Aller au contenu
Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

Messages recommandés

Paix, j'avoue que tes explications et tes graphiques sont un tout petit peu trop complexes pour moi, je crois d'ailleurs te l'avoir déjà dit. Mais j'ai compris l'essentiel: la situation semble catastrophique ! ;)

Tant que vous avez conscience de l'urgence de la situation, mais que cela ne vous fige pas dans l'inaction, c'est le principal :P J'essaye de rester simple mais désolé si je perds du monde en route :s

Pourtant, sur un autre site météo, je viens de tomber sur un graphique plus compréhensible à mes yeux (et surtout pour mon p'tit cerveau B) ) et on y voit que la glace, après effectivement une fonte record cet été, est en train de bien se reprendre au pôle nord ! Je ne sais pas quoi en penser, je ne sais pas si ça fait avancer le schmilblik, ça semble contradictoire avec tout ce qui a été dit précédemment, mais je tenais à le montrer ici ! :D

C'est la même qu'avec Amateur, non significatif ^^ Je vais être un peu vif, mais en 2030 quand il n'y aura plus de banquise estivale, qu'est qu'on en aura à foutre que le 18 Octobre 2012, l'extension était seulement la deuxième plus faible derrière 2007 ?

De plus, le DMI n'est pas considéré comme une référence, et les données sont fournies à titre plus indicatives qu'autre chose. Et cela, c'est le DMI lui-même qui le dit :

Current Sea Ice extent

Total sea ice extent on the northern hemisphere since 2005. The ice extent values are calculated from the ice type data from the Ocean and Sea Ice, Satellite Application Facility (OSISAF), where areas with ice concentration higher than 30% are classified as ice.

The total area of sea ice is the sum of First Year Ice (FYI), Multi Year Ice (MYI) and the area of ambiguous ice types, from the OSISAF ice type product. However, the total estimated ice area is underestimated due to unclassified coastal regions where mixed land/sea pixels confuse the applied ice type algorithm. The shown sea ice extent values are therefore recommended be used qualitatively in relation to ice extent values from other years shown in the figure. In late 2012 sea ice climatology and anomaly data will be available here.

Pour le NSIDC et l'Université de l'Illinois, la superficie se tient avec celle de 2007, et il n'y a pas eu d'accélération très importante. Le déficit de l'Université de l'Illinois s'est (très) légèrement comblé, mais reste abyssale à 2.55 millions de km².

D'autre part, ce n'est pas parce que l'embâcle est rapide actuellement que cela va mieux. C'est maintenant que nous allons voir si CFS a raison. Si l'embâcle se maintient, failed ^^ Pour l'instant cependant, rien ne dit que cela puisse être possible. L'anomalie des SSTs reste toujours forte, et mon opinion n'a donc pas changé quand à l'évolution à venir de la banquise :

clipboard01hk.jpg

Nous verrons bien en Novembre :whistling:

Et en tout état de cause, cela ne change rien pour la tendance dans les années à venir. Une bonne reprise de l'embâcle en Octobre ne signifie rien. En 2007, l'embâcle avait été extrêmement rapide, et pourtant cela n'a pas empêché la suite des événements de se dérouler :

post-3513-1350601495_thumb.jpg

Sinon, une petite remarque de paléoclimato'. Nous avons déjà vécu un réchauffement de 2°C à 3°C par rapport au pré industriel, au Pliocène, il y a 3 millions d'années :

http://rsta.royalsocietypublishing.org/con...367/1886/3.full

Or, nous sommes déjà à 0.8°C, et les 2°C sont pratiquement assuré. Le climat du Pliocène, c'est un niveau de la mer 25m plus haut, plus de banquise estivale, et le climat subtropical pour pratiquement pour toute l'Europe...

Celle implique donc de toute façon l'effondrement du Groenland (7m de niveau de mer), de l'Ouest Arctique (5m de niveau de mer), et d'un bout de l'Antarctique Est (12m de niveau de mer, mais il en reste 58m bloqué sous forme de glace). Cela rejoint l'étude qui disait que dans un "full-coupled", un modèle qui prend en compte tous les systèmes physiques, le Groenland est perdu pour un réchauffement de 1.6°C (entre 0.8 et 3.2 le best estimate). La question est surtout alors de savoir à quel rythme...

Hansen montrait qu'une élévation de 5m du niveau de la mer était possible :

http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/201...nkovicPaper.pdf

Pour l'Ouest Antarctique, c'est encore différent (cela ne dépend pas bien sûr de la banquise Arctique :P), mais le risque d'une forte non-linéarité avec une perte brutale de la calotte glaciaire est possible.

Pour le Groenland par contre, la perte de la banquise Arctique pourrait accélérer grandement la fonte. En 2010 et 2012, le Groenland a vécu deux années exceptionnelles, et l'état de la banquise Arctique ni y est pas étranger.

De nouveau, si la banquise Arctique collapse, ce sont tous les systèmes physiques qui lui sont adossés qui s'effondrent derrière : calotte glaciaire du Groenland, permafrost, banquise hivernale, jet stream, écosystèmes de l'Arctique, et j'en oublie peut-être. Que la banquise Arctique soit donc en cours de désintégration n'est donc pas qu'un problème pour les Inuits et les ours polaires. Il est urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour stabiliser la situation. Pour l'instant, aucun point de retour n'a sans doute encore été passé. Cependant, le premier domino est en train de tomber...

2012-09-20%2017.49.37.jpg

D'autre part, dans le genre la communauté scientifique est sur le point de faire exploser la consommation mondiale de prozac, c'est Francis qui déprime dans le New York Times...

http://www.nytimes.com/2012/08/28/science/...d-low.html?_r=0

"Il est difficile, même pour des gens comme moi de croire, de voir que le changement climatique est en train de faire ce que nos pires craintes nous avaient dictée", a déclaré Jennifer A. Francis, un scientifique Rutgers University, qui étudie l'effet de la banquise sur les conditions météorologiques. "Ça commence à me donner des frissons, pour vous dire la vérité."

No comment... Faudrait que je fasse une liste tiens de tout les instants de déprime des scientifiques et amateurs éclairés, il commence à avoir un paquet de réactions sympathiques à ce sujet :D

Cela montre surtout le gouffre entre la perception du grand public, et la communauté scientifique. Pour arriver à laisser Francis glisser sur le terrain de l'émotion, c'est qu'il y a vraiment le feu à la baraque.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

De toute façon même si un miracle fesait qu'on stop le CO², et bien y'a une certaine inertie de l'atmosphère qui fait qu'elle ne réagirais pas tout de suite je pense . :unsure:

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
De toute façon même si un miracle fesait qu'on stop le CO², et bien y'a une certaine inertie de l'atmosphère qui fait qu'elle ne réagirais pas tout de suite je pense . :unsure:

Or, il reste encore 0.6°C dans le pipeline qui se produiront quoiqu'il puisse arriver. En effet, le climat ne réagit pas immédiatement, et pour l'instant nous n'avons eu le réchauffement que d'un équivalent 340ppm CO2 à la grosse louche.

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448570

Et comme le disait Hansen dans la vidéo d'où dessus, le réchauffement des océans montre qu'il reste 0.7 W/m² de déséquilibre énergétique qui traine. Cela se calcule assez facilement. Vous voyez que sur les 30 dernières années, le Heat Content a pris 20*10^22 Joules environ. Il faut donc diviser pas le nombre de secondes en 30 ans pour avoir des watts, et par la superficie de l'Océan pour avoir des W/m². Soit :

Déséquilibre radiatif = [ 20*10^22 / ( 30 * 365.25 * 24 * 3600 ) ] / [361220420 *10^6]

-30 c'est le nombre d'années

-365.25, le nombre de jours (le 0.25 c'est pour les années bissextiles XD mais cela est totalement négligeable) dans une année

-24, le nombre d'heures dans un jour

-3600, le nombre de secondes dans un jour

-361220420 *10^6, c'est la superficie de l'Océan en m²

Déséquilibre radiatif = 2.535*10^14 W / 361220420 *10^6 m²

Déséquilibre radiatif = 0.6 W/m²

Pour un calcul fait à la va comme je te pousse, ce n'est pas si mal ^^

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=448582

;)

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bon je vais encore devoir réviser mon opinion et me dire qu'en fait je nage dans un optimisme béat ^^ C'est le Global Policy qui nous vend du rêve cette fois... Je n'ai pas pu m'empêche de penser à Nature et à son effondrement planétaire imminent et irréversible XD Ce sont des gars sérieux aussi, et ils ne sont pas du genre à craquer et à voir la fin du monde à chaque coin de rue. Donc, "Are we beyond the word cast scenario ?"

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111...enticated=false

Abstrait

L'incapacité des gouvernements du monde entier à se mettre d'accord et à appliquer des mesures politiques efficaces d'atténuation du changement climatique d'origine anthropique a donné lieu à la poursuite d'une croissance exponentielle des émissions de gaz à effet de serre (GES) que s'établit en moyenne à 3,1 pour cent par an depuis 1870. À l'exception de 2009, les niveaux d'émissions de GES mondiales ont dépassé le pire des cas du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour chaque année depuis 2004. En raison de la hausse des températures due aux émissions de GES, une succession de mécanismes de rétroactions d'amplification, tels que les fuites de méthane massives du plancher sous-marin de l'Océan Arctique se sont engagés et sont probablement impossible à arrêter. Ces processus, agissant de concert avec l'inertie biologique et physique du système Terre pour répondre aux charges atmosphériques de GES, ainsi que les barrières économiques, politiques et sociales à la réduction des émissions, place actuellement le climat de la Terre largement dans la trajectoire du changement climatique A1FI du GIEC (N.d.T. : Le pire du pire, même un scénario hollywoodien de fin du monde sera un conte pour enfant en comparaison...). Alors que le temps passe, la probabilité de changer cette trajectoire diminue très rapidement. Il y a aussi maintenant un risque très réel de changements climatiques soudains (N.d.T. : C'est pour cela que je m'existe avec l'Arctique. C'est une non-linéarité, et cela promet de tourner très vite au chaos maintenant). Le rythme de cette situation progressant rapidement, et notre compréhension scientifique de celle-ci avec, a sensiblement dépassé le débat politique. Cet article examine actuellement la littérature scientifique primaire et les données sur les conditions climatiques d'aujourd'hui, dans un contexte politique pertinent.

Incidences sur les politiques

Un changement mettant tout en oeœuvre pour un large éventail de réponses politiques adaptatives est urgent. Le changement climatique va forcer la réévaluation de présents accords de gouvernance sur le commerce, l'approvisionnement alimentaire, les finances, la sécurité, le développement, l'environnement, et des secteurs similaires.

Des données scientifiques faciles à comprendre conduisent à des visualisations et des interprétations de probables futures conditions adaptées à la culture sont nécessaires pour faciliter des réponses politiques réalistes adaptées à tous les niveaux de gouvernance. (N.d.T. c'est ce que je vous disais je ne sais plus où, il faut se reconstruire un méta récit si je puis dire. Je ne fais pas l'apologie de la religion soyons clair, mais notons par exemple que la croyance en un Dieu unique a été un élément structurant pour le corps social par exemple. Avec la perte de tous les métas récits -la religion, le progrès, qui ne laisse place qu'à un postmodernisme désabusé-, il est urgent de "reconstruire" le corps social, et si ce n'est pour le RC, au moins pour nous êtres humains)

Des politiques multilatérales pour une coopération agricole internationale pour les semences pourrait sensiblement atténuer les effets des mauvaises récoltes et de faibles rendements, ce qui réduit le risque de famine et les effets économiques de l'instabilité des prix alimentaires (N.d.T. quand je vous le disais que nous allions finir par retrouver les tickets de rationnements un jour...). Il est nécessaire de stocker un volume suffisamment important de variétés de semences de cultures pour permettre la commutation rapide des variétés d'une année à l'autre basée sur des prévisions dynamiques de climats saisonniers.

L'harmonisation du droit international, national, infranational et des politiques locales pour la réinstallation ordonnée des populations côtières devrait commencer dès maintenant (N.d.T. Cela ne se sait peut-être pas, mais le maire de Norfolk envisage par exemple d'abandonner une partie de la ville... Là encore, ce n'est vraiment pas le genre de la maison le catastrophisme, et pourtant...). Cela va devenir une maladie chronique impliquant un très grand nombre de personnes. L'amélioration des politiques et la coordination sont nécessaires pour les services aux réfugiés et aux questions connexes de la migration et de l'intégration ainsi que la planification du changement d'utilisation des terres et le développement des infrastructures.

