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Bon je m'y connais pas trop en PDO, etc.

Mais en consultant les anomalies SST sur l'Atlantique Nord, la situation dans le Pacifique Sud m'a interpellé. Des eaux plus froides en Indonésie couplé à des eaux bien plus chaudes au large des cote Peruvienne. Tout est la pour dire qu'El Nino est bien présent bien qu'encore assez faiblard.

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Ou en sont les prévisions de l'intensité du phénomène?

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J'ai quelques contacts avec le Pérou, et ils me disent que l'hiver est arrivé bien tard et qu'on pourrait encore avoir 25º en juillet. Normal, 18º.

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À propos de la MJO aussi, on utilise souvent ce diagramme :

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Parfois cependant, la courbe tombe dans le rond central. Il y a des tas de raisons à cela. Cependant, l'une d'elle, et sans doute la plus importante, est que cela ne reste qu'un indicateur. Ce n'est pas THE indicateur ultime qui déchire tout de sa maman en short. Une des raisons est que cet indicateur est basé sur un schéma de MJO à nombre d'onde 1. Il arrive parfois cependant que ce soit une onde 2, avec deux zones de convections actives le long de l'équateur. Cela s'était produit récemment encore.

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Nous voyons de plus en plus de preuves d'un changement prochain dans l'état de base de l'océan Pacifique qui favoriserait le développement d'un épisode El Niño modéré à fort ce printemps / été. Pour commencer, voici un instantané de la température de surface océanique globale (SST) en anomalies il y a 30 jours:

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Notez l'aspect relativement faible pour les anomalies de SST dans le Pacifique équatorial, avec des anomalies chaudes dans la moitié ouest du bassin et des anomalies chaudes et froides mélangées dans la moitié orientale du bassin. Les signaux mixtes chauds / froids dans le Pacifique équatorial sont le résultat de l'instabilité des ondes d'est dans l'océan, qui sont associées à de courtes distances entre les phases «chaudes» et «froides». Maintenant, nous allons comparer ça à la carte des anomalies de SST de cette semaine:

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Nous avons observé un fort refroidissement dans la moitié orientale du bassin du Pacifique , donnant une carte spatiale qui ressemble fortement à "La Niña" - à l'opposé d'El Niño . Alors pourquoi je pousse l'idée que El Niño pourrait être de sortie, si la carte ressemble à La Niña ?

Il en revient à la dynamique des océans . Il existe d'autres types d'ondes qui sont profondes dans l'océan Pacifique . Une telle onde est appelée "Oceanic Kelvin Wave" . Les ondes de Kelvin ne se déplacent que d'Ouest en Est à des vitesses très lentes ( 2-3 m / s) . Ces ondes ont été évoquées comme les animatrices du phénomène El Niño . Il y'a deux phases d'une onde de Kelvin océanique, la phase « upwelling » et la phase « downwelling " . La phase de remontée d'eau d'une onde de Kelvin océanique pousse l'eau froide de la sous-surface vers la surface , entraînant un refroidissement à la surface . La phase de plongée des eaux d'une telle onde océanique est à l'opposé , où les eaux plus chaudes à la surface du bassin de l'Ouest du Pacifique sont obligées de s'enfoncer , ce qui entraîne un approfondissement de la thermocline et le réchauffement net dans les profondeurs . Pour tenter d'illustrer cela, imaginez quelqu'un qui tient une couverture. Il soulève rapidement la couverture (étape 2 ), puis la pousse vers le bas (étape 3 ) :

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Vous aurez une vague dans la couverture, qui se déplace de la région source (vous) vers la direction opposée. C'est la même chose qui se passe pendant les événements d'onde de Kelvin océanique, où la tendance générale de l'onde se propage d'ouest en est. Comme ces vagues océaniques ne se déplacent que de l'ouest à l'est, vous pouvez vous attendre que quand une phase est situé sur une région (c.-à-aujourd'hui une phase "upwelling" est dans le Pacifique Est), l'opposition de phase sera bientôt à suivre (c'est à dire, la phase de "downwelling" sera dans le Pacifique dans 1-2 mois). Il peut être approprié pour illustrer de comparer l'évolution de l'événement au superbe El Niño en 1997 et de faire la lumière sur les similitudes de la tendance à cette époque par rapport à maintenant.

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Trois images sont présentées ci-dessus. La plus à gauche est le départ des vents d'ouest en est ( les " anomalies de vents zonaux ") dans la basse troposphère , en moyenne sur l'équateur . Celui du milieu est essentiellement un indice pour surveiller les fluctuations de la thermocline dans l'océan Pacifique , il peut être considéré comme un moyen brut d'isoler la profondeur du gradient SST . La figure de droite c'est les anomalies de SST . En Février et Mars 1997 , nous avons observé de forts vents d'ouest sur ​​la surface de l'ouest du Pacifique ( connu sous le nom " rafales de vent d'ouest " ) . Les fortes rafales de vent d'ouest dans la basse atmosphère peuvent déclencher une onde de Kelvin océanique . Nous avons observé un certain nombre de vagues de Kelvin , les deux ayant un upwelling et un downwelling. A chaque événement océanique d'onde de Kelvin, la piscine chauffée est maintenue par " ballottement " jusqu'à ce que le dernier événement d'onde de Kelvin , qui reconstruit l'état de la thermocline de base, donna le Super El Niño né début mai 1997, et durable jusqu'à Avril 1998. C'était le plus fort phénomène El Niño jamais enregistré.

Jetons un œil à ce qui se passe dans les profondeurs au cours d'une de ces ondes de Kelvin océaniques . Voici un exemple de 2003 . Au cours de l'apparition d'une onde de Kelvin océanique , vous verrez un fort réchauffement de la sous- surface dans le Pacifique occidental , et un fort refroidissement près de la surface dans le Pacifique oriental . Avec le temps , le réchauffement pousse vers l'est sous la surface , et va éventuellement éroder les anomalies froides à la surface du Pacifique Est.

