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Les Forums de MeteoBelgique
carlosjuan

Crise Financière, Sociale, Mondiale...

Messages recommandés

Une petite citation de "Ronald Reagan"...

"La récession, c'est quand ton voisin perd son boulot.

La dépression, c'est tu perds ton boulot..."

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Petite citation d'Henry Ford:

"Il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système

bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin"

A suivre...

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La suite : une fraude de 50 milliards de dollars. Comme quoi, la crise, ce n'est pas que des crédits immobiliers fumeux....

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Petite citation d'Henry Ford:

"Il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système

bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin"

A suivre...

Quel cynisme ... Décidément, il faut s'attendre à tout !

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«We are in uncharted waters. Nobody quite knows where we are heading. What we do know is that the economic storm continues to build.»

Les Etats-Unis viennent de sortir leur dernière cartouche. Les taux de le Fed à 0%.

La déflation menace et est déjà à l'oeuvre.

Je vous invite à vous informer sérieusement sur ce qui se passe actuellement dans le monde...

2009 risque d'être très très sombre!

Le monde se rend compte qu'il est fini et non infini...

La situation que nous vivons actuellement n'a jamais été vécue dans un proche passé.

http://www.dedefensa.org/article-notre_tem...17_12_2008.html

http://www.dedefensa.org/article-la_crise_...16_12_2008.html

http://www.dedefensa.org/article-une_guerr...15_12_2008.html

Modifié par carlosjuan

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«We are in uncharted waters. Nobody quite knows where we are heading. What we do know is that the economic storm continues to build.»

Les Etats-Unis viennent de sortir leur dernière cartouche. Les taux de le Fed à 0%.

La déflation menace et est déjà à l'oeuvre.

Je vous invite à vous informer sérieusement sur ce qui se passe actuellement dans le monde...

2009 risque d'être très très sombre!

Le monde se rend compte qu'il est fini et non infini...

La situation que nous vivons actuellement n'a jamais été vécue dans un proche passé.

http://www.dedefensa.org/article-notre_tem...17_12_2008.html

http://www.dedefensa.org/article-la_crise_...16_12_2008.html

http://www.dedefensa.org/article-une_guerr...15_12_2008.html

Les articles sont très intéressants à lire. Et ça fait peur en effet ... surtout quand on sait que l'auteur n'est pas n'importe qui !

En même temps, un élément sur cette crise (dépression) me rassure :

Nous viv(i)ons dans un monde où depuis 10 ans, tout s'est accéléré à une vitesse incroyable : rapidité de l'information, moyens de communication ultra modernes et ultra rapides, systèmes de plus en plus complexes et modernes, échanges internationaux, globalisation, mondialisation, commerce planétaire, riches qui deviennent "ultra-riches", etc etc etc

Ces derniers temps, on croyait vivre la "croissance économique durable et sans fin". Les départs massifs à la retraite de nos ainés allaient faire disparaître le chômage !

Mais ... qui se rappelle encore qu'en 1995 (au moment où je cherchais mon premier boulot), il y avait en France 4 MILLIONS de chômeurs ? QUI S'EN SOUVIENT ENCORE (je pose la question) ? Tout va tellement vite, qu'on oublie qu'il y a tout juste 10 ans, c'était déjà la crise, c'était déjà la dépression !

Alors oui, les années qui arrivent seront probablement dures et difficiles. Mais il faut toucher le fond pour amorcer la remontée (règle universelle). Très honnêtement, j'attends de voir quelle en sera l'ampleur par rapport aux périodes 1971-1975 / 1980-1984 et 1989-1996 qui furent terribles en matière de destruction d'emploi. Là où Philippe Grasset a raison, c'est que les USA (et l'Europe pourrait suivre ...) vont inaugurer une nouvelle donnée supplémentaire qui viendra s'ajouter à la crise : la déflation ! Et il a raison, la "déflation" est bien plus meurtrière que "l'inflation" ! Mais Philippe Grasset ne définit pas la "déflation", qu'il ne faut pas confondre avec "désinflation" (ce n'est pas la même chose, l'une étant la conséquence probable de l'autre). Actuellement, nous risquons plus de rentrer dans une période de désinflation ... la déflation pourrait suivre, et là s'est absolument terrible : on pourrait craindre à long terme de graves crises sociales, car le seul moyen d'en sortir (relancer l'investissement) est la baisse massive des coûts de production (c'est-à-dire pour nos pays : les salaires).