Là encore, je me dis que je parais peut être pessimiste, mais quand on voit le décalage entre l'opinion des experts -dans un sens très générique- et la faible conscience en ce bas-monde de l'urgence d'agir...

Ce qui me sidère ainsi toujours autant, est le décalage entre la position de l'US Navy, qui se prépare à un choc géopolitique majeur dans les décennies à venir à cause de l'insécurité alimentaire, réfléchit à comment abandonner la base de Norfolk,... Et les deux autres guignols qui font un one man show en continu pour essayer de se faire réélire. À la limite, autant que Romney passe, au moins ce sera clair XD

Notons à nouveau que notre vie biologique dépend nécessairement de notre capacité à tirer de cette terre notre subsidence. Ce n'est pas parce que la bulle technologique du monde occidental nous a coupé de cette réalité matérielle qu'elle a disparu. Quand il n'y aura plus rien à bouffer, ce sera une course aux ressources. Tout les pays se taperont sur la gueule, Occident ou pas Occident, et à la grâce de Dieu.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Tenez, je vais encore vous parler d'effondrement XD Cette fois-ci pour le Groenland. Nous avons discuté tantôt du glacier Petermann, mais le Groenland ne se résume pas au glacier Petermann. Du côté d'Ilulissat, le glacier "local" (il draine quand même ~7% du Groenland) est proprement en cours d'effondrement. Il s'agit du glacier Jakobshavn (je ne garantis pas que cela se prononce comme cela s'écrit ^^)

Une petite carte de situation :P

clipboard01hdz.jpg

Le paté jaune, c'est juste pour l'indication, cela ne représente pas le bassin de drainage. L'extention vers la mer, c'est le fjord où se draine le glacier. Ilulissat est juste au nord, derrière une crête à 50/100 mètres qui délimite le fjord.

Ce glacier était stable grâce à une plate forme glaciaire jusqu'en 2003. Wikipedia a une image sympa pour illustrer :

Antarctic_shelf_ice_hg.png

Ice Shelf, c'est le plateau glaciaire. C'est un bout du glacier qui flotte sur l'Océan. L'iceberg calving, ou vêlage d'icebergs, et l'endroit où les icebergs se détachent de la plateforme pour aller fondre plus loin. Grounding line, c'est la ligne où le glacier ne repose plus sur la roche (bedrock) et devient donc une plateforme glaciaire.

Pour un bout du Groenland et de l'Ouest Antarctique, il y a un problème d'instabilité. Lorsque le lit du glacier descend vers l'intérieur, il y a une instabilité de fluage, renforcé par la progression de l'Océan. En fait, cela se passe un peu comme pour un chateau de sable. Lorsque vous mettez un coup à la base d'un mur, rapidement, le sable s'écoule sur ce point et tout l'édifice s'effondre. Ici, une pente négative implique que l'épaisseur totale du glacier augmente vers l'intérieur des terres (le fond est plus bas, donc logiquement il y a plus dépaisseur). La perte par fluage est propotionnel à la hauteur sur la ligne de vêlage, donc à l'épaisseur (logique ^^), de plus la pression dû à la hauteur de colonne d'eau qui augmente avec la baisse du fond augmente les contraintes. Pour ceux qui veulent le développement matheux :P

http://books.google.fr/books?id=6HjZWP9SwR...p;q&f=false

Depuis 2003 et la perte de la plateforme glaciaire, le glacier recule fortement, et commence à décharger massivement dans la baie de Baffin. Un petit article de blog :

http://www.meltfactor.org/blog/?p=762#comments

Une étude de 2008 montre que l'accélération du glacier à partir de la fin des années 90, est dû à la perte de la banquise :

http://stuff.mit.edu/~heimbach/papers_glac..._jokobshavn.pdf

Une autre étude a montré que la cause plus exacte encore est une modification locale des courants qui a transporté une bulle d'eau chaude :

http://ocean.dmi.dk/staff/mhri/Docs/Hollan...science2008.pdf

Cependant, quelque soit le mécanisme exact, il ne faut pas se faire d'illusion, en dehors de ces considérations locales, la perte de la banquise amplifie largement l'instabilité du bazar. Au début du 20ème, quasiment toute la ligne de côte du Groenland était prise par les glaces en Hiver. Aujourd'hui, même au mois de Mars cela commence à devenir la misère point de vue embâcle côté Ouest, en baie de Baffin. Côté Fram, le maintien d'une bonne décharge de la banquise maintient vaille que vaille les apparences, mais cela ne tiendra plus très longtemps (et puis cela veut dire que le 10% de perte annuel se maintient, alors que la banquise fond, ce qui n'est pas vraiment bon pour la banquise).

http://ocean.dmi.dk/staff/mhri/Docs/Hollan...science2008.pdf

L'évolution depuis 2002 par la Nasa :

http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view.php?id=5086

Et l'image sat' récente, de fin Juillet 2012 :

arcticr02c022012202terr.jpg

On voit bien la ligne de vêlage. Toute la ligne blanche derrière, ce sont des icebergs. De plus, la ligne de vêlage s'est divisé en deux, une avec un écoulement Ouest, au Sud, et l'autre au Nord avec un écoulement Sud. De plus, la glace est très grise, ce qui indique un faible albédo. Cela s'est bien vérifié sur les données, avec un albédo qui est sorti du graphe :s

http://www.meltfactor.org/blog/?p=742

Ce qui n'a pas arrangé les choses...

Et donc, le glacier est en train de décharger massivement dans la baie de Baffin. Il pourrait contribuer à 0.4 ou 0.5 mm par de hausse de la niveau de la mer dans les années à venir à ce rythme :

http://bprc.osu.edu/rsl/IST/documents/ThomasetalGRL2011.pdf

Le papier soulève aussi la question du Pine Island Glacier, PIG. Pour l'Antarctique, il est plus difficile d'évaluer la situation. L'Est Antarctique gagne (très) légérement de la masse, cela est sûr. La hausse des précipitations neigeuses compense largement la hausse de la décharge, et vu qu'il fait encore bien froid là bas, ce n'est pas près de changer. C'est plutôt pour l'Ouest Antarctique que cela pose question. On a du mal à évaluer la perte de masse de l'Ouest Antarctique, et le seuil d'instabilité. Il est sûr que l'Ouest Antarctique est instable, pour les raisons sus mentionnées. Tout comme le Jackobshavn, l'Ouest Antarctique est largement sous le niveau de l'Océan, avec une pente vers l'intérieur. Donc si cela commence à s'effondrer, ce sera la même, mais avec assez de glace pour provoquer 4 ou 5 mètres de hausse du niveau de l'Océan...

Rien que pour ces deux glaciers, il est question de 2 mm/an de hausse du niveau de l'Océan. Ceci montre donc bien que les prévisions du GIEC sont largement optimiste :P Rien qu'avec 2 glaciers, on est déjà à la borne basse des estimations ^^ Donc quand on prend en compte un peu plus que 2 glaciers, on comprend que l'estimation soit de l'ordre de 1 ou 2 mètres de hausse du niveau de l'Océan.

D'autres papiers :

http://www.nasa.gov/pdf/121650main_Joughin_Nature.pdf

http://bprc.osu.edu/~jbox/pubs/Box_and_Dec...2011_Annals.pdf

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Toujours de David Titley, mais il parle bien au nom de l'United Stated of America Navy, c'est donc la ligne officiel de la Navy (pour ceux qui doutent, pouvez vous amusez à fossoyer dans les documents du site de la Navy :P ). Je ne vous traduis pas tout, mais juste sur la question de l'insécurité alimentaire :

La sécurité nationale est liée à la sécurité des hommes. La sécurité des hommes est liée à la satisfaction des besoins vitaux des personnes. Avez-vous assez d'eau potable ? Avez-vous assez de nourriture ? Vous savez (N.d.T. ça, c'est THE tic du langage de Titley ^^ You know, you know, you know, you... Oui c'est bon on a compris XD ) il y a déjà des endroits aujourd'hui où beaucoup de personnes en manquent sûrement.

Mais si ce nombre s'élève significativement et spécialement des personnes qui avait ces besoins satisfaits ne les ont plus dans des endroits jusqu'à présent sûr.

L'eau, la nourriture, cela peut être une augmentation du potentialité d'instabilité, et cela exactement comme le Printemps Arabe. Personne ne savait à l'avance. Et regardez le changement que cela a crée. Personne, il y a un an, aurait prévu que les nations de l'OTAN ou les nations occidentales serait impliqué dans une campagne militaire en Lybie. Mais cela est arrivé. Et cela est arrivé à cause d'un gars. Mais ce gars a amplifié des conditions très très instable.

Nous regardons le changement climatique, si il n'est pas géré correctement et si il survient plus rapidement que la capacité d'adaptation des gens. En tant que pré conditionneur ou précurseur pour juste chaque événement spécifiquement, quelque chose qui n'est même pas relié au climat pour alimenter des conditions très très instables.

Si vous me permettez plusieurs remarques donc. La question n'est pas de savoir si le réchauffement climatique a un impact géopolitique ou pas. Si l'US Navy gère le Printemps Arabe comme une conséquence en partie du RC, à mon avis, cela ne sert à rien de se poser la question :P C'est ce que je vous disais juste avant, ce n'est pas parce que les deux autres gars qui veulent se faire élire ont curieusement "oublié" de parler du climat que c'est le cas pour l'US Navy ou l'US Army.

Un autre point, c'est le caractère non linéaire. C'est comme pour tout système physique, tant que cela tient, cela tient, mais quand ça lâche, ben ça lâche ^^ Et cela devient "imprévisible", le job de Titley étant justement de rendre prévisible l'imprévisible XD Bref, c'est non linéaire.

Ensuite, le but n'est pas de faire du RC l'alpha et l'omega (ou l'aleph et le taw :P D'accord, je me tais ^^' ) de tout événement géopolitique. C'est un facteur, mais ce n'est pas la cause directe et ultime. C'est comme pour les événements extrêmes, qui serait survenus, RC ou pas RC. C'est "juste" que cela prend des proportions délirantes avec le RC.

De plus, ce n'est pas quand ce sera le chaos géopolitique qu'il faudra se poser des questions, d'où le fait que l'Army ou la Navy s'affole un peu à ce sujet. En tout état de cause, le pays qui est le plus à même de résister au effets du RC est la Russie. C'est la seule à avoir une autonomie suffisante pour encaisser les scénarios même les plus extrêmes, en supposant que les autres facteurs soient au vert si je puis dire. Cependant, ceci est de la "mitigation", c'est-à-dire de l'atténuation des effets du RC. La "véritable" solution reste la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, et la limitation du RC sous les 1°C (ce qui de toute façon est déjà "too late" et insuffisant quand on voit le bordel que c'est à 0.8°C :( ). À nouveau, il manque un méta récit dans la société pour structurer l'action. Les deux guys dont je parlais précédemment sont autant dans le déni l'un que l'autre, et sont incapable de proposer une vision de la société viable (le fait étant que justement que le postmodernisme se caractérise par la perte de ses méta récits. Ah, cela manque l'Inquisition ^^ ). Ils sont pris dans un système de daube où ils doivent se faire un one man show en live et en permanence, et pour le reste c'est la finance qui est aux commandes (à ce sujet d'ailleurs, le CAC40 vient encore de se prendre une gamelle à -2.2% Si certains sont sur les marchés actions, si vous voulez mon humble avis, sortez vos économies de là. Cela tiendra bien encore un peu, mais cela tourne de plus en plus au vinaigre....) et qui soufflera le nom des têtes pensantes de l'administration.

