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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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Cela fait un bout de temps que je me dis qu'il faudrait que j'en parles :lol: (notamment à la suite de ce message : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=470695 ) donc tant que j'y pense :

https://pangea.stanford.edu/research/Oceans.../Zachos2001.pdf

À l'époque ou Michael Mann se faisait lyncher pour avoir sorti sa courbe en crosse de hockey, Zachos et al. sortait une étude qui confirmait... la courbe en crosse de Hockey. Cette étude a été très citée, sauf que par un curieux hasard elle n'a jamais été diffamé publiquement. Faut croire que le sang excite les requins, et qu'une fois que la curée à commencer autour de Mann, plus personne ne se préoccupait de Zachos et de son étude. Enfin bref, Hansen a pas mal utilisé les données, et c'est de là qu'il a tiré son graphique :

Fig4.gif

qui montre que globalement, après un refroidissement de 5000 ans, les températures globales ont pris 0.8°C à la hausse pour terminer au plus haut depuis l'Eémian. Un autre point intéressant est le suivant. La différence entre la température au fin fond du fond du LGM il y a 20 000 ans et le maximum de l'Holocène il y a 6000 ans est de 5°C. Or le CO2 a "peu" augmenté, passant de 190 à 280 ppm environ. De même, les autres gaz à effet de serre n'ont pas connu des hausses pharamineuses. Le forçage des gaz à effet de serre a donc été de 3 W/m² environ (rien que pour le CO2, 5.35*log(280/190) = 2 W/m² environ, plus le CH4 et le N2O, cela doit bien donner 3 environ, on voit bien que les données de la littérature ne sont pas si débiles). Donc un réchauffement de 5°C sur 3W/m² cela fait une sensibilité de 6°C au doublement environ sur une échelle de temps de 10 000 ans. On peut donc vérifier assez facilement que les calculs d'Hansen sur une sensibilité du système Terre, à long terme, ne sont pas forcément complément délirant, comme quoi... (voir aussi ici : http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=470784 )

La dernière étude de J. Hansen, M. Sato et tt les copains :

http://rsta.royalsocietypublishing.org/con...1/20120294.full

Les données :

http://rsta.royalsocietypublishing.org/con...120294supp1.pdf

http://www.columbia.edu/~mhs119/Sensitivity+SL+CO2/

Les pages de Sato et Hansen :

http://www.columbia.edu/~jeh1/

http://www.columbia.edu/~mhs119/

Un commentaire d'Hansen :

http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/201...rDiscussion.pdf

Il y a plusieurs points. Déjà la tendance à l’asymétrie de l'opposition. Un papier comme celui de Zachos a été complétement "oublié", et on se demande parfois si du côté des "alarmistes" la position ne serait pas plutôt celle de la défense, à se laisser dicter par les excités d'en face les points d'achoppements (la crosse de hockey de Mann, le peusdo ralentissement des T globales repris par le GIEC -ce qui du coup l'officialise...- et autre). Lire Clauswitz ne ferait pas de mal à mon humble avis :

2° dans le mode défensif, les deux dernières destinations [défendre un territoire et défendre un objet] étant de nature à n’amener qu’un résultat absolument négatif lorsqu’elles ne concordent pas avec quelque autre opération positive, c’est un indice déplorable de la situation stratégique du défenseur quand il se présente dans son action de trop nombreux combats de cette espèce.
En français d'aujourd'hui, la défensive c'est pour les tapettes... (pour les geeks : http://youtu.be/i78NzJ8VBr4?t=5m40s :lol: )

D'autre part, l'objectif des 350 ppm n'est donc pas juste une lubie d'Hansen. À une échelle de temps de 10 000 ans, 350 ppm c'est 2°C de réchauffement. Vu qu'on est déjà à 400, en route pour les 450, et qu'on ne compte pas les autres GES comme CH4, NO2, et autres, 'vaut mieux pas faire le calcul si on veut arriver à dormir encore le soir.

Modifié par paix

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Shit... Y a des plus "+" dans l'URL, le forum ne veut pas prendre l'URL :

http://www.columbia.edu/~mhs119/Sensitivity+SL+CO2/Fig4.gif

6mo.gif

La résolution est faible comparé aux autres reconstructions sur le dernier millénaire, mais sur le bout de la courbe on voit une glissage de l'ordre de 0.5°C à 1°C sur 5000 ans environ, interrompu par une hausse du même ordre de grandeur en 150 ans à tout casser.

Modifié par paix

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Certes l'année n'est pas fini, mais 2013 en Australie se place déjà comme l'année la plus chaude jamais enregistrée :

aus104yr.jpg

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J'avais dis que j'allais me pieuter (cela va arracher la gueule quand je vais devoir me lever demain :s ), mais je viens de tomber sur ce billet de blog de Matthieu Auzanneau :

http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/10/30/...la-reine-rouge/

Je découvre au passage le bouquin "Thermodynamique de l'évolution". Je parlais déjà ici d'entropie et des systèmes, car c'est la seule analyse qui se conforme aux lois universelles de cet Univers (le jeu n'est pas équitable, et on ne peut même pas gagner le jeu, comme disait un gars pour résumer les deux principes de la thermodynamique) :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=469528

Nous allons vers une complexité croissante qui correspond à une hausse des entropies et des flux d'entropies. J'en causais déjà avec passiion à l'occasion, l'économie est assujetti aux lois de la physique, l'économie n'est que de la physique. Le lien avec les idées de convergence, d'équivalence, et de capitalisme est évident à ce niveau :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=472110

Tout ce tient dans ce bas monde. Je n'ai pas spécialement le temps de développer, mais que celui qui as des yeux lit, et connecte les trois.

Modifié par paix

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Un peu de sensibilisation ...

Tu n'a rien trouvé de plus déprimant ? :(

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Tu n'a rien trouvé de plus déprimant ? :(

C'est vrai que c'est hard :blush: , mais à la base c'est vraiment une campagne de sensibilisation ^^

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La réalité est ce qu'elle est, pour le meilleur et pour le pire. On peut l'accepter ou non, mais si nous ne faisons rien on va au désastre. Je conjures ceux qui me lisent d'investir dans un champ de patates et une bonne citerne/puits, cela vaudra bientôt plus que tout l'or du monde.

Sinon les données du volume sont sortis :

BPIOMASIceVolumeAnomalyCurrentV2_CY.png

Le fichier de données n'est pas encore mis à jour donc ce sera pour un autre jour les stat's. Toujours est-il que sur le volume, il n'y a aucune régression vers la moyenne et on reste sur une trajectoire qui mènera la banquise à sa perte avant 2030. La régression vers la moyenne sur l'extension n'est qu'une illusion de la vision bidimensionnelle. Comme le montre le site artic.io :

melting-floe.png

http://www.arctic.io/2012/8/my-problem-with-sea-ice-extent

Même si la banquise (toute la banquise, donc le volume) fond linéairement, l'extension atteint un point de rupture où c'est la chute verticale littéralement. Ce n'est même pas une exponentielle, c'est une fonction escalier. Vu que la banquise (toute la banquise, donc le volume), fond exponentiellement, la question qui peut se poser est de savoir le moment où le point de "rupture" est atteint. C'est ce que j'ai tenté de modéliser, sans grand succès ^^" Je dois d'ailleurs une bouteille de mirabelle à qui le veut, j'avais parié qu'on battrait 2012 :P Pour autant, je maintient mon opinion que le retour à la moyenne de l'extension n'a pas de sens physiquement. C'est aussi je pense la logique de Peter Wadhams quand il dit que la banquise fondra d'ici 2016 +/- quelques années et que

In the end, it will just melt away quite suddenly. It might not be as early as 2013 but it will be soon, much earlier than 2040.
(c'est grâce à Watts Up With That que j'ai retrouvé cette citation :s chienne de vie, tout le monde abdique face aux négateurs). Je pense toujours que cela fait un peu court, avant 2020. Pour autant, quand il dit qu'à la fin la banquise se fera juste la malle tout d'un coup, il évoque à mon sens clairement le problème qu'en l'état actuel des choses la phase terminale sur l'extent ne soit pas linéaire, ni même exponentielle ; et qu'elle sera plus proche d'une chute verticale, donc non modélisable en soit.

post-3513-1383601250_thumb.jpg

2013, c'est bien le dernier point complétement en dehors de la courbe :lol:

De toute façon physiquement il n'y a plus 36 solutions. Soit, l'épaisseur ne pouvant pas tendre vers 0, à la fin on se tape le mur (et veut l'optimiste délirant qui règne au sujet de quand la banquise nous quittera, le réveil sera douloureux). Soit le volume repart massivement à la hausse, et vient tenir la main à l'extension pour finir tranquille pépère comme tout le monde l'attend. Vu que le climat continue de se réchauffer, que le taux de CO2 n'arrête pas d'augmenter,... ce n'est pas la solution la plus probable quand même. Actuellement, la divergence entre la tendance du volume et de l'extension est si forte qu'il n'y a plus d'autres solutions.

