenteries CBR à Antoing ont repris leurs activités d'incinération de déchets dans leurs fours. L'air est de plus en plus chargé en fumées âcres et il devient difficile de respirer pour les personnes sensibles. N'y a-t-il aucune législation qui interdit de brûler des déchets quand on observe des phénomènes d'inversion comme en ce moment ?

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Comme je le notais dans mes observations du 20/12/2006:

Le brouillard revient ici, le vent est toujours aussi nul.

Dans le Tournaisis, après 8 semaines d'arrêt, les cimenteries CBR à Antoing ont repris leurs activités d'incinération de déchets dans leurs fours. L'air est de plus en plus chargé en fumées âcres et il devient difficile de respirer pour les personnes sensibles. N'y a-t-il aucune législation qui interdit de brûler des déchets quand on observe des phénomènes d'inversion comme en ce moment ?

Et encore Ephraim, l'inversion est plutôt "haute" en ce moment. +/- 1000 m d'altitude au vu des sondages de ce ve 12Z ce qui, combiné à un petit vent de nord-est, permet de sauver les meubles ce vendredi (quoique ... le long du sillon Sambre et Meuse, la qualité de l'air reste médiocre).

Dans les régions "industrielles", cette qualité de l'air risque se dégrader davantage les prochains jours, au fur et à mesure que cette inversion de subsidence va descendre (les sondages "prévisionnels" vont tous dans ce sens) et que la pollution sera confinée dans une couche de moins en moins épaisse (sous l'inversion).

Bref, on survivra...Mais quand même: tous en Hautes Fagnes!

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La connaissance en question à Antoing est asthmatique et a attrapé une bronchite carabinée mad.gif

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Ce qui m'amuse toujours, c'est la réfexion des gens quand le temps est sec, froid et anticyclonique : "ah, au moins le temps est sain"

Je leur réponds alors qu'il n'y a pas plus polué qu'un temps avec un couvercle sur nos têtes !

Rien de tel qu'un bon vent de SO en pleine perturbation !

Sont tous surpris ! smile.gif

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J'en profite pour relancer ce sujet...

En effet, avec l'avancée dans la saison et la situation anticyclonique des prochains jours, le profil de l'atmosphère dans les basses couches ne sera guère propice à la dispersion des polluants.

Les plus nocifs pour nos poumons si l'on se base sur le risque de maladies chroniques à long terme sont les particules fines (et pourtant on n'en parle pas encore assez).

Depuis un jour ou deux, les concentrations augmentent et les prévision de la Cellule interregional pour l'Environnement sont plutôt pessimistes concernant ce type de polluant pour les prochains jours.

Evidemment, ce sera pire durant les situations anticycloniques persistantes d'hiver...

Source de l'image: http://www.irceline.be/~celinair/french/homefr_java.html

post-32-1191527028.jpg

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