D'autre part, un peu plus loin, il parle de l'Arctique. Ici il n'est pas très spécifique même si son propos ne fait que confirmer ce que je vais vous dire. Cependant, dans une autre vidéo, il parle d'un Arctique libre 3/4 mois en 2050. Je ne sais pas si Titley en a conscience, mais cela implique de facto la perte totale et définitive de la banquise en 2070/2080. Physiquement, c'est impossible de tenir une banquise juste sur 8 mois de l'année avec un forçage en hausse (cf. Eisenmann, si quantitativement son modèle n'est pas certain, qualitativement, il est certain qu'une banquise dans une telle situation est dans une zone de bifurcation, et la moindre cacahuète fait décrocher le truc). Même si c'est un peu de l'extrapolation, je l'ajoute aux prévisions de perte de la banquise hivernale. L'autre gars, j'ai oublié son nom, disait 2030/2040, ici l'US Navy avec une pointe d'extrapolation par bibi dit 2070/2080. Le GIEC avec sa banquise estivale jusqu'en 2080 au moins c'est donc une bonne blague ^^ il est probable que nous perdions totalement et définitivement la banquise d'ici la fin de ce siècle.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Sinon, pour l'Arctique cela plane toujours. Tuktoyaktuk est bien parti pour pulvériser le record d'Octobre 2003 de -2.3°C (pas de données par contre entre 95 et 99, et il est possible que 98 est été plus doux :s ). Je n'ai pas regardé en détail, mais cela tourne à -1.3°C de moyenne au 24/10. De l'autre côté de l'Arctique, à Ostrov Vize, la moyenne mensuelle tourne à -1.6°C, au délà du précédent reccord de -1.8°C de Octobre 2009.

Et dans la réanalyse du NCEP NCAR :

compday8517011744297439.gif

Comme par hasard, la plus grosse anomalie se trouve juste au dessus de Beaufort...

En absolu, c'est bien poilant aussi :

compday8517011744297441.gif

Ce qui est également marquant est l'anomalie d'humidité :

compday8517011744297451.gif

Là encore, une forte anomalie locale en Beaufort. L'Arctique continue de rendre de la chaleur et de l'humidité à l'atmosphère.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bonjour Paix (et tout le monde évidemment :shifty: )

Un petit article paru sur ce journal italien (traduction via google et corrections du mieux que je pouvais) :

Le titre suggère que la fonte des glaces serait du à un changement de circulation des vents

http://www.ansa.it/web/notizie/canali/ener...to_7613929.html

-----------------------------------------

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) suggère que les changements dans le régime des vents dans les régions septentrionales pourraient jouer un rôle clé dans le processus. «Notre étude révèle un changement dans les modèles climatiques concernant le vent arctique au cours des six dernières années - a déclaré James Overland, un océanographe de NOAA -. Cette évolution témoigne d'une connexion physique entre la réduction de la banquise arctique pendant l'été, la perte glaciaire du Groenland et potentiellement le climat en Amérique du Nord et en Europe. "La recherche, publiée dans la revue Geophysical Research, a souligné qu' avant 2007 les vents soufflaient d'ouest vers est à travers l'Arctique, par contre, le récent flux s'est plus approché des modèles des ondes marines, le vent méne maintenant l'air plus chaud du sud vers le nord de l'Arctique poussant ainsi la glace marine vers l'océan Atlantique. Les chercheurs ont également ajouté que la cause de ces changements est probablement dû à une pression plus «élevé sur le continent nord-américain et le Groenland.

---------------------------------------------

Qu'en penser ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Que le système climatique est en train de nous lâcher de partout...

http://www.climatewatch.noaa.gov/article/2...ctic-ice-losses

En fait, on a un Dipôle Arctique récurrent qui génère des poussés de douceur dans l'Arctique, le DA -Dipole Anomaly- étant lui même du à une rétraction plus précoce de la neige au Printemps. La rétraction de la couverture neigeuse provoque des blocages qui viennent se fixer au dessus de l'Amérique du Nord en Mai/Juin/Juillet, ce qui provoque le collapse de la banquise. En retour, la perte de la banquise provoque de profondes perturbations de la circulation, et plus généralement sur tous les systèmes physiques qui lui sont adossés (permafrost, Groenland, écosystèmes Arctique,...). Francis et Overland eux ont sorti l'AD, l'Arctic Dipole, avec la subtilité que : DA+ = AD- mais cela revient à la même chose. Regardez aussi, sur le forum, il y a avait un sujet en 2010 sur l'ARP (encore un autre nom du même machin :P ) et le DA. C'est un sujet de recherche très récent et chacun a sa petite convention en faite ^^

http://www.agu.org/pubs/crossref/2012/2012GL053268.shtml (traduis à la grosse arrache :s )

Les six dernières années (2007-2012) montrent un changement dans les schémas persistants du début de l'été dans l'Arctique des vent par rapport aux décennies précédentes. La schéma persistant, qui a été précédemment reconnu comme l'Arctique Dipôle (AD) est caractérisée par des faibles pressions au niveau de la mer sur l'Arctique sibérien et des hautes pressions au-dessus de la mer de Beaufort, qui s'étend dans le nord de l'Amérique du Nord et au Groenland. Les différences de pression sont maximales en Juin. Dans la recherche d'une cause immédiate pour le modèle AD nouvellement persistante, nous notons que le composite 700 hPa champ géopotentiel présente constamment une anomalie positive de Juin 2007 à 2012 uniquement sur le côté nord-américain de l'Arctique, suggéré la création d'un meilleur flux méridien dans l'Arctique. Les impacts couplés du nouveau modèle sont une persistantes accrue de perte de banquise en été, de longue durée d'anomalies de températures positives et la perte de la couche de glace dans l'ouest du Groenland, et un augmentation possible dans les liens météorologiques entre les régions de l'Arctique et les régions subarctiques à travers de plus grandes ondulations au niveau de l'écoulement. L'emplacement en Amérique du Nord où a augmenté les anomalies à 700 hPa positives suggère qu'un mécanisme régional de blocage atmosphérique est responsable de la présence du motif AD, conformément aux observations de haute pression sans précédent des anomalies sur le Groenland depuis 2007.

Dans un climat plus chaud, on s'attend à deux mécanismes qui amplifient le réchauffement Arctique. D'une part, les rétroactions positives (glace-albédo) évidemment, mais aussi une accélération des flux méridiens. Or depuis quelques années, tant en atmosphérique qu'en océanique, c'est l'orgie de ce côté. De plus, les modèles n'arrivent pas à gérer correctement ces rétroactions et accélérations des flux méridiens. J'en parlais pour les RILE notamment (collapse de banquise, ce que l'on vit quoi :P ), un déclencheur est le plus grand flux de chaleur océanique. Or depuis 2007, les flux de chaleur océanique sont énormes et expliquent un part de l'effondrement. Le fait est que, comme le disait Neven, de toute façon les modèles sont à proprement parler dépassés (même les modèles pour le CMIP5 le sont, or le GIEC va faire son rapport avec :s Veuille Dieu que le Giec ne s'y attache pas trop) et l'urgence est dans le monde réel.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Que le système climatique est en train de nous lâcher de partout...

http://www.climatewatch.noaa.gov/article/2...ctic-ice-losses

En fait, on a un Dipôle Arctique récurrent qui génère des poussés de douceur dans l'Arctique, le DA -Dipole Anomaly- étant lui même du à une rétraction plus précoce de la neige au Printemps. La rétraction de la couverture neigeuse provoque des blocages qui viennent se fixer au dessus de l'Amérique du Nord en Mai/Juin/Juillet, ce qui provoque le collapse de la banquise. En retour, la perte de la banquise provoque de profondes perturbations de la circulation, et plus généralement sur tous les systèmes physiques qui lui sont adossés (permafrost, Groenland, écosystèmes Arctique,...). Francis et Overland eux ont sorti l'AD, l'Arctic Dipole, avec la subtilité que : DA+ = AD- mais cela revient à la même chose. Regardez aussi, sur le forum, il y a avait un sujet en 2010 sur l'ARP (encore un autre nom du même machin :P ) et le DA. C'est un sujet de recherche très récent et chacun a sa petite convention en faite ^^

http://www.agu.org/pubs/crossref/2012/2012GL053268.shtml (traduis à la grosse arrache :s )

Dans un climat plus chaud, on s'attend à deux mécanismes qui amplifient le réchauffement Arctique. D'une part, les rétroactions positives (glace-albédo) évidemment, mais aussi une accélération des flux méridiens. Or depuis quelques années, tant en atmosphérique qu'en océanique, c'est l'orgie de ce côté. De plus, les modèles n'arrivent pas à gérer correctement ces rétroactions et accélérations des flux méridiens. J'en parlais pour les RILE notamment (collapse de banquise, ce que l'on vit quoi :P ), un déclencheur est le plus grand flux de chaleur océanique. Or depuis 2007, les flux de chaleur océanique sont énormes et expliquent un part de l'effondrement. Le fait est que, comme le disait Neven, de toute façon les modèles sont à proprement parler dépassés (même les modèles pour le CMIP5 le sont, or le GIEC va faire son rapport avec :s Veuille Dieu que le Giec ne s'y attache pas trop) et l'urgence est dans le monde réel.

Et au niveau du méthane libéré par la fonte du permafrost, est-ce qu'il pourrait y avoir des conséquences 'locales' ?

:whistling:

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
C'est parce que Philippe dans ses prévisions saisonnières parle aussi de cette fonte polaire hors norme de cette année et de son impact 'potentiel' (j'ai bien dit potentiel) sur le gulf stream en général et sur le prochain hiver en particulier même si on est bien conscients que cet élément à lui seul ne va pas diriger l'ensemble de l'hiver qui s'annonce.

Alors je me disais, s'il existe des sites sympas mesurant déjà ce phénomène, cela pourrait être intéressant....

Merci!

http://www.agu.org/pubs/crossref/2012/2012GL053763.shtml

Tenez, un autre papier qui confirme que les modèles reproduisent correctement la circulation thermohaline. Celle-ci ne s'affaiblit que de 25% environ, avec des conséquences secondaires. Ce qui fait que la circulation thermohaline tient, c'est aussi la rotation de la Terre et les vents de surface, cela restant immuable. Pour des forçages extrêmes, elle pourrait s’arrêter, mais le réchauffement serait alors si important que cela ne changerait rien (pour des réchauffements au global de 6.5/7°C au minimum... )

Et au niveau du méthane libéré par la fonte du permafrost, est-ce qu'il pourrait y avoir des conséquences 'locales' ?

:whistling:

Comment cela, locales ? Empoissonnement local au CH4 ? À ma connaissance non. Le fait est aussi que nous sommes en territoire inconnu. le réchauffement nous a ramené au niveau du maximum thermique de l'Holocène, encore quelques dixièmes et nous aurons dépassé l'Eémien, Et après la seule référence valable est le Pliocène. Vu comment c'est parti, nous allons même overshooter le Pliocène d'ailleurs... Nous sommes donc largement en territoire inconnu. Il n'y a pas eu de perte de permafrost avec de gros dégazage de CH4 au cours des derniers millions d'années, mais comme nous sommes en train de sortir la Terre d'une longue période froide, il ne faut pas trop espérer que cela puisse indiquer que le permafrost tiendra. Actuellement, c'est surtout du côté de l'Est de la Sibérie qu'il semble se produire des pertes. Pour l'instant, comparé au cycle du carbone et à nos émissions, cela reste faible, mais ce n'est sans doute que le début.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Au fait, il n'y a pas que Wandhams qui pense que la banquise sera ventilé d'ici 2016. Maslowski disait la même en 2006, et soulignait déjà que les facteurs d'importances était l'épaisseur et le flux de chaleur océanique. Deux point sur lesquels les modèles pêchent. Et deux points qui entrent aussi en action dans les RILE d'après Holland.

http://www.ametsoc.org/atmospolicy/documen...awMaslowski.pdf

Forcément, une banquise plus fine est plus vulnérable :

http://www.agu.org/pubs/crossref/2007/2007GL032043.shtml

http://rkwok.jpl.nasa.gov/publications/Kwok.2009.GRL.pdf

http://www.atmos.washington.edu/~bitz/Bitz_and_Roe_2004.pdf

De plus, une hausse des flux radiatifs du à une advection d'air doux depuis le Pacifique est en jeu, et est statistiquement significatif en Beaufort et Chukchi. C'est l'effet "DA" :P

http://marine.rutgers.edu/~francis/pres/Eo...006EO460001.pdf

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bon je vais vous traduire un autre article. En effet, il n'y a pas seulement un déni brut et facial des chiffres et de la réalité, mais aussi un déni plus larvé façon GIEC, qui essaye de nous endormir et de minimiser la réalité des faits. Alors que le système lâche de partout et que les scientifiques sont pratiquement unanime à dire que c'est aussi un risque pour notre civilisation et qu'il y a urgence à agir.