Et les conséquences sont toujours aussi importantes, entre les côtes Arctiques qui se font attaquer par l'érosion, ce qui va aider à déstabiliser encore un peu plus le cycle du carbone :

http://www.skepticalscience.com/The-speed-...iberia_AWI.html

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"La banquise est une girl qui se maquille d'extent et d'area lorsque son état se rapproche de la déchéance"

Merci pour le post :crying:

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Pour répondre à la question que me posait un gars :

post-3513-1384126965_thumb.png

La banquise est sorti par le haut de l'intervalle de confiance du modèle, on est tous sauvé, youpi youpla boum. Ouaip, sauf que non. Le modèle est basé sur une exponentielle pure, dont une autre vision, un différente, est celle-ci :

rpu9.png

Les deux divergent un peu, car elles ne sont pas basés sur le même jeu de données. L'une est calculé pour chaque jour de l'année, du 1er Janvier au 31 Décembre. L'autre est calculé sur les valeurs minimales annuelles. Pour autant, un modèle exponentiel pur est complétement inadapté, et il était nécessaire de sortir cette courbe par le haut. Je ne pensais peut être pas aussi tôt, ce type de solution n'existe tout simplement pas physiquement. La seule solution valable est le modèle générale de la courbe sigmoïde (en forme de "S" -pour les esprits grivois, vous noterez que sigmoïde est aussi une partie de l'anatomie humaine précédent un lieu de jouissance :P dénommé pr la même raison suite à sa similitude avec un "S" -) :

rpej.png

Et là, curieusement nous sommes dedans. La courbe sigmoïde est la seule qui puisse décrire de manière pertinente l'évolution de la banquise. La tendance linéaire est complétement mise en défaut, et une polynomiale d'ordre 2 n'est pas tellement plus crédible que exponentielle pure.

4p44.png

Le fait de suivre une sigmoïde permet d'espérer passer le zéro en 2025 au mieux, mais on aura sans doute du mal à voir en quoi cela est fondamentalement mieux que de suivre l'exponentielle. À part gagner 10 ans à tout péter...

Il n'y a donc aucune raison de penser que le volume a, d'une quelconque manière, quitter un modèle l'amenant à sa disparition imminente. D'autant plus si l'on regarde la tendance linéaire :

vzh6.png

L'année 2013 est très loin d'avoir rejoint ne serait-ce que la tendance linéaire, tendance linéaire qui nous emmène de toute façon à zéro en 2035.

Le modèle que j'avais sorti :

vva4.jpg

avait pour but d'essayer de faire recoller les modèles d'extent qui modélisent une perte totale en Septembre pas avant 2030 au pire, et les modèles du volume, qui modélisent une perte totale au plus tard en 2030 au mieux. La difficulté, c'est que l'extension peut tout à fait subir, littéralement, une chute du haut de la falaise du jour au lendemain :

melting-floe.png

Ce qui n'est pas modélisable en soi. Il faut essayer de décomposer le problème, la tentative n'ayant pas été franchement un succès :lol: La question n'est cependant pas là. Il arrivera nécessairement un moment où ce sera le grand plongeon, à moins de supposer que le volume se récupère miraculeusement on ne sait trop comment (c'est mal barré encore cette année, cela continue à dégeuler par Fram, et l'état du pack le plus âgé est toujours aussi désastreux). La question est donc surtout de savoir quand l'extension va recoller au volume. Le point important, c'est qu'on reste pour le volume sur la trajectoire de la double exponentielle, il n'y a pas eu de régression à la moyenne. Donc que la banquise n'a pas récupéré de l'année dernière, que je ne me suis sans doute pas excité pour rien cet Hiver, bref qu'on est dans la merde.

L'autre point, c'est que comme toutes les années depuis 2007, le cycle saisonnier tire une sale gueule :

ih6e.png

L'embâcle a encore calé sur les 9 millions de km². Comme chaque année, certains rêvaient d'une récupération miraculeuse, pourquoi pas même rejoindre les niveau du dernier interglaciaire, on est si bien parti... Plus fondamentalement quand même, que ce soit parce qu'une dépression est passé ou qu'une troupe de dragons célestes se soient perdus en chemin, ou parce qu'un éléphant a pété de travers dans la savane africaine, l'embâcle cale à 9 millions. La modification du cycle saisonnier est un élément bien plus significatif que le 1.5 millions qu'on a arraché à la hausse par rapport à 2012. Tamino en causait tantôt :

http://tamino.wordpress.com/2013/03/12/arc...ce-loss-part-1/

Et on reste sur une tendance à l'accélération de la variance du système, qui oscille entre des valeurs de plus en plus extrêmes :

w3qt.png

Cela s'est un peu tassé en 2013, mais on est loin de 2002 qui naviguait sur une plage d'anomalie de 2 millions à tout casser. Le système est en cours de déstabilisation, et quand on a pour deux sous de connaissances en système dynamiques, il est évident que l'happy end n'est pas vraiment à l'ordre du jour. Ces évolutions sur le cycle de la banquise sont bien plus significatifs encore qu'une tendance sur les valeurs.

Modifié par paix

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Pour le niveau des mers c'est exact en tout cas :

MSL_Serie_MERGED_Global_IB_RWT_GIA_Adjus

Pas lu en entier par contre je vais casser la dalle là :lol:

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Un peu de sensibilisation ...

Tu n'a rien trouvé de plus déprimant ? :(

Si vous voulez du déprimant encore :P Dmitry Orlov, qui voyait l'effondrement d'une manière très positive (possibilité d'une renaissance, d'un nouvel avenir "neuf") commence aussi à partir dans des divagations de dépressifs :lol:

JoelRobison_5shadows.jpg

Joël Robinson

Je l'admets : dans mon dernier livre, Les Cinq Étapes de l'Effondrement, je voyais l'effondrement à travers des lunettes roses. Mais je pense que je devrais être pardonné pour cela ; c'est la nature humaine d'essayer d'être optimiste, peu importe le sujet. En plus, en tant qu'ingénieur, je suis toujours à la recherche de solutions aux problèmes. Et donc j'ai presque inconsciemment conçu un scénario où la civilisation industrielle décline suffisamment vite pour sauver ce qui reste du domaine naturel, ce qui permet au reste de l'humanité de prendre un nouveau départ.

Idéalement, il commencerait avec un effondrement financier mondial déclenché par une perte catastrophique de la confiance dans les outils de la finance mondialisée. Ce qui se transformerait rapidement en effondrement commercial, causé par une perturbation de la chaîne d'approvisionnement globale et des contagions transverses. Comme l'activité économique s'enraye et les recettes fiscales tendent vers zéro, l'effondrement politique efface la plupart des entités politiques de grande échelle de la carte, permettant à de petits groupes de personnes de revenir à diverses formes d'auto gouvernance anarchique et autonome. Les groupes qui ont suffisamment de cohésion sociale, un accès direct aux ressources naturelles, et suffisamment de richesse culturelle ( sous la forme de relations en face-à-face et de traditions orales ) pourraient survivre tandis que les autres périssent rapidement.

Bien sûr , il y a des problèmes, même avec ce scénario. Prenez, par exemple, le problème de l'obscurcissement global. Le phénomène est bien compris : la lumière du soleil réfléchie dans l'espace par les aérosols atmosphériques et les particules produites par la combustion de carburants fossiles réduit la température mondiale moyenne de plus d'un degré Celsius. ( L'arrêt du trafic aérien sur le territoire continental des États-Unis dans la foulée des attentats terroristes du 11 Septembre a permis aux scientifiques du climat de mesurer cet effet. ) Si l'activité industrielle cessait soudainement, les températures moyennes mondiales pourraient être brutalement projeté vers la limite des deux degrés Celsius qui est largement considéré comme vraiment très, très mauvais (N.D.T. malgré la grande messe rituelle à Warszawa pour le climat, on a du mal à concevoir comment on pourrait ne pas dépasser les 2°C). Deuxièmement, même si toute activité industrielle cessait demain, le réchauffement climatique, dont 95% est attribuable à l'activité humaine dans le dernier ( plutôt conservateur et prudent ) rapport du GIEC, se poursuivrait au même rythme pendant la majeure partie du prochain millénaire, mettant finalement le climat de la Terre dans une condition sans précédent au cours de l'existence humaine en tant qu'espèce.

Sur une telle planète, où l'océan équatorial est plus chaud qu'un bain et où les alligators prospèrent dans l'Arctique, notre survie en tant qu'espèce est loin d'être assurée. Pourtant, nous allons regarder les choses avec optimisme. Nous sommes un groupe adaptable. Oui, les mers vont monter et inonder les zones côtières dont plus de la moitié d'entre nous habitent actuellement. Oui, les terres agricoles dans les terres deviendront aride et seront souffler, ou seront emporté par des pluies torrentielles périodiques. Oui, les tropiques, suivie par les latitudes tempérées, deviendront si chaud que tout le monde y vivant succombera d'un coup de chaleur . Mais si ce processus prend quelques siècles, alors quelques-unes des bandes et des tribus survivantes pourraient trouver un moyen de migrer plus au nord et apprendre à y survivre par arrachant une sorte d' existence en harmonie avec ce qui reste de l'écosystème.