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Certaines vagues océaniques de Kelvin ne sont pas assez fortes pour reconstruire l'état de base de l'océan Pacifique, et ne pourront donner lieu qu'à des ajustements mineurs. Une façon de voir est d'utiliser la profondeur à 20 ° C de l'isotherme et les parcelles d'anomalie de Février 2014 ci-dessous. La ligne noire représente le centre de la phase "downwelling" (ou réchauffement en phase sub-surface); la ligne noire en pointillés représente le centre de la phase "upwelling" (ou de refroidissement lors de la phase de surface).

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Il y'a eu une série de trois ondes de Kelvin fortes au cours des 7 derniers mois. Chaque onde de Kelvin a pousser un peu d'eau de la Warm Pool-Ouest du Pacifique vers le Pacifique Est, mais la phase de remontée ultérieure a donné lieu à des refroidissements. Cette semaine, une très forte phase de «upwelling» d'une onde de Kelvin pousse à travers le Pacifique Est, forçant les eaux froides des profondeurs vers la surface, et donc le refroidissement des eaux de surface du Pacifique Est. Ce qui se passe, alors que l'eau chaude de surface est poussé vers le bas dans les profondeurs, c'est que ça entraîne le réchauffement massif en dessous de la surface. Voici l'évolution de la structure de SST en sous-surface à partir de Janvier et se terminant cette semaine:

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Notez qu'il y'a eu un fort refroidissement dans le Pacifique Est , associé à la phase marquée "d' upwelling " de l' onde de Kelvin et un fort réchauffement de la sous- surface dans le centre-ouest du Pacifique associée à la phase de " downwelling " . Cette forte vague océanique Kelvin est la raison pour laquelle les SST d'anomalie instantané de la carte d'aujourd'hui ont l'apparence d' une forte Niña , mais est simplement le résultat de processus se produisant dans l'océan Pacifique à des échelles de temps sous-saisonniers .

L' onde de Kelvin courante dans l'océan Pacifique a atteint la même force que celle qui a précédé l'événement de Super El Niño de 1997 . C'est un exploit très rare, mais elle a encore un certain nombre de choses à se faire avant que nous puissions dire que nous nous dirigeons vers un El Niño . Nous avons besoin de voir la poursuite de forts vents d'ouest près de l'équateur sur le Pacifique central pour maintenir l'élan vers l'avant .

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Qu'est ce qui a causé le développement de la forte onde de Kelvin océanique ? Une forte rafale de vent d'ouest ( WWB1 ) a été observée durant une période récente sur l'équatorial ouest du Pacifique :

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Note : la convection liée à la MJO est passé à travers le Pacifique occidental de la fin de Décembre à début Janvier. Par conséquent, WWB1 a été probablement entraînée par d'autres phénomènes dans l'atmosphère que la MJO.

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En regardant plus dans les détails, il y avait une paire de tourbillons forts (ou "systèmes de basse pression") en miroir sur l'équateur. Un tourbillon s'installe sur les Philippines, et a causé d'importantes inondations. Le tourbillon au sud de l'équateur s'est mis en place sur le nord de l'Australie, et a également produit beaucoup de précipitations et d'orages .

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L'écoulement dans l'hémisphère Nord autour d'un système de basse pression (ou gyre) est anti-horaire, il produit un flux d'ouest à basse altitude au sud du tourbillon. Vice versa, l' écoulement autour d'un système de basse pression dans l'hémisphère sud est dans le sens horaire. Ainsi, au nord de la dépression, il a également accéléré le flux d'ouest. La combinaison de ces tourbillons net sur ​​la zone équatoriale du Pacifique Ouest a aidé l'onde de kelvin à se produire à la fin de Janvier, et ces tourbillons ont persisté pendant près de 1-2 semaines.

Notez que les Prévisions indiquent une autre amplification sur l'ouest de l'Equateur. En regardant l'anomalie normalisée de Z 1000mb, la météo prévoit * deux * séries de cyclones jumeaux en miroir sur l'équateur, avec un des tourbillons de l'hémisphère sud formant un cyclone tropical à proximité de la ligne de changement de date!

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La paire de tourbillons jumeaux sera probablement en mesure d'amplifier le flux d'ouest modérément, et va probablement maintenir l'élan vers l'avant de l'onde océanique de Kelvin, cela fourni plus de preuves pour un éventuel changement de l'état de base dans le Pacifique.

Donc, dans sa forme actuelle, l'océan va s'orienté vers une autre grande poussée de la Warm Pool Ouest du Pacifique vers le Pacifique Est. Nous avons besoin d'avoir des vents d'ouest qui se développent à travers le Pacifique central pour changer complètement l'état de base ce printemps. Cette pièce du puzzle est difficile à prédire à ces échelles de temps, mais il y'a des indications pour que cela puisse se produire au moins dans le milieu de gamme. Tant le CFSv2 et les prévisions européennes de modèle saisonniers sont extrêmement agressifs avec ce passage à El Niño donne une idée, comme indiqué ci-dessous:

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A noter que l'ENSO a un impact moins direct dans nos contrées Européennes que chez les Américains.

http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...l?entrynum=2635

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Yep merci gars ;) Même si Jeff Masters précise que la MJO n'a pas d'implication directe, on voit cependant bien qu'elle n'est pas non plus totalement étrangère. La MJO tend à être amplifié en Nina, et l'activité pluvio convective vers 120°E est particulièrement renforcé. Si le diagramme du velocity potential présente bien une activité particulièrement forte en Janvier indépendante de la MJO :

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Il n'en reste pas moins globalement cohérent avec des diagrammes X ou Y de Nina. La théorie de l'ENSO se base aussi sur ce fait, qui est justement que le renforcement de la MJO en Nina tend in fine à favoriser El Nino, et ici c'est sans doute en partie le cas. On traine une Nina modéré depuis 2010 et la Pacifique a peut être finalement épuisé sa capacité à être en Nina. Cependant, l'événement qu'on traine depuis 2010 n'a rien de bien spectaculaire non plus. La persistance d'une forte Nina avait été bien plus marqué en 54 et 73. Il reste à voir ce qu'il adviendra vraiment.