Avertissement Arctique : Avec les modifications de système, nous devons ajuster notre science

Mise à jour 20 Septembre:

MESURE: Les données satellitaires montrent que la fonte de l'extension de la banquise Arctique a probablement atteint le minimum pour l'année à environ 3,4 millions de kilomètres carrés, le lundi 17 Septembre, soit 18 pour cent de moins que le précédent record en 2007 de 4,2 m.sq.kms. Les données brutes journalières du JAXA sont et la date NSIDC est ici. Cette mesure est maintenant bien moins de la moitié de l'étendue moyenne des années 1980.

Volume: Le volume de la banquise est maintenant réduit à seulement un cinquième de ce qu'elle était en 1979. La dernière donne de volume du PIOMAS pour le 3 Septembre 2012 est de 3407 kilomètres cubes de glace dans l'Arctique. En comparaison des 16855 de 1979, cela représente à peu près 20 pour cent. Le volume a encore baissée depuis le 3 Septembre, et donc le volume minimum de cette saison de fonte sera d'environ 5-10 pour cent de moins que le début de Septembre.

Arctique libre de glace:

Le débat fait rage au sein de la communauté scientifique. Auparavant, nous avons couvert le Grand Appel : un professeur de Cambridge prédit que la banquise arctique estivale "sera totalement parti d'ici à 2015". Lundi, le Guardian a rapporté que "un expert de l'Arctique prédit l'effondrement final de la glace de mer dans les quatre ans", dans lequel le professeur Peter Wadhams de Cambridge a dit : "J'ai prévu [l'effondrement de la banquise au cours des mois d'été] pendant de nombreuses années. La principale cause est tout simplement le réchauffement climatique: le climat s'est réchauffé, il y a eu une croissance moindre de la banquise durant l'hiver et plus de fonte des glaces pendant l'été ... au final la fonte estivale l'emporte sur la croissance hivernale de telle sorte que toute la calotte fond ou se brise au cours des mois d'été. Cet effondrement, je l'avais prévu, aurait lieu en 2015-16, moment pour lequel l'été arctique (Août à Septembre) deviendra libre de glace. L'effondrement final vers cet état est actuellement en cours et sera probablement terminée à cette date. Comme le recul de la banquise en été l'océan se réchauffe (jusqu'à 7°C en 2011 N.D.T : Et 14°C en 2012...), ce qui réchauffe les fonds océaniques aussi. Les plateaux continentaux de l'Arctique sont composées de pergélisol sous-marin, les sédiments congelés laissés par la dernière ère glaciaire. Comme l'eau se réchauffe le pergélisol fond et libère d'énormes quantités de méthane piégé, un gaz à effet de serre très puissant qui donnera un coup de pouce au réchauffement climatique. " Malheureusement, les preuves sont de son côté.

20110623_svalbardboat.jpg

Directeur du North Polar Research Institute, Kim Holmen, à gauche, avec le président du Conseil de la Fondation des Nations Unies Ted Turner et

le Président Timothy Wirth dans l'Arctique

Message du 13 Septembre:

Par David Spratt,

La grande fonte de la banquise arctique en 2012 nous a pris par surprise et nous devons ajuster notre compréhension du système et nous devons ajuster notre science et nous devons ajuster nos sentiments pour la nature qui nous entoure», selon Kim Holmen, directeur international du NPI.

De Svalbard (à mi-chemin entre la Norvège continentale et le Groenland), David Shukman de la BBC annonçait, le 7 Septembre que Holmen avait décrit le taux de fonte en cours comme "un plus grand changement que ce que nous pouvions imaginer il y a 20 ans, il y a 10 ans même".

Comme détaillée la semaine dernière, la mince couche de banquise qui flotte sur la mer polaire nord est maintenant seulement à la moitié de l'extension estivale minimale moyenne des années 1980, et a à peine un quart du volume il y a vingt ans.

Pourtant, le rapport 2007 du GIEC suggère que la banquise va durer tout, si ce n'est la plupart, de ce siècle: «dans certaines projections utilisant les scénarios du SRES, la glace de mer arctique à la fin de l'été disparaît presque entièrement durant la dernière partie du 21e siècle".

Artic-sea-ice-IPCC.jpg

Prévisions GIEC pour glace de mer arctique 2080-2100 (image de droite)

Une image de la modélisation dans le rapport du GIEC (ci-dessous) montre que la banquise existe encore dans la période 2080-2100. Cela s'est avéré être nettement conservatrice.

"En tant que scientifique, je sais que cela est sans précédent depuis au moins 1500 ans C'est vraiment incroyable -. C'est un changement dramatique et dramatique dans le système», dit le directeur du NPI, Dr Edmond Hansen. Ce n'est pas «un phénomène à court-terme -il s'agit d'une tendance en cours. Vous perdez de plus en plus de banquise et cela s'accélère -vous pouvez simplement regarder les graphiques, les observations, et vous pouvez voir ce qui se passe ".

Et la tendance est claire. Le professeur de Cambridge et expert de l'Arctique Peter Wadhams prévoit que la banquise arctique estivale "sera totalement parti d'ici 2015», sauf peut-être pour un petit reste pluriannuel. D'autres spécialistes de l'Arctique sont en train de dire que nous verrons un Arctique libre de glace en été d'ici une décennie ou deux.

Clairement le rapport du GIEC de 2007 n'est plus scientifiquement adapté pour l''Arctique - et plus encore - et l'appel de Holmen à «ajuster notre compréhension du système et à ajuster notre science ..." arrive à point nommé. Le nœud du problème est que le climat d'élaboration des politiques en Australie, et à l'étranger, est coincé dans le cadre du GIEC 2007 et est ainsi déconnecté de ce qui se passe sur le terrain, dans les mers et aux pôles. Pour cette raison, il ne peut qu'échouer.

Le rapport 2007 du GIEC a considérablement sous-estimé le d'élévation de la mer d'ici à 2100, comme étant de l'ordre de 0.18 à 0.59 mètre de ce siècle, "sans inclure les rapides changements dynamiques de l'écoulement glaciaire". Parce que la rétroaction de la fonte des calotte glaciaire et du cycle du carbone tel que le pergélisol sont non-linéaire ou difficiles à modéliser, les projections du rapport du GIEC "ne comprennent pas les incertitudes dans les rétroactions du cycle climat-carbone, ni les effets complets de changements dans l'écoulement des calottes glaciaires", donc la partie supérieure de la fourchette des valeurs ne doivent pas être considérées comme des limites supérieures de l'élévation du niveau des mers. L'utilisation de la paléo-climatologie (l'histoire du climat) comme données pour guider l’évaluation du futurs niveau de la mer, comme le préconise des chercheurs tels que James Hansen, de la NASA, a été exclu.

Quatre des six scénarios d'émissions du GIEC trouve la «meilleure estimation» du réchauffement en 2100 être inférieure ou égale à 2,8°C, tandis que le déclenchement d'une perte de masse importante pour les glaces du Groenland a été estimé à 2,7°C avec une fourchette allant de 1.9 à 4.6°C , "si le réchauffement global moyen se maintient pendant des millénaires" (c'est moi qui souligne).3

Prenez cette photo du rapport du GIEC de 2007, et le cadre de la science que nous obtenons est:

Banquise arctique peu susceptible d'être perdue avant la fin la fin du siècle, voire plus tard.

Aucune preuve claire quant à savoir si la fusion de la calotte glaciaire polaire pourrait s'accélérer, et en tout cas le point de déclenchement de la fonte pour le Groenland était de près de 3 ° C (implicitement peut-être à un siècle de distance).

C'est pourquoi les estimations basses donnée pour l'élévation du niveau de la mer, sont basée sur un modèle linéaire de la fonte polaire. Une fonte dynamique et accélérée a été noté comme une possibilité, mais une possibilité non chiffrée, effectivement rapporté par un note en bas de page.

Le langage des «points de basculement» n'a pas été déployés, et le message fort implicite - pour l'Arctique, le Groenland et le niveau des mers -, c'est que les points de basculement ne sont pas susceptibles d'être passés dans les prochaines décennies, et certains jouent sur des échelles de temps millénaires.

Avec le monde qui aspire à maintenir le réchauffement à 2°C, il y a assez de temps pour empêcher les choses de devenir vraiment mauvaises.

Ainsi, même pour les pays avancés, hautement pollueurs (Annexe 1 N.D.T. du protocole de Kyoto), le réchauffement pourrait être limité à 2°C tant qu'ils réduisent leurs émissions de 80 pour cent en 2050, car pour les autres pays (N.D.T. l'annexe 2, les pays en développement), l'objectif était aussi vague que "déviation substantielle par rapport au niveau de référence". Toujours pollueurs en 2050 était OK, parce que les très mauvaises choses n'allaient se passer que bien après cela.

Comparez cela à ce que nous savons maintenant et observer, et «ajuster notre science» - comme Holmen dire - à un cadre post-GIEC-2007 la science:

Les changements climatiques et les impacts se passent plus rapidement et à des températures plus basses que prévues, comme la banquise arctique qui est dans une "spirale de la mort" et est susceptibles de disparaitre en été d'ici quelques années.

Le point de basculement pour le Groenland a été revu à la baisse à 1,6ºC (plage d'incertitude de 0,8 à 3,2ºC) par rapport au pré-industriel (N.D.T : sachant que nous sommes déjà à 0.8°C rapport au préindustriel en 2010...), tout comme les températures régionales qui augmentent jusqu'à quatre fois plus rapidement que la moyenne mondiale, et l'augmentation de la chaleur emprisonnée dans l'Arctique, suite à la perte de la banquise réfléchissante, assure une accélération de la fonte du Groenland.

D'importants points de basculement ont déjà été franchi et d'autres sont sur le point de l'être, avec une préoccupation particulière pour les systèmes de récifs coralliens et l'inlandsis de l'Ouest Antarctique, pour n'en citer que deux.

Révision de la hausse du niveau de la mer, celle-ci pouvant aller jusqu'à 2 mètres d'ici 2100, mais le gouvernement australien est bloqué sur une valeur de 1,1 mètre et les gouvernements des États sont en plein rétro-pédalage en prenant un standard de 0,8 m en raison de l'effet sur certaines valeurs de propriété côtières. AMHA même 2 mètres est trop conservateur, pour les raisons énoncées par James Hansen (N.D.T. jusqu'à 5 mètres... ).

Mise en place d'une «frontière de sécurité» pour le système planétaire à moins de 350 parties par million (ppm) de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, par rapport au niveau actuel qui est pratiquement de 400 ppm.

Même plaider pour un objectif de 350 est trop élevée puisque 350 ppm à l'équilibre provoque un réchauffement de 1°C, et nous pouvons maintenant observer que, à juste 0,8°C de réchauffement, d'importants points de basculement ont été passés ou sont à portée de main.

Les rétroactions du cycle du carbone actuellement libérés. Dans un article qui vient de paraître, Vonk et al montre que la libération du vieux carbone par l'érosion côtière et le permafrost sous-marin dans l'Arctique de la Sibérie est dix fois plus grande que précédemment estimé. Une autre étude publiée dimanche dernier par MacDougall et al. montre une "contribution significative de la rétroaction de carbone du pergélisol au réchauffement climatique". Le co-auteur Andrew Weaver explique dans le Huffington Post :

"Les enregistrements instrumentaux ont clairement révélé que le monde est d'environ 0,8°C plus chaud qu'il ne l'était au cours de la période préindustrielle. De nombreuses études ont également indiqué que, du fait des niveaux actuels de gaz à effet de serre, nous avons encore un réchauffement global supplémentaire à venir comprise entre 0,6 et 0,7°C (N.D.T. Ce que je vous disais précédemment, il reste un déséquilibre énergétique, le fameux réchauffement dans le pipeline). Notre analyse souligne que les rétroactions de carbone du pergélisol ajoute à cela un autre réchauffement de 0,4 à 0,8°C. Dans l'ensemble, la planète à encore un réchauffement planétaire de 1,8 et 2,3°C à réaliser à venir - même si les programmes de réduction des émissions commencent à être mis en œuvre (N.D.T. ha, ha, ha, la bonne blague... En gros, 2.5°C n'est plus évitable sauf fin du monde en 2012 comme je vous le disais)».

L'application de l'approche budget carbone développée par l'Institut de Potsdam montre que même pour un objectif de 2°C, un retard jusqu'en 2020 dans la survenue de la valeur de pointe des émissions nécessite alors un taux de réduction maximal des émissions de neuf pour cent par an.