Nous pouvons entrevoir à quoi cette survie pourrait ressembler à la lecture de l'histoire. Quand le capitaine James Cook débarqua sur le rivage Ouest de l'Australie, il fut le premier homme blanc à rencontrer des aborigènes australiens, qui avaient jusque-là persisté en isolation parfaite durant quelque chose comme 40 000 ans. ( Ils sont arrivés en Australie à peu près au même moment que les hommes de Cromagnons déplaçaient les Néandertaliens en Europe ). Ils parlaient une myriade de langues et de dialectes différents, n'ayant aucune chance et aucune utilité pour n'importe quelle sorte d'unité. Ils ne portaient pas de vêtements et utilisaient de minuscules huttes de fortune pour s'abriter. Ils avaient peu d'outils au-delà d'un bâton à creuser pour trouver des racines et un cassier pour attraper le poisson. Ils n'avaient pas de hordes ou des stocks, et ne tiennent pas même les fournitures les plus élémentaires d'un jour à l'autre. Ils avaient peu de respect pour les objets matériels de toute sorte, n'étaient pas intéressés par le commerce, et tandis qu'ils acceptaient les vêtements et autres articles qu'ils recevaient en cadeaux, ils les jetaient dès que Cook et son équipage étaient hors de vue.

Ils étaient, Cook le nota dans son journal, entièrement inoffensif. Mais quelques une des actions des hommes de Cook les enragèrent. Ils étaient scandalisés par le spectacle des oiseaux capturés et placés dans des cages, et ils exigèrent leur libération immédiate. Emprisonner quelqu'un, un animal ou une personne, était pour eux un sujet tabou. Ils furent encore plus furieux quand ils ont vu les hommes de Cook attraper non pas une, mais plusieurs tortues. Les tortues sont lentes à se reproduire, et il est facile d'effacer leur population locale par un braconnage aveugle, c'est pourquoi ils ne permettaient aux tortues à prendre un à la fois, et seulement par une personne spécialement désignée qui portait la responsabilité du bien être des tortues.

Cook les croyait primitifs, mais il était ignorant de leur situation. Sachant ce que nous savons, ils semblent qu'ils furent assez avancé. Vivre sur une île immense, mais aride et principalement désertique avec quelques plantes indigènes utiles en agriculture et sans d'animaux domesticables, ils ont compris que leur survie était strictement par la grâce du domaine naturel environnant. Pour eux, les oiseaux et les tortues étaient plus importants qu'ils ne l'étaient, parce que ces animaux pouvaient survivre sans eux, mais ils ne pouvaient pas survivre sans ces animaux.

Parlant d'être primitif, voici un exemple de primitivisme culturel au sens large . À la conférence l'Âge des Limites tôt cette année, à un moment donné de la discussion, elle a tourné à la question de savoir pourquoi le domaine naturel vaut la peine d'être préservé, même au prix de la vie humaine. ( Par exemple, est-il acceptable pour tout le monde braconniers tir dans les parcs nationaux, même si cela signifie que leurs familles meurent de faim ? ) Un gars, qui plutôt incliné auto- important dans une chaise longue en face du podium, a exprimé son opinion à peu près comme suit : « Il convient de sacrifier chaque animal là-bas pour sauver même une seule vie humaine ! » Il m'a coupé le souffle. Cette pensée est si primitive que mon cerveau c'est spontanément arrêté chaque fois que j'ai essayé de formuler une réponse à cela. Après avoir lutté avec lui pour un peu, voici ce que je suis venu avec .

Est-il utile de détruire l' ensemble de la voiture par souci de sauver le volant ? À quoi sert un volant sans voiture ? Eh bien, je suppose, si vous êtes particulièrement stupide ou jeune, vous pouvez l'utiliser pour faire semblant que vous avez encore une voiture, courir avec lui et faire des bruits de " Vroom - vroom "... Regardons cette question du point de vue économique, ce qui est faussé par le fait que les économistes ont tendance à voir le domaine naturel en termes de sa valeur économique. Ceci est similaire à vous en train de regarder votre propre corps en termes de contenu nutritionnel, et si il ferait une bonne nourriture. Même lorsqu'il est vu sous cet angle plutôt bizarre qui traite notre seule et unique planète vivante comme un entrepôt de marchandises pour être pillage, il s'avère que la plupart de notre « richesse » économique est rendue possible par des « services écosystémiques » qui sont fournis gratuitement .

Il s'agit notamment d'eau propre à la consommation, d'air assez propre pour respirer, d'un environnement à température contrôlée qui n'est ni trop froid, ni trop chaud pour la survie humaine à travers une grande partie de la planète, des forêts qui purifient et humidifient l'air et modèrent les températures moyennes de surface, les courants océaniques qui modèrent les extrêmes du climat rendant l'agriculture possible, les océans (anciennement) remplis de poissons, des prédateurs qui empêchent les populations de ravageurs d'exploser et ainsi de suite. Si nous avions été obligés d'offrir ces mêmes services sur une base commerciale, nous serions instantanément en faillite, puis, dans un court délai, éteint. Le gros problème avec nous vivant sur d'autres planètes n'est pas que c'est physiquement impossible – bien que cela puisse l’être - c'est qu'il n'y a aucun moyen pour que nous puissions nous l'offrir. Si nous prenons en compte la richesse naturelle quand on regarde l'activité économique, il s'avère que nous détruisons systématiquement beaucoup plus de richesses que nous en créons : l'économie est surtout un jeu à somme négative. Ensuite, il s'avère que nous ne comprenons pas vraiment comment ces « services écosystémiques » sont maintenues, au-delà de se rendre compte que tout cela est très compliqué et très interconnecté de façon surprenante et inattendue. Ainsi, le brave homme lors de la conférence qui était prêt à sacrifier toutes les autres espèces pour le bien de sa propre espèce ne pourrait jamais être tout à fait sûr que les espèces qu'il était prêt à sacrifier n'incluait pas la sienne.

En outre, il importe de rappeler que nous sommes, en effet, en train de sacrifier notre espèce, et que nous le faisons depuis des siècles, à cause de ce que nous appelons « progrès ». Le susmentionné capitaine Cook navigua autour du Pacifique «découvrant» des îles que les Polynésiens avaient découvert de nombreux siècles précédents, ses marins obsédés sexuels, ivres, avides, propageant les maladies vénériennes, l'alcoolisme et la corruption, et en laissant dans leur sillage ruine partout où ils allaient. Après la peste des marins vint la peste des missionnaires, qui ont fait porté aux Tahitiennes seins nus des "Hubbard de mère" et ont essayé d'interdire la fornication. Les Tahitiens, étant une culture sexuellement avancé, avait quelques dizaines de termes différents pour la fornication, relative à une variété d'actes sexuels. Ainsi, les missionnaires avaient un problème : l'interdiction de tout un acte sexuel n'aurait pas beaucoup d'effets, tandis que l'interdiction qui les énumérait tous se lirait comme le Kama Sutra. Au lieu de cela, les missionnaires ont choisi de promouvoir leur propre marque de sexe : la « position du missionnaire », ce qui est le mieux analysé comme deux positions - haut et en bas. La position du bas peut améliorer l'expérience en prenant une douche froide, en appliquant du rouge à lèvres bleu et ne respire pas. Je doute que cela a pris sur beaucoup à Tahiti.

Les Tahitiens semblent avoir persévéré, mais beaucoup d'autres tribus et de cultures disparurent purement et simplement, ou continuèrent à exister en nombre considérablement diminué, si déprimés par leur situation qu'ils ne sont pas intéressés à faire autre chose que boire de la bière, fumer des cigarettes et regarder la télévision. Et quel groupe fait de son mieux ? C'est celui qui a été la cause du plus de dégâts. Ainsi, la rhétorique de « sauver nos espèces en voie d'extinction » semble plutôt mal placé : nous avons fait tout notre possible pour la conduire à l'extinction de manière aussi efficace que possible pendant quelques siècles maintenant, et nous ne sommes pas près de nous arrêter parce que ce ne serait pas civilisés.

Parce que, vous voyez, c'est ce que nous sommes : nous sommes des personnes éduquées, instruites, civilisées. Les lecteurs de ce blog sont surtout des types économiquement et écologiquement éclairés, leur progressisme reposant sur les trois piliers de souligner combines à la Ponzi financier, évitant dévastation de l'environnement et de manger délicieux , organique, aliments cultivés localement . Nous ne voulons survivre à l'effondrement, qu'à condition que la stratégie de survie inclut des éléments tels que l'égalité des sexes, le multiculturalisme, LGBT – amicalité et la non-violence. Nous ne voulons pas enlever tous nos vêtements et nous promener dans l'outback avec un bâton pour fouiller à la recherche de tubercules comestibles. Nous préférons nous asseoir autour de la table et discuter de la technologie verte, un verre de bière artisanale brassée (localement, bien sûr) à la main, peut-être une digression de temps en temps pour examiner les opinions obscures mais érudites de l'un des Pederasmus d'Ulm sur le flux et reflux glorieux et sans fin l'histoire humaine.