Modifié par paix

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Les chances d'un El nino sont significative maintenant. Le CPC a émis en début de mois un avis de surveillance :

http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/anal...y/ensodisc.html

Les prévi's donnent une chance sur deux de développement. Au vue des récentes évolutions, la probabilité doit même être encore plus forte maintenant, possiblement 60% ou même 70%.

L'Océan Pacifique en profondeur s'est particulièrement réchauffé, et les anomalies sont spectaculaires il faut bien dire, encore plus forte qu'en mars 1997 :

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L'iso 20° continue à s'enfoncer, ce qui indique la propagation d'une onde océanique de Kelvin toujours en cours :

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L'indice de la Southern Oscillation s'est pris un gadin :

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Et la nébulosité du Pacifique Central a bien augmenté également, indiquant une hausse de l'activité convective :

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Les anomalies de vents zonal sont également très importantes pour l'époque de l'année :

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Et certains "pontes" commencent à parler du plus grand El Nino de notre temps :P :

http://mashable.com/2014/03/19/intense-el-nino-maybe/

Un prévi du NHC, Eric Blake, établit une comparaison avec 97-98 :P Cependant, comme dit l'article et comme on peut le voir sur les données, le projet TAO qui permet de surveiller l'ENSO est aux 3/4 en rade suite aux coupes budgétaires. Ce n'est déjà pas facile de prévoir un El Nino, mais là cela va finir par être du doigt mouillé :lol2:

Un autre point à prendre en compte est la capacité de l'atmosphère de continuer à générer des anomalies de vents zonal, pour faire "éclore" ce potentiel. La MJO ne risque pas d'aider sur le coup :

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Comme le disait déjà Jeff Masters d'ailleurs, la MJO ne serait pas un fidèle allié de cet transition vers un El Nino. De plus GFS n'est pas d'un fol optimisme pour le maintien de ces conditions sur ces récentes prévisions. La question est donc de savoir si l'atmosphère sera capable pendant encore 2 ou 3 mois de maintenir des anomalies aussi fortes de vent zonal et de pression (visible à travers la SOI, les OLRs, ...) sera déterminant pour le développement d'un El Nino. Vu le potentiel océanique avec cette succession d'ondes de Kelvin, si l'atmosphère continue de forcer jusqu'à l'Été cela va péter :P Sinon gros échec, on terminera avec un truc anémique, voire rien du tout.

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De toute façon, l'océan ne continuera pas indéfiniment à accumuler la chaleur comme cela. Il faudra bien que ça sorte un jour ^^

Modifié par passiion

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En effet, la réserve d'eau chaude en profondeur est spectaculaire. Sur les derniers jours, les anomalies approchent les +6°C à 100 mètres de profondeur :

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La comparaison entre mars 97 et mars 2014 est clairement à l'avantage de cette année :

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En terme de valeur de l'anomalie, il n'y a que mars 1998 à faire aussi bien, dans le froid cette fois-ci :

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Je n'ai pas le courage ce soir de vous recalculer toutes les valeurs de contenus en énergie de l'océan :blush: mais entre le réchauffement climatique et les événement La Nina à répétition, le Pacifique Ouest a en effet cumulé :

cjm5.jpg

Comme le rappela bien funestement Haiyan :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=472595

Il y a donc un certain potentiel, et même un potentiel certain.

Sur ces entre-faits, arrive de puissantes anomalies du vent zonal. Elles sont elles aussi remarquables. Cependant, à la différence de l'Océan (il est peu probable que l'anomalie de T s'évanouisse du jour au lendemain), les anomalies atmosphériques sont moins persistantes. La MJO n'aide à l'évidence pas beaucoup. Si elle n'a pas été totalement étrangère aux fortes anomalies de vent zonal cet Hiver, ici elle n'aide vraiment plus en rien. Et les prévisions du chi850 ne sont pas forcément très encourageant :

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La convergence en prend un coup dans le Pacifique équatorial. Et si GFS reste à seulement quelques jours, CFS voit la faiblesse des vents zonaux persistait au moins jusqu'en Mai, après la bonne performance de Février / Mars :

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Si les vents zonaux arrivent à s'établir avec force ce Printemps durant on va à l'évidence vers un événement majeur, bien plus puissant que tout ceux de la décennie 2000. Sinon le risque que l'événement puisse foirer est réel. Ce n'est pas impossible que cela termine aussi en El Nino modoki -si tant est que cela existe- si la sauce a du mal à prendre.

La PDO d'ailleurs est plutôt négative ces dernières années. À voir si cela pourrait gêner aussi l'établissement de l'El Nino.

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Je serais quand même tenté de relativiser l'importance de l'ENSO modoki. Il explique une variance très faible du Pacifique. Sur les deux études que je connaisse identifiant le modoki, la variance expliqué est seulement de 1/4 à 1/5 de la variance expliqué par l'ENSO. Autant dire pas grand'chose. L'El Nino 2010, qui était sans doute le plus "modoki" des récents El Nino, présente bien une anomalie légèrement excentré vers le Pacifique Central :

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mais on ne peut pas dire qu'il y ai vraiment une différence flagrante. De même sur les anomalies de la cellule de Walker, la répartition de la convection profonde en 2010 :

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Par rapport à 1998 :

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On note bien un léger décentrage mais ce n'est pas très marqué.