Mais l'établissement d'un seuil de référence à 350 implique la nécessite pour les niveaux niveaux d'émission de tomber d'une falaise et la nécessité d'établir à grande échelle un prélèvement de carbone de l'atmosphère.

Est-ce-que quelques-uns dans notre communauté scientifique s'inquiète du fait que l'éducation des hommes politiques et du public sur ce cadre scientifique établi à la suite du rapport du GIEC de 2007 est politiquement contre-productive, car elle dépeint la législation sur le climat actuel comme chétif et sans grand intérêt face à l'urgence du problème sur les bras ? Une déclaration à venir de la Commission Climatique sur les dernières évolutions de l'Arctique devrait présenter l'ensemble complet de la recherche par les pairs et les recherches d'experts. Il est à espérer que les implications plus large pour les décideurs, du à Arctique libre, seront explorées.

Cela est essentiel, car il n'y a aucune indication que l'une des parties principales ont la moindre idée de ce cadre scientifique post-GIEC. Il n'existe pas non beaucoup de signes que les groupes d'activistes pour la protection de l'environnement ou du climat intègrent cette compréhension dans leurs communications publiques. La plupart de leurs campagnes est coincé dans le cadre du GIEC 2007.

Est-ce là une autre forme du déni de la science du climat? Non pas la négation de la presse de Murdoch (N.D.T. faut être australien pour comprendre là ^^ Murdoch, c'est un magnat de la presse, avec je ne sais combien de journaux et chaines télévises à droite, voire au delà) et celui des Moncktons et Plimers, mais le refus de ceux qui, pour des raisons de commodité politique vivent dans une bulle de cadres politiques qui est désuète et a été remplacées par le rythme des événements dans le monde réel, physique.

http://www.climatecodered.org/2012/09/as-a...ust-adjust.html

J'aurais encore plein à dire à ce sujet, mais je m'arrête là pour ce soir :s J'ai eu ma dose aujourd'hui ... Je vous referais un pavé demain. Il faut bien comprendre que le GIEC est à la masse et que 2.5°C, la civilisation ne tiendra pas le choc. À 2.5°C, cela se termine dans les larmes et le sang, nations développés, ou pas nations développés.

P.S. : J'ai quand même édité, c'était bien dégueulasse je me rend compte a posteriori. La chèvre et le lapin fatigue :s (cela fait message codé tiens XD La chèvre et le lapin fatiguent... Crrouic... Je répète la chèvre et le lapin fatiguent... Bon d'accord je vais me coucher ^^' )

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bon je vais encore digresser rapport au sujet :s Mais pour préciser ce que je disais hier soir. Je ne fais pas toujours (pas souvent) dans le détail ^^ Cependant, quand je disais que le GIEC était là pour nous endormir, il n'y avait volonté pas d'impliquer que le GIEC le faisait consciemment et volontairement.

Je n'ai jamais adhéré au principe du GIEC, ce n'est pas une solution viable à mon avis. C'est une institution rigide, où chaque virgule est discuté et les modèles surpondérés (sur ce point, je suis d'ailleurs tout à fait en accord avec les dissidents climatiques ^^ ). Cependant, je crois que plus le temps passe, plus ce sentiment se renforce.

Je ne vais pas vous détailler ici pourquoi la Terre s'enfonce dans une crise sans précédent. Pour faire court, le rythme d'injection de carbone dans l'atmosphère est environ 10x fois plus rapide que lors du PETM (un événement géologique il y a 50 millions d'années), alors que c'était le max du max géologique (http://xa.yimg.com/kq/groups/18383638/524132763/name/ngeo1179.pdf) et est 10 000 fois plus rapide que l'évolution géologique de fond sur des millénaires (

mais je ne retrouve plus le papier de recherche d'Hansen :P ). La sensibilité du système Terre "net de tout" est au minimum 50% plus importante que la sensibilité rapide, celle donné par le GIEC, à 3 +/- 1°C (http://pubs.giss.nasa.gov/docs/2010/2010_Lunt_etal.pdf), et on ne parle même de rétroaction du cycle du carbone. La biodiversité disparait 1000 à 10000 fois plus vite que le rythme sur une échelle de temps géologique ( http://www.nature.com/nature/journal/v471/...c_id%3DNATURE-.. ). Bref, cela part en choups. Pour le reste, vous devez savoir à force que je vous en cause :P Maintenant que nous avons perdu la banquise Arctique, c'est tout les autres systèmes physiques qui vont être entraîné.

Bref, ceci dit donc. Les données ne sont vraiment pas joyeuses, et montrent que le système part en choups. Comme le disait Kaitlin Alexander, cela donne envie de se cacher sous le bureau. Et comme dirait Neven, les scientifiques se cachent derrière les modèles. C'est sûr que se cacher sous le bureau, cela a un côté un peu primitif :D Le copain Hansen par exemple utilise très peu les modèles (cf. ses publications...) et pourtant ses résultats tiennent la route (cela a un côté un peu "je passe à coup de hache" des fois je dois dire :D mais cela marche. ).

Le GIEC est une institution très lourde, et qui est biaisé vers l'optimisme béat. Ce n'est pas un déni à proprement parler. Cependant, pour le GIEC et pour une partie de la communauté scientifique, psychologiquement, cela résout la dissonance cognitive sans problème. Plutôt que de se confronter à la réalité, autant se construire un monde de bisounours.

Notre société post moderne est caractérisé par une perte des méta récits et un éclatement des structures traditionnelles avec un individu désabusé et individualiste qui se cherche. Il manque un projet de société pour structurer l'action et nous aider à avancer. La place publique a été abandonné et nous ne sommes plus en démocratie. Partant de là, toute action de lutte contre le RC sera vaine sans s'attaquer à ce problème. On ne trouvera jamais de solution miracle qui permette de continuer à poursuivre notre vie effréné d'hyper individu post moderne.

De plus, je pense que les conséquences de nos actes dépassent de loin notre capacité de perception. Quand je fais un gros câlin à quelqu'un, cela n'a que des conséquences "locales", nous sommes tous les 2 contents et voila. Quand j'utilise la voiture par contre, les conséquences sont globales. Les effets du RC, nous allons les vivre quand la baguette de pain aura pris ces centimes de hausse suite aux mauvaises récoltes. Pour autant, quand le prix aura augmenté, ce sera sans doute encore la bonne vieille discussion de comptoir :

"_Ah ma bonne dame, rendez-vous compte, 5 centimes de plus !

_Que voulez-vous, tout augmente, tout augmente..."

Ceci est une fiction bien entendu :P

Pareil, on se caille bien en cette fin de mois d'Octobre. Où est-ce qu'il est donc ce RC ? Justement là, dans ces ondulations atmosphériques à n'en plus finir.

Vu que nous avons les pires difficultés à appréhender le problème, il faut donc un mécanisme pour aider. Choisi et consenti je ne dis pas. Ce n'est pas non plus revenir à Dieu : "Croyez bande d'hérétiques où vous cramerez sur le bûcher de l'Inquisition" :P mais essayer de retrouver un peu ce bien public dont parler R. Char et qu'on vécu les résistants (faudrait pas que S. Hessel clamse trop vite d'ailleurs, c'est le dernier à faire vivre encore un peu le truc :s ). Et donc la défaillance du GIEC qui arrondit un peu beaucoup exagérément les angles n'aide pas.

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

L'hymne à la joie, il va y en avoir besoin...

http://www.youtube.com/watch?v=U8lpPZdBYL0

Donc en ce jour donc, la superficie de la banquise vient de reculer. Nous continuons à vivre des moments historiques les gars... L'extension au sens du IARC JAXA est de 7 103 281 km² le 26 Octobre, soit une perte de 8 750 km² par rapport au 25. Comme le disait un gars sur IC dans un moment de naïve lucidité : "Le jour ou l'embâcle d'octobre ne se fera plus (même en partant d'une area nulle), ce n'est plus des questions qu'il faudra se poser mais des valises pour une autre planète qu'il faudra préparer."

Le problème, c'est toujours le même, la mer de Beaufort arrive à résister au cycle saisonnier grâce à l'énergie accumulée durant l’Été. Cela ne fait que confirmer ce que disait Eisenman et son modèle, la banquise se rapproche de la zone de bifurcation...

Il faudra voir l'aire, mais je ne pense pas que l'aire soit quand même en baisse, cela semble se limiter à l'extension. Pour autant c'est symptomatique de l'évolution actuelle. Le pire, c'est que cela résiste même côté russe. Le polynia de Laptev et Sibérie Orientale est lui aussi tellement gavé à l'énergie solaire qu'il arrive à rester ouvert malgré le début d'embâcle un peu moins pire que l'année dernière. Bref, c'est dans tout l'Arctique, et pas seulement côte canadien, où la situation est exceptionnel.

Pour l'occasion, cela fait un mois que je me dis qu'il faut que je vous sorte l'URL de l'AMSR2 XD :

http://iup.physik.uni-bremen.de:8084/amsr2/

Magnifique, n'est-il pas ? Résolution de 6.25 km, limite on voit les floes ^^

arcticamsr2nic.png

Pour le reste, tout est au dessus. Ce n'est pas pour me lancer des fleurs (ma modestie va encore en prendre un coup :s ) mais si j'ai correctement anticipé cette évolution, c'est que la justification physique que je donne derrière est solide. Et donc, cela implique que l'effondrement en Juillet de la banquise vu par CFS ne peut pas être seulement un accès de folie de notre cher modèle. Bref, on ferra les comptes en Mars quand l'embâcle sera passé, mais cela promet d'être encore joyeux la saison de fonte de l'année prochaine. Pour le reste, le topo vous le connaissez. Beaufort qui tourne toujours à 0/2°C, le Groenland qui n'est toujours pas en convalescence (le front de vêlage n'a pas progressé sur le Jakobshavn par exemple et les températures locales sont aussi élevés qu'en 2010), Ostrov Vize et Tuktoyaktuk qui plane toujours à 15 000, les anomalies de températures de l'Océan reste largement positive, à 100m ou à la surface, et la circulation atmosphérique qui est toujours dans un drôle d'état. Comme le dirait Jeff Massters, "Welcome to the rest of our lives".

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Cela continue à vendre du rêve ^^

Trop tard pour stopper le réchauffement climatique

Par Erna van Wyk

24 Octobre 2012

Les gouvernements et les institutions devraient se concentrer sur l'élaboration de politiques d'adaptation pour faire face et atténuer l'impact négatif du réchauffement climatique, plutôt que de mettre l'accent sur les bourses du carbone et le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre, argumente, le géoscientifique de l’université Wits basé à Johannesburg Dr Jasper Knight et Dr. Stephan Harrison de l'Université d'Exeter au Royaume-Uni.

«À l'heure actuelle, les tentatives des gouvernements pour limiter les émissions de gaz à effet de serre grâce à des programmes de plafonnement et d'échange de carbone et à promouvoir les sources d'énergie renouvelables et durables arrivent probablement trop tard pour arrêter la tendance inévitable du réchauffement de la planète», écrivent les scientifiques dans un article publié en ligne dans la revue scientifique, Nature Climate Change, le lundi 14 Octobre 2012.

Intitulé Les impacts du changement climatique sur les systèmes de la surface de la Terre, le document est publié dans la section Perspective du Nature Changement Climatique et affirme que beaucoup moins d'attention est accordée par les décideurs à surveiller, modéliser et gérer les impacts du changement climatique sur la dynamique des systèmes de surface de la Terre, y compris les glaciers, les rivières, les montagnes et les côtes. "Il s'agit d'une omission critique, puisque les systèmes de surface de la Terre fournissent de l'eau et des ressources du sol (N.D.T. : quand je vous le dis qu'on va crever de faim...), maintiennent les services écosystémiques et influencent fortement les rétroactions climatiques biogéochimiques de manières qui sont encore incertaines", écrivent les scientifiques.

Knight et Harrison veulent que les gouvernements se concentrent davantage sur les politiques d'adaptation car les impacts futurs du réchauffement climatique sur la stabilité de la surface terrestre et les flux sédimentaires associés à l'érosion des sols, l'érosion fluviale et et côtières sont pertinentes pour la sécurité durable, de la biodiversité et de la nourriture. Le suivi et la modélisation de l'érosion et de la perte des sols, par exemple, sont également des moyens par lesquels examiner les problèmes de flux de carbone et des nutriments, l'eutrophisation du lac, et la dispersion des polluants fécaux, l'envasement des rivières et d'autres questions. Une approche du système-Terre peut informer activement sur ces domaines connexes de la politique, de l'environnement et de la planification.