Nous ne voulons pas changer ce que nous sommes afin de vivre en harmonie avec la nature ; nous voulons que la nature vivent en harmonie avec nous pendant que nous restons ce que nous sommes. En attendant, nous continuons de faire la guerre sur les restes désolés des tribus qui avaient vécu en harmonie avec la nature, en leur offrant « l'éducation », le « développement économique » et une chance de jouer un rôle mineur dans nos jeux économiques ruineux, à somme négative. Compte tenu de ces options, leur propension souvent observée à ne rien faire et de rester ivre semble être un choix parfaitement rationnel. Il minimise les dégâts. Mais les dégâts peuvent déjà avoir été fait. Je vais vous présenter deux exemples de cela, mais si vous ne les aimez pas, il y en a beaucoup d' autres.

Pour le premier, vous pouvez faire vos propres recherches. Achetez-vous un billet d'avion pour un paradis tropical de votre choix et présentez vous dans une station balnéaire au bord de l'Océan. Réveillez-vous tôt le matin et aller regarder la plage. Vous verrez beaucoup de gens à la peau foncée avec des brouettes, des seaux, des pelles et des râteaux grattant les débris que les vagues ont déposé au cours de la nuit, pour donner à la plage une apparence propre, sûr et présentable pour les touristes. Maintenant, marcher le long de la plage, au-delà de la grappe de stations balnéaires et des hôtels, où elle n'est pas ratissé continuellement pour être propre. Vous verrez qu'elle est tellement étouffé par des débris qu'elle est rendue presque impraticable. Il y aura des matériaux d'origines naturelles, du bois flottant et des algues, mais la majorité des débris sera composés de plastique. Si vous essayez de trier cette masse, vous verrez qu'une grande partie est composé de polypropylène et de fil de nylon, et de la corde, et des flotteurs de polystyrène de l' industrie de la pêche. Une autre grande catégorie sera composée de récipients à usage unique : des crèmes solaires et des bouteilles de shampoing, des bouteilles de détergent, des bouteilles d'eau, des contenants de restauration rapide et ainsi de suite. Les typhons et ouragans ont un effet intéressant sur l'organisation des débris de plastique, et vous trouverez des tas de bidons d'huile à moteur à côté de tas d'ustensiles en plastique à côté de piles de bouteilles d'eau, comme si quelqu'un s'était donné la peine de les trier. Sur une plage près de Tulum au Mexique, une fois j'ai trouvé toute une collection de sandales en plastique pour bébés, toutes de couleurs, de styles, et de millésimes différents.

Laissé sur la plage, les déchets en plastique se dégrade avec la lumière au fil du temps, devenant décoloré et fragile, et se brisant en morceaux plus petits et plus petits. Le résultat final de ce processus est un déchet en plastique microscopique, qui peut persister dans l'environnement pendant des siècles. Il fait des ravages dans l'écosystème, car une grande variété d'animaux confondent les particules de plastique pour de la nourriture et les avalent. Cela obstruent ensuite leur système digestif, les obligeant à mourir de faim. Cette dévastation va persister pendant de nombreux siècles, mais elle a déjà commencé : l'océan est en train de mourir. Sur de grandes surfaces de celui-ci, les particules de plastique sont plus nombreuses que le plancton, qui constitue la base de la chaîne alimentaire océanique.

Les ravages de la peste des plastiques affectent également les terres. Grattés ensemble par les équipes de nettoyage, les débris de plastique sont habituellement brûlés, car le recyclage serait beaucoup trop cher. Le plastique peut être incinérés de façon relativement sûre et propre, mais cela nécessite des températures extrêmement élevées, et cela ne peut être effectué que dans des installations spécialisées. Les centrales électriques peuvent brûler du plastique comme combustible, mais les déchets plastiques sont source d'énergie diffuse, qui prend beaucoup d'espace, et les coûts de l'énergie et de son transport vers les centrales électriques peuvent les rendre à énergie négative. Et si beaucoup de déchets en plastique sont brûlé à ciel ouvert, à basse température, il libère dans l'atmosphère une grande variété de produits chimiques toxiques, y compris ceux qui affectent le système hormonal des animaux. Les effets incluent des anomalies génitales, la stérilité et l'obésité. L'obésité a atteint des proportions épidémiques dans de nombreuses parties du monde, affectant non seulement les humains, mais d'autres espèces. Ici, donc, est notre avenir : les usines chimiques continuent à multiplier les matières synthétiques, la plupart d'entre elles se retrouvent dans l'environnement et lentement se décomposent, libérant leur charge de toxines. Alors que cela se produit, les gens et les animaux se transforment en limaces obèses, asexuées. D'abord, ils trouvent qu'ils sont incapables de donner naissance à des descendants mâles fertiles. C'est déjà le cas : la numération des spermatozoïdes humains sont en baisse partout dans le monde développé. Ensuite, ils seront incapables de donner naissance à des bébés de sexe masculin normale -un sans anomalies génitales-. Ensuite, ils seront incapables de produire une descendance masculine tout court, comme c'est déjà arrivé à un certain nombre d'espèces marines. Puis elles vont disparaître.

Notez qu'aucune catastrophe ou d'accident est nécessaire pour que ce scénario se déroule, juste plus de business as usual. Chaque fois que vous achetez une bouteille de shampoing ou une bouteille d'eau ou un sandwich qui vient d'être enveloppé dans du plastique ou scellé dans une boîte de vinyle, vous contribuez à ce qu'il se développe un peu plus. Il suffit pour l'industrie pétrochimique (qui fournit la matière première du pétrole et du gaz naturel, principalement ) et les usines de produits chimiques qui les transforment en produits plastiques, de continuer à fonctionner normalement. Nous ne savons pas si les quantités de plastique et les toxines associées, désormais présents dans l'environnement, sont déjà suffisantes pour provoquer notre disparition éventuelle.

Mais nous ne voulons certainement pas renoncer à la chimie de synthèse et revenir à une science des matériaux d'avant 1950, parce que, voyez-vous, ce serait mauvais pour les affaires. Maintenant, vous ne voulez probablement pas vous éteindre, mais si vous avez décidé que vous le serez de toute façon, vous auriez probablement envie de rester confortable et civilisé jusqu'à la toute fin. Et la vie sans produits synthétiques modernes serait inconfortable. Nous voulons ces couches doublées de plastique, pour les jeunes et les vieux !

Cela laisse ceux d'entre nous qui ont l'esprit, sur un niveau, impersonnel, abstrait, de survie ; désireux que l'effondrement mondial de la finance, du commerce et des politiques, se produise bientôt que plus tard. Notre meilleur scénario serait quelque chose comme ceci : une perte massive de confiance et une panique sur les marchés financiers qui saisit la planète au cours d'une seule journée, provoquant l'effondrement de toutes les pyramides de la dette et l'arrêt de la création de crédit. Les commerces s'arrêtent brusquement parce que les cargaisons ne peuvent plus être financées. En quelques semaines, les chaînes d'approvisionnement mondiales se décomposent. En quelques mois, l'activité commerciale est paralysée et les recettes fiscales tendent vers zéro, ce qui rend les gouvernements partout inutiles. En quelques années, les quelques survivants restants deviennent comme le capitaine Cook voyaient les aborigènes Australiens : presque entièrement inoffensif.

L'une des premières victimes de l'effondrement seraient les sociétés d'énergie, qui sont parmi les entreprises les plus intensives en capital. Les suivants dans l'ordre sont les entreprises chimiques qui fabriquent des matières plastiques et d'autres produits chimiques et matériaux organiques synthétiques : que les matières premières de la pétrochimies ne soient plus disponibles, et elles sont contraintes d'arrêter la production . Si nous sommes chanceux, la quantité de plastique qui se trouve déjà dans l'environnement s'avère insuffisante pour nous conduire tous à l'extinction. La population humaine peut diminuer à aussi peu qu'une douzaine de femelles reproductrices ( le nombre qui a survécu à l'une des périodes glaciaires, comme suggéré par l'analyse de l'ADN mitochondrial (N.d.T. : cf la théorie de la catastrophe du Toba), mais dans une dizaine de millénaires, le climat va probablement se stabiliser, l'écologie de la Terre récupérer, et avec elle la volonté de la population humaine. Nous pourrions ne jamais atteindre à nouveau une civilisation technologique complexe, mais au moins nous serons capables de chanter et danser, avoir des enfants et, si nous sommes chanceux, même vieillir en paix.