"A noter que le Modoki est plutôt favorable à de la douceur sur l'Europe de l'Ouest :"

Cela ne veut rien dire. Avant de faire une affirmation, il faut comprendre d'où sortent ces cartes. C'est une régression dans la deuxième EOF des anomalies de températures de peau. En plus sans indication du caractère significatif du machin. Pour que ta carte marche faudrait un pur El Nino modoki et que le mec ne se soit pas planté. Or de toute évidence on n'a jamais été jusqu'à un pur Modoki, donc la carte ne veut rien dire. Et en plus, comme on n'a jamais été jusque là, c'est encore plus probable que la carte soit fausse. Elle est purement théorique, rien ne prouve qu'elle soit exacte. Déjà qu'en faisant des régressions pour El Nino on ne trouve un peu près rien pour chez nous, alors comment veut tu que sur un EOF secondaire on trouve quelque chose de plus valable ?

De plus faire des EOFs tout azimut cela ne mène pas forcément quelque part. Cela peut être utile pour sortir des schémas dominants, mais les EOFs ont aussi leurs limites. De plus, ce n'est pas en fragmentant le plus possible qu'on arrivera quelque part. Dans les papiers d'El Nino modoki on retrouve cette démonstration qu'une zone convective anormale au niveau du Pacifique Central tend à forcer du PNA-. Ce qui en soit n'est absolument pas nouveau. Suffit d'étudier la MJO, on se rend vite compte que la MJO 3 ou 4 tend à forcer du PNA+ et la MJO 5 ou 6 du PNA-, expliquant environ 30% de la variabilité du PNA. Donc certes oui si le centre de gravité de la convection est déplacé vers le Pacifique Central cela tend à forcer du PNA-. Mais on peut alors se demander l'intérêt de l'El Nino modoki. Suffit de suivre le trajet de la convection tropicale.

De plus, les EOFs tendent à être biaisé vers les nombres d'ondes, et quand on regarde de plus près, l'El Nino modoki fait plus onde 2 sur le schéma général de l'ENSO, que véritablement mode de variabilité. Ou dit autrement, l'El Nino modoki est plutôt un indicateur de la répartition des anomalies dans un El Nino qu'un véritable phénomène en soit. Il n'existe aucun El Nino modoki pur avec une anomalie négative du côté de l'Amérique du Sud et une anomalie positive dans le Pacifique Central.

Des modes de variabilités issus des deuxièmes ou troisième EOFs il en existe un paquet, mais on peut se demander l'utilité réelle que cela a. Sans doute qu'il existe d'autre mode de variabilité, mais ce n'est pas en décomposant à l'infini qu'on s'en sortira.

Sinon, certains commencent à s'exciter sur le web :P

http://theweathercentre.blogspot.fr/2014/0...erializing.html

http://blog.timesunion.com/weather/possibl...ld-winter/2953/

Cependant, les anomalies de vent zonal, pour importantes qu'elles soient, restent plus faible qu'en 1997 :

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10h.gif

En plus la MJO ne fait rien pour aider :

19n6.gif

Elle avait l'air bien parti pour cycler, mais si cela fait plouf plouf avant d'arriver au continent maritime, au revoir les anomalies de vent zonal forcé par la MJO... Tant que nous restons aussi tôt dans l'année et avec un manque de certitudes sur la capacité de l'atmosphère à maintenir des anomalies de circulation, ce n'est pas gagné.

Modifié par paix

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En réponse à une remarque aussi, on peut noter que si l'El Nino se développe, les températures risquent de pulvériser le plafond. À partir du modèle simulant les données de températures de l'UAH, nous avons légérement modifié la source des données du forçage volcanique, en reprenant les données de la NASA : http://data.giss.nasa.gov/modelforce/strataer/ Ces données vont jusqu'à fin 2012, et nous pouvons supposons qu'aucune éruption volcanique majeure n'a eu lieu, ni n'aura lieu d'ici 2015. La modification ne fait pratiquement aucun différence, la série utilisé précédemment provenait du NCDC mais elle n'était aps à jour. La corrélation entre les deux jeux de données est supérieur à 0.99 et le facteur d'échelle de 1.001. Aucune modification de la régression n'était donc justifiée pour tenir donc de cette modification. Pour le SSN, ce sont les prévisions de la NASA ( http://solarscience.msfc.nasa.gov/images/ssn_predict.txt ). De mon humble avis, il sous estime un peu le cycle 24, mais au moins on évitera de passer pour un réchauffiste. Et pour l'ENSO, j'ai pris trois scénario, un non événement façon 2004-2005 (cela va être difficile de faire plus froid), un événement modéré façon 2009-2010, et un événement modéré façon 1972-1973. À chaque fois, les données de la MEI sont simplement rabouter telle qu'elles aux dernières données, sauf pour le mois de Mars où une moyenne est calculé entre la valeur de Février 2014 et la valeur de la série ajoutée (donc du mois de Avril, soit 1972, soit 2009, soit 2004). Histoire d'éviter que cela ne fasse trop coller...

Un événement similaire à 2004-2005 :

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Un événement similaire à 2009-2010 :

cikd.jpg

Un événement similaire à 1972-1973 :

zu7l.jpg

Comme déjà dit, la méthode a ces limites car la régression tend à dévier un peu depuis que le modèle a été figé en 2011. Il y a sans doute un léger effet de sur paramétrisation. De plus, la tendance sous jacente au réchauffement n'est pas linéaire mais quadratique. Or le forçage anthropique n'augmente pas forcément si vite que cela à cause entre autre des aérosols ( http://www.nature.com/nclimate/journal/vao...limate2136.html ). Il serait préférable de refaire la modélisation plus rigoureusement (avant que cela ne devienne vraiment dégeu en tout cas XD )

Pour autant, en tout état de cause, le modèle se comporte quand même plutôt bien depuis 2011. Or le message est qu'un événement Nino même faible risque de nous envoyer vers les sommets. Et un événement modéré nous envoie à des niveaux impressionnants. Un tel résultat ne doit pas surprendre, quand on sait que 2013 est une année dominé par un Pacifique froid, et que l'année est sans doute dans l'une des 5 plus chaudes ( 3e pour le NCEP NCAR, 4e pour le NCDC, 5e pour Cowtan et Way, 5e pour l'UAH, 7e pour l'HadCRUT4 et 8e pour le GISS) et qu'il a suffit d'un El Nino somme toute faite assez peu vigoureux pour envoyer 2010 vers les sommets.