Selon les scientifiques, la sensibilité des systèmes de surface de la Terre au forçage climatique est encore mal comprise. La mesure de cette sensibilité géomorphologique permettra d'identifier les systèmes et les environnements qui sont les plus vulnérables aux perturbations climatiques, et permettra aux décideurs et aux gestionnaires d'établir des priorités d'action dans ces domaines.

«C'est particulièrement le cas dans les environnements côtiers, où les côtes rocheuses et sablonneuses donneront des réponses très différentes au forçage climatique, et où les plans de gestion de la zone côtière sont généralement basées sur le passé plutôt que les régimes climatiques à venir», affirment-ils.

Le récent rapport du GIEC sur les événements extrêmes et les catastrophes et le cinquième rapport d'évaluation à paraître, en 2013-2014, inclut notamment des déclarations plus explicites sur le rôle des systèmes de surface de la Terre en réponse au forçage climatique et l'influençant en retour.

"Cependant, le suivi de la réponse de ces systèmes au forçage climatique nécessite un ensembles de données sur l'échelle décennale de bassins instrumentés et sous différents régimes climatiques dans le monde entier. Cela nécessitera un effort scientifique international considérable internationale ainsi que l'engagement des gouvernements nationaux, "Knight and Harrison pressent.

http://www.wits.ac.za/newsroom/newsitems/2...item_18153.html

Bon à part qu'ils prêchent pour leur église, ils disent quand même en substance que c'est foutu la lutte contre le RC...

Je ne pense pas qu'il faille abandonner la lutte contre le RC, sinon de catastrophique cela passera au stade supérieur. Pour autant, ils doutent de notre capacité à limiter le RC :s

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je voudrais essayer d'expliquer avec des hypothèses très basiques pourquoi c'est mal embarqué et que ce n'est pas de l'opinion personnel. Je fais cela pour montrer que ce que je raconte ne dépend pas seulement d'hypothèses et de modélisations douteuses. Ce seront juste des chiffres de ce monde, observés. Ce sera du très simplifié, donc dans la littérature on ne retrouvera pas quelque chose qui soit fait autant à la hache, mais Hansen par exemple a déjà fait ce genre d'analyse en un peu plus raffiné.

Que savons-nous ?

Soit un système physique -la Terre- :

[]

Ce système a une température. L'énergie est une quantité qui décrit son "agitation" interne et qui détermine sa température. Ce système échange de l'énergie avec l'environnement, ce sont des puissances en Watts. Pour la Terre, on compte plutôt en W/m² mais on peut facilement revenir à des watts en multipliant par la superficie terrestre (d'ailleurs, si vous le faites, vous comprendrez vite une des raisons qui fait que les comptes sont fait en W/m² XD )

-> [ T ] ->

La puissance d'entrée (la flèche à gauche qui entre dans le système) doit être égale à la puissance de sortie (flèche à droite)

Si ce n'est pas le cas :

---> [ T ] ->

Ici on fait entrer plus qu'il ne sort, la température s'élève dans le système jusqu'à ce que la flèche de sortie soit la même.

---> [ T + dT ] --->

C'est juste de cela dont je vais vous parler :P De puissance et de températures.

Les températures sont mesurées par différents organismes, par différentes méthodes (depuis '79 par des satellites et depuis les années 50 par ballons sondes) et ces données confirment que la planète s'est réchauffée, de 0.9°C environ depuis 1880. C'est notre premier chiffre, 0.9°C :

post-3513-1351702238_thumb.png

Nous savons que l'Homme injecte des composés dans l'atmosphère, à savoir des aérosols qui refroidissent et des gaz à effets de serre (CO2, CH4, NO2) qui réchauffent. En tout, les aérosols compensent à peu près le forçage des gaz à effet de serre outre que le CO2. Nous garderons juste le forçage par le CO2. Ce forçage, en W/m², ce calcule ainsi :

F = 5.35 * log (Concentration 1/Concentration 2)

Actuellement, nous avons 390 ppm dans l'atmosphère de CO2, et la référence, au 19ème siècle, est de 280 ppm. Ce qui donne :

F = 5.35 * log(390/280)

F = 1.75 W/m²

Pour votre information, le doublement du taux de CO2 génère donc :

F = 5.35*log(2)

F = 3.7 W/m²

C'est un chiffre qu'on retrouve souvent dans la littérature (certains arrondissent à 4)

Ce sera notre deuxième chiffre, l'Homme crée un déséquilibre radiatif de 1.75 W/m² qui doit être résorbé. Sur le petit schéma du début :P Ce n'est pas la flèche en entier, juste le bout supplémentaire qu'on ajoute. C'est en gros, une bougie par mètre carré qui brûle en permanence tout les mètre carré. Dit ainsi, cela peut sembler peanuts mais sur la superficie entière de la Terre, en permanence, chaque seconde de chaque année, cela fait quand même du monde à la fin.

Ensuite, l'activité solaire. Elle a été à la hausse ce dernier siècle, même si elle s'est cassé la figure ces dernières années :

post-3513-1351703473_thumb.png

Elle explique environ 20% de la hausse constaté des températures :

http://www.skepticalscience.com/a-comprehe...al-warming.html

Pour ceux qui doutent, il existe une mesure de l'énergie émise par le Soleil depuis 1979, et qui est très bien corrélé au nombre de tâches solaires :

post-3513-1351703566_thumb.png

Cela représente 0.2 ou 0.3 W/m² en plus qu'à balancer le Soleil, comparé à nos 1.75 W/m² cela ne joue déjà pas dans la même cour...

Si on prend 0.3W/m², le rapport avec notre forçage est :

rapport = 0.3 / 1.75

rapport = 17%

Comme quoi, il ne faut pas être grand druide pour vérifier les données de la littérature, et que chacun qui le veut peut vérifier qu'on ne le mène pas en bateau...

Donc, 20% de 0.9°C de hausse, cela fait en gros 0.15 à 0.2°C solaire, le reste c'est du à l'Homme.

Pour rappel, les volcans ne comptent pas car ici on fait sur une tendance sur facile un siècle et demi. Un volcan, au bout de 10 ans, c'est oublié et nous n'avons pas eu d'épisodes volcaniques intenses et soutenu durant le dernier siècle. Pour expliquer le détail, les volcans sont utiles, mais là ce n'est pas le cas, on parle d'une tendance. De même pour les oscillations. Contrairement aux lubies de certains, une oscillation ne peut pas modifier l'énergie d'un système. La théorie des oscillations, c'est en première et terminale S en France, -mais certains ont du s'arrêter avant...- Une oscillation peut expliquer le détail (pourquoi 1998 a été une année chaude :P ) mais elle ne peut pas expliquer une tendance. Physiquement c'est un résultat de base. Donc la PDO, l'ENSO, l'AMO, ... on oublie. De même, vu les faibles variations de l'activité solaire, on va considérer que le seul déséquilibre radiatif est celui du à l'Homme. Dans le détail (surtout ces dernières années) ce n'est sans doute pas exact, mais sur la tendance séculaire cela passe.

Donc nous voila avec nos chiffres :

0.9°C de réchauffement

0.7°C du à l'Homme environ

et un déséquilibre radiatif de 1.75 W/m²

Jusque là rien de compliquer...

De plus, par l'analyse du contenu de la chaleur des océans (cf. ce que je disais plus haut), on mesure que le déséquilibre énergétique effectif de la Terre est de 0.75W/m² environ. Donc, dans le 1.75W/m² que nous avons généré, environ 1W/m² a déjà été récupéré par le réchauffement climatique. La sensibilité climatique est alors :

0.7/1 = 0.7°C par W/m² de forçage

Dans la littérature, la valeur est plutôt de 0.75, mais vu comment nous sommes passés à la machette, ce n'est pas si mal ^^ Là encore, ce n'est que de l'observation, je ne fais rien d'autre que de reprendre des données mesurées. Ce n'est même pas de la modélisation, juste de la mesure, et de l'exploitation de résultats au premier ordre.

Donc quand les scientifiques nous disent que le réchauffement sera de 3°C au doublement de CO2, ce n'est pas juste de la touchette. C'est aussi vérifié par les données du monde réel. Je disais que le doublement de CO2 génère 3.7 W/m² de forçage. Donc le réchauffement au doublement est :

T(2 x CO2) = 0.75 * 3.7

T(2 x CO2) = 2.8°C

C'est cela la sensibilité climatique de la Terre.

Maintenant, là où je veux en venir :P

Le système a déjà équilibré 1W/m², mais il reste 0.75 à équilibrer.

Ce qui fait, avec une sensibilité de 0.75°C au W/m² :

T(restant) = 0.75 * 0.75

T(restant) = 0.6°C

Cela veut dire que quoique qu'il advienne, même si l'Humanité arrivait à arrêter demain toute ces émissions, il reste 0.6°C à venir.

So, 0.6 + 0.9 = 1.5°C :P

Donc déjà, quand on voit comment c'est déjà tendu à 0.8/0.9°C de réchauffement, espérer que cela passe crème à 1.5°C relève de la vision bisounours...

Ensuite, de par l'inertie de nos sociétés, éviter les 450 ppm de CO2 devient quasiment impossible maintenant (voir ce que disait l'IEA à ce sujet). C'est d'autant plus réaliste, que sur ces 2°C, il y a déjà 1.5°C qui sont acquis définitivement.

Et enfin, il existe des rétroactions du cycle du carbone. Là, c'est plus difficile à quantifier et c'est le plus gros point d'incertitude. Cependant, des dégazages de permafrost sont déjà en cours dans l'Arctique, l'Amazonie peine à être un puits de carbone après le combo gagnant 1997/2005/2010, et avec les incendies gigantesques de plus en plus fréquents en Asie et en Amérique, il ne faut pas trop espérer de miracles...

Donc entre les rétroactions de carbone, et nos propres émissions qui continuent sans faiblir, passer de 1.5°C à 2°C cela ne sera pas un problème.

Un réchauffement de 2°C est ainsi acquis, tout ce que nous ne faisons pas maintenant pour stopper nos émissions, c'est du bonus pour aller au delà...

Et à nouveau, si à 0.8°C cela devient tendu (pour rappel quand même, l'US Navy considère que le Printemps arabe a été une conséquence en partie du RC...), à 1.5°C il ne faut pas espérer grand'chose, mais au delà de 2°C c'est de la folie de croire que cela ne terminera dans un immense chaos géopolitique avec des guerres généralisés dans une course désespéré aux ressources.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut Paix! Je lis tes messages depuis le début... c'est dire si il faut être fana ( :innocent: )! Il y a un truc qui me chiffonne dans le réchauffment climatique, c'est la grande différence que l'on observe entre le comportement de l'arctique et de celui de l'antarctique. Quand le premier bat le record de fonte, l'autre bat le record d'extension (je peux citer les sources si nécessaire). Hors je vois partout qu'on parle de "réchauffement climatique global"... Pas si global que cela alors??

Ne pourrait-on pas expliquer la différence entre les deux par une activité... je vais dire "volcanique", différente? Si on regarde bien les évènements volcaniques récents ainsi que les tremblements de terre récents et importants, la concentration de ces évènements est plus grande dans le nord que dan sle sud.... Y aurait-il une chauffe plus grande de l'océan due à ces activités plus importantes et ce donc pas forcément en liaison en l'action humaine et le réchauffement qui y est lié?

As-tu un avis éclairé là-dessus? :thumbsup:

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Salut Paix! Je lis tes messages depuis le début... c'est dire si il faut être fana ( :innocent: )! Il y a un truc qui me chiffonne dans le réchauffment climatique, c'est la grande différence que l'on observe entre le comportement de l'arctique et de celui de l'antarctique. Quand le premier bat le record de fonte, l'autre bat le record d'extension (je peux citer les sources si nécessaire). Hors je vois partout qu'on parle de "réchauffement climatique global"... Pas si global que cela alors??