Jusqu'ici tout va bien , mais notre prochain exemple remet en question l'attrait d'un effondrement rapide et complet. Premier exposition est la centrale nucléaire fondu vers le bas de Fukushima, au Japon. Contrairement à ce que le gouvernement japonais voudrait que tout le monde croit, la situation là-bas n'est soumis à aucune forme de contrôle. Personne ne sait ce qui s'est passé pour le combustible nucléaire des réacteurs fondus. Vont-ils en Chine, façon le syndrome chinois ? Ensuite, il y a la piscine du combustible nucléaire usé, qui est pleine, et qui fuit. Si l'eau dans cette piscine s'évapore, les barres de combustible prennent feu et fondent et / ou explosent et, selon certains experts nucléaires, il serait temps d'évacuer tout l'hémisphère nord. Le site de Fukushima est tellement radioactifs que les travailleurs ne peuvent nulle part s'en approcher trop près de lui pour une longue période de temps, ce qui rend assez illusoire l'idée de penser qu'ils vont être en mesure d'avoir la situation sous contrôle là-bas, maintenant ou jamais. Mais nous pouvons être sûr que finalement le bâtiment déjà gravement endommagé abritant le combustible nucléaire débordera, déversant son chargement et initiant la deuxième phase de la catastrophe. Après cela, il n'y aura pas lieu pour qui que ce soit d'aller à Fukushima, sauf pour mourir de la maladie des rayons.

Vous pourriez penser que Fukushima est un cas particulièrement mauvais, mais des centrales tout comme celle de Fukushima parsèment le paysage dans une grande partie du monde développé. Typiquement, elles sont construits à proximité d'une source d'eau, dont elles se servent comme réfrigérant et pour faire tourner les turbines à vapeur. Beaucoup de celles construites sur les rivières courent le risque que les rivières s'assèchent (N.d.T. : Chooz en 2003, et à Chooz on est plus proche de la Belgique que de la France... ou Saint Laurent des Eaux en 1986, ou...). Beaucoup de celles construites au bord de l'océan risquent l'inondation suite à la hausse du niveau des océans, des ondes de tempête (N.d.T. : cf Le Blayais en 1999) et des tsunamis. En règle générale, ils ont utilisés les piscines de combustible qui sont pleines de déchets nucléaires chaud, parce que personne n'a trouvé un moyen de s'en débarrasser. Toutes doivent être alimentées en énergie pendant de nombreuses décennies, ou elles fondent tout comme Fukushima. Si un nombre suffisant de faire fondre et de faire sauter , alors il est rideaux pour animaux tels que nous-mêmes, parce que la plupart d'entre nous vont mourir du cancer avant d'atteindre la maturité sexuelle , et ceux qui ne seront pas en mesure de produire une descendance saine.

Une fois, j'ai pris l'avion à l'aéroport de Minsk, où j'ai croisé en chemin un important groupe «  d'enfants de Tchernobyl » qui se trouvaient en chemin vers l'Allemagne pour un traitement médical. J'ai pris le temps de les regarder, et cette image est restée avec moi pour toujours. Ce qui m'a choqué, c'était la variété des anomalies de développement qui étaient exposés.

Il semble que laisser la civilisation industrielle globale s'effondrer et l'ensemble des centrales nucléaires fondre (N.D.T. À mon avis, il y a un jeu de mot avec Cook en anglais, mais c'est intraduisible) n'est pas une bonne option, car elle va sceller notre destin. Mais l'alternative est de « poursuivre et faire semblant » et « attendre les nouveaux possibles sur la route » en recourant à une variété de destructions de l'environnement, des moyens de plus en plus désespérés pour garder l'industrie de service : la fracturation hydraulique, les mines des schistes bitumineux, forer dans l'Arctique et ainsi de suite. Et ce n'est pas une bonne option, parce qu'elle scellera notre destin d'une autre manière.

Et il semble qu'il n'y ait pas de fin heureuse à mon histoire des Cinq Étapes de l'Effondrement, les trois premières d'entre elles ( financière, commerciale, politique) sont inévitables, alors que les deux dernières (sociale, culturelle) sont entièrement facultative mais ont, hélas, déjà commencé dans de nombreuses régions du monde. Parce que, voyez-vous, il y a aussi la sixième étape qui j'ai déjà oublié de mentionner – l'effondrement environnemental - à la fin de laquelle on se retrouve sans maison, ayant rendu la terre ( notre planète ) inhabitable.

Cette issue tragique peut-être pas inévitable. Et si elle n'est pas inévitable, c'est à peu près le seul problème important à résoudre. La solution peut être presque arbitrairement coûteux à la fois dans la vie et le trésor. Je suggère humblement que ça vaut tout l'or du monde, plus quelques milliards de vies, parce que si une solution n'est pas trouvée, alors ce trésor et ces vies seront confisqués de toute façon.

Une solution pour éviter la sixième étape doit être trouvée, mais je ne sais pas à quoi cette solution pourrait ressembler. Je trouve qu'il est dangereux de supposer allègrement que l'effondrement prendra tout simplement soin des problèmes pour nous. Certaines personnes peuvent trouver ce sujet tellement déprimant que cela leur donne envie de s'allonger ( dans une position confortable, sur quelque chose de chaud et doux ) et mourir. Mais il peut y en avoir d'autres, en qui ils restent encore une petite volonté de combat, et qui ne veulent pas laisser une planète de survivre à leurs enfants et petits-enfants. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils utilisent des méthodes orthodoxes classiques, qu'ils travaillent et jouent avec les autres, ou soit poli et raisonnable en traitant avec nous autres. Espérons simplement qu'ils ont un plan, et qu'ils arrivent à le mettre en place.

http://cluborlov.blogspot.fr/2013/10/the-s...f-collapse.html

Même à Dmitry Orlov, ingénieur et rationnel, il ne reste que la prière : "Espérons...". Que Dieu tout puissant ait pitié de nous.

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Il s'est cru dans Harry Potter sur la photo ( avec les détracteurs pour ceux qui connaissent ) ? :lol:

Je lirais ça demain, 4 heures d'Asselineau ça m'a explosé les synapses :rolleyes:

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:P

On en discutait avec le Julien, le typhon Haiyan est un mal nécessaire.

Pour ceux que cela intéresse, on peut construire rapidement un petit modèle de l'effet de serre. Ce sera un modèle multicouche d'un atmosphère grise, qui a le même comportement selon les longueurs d'ondes. L'atmosphère sera entièrement transparente dans le visible, et très opaque mais non totalement dans le rayonnement IR. On évite ainsi d'écrire les équations du corps noir avec une émissivité comme béquille. Cela donne une bonne première approche, mais cela devient rapidement insuffisant. Le programme sous R :

H<-7000
sigma<-5.67e-8
Te<-256
phi<-sigma*Te^4
z<-seq(from<-0,to<-80000,by<-2000)
rho<-1*exp(-z/H)
k<-0.55*3.6e-4
Dopt<-rho*H*k
B<-(phi/2)*(5/3*Dopt+1)
Bg<-B[1]+phi/2
T<-(B/sigma)^0.25
Tad<-(Bg/sigma)^0.25
Tdef<-matrix(nrow=42, data=c(0))
Tdef[2:42,]<-T
Tdef[1,]<-Tad
xdef<-matrix(nrow=42, data=c(0))
xdef[1,]<-0
xdef[2:42,]<-z/1000
plot(Tdef,xdef)

Il n'y a quasiment rien comme équation, ce n'est que du paramétrage en réalité. Les équations sont celles-ci. Si la Terre reçoit :

phi = sigma*Te^4 ~ 240 W/m²

sous forme d'énergie solaire entièrement et uniquement absorbée par le sol, alors l'épaisseur optique, notée Dopt :

Dopt = k * rho * H

La densité, notée rho :

rho = 1*exp(-z/H)

Cela permet de modéliser le profil logarithmique de la densité. La température est négligée, mais ce n'est pas une hypothèse lourde de conséquence. L'équilibre de chaque couche s'écrit :

B = (phi/2)*(5/3*Dopt+1)

Avec B, l'émission de chaque couche. On peut alors remonter à la température d'émission :

T = (B/sigma)^0.25

Cela nous donne ceci :

post-3513-1384625277_thumb.png

Il n'y a bien sûr pas de stratosphère, vu qu'on néglige l'absorption de rayonnement solaire. La surface tourne alors à environ 310K soit pratiquement 40°C, alors que l'atmosphère se refroidit à -60°C environ. En plus, à l'interface solide/gaz, la température présente une grosse discontinuité, passant de 20°C au contact pour l'atmo' direct du sol, à 40°C pour le sol. La Terre d'équilibre radiative peut être estimée par cette équation :

T = Te * ( 1 + 0.75 * τ ) ^ 0.25

Avec Te la température de corps noir, soit 255K, et τ l'épaisseur optique de l'atmo', environ 1.9 ; ce qui donne :