Et pour relancer l'investissement de masse, les Etats auront un rôle essentiel à jouer. Seuls les Etats auront la confiance des banques pour investir ! (quelle banque aujourd'hui, prête encore aux entreprises ?). Or pour que les Etats investissent, il faut que leur endettement soit le plus faible possible !

A noter qu'après la crise de 1929, les USA on connu une situation de déflation.

Mais comme on dit, l'histoire ne se répète jamais ! En matière économique, personnellement je pense exactement l'inverse car tout système économique repose avant tout sur des shémas de masses très cartésiens. L'histoire se répète donc toujours ...

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Les chinois commencent à jouer à un jeu dangereux...

Le yuan se dévalue par rapport au dollar.

Il joue tout doucement la carte du protectionnisme et ils ne regardent que leur propre interêt.

Mais ils vont se rendre compte tout doucement que le monde est fini et pas infini...

Nous vivons actuellement une véritable guerre monétaire.

Comment cela va-t-il se terminer???

Si nous voulons sauver les emplois locaux et c'est ce que tout le monde veut, il faut consommer local!

A noter que le petrole est encore à 40 dollars et je reste persuadé qu'il va encore baisser que ce soit en dollars et d'autant plus en euros vu la baisse du dollar...

Cette fois-ci, les choses sont doublement en notre faveur -> baisse du baril et hausse de l'euro par rappport au dollar. Mais pas bon pour les exportations...

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Il me semble avoir entendu que le baril serait passer sous les 40 daollars hier (il cote à 40,12 en ce début d'a.m.). Un niveau pas vu depuis 4 ans !

Entendu ce matin sur une radio sérieuse : la Chine ne communique pas beaucoup sur la manière dont la crise frappe chez elle. Mais en réalité, ce sont des milliers d'usines et unités de production qui ferment. Rejetant ainsi des millions d'ouvriers vers des campagnes qu'ils ont déserté il y a quelques années ... sans rien !

La première préoccupation des autorités chinoises actuellement serait non pas d'éviter une crise sociale, mais une ... révolution sociale !

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Y'a pas qu'en Chine. Les Grecs paniquent, et les Francais aussi (Demandez à Darcos).

Sinon, le barril est passé à 36$ ... c'est fou !

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Déflation plus vue depuis la grande dépression aux USA...

http://www.nytimes.com/imagepages/2008/12/...dt_graphic.html

Le baril continue sa descente aux enfers...

http://www.boursorama.com/infos/actualites...ml?news=6205865

Le chômage "bien plus grave" que les chiffres officiels en Chine

http://www.boursorama.com/infos/actualites...mp;news=6205857

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PITOYABLE ce qui se passe en Belgique!

Comment peux-t-on exercer des pressions en pleine crise planétaire!

Cela réflète bien la situation mondiale actuelle.

C'est du grand n'importe quoi! Et qui va payer, qui?

Et ben c'est le citoyen lambda comme vous et moi!

Fini de voter pour les partis traditionnels!

Et Dedecker, l'opportuniste! DEGOUTANT!

Modifié par carlosjuan

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Qu'est-ce qu'il a dit Dedecker ?

(Ce sujet risque de viter virer politique)

C'est un gars qui me dégoûte, c'est tout!

Plus populiste que ça, tu meurs!

C'est un gars extremement dangereux par les temps qui courent. Pur flammingant!

Et son partenaire, le parti LIDé. Je dis attention!

Il veut des élections anticipées, ça c'est un peu normal...

Je ne peux te répéter exactement ce qu'il a dit mais bon en bref, il est content que le gourvenement tombe pour en profiter... Je le répète, ce gars est extremement dangereux!

Le journal...

http://www.rtbf.be/info/belgique/politique...-jt-18h30-65824

Deuxième gars qui me dégoûte, Etienne Schouppe!

C'est la faute des magistrats, les ministres sont des victimes!

Modifié par carlosjuan

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Moi, ils me dégoûtent tous ... les politiciens et ceux qui dominent le monde, ils me dégoûtent tous.

Ah oui, et aussi les gens qui votent pour eux ...