Si l'El Nino en gestation finit par éclore, le risque est donc grand que 2015 soit une année record, que l'événement soit faible ou modéré. Pour 2014, le risque d'un record est très faible par contre, même si l'événement est modéré.

Modifié par paix

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Un événement El Nino devient de plus en plus probable. Le BOM of Australia a remonté la probabilité à plus de 70%, alors que le Pacifique tangente déjà les seuils de l'événement déclaré.

El Niño likely to develop in winter

Issued on Tuesday 8 April 2014 | Product Code IDCKGEWWOO

It is now likely (estimated at a greater than 70% chance) that an El Niño will develop during the southern hemisphere winter. Although the El Niño–Southern Oscillation (ENSO) is currently neutral, surface and sub-surface ocean temperatures have warmed considerably in recent weeks, consistent with a state of rapid transition. International climate models surveyed by the Bureau indicate continued warming of the central Pacific Ocean in coming months. Most models predict sea surface temperatures will reach El Niño thresholds during the coming winter season.

http://www.bom.gov.au/climate/enso/

Les commentaires dans la blogosphère continuent :

http://www.wunderground.com/blog/JeffMaste...l?entrynum=2658

http://www.weatherwest.com/archives/1312

Le point reste surtout que malgré l'accumulation d'eaux très chaudes dans le Pacifique, il faudra plus que cela. L'atmosphère doit maintenir des anomalies positives du vent zonal pour forcer le développement d'El Nino. Or nous sommes encore au Printemps, dans la période où l'ENSO est si peu prédictible. La MJO devrait continuer à évoluer vers une phase 5 voire 6 :

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Si elle arrive à aller jusqu'en phase 6 ou 7 comme cela semble possible pour mi Avril, elle va enfin pouvoir appuyer le développement de l'El Nino après s'être refusé à lui si longtemps. Fin Mars, une onde de Rossby équatorial qui a forcé la cyclogénèse de Peipah et Ita, à permis de maintenir les anomalies du vent zonal, mais depuis la configuration favorable de l'atmosphère flageole.

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En avril 2014 la NOAA, NASA... avait prévu un El Nino très fort pour la fin de l'année suite à l'évolution de l'onde de Kelvin qui était si forte en avril qu'une remonté de la température de l'eau avec une anomalie de 6°C à 30-40 mètres de profondeur extraordinairement intense qui dépassait bien ceux observés au cours de la montée en puissance de l'enregistrement en 1997-1998 lors du phénomène El Nino. Donc la prévision était proche d'un El Nino comme celui de 1997-98. Mais cette année l'El Nino semble parti pour être bien moins important que prévu. Car en avril ils voyaient un El Nino 3.1 avec une anomalie 1,75°K vers novembre alors que 2 mois après c'est déjà passé à une prévision de 0,75°K. Belle chute pour la prévision d'un El Nino important.

Williams

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Faut pas pousser non plus. La NOAA n'a jamais prévu un événement fort pour El Nino. Il était sur que la blogosphère s'est bien emballé, mais quiconque pousse un peu l'investigation pouvait se douter que ce n'était pas gagné. Les anomalies de circulation atmosphérique peinent à se mettre en place depuis le Printemps, et en conséquence le discours reste le même. On va sans doute vers un événement modéré, type 2009-2010 ou 2004-2005. Il est vrai cependant que les développements récents tendrait à donner plus de crédit à l'option d'un événement faible, mais rien n'est acté encore. Et la probabilité que cela foire complétement est quand même faible. Le Pacifique Ouest reste très chaud et la convection a du mal à faiblir sur le continent maritime pour l'instant. L'atmosphère semble pourtant arriver à progresser, péniblement, très péniblement peut être même, mais à progresser vers un début de couplage avec l'Océan.

Modifié par paix

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Faut pas pousser non plus. La NOAA n'a jamais prévu un événement fort pour El Nino. Il était sur que la blogosphère s'est bien emballé, mais quiconque pousse un peu l'investigation pouvait se douter que ce n'était pas gagné. Les anomalies de circulation atmosphérique peinent à se mettre en place depuis le Printemps, et en conséquence le discours reste le même. On va sans doute vers un événement modéré, type 2009-2010 ou 2004-2005. Il est vrai cependant que les développements récents tendrait à donner plus de crédit à l'option d'un événement faible, mais rien n'est acté encore. Et la probabilité que cela foire complétement est quand même faible. Le Pacifique Ouest reste très chaud et la convection a du mal à faiblir sur le continent maritime pour l'instant. L'atmosphère semble pourtant arriver à progresser, péniblement, très péniblement peut être même, mais à progresser vers un début de couplage avec l'Océan.

Pourtant si Paix, en avril 2014 elle avait bien prévu un El Nino important pour la fin de l'année et voir même vers cet été comme le montre leur prévision d'avril ci-dessous :

post-2200-0-74823000-1396892134_thumb.pn

http://forums.infoclimat.fr/index.php?app=...attach_id=14073

Par contre en disant ceci je ne dis pas qu'on ne va pas avoir d'El Nino car d'après moi il est certain qu'il va en avoir un mais pas tel comme elle l'avait prévu.