T = 255 * ( 1 + 0.75 * 1.9 ) ^ 0.25

T = 318K

Avec nos 310K de tout à l'heure, on est plutôt bon. La température de surface de la Terre sans convection est un chiffre connue, et cela navigue en effet autour de 40°C (315K) à peu près. La discontinuité à l'interface peut se comprendre avec un modèle simplifié :

ghg.jpg

Lambda ici c'est l'émissivité, je vais l'écrire e :P e ~ 0.78 pour l'atmo, e ~ 1 pour la surface

Le sol émet :

G = sigma * Ts ^ 4

L'atmo émet :

2A = e * sigma * Ta^4

Pour l'équilibre de la planète :

S = (1 - e) * G + e * A

Pour l'équilibre de l'atmo :

2A = e * G

Pour l'équilibre de la surface :

S + e * A = G

Donc :

S = (1 - e) * G + (G -S)

On en sort Ts = 289K environ, soit 15°C. Jusque là tout va mieux que dans le modèle précédent, puisqu'on a la température exacte de la surface sans devoir bourriner avec les équations de rayonnement. Sauf que, l'atmo' ne flotte pas au dessus d'une couche de vide interstellaire interposée entre elle et le sol (me rappelle une histoire avec un gars qui croyait que les montagnes volaient tient :lol2: ). On peut donc supposer que l'atmo est très très proche de la surface, et ajouter une deuxième d'atmo' couche très très mince pour boucher le trou. Comme cette couche est très mince, son émissivité e1 est très très petite, et donc elle ne modifie pas l'équilibre radiatif. On peut alors réécrire l'équilibre de cette couche, sans modifier le bilan précédent :

2 * e1 * sigma * T1 ^ 4 = e1 * sigma * Ts ^ 4 + e1 * sigma * Ta ^ 4

J'ai la flemme de refaire le calcul, mais on doit trouver un truc autour de 260K de mémoire. Bref, une discontinuité de l'ordre de 20K à nouveau. En fait cette discontinuité émerge de la discontinuité dans l'émissivité. L'émissivité n'est pas une grandeur thermodynamique, qui pourrait donc s'homogénéiser en présence d'un gradient. Par contre, l'émissivité génère une discontinuité de 20K environ à la surface.

D'où de sérieuses complications...

C'est là qu'Haiyan arrive. La seule réponse possible est la turbulence près de la surface pour homogénéiser, puis la convection pour transporter l'énergie dans la haute troposphère. C'est exactement ce que fait un typhon, avec une efficacité à faire pâlir nos bons vieux diesels "verts". Près de la surface, les vents génèrent une turbulence qui transfèrent l'énergie de l'Océan à l'atmosphère. Ce transfert est fonction du ration Ck / Cd d'un coefficient adimensionnel de transfert thermique Ck et d'un coefficient adimensionnel de turbulence Cd. On suppose que Ck / Cd ne doit pas être très loin de 1 dans les cyclones, mais ce n'est pas le point le plus important. Les cyclones gagnent ainsi de l'entropie, qui est ensuite exportée par de puissants mouvements convectifs vers la haute atmosphère. Ici, l'entropie est dispersé par le rayonnement des cirrus. C'est un cycle de Carnot au final, entre une source chaude à 26°C, 30°C à tout péter ; et une source froide à -60°C environ. De plus, il y aussi des gradients horizontaux de températures qui émergent. Ici, c'est un bilan sur la verticale. Pour autant, le bilan sur l'horizontale n'est pas non plus équilibré. Les cyclones tropicaux participent aussi à la redistribution de la chaleur sur un plan horizontale. Ils advectent du thêta vers le Nord et vers l'altitude.

Les cyclones tropicaux sont très efficace. Avec une température de source chaude de 26°C, ils arrivent à voir un rendement de 30% à 35% environ. Les bons vieux diesels font aussi bien, mais avec une température chaude de l'ordre de 800°C, et une source d'énergie (sous forme de carburant) qui doit être extrêmement concentrée. On pourrait toujours envisager de "brancher" une centrale électrique sur les eaux tropicales pour essayer de fabriquer de l'électricité (en plus, cela pomperait l'énergie excédentaire dû au RC), mais pour l'instant on ne sait pas avoir un rendement de 30% ce faisant (d'ailleurs bien pour cela qu'on ne le fait pas). En attendant donc, on n'a pas trouver mieux qu'un bon vieux amas de Cb pour brasser de l'énergie. Si cela ne fait jamais plaisir de se prendre un TGV dans la tronche, c'est toujours mieux que de vivre dans un climat sans homogénéisation des gradients.

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L'année 2013 est lancé pour exploser le record d'émission de CO2 :

post-3513-1385155429_thumb.jpg

Il est estimé que les émissions cette année seront de 9.9 gigatonnes de carbone environ (soit 36 gigatonnes de CO2). En toute logique, la concentration de CO2 augmente, mais surtout à un rythme record :

http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/global.html

tp1f.png

La concentration est parti pour croître d'environ 2.5 ppm / an, soit l'une des plus fortes hausses :

rbyc.jpg

En plus, de la théorie de l'emmerdement maximal. Le pic pétrolier a coulé nos économies, du coup on s'est rabattu sur le charbon et plus marginalement sur le gaz :

nogt.jpg

L'ingéniosité n'a déciment pas de limite.

De plus, le forçage radiatif est déjà suffisant pour atteindre les 2°C malheureusement il faut croire. Le CH4 continue lui aussi de s'accumuler à un rythme très soutenu, comparable à celui du RCP8.5 là aussi :

tgoj.png

Le forçage de tout les gaz à effet est maintenant de 2.9 W/m². Cela est équivalent à une hausse de 75% de la concentration en CO2 (la hausse du CO2 seul est de 43%). Une partie est masquée par les aérosols, mais vu qu'on va arrêter, de gré ou de force, d'émettre des aérosols, ils retomberont, démasquant le RC. Avec une sensibilité entre 2.5 et 3°C au doublement de CO2, cela fait entre 1.9 et 2.2°C...

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Merci Paix pour pour ta reponse.

Pourrais tu me donner le lien vers lequel tu traces cette projection hemisphérique ? Le lien que j'ai dans mes favoris est issu de la NOAA mais ne me permet pas de tracer ces cartes ?!

Par ailleurs je ne comprends pas ce que tu veux dire par "Il n'y a pas de lien direct entre un événement stratosphérique et le résultat en troposphère" : selon moi un evenenemt à la stratosphère - prenons l'exemple d'un SSW - entrainera un rechauffement de la strato et un ralentissement du VPs voire son eclatement voir un splitting even avec des vent ...les consequences tu les connais avec l'orientation de flux méridien.... Le lien n'est pas "direct" mais la strato impact sensiblement la tropo non ?

Oui ;) Il est également notable qu'en général les anomalies issues d'un displacement se propage plus rapidement que celle issu d'un splitting.

Ah oui le lien aussi ^^" faut me le dire si j'oublies de répondre, j'ai Alzheimer qui me guette parfois :lol:

http://www.esrl.noaa.gov/psd/cgi-bin/data/...es/printpage.pl

[...]

Je vous a' expliqué comment qu'on trace des jolies cartes avec le NCEP NCAR. À la demande d'un autre gugus, je vais vous expliquer comment calculer des anomalies avec :P

post-3513-1385247274_thumb.png

Ici, les anomalies pour le mois en cours, du 1er Novembre au 21 Novembre 2013. La question bête qui se pose, combien cela fait au global ?

La manip' est un (tout) petit peu plus compliquée, mais cela reste gérable. Ici, il va falloir descendre à la cale et mettre les mains dans le cambouis. Qui m'aime me suive :lol: Je vous le fait avec la température de surface, récupérable ici :

http://www.esrl.noaa.gov/psd/data/gridded/...is.surface.html

Vous cherchez Air Temperature, daily, sig995 (ce doit être le troisième), vous cliquez "see list", sur la page suivante "see list" encore, et c'est gagné. Je ne donne pas le lien direct car je pressens bien qu'il soit généré à chaque demande (autrement dit, si je met un lien direct il sera cassé demain, ce ne serait pas très pratique :lol: ) et car cela vous permet d'avoir accès à d'autres jeux de données. Si vous voulez encore plus de données : http://www.esrl.noaa.gov/psd/data/gridded/...reanalysis.html (en cliquant sur "Surface" vous retrouvez le lien précédent). Une petite explication sur le sig995 quand même. C'est en fait un niveau sigma, c'est-à-dire que c'est l'altitude où la pression est de 99.5% celle de la surface. Illustration :

post-3513-1385247846_thumb.png

Un niveau sigma de 0.995 est pas loin d'être la surface au sens large. Bref, ceci dit donc, on a récupéré un fichier NC de la température quotidienne à 0.995 sigma (pour 2013 dans le cas présent, mais si vous voulez continuer à vous amuser avec les mois de Janvier 63 ou 85 je ne vous retient pas :D ). Maintenant faut se mettre au travail. Avec R (doit y avoir moyen de le faire avec d'autres logiciels aussi, R c'est juste que bibi a l'habitude de ce logiciel), en installant au préalable le package ncdf ( http://cran.r-project.org/web/packages/ncdf/index.html ). Le code pour lire et calculer :

local({pkg <- select.list(sort(.packages(all.available = TRUE)),graphics=TRUE)
+ if(nchar(pkg)) library(pkg, character.only=TRUE)})
T_Surf2013<-open.ncdf(con="My/path/air.sig995.2013.nc")
Cachalot<-matrix(c(0),nrow=73,ncol=1)
Tjour<-matrix(c(0),nrow=21,ncol=1)
StartNov = 304
for(TeaTime in 1:21)
{
    for(Lat in 1:73)
    {
        Cachalot[Lat,1]<-mean(get.var.ncdf(T_Surf2013,start=matrix(c(1,Lat,StartNov+TeaTime)),count=matrix(c(144,1,1))))
    }
    Tjour[TeaTime,1]<-weighted.mean(Cachalot,t(poids))
}