Modifié par Xavier
Remarque oh combien intelligente, le vote étant obligatoire en Belgique... Merci de revenir au sujet initial, les débats politiques ne sont pas les bienvenus sur ce forum.

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Le vote est obligatoire en Belgique ? Vous risquez gros si vous n'avez pas envie de mettre en mouvement votre carcasse un jour d'élection ?

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Ce n'est pas parce que le vote est obligatoire qu'on est obligé de voter pour des gens qui se fouttent de votre gueule.

Paix : Les 2 premières fois que je devais voter, je me suis rendu au bureau de vote, mais j'ai voté blanc. Ensuite, je n'ai même pas été voter. C'est effectivement défendu par la loi, mais je m'en fiche. En réalité, il y a 10% des gens qui font comme moi en Belgique. Une amie m'a dit un jour qu'il y avait tellement d'actes de ce genre que les tribunaux ne savaient pas les gérer, et effectivement, je n'ai jamais été inquiété. J'ai voté pour la première fois en 2007 pour un petit parti de gauche, pas un truc rempli de politiciens véreux quoi. Mais bon, de toute façon, voter tous les 4 ans puis se fouttre de la politique, c'est pas plus intelligent que de pas voter mais de s'impliquer comme je le fais depuis 12 ans. Peu de gens peuvent en dire autant. Je suis cohérent et respectueux, voilà c'est pas compliqué.

Pour revenir au sujet, parce que sinon on va encore se fâcher, voici une vidéo amusante : http://www.youtube.com/watch?v=Hd1QZT97exc :lol:

Modifié par ElNino27

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Le vote est obligatoire en Belgique ? Vous risquez gros si vous n'avez pas envie de mettre en mouvement votre carcasse un jour d'élection ?

je ne sais pas ce qu'on risque si on ne se présente pas au bureau de vote: une bnne amende, je pense. Si on vote blanc on ne risque rien puisque c'est anonyme.

Si on vote blanc tête de liste du parti qui a le plus de voix (ou qqch comme ça, quelqu'un confirmera?), donc si on n'est pas d'accord avec eux, c'est pas malin : ils auront plus de sièges...

Je suis d'accord avec l'impression qu'on vote pour rien, je n'aime pas beaucoup ce système et j'ai l'impression d'être incompétente pour le faire, mais c'est la seule fois qu'on participe (un peu) à notre gouvernement, c'est un droit dont tout le monde ne jouit pas dans le monde, donc je le fais avec autant de conscience que si j'étais la seule à voter. Je préfère aussi voter pour des partis de l'opposition, mais pas toujours: ça dépend de leur programme et de ce qu'ils ont démontré dans le passé.

Pour ça, comme pour la lutte contre la pollution, etc, j'ai remplacé dans ma tête la phrase "ça ne sert à rien de faire quelque chose, c'est une goutte d'eau dans la mer", par "les petits ruisseaux font les grandes rivières". Si on ne fait rien, on n'a pas le droit de rouspéter ou de se plaindre après.

Modifié par bib

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Je suis cohérent et respectueux, voilà c'est pas compliqué.

Pour revenir au sujet, parce que sinon on va encore se fâcher, voici une vidéo amusante : http://www.youtube.com/watch?v=Hd1QZT97exc :lol:

Si tu appelles "être respectueux" dire que les gens qui votent te dégoûtent ...

Reviens au sujet effectivement : Sinon on ne va pas se fâcher...mais tu vas aller t'amuser ailleurs! ;)

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Comment faire boire un animal qui n’a pas soif ? Voilà tout le problème de la Fed.

En temps normal, l’animal économique est plutôt demandeur. Les entreprises et les foyers sont à la recherche d’argent et désirent s’endetter pour s’équiper ou consommer. Cette anticipation perpétuelle de revenus futurs qui tire l’économie derrière elle est alimentée par les crédits du système bancaire.