Williams

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Ce sont les prévis du CFS, ce sont purement des données modèles. Pour moi ce qui fait foi c'est la discussion expertisé du CPC :

http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/anal...4/ensodisc.html

http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/anal...4/ensodisc.html

Ou du BOM :

www.bom.gov.au/climate/enso/archive/ensowrap_20140506.pdf

http://www.bom.gov.au/climate/enso/archive...ap_20140506.pdf

Pour le reste je suis tout à fait en accord avec vous :thumbsup:

Modifié par paix

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Bien donc après l'El Nino de 2014 bien faiblard, le Pacifique semble vouloir renforcer l'événement El Nino en cours. Mais à nouveau, cela ne sert à rien de s'emballer pour la bonne et simple raison qu'à nouveau le couplage avec l'atmosphère a du mal à se faire. Cependant, on a quand même une chance d'avoir un renforcement de l'épisode en cours. Une nouvelle onde de Kelvin se met en place, avec des anomalies sous la surface qui deviennent conséquentes :

post-3513-1425292086_thumb.png

C'est une coupe sur la profondeur le long de l’Équateur, à gauche c’est l'Ouest, la Papouasie, la Guinée, etc... et à droite c'est l'Est, l'Amérique latine. Y a une solide anomalie qui pointe à +5°C en cours de migration vers l'Est du bassin.

En surface, le renforcement d'El Nino devient notable également, avec des anomalies de températures autour de +1.5°C à +2°C pour le centre du bassin, et des alizées quasiment nuls :

post-3513-1425292300_thumb.png

De plus, les modèles sont généralement optimistes pour un El Nino modéré, à l'image du CPC par exemple :

post-3513-1425292403_thumb.png

Cependant, la SOI a bien du mal à baisser :

post-3513-1425292500_thumb.png

Et les anomalies OLR (outgoing longwave radiation) ne sont pas spécialement consistante avec un événement El Nino. On devrait observer des anomalies négatives indiquant un déplacement de la convection sur le centre du bassin, mais pour l'instant ce n'est pas ça qui est ça non plus :

post-3513-1425292632_thumb.png

Enfin on notera que classiquement le printemps boréal est en général l'époque de l'année où la prévisibilité de l'ENSO est la plus faible.

Pour la température globale, la petite simulation des températures de l'UAH montre que les satellites pourraient enfin battre le record de 1998 :

ebvCjh.jpg

Mais ce n'est pas gagné quand même :lol2: Bien sûr comme à chaque fois il y a l'erreur qui va avec, l'ENSO n'est pas modélisé, ce sont des valeurs standards qui sont prises, cela suppose qu'il n'y aura pas d'éruptions volcaniques, etc.... plus l'erreur propre du modèle. Mais bon en gros on est sur une valeur possible pour 2015 de 0.4°C +/- 0.1°C pour la moyenne annuelle rapport à 1981-2010.

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D'ailleurs, en 2014, il était prévisible que l'UAH ne batte pas le record, mais malgré tout les autres séries de T ont eu le record. Si là même les satellites arrivent à atteindre le record, vu leur biais froid, pour les autres séries ont va finir plusieurs dixièmes au dessus du record :lol2: J'ai déjà du le dire mais faudrait que je refasse le même modèle pour les températures du GISS quand même, en calant un peu mieux le modèle.

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La NOAA a finalement décidé d'annoncer un événement El Nino, mais comme ils le disent eux même cela ne change rien au final :whistling:

http://www.climate.gov/news-features/blogs...-ni%C3%B1o-here

C'est juste qu'à force de titiller la limite depuis l'Hiver 2013-2014, ils pensent que le Pacifique a suffisamment al tronche d'un El Nino, même si cela reste très précaire tout ceci. Il n'y a toujours pas de couplage Océan-Atmosphère bien patent, et tant que cela ne sera pas le cas, et bien on en restera au même point... En 2014 aussi, au Printemps, cela commençait à ressembler fort à un El Nino, mais pas de couplage donc échec. Cette fois-ci encore, on va attendre que les anomalies du vent zonal dépassent le 180° Ouest avant de se monter le bourrichon pour rien. Le fait est que la véritable question qui se pose n'est pas tant de savoir pourquoi tout le monde s'est excité pour rien en 2014 ( http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=482623 ), ce ne sera pas la première fois. Le fait est que l'ENSO est peut être déjà en train de réagir au réchauffement climatique, et entre l'événement foiré de 2005, l'événement un peu foiré de 2009-2010, l'événement foiré de 2014, l'événement un peu foiré de 2015-2016 ? cela commence à faire quand même. Sans compte que dans le même temps les anomalies du vent zonal ont été fortement négatives (en clair, les alizés ont pris de la dope quoi...), forçant un état PDO- marqué avec un enfouissement de la chaleur et du CO2 dans l'Océan profond, limitant quelque peu la casse sur le front du changement climatique. Bref, tout ses éléments ont de quoi amener à se poser des questions l'évolution du Pacifique avec le réchauffement climatique. Sans compter que par là dessus la déforestation déstabilise les grands pôles convectifs de la planète, et en premier celle de l'Amazonie dont les effets sont sans doute déjà en train de transparaitre à l'échelle globale. Et là dessus, on peut rajouter le réchauffement plus rapide de l'Hémisphère Nord, et la variabilité de l'Atlantique. Bref, on prend tout, on secoue bien comme il faut, et cela nous donne un joyeux bazar.