En français cela dit un peu près ceci. On demande déjà à R de charger le package ncdf. Ensuite, on ouvre le fichier avec open.ncdf (remarque bête encore et toujours :lol2: le "My/path/", il vaut mieux le remplacer par le chemin sur votre ordinateur si vous voulez que cela marche. Si vous êtes sur Windows, et que votre petit nom c'est Captain Obvious, cela devrait ressembler à : C:/Users/Captain Obvious/Downloads/air.sig995.2013 ). Après cela on définit une matrice Cachalot pour sortir les données de T_surf2013, on définit une matrice Tjour pour conserver la valeur des températures au jour le jour, on définit quand commence le mois de Novembre, et enfin on arrive à la boucle itérative. L'itération permet de calculer jour après jour (le TeaTime) et latitude par latitude (le Lat) la moyenne de température. On moyenne chaque latitude avec une pondération (contrairement à l'impression colonialiste de la projection de Mercator, les tropiques sont plus étendues que les latitudes moyennes...). La liste des pondérations que j'ai utilisée :

0.0014951839
0.0119572014
0.0238916417
0.0357806028
0.0476014535
0.0593316921
0.0709489895
0.0824312315
0.0937565609
0.1049034194
0.1158505883
0.1265772289
0.1370629227
0.1472877093
0.1572321255
0.1668772413
0.1762046969
0.1851967368
0.1938362441
0.2021067732
0.2099925805
0.2174786551
0.2245507466
0.231195393
0.2373999459
0.2431525945
0.2484423883
0.2532592578
0.257594034
0.2614384653
0.2647852337
0.2676279683
0.2699612578
0.2717806607
0.2730827137
0.2738649383
0.2741258453
0.2738649383
0.2730827137
0.2717806607
0.2699612578
0.2676279683
0.2647852337
0.2614384653
0.257594034
0.2532592578
0.2484423883
0.2431525945
0.2373999459
0.231195393
0.2245507466
0.2174786551
0.2099925805
0.2021067732
0.1938362441
0.1851967368
0.1762046969
0.1668772413
0.1572321255
0.1472877093
0.1370629227
0.1265772289
0.1158505883
0.1049034194
0.0937565609
0.0824312315
0.0709489895
0.0593316921
0.0476014535
0.0357806028
0.0238916417
0.0119572014
0.0014951839

Pouvez compter, il y en a bien 73 ^^ Bref, une fois tout cette tambouille faite, on arrive à une matrice Tjour :

          [,1]
[1,] 287.0575
[2,] 287.0718
[3,] 286.9815
[4,] 286.8264
[5,] 286.7781
[6,] 286.8520
[7,] 286.8842
[8,] 286.8304
[9,] 286.8520
[10,] 286.8609
[11,] 286.7979
[12,] 286.8101
[13,] 286.7908
[14,] 286.7422
[15,] 286.7118
[16,] 286.6797
[17,] 286.6549
[18,] 286.7566
[19,] 286.6620
[20,] 286.5249
[21,] 286.4283

qui représente la température (en Kelvin) de chaque jour de Novembre. Une moyenne sommaire de Tjour vous dira que Novembre est à 286.788 K soit 13.64°C... Outch :blink: Le précédent record est (provisoirement il faut croire) celui de... 2012 (quand on le dit que le climat se refroidit) à 13.6°C

post-3513-1385249592_thumb.png

Dans le doute, j'ai recalculé Octobre, et cela me doute bien 14.4°C :

post-3513-1385249662_thumb.png

Je doutais un peu de la méthode vu les résultats pour Novembre, mais elle tient la route apparemment. Il faut donc croire que c'est Novembre qui a un sérieux problème. Bref, y a du Soleil et des nanas.

Modifié par paix

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Tant qu'on est parti à intégrer les données du NCEP NCAR, allons y joyeusement pour l'ULWR. ULWR pour Upward Longwave Radiation, en français le flux IR émis par la surface. Au nord du 70°N, c'est toujours la boucherie malgré la pseudo reconstitution de la banquise. Dans la vie réelle il faut suivre le pognon si on veut comprendre ce qui se passe. Et en physique, il faut suivre l'énergie (notons que l'argent n'est qu'une paraphrase de l'énergie). Du 1er Septembre au 31 Octobre, les anomalies de rayonnement sont juste monstrueuses, pour ne pas changer :

post-3513-1385300605_thumb.jpg

C'est toujours moins pire qu'en 2012, mais avec des pointes à 15 W/m² réparti sur 17.3 millions de km² :s Vous imaginez une lampe tout les m² qui brille sans s'arrêter, et cela sur 17.3 millions de km², et vous avez une bonne idée de ce que vit l'Arctique. Si on veut s'amuser à calculer un peu, 15 W/m² sur 17.3 millions de km², cela fait 2.6*10^14 Watts. En un jour, cela fait 2.24*10^19 Joules. Cela ne fait jamais que 4 bombes d'Hiroshima par seconde... (4 bombes d'Hiroshima par seconde quand même alors qu'on nous bassine avec l'extension plus forte qu'en 2012... ) En moyenne sur les 61 jours concernés :

post-3513-1385301819_thumb.jpg

On cherche un peu en quoi cette saison de fonte est fondamentalement moins pire que celle de l'année passé. Entre l'Arctique qui continue de dégueuler de l'énergie à la pelle (faut pas s'étonner que la circulation atmosphérique disjoncte) et le volume qui reste dans le canal d'une décroissance exponentielle (même pas linéaire, exponentielle, un truc qui accélère de plus en plus vite) :

piomas-trnd9.png

Point de vue énergie il n'y aucune amélioration, et c'est le seul point qui importe en physique.

Modifié par paix

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Pour continuer aussi sur ce récent sujet :

http://www.skepticalscience.com/global-war...ce-as-fast.html

Où l'on apprend que l'HadCRUT4 sera biaisé froid à cause d'une mauvaise couverture spatiale. Et certains de jouer correctement leur rôle de naïf, oh mais l'HadCRUT4 est biaisé, oh mais alors. Et d'autres de se jeter sur l'affaire pour remettre en cause le réchauffement, éventuellement suggérer qu'on va vers un nouvel âge glaciaire.

Cela rappelle curieusement les événements qui ont suivis le passage de l'HadCRUT3 à l'HadCRUT4 :

http://www.skepticalscience.com/first-look-at-hadcrut4.html

Cela déborde tellement de bons sentiments toute cette histoire...

Le point surtout, est qu'à force on se demande comment les gens peuvent encore se laisser "surprendre". Que l'HadCRUT3 ou 4 ou je ne sais combien est un biais de couverture, ce n'est pas nouveau. Le dire, ce n'est pas non plus découvrir l'eau chaude, mais bon. Bon pour les négateurs, cela peut encore se comprendre, c'est une occasion supplémentaire pour dire que de toute façon les données de températures sont triqués, qu'en fait la Terre se refroidit, et que si on continue comme cela on va terminer avec du mammouth à Ouagadougou l'année prochaine.

post-3513-1385340316_thumb.jpg

La Reanalysis du NCEP NCAR, qui a sans aucun doute aucun biais de couverture, ne montre aucune pause de réchauffement, et le GISS qui est le moins biaisé des trois séries thermométrique, tartine pas mal aussi. Le GISS a toujours un faible biais de couverture, en Antarctique, mais il est difficile de le combler étant donné le manque de stations. Il devient nécessaire de recourir à des méthodes "hybrides" comme celle de la réanalyse du NCEP NCAR ou la méthode employée dans le papier.

Si on s'amuse à calculer les corrélations, l'HadCRUT4 est corrélé à 0.81 au NCEP NCAR, et le GISS à 0.86. D'ailleurs, si on s'amuse à restreindre le NCEP NCAR à la superficie de la Terre prise entre 75°N et 65°S, un peu près la couverture de l'HadCRUT4, la corrélation entre les deux passe à 0.89... Qui a dit que l'HadCRUT4 n'avait pas un biais de couverture ?

post-3513-1385341240_thumb.jpg

La tendance n'est pas encore à la cave comme pour l'HadCRUT4, mais il y a un très net progrès.