Depuis août 2007, cette machine s’est enrayée. En deux temps. C’est d’abord le système bancaire qui a cessé peu à peu de remplir son office, à partir du moment où la prise de conscience de l’ampleur des pertes à venir sur les produits immobiliers a jeté le doute sur la solvabilité des établissements. Le marché des prêts interbancaire s’est alors asséché petit à petit, entraînant à sa suite plusieurs segments du crédit, à commencer bien sûr par l’immobilier mais aussi entre autres celui du papier commercial, où se financent les entreprises. Les banques centrales ont alors mis un certain temps à prendre la mesure du problème, traitant comme une simple crise de liquidité ce qui était de toute évidence une crise de solvabilité, avec en Europe la circonstance aggravante d’une obsession myope sur l’objectif de la lutte contre l’inflation. D’août 2007 à septembre 2008, les établissements centraux ont donc littéralement inondé le système de liquidités et diminué le coût de l’argent. Ce qui n’a pourtant pas empêché Bears Stern de tomber en mars. Car entre temps, le système dans son entier était entré dans un processus de deleveraging, c’est-à-dire de désendettement, destiné à se procurer des fonds, restaurer les ratios prudentiels de capitalisation et tenter de se dégager des investissements douteux. Cette volonté de se désendetter s’est traduite par une vente massive d’actifs sur un marché sans acheteurs, entraînant les prix à la baisse et augmentant encore les pertes. La banque Lehman et l’assureur AIG ont fini à leur tour par y succomber. Ces faillites de grands noms de la place ont marqué un tournant dans la crise. L’hypothèse de la crise de liquidité volait en éclat et la prise de conscience de la fragilité du système sur le point de s’effondrer sous le coup de pertes répétées - atteignant alors les 500 milliards - a conduit en urgence les autorités à garantir les dépôts et à recapitaliser les banques.

Durant la première période, les banques ne prêtaient pas pour deux raisons : 1) leur capital partait en fumée au fur et à mesure que les pertes étaient constatées ; 2) elles doutaient de la fiabilité de leurs consoeurs. Aujourd’hui, le problème a changé de nature. L’économie mondiale, de plus en plus privée de son moteur du crédit, est entrée en récession. Les banques sont toujours aussi réticentes à prêter mais les motifs ont changé : 1) la demande de crédits nouveaux s’est tarie. Les ménages US ont amorcé un désendettement, pour la première fois depuis des décennies. 2) la solvabilité des emprunteurs est compromise par la crise économique. 3) L’engagement de l’Etat n’apporte pas une garantie absolue en cas de liquidation d’une partie des instruments de la dette, et l’incertitude inhérente aux CDS persiste.

Le casse tête auquel font face les banquiers centraux est donc celui-ci : comment injecter de l’argent dans l’économie pour tenter de la relancer, de contrebalancer la diminution de la masse monétaire en circulation induite par la raréfaction du crédit et le dégonflement de la mauvaise dette, lorsque le système bancaire ne remplit plus sa fonction, lorsque la courroie de transmission ne répond plus aux baisses massives et répétées des taux directeurs ?

Bernanke avait depuis longtemps théorisé la réponse en affirmant qu’il fallait alors pratiquer une politique d’ « assouplissement quantitatif ». De quoi s’agit-il ? Les banquiers centraux interviennent en temps normal sur le taux de l’argent à court terme, celui qui circule au jour le jour sur le marché interbancaire. Lorsque ce taux atteint le zéro pourcent, ce levier d’action, arrivé en bout de course, a perdu tout effet. Mais les taux utilisés pour les crédits ont également une autre référence. Celle des taux longs, pratiqués sur des durées supérieures à un an, et qui s’alignent en temps normal sur le rendement des bons du Trésor. Il reste donc théoriquement une possibilité : faire baisser le loyer de l’argent en pesant à la baisse sur le rendement des bons du Trésor et des emprunts à moyen terme. Comment procéder ? En achetant massivement ces bons, leur cours doit monter et le taux, qui évolue à l’inverse de celui-ci, devrait baisser. Cette politique peut également être appliquée en se portant acquéreur de titres émis par le secteur privé ou les agences de l’Etat. D’où vient l’argent ? Il est créé pour l’occasion. Il faut se souvenir que les banques centrales détiennent le privilège de l’émission monétaire et peuvent créer de l’argent par une simple inscription dans leurs livres de compte.

Outre le fait de vouloir peser sur les taux longs, cette politique d’assouplissement quantitatif a également deux objectifs. Elle accroît la masse monétaire, la quantité d’argent en circulation, ce qui en théorie devrait permettre de combattre la tendance déflationniste à l’œuvre. D’autre part, l’achat de titres émis par le privé vise à injecter l’argent créé directement dans l’économie, en court-circuitant un secteur bancaire défaillant qui à l’heure actuelle thésaurise les fonds qui lui sont alloués sans les redistribuer sous forme de crédit.