Si on prend le paramètre "velocity potential" (je sais, cela fais déjà peur :lol2: ), qui est une indication de la convergence / divergence et qui marche bien dans les tropiques, à 850 hPa environ (0.8458 sigma pour les fanas de la précision) cela ressemble à ceci,

pour les 20 dernières années :

post-3513-1425839822_thumb.png

et pour les 20 années de 1961 à 1980 :

post-3513-1425839841_thumb.png

Le vent circule des basses valeurs vers les hautes valeurs, de cette façon :

post-3513-1425839911_thumb.png

En basses couches (ce n'est pas le cas de cette carte prise en exemple :whistling: ) le vent converge aux niveaux des 3 grands pôles convectifs de ce monde, le continent maritime, l'Amazonie, et l'Afrique équatoriale. Et il diverge sur la marge Est des continents (subsidence des alizées).

Sur les cartes, on voit donc que le pôle convectif africain a faibli, le pôle convectif de l’Amazonie a faibli de manière moins net mais ce n'est pas la grande forme quand même, et que globalement on a pris un bon millier de kms à l'Ouest toute. Forcément, dans ces conditions, l'ENSO doit être un peu perdu. Si on regarde le vent à 850 hPa,

entre 1995 et 2014 :

post-3513-1425842016_thumb.png

et entre 1961 et 1980 :

kqeF4M.png

Il y a plein de points à remarquer là dessus. Déjà, pour éliminer les points connexes, il y a un maximum de vent au niveau de la Bolivie / Paraguay. C'est le jet de basses couches de la Cordillères des Andes. Le pôle convectif amazonien pompe l'humidité, qui est ensuite remise en circulation vers le Sud, les Andes interdisant tout franchissement. C'est une des raisons pour lesquelles le sud du Brésil est arrosé aussi copieusement alors que l'Atacama, de l'autre côté des Andes, est sec de chez sec. Ce jet s'affaiblit, et cela est sans doute une conséquence de la déforestation. Tout ceci à mettre en lien avec les sécheresses qui n'arrêtent pas s'acharner contre le Brésil, etc... bref pour l'Amazonie ce n'est pas la grande forme mais bon cela n'a rien de surprenant. De même, les alizées qui rentrent au niveau de la côte Atlantique tendent à décélérer ces dernières années, et à pénétrer moins profondément le continent. Ce qui n'est sans doute pas étranger non plus à la déforestation. Bref le pôle convectif de l'Amazonie tient toujours, mais les indices ne sont pas super rose, et la pression conjuguée de la déforestation et du changement climatique pourrait amener la vénérable au delà d'un point de non retour (j'avais tenté de retrouver un article à ce sujet que j'avais lu dans Sciences et Avenir au sujet de la déforestation mais sans succès :s Mère avait un peu crisé d'ailleurs, j'avais retourné tout les magazines dans la salle à manger pour essayer de le retrouver :whistling: )

Pour le Pacifique, les alizées ont par contre tendance à se faire la malle vers l'Ouest. Le maximum des alizées a faibli (il n'y a plus la grosse tâche rouge en travers du Pacifique sur la carte 1995 - 2014 ... ), mais il s'est clairement carapaté vers l'Ouest. D'où le foin sur le renforcement des alizées, le Pacifique qui enfoui, enfoui encore, enfoui toujours, la PDO-, sur le refroidissement climatique, etc... Cependant, le fait est qu'à l'évidence les alizées du Pacifique n'ont pas pris des vacances prolongés en Papouasie tout seul. Il semblerait bien que la convection équatoriale est pris dans son ensemble un décalage d'un bon millier de kilomètres plein Ouest.

L'autre point à soulever est le réchauffement différentiel du Pacifique Est et du Pacifique Ouest. Le Pacifique Est tend à se réchauffer un peu plus vite que le Pacifique Ouest, et ceci est d’autant plus vrai en profondeur où la thermocline tend à être un peu plus de niveau. Ceci est une évolution prévue et attendue avec le réchauffement climatique, et c'est un fait observé :

s2Kpg7.png

DOlgFe.png

Même si ce n'est pas super flagrant, le Pacifique Est (ici le Pacifique de 130°O à 80°O plus précisément) prend environ 0.5°C sur la période et le Pacifique Ouest prend 0.4°C. Avec le réchauffement climatique, on devrait s'attendre à ce que le Pacifique Est se réchauffe plus, et que la thermocline soit de niveau. De même, la circulation de Walker devrait faiblir. Ce qui amènerait un état parfois qualifié d' "El Nino permanent". En toute logique, l'ENSO devrait moins osciller ( un El Nino ou une La Nina par dessus un El Nino persistant, conceptuellement, cela devient compliqué :lol2: ). Mais bon, de la théorie à la pratique il y a un monde... On notera aussi la forte chaleur en 2014, quelque soit le coin du Pacifique. Le couplage avec l'atmosphère a manqué de concrétisation, mais avoir le Pacifique qui se réchauffe de partout en même temps, cela n'aide pas non plus :lol: Certain ont poussé l'idée d'un El Nino modoki, forcé par le réchauffement climatique et le nivellement de la thermocline. Il est sûr qu’intuitivement on conçoit bien que l'oscillation océanique est liée à un gradient, et faire osciller une thermocline plate comme une planche à pain, conceptuellement cela devient compliquée là aussi :lol2: D'où l'idée que l'ENSO serait donc en train d'évoluer vers un ENSO modoki, plus local et moins couplé. Et il est vrai que quand on voit 2004 - 2005 ou l'El Nino en cours, il y a matière à disserter. Pour autant ce n'est pas super convaincant, car cela n'explique par pourquoi la circulation de Walker a délocalisé ses activités, pourquoi le renforcement des alizées du Pacifique, etc... Certes, le signal modoki tend à se renforcer depuis quelques années, mais extraire ce signal ne peut pas suffire étant donnée que la circulation de Walker est visiblement en train d'évoluer ; et que la circulation de Hadley s'élargit pour sa part. Pour dire quelque chose sur l'ENSO modoki, il faudrait déjà arriver à le replacer dans ce contexte plus large je pense. La NOAA elle a plus une ligne de défense du type : les El Ninos faible tendent à avoir un maximum de réchauffement dans le Pacifique central. Mais là aussi cela n'explique pas grand'chose au final. La puissance du signal El Nino modoki augmente clairement ces dernières années. Donc peut être que oui, mais si cela est, pourquoi malgré tout cette évolution du signal, et comment le replacer dans ce contexte de l'évolution de la cellule de Walker et de la cellule de Hadley ? D'autant qu'au point où en est la déforestation, ce ne serait pas étonnant qu'elle commence à avoir un impact global via la cellule de Walker. Si la forêt amazonienne va bien vers un gros crash, le maintien du pôle convectif amazonien est tout sauf possible ; et même si on parle moins de l'Afrique là bas aussi l'avenir n'est pas des plus rose. Bref, 2015 sera à nouveau une année très chaude, portée par la forte anomalie du Pacifique. Mais pour le reste je ne saurais trop quoi dire.