Et en plus, déjà que personne ne parle de la Reanalysis du NCEP NCAR, mais alors pour les données des ballons sondes,...

http://www.metoffice.gov.uk/hadobs/hadat/index.html

Alors là par contre il y a un sérieux biais de couverture :lol2: mais sur son domaine, l'HadAT2 laisse quand même planer de sérieux doutes sur le fait que l'UAH ne serait pas un tantinet frais par ci par là.

Bref, on préfère se créait un faux problème de pause du RC, et tout le monde suit bien gentiment. En plus les négateurs se jettent dessus, parce qu'entre les ajustements à répétition sur le mode "oups, on a des biais", et la pause qui ressort de partout, il y a matière à jeter le bébé avec l'eau du bain. On a encore comme la vague impression qu'il y a inconsciemment la volonté d'ajuster la méthode, ajustement justifié de manière tout à fait rationnel a posteriori, pour que cela paraisse le plus rose possible. Tout pour que cela ne paraisse pas trop désastreux, tous ensemble...

hzhm.jpg

P.S. : http://www.skepticalscience.com/Carbon-Emi...ectory_IPS.html

La version plus propre de ce que les émissions de CO2 vont encore pulvériser le plafond :lol:

Modifié par paix

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Ouaip :1eye:

En soi c'est intéressant que des chercheurs s'y intéressent, ça permet d'affiner les choses. Mais c'est les réactions disproportionnées de certains qui prennent le chou, et qui essaient d'appliquer ça à la composante lente en plus...

C'est aussi souvent ceux là qui ne parlent jamais du Giss et de la réa' ( faut pas chercher pourquoi ).

Modifié par passiion

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Oui, le NCEP NCAR peut avoir un biais chaud par endroit, et je pense que sa tendance au réchauffement est peut être un peu exagéré. Cependant, les discussions sur la tendance au réchauffement se limite souvent à l'hadCRUT4 et à l'UAH, parfois le GISS de la NASA et le GHCN de la NOAA quand on y pense, la reanalysis du NCEP NCAR jamais. Quand on compare les papiers fondateurs, il n'y a pas photos. Je ne pourrais pas le faire avec la reanalysis du NCEP NCAR car elle n'est pas cité pour ses températures de surfaces (si tant est qu'elle n'est jamais été cité pour cela...) mais pour l'ensemble de ses champs (du ULWR au Z500 en passant par la T10 :lol: ) :

GHCN

An operational near‐real‐time global temperature index (1999) : cité 40 fois

Improvements to NOAA's historical merged land-ocean surface temperature analysis (1880-2006) : cité 927 fois

A global merged land-air-sea surface temperature reconstruction based on historical observations (1880-1997) : cité 227 fois

HadCRUT2 et 3 et 4 :

Surface air temperature and its variations over the last 150 years (1999) : cité 1777 fois

Quantifying uncertainties in global and regional temperature change using an ensemble of observational estimates: The HadCRUT4 data set : cité 88 fois

Uncertainty estimates in regional and global observed temperature changes: A new data set from 1850 : cité 1351 fois

Hemispheric and large-scale land surface air temperature variations: an extensive revision and an update to 2010. : cité 87 fois

Reassessing biases and other uncertainties in sea surface temperature observations measured in situ since 1850: 2. Biases and homogenization : cité 51 fois

GISS :

A closer look at United States and global surface temperature change : cité 448 fois

Global surface temperature change : cité 449 fois

GISS analysis of surface temperature change (1999) : cité 662 fois

C'est un peu en vrac, si quelqu'un veut s'amuser à faire une comparaison plus rigoureuse, mais l'idée est bien là. Depuis 1999 (j'ai indiqué la date du premier papier à chaque fois), l'HadCRUT pulvérise les scores. Il y a 3354 citations pour l'HadCRUT, 1559 pour le GISS et 1194 pour le GHCN... Comme le GISS est ancien (contrairement aux affirmations de certains, la climato n'est pas une science jeune...), on peut toujours rajouter :

GISS

Global trends of measured surface air temperature (1987) : cité 956 fois

Pour autant, malgré que le GISS gagne 12 ans d'ancienneté, il reste à 2515 citations, loin, très loin, des 3354 de l'HadCRUT. Je ne prétend pas faire une comparaison strictement rigoureuse, mais quand même, les différences sont juste énorme. Pour ceux qui ont l'habitude de la littérature, ce ne sera pas une surprise. L'HadCRUT est le plus cité, le GISS peine derrière, et le GHCN sert de faire valoir.

Par tout les saints de l'enfer, pourquoi, pourquoi ? une telle propension à choisir la base de données qui est connue pour être biaisé froid ? Je ne dis pas non plus qu'il faut forcément choisir la base qui donne le résultat le plus, mais il y a des limites. Surtout que des 3, ce doit être le GISS qui est la série la moins foireuse, et il y a des arguments pour cela.

De mon point de vue, donc, c'est la foi mystique sans cesse renouvelée dans l'HadCRUT qui est révélatrice. Le papier en question démontre rigoureusement un biais de l'HadCRUT4. Sans vouloir retirer du mérite au papier donc, sur le fond, dire que l'HadCRUT4 a un biais froid, c'est un peu près comme dire que l'eau chaude, ça brûle.

Quand l'HadCRUT4 est sorti en 2012 :

http://www.skepticalscience.com/first-look-at-hadcrut4.html

Le passage de la version 3 à 4 améliorait en effet la couverture :

hadcrut4-maps.gif

Pour autant, rien qu'en voyant cette image, il ne faut pas non plus espérer un miracle. Il manque encore pas mal de données pour les pôles. D'ailleurs, meilleure preuve qu'on puisse avoir, le gars qui a fait cette animation pour comparer la couverture géographique de l'HadCRUT3 et l'HadCRUT4 est le même qui a écrit le papier qui nous concerne ici... Bref, les miracles c'est à Lourdes. Rien qu'en voyant cette animation, on se doute bien que l'HadCRUT4 restera dans la tendance des précédents HadCRUT, c'est-à-dire être frais.

Donc, il est certain que nous savons que l'HadCRUT tire sur le froid, et il est certain que l'hadCRUT est cité encore et toujours.

La conclusion la plus logique (si on exclut le complot international, la fraternité du foutage de gueule, et ce genre de choses :lol: ) reste donc qu'inconsciemment, on se réfugie dans les données qui nous traumatisent le moins. Cela correspond tout à fait à un choix justifié à posteriori, une rationalisation. Il n'y aucune raison pour expliquer qu'une série avec un biais connu soit choisi préférentiellement à d'autres séries qui pourraient balancer ce biais. Les recherches en neurosciences ont montré que nous avions tendance à choisir, puis à justifier ce choix a posteriori (rationalisation). Cela rejoint le concept de dissonance cognitive en partie.

Je n'ai pas la motivation de faire de la psycho' ce soir, poursuivons donc.

Il y aura bien sûr un impact négatif sur la crédibilité scientifique. C'est aussi la porte ouverte à toutes les fenêtres, avec les négateurs qui vont pouvoir ressortir les poncifs du genre : "de toute façon, les données sont truquées" ou encore "en fait, la Terre se refroidit et on va vers un nouveau petit âge glaciaire".

Cependant, nous pouvons penser que c'est encore là un mécanisme de défense, de refus de la réalité. Le véritable enjeu, ce que nous avons démontré, est un déni rampant. Nous sommes tous dans les déni, et les scientifiques avec. À ce niveau, ce n'est donc plus une question scientifique, ou de crédibilité des scientifiques, ou de négateurs. La question devient épistémologique et sociologique. Les scientifiques se mentent inconsciemment à eux même d'une certaine façon en se construisant une image du climat qui s'arrête en 2100, en considérant les variations rapides du réchauffement, en faisant excessivement confiance aux modèles, en faisant excessivement confiance à des séries aux biais connus,... Nous refusons de croire ce que nous savons. Nous imaginons sans cesse un réel évanescent, nous sommes sans cesse repris par surprise par la réalité. Comme disait Clément Rosset, la réalité est notre destin.

La plus flagrante illustration, la nouvelle qui est tombé en même temps, ce sont les émissions de CO2. Loin de baisser, elles augmentent toujours plus, toujours plus vite. Cela montre à quel point personne ne fait rien. Nous allons à la catastrophe, les yeux grands ouverts.

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Salut,

.......................

La plus flagrante illustration, la nouvelle qui est tombé en même temps, ce sont les émissions de CO2. Loin de baisser, elles augmentent toujours plus, toujours plus vite. Cela montre à quel point personne ne fait rien. Nous allons à la catastrophe, les yeux grands ouverts.

Lorsqu'on examine avec un tant soi peu d'attention l'histoire de l'Humanité (nous quoi :rolleyes: ), cela t'étonne ? :crying:

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