La banque centrale peut elle légitimement agir ainsi ? Vaste question. Les statuts de la Fed, à la différence de ceux de la BCE, lui assignent pour mission de soutenir l’économie, et Bernanke les interprète de façon pour le moins extensive. Mais cet activisme, qui se traduit par la multiplication des objectifs affichés et des dispositifs d’interventions nouvellement créés - et a provoqué l’apparition de dissensions au sein de la Fed - révèle le désarroi qui règne à Washington, où le pilotage à vue semble la règle. La politique de Bernanke est jugée dangereuse en raison du risque inflationniste et de décrochage du dollar qu’elle induit, mais à vrai dire personne n’en propose une autre.

Voilà résumée à grands traits la situation dans laquelle nous sommes. Le choc psychologique que provoque l’annonce du nouveau taux directeur situé dans une fourchette entre 0 et 0,25% est bien sûr important. Le souvenir du Japon et de sa « décennie perdue » de déflation et d’atonie économique est dans toutes les mémoires.

Mais la Fed n’a fait qu’entériner une situation de fait. Ses taux réels avoisinaient le zéro depuis quelques semaines,

et elle a déjà commencé à acquérir massivement des titres, tout en étendant leur prise en pension en gage des prêts accordés, ce qui s’est traduit par un doublement de la taille de son portefeuille d’actifs depuis le mois de septembre.

Les limites de l’exercice sont évidentes. Car si l’argent en circulation est bien le lubrifiant de l’activité économique, si en temps normal le crédit est bien le levier qui projette en permanence cette activité vers le futur, son pouvoir dépend entièrement de la confiance que l’on place dans les lendemains. Si l’accroissement de l’offre de monnaie baisse effectivement son prix, c’est-à-dire son taux, l’usage qui en est fait n’est pas pour autant utile. Les banques empruntent à 0,25%, mais l’argent obtenu est utilisé pour acheter des bons du Trésor à long terme dont le rendement est de 2 ou 3% et empocher la différence - pas pour relancer l’économie.

Aujourd’hui, le sentiment du risque face à la contraction prévue de l’activité et au dégonflement de la bulle du crédit l’emporte sur les « esprits animaux » auxquels Keynes attribuait la volonté d’aller de l’avant et de parier sur l’avenir. Classiquement, on considère que l’intervention de l’Etat peut se manifester sous la forme d’une politique monétaire ou budgétaire. On peut se représenter la politique monétaire, c’est-à-dire la fixation des taux, comme une longe qui tient l’animal économique en laisse. Courte (argent cher), on bride ses mouvements. Longue (taux bas), on le laisse folâtrer, se nourrir à sa guise au risque de l’indigestion. En filant la métaphore, la politique budgétaire serait, elle, la pitance qu’on lui accorde lorsqu’il ne trouve plus lui-même la force de s’alimenter.

Or l’animal est fort mal en point. Avec un taux zéro, la laisse est d’une longueur virtuellement infinie, et pourtant il ne manifeste aucune envie de s’agiter et dépérit. De toute évidence il faut nourrir la bête, et en urgence.

Cet automne 2008 est celui des occasions perdues. La vacance du pouvoir politique à Washington - mais aussi la difficulté pour des élites persuadées de l’infaillibilité de leur modèle économique de faire le saut conceptuel requis - fait perdre un temps considérable. Le pouvoir politique tardant pour cause d’interrègne à mettre en œuvre les mesures budgétaires indispensables à la relance, la Fed en est réduite à tenter, par tous les expédients, de repousser les limites de la capacité qu’a la politique monétaire à influencer l’économie.

Les tâches qui attendent la nouvelle administration ne sont pas minces : relancer l’activité et nettoyer le système bancaire de ses créances douteuses, relancer le crédit, et last not least, financer ces travaux d’Hercule.