Enfin, le petit détail marrant qui tue tout. Si 2015 suit un schéma El Nino plus classique, ce qui semble plus probable qu'en 2014, on aura donc un réchauffement du Pacifique à travers 2015, un pic à l'Hiver boréal et une redescente en 2016. Ce qui amène donc la possibilité que 2015 soit l'année la plus chaude qui soit, battant 2014, mais aussi que 2016 soit encore plus chaude et envoie péter 2015 et 2014 :w00t: Peut-être qu'on arrêtera de nous les briser avec 1998 après cela (enfin, il doit y avoir plus de chances d'avoir 3 années records d'affilées... )

Modifié par paix

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Pour revenir un peu quand même à l'épisode actuel, et justifiait mon optimisme tout relatif :whistling: La grosse différence avec 2014, c'est que cette fois-ci la MJO a l'air décidé à cycler. L'année dernière, on était dans el même bourbier, mais la MJO n'a absolument pas aidé. Ici, on est parti pour avoir une grosse amplitude la phase 6 - 7 - 8 ce qui serait un élément favorable :

post-3513-1425904028_thumb.png

Classiquement, la MJO tend à voir son amplitude augmenter durant la phase La Nina, et tend à voir son amplitude diminuer en phase El Nino. Le renforcement de la MJO en phase La Nina est d'ailleurs impliqué dans l'oscillation de l'ENSO justement (cela fait beaucoup d'oscillations :lol2: ). Les anomalies de convections de la MJO tendent en effet à détruire la phase froide de l'ENSO et sont favorables à la mise en place d'El Nino. En 2014, la MJO avait cruellement fait défaut à l'évidence, et cette différence entre 2015 et 2014 pourrait suffire à faire basculer le Pacifique dans un vrai état El Nino. La dernière fois que la MJO avait cyclé fortement en Jan-Mars c'était en 2012 en sortie de la Nina justement, et cela avait amorcé un début d'El Nino qui avait échoué à l'époque. Et la dernière fois que la MJO avait cyclé aussi fort en Jan-Mars c'était en 1997 justement :

post-3513-1425904801_thumb.png

Alors qu'un an plus tard la MJO était décédée :P

post-3513-1425904528_thumb.png

Je ne dis pas qu'on aura un super El Nino façon 97-98 du coup... En 2014 on avait des anomalies de l'Océan que tout le monde comparait à 1997, et pourtant échec :whistling: mais c'est là malgré tout un élément favorable qui pourrait bien faire la différence. En tout état de cause, malgré la barrière de prévision du Printemps, je pense que d'ici 2 mois on sera malgré tout fixé.

Modifié par paix

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Pour préciser un peu, rapidement, car j'ai peut être amené une confusion, je en sais pas ? Le ralentissement de la circulation de Walker observé est bien du au réchauffement climatique :

ftp://soest.hawaii.edu/coastal/Coastal%20...inds%202006.pdf

Et d'ailleurs c'était plus net dans les années 80 - 90 justement :

post-3513-1426002352_thumb.png

Récemment la circulation de Walker s'est un peu renforcé mais surtout le maximum s'est barré vers l'Ouest. La question, c'est de savoir comment réconcilier l'ENSO modoki, le renforcement récent de la cellule de Walker ( http://www.nature.com/nature/journal/v501/...ature12534.html ), sa tendance à l'affaiblissement à long terme, etc... L'autre point c'est que même si on a effectivement une situation "El Nino like" avec le changement climatique, ce n'est pas directement comparable. Dans le même temps, la circulation de Hadley va également s'affaiblir et s'élargir, et donc les connections entre le Pacifique et le reste du monde ne seront pas les mêmes que dans un cas d'El Nino très classique. Sans doute que c'est par exemple déjà le cas avec la Cali' qui reste au chaud et au sec malgré l'El Nino et maintenant malgré la MJO et l'El Nino. Dans la théorie classique du 20e siècle cela ne colle pas trop, mais pris dans un contexte de RC avec la cellule de Hadley qui s'étend vers le Nord et une activité ondulatoire exacerbé, cela peut se comprendre.

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Sans doute un effet d'El Nino, des inondations frappent la côte Ouest des Amériques :

http://www.eldiario.ec/noticias-manabi-ecu...r-inundaciones/

L'Océan s'est bien réchauffé sous l'effet de la propagation d'une onde de Kelvin océanique. Avec la forte chaleur des océans par là dessus, le résultat ne se fait pas attendre. Pour l'El Nino, il semble prendre un peu consistance, mais le couplage avec l'atmosphère a toujours du mal, notamment du point de vue des anomalies de vent zonal. La prochaine phase de la MJO (qui semble vouloir court-jus les phases 3 à 6 et reprendre direct en phase 7 ou 8, pourrait être déterminante pour aider l'El Nino a enfin décoller. Enfin cela a quand même un peu plus une tronche d'El Nino que l'année dernière.

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