Ne pourrait-on pas expliquer la différence entre les deux par une activité... je vais dire "volcanique", différente? Si on regarde bien les évènements volcaniques récents ainsi que les tremblements de terre récents et importants, la concentration de ces évènements est plus grande dans le nord que dan sle sud.... Y aurait-il une chauffe plus grande de l'océan due à ces activités plus importantes et ce donc pas forcément en liaison en l'action humaine et le réchauffement qui y est lié?

As-tu un avis éclairé là-dessus? :thumbsup:

Non y a pas de soucis ^^ L’Antarctique perd bien de la banquise sur des échelles de temps longue ;) Depuis 1950, les reconstructions montrent que la banquise dégringole significativement :

http://www.sciencemag.org/content/302/5648/1203.short

Et les données de l'HadISST sont dans la même tendance :

shem140.jpg

La hausse récente en comparaison est dérisoire...

De plus, comparé à l'effondrement de la banquise Arctique, cela ne pèse pas lourd non plus...

anom.jpg

D'autre part, physiquement, le gain de la banquise Antarctique a moins d'impact, pour des considérations de rayonnement.

Ceci dit, les causes sont multiples. Il y a d'une part le trou dans la couche d'ozone. Cela refroidit la stratosphère, donc renforce le VP ce qui tend à se propager en AAO+ qui protège la banquise.

Il y a également une rétroaction positive. La hausse de la températures permet d'augmenter la teneur en vapeur de l'atmosphère, donc les précipitations. Mais comme nous sommes pour l'Antarctique assez largement sous zéro, même avec un réchauffement marquée les températures restent sous zéro. La hausse des précipitations se font donc sous forme neigeuse :P De plus, la hausse des précipitations, neigeuses ou pas, plus quelques autres considérations, tendent à modifier l'équilibre thermohalin local. Ce qui affaiblit la circulation océanique et donc le transfert de chaleur.

Dans les autres considérations, je pense que le réchauffement plus lent de l'HS doit aussi aider.

Cette hausse n'est de toute façon que temporaire, et viendra bien un jour où la tendance s'inversera, et il y a une possibilité que ce soit même d'ici relativement peu de temps (genre une dizaine d'année).

Modifié par paix

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

"Manipuler le climat pour des ambitions économiques et politiques" voilà en résumé ce qu'on trouve dans cet "artcicle" trouvé par hasard.

Franchement... :innocent:

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Et maintenant, nous allons inexorablement nous enfoncer... L'embâcle cale à nouveau, nous nous éloignons des précédents d'une marge de plus en plus substantielle pour l'extension :

post-3513-1351938250_thumb.png

Quasiment 420 000 km² de moins que 2007, le précédent record, et vu la tournure des événements cela ne fait que commencer.

Pour l'aire, c'est moins marqué mais cela commencer à couler avec :

post-3513-1351938297_thumb.png

Nous avons une différence de 60 000 km² avec 2007.

Et en Beaufort, le déficit est quasiment absolu. Nous avons seulement la banquise côtière qui s'est formé, pour le reste la mer est complétement libre alors qu'elle devrait être complètement prise à cette époque de l'année. Les données montrent que l’embâcle totale ne devrait pas être réalisé avant le 20 Novembre au plus tôt.

En retour, cela tape violemment dans l’Arctique. Les températures à 850hPa ne baissent toujours que très lentement et les anomalies planent à 15000...

Pour ceux qui doutent que l'Arctique puisse être libre de glace un jour même au cœur de l'Hiver, voici la preuve du contraire...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut paix (et les autres aussi... :thumbsup: ). On en est où avec la banquise? A-t-elle enfin vraiment commencé à regeler ?

Dans le dernier numéro de "les dossiers de La Recherche", le sujet principal est "les pôles, enjeu planétaire". Bon, c'est vulgarisé mais ça permet d'être lu en fin de soirée dans son lit.... :innocent: Quand on lit déjà du "hard" (scientifique j'attends!) le restant de la journée, ça change un peu... :blush:

A+

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Salut paix (et les autres aussi... :thumbsup: ). On en est où avec la banquise? A-t-elle enfin vraiment commencé à regeler ?

Dans le dernier numéro de "les dossiers de La Recherche", le sujet principal est "les pôles, enjeu planétaire". Bon, c'est vulgarisé mais ça permet d'être lu en fin de soirée dans son lit.... :innocent: Quand on lit déjà du "hard" (scientifique j'attends!) le restant de la journée, ça change un peu... :blush:

A+

C'est toujours pas joyeux :s

La mer de Beaufort vient finalement de commencer son embâcle, mais maintenant c'est côte russe que cela peine... L'extension de la banquise pour Novembre va être en dessous de tout. L'extension au sens du NSIDC, on s'enfonce sous les records :

nstddevtimeseries.png

Du au fait que la pente est raide à cette époque de l'année, on ne le voit pas, mais il y a quand même un trou de 500 000 km² par rapport à 2007... L'extension de Novembre va sans doute terminer à 9.2 ou 9.3 millions de km². CFS avait ainsi sous estimé l'extension de Novembre (il avait tapé un peu fort dans Beaufort -poil au port :P -) mais il avait raison de pointer une situation exceptionnelle.

Pour l'aire ce n'est pas tellement mieux, il manque 200 000 km² par rapport au précédent record. Juste pour illustrer en mer de Beaufort :

regionallanomregion11.jpg

En retour, c'est toujours la foire au gros rouge qui tâche dans l'Arctique :

post-3513-1352327620_thumb.png

Et cela risque d'avoir des conséquences sur la saison de fonte de l'année prochaine, avec une banquise qui risque de ne pas avoir le temps de prendre suffisamment de volume. Et quand on voit comment CFS s'excite pour Juillet 2013 :s

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Et l'Arctique est toujours dans un état catastrophique...

L'AMSR2, de la très haute précision, on voit que la mer de Laptev est en train de subir une débâcle en plein mois de Novembre. De plus, le pack est fragilisé même au Nord de 80°N, avec des concentrations de moins de 60% :s En soi ce n'est pas exceptionnel, le pack bouge et cela fracture localement parfois, mais cela plus cela plus cela plus...

arcticamsr2nic2.png

La mer de Beaufort a finalement pris glace. Il existe normalement des mécanismes qui limite la mémoire d'une année à l'autre, mais vu la sévérité de l'atteinte, cela va finir par avoir ces limites.

Pour Laptev donc :

recent365anomregion8.jpg

L'année dernière, c'était la débâcle de la mer de Kara en plein Hiver. Cette année, on tente d'aller une mer plus loin ? :P

Dans le tas, il n'y a que le mer de Chukchi a sauver les meubles :

recent365anomregion10.jpg

C'est intéressant d'ailleurs, car cela est sans doute du en partie à la tempête d'Août. Elle a permis l'éclatement du pack, et des floes ont dérivé vers le Sud, notamment autour de Vrangel, ce qui a permis d'avoir une anomalie locale favorable à l'embâcle. C'est bien le seul truc d'utile qu'elle aura fait, cette tempête. L'autre point notable, c'est comme en 2007, l'embâcle à partir des côtes, avec des polynias géants. Cela est sans doute une réelle évolution. Avec le retrait vers le Nord du bord de la banquise, c'est tout à fait cohérent physiquement.

L'état de la banquise se retrouve sur les anomalies des flux d'énergie. L'ULWR (c'est toujours une moyenne sur l'ensemble des points, pas juste les données pour la date indiquée) :

post-3513-1352731743_thumb.png

Et la normale :

post-3513-1352731774_thumb.png

Tout le bassin Arctique continue à rendre bien plus d'énergie qu'il ne devrait, et localement, c'est de la pure démence. En Beaufort, l'anomalie tourne à 80/100 W/m². C'est en gros la puissance de chauffage installée dans une maison :blink: Vous imaginez un radiateur électrique qui tourne 24h/24h et 7j/7, tout les 10m², vous avez une idée de la puissance libérée... On notera aussi la persistance d'anomalies négatives sur la Sibérie grâce au bon enneigement local, ce qui limite la casse au niveau de l'Hémisphère Nord. Cela ne tiendra pas éternellement cependant, il finira bien par arriver un jour où le réchauffement sera suffisant pour empêcher la neige.

Sinon, toujours la même île, Ostrov Vize, mais c'est un véritable spectacle en direct le truc. Comme je le disais tantôt, le 6 Novembre, la température minimale a approché le record de la température maximale mensuelle. Sur l'île Vize, on ne fait pas dans le détail en terme d'anomalie douce. La subtilité, c'est pour les tapettes...

En détail, le 6 Novembre, la Tn est de -0.4°C, ce qui bat le record de Tx du jour, qui est de -0.8°C (en 2011 en plus...). Le record mensuel est à 0.9°C. Il sera finalement battu l'après-midi de ce même jour avec 1.0°C. de maximale.

En plus, ce n'est pas spécifique à Ostrov Vize, c'est juste que c'est l'endroit où on se marre le plus. À 500 bornes de là, sur une autre île, Golomjniev, cela plane bien aussi...

post-3513-1352735297_thumb.png

Il manque encore Novembre, mais sur l'année météo provisoire (Déc-Oct), cela ressemble à ceci...

post-3513-1352735546_thumb.png

C'est sans doute plus qu'une anomalie à ce niveau. Cela ne durera sans doute pas ainsi (enfin, j'espère :s ) mais à ce niveau, la perte de la banquise localement a fait franchir à la mer de Kara un seuil important.

Il est également intéressant de noter que la plus grande absorption du rayonnement solaire en Septembre/Octobre a pu renforcer le vortex polaire. Le vortex polaire est solide seulement si il y a un gradient de température Nord/Sud. Quand bien même il ferait -190°C au Pôle Nord, si l'équateur n'est pas plus chaud cela ne sert à rien. La stratosphère doit se refroidir avec le changement climatique (une des preuves que c'est bien un réchauffement par effet de serre soit dit en passant) mais cela n'a pas nécessairement d'influence sur le VP si le refroidissement est uniforme. La plus grande absorption de flux solaire par l'océan Arctique limite la part d'énergie réfléchie qui aurait pu être absorbé en retour par la stratosphère polaire, avec un réchauffement à la clef. La baisse de l'albédo peut donc expliquer ce refroidissement différentiel.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Tenez, un petit mot doux pour ceux qui voudraient faire une nuit blanche ^^ On ne vous dit pas tout XD

Déjà, pour la crise alimentaire à venir, ce sont les Nations Unies qui commencent à s’inquiéter maintenant :P Ce n'est pas encore la panique, mais cela va bien finir par arriver XD Une partie de ce que dit l’article est quand même de Lesser Brown, pas des Nations Unies.

L'ONU met en garde contre l'imminence d'une crise alimentaire mondiale en 2013

• Les réserves mondiales de céréales ont atteint des niveaux dangereusement bas

• Les phénomènes météorologiques extrêmes signifie que le climat «n'est plus fiable»

• La hausse des prix alimentaires annonce des menaces de catastrophe et des troubles

John Vidal

L'Observateur, Samedi 13 Octobre 2012 19.35 BST

Zimbabwe-peasant-farmer-008.jpg

Un paysan du Zimbabwe dans une culture de maïs détruites par la sécheresse. Un expert met en garde: «La géopolitique de l'alimentation est en train d'éclipser rapidement la géopolitique du pétrole. Photo: Howard Burditt / Reuters

Les réserves mondiales de céréales sont si dangereusement bas que les phénomènes météorologiques violents aux États-Unis ou d'autres pays exportateurs d'aliments pourrait déclencher une crise de la faim majeur l'année prochaine, mettent en garde les Nations Unies.

Les mauvaises récoltes aux États-Unis, en Ukraine et d'autres pays cette année ont amené les réserves à leur plus bas niveau depuis 1974. Les États-Unis, qui ont expérimenté des canicules et des sécheresses records en 2012, détient maintenant des réserves à un niveau historiquement bas de 6,5% du maïs qu'il s'attend à consommer dans l'année à venir, selon les Nations Unies.

«Nous n'avons pas produit autant que nous consommons. C'est pourquoi les stocks sont en cours de plonger vers le bas. Les approvisionnements sont maintenant très serré à travers le monde et les réserves sont à un niveau très bas, ne laissant aucune place pour des imprévus de l'année prochaine», a déclaré Abdolreza Abbassian, économiste principal à l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). Avec une consommation alimentaire excédant la quantités cultivée pour des six des 11 dernières années, les pays ont eu un épuisement des réserves, passant d'une moyenne de 107 jours de consommation il y a 10 ans à moins de 74 jours récemment.