Peut-on créer de la demande en injectant de la monnaie ? La réponse est évidemment oui. Mais le résultat obtenu dépend du lieu d’injection. Si l’argent est transmis via l’offre du système financier, il est aujourd’hui thésaurisé par peur du risque. Seul l’Etat peut doter les ménages de ressources supplémentaires et éviter la faillite des entreprises, par le biais des transferts sociaux et par l’activité qu’il génère en lançant des travaux d’infrastructure, d’équipement et en maintenant ou accroissant ses dépenses de fonctionnement.

Cette relance budgétaire devrait donc permettre, sinon de suppléer entièrement à la baisse de l’activité économique, tout au moins de limiter l’ampleur de la récession et des dégâts qu’elle va provoquer. Elle ne constitue pas pour autant une panacée. L’économie s’est effondrée en raison de l’excès de crédit. Une relance à l’identique, tentant de restaurer le rôle « magique » du crédit, serait aussi peu judicieuse que la politique de Greenspan qui a donné naissance à une nouvelle bulle immobilière en voulant limiter le contrecoup de l’éclatement de la bulle internet. C’est la structure même de l’économie américaine qui doit être rebalancée. En l’état, une relance de la consommation aurait aussi pour effet d’alimenter le déficit extérieur, c’est-à-dire d’accroître encore l’appel à l’étranger pour financer la dette. Cette spirale des déficits n’est pas soutenable, aujourd’hui encore moins qu’hier, et la Chine vient de le rappeler, sous la forme d’une sévère et bien peu diplomatique mise en garde.

Quant à l’assainissement du système bancaire, préalable à la restauration d’un appareil de crédit fiable, nous sommes loin du compte. De fait les interventions massives de la banque centrale ont sur ce plan l’effet inverse de celui attendu. En jouant le rôle non plus du prêteur de dernier mais de premier recours, elle permet aux banques de trouver sans limite des fonds à l’extérieur du système bancaire, et retarde d’autant une reprise normale de la circulation des flux entre les établissements. Ces interventions, en permettant par ailleurs aux banques de pratiquer une politique de dissimulation comptable de pertes éventuelles, retardent également l’apurement des livres de compte.

Ce sont des milliers de milliards de dollars de titres et d’instruments financiers qui ont été émis ces dernières années, pour certains adossés ou dérivés sur l’immobilier, pour d’autres tablant sur une expansion infinie du crédit et une sous évaluation du risque. La politique de vérité, qui consisterait à laisser faillir les établissements non viables, étant impraticable pour cause de risque systémique, tout comme le seraient d’éventuels moratoires ou tentatives de « déconstruction » des titres, qui se traduiraient par une explosion de contentieux judiciaires, il faudra donc plusieurs années pour que ce mauvais papier disparaisse peu à peu, au fur et à mesure du dégonflement des bulles immobilières et du crédit, et que tous les cadavres sortent des placards.

D’ici là, le risque de voir apparaître un trou gigantesque dans les comptes d’un établissement de premier rang n’est pas écarté, et les Etats qui se sont engagés à couvrir les pertes ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Si l’on en croit la Banque Centrale du Canada,

les établissements européens font jouer un effet de levier plus important - et sont donc potentiellement plus fragiles - que les banques d’affaires américaines, qui ont pourtant été les premières victimes de la crise. L’hypothèse d’un Reykjavik sur Tamise est donc toujours d’actualité.

Source: contreinfo.info

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Que des bonnes nouvelles:

Emmanuel Todd : « l’instabilité sociale va s’aggraver »

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2430

Royaume Uni : de 10 à 15 chaines de commerce de détail risquent une faillite imminente (Times)

USA: Schwarzenegger décide de deux jours chômés par mois sans salaire dans les services publics et va licencier 10% des fonctionnaires californiens (Bloomberg)

Banque d’Espagne : « Une grande dépression mondiale est possible »

http://www.lecho.be/actualite/economie-fin...8121443-602.art

Chine : le chômage plus inquiétant que les chiffres officiels

http://www.leblogfinance.com/2008/12/chine-chomage-o.html

Le Monde: article qui traite de la mutation de la société actuelle via les nouveaux médias.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/200...33433_3232.html

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L’État fort au service du capital, c’est le fascisme...

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L'affaire Maddof a conduit au suicide d'un entrepreneur français à New York. Sa boîte a perdu 1 milliard et demi dans l'histoire. :crying:

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C'est Noël, et si... on laissait la crise financière en arrière-plan juste pour un jour.... :newyear:

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