Les prix des principales cultures vivrières comme le blé et le maïs sont désormais proches de ceux qui a déclenché des émeutes dans 25 pays en 2008. Les chiffres de la FAO chiffres publiés cette semaine indiquent que 870 millions de personnes souffrent de malnutrition et la crise alimentaire se développe au Moyen-Orient et en Afrique. La production de blé de cette année devrait être de 5,2% en dessous de 2011, avec des rendements pour la plupart des autres cultures, à l'exception du riz, également en baisse, selon les Nations Unies.

Les chiffres sont sortis alors que l'un des leader écologiste mondial a émis un avertissement que le système d'approvisionnement alimentaire mondial pourrait s'effondrer à tout moment, laissant des centaines de millions de personnes souffrant de la faim, déclenchant des émeutes généralisées et provoquant la chute des gouvernements. Dans une évaluation nouvelle et choquante des perspectives de satisfaction des besoins alimentaires, Lester Brown, président du centre de recherche politique de la Terre, à Washington, dit que le climat n'est désormais plus fiable et la demande alimentaire grandit tellement vite que la rupture est inévitable, à moins que des mesures urgentes soient prises.

«Les pénuries alimentaires ont sapé les civilisations antérieures. Nous sommes sur la même voie. Chaque pays est maintenant se débrouiller par lui-même. Le monde vit une année après l'autre", écrit-il dans un nouveau livre.

Selon Brown, nous voyons le début d'une rupture d'approvisionnement alimentaire par un tiret par les spéculateurs pour "saisir" des millions de miles carrés de terres agricoles pas cher, le doublement des prix internationaux des denrées alimentaires en une décennie, et la diminution des effectifs dramatique des réserves alimentaires des pays .

Cette année, pour la sixième fois en 11 ans, le monde consommera plus de nourriture qu'il n'en produit, principalement en raison de conditions météorologiques extrêmes aux États-Unis et d'autres grands pays agricoles exportateurs. Oxfam a déclaré la semaine dernière que le prix des denrées de base, notamment le blé et le riz, pourraient doubler dans les 20 prochaines années, avec le risque de conséquences désastreuses pour les populations pauvres qui consacrent une part importante de leur revenu à l'alimentation.

En 2012, selon la FAO, les prix alimentaires sont déjà proches des niveaux records, après avoir augmenté de 1,4% en Septembre après une hausse de 6% en Juillet.

«Nous entrons dans une nouvelle ère de hausse des prix alimentaires et de propagation de la faim. L'approvisionnement alimentaire se resserre partout et la terre devient le produit de base le plus convoité alors le monde passe de l'ère de l'abondance de nourriture à celle de la rareté», explique Brown. "La géopolitique de la nourriture est en train d'éclipser rapidement la géopolitique du pétrole."

Ses avertissements interviennent alors que l'ONU et les gouvernements du monde ont déclaré que la chaleur extrême et la sécheresse aux Etats-Unis et d'autres grands pays agricoles exportateurs avaient sévèrement frappé les récoltes et envoyé les prix dans une spirale haussière.

«La situation que nous vivons n'est pas temporaire. Ces choses-là vont devenir permanente avec le temps. Le climat est dans un état d'évolution et il n'y a pas plus de normale.

«Nous commençons un nouveau chapitre. Nous verrons des troubles alimentaire dans de nombreux autres endroits.

«L'agression armée n'est plus la principale menace pour notre avenir. Les menaces impérieuses de ce siècle sont le changement climatique, la croissance démographique, la pénurie d'eau et la hausse des prix des denrées alimentaires», déclare M. Brown.

Avec l'agriculture, plusieurs problèmes de juxtaposent. Il y a d'une part une (très) mauvaise distribution des ressources :

mais il y a aussi la connerie criminelle des agrocarburants qui absorbent une part de la production agricole mondiale. Il y a également la spéculation, notamment en 2008 quand c'était la débandade sur les marchés actions, il y a un repli des investisseurs sur les marchés des MP. D'ailleurs, les marchés actions vont subir un nouveau krach -ou en tout cas de lourdes pertes même si on n'atteint pas le seuil de la définition- dans les mois à venir (peut être avant la fin de l'année ? Ce n'est pas impossible) et je crains que les MP prennent cher encore, littéralement. Et enfin, il y a cette évolution sous-jacente d’épuisement des réserves mondiales à cause du réchauffement. D'ailleurs, la situation de plus en plus tendue ne garantit pas qu'une année de bonne récoltes fassent réellement baissé les prix. Quand cela devient aussi "short", la volatilité augmente et 'faut pas s'attendre à des réactions toujours très rationnelles.

Bref, comme le dirait Candide, il faut cultiver son jardin :P Et comme je ne suis pas le seul à parler d'effondrement, je me permets une petite digression : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Surv...udio-13944.html

Sinon, pour revenir plus dans le sujet du climat. Là aussi ce n'est pas joyeux :P Une nouvelle étude confirme que la rétraction nuages sera très probablement positive, donc la sensibilité à 2°C au doublement, on peut oublier je pense maintenant. Vu l'ensemble des études, cela tournera sans doute à 3°C +/- 0.5, et sans doute plus que moins.

http://www.sciencemag.org/content/338/6108/792

http://sciences.blogs.liberation.fr/files/...bilit%C3%A9.pdf

http://www.skepticalscience.com/fasullo-trenberth-2012.html

Pour en rajouter, de plus en plus d'études montrent que la sensibilité climatique augmente avec la hausse du forçage. En gros, plus on tape sur la gueule du système, plus il réagit violemment :

http://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.117...LI-D-12-00479.1

Hansen et Sato montrait déjà la même chose à partir d'une étude paléoclimato' :

clipboard01vr.jpg

http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/201...Sensitivity.pdf

La sensibilité fast, ou sensibilité de Charney, est celle dont discute l'IPCC et la plupart des publications. Elle est estimée à 3°C au doublement, c'est la ligne pointillée. Pour autant, nous sommes probablement dans un "creux" de sensibilité. La sensibilité du système est elle bien plus élevée, puisqu'elle prend en compte la désintégration des calottes glaciaires par exemple.

Et cela ne tient même pas compte des rétroactions du cycle du carbone, qui sont très probablement positive (et déjà en cours...). Net de tout, la Terre se réchauffera sans doute de quelque chose comme 6°C si on provoque un doublement de la concentration de CO2. Une fois que nos émissions se seront arrêtés, il faudra au moins plusieurs millénaires pour arriver à l'équilibre, avec une poursuite de la hausse de la concentration de CO2. Bref on est mal barré si on va au doublement, et même le seuil de 450ppm/2°C est encore optimiste, ce pourquoi Hansen pense qu'il voudrait mieux viser 350ppm de CO2. En sachant que nous avons ce seuil il y a quelques dizaines d'années...

Et enfin, un peu de calcul rapide. Le papier est un peu plus détaillé, mais c'est reproductible essentiellement avec du calcul de "coin de table", alors je vais vous le faire, avec plein de math's parce je sais que tout le monde est très content quand il y a pleins de chiffres de partout :P

http://gpe.concordia.ca/faculty-and-staff/...eld2012_NCC.pdf

On estime le forçage CO2 ainsi (je vous en avais déjà causé tantôt il me semble ? ) :

F = 5.35 * log (C1/C2)

C1 et C2 sont deux concentrations de CO2. En général, C2 est la concentration pré industrielle à 280ppm. C1 est actuellement quasi à 400. Donc :

F = 5.35 * log(400/280)

F = 1.9 W/m²

De plus, la sensibilité est de 3°C au doublement comme dit précédemment, c'est-à-dire 0.75°C au W/m².

dT = F * sensibilité

dT = 1.4°C

Donc en gros, nous avons encore un bon morceau de réchauffement inévitable.

On estime généralement que les autres gaz à effet de serre ( CH4 et N2O essentiellement) sont compensés par les aérosols. Le problème, c'est là que c'est un tantinet flippant, le forçage total approche l'équivalent d'une hausse de 70% de la concentration de CO2. Il existe aussi des équations pour estimer le forçage des autres gaz, mais elles sont un peu plus compliquées. On ramène donc tout cela à un équivalent CO2, d'où le 75% sus mentionné (en gros hein :D Je fais cela pour les ordres de grandeurs, pas pour la décimale :P ). D'où :

F = 5.35*log(1.70)

F = 2.8 W/m²

dT = F * sensibilité

dT = 2.1°C

Cela calme... Sans aérosols, nous serions déjà en route pour les 3°C de réchauffement...

Ce que faisait le gugus dans son étude, il divisait le forçage entre CO2, autre gaz à effet de serre, et aérosols. Il montrait qu'en gros les deux derniers se compensaient, et donc que le forçage "non-CO2" était nul, à quelques pouillièmes près. Il faisait tourner un modèle jusqu'en 2010, et ensuite, il s'amusait à couper différentes sources d'émissions. Il regardait ce qu'il passait, et quand il coupait les émissions de CO2 et des aérosols en 2010, la Terre prenait dans les 2.2°C... C'est effectivement tout à fait logique, le CO2 reste pratiquement constant (son élimination est très lente) alors que les aérosols retombent tout de suite (en quelques mois, le forçage aérosols est nul). Et donc, on se retrouve dans le cas que je vous décrivez tantôt, c'est-à-dire une hausse équivalente de CO2 de 70%, c'est-à-dire 2.0°C dans la tronche.

L'intérêt, c'est que les scénarios d'émissions du GIEC de 2007 (SRES) suppose la plupart du temps une corrélation entre aérosols et hausse des gaz à effet de serre, et en général sur la plupart des trajectoires, on se retrouve avec une compensation plus ou moins, seul le CO2 étant alors important.

De nouveaux scénarios ont été pondu récemment. Les nouveaux scénarios d'émissions sont plus réalistes cependant sur les aérosols, et supposent que ce forçage va progressivement tendre vers 0, laissant le CO2 et le CH4 joyeusement batifoler :

http://www.iiasa.ac.at/web-apps/tnt/RcpDb/...mp;page=compare

Il y a un bien un scénario à 2°C en 2100, l'objectif "officiel". Le seul "petit" détail dans l'histoire, c'est qu'il suppose à la fin du siècle des émissions négatives à la fin du siècle, c'est à dire un captage du CO2. Vu l'état de développement de la technologie... je commence déjà à me marrer. Mais en plus, il suppose que les émissions plafonnent en 2010, et baissent à partir de 2020 (et drastiquement, tant pour CH4 que CO2). Là je me roule par terre XD On a déjà dépassé chaque année depuis 2005 -à l'exception de 2009- ce scénario, et les rétroactions du cycle du carbone ne sont même pas comptées. En clair, cela veut dire qu'éviter les 2°C de réchauffement est de plus en plus improbable, pour ne pas dire plus.

Le plus notable je pense est le fait que, lorsque nos émissions auront pratiquement cessé, le scénario le plus crédible est celui avec une élimination des aérosols, et un maintien -au minimum- des concentrations pour les gaz à effet de serre. Vu comment c'est parti, le scénario sera sans doute celui que personne n'a prévu, c'est-à-dire un effondrement économique dans les décennies à venir et des nations qui tendront à exploiter les ressources dans une logique totalement court terme. À plus long terme cependant, la fin de nos émissions provoquera une élimination rapide des aérosols, alors que les rétroactions du cycle du carbone maintiendront -en étant optimiste :P - ou maintiendront la hausse du CH4 et CO2 - en étant réaliste :P- et in fine le "véritable" forçage sera celui sans aérosols, et non le forçage CO2 seul. Bref, de manière réaliste, sachant que les 450ppm de CO2 ne sont plus évitable de manière réaliste (entre les rétroactions et les installations humaine qui émettent et ne seront pas démantelées du jour ou lendemain), si en plus on vire les aérosols, un équivalent de doublement n'est sans doute plus évitable. Si vous voulez mon humble avis de béotien, il faudrait surtout espérer que l'effondrement économique ne soit pas trop raide, parce que si on coupe les émissions d'aérosols en quelques années, la Terre prendrait un déséquilibre de quasiment 1 W/m² dans la tronche pour ainsi dire du jour au lendemain. Dans les modèles, cela passe crème avec une belle réponse du système du premier ordre. Dans la pratique, vous mieux pas espérer de miracles...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant

×